city:mach

  • Paris se lance dans la course aux armes hypersoniques
    http://en.c4defence.com/AFP/France-armes-d%C3%A9fense-a%C3%A9ronautiquePREV/125760/3

    Dans le sillage de Moscou, Pékin et Washington, Paris se lance à son tour dans la course aux armements hypersoniques, capables de déjouer les défenses antimissiles, et qui promettent à leurs futurs détenteurs un coup stratégique d’avance. « Nous avons décidé de notifier un contrat pour un démonstrateur de planeur hypersonique », capable de se déplacer à une vitesse supérieure à Mach 5, soit plus de 6.000 km/h, a annoncé en début de semaine la ministre française des Armées Florence Parly, en promettant un premier essai en vol « d’ici fin 2021 ». « Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvions plus attendre », a-t-elle fait valoir. L’enjeu est hautement stratégique. Trois des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, dont fait partie la France, sont déjà bien partis dans cette course aux armements avec leurs propres programmes : les Etats-Unis, la Chine et la Russie

  • Ces nouvelles armes qui vont donner une avancée militaire considérable à la Russie
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/ces-nouvelles-armes-qui-vont-donner-une-avancee-militaire-considerable-a-l


    La Russie développe des armes de rupture stratégique comme les missiles hypersoniques (Kinjal et Avangard) qui pourront lui conférer à termes une avancée technologique et militaire.
    Crédits : MAXIM SHEMETOV

    La Russie a réussi un test du nouveau système de missile hypersonique russe Avangard, capable de transporter des ogives nucléaires et conventionnelles.

    La Russie développe des armes de rupture stratégique, les missiles hypersoniques (#Kinjal et #Avangard) qui pourront lui conférer à terme une avancée technologique et militaire. Dans ce cadre, Vladimir Poutine a supervisé le test réussi du nouveau système de missile hypersonique russe Avangard, capable de transporter des ogives nucléaires et conventionnelles, a annoncé mercredi le Kremlin selon l’agence de presse RIA. De façon générale, le développement de vecteurs hypervéloces pourrait conférer une avance militaire considérable à un club restreint d’Etats détenteurs, estime le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).

    Les armes hypersoniques marquent une rupture
    De telles armes grâce à leur vitesse supérieure à Mach 5, à la condition qu’elles soient associées à des manœuvres, disqualifient les capacités actuelles d’interception des défenses adverses (déni d’accès). Du coup, ces armements peuvent faire peser à tout moment et à toute distance une menace instantanée de frappe conventionnelle, voire nucléaire. Selon le SGDSN, les vecteurs hypersoniques restent encore très immatures et les premières mises en service opérationnelles ne devraient pas intervenir avant plusieurs années et ce, avec de probables limitations en termes de charge utile, d’autonomie de navigation et de précision terminale.

    Outre la France, quatre pays disposent de programmes visibles de recherche et de développement en matière d’armements hypersoniques : les Etats-unis, la Chine, la Russie et l’Inde (en coopération avec la Russie). Il est évident qu’à l’horizon 2030, les armements hypersoniques figureront très certainement dans les arsenaux de plusieurs puissances. La France elle-même envisage d’en disposer pour la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire à partir de 2035. Et vraisemblablement avant si la France choisit l’hypervélocité pour les missiles qui vont succéder au Scalp et à l’Exocet , le programme FMAN/FMC, en coopération avec la Grande-Bretagne.

    Le président russe a observé l’essai à distance, d’un bâtiment du ministère de la Défense à Moscou. Le test a eu lieu dans l’extrême-orient russe. Le maître du Kremlin a annoncé en mars une série de nouveautés dans le domaine de l’armement, parmi lesquelles l’Avangard, à l’occasion d’un discours au ton particulièrement offensif. Il a affirmé qu’elles pourraient frapper presque n’importe quel point du globe et échapper à un bouclier antimissile construit par les États-Unis.

    En mars, la Russie avait testé avec succès le nouveau missile hypersonique Kinjal (poignard) qualifié par le président Vladimir Poutine d’"arme invincible". Lors d’un discours au Parlement le 1er mars, le président russe avait assuré que les missiles Kinjal allaient dix fois plus vite que la vitesse du son et pouvaient déjouer les systèmes antimissiles existants.

  • Magnétohydrodynamique
    http://www.dedefensa.org/article/magnetohydrodynamique

    Magnétohydrodynamique

    L’annonce officielle des nouveaux systèmes d’armes russes est une révolution silencieuse dont on n’a pas fini d’apprécier les implications. Pour l’instant l’aspect technologique a été très peu commenté. Il le mériterait bien : à l’heure actuelle il n’existe pas de technique officiellement répertoriée pour faire voler un aéronef à plus de Mach 5.

    Soit Vladimir Poutine a menti, soit il a donné le coup d’envoi d’une nouvelle révolution industrielle.

    Rappelons qu’à une vitesse supérieure à celle du son, l’échauffement des points de la voilure où se forme l’onde de choc augmente avec le carré du nombre de Mach. À 5.000 km/h, c’est à dire à Mach 5, on atteint les 1000°c, température à laquelle tous les matériaux perdent leur (...)

  • #Iran : la contestation s’étend à tout le pays
    https://www.mediapart.fr/journal/international/311217/iran-la-contestation-s-etend-tout-le-pays

    Manifestation à Téhéran (Iran), le 30 décembre 2017. © Reuters (image extraite des réseaux sociaux) Après un défilé jeudi à Machhad, les manifestations, les premières depuis 2009, s’étendent à tout l’Iran. Les protestataires dénoncent la vie chère et la dictature. Pour la première fois, le nom du Chah a été scandé. Au moins deux personnes ont été tuées.

    #International #manifestation

  • #Iran : la contestation s’étend à tout le pays
    https://www.mediapart.fr/journal/international/311217/iran-la-contestation-setend-tout-le-pays

    Manifestation à Téhéran (Iran), le 30 décembre 2017. © Reuters (image extraite des réseaux sociaux) Après un défilé jeudi à Machhad, les manifestations, les premières depuis 2009, s’étendent à tout l’Iran. Les protestataires dénoncent la vie chère et la dictature. Pour la première fois, le nom du Chah a été scandé. Au moins deux personnes ont été tuées.

    #International #manifestation

  • Révolte en Iran : un fil d’actus fourni (que je ne saurais ni compléter ni critiquer), avec des #vidéos et articles
    https://twitter.com/contre_capital/status/946656455565955072

    La « ville sainte » de #Qom est également touchée maintenant par la contestation et les slogans anticléricaux contre l’ayatollah #Khamenei. (...)
    La révolte s’étend à toutes les villes aujourd’hui, même petites : #Gorgan, #Kerman, #Saveh, #Khorramabad, #Malayer, #Abhar, ... A #Tabriz où hier la foule a chassé un membre du clergé la police est partout. A #Shiraz le bâtiment du séminaire de théologie a été incendié.

    #révolte #manifestations #théocratie #Iran

    • Iran : la contestation s’étend à tout le pays, Jean-Pierre Perrin, Mediapart

      Après un défilé jeudi à Machhad, les manifestations, les premières depuis 2009, s’étendent à tout l’Iran. Les protestataires dénoncent la vie chère et la dictature. Pour la première fois, le nom du Chah a été scandé. Au moins deux personnes ont été tuées.

      Même à Qom, des centaines de manifestants ont crié vendredi des slogans violemment hostiles au régime. Cité sainte s’il en est, avec ses dizaines d’écoles théologiques, ses milliers de religieux et depuis laquelle l’ayatollah Khomeiny avait commencé sa fronde – devenue révolution – contre le régime du Chah, elle est de loin la moins remuante des villes iraniennes. Pourtant, d’après les images diffusées sur les réseaux sociaux, on y a scandé les mêmes slogans qu’à Rasht (nord), Kermanshah (ouest), Ispahan (centre) ou Machhad (nord-est) : « Mort au dictateur » ou « Libérez les prisonniers politiques ». Certains s’adressaient même directement au Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei : « Seyyed Ali devrait avoir honte et quitter seul le pays. »

      Depuis jeudi et à la surprise de tous les observateurs, l’Iran est en effet en proie à des manifestations, qui ont fini par atteindre Téhéran. Limitées dans chaque agglomération à quelques centaines de personnes, elles se sont néanmoins étendues à une large partie du pays – plus d’une vingtaine de villes sont concernées. « Signal d’alarme pour tout le monde », écrivait samedi le quotidien réformateur Armani. Dès vendredi matin, le président Hassan Rohani avait réuni son cabinet pour examiner la situation. Samedi, de nouveaux défilés antigouvernementaux se sont déroulés à Kermanshah ou à Shahr-e Kord (ouest). Samedi soir, deux manifestants ont été tués à Doroud, dans le sud-ouest du pays, a fait savoir le vice-gouverneur de la province du Lorestan.

