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  • Copyright numérique : stériliser pour mieux tuer - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2018/09/09/copyright-numerique-steriliser-pour-mieux-tuer_1677568

    Le 12 septembre, nos députés européens auront à se prononcer sur la directive relative au « droit d’auteur dans le marché unique numérique », que les Etats membres ont déjà validé. Dès le préambule du texte, le cadre est fixé : il est question d’œuvres, d’auteurs, de patrimoine. Le texte veut clarifier le « modèle économique » qui définira dans quelles conditions les « consommateurs » (le mot apparaît quatre fois dans l’introduction) pourront faire usage de ces œuvres.

    Le monde est ainsi découpé simplement : d’un côté, les artistes et les titulaires de droits d’auteurs, et parfois les structures et les institutions connexes (musées, universités, éditeurs) ; de l’autre, la grande masse des anonymes. La porosité entre les uns et les autres n’est pas de mise : le cas d’une personne écoutant des concerts sur Internet et publiant ses interprétations d’un prélude de Chopin n’est pas évoqué. Les médiateurs entre propriétaires (de droits, de licences) et locataires-utilisateurs sont les Etats, chargés de faire respecter la future loi, et les « prestataires de services en ligne » (les hébergeurs). Là encore, nulle place pour les auteurs-éditeurs de sites web altruistes, qui publient leurs analyses, leurs découvertes, leurs concerts de rock entre amis. On reste dans une logique traditionnelle où l’Etat et l’Union européenne régulent le fonctionnement d’industriels qui seraient laxistes en matière de propriété artistique ou intellectuelle.
    Une volée de récriminations

    Mais comment appliquer une telle loi ? Grâce à de gigantesques algorithmes. L’article 13 précise que les prestataires de services, en étroite coopération avec les titulaires de droits, développeront des techniques de reconnaissance des contenus. Les acteurs hors Facebook, Sacem ou équivalents seront censurés, donc éliminés du Web. Ulrich Kaiser, professeur de musique allemand, l’a vérifié. Il a mis en ligne quelques interprétations de son fait de morceaux de Schubert, tombé depuis longtemps dans le domaine public, et a vérifié comment le logiciel de vérification de droits d’auteur de YouTube (Content ID) réagissait. Il a vite reçu une volée de récriminations prétendant qu’il violait des droits d’auteur. Et ses arguments étaient systématiquement rejetés. En bref, pour qui n’est pas adossé à une agence de droits d’auteur, il y aura toujours un robot ou un digital worker payé au clic qui lui interdira toute publication, au motif qu’il copie une œuvre, même s’il a le droit pour lui. Belle inversion juridique où nous devons faire la preuve de notre innocence, quand sa présomption figure dans notre Constitution.

    Le second souci est que ces algorithmes coûtent très cher (de l’ordre de 50 millions d’euros), et sont évidemment très protégés par… le copyright. Nous sommes ici bien loin des logiciels libres façonnés par des poignées de bénévoles, et qui font vivre Internet. Et notre Union européenne, qui veut protéger les big industries du numérique et de la culture, ne réalise pas qu’elle se transforme en bourgeois de Calais, au seul bénéfice des Etats-Unis, puisqu’elle ne sait produire ces logiciels et bases de données associées.
    La peur du don

    Ainsi, du haut de Bruxelles, on ne fait pas que penser le contemporain avec des catégories obsolètes, aux dépens des citoyens et de leur créativité. On se trompe.

    Apparaît d’abord une étrange peur du don. Le don, ce phénomène social total, qui structure nos sociétés via l’échange, qui nourrit nos idées : celles-ci se confortent et s’affinent au contact d’autrui. Tenter de les censurer, d’en vérifier systématiquement l’authenticité, c’est aller contre l’éducation, contre le développement personnel : la science et la création se nourrissent d’emprunts, d’appropriations, de détournements.

    Ensuite, supposer que la technique va sauver ou protéger la culture relève de l’erreur. De tout temps technique et culture forment une tresse inséparable. Nos films sont faits avec des caméras, qui fonctionnent à l’électricité, désormais montés sur ordinateur. Nous appelons nos ponts (du Gard ou de Tancarville) des « ouvrages d’art ». Et avec l’informatique, nous prenons conscience de la dimension technique de l’écriture, qui nous sert autant à développer un raisonnement, à jeter les bases d’une nouvelle loi qu’à déguster un Rimbaud qui a peu profité de ses droits d’auteur. La grande majorité des productions informatiques relèvent de ces jeux d’écriture où copier, coller, emprunter, détourner, articulent recettes, banales applications et imagination.
    Façonner le monde

    Et enfin, l’idée qu’un algorithme puisse se substituer au jugement humain est erronée. Un algorithme est écrit par des humains, qui y injectent leur subjectivité, leurs représentations du monde, leurs valeurs morales, comme le montre le philosophe Andrew Feenberg. Il n’est pas neutre. Un algorithme l’est d’autant moins s’il appartient à une firme, qui va évidemment l’adapter à ses intérêts économiques. La chose est manifeste quand il s’appuie sur des bases de données massives pour produire du deep learning. C’est le principe même de l’apprentissage : si nous apprenons à des ordinateurs à modéliser le climat, nous ne pouvons leur confier des opérations chirurgicales sur des humains. Et l’idée que les machines puissent résoudre des problèmes moraux (liés au vol, à l’invention) signale avant tout une démission politique. La volonté de déléguer à ces machines des questions qui méritent d’être débattues par tous : démocratiquement.

    C’est toute la question du « numérique » : cette technique a plus que jamais le pouvoir de façonner le monde. Y compris politiquement. Avec les réseaux sociaux, nous ressentons, non pas son pouvoir, mais ses effets sur nos sociétés. L’histoire de l’écriture nous rappelle que ces effets sont lents, variés, particulièrement dépendants de ce que nous voulons qu’ils soient. Moins que jamais, la technique est éloignée de nous. Sauf si nous déléguons à quelques managers le formatage de nos sociétés par le biais de leurs chimères. Souvent, celles-ci se réduisent à quelques croyances, qui confinent à la numérologie. Il s’agit de projeter toute la complexité humaine, ses variations multidimensionnelles, sur une droite, où chacun.e d’entre nous serait évaluable. Avec une seule note entre 0 et 20.

    Le numérique, c’est politique. Ça se pratique aussi, ça s’apprend. Comme l’écriture. Ça se débat. Il est urgent de l’enseigner à toutes les générations, à tous les corps de métier ; d’en expérimenter les facettes actuelles, d’en inventer les futures. Les artistes, les historiens, les physiciennes usent tous de l’écriture. Il en est de même pour le « numérique ». Jeunes et vieux, Chinois, Français et Californiens prenons le temps de penser le numérique, au-delà de nos moules et frontières disciplinaires. La technique nous appartient. A nous tous d’en convaincre nos députés.

    Eric Guichard philosophe, responsable de l’Equipe réseaux, savoirs et territoires de l’ENS-Ulm, maître de conférences HDR à l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib) , Nicolas Schabanel informaticien, directeur de recherches au CNRS, Laboratoire de l’informatique du parallélisme (LIP), ENS-Lyon, membre de l’Institut rhônalpin des systèmes complexes (IXXI)

    #copyright #partage

  • Copyright numérique : stériliser pour mieux tuer
    http://www.liberation.fr/debats/2018/09/09/copyright-numerique-steriliser-pour-mieux-tuer_1677568

    Par Eric Guichard

    Le 12 septembre, nos députés européens auront à se prononcer sur la directive relative au « droit d’auteur dans le marché unique numérique », que les Etats membres ont déjà validé. Dès le préambule du texte, le cadre est fixé : il est question d’œuvres, d’auteurs, de patrimoine. Le texte veut clarifier le « modèle économique » qui définira dans quelles conditions les « consommateurs » (le mot apparaît quatre fois dans l’introduction) pourront faire usage de ces œuvres.

    Le monde est ainsi découpé simplement : d’un côté, les artistes et les titulaires de droits d’auteurs, et parfois les structures et les institutions connexes (musées, universités, éditeurs) ; de l’autre, la grande masse des anonymes. La porosité entre les uns et les autres n’est pas de mise : le cas d’une personne écoutant des concerts sur Internet et publiant ses interprétations d’un prélude de Chopin n’est pas évoqué. Les médiateurs entre propriétaires (de droits, de licences) et locataires-utilisateurs sont les Etats, chargés de faire respecter la future loi, et les « prestataires de services en ligne » (les hébergeurs). Là encore, nulle place pour les auteurs-éditeurs de sites web altruistes, qui publient leurs analyses, leurs découvertes, leurs concerts de rock entre amis. On reste dans une logique traditionnelle où l’Etat et l’Union européenne régulent le fonctionnement d’industriels qui seraient laxistes en matière de propriété artistique ou intellectuelle.

    Une volée de récriminations
    Mais comment appliquer une telle loi ? Grâce à de gigantesques algorithmes. L’article 13 précise que les prestataires de services, en étroite coopération avec les titulaires de droits, développeront des techniques de reconnaissance des contenus. Les acteurs hors Facebook, Sacem ou équivalents seront censurés, donc éliminés du Web. Ulrich Kaiser, professeur de musique allemand, l’a vérifié. Il a mis en ligne quelques interprétations de son fait de morceaux de Schubert, tombé depuis longtemps dans le domaine public, et a vérifié comment le logiciel de vérification de droits d’auteur de YouTube (Content ID) réagissait. Il a vite reçu une volée de récriminations prétendant qu’il violait des droits d’auteur. Et ses arguments étaient systématiquement rejetés. En bref, pour qui n’est pas adossé à une agence de droits d’auteur, il y aura toujours un robot ou un digital worker payé au clic qui lui interdira toute publication, au motif qu’il copie une œuvre, même s’il a le droit pour lui. Belle inversion juridique où nous devons faire la preuve de notre innocence, quand sa présomption figure dans notre Constitution.

