city:madrid

  • Au sujet de la Catalogne


    https://paris-luttes.info/au-sujet-de-la-catalogne-8792

    Le référendum sur l’indépendance de la Catalogne prévu dimanche 1e octobre a suscité une vague de répression sans précédent sur le gouvernement de la Catalogne de la part de Madrid. Cependant, les indépendantistes ont reçu un large soutien dans tout le pays.
    Voici l’analyse d’anarchistes catalan.e.s sur cette situation potentiellement insurectionnelle dont l’origine n’est pas révolutionnaire mais plutôt conservatrice.

  • Piège nationaliste en #Catalogne

    Le processus de sécession mené par les nationalistes et le gouvernement catalan atteindra un paroxysme ce dimanche premier octobre, date du #référendum pour ou contre l’indépendance du « peuple catalan », il s’agit d’une #mascarade_politicienne, typiquement le genre de #farce_identitaire qui comme ce fut le cas en Ukraine peut tourner au tragique.

    La bourgeoisie et les politiciens catalanistes, pseudos martyres de la garde civile mais véritables carriéristes veulent entrainer dans cette aventure les travailleurs en faisant jouer leur fibre libertaire toujours vivante. Ces mêmes dirigeants corrompus qui ont arbitrairement emprisonnés des anarchistes, qui ont ordonné à leur police, les « mossos », le saccage des athénées libertaires de Barcelone, qui ont défendu le grand patronat contre les ouvriers, nous parlent maintenant de Justice, de Démocratie et de Liberté. Rappelons à tous ces imposteurs que l’émancipation des travailleurs se construit contre toute sorte de #nationalisme et de #xénophobie.

    CNT-AIT - Union locale de Toulouse, le 27 Septembre 2017

    • En ne critiquant pas le nationalisme espagnol et la violence de sa réaction, vous donnez vraiment l’impression de défendre l’Unité nationale-républicaine espagnole héritière du franquisme... bizarre pour des personnes se réclamant de l’anarchisme. L’indépendantisme catalan ne peut se résumer à une mascarade politicienne. Avec vos argument on croirait entendre les eurobéas.

      Mais ce n’est pas la première fois que vos position sont « bizarrement » orientées. D’ailleurs je constate que vous n’avez toujours pas retiré votre illustration sexiste avec El-Khomri

      https://seenthis.net/messages/550475#message550752
      https://seenthis.net/messages/535622#message535646
      https://seenthis.net/messages/550456#message550524

    • Le nationalisme espagnol n’est pas le thème du référendum et ce sont bien les indépendantistes catalans qui sont a la manoeuvre et ce de façon parfaitement cynique .

      Par exemple il évoquent le concept d’émancipation des peuples, c’est logique pour des nationalistes , mais il faut alors leur demander pourquoi Puigdemont qui est leur dirigeant en chef a en 2014 voté contre l’indépendance du Kurdistan ...

      Ensuite « parler de violence de la réaction » , quand on parle d’une poignée de politiciens corrompus interpellés quelques heures par la GC ,on se moque du monde, sans parler de ceux qui comparent ça a la répression franquiste, ces propos sont indécents ,ils insultent les centaines de milliers de personnes massacrées sous Franco . Par contre il n’est pas bizarre que ceux qui pratiquent un tel discours révisionniste insultent des travailleurs antinationalistes , sans Dieu, ni Maitre .

    • Une illustration , comme toute forme d’expression peut prêter a interprétations , pour ma part j’y vois une allusion a Manuel Valls et a sa marionnette El-Khomri, et a des critiques , je conçois qu’on puisse considérer les"valseuses "comme un film sexiste . A l’époque de sa sortie d’autres le considéraient comme un film pornographique et sous Franco ce film était carrément interdit .

      Il existe un fossé entre la critique et la censure , entre la Liberté et la Dictature , mettre a jour ce fossé devient une deuxième raison de cette illustration. .

    • Je ne comprends pas bien la logique : l’illustration est censée donner une image négative de Myriam El-Khomri et pour cela vous l’identifiez à un personnage ciblé par la censure ? Vous validez donc implicitement les arguments de la censure ?

    • L’allusion n’est pas identification, et quand cela serait cela ne validerait rien du tout, car les arguments de la censure pour interdire l’image ne visent pas ici la personne mais appartiennent au domaine de la morale , religieuse en 1974 et pseudoféministe de nos jours .

    • La censure franquiste peut donc être invoquée pour qualifier ceux qui émettent des doutes quant à la pertinence de cette illustration. On ne serait pas dans un cas où « ces propos sont indécents [et] insultent les centaines de milliers de personnes massacrées sous Franco » ?

    • Bien sûr que la censure franquiste (ou autre ) peut être « invoquée » puisque les productions jugées pornographiques étaient interdites sous Franco . Tout comme maintenant sous prétexte d’antisexisme montrer l’Image du corps de la femme était en soi scandaleux . La comparaison est parfaitement valable sur ce terrain , elle est même exemplaire d’un certain état d’esprit , car dans le premier message on ne se contente pas « d’émettre des doutes » , ce qui aurait été éminemment recevable , non, on demande le retrait de l’illustration . ..

    • Il faudrait arrêter avec les conneries supposées sexistes. Ce n’est pas l’objet du fil de discussion. Il ne faut pas détourner le débat de son objet. Ouvrez un fil sur l’illustration de khmri, si ça vous chante et discutez-en, si ça vous enchante, mais sur un autre fil, SVP.

      Pour ma part, je suis tout à fait d’accord que ce qui se passe en catalogne est une mascarade politicienne des plus immondes et hypocrites.
      Les pov’catalanistes élus, comme tous les bourgeois politiciens, n’ont qu’une envie, c’est de s’en foutre plein les fouilles ; ils en peuvent plus d’attendre et sentent bien qu’ils pourraient s’en mettre encore plus dans les poches s’ils étaient aux commandes, sans concurrence aucune.

      Les seuls qui tireront un bénéfice de cette séparation seront d’autres clans de la bourgeoisie de la politique, le patronat et les institutions religieuses. On n’échappe pas à l’oppression d’un Etat en créant un autre Etat. Les Etats fonctionnent tous dans le même sens ; d’abord son autoconservation, ensuite, servir les intérets de leur bourgeoisie.

      Quand je vois l’intox des médias qui nous parlent de violentes charges policières et de nombreux blessés dans le style « X blessés légers et quelques autres un peu plus gravement », ça montre que la presse encense les catalanistes et tente de donner une image exagérément tragique de la situation. Un peu plus gravement signifie clairement que ce n’est pas grave. Sinon, on aurait parlé de blessés graves ou de grèvement blessés. Mettre le mot gravement peut faciliter la surrenchère en faveur des catalanistes car les propos sont vite déformés.

      Il ne faut pas oublier qu’en catalogne, il y a beaucoup de gens qui sont contre l’indépendance, mais aussi contre le référendum. De ceux-là, la presse en parle si peu. Les médias font comme s’ils n’existaient pas. Ces anti-indépendantistes, très nombreux, ne sont pas, dans leur majorité, des fascistes, bien au contraire.
      En catalogne, une grosse part des habitants n’est pas, et ne se revendique pas, catalane. Et, même à barcelone, on croise énormément de gens qui parlent l’espagnol plutôt que le patois catalan. Personne n’empêche ceux qui le veulent de parler catalan, si ça les chante. Qu’en serait-il avec les catalanistes au pouvoir ?

      Il est exact que le spectre du scenario de l’euromaïdan plane sur barcelona et il est souhaité par les puigmont et compagnie. Et son prédécesseur, jordi pujol, n’a-t-il pas des casseroles au cul pour détournements de fonds et pour corruption ? A mon avis, les autres catalanistes brulent d’en faire autant. C’est le but de la manoeuvre. Et le pujol n’est certainement pas le seul dans son cas.

      Je rappelle que les molossos de escuadra s’en sont donnés à coeur joie pour matraquer les manifestants en 2011 et les anarchistes à chaque fois qu’ils en ont eu l’occasion. Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’opération policière pandora, qualifiée d’anti-terroriste. Là, ils ne se sont pas gêné pour matraquer personnes agées et gamins. mais ça c’est vite oublié comme la fuite « courageuse » des « vaillants » élus par hélico.
      Rien que cela devrait suffire à faire réfléchir ceux qui pensent que le catalanisme est une cause à défendre car ce sont les mêmes qui « seront » au pouvoir.

      Les appels à soutenir cette mascarade sont ridicules. ça montre que la confusion règne en maitre et qu’on ne réfléchit pas plus loin que le bout de son nez. Surtout si on est anarchiste, il est impossible de défendre le nationalisme quel qu’il soit, de défendre tout ce qui revendique des peuples supposés, de défendre les mythes réactionnaires, tout comme il est impossible de défendre les religions comme étant un droit alors qu’elle véhiculent des idées totalitaires.

      On entend les catalanistes se revendiquer de l’UE et en appeler à l’europe des nations, c’est digne des nationalistes franquistes. Je ne fais pas de différences entre nationalistes catalans et espagnols ; ils véhiculent la même idéologie nauséabonde. C’est un faux débat, un faux combat.
      ce n’est pas mon combat !

      La charte des langues régionales est seulement un préalable à faciliter la création d’une europe de petits Etats faciles à mettre au pas (ou à corrompre) si besoin est. des petits Etats, ça peut mieux gérer des populations forcément plus petites mais plus proches, surtout si l’esprit communautariste est suffisamment cultivé par la propagande pour couper les populations des différents petits Etats les unes des autres.

    • Tout comme maintenant sous prétexte d’antisexisme montrer l’Image du corps de la femme était en soi scandaleux

      Décider à la place des femmes de ce que l’on doit faire de leurs corps, que ce soit pour le cacher ou le montrer, c’est dans les deux cas l’expression d’un patriarcat sexiste.

