city:mano

  • Ma chère Mélinée
    https://nantes.indymedia.org/articles/44848

    Le 21 février 1944, Missak Manouchian et vingt-et-un membres de son groupe de Résistance, le FTP-MOI (Francs-Tireurs Partisans, Main d’Oeuvre Immigrée), étaient arrêtés et fusillés sur le Mont-Valérien. Olga Bancic, arrêtée elle aussi, était décapitée quelques mois plus tard. En hommage à Manouchian, à son groupe et à tou-te-s les résistant-e-s, d’hier et d’aujourd’hui, nous publions aujourd’hui la lettre d’adieux qu’il rédigea, le jour de son exécution, à sa femme Mélinée.

    #Répression #Resistances #antifascisme #Répression,Resistances,antifascisme

  • #la #roche-sur-yon : succès des manifs régionales dans l’Ouest
    https://nantes.indymedia.org/articles/44526

    Dans plusieurs régions de France, le mouvement des #gilets_jaunes a pris une forme orginale : chaque semaine, une ville, moyenne ou grande, acueille la manifestation du samedi. On a ainsi vu, dans le sud-est, 1500 personnes manifester à Forcalquier, sous-préfecture des Alpes-de-Haute-Provence (5000 habitants) et tenter d’approcher la maison de Christophe Castaner. La semaine suivante, plusieurs millers de personnes se sont rendues à Manosque (04) : à chaque fois, le déplacement régional est un événement historique pour la ville en question. En terme de nombre de manifestants mais surtout en en terme de rapport de force : pour la première fois dans ces villes plutôt calmes, des affrontements ont lieu avec la police et personne ne peut ignorer la force du conflit qui se joue. Dans (...)

    #gilets_jaunes

  • Après dix semaines de mobilisation, comment la police analyse le mouvement des « gilets jaunes »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/01/26/apres-dix-semaines-de-mobilisation-comment-la-police-analyse-le-mouvement-de

    Semaine après semaine, ils ont été au contact des « gilets jaunes », ils ont coordonné le maintien de l’ordre ou ils ont bénéficié des remontées d’information des services de renseignement : alors que l’acte XI de la protestation doit avoir lieu samedi 26 janvier, Le Monde a interrogé des policiers, des gendarmes, des préfets pour comprendre les tendances de fond qui structurent depuis novembre 2018 ce mouvement inédit.

    Au-delà des analyses sociologiques et des chiffres de la mobilisation – imprécis et épars par nature –, nous avons cherché à identifier les grands pôles géographiques du mouvement et les différentes logiques de rassemblement à l’œuvre sur le territoire. Nous avons croisé le regard de gardiens de la paix proches du terrain, d’officiers issus de la hiérarchie intermédiaire, ou de fonctionnaires aux plus hautes responsabilités. Seules les sources syndicales ont toutefois pu être citées nommément, devoir de réserve oblige.

    Deux mouvements parallèles : un la semaine, un le week-end

    De l’avis unanime de nombreuses sources, deux mobilisations parallèles coexistent un peu partout en France, depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », le 17 novembre 2018 : la première, la semaine, sur les ronds-points, avec des revendications très sociales ; la seconde, chaque samedi, lors des manifestations, avec des mots d’ordre beaucoup plus antisystème.

    Néanmoins, la mobilisation en semaine, sur les ronds-points, symbole politique initial du mouvement, a fortement évolué ces dernières semaines. « La bascule a été constatée après les fêtes de Noël », précise un fonctionnaire. Les annonces du chef de l’Etat le 10 décembre sur le pouvoir d’achat ont satisfait une partie du mouvement. Les manifestants ont aussi, en parallèle, été progressivement évacués par les forces de l’ordre en raison du caractère illégal de leur occupation. La mobilisation s’est donc reportée sur les rassemblements du week-end, dans les villes.

    Un certain nombre de « gilets jaunes » ont par ailleurs quitté les ronds-points, mais sont allés occuper des terrains de collectivités locales ou de particuliers ayant décidé de les soutenir. Ces « points de fixation », comme les appellent désormais policiers et gendarmes, sont très éparpillés. Ils réunissent un petit nombre de personnes et demeurent essentiellement le fait d’individus en recherche de lien social, parmi lesquels de nombreux retraités, affirme un haut gradé.

    A Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), par exemple, vingt à trente « gilets jaunes » qui étaient les plus engagés se sont installés sur un terrain privé, à une centaine de mètres d’un rond-point d’accès à l’autoroute A51, qu’ils avaient occupé presque sans discontinuer du 17 novembre au 7 janvier, selon Guillaume Ryckewaert, secrétaire national du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI). Des ronds-points ou des sorties d’autoroute sont encore occupés régulièrement dans le reste du département et il y a parfois des opérations « péage gratuit », à Peyruis et à Sisteron, avec dix ou vingt manifestants.

    Une protestation rurale qui s’est étendue aux villes petites et moyennes

    A l’origine, le mouvement des « gilets jaunes » part du monde rural. Faute de transports publics, la contestation de la hausse des taxes sur les carburants envisagée à l’automne par le gouvernement y a en effet trouvé un écho particulièrement fort. Mais, au fil des semaines, dans de nombreux départements, les forces de l’ordre ont constaté un report progressif de la mobilisation sur les petites et moyennes villes, avec une extension du conflit à des personnes issues du tissu périurbain.

    « De façon générale, la mobilisation parisienne a servi de prise de conscience, puis il y a eu un report sur la province », confirme un haut responsable de la sécurité intérieure.

    Dans l’Est, par exemple, les grandes villes, comme Besançon, Strasbourg, Metz, ou Reims, sont restées plutôt à l’écart de la crise des « gilets jaunes ». Des tensions sont bien progressivement apparues à Mulhouse. Mais elles sont restées très inférieures à ce qu’ont connu de plus petites villes comme Bar-le-Duc, Dole, Forbach et Thionville, dont certaines sont très paupérisées et marquées au fer rouge par la désindustrialisation. Charleville-Mézières en particulier, a été confrontée à plusieurs épisodes de violences urbaines. Cette montée des tensions tiendrait notamment aux effectifs de police et de gendarmerie. A l’exception de la Moselle, les départements de la région sont moins bien dotés pour faire face à des événements impromptus.

    Dans ce paysage, Nancy, qui est un grand pôle urbain, fait figure d’exception. Les violences ont débuté dès le 17 novembre 2018 et ont eu lieu ensuite chaque week-end. Le 22 décembre 2018, quelque 2 000 manifestants se sont rassemblés, et des fusées de clous et de billes ont été jetées sur les forces de l’ordre. Cette exception nancéienne pourrait s’expliquer par la position centrale de l’agglomération : une ville entourée de territoires plus enclavés, comme la Meuse ou les Vosges, d’où sont venus une partie des manifestants. Cette « régionalisation » du mouvement façon vases communicants a surtout été constatée dans l’Est à partir du 5 janvier.

    Beaucoup de régions ont aussi observé un afflux de manifestants qui avaient initialement pris l’habitude de venir à Paris. Des personnes motivées à l’idée d’agir désormais plus localement, ou contraintes financièrement. Ainsi les autorités ont constaté des niveaux de mobilisation baissant par endroits, tandis que d’autres villes ont pris le relais, comme Nantes ou Rennes, entrées dans le mouvement plus tardivement.

    Toulouse et Bordeaux : deux exceptions épicentres des violences

    Si, en région, les petites et moyennes villes concentrent désormais la mobilisation et les dérapages, deux métropoles échappent aujourd’hui à cette règle : Toulouse et Bordeaux. Les forces de l’ordre sont certes habituées à la « tradition contestataire » d’extrême gauche de la première. Toulouse attire, qui plus est, tous les manifestants des villes lui étant périphériques ainsi qu’un certain nombre de jeunes issus des quartiers sensibles comme le Mirail. Mais le niveau de violence qui se cristallise inquiète désormais au plus haut niveau. Chaque samedi, la mobilisation toulousaine se scinde généralement en deux, avec d’un côté l’action des « gilets jaunes » « classiques », et en deuxième rideau, un « sur-appel à manifester » de l’extrême gauche, qui se prolonge parfois très tard dans la nuit.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Gilets jaunes » : « Un terreau contestataire » fait de Toulouse une « capitale de la colère jaune »

    A Bordeaux, davantage connue pour son flegme bourgeois que pour ses éruptions de fureur, la récurrence des dégradations a davantage surpris les autorités. Le scénario se répète inlassablement chaque semaine depuis le 1er décembre. Le nombre de « gilets jaunes » ne faiblit pas et « pourrait continuer d’augmenter », anticipe même un haut gradé : ils étaient encore 4 000 pour l’acte X, samedi 19 janvier.

    Parmi les casseurs récurrents identifiés par la police, les plus actifs sont les groupes d’extrême gauche, antifascistes et black blocs. Les interpellations montrent que Bordeaux agit comme un aimant pour tout le Sud-Ouest. La plupart des manifestants ne sont pas bordelais et viennent plutôt des départements alentour : des Landes, de Dordogne, de Charente-Maritime, et même des Pyrénées-Atlantiques, à deux ou trois heures de voiture.

    « Chaque fois, c’est pareil, raconte un policier spécialisé dans le maintien de l’ordre en Gironde. Ils se regroupent, ils défilent, en passant par les quartiers les plus favorisés, et vers 17 heures, à la tombée de la nuit, les plus violents arrivent place Pey-Berland, où se situe la mairie. Ils font face aux forces de l’ordre et se mettent à tout dégrader. Ils s’attaquent à ce que représente la ville : un centre riche, entièrement rénové et un maire, Alain Juppé, qui a soutenu Macron. »

    Bordeaux, symbole parfait d’un affrontement de classes qui sous-tendrait le mouvement des « gilets jaunes » ? « L’exclusion, ces dernières années, des petites et moyennes classes sociales a contribué à un sentiment antibourgeois qui se caractérise de temps à autre par des réflexions faites aux habitants aisés du centre de l’agglomération », note un officier de police, pointant les loyers devenus inaccessibles pour les salaires moyens, notamment sous l’effet de l’arrivée, à l’été 2017, de la ligne à grande vitesse, qui place désormais la ville à seulement deux heures en train de Paris.

    Le Sud plus agité que le Nord

    Même si certains militants « gilets jaunes » s’y essayent, difficile d’établir une cartographie très précise du mouvement, aux yeux de nombreuses sources policières. Seule chose évidente : de façon globale, la mobilisation apparaît nettement plus forte dans le sud de la France qu’au nord. Ainsi serait en train de se former une sorte d’arc méditerranéen très virulent, allant des « contreforts pyrénéens à la vallée du Rhône », en passant par Tarbes, Perpignan, Narbonne, Montpellier, Nîmes et Avignon, résume Christophe Rouget, secrétaire général adjoint du SCSI.

    Une mobilisation parfois violente, qui peut passer inaperçue dans les médias, regrettent certains fonctionnaires. Comme à Nîmes, le 12 janvier, où se sont rassemblés tous les « gilets jaunes » d’Occitanie, soit plus de 1 250 manifestants dont 250 motards. Beaucoup de dégâts matériels ont été à déplorer, notamment sur des banques. C’est dans la région qu’a aussi eu lieu, dans la nuit du 18 au 19 décembre 2018, le spectaculaire incendie de la barrière de péage d’Agde-Bessan (Hérault) sur l’A9. Depuis, plus de 45 personnes ont été interpellées, 18 ont été mises en examen et 12 placées en détention provisoire.

    A l’inverse, le nord de la France, et plus précisément la région des Hauts-de-France, qui cumule sur le papier tous les indicateurs socio-économiques de précarité, apparaît plus en retrait du mouvement. Même si la mobilisation n’y est pas absente – des rassemblements ont lieu régulièrement à Calais (Pas-de-Calais), Laon ou Soissons (Aisne) – « le Nord bouge moins que ce que l’on pouvait imaginer, il y a une forme de “paradoxe” du Nord », confirme David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN). « A Amiens, il y a eu deux ou trois manifestations dures, mais depuis, c’est le retour à la normale. »

    Le calme de Roubaix apparaît aussi comme une curiosité à de nombreux observateurs. Ils n’étaient qu’une quinzaine de « gilets jaunes », le 1er décembre, pour leur premier rassemblement… Deux hypothèses pourraient expliquer ce constat, aux yeux d’un cadre des services de renseignement. D’abord le fait que le département du Nord soit globalement assez urbain. Seconde explication possible selon lui : la précarité y est telle que les aides sociales peuvent jouer un rôle d’amortisseur. Le mouvement des « gilets jaunes » demeure majoritairement le fait d’actifs issus de la classe moyenne inférieure.

