Chère voisine, cher voisin,
À Linselles, le comité de santé de la ville a décidé d’obliger les restaurants qui servent des menus avec beaucoup de sel à le signaler, par l’icône d’une salière sur fond noir. Une première dans la Vallée de la Lys pour renforcer l’information des consommateurs. La mesure, votée par le comité de santé public de la ville, à l’image de celle mise en oeuvre à New-York, concerne uniquement les établissements fournissant alimentation et repas aux citoyens. Elle sera passible d’une amende dès le 1er janvier 2016.
Chez Dupont Restauration les professionnels « à l’écoute, disponibles et proches du terrain » sauront-ils fabriquer dès aujourd’hui des repas sans sel ?
Sous l’impulsion de Jacques Remory, maire depuis 1989, Linselles s’est positionnée aux avant-postes de la lutte contre la malbouffe. En 2006, la ville aurait banni les acides gras-trans dans les repas fournis aux scolaires et personnes âgées. Ces acides ajoutés pour faire durer la conservation plus longtemps sont connus pour augmenter le "mauvais" cholestérol (LDL) et baisser le "bon" cholestérol (HDL). En juin, l’autorité française de sûreté alimentaire et pharmaceutique a invité l’industrie alimentaire à cesser de les utiliser.
Linselles : Abondance et overdose de sel dans les repas
Monsieur le secrétaire général de la ville de Linselles avait déjà été alerté le 20 novembre 2012 concernant le contenu très surprenant des repas fournis aux personnes âgées de Linselles :
"Serais-ce l’insipidité des aliments choisis et leur faible qualité gustative qui oblige les cuisiniers à remplacer les ridicules taux de vitamines par une sur-abondance de sel ? Ou bien les stocks hivernaux de salage des rues auraient-ils été recyclés en cuisine ? Les personnes agées qui ne doivent pas consommer de sel, sont obligées de le faire quand même, contre les indications de leur médecin. A Linselles, les recommandations de l’Afssa
(L’Association Française pour la Sécurité Sanitaire des Aliments) et de l’Inserm sont comprises à l’envers. Dois-t-on interpréter cela comme une volonté d’augmenter la mortalité cardiovasculaire à Linselles ?"
En 2016, Linselles sera-t-elle la première ville du pays à contraindre les restaurants et fournisseurs de repas à afficher le nombre de calories de chaque menu ?
L’excès nuit en tout, et le sel ne fait pas exception à la règle.
Cette fois, la ville a choisi un autre angle d’attaque : supprimer totalement le sel et le poivre dans l’alimentation fournie aux linsellois. Les citoyens restant libres d’en ajouter de leur propre décision.
Chacun décide librement
Les plats contenant au moins 0,5 gramme de sodium, plus que l’apport maximum quotidien recommandé, devront désormais être signalés sur les menus par une salière noire et blanche. Une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Lille a montré que le niveau moyen de sodium et de poivre contenu dans les aliments servis par les fournisseurs de repas aux scolaires et personnes âgées a augmenté de 23% entre 1989 et 2015. Y-a-t-il un rapport avec l’augmentation de la mortalité linselloise par ailleurs bénéfique pour la santé des sociétés de Pompes funèbres ? Est-ce un futur scandale sanitaire à Linselles ?
Quel impact sur le consommateur ?
"Les restaurants scolaires deviennent un endroit où il est difficile de limiter la quantité de sodium dans notre régime alimentaire" observe le Dr Marie ANGE. "La grande majorité du sodium absorbé ne vient pas du sel que nous rajoutons à table ou lorsque nous cuisinons, mais des aliments transformés et conditionnés industriellement", poursuit-elle.
Le sel augmente le cancer de l’estomac, le risque d’ostéoporose et l’hypertension artérielle.
Le sel est la principale source de sodium. Le sel raffiné (blanc, dépourvu de minéraux) est responsable de nombreux problèmes sanitaires. Sa consommation accrue est associée à l’hypertension et à un risque plus élevé de cardiopathies et d’accidents vasculaires cérébraux, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Les médecins de Linselles constatent chaque jour les effets néfastes de ce trop plein de sel, de poivre et de sucre dans l’alimentation des linsellois.
Consommer moins salé, moins poivré, moins gras
Le sel, indispensable à la vie, devient néfaste pour la santé s’il est consommé en excès. Il favorise d’abord la rétention d’eau, augmente le syndrome métabolique et le risque d’ostéoporose puisqu’il entraîne des fuites de calcium et aurait des effets sur les hormones. Le chlorure de sodium est la principale source de sodium alimentaire. D’autres formes se trouvent dans les aliments en additifs (glutamate monosodique, benzoate de sodium, nitrite de sodium, pyrophosphate disodique, etc). Le bicarbonate de sodium et le citrate de sodium composent de nombreux médicaments de types antiacides.
