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    • Q : Vous vous êtes demandé si la loi est un outil approprié pour la protection et la promotion de droits des femmes.

      ANDREA DWORKIN : Ce que je ressens, c’est que nous devons utiliser ce que nous avons. Et ce que nous avons n’est pas grand-chose. Et…. nous devons trouver un moyen de tenir le violeur à distance. Maintenant, il y a différentes façons de le faire. Le droit n’est qu’une façon de le faire. Je suis, personnellement, favorable à la violence. Profondément. J’y suis favorable. Et la raison pour laquelle j’y suis favorable, c’est que la loi ne fonctionne pas. Et tant que la loi ne fonctionne pas, les femmes qui ont été attaquées, ou qui sont attaquées, doivent pouvoir comprendre qu’elles ont le droit de se défendre contre quiconque les attaque. Beaucoup de gens préfèrent le système juridique. Je ne leur en veux pas pour ça. J’aimerais que ça fonctionne. Ça ne fonctionne pas. Nous avons encore… cinquante ans… pour essayer de le faire fonctionner. Nous avons ici une femme, dont je ne me souviens plus du nom en ce moment, qui a tué un pédophile qui avait violé son fils. Il était clair qu’il allait être acquitté, alors elle lui a tiré dessus. À mon avis, elle a fait ce qu’il fallait. Je l’admire pour ce qu’elle a fait. Je suis donc prête à m’asseoir avec mes sœurs pour penser à une dizaine d’autres choses que nous pouvons faire, qui ne sont pas des choses terribles, à faire. Mais… nous devons faire quelque chose. Nous ne pouvons pas rien faire. C’est ma réponse à votre question.

      Traduction: TRADFEM

      Q : You have been wondering whether law is an appropriate tool for the protection and also for the advancement of women.

      D : What I feel is that we have got to use what we’ve got. And what we’ve got isn’t very much. And… we’ve got to find some way to keep the rapist off the street. Now there are different ways of doing it. Law is only one way of doint it. I myself favour violence. Deeply, I favour it. And the reason that I favour it is that the law isn’t working. And as long as the law isn’t working, women, who have been attacked, or who are being attacked, need to be able to understand that they have a right to defend themselves against anyone who is attacking them. Many people prefer the legal system. I don’t blame them for that. I wish it would work. It’s not working. We have another… fifty years… to try and get it to work. We have a woman, whose name I am not remembering right now, who killed a paedophile who raped her son. It was clear that he was going to be acquitted, so she shot him. In my view, she did the right thing. I admire her for what she did. So I am willing to sit down with my sisters to think of a dozen other things that we can do, that are not terrible things, to do. But… we have to do something. We can’t do nothing. That is my answer to you.

  • #Mir_Streiked !

    „Mir Streiked!“ ist die Hymne für der Schweizerischen Frauen*streiktag 2019. SASA, KimBo, Mer Ayang und Sascha Rijkeboer komponieren in ihrer musikalischen Unterschiedlichkeit ein Lied, das gleichzeitig bewegt, anklagt und mobilisiert.

    https://www.youtube.com/watch?v=m001Efj0ymI&feature=share


    #grève_féministe #14_juin #femmes #grève #Suisse #chanson #14_juin_2019 #hymne
    #musique_et_politique (ping @sinehebdo)

    v. aussi le #manifeste académique de la grève :
    https://seenthis.net/messages/777511

    et une tribune sur le #féminicide, tribune publiée en lien avec la grève :
    https://seenthis.net/messages/780868

    • "Les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes"

      Alors que l’égalité salariale est au coeur de la grève des femmes prévue le 14 juin, Manuela Honegger, politologue et politicienne indépendante, relève qu’en une année « les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes ».

      « L’écart de revenu entre l’homme et la femme reste notre préoccupation première », a affirmé dans La Matinale Manuela Honegger, membre du collectif genevois pour la grève des femmes. De plus, le travail domestique effectué par les femmes n’est toujours pas reconnu.

      « On estime aujourd’hui que faire à manger a plus de valeur en Suisse que ce que le secteur financier produit, la valeur que les femmes produisent tous les jours gratuitement et qui péjore leur vie est énorme. A la fin de l’année, les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes », a précisé la politicienne.

      De plus, « sur la base des différences salariales, les femmes devraient seulement travailler jusqu’à 57 ans et pas jusqu’à 64 ans », a-t-elle encore indiqué.
      Chiffre pas connu

      « La politique ne nous prend pas au sérieux, nous les femmes, et ne met pas nos préoccupations au centre », a encore souligné la politicienne. Alors que tout le monde connaît le nombre d’étrangers vivant en Suisse, « cela fait 25 ans que l’UDC martèle ces chiffres », combien de personnes connaissent le pourcentage des femmes qui font la lessive ou qui assument l’éducation des enfants ?

      « Les femmes accomplissent 80% de la lessive faite en Suisse et assument 70% de l’éducation des enfants. Ce sont des réalités à mettre sur l’agenda politique, c’est pourquoi nous avons choisi la grève. La grève est un moyen de pression pour dire stop », a conclu #Manuela_Honegger.

      https://www.rts.ch/info/suisse/10179694--les-femmes-gagnent-108-milliards-de-moins-que-les-hommes-.html

      #salaire

    • Vers la grève féministe en Suisse

      Dans cet entretien, Anouk (étudiante, investie dans les mouvements étudiants et de l’immigration coloniale et post-coloniale) et Maimouna (militante queer antiraciste « qui penche du côté marxiste de la force » et qui travaille dans un syndicat interprofessionnel du secteur public) nous livrent un récit du processus qui va porter nombreuses femmes* en Suisse à se mettre en grève pour la journée du 14 juin 2019. Nous saissons l’occasion pour relayer le manifeste de la grève, dont il est beaucoup question dans l’interview, et une émission radio sur cette lutte, dont le titre annonce : Ne changeons pas les femmes, changeons la société !

      – PEM : Le 14 juin se tiendra en Suisse une grève des femmes et féministe : Quel a été votre rapport à cette grève ?

      M : J’ai participé à cette grève surtout par l’organisation des travailleuses au sein de mon syndicat, mais également pendant une période par le biais de la coordination romande et du collectif genevois. Pour des raisons de santé, je n’ai pas pu participer à tout l’aspect collectif et de coordination des six derniers mois. Cette grève m’a accompagnée durant toute l’année et le fait de participer à sa construction sur les lieux de travail a sûrement été une des expériences militantes les plus intéressantes de ma vie.

      A : De mon côté, j’ai une position assez ambiguë par rapport à la grève. Rationnellement et politiquement, je suis super emballée par le processus. Je suis convaincue de la nécessité de s’y investir, et de la justesse d’organiser une grève générale à partir d’une position féministe. Mais d’un point de vue subjectif, j’arrive pas à me sentir concernée ou impliquée d’une quelconque manière. Pour plusieurs raisons, je n’arrive plus du tout à m’identifier aux discours du type “nous les femmes”, même si j’ai une compréhension du monde et des manières de me comporter profondément féministes. Du coup, je me suis tenue un peu à l’écart de tout le processus d’organisation de la grève, et j’ai juste participé aux débuts de la rédaction du manifeste, et j’ai été co-organisatrice de la journée du 10 février.

      – PEM : Pouvez-vous nous dire comment en Suisse on en est arrivé à organiser une grève féministe ? Quels ont été les éléments déclencheurs ?

      M : En Suisse, cette grève a été impulsée par des femmes syndicalistes après une énième discussion au parlement sur un projet de loi sur l’égalité salariale qui n’a abouti à rien. Je pense que c’est un aspect assez intéressant, notamment par rapport à d’autres endroits où ce genre de mobilisation a eu lieu, comme dans l’Etat espagnol, où le rôle des syndicats était beaucoup moins fort, voire un frein à l’organisation de cette mobilisation. Néanmoins, l’impulsion ne vient pas des directions syndicales mais plutôt de la base. Elles ont d’ailleurs plutôt été forcées à rejoindre le mouvement sous pression de leurs militantes. Je trouves aussi assez intéressant que ça vienne pas forcément de femmes très jeunes à la base, mais plutôt de militantes assez expérimentées, même si ça a très vite pris chez les femmes plus jeunes. Certaines étaient déjà là en 1991, lors de la première grève des femmes en Suisse d’ailleurs.

      A : Il y a une autre particularité par rapport à la Suisse. Ici, la construction de la grève s’appuie sur un réseau militant de syndicalistes féministes, de féministes organisées dans des partis de gauche radicale, et aussi de féministes autonomes, qui s’étaient toutes mobilisées contre cette loi sur l’augmentation de l’âge de la retraite - soutenue par les centrales syndicales au niveau national. Il y a donc une filiation entre cette opposition référendaire dans le champ institutionnel et l’impulsion de la grève féministe.

      – PEM : Pouvez-vous préciser quel a été le rôle des syndicats par rapport au mouvement ?