    Une mobilisation qui demeure très « sporadique »

    S’il donne l’impression d’une grande continuité depuis le début, le mouvement des « gilets jaunes » se traduit localement par un aspect très sporadique et une forte éruptivité. Certaines villes sont ainsi apparues dans les radars des autorités, avec parfois de soudains pics de violences, comme à Saint-Etienne, puis ont disparu, sans véritables explications. A l’ouest, des villes comme Tours, Le Mans, Caen ou Quimper font parler d’elles seulement depuis peu.

    Au Puy-en-Velay, l’attaque de la préfecture le 1er décembre a ainsi laissé de profondes traces. « On ne comprend toujours pas ce qu’il s’est passé, raconte un officier de police local. On s’était préparé pour du maintien de l’ordre, mais on a eu une scène de guérilla urbaine. Et en face de nous, on avait nos voisins ! Il y avait quelques mecs d’extrême gauche et d’extrême droite, mais c’était surtout des quidams, des gens modestes venus de la campagne environnante. Il y a eu un effet de meute, un peu d’alcool aussi sans doute, mais ça ne justifie pas tout. »

    La ville, qui a reçu des renforts en gendarmerie mobile importants par la suite, n’a plus connu de tels épisodes depuis. Les manifestants n’étaient plus que 200 à 300 pour l’acte X, le 19 janvier, alors qu’ils étaient 4 000 le 1er décembre 2018. Les groupuscules des extrêmes se sont eux déplacés dans d’autres villes. « Dans cette région où on a besoin de la voiture pour vivre, la revendication sur les carburants était légitime, mais maintenant il y a une lassitude, sans compter les dégâts économiques pour les commerçants », explique ce policier.
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    L’ultragauche et l’ultradroite, plus aiguillons que moteurs

    Depuis le début du mouvement, les groupes d’ultragauche et d’ultradroite sont visibles dans la plupart des rassemblements qui dégénèrent. Parfois, ils s’affrontent aussi entre eux. Le matin du 1er décembre, jour de l’apogée des violences à Paris, des militants d’extrême droite ont ainsi été vus en train de monter une barricade dans une avenue voisine de l’Arc de triomphe, tandis que des profils identifiés à l’extrême gauche tenaient le pavé sur le terre-plein central. Au fil des week-ends, ces individus se sont toutefois éparpillés sur le territoire, notamment à Nantes, Toulouse et Dijon – où existe un foyer anarchiste historique.

    A Rennes, ville habituée aux soubresauts avec un fort noyau d’extrême gauche, le mouvement des « gilets jaunes » s’est ainsi déroulé dans le calme, les premiers temps. « Ça ne s’est radicalisé que depuis quinze jours, constate David Leveau, secrétaire régional Unité SGP Police FO, l’un des principaux syndicats de gardien de la paix. On a vu ressortir les nids d’ultragauche et les black blocs, alors qu’ils ne se mêlaient pas aux “gilets jaunes” au début. » Les revendications liées au prix des carburants ne correspondaient pas à leur logiciel idéologique, note une source policière haut placée, qui estime que leur ralliement au mouvement est un effet d’opportunité.

    Une évolution sur le terrain dont témoigne aussi un policier de la brigade anticriminalité (BAC) : « Au départ, pendant les premiers samedis, c’était plutôt calme, on avait des contacts avec les manifestants, il y avait même un dialogue : ça nous a surpris vu le climat habituel à Rennes. Mais, maintenant, il y a une montée en puissance de la violence, avec des groupes d’extrême gauche virulents qui profitent de ça pour foutre le bordel. Ils viennent au contact, caillassent et vont se réfugier dans la foule en mettant des gilets jaunes. »

    Une radicalisation préoccupante d’une partie des manifestants

    La polémique sur les violences policières et l’usage du lanceur de balle de défense 40 mm (LBD 40) a également accentué les heurts sur le terrain, témoigne le même policier de la BAC à Rennes : « La violence augmente contre nous parce qu’il y a eu des blessés graves. Il y a beaucoup de “gilets jaunes” qui ont l’impression de ne pas être entendus ou d’être victimes d’interventions policières qu’ils ont du mal à comprendre. Alors ils s’en prennent à des organismes représentant l’Etat, à l’immobilier qui incarne la richesse ou à l’institution police. »
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    Une contestation de l’action des forces de l’ordre qui touche l’ensemble du pays, même dans les zones n’ayant eu à déplorer aucune violence, ni d’un côté ni de l’autre. En Ardèche, par exemple – « où aucune grenade lacrymogène n’a été tirée depuis le début du mouvement », d’après une source policière –, le mouvement, principalement animé par des retraités, s’est durci, rapporte un gardien de la paix présent sur les ronds-points. « Au début, on discutait avec eux. Je me souviens d’une femme âgée à qui j’ai parlé pendant près de deux heures un samedi. Je la recroise un mois plus tard, elle ne me reconnaît pas, et elle se met à m’insulter de tous les noms… »

    David Le Bars, patron du SCPN, le principal syndicat des commissaires, regrette aussi « cette espèce d’accoutumance à la violence verbale » ainsi que « le développement d’une rancœur nourrie d’une semaine sur l’autre dans l’affrontement avec les policiers ». « Beaucoup de violences physiques sont commises par des gens lambda », note un cadre des services de renseignement, qui estime cependant que ceux qui sont le plus actifs aujourd’hui étaient déjà souvent dans une forme de radicalité avant le début du mouvement, avec, par exemple dans le Sud, des pratiques issues des mouvements agricoles ou viticoles.

    Les autorités craignent par-dessus tout que cette radicalisation n’aboutisse à des dérapages fatals. L’interpellation d’un « gilet jaune » équipé d’un pistolet chargé, mercredi 23 janvier, à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), et la découverte chez lui d’un arsenal d’armes ont réactivé la peur d’un passage à l’acte grave.

    Des tentatives de récupération politique mais pas de lien direct avec le vote RN ou LFI

    Le mouvement des « gilets jaunes » est, depuis ses débuts, l’objet de diverses tentatives de récupération politique. Qu’elles soient locales ou le fait de responsables nationaux. Un certain nombre de mots d’ordre du mouvement sont en effet en adéquation avec les thèses de La France insoumise (LFI) ou du Rassemblement national (RN). « Certains militants sont clairement là pour encourager la mobilisation, mais les “gilets jaunes” restent majoritairement un mouvement de citoyens, rappelle un haut fonctionnaire. Ce n’est ni l’ultradroite ni l’ultragauche qui structurent le mouvement. »

    Dans le Sud, il a par exemple été constaté à plusieurs reprises sur des ronds-points que des personnes venant de bords politiques très opposés (RN et LFI) discutaient ensemble sans aucune difficulté, le tout en débattant de leur vote lors du scrutin présidentiel. Un constat qui fait dire aux forces de l’ordre ayant pu assister à ces échanges que les raisons les unissant étaient bien supérieures à leurs divisions politiques.

    Dans certaines régions, récemment, les choses sont certes allées plus loin, avec des tentatives ponctuelles de « phagocytage » du mouvement par des représentants syndicaux ou issus de LFI. Mais celles-ci ont surtout contribué à attiser les tensions et à diviser la mobilisation, estime un commissaire de police parisien qui a travaillé à centraliser les nombreuses informations venant de ses collègues sur le terrain.

    De même, la carte de France du vote RN ou LFI ne se superpose pas clairement avec le mouvement des « gilets jaunes », estiment la plupart des observateurs. La seule zone où cet emboîtement apparaît très visible concerne l’arc méditerranéen, ainsi que Bordeaux, où de nombreux manifestants viennent chaque week-end du Médoc voisin : un territoire très marqué par le vote RN.

    Ce constat général n’empêche pas de trouver des concordances à l’échelle locale. Dans le Pas-de-Calais, début décembre, La Voix du Nord a ainsi réussi à rapprocher la carte des votes RN et LFI au premier tour de l’élection présidentielle 2017 avec celle des rassemblements de « gilets jaunes » dans le département. Aucun systématisme ne se dégageait pour autant.
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    Un mouvement citoyen qui cherche à se structurer politiquement pour durer

    Le mouvement des « gilets jaunes » a compris, avec l’hiver, les vacances scolaires, et les annonces du chef de l’Etat début décembre, qu’il devait s’organiser s’il comptait durer et obtenir plus. D’où son rapprochement récent, par exemple, avec les milieux syndicaux et l’appel à la grève générale, le 5 février, de la CGT. « On est passé d’une logique de sincérité à un besoin de fédération politique, abonde un cadre de la sécurité intérieure. Il ne faut toutefois pas forcément voir dans la structuration actuelle quelque chose d’organisé politiquement. »

    Il y a surtout un besoin « d’auto-justification » du mouvement, selon ce fonctionnaire. Celle-ci passerait aujourd’hui par le besoin de fédérer les rancœurs autour de « personnalités politiques », telles que le président Emmanuel Macron ou le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner. Cette nécessité de resserrer les rangs passerait aussi par l’utilisation de la « victimisation », avec un vecteur tout trouvé : les violences policières. Cette « deuxième phase » du mouvement s’appuie enfin beaucoup sur le soutien affiché de l’opinion. Un soutien qui risque de s’effriter mais va sans doute durer sur le long terme, estime un haut responsable de la gendarmerie.

    Une mobilisation très dépendante du charisme des leaders locaux

    Si quelques profils ont crevé l’écran au niveau national, comme Eric Drouet, Maxime Nicolle ou Priscillia Ludosky, ou encore Ingrid Levavasseur, notamment par le biais des réseaux sociaux, le mouvement des « gilets jaunes » doit également sa réussite à l’émergence, parfois éphémère, de leaders ultra-locaux.

    « Souvent, un abcès de fixation prend parce qu’il y a une ou deux personnes qui agrègent les autres et prennent de manière implicite la tête du dispositif », témoigne un policier chargé de dégager des ronds-points.

    Quand l’un de ces chefs de file disparaît, le noyau se disloque en général assez rapidement. Ce cas de figure s’est présenté récemment à Béziers (Hérault), autour de la figure d’une femme. « Depuis son interpellation et sa condamnation à une forte peine de prison avec sursis, il y a un gros flottement sur le secteur », décrypte M. Ryckewaert, du SCSI.

    Mais si certains policiers constatent un étiolement de ce type de blocages, d’autres estiment qu’après avoir atteint son étiage, la mobilisation des « gilets jaunes » est partie pour durer. Un enkystement et une détermination que le lancement du grand débat national par M. Macron ne semble pas encore avoir entamés. « C’est une grande séance de thérapie collective ce débat, c’est bien, mais quand les gens vont se rendre compte à la fin qu’ils ne sont toujours pas soignés, il va y avoir de la frustration », prédit une source policière de haut rang. Si le mouvement des « gilets jaunes » passe l’hiver et notamment la période actuelle de grand froid, les autorités craignent qu’il bourgeonne de plus belle au printemps.

    #maintien_de_l'ordre

  • #Grèce. Victoire pour des cueilleurs de fraises victimes de #traite, contraints au #travail_forcé et visés par des tirs

    Après la victoire remportée à la Cour européenne des droits de l’homme aujourd’hui, jeudi 30 mars, par un groupe d’ouvriers bangladais, employés à la cueillette des fraises, sur lesquels leurs employeurs avaient ouvert le feu parce qu’ils réclamaient le versement de leurs salaires impayés, la directrice adjointe du programme Europe d’Amnesty International, Gauri van Gulik, a déclaré :

    « La décision rendue aujourd’hui est importante pour ces personnes et pour leur famille en ce qu’elle reconnaît la légitimité de leur action. Elle contribuera, nous l’espérons, à prévenir de futures atteintes aux droits fondamentaux. »

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2017/03/greece-victory-for-strawberry-pickers-trafficked-into-forced-labour-and-sho

    –-> c’était mars 2017. Signalé par @isskein via la mailing-list Migreurop

    #exploitation #travail #fraises #traite_d'être_humains #esclavage_moderne #migrations #agriculture

    • Sur le même sujet, dans le New York Times...