      À Téhéran, des centaines de personnes avaient manifesté ce même jour dans le quartier de l’université, avant d’être dispersées par la police anti-émeute largement déployée. Dans la nuit de samedi à dimanche, Internet a été coupé sur les téléphones portables des Iraniens. Sur Twitter, le ministre des télécommunications, Mohammad-Javad Azari Jahormi, a accusé Telegram, suivi en Iran par 57 millions d’utilisateurs, d’encourager le « soulèvement armé ». De leur côté, les pasdaran (gardiens de la révolution) ont mis en garde dans un communiqué contre une « nouvelle sédition », reprenant le mot utilisé pour désigner les manifestations de 2009.

      Mais il n’y a, semble-t-il, pas eu de manipulation du régime dans les autres mouvements de protestation. À la différence des grandes manifestations de 2009, qui étaient d’emblée politiques, dénonçaient la réélection truquée de Mahmoud Ahmadinejad et exigeaient davantage de démocratie, ceux-ci portent d’abord des revendications matérielles concernant la vie de tous les jours. Mais, comme à Machhad, ils ont pris très vite une connotation anti-régime, voire anti-religieuse. « Mollahs, quittez l’Iran », a-t-on pu entendre dans cette ville phare du chiisme. « Liberté, indépendance et république d’Iran », ont scandé, de leur côté, les manifestants de Khorramabad (ouest de l’Iran). Ailleurs, on a pu entendre « Lâchez la Syrie ! Pensez à nous », en référence aux dépenses considérables engagées par Téhéran pour soutenir Bachar al-Assad. Plus étonnant encore a été la référence au Chah dont le nom n’avait jamais été scandé en public depuis le renversement de la monarchie en 1979. Double surprise puisqu’il ne s’agit pas de Mohammed-Reza Pahlavi, le dernier Chah renversé par Khomeiny cette même année, mais de Reza, son père, qui avait mis au pas les religieux à la différence de son fils, plus accommodant avec eux. « Béni sois-tu, Reza Chah », ont crié les contestataires de Qom. Un autre slogan, plus significatif, entendu dans d’autres villes : « Un pays sans Chah est un pays sans ordre [essab kitab – littéralement, sans livre de comptes]. »

      Les derniers rassemblements de grande ampleur en Iran remontaient à cette époque. Ils visaient à protester contre les fraudes ayant permis la réélection du président sortant, Mahmoud Ahmadinejad. Les manifestations de ces derniers jours sont bien différentes. Elles sont d’abord en réaction contre la vie chère – même si Rohani a fait tomber l’inflation de 40 à 8 % –, la faillite de plusieurs pseudo établissements de prêts qui a lésé d’innombrables petits épargnants, la baisse des retraites, le chômage qui atteint 28,8 % (chiffre officiel) chez les jeunes et la corruption devenue phénoménale au point que même le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, s’en est indigné, il y a quelques jours, à la surprise générale.

      C’est à Machhad, la grande cité sainte au nord-est de l’Iran et la seconde ville du pays par sa population, que la première manifestation, jeudi, a commencé, aux cris de « Marg Bar Rohani » (« Mort à Rohani »). Si l’on en croit l’opposant iranien Hassan Shariat-Madari, fils du défunt grand ayatollah Sayyed Kacem Shariat-Madari, ce sont les bassidji (miliciens) qui l’avaient organisée en manipulant les protestataires. Leur but était de fragiliser le président iranien et de démontrer l’échec de sa politique de réintégration de l’Iran au sein de la communauté internationale.

      Ville religieuse s’il en est, du fait du tombeau de l’imam Reza, avec un establishment religieux très lié aux factions des « oussoulgarayan » (principalistes ou fondamentalistes), qui en ont fait un foyer d’opposition à Rohani, elle a en réalité voté massivement pour ce dernier aux présidentielles du mois de mai et pour ses partisans aux municipales. D’où le calcul des bassidji d’organiser une manifestation dans une ville où il est supposé être populaire. Un calcul qui s’est avéré totalement désastreux, selon l’opposant interrogé samedi sur la chaîne iranienne Kayhan de Londres, puisque les slogans ont bien vite été détournés par les protestataires pour viser le régime tout entier. « Mort à Rohani » est ainsi vite devenu « mort à la dictature », sans doute en référence à Ali Khamenei. En outre, la manifestation a trouvé dès le lendemain des échos dans plusieurs autres villes iraniennes. D’où la colère des partisans de Rohani, en particulier de son vice-président, Eshaq Jahangiri : « Quand un mouvement social et politique est lancé dans la rue, ceux qui l’ont déclenché ne seront plus forcément capables de le contrôler par la suite. Ceux qui sont derrière ces événements se brûleront les doigts », a-t-il déclaré à l’agence Irna.

      Une radicalité bien différente du mouvement de 2009

      Différence aussi notable avec les manifestions de 2009, ce ne sont plus cette fois les classes moyennes et les étudiants qui défilent mais, comme on peut le voir sur les vidéos, les classes populaires, la frange inférieure de la classe moyenne, les ouvriers, les petits retraités. C’est-à-dire l’ancienne base révolutionnaire du régime, les mostazafin (les déshérités), comme les appelait Khomeiny qui voyait en eux « la torche » de la révolution islamique. « Ce sont tous ceux qui n’ont plus rien à perdre », résume le spécialiste de l’Iran Clément Therme, chercheur à l’Institut international d’études stratégiques, à Londres. Jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas réprimé aussi violemment les manifestions qu’en 2009. Il y a eu certes des centaines d’arrestations – plus d’une cinquantaine à Machhad – et des matraquages, en particulier des étudiants de Téhéran qui ont rejoint le mouvement, mais la priorité a plutôt été d’organiser d’immenses contre-manifestations dans un millier de villes et localités.

      « Les manifestations contre le régime ont des raisons à la fois immédiates et structurelles, souligne le même chercheur. Les raisons immédiates, ce sont les hausses de prix, par exemple les œufs qui ont augmenté de 40 %, les difficultés de la vie quotidienne. D’une manière générale, il y a une grande déception par rapport à l’accord sur le nucléaire qui n’a pas conduit à ce que les Iraniens espéraient, en priorité des améliorations dans leur vie. » « Les secondes raisons, ajoute-t-il, sont structurelles, comme la corruption et la mauvaise gestion en particulier des ressources et de la redistribution de la rente pétrolière, des problèmes auxquels le régime est incapable d’apporter un remède. Celui-ci apparaît comme une caste de privilégiés qui bénéficie de cette rente et ne fait rien pour organiser sa redistribution. D’où un sentiment d’injustice immense. Le solution Rohani, en fait, ne fonctionne pas : il y a une contradiction entre le néolibéralisme promu par la faction élue et le clientélisme du régime que l’on peut voir à l’œuvre notamment dans les manifestations massives pro-régime. »

      C’est donc plus par ces manifestations en sa faveur – elles ont lieu chaque année à la même période en souvenir de sa victoire sur la « sédition » de 2009 – que le pouvoir cherche à allumer des contre-feux. « Il est d’ailleurs peu pertinent, estime Clément Therme, de présenter ces deux manifestations en parallèle : d’un côté, nous avons des partisans amenés en bus par l’État et de l’autre des gens qui risquent leur vie pour demander la redistribution de la rente, la fin de l’injustice économique et celle de la corruption d’un régime en place depuis 38 ans. »

      Ce qui frappe d’emblée, c’est à quel point l’actuel mouvement de protestation, qui ne semble disposer ni d’une organisation ni d’un encadrement, a pu faire tache d’huile en si peu de temps et gagner une bonne partie de l’Iran. Ce qui surprend aussi, ce sont les slogans faisant le lien entre la situation économique à l’intérieur de l’Iran et les guerres régionales menées par le régime à l’extérieur, notamment en Syrie. Un tel rapprochement a fait grincer les dents des proches du pouvoir. « Dans une foule de plusieurs centaines de personnes, un groupe n’excédant pas 50 personnes a crié des slogans déviants et affreux tels que “Quittons la Palestine”, “Ni Gaza, ni Liban, je ne donnerai ma vie que pour l’Iran” », s’est ainsi indigné l’ayatollah Ahmad Alamolhoda, un proche du Guide suprême, en réclamant davantage de fermeté contre les manifestants de Machhad.