    Le second souci est que ces algorithmes coûtent très cher (de l’ordre de 50 millions d’euros), et sont évidemment très protégés par… le copyright. Nous sommes ici bien loin des logiciels libres façonnés par des poignées de bénévoles, et qui font vivre Internet. Et notre Union européenne, qui veut protéger les big industries du numérique et de la culture, ne réalise pas qu’elle se transforme en bourgeois de Calais, au seul bénéfice des Etats-Unis, puisqu’elle ne sait produire ces logiciels et bases de données associées.

    La peur du don
    Ainsi, du haut de Bruxelles, on ne fait pas que penser le contemporain avec des catégories obsolètes, aux dépens des citoyens et de leur créativité. On se trompe.

    Apparaît d’abord une étrange peur du don. Le don, ce phénomène social total, qui structure nos sociétés via l’échange, qui nourrit nos idées : celles-ci se confortent et s’affinent au contact d’autrui. Tenter de les censurer, d’en vérifier systématiquement l’authenticité, c’est aller contre l’éducation, contre le développement personnel : la science et la création se nourrissent d’emprunts, d’appropriations, de détournements.

    Ensuite, supposer que la technique va sauver ou protéger la culture relève de l’erreur. De tout temps technique et culture forment une tresse inséparable. Nos films sont faits avec des caméras, qui fonctionnent à l’électricité, désormais montés sur ordinateur. Nous appelons nos ponts (du Gard ou de Tancarville) des « ouvrages d’art ». Et avec l’informatique, nous prenons conscience de la dimension technique de l’écriture, qui nous sert autant à développer un raisonnement, à jeter les bases d’une nouvelle loi qu’à déguster un Rimbaud qui a peu profité de ses droits d’auteur. La grande majorité des productions informatiques relèvent de ces jeux d’écriture où copier, coller, emprunter, détourner, articulent recettes, banales applications et imagination.

    Façonner le monde
    Et enfin, l’idée qu’un algorithme puisse se substituer au jugement humain est erronée. Un algorithme est écrit par des humains, qui y injectent leur subjectivité, leurs représentations du monde, leurs valeurs morales, comme le montre le philosophe Andrew Feenberg. Il n’est pas neutre. Un algorithme l’est d’autant moins s’il appartient à une firme, qui va évidemment l’adapter à ses intérêts économiques. La chose est manifeste quand il s’appuie sur des bases de données massives pour produire du deep learning. C’est le principe même de l’apprentissage : si nous apprenons à des ordinateurs à modéliser le climat, nous ne pouvons leur confier des opérations chirurgicales sur des humains. Et l’idée que les machines puissent résoudre des problèmes moraux (liés au vol, à l’invention) signale avant tout une démission politique. La volonté de déléguer à ces machines des questions qui méritent d’être débattues par tous : démocratiquement.

    C’est toute la question du « numérique » : cette technique a plus que jamais le pouvoir de façonner le monde. Y compris politiquement. Avec les réseaux sociaux, nous ressentons, non pas son pouvoir, mais ses effets sur nos sociétés. L’histoire de l’écriture nous rappelle que ces effets sont lents, variés, particulièrement dépendants de ce que nous voulons qu’ils soient. Moins que jamais, la technique est éloignée de nous. Sauf si nous déléguons à quelques managers le formatage de nos sociétés par le biais de leurs chimères. Souvent, celles-ci se réduisent à quelques croyances, qui confinent à la numérologie. Il s’agit de projeter toute la complexité humaine, ses variations multidimensionnelles, sur une droite, où chacun.e d’entre nous serait évaluable. Avec une seule note entre 0 et 20.

    Le numérique, c’est politique. Ça se pratique aussi, ça s’apprend. Comme l’écriture. Ça se débat. Il est urgent de l’enseigner à toutes les générations, à tous les corps de métier ; d’en expérimenter les facettes actuelles, d’en inventer les futures. Les artistes, les historiens, les physiciennes usent tous de l’écriture. Il en est de même pour le « numérique ». Jeunes et vieux, Chinois, Français et Californiens prenons le temps de penser le numérique, au-delà de nos moules et frontières disciplinaires. La technique nous appartient. A nous tous d’en convaincre nos députés.

    Eric Guichard philosophe, responsable de l’Equipe réseaux, savoirs et territoires de l’ENS-Ulm, maître de conférences HDR à l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib) , Nicolas Schabanel informaticien, directeur de recherches au CNRS, Laboratoire de l’informatique du parallélisme (LIP), ENS-Lyon, membre de l’Institut rhônalpin des systèmes complexes (IXXI)

    #droit_d’auteur #copyright #enclosures_numériques #privatisation

  • Lille : pourquoi les files d’attente de Transpole sont-elles si longues à la rentrée ? Quentin Vasseur - 6 Septembre 2018 - France 3 Régions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille-metropole/lille-pourquoi-files-attente-transpole-sont-elles-si-lo

    Transpole a mis en place un dispositif spécial, insuffisant pour les collectifs d’usagers.
    https://www.youtube.com/watch?v=nVzRCppYupY


    Un afflux qui correspond au renouvellement ou à la souscription d’abonnements Transpole pour des milliers de collégiens de lycéens ou d’étudiants qui font tous le déplacement au début du mois de septembre.

    Ces files interminables interrogent, notamment au Collectif d’Usager-e-s de Transpole. « Il y a une époque où c’était pas à ce point-là » se souvient Fabien Delecroix, l’un de ses membres. Selon le collectif, comptez jusqu’à une, voire deux heures d’attente à certaines heures de la journées. « Certaines personnes doivent même partir et revenir plus tard parce qu’elles doivent aller travailler. »
     

    Pourquoi une telle congestion ?
    Pour lui, cette attente est d’abord due à la complexité des dossiers à constituer pour les demandes d’abonnement, le nombre et la diversité des pièces qui sont demandées. Il est possible de renouveler son abonnement sur internet, mais « les services ne sont pas adaptés, pas terribles » regrette Fabien Delecroix. En témoignent les tweets d’usagers agacés après avoir tenté de passer par le site.
     
    Sans parler des doublons, ceux qui "font des abonnements pour rien" sans savoir que la tarification sociale s’applique déjà à l’ensemble de leur foyer, sur la base du revenu (explications sur le site de Transpole).

    Pour lui, les files d’attente seraient plus fluides avec « de meilleures conditions d’accès aux tarifs », qui viennent d’augmenter. Ou bien en instaurant à long-terme la gratuité pour une partie des usagers comme c’était le cas auparavant : les retraités sur présentation d’une carte d’identité, les personnes sans emploi avec une carte d’allocataire, etc.

    Autre piste envisagée par le collectif d’usagers : l’ouverture de nouveaux guichets pendant cette période : "On ne découvre pas maintenant que c’est une période d’abonnements !"

    . . . . . .

    #Lille #transpole #transport #smartcity #lille_métropole #MEL #métro #incompétence

    Un SDF reçoit 200 euros d’amende pour « mendicité » dans le métro
    https://seenthis.net/messages/676957

    Édito n°54 - Urbaine à ordures
    https://seenthis.net/messages/676693

    #Lyon, #Lille, #nantes, #toulouse : qui finance les #transports en commun ? (Mediacités)
    https://seenthis.net/messages/671160

    Transports lillois : Keolis joue à qui veut perdre des millions
    https://seenthis.net/messages/651108

    LILLE MÉTROPOLE SERT LA SOUPE À KEOLIS... ET CRACHE DANS CELLE DES PAUVRES
    https://seenthis.net/messages/455325

    Fraude : Transpole et la SNCF mènent la guerre aux pauvres
    https://seenthis.net/messages/260089

  • Des mathématiques dans l’œuvre de Borges | Sciences vagabondes
    http://www.trensistor.fr/2016/03/sciences-vagabondes-n1

    Pour ce premier numéro d’une nouvelle émission destinée à vous faire découvrir les sciences par des sentiers bien moins fréquentés et bien plus agréables et étonnants que les voies parfois lassantes dont on a l’habitude, nous nous intéressons à l’écrivain argentin Jorge Luis Borges. Son œuvre, essentiellement composée de recueils de nouvelles, regorge en effet de mathématiques, que nous prendrons plaisir à déceler en compagnie de Jérôme Germoni, directeur de la Maison des Mathématiques et de L’Informatique de Lyon. Durée : 44 min. Source : Trensistor Webradio

    http://trensistor.fr/fichiers/emissions/2016/03/09/scvag_01.mp3

  • Les luttes contre les Grands Projets
    http://www.zones-subversives.com/2018/08/les-luttes-contre-les-grands-projets.html

    L’opposition aux Grands Projets reflète le rejet d’une logique du profit. La lutte de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a également alimenté le mouvement contre la Loi travail de 2016. Plusieurs milliers de personnes sortent des rangs encadrés par les bureaucraties syndicales pour rejoindre le « cortège de tête ». En revanche, le mouvement Nuit debout privilégie une palabre citoyenne bien inoffensive. Le cortège de tête regroupe des ouvriers déterminés et des jeunes casseurs et casseuses. Cet espace exprime une diversité dans ses pratiques de lutte et sa composition sociale.

    On retrouve le même phénomène dans les luttes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et contre le projet de ligne TGV Lyon-Turin. Des syndicalistes luttent aux côtés de jeunes activistes. Serge Quadruppani se penche sur ces nouvelles pratiques de lutte dans son livre Le monde des Grands Projets et ses ennemis.

    #nuisances #autonomie #NDDL #ZAD #cortège_de_tête #Serge_Quadruppani

  • « Dans la classe de l’homme blanc – L’enseignement du fait colonial en France »
    http://theconversation.com/dans-la-classe-de-lhomme-blanc-lenseignement-du-fait-colonial-en-fr

    Comment transmet-on aux nouvelles générations l’histoire de la colonisation ? Si celle-ci a toujours figuré dans les programmes scolaires, son contenu s’est problématisé et politisé au fil du temps, montre la chercheuse Laurence De Cock dans son livre Dans la classe de l’homme blanc – L’enseignement du fait colonial en France des années 1980 à nos jours, publié par les Presses Universitaires de Lyon en août 2018. Quelques extraits de son introduction.