      Greek Foremen Sought in Attack on Migrant Workers

      The police in the southern Peloponnese region of Greece on Thursday were seeking three supervisors of a strawberry farm accused of firing on a large group of Bangladeshi workers who had demanded unpaid wages, wounding 28.

      http://www.nytimes.com/2013/04/19/world/europe/greek-foremen-sought-in-attack-on-bangladeshi-migrant-workers.html?ref=worl

      Avec la photo d’un ami photographe grec, Giorgos Moutafis :

    • Fraises de saison

      Notre société émiettée, et sur la voie étroite de l’anthropophagie structurelle et structurante, remplira bientôt tous les critères de l’âge nouveau. C’est ainsi qu’à Manolada dans le Péloponnèse, des immigrés travaillant dans la production de la fraise... décidément de saison, qui ont osé réclamer leurs salaires impayés depuis six moins à leur patron néo-esclavagiste, ont été blessés, dont quatre grièvement. Les faits se sont déroulés mercredi 17 avril au soir, lorsque des hommes armés et chargés de superviser le travail des immigrés, ont ouvert le feu sur ces derniers. Les surveillants, ont utilisé des carabines pour disperser les travailleurs immigrés, deux cent personnes environ ainsi rassemblés réclamant leurs soldes. Temps de crise, aussi vécu et pratiqué via ses... authentiques rapports entre le capital et le travail, en passant par le racisme récurent, ce dernier, notons-le, n’aura pas attendu la crise pour agir... comme un grand.

      Car il faut souligner que l’esclavagisme et donc le racisme ordinaire ne sont pas à leurs débuts à Manolada, des faits avérés allant dans ce très mauvais sens, datent déjà de plusieurs années. Depuis jeudi matin, l’affaire de Manolada occupe tous les médias. Il y a eu même des appels, grecs et internationaux, pour enfin boycotter ces “fraises ensanglantées”. D’après le reportage du jour, à travers le quotidien Elefterotypia par exemple, “Des scènes de tentative d’assassinat en masse se sont déroulées mercredi, dans un champ pour esclaves à Manolada, dans la région d’Ilia, lorsque trois surveillants-argousins, pour le compte d’un propriétaire-producteur des fraise de la région, ont ouvert le feu sur des dizaines de travailleurs originaires du Bangladesh, ces derniers, exigeaient le versement de leurs salaires qui n’ont pas été versées depuis de six mois. Au moins 34 travailleurs ont été hospitalisés, tandis que deux hommes ont été arrêtés ce matin dans le village d’Ilia Pineias, pour avoir abrité et ainsi leur fournir une cachette, à deux des gardiens recherchés et auteurs présumés des faits. Sept travailleurs étrangers restent hospitalisés dans les hôpitaux de Pyrgos et de Patras, portant des blessures causées par de coups de feu qui étaient hier, dont un, en état critique mais stable. Trois immigrés légèrement blessés, restent sous observation à l’hôpital universitaire de Patras pour des raisons purement préventives. Ces ouvriers agricoles, n’avaient pas été payés pendant six mois exigé, c’est ainsi qu’ils ont exigé leurs soldes auprès de leur employeur mercredi après-midi, sur le lieu de leur travail, près de la rocade entre Pyrgos et Patras. Mais au lieu d’argent, ils ont essuyé les tirs des fusils de chasse surveillants. Les journalistes de la presse locale ont rapporté que les sommes réclamées par les travailleurs immigrés, iraient de 150.000 à 200.000 euros pour 200 personnes, ou plus exactement, elles correspondent à 750 à 1000 euros par travailleur. Selon un communiqué de la police, le propriétaire de l’exploitation a été arrêté, mais les trois auteurs présumés des coups de feu, lesquels d’après certains témoignages auraient pris la fuite à bord d’un véhicule en direction de Patras, sont toujours recherchés”.

      Pourtant, et dans la capitale certaines facettes de la vie courante trahissent bien cette normalité apparente, présumée précaire ou alors “définitive” d’après les gouvernants, c’est selon ! On remarque aussi, que par ce beau temps, bien que relativement frisquet de ces derniers jours, nos sans-abri, s’absentent parfois de leurs “demeures”, plus souvent qu’autrefois paraît-il. Ce qui est également le cas des petits vendeurs ou des cireurs de chaussures ambulants, disons-nous qu’au moins ces derniers conservent encore un certain statut social... économiquement reconnaissable aux yeux (fatigués) de tous. Puis, c’était à l’entrée du métro Monastiraki ce midi, qu’un nouveau (?) mendiant âgé faisait fuir tous nos regards visiblement gênés : “Au nom de Dieu, pourquoi vous ne m’aidez pas ?” Sans doute, encore “un riche habitant du Sud de l’Europe” qui scandalise tant les éditorialistes de la presse allemande ces derniers jours. Ce qui ne veut pas dire que “nos” classes aisées n’existent plus, bien au contraire. C’est par exemple récemment, lors d’une... expédition ethnographique en voiture dans les quartiers Nord de l’agglomération d’Athènes, c’est un ami venu en visiteur depuis la France qui avait souhaité redécouvrir les endroits de son enfance, que nous avons pu constater combien certaines tavernes résolument estampillées... de la classe moyenne-haute, ne désemplissent pas. L’ironie de l’histoire économique, c’est que devant ces oasis de l’ostentatoire et bien d’autres pratiques diverses et variées, on dénombre une quantité surreprésentée en ces grosses cylindrées de fabrication allemande. Ce qui a changé n’est pas tant la richesse affichée de cette composante (?) de la population que j’estime à environ 20%, mais surtout le fait que cette dernière devient désormais si visible pour cause d’effondrement de l’essentiel de l’immense ex-classe moyenne, “c’est comme du temps de mon enfance, ou comme dans les vieux films du cinéma grec des années 1960”, a fait remarquer mon ami Pavlos de Paris.

      Sur la Place de la Constitution mercredi après-midi, les passants et les animaux profitèrent du soleil ou de l’ombre, tandis qu’à l’intérieur de la station centrale du métro, deux micro-événements ont attiré un peu l’attention des passants : une vente d’objets hétéroclites ainsi que de sucreries, puis une exposition de photos sous le thème des visages humains à travers la ville. Au même moment, dans toutes les facultés du pays c’était un jour de vote, comme à la faculté d’Économie, pour certains étudiants, ce fut l’occasion de manifester également un certain mécontentement légitime, suite à la fermeture du site d’Athens Indymedia. Au centre-ville, on achète encore de la pacotille de Pâques, car Pâques orthodoxe c’est en début mai, on marchande si possible et surtout on compte partout les sous. Les passants, jettent parfois un regard intrigué, aux slogans révélateurs d’un certain temps présent qui s’éternise alors trop et pour cause : “Fuck the police” mais en caractères grecques, une petite bizarrerie pour cette raison précisément, ou encore ce slogan qui se répète parfois : “Le sex et la grève exigent de la durée”, on peut comprendre mais cela ne fait plus tellement rire grand monde désormais ; nous serions en train de perdre notre sens de l’humour (?), voilà ce qui peut être lourd de conséquences !

      Près des Halles d’Athènes, des affiches incitent à manifester, c’est pour le 19 avril, journée d’action et de mobilisation des retraités du pays, dans une marche de protestation qui se veut nationale.

      Sous l’Acropole et ses touristes, et sous certains regards inévitables, comme les fraises et leur saison décidément.


      http://www.greekcrisis.fr/2013/04/Fr0230.html

    • Immigration en Grèce : les damnés du Péloponnèse

      En Grèce, des immigrés clandestins ont trimé dans des champs durant des mois... sans être payés. Leur grève a fini dans un bain de sang, qui a ému l’opinion. Mais, quelques semaines plus tard, leur situation n’a guère changé.

      La balle s’est logée entre deux côtes, à quelques centimètres du coeur. D’un geste pudique, Abdul Rahaer lève un pan de sa chemise pour montrer la plaie. « Elle est entrée si profondément que le chirurgien n’a pu la retirer », murmure-t-il. Son regard file vers les champs de fraises, là où le drame a eu lieu, il y a plus d’un mois : « Je n’arrive toujours pas à croire qu’ils ont tiré sur nous... »

      Venu du Bangladesh, Abdul est entré illégalement en Grèce, comme tous les autres ouvriers migrants qui travaillent dans cette exploitation, située à Nea Manolada, dans l’ouest du Péloponnèse. Pour survivre, il a accepté ce job éreintant : ramasser des fraises cultivées sous des serres immenses huit heures d’affilée par jour.

      La région compte plus d’une centaine de fermes semblables ; plus de 10 000 hectares de cette terre aride et écrasée de soleil sont couverts de fraisiers. L’essentiel de la production est exporté en Russie et dans les pays Baltes. Pour la cueillette, qui s’étire entre janvier et juin, les producteurs font appel à des immigrés clandestins. « Chacun d’entre nous doit remplir 200 cagettes de 1 kilo, raconte Abdul. La chaleur est épuisante et nous sommes constamment courbés en deux. Lorsque nous arrêtons, à 14 heures, nous avons le dos cassé... » Cette main-d’oeuvre docile et corvéable à merci, la plupart des producteurs la rétribue 22 euros la journée par tête de pipe. Tous, sauf Nikos Vangelatos, l’employeur d’Abdul, qui avait décidé de ne pas payer ses ouvriers.

      Leurs témoignages rappelleraient presque l’esclavage de la Grèce antique : « Lorsque nous avons réclamé nos salaires, il nous a demandé d’être patients, raconte Abdul. Nous ne nous sommes pas méfiés. Partout, ici, les fermiers paient avec retard. Les mois ont passé. Nous avions juste le droit d’aller chercher de la nourriture dans un supermarché, une fois par semaine, où Vangelatos disposait d’un crédit. Et encore, c’était le strict nécessaire. A plusieurs reprises, nous sommes revenus à la charge. En vain. »

      Le 17 avril, les forçats de Nea Manolada votent la grève. « Nous avions besoin de cet argent », intervient Rifat. Né à Sylhet, dans le nord du Bangladesh, ce jeune homme de 32 ans illustre le sort de ces milliers de migrants, partis en Europe pour nourrir leur famille. Son père, invalide, ne pouvait plus subvenir aux besoins de ses six enfants. Il vend le champ familial et confie l’argent à son fils aîné. Parti à la fin de 2008, Rifat met un an pour atteindre la Grèce. Arrêté en Iran, il passe six mois dans une cellule sans fenêtre. Une fois libéré, il parvient en Turquie, qu’il traverse dans une cuve de camion-citerne. A Istanbul, il déjoue la surveillance des gardes-frontières grecs qui patrouillent sur le fleuve Evros, lieu de passage privilégié des clandestins. Pris en charge, à Athènes, par des compatriotes bangladais, il trouve un boulot de ferrailleur. Une chance : rares sont les « illégaux » qui parviennent à gagner leur vie dans la cité dévastée par la crise. Durant trois ans, il envoie 200 euros, tous les mois, à ses parents. Jusqu’à l’été dernier, où des policiers l’arrêtent en pleine rue. L’opération « Zeus hospitalier » bat alors son plein.