      Pour Clément Therme, « les Iraniens ne souhaitent plus d’une part, que la rente pétrolière soit distribuée à l’extérieur, dans les pays voisins, aux clients de la République islamique mais à l’intérieur du pays ; et d’autre part, que la priorité soit donnée au développement socioéconomique de l’Iran et non pas à l’idéal révolutionnaire même si, comme le montrent les contre-manifestations, certains y adhèrent encore ».

      Est-ce pour autant une véritable menace pour le régime ? Pas pour le moment. Mais d’ores et déjà des tabous sont tombés : appel sans précédent au retour de la dynastie des Pahlavi, attaques directes contre le Guide suprême… soit une radicalité dont le mouvement de 2009 ne témoignait guère. Pour le président Rohani, déjà engagé dans un dur bras de fer avec les « principalistes », c’est une mauvaise passe dont il devrait sortir très affaibli. En particulier si la répression s’intensifie, ce qui le mettrait en contradiction avec ses promesses de campagne en faveur de davantage de liberté. Comme on pouvait le craindre, Donald Trump et les dirigeants israéliens se sont dépêchés d’acclamer les manifestants. Comme alliés, le régime islamique ne pouvait rêver mieux.

      #classes_populaires #revendications_matérielles

    • « Le peuple mendie, les mollahs vivent comme des dieux. »
      "A bas Khamenei", « honte à toi Khamenei, dégage du pays »

      Et ça juste au moment où intervient un assouplissement du port obligatoire du voile
      https://www.algeriepatriotique.com/2017/12/30/voile-plus-obligatoire-iran

      ...la police iranienne préfère adopter une approche souple pour convaincre les gens de respecter les préceptes de la religion. Cette approche, a expliqué M. Rahimi, selon le quotidien Shargh qui rapporte l’information, consiste à abandonner le châtiment et à privilégier l’éducation. Certains médias soutiennent que les femmes ne seront plus tenues de porter le voile si tel était leur volonté.

      Une réforme sociétale (comme on s’est accoutumé à le dire) qui n’a pas empêché que les « conditions matérielles » et la « vie quotidienne » soit critiquées et fassent prendre la rue.

  • Un antisioniste israélien exclu du parti travailliste car accusé d’antisémitisme
    7 octobre | Asa Winstanley pour The Electronic Intifada |Traduction LGr pour l’AURDIP
    http://www.aurdip.fr/un-antisioniste-israelien-renvoye.html

    Un antisioniste israélien de renom a été exclu du parti travailliste mardi dernier, la bureaucratie du parti l’accusant à tort d’antisémitisme.

    Le professeur de philosophie à la retraite, Moshé Machover, déclara à The Electronic Intifada que son renvoi du principal parti d’opposition du Royaume-Uni est une “violation claire de la justice naturelle,” un acte “staliniste” et “complètement antidémocratique.”

    Il a déclaré qu’il prendrait des conseils juridiques et qu’il réfléchissait à faire appel de la décision.
    Machover est bien connu des milieux universitaires et de solidarité avec la Palestine pour être un militant et cofondateur de Matzpen, un groupe de socialistes israéliens dissidents, actif dans les années 60 et 70. Il vit à Londres depuis 1968.

    Un porte-parole du dirigeant du Parti Travailliste, Jeremy Corbyn, a déclaré qu’ils ne commentaient pas les mesures disciplinaires.

    Mais The Electronic Intifada pense que le bureau du dirigeant est en fait en train d’examiner l’expulsion.

    Dans une lettre de la “Direction des conflits” du Parti Travailliste, il est dit à Machover qu’un article qu’il a écrit “semble correspondre à la définition de l’antisémitisme de l’Alliance Internationale pour la Commémoration de l’Holocauste.”

    La lettre ainsi que l’article peuvent être lus en entier ici.

    L’article, “L’antisionisme n’est pas l’antisémitisme”, a été publié dans un bulletin par le groupe des Marxistes du Parti Travailliste et distribué à la conférence du parti la semaine dernière.

    Machover nous dit que l’article “fut très bien accueilli à la conférence” et qu’il reçu “un très positif et large assentiment.” Cela mit la droite du parti sur la défensive, et maintenant ils attaquent, dit-il.

    Machover est bien connu des milieux universitaires et de solidarité avec la Palestine pour être un militant et cofondateur de Matzpen, un groupe de socialistes israéliens dissidents, actif dans les années 60 et 70. Il vit à Londres depuis 1968.(...)

  • La pauvreté des femmes en Pologne — “Est-ce que quelqu’un nous entend ?” Investigaction - Monika Karbowska - 30 Aout 2017
    http://www.investigaction.net/fr/la-pauvrete-des-femmes-en-pologne-est-ce-que-quelquun-nous-entend

    Cet article a été écrit il y a déjà sept ans, mais il reste d’une actualité crue tant la situation n’a pas changé. La Pologne reste un pays de chômage et d’émigration de masse soumis aux règles du capitalisme périphérique de sous-traitance, et le pouvoir reste aux mains de représentants des intérêts de privilégiés qui utilisent des moyens de plus en plus autoritaires pour gouverner, en les justifiant au nom d’une morale traditionaliste de plus en plus rigide, paternaliste et culpabilisante pour les masses accompagnée d’un discours nationaliste et russophobe qui sonne creux à l’heure où le pays accueille désormais des bases armées étrangères. La seule amélioration a consisté dans la distribution d’allocations familiales aux familles ayant des enfants, indépendamment des conditions de revenus. Les riches comme les pauvres en bénéficient donc, mais cela a quand même permis de nourrir des enfants autrefois affamés et de démontrer que le discours néolibéral qui prétendait que toute mesure sociale était impossible à prendre ne correspondait pas à la réalité. Le capitalisme néolibéral est donc nu en Pologne et largement délégitimé. (IGA)

    Contribution à la conférence « Comment sommes-nous devenus pauvres ? » du Monde Diplomatique Hongrie au Klub Kossuth, Budapest 4-6 novembre 2010

    Les sources qui ont servi de base à cet article sont cinq études sociologiques qualitatives menées par des sociologues féministes et anticapitalistes regroupés en Pologne par le Think Thank Feminist. Katarzyna Gawlicz, Ewa Charkiewicz, Malgorzata Maciejewska et Marcin Starnawski ont mené des entretiens approfondis et analysé le mode de vie et les attentes sociales de femmes vivant dans deux villes moyennes (Walbrzych et Krosno) et dans les villages autour de la ville de Starachowice,[1] au sud-ouest, sud-est et au centre de la Pologne. Les statistiques économiques son issues du premier bilan critique de 20 ans du capitalisme néolibéral polonais, « La modernisation conservatrice », ouvrage publié sous la rédaction du professeur Pawel Kozlowski, Directeur de l’Institut d’Etudes économiques de l’Académie des polonaise de Sciences[2].

    L’économie du capitalisme en Pologne
    La pauvreté existait déjà sous le régime « communiste » dans les années 1980. A l’époque, le discours officiel proclamait que la Pologne était une société égalitaire où les classes sociales n’existaient plus. Cette conviction égalitariste était largement partagée dans la société et masquait les inégalités de richesses et de revenus que les historiens d’aujourd’hui s’efforcent d’analyser afin de comprendre comment l’imposition du capitalisme néolibéral a pu se faire aussi facilement et brutalement par la suite. Les retraités et les personnes handicapées étaient pauvres selon les standards de l’époque – ils se nourrissaient de produits de mauvaise qualité, s’habillaient difficilement et avaient peu de loisirs. De même, les femmes des classes populaires élevant seules des enfants étaient pauvres, comme dans toutes les sociétés patriarcales, du fait de la faiblesse des salaires des femmes et d’un manque de volonté des hommes divorcés à payer les pensions alimentaires dues.