    • Catalogne : prendre parti dans une situation étrange, Santiago López Petit
      https://lundi.am/PRENDRE-PARTI-DANS-UNE-SITUATION-ETRANGE

      Il y a des moments où la réalité se simplifie. Ce n’est plus l’heure de faire la part de la vérité et du mensonge dans les arguments qui prétendent défendre l’unité d’Espagne ou proclamer l’indépendance de la Catalogne. (...) Quand on en appelle à ’la Loi et l’Ordre’, tout à coup, tout s’éclaire et chaque position apparaît parfaitement définie sur la table de jeu. Puis, de façon viscérale, ceux d’entre nous qui restaient silencieux savons où nous situer : nous serons toujours face à ceux qui veulent imposer la consigne de rétablir l’autorité. Nous connaissons bien une phrase forgée en France avant la révolution de 1848 qui disait : ’La légalité tue’.

      Effectivement nous sommes, donc, contre l’État espagnol et sa légalité, bien que pour cela nous ayons à prendre parti entre des drapeaux qui nous étouffent, parce qu’ils nous pompent l’air, et des hymnes qui assourdissent et empêchent d’écouter ceux qui, rassemblés, parlent. Il serait magnifique d’affirmer qu’à cette légalité de l’État espagnol s’oppose la légitimité d’un peuple.

    • Il serait magnifique d’affirmer qu’à cette légalité de l’État espagnol s’oppose la légitimité d’un peuple.

      Il ne s’agit pas, ici, de la légitimité d’un peuple supposé, c’est à dire d’une mystification, contre la légalité de l’État espagnol, mais de l’opposition entre deux légalités d’Etat. Je rappelle qu’en catalogne, il y a, au moins, autant de gens qui sont contre l’indépendance que de gens qui se prétendent pour.

      Pour ma part, ma position est de rejeter tous les Etats. Les multiplier est fait pour compliquer la tâche qui va dans ce sens.

    • Il existe un fossé entre la critique et la censure

      La remarque est intéressante, même si hors sujet.
      Je dirai simplement que critique et censure sont diamétralement opposées. Par natures, la censure interdit la critique et la critique transgresse la censure. C’est comme le fossé entre liberté et dictature.

    • Il suffit de lire le fil de la conversation pour comprendre qui en a détourné le sujet , cela permet de ne pas argumenter et de procéder par de la censure, des insultes et autres injonctions . unagi , ktche, aude, madmeg , on n’ a pas entendu votre avis sur la question de la situation en catalogne ....

      J’ai lu les textes mis en ligne personne n’évoque le plan international . La référence a l’ Ukraine est ici intéréssante , il semblerait que face a l’UE la Russie voudrait rendre la monnaie de la pièce de Maidan (l’intervention de Assange dans les réseaux sociaux va dans ce sens )

      Qu’en pensez vous ?

    • Il ne s’agit pas, ici, de la légitimité d’un peuple supposé, c’est à dire d’une mystification

      Non mais as-tu lu l’article ou juste l’extrait ? La phrase qui suit immédiatement est

      Malheureusement il n’en va pas ainsi, et que les partis indépendantistes ne recommencent pas à nous rouler dans la farine.

    • Aux autres j’en profite pour transmettre les remerciements pour vos disgressions de la part de l’illustratrice qui l’a commise : elle a bien ri !

      C’est bien pour sa santé, mais je voie pas le rapport. Être une femme n’offre pas d’immunité à la culture du viol. Utiliser la caution d’une femme ne vous fait pas paraître moins sexistes, c’est tout le contraire.
      @l’illustratrice_ventriloque tu devrais lire ceci qui explique les problèmes posé par ton image ; https://seenthis.net/messages/547951

      Sinon pour la Catalogne c’est épatant de voire que vos brillantes lumières sont en harmonie avec les matraques espagnoles.

    • La charte des langues régionales est seulement un préalable à faciliter la création d’une europe de petits Etats faciles à mettre au pas (ou à corrompre) si besoin est. des petits Etats, ça peut mieux gérer des populations forcément plus petites mais plus proches, surtout si l’esprit communautariste est suffisamment cultivé par la propagande pour couper les populations des différents petits Etats les unes des autres.

      Ça vous fait un joli point commun avec le super-jacobin Mélenchon.

      Donc, si je comprends bien, la libre association au niveau local doit être encadrée pour maintenir l’unité au niveau d’une entité issue de l’État national bourgeois ?

    • « Sinon pour la Catalogne c’est épatant de voire que vos brillantes lumières sont en harmonie avec les matraques espagnoles »

      Les matraques espagnoles font partie du scénario classique , de la nécéssaire martyrologie pour tenter d’ entrainer la population dans l’aventure chauvine.

    • Pour parvenir a faire un choix entre deux parties,qui sur le fond défendent la même idéologie politique, on est obligé de sortir du réel pour rentrer dans le sentiment .
      N’étant ni un politicien ni un romantique j’observe les faits sociaux , et en la matière il s’avère qu’en Catalogne les partisans du séparatisme se recrutent dans les classes aisées et qu’a l’inverse plus on descend l’échelle sociale plus on s’oppose a l’idée d’indépendance .
      Du coup je ne vois pas dans cet imbroglio l’amorce d’une révolution sociale , je renvoie a cette anecdote qui illustre la complexité de la situation , celle de gitans qui le 01/10 dans un quartier pauvre de Gérone ont piqué les urnes, que les mossos ont voulu arrêter et qui ont été défendu par la garde civile . Cet épisode a fait le tour des réseaux espagnols .
      https://www.mediterraneodigital.com/gente-y-tv/ultimas-noticias-gente-y-tv/prensa/milagro-gitanos-y-guardia-civil-se-defienden-y-echan-a-los-moss

    • il s’avère qu’en Catalogne les partisans du séparatisme se recrutent dans les classes aisées et qu’a l’inverse plus on descend l’échelle sociale plus on s’oppose a l’idée d’indépendance

      C’est bien de dire ça, mais cela repose sur quoi ? (Je ne sais pas hein, ça peut parfaitement être vrai, mais il faut que ça repose sur quelque chose.) Est-ce qu’il y a des statistiques des intentions de vote et de non-vote suivant le milieu social, comme il peut y en avoir pour d’autres élections en France ou autre ?

      Car il y a un article de Contretemps qui a été posté sur seenthis qui démontre justement l’inverse, que les classes bourgeoises aisées de ce territoire sont contre l’indépendance (groupement patronaux, grands patrons, etc, qui pour beaucoup se sont positionnés contre, et ensuite ont fait quelques revirement opportunistes mais que dans tous les cas ils n’en sont pas à l’origine du tout).

    • Manuel Cervera-Marzal : « Le référendum catalan, c’est l’action de désobéissance civile la plus massive de l’histoire de l’Union Européenne »
      http://www.regards.fr/web/article/manuel-cervera-marzal-le-referendum-catalan-c-est-l-action-de-desobeissance

      La Catalogne s’embrase sur fond de processus d’indépendance. Quelles sont les forces en présence ? Comment se positionne la gauche espagnole ? Va-t-on vers une guerre de sécession ? Manuel Cervera-Marzal, sociologue spécialiste de la gauche espagnole, nous aide à y voir plus clair.

      https://youtu.be/NezvE0HpBv8

      #Indépendance_de_la_Catalogne

    • C’est bien de dire ça, mais cela repose sur quoi ? (Je ne sais pas hein, ça peut parfaitement être vrai, mais il faut que ça repose sur quelque chose.) Est-ce qu’il y a des statistiques des intentions de vote et de non-vote suivant le milieu social, comme il peut y en avoir pour d’autres élections en France ou autre ?

      oui des observations personnelles puis l’anecdote de Gérone et surtout cette étude de « el pais »
      https://politica.elpais.com/politica/2017/09/28/ratio/1506601198_808440.html

  • Tension maximale en #Catalogne, dans l’attente du #référendum interdit
    https://www.mediapart.fr/journal/international/300917/tension-maximale-en-catalogne-dans-l-attente-du-referendum-interdit

    Des étudiants de l’université de Barcelone distribuent des bulletins de vote, jeudi, place de l’Université, pour encourager les gens à aller vote dimanche © Reuters / Jon Nazca Trois ans après la consultation de 2014, les indépendantistes catalans sont persuadés qu’ils parviendront à organiser un référendum, dimanche, sur l’indépendance de leur « pays ». Mais les forces de l’ordre risquent de paralyser la consultation, interdite par Madrid, en bloquant les bureaux de vote dans la nuit de samedi à dimanche. Retour sur les enjeux d’un scrutin qui déchire l’Espagne.

    #International #Carles_Puidgemont #Espagne #indépendance #Mariano_Rajoy

  • En catalogne
    Un référendum
    Pour rien

    Outre qu’il déstabilise
    L’Espagne
    En plein reprise

    Ne sera reconnu
    Ni par Madrid
    Ni par les autres pays de l’U.E.

    La galaxie
    Indépendantiste
    De Catalogne

    En Catalogne, la grande angoisse
    de la majorité silencieuse
    opposée à l’indépendance

    Ainsi va la vie
    A bord
    En une du Monde

    Je me demande si des fois
    Le Monde ne serait pas hostile
    A cette idée d’indépendance de la Catalogne

    Et je me demande si des fois
    Ce ne serait pas
    Purement idéologique, de droite

    #mon_oiseau_bleu

  • Europe must act to protect the rights and freedoms of Catalans | Ada Colau | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/sep/27/europe-must-act-to-protect-rights-and-freedoms-of-catalans

    Par Ada Colau, Maire (En commun) de Barcelone

    There are many non-separatists such as ourselves, who, while critical of the unilateral path taken by the Catalan regional government, are calling for a negotiated solution in accordance with the feelings of 82% of the Catalan population, who support the holding of an agreed referendum, like the one conducted in Scotland. That is why it is a mistake to think the Catalan question can be resolved by taking legal action against its political representatives: following that path will only help to raise social tensions and block any possibility of finding a way out of the conflict.
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    By proving itself incapable of finding a solution during all this time, the Spanish government has allowed the Catalan conflict to escalate from an internal dispute to a European conflict. Europe today consists of interconnected states, societies, businesses and citizens cooperating with one another. At a time when the European project finds itself threatened by terrorism and an upsurge in xenophobic populism and isolationist policies in national states, Europe cannot allow itself to adopt an passive position over the Catalan question, seeing that the events going on in Barcelona are affecting Paris, Madrid, Brussels and Berlin alike.