      Lancée par le gouvernement (centre droit) d’Antonis Samaras, qui veut mettre fin à des années de laxisme en matière d’immigration, elle vise à « nettoyer » les quartiers chauds de la capitale. Chassés, les migrants cherchent partout dans le pays des emplois de fortune. A Nea Manolada, les Bangladais affluent par milliers, car la nouvelle se répand de bouche à oreille : les exploitants agricoles ont besoin d’ouvriers. Rifat tente sa chance. Le jour de son arrivée, il suit les conseils d’un compatriote : « Va chez Vangelatos, il cherche des bras. » Mais il découvre vite à qui il a affaire. « Les contremaîtres nous insultaient sans cesse, raconte-t-il. Nous n’avions pas le droit de prendre de pause. » Jusqu’à ce fameux 17 avril...
      Coups de feu, trois Bangladais s’effondrent. C’est la panique

      La confrontation aurait dû rester pacifique. Mais les grévistes apprennent qu’une poignée de Bangladais a décidé, contre l’avis des autres, d’aller travailler. Les esprits s’échauffent. Les « jaunes » sont bousculés ; des bâtons, brandis. Les contremaîtres interviennent. « Fige re malaka ! [Barrez-vous !] » crient-ils aux mutins. La suite est confuse. L’un des surveillants, surnommé « Kaskadas » en raison de son amour immodéré pour les voitures de sport, va chercher une carabine. Il la braque sur les frondeurs. Coups de feu, trois Bangladais s’effondrent. Une seconde arme surgit, nouvelles détonations. C’est la panique. Profitant du désordre, les contremaîtres prennent la fuite. « Nous les avons cueillis à Amaliada, chez leur avocat, le lendemain matin », précise un officier de police. Dans le camp, c’est le chaos. 35 blessés gisent au sol. L’un d’eux a reçu plus de 40 projectiles sur le torse. Mohamad Hanief filme la scène avec son téléphone. « Pour avoir des preuves », explique-t-il.

      Postées sur Internet, les vidéos suscitent une vague d’émotion sans précédent. A Athènes, des manifestations de soutien sont organisées, tandis qu’un appel à boycotter les « fraises de sang » (#bloodstrawberries) est lancé sur les réseaux sociaux. Deux jours plus tard, le ministre de l’Ordre public et de la Protection du citoyen, Nikos Dendias, se rend sur place. L’affaire tombe mal : le Conseil de l’Europe vient juste de publier un rapport très critique sur l’augmentation des crimes xénophobes en Grèce. Régulièrement épinglé pour violation des droits des migrants, l’Etat grec peine à montrer sa bonne volonté. Le parti néonazi Aube dorée a nié l’existence des chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale, sans être inquiété par la justice. Et le projet de loi contre le racisme s’enlise : le texte en est à sa troisième mouture en quatre ans, tant il suscite de vives polémiques... Dendias doit donner des gages aux Européens. Devant les caméras, il promet que les migrants de Nea Manolada ne seront jamais chassés du pays.
      Leur régularisation ? « C’est extrêmement complexe »...

      De belles déclarations... rapidement balayées par le vent sec du Péloponnèse. Depuis que l’émotion médiatique est retombée, plus personne ne se soucie des grévistes de Nea Manolada. Leur régularisation ? « C’est extrêmement complexe », répond-on, un peu gêné, au siège de la Gauche démocratique, à Athènes. Seuls les 35 Bangladais qui ont eu la « chance » d’être blessés ont, à ce jour, reçu un papier officiel. Il y est reconnu qu’ils ont été « victimes d’esclavage », mais ce document n’a aucune valeur juridique. Quant aux autres... « Rien n’est prévu », avoue-t-on au ministère de l’Ordre public et de la Protection du citoyen.

      Fin d’après-midi, au campement des insurgés, trois tentes rudimentaires constituées de bâches et de bambous. Dans l’une d’elles, une dizaine d’hommes dorment sur des cartons. Des vêtements fatigués sèchent sur un fil. Près de l’entrée, sous un auvent, un Bangladais s’active au-dessus d’un fourneau. Sur le sol, posées sur un plastique, des cuisses de poulet dégèlent lentement. « Ce sont les dernières », s’inquiète Salam, l’un des rares, ici, à parler anglais. Quelques jours après le drame, l’ambassadeur du Bangladesh est venu livrer de la nourriture. Il n’en reste plus rien.

      Voilà deux semaines, un homme aux cheveux blancs et à la voix bourrue leur a rendu visite : Dimitri Vamvakas. « Je suis le nouveau patron, je n’ai rien à voir avec l’an-cienne équipe, leur a-t-il dit. Reprenez le travail, je vous promets que vous serez payés. » Mais Salam se méfie : « Et s’il était pire que l’autre ? Et nos salaires ? Ils nous doivent au total 180 000 euros ! »

      Le voici, justement, au volant de son camion, au milieu des serres. Tandis que nous approchons, un gardien, treillis et coupe militaire, surgit à moto. « Vous n’avez rien à faire ici, partez ! » éructe-t-il. Immédiatement, Vamvakas calme le jeu. Il tente un sourire. « Vous voulez des fraises ? Tenez, prenez tous les cageots que vous voulez ! » Puis : « Cette histoire est terrible, mais c’est un cas isolé, prétend-il. Les migrants sont bien traités, car nous avons besoin d’eux. Les Grecs ne veulent pas faire ce travail, ils n’ont plus le goût de l’effort. Quand je pense que je me suis engagé dans la marine à 12 ans... » Va-t-il payer les arriérés de salaires ? Il élude la question, part précipitamment. Avec toutes ces histoires, les fraises sont en train de pourrir, il faut sauver la récolte. « Vangelatos n’est pas un mauvais bougre, lâche-t-il en démarrant son moteur. Mais quand l’équipage commet des erreurs, c’est le capitaine qui trinque. »

      Nea Manolada, vers 22 heures. Des dizaines de Bangladais arpentent la rue principale, sous l’oeil impavide de vieux Grecs attablés. « Pour l’instant, il n’y a jamais eu de heurts entre habitants et migrants, commente Kostas Panagiotopoulos, en dégustant son café frappé. Mais les illégaux affluent sans cesse. Ils sont plus de 5000, alors qu’il n’y a que 2000 postes dans les plantations. La situation risque de devenir explosive. » Peau tannée et regard métal, Kostas possède une petite exploitation de 5 hectares. Il emploie une quinzaine de Bangladais, qu’il appelle tous par leurs prénoms. Et il n’a pas besoin de contremaître pour les gérer. Vangelatos ? « C’est un opportuniste, tranche-t-il. Il s’est fait un nom en vendant des fruits exotiques sur le marché d’Athènes, alors il a voulu se lancer dans la fraise. Il s’est imaginé qu’il suffirait de deux ou trois hommes de main costauds pour faire tourner l’affaire. Quelle erreur ! Les hommes, il faut les gérer, surtout les Bangladais : il y a des clans, des hiérarchies invisibles, de la violence... Ça peut vite dégénérer. Vangelatos s’est fait déborder. Par sa négligence, il a fait du mal à toute la profession. Le cours de la fraise a chuté et de nombreuses commandes ont été annulées. »

      Il faudra du temps pour que la « fraise du Péloponnèse » retrouve grâce aux yeux des consommateurs. D’autant que ce scandale n’est pas le premier, contrairement à ce qu’affirment les producteurs locaux.

      En 2009, un Egyptien avait été traîné sur plusieurs dizaines de mètres, la tête coincée dans la vitre d’une voiture, parce qu’il avait demandé une augmentation de salaire à son patron. Cette affaire avait déjà suscité une vive émotion, avant de sombrer dans l’oubli.

      Retour au camp. Salam prolonge la discussion sous la nuit étoilée. Il n’en peut plus de cette promiscuité. Sa femme, qu’il n’a pas vue depuis cinq ans, menace de divorcer s’il ne rentre pas au pays. Pourquoi rester en Europe s’il n’envoie plus d’argent ? lui demande-t-elle. Mais, un jour prochain, juré, Salam partira d’ici. Il a compris qu’il n’aurait pas de papiers. Clandestin il restera, à la merci de l’Aube dorée et de tous les Vangelatos qui profitent de cette main-d’oeuvre payée au noir. A Thèbes, la récolte des tomates va commencer. Salam va continuer à vivre au rythme des saisons. Il n’a pas d’autre issue. Le piège grec s’est refermé sur lui.


      https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/immigration-en-grece-les-damnes-du-peloponnese_1255380.html
      #migrants_bangladais

    • Bloodstrawberries in #Manolada

      When immigrant workers from Bangladesh demanded their wages after going unpaid for six months, in Manolada, Greece, their supervisors shot at them. Over 20 were injured and had to be treated in hospital.

      x-pressed reports that police are going into the hospital to arrest and deport them, and journalists are being chased off the farm when trying to cover the story.

      The working conditions on the strawberry farm are compared to modern slavery, and it’s not the first time Manolada made the news with violent attacks against non-Greeks: Last year, a man’s head was jammed in the window of a car and he was dragged along for a kilometer as Ekathermini reports.

      Eleftherotypia English quotes Justice Minister Antonis Roupakiotis: “The barbarous attack … conjures up images of a slavery-based South that have no place in our country,”

      This is not my country tracks the violence back to Golden Dawn and their racist and xenophobic politics and actions:

      We have seen the rising xenophobia and racist rhetoric sweeping the country. It has become so commonplace to hear or read about foreigners being “filth”, “sun-human” “invaders”, “scum” that people are seeing them as such. The rise of Chrysi Avgi (Golden Dawn) has given racism and xenophobia a voice. A legitimacy. We have an “MP” that calls immigrants “sub-human” sitting on the Council of Europe’s Anti-discrimination committee !

      For more on this story, see Asteris Masouras Storify and Bloodstrawberries, a blog set up to cover the story. English content will come soon.

      http://intothefire.org/bloodstrawberries

    • Publication de la brochure “L’agriculture, laboratoire d’exploitation des travailleurs migrants”

      La Confédération Paysanne vient de publier, en supplément à son magazine Campagnes Solidaires, une brochure de 28 pages sur le thème des conditions de travail des saisonnier-e-s migrant-e-s dans l’agriculture industrielle en Europe. Réalisée grâce à l’appui de l’association Échanges & Partenariats par les volontaires partis en 2014 et 2015 auprès d’organisations paysannes dans différents pays d’Europe, elle rassemble nos observations et analyses recueillies auprès de travailleur-se-s, paysan-ne-s, militant-e-s syndicaux et associatifs.

      Ces observations dressent un constat alarmant sur les situations que connaissent les migrant-e-s travaillant dans l’agriculture industrielle, où l’exploitation, les atteintes à la dignité, au droit du travail, aux droits de l’homme sont monnaie courante, et s’intensifient avec la généralisation du recours à des intermédiaires : sous-traitants, agences de recrutement, prestataires de services, détachement international de travailleurs…

      La partie finale évoque enfin des pistes d’action pour enrayer ces dynamiques, en s’appuyant sur 10 années de travail de recherche, d’information, de plaidoyer et de mobilisation mené par les organisations membres de la Coordination Européenne Via Campesina et leurs partenaires.

      http://www.agricultures-migrations.org/publication-de-la-brochure-lagriculture-laboratoire-dexploi

      Pour télécharger la #brochure :
      http://www.agricultures-migrations.org/wp-content/uploads/2015/09/brochure.conf-v3.pdf

  • Mardi 17 avril à Manosque et Gap : Nouvelles actions contre toutes les expulsions
    https://grenoble.indymedia.org/2018-04-16-Mardi-17-avril-a-Manosque-et-Gap

    Après une belle action réussie (voir un récit ici [1]) de blocage du rond point de Sisteron - Nord samedi dernier en soutien à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et en solidarité avec toutes les luttes en cours (étudiant·e·s, cheminot·e·s, migrant·e·s…), plusieurs comités locaux de soutien à la ZAD du 04 et du 05 appellent à de nouvelles actions ce mardi 17 avril, journée mondiale des luttes paysannes. Un premier rassemblement est organisé à dix heures devant les locaux de la MSA (Mutualité Sociale Agricole) (...)

    #Articles

    / Migrations / Sans-paps, Logement / Squats, Répression / Contrôle social, Ville / Environnement, Autres (...)