      M : Il faut bien comprendre que ce mouvement vient de la base. Il y a eu cette énorme manifestation à Berne qui a réuni 22 000 personnes en septembre 2018. Pour la petite histoire, chaque deux ans la plus grande organisation syndicale, l’USS [1], organise une manifestation nationale. Il s’agit avant tout d’une démonstration de force mais souvent avec un contenu politique très institutionnel. Donc du coup, comme chaque deux ans, l’USS a choisi un thème, et cette année-là c’était l’égalité salariale. Il n’y avait pas la volonté de parler de la grève qui se prépare aujourd’hui mais l’idée c’était simplement de mettre en avant cette revendication qui pouvait plaire à tout le monde. Le mouvement a fini par presque troller cette manifestation en créant un tronçon appelant à la grève féministe en 2019, ce qui a fait apparaître clairement nos revendications comme bien plus larges et radicales. Ça s’est fait littéralement aux nez et à la barbe des centrales syndicales qui ne voulaient parler que d’égalité salariale.

      A : Dès le début, et en raison de la manière dont le mouvement s’est structuré, il a appelé à aller plus loin qu’une grève « classique », qui reste contenue à un cadre de rapport salarié uniquement. Tout ceci ouvre des perspectives beaucoup plus larges, et ça remue le mouvement ouvrier dans son ensemble, notamment sur la question du travail reproductif, et de la grève politique (qui est d’ailleurs implicitement interdite par notre Constitution [2]).

      M : C’est vraiment important cette question de grève politique en Suisse. On a réussi à la rendre licite grâce à des mécanismes assez alambiqués, sachant que le droit de grève bien qu’inscrit dans notre constitution, est très limité.

      – PEM : Comment s’est organisé et structuré le mouvement pour la grève ? Quelles sont les formes d’organisation que vous vous êtes données et est-ce qu’elles sont présentes sur l’ensemble du territoire suisse (les différents cantons, dans les villes ou en campagne, etc.) ?

      M : En fait, le mouvement est né en Suisse romande et Suisse italienne et la Suisse allemande a rejoint le mouvement un peu plus tard. Actuellement, quasiment tous les cantons suisses et les grandes villes ont un collectif organisant la grève. Honnêtement, quand ça a commencé, ça aurait pu être ce genre d’initiatives super sympas lancées par dix meufs motivées qui aboutit à 5000 femmes dans la rue un an plus tard. Mais là, ça a pris bien plus d’ampleur ! Je pense que la manière dont le mouvement s’est construit, notamment la démocratie interne, la décentralisation, et surtout la totale liberté laissée aux collectifs - avec juste le Manifeste comme garde-fou - font que c’est un mouvement à la fois très large et radical.

      A : Oui, j’ai le souvenir d’une militante syndicale qui disait que ça avait impulsé la formation de collectifs sur plein de lieux de travail, ce qui en Suisse, est dingue ! En tous cas, je pensais pas que ça serait un truc aussi énorme, et que ça lancerait autant de personnes à s’organiser sur leur lieu de travail, de formation, etc. Au-delà même du 14 juin, ça ouvre des perspectives d’organisation beaucoup plus larges.

      M : La décentralisation du mouvement est très particulière mais aussi très adaptée à notre contexte fédéral. C’est vraiment une organisation décentralisée, qui part des collectifs locaux. C’est très difficile pour moi de parler de ce qui passe dans les cantons suisses alémaniques. Ce que je vois sur les réseaux sociaux (car le mouvement y est assez actif), c’est qu’en fait, finalement, dans des endroits où j’aurais pas pensé, il y a des choses qui se construisent.

      A : Le caractère de radicalité du mouvement est aussi lié au fait qu’il se construit au niveau national, au-delà des barrières linguistiques, mais d’une manière décentralisée comme tu l’as dit. C’est quand même très rare en Suisse. Mais l’organisation ne se fait pas uniquement selon des bases purement géographiques (ville, canton, etc.), mais aussi en fonction des lieux d’activité, sur les lieux de travail et de formation, etc.

      M : Je pense que c’est grâce aux organisatrices qui ont vraiment tout mis en place pour permettre la plus grande démocratie possible, ce qui est hallucinant et qui a représenté un travail phénoménal. S’assurer toujours qu’il existe des espaces de dialogues où les questions de contenu mais aussi de forme peuvent être entendues et discutées, ce qui a notamment permis de créer ce Manifeste avec une adhésion très large, a, d’après moi permis cette construction très large d’un mouvement.

      – PEM : Qu’est-ce qu’a apporté au mouvement la rédaction d’un manifeste ? Quels thèmes principaux en sont ressorti ?

      M : Alors, le manifeste regroupe dix-neuf revendications. Elles concernent tout : le rapport au corps, le rapport au travail, notamment l’inégalité salariale, mais la question du travail reproductif est également très développée. Je pense qu’on trouve pas le terme “anti-capitalisme” dans le texte (même si le terme capitalisme doit y apparaître), mais dans le fond, on est dans des revendications vraiment en rupture. Beaucoup de revendications tournent autour du monde du travail. Déjà parce que ce mouvement est très syndical mais aussi parce que les enjeux autour des inégalités sur les lieux de travail sont encore loin d’être résolus. Il n’y a pas de réelles protections contre les inégalités salariales, les protections contre le sexisme sur le lieu de travail sont peu ou mal mis en place, et la dévalorisation sociale et salariale des métiers typiquement féminins existe. On est quand même un pays où les personnes travaillant dans l’économie domestique ne sont même pas soumises à la loi sur le travail dont le texte est censé protéger les travailleuses et travailleurs.

      A : Oui, notamment celle de réduction du temps de travail ! Et la question des violences sexistes est aussi importante pour nous. C’est vrai qu’avec le Manifeste, on donne une vision d’unité, comme si tout le monde était d’accord sur tout, mais il y a quand même eu des grosses contradictions internes. D’ailleurs, la force du cas suisse, c’est d’avoir pu dépasser ces contradictions et de ne pas s’être scindé. C’est peut-être lié à la culture du compromis suisse [rires]. Dans tous les cas, il y a eu un travail politique phénoménal sur les sujets de dissension, pour aboutir à une orientation d’un féminisme de classe et anticapitaliste, et aussi sur la question de la pénalisation des violences de genre. À la première séance de rédaction du Manifeste en août passé, les nombreuses personnes présentes étaient réparties en groupes de travail « par thématique », où on discutait de nos revendications et leur articulation. Il se trouve que j’ai eu la bonne idée d’aller au groupe sur les violences faites aux femmes. C’était assez difficile, et il a fallu un travail important (que des camarades ont mené tout au long de l’année) pour éviter une orientation pro-punitive, et amener une vision globale sur les conséquences de ces orientations en termes de rapports sociaux de race, et plus largement de répression. Mais c’est une position qui est extrêmement ambivalente et compliquée à trouver et défendre, entre d’un côté dire que les violences de genre sont un sujet politique fondamental (et qu’on ne va pas s’en occuper « après » pour le dire vite), mais de l’autre, se demander comment on peut y répondre sans converger avec l’appareil répressif d’Etat. Il y a donc eu tout un travail : déjà, sur le moment même, et avec les relectures et amendements successifs du Manifeste. Plus largement, et dans un deuxième temps, on a organisé avec SolidaritéS [3] une journée d’étude qui a réuni des personnes actives dans les organisations qui luttent concrètement contre les violences de genre, pour essayer d’élaborer des pistes d’actions anti-punitives, mais concrètes et ancrées dans notre réalité. Il y avait beaucoup de personnes impliquées dans l’organisation de la grève, et l’idée était de revenir ensuite dans les différents collectifs et mettre ça en avant. Au final, quand on regarde le Manifeste maintenant, on remarque que ce travail collectif (qui prend différentes formes) a porté ses fruits.

      – PEM : Du coup, est-ce que vous diriez que le Manifeste, rédigé en août dernier, rend bien compte de la pluralité des composantes du mouvement tel qu’il est aujourd’hui ?

      M : Le mouvement s’est organisé en mixité choisie, sans hommes cisgenres. Pour la composante sociale, dans les collectifs que je connais, principalement en Suisse romande, on compte majoritairement des femmes* déjà militantes, peu de femmes non blanches, par contre plutôt très intergénérationnelle. Néanmoins, quelques femmes ayant un parcours migratoire ont été très actives, ce qui a permis d’amener des revendications concrètes et précises sur les questions d’asile et d’accueil. L’exemple qu’a donné Anouk, et il y en aurait d’autres, montre bien qu’en tant que minorités dans la minorité, c’est très dur de réussir à mettre en avant ses revendications s’il n’y a pas un vrai travail d’organisation en interne. On l’a notamment vu pour les questions LBTIQ, où finalement des revendications spécifiques n’ont pas été visibilisées et ce alors qu’en Suisse on serait dans un contexte assez propice à la mise en avant de revendications par exemple liées à la parentalité, aux parcours trans* ou encore d’égalité juridique. De ce que j’ai perçu, en tout cas en Romandie, il nous a été difficile de nous organiser entre nous pour faire émerger ces revendications. Par contre, le travail fait par les femmes migrantes et leurs alliées ont réussi à imposer des revendications puissantes sur cette question, autant dans le manifeste que dans l’organisation collective. Ces questions, par exemple le fait de ne pas avoir de permis de séjour ou juste un permis provisoire en tant que travailleuse – en lien avec tout le travail syndical qui est mené sur ce front depuis des années - sont bien comprises et intégrées. Par contre, on n’a pas constaté la même chose sur les questions de race. Pour être bien claire, quand on parle de femmes migrantes en Suisse, on parle de femmes qui viennent du troisième cercle (le Sud global) comme on dit, mais aussi d’Europe du Sud.