    It is for this reason, given the seriousness of the situation in Catalonia, that it is my obligation as mayor of its capital, Barcelona, to call on the European commission to open a space for mediation between the Spanish and Catalan governments to find a negotiated and democratic solution to the conflict.

    Barcelona is a city of peace, a lover of dialogue and has a strong cosmopolitan and pro-European vocation –which is why the majority of its population wishes to vote. It does not want a collision with unforeseen consequences. I am convinced most of our European partners do not want that either.

    #Europe #Catalogne #Barcelone

  • #Catalogne : « L’Espagne se comporte comme la Turquie », selon Anglada
    https://www.mediapart.fr/journal/international/270917/catalogne-lespagne-se-comporte-comme-la-turquie-selon-anglada

    À cinq jours de sa tenue, la logistique du #référendum sur l’indépendance de la Catalogne reste une énigme, sur fond de tension maximale entre Madrid et Barcelone. Dans un entretien à Mediapart, Martí Anglada, représentant de l’exécutif catalan en France, tonne contre la stratégie « hors-la-loi » de Madrid et imagine les scénarios possibles, au lendemain du scrutin de dimanche.

    #International #Carles_Puidgemont #Espagne #indépendance #Marti_Anglada #séparatisme

  • Un décryptage (utile) de la situation en Catalogne - Guillaume Duval Perso
    https://www.facebook.com/guillaume.duvalperso/posts/1451544678216020

    Un décryptage (utile) de la situation en Catalogne par Rodérick Iesmed qui vit à Barcelone :
    "Je suis intervenu cette semaine sur quelques murs francophones pour tenter d’éclairer l’un des sujets du moment : que se passe-t-il en Catalogne ? En essayant de tranquilliser les catastrophistes et de faire un peu de pédagogie, aussi honnêtement que possible. Il me semble en effet important, sur les sujets sérieux, d’éviter postures, raccourcis, rhétoriques convenues et mots qui fâchent inutilement. Le conflit politique qui a fini par se cristalliser en Catalogne est un sujet grave... mais qui a enfin une opportunité de devenir sérieux.

    Echappons en effet au simplisme binaire : il n’y a pas deux camps -bruyants- en présence, mais (au moins) trois, chacun comprenant évidemment en son sein une infinité de nuances.

    Nous baptiserons le premier, le camp A, comme celui du statu quo. Arc-bouté sur la Constitution de compromis post-franquiste de 1978 (et la lecture qu’il en fait), c’est celui, pour faire simple, des nationalistes espagnols et il a le pouvoir à Madrid. Ses principales traductions politiques sont le Parti Populaire (droite) et Ciudadanos (né de l’anti-indépendantisme catalan et en glissement continu vers la droite). Il est évidemment centraliste et s’est juré d’empêcher le « référendum illégal » du premier octobre.

    Le camp B, celui des séparatistes catalans, est en forte progression depuis 5 ans, sur fond de crises politique, économique et sociale, après le torpillage par le PP (et un Tribunal Constitutionnel sous influence) d’un nouveau « Statut d’autonomie » pourtant adopté à l’époque dans les règles de l’art (parlements de Barcelone et de Madrid, référendum en Catalogne). Il réclame l’indépendance et fédère politiquement de la droite catalaniste -historiquement aux affaires mais en fort déclin- à l’ultra-gauche de la CUP.

    A et B ne rêvent que d’en découdre et donc en décousent. Rien que de très normal.

    Le camp C est longtemps resté indéfini et inaudible mais, c’est un résultat de la tension actuelle, commence à sortir du bois. Qualifions-le d’équidistant, terme qui pour A et B équivaut d’ailleurs à une insulte. C n’est convaincu ni par la rhétorique de A ni par celle de B et pense que seules la négociation et un dépassement des postures actuelles permettra de dénouer le conflit. Cette position « centriste » est occupée de fait par la gauche dite radicale de Podemos et des mouvances proches (dont les maires de Barcelone et Madrid), mais aussi par le PNV au pouvoir au Pays Basque (national-conservateur) et par les deux grands syndicats nationaux, Commissions Ouvrières et UGT.

    À noter enfin que le PS espagnol, qui reste malgré son écroulement récent le second parti national (sérieusement concurrencé par Podemos), est lui coupé en deux, entre les camps A et C, et ne joue plus qu’un rôle marginal en Catalogne... en compagnie du PP, qui y a toujours été très minoritaire.

    A partir de cette situation assez subtile, d’autant que les exécutifs de Madrid et de Barcelone sont fragiles, le double enjeu pour les mois qui viennent est :
    – à court-terme, la capacité des leaders de A et B de contrôler leurs nerfs et leurs troupes d’ici au 1er octobre, date d’une mobilisation probablement historique ;
    – au-delà, le rapport de forces entre A, B et C et la capacité de cette troisième sensibilité de devenir incontournable pour les deux autres. C’est le pari notamment des « Comuns » catalans (gauche souverainiste mais non indépendantiste) et c’est le défi auquel est confronté le PSOE.

    À suivre..."

    Pénibles ces gens de s’exprimer sur FB...

  • Islande : inauguration d’un passage piéton 3D : GOLEM13.FR

    http://golem13.fr/islande-passage-pietons-3d-isafjordur

    Pas mal , l’idée, mais pas sur que ce soit très safe (j’imagine que les voitures pilent pour éviter l’obstacle...)

    près les très beaux passages piétons peints à Madrid par l’artiste Christo Guelov, nous partons ce week-end pour l’Islande où un autre type de marquage vient d’être installé. Installé dans le centre ville de Ísafjörður, au nord ouest de l’Islande, ce type de marquage au sol en 3D a pour objectif d’attirer l’attention et de réduire la vitesse. L’effet de volume et cette impression de masse qui bloque la route doit effectivement être efficace. Pour la petite histoire, l’idée provient de New Delhi en Inde, où ce type de passage piétons à déjà été testé l’année dernière.

  • #Catalogne : le mouvement indépendantiste lance un « marathon pour la démocratie »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/240917/catalogne-le-mouvement-independantiste-lance-un-marathon-pour-la-democrati

    La présidente du Parlement catalan, Carme Forcadell, a inauguré, dimanche 24 septembre, le « Marathon pour la démocratie ». Un acte symbolique destiné à défendre le référendum sur l’indépendance de la Catalogne, considéré illégal et anticonstitutionnel par le gouvernement central.

    #International #Barcelone #indépendance #Madrid

  • Crise catalane : qui a suspendu quoi ? [Par Anthony Sfez] – JP blog
    http://blog.juspoliticum.com/2017/09/18/crise-catalane-qui-a-suspendu-quoi-par-anthony-sfez

    Un papier très clair sur l’aspect juridique de la question catalane.

    Depuis la Sentence 31/2010 du Tribunal constitutionnel espagnol relative au Statut d’autonomie de la Catalogne de 2006 qui a réduit à néant les espoirs des nationalistes catalans « modérés » de faire de l’Espagne un « État multinational », ces derniers se sont alliés aux nationalistes « radicaux » pour exiger l’organisation d’un référendum d’autodétermination en Catalogne. Face au refus réitéré de Madrid, la coalition nationaliste, majoritaire au Parlement catalan, a, au cours de la première semaine de septembre, adopté une Loi pour le Référendum qui… suspend l’applicabilité de la Constitution sur le territoire catalan jusqu’au référendum. La loi en question a elle-même été… suspendu par le Tribunal constitutionnel.

    #Catalogne #Europe #Espagne

  • Censure à l’espagnole, la Catalogne bâillonnée
    https://www.laquadrature.net/fr/censure-catalogne

    Paris, le 22 septembre 2017 — La Catalogne est en train de subir une censure drastique visant à empêcher la tenue d’un référendum le 1er octobre sur l’indépendance de la région, organisé en dépit d’une interdiction judiciaire. Censure Internet, perquisition et détention de membres du gouvernement catalan, un bras de fer important a lieu entre Madrid et Barcelone. Le gouvernement espagnol a décidé de recourir à ses outils de contrôle de la population les plus importants pour empêcher un référendum interdit. Sous couvert d’inconstitutionnalité de ce référendum, il a ainsi fermé mi-septembre le site internet principal portant sur le référendum (referendum.cat), puis perquisitionné Puntcat - la fondation catalane gestionnaire de l’extension .cat - afin de l’obliger à fermer des sites (...)

    #censure_et_filtrage_du_Net #communiqué

  • Référendum : entre Madrid et #Barcelone, l’impasse est totale
    https://www.mediapart.fr/journal/international/220917/referendum-entre-madrid-et-barcelone-l-impasse-est-totale

    Alors que le gouvernement espagnol multiplie les mesures pour empêcher la tenue du référendum sur l’indépendance du 1er octobre, les autorités catalanes persistent dans leur volonté d’organiser le scrutin comme prévu. Dans les rues de Barcelone, des milliers de manifestants demeurent mobilisés. #Catalogne : pourquoi ils veulent l’indépendance © Mediapart

    #International #coup_d'état #Espagne #indépendance

  • Référendum sur l’indépendance : entre Madrid et #Barcelone, l’impasse est totale
    https://www.mediapart.fr/journal/international/220917/referendum-sur-l-independance-entre-madrid-et-barcelone-l-impasse-est-tota

    Alors que le gouvernement espagnol multiplie les mesures pour empêcher la tenue du scrutin, les autorités catalanes persistent dans leur volonté d’organiser le référendum sur l’indépendance le 1er octobre. Des milliers de manifestants sont toujours dans les rues de Barcelone.

    #International #Catalogne #coup_d'état #Espagne #indépendance

  • Coup d’État espagnol en Catalogne ?

    https://blogs.mediapart.fr/laurent-perpigna-iban/blog/200917/coup-detat-espagnol-en-catalogne

    Nouvelle journée de tension en Catalogne. Ce mercredi 20 septembre au petit matin, une douzaine de membres de l’exécutif régional étaient interpellés par la Guardia Civil. Plus tard, c’est le siège du parti CUP (Candidature d’unité populaire) qui était encerclé par la police. Les milliers de catalans qui ont pris les rues dénoncent « un coup d’État ». Le point de non-retour a-t-il été atteint ?