    #Migrations_/_Sans-paps #Logement_/_Squats #Répression_/_Contrôle_social #Ville_/_Environnement #Autres_infos
    https://valleesenlutte.noblogs.org/post/2018/04/15/blocage-et-occupation-du-rond-point-nord-de-sisteron

  • Manosque et #Gap (04 et 05) : Nouvelles actions contre toutes les expulsions
    https://fr.squat.net/2018/04/17/manosque-et-gap-04-et-05-nouvelles-actions-contre-toutes-les-expulsions

    Après une belle action réussie (voir un récit ici) de blocage du rond point de #Sisteron – Nord samedi dernier en soutien à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et en solidarité avec toutes les luttes en cours (étudiant·e·s, cheminot·e·s, migrant·e·s…), plusieurs comités locaux de soutien à la ZAD du 04 et du 05 appellent à de […]

    #Alpes-de-Haute-Provence #Hautes-Alpes #manifestation

  • L’éruption volcanique massive de Toba sur l’île de Sumatra, il y a environ 74000 ans, n’a pas provoqué un « hiver volcanique » de six ans en Afrique de l’Est et provoqué ainsi la chute de la population humaine de la région.

    L’éruption de Toba a eu lieu il y a 73 000 ans (±4 000 ans) sur le site actuel du lac Toba (île de Sumatra en Indonésie). C’est la dernière et la plus importante des quatre éruptions qu’a connues ce volcan au cours du Quaternaire.

    En effet une partie de l’hypothèse de la catastrophe de Toba suggère que l’éruption avait provoqué une diminution des populations humaines.

    En 1993, la journaliste scientifique américaine Ann Gibbons suggéra une corrélation entre l’éruption et le goulet d’étranglement de population de l’évolution humaine.Michael R. Rampino de l’université de New York et Stephen Self de l’université d’Hawaï à Mānoa apportèrent leur soutien à cette idée. En 1998, la théorie d’un goulet d’étranglement génétique causé par la super-éruption du Toba fut développée par Stanley H. Ambrose de l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaig
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0047248498902196?via%3Dihub
    http://www.bradshawfoundation.com/stanley_ambrose.php
    Aujourd’hui, « c’est la première recherche qui fournit des preuves directes des effets de l’éruption de Toba sur la végétation juste avant et juste après l’éruption », a déclaré l’auteur principal Chad L. Yost, candidat au doctorat au Département des géosciences de l’Université d’Arizona.

    https://uanews.arizona.edu/story/no-volcanic-winter-east-africa-ancient-toba-eruption

    #Préhistoire #Afrique_de_l'est #Toba #évolution #74000BP

  • David Dufresne : « Quelque chose a merdé quelque part » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/David-Dufresne-Quelque-chose-a

    Le rendez-vous a lieu au bistrot Le Sans Souci, rue Pigalle. C’est là que David Dufresne a établi son QG depuis qu’il s’est lancé dans le montage pour Arte d’un documentaire sur le quartier de Pigalle. L’homme s’est fait un nom dans le journalisme indépendant, avec des livres très informés et sortant des sentiers battus. Pour derniers ouvrages : Maintien de l’ordre – Enquête [1], Tarnac, Magasin général [2] et le très récent New Moon. Café de nuit joyeux [3]. Multi-usages, David Dufresne commet aussi des webdocumentaires, dont les remarqués Prison Valley en 2010 et Fort McMoney en 2013.

    Mais David et moi, c’est aussi une histoire personnelle. Je l’ai rencontré bien avant qu’il ne sorte son premier livre, au milieu des années 1980, alors que le rock alternatif explosait en France, avec Bondage Records, Bérurier Noir, Les Thugs, Mano Negra, etc. Je m’occupais alors du fanzine et du label On a Faim !. Et lui nageait dans les mêmes eaux, publiant le fanzine Tant qu’il y aura du rock et lançant le label Stop it Baby. Une belle histoire partagée. On s’était depuis perdu de vue, mais on avait grande envie de se revoir. La parution de New Moon en a fourni une parfaite occasion.

    @davduf

  • Entrainement de rugby
    Retraite dans les Cévennes
    Voyage organisé en pays amish

    J’emmène Zoé au collège
    Qui fait l’inventaire de tous mes méfaits
    Dans son éducation : éclats de rire

    Je prends un peu les informations
    Sur le ruban périphérique
    Le gamin président est bien protégé, ça va, tout va

    J’invente une histoire capillotractée
    Pour avoir un nouveau badge
    Que j’ai oublié à mon bureau hier soir

    Je croise deux anciens collègues
    Subjugué d’avoir découvert la veille
    Que j’écrivais des romans, début des ennuis en vue

    Je descends dans le bureau d’un patron
    Je m’assois à sa place pour lui montrer un truc
    « Demande-moi une augmentation que je vois ! »

    Je continue d’aller déjeuner
    Dans mon ancienne cantine
    Du coup je croise des amis dans la rue

    Une commerciale dans la rue
    Téléphone de poche et cigarette
    Elle parle de personnes, des objets

    C’est vendredi après-midi
    Et je suis découragé
    Tant à faire en rentrant

    Je discute
    De mes peines de cœur
    Avec ma jeune collègue !

    Je m’ennuie
    Je me fais penser à la petite fille
    Des Ailes du désir : ich langweile

    Dominique Meens
    Chez Manou Farine
    Sur l’autoradio : quel pied !

    La grive grivoise
    Le rossignol nocturne
    Paye tes dettes, paye tes dettes

    Au temple de consommation
    Je fais des règles de trois
    Pour prépare une raclette pour 91/2

    Il n’est pas 17H30
    Et je voudrais
    Déjà me coucher : du nerf !

    Je dépose Zoé au théâtre
    Je prépare des raviolis
    Je joue aux échecs avec Émile

    J’assiste à la fin du cours de théâtre
    Zoé joue une jeune femme catastrophée
    Devant le suicide de son amie : j’explose de rire !

    Zoé explique à son professeur de théâtre
    Que la semaine prochaine
    Elle est mon assistante au TNB ! Tête de Gilles !

    Mes raviolis et leurs petits légumes
    Sont à tomber parterre
    Les poires ne sont pas mûres

    Je reprends
    Trois paragraphes
    De Frôlé par un V1

    Je m’endors
    En lisant
    Peter Handke

    #mon_oiseau_bleu

  • Tandis que je sors du studio d’enregistrement
    L’ingénieur du son me confie qu’on devrait passer
    Tout l’enregistrement en italique.

    Je fais mon sac en hâte
    Ce soir je pars à Autun
    Couronnement d’une semaine riche

    Miettes de croissant
    C’est vendredi
    Sur mon clavier

    À la terrasse du BDP avec Julien
    On croise Hélène, pas vue depuis depuis…
    Souvenirs des Arts Déco

    En route pour Autun
    Manou Farine reçoit Daruysh Shayegan
    Atiq Rahimi et Mahmoud Chokrollahi

    Comme à son habitude, elle laisse les microphones ouverts
    Et ses invités prestigieux entre eux
    A la fin de l’émission : ils parlent en perse !

    Lever d’une pleine lune rousse
    Sur la plaine d’Avallon
    Comme l’apparition d’une amie

    Martin et Isa
    Transformés
    Par le Japon

    Récits du Japon
    Morgon
    Tempura de cabillaud

    Martin et Isa
    Décalés
    Seul le soir

    Premières ébauches
    De l’affiche de l’Étreinte
    Quelques pages de Handke

    #mon_oiseau_bleu

  • Climat : Donald Trump
    Annonce le retrait des Etats-Unis
    De l’accord de Paris

    Ce matin, je dépose Sarah
    À son oral d’anglais, décontractée
    Déjà un beau souvenir

    Législatives : Manuel Valls
    En danger
    Dans son fief

    Un jour, les journalistes
    N’utiliseront plus le mot de fief
    Et nous serons tous libres

    Une recherche sur le mot de fief
    Me renvoie, sur le site du Monde ,
    1212 résultats

    Déjeuner
    Avec
    Archiloque

    Devant la terrasse du restaurant
    Un piéton est renversé par une voiture
    Nous ne prenons pas de dessert

    Coupe-toi les ongles
    Tu saigneras moins
    Du nez

    Daphna ! Appelles-tu, elle ne répond pas
    Et passe son chemin, sans t’entendre
    Tu viens de héler Romane Bohringer

    Romane Bohringer traverse la rue devant toi
    Dans l’autoradio la voix de Manou Farine
    Vis-tu dans un monde enchanté ?

    Tu devrais appeler Daphna
    Longtemps que tu ne l’as pas vue
    Et longtemps que tu n’as parlé avec elle

    Clémence passe à la maison
    Tu la retiens à dîner
    Préfiguration de la vie future

    Le mot fief 1212 fois dans Le Monde
    Romane Bohringer traverse la rue
    Dîner improvisé avec Clémence

    #mon_oiseau_bleu

  • Brésil : dix paysans sans terre tués par la police
    https://www.bastamag.net/Bresil-dix-paysans-sans-terre-tues-par-la-police

    Ce 28 mai, plus de 100 000 personnes se sont retrouvées sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, pour demander la démission du président intérimaire Michel Temer et de nouvelles élections directes (Diretas já !). Des figures phares de la musique populaire brésilienne comme Caetano Veloso, Milton Nascimento, Mart’nalia, le rappeur Mano Brown ou encore des jeunes musiciens comme Maria Gadu et Criolo, y ont donné un concert engagé - une allusion claire au mouvement de la fin de la dictature (...)

    En bref

    / Démocratie !, #Amériques

    #Démocratie_ !

  • https://www.franceculture.fr/emissions/poesie-et-ainsi-de-suite/poesie-et-chair

    Aujourd’hui, je cause dans le poste, sur France Culture, à 15 heures, dans l’émission La Poésie et ainsi de suite de Manou Farine. sont également invités à cette émission, Francçoise Decquiert et vincent Labaume, autour des deux expositions de Michel Journiac.

    Je repasserai en fin d’après-midi pour donner le lien du poadcast (notamment pour @monolecte qui préfère 17 heures, le moment où la journée bascule).

    #shameless_autopromo
    #une_fuite_en_egypte

    • Bon alors pour @monolecte qui préfère après 17H :

      https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/14487-19.05.2017-ITEMA_21329596-0.mp3

      Et sinon un extrait d’ Une journée réussie , qui est un texte qui décrit les coulisses de cette journée exceptionnelle :

      Il faudrait que je relise l’ Essai sur la journée réussie de Peter Handke pour me rappeler si, oui ou non, un désagrément, même un seul, même léger, est une manière d’ingrédient nécessaire pour qu’une journée réussie soit effectivement complète, j’ai le souvenir que oui, j’ai l’intuition que oui.