      A : C’est vrai qu’il y a eu un travail politique pour orienter ces revendications dans un sens émancipateur pour tout le monde. Donc le Manifeste n’est bien sûr pas parfait, mais c’est le fruit d’un travail politique de longue haleine, parfois éreintant, mené par un grand nombre de personnes. Au début, il y avait carrément des propositions islamophobes, ou abolitionnistes (du travail du sexe)… Le fait que ce genre de choses ne soient pas passées (même si le Manifeste n’est pas explicite sur ces questions), c’est aussi le fruit d’un travail. Ça permet de le garder ouvert à une organisation politique sur les rapports coloniaux, sur le travail du sexe, etc.

      M : Sur ces questions, on constate qu’il y avait cette peur au début, comme dans tout mouvement unitaire : « que vont faire les femmes qui ne sont pas organisées à gauche, et comment elles vont pouvoir adhérer à ce manifeste ? ». Finalement, on se rend compte que plus il y a de revendications, plus elles sont larges, plus elles sont radicales, et - c’est assez contre-intuitif - plus elles sont rassembleuses. En fait, ça a permis de créer un mouvement ultra large. La question des “femmes de droites” - doit-on les intégrer,, comment leur parler, est-ce qu’on les effraient ou pas - a souvent été posé, surtout au début dans les collectifs locaux. Je me souviens très clairement d’une femme qui disait « si les femmes de droite se reconnaissent dans le manifeste, elles viendront, et sinon tant pis ». Il faut juste imaginer que lors de l’appel de la première coordination nationale à Bienne, il devait y avoir 500 à 600 personnes, qui sont des personnes qui organisent activement cette grève.

      –PEM : Pourquoi est-il important de faire grève pour faire valoir ces raisons ?

      M : Il y a un truc que je trouve intéressant dans le droit suisse, la grève est considérée comme l’ultima ratio. Donc c’est le dernier outil que les travailleurs et travailleuses mettent en place pour obtenir leurs revendications, après que tout a échoué. Là, ça fait 38 ans qu’on a une égalité dans la constitution qui n’est pas appliquée, et tout part quand même de là ! On peut se dire que c’est très réformiste et partiel, mais littéralement, ça veut dire qu’en Suisse, il y a aucune possibilité de sanction ni de contrainte pour vraiment combattre l’égalité salariale même dans son sens le plus strict. Tu peux faire reconnaître - mais c’est très compliqué – que tu n’es pas payée la même chose que ton collègue masculin et toucher le différentiel ainsi qu’une indemnité représentant six mois de salaire et c’est la seule sanction que tu auras en tant qu’employeur. En gros, une mise en conformité plus une petite amende. De plus, ce n’est pas soumis à un contrôle régulier, sauf pour les entreprises de plus de 100 employé-e-s, ce qui représente environ 2% des employeurs en Suisse. On en est là. Donc c’est pour ça que c’est important de faire grève, c’est pour montrer qu’on en a marre du système suisse de la négociation et de la « paix du travail » et que oui, en tant que femmes ont a tout essayé mais que là ça suffit et que donc on utilise l’outil de l’ultima ratio.

      A : Pour moi, cette grève a permis de montrer, dans ce système suisse, qui est officiellement « pacifié » et qui jure que par cette fameuse « paix du travail », que la conflictualité sociale, elle existe ; que les antagonismes de classe, ils existent. La conflictualité, c’est pas nous qui l’inventons, elle est réelle. Du coup, l’analyse qu’on fait en étant marxistes et féministes, c’est de lier les raisons larges pour lesquelles on fait grève (qui ne concernent pas uniquement les inégalités dans le travail salarié), à ce mode de production particulier. Donc une fois qu’on a dit ça, notre mode d’action doit rendre compte de ça.

      M : Sur la question de la grève, ça a pas été sans tension, vraiment ! Évidemment, faire grève en Suisse en 2019, c’est aussi le rappel de la grève de 1991 [4], qui a été un des plus beaux moments de luttes en Suisse. C’est aussi le rappel de ces femmes qui se sont battues en 1971 pour obtenir le droit de vote [5]. Il y a des femmes qui ont fait grève en 1991, et nous en 2019, on lutte aussi !

      A : Il faut préciser que cette grève s’inscrit dans un renouveau de perspectives de luttes de la gauche politique et syndicale. Il faut rappeler brièvement que le système suisse permet de s’opposer à des projets du parlement (et d’en proposer) en récoltant un certain nombre de signatures. Les initiatives ou référendum sont ensuite soumises au vote de la population suisse. Je précise, car j’ai vu beaucoup de discussions sur ce système de démocratie semi-directe en France, en lien avec la revendication du RIC défendues par certain·es Gilets Jaunes. Or, un élément pour moi central est à chaque fois laissé de côté : le système suisse est fondé sur l’exclusion politique d’une partie importante (environ un cinquième) de la population et des classes populaires, à savoir la population “d’origine étrangère”. En effet, les droits politiques sont conditionnés à la possession de la nationalité suisse, qui est extrêmement difficile à obtenir. En l’espace d’un an, la gauche politique est parvenue à faire refuser un projet d’augmenter l’âge de la retraite des femmes (appelé PV2020), et une autre loi (appelée RIE3) sur la défiscalisation massive du capital des multinationales implantées en Suisse (ce qui représente un transfert massif de richesses des collectivités publiques, notamment du Sud global, vers les actionnaires de Nestlé, Glencore, etc.). J’ai l’impression que ça a vraiment créé une dynamique de gauche qui est de nouveau capable d’arracher des grandes victoires. En même temps, on a lancé tout récemment un référendum contre la soeur jumelle de la RIE3 , donc contre une loi qui prévoyait exactement les mêmes dispositifs fiscaux ; on a fait aboutir le référendum, mais on l’a perdu en votation car la réforme a été massivement approuvée. Et on a certes refusé l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, mais il y a déjà un projet au Parlement pour l’augmenter à nouveau. Cette question des initiatives et référendums constitue un grand débat au sein de nos organisations, et pour ma part, je ne crois pas qu’il faille rejeter une lutte institutionnelle par référendum en bloc, parce que comme on l’a vu, ça permet de lancer des dynamiques d’opposition substantielle. Par contre, sur la base de cette séquence politique, on voit que si on les considère comme une fin en soi, on n’a pas fini de s’opposer aux mêmes projets de loi, et on passe notre temps à récolter des signatures.

      M : Oui, au bout d’un moment, à ce jeu, ils gagnent en fait ! C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a ce dessin qui tourne et qui montre une femme avec une batte de base-ball disant “j’ai décidé de changer de méthode”.

      – PEM : Quelles autres expériences de lutte à l’échelle globale ou dans l’histoire suisse sont importantes pour vous ?

      M : La grève générale de 1918 ! Parce que j’ai découvert cette grève il y a un an et demi au moment du centenaire, et parce que l’organisation des syndicats au niveau national, l’USS (Union syndicale suisse) qui a organisé une super journée de conférence [rires] avec des historien·nes où, littéralement, leur conclusion c’était que c’était pas si bien parce qu’au final, on n’a rien gagné. C’est les syndicats qui disent ça ! Ça m’a donné envie de creuser, j’ai découvert plein de trucs, notamment que c’était pas tant un échec que ça, et je pense que ça montre aussi à quel point en Suisse, on ne connaît pas l’histoire des luttes.

      A : Au centre des revendications de la grève générale de 1918, il y avait celle du droit de vote des femmes ! Cette revendication dont on dit souvent qu’elle apparaît beaucoup plus tard, a été portée par le mouvement ouvrier dès 1918. Face aux frappadingues pour qui la grève féministe divise la classe ouvrière – ce qui est une analyse complètement hors sol quand on voit le développement massif de collectifs sur les lieux de travail – on se rend compte que dès le début, il y a un lien organique entre les luttes féministes et le mouvement ouvrier, simplement parce que les femmes font partie du mouvement ouvrier ! Après personnellement, l’histoire des luttes des travailleurs immigrés, et notamment italiens est importante politiquement pour moi.

      M : Ce qui est terrible, c’est qu’on est hyper à la ramasse et qu’on ne connaît presque pas notre histoire, parce qu’on a vraiment un roman national très fort : en Suisse, on dit qu’on est riche parce qu’on sait faire des compromis, que les valeurs paysannes et protestantes sont celles qui assurent notre prospérité et qu’on obtient jamais rien par la force. Par exemple, sur l’obtention du droit de vote des femmes en 1971, ce que tout le monde croit, c’est que le gentil parlement a décidé d’autoriser les femmes à voter parce que c’était quand même un peu la honte d’avoir attendu si longtemps. Or j’ai appris cette année, en creusant un peu, qu’il y avait eu une énorme mobilisation populaire, notamment des femmes autour de cette question.

