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  • Paris : le cirque tzigane des Romanès « en danger »
    http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-le-cirque-tzigane-des-romanes-en-danger-03-04-2019-8045634.php

    Si vous avez des idées et des contacts dans des communes pour les aider…

    « Heureusement, Anne Hidalgo et Christophe Girard nous soutiennent. Paris est la seule ville à nous aider, assure le couple. Mais nous sommes des nomades. Nous restons l’hiver à Paris. En mai, normalement, nous partons en tournée ». Avec la nouvelle réglementation des appels d’offres pour les cirques, Bordeaux, Lille, Rennes ou Strasbourg ne répondent plus. « Si des villes veulent nous recevoir, qu’elles nous écrivent, lance Alexandre. Trois étapes nous suffisent. A chaque fois on reste trois mois, et le public arrive toujours plus nombreux ».

    Alors le chef de troupe, installé depuis trois ans porte Maillot (XVIe) avec sa famille et sa trentaine de caravanes, en est à imaginer une tournée à Tunis, Berlin ou même Varsovie. Délia lève les yeux au ciel… sans trop y croire.

    #cirque #Romanès #tzigane #rrom #appel_d'offre

    • Le maire du Mans (Le Foll) a interdit cette année l’implantation de la fête foraine sur le lieu habituel situé centre ville pour le rejeté aux marges de la ville. Ce qui a entrainé une grosse colère des forains et des affrontements avec les crs.

  • Sylvain Boulouque : « Les “gilets jaunes” oscillent entre révolution nationale et révolution sociale »,propos recueillis par Marc-Olivier Bherer
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/10/sylvain-boulouque-les-gilets-jaunes-oscillent-entre-revolution-nationale-et-

    Pour l’historien Sylvain Boulouque, le mouvement des « gilets jaunes » est partagé entre des revendications sociales et #nationalistes. Cette équivoque crée un terrain d’opportunité pour les extrêmes qui cherchent à prendre le contrôle des événements.

    Lendemain de manifestation des "gilets jaunes" autour de la Place de l Etoile. Dans l’avenue des Ternes, un graffiti sur un mur "Libre social national". Julien Muguet pour « Le Monde »


    Sylvain Boulouque est historien, enseignant dans le secondaire et chargé de cours à l’université de Cergy-Pontoise. Il est spécialiste du communisme, de l’anarchisme, du syndicalisme et de l’extrême gauche. Il est l’auteur d’une note publiée par la Fondapol, La Gauche radicale : liens, lieux et luttes (2012-2017), de l’affaire de l’Humanité (Larousse, 2011).

    Quel regard portez-vous sur ce nouvel « acte » de mobilisation des « gilets jaunes » ?
    Je remarque tout d’abord le nombre important d’arrestations préventives. D’après les premières informations, il s’agit pour beaucoup de « gilets jaunes » radicalisés qui s’étaient rassemblés porte Maillot afin de remonter vers les Champs Elysées. Cet objectif correspond à ce que l’on pouvait lire sur les réseaux sociaux. Qu’est-ce que ces militants envisageaient de faire ? Je ne peux pas l’affirmer. Mais au vu de l’équipement saisi, des boules de pétanque, des billes, des objets contondants en tout genre, des choses que l’on peut voir sur les photos publiées par la police, on peut croire qu’ils voulaient en découdre.

    Le mouvement des « #gilets_jaunes » offre ainsi sans le vouloir un signe de son autonomisation. Des militants mieux formés à la confrontation avec la police n’auraient pas fait ce type d’erreur. A l’extrême gauche, comme à l’extrême droite, tout militant sait qu’il ne faut pas se présenter le jour de la manifestation avec ce genre de matériel sur soi, au risque de se faire arrêter. On prend le soin de se préparer, par exemple en cachant à l’avance le matériel qui servira à affronter la police.

    Le premier tag fait sur l’Arc de triomphe le 1er décembre, « Les gilets jaunes triompheront » était un indicateur de cette autonomisation. Ce graffiti ne faisait référence à aucune idéologie. Le rassemblement nourrit à lui seul la mobilisation.

    Vous expliquez que le mouvement se suffit pour le moment à lui-même, mais ses revendications nous permettent-elles de l’identifier à un courant politique ?

    Le manque de préparation confirme que nous sommes en présence d’un mouvement qui rassemble des gens qui sont généralement des #primo_militants. Ils vivent leur première expérience sociale et politique. C’est aussi pour cette raison qu’il est difficile d’identifier clairement les objectifs poursuivis. Deux courants parviennent toujours à coexister, l’un porte des revendications de classe, l’autre des revendications nationalistes, et souvent les choses s’entremêlent. C’est vrai parmi les personnes appréhendées le 8 décembre, mais aussi sur les ronds-points. Certains demandent que l’on rétablisse l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), ou une augmentation générale des salaires, d’autres vont s’insurger contre l’aide médicale aux étrangers ou le « pacte de Marrakech ». L’orientation que prendra le mouvement reste donc indéterminée et les extrêmes se mobilisent pour prendre le contrôle des événements.

    Nous sommes face à un gigantesque laboratoire et les « gilets jaunes » oscillent entre #révolution_nationale et #révolution_sociale, et pour le moment la première option l’emporte d’après les enquêtes d’opinion.

    Que font les extrêmes pour tenter d’influer sur le sens pris par la mobilisation ?

    L’extrême droite souhaite clairement être à l’initiative. Quand on regarde au niveau local, on s’aperçoit que des militants du RN sont à la manœuvre dans différents points de blocage. L’ultra droite fait de l’agit-prop en différents endroits et cette mobilisation se déroule aussi en ligne.

    L’ambition est la même pour l’extrême gauche. Elle cherche à politiser le mouvement en lui soufflant des revendications sociales, telle l’augmentation du smic, et en l’incitant à abandonner les postures antifiscales.
    Remarquons enfin, que de part et d’autre, les franges les plus dures participent bien entendu aux affrontements avec la police. Si à Paris, on les a moins vues le 8 décembre, car ces deux courants étaient en grande partie séparés (l’un à Saint-Lazare et l’autre aux Champs Elysées), comparativement au 1er, leur présence s’est fait sentir à Bordeaux et à Toulouse, elle explique en partie l’intensité des troubles.

    Est-il fréquent de voir les extrêmes gauche et droite engagées dans les mêmes manifestations ?