    Le passé colonial est au cœur de débats souvent vifs. Il sert aujourd’hui des causes politiques diverses dont certaines sont très éloignées des controverses entre historiens ou même entre organisations militantes. Les exemples d’empoignades ne manquent pas. On retiendra ici le très vif échange, en pleine campagne électorale, entre le candidat François Fillon qui avait affirmé dans sa ville de Sablé-sur-Sarthe, au cours de l’été 2016 : « Non, la France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord » et Élie Domota, syndicaliste guadeloupéen lui rappelant en direct d’une émission politique télévisée les assises racistes de toute entreprise coloniale.

  • De Charybde en Scylla : Pierre Haski remplace Bernard Guetta pour enfumage quotidien renforcé sur France Inter * Maxime VIVAS - 21 Aout 2018 - LGS
    https://www.legrandsoir.info/pierre-haski-remplace-bernard-guetta-pour-enfumage-quotidien-renforce-

    Pierre Haski va intégrer le « 7/9 » de France Inter. « Tous les jours c’est à lui que reviendra désormais la mission d’analyser la marche du monde et de nous faire comprendre que nous en sommes les gardiens, ce que Bernard Guetta nous a inlassablement transmis », a déclaré Laurence Bloch, directrice de France Inter.

    Qui est Pierre Haski ?
    Spécialiste des articles obsessionnels contre la Chine (où il a été correspondant de presse), il est un des fondateurs du site Rue89 après avoir été directeur-adjoint de la rédaction de Libération où il couvrit obstinément quelques fake news, comme nous allons le voir. Il est aussi le président de la fausse ONG pro-US : Reporters sans frontières. 
Pour « analyser la marche du Monde » , on ne pouvait trouver esprit plus moral et impartial dans le vivier des médias.

    Qu’est-ce que #Rue89.
    C’est un site d’information fondé le 6 mai 2007 par des anciens de Libération, dont Pierre Haski. En 2009, Rue 89 a perçu une aide de 249 000 euros du gouvernement. Les sommes reçues par la suite ne sont pas connues de nous à ce jour. Le 31 décembre 2011, Rue89 a été vendu pour 7,5 millions d’euros au #Nouvel-Observateur ( #xavier_niel, #matthieu_pigasse), avec promesse que les fondateurs resteraient aux manettes (et Pierre Haski président).

    Un exploit de Pierre Haski à #libération.
    Le 9 janvier 2006, le journaliste Jean-Hébert Armengaud publie dans Libération, sous le titre : 
- « Le credo antisémite de Hugo Chavez » un article où il affirme qu’Hugo Chavez a évoqué la minorité qui a tué le Christ pour s’emparer des richesses du monde.

    Chacun comprend que le journaliste de Libération met en avant le stéréotype qui supporte l’antisémitisme en France. Parler de minorité qui tua le Christ et possède les richesses mondiales renvoie malheureusement une partie de nos concitoyens à la communauté juive et c’est une croyance qu’#armengaud va réactiver. Insidieusement. Dangereusement.

    Le journalisme de #divination.
    L’information donnée par Libération de Pierre Haski est parfaitement exacte à ceci près que :
    – Le seul « credo » de Chavez est catholique (on sait qu’il était croyant et pratiquant).
- Chavez a parlé des minorités 
- Il n’a pas dénoncé une minorité juive (il ne prononce pas ce mot, Armengaud a des dons divinatoires).

    Il a dit : _ « Le monde dispose d’assez de richesse pour tous, donc, mais dans les faits des minorités, les descendants de ceux qui crucifièrent le Christ, les descendants de ceux qui jetèrent Bolivar hors d’ici et le crucifièrent aussi à leur manière à Santa Marta en Colombie » (= les impérialistes, romains, espagnols N. de MV). Il ajoute alors : « Une minorité s’est appropriée les richesses du monde [...] » mais nullement, comme le dit Armengaud : « la minorité qui a tué le Christ pour s’emparer des richesses du monde ». _ Voir aussi Acrimed https://www.acrimed.org/-2005-Chavez-antisemite- .

    C’est beaucoup d’erreurs de détail pour enrober une troncature perverse.

    Ceux qui ont écouté Chavez leur parler ont bien compris ce qu’il disait (d’autant plus qu’ils avaient sa phrase en entier, avec en plus ce qui précédait et ce qui suivait).

    Armengaud va pousser l’impudence jusqu’à proposer à ses lecteurs de vérifier ses sources via un lien du site du gouvernement bolivarien. Il sait bien que peu le feront, que le site est en espagnol et qu’il faudra y lire 15 pages sur 26 pour y découvrir quoi ? Qu’Armengaud a menti.

    Depuis Caracas, un journaliste français découvre la supercherie. 
Un journaliste français, Romain Migus, ami et collaborateur du GS est en poste à Caracas (Voir sa série d’articles sur le Venezuela, actuellement en ligne). https://www.legrandsoir.info/penurie-organisee-de-medicaments-chroniques-d-en-bas-no-6.html
Quelques semaines plus tôt, le 9 novembre 2005, Romain Migus a lu une déclaration de David Bachenheimer, secrétaire général de la communauté juive, qui déclarait à l’un des principaux quotidiens d’opposition de Caracas, El Nacional, qu’il n’y pas d’antisémitisme au Venezuela.
Romain Migus s’étonne donc que Chavez ait pu faire brusquement preuve d’antisémitisme. Il vérifie, il lit le vrai discours, il ameute la blogosphère.

    Que fait, alors le coupable pris la main dans le sac ? 
Il persiste. Que fait Pierre Haski, alors directeur-adjoint de la rédaction de Libération ? Il soutient son journaliste manipulateur. Il se plaint que « Les accusations les plus violentes pleuvent depuis que Libération s’est fait l’écho, le 9 janvier, d’une déclaration du président vénézuélien Hugo Chavez, datant du 24 décembre, interprétée dans nos colonnes comme un dérapage antisémite... ». 
Admirez les astuces puisqu’en vérité Libération ne s’est pas fait l’écho d’une déclaration, mais il l’a traficotée et son titre ne parlait pas de dérapage (d’un accident) mais il fabriquait un credo. C’est très différent.

    La polémique se poursuivant, Pierre Haski clôt le débat ainsi :
 « Aurions-nous inventé des mots que Chavez n’aurait pas prononcés ? Il suffit de se référer au texte du discours en espagnol pour constater que pas un mot n’a été mis dans sa bouche qu’il n’aurait pas prononcé, en particulier la référence aux « descendants de ceux qui ont crucifié le Christ ». »
    Bolivar ? A nouveau disparu. Vous prouvez à Haski qu’ils ont tronqué, il récidive et il vous répond qu’ils n’ont rien ajouté !

    Les faux rouges-bruns, ou le journalisme d’imputation.
    Le 30 mai 2012, Rue89 de Pierre Haski désigne comme « brun » René Balme, le maire PG de Grigny dans le Rhône. Brun ? Cf. les Chemises brunes des SA qui s’illustrèrent dans la « Nuit de cristal », pogrom et point culminant de la vague antisémite en Allemagne. Les « bruns » sont des nazis. Au passage (et hors-sujet), l’auteur de l’article écrit : « … comment s’étonner de ce que René Balme ait invité, à la dernière édition du salon du livre alternatif qu’il a organisé dans sa commune, un des animateurs du site rouge-brun LeGrandSoir.info, Maxime Vivas ? ». Mon nom ouvre sur le lien d’un site lyonnais, Rebellyion qui s’oppose à ma venue dans ce salon : « Halte au confusionnisme politique !
A Lyon, à Grigny ou ailleurs : les fachos hors de nos quartiers, pas de quartier pour les fachos ! ».

    Le mépris du métier de journaliste et le mensonge récompensés.
    Jean-Hebert Armengaud est aujourd’hui rédacteur en Chef de #Courrier_International et Pierre Haski nous est imposé tous les matins sur une radio publique.

    Tout serait pour le mieux dans le domaine de l’information honnête sous l’œil vigilant du #DECODEX du Monde, si l’éditorialiste choisi par France Inter ne s’asseyait pas obstinément sur la plupart des devoirs imposé aux journalistes par la Charte du journaliste, dite Charte de Munich (1971).

    Attendons-nous à souffrir le matin ou à renoncer à écouter France Inter.
    Remplacer Bernard Guetta par Pierre Haski à l’analyse de la marche du monde, c’est tomber de Charybde en Scylla.

    C’est le #naufrage plus que jamais assuré d’une information matinale neutre, impartiale, non militante, qui s’en tienne aux faits, c’est-à-dire respectueuse des auditeurs qui épousent des opinions différentes et ne paient pas leur redevance pour qu’en soient promues certaines et fustigées d’autres.
    #Maxime_VIVAS
    (Pour une partie, ces lignes sont extraites d’une conférence que j’ai donnée en novembre 2012 à La Baume-lès-Aix (13) sur les médias alternatifs (Les médias électroniques ne sont pas, de facto, des médias plus honnêtes, plus libres, plus informatifs que les autres.) https://www.legrandsoir.info/rue89-article-11-lgs-et-les-autres-conference-sur-les-medias-alternati

    #france_inter #pierre_haski #bernard_guetta #enfumage #médias #cléricature_médiatique #hégémonie_idéologique #mensonges, #abus #servilité #caste_politique #médiacrates #oligarchie

  • Droit à la Ville et luttes dans les quartiers populaires : défendons nos logements ! - Université d’été solidaire et rebelle des mouvements sociaux et citoyens

    https://ue2018.org/Droit-a-la-Ville-et-luttes-dans-les-quartiers-populaires-defendons-nos

    spécialement pour @cdb_77

    Droit à la Ville et luttes dans les quartiers populaires : défendons nos logements !