    Alors qu’hier à la tribune de l’ONU, Donald Trump attribuait les bons points aux démocraties les plus méritantes et tirait à boulets rouges sur les « États voyous », l’Europe se voit, elle, secouée par un conflit politique qu’elle ne semblait pas avoir vu venir.

    Le gouvernement de Madrid semble décidemment prêt à tout pour empêcher la tenue du référendum d’indépendance de la Catalogne prévu le 1er octobre, et multiplie les saisies, perquisitions, et intimidations envers les milieux séparatistes.

    Et, c’est désormais une évidence, cette journée du 20 septembre va marquer un tournant.

    Tout d’abord, parce qu’à désormais 10 jours du référendum, Madrid mobilise de plus en plus de forces dans la bataille, et que le gouvernement espagnol semble avoir définitivement enterré la voie du dialogue. Les arrestations qui se sont produites aujourd’hui sont hautement symboliques, avec par exemple celle de Josep Maria Jove, le secrétaire général de la vice-présidence de Catalogne. Les départements des affaires économiques, extérieures et de la présidence étaient également visés, sans que les motifs soient indiqués.

    Désormais, le message est passé à tous les niveaux hiérarchiques : plus personne dans la société catalane n’est à l’abri. En attaquant frontalement l’exécutif, c’est également une remise en cause assumée de la déclaration de souveraineté et du droit de décision du peuple de Catalogne adopté par le parlement en janvier 2013. En outre, et ce n’est pas anodin, 10 millions de bulletins de vote ont été saisis dans la localité de Bigues.

    Les nombreuses déclarations qui ont émaillé la journée ont également donné un nouveau visage au bras de fer. Gabriel Rufiàn, le député catalan du parti ERC a demandé devant le parlement espagnol, à Mariano Rajoy de « sortir ses sales mains des institutions catalanes ».

    Carles Puigdemont, le président du gouvernement catalan, parle de l’application d’un « état d’exception » et d’une « suspension de facto de l’auto-gouvernement catalan ». « Nous n’accepterons pas un retour aux heures sombres » a-t-il déclaré dans l’après-midi sur son compte twitter.

    Les forces d’occupation dehors ! ", « Nous voterons ! » s’époumonaient les manifestants et les manifestantes tout au long de la journée en reprenant notamment en chœur L’Estaca, un hymne antifranquiste bien connu.

    Aujourd’hui, le peuple catalan semble plus uni et plus déterminé que jamais.

    Les catalans et les catalanes le savent, Madrid a changé les règles du jeu.

    En interdisant le référendum, puis en utilisant la force afin de paralyser son organisation, le gouvernement de Mariano Rajoy a bouleversé le sens même du combat des séparatistes catalans.

    Ces derniers ne luttent plus seulement pour l’indépendance, mais également pour les droits civiques de tous les peuples qui composent l’actuelle nation espagnole.

    Cette dernière, habituée à traiter ce genre de problématiques par la force, se trouve aujourd’hui confrontée à une situation qu’elle ne maîtrise pas.

    C’est un fait, l’Etat espagnol est totalement débordé et désorienté par le processus démocratique catalan, lui qui a combattu et qui combat encore le séparatisme basque militairement. La lutte contre la violence légitimait alors tous les excès. A ceux qui semblent découvrir aujourd’hui les dérives autoritaires espagnoles, l’histoire renvoie évidemment aux mesures d’exception appliquées au prisonniers basques, à la torture pratiquée dans les commissariats et casernes, ou encore à la fermeture du journal Egunkaria par les armes en 2003. A la différence près qu’il sera aujourd’hui encore plus difficile de justifier des ripostes d’une telle ampleur face à un processus politique, démocratique, et non violent.

    Au vu de l’intensité de la répression espagnole sur la Catalogne depuis une quinzaine de jours, on voit mal comment les séparatistes catalans pourraient arriver techniquement à maintenir ce référendum, bien qu’ils semblent avoir des ressources et une motivation inépuisable.

    Mais on ne voit pas non plus comment les catalans et les catalanes pourraient continuer, après cela, à cohabiter avec Madrid.

    Au-delà des sensibilités de chacun, il est une chose qui ne se discute pas : Madrid vient d’offrir aux séparatistes catalans leur plus grande campagne de communication. Le divorce est consommé.

    #Catalunya #Catalogne #separatisle

  • Dret a decidir La Catalogne sur le chemin de l’indépendance ?

    Par Ferdinand Cazalis

    Mariano Rajoy voit rouge. Et jaune. Et encore rouge. Et encore jaune… Hier, mercredi 20 septembre, le chef de l’État espagnol a pris la décision que la plupart des catalan.es ne pensaient pas possible la veille encore : employer la force militaire pour empêcher le référendum sur l’indépendance de la Catalogne prévu le 1er Octobre prochain. (Ce texte sera remis à jour dans les jours qui viennent)

    http://jefklak.org/?p=4321

    Pas mal de militant.es de gauche, dont les plus révolutionnaires, voient même dans cette possibilité d’indépendance une échappée pour non seulement faire vivre et perdurer langue et culture, mais aussi rompre avec un État central structurellement corrompu, coresponsable de la crise et des expulsions massives de logement après l’explosion de la bulle immobilière de 2008. Une manière en somme de renouer avec des idéaux libertaires cristallisés par la Guerre civile contre l’extrême droite catholique de Franco. Réponse du gouvernement central de droite (Partido popular – PP), soutenu par le PSOE (Parti socialiste espagnol aussi socialiste qu’en France) : mobiliser tous les corps et les esprits nécessaires pour empêcher le vote prévu.

    • Mise à jour 22 septembre 2017 à 17h.

      http://jefklak.org/?p=4321

      Jeudi 21 septembre au petit matin, les dockers de Barcelone se sont rassemblés en assemblée générale et ont voté le refus d’accorder les services portuaires aux « navires de la répression », comme ils les appellent. Deux bateaux de croisière barrent le port de Barcelone, dont l’un arborant les terrifiantes couleurs de Titi et Gros-Minet, et un autre est amarré à Tarragone, pour loger les renforts de police envoyés par Madrid – chacun ayant une capacité de 3000 personnes environ. « Nous sommes vigilants. Vous n’êtes pas les bienvenus », pouvait-on lire sur le fil Twitter de la CNT portuaire de Barcelone.

      Quatre organisations syndicales ont déposé un préavis de grève générale à la date la plus proche légalement, le 3 octobre – Confédération générale des travailleurs (CGT), Coordination ouvrière syndicale (CO), Intersyndicale alternative de Catalogne (IAC) et la Confédération syndicale catalane (CSC). Avec pour double objet : dénoncer la casse des droits des travailleurs par les dernières réformes du droit du travail, et les attaques contre les droits fondamentaux de l’État espagnol en Catalogne ces derniers jours.

      (...)

    • Et un ami photographe de Barcelone, entendant vers 19h les clameurs sous ses fenêtres me disait au téléphone : « Bon, ben là, je vais sortir, j’en ai marre de regarder tout ça sur Twitter. Ce n’est pas un délire d’indépendantistes, c’est une question toute simple de démocratie. Même ma mère, qui regardait tout ça de loin ces dernières semaines, est déjà en train de manifester ce soir. Pour elle, voir la Guardia civil intervenir de la sorte, ça fait remonter de très mauvais souvenirs de famille. C’est une image terrible que donne Rajoy, par rapport à un mouvement populaire qui ne demande qu’à pouvoir voter. Maintenant que les flics de Madrid quadrillent la ville, ils ne vont pas partir. Barcelone va être occupée comme ça jusqu’à la date prévue du référendum, qui n’aura donc peut-être pas lieu. Et alors ? On va être dans la rue, tous les soirs, on a l’habitude maintenant depuis 2011 ! Tout ça, c’est très bon pour nous : on ne demande qu’une chose, c’est plus de justice sociale, plus de liberté, et en face, ils nous envoient l’armée. Aucun.e catalan.e ne va prendre une Kalashnikov contre les flics de Rajoy, mais on va être beaucoup à affronter cette stratégie de la peur. »

  • L’Espagne suspend la loi d’indépendance catalane et aggrave le conflit avec les séparatistes
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/sep2017/espa-s20.shtml

    Le référendum n’est pas tellement populaire parmi les travailleurs. Alors que la plupart des sondages révèlent l’opposition à la répression de Madrid contre le référendum, que 70 % des Espagnols voudraient voir avoir lieu, le soutien en Catalogne à la séparation est également faible, de 30 % à 40 %. Le soutien à la séparation en Catalogne semble augmenter en raison de la colère populaire contre la répression de Madrid, cependant.

    La question critique dans cette situation explosive est l’intervention politique indépendante de la classe ouvrière en opposition à l’élite dirigeante à Madrid et aux séparatistes bourgeois en Catalogne. Ni la division de l’Espagne par l’émergence d’un nouvel État bourgeois en Catalogne, ni la croissance d’un appareil de police répressif centré sur Madrid, n’offrent quoique ce soit aux travailleurs.

  • Les gauches en ordre dispersé face au défi catalan
    https://www.mediapart.fr/journal/international/110917/les-gauches-en-ordre-disperse-face-au-defi-catalan

    Les indépendantistes catalans espèrent faire le plein dans les rues, lundi 11 septembre, pour leur traditionnelle fête nationale, à l’approche du référendum contesté du 1er octobre. À Madrid, #Mariano_Rajoy est décidé à empêcher cette consultation qu’il voit comme une « agression contre la légalité ».

    #International #Ada_Colau #Carles_Puigdemont #Catalogne #CUP #Diada #Espagne #indépendance #Pedro_Sanchez #Podemos #PSOE

  • Un document signé Jacques Foccart établit la pratique des assassinats ciblés de l’Etat français

    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/09/05/enquete-sur-un-permis-de-tuer-signe-jacques-foccart_5181120_1653578.html

    Un document extrait des archives du conseiller du général de Gaulle montre comment, pendant la guerre d’Algérie, un ingénieur allemand s’est retrouvé dans la mire des services extérieurs.