      – PEM : Les institutions semblent réagir de manière plutôt bienveillante voire encourager certaines initiatives qui vont se tenir à l’occasion du 14 Juin : comment expliquez-vous cette bienveillance (paternaliste ?), et comment, dans ce contexte, garantir une certaine offensivité lors de cette journée de grève ?

      M : On constate effectivement une offensive massive du Parti socialiste (gauche gouvernementale) et des directions syndicales pour essayer de récupérer et pacifier cette grève en en retirant les aspects les plus combatifs. En même temps, c’est vrai qu’en Suisse , où qu’on soit sur l’échiquier politique il devient compliqué de dire qu’on est contre l’égalité. Les solutions choisies, comme dans beaucoup d’autres endroits, c’est de dire qu’on utilise pas la bonne méthode ou que l’on a mal compris l’égalité. On l’a vu syndicalement avec la réaction des employeurs. D’abord, il y a eu une offensive pour dire que cette grève n’était pas licite. Puis, sous la pression des collectifs, les employeurs du publics - sur Genève et sur Vaud, en tout cas - ont fini par dire qu’il n’y aurait pas de sanction pour cette grève, tout en sous-entendant que ça en était pas vraiment une. Une conseillère d’état PLR [6] à Genève a même affirmé que le mot grève n’avait qu’une valeur historique, et qu’en réalité il s’agissait d’une grande fête. On passe évidemment notre temps à rappeler que nous avons des revendications de ruptures et que oui c’est bien une grève. Le problème c’est qu’on n’est pas toujours entendu, face au discours dominant, notamment des médias. C’est ce qui permet à des meufs de l’exécutif ou de droite de participer aux mobilisations, qu’elles essaient de vider de leur sens...

      A : Oui, mais en même temps, elles vont marcher derrière des syndicalistes et des féministes qui revendiquent la réduction générale du temps de travail, et qui refusent catégoriquement l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes ! D’une certaine manière, c’est bon signe, ça veut dire que les collectifs ont réussi à imposer un rapport de force qui fait que les autorités se sentent obligées d’y participer. Surtout, les dynamiques d’organisation que cette grève a impulsées sur les lieux de travail, de vie et de formation, c’est pas quelque chose qui est “récupérable”. Pour moi c’est ça le plus important : le 14 juin n’est pas une fin en soi, c’est un but qui permet à des collectifs d’essaimer un peu partout, et de développer ou renforcer notre organisation collective.

      M : Ce qui est complètement dingue avec cette grève, c’est que malgré la radicalité du Manifeste (et même grâce à cette radicalité), des dizaines de milliers de femmes vont se mobiliser ce 14 juin. Ça permet de contrer cette idée très répandue, selon laquelle il faudrait pas être trop radicale, ou faire trop de bruit, pour pouvoir mobiliser largement. Or ce qu’on a constaté c’est qu’en permettant aux femmes de s’exprimer et en ancrant les revendications dans une réalité, ça marche, et c’est énorme !❞


      http://www.platenqmil.com/blog/2019/06/13/vers-la-greve-feministe-en-suisse

    • Un « ras-le-bol général » : vendredi, c’est la grève des femmes en Suisse

      Vingt-huit ans après une première mobilisation nationale, syndicats et collectifs féministes appellent à la mobilisation pour mettre fin aux inégalités femmes/hommes.

      Le reste du monde a le 8 mars. La Suisse a son 14 juin. Vendredi 14 juin 2019, collectifs féministes et syndicats organisent une « grève des femmes », pour l’égalité avec les hommes, 28 ans après la première du nom, en 1991.

      Une grève que les organisateurs espèrent nationale et globale. « Il ne s’agit pas seulement d’une grève du travail rémunéré, explique au Parisien Anne Fritz, coordinatrice de la mobilisation à l’Union syndicale suisse, à l’origine de la mobilisation. Il y aura aussi une grève du ménage, du prendre soin, de la consommation… » De toutes ses tâches, encore majoritairement effectuée au quotidien par des femmes, peu reconnues et non rémunérées.
      Une date symbolique

      Un mot d’ordre, l’égalité, et plusieurs déclinaisons : égalité des salaires, fin des violences sexistes, fin de la précarité des femmes… Plusieurs manifestations seront organisées ce jour-là, dans tout le pays. « Le plus important, c’est que chaque femme puisse participer à son niveau, là où elle est », poursuit Anne Fritz.

      La date du 14 juin est hautement symbolique en Suisse. En 1981, était introduit dans la Constitution un article concernant l’égalité entre les femmes et les hommes. Dix ans plus tard, près de 500 000 personnes - pour un pays de 3,46 millions d’habitants - se mobilisaient pour dénoncer les inégalités toujours persistantes.

      Près de trois décennies plus tard, les femmes continuent de toucher 20 % de moins que les hommes, il n’existe pas de congé paternité et les places en crèche sont rares et chères, freinant la participation des femmes à la vie active.

      L’année dernière, une loi sur l’égalité salariale a été votée dans le pays. Mais la version adoptée en définitive était nettement édulcorée, par rapport au texte initial. La dernière version ne prévoit pas, par exemple, de sanction pour les entreprises discriminantes.
      Le patronat suisse grince des dents

      Un sentiment de trop peu, qui fait germer l’idée d’une nouvelle grève, à l’image de celle de 1991, dans les milieux féministes, et au sein de l’Union syndicale suisse. Le mouvement #MeToo, ainsi que diverses mobilisations internationales, pour défendre l’avortement ou critiquer certains dirigeants comme le président américain Donald Trump ou Jair Bolsonaro, le président brésilien, sont aussi passés par là.

      Pour Anne Fritz, c’est un « ras-le-bol général des femmes » qui a permis de concrétiser cette grève anniversaire. Elle est née en cette année symbolique de 1991. Aujourd’hui, elle estime que les femmes ne sont « pas entendues en manifestation. C’est la raison pour laquelle il faut faire grève ».

      Plusieurs entreprises et administrations ont affiché leur soutien à cette grève des femmes. À Genève par exemple, la ville fermera des crèches. Mais l’Union patronale essaie de contrer le mouvement. Le syndicat le considère comme « illicite », car ne visant « pas uniquement les conditions de travail », selon les propos Marco Taddei, un de ses représentants, à l’AFP.

      Difficile de prévoir l’ampleur du mouvement de vendredi, la grève ne faisant pas partie de la culture suisse. Depuis l’instauration en 1937 de la « paix du travail », une convention signée entre patronats et syndicats, la négociation est souvent préférée à la grève. Anne Fritz espère « énormément » de personnes. Ou au moins autant qu’en 1991.

      http://m.leparisien.fr/societe/un-ras-le-bol-general-vendredi-c-est-la-greve-des-femmes-en-suisse-13-0

    • Les guettes ont appelé Lausanne à une nuit mauve

      Du haut de la cathédrale, quatre femmes ont lancé la mobilisation du 14 juin. Un cri inédit, relayé une bonne partie de la nuit avant la grande journée de vendredi.

      l faut « garder le dos bien droit, mettre les mains en porte-voix et s’adresser à Lausanne ». Un rapide conseil, glissé par Renato Häusler, guet de la cathédrale de Lausanne, à celles qui s’apprêtent à prendre sa place. Pour la première fois depuis 614 ans, la voix d’une femme va donner l’heure à la ville. A 23 heures, ce jeudi 13 juin en guise d’échauffement, puis à minuit, 1 heure et 2 heures, avec en prime un appel à la grève des femmes, à la grève féministe.

      C’est ainsi qu’à minuit, Nadia Lamamra, représentante du collectif vaudois pour la grève, Nicole Christe, cheffe du Service de l’architecture de la Ville de Lausanne, Joëlle Moret, déléguée à l’égalité et la chanteuse Billie Bird crient de concert « C’est la grève, c’est la grève ! ». Et après un bref silence, les acclamations montent de l’esplanade où plusieurs centaines de personnes affluent depuis 22 heures. « Il y a enfin un peu de reconnaissance, même dans les professions très atypiques les bastions masculins finissent par tomber », apprécient les guettes en chœur. La grève nationale du 14 juin est lancée à Lausanne, la cathédrale peut s’enflammer et briller en mauve dans la nuit.

      « C’était un moment fou, j’en ai eu des frissons. Il y avait un grand silence, on entendait juste les tambours, il y avait quelque chose de mystique et, tout à coup, tout le monde a hurlé. J’ai failli pleurer », raconte Anne-Julie.