    Le mouvement des « gilets jaunes » constitue une rupture en la matière. Pour la première fois, l’ultra droite et l’ultra gauche sont côte à côte, sans être ensemble de façon concertée. Notons toutefois que certains groupes d’extrême gauche ont refusé de prendre part au mouvement, notamment pour éviter ce rapprochement. Mais l’ajout de différents courants fait que le grabuge est plus grand. Et cette alchimie dépend bien entendu de la présence de « gilets jaunes » radicalisés. Toujours le même scénario se met en place : en début de journée l’extrême droite commence les provocations, allume des feux, puis dans l’après-midi arrive la gauche radicale, qui affronte la police. Enfin débarquent les casseurs. Au milieu de tout cela se trouvent les « gilets jaunes » qui participent activement aux troubles.

    C’est à mes yeux la première fois de l’histoire de l’ultra gauche qu’elle s’affiche comme cela aux côtés de l’extrême droite, car auparavant l’antifascisme faisait barrière. Force est de constater que cette digue a sauté et cela crée des polémiques assez intenses.

    Auparavant, l’extrême gauche était structurée par son antifascisme. Maintenant c’est moins le cas. Les nouvelles générations de l’ultra gauche estiment déjà vivre sous un Etat proto fasciste. L’objectif est donc avant tout de renverser le régime. Cet élément était perceptible lors du second tour de la présidentielle lorsqu’une partie d’entre elle manifestait sous la banderole « ni patrie, ni patron, ni Le Pen, ni Macron ».

    Marc-Olivier Bherer

    #police

  • Au tribunal de Paris : de la prison en veux-tu en voilà pour les « gilets jaunes » / Mediapart

    On attendait des « casseurs », des vrais de vrais. Les juges ont découvert des ouvriers, des techniciens, des artisans, des jeunes venus à Paris, souvent pour leur première manifestation....

    #giletsjaunes #gilets_jaunes #casseurs #GJ #répression #justice #police #paris

    Au tribunal de Paris : de la prison en veux-tu en voilà pour les « gilets jaunes » 4 DÉCEMBRE 2018 PAR RACHIDA EL AZZOUZI ET FRANÇOIS BONNE

    Après les affrontements de samedi, 70 personnes ont été jugées en comparution immédiate, lundi, au tribunal de Paris. On attendait des « casseurs », des vrais de vrais. Les juges ont découvert des ouvriers, des techniciens, des artisans, des jeunes venus à Paris, souvent pour leur première manifestation et emportés par les vagues de violence. Les peines de prison – ferme ou avec sursis – sont tombées comme à Gravelotte avec des procureurs décidés à en découdre.

    On allait découvrir les « casseurs », les « pillards », les « factieux » et les « séditieux » ; tous ceux qui ont mis à sac la capitale, samedi 1er décembre, allant même jusqu’à saccager l’Arc de triomphe et offenser la République en éteignant la flamme du soldat inconnu. Les juges du tribunal correctionnel de Paris n’ont pas vu de tels individus, lundi, lors des premières audiences de comparutions immédiates, cette procédure qui permet de juger au plus vite les prévenus.

    Pas de « vrais » casseurs donc, ce lundi, mais un peuple d’ouvriers, d’artisans, de techniciens, d’intérimaires montés à Paris de toute la France pour crier leur colère. « Bah, les vrais casseurs, ils ne se font jamais pincer ! », notait un avocat, tandis qu’un magistrat assurait que des « dossiers lourds » viendraient à l’audience mercredi.

    Soixante-dix personnes ont comparu lundi lors d’une mobilisation exceptionnelle du tribunal : cinq salles d’audience. Et l’exercice devait se poursuivre ces mardi et mercredi. Le ministère de la justice a promis « une réponse pénale ferme », suivant les consignes d’Emmanuel Macron. La plupart des manifestants sont poursuivis au titre de l’article 222-14-2 du code pénal : « Participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes et de dégradations de biens. » Né et appliqué pour la première fois en 2010 sous Sarkozy pour juguler la violence dans les stades de football, l’article 222-14-2 avait été dénoncé comme le moyen légal de criminaliser les manifestations.
    Plus rares sont ceux qui se retrouvent inculpés de port d’armes, rébellion, violence contre personnes dépositaires de l’autorité publique ou destruction et dégradations de biens. Mediapart a suivi lundi ces procès dans deux salles d’audience. Voici les portraits des manifestants poursuivis et presque toujours condamnés.

    Ryad, 41 ans, artisan, venu de Toulon (Var)

    Ryad n’aura pas eu le temps de manifester et pas même celui d’enfiler son gilet jaune. À 41 ans, cet artisan du bâtiment, ancien engagé dans la marine, ayant fait la guerre du Kosovo, décrit ses fins de mois difficiles, ses « revenus aléatoires » et la micro-entreprise de son père avec qui il travaille. Oui, il voulait manifester contre « les taxes » et est monté à Paris pour le premier défilé de sa vie.

    Dans la nuit de vendredi à samedi, il dort chez un cousin à Franconville (Val-d’Oise). Le matin, les deux hommes tentent de prendre le RER, qui ne marche pas ce jour-là (« Cela arrive souvent sur cette ligne », note la présidente). Ils se rendent en voiture à Paris et se garent vers la place des Ternes, non loin de l’avenue de Wagram. Une dizaine de policiers en civil portant des gilets jaunes les interpellent à peine sortis de voiture. Fouille du coffre : dans un sac, deux masques de ski, un casque de moto, des gants, des genouillères, un plastron… et un petit marteau.

    « Le marteau a toujours traîné dans le coffre de mon ami qui transporte régulièrement des outils pour son travail. Pour le reste, j’avais apporté ma tenue de moto-cross pour me protéger. C’est la première fois que je manifeste, j’ai vu les violences à la télé. J’avais peur, sincèrement, et je voulais me protéger si je me retrouvais coincé dans des affrontements. En plus, j’attends un enfant », explique-t-il.

    Pour la procureure, aucun doute : « Monsieur est venu pour en découdre et s’était équipé pour cela. » Elle demande six mois de prison avec sursis et une peine d’interdiction de séjour à Paris. Jugement : quatre mois de prison avec sursis, un an d’interdiction de Paris. « Je me suis trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est la première et dernière fois que je manifeste », note Ryad.

    Steven, 24 ans, maçon-couvreur, venu de la Nièvre

    Steven travaille dans la petite entreprise de son père. 1 170 euros par mois, en CDD. « Une embauche, avec les taxes et tout, ça coûte cher », note-t-il, ajoutant qu’avec les crédits à la consommation et les loyers, il est en « difficulté financière ».