      Le désagrément mineur est advenu dans les couloirs du métropolitain pour rejoindre Mille pages à Vincennes, où, le soir-même, je devais rencontrer des lecteurs, lire des extraits d’ Une Fuite en Egypte , dédicacer et répondre aux questions sagaces de Pascal Thuot, l’excellent libraire et, last but not least , boire un coup et déguster des excellents fromages de la crèmerie de Vincennes, selon la plus pure tradition des rencontres de la librairie. Je venais de passer le portillon, une contrôleuse me demande mon billet, je le lui tends, elle me demande ma carte de famille nombreuse pour justifier de la réduction du prix du billet, ma carte, comme on le sait à la lecture de Le Rapport sexuel n’existe pas (autre texte en cours, ndlr), est expirée et j’ai fait œuvre d’une procrastination hors de propos ces derniers temps, ce que je tente d’expliquer, patiemment, à cette préposée, pas tant la procrastination coupable, mais la lenteur du renouvellement, tout en lui fournissant des preuves manifestes, irréfutables même, du fait que je suis effectivement un père de famille nombreuse. Attestation de sécurité sociale et de mutuelle, sur lesquelles les enfants sont dûment enregistrés, n’adoucissent pas son inflexibilité, je lui fais également remarquer que parmi les enfants en question, elle peut remarquer que l’un d’eux, Émile, est handicapé, non que je cherche à l’apitoyer, mais simplement à lui suggérer que je peux faire face à des contingences un peu extraordinaires qui font passer en arrière-plan le caractère administratif de l’existence, j’exprime vraiment les choses de cette manière, un peu comme un type qui sortirait d’un studio d’enregistrement de la maison de la radio pour une émission littéraire sur France Culture, mais l’inflexibilité demeure, la préposée m’annonce qu’elle ne peut pas prendre, seule, LA décision de la clémence et m’aiguille vers son chef, un homme supérieurement cadastré, qui ne cesse de répéter que son travail est strictement borné à la constatation des infractions et, qu’en la matière, il y a, positivement, infraction constatable, infraction, dont je tente, en vain, de lui faire remarquer qu’elle est, tout de même, limitée à 70 cents ― là aussi je fais l’effort, mal récompensé, de dire soixante-dix cents et non septante cents ―, je tente également de faire valoir que mon existence connait, en dehors de cette écrasante déception amoureuse dont je suis, malgré tout, en train de me remettre, mais dont je ne parle, tout de même pas, au contrôleur retors, auquel, en revanche, je détaille, malgré tout, donc, quelques-unes des vicissitudes irréfragables que connaît mon existence, mais tout cela en vain, je m’en rends bien compte, la sentence tombe, en dépit de tout, trente-cinq euros tout de suite ou quatre-vingt-cinq euros à réception postale de l’amende forfaitaire ! J’oppose à mon locuteur du moment, inutilement je le sais, mais pour le plaisir désormais, et lui montrer que je suis très fort en calcul mental, que la sanction est cinquante fois supérieure au préjudice subi par la Régie Autonome des Transports Parisiens, préjudice par ailleurs virtuel, puisque j’ai véritablement, dans l’absolu, droit au tarif de famille nombreuse. Je pousse un peu plus outre le raisonnement en maintenant tonalité de voix et niveau de langage soutenu du type qui sort de la maison de la radio, et continue de discourir avec la componction de rigueur en pareil cadre, et l’invite, je suis lancé, à une relecture prochaine de Stanley Milgram, et je fais même l’effort d’un peu de vulgarisation, signalant à son intention, que lesdites expériences de Milgram sont au cœur d’un film de fiction célèbre, I comme Icare d’Henri Verneuil, qu’il a peut-être vu à la télévision, ou encore d’ Expérimenter de Michael Almereyda sorti l’année dernière au cinéma, si je continue d’en rabattre comme cela je vais finir par être invité sur France Inter plutôt que sur France Culture, et pendant que je tente de lui expliquer avec ma plus belle voix d’intervenant radiophonique que son entêtement, le mot est lâché, contribue à rendre notre société inhumaine, le raisonnement des conducteurs des trains vers les camps de la mort n’est plus très loin, je sens monter en moi une vague puissante d’un calme inédit, là même où devrait s’enclencher des réflexes de forcené, mais voilà, les bénéfices de trois psychanalyses ― je savais que cela allait resservir ― et des échanges de fond de court avec le John McEnroe de la psychanalyse ce matin, au cours desquels nous sommes gaillardement remontés jusqu’aux origines de mon sentiment d’injustice, me détournent de ma colère ou encore de la tentation, tout lecteur de Stanley Milgram, et tout invité d’émission littéraire sur France Culture que je sois, d’abaisser mon centre de gravité, comme on dit dans les manuels de rugby ― je savais que le rugby allait resservir ― de le raffuter, sans violence excessive ― encore qu’il y ait une différence de masse manifeste entre le contrôleur et moi ― et d’aller prendre ma rame dont j’entends l’approche, mais, est-ce de la sorte qu’on agit en sortant de la maison de la radio, qu’on a devisé à propos des sources mêmes de son écriture, qu’on a écouté Françoise Decquiert et Vincent Labaume parler à propos de Michel Journiac ? Non, sans doute pas. Je paye donc mon amende, non sans ironiser auprès du contrôleur obtus que le montant qui vient de m’être extorqué par la Régie Autonome des Transports Parisiens ― un vrai rapt à la RATP ― dont il est l’agent, et donc, en bon milgramien , la personnalité agentique par excellence, correspond, à cinquante cents près, à celui d’une séance d’orthophonie pour mon fils Émile. Mais je suis un peu déçu, il faut bien l’avouer, de constater que le contrôleur ne m’écoute plus et que je suis en train d’échouer à le convaincre de la nécessité, pour lui, prochainement, de lire Stanley Milgram, dont je me fais la réflexion que je devrais TOUJOURS avoir sur moi un exemplaire de Son Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité , quand je pense au poids exorbitant de nombre des accessoires photographiques que je transporte quotidiennement, dans ma besace de photographe, et qui ne servent pas tous, pas tous les jours en tout cas, le poids de ce petit livre serait marginal dans la lourde besace et autrement utile dans la vie de tous les jours. Et je perds toute mesure, l’esprit de Michel Journiac souffle violemment sur moi, je me prends à imaginer une manière de performance qui consisterait à faire des lectures publiques d’ Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité , à quelques encablures seulement, de ces barrages filtrants de contrôles de validité des billets. Je conclus finalement l’échange avec cette personnalité agentique obtuse, au point d’être étroite, en lui faisant remarquer qu’avec lui j’avais surtout eu le droit de me taire et encore qu’on pouvait me l’enlever. Je crois que là, je l’ai vraiment perdu. Et j’en viens même à me demander si je n’ai pas commis l’irréparable, le concernant, en lui inoculant un des vers qui me rongent depuis des dizaines d’années, bousillant prochainement son sommeil et le poussant probablement à la boisson, l’acculant peut-être même au suicide, tentant le soir, en revenant de son travail, si mal considéré, ce dont il porte une responsabilité individuelle et agissante, de comprendre le caractère fondamentalement paradoxal d’une parole, voulue comme une plaisanterie, mais désormais de la dernière toxicité, il n’est pas toujours prudent de guérir des personnalités agentiques contre leur gré, en somme, et sans le nécessaire étayage d’une véritable prise en charge psychanalytique. Quant à moi est-ce que je ne devrais pas borner mes opérations de transfert sauvage dans le cadre strictement identifié des séances de psychanalyse ?

      Et si, pour cette scène, on me demande une archive , comme ils disent à la maison ronde, ce ne sera pas difficile : pendant toute cette scène, dans un couloir voisin, un jeune gars chantait, excellemment, en s’accompagnant à la guitare, I’m Beginning To See The Light du Velvet Underground ― enfin, tel que ce thème ellingtonien est chanté par le Velvet.

      Et dire qu’à l’aller, en taxi, avec Tiffanie, je lui parlais des films de Mariano Cohn et Gastón Duprat, notamment de Citoyen d’honneur et de l’Homme d’à côté comme étant des chefs d’œuvres, s’attachant à la narration de non-rencontres entre des protagonistes équipés d’échelles de valeurs, opposées au point de ne plus pouvoir débattre, et que le camp que choisissent Cohn et Duprat était, souvent, à raison, celui de la dénonciation de la morgue intellectuelle.

      Et sinon aussi, dans l’émission, ils ont quand même pas mal coupé Coltrane, dont voici le morceau complet : Crescent donc

      http://www.desordre.net/musique/coltrane.mp3

      Et l’incroyable interprétation déconstruite de Summertime par Duke Ellington

      http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/duke_ellington_summertime.mp3

    • J’ai décidé de t’écouter en live, faisant une entorse à mes habitudes et tu venais juste de commencer à parler que mon père appelle pour me faire un caca nerveux parce qu’Orange lui plante sa ligne fixe depuis 10 jours et n’ont pas l’air très pressés de rétablir le téléphone à un vieil homme seul de 85 ans…

      C’est moi ou rien ne marche plus depuis un ou deux mois ?

    • Oh, mais @philippe_de_jonckheere nous avons un peu vécu la même chose et presque en même temps :/
      Sauf que je n’ai pas ta verve pour sublimer la rencontre avec ces atroces contrôleurs, véritables robots si fiers de leur soumission au grand capitale RATPesque. J’ai évoqué l’inhumanité aussi, (et j’avoue qu’ils ont eu droit à la comparaison avec les SS lorsque la seule réponse a été qu’il obéissait aux ordres) Bref, le 17 mai à 23h venue à paris par avion puis le bus d’orly pour l’enterrement d’un ami, ils ont bloqué les portes et verbalisé la moitié du bus. J’ai beau avoir spécifier que j’étais troublée, que oui je n’avais pas composté mon ticket pour cette raison, ils n’ont rien voulu savoir. Arf, dégoutée, vraiment
      Quand je pense en plus qu’avec ce pote disparu on organisait des actions pour la gratuité des transports avec un groupe qui se nommait le RATP (Réseau pour l’Abolition des Transports Payants) ça m’a pas fait rire
      Bon allez, la fin est plus drôle, en me baladant dans paname, je devais tirer des sous, et voila que quelqu’un avait oublié ses billets et avait disparu, le mauvais sort a été dissous immédiatement dans l’argent.

  • Les classes populaires et le FN - Willy Pelletier Intégrales - Radio Campus Lille
    http://www.campuslille.com/index.php/entry/les-classes-populaires-et-le-fn-willy-pelletier

    Ce lundi 24 avril 2017, les Amis du Monde Diplomatique de Lille organisaient une rencontre à Lille, avec Willy Pelletier autour de l’ouvrage collectif : Les classes populaires et le FN aux éditions du Croquant.


    Les votes FN ne forment pas un « électorat », mais « un conglomérat ». 


    Dans ce « conglomérat » particulièrement volatile ne figure qu’un ouvrier sur sept, mais il inclut néanmoins une composante populaire qui n’est pas négligeable : plus de la moitié des votes FN se recrute chez les ouvriers et les employés (actifs ou retraités). Si ce vote FN d’une fraction des classes populaires – dont le premier parti est, et de loin, celui de l’abstention – ne surprend pas ceux qui les assimilent à la figure du « beauf » machiste et homophobe, raciste et xénophobe, il interpelle les autres. Les enquêtes ethnographiques rassemblées dans ce livre tentent d’élucider les raisons et les causes de ces votes populaires en faveur du FN. Que veut dire l’ouvrier ou la femme de ménage qui votent FN ? Un ouvrier qui vote FN est-il un « ouvrier raciste » et que signifie « raciste » dans son cas ? L’est-il au même sens qu’un aristocrate qui vote, lui aussi, FN ? Ces enquêtes portent à conséquences politiques : outre qu’elles invitent à rectifier la vision stéréotypée de « l’électeur FN », elles montrent que la lutte politique contre le FN peut prendre appui sur les contradictions latentes au sein de ce « conglomérat » pour travailler à son implosion.

    Intégrales, c’est la mise en ligne des documents originaux, dans leur totalité, non retouchés, diffusés lors des émissions de Radio Campus Lille. Document libre d’usage, suivant le respect du droit des auteurs.

    #Audio #Radio #Radios_Libres #Radio_Campus_Lille #fn #Sociologie #Willy_Pelletier #Classes_Sociales

    • Effectivement, j’aurai aimé que le conférencier utilise un peu plus l’expression : Re créer du lien social, des activités communes.

      Passé ce Dimanche dans la commune de Berthen (pas loin de Godewaersvelde), au Nord de #Lille.
      Un patelin à 20 Km de la fabuleuse métropole européenne, dans un paysage superbe, prés du mont noir.
      Sommes rentré au hasard dans un bistrot vide, qui servait des tartines, enfin c’était ce qui était marqué sur la porte. Tout était fermé dans le village, un Dimanche à 13h.

      Pas de beurre sur le pain, ils n’y en avait pas dans la maison.
      La déglingue décrite par Willy Pelletier, elle est là !
      Le résultat des élections aussi.
      http://www.rtl.fr/election-presidentielle/region-hauts-de-france/departement-nord-59/commune-berthen-073

    • A écouter aussi : La Brique Lille sur les ondes - le numéro 50 : Les chiens ne font pas des chats

      
- Le collège sécuritaire de Lille Moulin : Bienvenue à Alcatraz ! Chacun(e) à sa place.

      – Le beau bar de génération identitaire : La Citadelle à Lille.
      
- Métro de Lille, drôle d’odeur à Saint Maurice Pellevoisin.