    Le point commun de tous ces pauvres était l’absence ou la faiblesse de revenus liés au travail. Car la société « communiste » était une société de travail. C’est l’emploi à plein temps dans les industries lourdes (mines, sidérurgie, électromécanique, chantiers navals) et dans les services masculinisés (police, haute administration du Parti et de l’Etat) qui assuraient un revenu confortable et protégeait de la pauvreté. Par conséquent, si la pauvreté s’est généralisée en Pologne depuis l’imposition du capitalisme, jusqu’à englober 23 millions de personnes (60 % de la population) vivant au-dessous du seuil de pauvreté défini à 175 euros par mois et par personne[3], la raison en est la liquidation massive des emplois dans l’industrie. Selon les économistes, la stratégie du choc néolibéral a supprimé entre 1990 et 1995 plus de 50 % des emplois dans l’industrie ; mettant au chômage 6 millions de personnes. Alors qu’en 1991-92 le PIB de la Pologne s’effondrait. Il n’a retrouvé le niveau de 1989 que 10 ans plus tard. Cette désindustrialisation massive n’a jamais été compensée par des investissements étrangers sur lesquels la classe politique polonaise avait fondé ses espoirs de développement du pays. Aujourd’hui, seuls 9 % des Polonais travaillent dans une multinationale. Et il va de soi qu’il n’existe pas de multinationale… polonaise. Au cours des 20 années qui ont succédé à la dissolution du « socialisme réel », le pays a compté constamment 16 % à 20 % de la population active au chômage – avec le pic des 20 % atteint en 2003, la veille de l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne. Par la suite, c’est l’émigration massive qui a fait baisser le taux de chômage aux alentours de 10 %. L’adhésion à l’UE a permis le déversement massif de cette main-d’œuvre bon marché vers les marchés du travail d’Europe de l’Ouest, du Nord et du Sud. C’est l’émigration post-directive « Bolkestein » qui régule donc pour la plupart les déplacements de ces 3 millions de travailleurs saisonniers, tandis que plus de 2 millions ont déjà émigré définitivement.

    La Pologne ne produit donc presque plus de produits finis : les professeurs Kozłowski et Karpinski appellent cela une économie de commerce, car 54 % des biens consommés sont importés de pays où la mondialisation libérale a implanté sa production (Chine, Inde, Bangladesh, Asie du sud-est). Si 16 % de la population (sur)vit de l’agriculture, 58 % des Polonais travaillent dans les services ! Mais de quels services s’agit-il ? A part le faible pourcentage de travailleurs qualifiés affectés au service des indispensables technologies de la télécommunication (opérateurs de téléphonie mobile, fournisseurs d’accès à internet, services informatiques), 100 000 personnes travaillent pour des chaînes de supermarchés occidentales, pour leurs centrales d’achat et leurs plateformes logistiques. Les économistes Karpinski et Paradysz pointent une chaîne de distribution pléthorique qui multiplie les intermédiaires et donc les prix, mais aussi un nombre significatifs de « hollow opérations » ou « opérations vides » qui augmentent le PIB, mais n’assurent en rien le bien-être de la population, car elles ne produisent aucun bien (publicité, jeux d’argent et, dans la zone grise de l’économie, la traite des femmes et la prostitution[4]).

    La question qui se pose est donc celle de savoir de quoi vit donc la Pologne ? Quelle est la source de richesse qui permet au pays de se maintenir à flots alors même que sa population est de plus en plus pauvre ? Les statistiques montrent que c’est encore et toujours la vieille richesse du pays, la matière première historique et consubstantielle du capitalisme, le charbon, qui est source de richesse et de devises, ainsi que le cuivre et le lignite. En deuxième position viennent la sous-traitance pour les secteurs automobile, le textile et le cuir, ainsi que l’industrie agro-alimentaire. Alors que la balance commerciale de la Pologne est négative depuis deux décennies et que l’exportation des matières premières peine à compenser cette perte, le mensonge de l’idéologie de « l’économie de services » et son avatar programmé par l’UE, « l’économie de la connaissance », sont manifestes puisque ce sont les industries les plus anciennes survivantes qui font en réalité tourner l’économie réelle. De plus, il est important de noter que les industries extractives n’ont été que partiellement privatisées, comme si la nouvelle oligarchie, assise sur cette rente, se rendait bien compte de sa fragilité économique si cette assise venait à lui manquer.[5] En fait « d’économie de la connaissance », c’est surtout l’argent des millions de migrants qui fait vivre la Pologne comme tous les pays périphériques de la mondialisation néolibérale. L’émigration polonaise rapporte 20 milliards de dollars par an au pays – un chiffre énorme qui la place parmi les premières diasporas au monde, juste à côté de l’émigration chinoise pour la somme globale renvoyée au pays. Les caractéristiques de l’économie polonaise sont donc de fait celles d’un pays en voie de développement : exportation de matières premières, importation de produits manufacturés et de produits alimentaires, sous-traitance, émigration forte et secteur informel étendu. Vingt ans après, comment croire désormais que le capitalisme assurera un avenir prospère à ce pays ?

    Comment vit-on pauvre en Pologne ?
    De 1991 à 1995, une terrible inflation fut l’un des instruments de la stratégie de choc néolibérale.[6] Les économies de millions d’épargnants furent laminées, mais c’est surtout les plus pauvres qui pâtirent de cette multiplication de prix par 4 ou 5 des produits de base en quelques semaines, ceux dont les revenus étaient fixes et qui dépendaient de l’Etat : les retraités, les handicapés, les étudiants. J’étais étudiante à Varsovie à cette époque et dépendante d’une pension alimentaire dont je peinais à faire exécuter le jugement par les autorités. Pendant presque six mois, je n’ai mangé qu’une fois par jour, souvent uniquement à la cantine de l’université. Mon téléphone fut coupé parce que je n’arrivais pas à payer la facture et je luttais pour pouvoir garder l’électricité. Je vivais au jour le jour en empruntant à de rares amis de petites sommes pour pouvoir manger. Je ne pouvais plus m’acheter de vêtements alors qu’en Pologne, un pays ou l’hiver dure 5 mois et la température peut fréquemment descendre à moins 10 degrés, posséder des vêtements d’hiver n’est pas du superflu ! Ce fut alors que je rencontrais la vision de cauchemar des premiers mendiants. Ma première mendiante fut une femme retraitée de l’industrie chimique qui m’aborda pleine de désespoir dans la rue, car sa pension était irrémédiablement mangée par l’inflation.
     
    Puis vint le chômage de masse et l’expérience minoritaire de ces pauvres devint l’expérience de la majorité. Car s’il est impossible de vivre en Pologne avec 175 euros par mois, il ne faut pas oublier que 4 millions de Polonais de plus vivent en dessous du seuil biologique de survie fixé à 380 zlotys par personne (95 euros !) et que 1, 2 million d’enfants souffrent de la faim[7] ! Les femmes des trois régions polonaises étudiées ici sont en ce sens emblématiques de la façon dont la pauvreté est vécue en Pologne et de ses raisons. En effet, ces trois villes ont un point commun : elles ont subi une désindustrialisation brutale avec la fermeture de leurs usines dès 1991. Les entreprises ayant survécu jusqu’au début du 21e siècle ont été à leur tour victimes de la crise de 2008. Wałbrzych était un centre minier et sidérurgique prospère, tellement prometteur que ce fut là que fut installée la « minorité française », les Polonais émigrés dans les mines de France avant la guerre et rapatriés par le régime communiste dans les années 1945-49. Les petits enfants des mineurs franco-polonais mangent désormais le pain noir de la misère et de l’humiliation. Toute l’industrie minière de Walbrzych a été liquidée dès les années 1991-95. Les femmes interrogées à Walbrzych se souviennent de l’époque communiste comme étant celle de la prospérité, surtout si leur père ou leur mari était mineur. Dans ce cas, elles évoquent aussi la fierté du statut social perdu. A Krosno, ce sont les industries du verre qui faisaient vivre la ville. De nombreuses femmes y travaillaient jusqu’aux deux vagues de fermetures du début des années 1990 et de 2008.

    D’autres femmes travaillaient dans les usines textiles de transformation de lin supprimées dès 1989 et n’avaient donc plus d’emploi depuis vingt ans. De même, Starachowice était le siège de l’usine de fabrication de camion Star et de nombreuses scieries : tous ces emplois ont été supprimés par le capitalisme. L’économie de cette région était typiquement celle « d’ouvriers-paysans » : les hommes et les femmes travaillaient à la ville pendant que leurs parents et leur fratrie continuaient de cultiver leurs petites exploitations agricoles de 1-2 ha. Ils/elles vivaient à la campagne dans les maisons familiales et contribuaient à l’économie commune. Avec le capitalisme, les femmes ont perdu les premières leur emploi et ont été contraintes de se consacrer entièrement à une agriculture de subsistance. Actuellement, même les hommes n’ont plus d’emploi tandis que les jeunes sont obligés de s’expatrier dans les grandes villes et à l’étranger.
     