    Ce samedi, il est interpellé vers 20 h 45 faubourg Saint-Honoré. Non loin de là, le magasin Decathlon a été dévasté peu avant. « Des vélos, des trottinettes, du matériel traînaient partout dans la rue », raconte Steven. Et le voilà qui ramasse un casque de vélo dans le caniveau et se le met sur la tête. « Je l’ai pris pour me protéger. Ça partait de partout, des lacrymogènes, des grenades, des pavés, ça s’affrontait dans tous les sens », dit-il.

    Pourquoi n’être pas parti ? « Des batailles, il y en avait partout ! À ce point là, je n’aurais jamais pensé. J’étais coincé », répond-il. Vol caractérisé et participation à l’émeute, résume la procureure, qui demande trois mois de prison avec sursis. Jugement : trois mois de prison avec sursis.

    Jérémy, Billy, Geoffroy, Maxime et Frédéric, ouvriers et techniciens, venus de l’Essonne

    Voilà cinq copains et collègues de boulot. La plupart travaillent pour le grand groupe Safran, dans l’Essonne. Ils ont entre 27 et 35 ans, sont ouvrier-tourneur, soudeur, opérateur sur commandes numériques, cariste, inspecteur qualité. Quatre d’entre eux travaillent en 3 × 8 et les salaires tournent entre 1 300 et 2 500 euros par mois. Des loyers de 600 à 1 000 euros, des crédits pour payer la voiture, des pensions alimentaires parfois, et des parents ou des proches qu’il faut parfois aider : là encore, les fins de mois sont serrées.

    Pour eux, la manifestation n’aura pas lieu. Ce samedi matin, vers 10 h 30, ils garent leur voiture avenue des Ternes. L’un d’eux prend le soin de payer le stationnement. Est-ce le temps d’aller au parcmètre ? Des policiers leur tombent dessus. Fouille : des gants, des masques, quelques boîtes d’œufs, du liquide physiologique, des lunettes, des pétards (considérés comme « produit explosif et incendiaire »).

    « Ils avaient dit qu’on pouvait manifester sur les Champs, avec filtrage. On y allait pacifiquement. Bon, ben en fait, c’était interdit puisqu’on a été arrêtés en sortant de la voiture… », note Maxime. Peu ou prou, tous avancent les mêmes explications : il fallait se protéger vu les risques de violences. « Samedi dernier, j’avais déjà manifesté et j’ai été salement gazé, j’ai vu des personnes qui souffraient, raconte Geoffroy. J’ai acheté à Castorama une trentaine de masques légers, en tissu, pour moi et pour pouvoir les donner à d’autres manifestants si besoin. Et le liquide physiologique, c’est pareil : la semaine dernière, on m’en a donné et cela m’avait soulagé. »

    Pour Billy, ce devait être sa première manifestation (sa « première grève », dit-il). Lui aussi a un masque : « Je suis pas là pour mettre en danger ma santé. J’ai lu qu’il y avait du cyanure dans ces gaz, c’est dangereux tout de même », croit-il savoir. « Et les pétards, ce n’est pas dangereux ? », interroge la présidente. « C’est des petits pétards, comme pour le 14 Juillet, c’était pour mettre un peu d’ambiance, c’est pas des pétards genre à arracher les mains… », se défend-il. Ils ont été achetés au magasin « À la magie de Corbeil », et sont seulement « déconseillés » aux enfants de moins de 12 ans.

    « Je suis pacifiste, j’ai un boulot en or et trois gosses, vous croyez que je veux tout gâcher avec des conneries ? », insiste Frédéric. Des produits explosifs, insiste la procureure pour qui les cinq hommes voulaient en découdre, avaient le matériel pour cela et avaient choisi un endroit où les affrontements duraient déjà depuis deux heures… « Non, on manifeste là où il y a des gens, je ne vais pas aller où il n’y a personne ! », insiste Billy. Mais la procureure ne veut rien entendre qui pointe « la dangerosité manifeste des pétards » et la préparation méticuleuse. Elle demande des peines de trois mois de prison avec sursis à six mois ferme (pour ceux qui ont les pétards).

    Jugement : deux peines de quatre mois de prison avec sursis, deux peines de huit mois de prison avec sursis, une peine de trois mois de prison ferme (l’un des hommes était déjà sous le coup d’une légère condamnation avec sursis, qui est ainsi révoqué). Tous sont interdits de séjour à Paris pendant un an. L’homme condamné à la prison ferme s’écroule en larmes.

    « Si vous le condamnez, alors il faut condamner tous les manifestants »

    Florian, 37 ans, forgeron, venu des Ardennes

    Florian est un gros costaud, il travaille dans une entreprise de forge de 120 ouvriers, a trois enfants à charge, gagne 1 500 euros par mois, sa compagne est au chômage. « Quand on a des enfants, il faut se stabiliser », dit celui qui a visité l’Amérique latine et l’Afrique en sac à dos, vivant de petits boulots.

    Ce samedi, le voilà interpellé vers 17 heures, près des grilles du jardin des Tuileries. Dans son sac, des billes de peinture, un masque. Le procès-verbal d’interpellation signale qu’il a été vu jetant un morceau de bitume sur les forces de l’ordre. Il nie, assure même qu’il a rangé pavés et morceaux de goudron au fond d’une grosse poubelle et a prévenu la police, « parce que ça chauffait trop ». Florian demande à ne pas être jugé en comparution immédiate. Demande acceptée : il sera jugé en procédure normale au mois de janvier prochain. « Je serai là, dit-il au juge, mais sinon, je suis pas près de revenir à Paris ! »

    Florian, 21 ans, mécanicien, venu des Yvelines

    C’est sa première manifestation. Florian est venu avec un ami et devait rejoindre son père, ouvrier ajusteur, dans un autre endroit du cortège. Il est arrêté à 20 h 50, boulevard Malesherbes. Le P.-V. d’interpellation le décrit cagoulé, avec gants de motos, un masque, en train de jeter une barrière au milieu du boulevard, dans un groupe d’une quarantaine de casseurs.

    Le jeune homme nie énergiquement. Pas de gants de motos, mais de simples gants Nike, un masque donné par son père « qui avait été gazé la semaine dernière et était allé en acheter chez Leroy Merlin », et, non, il n’avait pas tiré sa capuche sur la tête et pas plus jeté des barrières. « Je venais pas pour mettre le bazar, je marchais avec mon ami et un groupe a couru sur le boulevard et s’est rapproché de nous, c’est tout. » Rien dans le dossier, assure son avocat : « Si vous le condamnez, alors il faut condamner tous les manifestants. » La procureure demande six mois de prison avec sursis. Jugement : relaxe.