      Au pied de la cathédrale, en continu, il y a les banderoles et les pancartes, les danses et les accolades, les chants et les slogans comme autant de cris du cœur. Entres autres : « Fortes, fières et pas prêtes de se taire » ou « Patriarcat t’es foutu, les femmes sont dans la rue ». « Ça me rend euphorique cet engouement, j’espère que ce sera le début d’un vrai mouvement. Il faut que les gens comprennent ce que l’on vit, commente Charlotte. Je pense aussi à celles qui ont de grandes difficultés, les travailleuses pauvres, les mères isolées ou celles qui ne peuvent pas être là parce qu’elles sont empêchées par quelque chose ou quelqu’un. »

      Puis comme la cathédrale, la place de la Riponne s’embrase. Autour d’un feu de camp, la foule donne de la voix tandis que quelques objets volent au milieu des flammes. Du carton, un tee-shirt ou un soutien-gorge, avalés par les flammes sous les applaudissements. « Symboliquement c’est déjà très fort ce que l’on voit ce soir, observe Yesmine. J’ai vécu près de la cathédrale et tous les jours j’ai entendu un homme crier. Alors aujourd’hui c’est beaucoup d’émotions, quelque chose se concrétise. »


      Beaucoup d’émotions et pas mal d’actions, au moment de se disperser dans la ville aux alentours d’1h30. Un peu partout, l’eau des fontaines devient violette, comme la cheminée de Pierre-de-Plan. Les stickers militants fleurissent sur les murs et 56 rues sont même rebaptisées. C’est l’oeuvre du collectif ruElles, parti arpenter la ville toute la nuit avec de la colle et de faux panneaux en papier. « Une soixantaine de rues lausannoises portent le nom de personnes illustres ayant marqué l’histoire suisse. Trois d’entre elles seulement sont des femmes, explique les membres. Ce soir, les femmes sortent de l’ombre de l’Histoire et vont dans les rues. » Elles feront de même ce vendredi 14 juin, dès 8 heures et pour toute la journée.

      https://www.24heures.ch/vaud-regions/guettes-appele-lausanne-nuit-mauve/story/13485264

    • Toutes les femmes du Courrier…

      … se joignent aux revendications de la grève féministe / grève des femmes*. Toutes, nous croiserons les bras en ce vendredi 14 juin, vingt-huit ans après la journée historique qui avait vu 500 000 femmes s’unir à travers toute la Suisse pour exiger, enfin, l’égalité dans les faits.

      Car nous observons chaque jour l’ampleur du fossé qui nous sépare de l’égalité. Aujourd’hui comme hier, nous exigeons une meilleure reconnaissance de toutes les tâches que nous exécutons au quotidien ainsi que le respect de notre personne et de notre individualité. Par notre refus de travailler ou d’exécuter des travaux domestiques durant vingt-quatre heures, nous posons nos limites. 91-19… Et cette impression de tourner en rond.

      C’est ce que ressentent aussi les femmes du Courrier, qui se sont réunies pour énoncer leurs doléances. Notre cahier de revendications en cinq axes complète celles du manifeste de la grève et, surtout, rejoint l’expérience d’innombrables femmes, par-delà la branche économique du journalisme. Les problèmes soulevés touchent des facettes très différentes de nos vies et, pourtant, s’imbriquent pour former un continuum sexiste.

      Nous demandons la valorisation du travail des femmes. Comme tant de pairs, nous portons une immense partie de la charge émotionnelle au travail. Est attendu de nous que nous soyons patientes, à l’écoute, gestionnaires du quotidien. Quand on se tournera vers les hommes pour ce qui relève de compétences jugées plus techniques et mesurables. Invisibilisé, notre travail est pourtant essentiel à la bonne marche de toute entreprise.

      Nous attendons que notre parole soit écoutée, notre légitimité reconnue comme celle de nos collègues masculins.

      Nous voulons concilier vie privée et professionnelle sans nous épuiser dans de doubles journées, que nous soyons mères ou proches-aidantes. Cela passe par le respect de notre temps de repos, des congés (parentaux notamment) suffisants et la possibilité d’aménager notre temps de travail selon nos besoins. Il n’existe pas de recette magique applicable à toutes. Et nous méritons d’être considérées au-delà des stéréotypes de genre.

      Nous exigeons la parité à tous les niveaux de l’entreprise, de la base aux instances dirigeantes.

      Enfin, la lutte contre le sexisme doit s’appliquer à chacune de nos pages. Elle passe par la généralisation du langage épicène, des images non stéréotypées, des formulations s’abstenant de ramener les femmes à leur seul statut de mère, de fille ou d’épouse, sans cliché machiste.

      Le chantier ne fait que commencer. Et nous aurons toutes et tous à gagner de ce monde plus égalitaire. Solidaires, les hommes du Courrier nous soutiennent d’ailleurs dans notre lutte. Nous leur confions, l’espace d’une journée, la tâche de confectionner un journal spécial dédié à la grève, qui paraîtra samedi. Cette édition ancrera la date du 14 juin 2019 dans les mémoires. Pour qu’elle ne devienne pas une date anniversaire, mais une date charnière, le marqueur d’un changement de société dans toute sa profondeur.

      https://lecourrier.ch/2019/06/13/toutes-les-femmes-du-courrier

    • Swiss women strike for more money, time and respect

      Women across Switzerland are preparing for a nationwide strike in protest against what they say is the country’s unacceptably slow pace to equality.

      Friday’s protest comes 28 years after similar action saw half a million women take to the streets in 1991.

      Swiss women have long campaigned to accelerate the pace of gender equality.

      They joined millions of other women in Europe after World War One ended in 1918 in demanding the right to vote - but did not get it until 1971.

      At the time of the 1991 strike there were no women in the Swiss government, and there was no statutory maternity leave.

      Appenzell, the last Swiss canton to refuse women the right to vote, had just been ordered to change its policy by Switzerland’s Supreme Court.


      https://www.bbc.com/news/world-europe-48615911

    • Les journaux romands se mettent au violet

      Que ce soit sur un mode humoristique, ironique ou sérieux, la presse romande relate largement la grève des femmes vendredi.

      Les quotidiens romands parlent abondamment de la grève des femmes dans leurs éditions de vendredi. La plupart se sont parés de violet, la couleur du mouvement.

      « Suissesses en colère », écrit « 24 heures » en une. Le quotidien vaudois illustre sa première page avec le dessin d’une femme en violet sur fond jaune, poing dressé en l’air. Plus sobre, la « Tribune de Genève » titre « Une journée de grève pour exiger l’égalité » avec la photo de manifestantes vêtues en violet.

      « 20 Minutes » titre « Hall of femmes » en référence à l’expression anglophone « Hall of fame », temple de la renommée en français. Du côté de Neuchâtel, « Arcinfo » propose la photo d’une foule de femmes en première page avec le titre « Respect ».

      Le « Journal du Jura » opte lui pour un dessin de presse humoristique, montrant une mère en train d’accoucher à 15h24, heure symbolique à laquelle les femmes ne sont plus payées par rapport aux hommes. « L’étoffe des héroïnes » lance quant à lui le « Quotidien jurassien ».

      Un dessin orne également la une de « La Liberté », celui d’une femme en gants de boxe. « Pour que la lutte porte ses fruits », titre le journal fribourgeois. « Grève féministe Jour G », renchérit Le Courrier, qui a abandonné sa traditionnelle couleur rouge pour le violet.

      « Le Temps » montre un dessin où plusieurs hommes sont représentés, mais aucune femme. « Un genre vous manque, et tout un journal est dépeuplé », titre le quotidien. Son édition de vendredi est parsemée de cases blanches, là où une journaliste devait écrire un article.

      https://www.tdg.ch/suisse/suisse-romandejournaux-romands-mettent-violet/story/25605124

    • En Suisse, les femmes appelées à la grève pour dénoncer les inégalités

      Les organisateurs souhaitent mettre en lumière les différences salariales, mais aussi insister sur la reconnaissance du travail domestique et dénoncer les violences contre les femmes.


      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/14/en-suisse-les-femmes-appelees-a-la-greve-pour-denoncer-les-inegalites_547605

    • Why Swiss women are back on strike today

      On June 14, 1991, half a million women in Switzerland joined the first women’s strike. Now, nearly 30 years later, they’re mobilising again.

      Many people in Switzerland were taken by surprise on that spring day in 1991. The idea came from a small group of women watchmakers in the Vaud and Jura regions. Organised by trade unionist Christiane Brunner, it became one of the biggest political demonstrations in Swiss history.

      About 500,000 women throughout the country joined in the women’s strike through various types of actions. They called for equal pay for equal work, equality under social insurance law, and for the end of discrimination and sexual harassment.
      Why 1991?

      The choice of date was not arbitrary: on June 14 a decade prior, Swiss voters had approved a new article in the constitution on equality of the sexesexternal link. But the principle laid down in the constitution had not been translated into concrete legislation. The gap between men’s and women’s pay was still glaring.

      The 1991 strike was also intended to mark the 20th anniversary of women getting the vote at the federal level, a goal achieved very late in Switzerland compared to all other countries in Europe and most of the world.
      Why a strike?

      The idea of presenting the mobilisation of 1991 as a strike at first struggled to find acceptance. “At the outset, the Swiss trade union congress was not enthusiastic,” recalls historian Elisabeth Joris, who specialises in women’s and gender history in Switzerland. “The word was going round: ‘This is a day of action, not a strike’, because the very notion of a strike was linked to paid work, while women worked in very varied settings and often not for a paycheque.”