    Les femmes pauvres de Wałbrzych, en particulier quand elles sont seules avec enfant, vivent comme vivent des millions de femmes dans les pays pauvres de la planète. L’aide sociale est minimale, quasi inexistante – une des femmes touchait 44 euros par mois, pour elle et deux enfants. Je ne pense pas que quiconque pourrait survivre avec cette somme dans n’importe quel endroit en Europe ! L’aide sociale en Pologne est l’une des plus faibles en Europe. Elle est décentralisée et dépend de la prospérité et de la volonté politique des communes[8]. Les femmes passent de longues heures dans diverses administrations à mendier littéralement de maigres subsides pour acheter à manger à leurs enfants et pour les vêtir dans des friperies. Elles doivent remplir une multitude de dossiers et fournir d’innombrables attestations. Elles sont souvent mal accueillies, discriminées surtout quand elles sont Rroms, ou soupçonnées de boire et de se prostituer. L’une d’elles raconte l’assaut d’un commando policier dans la nuit dans l’hébergement de fortune qu’elle avait trouvé chez une amie – les policiers venaient vérifier si elle ne cachait pas de bouteilles d’alcool !

    S’ils en avaient trouvé une la sanction aurait été implacable : retrait et placement des enfants dans des orphelinats qui ne valent pas mieux que les logements insalubres où les femmes squattent. En effet, dans ce système de survie précaire, elles ne peuvent payer aucun loyer, ont des dettes d’électricité et de gaz. Ne pouvant apurer leurs dettes, elles se heurtent au refus de logement social. Alors, elles investissent les nombreuses maisons d’anciens ouvriers, vides et délabrées, sans chauffage. La municipalité n’est guère tolérante envers ces squatteuses sociales : elle leur intente des procès qui font pleuvoir sans pitié sur elles des amendes de milliers de zlotys. C’est à la suite d’une coupure d’électricité décidée par la municipalité pour les déloger que les femmes de Wałbrzych se sont révoltées en 2009. Elles ont mené une grève d’occupation, investi une salle de la mairie avec leurs enfants et ont refusé de partir tant qu’un relogement ne leur fut pas proposé. Pour la première fois, des habitants moins mal lotis les ont soutenues et cette initiative a mené à la création du Comité des Habitants de Walbrzych – une initiative entièrement autonome et indépendante de tout mouvement politique. C’est cette action qui a permis aux sociologues féministes de les rencontrer.
     
    La pauvreté est ainsi faite d’incessants calculs : le budget toujours insuffisant doit être géré au plus près. Les dépenses scolaires sont étalées sur l’année et les enfants ne les reçoivent qu’au compte-goutte, les factures d’électricité ne sont payées que lorsque la coupure est imminente. Les médicaments passent en priorité avant la nourriture, car très peu de soins médicaux sont remboursés et il n’existe pas en Pologne de couverture maladie universelle. Les femmes jonglent entre aide sociale et dettes auprès d’amis et de parents à peine moins pauvres qu’elles et qui doivent être remboursées en priorité pour sauvegarder les relations et de petits boulots précaires. Parfois, elles sont envoyées de façon coercitive dans une agence de recrutement qui les met à disposition d’une entreprise occidentale de la zone économique spéciale. Elles y travaillent pour le montant de l’aide sociale ou pour un salaire dérisoire, souvent sans être déclarées. Les emplois stables ayant complètement disparu, les seuls emplois existants sont précaires et saisonniers. Le salaire est misérable : 800 zlotys tout au plus, soit 200 euros, ce qui ne permet pas une famille de vivre. Ces emplois sont exécutés dans des conditions très dures. Les normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas respectées, il n’y a aucun syndicat, notamment dans la Zone économique spéciale de Wałbrzych. Il n’est donc pas surprenant que de nombreuses femmes soient malades et handicapées : maux du dos, problèmes respiratoires et cardiaques, phlébites, articulations usées, problèmes gynécologiques, cancers. La maladie est omniprésente dans leur vie. Même celles qui ne souffrent pas de maladies chroniques souffrent de maladies dues à l’insuffisance de chauffage l’hiver : chaque bronchite ou angine peut vite devenir une catastrophe pour leur foyer, car les soins ne sont pas gratuits[9]. Les hommes sont fréquemment malades et handicapés suite à des emplois usants, et leurs maigres pensions ne permettent pas de couvrir les soins. Ce sont les femmes qui s’occupent d’eux, qui assurent les soins et trouvent l’argent des médicaments. Souvent les hommes sont au chômage, ou bien alcooliques et violents et les femmes doivent s’en protéger. L’enfer de la pauvreté, l’alimentation carencée et insuffisante, l’absence de chauffage, les logements insalubres, le stress et l’angoisse affaiblissent physiquement les femmes pauvres. De plus, elles font passer les besoins de leurs enfants avant leurs propres besoins. Méticuleusement, elles surveillent les devoirs scolaires et font tout pour que leurs enfants restent à l’école. Mais que penser de l’efficacité d’une instruction dispensée à un enfant qui a le ventre vide ?
     
    A la question de ce qui pourrait les aider, toutes les femmes répondent « un emploi stable avec un salaire qui permette de vivre ». Elles ne sont pas dupes des pseudo-dispositifs « d’insertion » et se souviennent que si leur situation sous le régime communiste était meilleure, même pour les plus démunies comme les femmes Rroms, ce fut uniquement grâce à l’emploi. Une multitude d’entreprises employait alors les femmes. Certaines ont acquis de véritables qualifications, des diplômes, un métier. Les moins qualifiées travaillaient dans l’entretien des jardins municipaux, nettoyaient les rues et les usines. C’est ce travail qui fait défaut qui est la clé de la sortie de la pauvreté. Les femmes réclament également des crèches et des écoles maternelles afin de pouvoir faire garder leurs enfants. De façon significative, il n’y a pas à Walbrzych plus que deux crèches publiques et les vingt-six autres sont des crèches privées. Le dispositif de crèches publiques qui permettait aux femmes de travailler sous le régime communiste a été entièrement détruit et ce sont les femmes pauvres qui en payent d’addition. Les femmes malades et handicapées réclament également des soins et des médicaments gratuits et des allocations stables, décentes et considérées comme un droit. A la campagne elles demandent également le rétablissement de bus publics supprimés par le capitalisme. Se déplacer pour travailler ou même chercher l’aide sociale est très compliqué en l’absence de transports en commun fréquents et subventionnés.

    Comment on survit dans la pauvreté ?
    Face à cette image désespérante la question à poser serait plutôt comment ces femmes survivent-elles ? La réponse est l’entraide de voisinage. Parfois l’entraide familiale, notamment entre femmes. Fréquemment, les filles vivent avec leur mère et font le ménage commun, ce qui permet de mutualiser les ressources. Chez les femmes de Starachowice, tandis que les femmes âgées s’occupent des enfants, les femmes de 40 à 60 ans s’occupent de l’exploitation et de la vente des produits au marché pendant que les plus jeunes étudient et travaillent à la ville pour pouvoir payer les factures de la maison. Seul un salaire permet en effet d’accéder au crédit indispensable pour acheter l’équipement électroménager, renouveler les meubles ou faire des travaux dans la maison. Mais le crédit est aussi un piège. Dès que l’emploi précaire est fini, les impayés s’accumulent. Cependant, c’est la seule façon pour améliorer l’ordinaire ou pour investir dans des outils nécessaires comme un ordinateur pour les enfants. Certaines familles achètent même les fournitures et les livres scolaires à crédit, car en Pologne ils ne sont pas fournis par l’éducation nationale.
     
    Les femmes de Starachowice se disent moins mal loties que tant d’autres parce qu’elles possèdent la terre, dernier vestige de la réforme agraire communiste de 1945 qui avait distribué les terres de l’aristocratie et de l’Église aux paysans. Mais à l’ère des prix mondiaux et de la politique agricole de la PAC favorisant les grandes surfaces, il n’est plus possible de vivre d’une exploitation agricole même de 15-20 ha. Elles ne permettent que l’autosubsistance. De nombreux migrants saisonniers polonais sont des épouses, des fils et filles de paysans. Cette forme de sécurité alimentaire de base a un revers, le surmenage et l’épuisement des femmes qui travaillent quinze heures par jour : les soins aux animaux, les travaux des champs et du jardin, les démarches administratives, le ménage et le soin aux enfants, aux malades et aux vieux avec, en plus, les travaux de bâtiment et les réparations en l’absence d’homme. Elles n’ont pas de vie privée, de loisirs et pas d’accès à la culture. Les réseaux de bibliothèques, les maisons municipales de rencontres et de loisirs qui existaient auparavant ont été supprimés. La santé des femmes est tributaire de cet épuisement : elles vivent sous pression et dans une fatigue permanente qui les empêche de faire des projets à long terme. Une économie de survie au bord du gouffre qui empêche aussi toute action politique et sociale collective.
     