    Alexandre, 36 ans, électricien, venu de l’Eure

    Alexandre a choisi ce samedi un des rares endroits calmes dans Paris : la place de la Bastille. Des gens ont pu manifester sans affrontements déchaînés en cet endroit. Cela ne l’empêche pas d’être interpellé vers 16 heures. La police trouve dans son sac un masque décrit comme de type NRBC. Un masque qui serait considéré comme une « arme de guerre ».

    « C’est un gilet jaune qui me l’a donné, je l’ai mis dans le sac au cas où et ne l’ai d’ailleurs jamais porté », dit Alexandre. « Mais comment voulez-vous que je sache que c’est une arme de guerre ? », insiste-t-il. La procureure demande six mois de prison ferme et un an d’interdiction de Paris. Jugement : huit mois de prison avec sursis et un an d’interdiction de séjour à Paris.

    Benoît, 34 ans, cariste, venu du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis)

    Benoît est devant le tribunal le visage éraflé, le nez cassé, un œil tuméfié. De cela, les juges ne disent mot. L’homme a été arrêté samedi à 17 h 40, rue du Havre, à l’issue d’une charge des CRS. Benoît dit s’être alors jeté par terre et mis en boule : pas suffisant pour le protéger des coups. Mais cela n’intéresse pas le tribunal qui prend seulement note d’un certificat médical de cinq jours d’interruption temporaire de travail.

    Le juge s’intéresse aux dégradations de bâtiments. Benoît le reconnaît aisément, il n’est pas à l’aise avec la parole, alors il aime bien les tags au pochoir. Ce jour-là, avec un ami, ils arpentent les cortèges et bombent sur les planches qui protègent les vitrines et quelques murs un dessin et un slogan : le visage de Macron et l’éternel « Marche ou crève ». « “Marche ou crève” et le visage du chef de l’État, voilà une menace manifeste ! », s’emporte la procureure.

    Benoît explique ne rien avoir contre les forces de l’ordre, lui-même a été militaire sous contrat jusqu’en 2006. Il assure n’avoir fait que cinq ou six tags. « Nos paroles, on les écoute pas, donc j’écris… Oui, sans doute, je recommencerai, mais sur les planches, pas sur les murs », dit-il, un peu perdu dans le box des prévenus. Pourquoi manifester ? « J’étais au RSA, maintenant je suis cariste, préparateur de commande chez Amazon. C’est des contrats à la semaine, ça fait pas lourd à la fin du mois. J’habite chez ma grand-mère, je m’occupe d’elle pour faire les courses et tout ça… », dit-il. La procureure demande six mois d’emprisonnement avec sursis et 500 euros d’amende. Jugement : six mois de prison et 500 euros d’amende, avec huit mois d’interdiction de se rendre à Paris.

    Lilian, 19 ans, sans emploi, venu du Maine-et-Loire

    C’est un jeune homme qui semble un gamin, se raconte parfois des histoires et se dit lui-même « un peu immature ». Pour sa première manifestation, Lilian a vu les choses en grand. Un casque rouge bien voyant, gants, lunettes et masque : le meilleur moyen d’être arrêté par des policiers, samedi, vers 11 h 50, avenue de Friedland, qui l’ont vu jeter un pétard. Et voilà que le jeune homme a en plus dans son sac une bombe de laque. « C’était comme un explosif de dernier recours, si mon pronostic vital était engagé, avec tout ce qu’on voit sur internet et toutes les violences… », dit-il au juge. Il n’a visiblement pas compris qu’une telle bombe de laque allumée avec un briquet l’aurait immédiatement gravement brûlé.

    Lilian a volontiers donné son téléphone aux policiers. Prévenant, il leur a même signalé un message susceptible de les intéresser. « Moi, je vais grailler du CRS », écrit-il par texto à une amie. « Grailler, ça veut dire quoi ? », interroge la présidente. « Ben oui, ça veut dire manger, j’ai écrit cela pour impressionner une copine », répond le jeune homme.

    Mais qu’est-il allé faire dans cette galère ? « J’ai pas de boulot, je suis parfois en saisonnier en pépinière, vous comprenez, j’habite à la campagne et j’ai aucun moyen de déplacement », dit Lilian, qui a arrêté sa scolarité à 16 ans et ne fait pas grand-chose de sa vie depuis. Le père est ouvrier chez un sous-traitant automobile, la mère travaille en 2 × 8 en intérim. La procureure s’emporte contre l’« immaturité » du jeune homme, sa « dangerosité et son inactivité sociale » et demande un an de prison ferme avec mandat de dépôt (ce qui signifie une incarcération immédiate). Jugement : six mois de prison ferme, six mois de prison avec sursis et un an d’interdiction de séjour à Paris.

    « Je voulais me protéger. C’est trop dangereux de manifester »

    Maxime, 27 ans, saisonnier, venu de Carcassonne (Aude)
    Ce samedi, vers 21 heures, Maxime est repéré dans le quartier de la Défense. Sur son sac à dos, un casque de skateboard. Voilà qui mérite contrôle d’identité, palpations et fouille du sac. Les policiers découvrent un gilet jaune, des protège-tibias, des lunettes de skis, un masque en papier et tout au fond du sac un cutter. Bonne pioche, direction garde à vue puis tribunal !

    « Vu les violences du week-end d’avant, je voulais me protéger. C’est trop dangereux de manifester, mais je voulais le faire pour défendre les droits gagnés par mes parents et mes grands-parents. Quant au cutter, je ne savais même pas, je l’ai oublié dans ce sac avec lequel je transporte régulièrement des outils. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse avec un cutter ? », explique-t-il.

    Maxime raconte avoir manifesté vers la porte Maillot, avoir aidé une vieille dame qui était blessée, par terre, et l’avoir conduite dans un hall d’immeuble. Oui, il a shooté dans une grenade lacrymogène pour l’éloigner. « Les CRS, c’est pas mon problème, je suis pas venu pour eux. Le week-end prochain, je manifesterai chez moi, à Carcassonne, tout se passe bien là-bas », ajoute-t-il. Et puis, il ira faire la saison d’hiver à Avoriaz comme serveur. « Je travaille dans les restaurants d’Annie Famose [ancienne championne de ski – ndlr] », dit-il fièrement. La procureure demande quatre mois de prison ferme et un an d’interdiction de séjour à Paris. Jugement : huit mois de prison avec sursis et un an d’interdiction de se rendre à Paris.