      – Plus il y a de riches au M2, plus il y a d’arbres : L’Argent des Mulliez planqué chez les 3 Suisses. Notre bourgeoisie locale.

      http://www.campuslille.com/index.php/entry/la-brique-lille-numero-50

    • Marignane, chemin de croix provençal Un reportage de Jean-Baptiste Bernard. CQFD n° 154 Mai 2017

      Comme un micro-climat : l’extrême droite s’est toujours très bien portée autour de l’étang de Berre. Et particulièrement à Marignane, ville de 34000 habitants où Marine Lepen s’est taillé la part du lion au premier tour des présidentielles, raflant 42,5% des suffrages. Dans cette agglomération sans âme et en mal d’identité, les valeurs ultradroitières, la peur de l’autre et l’angoisse du déclin font des ravages.

      " Tu vois cette place ? Pour les racistes, c’est l’endroit le plus chaud de Marignane. Mais en vrai, elle est toute paisible . Tu te sens en insécurité ici ? Pas moi, en tout cas. «  Et Mohammed, troisième chaise, de se gondoler :  » Tu m’étonnes... T’es arabe, t’es pas censé être concerné. Au contraire, c’est de toi qu’ils ont peur..." Mario encore : " On côtoie au quotidien des gens qui votent FN. Des gens avec qui on discute depuis longtemps. Et quand on leur fait remarquer qu’ils votent d’abord contre nous, ils répondent toujours : " Non, mais toi, c’est pas pareil..." Razmik approuve, avant de faire le lien : " Au fond, il y a un truc qu’on partage avec les électeurs frontistes : la souffrance. Ce que tu vois dans cette ville, c’est la souffrance de la France, de A à Z. " A Marignane, même l’alphabet est un chemin de croix.

      On n’est pas les seuls à tirer la langue. A Manosque, Sisteron ou Istres, c’est la même chose. Toutes les villes de 30 000 habitants du sud de la France se meurent doucement.

  • Genève : Un mois de prison pour un café Le Courrier - Rachad Armanios - Vendredi 21 avril 2017

    https://www.lecourrier.ch/148756/un_mois_de_prison_pour_un_cafe

    Un Roumain est interdit d’entrée à l’Hôpital, car il y profitait du wifi gratuit et du café bon marché. L’institution porte plainte. La justice le condamne à de la prison ferme

    A.V., Roumain né en 1969, a écopé le 10 mars dernier par ordonnance pénale du Ministère public de trente jours de prison ferme, dont deux déjà effectués en préventive. Son crime ? « Je voulais boire un café à la cafétéria de l’Hôpital cantonal pour y profiter du wifi gratuit », explique-t-il, par l’intermédiaire d’un ami interprète, dans le bureau de Camille Maulini, avocate du « Collectif de défense ».

    Mais l’homme fait l’objet depuis 2014 d’une interdiction d’entrée, renouvelée en 2016, pour une « durée indéterminée ». « Quand je serai convoqué pour aller en prison, je me plierai à la décision de la justice même si elle est injuste. » Me Maulini, elle, dénonce une « totale disproportion » de la peine.

    « Le café est moins cher qu’ailleurs »

    Le 26 janvier, comme deux à trois fois par semaine depuis au moins un an, A. V. se rend avec son ordinateur aux HUG pour y boire un café – « il est moins cher qu’ailleurs » – et relever ses mails en profitant de la connexion gratuite. Dans le hall d’entrée, il prend, comme à chaque fois selon ses dires, la précaution de demander à un agent de sécurité s’il peut venir. Il faut dire qu’il fait l’objet d’une interdiction d’entrée notifiée par le service de sécurité des HUG le 2 janvier 2016. Le document stipule : « Lors d’une patrouille, nous interpellons pour la énième fois M. V. Nous lui expliquons à nouveau les règles de l’institution.

    Bien que notifié en date du 1 juin 2014 d’une interdiction d’entrée, nous lui signalons verbalement ainsi qu’avec le document présent qu’en cas de récidive, une plainte pénale sera déposée auprès de la police. » « On m’a expliqué que ce document permettrait de me mettre dehors facilement si j’abusais. Il n’y avait pas de traducteur et je n’étais pas conscient que je risquais la prison. Je suis ensuite souvent revenu. Parfois un agent de sécurité me permettait d’entrer, parfois pas. »

    Détention préventive

    Fin janvier, il a affaire à toute une patrouille, raconte-t-il. Un premier agent lui donne son feu vert, un second dit le contraire. Puis la police est appelée. Il passe alors deux jours en détention préventive. A sa sortie, une première ordonnance pénale lui est remise en mains propres. Elle est signée par le procureur Marco Rossier, qui condamne le prévenu à 30 jours de prison ferme pour violation de domicile.

    Pour fixer la peine, le procureur retient qu’A. V. a déjà été condamné deux fois. Ayant commis un délit durant le délai d’épreuve, les sursis qui lui ont été accordés sont révoqués. Les délits sont mineurs. En novembre 2015, le Ministère public de Genève le punit pour entrée illégale en Suisse. Et en juillet 2016, celui de Vevey le condamne pour vol d’importance mineure et, déjà, violation de domicile. « Il avait volé une bouteille de vin à 4 francs à Manor. Ce n’est pas bien, mais A. V. n’est pas un délinquant ! », commente Me Maulini.

    Cambrioleur ?

    Le Ministère public genevois semble pourtant l’avoir considéré comme un cambrioleur. Dans sa première ordonnance, il a ordonné le séquestre des objets que le prévenu avait sur lui au moment de son interpellation, du fait de leur « origine douteuse ». La liste ne plaide pas en faveur d’A. V. : deux téléphones portables, un ordinateur, lampe de poche, clé à molette, tournevis, cutter, gants, pinces à épiler, bagues, bijoux, iPod et des sommes d’argent en plusieurs devises. « J’achète des voitures d’occasion que je revends à l’étranger », explique A. V. Me Maulini relève qu’il s’est opposé au séquestre en fournissant les preuves qu’il était le propriétaire des objets. La seconde ordonnance précise qu’il peut les récupérer. « Je suis choquée que la présomption d’innocence n’ait pas prévalu. »

    Impossible, toutefois, de s’opposer à la peine de prison. Car A. V. n’a pas d’adresse fixe en Suisse et l’ordonnance du 10 mars lui a été notifiée au « Pôle solidarité » de l’Eglise catholique qu’il a fréquenté. « Il y a beaucoup de gens de passage, le recommandé est bien arrivé mais s’est perdu. Le délai de recours était échu », se désole Me Maulini. A. V. se rend par ailleurs régulièrement à l’Oasis, un lieu d’accueil œcuménique au temple de la Servette qui offre des repas aux nécessiteux.

    Des coûts exorbitants

    La juriste demandera aux HUG qu’ils lèvent l’interdiction d’entrée. « Il est choquant que des gens avec peu de moyens ne puissent prendre un café bon marché, en particulier dans une institution publique », pointe cette avocate, qui s’est occupée de cas similaires mais concernant des entreprises privées comme la Migros, la Coop ou encore Balexert. « Quelle sera la prochaine institution publique à renoncer à être un lieu ouvert pour tous ? L’université ? »

    A. V., lui, craint pour le manque à gagner durant son mois de prison. Me Maulini juge la peine totalement disproportionnée pour le prévenu, mais pas seulement : « Champ-Dollon est surpeuplée et un jour de prison coûte 485 francs à la collectivité. » Près de 15 000 francs, sans compter les frais du Ministère public et de la police. « Tout ça pour un café aux HUG… »

    #Genève #HUG #prison #justice_Suisse #Café

  • Violences gynecologiques et obstétricales | Comme un poisson sans bicyclette
    http://www.radiorageuses.net/spip.php?article753

    Dans cette émission, nous avons profité de la tenue du festival « Ovaire et contre tout » à Forcalquier pour parler des violences gynécologiques et obstétricales. Laëtitia Négrié et Béatrice Cascales, autrices du livre « L’accouchement est politique » nous ont présenté leur travail. Puis le témoignage d’une amie ayant vécu un accouchement et des violences à l’hopital de Manosque, il y a quelques mois, a illustré leur propos. Nous avons ensuite débattu avec toutes les magnifiques intervenantes présentes autour de la table qui étaient là pour le festival. Durée : 1h06. Source : Radio Zinzine via Radiorageuses

    http://www.zinzine.domainepublic.net/emissions/CUP/2017/CUP2017-02-17-cup16violencesGyneco.mp3

  • Mano Siri : hypocrisie et mensonges de la LICRA sur le mouvement BDS
    https://nantes.indymedia.org/articles/36787

    Le magazine de la LICRA de décembre 2016 consacre au mouvement BDS ses pages 30 et 31 – sous le titre « Où va BDS ? » – au milieu d’un dossier fourre-tout intitulé « Les pseudo-antiracistes ». Ces deux pages écrites par Mano Siri, « Présidente de la Commission culture » de la LICRA sont ouvertement mensongères.

    #Répression #Resistances #antifascisme #Répression,Resistances,antifascisme

  • Bernard Fort (ou la Grive Solitaire)
    http://www.bernardfort.com/bernard_fort/bernard_fort.html

    Co-fondateur et responsable du Groupe Musiques Vivantes de Lyon.
    Il enseigne la composition #acousmatique à l’Ecole Nationale de #Musique de Villeurbanne, et partage le reste de son temps entre la composition et l’#ornithologie. Son travail musical est entièrement consacré au genre acousmatique pour le concert en salle ou en plein air, la danse, le jeune public. En composition, il s’intéresse depuis toujours aux limites entre abstraction et figuration, naturel et culturel. Sa recherche se porte principalement sur les modes de représentation des #musiques_électroacoustiques.

    La grive solitaire, c’est l’émotion musicale à l’état pur !

    Le côté désolé, la fragilité du timbre, le contour mélodique, la souplesse rythmique, la structure de l’ensemble, tous les paramètres de son #chant conduisent à une #écoute musicale.

    J’ai peine à croire à une stricte fonctionnalité des merveilles de la Nature.

    http://www.bernardfort.com/bernard_fort/Media/etude%20solitaire-1.mp3

    Le Poids du Ciel de Provence
    Un Atelier de Création de #Bernard_Fort
    http://www.franceculture.fr/emissions/l-atelier-de-la-creation-14-15/le-poids-du-ciel-de-provence

    C’est à Saint-Michel, près de Manosque et de Forcalquier, sous le ciel le plus pur d’Europe, que s’est installé, il y a déjà longtemps, l’Observatoire de Haute Provence puis, un peu plus tard, le Centre Astro assurant une large diffusion de la culture scientifique. Sur un plateau qui surplombe le village, une ancienne terre à moutons, se sont multipliés les coupoles et les télescopes, braqués sur la nuit. Progressivement la vie du village a changée, Saint Michel s’est adapté jusque à devenir Saint-Michel l’#Observatoire.

    http://s3-eu-west-1.amazonaws.com/cruiser-production/static/culture/sons/2015/05/s22/NET_FC_89cf548e-c325-425e-a2b8-99ee127d05dc.mp3

    #musique #son #nature #astronomie #culture #beau @intempestive

  • L’absentéisme gangrène fortement l’hôpital public
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/04/20/20002-20160420ARTFIG00018-l-absenteisme-gangrene-fortement-l-hopital-public

    D’après notre enquête réalisée à partir de la base publique de données Hospi Diag, pas moins de 22 établissements français ont connu en 2014 un taux d’absentéisme supérieur à 30 jours par agent et par an. C’est sept jours de plus que la moyenne des hôpitaux publics (23 jours), qui est déjà plus élevée de 7 jours que dans le privé, tous secteurs confondus.

    La lanterne rouge de ce classement, le centre hospitalier de Manosque, a vu ses agents accumuler 40 jours d’absence en 2014. Le meilleur, celui de Colmar, en a décompté seulement 14. Parmi les grands établissements, c’est l’Assistance publique - Hôpitaux de Marseille qui enregistre le plus mauvais score en matière d’absentéisme. La direction a d’ailleurs lancé un plan d’action contre ce qu’elle appelle « l’absentéisme de confort ».