    Au cœur de l’été 1958, dans le plus grand secret d’un pouvoir gaulliste tout juste sorti de sa traversée du désert grâce au putsch d’Alger du 13 mai, la France n’entend négliger aucun moyen, même les plus illégaux, pour mener une guerre qui va encore durer quatre ans. Si certaines forces françaises ont recours à la torture sur le sol algérien, le dernier gouvernement de la IVe République, dirigé par le général de Gaulle, ordonne, de son côté, des opérations clandestines dans le reste du monde contre ceux qui menacent ses intérêts en Algérie. Assassinats ciblés, attentats, avertissements sous forme d’agressions, ces pratiques sont monnaie courante – « des centaines », dira Constantin Melnik, coordinateur des services de renseignement de 1959 à 1962.

    Considérant agir en toute légitimité même s’il est en totale infraction avec le droit international ou domestique, l’Etat français, que ce soit en 1958 ou en 2015, sous la présidence de François Hollande, s’est toujours réservé cette liberté, marquant ainsi les limites du contrôle de l’usage de la force, y compris dans les plus grandes démocraties. Levant un tabou, M. Hollande l’a même confirmé, oralement, dans plusieurs ouvrages, fin 2016. Mais il n’existait aucune trace écrite de ces décisions, du moins jusqu’à la découverte d’un document unique dans le fonds d’archives de Jacques Foccart, l’homme des services secrets et des basses œuvres du gaullisme, également connu comme le père de la Françafrique.

    Daté du 1er août 1958 et annoté de la main de Foccart, ce document non seulement livre les détails d’une condamnation à mort « d’un sujet allemand, (…) dont l’action est très néfaste aux intérêts français en Algérie », mais donne également les identités de la cible et de tous ceux ayant concouru au feu vert donné à son élimination physique. La lecture de cette pièce offre, enfin, une connaissance du processus d’autorisation qui fait intervenir les plus hautes autorités du pays et pose, même soixante ans plus tard, la question de la responsabilité d’un Etat.

    « Le traiter discrètement par toxique indétectable »

    Le Monde a reconstitué l’histoire de cet homme et les raisons qui ont conduit la France à vouloir le tuer. Cette plongée permet de découvrir un épisode méconnu de la guerre d’Algérie : l’action d’un réseau germanophone de soutien au FLN, qui a organisé la désertion de plus de 4 000 légionnaires, via Tétouan, au Maroc. Elle lève aussi le voile sur une guerre secrète qui a opposé la France et l’Allemagne de l’Ouest (la RFA), sur fond de fin de l’empire colonial français, alors qu’au grand jour ces deux pays unissaient leurs voix pour bâtir une Europe pacifique après deux conflits mondiaux meurtriers.

    Intitulée « Fiche relative à la désignation d’un objectif », la note est directement adressée par le service action du Sdece (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage) à Jacques Foccart, qui est, à Matignon, conseiller technique du général de Gaulle – président du conseil pendant six mois avant de faire entrer la France dans la Ve République et de s’installer à l’Elysée. « Schulz-Lesum, sujet allemand, résidant à Tétouan, dit la note, est le chef d’une organisation de désertion de légionnaires français. (…) A la suite d’une mission de reconnaissance, un contact commercial a été établi avec Schulz-Lesum. Ce contact entretenu par correspondance doit nous permettre d’attirer l’objectif dans un lieu favorable au Maroc et de le traiter discrètement par toxique indétectable et à effet différé. »

    La « fiche relative à la désignation d’un objectif », annotée de la main de Jacques Foccart, qui commandite l’élimination de l’ingénieur allemand Wilhelm Schulz-Lesum. DR
    « Reçu le 3 août 1958, ai donné accord de principe », écrit, dans un premier temps, Jacques Foccart. Dans un second temps, de la même encre bleue, il ajoute, « accord de l’amiral Cabanier le 4 août, transmis aussitôt au colonel Roussillat », avant d’apposer son paraphe, identifiable sur de nombreux autres documents officiels. On relève que le ministre de la défense n’apparaît pas dans le circuit de décision. Le document mentionne que c’est le chef d’état-major général de l’armée, Paul Ely, qui a demandé cette élimination au Sdece. L’amiral Cabanier n’est autre que le chef d’état-major de la défense nationale attaché au général de Gaulle à la présidence du conseil. Le colonel Robert Roussillat est alors le chef du service action du Sdece, chargé de mettre en œuvre cette décision.

    Désertions de légionnaires

    Selon l’historien autrichien Fritz Keller, qui est l’un des rares à mentionner son nom dans ses travaux sur les réseaux d’aide au FLN, la cible, Wilhelm Schulz-Lesum, est née en 1896. D’après le Sdece, il serait alors « à Tétouan, depuis de nombreuses années ». Ingénieur de formation et officiellement responsable d’une société d’import-export, il agit, en réalité, pour le compte des autorités ouest-allemandes. Ses contacts avec la diplomatie de Bonn au Maroc et en Espagne sont avérés et fréquents.

    Son rôle est au cœur d’un rapport transmis, le 31 octobre 1957, par le chef des Renseignements généraux (RG) à Oran au général Salan, commandant la 10e région militaire. Largement nourrie par les informations des RG de Sidi Bel Abbès, où est implanté le quartier général de la Légion, cette enquête est adressée, en copie, au chef du Sdece. « Il s’avère que l’officine mise sur pied en vue de favoriser la désertion des légionnaires allemands existe effectivement. Elle a pour responsable un certain Schulz-Lesum, non identifié, ingénieur à Tétouan, représentant de l’ambassade allemande de Madrid, titulaire de nombreuses décorations honorifiques de la République fédérale de Bonn », y est-il précisé.

    En 1957, les Français assurent que le dénommé Schulz-Lesum est chargé de réceptionner les légionnaires déserteurs à Tétouan et de les diriger sur Madrid via Ceuta et Algésiras. Pour ce faire, il leur fournit des titres de transport et une attestation d’identité contre l’engagement de rembourser la totalité des frais de rapatriement. « Il ressort que des contacts auraient été décelés entre légionnaires allemands et émissaires du FLN à Saïda [Algérie]. Ces contacts seraient pris dans cette ville à l’intérieur du Café des Sports », poursuit le rapport des RG de Sidi Bel Abbès.

    « Révolutionnaire au prestige extraordinaire »

    Le service de rapatriement des légionnaires déserteurs a été créé en octobre 1956 par le Conseil national pour la révolution algérienne (CNRA), et son installation à Tétouan a été confiée à Abdelhafid Boussouf, alias « Si Mabrouk », ex-chef de la wilaya (circonscription administrative) V, perçu par le Sdece comme un « révolutionnaire au prestige extraordinaire, plus proche des combattants du maquis que de l’aile bourgeoise du Front ». En 1953-1954, la Légion comprend 55 % d’Allemands, chiffre qui descend à 35 % entre 1956 et 1962, selon l’historienne Mathilde von Bulow, auteure d’un ouvrage sur l’Allemagne de l’Ouest au temps de la guerre froide et de la guerre d’Algérie. Un bon tiers a moins de 21 ans, et beaucoup ont même moins de 18 ans.

    Le but, pour le FLN, est de structurer un phénomène de désertions croissant. Le 23 août 1955, le général Lorillot, prédécesseur de Salan au commandement de la 10e région militaire, écrit ainsi au ministre de la défense pour lui faire part de « l’augmentation sensible des désertions dans les unités de la Légion étrangère ». Mais il se veut alors rassurant. Cela ne serait dû, selon lui, qu’à « la fin des opérations actives en Indochine », à « la modicité de la solde en Afrique du Nord par rapport aux soldes en Extrême-Orient » et « à la situation de demi-repos (…) propice aux tentatives de fugue ». Néanmoins, il estime nécessaire de « suivre de très près les questions de sécurité interne ».

    L’inquiétude s’accroît pourtant vite. Le 22 octobre 1956, l’interception de l’avion transportant cinq chefs du FLN permet aux Français de trouver sur l’un des leaders, Mohamed Boudiaf, un extrait d’interrogatoire réalisé par les autorités espagnoles d’un légionnaire allemand déserteur âgé de 23 ans, Ludwig Trapp. On peut y lire des informations précieuses sur l’organisation et la sécurité interne de la Légion, ses lieux d’implantation en Algérie. Le 14 décembre 1956, le ministre résident en Algérie assure au secrétaire d’Etat aux affaires étrangères que « les ingérences espagnoles dans la rébellion en Afrique du Nord sont indéniables ».

    Réseaux de solidarité

    Le même 14 décembre 1956, le légionnaire Manfried Kober, de la 5e compagnie du 1er régiment étranger d’infanterie, rejoint ainsi dans le maquis une unité du FLN avec vingt camarades, avec armes et équipements. Ils sont pris en charge pendant vingt et un jours, avant d’être acheminés vers le Sud marocain, en territoire espagnol. Par bateau, ils font ensuite le trajet Ifni-Tétouan. Schulz-Lesum leur fait gagner Tanger, puis Madrid par avion. Kober est accueilli par le consul d’Allemagne dans la capitale espagnole, qui lui remet une somme d’argent, un passeport et un billet d’avion.

    A Berlin, Kober est reçu par un pilier de cette filière de rapatriement, membre du « Nordafrikanischer Club », un certain Lindemann, qui lui demande le remboursement des 600 marks, prix de son retour au pays. L’hebdomadaire Jours de France, en juillet 1957, évoque l’existence de ce réseau allemand, à Berlin. Dirigé par Hans-Peter Rullman, converti à l’islam et membre d’un mouvement pour la réunification de l’Allemagne patronné par la CDU (Union chrétienne démocrate) du chancelier Adenauer, il se livre à l’achat et à la livraison d’armes pour la « résistance algérienne ». Mais son activité principale reste l’organisation de la désertion des légionnaires allemands en Afrique du Nord.