    Stéphane, 45 ans, boucher-charcutier, venu des Hautes-Alpes

    Stéphane vient « de la campagne », « d’un milieu agricole où on a toujours un couteau sur soi », « pour bricoler, couper le saucisson, le fromage » et aussi une lampe-torche. Il a 45 ans, un CDI de boucher dans un abattoir, un emprunt à rembourser, une fille qui vit avec sa mère dont il est séparé et à laquelle il verse une pension alimentaire. Samedi 1er décembre, il était « tout content » de vivre sa « première manifestation d’envergure » dans la capitale contre ce gouvernement « qui a enlevé 100 euros de retraite à nos anciens, nos parents, nos retraités ». Il avait roulé la veille depuis ses Hautes-Alpes jusqu’à Lyon avec les copains, puis pris le TGV jusqu’à Paris.

    Vu les scènes de violence regardées à la télé, la bande avait prévu « de se protéger ». Stéphane avait un casque de chantier avec visière, un masque de peinture. Arrivés de nuit à Paris, ils ont attendu que la manif commence en picolant parce qu’ils sont bons vivants et que ce voyage, ils le voulaient festif. Stéphane le concède : à une époque, il a eu un problème avec l’alcool. Mais plus maintenant. Vers 8 heures, ils se sont dirigés vers les Champs-Élysées. Mais ils n’ont jamais réussi à y accéder à cause des barrages de CRS aux alentours.

    Stéphane s’est mis en tête de convaincre les CRS « de rejoindre le peuple ». Ils ont refusé, l’ont repoussé. Et c’est là que tout s’est envenimé. « Je suis devenu con, je les ai trouvés tellement froids, j’ai foncé dans le barrage pour montrer à Macron que le peuple est plus fort que les CRS. » Stéphane en a oublié de mettre son casque de chantier pour se protéger. Il est ressorti à 8 h 50 menottes aux mains et avec un énorme cocard à l’œil droit. Le voilà maintenant dans ce box vitré du TGI de Paris à tirer sur ses poils de barbe après des heures en garde à vue et deux nuits à Fresnes. Lui qui a un casier vierge doit justifier pourquoi on a trouvé sur lui un Opinel et une lampe-torche alors qu’il faisait plein jour.

    Il veut parler de politique, de cette France oubliée qui travaille dur, le président l’arrête : « Ici, ce n’est pas une tribune politique. » Stéphane baisse la tête, penaud. Il dit qu’il est « au bord du suicide », s’excuse « d’avoir été con ». La procureure requiert six mois de prison ferme avec mandat de dépôt.

    Stéphane écope de quatre mois de prison ferme. « Nous ne prononçons pas de mandat de dépôt. Vous serez convoqué par le juge des applications des peines de Gap et vous verrez ensemble comment aménager la peine », lui dit le président. Mais Stéphane ne l’écoute déjà plus, sidéré, ne retenant plus que le mot « prison ».

    Jérôme, 26 ans, intérimaire, venu de la Nièvre

    Jérôme a 26 ans. Intérimaire, sans contrat pour le moment, il vit dans la Nièvre chez sa mère. Il a été interpellé samedi 1er décembre avec un masque de ski, un casque de vélo, cinq fioles de sérum physiologique et un lance-pierres. Peu loquace, il assure que c’était « pour se protéger, se défendre des grenades lacrymogènes ». « Mais pourquoi une fronde ? », relance le président. « Au cas où je me prends une grenade lacrymo, répond Jérôme, je n’étais pas là pour casser. »

    Il survit avec 200 euros de RSA mais on n’en saura guère plus sur sa vie. Comme dans plusieurs dossiers, l’enquête sociale rapide, dispositif clé de la chaîne pénale qui éclaire le parcours du prévenu, fait défaut. « Il y a trop d’enquêtes en cours en un laps de temps pour en faire une sur tous », s’excuse le président. La procureure demande 210 jours amende à 5 euros, soit 1 050 euros. C’est 5,25 fois le demi-RSA de Jérôme. Jérôme écope trois mois de prison avec sursis.

    Mickael, 30 ans, chômeur, SDF, venu de Chambéry (Savoie)

    Mickael ne comprend pas ce qui lui arrive. Il accueille sa peine sans réaction quand son avocate est abasourdie : six mois de prison dont la moitié ferme avec maintien en détention et l’autre assortie d’un sursis et d’une mise à l’épreuve pendant deux ans avec obligation de fixer son domicile dans un lieu déterminé et de rechercher un travail. C’est un peu moins lourd que les huit mois ferme requis par le parquet.

    Mickael, 30 ans, fils de bourgeois passé baba sans domicile fixe et sans travail, « créchant dans les gares ou les forêts », a été arrêté jeudi 29 novembre au soir à la gare de Lyon. Repéré par son sweat à capuche noire marquée ACAB, « All cops are bastards » (« Tous les flics sont des… »), il arrivait de Chambéry. Dans son sac à dos : un plastron, un casque, une cagoule et un lance-pierres professionnel avec 87 balles en plomb de 1,5 centimètre de diamètre. L’attirail parfait du « black bloc » de l’ultra-gauche. Sauf qu’il n’en est pas un, assure son avocate.

    La preuve : l’exploitation de son téléphone et les messages via Messenger sur la page Facebook du black bloc qui démontre son grand amateurisme. « On se retrouve où les gars pour la manif ? », demande le jeune homme, qui a gardé quelques dreadlocks au sommet de son crâne rasé. « Très cher, nous ne fonctionnons pas comme cela et nous ne communiquons jamais sur les réseaux sociaux », lui répond l’administrateur de la page. « Vous estimez qu’il serait allé à la manifestation. Mais rien ne le prouve dans le dossier ! », plaide son avocate. En vain.

    « Je me suis laissé emporter par mes émotions »

    Étienne, 27 ans, technicien, venu de Lyon (Rhône)
    « Je suis désolé. Je vous demande la clémence. Je me suis laissé emporter par mes émotions. Mon travail est très important. Je suis prêt à faire des travaux d’intérêt général. Vous ne me reverrez jamais plus dans une manifestation. » Étienne implore le tribunal de ne pas le condamner. Sans succès. Le ciel lui tombe sur la tête : six mois de prison ferme, trois mois de plus que les réquisitions du parquet. Maigre consolation : le mandat de dépôt, requis par la procureure, n’est pas retenu, Étienne va être relâché, sa peine aménagée dans la mesure du possible.