Le sodium contribue à faire augmenter la tension artérielle chez certaines personnes.
Le sel favorise l’hypertension artérielle (HTA). Comme il est difficile de déterminer qui y est sensible et qui ne l’est pas, la plupart des gens devraient consommer du sodium avec modération. En effet, une alimentation trop riche en sodium (plus de 2,4 g par jour) peut augmenter la pression artérielle, même chez ceux qui ne souffrent pas d’hypertension, en plus d’augmenter les risques de maladies cardiovasculaires, de maladies des reins et d’ostéoporose chez certaines personnes. Concrètement, la tonicité du muscle artériel varie selon le taux de sodium dans les cellules. Or l’HTA (hypertension artérielle) est un facteur d’accident vasculaire cérébral (AVC) et surtout de maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité en France. L’excès de sel est également reconnu pour favoriser le cancer de l’estomac, et trop de sel augmente le risque d’ostéoporose.
Nous sommes "le sel de la terre" , pas la peine d’en ajouter !
Alain Scheimann, endocrinologue, diabétologue et nutritionniste, le confirme : « Le sel est associé à l’augmentation de risque d’avoir une hypertension artérielle. Il est présent partout dans les aliments industriels (gâteaux, fromages, charcuterie), il n’est donc pas utile de rajouter du sel dans les aliments, même si le sel de cuisine en France est enrichi en iode ou en fluor ». Les individus souffrant d’hypertension, de diabète ou de maladie rénale chronique ainsi que les personnes âgées sont plus susceptibles que le reste de la population de voir leur tension artérielle augmentée à la suite d’un apport élevé en sodium car ils ont une sensibilité au sel plus élevée.
Et contrairement aux idées reçues, les seniors ne sont pas les seuls concernés. Si certaines populations sont plus sensibles au sel, à savoir les plus de 40 ans, les hypertendus et les personnes de couleur noire, tout le monde est concerné. Chaque année, en France, 130 000 nouveaux patients sont touchés par les AVC dont 25 % ont moins de 65 ans, sachant que l’hypertension est un facteur de risque important dans la survenue de ces accidents.
Diminuer les accidents cardio-vasculaires en réduisant le sel est possible !
Car aujourd’hui comme le souligne le Dr Bruckert, "la réduction des accidents coronaires est due pour moitié aux progrès de la cardiologie et pour moitié à l’amélioration de deux facteurs de risque : l’hypertension artérielle et le cholestérol. Un chiffre clé : en diminuant de 3 g par jour l’apport en sel, entre 5 800 et 9 200 infarctus du myocarde sont évités aux Etats-Unis !"
Mais le sel marin non raffiné (gris), consommé à dose raisonnable, est indispensable à notre équilibre. Ainsi, un régime carencé en sel peut déséquilibrer notre métabolisme (notamment provoquer des œdèmes, des troubles cardio-vasculaires et rénaux). Pourvu de chlorure de sodium, de magnésium et riche en oligo-éléments, lorsqu’il est bien utilisé, le sel est un véritable allié de notre quotidien. Une alimentation trop faible en sodium (moins de 500 mg par jour) ou des pertes considérables de sodium (par la transpiration, l’excrétion augmentée de sodium dans l’urine ou en présence de vomissements importants) peuvent causer la nausée, la déshydratation, des crampes musculaires et des vertiges.
Tout le monde est concerné.
Sources de ce docu-fiction santé :
1 - Enquête INCA 2, 2006/2007, Afssa 2007.
2 - Pr Michel Krempf du service nutrition et endocrinologie, CHU Nantes
3 - Pr Eric Bruckert du service Métabolisme et prévention cardiovasculaire, CHU Pitié-Salpêtrière**. Respectivement président et vice président du SALT.
4 - " Sodium Intake Among Adults, United States, 2005-2006", Morbidity and mortality weekly report, Juin 2010
5 - Heart.org
6 - ▻http://www.statcan.gc.ca/pub/82-003-x/2006004/article/sodium/4148995-fra.htm
7 - ▻http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/PalmaresNutriment/Fiche.aspx?doc=sodium_nu
8 - ▻http://www.e-sante.fr/overdose-sel-dans-alimentation/actualite/1399
9 - ▻http://ville-linselles.com