    Samedi 25 – 9h30-16h30 Amphi 5

    Modules

    Démocratie, municipalisme, droit à la ville

    50 ans après la publication du Droit à la ville, la question de la place des habitants dans la prise en main de leurs conditions de vie et de leur environnement urbain reste plus que prégnante. De nombreux quartiers sont concernés par des processus de gentrification, de spéculation immobilière, de financiarisation ou de rénovation urbaine entrainant l’éviction des classes populaires du centre vers les périphéries des métropoles. Face à ces dynamiques d’exclusion urbaine, des luttes d’habitant.es s’organisent, multipliant les initiatives et les résistances. Qu’il s’agisse de la politique de rénovation urbaine, ou plus récemment de la Loi ELAN, nous faisons face aujourd’hui à la déstructuration du logement social et à l’aggravation de la situation sociale notamment dans les quartiers populaires. A partir des expériences des participants, cette rencontre vise à articuler nos luttes, échanger sur nos stratégies communes et construire des campagnes d’action. Nous discuterons des perspectives des luttes d’habitants dans les quartiers populaires souvent liées au projet de rénovation urbaine. Nous prolongerons également les échanges suite aux activités organisées pour les 50 ans du Droit à la Ville dans plusieurs villes (Marseille, Lille, Paris, Nanterre, Lyon, Grenoble...). Quels ponts sont à construire, par exemple entre militants et universitaires, pour peser dans la production et l’organisation des villes ? Quelles articulations avec les collectifs qui luttent contre les démolitions de logements sociaux et la destruction du modèle du logement social ? Quelles initiatives pour défendre les communs urbains ? Quels sont nos besoins de formations et d’expertise citoyenne ? Quelles alternatives pour élaborer de nouvelles politiques urbaines municipales ou nationales favorables aux habitants des quartiers populaires ?

    #urban_matter

  • En sous-effectif, l’hôpital d’Aubenas diminue le nombre des Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) durant l’été Nicolas Ferro - 17 Aout 2018 - France 3 regions

    La situation est préoccupante : le service gynécologie de l’hôpital d’Aubenas a mis en veille les Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) depuis la mi juin et durant tout l’été. Du moins les IVG chirurgicales, les IVG médicamenteuses ont pu continuer.

    Selon l’association du Planning familial située à Joyeuse, les femmes qui désireraient avorter à l’hôpital d’Aubenas seraient renvoyées vers les hôpitaux d’Alès ou de Montélimar. La situation est d’autant plus tendue en ce moment que le médecin obstétrique de l’hôpital de Privas est actuellement en congés. Pour un territoire rural comme l’Ardèche, les destinations évoquées sont trop éloignées pour envisager le recours à une IVG. La situation est jugée inadmissible pour le Planning familial ainsi que pour le collectif des usagers des hôpitaux.

    Selon le service gynécologie de l’hôpital d’Aubenas, la situation est temporaire et relève de plusieurs déconvenues sur le recrutement des médecins. Un d’entre eux serait tombé malade et le recrutement du médecin étranger n’aurait pas abouti. Enfin, selon de nouvelles règles, la Faculté de médecine de Lyon n’aurait pas envoyé d’internes cet été. Selon le chef de service, les IVG n’auraient pas été interrompues, elles auraient seulement été diminuées, le temps de trouver les effectifs nécessaire à la bonne marche du service.

    Avorter est un droit qu’ont toutes les femmes en France. Toutes les informations concernant une Intervention Volontaire de Grossesse (IVG) se trouvent sur le site ivg.gouv.fr Il existe un numéro vert pour s’informer sur le droit à l’avortement au 0 800 08 11 11. L’appel est gratuit et anonyme.

    #Aubenas #IVG #en_marche #manu #brigitte #Hôpital #Planning_familial #Femmes

  • #PayeTaPlainte : 500 femmes racontent leur accueil en gendarmerie ou commissariat - Le Groupe F
    https://legroupef.fr/payetaplainte-500-femmes-racontent-leur-accueil-en-gendarmerie-ou-commissa

    Refus de prendre une plainte et culpabilisation de la victime. Dans neuf cas sur dix, les témoignages de faits plus ou moins récents (70% datent de moins de cinq ans) font état d’une mauvaise prise en charge, « le fait le plus fréquent étant le refus de prendre une plainte ou le découragement de la victime à porter plainte ». Viennent ensuite « la remise en question de l’importance des faits » et « la culpabilisation des victimes », selon l’enquête.

    #culture_du_viol

  • Fac : désorientation, occupation, répression La Brique

    Depuis le mois de novembre, ça bouillonne dans les facs. Les occupations, blocages ponctuels, se multiplient. Des mouvements plus durables de grève prennent forme contre la loi « orientation et la réussite des étudiants » (O.R.E.). Celle-ci, sous couvert de répondre à un manque de moyens, prescrit une sélection sociale inédite à l’entrée des établissements de l’enseignement supérieur.

    C’est au sein de la faculté de droit de Lille 2 que la mobilisation lilloise fait parler d’elle. Dès le premier jour des examens, le 9 avril, des heurts entre étudiant.es, cheminot.es et CRS postés en masse sur le parvis de la fac précipitent la lutte. La majorité des promotions de science politique votent le boycott des épreuves. Il faut frapper fort pour montrer son indignation : on rend copie blanche avec mention « en grève », on se lève et déchire les sujets, les copies sont noircies de pamphlets, raps ou pastiche du « Déserteur » de Boris Vian. Rapidement, l’idée se diffuse, l’action est reprise : à Sciences Po Rennes d’abord, dans les universités de Toulouse, Nantes, Lyon 2 ensuite, on sabote les partiels pour répondre un « non » sans concessions aux prétentions de la loi O.R.E.

    Une mobilisation qui peine à prendre ?
    À Lille, une poignée d’étudiant.es forme le Collectif de résistance à la sélection (C.R.S.). Indépendant de toute organisation syndicale, il se mobilise pour faire réagir l’administration et sensibiliser les étudiant.es sur les aberrations du Plan Vidal. Le logiciel « Parcoursup » qui fait partie du projet, est une véritable gare de triage mise en application avant même le vote de la loi par le Parlement (1). Cantines, assemblées générales, ciné-débats, blocages et occupations sont à l’agenda du C.R.S. Le mouvement se densifie, bien que lentement, face à une indifférence générale et une répression systématisée (2).

    . . . . . .
    La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/lutte-des-classes/1008-fac-desorientation-occupation-repression

  • Le train des illusions John R. MacArthur - 6 Aout 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/533911/le-train-des-illusions
    . . . . .

    je suis parti à destination du Var. Conscient, grâce au reportage du Monde diplomatique, que les villes moyennes souffrent d’une réduction de service ferroviaire qui favorise le TGV (en prenant des trains TER, j’aurais mis plus de quatre heures pour aller d’Autun à Lyon, avec deux correspondances), j’ai fini par me faire conduire en voiture à Lyon afin de prendre le TGV vers Marseille et Toulon. Tout s’est passé tranquillement dans mon wagon, la seule ombre étant que le Breton d’en face trouvait qu’un journaliste du Télégramme avait surestimé la performance du Mâconnais Antoine Griezmann.

    Cependant, à l’arrivée à Marseille, le TGV a ralenti subitement sans atteindre la voie de la gare. « Mesure de sécurité », a annoncé le conducteur. Là, le temps pour attraper ma correspondance à destination de Toulon — soit le TGV 6177, départ à 17 h 31 — s’est écoulé sans explication supplémentaire. Enfin débarqué, je me suis précipité pour trouver la pancarte des départs, mais nulle part n’était affiché le TGV 6177. Dans la billetterie surchargée, on m’a dirigé au pas de course vers une voie lointaine, où je me suis retrouvé devant un TER à destination de Toulon, bondé comme un convoi de réfugiés. « Faut aller trouver le TGV, Monsieur », m’a dit le conducteur. J’ai juré qu’il n’y en avait pas et le type, par pitié, m’a indiqué une petite ouverture dans le mur humain qui bloquait l’entrée du wagon le plus proche.

    J’ai foncé et je me suis retrouvé le dos plaqué contre la porte des toilettes. Décidément, la « solidarité » française s’affichait moins solidaire que le jour précédent. Une dame d’un certain âge, coincée entre enfants pleurants et adultes épuisés, a profité du chaos pour décharger sa colère contre les grévistes de la SNCF, les politiciens, et surtout la nouvelle génération des jeunes, dont plusieurs adolescentes qui n’avaient pas cédé leur siège : « Je ne l’aurais pas accepté, mais c’est le principe. » Elle ne m’a pas épargné son mépris : « Vous auriez dû prendre le TGV, a-t-elle constaté avec un sourire amer. Il y a 10 arrêts avant Toulon. » En effet, j’allais perdre une bonne demi-heure par rapport au TGV (retardé, j’ai appris plus tard, par des orages violents, qui avaient fait tomber un arbre sur une caténaire à l’est de Toulon).

    En route, le calme et la politesse se sont doucement rétablis, quoiqu’avec une atmosphère de résignation. Une fois assis, enfin, j’ai demandé à la passagère d’à côté pourquoi on ne bougeait pas de la gare d’Aubagne. « Normalement, c’est ici qu’on permet au TGV de dépasser le TER », m’a-t-elle expliqué. En effet, après un quart d’heure d’attente, un TGV, peut-être celui que j’avais manqué, nous a dépassés avec un énorme fracas sur une autre voie. Ma concitoyenne, habituée à une France littéralement à deux vitesses, à deux niveaux économiques, m’avait présenté la métaphore parfaite pour un pays qui reste dominé par Emmanuel Macron, malgré mes rêves égalitaires.