    Et s’il perdait son CDI à 27 ans « à cause de tout ça » ? Technicien pour une société privée, il travaille sur le chantier de l’automatisation du métro lyonnais pour 1 500 euros par mois. Sa mère, retraitée, pleure depuis le début de l’audience, discrètement au premier rang, et s’écroule : « Que se serait-il passé s’il avait cassé la vitrine d’un magasin ? Il aurait pris un an ? » Quelques minutes plus tôt, son avocate tonnait : « Où sont les casseurs des Champs-Élysées, de Dior, Chanel, Zadig & Voltaire, de tous ces grands magasins pillés ? »

    Étienne a été interpellé samedi 1er décembre au matin après la découverte de fumigènes et de pétards dans son sac. « Je les ai achetés sur internet pour me défendre après avoir subi des gazages abusifs le week-end dernier, répond Étienne. Avec ma mère, nous manifestions pacifiquement près de l’Arc de triomphe quand nous avons été gazés par un cordon de CRS qui n’a fait aucune différence entre les casseurs et les familles. C’était très violent. »

    Un grand-père parisien, venu assister à l’audience « par solidarité avec les gilets jaunes », glisse ce qui lui apparaît une évidence : « C’est parce qu’il est le seul Noir qu’ils le condamnent à autant de prison pour des pétards même pas utilisés. »

    Bruno, 31 ans, chauffeur de poids lourds, venu de Seine-et-Marne

    Bruno ne veut pas être jugé aujourd’hui. Il demande un renvoi. C’est son premier tribunal comme ses premières nuits en prison et il a le vertige. Il jure qu’on ne le reverra plus jamais dans une manif, veut retrouver sa vie de bon père trentenaire dans le petit bourg de Seine-et-Marne où il vit avec sa femme et leur fille dans le pavillon hérité de ses parents qui lui coûte des charges et des taxes. On lui reproche d’avoir voulu manifester avec des lunettes de protection, un masque à gaz et un couteau.

    Chauffeur poids lourds en CDI, il gagne entre 1 500 et 2 000 euros selon les mois. La procureure requiert un contrôle judiciaire en attendant sa comparution avec cependant une interdiction : celle de paraître à Paris. Bruno panique. Et s’il a des livraisons à faire dans la capitale intra-muros ? Le tribunal tranche. Il a interdiction de venir à Paris, seulement les week-ends du samedi minuit au lundi minuit.

    Maxime, 33 ans, chauffeur-routier, venu de la Marne

    Maxime aussi veut un délai pour préparer sa défense. Il vient de la Marne où il loue une petite maison mais sa terre natale, c’est la Creuse. Il a deux enfants et une amende au casier parce qu’un jour, il a admonesté deux jeunes qui avaient cassé le pare-brise de la voiture de sa femme. Chauffeur-routier, il est responsable d’équipe, soit trois camions, gagne 4 000 euros net par mois et passera en CDI à la fin de l’année.

    Samedi, il devait vivre sa « première manif » mais il a été contrôlé avec, dans le sac, des lunettes de natation, des protège-tibias, des gants coqués, un masque d’aide respiratoire et des pierres. Il dit que tout cela c’était « pour se protéger » et qu’il n’allait bien « évidemment pas jeter des pierres contre les forces de l’ordre ». Il est placé sous contrôle judiciaire jusqu’à sa comparution en janvier, avec interdiction de venir sur Paris.

    Thomas, 20 ans, intérimaire, venu de l’Eure

    Ce samedi à 20 h 45, Thomas est interpellé rue du Faubourg-Saint-Honoré. Dans sa poche, six paires de lunettes de grandes marques pour une valeur d’environ 1 300 euros. Un magasin d’optique a été pillé. Mais la police note sur son P.-V. d’interpellation que le jeune homme n’a pas participé à la casse ; il s’est servi après coup. « Je suis rentré dans le magasin tout cassé. J’ai pris des lunettes. Je sais pas, j’ai pas réfléchi, j’étais pris avec les autres », dit-il.

    Thomas était venu manifester avec sa copine et deux amis. Dans les tourbillons de violence qui ont emporté le quartier Concorde-Rivoli, il les a perdus, s’est retrouvé coincé entre deux groupes de CRS, explique-t-il. Son sweat-shirt était taché du sang d’un autre manifestant, « les grenades tombaient de partout, j’allais pas me rapprocher seul des CRS et il n’y avait pas de fuite possible ». Thomas a donc suivi les casseurs et est entré dans le magasin.

    Vendeur empilant les CDD dans un magasin de décoration et aujourd’hui à Intermarché, Thomas vit chez ses parents et a été condamné il y a quelques mois pour avoir revendu de la cocaïne et du cannabis. « Ça finançait ma consommation personnelle, mais j’ai tout arrêté depuis, seul et sans médicament », dit-il. La procureure demande quatre mois de prison ferme et deux mois supplémentaires au titre de la révocation du sursis de la peine précédente. Le jugement va au-delà des réquisitions : dix mois de prison ferme.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/041218/au-tribunal-de-paris-de-la-prison-en-veux-tu-en-voila-pour-les-gilets-jaun

  • 65 Les coiffes Normandes | Chapellerie | Le Petit Manchot | histoire patrimoine personnage
    https://www.le-petit-manchot.fr/65-les-coiffes-normandes/revue/articles/859

    Le véritable point caractéristique de la toilette normande, c’était cependant le Bonnet cauchois, la grande coiffe de mousseline qu’on rencontre, du reste, partout. Du Pays de Caux à l’Avranchin, du Roumois au Cotentin, c’était toujours la même disposition en hauteur, qui ajoutait encore à la stature de la femme normande, qui a toujours été de belle taille, tant qu’elle a vécu aux champs.

    Michelet, qui a souvent parcouru la Normandie, n’a eu garde d’oublier cette belle allure des Normandes, grandies encore par leur bonnet.

    Le bonnet triomphal des femmes de Caux, a-t-il dit, qui annonce si dignement les filles du Conquérant de l’Angleterre, s’évase vers Caen, s’aplatit à Villedieu. A Saint-Malo, il se divise et figure au vent, tantôt les ailes d’un moulin, tantôt les voiles d’un vaisseau.

    Qu’était-ce au fond que cette coiffure de toile, majestueuse, riche et variée ? Qu’était-ce, sinon un souvenir du hennin du moyen âge, qui, lui-même, d’après Maillot dans ses Recherches sur le costume, s’était inspiré des hauts bonnets coniques des femmes de la Syrie et de la Phénicie antique ? Et, ainsi à travers les âges, le Bonnet du pays de Caux va rejoindre la tiare de Salammbô !... Moins fastueux que les hennins d’Isabeau de Bavière, moins hauts et arrogants que les Cornes merveilleuses que les fougueux prédicateurs du Moyen Age, entre autres Pierre de Clémangis, maudissaient comme les « cornes du diable », les bonnets normands, avaient gardé les grandes lignes des hennins d’autrefois, tempérées et modérées toutefois par la sagesse du terroir et parés d’une grâce plus légère.