    M. Lindemann, qui prétend avoir 3 200 désertions à son actif, affirme même envoyer des émissaires qui, une fois introduits dans la Légion, endoctrinent des jeunes recrues et les incitent à déserter. De nombreux réseaux de solidarité se montent par ailleurs en Allemagne, dans les milieux étudiants, catholiques, protestants, communistes, trotskistes et syndicaux. Hans-Jürgen Wischnewski, député SPD (Parti social-démocrate), est la figure politique de ce mouvement de soutien. Adenauer, qui ne veut pas laisser la main au parti de l’opposition SPD, laisse faire, persuadé qu’un jour l’Algérie sera indépendante.

    Tétouan, centre de transit

    Le FLN a confié à Abdelkader Chanegriha la coordination de quatre brigades spéciales, chargées du franchissement de la frontière. Deux voies principales d’exfiltration sont empruntées jusqu’à Nador par les déserteurs allemands, vers le sud, puis à l’ouest, suivant l’itinéraire El Aricha, Berguent, Oujda, à pied, puis de Nador à Tétouan, en taxi. Une seconde officine existe à Mascara, le trajet des légionnaires étant alors Dublineau, Tlemcen, Oujda, puis de Nador à Tétouan. « A Nador, ils seraient pris en compte par le gouverneur civil de ce centre puis dirigé sur Tétouan où Schulz-Lesum se chargerait de leur acheminement sur l’Allemagne », conclut le rapport des RG de Sidi Bel Abbès. Le centre de transit de légionnaires déserteurs à Tétouan est établi dans le quartier de Malaga, à une centaine de mètres du cinéma Le Victoria.

    La base de Nador, située au bord de la mer, à l’extrémité est de l’ex-Maroc espagnol, à près de 100 kilomètres de la frontière algéro-marocaine, est le siège de l’état-major rebelle du Comité de libération du Maghreb arabe, mais aussi la plaque tournante du trafic d’armes et du regroupement des Algériens et Marocains partant combattre dans les maquis d’Algérie. « Il existe des ateliers à Nador où des spécialistes (parfois d’anciens légionnaires) fabriquent des grenades et des mines, dit le renseignement militaire. Une usine de fabrication de grenades et de mines se serait récemment montée à Tétouan, à l’embranchement de l’ancienne et de la nouvelle route de Ceuta, sous la direction de deux ingénieurs allemands. »

    Contacté en Algérie par Le Monde, Mohammed Lemkami, ex-membre des renseignements du FLN, se souvient des activités de ces Allemands de Tétouan, notamment de Winfried Müller, devenu officier de l’Armée de libération nationale (ALN) sous le nom de Si Mustapha Müller, dont seul le nom restera dans l’histoire du rapatriement des légionnaires. Son bac en poche en 1954, Lemkami devient instituteur dans son village natal de Khemis, à 45 kilomètres de Tlemcen. Petite main du FLN, il participe peu à peu à des missions de convoyage d’armes à la frontière algéro-marocaine et escorte des chefs de l’ALN avant d’intégrer le ministère de l’armement et des liaisons générales (MALG, le service de renseignement du FLN), créé en 1957 par Boussouf.

    « Ils ont été efficaces »

    « Les contacts avec les légionnaires se faisaient à l’intérieur du pays et ont été initiés par le FLN, se souvient-il. Parfois, en un seul jour, une petite dizaine d’entre eux désertaient, parfois personne. Certains légionnaires venaient avec leurs armes. Ils nous donnaient des informations sur les activités de la Légion, qui était la plus crainte au sein de l’armée française. On leur faisait passer la frontière et on les conduisait dans une ferme à Tétouan. C’est là que le réseau de Si Mustapha Müller prenait le relais pour les rapatrier. Ils ont été efficaces, car il y avait beaucoup d’Allemands et d’Autrichiens dans la Légion. »

    Mohammed Lemkami œuvre alors également au sein du contre-espionnage du MALG. « En 1957, on a intercepté deux hommes du Sdece à la frontière marocaine, se remémore-t-il. Ils se faisaient passer pour des légionnaires déserteurs. S’ils ne répondaient pas à nos questions, ils mourraient, alors ils nous ont donné tout ce qu’ils savaient sur le Sdece au Maroc et en Algérie. Ils nous ont donné les noms des Marocains et des Algériens qui travaillaient pour eux. » Le renseignement est une priorité du FLN. Le Sdece signale, le 29 août 1958, qu’un légionnaire artificier ayant participé à la pose de mines et du réseau électrifié dans la région de Port-Say « aurait déserté et aurait donné tous les plans du réseau ».

    Pour ses activités, Wilhelm Schulz-Lesum est décoré, en 1957, par le président allemand, Theodor Heuss, de la croix fédérale du mérite. Le 2 avril 1958, la présidence autrichienne l’honore également pour son rôle dans le retour de légionnaires autrichiens, qu’il négocie avec l’ambassadeur d’Autriche à Madrid. Dès le 7 février 1957, le Sdece a informé la présidence du Conseil sur « la position autrichienne [qui] risque d’être influencée par l’esprit anti-colonialiste de certains secteurs socialistes. Dans ces conditions, il y a lieu de prévoir soit l’abstention de l’Autriche, soit l’alignement sur l’attitude des Etats-Unis ». Karl Blecha, futur ministre de l’intérieur autrichien, alors président de l’Union des étudiants socialistes, se rend, en 1958, en Afrique du Nord pour rencontrer des membres du FLN.

    Maquiller les opérations

    Reimar Holzinger, un socialiste autrichien né en 1921, qui a rencontré Si Mustapha Müller en 1955, est devenu son alter ego et s’occupe de l’exfiltration des déserteurs autrichiens. Il prend également en charge les Hongrois qui ont intégré la Légion après les événements de 1956 à Budapest. Bruno Kreisky, alors ministre des affaires étrangères autrichien, soutient le gouvernement algérien en exil et le réseau Holzinger. « Quand un Autrichien désertait, le service de rapatriement contactait l’ambassade d’Autriche à Madrid, laquelle se chargeait d’organiser le transfert en bateau de Barcelone à Gênes et de là vers l’Autriche », a rapporté Holzinger à l’historien Fritz Keller.

    C’est dans ce contexte que le service action du Sdece va tenter de mettre en œuvre l’ordre d’éliminer Wilhelm Schulz-Lesum. Pour maquiller ce type d’opération, la France étant déjà critiquée au sein de l’ONU pour sa politique algérienne, le Sdece fait croire qu’un groupe mystérieux appelé La Main rouge opère de manière autonome et mène, seul, des actions contre les soutiens actifs au FLN. Un grand nombre d’opérations étant perpétrées en Allemagne de l’Ouest, il s’agit aussi de ne pas heurter l’allié allemand. Selon un ancien du 11e régiment parachutiste, bras armé du Sdece, l’opération d’approche mentionnée dans la note Foccart auprès de Schulz-Lesum était la spécialité d’un groupe d’agents du Sdece mené par Jean-Pierre Lenoir, expert dans la traque des trafiquants d’armes et très actif en Espagne.

    Le rôle de faux nez joué par La Main rouge n’a guère trompé les autorités allemandes, qui mènent, de leur côté, un double jeu. Dans leur Histoire des services secrets allemands (Nouveau monde, 2009), Michael Mueller et Erich Schmidt-Eenboom indiquent que le BND, l’équivalent allemand du Sdece, disposait d’un bureau au siège des services français, à Paris, et qu’il prêtait main-forte dans la traque aux réseaux de soutien au FLN, y compris sur le sol allemand.

    Quand l’Allemagne équipait le FLN

    Mais, à la fin des années 1950, pour s’attirer les faveurs de pays arabes tout juste sortis du joug colonial, la RFA envoie aussi ses agents du BND former les services de sécurité de la Syrie, du Soudan et de l’Egypte, pays où les renseignements allemands dialoguent avec le FLN et son gouvernement provisoire. La RFA considérait favorablement le rapatriement de légionnaires allemands, estimant que leur présence dans cette force coloniale française était une atteinte à sa souveraineté et à son image. En 1958, un agent expérimenté du BND, Richard Christmann, lui-même ex-légionnaire, se rend d’ailleurs à Sidi Bel Abbès pour rendre compte des activités du réseau.

    Les menaces du Sdece n’ont pas été sans effet. Le BND semble avoir prévenu Wilhelm Schulz-Lesum du danger. Lorsque la sentence mortelle est prononcée à son encontre, le 4 août 1958, dans le secret du bureau de Foccart, l’homme est déjà en partance vers Madrid. Le Sdece relève d’ailleurs, le 4 juin 1958, que les déserteurs sont désormais accueillis, à Tétouan, par un autre Allemand, Otto Berger, également agent consulaire de la République fédérale allemande.

    Tétouan, terre d’espions et point d’observation régional au cœur de l’empire colonial français en train de s’affaiblir, intéresse alors tous les services secrets étrangers. D’après l’historien Kader Benamara, qui a travaillé avec M. Keller sur les réseaux de solidarité autrichiens en faveur du FLN, « Si Mustapha Müller avait été contacté par la CIA pour connaître le rôle du Parti communiste au sein de la rébellion algérienne ». Le FLN était, selon le renseignement militaire français, équipé d’« appareils portatifs de fabrication américaine » fournis par l’Allemagne.

    « Déviance titiste »

    Le même Müller avait déserté, pendant la seconde guerre mondiale, la Wehrmacht pour rejoindre l’Armée rouge, au sein de laquelle il a joué un bref rôle de propagandiste communiste à destination des soldats allemands. Exclu d’une école de cadres communistes, en 1950, pour « déviance titiste », il tente, en vain, d’entrer dans la Légion étrangère, le 2 février 1951, à Landau, en Allemagne, puis débarque à Paris, en 1953, où il devient chef du protocole d’un diplomate sud-américain dont la femme ne saura jamais que sous son lit étaient cachés des lots de grenades destinés aux amis du FLN. Repéré par les services français, il fuit vers le Maroc en 1956, où il noue vite des relations étroites avec les représentants consulaires et diplomatiques de la République fédérale allemande.