    #France #témoignage #déglingue #transports #voyage #TER #TGV #banlieue #pénurie

  • Accusé de harcèlement, le PDG de CBS se tue en tombant d’une grue
    Lyon : une femme reste en poste

    Italie : démission d’un député-skipper sorti du coma
    L’ancien champion du monde de F1 Niki Lauda trop présent sur son bateau

    Giroud : « Dans un avenir proche, mon objectif n’est pas de porter des escarpins taille 44 »
    Pourquoi les stars s’obstinent à rentrer en France ?
    source : Le Figaro
    #de_la_dyslexie_creative

    • l’Estonie rencontre actuellement une urbanisation importante. La gratuité des transport, d’abord pratiqué à Tallinn y a été pour quelque chose ( + 25 000 habitants en trois ans, soit une augmentation de 6% ). La question de l’étalement urbain ne prend pas.

      Pour la France, c’est différent. Le territoire est plus grand. Tu généralises un peu trop vite le phénomène d’étalement urbain (avec tous ce que ça implique à l’échelle d’une métropole : création de quartier pavillonnaires, absence de vie de quartier, TER-boulot dodo ...) à des exemples de migration vers les destinations beaucoup plus lointaines nécessitant le TGV ( t’en connais beaucoup, toi du monde qui peut se taper les 7h aller-retour d’un TGV Paris - Bordeaux, Même gratuit, pour travailler à Paris ? D’autant plus que dans le contexte que tu décrits, il faudrait imaginer un TGV beaucoup moins confortable puisque, si ce phénomène était massif, le TGV serait bombé comme un métro de ligne 13 ).

      La réponse à ta problématique réside non pas dans l’offre de transport, mais dans le développement économique des territoires. Tant que toute l’activité économique sera centralisée à Paris ( et au delà de l’activité économique, les centres de décisions des entreprises), ton problème persistera.

      Moi président ( ;-) ), je vous promet de prendre la mesure symbolique de transférer tous les ministères dans une ville de province dans des zones où des mesures anti-spéculatives au niveau de l’immobilier pourrait être pratiquées. Dans un tel contexte, les transports gratuits inter-urbain ne poseraient aucun problème. [applaudissements / merci monsieur madame ...]

      #étalement_urbain

    • Après réflexion, la partie « tape dans le dos » de ton message m’a fait réfléchir à la vocation de Seenthis. Cet outil est-il une bibliothèque de référencements ou a t-elle aussi vocation d’être un réseau social ? Pour moi, c’est un mix entre les deux. La sympathie, l’antipathie et tout autres traces de rapports humains véhiculés par le ton des commentaires apportent une richesse qui font que chaque conversation est unique. Et, c’est vrai, ces conversations s’ouvre plus ou moins sur le reste des intervenants. Loin de moi l’idée d’un mépris pour les arguments de qualité a destination de « gens de bonne foi ».
      Ta remarque m’a aussi fait réfléchir sur la sociologie de Seenthis. Doit-on, pour éviter l’aspect polémique de réseaux comme Facebook ou Twitter éviter d’exprimer des affects ? En quoi cela ne risque t-il pas de restreindre le réseau à des discussions entre membres d’une intelligentsia ? à suivre ...

      #seenthis

  • Rhône | Des étudiants d’EM Lyon fichaient les filles de leur école
    https://www.leprogres.fr/rhone-69/2018/08/02/des-etudiants-d-em-lyon-fichaient-les-filles-de-leur-ecole

    Sur le mur d’un groupe #Facebook privé animé par des #étudiants de l’#EM_Lyon, environ 120 étudiantes de la même école de #commerce sont jugées, #évaluées et même #notées (de 2 à 17) sur leur apparence physique. Les yeux, les sourcils, la bouche et le reste… Dans de nombreux cas, il est également précisé si les filles sont “maquées” ou non.

    Le groupe, créé en juin 2017, ouvert par des étudiants à leurs camarades (#mâles) sur invitation, s’appelle “Mur pipos 2k17”. Le mot pipos faisant ici plus sûrement référence en argot à la verge masculine qu’aux étudiants de Polytechnique ou de Sciences politiques.

    Les étudiants de la sélective école de commerce, basée à Ecully, s’ennuieraient-ils entre leurs cours ? Sans aucun doute, il a fallu du temps pour construire et remplir ce tableau partagé aux “pipos” (les membres). Il s’agit d’« un véritable processus d’enquête, trop sérieux pour rester du domaine de la plaisanterie », comme le relève un étudiant de l’EM sous couvert d’anonymat. Au total, figurent les noms de plus de 450 jeunes femmes de 17 à 23 ans. La date de naissance étant indiquée pour la moitié d’entre elles. 

    C’est une autre colonne, titrée “#stalking ” qui contient le lien vers le profil Facebook de nombreuses étudiantes. Pour rappel, le terme peut se traduire par harcèlement ou traque furtive. La colonne des adresses courriel, remplie pour l’ensemble des jeunes femmes porte aussi un intitulé évocateur : “send nudes” à savoir l’envoi de photographies dénudées.

    On ne connaît pas le nombre des futurs entrepreneurs et manageurs se livrant à ce “benchmarking” à l’égard de leurs camarades, traitées comme des produits à comparer. S’agit-il de quelques individus isolés, comme l’assure une étudiante qui s’inquiète de la réputation de son école ? Ou bien, sont-ils bien plus nombreux ? Ce qu’affirme le même étudiant choqué de ce fichier sexiste et selon lequel la pratique « fait partie des #traditions estudiantines de l’école ». « Chaque promotion crée son groupe et son tableau Excel », ajoute celui-ci.

    Selon une étudiante, le fichier a fait l’objet d’une communication aux associations en début d’année, mais le groupe ne serait plus actif. Pourtant, c’est bien ces dernières semaines qu’il est (ré)apparu. Quelques étudiants vraisemblablement impliqués n’ont pas répondu à nos sollicitations. Deux autres jeunes gens actifs dans la vie associative de l’école semblent pour leur part très gênés lorsqu’on les sollicite sur ce sujet. L’un d’eux se fend même d’un message aux présidents des associations pour leur recommander la discrétion face aux questions « de la journaliste ».

    Quant au directeur de l’EM Lyon, Bernard Belletante, assure « ne pas être au courant de ce fichier ». « Si cela avait été le cas, nous aurions immédiatement réagi te cela aurait conduit à un conseil de discipline » poursuit vigoureusement le directeur, qui regrette, si les faits sont avérés, que les associations étudiantes n’aient pas informé l’administration.

    #fichage #balancetonporc

    • C’était l’utilisation d’origine de facebook il me semble. Lorsque les filles ou femmes ont des fichiers secrets d’hommes c’est pour se préservé des viols et agressions sexuelles. C’est le cas des listes qui circulait entre les journalistes pour se préservé des politiciens et des actrices vis à vis de producteurs.

      Ici les étudiants ont un fichier pour harceler (ils ont une fonction stalker). 120 étudiants qui n’ont pas fait fuité depuis 2017. Ca me rappel aussi les groupes facebook ou des mecs partageaient des photos de leurs partenaires sexuelles sans qu’elles soient consentantes, j’ai oublié le nom de ce groupe de plus de 50.000 bitard. Connaitre le nombre d’étudiants (masculins moins une portion pour les gays puisque l’article ne parle que de fichage de filles) donnerait une idée du pourcentage de prédateurs sexuels sur une promo d’école de commerce.

    • En 2016 on avait découvert le même type de fichier à Assas, mais je sais pas si il y avait la fonction « stalker ».
      http://www.europe1.fr/societe/un-site-polemique-classait-les-etudiantes-dassas-selon-leur-physique-2670285
      Zuckerberk avait crée fessebouc exactement pour la même utilisation, et il semble que ca soit assez rependu et que ca fuite très peu.

      En cherchant des infos sur l’origine de la fuite (la plus part du temps ca viens de femmes, les hommes étant très solidaire entre eux quant il s’agit de nuire aux femmes) j’ai trouvé deux articles qui affirment sans aucune source (dont un qui viens d’un ancien étudiant probablement actif dans ce fichage et l’autre qui le cite en ajoutant des chiffres sorti de son chapeau du coup je prend pas la peine de linké ces stupidités) qui prétend que les étudiantes pratiquent aussi ce fichage. J’imagine que ca doit existé quant même, ne serai-ce qu’en réponse aux hommes pour leur rendre la pareille, puisque les étudiantes savent qu’elles sont classées sur des critères physiques et sexuels. Par contre je doute que ces fichiers comportent la fonction « stalker ».

      Sinon le directeur de l’école, M.Belletante (joli nom) dit qu’il enquêtera à partir du 20 aout (date probable de son retour de vacances qu’il ne compte pas écourté pour une si petite affaire) et n’envisage pas de porté plainte. Ca indique que pour lui c’est pas un grave dommage à l’encontre de ses étudiantes (qui ne pèse pas lourd face au bien être de ses étudiants prédateurs sexuels), ni un grave dommage à l’encontre de son école (EM Lyon à pour vocation de formé des prédateurs y compris sexuels comme @monolecte le soulignait).

  • A Paris, le renfort de policiers marocains pour pister des mineurs isolés contesté - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/07/21/a-paris-le-renfort-de-policiers-marocains-pour-pister-des-mineurs-isoles-

    Selon « l’Obs », l’aide de la police marocaine a été sollicitée en juin par les autorités françaises pour intervenir auprès des jeunes marocains isolés d’un quartier du XVIIIe arrondissement, afin d’éventuellement les expulser. Un dispositif de coopération policière contraire au droit international selon les spécialistes du droit des étrangers.

    Ils sont selon les associations d’aide aux #migrants une cinquantaine, voire une soixantaine, à errer chaque soir, seuls et sous l’emprise de produits stupéfiants, dans le quartier de la Goutte d’or. À Paris, au cœur du XVIIIe arrondissement, des mineurs isolés marocains, pour la plupart des gamins, dont les plus jeunes ont à peine 10 ans, mettent à l’épreuve depuis un an et demi les autorités de police, la mairie mais aussi les services de protection de l’enfance.