    Le véritable type de cette coiffe normande, c’était surtout le Bonnet du pays de Caux. Mme Amable Testu, qui fut une des agréables poétesses du romantisme, le décrivait ainsi :

    « Les cheveux relevés avec soin, sont couverts d’une petite toque en drap d’or ou d’argent,sur laquelle s’attachait un grand voile de mousseline, dont les barbes descendaient jusqu’à la ceinture, bordées de dentelles de Valenciennes ou d’Angleterre. »

    Le fait est vrai, car il y avait certaines coiffures de noces ou de fêtes des riches fermières, valant jusqu’à 1.000 ou 1.500 francs, selon les dentelles qui les ornaient. Et dans le pays de Caux, tels de ces bonnets splendides, arboraient jusqu’à neuf aunes de dentelles !

  • Annaba : 3000 femmes vont nager en Maillot de bain pour dénoncer l’obscurantisme ! | Algeria News 24
    http://www.algerianews24.com/annaba-3000-femmes-vont-nager-en-maillot-de-bain-pour-denoncer-lobscu

    Après avoir engagé une véritable chasse contre les femmes non voilées pendant le mois de ramadan, visiblement le nouvel hobby pour certains jeunes est de traquer et d’agresser les femmes en maillot de bain sur les plages algériennes.

    Ainsi, plusieurs campagnes sur les réseaux sociaux appelant vertement à s’en prendre aux femmes qui oseraient se baigner en maillot de bain ou en bikini ont été lancées. Un harcèlement insupportable qui met en danger la vie de milliers de femmes devant le mutisme total des autorités !

    Cependant, les femmes Annabies ne l’entendent pas de cette oreille, et ne comptent pas rester les bras croisés devant de tels agissements. Il semblerait qu’une action citoyenne est entrain de s’organiser dans ce sens.

    En effet, un groupe de filles qui compte plus de 3000 membres actuellement, envisagerait de se rassembler pour une baignade géante en maillot de bain, Bikini et Burkini confondus, une belle manière pour lutter contre ce fléau obscurantiste. Soutien total à ces courageuses femmes !

    EDIT = L’info est un faux voire ici pour plus de détails : https://seenthis.net/messages/620955

    #domination_masculine #harcelement #misogynie #sexisme

  • Les usagers des « #cars_Macron » ne sont pas tous à même enseigne
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/08/18/les-usagers-des-cars-macron-ne-sont-pas-tous-a-meme-enseigne_4984230_3234.ht

    Les malheurs de #Flixbus ne font pas pleurer tout le monde.

    « L’opérateur allemand veut refaire le coup de Ryanair, en faisant payer par les collectivités locales son modèle low cost, décrypte un spécialiste des infrastructures routières et ferroviaires. Pourquoi la Mairie de Paris le financerait-elle ? Flixbus a le droit d’utiliser les gares routières existantes, mais pour ça, il doit payer. »

    La loi a en effet confié à l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières [#arefer] la mission de garantir à tous les transporteurs un accès équitable aux gares routières. Flixbus pourrait donc emprunter la gare des Ouibus ou la vaste et confortable gare routière située à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), d’où partent les autocars d’Isilines, filiale de Transdev, le troisième opérateur des « cars Macron ».

    A la mairie de Paris, l’activisme de Flixbus agace. « Les municipalités ne peuvent pas courir après ces compagnies qui lancent des centaines de lignes ultradéficitaires pour occuper le terrain, explique une porte-parole de la municipalité. Nous n’allons pas engager de travaux porte Maillot, pour la bonne raison que le parking va fermer dans les prochains mois. » Une vaste opération architecturale doit y être menée dans le cadre du programme « Réinventer Paris », avec, à la clé, un vaste bâtiment bâti au-dessus du périphérique… et une gare routière digne de ce nom.

  • A Madrid, une journée sans maillot de bain
    http://www.ouest-france.fr/europe/espagne/madrid-une-journee-sans-maillot-de-bain-4352674

    Faites tomber les maillots ! Le 24 juillet prochain sera la Journée sans Maillot de Bain à Madrid selon le journal espagnol El País. C’est dans un communiqué que la maire de Madrid, Manuela Carmena, a autorisé les piscines volontaires à se joindre à l’initiative. L’évènement n’interdira néanmoins pas les bikinis, shorts et maillots en tout genre pour ceux qui le souhaitent.

  • Mafia du C02 : le suspect français qui menace Netanyahou
    https://www.mediapart.fr/journal/international/060616/mafia-du-c02-le-suspect-francais-qui-menace-netanyahou

    Arnaud Mimran avec #Benjamin_Netanyahou, l’actuel premier ministre israélien, en août 2003 à Monaco. © Mediapart L’affaire Mimran, du nom de l’un des principaux cerveaux présumés du “casse du siècle”, est désormais officiellement une affaire Netanyahou. Le procureur général d’Israël a ordonné des vérifications sur les liens financiers unissant le millionnaire français et l’actuel premier ministre israélien.

    #International #France #Arnaud_Mimran #CO2 #Corruption #Quotas_carbone

    • La justice israélienne paraissait dans un premier temps vouloir se désintéresser de ce dossier potentiellement dévastateur pour le chef du gouvernement, déjà très affaibli politiquement dans son pays. Mais face aux révélations successives de Mediapart et du quotidien Haaretz, puis aux aveux d’Arnaud Mimran lui-même lors du procès du CO2, selon lesquels il aurait versé jusqu’à un million d’euros à Netanyahou, le procureur général Avichai Mandelblit a finalement réclamé un examen judiciaire et policier des allégations pour voir s’il y a lieu d’ouvrir une enquête criminelle.

      Un ami encombrant

      Il faut dire qu’il y a de quoi être gêné aux entournures dans le camp du chef du gouvernement israélien. En plus d’être l’un des principaux suspects dans l’affaire du CO2, Arnaud Mimran – qui a déjà été condamné par le passé pour fraude fiscale et impliqué dans un dossier de délit d’initiés aux États-Unis – est également mis en examen depuis un an pour « enlèvement et séquestration », « extorsion en bande organisée », « association de malfaiteurs » et « blanchiment ». Il est soupçonné d’avoir organisé en janvier 2015 le kidnapping d’un financier suisse et, dans le même temps, d’ avoir simulé le sien dans le but de soutirer à la victime 2,2 millions de dollars, retrouvés sur des comptes à l’étranger.