      On the other hand, talking in terms of a strike took on a highly political significance. “Every social movement takes place in a historical context, it is linked to other events,” notes Joris. Declaring a nationwide political strike meant appealing to the precedent of the other great nationwide political strike in Swiss history: the general strike of 1918, which included women’s suffrage among its demands, and in which women played an important role.

      “Women were borrowing a tradition from the workers’ movement, but gave it a wider meaning, transforming and adapting it to the needs of the feminist movement,” explains Joris. The idea of a women’s strike was not new, either. In 1975 there was such a strike in Iceland, to mark International Women’s Year. Even the choice of March 8 as International Women’s Day commemorates the strike by New York garment workers in 1909 and 1910.

      A different kind of strike

      The 1991 strike movement had many obstacles to overcome. In the economic and political world, there was much opposition. At the time, Senate President Max Affolter urged women not to get involved in it and risk “forfeiting men’s goodwill towards their aspirations”.

      On the other hand, the varied working environment of women, often outside the realm of paid work, did not lend itself to traditional forms of mobilisation. “The 1991 women’s strike involved a wide range of actions,” points out Elisabeth Joris. “This was able to happen because the strike was organised on a decentralised basis, unlike traditional strikes.”
      Snowballs for politicians

      Even if its historical significance was not recognised at the outset, the 1991 strike had a decisive impact on progress regarding equality of the sexes and the struggle against discrimination in Switzerland. The newfound strength of the women’s movement showed itself in 1993, when the right-wing majority in parliament declined to elect the Social Democratic Party candidate Christiane Brunner to a seat in the Federal Council, preferring a man.

      “The majority in parliament thought it could do the same thing it had done ten years before with Lilian Uchtenhagen [another Social Democrat who failed to win the election]”, notes Joris. “But Christiane Brunner was the women’s strike. The reaction was immediate. A few hours later, the square in front of parliament was full of demonstrators. Some parliamentarians found themselves pelted with snowballs.”

      Francis Matthey, the candidate elected to the Swiss executive branch, came under such pressure from his own party as well as demonstrators that he felt obliged to resign. A week later Ruth Dreifuss was elected in his place. “Since that time, the idea of there being no women in cabinet is just not acceptable.”

      In 1996, legislation was brought in to ensure the equality of the sexes, which had been one of the demands of the strike. In 2002, Swiss voters approved legislation legalising abortion. In 2004, the article in the constitution on maternity leave, which had been in the constitution since 1945, was finally implemented in a piece of enabling legislation.
      ‘A new generation that favours feminism’

      And yet, in spite of the victories of the women’s movement, equality remains a burning issue. Pay gaps between women and men remain considerable. The #metoo movement has brought to the fore – like never before – the issue of sexual harassment and discrimination based on a person’s gender or sexual orientation.

      “Already around the 20th anniversary there was talk of another women’s strike, but the idea didn’t take hold,” notes Elisabeth Joris. “To succeed, a movement needs an emotional energy to it. This energy has now accumulated. There is a huge generation of young women in their 20s and 30s that favours feminism.”

      “In 2019, we are still looking for equality, and realise that there has to be a lot more than this – the culture of sexism is part of everyday life in Switzerland, it’s invisible, and we are so used to getting along that we hardly notice it is there,” says Clara Almeida Lozar, 20, who belongs to the collective organising the women’s strike at the Swiss Federal Institute of Technology Lausanne.

      https://www.swissinfo.ch/eng/feminism_why-swiss-women-are-back-on-strike-today/45025458

  • Brown University Students Pass BDS Referendum – The Forward
    https://forward.com/fast-forward/421343/brown-university-becomes-first-ivy-league-school-to-pass-student-bds-vote

    Students at Brown University voted Thursday to call on the school to divest from companies that allegedly violate human rights through their work in Israel.

    Some 69% voted for the measure in a campus referendum, with 31% opposed. Students were asked whether the university should ““divest all stocks, funds, endowment and other monetary instruments from companies complicit in human rights abuses in Palestine.” Around 44% of the student body participated in the vote, which also included student government elections.

    Many Jewish students expressed their disappointment in the result. “This referendum is a defeat for all students who believe there is a better way to pursue peace between Israelis and Palestinians, who seek intellectually honest discourse about Israel and the conflict, and who prioritize a safe and inclusive community at Brown,” the group Brown Students for Israel said on their Facebook page.

    But the group Brown Divest, which also included some Jewish supporters, was jubilant. “Today is a historic day for Brown as we take an emboldened and clear stand against the university’s complicity in human rights abuses in #Palestine and in similar systems of oppression around the world,” the coalition said in a statement.

    #BDS #universités #etats-unis

    • Les étudiants de Brown University votent pour BDS
      Brown Divest, le 21 mars 2019
      http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2019/03/25/les-etudiants-de-brown-university-votent-pour-bds

      C’est avec un immense honneur et enthousiasme que nous annonçons le succès remporté dans le référendum Brown Divest (Brown désinvestit) d’aujourd’hui, 21 mars 2019. Le oui a été voté à 69% et la participation d’aujourd’hui a été une des plus fortes dans l’histoire des élections organisées par le Conseil étudiant de premier cycle : 3 076 étudiants ont voté. Aujourd’hui est un jour historique pour Brown puisque nous prenons une position hardie et claire contre la complicité de l’université avec les violations des droits humains en Palestine et dans des systèmes d’oppression similaires dans le monde.

      Aujourd’hui, nous rejoignons d’autres universités telles que Swarthmore, NYU, UCLA, l’Université George Washington et d’autres qui ont mené des campagnes avec le même succès. Nous devenons aussi la première université Ivy League à lancer un référendum de désinvestissement sur la Palestine et nous avons hâte d’en voir d’autres suivre notre exemple.

      Ce référendum représente non seulement un pas décisif sur cette question, mais un travail de mobilisation et d’unification de plusieurs années d’une coalition diversifiée de groupes d’étudiants du campus. Cette campagne n’aurait pas été possible si nous ne nous étions pas unis en une communauté.

      Les membres de Brown Divest ne voient ce référendum ni comme un début ni comme une fin de notre lutte pour la justice. Nous continuerons sur notre lancée et nous nous rassemblerons en communauté pour tenir l’administration responsable de l’application du résultat de ce référendum.

      A mettre avec l’évolution de la situation aux États-Unis vis à vis de la Palestine :
      https://seenthis.net/messages/752002

      #Palestine #USA #Université #BDS #Boycott_universitaire

  • #Astroterf : Le coucou dans le nid
    https://tradfem.wordpress.com/2018/08/21/le-coucou-dans-le-nid


    Quelle situation tragique et tout à fait inutile ; les choses n’ont jamais été comme cela auparavant. Les transfemmes et les femmes étaient autrefois les plus grandes alliées. Nous respections et appuyons nos droits et nos sécurités mutuelles. Nous nous sommes battues côte à côte dans la même équipe contre l’ennemi commun : une masculinité toxique. Les transfemmes n’ont jamais tenté de s’approprier la condition féminine. Les deux camps savaient que nos vies, nos difficultés, nos expériences et notre biologie étaient différentes. Mais cela n’avait pas d’importance ; les transfemmes étaient accueillies dans le club en tant que membres honoraires et nous nous côtoyions en harmonie.
    Tout cela se passait avant, à l’époque où nous connaissions le véritable sens du mot « trans ». Étaient transsexuelles les personnes ayant subi un traitement médical et une chirurgie afin de vivre socialement comme le sexe opposé. Mais aujourd’hui, le nouveau dada de la politique identitaire a permis à la communauté trans d’être envahie et subvertie par des travestis, des fétichistes, des autogynéphiles, des hommes aux fantasmes lesbiens imbibés de pornographie, et toutes sortes d’hommes se disant non conformistes au genre qui aiment les paillettes et le rouge à lèvres et se qualifient de « non binaire »… Ils se retrouvent tous sous le « parapluie trans ». Trans signifie maintenant n’importe quoi, c’est-à-dire que ça ne veut plus rien dire du tout.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://astroterf.wordpress.com/2018/07/16/the-cuckoo-in-the-lgbt-nest

    #identité_de_genre #féminisme #trans #misogynie

  • Israël: des milliers d’Arabes israéliens manifestent contre une loi controversée
    AFP / (11 août 2018 19h52
    https://www.romandie.com/news/ZOOM-Isra-l-des-milliers-d-Arabes-isra-liens-manifestent-contre-une-loi-controvers-e/944591.rom

    Des milliers d’Arabes israéliens ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv pour dénoncer une loi controversée définissant Israël comme l"Etat-nation du peuple juif", selon une journaliste de l’AFP.

    Le rassemblement sur la place Yitzhak Rabin a été organisé à l’initiative d’organisations représentant la minorité arabe israélienne qui constitue 17,5% de la population, alors que la semaine dernière, une énorme manifestation avait réuni des druzes, une autre minorité, opposée aussi à cette loi.