    Il est intéressant de constater que les femmes pauvres de Wałbrzych survivent grâce à l’entraide de voisins et d’ami/es. C’est l’exemple du voisin qui sait que la voisine n’a pas de quoi préparer le repas et qui partage son sac de courses à peine mieux garni. C’est une femme qui héberge une amie et ses enfants sans domicile dans un logement déjà surpeuplé. C’est une personne du quartier qui connaît tout le monde et les difficultés de chacun et qui aide à faire une réparation, à garder les enfants, qui donne des vêtements d’hiver. En Pologne capitaliste comme partout dans le monde, ce sont les pauvres qui aident d’autres pauvres. Vu de loin la société polonaise semble toute entière tournée vers l’égoïsme de la consommation individualiste. Mais peut-être que cette image n’est qu’une partie de la réalité et que renforcer ces réseaux informels d’entraide pourrait devenir le début d’une pratique citoyenne contestant le système capitaliste. Lors de la révolte des femmes de Walbrzych, ce sont les habitants connaissant la situation terrible des femmes sans logement qui se sont regroupés dans le Comité Municipal des Habitants afin de les soutenir.
     
    Cette première révolte politique est d’autant plus importante que les femmes pauvres sont exclues de la citoyenneté. « Nous ne sommes rien. Nous ne comptons pas » expliquent-elles avec un immense sentiment d’impuissance. Elles rajoutent : « Est-ce que quelqu’un nous entend ? » La pauvreté est un traumatisme politique, une relégation définitive de la communauté humaine. Il convient de souligner que les femmes pauvres ne profitent pas non plus de soutien d’ONG caritatives ou de l’Eglise catholique pourtant si puissante politiquement et socialement en Pologne. Elles affirment au contraire ne pas avoir accès à cette aide. Mais il est possible qu’elles préfèrent éviter de fréquenter l’Eglise afin de ne pas subir l’opprobre dont elles pourraient être la cible en tant que mère célibataires, divorcées ou vivant sans homme, un mode de vie que l’Eglise considère comme un péché. l’Eglise fait pourtant de son action sociale un argument pour justifier sa puissance politique en Pologne. A condition de se soumettre à sa morale culpabilisante et de ne manifester aucune révolte contre le régime dominant. Mais l’exemple des femmes de Wałbrzych permet de douter de l’efficacité et de l’utilité de la sous-traitance de la politique sociale de l’Etat aux structures religieuses. La charité ne peut pas rendre la citoyenneté sacrifiée sur l’autel du capitalisme.

    Quelles solutions ?
    Les femmes pauvres de Pologne l’expriment elles-mêmes : seul un emploi stable, rémunéré par un salaire permettant de vivre peut rendre la citoyenneté. Une politique d’emploi stable suppose l’annulation de toutes les politiques menées de puis vingt ans en l’Europe de l’Est : la relocalisation de l’industrie, le soutien à une agriculture paysanne familiale et d’entraide, la création d’un véritable système d’allocations sociales et familiales permettant de vivre décemment à tous ceux et celles qui ne peuvent plus travailler. A cela, il faut ajouter la création d’un véritable droit à la santé avec un accès aux soins publics gratuits, un système scolaire dès la petite enfance assurant également des repas gratuits et des soins médicaux aux enfants, le retour à la construction de logements sociaux, des transports publics bon marché et des institutions culturelles accessibles aux plus pauvres. Ce projet politique suppose bien évidemment un partage des richesses : le paiement d’impôts sur le revenu et le patrimoine par la nouvelle bourgeoisie et par l’Eglise catholique, la renationalisation au moins de certains biens publics, dont ceux qui ont fait l’objet de privatisations mafieuses ou ont été indûment donnés à l’Eglise et aux multinationales occidentales. Il est peu probable que l’élite dominante actuelle réalisera cette vision. Une prise en main par le peuple de ses propres intérêts est donc indispensable : une révolution politique comparable au moins au degré de mobilisation de celle de Solidarnosc en 1980. Une révolution qui ne peut que jaillir de la colère sourde accumulée et d’une libération de la parole annulant le traumatisme capitaliste.

    Notes :
    [1]  Katarzyna Gawlicz, Marcin Starnawski, « Raport z badan lokalnych w ramach projektu Think Thank Feministyczny 2009 “Kobiety i ubóstwo. Czy ktoś nas słyszy ? » (Rapport d’études locales du Think Thank Feminist en 2009, “Les femmes et la pauvreté. Est-ce que quelqu’un nous entend ? » ), « Warunki zycia kobiet w gospodarstwach domowych o niskich dochodach na obszarach wiejskich wojewodztwa swietokrzyskiego » (« les conditions de vie des femmes aux faibles revenus sur les territoires ruraux de la voïvodie swietokrzyska ») ; Małgorzata Maciejewska, Wstępny raport z badań 2010, « Odzyskać obywtelstwo. Kobiety i warunki życia w Wałbrzychu » (« Retrouver la citoyenneté. Les femmes et leurs conditions de vie à Wałbrzych). Les documents sont publiés sur le site du réseau féministe de gauche Rozgwiada www.rozgwiazda.org.pl, rubrique « podmiot – Kobiety żyjace w ubostwie » (« Sujet, les femmes vivant dans la pauvreté »).
    [2] En particulier les chapitres rédigés par le professeur Karpinski, « Polska gospodarka w dwudziestoleciu », « L’économie polonaise des 20 dernières années », Karpinski et Paradzysz, « Rozwój społeczno-gospodarczy Pol ski w latach 1989-2009 w świetle statystyki », (« Le développement social et économique de la Pologne dans les années 1989-2009 à partir des statistiques ») in « Konserwatywna modernizacja, dwudziestlecie polskich przemian », (« La modernisation conservatrice. 20 ans de transformation polonaise »), Instytut Nauk Ekonomicznych PAN, mars 2011.
    [3]  Karpinski, op. cit, Soit 700 zlotys. En 1989 14 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté.
    [4] Karpinski, Karpinski et Paradysz, op. cit.
    [5] Les mineurs des compagnies du charbon de Silésie se sont opposés victorieusement aux privatisations et aux fermetures, mais ils n’ont pas leur mot à dire dans la gestion oligarchique et mafieuse de la Compagnie Minière Publique. (voir les analyses du Syndicat « Août 80 », www.partiapracy.pl) De même, la compagnie d’extraction du cuivre KGMH a été l’enjeu de nombreuses luttes politiques au moment de sa privatisation – les hommes politiques au pouvoir se disputaient la main-mise sur son conseil d’administration. Cependant, de nombreuses autres entreprises extractives ont été purement et simplement fermées par décision politique sans aucune analyse de leur rentabilité : par exemple, la mine et la raffinerie de souffre à Machów près de Tarnobrzeg employant 15 000 personnes a été fermée en 1993/95, entrainant le déclin de toute une région.
    [6] Naomi Klein, La stratégie du choc, Actes Sud, 2008
    [7] NDR. Avec l’arrivée au pouvoir du dernier gouvernement du parti Droit et Justice, en 2015, les couples avec enfants ont commencé à recevoir une allocation mensuelle de 500 zlotys par enfants, ce qui a largement contribué à assurer un minimum vital aux couches les plus pauvres de la population et explique la relative popularité de ce gouvernement, malgré son autoritarisme, car il a été le seul qui a pris une mesure sociale dans un pays où, depuis 1989, le discours étaient que l’on ne pouvait rien faire, que les caisses étaient vides et qu’il fallait se serrer la ceinture.
    [8] NDR, hormis les nouvelles allocations familiales qui viennent de l’Etat central. Voir note plus haut.
    [9] 33 % des Polonais ne peuvent pas payer un chauffage correct l’hiver.

    #Femmes #Pologne #Pauvreté #enfer #néo_libéralisme #union_européenne #Réalité #faim #enfants #survie #Walbrzyc

  • Les Russes achètent un aérodrome iranien pour 2,8 mds EUR – Site de la chaîne AlManar-Liban
    http://french.almanar.com.lb/475473

    La société russe Regiontransneft a acquis un aérodrome situé dans la ville iranienne de Qom pour une somme coquette de 2,8 milliards d’euros, relate le journal local Free Zones News.

    (...)

    La partie iranienne espère que sa coopération avec Regiontransneft favorisera notamment le développement du tourisme religieux dans la région car la ville est un lieu saint du chiisme, indiquent les médias locaux.

    l’#iran c’est demain

    • Il s’agit d’un site en construction qui appartenait auparavant à un holding iranien. À l’heure actuelle, une piste et des voies de circulation sont mises en place dans l’aérodrome, selon le journal.