      Mais ce n’est pas tout. Un rapport de police rédigé le 3 février 2015 brossait un portrait encore plus accablant du personnage : « Arnaud Mimran est très défavorablement connu des services de police et de la justice pour son rôle dans des escroqueries de grande envergue dites à la “taxe carbone” mais aussi dans deux affaires d’assassinats commis ces dernières années dans son environnement. » L’auteur du rapport faisait ici référence aux disparitions violentes de son ancien associé dans le CO2, Samy Souied, abattu Porte Maillot en 2010, et de son beau-père le milliardaire Claude Dray, tué par balles dans sa villa de Neuilly en 2011. Aucune mise en examen n’a à ce jour été prononcée dans ces deux dossiers.

      http://seenthis.net/messages/491039

    • Israël : Netanyahu admet avoir reçu de l’argent d’un Français poursuivi
      Jérusalem (AFP) 06.06.2016
      http://www.courrierinternational.com/depeche/israel-netanyahu-admet-avoir-recu-de-largent-dun-francais-pou

      Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a reconnu lundi dans un communiqué avoir touché de l’argent d’un Français jugé à Paris dans une vaste affaire d’escroquerie à la taxe carbone, tout en se défendant d’avoir enfreint la loi.

      La justice israélienne a indiqué de son côté avoir commencé à s’intéresser au dossier et « examiner » la question.

      L’affaire concerne des dons qu’Arnaud Mimran aurait faits à M. Netanyahu à une époque où il n’était pas Premier ministre.

      M. Mimran est un des principaux prévenus dans un procès qui s’est tenu en mai à Paris pour escroquerie à la taxe carbone. La fraude, chiffrée à 283 millions d’euros, consistait à acheter des quotas d’émission de CO2 hors taxe dans un pays étranger, avant de les revendre en France à un prix incluant la TVA, puis d’investir les fonds dans une nouvelle opération. La TVA, elle, n’était jamais reversée à l’Etat.

    • French Tycoon Mimran Takes Back Claim He Gave Massive Donation to Netanyahu
      Businessman and suspected fraudster, who initially said he gave prime minister a million euros to finance a political campaign, tells Channel 2 that ’everything Bibi is saying is true.’
      Haaretz Jun 07, 2016 8:24 PM
      http://www.haaretz.com/israel-news/1.723690

      French businessman Arnaud Mimran has changed his story for a second time, retracting his claims that he gave Prime Minister Benjamin Netanyahu 170,000 euros, Channel 2 reported on Tuesday evening.

      Mimran, who is currently standing trial in France on charges of defrauding the state of hundreds of millions of dollars, said during his court testimony that he had given Netanyahu a million euros. Later, he changed his version, telling Channel 10 that the sum was 170,000 euros, transferred to Netanyahu’s personal bank account.

      Though he insisted that he had records of the bank transfer, on Tuesday he said that he may have been wrong, and that the sum was in fact only $40,000, as Netanyahu claimed.

      “Everything that Bibi is saying is true,” he told Channel 2, adding that he may have gotten the sum wrong after 10 years. “In any case, Bibi didn’t do anything illegal.” Mimran added that the sum of money he gave Netanyahu, together with the cost of vacations that he invited Netanyahu to in Monaco and the French Alps amounted to a million francs, which is about 150,000 euros.

      Netanyahu originally denied having received any money from Mimran, a close friend. But he later said the French businessman had contributed $40,000 to a public-benefit corporation which Netanyahu set up to finance his public diplomacy work on Israel’s behalf during his time-out from politics.

      In Moscow, Netanyahu responded to earlier reports at a joint press conference with Russian President Vladimir Putin, and called the affair “systematic political persecution.”

      “The mountain has given birth to a mouse. The balloon has been deflated,” he said, referring to the Hebrew equivalent of making a mountain out of a molehill. Netanyahu said that despite reports that he received a million euro campaign donation in 2009, the money he received from Mimran was a legal donation for a public diplomacy foundation in 2001, when he was a private citizen.

      Netanyahu’s attorney, David Shimron, said that “as the person who ran Mr. Netanyahu’s foundation for public activity when he was a private citizen, I can state in the clearest possible manner that the exact sum given by Mr. Arnaud Mimran was $40,000.” Mimran, in an earlier interview with Channel 10 television, said he had transferred 170,000 euros to Netanyahu’s personal bank account.

      According to Shimron, the $40,000 donation was made by interbank wire transfer directly to the foundation’s bank account on August 24, 2001. He denied that Mimran had given any additional money to the foundation, adding that “no money at all was transferred to Netanyahu’s personal account, nor was any amount given to Mr. Netanyahu’s election campaign.”

      But careful scrutiny of Netanyahu’s activity in the early 2000s reveals a different picture than that painted by the prime minister’s aides, who claim that Netanyahu had abandoned all political activity and used the foundation’s money only for public diplomacy. According to data obtained by Haaretz, the foundation financed political polls for Netanyahu, and not merely efforts to explain Israel’s policies overseas.

  • Dans #paris, des milliers de militants du #Climat pas d’accord avec l’accord
    https://www.mediapart.fr/portfolios/dans-paris-des-milliers-de-militants-du-climat-pas-daccord-avec-laccord

    Alors que les 195 pays réunis au Bourget mettaient la dernière main à l’accord de la #Cop_21, adopté samedi dans la soirée, entre 15 et 20 000 personnes se sont retrouvées à Paris dans deux rassemblements successifs. Le premier, avenue de la Grande Armée entre l’Arc de Trimphe et la porte Maillot, a consisté à faire valoir les « #Lignes_rouges » des citoyens sur le climat ; le second, sur le Champ de Mars, a offert concert et prises de parole.

    #manifestations

  • COP 21. Journée d action : D12-lignes rouges
    http://endehors.net/news/cop-21-journee-d-action-d12-lignes-rouges

    Lu sur AntiCOP 21 : "Le déroulement de la journée d action du samedi 12 décembre (reprise du communiqué de 350.org) Notre plan : Le 12 décembre à 11h45, nous nous rassemblerons sur le trottoir le long de l Avenue de la Grande Armée entre l Arc de Triomphe et Porte Maillot. (NB : merci de ne pas vous (...) — Actualité

  • La #Chine se met à l’ #art de #vivre à la #française

    Lors du salon Planète PME qui se tenait au Palais des Congrès - Porte Maillot mardi, la France et la Chine ont peaufiné leur projet de parc « Art de vivre à la française » qui doit voir le jour l’an prochain à côté de #Shanghai.

    En espérant que ce ne sera pas un centre commercial « kitch » des poncifs sur la culture française. Il faudra visiter #Suzhou pour le savoir.

    http://lci.tf1.fr/economie/entreprise/la-chine-se-met-a-l-art-de-vivre-a-la-francaise-8034039.html

    Revue de Presse Hebdomadaire sur la Chine du 17/06/2013