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    Palestinian flags fly at Arab-led rally in Tel Aviv against nation-state law
    Protest against controversial legislation draws at least 30,000, according to organizers; Netanyahu says display shows ’need’ for law
    By Tamar Pileggi and TOI staff Today, 8:33 pm
    https://www.timesofisrael.com/palestinian-flags-fly-at-arab-led-rally-in-tel-aviv-against-nation-st

    Thousands of Israelis gathered at Tel Aviv’s Rabin Square on Saturday night to march in a protest, led by the Arab community, against the controversial nation-state law. It was the second demonstration against the legislation in as many weekends, with last week’s gathering, led by the Druze community, drawing at least 50,000 people.

    Many of the protesters at Saturday’s protest carried Palestinian flags, defying a request by the Arab Higher Monitoring Committee, which organized the demonstration, not to wave the flags at the event.

    • Netanyahu : Beaucoup d’Arabes veulent qu’Israël soit un État palestinien
      Le Premier ministre a déclaré que les « drapeaux de l’OLP » brandis lors du rassemblement de Tel Aviv samedi ont souligné la nécessité de la loi
      Par Tamar Pileggi Aujourd’hui, 17:24
      https://fr.timesofisrael.com/netanyahu-beaucoup-darabes-veulent-quisrael-soit-un-etat-palestini

      Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que les manifestants d’un rassemblement de masse contre la loi de l’État-nation qui agitaient des drapeaux palestiniens cherchaient à détruire Israël et ont prouvé que la législation litigieuse était nécessaire.

      « Nous avons [ici] des preuves concluantes de l’opposition à l’existence de l’État d’Israël et de la nécessité de la loi de l’État-nation », a-t-il dit au début de la réunion hebdomadaire du cabinet, faisant référence à la manifestation dirigée par des Arabes sur la place Rabin de Tel Aviv samedi.

  • #métaliste sur les #statistiques des enfants réfugiés dits « disparus » en Europe

    –—

    Fil de discussion sur les 10’000 disparitions de MNA, chiffre qui avait été publié par #Europol et que j’avais décortiqué.
    Le fil de discussion ci-dessous commence d’ailleurs avec mon article publié dans @vivre :
    Disparition de mineurs : la responsabilité de l’Europe
    https://seenthis.net/messages/690142

    #MNA #mineurs_non_accompagnés #asile #migrations #disparition #France #réfugiés #disparitions #enfants #enfance #chiffres

    cc @isskein

    Plus de matériel sur seenthis, avec les mots-clé #disparition #MNA #réfugiés :
    https://seenthis.net/recherche?recherche=%23disparition+%23MNA+%23r%C3%A9fugi%C3%A9s

  • Gaza : chagrin et douleur pour Razan al-Najjar, assassinée par l’armée israélienne d’occupation
    Linah Alsaafin & Maram Humaid - 1e juin 2018 – Al Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine
    http://www.chroniquepalestine.com/gaza-chagrin-douleur-razan-al-najja-assassinee-par-armee-israeli

    Dans une interview accordée à Al Jazeera le 20 avril, Razan avait déclaré qu’elle estimait que c’était son « devoir et sa responsabilité » d’assister aux manifestations et d’aider les blessés.

    « L’armée israélienne a l’intention de tirer autant que possible », a-t-elle déclaré à cette occasion. « C’est fou et j’aurais honte si je n’étais pas là pour mon peuple. »

    S’adressant au New York Times le mois dernier, Razan parlait de l’enthousiasme qui était le sien pour le travail qu’elle faisait.

    « Nous avons un objectif : sauver des vies et évacuer les blessés », disait-elle. « Nous faisons cela pour notre pays », disait-elle encore, ajoutant que son travail était humanitaire.

    Razan ne tenait nul compte du jugement de la société envers les femmes faisant ce travail, auquel elle contribuait elle-même en faisant des quarts de 13 heures, commençant à 7 heures du matin jusqu’à 20 heures.

    « Les femmes sont souvent jugées mais la société doit nous accepter », déclarait Razan. « Si elle ne veulent pas nous accepter par choix, elle sera néanmoins forcée de nous accepter parce que nous avons plus de force que n’importe quel homme. »

    Sabreen [ la mère de Razan] nous dit aussi que sa fille était en première ligne pour soigner des manifestants blessés depuis le 30 mars – et pas seulement le vendredi. Elle était devenue un visage familier au camp de Khan Younis, l’un des cinq points de rassemblements installés le long de la clôture à l’est de la bande de Gaza.

    « Elle ne s’est jamais souciée de ce que les gens pouvaient dire », raconte Sabreen. « Elle s’est concentrée sur son travail sur le terrain en tant qu’infirmière bénévole, ce qui était la preuve de sa force et de sa détermination. »

    « Ma fille n’avait pas d’arme, elle était infirmière », ajoute-t-elle. « Elle a beaucoup donné à son peuple. »

    Les médecins sur le terrain ont dit à plusieurs reprises à Al Jazeera que les forces israéliennes tiraient sur les manifestants avec un nouveau type de balle.

    Connue sous le nom de « balle papillon« , elle explose lors de l’impact, pulvérise les tissus, les artères et les os, tout en causant de graves blessures internes.

    « [Ma fille] a été délibérément et directement tuée par une balle explosive, ce qui est interdit par le droit international », déclare Sabreen.

    « Je demande une enquête de l’ONU pour que le meurtrier soit jugé et condamné », dit-elle encore, qualifiant les soldats israéliens de « brutaux et impitoyables ».

    Elle s’est ensuite tue.

    Quand Sabreen a pu à nouveau parler, ses mots ont provoqué les pleurs des femmes autour d’elle.

    « J’aurais aimé l’avoir vue dans sa robe blanche de mariée, pas dans son linceul, » dit-elle.

    https://seenthis.net/messages/698991
    #Palestine_assassinée #marcheduretour
    #Razan_al-Najjar

  • Europe must make #Trump pay for wrecking the #Iran nuclear deal | Simon Tisdall | Opinion | The Guardian

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/may/09/europe-trump-wreck-iran-nuclear-deal-cancel-visit-sanctions

    Donald Trump’s torpedoing of the Iran nuclear deal on highly specious and misleading grounds is an act of wanton diplomatic vandalism fraught with dangers. While the 2015 agreement may not yet be wholly sunk, it is holed below the waterline. Many in Tehran will see the sweeping reimposition of US sanctions as a declaration of war. As for Trump, he has once again proved himself the master of chaos.

    This aggressive bid to further isolate Iran appears designed to ultimately enforce regime change. In the short-term it will destroy remaining mutual goodwill, undermine pro-western Iranian opinion, empower hardliners, trigger an oil price crisis, and increase the risk of conflict centred on Syria and Israel. It raises the spectre of a regional nuclear arms race, and damages the western alliance to the advantage, among others, of Russia. It is a Crimea-sized blow to the primacy of international law.

    • Ce n’est pas un acte gratuit. Dans le même temps, les USA ont remis la pression sur le Vénézuéla. Ne pas oublier que juste avant les déclaration de Trump, l’Iran avait annoncé passer à l’euro pour ses échanges.
      Le truc, le seul truc, c’est le despotisme hydraulique sur le pétrole. Les USA ne peuvent plus développer leur propre industrie extractiviste à cause des cours du baril trop bas pour amortir le surcoût de la fracturation hydraulique. Or, leur stratégie est d’assurer leur indépendance énergétique en développant cette industrie. Une crise au Moyen-Orient n’a que des avantages objectifs : remettre la pression sur le marché du pétrole ce qui rouvre la voie des bénéfices pour les USA tout en rabattant sérieusement le caquet de l’Europe et de la Chine, les deux principales puissances concurrentes qui sont horriblement dépendantes des importations ; redonner une occasion aux USA de renforcer leur emprise militaire sur cette région.

  • Nuit de violences à #Lesbos : des centaines de militants d’#extrême_droite attaquent des migrants

    23 avril 2018 – 11h30 La police a évacué à l’aube ce lundi matin plusieurs dizaines de migrants qui campaient depuis le 18 avril sur la place principale de Mytilène. Ces hommes, femmes et enfants, pour la plupart originaires d’Afghanistan, ont été transportés en bus vers le camp de #Moria. Cette opération a été mise en œuvre après une nuit de violences.

    Dans la soirée de dimanche, environ 200 hommes ont attaqué les migrants en scandant « Brûlez-les vivants » et d’autres slogans racistes. Ils ont jeté des fumigènes, des pétards, des pavés et tout ce qui leur tombait sous la main en direction du campement de fortune. Des militants pro-migrants sont venus en renfort pour protéger la place, tandis que les rangs des assaillants grossissaient.