  • Etat d’urgence 2
    http://audioblog.arteradio.com/post/3069170/etat_d_urgence_2

    Alors que certains de nos représentants sont en train de pérenniser l’état d’urgence, la mégacombi vous présente quelques perquisitionnés, assignés, et binationaux. Mais avant, on s’immerge dans un bureau de police en plein état d’urgence... - « je suis sur que j’ai une fiche S » Amar, perquisitionné - « on a entendu frappé, je me suis dit, c’est la perquisition » Mohamed, imam à Montpellier

    « Pour moi, Valls et Hollande, c’est finit » Samir, binational - Des nouvelles en état second d’urgence - « Hitler, il était pas musulman » Ahmed, assigné à Montrouge

    « ouh lala ça sent mauvais » Manou, militant anti état d’urgence

    La minute prescrite pour l’assaut de Jérôme leroy

    « quoi la fin, on va la trouver la fin ! » Durée : 59 min. Source : Radio (...)

    http://download.audioblogs.arteradio.com/sons/3012947/3071442_MegaCombi264-PT156-10022016_Etat_durgence_2.m

  • #Festival_actoral.15 // Semaine 2
    http://actoral.org/newsletter/actoral15/septembre/NL6.html
    A #Marseille du 24 #septembre au 10 #octobre

    Présentation

    Le Festival actoral est un rendez-vous où nous vous proposons de découvrir, chaque automne, à travers le travail d’une cinquantaine d’artistes, la richesse des écritures d’aujourd’hui.
 Guidés par le goût de la curiosité et de la découverte, nous invitons des écrivains, des metteurs en scène, des chorégraphes, des plasticiens, des poètes, des cinéastes… français et 
internationaux à vous faire partager leurs enjeux et la singularité de leurs regards sur le monde.

    Le Festival actoral.15 se déroulera en complicité avec : le Théâtre du Gymnase-Bernardines, le MuCEM – Musée des Civilisations d’Europe et de Méditerranée, le Théâtre Joliette-Minoterie, le Ballet National de Marseille & ICKamsterdam, la Criée – Théâtre National de Marseille, la Friche la Belle de Mai, Montévidéo – créations contemporaines, le Laboratoire des Possibles, le Cabaret Aléatoire, Aix-Marseille Université, la Bibliothèque Départementale des Bouches-du-Rhône, les CEMEA – Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active, la Corodis, les Correspondances de Manosque, l’ERAC – Ecole Régional d’Acteurs de Cannes, le FID -Festival international de cinéma de Marseille, Film de Force Majeure, le FRAC PACA – Fonds régional d’art contemporain Provence-Alpes-Côte d’Azur, la librairie Histoire de l’Œil, l’L – Lieu de recherche et d’accompagnement pour la jeune création, le Lycée Montgrand, le Lycée Thiers, le Lycée Victor Hugo, le Merlan scène nationale à Marseille, la librairie l’Odeur du temps, OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel, Plateaux.ch, les éditions P.O.L, la Revue IF, Seconde Nature, le Cinéma Les Variétés, les éditions Verdier

  • Que la chasse aux chômeurs (re) commence !
    http://www.recours-radiation.fr/communique-de-presse-du-20-05-2015.html

    C’est parti, le #contrôle des #chômeurs va se généraliser, s’intensifier. On s’y attendait.

    Quand les politiques veulent faire diversion, ils convoquent les chômeurs. Ils ont bon dos.

    En 1970, Raymond Barre déjà cherchait les faux chômeurs qui gonflaient les statistiques.

    En 1991, Michel Charasse, alors Ministre du Budget lâche sa petite phrase sur les "700 000 faux chômeurs en France", lui les avait comptés.

    Martine Aubry, Ministre du travail lui répondra : « Il est inadmissible de faire peser la suspicion sur des centaines de milliers de chômeurs qui sont dans des situations difficiles ». Ce qui ne l’empêchera pas d’être à l’origine de la loi sur le contrôle des chômeurs [en 1992], qui, pour la première fois dans l’histoire, inverse la charge de la preuve.

    Depuis, c’est au chômeur d’apporter les preuves qu’il recherche bien un emploi, activement, positivement, tout le temps, faisant fi de la présomption d’innocence.

     

    Après l’assistanat qui serait le cancer de la Société selon Wauquiez, c’est au tour de #Rebsamen, Ministre du Travail d’emboîter le pas, des chômeurs pour le moins oisifs doivent s’inscruster à #Pôle_Emploi , il est grand temps pour l’organisme chargé du placement des chômeurs de « renforcer les contrôles pour vérifier que les gens cherchent bien un emploi », et d’ajouter « faut qu’il y ait, à un moment, une sanction ». C’était en septembre 2014.

    #contrôle_des_chômeurs

    • Pôle emploi met en place un dispositif de contrôle des chômeurs

      180 000 demandeurs d’emploi seront concernés chaque année. France 3 fait le point sur cette mesure.

      Depuis un mois, Pôle emploi déploie un dispositif de contrôle des #chômeurs. Chaque année, 180 000 demandeurs d’emploi seront concernés par cette mesure. Le but remotiver ceux qui peinent dans leurs démarches ou rappeler à l’ordre ceux qui ne jouent pas le jeu. À Manosque (Provence-Alpes-Côte d’Azur) dans une agence Pôle emploi, ils sont trois agents à s’occuper du dispositif. Chaque jour, ils reçoivent un listing de chômeurs. Objectif : vérifier s’ils recherchent activement un emploi. Dans 40% des cas, le contrôle s’arrête à l’examen du dossier. Lorsque l’agent a un doute, il vérifie directement auprès du chômeur en l’appelant [et en exigeant des preuves de recherche sous 15 jours].

      #vidéo sur le taff des agents en question, où on vérifie que si les chômeurs sont des #travailleurs_pauvres, ils seront pas emmerdés, de cette façon là en tout cas, les calculs du montant de l’alloc en fonction des salaires de l’emploi étant chargé de les fliquer automatiquement (mieux vaut 6 mois plus ou moins continu d’emploi que de l’emploi en pointillé, mais qui arrive à jouer de ces curseurs ?).

      C’était le programme Jospin 1998 ("je préfère une société de travail à l’assistance"), il est appliqué aussi au RSA où le fait de gagner quelques centaines d’euros de temps en temps éloigne le flocage, on devient « autonome », moins contrôlé, et on passe ensuite, si ça dure, dans le RSA dit châpeau qui complète (fort mal) les salaires ; en matière de RSA, la notion de #revenu_théorique inventé à l’occasion de la réforme de l’APL, se dit « ressources_incontrôlables », vaut suspicion de fraude et est un motif possible de « suspension » (coupure) de RSA.

      #devenir_travailleur_pauvre #plein_emploi_précaire

  • LA LICRA, PRÊTRE OFFICIEL DE LA NOUVELLE LAÏCITÉ ? - [UJFP]
    mercredi 4 février 2015 par le Bureau National de l’UJFP
    http://www.ujfp.org/spip.php?article3853

    Nous apprenons que la LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme) vient d’obtenir la signature du renouvellement de son partenariat avec le Ministère de l’Education nationale pour trois ans, tant pour son intervention dans les établissements que pour la formation des formateurs.
    Cette annonce intervient au moment où le Ministère prévoit de donner une certaine importance (malgré les limites de crédits) à la promotion d’un nouvel enseignement civique et moral, dont la LICRA serait donc un partenaire privilégié.
    Dans le même mouvement, le livre que la LICRA a édité en septembre 2014, 100 mots pour se comprendre contre le racisme et l’antisémitisme (sous la direction de Antoine Spire et Mano Siri, éditions Le Bord de L’eau), est publié sur le site « Eduscol » du ministère comme outil pédagogique privilégié.

    L’Union Juive Française pour la Paix considère que cette convention et cette promotion de l’ouvrage cité sont un très mauvais coup porté à la laïcité, au « vivre ensemble » et à la lutte contre le racisme dans notre pays.

    Sans préjudice d’une analyse ultérieure plus approfondie, nous citerons simplement quelques passages de l’ouvrage, qui certes n’en constituent pas l’essentiel, mais portent sur des sujets dont nous savons qu’ils sont justement au cœur des polémiques et des difficultés rencontrées par les personnels de l’éducation aujourd’hui, tout particulièrement depuis les crimes racistes qui ont endeuillé notre pays en janvier. Sur plusieurs points, nous sommes obligés de parler de l’œuvre de pompiers pyromanes, et nous en voulons pour preuve le choix de certains rédacteurs, tel Robert Redeker, l’auteur de la formule « islamisation des esprits ».

    Dans leur introduction les auteurs savent à juste titre dire, après avoir montré comment « de nouveau on assassine des juifs uniquement parce qu’ils sont nés juifs », que « les musulmans de ce pays ne sont pas mieux traités ». Mais le reste de l’ouvrage montrera un traitement fort déséquilibré des notions et des faits.

    La présentation d’Israël (seul Etat faisant l’objet d’une entrée) comme « seule authentique démocratie du Moyen Orient » ne peut être perçue que comme une provocation pour tous ceux qui sont horrifiés par les massacres répétés opérés par cet Etat au mépris du droit international depuis sa création, et encore aujourd’hui en Cisjordanie et bien sûr à Gaza. Israël est un Etat juif et démocratique au sens où il est démocratique pour les Juifs et oppose sa judéité à tous les autres, pour justifier les discriminations tant en matière de logement et de travail que de justice et de circulation, sans oublier la non-reconnaissance de nombreux villages palestiniens, dont ceux des Bédouins du Néguev.
    Or Israël est présenté comme ayant « toujours eu deux langues officielles – hébreu et arabe - (...) ». Cela n’est plus vrai depuis des années, et tous ceux qui sont allés sur place savent à quel point tout est fait pour que l’arabe soit éliminé du paysage. Ni la Nakba, ni l’occupation et la colonisation des territoires palestiniens conquis en 1967 ne sont évoquées.
    De ce fait ne faudrait-il pas rappeler que les 50% de non-juifs vivant entre Mer Méditerranée et Jourdain sont privés de tout ou partie de leurs droits politiques et économiques ?

    • La LICRA, le CRIF, le BNVCA, etc... il y a toute une galaxie d’organisations qui sont les gourous de la religion raciste à laquelle adhère presque toute notre caste politico-médiatique (sous peine de campagnes de stigmatisation et d’exclusion).

      Les actes judéophobes en France sont recensés par le SPCJ, proche du CRIF. Sur la page Facebook du SPCJ, parmis les sites « aimés » on trouve celui de l’armée israélienne ...
      https://www.facebook.com/spcjfr

      Comment le SPCJ se présente lui-même :
      https://www.facebook.com/spcjfr/info?tab=page_info

    • – Quand on manifeste à Paris cet été, contre le massacre par Israël de 2000 personnes à Gaza, la LICRA dénonce elle, des agressions à Paris, inventées de toutes pièces, contre des synagogues :
      http://www.licra.org/fr/communique/halte-aux-d%C3%A9cha%C3%AEnements-haineux

      – Acharnement de la LICRA contre Sine :

      Siné est traîné devant le tribunal de Lyon par la Licra, laquelle est représentée par son avocat, Me Alain Jakubowicz. M. B.-H. Lévy, devenu l’ami de Philippe Val après en avoir été pendant trente ans la tête de turc, fait le voyage de Lyon pour expliquer au juge ce qu’est l’humour ...
      ... La Licra perd son procès contre Siné. Qu’importe, elle fait appel. Patatras, la Licra perd de nouveau. Me Alain Jakubowicz, qui ambitionne la présidence de la Licra, acceptera-t-il ce double revers ? Non, il se pourvoie en cassation ... la Licra a perdu la semaine dernière pour la troisième fois....
      ...Le vulgum s’imagine qu’après une cassation et un renvoi devant la cour, une fois l’arrêt de celle-ci rendu, c’en est fini. C’est ce qui se passe d’habitude. Là, Me Jakubowicz refuse encore de reconnaître sa défaite. La Licra vient de se pourvoir de nouveau en cassation !
      Ce sera le cinquième procès ...

      http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20120411.OBS5956/abus-de-licra.html

      – En 2006 Parick Gaubert (frère de Thierry Gaubert, mais bon personne n’est responsable de sa famille) Président de la Licra à l’époque et député européen, se rendait à Jérusalem devant des parlementaires israéliens pour y déplorer « le manque de moyens matériels de ceux qui défendent les Juifs et Israël ».