    Leur situation a été très longuement racontée par le Monde en mai : pour la grande majorité originaires du #Maroc, ces jeunes garçons « en rupture totale » cherchent à rejoindre l’Espagne ou les pays scandinaves pour y trouver refuge. De passage dans la capitale - « entre une semaine et trois mois » selon le quotidien du soir -, ils refusent toute prise en charge et, parfois violents, commettent des délits (vols de bijoux et de téléphone à l’arraché) qui ont conduit à 813 gardes à vue en 2017. Une situation qui plonge les habitants de la Goutte d’or dans le plus grand désarroi et face à laquelle la préfecture de police et la mairie de #Paris semblent dépassées.

    Pour régler la question de ces mineurs isolés, les autorités françaises ont, semble-t-il, trouvé une solution : solliciter l’aide des autorités marocaines. Selon des documents mis en ligne par le Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s (#Gisti) début juillet, et dont l’Obs se fait l’écho ce vendredi, un « arrangement administratif » a été trouvé courant juin entre les ministères français et marocain de l’Intérieur pour mettre en place un dispositif de coopération policière prévoyant l’envoi en juillet de quatre policiers marocains dans la Goutte d’or. « Les autorités françaises et marocaines unissent actuellement leurs efforts pour traiter la situation des mineurs non-accompagnés présumés marocains présents sur Paris et plus particulièrement dans le XVIIIe arrondissement », confirme par e-mail à Libération place Beauvau. Mais à quelles fins ?

    En quoi consiste cet « arrangement administratif » ?

    C’est là que ça se corse. Selon les associations d’aide aux migrants et réfugiés, cet « arrangement administratif » permettrait en toute « opacité » et, sous couvert d’identification de ces mineurs, leur expulsion vers le Maroc. « On n’en sait pas beaucoup plus sur les contours de cette coopération policière, si elle est mise en œuvre et depuis quand, déplore Jean-François Martini, du Gisti. Mais on sent bien que cet accord de coopération au nom de lutte contre l’immigration illégale se donne des objectifs bien plus larges que celui de régler la situation des mineurs isolés marocains. » Un document de la préfecture de police daté du 11 juin et mis en ligne par son association indique en effet que l’équipe dépêchée par Rabat a pour mission « d’auditionner les mineurs isolés marocains et de recueillir les informations permettant de lancer les investigations en vue de leur identification et de leur retour au Maroc ».

    En revanche, le texte de l’arrangement entre les ministères français et marocain est lui plus circonspect et évoque un « soutien opérationnel en matière de prévention et de répression de la délinquance et de l’immigration irrégulière ». « Des travaux autour de l’identification de ces jeunes (minorité, nationalité) et de la recherche de leurs familles au Maroc sont en cours, précise de son côté le ministère. Au cas par cas, et sur décision d’un juge pour enfant français, des solutions seront apportées dans leur intérêt et le respect de leurs droits. »

    Pourquoi est-il contesté ?

    Problème : selon les défenseurs des migrants, mais aussi des spécialistes du droit des étrangers, ce dispositif de coopération policière ne met pas du tout en avant la protection de l’enfance. Au risque d’être contraire à de nombreuses dispositions du droit international comme l’article 3 de la Convention de New York relative aux droits de l’enfant, ratifiée par la France, qui appelle à accorder une considération primordiale au respect de « l’intérêt supérieur de l’enfant », ou du droit français comme celles du Code de l’action sociale et des familles. De plus, en organisant l’éloignement de ces jeunes vers leur pays d’origine, il serait contraire aux dispositions du Code de l’entrée du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) qui empêchent l’éloignement (soit les reconduites à la frontière) des mineurs isolés étrangers. « Le retour volontaire forcé de mineurs, c’est illégal, s’alarme à ce propos Violaine Husson, une responsable de la Cimade en Ile-de-France. Et comme, il y a de fortes suspicions de traite d’êtres humains, en plus des problèmes d’addictions, ils ont besoin d’être protégés. »

    Une analyse partagée par Me Emmanuel Daoud. « À ce stade, on ne respecte pas la loi car on les considère comme des étrangers et non comme des mineurs alors qu’il y a des obligations internationales, regrette cet avocat spécialiste des droits humains. Pourquoi ? Parce que les entretiens menés par ces policiers marocains aux côtés des policiers français vont se faire sous les radars de la justice, sans avocats, et pas au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant. » Il poursuit : « Ces mineurs sont dans un état de souffrance psychologique et physiologique, ils doivent donc être considérés comme des mineurs en danger et relèvent donc prioritairement de l’assistance éducative et/ou de la tutelle départementale. »

    « L’objectif est de sortir ces mineurs des rues, de les protéger et de les inscrire dans un projet de réinsertion durable, familial et/ou institutionnel, tenant compte de leurs besoins fondamentaux (santé physique et psychique) et de leurs perspectives d’avenir (scolarité, apprentissage), soutient pour sa part le ministère de l’Intérieur. L’ensemble des acteurs compétents, français comme marocains, est fortement mobilisé en ce sens, dans le strict respect de la législation applicable. »

    Y a-t-il eu des précédents ?

    De fait, ces dernières années, ce type d’« accords non contraignants » comme l’ « arrangement administratif » de « renforcement de la coopération franco-albanaise en matière de lutte contre l’immigration irrégulière et la lutte contre la criminalité » signé en 2017 par Gérard Collomb entre la France et l’Albanie sont devenus courants. L’objectif inavoué selon la juriste Marie-Laure Basilien-Gainche, professeur de droit public à Lyon III : faciliter les expulsions tout en contournant les obligations internationales qui imposent la protection des droits fondamentaux des migrants et plus encore des mineurs migrants.

    Adoptée en 2010, la loi sur l’accord de coopération entre la France et la Roumanie pour faciliter le renvoi des mineurs roumains vers leur pays d’origine avait par exemple été jugée la même année inconstitutionnelle par le Conseil constitutionnel, l’accord ne prévoyant aucune voie de recours pour contester l’éloignement de ces mineurs. « On retrouve le même esprit dans cet arrangement administratif, mais la méthode est différente, analyse Marie-Laure Basilien-Gainche. Dans le cas roumain, il s’agissait d’un accord en bonne et due forme intégré dans une loi - certes invalidée - mais qui insistait sur la protection des mineurs ; dans ce cas, le recours à un arrangement administratif a été préféré pour éviter le contrôle du Parlement et surtout celui du Conseil constitutionnel qui a auparavant sanctionné ce genre de pratique. Reste une volonté d’éloigner y compris des mineurs qui s’affirme et s’affiche de manière décomplexée. »
    Florian Bardou

    Pour les personnes qui pensent que nous sommes encore dans un état de droit, je précise que tout mineur étranger isolé sur le territoire français ne peut être expulsé, mais l’État français qui ne respecte pas ses propres lois en matière du droit des étrangers ça devient la norme.

    #mineurs_isolés #droit_des_étrangers

  • Bilan d’étape pour Territoires zéro chômeur | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr//bilan-detape-territoires-zero-chomeur/00085654

    Assurer un emploi payé au moins au Smic à tous les chômeurs de longue durée, tel est l’objectif de l’initiative Territoires zéro chômeur de longue durée et de ses entreprises à but d’emploi (EBE), imaginées par l’association ATD Quart monde et Patrick Valentin, ancien chef d’entreprise et militant du droit à l’emploi. L’idée est simple : réorienter les financements associés à la privation d’emploi vers des fonds visant à créer des postes de travail. Une action de lutte contre le chômage de longue durée, mais aussi de revitalisation des territoires, expérimentée dans dix d’entre eux, pendant cinq ans.
    Partir des compétences propres à chacun

    Cette première phase du projet a été rendue possible par l’adoption, en février 2016, à l’unanimité du Sénat et de l’Assemblée nationale, d’une proposition de loi déposée par Laurent Grandguillaume, alors député de Côte-d’Or, et rédigée avec les associations de lutte contre l’exclusion1. Comme le précise Laurent Grandguillaume, « l’idée n’est pas de créer un dispositif national qui s’applique partout de la même manière ». Chaque EBE part en effet des compétences et aspirations des demandeurs d’emploi volontaires pour participer à la création d’une activité, tout en cherchant à répondre à des besoins mal ou non satisfaits par le secteur marchand mais à l’utilité sociale incontestable.

    L’idée est simple : réorienter les financements associés à la privation d’emploi vers des fonds visant à créer des postes de travail Twitter

    A Mauléon, dans les Deux-Sèvres, l’une des premières EBE de France a ainsi été lancée en janvier 2017. Il s’agit de l’Esiam (Entreprise solidaire d’initiatives et d’actions mauléonaises), une association qui a des activités à la fois de recyclage de tissus et de bois, d’entretien des espaces verts, de services pour des personnes âgées à faibles ressources, de transport et de conciergerie en milieu rural... Au sein de la communauté de communes de Mauléon, territoire rural de 8 400 habitants, on recensait en 2015 environ 200 chômeurs de longue durée. Comme le raconte Alain Robin, directeur de la maison de l’emploi, « l’équipe municipale a décidé de se lancer dans le projet bien avant son lancement officiel. En 2015, nous avons rencontré tous les volontaires en recherche d’emploi depuis plus d’un an pour leur présenter le projet collectivement. Nous les avons ensuite reçus en entretiens individuels pour leur demander quelles compétences ils avaient, ce qu’ils avaient envie de faire et s’ils pensaient à des activités nouvelles qui pourraient être utiles sur le territoire ».
    Objectif : exhaustivité

    Un an après, avec 52 salariés employés en CDI au sein de l’Esiam, soit 40 équivalents temps plein, le territoire a quasiment atteint « l’objectif d’exhaustivité » (c’est-à-dire d’embauche de tous les volontaires) du dispositif, puisque « la liste d’attente est très réduite, trois ou quatre nouvelles personnes s’y inscrivent tous les deux mois », décrit Alain Robin. Au sein de l’Esiam, on ne trouve pas d’accompagnement social ou d’encadrants techniques comme dans les structures de l’insertion par l’activité économique (IAE)2, car les personnes étaient souvent suivies avant et issues de ce secteur.