    Les Soviétiques, proches alliés du FLN, étaient également présents à Tétouan et n’ont pas perdu le contact avec Müller. Un télégramme du 26 mai 1959 du consulat général de France de Tétouan à son ministère à Paris indique, laconique, qu’un « service commercial russe aurait loué des bureaux par l’intermédiaire de M. Garcia Rivera, vente de produits agricoles ». La tête de Müller est mise à prix 50 000 marks, mais il est moins facile à atteindre que Schulz-Lesum. Il échappe à un explosif caché dans un livre envoyé du Caire qui l’attend à la poste de Tétouan. Quatre gardes du corps le suivent en permanence et des chiens protègent sa maison, à Tétouan, des agents de La Main rouge.

    La vindicte est retombée

    Comme bon nombre d’opérations commandées au Sdece à cette époque, finalement avortées ou abandonnées, celle ayant visé Wilhelm Schulz-Lesum paraît ne pas avoir été menée à son terme. Après des recherches en Algérie, au Maroc, en Allemagne et en Autriche, Le Monde a finalement retrouvé sa trace, en juin 1965, à Madrid, où l’ingénieur de 69 ans a renoué avec ses premiers centres d’intérêt. Il y dépose, le 1er juin 1965, un brevet technique sur un extincteur d’incendie. Il a retrouvé une vie normale. La vindicte française est retombée.

    Trois ans plus tôt, en effet, le 15 septembre 1962, Si Mustapha Müller a annoncé la fin des activités du service de rapatriement de légionnaires déserteurs « eu égard au rétablissement de l’indépendance de l’Algérie et compte tenu de l’accord franco-algérien d’Evian ». Parmi les 4 111 légionnaires déserteurs rapatriés par le réseau figurent 2 783 Allemands, 489 Espagnols, 447 Italiens, 137 Hongrois, 87 Yougoslaves, 41 Belges, 35 Suisses, 31 Autrichiens, 16 scandinaves, 19 Hollandais, 7 Luxembourgeois, 3 Grecs, 9 Britanniques, 2 Américains, 3 Latino-Américains, 1 Coréen et 1 Bulgare.

    Wilhelm Schulz-Lesum redevient l’un des acteurs anonymes d’une aventure collective tombée dans l’oubli, qui fut résumée, en avril 1961, par le journal américain de Francfort The Overseas Weekly sous un titre évocateur : « Le service qui a volé une brigade entière de la Légion étrangère sans tirer un coup de fusil ».

  • How Madrid’s residents are using open-source urban planning to create shared spaces – and build democracy
    https://theconversation.com/how-madrids-residents-are-using-open-source-urban-planning-to-creat

    This is witnessed today in the phenomena of laboratorios ciudadanos (citizen laboratories) created in vacant city spaces. Not the result of any urban-planning strategy, they seem to have materialised from the spontaneous impulse of ordinary citizens and highly qualified groups working together in areas like collaborative economy, the digital technology, urban ecology or social urbanisation. These laboratories are fertile grounds for open-source urban planning (in Spanish, urbanismo de codigo abierto) and collectively rethinking the urban commons. The challenge is to (re)make the city in situ, using neighbourhood resources rather than acting like public authorities or already-established municipal groups.

    The Campo de la Cebada has since grown to include exchange services, workshops for street art, photography, poetry and theatre, and events such as open-air music and film festivals. Activities are totally self-managed by groups representing residents, retailers, and associations, as well as architects, urban planners, researchers and engineers. It’s administered collectively rather than within the closed circle of a few elected officials or experts. Its objective is “that anyone may feel concerned and be implicated in the functions of the place”, according to Manuel Pascual of the Zuloark architectural agency.

    It going beyond social, educational and cultural life to coproducing city public spaces, equipment and other urban infrastructures. Thus Madrid’s movements are part of the “maker age”. In citizen laboratories, physical and material aspects come before intellectual and political considerations. Residents go first to the garden, where they can exchange and create; only then do they debate broader political issues. In this “soft activism”, the shared space becomes the new “interstice where political reconstruction could begin”.

    #Communs_Urbains #Madrid

  • Macron veut « identifier » les demandeurs d’asile au Tchad et au Niger
    https://www.mediapart.fr/journal/international/290817/macron-veut-identifier-les-demandeurs-d-asile-au-tchad-et-au-niger

    Lors d’un mini-sommet organisé à l’Élysée lundi 28 août, Paris, Berlin, Madrid et Rome ont proposé l’envoi de « missions de protection » au Niger et au Tchad dans le but d’identifier en amont les #migrants éligibles à l’asile. Une initiative qui pose plus de questions qu’elle n’en résout.

    #International #asile #réfugiés

  • Victoria review – an authentic piece of cinematic magic
    https://www.theguardian.com/film/2016/apr/03/victoria-sebastian-schipper-observer-review

    Können sie eine Schulterkamera zweieinhalb Stunden laufen lassen und am Ende noch wackelfreie Bilder drehen? Sturla Brandth Grøvlen kann das und hat dafür prompt ein paar Preise bekommen. Mal abgesehen von der Plansequenz ist Viktoria endlich mal wieder ein Film, der Berlin neu sieht und zeigt.
    Na dann ab ins Kino oder Film, Bier und Chips in der Videothek besorgt und ab aufs Sofa. Video on demand? Keine Ahnung, vielleicht gibt es Viktoria auch bei Arte oder Netflix.

    The young heroine of the German film Victoria really does have a busy night on the town – a mere few hours that take in flirtation, peril, dancefloor euphoria, an impromptu piano recital and, to cap it all, some reckless criminality. What’s more, director Sebastian Schipper gets it all into a taut 140 minutes – and one single continuous shot. But, more than a technical prodigy, Victoria is an authentic piece of cinematic magic. Taking us deep into one woman’s experience, it’s as adrenaline-charged as any mainstream action cinema, but with a minimum of production frills.

    When Victoria emerges into a chilly Berlin morning, we feel we’ve lived through the emotions of a lifetime with her
    The film starts in a techno club in Berlin’s Mitte district around 4am; as the bass thumps and the lights flash, we spot Victoria (Laia Costa) dancing alone and carefree. She’s from Madrid, a pianist recently dropped out from conservatoire and taking time out in Berlin, working in a cafe. After a while, the camera follows her to the exit, where a dorkish-looking bloke named Sonne (Frederick Lau) sticks his head in and asks her if the club’s worth the price of admission. When Victoria leaves, Sonne is outside with three dodgy-looking pals. They spin her the weariest lines in the book, offering to show her the real Berlin. For some reason Victoria decides to join them – making us wonder whether she’s hopelessly naive, fearlessly open to anything the night will bring, or very possibly the craziest person in the picture.

    As the night develops, we become aware of how confidently Schipper uses his limited time. He doesn’t pelt through the action, but paces it very effectively. We’re already quite a way into the course of events when Victoria and Sonne share an interlude of quiet intimacy, and she serenades him with a brief Liszt piano recital.

    It’s now, as the film appears to be winding down, that Schipper ramps things up. The boys have urgent business to take care of, and they need Victoria to help them. As they rendezvous in a subterranean car park with the sinister, leather-faced Andi (André Hennicke), we’re suddenly thrown into deep genre territory – and it’s not spoiling anything to reveal that things, as per genre convention, don’t go according to plan.

    What you won’t see coming is the nuanced set of changes in Victoria’s relationship with the guys, or the shifts in her character: from happy-go-lucky ingenue (an impression underlined by Costa’s impish, Björk-like features) to determined urban desperado, and finally to something like a tragic opera heroine. Costa gives a terrific, affecting and, by the end, intensely unsettling performance. Lau’s Sonne undergoes similar changes – starting as an oafish lunk, but once into the adventure, acquiring a muscular dash and a distinctly Brando-esque charisma.

    The tracking shot: film-making magic - or stylistic self-indulgence?
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    The film doesn’t flaunt its technical bravado, so you’re never too distracted by wondering how Schipper and cinematographer Sturla Brandth Grøvlen pulled off their choreography, turning a nondescript small section of Mitte into a nocturnal playground of seemingly infinite possibility. But you do become aware of the film’s tricks with duration, as in the gang’s brief return to the club – in reality lasting just a few minutes, but feeling like a whole tournament of triumphant revelry. “Real time” in cinema has rarely been so craftily elasticised.

    The art of the mad tracking shot – the seamless, sinuous take that seems to go on for ever – has become a big deal in recent years, whether outrageously faked, as in Iñárritu’s Birdman, or performed with stately rigour, as in Sokurov’s Russian Ark. While Victoria never feels like a mere bid for a championship medal, Schipper, Grøvlen and the cast and crew impress mightily with their energy, discipline and (a usually meaningless term among movie folk, but one that makes absolute sense here) commitment to “the moment”. When Victoria finally emerges into a chilly Berlin morning, we feel we’ve lived through the emotions of a lifetime with her. Mind you, having stayed in this very part of Mitte two months ago, I can tell you she’ll be lucky to find a decent breakfast round there.

    Die Welt der Drehorte: Victoria
    https://www.filmtourismus.de/victoria

    https://www.youtube.com/watch?v=qlG0nauf8fo

    Victoria (2015)
    https://de.wikipedia.org/wiki/Victoria_(2015)

    Der Film wurde in einer einzigen Kameraeinstellung gedreht. Um die ungewöhnliche Drehweise realisieren zu können, musste die Vorgehensweise der Produktion angepasst werden. So bestand das Drehbuch für den über zwei Stunden langen Film ursprünglich lediglich aus zwölf Seiten. Dies hatte zur Folge, dass die Dialoge des Films gemeinsam mit den Hauptdarstellern vor Ort geschrieben wurden und spontan während des Drehs angepasst werden konnten, beispielsweise wenn bestimmte Vorgänge länger oder kürzer dauerten als geplant.

    Es wurden insgesamt drei vollständige Versionen des Films gedreht. Die letzte dieser Fassungen wurde schließlich komplett im Spielfilm verwendet und dabei nicht geschnitten. Die relativ geringe Drehzeit wurde durch eine umso intensivere Zeit zum Proben ausgeglichen.

    Gedreht wurde die finale Fassung am 27. April 2014 zwischen 4:30 und 7:00 Uhr in Berlin-Kreuzberg und Berlin-Mitte. Schipper standen sechs Regieassistenten und drei komplette Teams für den Ton zur Verfügung. Als Kamera wurde eine Canon C300 verwendet. Es kamen 150 Statisten zum Einsatz.