      L’entreprise russe envisage également de construire une gare ferroviaire et un terminal d’autobus dans la république islamique. Les investisseurs prévoient en outre de créer des centres de formation au pilotage et d’entretien des avions dans la ville de Qom, qui se trouve à 140 kilomètres au sud de la capitale, Téhéran.

    • Très intéressant article sur Qom et son pélerinage. Un peu ancien (1973) mais avec des statistiques originales : l’auteur a dépouillé le registre d’un hôtel sur un an (1968-69)…


      Fig. 4. - Arrivées à l’hôtel Bahar du 1er Mordad 1347 au 31 Tir 1348, soit 23 juillet 1968 au 22 juillet 1969

      Qom, ville de pèlerinage et centre régional, Marcel Bazin,
      Revue Géographique de l’Est, 1973, vol. 13-1 pp. 77-136
      http://www.persee.fr/doc/rgest_0035-3213_1973_num_13_1_1245

      En tout, le pélerinage de Qom serait fréquenté par environ un million de pélerins chaque année, contre deux millions à Machhad. La Mecque ne reçoit que 400 000 hâdjî, mais tous ensemble, ce qui représente une affluence très supérieure. On peut donc considérer Qom comme le troisième pélerinage du monde musulman (faute de renseignements précis sur la fréquentation de Kerbelâ), et il ne fait pas trop mauvaise figure face aux trois millions et demi de pélerins à Lourdes.

      J’ajouterais un témoignage un poil plus récent : les palissades de Bakou sont recouvertes d’affiches proposant le pélerinage à Qom.

      Enfin, « les Chinois » ont bien acheté 50% de l’aéroport de Toulouse (8 M de passagers annuels) pour 300 M€ en 2015…

  • Khamenei accuse Washington de ne pas respecter l’accord nucléaire - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/976570/khamenei-accuse-washington-de-ne-pas-respecter-laccord-nucleaire.html

    Le guide suprême d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a accusé dimanche les États-Unis, qualifiés d’"ennemi", de « ne pas respecter leurs engagements » pris lors de la conclusion de l’accord nucléaire avec les grandes puissances en juillet 2015.

    « Dans l’accord nucléaire (...) les Américains n’ont pas respecté leurs engagements, ils n’ont pas fait ce qu’ils devaient faire », a déclaré le guide lors d’un long discours à Machhad (nord-est) prononcé à l’occasion du nouvel an perse.
    Ils ont levé les sanctions « sur le papier, mais par des voies détournées, ils empêchent la République islamique d’atteindre ses objectifs », a-t-il ajouté. « Ils ont dit avoir levé les sanctions (...) mais dans les faits, ils font en sorte que les effets de la levée des sanctions ne se voient pas ».

  • Des affaires très étrangères... et étranges - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/972457/des-affaires-tres-etrangeres-et-etranges.html

    Le 24 décembre 2015, donc, une réunion extraordinaire de la Ligue arabe s’est tenue au Caire au niveau des ministres des Affaires étrangères. L’ordre du jour était alors consacré à condamner l’incursion turque en territoire irakien et cette réunion s’était tenue à la demande de l’Irak. Le Liban avait d’ailleurs été le troisième pays arabe à déclarer son appui à ce pays et à condamner les ingérences externes dans les affaires arabes.

    Le 6 janvier 2016, c’est l’Arabie saoudite qui demande une réunion extraordinaire de la Ligue arabe pour condamner l’agression contre son ambassade à Téhéran et son consulat général à Machhad. Comme précédemment pour l’Irak, le Liban condamne cette double agression, d’abord par solidarité avec les pays arabes et avec l’Arabie saoudite en particulier, mais aussi parce que l’agression en elle-même est condamnable et viole les dispositions de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et celle sur les relations consulaires. Le ministre publie donc un communiqué en ce sens et il le relit officiellement lors de la conférence de presse conjointe avec son homologue autrichien en visite à Beyrouth le 8 janvier. Le 10, il se rend au Caire pour participer à la réunion extraordinaire de la Ligue arabe. Au cours des contacts préliminaires, Gebran Bassil condamne violemment l’agression contre l’ambassade et le consulat saoudiens en Iran, mais en même temps, il penche pour des tentatives d’absorber la crise, en se basant sur la nécessité du dialogue et de la construction de ponts, spécialité libanaise par excellence.

    • L’autre partie du jeu, prolongation du découpage, consiste à s’approprier des personnages « qu’il intègre à son noyau psychique intime afin de créer ce qu’il appellera plus tard un moi mythologique ». Ainsi s’est-il bâti, avance Apostolidès, un « moi mythologique », fait d’absorptions, de récupération, d’emprunts à des personnalités comme Lautréamont, Fu Manchu, Saint-Just… Leur origine ne compte pas. « Debord ne lit jamais un livre pour lui-même, il ne voit jamais un film pour comprendre l’univers fictif d’un artiste. Chaque œuvre est appréciée en fonction de sa capacité d’enrichir le moi mythologique. » Ce qui compte, c’est ce qui est produit, à travers les détournements, les sédimentations et qui édifie une image pour les autres et une œuvre originale. C’est aussi une façon de ne pas prendre la société au sérieux et d’avoir prise sur elle.

      Cette façon de faire présentée comme une tare, m’apparaît au contraire comme une façon très saine de faire et de vivre. Mais j’ai bine compris que ce n’était pas le seul reproche qu’Apostolidès faisait à Debord, mais j’y vois quand même beaucoup une histoire de point de vue, le bien d el’un pouvant devenir le mal de l’autre.

    • Entre le propos radicalement non-comprenant d’un auteur charognard comme Apostolidès, et celui d’un authentique révolutionnaire défendant son passé et son héritage, (qui, au détour d’un jubilatoire démontage du premier, ne manque pas de donner à voir, comme tant d’autres, combien un vrai révolutionnaire de ce temps là se doit aujourd’hui de trébucher lourdement sur la « gender theory » et de ne pas comprendre que les mœurs de son temps, y compris les siens, ou d’autres plus anciens soient critiquables et critiqués :

      C’est bien anti historique que de juger à la lumière sinistre du « #politically_correct » ou de la « #gender_theory » le siècle précédent, ou la position radicalement conflictuelle qui nous animait. Si Apostolidès lisait la riche correspondance de Machiavel, où il est lourdement question de femmes et de pédérastes, de pédophiles et de prostituées, etc., de la vie telle quelle en fait, il serait bien scandalisé, et il écrirait un gros tome pour nous avertir que Machiavel n’était pas « un grand homme ». On le laisse volontiers à ses opinions adipeuses et poisseuses, mais elles ne nous instruisent que sur lui-même.

      )... il me semble heureusement y avoir largement la place pour une critique actuelle .
      Ne serait-ce que parce que la vie du temps de Machiavel, comme lui-même la raconte (pour ma part, avoir lu la correspondance de Machiavel ne m’a pas fait mépriser l’homme, quoi que j’ai pu penser de ce qu’il relatait), pas plus que la vie de quelque autre temps n’a jamais été cette étonnante fiction idéale d’une « vie telle quelle » à propos de quoi il n’y aurait rien à dire : sinon regretter sa disparition et conspuer, en son nom, quiconque y ose porter le fer.

      Il faut donner à César ce qui est à César, et à Brutus ce qui est à Brutus : il faut reconnaître que sans la théorie du spectacle élaborée par Debord ce monde resterait parfaitement incompréhensible et incertain, comme ceux qui le dominent voudraient qu’il soit, et comme il le reste effectivement pour Apostolidès.

      Le passage qui suit immédiatement la pauvre sortie de Sanguinetti contre la « théorie du gender » et le « politiquement correct » (sans s’apercevoir de combien il s’abaisse ainsi) peut aussi bien se détourner : il faut reconnaître que sans le mouvement féministe et la théorie du genre qui en est issue, le monde de Machiavel, avec ses pédérastes, ses pédophiles et ses prostituées, comme celui des situationnistes resterait parfaitement incompréhensible et incertain : comme les hommes qui le dominaient et le dominent encore voudraient qu’il le soit, et comme il le reste effectivement pour Sanguinetti. A qui, dans l’affaire, la balourdise d’un Apostolidès s’avère ici bien opportun.
      Ajoutons à cela que, dans le discours de ces dominants, l’existence du genre et l’espèce d’ incertitude (en quel terme ces choses-là sont elles dites !) qui en résulte pour la part non-masculine de l’humanité se nomme benoîtement « la vie telle qu’elle est ».