    Mais aussi cet accompagnement social n’était pas nécessaire, selon Alain Robin, « parce que l’activité a été construite à partir des savoir-faire des volontaires ». Et de fait, le comptable de l’association est un ancien chauffeur-livreur qui avait un brevet professionnel de comptabilité, l’une des salariées a pour fonction de préparer les repas de midi pour les autres, et un salarié paraplégique, qui possède une voiture adaptée, transporte ses collègues qui n’ont pas le permis sur le terrain, notamment pour travailler dans les espaces verts.
    Zoom Les principes du dispositif Territoires zéro chômeur

    Le dispositif Territoires zéro chômeur de longue durée repose sur plusieurs constats. En premier lieu, nul n’est inemployable et ce n’est pas le travail qui manque, mais le nombre d’emplois. Autrement dit, il y a suffisamment d’activités possibles pour occuper tout le monde. Et, de fait, beaucoup de besoins de la société ne sont pas satisfaits par le secteur marchand, faute de rentabilité suffisante. Le critère de non-concurrence est ainsi essentiel dans le dispositif, car si les activités nouvellement assurées dans le cadre des entreprises à but d’emploi devaient mettre en péril des emplois existants, ce serait un jeu de dupes.

    Enfin, dernier constat : ce n’est pas non plus l’argent qui manque, puisque l’Etat dépense 36 milliards d’euros par an pour financer la privation d’emploi (RSA, allocation de solidarité spécifique, etc.). La prise en charge des chômeurs de longue durée coûte aux pouvoirs publics plus de 15 000 euros par chômeur et par an, sans même compter les allocations chômage financées par l’Unedic. Ces sommes peuvent être utilisées pour prendre en charge une partie des coûts des emplois créés par les entreprises à but d’emploi.

    Comme le prévoient les textes, l’Etat verse à l’Esiam 18 000 euros par équivalent temps plein créé pour une personne au chômage de longue durée - le poste du directeur n’est pas concerné. Au démarrage, l’Esiam a bénéficié d’une avance de trésorerie de la maison de l’emploi, d’une subvention de la mairie de Mauléon et d’un prêt du Crédit mutuel. Ensuite, pour constituer ses fonds propres, l’association a bénéficié d’aides de l’Etat, de la région et de différentes fondations. Les activités commencent à générer du revenu, et ce, depuis février 2017.

    Les salariés, en CDI comme prévu par le dispositif, n’ont pas fait l’objet d’une sélection et sont tous volontaires Twitter

    « A terme, un camping et une activité de lombriculture, deux activités structurantes, devraient permettre à l’Esiam de développer son chiffre d’affaires », explique Alain Robin. Les salariés, en CDI comme prévu par le dispositif, n’ont pas fait l’objet d’une sélection et sont tous volontaires, car si les chômeurs étaient forcés à occuper les emplois qu’on leur propose, on entrerait dans une logique de workfare*, réprouvée par les associations de lutte contre l’exclusion.
    Redevenir soi-même

    « Nous constatons que les gens ne demandaient que cela, qu’ils voulaient travailler et que grâce à la reprise d’activité, ils redeviennent eux-mêmes » : Patrick Valentin dresse d’abord un bilan humain du dispositif. Laurent Grandguillaume, désormais président de l’association Territoires zéro chômeur de longue durée, ajoute que sur ces 10 territoires, tous des communes ou intercommunalités de 5 000 à 10 000 habitants, 400 des 2 000 chômeurs de longue durée recensés ont été embauchés. Parmi ces personnes, précise-t-il, il y a des gens sans diplôme mais aussi des diplômés, voire qui ont des doctorats, et quasiment autant de femmes que d’hommes. Néanmoins, la durée moyenne de chômage de ces 400 personnes est élevée : quatre ans.

    Les entreprises à but d’emploi peuvent prendre la forme juridique qu’elles souhaitent : associations, coopératives, entreprises classiques... Elles peuvent être des structures de l’insertion par l’activité économique ou pas. D’ailleurs, comme dans le cas de l’Esiam, la plupart d’entre elles ne prévoient pas la présence d’encadrants, à la différence de l’IAE, ni d’accompagnement social - sauf en cas de nécessité, où il est alors assuré par les acteurs locaux. Beaucoup de salariés sont déjà passés par des structures de l’IAE, et d’ailleurs, précise Patrick Valentin, « le dispositif est conçu comme la garantie de bonne fin du parcours d’insertion », puisque les personnes sont (enfin) embauchées en CDI.

    Seule difficulté rencontrée par les acteurs du dispositif : le financement Twitter

    Par ailleurs, des activités non concurrentes de celles existant sur les territoires ont été très facilement définies, selon Laurent Grandguillaume. Seule difficulté rencontrée par les acteurs du dispositif : le financement. Ces emplois devaient être financés à hauteur de 70 % du Smic, soit environ 18 000 euros par an et par personne en moyenne en équivalent temps plein. Un fonds d’expérimentation territorial a été mis en place pour cela dès la fin 2016 et sa présidence a été confiée à Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (ex-Fnars).

    Mais seuls 7 millions des 15 millions d’euros débloqués par l’Etat et les collectivités locales dans le cadre de ce fonds en 2017 ont été dépensés pour le démarrage des activités. Patrick Valentin précise que certaines administrations étaient réticentes à subventionner des fonds propres ; aussi « ia-t-il fallu trouver le moyen d’adapter la réglementation » ou trouver d’autres financements. « En 2018, la totalité des fonds devrait être consommée avec la montée en charge des activités et des embauches dans les dix territoires », estime Laurent Grandguillaume.

    Autre difficulté : le chiffre d’affaires et la rentabilité des activités qui ont été lancées demeurent encore très faibles. « Pour monter rapidement en puissance, il nous faudrait 4 à 5 millions d’euros en fonds propres pour l’ensemble des entreprises à but d’emploi », explique Laurent Grandguillaume. Néanmoins, le ministère du Travail a d’ores et déjà alloué un budget de 18 millions d’euros pour 2018. L’objectif étant de préparer une deuxième étape en 2019 pour intégrer 50 nouveaux territoires d’expérimentation.
    Quartiers prioritaires

    Dans la ville de Thiers, dans le Puy-de-Dôme, où l’expérimentation a également été lancée début 2017, 45 demandeurs d’emploi ont été salariés par l’EBE Actypoles-Thiers et 150 sont sur liste d’attente. « Nous avons commencé à travailler sur le projet vers mars 2016 », indiquent Boris Surjon, de Pôle emploi, et Laure Descoubes, codirectrice de la structure. Une campagne d’information a été menée auprès de 300 demandeurs d’emploi de deux quartiers classés « politiques de la ville », où le taux de chômage culmine à 12 %. Les acteurs de l’IAE, la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte), l’Etat, Pôle emploi, le parc naturel régional et bien d’autres acteurs du territoire se sont réunis.

    Un recensement des compétences d’une centaine de volontaires, tous chômeurs de longue durée, a été réalisé, parallèlement à une cartographie des activités utiles mais non concurrentielles possibles. « Nous sommes vraiment partis des désirs des personnes en recherche d’emploi », précise Boris Surjon. Ainsi trouve-t-on au sein de l’entreprise un garage solidaire dont les clients, qui n’ont pas les moyens de réparer leur véhicule, bénéficient d’une prescription des centres communaux d’action sociale (CCAS) et de Pôle emploi. Autres activités : le reconditionnement informatique, la médiation, l’entretien des espaces verts (en lien avec les services techniques de la ville), la réhabilitation de bâtiments, l’aide à la mobilité pour les travailleurs en horaires décalés...
    Zoom Regain expérimente l’emploi accompagné en milieu ordinaire

    Le retour au travail en milieu ordinaire des personnes handicapées psychiques1 soulève des problématiques particulières. Encore plus lorsque leur inactivité s’explique par un burn-out professionnel, une tendance lourde relevée par les acteurs de terrain. Pour parvenir à leur redonner de la stabilité, l’association parisienne Regain, qui gère aussi un établissement et service d’aide par le travail (Esat), développe depuis trois ans un dispositif d’emploi accompagné, avec quatre job coaches, deux à Paris et deux en Seine-Saint-Denis. "Cet outil a été imaginé par un médecin psychiatre, qui l’a expérimenté à Lyon, à partir d’une idée canadienne, détaille Sabine Lucot, job coach à Regain. Il s’agit de partir de la décision des bénéficiaires de travailler en milieu ordinaire et de les placer en entreprise avant de les former. Pour y parvenir, on les accompagne gratuitement sans limitation de durée." Chaque job coach, en charge de 20 personnes, se positionne donc comme intermédiaire entre les futurs salariés, orientés par les médecins, et les entreprises qui acceptent de jouer le jeu.

    "Nous montons en effet des stratégies parallèles", ajoute Sabine Lucot. Des entretiens individuels sont organisés avec les salariés, leur projet professionnel est étudié et l’association vérifie qu’ils sont suivis médicalement. "Nous construisons notamment leur confiance autour de leur CV, qui démontre qu’ils ont déjà de l’expérience. Et on décroche notre téléphone pour convaincre les entreprises et les accompagner dans le recrutement", poursuit la job coach. En ce moment, plusieurs personnes sont salariées dans le Groupe SOS, chez Phone Régie (comme agents d’accueil) et chez McDonald’s.

    60 % des personnes accompagnées obtiennent un emploi, au moins en CDD. Néanmoins, "les personnes qui, une fois dans l’emploi, décident de continuer à être accompagnées sont celles qui obtiennent le plus souvent un emploi pérenne". La période d’intégration est en effet une étape capitale, pendant laquelle les job coaches vérifient que la compensation du handicap est bien prise en compte, que les horaires peuvent être aménagés et que le bureau est au calme.