    #Film #Berlin#Kreuzberg #Mitte #Charlottenstraße #Friedrichstraße #Hedemannstraße #Rudi-Dutschke-Straße #Besselstraße #Behrenstraße #Zimmerstraße

  • Le sommet du diesel à Berlin : enjeux et contradictions
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/le-sommet-du-diesel-a-berlin-enjeux-et-contradictions-746050.html

    Faut-il sauver le soldat diesel ? Le sujet est en tout cas suffisamment grave pour que les autorités allemandes convoquent un sommet avec les principaux acteurs de la filière. Il s’agit de mettre au point un plan d’action pour sortir de la diabolisation qui encercle désormais cette motorisation et qui pousse nombre d’agglomérations à limiter voire à leur interdire l’accès - le projet parisien d’interdiction des véhicules diesel d’ici à 2020 a notamment inspiré Mexico, Madrid et Athènes.

    Le gouvernement allemand n’ignore évidemment rien des responsabilités des constructeurs eux-mêmes qui ont manqué de transparence jusqu’à l’escroquerie : le scandale des moteurs truqués et les manipulations autour des seuils de températures pour activer les dispositifs de dépollution, jusqu’à la formation d’une immense entente entre constructeurs portant préjudice au consommateur et à l’environnement...

    La défiance est telle que le discours des constructeurs pourrait bien être totalement inaudible aux yeux des consommateurs. D’ailleurs, ceux-ci ont d’ores et déjà commencé à se tourner vers les motorisations essence. En Allemagne, les ventes de diesel sont passées de 48% à 41% des nouvelles immatriculations entre 2012 et juin 2017. En France, pays du diesel, cette motorisation qui culminait à près de 77% des ventes en 2011 à moins de 50% en 2016.
    […]
    Les constructeurs ont beau rétorqué que les filtres à particules couplés au SCR et à la vanne EGR, permettent de filtrer plus de 95% des émissions de particules fines. Sauf que les constructeurs n’ont cessé de mentir jusqu’ici et ont ainsi perdu toute crédibilité.

    Pire que cela, l’opinion publique considère que le gouvernement a été au mieux complaisant au pire complice de ces manœuvres.

    Il s’agit, bien sûr !, du gouvernement allemand ; en France, tout va bien, merci…

  • L’Union Européenne n’est pas réformable, il faut désobéir
    https://loveliveminimal.tumblr.com/post/163401569510/lunion-européenne-nest-pas-réformable-il-faut

    En Europe, une fenêtre est ouverte pour une alternative de gauche radicale, de rupture anticapitaliste, internationaliste, anti-impérialiste, féministe, écologiste… Cependant, si la gauche radicale, comme cela s’est passé en Grèce, ne respecte pas ses engagements, s’adapte à la gestion de l’austérité et à la poursuite des réformes néolibérales, cette fenêtre va se refermer et de nouvelles perspectives favorables se présenteront pour l’extrême droite et la droite dure . Une force de gauche qui …

    • L’alternative de gauche radicale en Europe

      Il n’a manqué que 1,7% des voix à Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise pour parvenir au second tour |3|. Aux États-Unis, si Bernie Sanders avait été le candidat face à Trump, il est probable qu’il aurait gagné. Avec 800.000 voix supplémentaires, le parti travailliste de Corbyn aurait pu gagner face au parti conservateur en juin 2017. Corbyn a fait une campagne fort marquée à gauche, en rupture totale avec l’orientation de Blair. Il avait choisi de donner une orientation internationaliste au Brexit avec une campagne économique de renationalisation. En Irlande du Nord, le Sinn Fein est passé de 4 à 7 députés. En Belgique, dans les sondages, les intentions de vote en faveur du PTB augmentent fortement. Tous ces exemples montrent bien que dans une partie de l’Europe, il y a une recherche de la part d’une partie importante du peuple d’une orientation de gauche radicale, de rupture anticapitaliste, internationaliste, anti-impérialiste, féministe, écologiste...

      Des gouvernements du changement

      "Le problème réside dans la capacité qu’a l’État capitaliste à tous ses niveaux de pouvoir d’absorber la gauche radicale" Le problème réside dans la capacité qu’a l’État capitaliste à tous ses niveaux de pouvoir d’absorber la gauche radicale quand celle-ci gagne des positions dans les conseils municipaux et dans les parlements. Depuis mai 2015, dans l’État espagnol des gouvernements du changement sont parvenus au pouvoir au niveau municipal. La marge de manœuvre des municipalités est très limitée : en raison de l’obligation du paiement de la dette, les services publics qui peuvent être remunicipalisés après avoir été confiés au privé sont extrêmement limités puisqu’ils ne peuvent investir des moyens importants pour la remunicipalisation.

      A Cadix, a eu lieu début juin 2017 la rencontre des municipalités contre la dette illégitime et les mesures d’austérité. Cette initiative a été lancée en novembre 2016 à partir du manifeste d’Oviedo qui réclame l’audit de la dette pour en déterminer la part illégitime. Ce manifeste « demande » aux municipalités fortes (Ahora Madrid, Barcelona en común...) de s’unir aux municipalités de taille moyenne et petites, étranglées par la dette pour faire face au gouvernement. Si les gouvernements du changement optent uniquement pour agir comme de meilleurs gestionnaires de la misère des finances publiques, cela va être frustrant. Si ils combinent la meilleure gestion avec la réalisation d’une alliance des municipalités pour affronter ensemble le gouvernement espagnol alors il y a une alternative possible.

      Les leçons de la capitulation du gouvernement d’Alexis Tsipras en Grèce

      Une force de gauche qui prétend au changement doit s’engager à désobéir, à mobiliser les citoyens et à rechercher la solidarité des autres peuples. Si elle arrive au gouvernement, elle se doit de désobéir aux traités européens, aux diktats de la commission européenne et des créanciers. Le cas grec en est l’exemple contraire. Tsipras est parvenu fin janvier 2015 au poste de premier ministre avec un appui populaire très fort mais il a fait le pari de maintenir une bonne relation avec la Commission européenne à travers des négociations interminables tout en continuant à payer la dette. Il pensait qu’il pourrait parvenir ainsi à une réduction importante de la dette concédée par les autorités européennes. Cela n’est pas possible. L’Union européenne n’est pas réformable. Un gouvernement du changement doit utiliser la marge de manœuvre qui découle de l’appui populaire dont il bénéficie pour affronter la Commission européenne avec des arguments de justice sociale et la volonté d’en finir avec l’austérité. C’est là l’option de la désobéissance.

      Une seconde leçon est qu’un gouvernement du changement doit s’engager à mobiliser les citoyens de son pays et du reste du continent. Tsipras et Varoufakis voyageaient régulièrement à l’étranger pour négocier avec des représentants de la Commission ou du FMI sans mobiliser le peuple grec, ni en appeler aux peuples européens à se solidariser avec les Grecs pour affronter la Commission européenne. Si Tsipras avait informé l’opinion publique en permanence du contenu réel des négociations et du chantage auquel son gouvernement était soumis, si il avait convoqué des mobilisations, si il avait adopté un discours offensif appelant les peuples d’Europe à se mobiliser pour des objectifs communs, la situation aurait été radicalement différente. La Grèce, un des pays les plus faibles et périphérique de la zone euro aurait été – en suspendant le paiement de la dette - en condition de gagner la bataille contre la Commission européenne.

      Pour payer la dette, Tsipras a vidé le Trésor Public et exigé des administrations et entreprises publiques qu’elles transfèrent leurs liquidités à la Banque centrale. A cause de cela, il n’avait plus de ressource pour financer un plan d’urgence humanitaire à un niveau suffisamment important. Entre février et juin 2015, la Grèce a payé 7 milliards d’euros à ses créanciers sans recevoir un euro en contrepartie. Pendant ce temps, la BCE a utilisé tous les moyens de pression dont elle disposait. Dès le 4 février 2015, alors que le gouvernement Tsipras n’avait qu’une semaine d’existence, la BCE a bloqué les liquidités à l’égard des banques grecques ne mettant à leur disposition que les liquidités d’urgence bien plus coûteuses. Quelques mois plus tard lorsque Tsipras a convoqué le référendum, la BCE a également bloqué les liquidités d’urgence et le gouvernement grec a dû fermer les banques. La BCE a utilisé tous les moyens dont elle disposait contre le gouvernement de Tsipras tandis que lui n’en a utilisé aucun. Malgré le chantage auquel il était soumis, le peuple grec a rejeté massivement les exigences des créanciers le 5 juillet 2015. Tsipras a trahi ce mandat.

      Pour les pays périphériques comme la Grèce, la désobéissance implique la suspension du paiement de la dette pour dégager une marge de manœuvre pour investir dans son économie.

      Il faut combiner à cela d’autres mesures unilatérales : le contrôle des capitaux, la socialisation du secteur bancaire et l’augmentation du déficit budgétaire pour augmenter les dépenses publiques. C’est possible et nécessaire. C’est vrai que cela peut déboucher sur l’expulsion de la zone euro, même si les statuts de l’eurozone ne le prévoient pas puisque c’est à chaque pays de décider si il quitte ou non l’union monétaire. Je pense qu’avant de sortir il faut désobéir et ouvrir une marge de manœuvre pour activer une transition dans laquelle il est possible d’accumuler des forces et de maintenir l’appui populaire par la mobilisation, la participation et l’auto-organisation populaire.

      C’est une option radicale et un gouvernement peut prendre des mesures fortes si il est parvenu à convaincre les citoyens de la nécessité d’une telle perspective : il y a des secteurs stratégiques qui doivent être transférés au secteur public. La santé, l’éducation, l’énergie ou le secteur financier privé doivent être transférés au secteur public. Les pouvoirs publics ont besoin d’instruments pour investir massivement dans la transition écologique et cela implique de socialiser le système bancaire.

      L’Union européenne n’est pas réformable. Il faut donc mener la bataille à son encontre et montrer aux peuples qu’il y a des possibilités en utilisant la capacité de prendre des mesures unilatérales souveraines.

      http://www.cadtm.org/L-Union-Europeenne-n-est-pas