      Avoir été de leur temps particulier n’enlève pourtant rien ni à Machiavel, ni à Debord, ni à Sanguinetti, ni à Bernstein ni aucun révolutionnaire vieillissant.
      Mais personne ne peut être meilleur que le sien, ni même se croire à l’abri d’une critique postérieure, qu’ellil ne saura comprendre.

      #theorie_du_gender
      #révolutionnaire_vieillissant

  • La dernière croisière du Padpanic… 3/12
    http://radiofanch.blogspot.com/2015/08/la-derniere-croisiere-du-padpanic-312.html

    Un feuilleton d’anticipation farfelu et fouen 12 épisodes par Pilou3. Cap’tain, j’ai un galet dans la chaussure !17 juin 2014 au soir. Une grande réception est organisée à bord du paquebot Padpanic. Toute la famille de la Radiodiffusion d’Etat est réunie pour cette grande fête. Il y a les fantômes qui rodent et qui n’ont pas besoin de carton d’invitation pour s’amuser : Lucien Vieillesse s’amuse à poser des questions Banco à Jean Fontaine de Jouvance, ce dernier raconte les coulisses de Discorama à Olivier Manteau, Jean-Louis Foule-Sentimental refait son Studio de nuit avec le globe-trotter des salles de danse Job Dano, Garaito et Caudur écoutent TSF 71 sous les yeux de Krisstalline qui refait le portrait (sensible) à Macha Bé installée dans la grande (...)

  • Syrian #shelling injures three in North #Lebanon
    http://english.al-akhbar.com/content/syrian-shelling-injures-three-north-lebanon

    At least three people were wounded when Syrian shells landed in Lebanon’s northern #Akkar district, state news reported Friday. The National News Agency said four shells struck the border village of Machta Hammoud. Hundreds of stray shells from the war in Syria have struck villages along Lebanon’s northernmost border, sometimes injuring residents and destroying property. Syrian government forces and rebels have also launched attacks on Lebanon’s eastern and northeastern border, causing several deaths and dozens of injuries. read more

    #Top_News

  • JOLY, Maurice – Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu (Dialogues 18 à 25) | Litterature audio.com
    http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/joly-maurice-–-dialogue-aux-enfers-entre-machiavel-et-montesquieu-

    Les vingt-cinq entretiens du Dialogue aux enfers entre #Machiavel et #Montesquieu_ sont destinés à éclairer la pensée de Machiavel que l’on considère généralement comme un cynique et un manipulateur. Il est vrai qu’il dit dans _Le Prince : « Sur cela s’est élevée la question de savoir s’il vaut mieux être aimé que craint, ou être craint qu’aimé ? On peut répondre que le meilleur serait d’être l’un et l’autre. Mais, comme il est très difficile que les deux choses existent ensemble, je dis que, si l’une doit manquer, il est plus sûr d’être craint que d’être aimé. » Mais Nietzsche le porte aux nues : « Le Prince, de Machiavel, traité brillantissime sur l’exercice du pouvoir, mériterait d’être mieux lu par ceux qui nous gouvernent. » Il ne serait pas seulement cynique, mais le père du pragmatisme en politique.

    Que penser de cette constatation désabusée : « Chacun sait combien il est louable, pour un prince, de garder la foi et de procéder rondement et sans finesse. Mais l’expérience de ces temps-ci nous montre qu’il n’est arrivé de faire de grandes choses qu’aux princes qui ont fait peu de cas de leur parole et qui ont su tromper les autres ; alors que ceux qui ont procédé loyalement s’en sont toujours mal trouvés à la fin. » ?

    Ce long dialogue fictif, ce duel théâtral enfin clos est encore source de réflexion en 2013…

    http://sd-36232.dedibox.fr/Maurice_Joly_-_Dialogue_aux_enfers_entre_Machiavel_et_Montesquieu_H
    http://sd-36232.dedibox.fr/Maurice_Joly_-_Dialogue_aux_enfers_entre_Machiavel_et_Montesquieu_N
    http://sd-36232.dedibox.fr/Maurice_Joly_-_Dialogue_aux_enfers_entre_Machiavel_et_Montesquieu_D
    http://sd-36232.dedibox.fr/Maurice_Joly_-_Dialogue_aux_enfers_entre_Machiavel_et_Montesquieu_O
    Les dialogues précédents : http://seenthis.net/messages/102118

    #Maurice_Joly

  • JOLY, Maurice – Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu (Dialogues 09 à 17) | Litterature audio.com
    http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/joly-maurice-%e2%80%93-dialogue-aux-enfers-entre-machiavel-et-mont

    Suite des huit premiers dialogues, cette nouvelle sélection (Dialogues 9 à 17) illustre bien comment Napoléon III (jamais nommé) a su manipuler la presse, l’opinion publique, les milieux ouvriers, syndicaux, et économiques, en un mot le peuple français. Tout ce que dit #Montesquieu défendant la souveraineté de la nation est réfuté par #Machiavel montrant combien il est facile de détourner les plus nobles notions au service d’un seul homme

    « Les hommes aspirent tous à la domination, et il n’en est point qui ne fût oppresseur, s’il le pouvait ; tous ou presque tous sont prêts à sacrifier les droits d’autrui à leurs intérêts »

    Le douxième dialogue sur la presse est un chef-d’œuvre de « machiavélisme ». « Dans les pays parlementaires, c’est presque toujours par la presse que périssent les gouvernements, eh bien, j’entrevois la possibilité de neutraliser la presse par la presse elle-même. [...] À l’aide du dévouement occulte de ces feuilles publiques, je puis dire que je dirige à mon gré l’opinion dans toutes les questions de politique intérieure ou extérieure. J’excite ou j’endors les esprits, je les rassure ou je les déconcerte, je plaide le pour et le contre, le vrai et le faux. Je fais annoncer un fait et je le fais démentir suivant les circonstances. [...] Les masses consentent à être inactives, mais à une condition, c’est que ceux qui les gouvernent leur donnent le spectacle d’une activité incessante, d’une sorte de fièvre ; qu’ils attirent constamment leurs yeux par des nouveautés, par des surprises, par des coups de théâtre. Mes principes, mes idées, mes actes seraient représentés avec l’auréole de la jeunesse, avec le prestige du droit nouveau en opposition avec la décrépitude et la caducité des anciennes institutions. »

    http://sd-36232.dedibox.fr/Maurice_Joly_-_Dialogue_aux_enfers_entre_Machiavel_et_Montesquieu_C

    #Maurice_Joly

    http://sd-36232.dedibox.fr/Maurice_Joly_-_Dialogue_aux_enfers_entre_Machiavel_et_Montesquieu_S

    http://sd-36232.dedibox.fr/Maurice_Joly_-_Dialogue_aux_enfers_entre_Machiavel_et_Montesquieu_S

    Les huit premiers dialogues : http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/joly-maurice-dialogue-aux-enfers-entre-machiavel-et-montesquieu-di

    • C’est a partir de ce texte qu’a été inventé le « protocole des sages de sions » dont se servent tous les antisémites. Pour ceux que l’histoire intéresse, mais qui la préfère en BD, vous pouvez voir l’invention de cette chose dans cette BD : http://www.mediafire.com/?w0sfryaudgv192v
      Le Complot : L’histoire secrète des Protocoles des Sages de Sion de Will Eisner (Préface de Umberto Eco)

      Comment un texte inventé de toutes pièces peut-il circuler depuis cent ans et provoquer des revirements politiques fracassants ? Will Eisner retrace avec génie toute l’histoire de ce faux « complot juif » monté au début du XXe siècle pour attiser l’antisémitisme régnant en Europe et en Russie : les Protocoles des Sages de Sion justifient les pires intentions, et leur diffusion connaît un succès retentissant avant et pendant la Première Guerre mondiale. Un journaliste britannique du Times découvre la supercherie en 1921 : les Protocoles sont une copie presque conforme d’un obscur traité anti-bonapartiste, les Dialogues aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, écrit par un dissident
      français en exil. Les « auteurs » des Protocoles n’ont eu qu’à remplacer les bonapartistes par les Juifs et le mot « France » par « le monde »... On connaît donc la vérité mais rien n’y fait : les Protocoles sont utilisés par Hitler, le Ku Klux Klan et trouvent encore aujourd’hui des millions de lecteurs dans les pays arabes. Surpris par le destin insolite de ce plagiat, Eisner nous raconte son histoire avec un coup de crayon très expressif, drôle et noir, ironique et inquiétant. Des cadrages audacieux, d’impressionnantes pages titres, pour mieux dénoncer un mensonge qui sert la haine et l’antisémitisme.