    Pour cette expérimentation, Regain bénéficie, en partenariat avec Iris Messidor, une association de Bobigny (Seine-Saint-Denis), de l’appel à candidatures sur le dispositif Emploi accompagné des personnes handicapées psychiques, piloté en Ile-de-France par l’agence régionale de santé, le Fonds de la formation pour l’insertion des personnes en situation de handicap intellectuel et la Direccte2. Cela devrait lui permettre d’embaucher un coordinateur pour les deux associations. Car s’insérer en milieu ordinaire demeure une course d’obstacles pour les travailleurs souffrant d’un handicap psychique.

    1.
    La notion de handicap psychique renvoie à un état caractérisé par un déficit relationnel, des difficultés de concentration, une grande variabilité dans la possibilité d’utilisation des capacités, alors que la personne garde des facultés intellectuelles normales.
    2.
    Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi.

    Actypoles-Thiers est une société coopérative d’intérêt collectif (Scic), dont les sociétaires sont les salariés, les bénéficiaires de l’activité, les collectivités locales, mais aussi des entreprises privées comme Engie ou des structures de l’insertion par l’activité économique et des associations. Pour autant, l’entreprise a dû avoir recours à un crédit bancaire pour déployer son activité sur l’année 2018.

    Aujourd’hui, les principales interrogations de Patrick Valentin ont d’ailleurs trait au financement : quel sera l’impact de la réforme des Assedic sur l’expérience et comment sécuriser un investissement en fonds propres provenant de subventions publiques ?
    2 000 emplois sur cinq ans

    Le dispositif, pour Laurent Grandguillaume, est plus favorable à la création d’activités sociales et écologiques que le revenu universel : « Pour créer une activité, il faut un collectif », dit-il. Et même s’il appelle à expérimenter le revenu universel, il craint que celui-ci ne favorise l’isolement et ne laisse penser que certaines personnes sont inemployables. « Notre projet est à la fois un projet social et un projet économique, avec un fort volet de revitalisation des territoires », avance-t-il.

    Le dispositif sera pérennisé s’il s’avère efficace, et ouvert à tous les territoires souhaitant le mettre en oeuvre. Twitter

    Au total, 2 000 emplois devraient être créés au cours des cinq années d’expérimentation dans des microterritoires. Le dispositif sera pérennisé s’il s’avère efficace, et ouvert à tous les territoires souhaitant le mettre en oeuvre. C’est dans cette perspective qu’a été créée l’Association nationale zéro chômeur de longue durée, à laquelle participe un grand nombre d’acteurs associatifs (ATD Quart monde, mais aussi le Secours catholique-Caritas France, Emmaüs France, la Fédération des acteurs de la solidarité...). Son rôle est de « préparer la deuxième étape, en accompagnant les territoires intéressés pour entrer dans le dispositif, et en réfléchissant à une nouvelle proposition de loi afin d’étendre l’expérimentation dès 2019 », explique Laurent Grandguillaume.

    1.
    Loi d’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée.
    2.
    Entreprises d’insertion, associations intermédiaires, etc.

    Entreprise à but d’emploi (EBE)

    Statut créé par la loi d’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée du 29 février 2016. L’EBE a pour particularité d’être en partie financée par la réallocation des financements publics dédiés aux chômeurs de longue durée.
    *
    Workfare

    Obligation d’effectuer des tâches d’intérêt général pour toucher une aide sociale.

  • LesInrocks - Chants racistes, combats, formation d’un « surhomme » : plongée dans les camps d’été de l’extrême droite
    https://www.lesinrocks.com/2018/07/25/actualite/politique/chants-racistes-combat-au-couteau-formation-dun-surhomme-plongee-dans-le

    Et cette année, ils sont un peu plus nombreux à en organiser. Le Bastion social, jeune formation née lors de l’occupation d’un bâtiment désaffecté à Lyon en juin 2017 et se voulant la déclinaison française du groupe néo-fasciste Casapound, vient de tenir son premier camp d’été les 29, 30 juin et 1er juillet dans les environs d’Avallon (Yonne). Le camp Edelweiss, deuxième édition portée par le média racialiste blanc Suavelos, s’est aussi terminé la semaine dernière en se déroulant du 14 au 19 juillet. Celui de Jeune Nation, mouvement ultranationaliste issu de l’Œuvre Française dissoute en 2013 suite à la mort de l’antifa Clément Meric, s’est tenu du 9 au 15 juillet quelque part au nord de Toulouse. Un autre reste à venir, celui des royalistes de l’Action Française (AF) qui commencera le 21 août prochain au camp Maxime Real Del Sarte au Château d’Ailly dans le département de la Loire.

  • CHRISTEENE VALE « DIG IN THE TRASH »
    https://laspirale.org/texte-573-christeene-vale- dig-in-the-trash.html

    CHRISTEENE VALE « DIG IN THE TRASH »La première fois que j’entends le nom de Christeene, c’est dans la bouche de Peaches en décembre 2016, pendant que nous sirotons du whisky au fond des loges de L’Épicerie Moderne, une salle alternative de la banlieue de Lyon. Toutes deux venaient de partager la scène lors de sa tournée américaine. Et la reine du queercore ne se lassait pas de chanter les louanges de la créature texane. Une phrase en particulier, digne des meilleurs slogans de films d’épouvante, s’était fixée dans ma mémoire : « c’est le type le plus adorable qui soit, avec au cœur la noirceur d’Alice Cooper ». Forcément, ça intrigue. Une fois rentrée, je fais ce que nous faisons tous, j’effectue une recherche en ligne. « Christeene Vale est une drag-queen américaine, artiste performeuse, chanteuse, parolière et (...)

    #laspirale

  • Invisibilité des femmes
    L’école d’été de cartographie et de visualisation de l’enssib à Lyon

    J’ai participé à l’édition 2017, participation tardive puisque j’ai répondu à la dernière minute. Le programme étant déjà bouclé, @fil a partagé son temps d’intervention avec moi (merci Filou).
    J’avais alors noté que nous n’étions que 3 femmes pour 17 mecs. Un accident pour cette première édition ?
    http://barthes.enssib.fr/ECV-2017

    Cette année, Eric Guichard, l’organisateur, m’a invité à revenir pour l’édition 2018 sans plus de précision sur le programme et j’ai accepté pour le principe.
    Puis Eric Guichard nous a envoyé la liste des intervenant·es mais je n’ai pas regardé, occupée ailleurs que j’étais. C’est Filou qui a d’abord exprimé son regret de pas voir davantage de femmes parmi les intervenant·es. Du coup j’ai regardé la liste : nous étions 2, Patricia Loué et moi, toutes deux déjà présentes l’année précédente. Et 23 hommes. La réponse de Guichard fut un peu courte : « J’avais invité L., qui ne m’a jamais répondu. » Circulez, y’a rien à voir.

    J’ai laissé passer deux jours avant de décider quoi faire, je trouvais ce copié-collé très gênant. Y aller, était pour moi être l’exception qui confirme la règle et même si je faisais un petit speech en introduction de mon intervention pour dénoncer ce déséquilibre flagrant, cela ne me paraissait vraiment pas suffisant.

    J’avais alors deux options dont j’ai fait part à l’organisateur : soit je fais une intervention sur l’invisibilité des femmes dans ce domaine, soit je ne viens pas. Comme je n’avais pas le temps de préparer une telle intervention (désormais inscrite dans les projets futurs), j’ai décliné l’invitation.
    Je n’ai pas reçu de réponse tout de suite mais quelques jours plus tard, une fois le programme établi.

    Dans sa réponse, Eric Guichard me dit qu’il a réussi à doubler le nb de femmes invitées depuis l’année passé, en me comptant probablement, ainsi que L. En fait seulement 3 femmes contre 26 hommes étaient présentes pour l’édition 2018. C’est pire que 2017 !
    http://barthes.enssib.fr/ECV-2018
    En regardant le programme de plus près, on s’aperçoit que les deux femmes qui ont été programmées à la dernière minute interviennent en même temps et que leur intervention ne dure que 30 mn au lieu de 45 mn.

    • Oui, j’ai noté que partout où j’ai été invitée, ce ne sont jamais des femmes qui tiennent les plénières et quand cette plénière est un plateau, il est assez rare qu’il y ait au moins une femme parmi les intervenants.
      Par contre, les femmes se coltinent les ateliers et les conf’-croupions, celles qui ont lieu pendant un événement important où à une heure physiologique (en gros, trop tard, trop tôt dans la journée, pendant la pause repas ou en entracte entre deux trucs _importants).
      Mais bon, il y a le #quota_nichons, donc nous devrions être reconnaissantes !

    • En 2012 je suis intervenue lors de sudweb, ma micro conférence portait sur Les 48 pixels de l’icône anonyme si souvent masculine encore aujourd’hui, je finissais par la confondre avec la silhouette tronquée de jean-pierre pernaud. Je débutais en demandant aux femmes dans la salle de lever la main, évidemment il n’y en avait pas 10%, et c’était bien pire au niveau des intervenants.
      Je suis intervenue également sur les listes de toulibre pour demander l’usage de l’écriture inclusive. Ça a été un gros clash mais ça semble aujourd’hui acquis.

      Donc je salue les initiatives de sudweb qui a redressé la barre depuis pour avoir 50% d’intervenantes et se débrouille aussi pour inviter des femmes à venir. Et pas les femmes des geeks s’il vous plait, non ça c’est juste a big shame de faire ça, non des femmes dont l’activité a trait avec le web et qui n’osent pas toujours venir.
      Bref, merci aussi à toulibre.
      Et je ne raconte pas ça pour me glorifier (bien que hein on sait jamais) mais juste pour dire que je l’ai fait, à ma petite échelle et que ça a modifié des choses donc qu’il faut prendre la parole encore et encore, et s’il vous plait, ne restez pas seules. Dites ensuite racontez que vous n’avez pas accepté de vous taire devant les 80% d’hommes qui voudraient vous éliminer.

      Merci @odilon donc :)