    Vers 1h du matin, les #affrontements ont atteint la mairie de #Mytilène. Les militants d’extrême-droite ont mis le feu à des poubelles et attaqué la police. Les affrontements n’ont pris in qu’avec l’#évacuation des migrants, dont plusieurs ont été blessés. La situation reste tendue, avec toujours un important dispositif policier déployé.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/les-dernieres-infos-nuit-violences-lesbos
    #asile #migrations #anti-migrants #attaques_racistes #anti-réfugiés #réfugiés #Grèce #it_has_begun #hotspot #violence

    • Non, Mouvement patriotique de Mytilène II. Le gouvernement avait autorisé une manifestation des fascistes à proximité de la place qu’occupaient les réfugiés depuis 5 jours…

      Πόσους φασίστες είπαμε συλλάβατε στη Μυτιλήνη ; | Γνώμες | News 24/7
      http://www.news247.gr/gnomes/leyterhs-arvaniths/posoys-fasistes-eipame-syllavate-sti-mytilini.6605215.html

      Πάμε όμως να δούμε πως λειτουργεί το βαθύ κράτος. Η διαδικτυακή ομάδα « Πατριωτική Κίνηση Μυτιλήνης ΙΙ » αναρτά στο διαδίκτυο μια ανακοίνωση που ζητούσε από τον κόσμο να προσέλθει μαζικά στην υποστολή σημαίας στις 19:00 το απόγευμα της Κυριακής, με την υποσημείωση όμως « Φτάνει πια ». Εφημερίδες του νησιού και μεγάλα αθηναϊκά sites αναπαράγουν το κάλεσμα, τονίζοντας πως πρόκειται για συγκέντρωση υποστήριξης των δύο Ελλήνων αξιωματικών που κρατούνται στην Ανδριανούπολη. Οι δε αστυνομικές αρχές, όχι μόνο δεν ανησυχούν, αλλά επιτρέπουν στους φασίστες να εξαπολύουν επί ώρες επιθέσεις στους πρόσφυγες, δίχως να συλλάβουν ούτε έναν από την ομάδα των ακροδεξιών.

    • Far-right hooligans attack migrants on Lesvos, turn town into battleground

      Police forced dozens of migrants, most Afghan asylum-seekers, who had been camped out on the main square of Lesvos island’s capital since last week, onto buses and transported them to the Moria camp in the early hours of Monday after downtown Mytilini turned into a battleground on Sunday.

      The operation was intended to end clashes that raged all night in the center of the eastern Aegean island’s capital after a group of some 200 men chanting far-right slogans attacked the migrants who had been squatting on the square since last Wednesday in protest at their detention in Moria camp and delays in asylum processing.

      The attack started at around 8 p.m. in the wake of a gathering of several hundred people at a flag ceremony in support of two Greek soldiers who have been in a prison in Turkey since early March, when some 200 men from that group tried to break through a police cordon guarding the protesting migrants on Sapphous Square.


      http://www.ekathimerini.com/227956/article/ekathimerini/news/far-right-hooligans-attack-migrants-on-lesvos-turn-town-into-battlegro

    • Lesbo, il racconto minuto per minuto dell’aggressione ai profughi afghani

      VIta.it ha raggiunto Walesa Porcellato, operatore umanitario sull’isola greca da quasi tre anni che era presente durante le 10 drammatiche ore almeno 200 estremisti di destra hanno attaccato altrettante persone scappate dall’Afghanistan che con un sit in di piazza protestavano contro le condizioni disastrose dell’hotspot di Moria in cui sono trattenute da mesi


      http://www.vita.it/it/article/2018/04/24/lesbo-il-racconto-minuto-per-minuto-dellaggressione-ai-profughi-afghan/146651

    • League for Human Rights expresses “dismay” over the racists attacks on Lesvos”

      The Hellenic League for Human Rights condemns the racist violent attacks against refugees and migrants on the island of Lesvos on Sunday. Expressing its particular concern, the HLHR said in a statement issued on Monday, the attacks ’cause dismay’, the ‘no arrests of perpetrators pose serious questions and requite further investigation.” The HLHR urges the Greek state to

      http://www.keeptalkinggreece.com/2018/04/23/hlhr-lesvos-statement

    • Συνέλαβαν... τους πρόσφυγες στη Μόρια

      Στη σκιά των επιθέσεων ακροδεξιών η αστυνομία συνέλαβε 120 πρόσφυγες και δύο Έλληνες υπήκοους για τα Κυριακάτικα γεγονότα στη Μυτιλήνη.

      Η αστυνομική επιχείρηση ξεκίνησε στις 05:30 τα ξημερώματα και διήρκεσε μόλις λίγα λεπτά, με τις αστυνομικές δυνάμεις να απομακρύνουν τους διαμαρτυρόμενους από την κεντρική πλατεία Σαπφούς.

      Πρόσφυγες και μετανάστες, που αρνούνταν να εγκαταλείψουν την πλατεία σχηματίζοντας μια σφιχτή ανθρώπινη αλυσίδα, αποσπάστηκαν με τη βία από το σημείο.


      http://www.efsyn.gr/arthro/astynomiki-epiheirisi-meta-ta-epeisodia-akrodexion

    • Le procès des « #Moria_35 » sur l’île grecque de Chios : entre iniquité et instrumentalisation de la justice sur le dos des exilés

      Le 28 avril 2018, 32 des 35 personnes migrantes poursuivies pour incendie volontaire, rébellion, dégradation des biens, tentative de violences ou de trouble à l’ordre public ont été condamnées à 26 mois de prison avec sursis par le tribunal de Chios (Grèce) après quatre jours d’une audience entachée de nombreuses irrégularités. Elles ont finalement été reconnues coupables d’avoir blessé des fonctionnaires de police, et ont été acquittées de toutes les autres charges.

      Avant cette sentence, les 32 condamnés ont subi neuf longs mois de détention provisoire sur une base très contestable, voire sur des actes non prouvés. En effet, les 35 personnes incriminées avaient été arrêtées en juillet 2017 à la suite d’une manifestation pacifique par laquelle plusieurs centaines d’exilés bloqués dans le hotspot de Moria, sur l’île de Lesbos, dénonçaient leurs conditions de vie indignes et inhumaines. Toutes ont nié avoir commis les délits qu’on leur reprochait. Certaines ont même démontré qu’elles n’avaient pas participé à la manifestation.

      Les membres de la délégation d’observateurs internationaux présents au procès ont pu y mesurer les graves entorses au droit à un procès équitable : interprétariat lacunaire, manque d’impartialité des juges, temps limité accordé à la défense, mais surtout absence de preuves des faits reprochés. En condamnant injustement les exilés de Moria, le tribunal de Chios a pris le relais du gouvernement grec – qui confine depuis plus de deux ans des milliers de personnes dans les hotspots de la mer Égée – et de l’Union européenne (UE) qui finance la Grèce pour son rôle de garde-frontière de l’Europe.

      Sorties de détention, elles n’ont cependant pas retrouvé la liberté. Les « 35 de Moria », assignés à nouveau dans le hotspot de l’île de Lesbos, ont été interdits de quitter l’île jusqu’au traitement de leur demande d’asile. Pourtant, le Conseil d’État grec avait décidé, le 17 avril 2018, de lever ces restrictions géographiques à la liberté d’aller et venir jugées illégales et discriminatoires. C’était sans compter la réplique du gouvernement grec qui a immédiatement pris un décret rétablissant les restrictions, privant ainsi d’effets la décision du Conseil d’État grec.

      La demande d’asile de la plupart de ces 35 personnes est encore en cours d’examen, ou en appel contre la décision de refus d’octroi du statut de réfugié. Au mépris des normes élémentaires, certains n’ont pas pu bénéficier d’assistance juridique pour faire appel de cette décision. Deux d’entre elles ont finalement été expulsées en juin 2018 vers la Turquie (considéré comme « pays sûr » par la Grèce), en vertu de l’accord UE-Turquie conclu le 16 mars 2016.

      Le 17 juillet prochain, à 19h30, au « Consulat » , à Paris, sera présenté le film documentaire « Moria 35 », de Fridoon Joinda, qui revient sur ces événements et donne la parole aux 35 personnes concernées. Cette projection sera suivie de la présentation, par les membres de la délégation d’observateurs, du rapport réalisé à la suite de ce procès qui démontre, une fois de plus, la grave violation des droits fondamentaux des personnes migrantes en Grèce, et en Europe.

      http://www.migreurop.org/article2892.html

    • Ouverture du procès des « #Moria_35 » le 20 avril prochain sur l’île grecque de Chios

      Le 18 juillet 2017, 35 résidents du hotspot de Moria sur l’île de Lesbos en Grèce ont été arrêtés à la suite d’une manifestation organisée quelques heures plus tôt dans le camp et à laquelle plusieurs centaines d’exilés avaient participé pour protester contre leurs conditions de vie indignes et inhumaines.

      Quelques jours plus tard, Amnesty International appelait, dans une déclaration publique, les autorités grecques à enquêter immédiatement sur les allégations de recours excessif à la force et de mauvais traitements qui auraient été infligés par la police aux personnes arrêtées. Ces violences policières ont été filmées et les images diffusées dans les médias dans les jours qui ont suivi la manifestation.

      Ce sont pourtant aujourd’hui ces mêmes personnes qui se retrouvent sur le banc des accusés.

      Le procès des « Moria 35 », s’ouvre le 20 avril prochain sur l’île de Chios en Grèce.

      Poursuivis pour incendie volontaire, rébellion, dégradation de biens, tentative de violences ou encore trouble à l’ordre public, ils encourent des peines de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans, leur exclusion du droit d’asile et leur renvoi vers les pays qu’ils ont fui. Trente d’entre eux sont en détention provisoire depuis juillet 2017.

      Il a semblé essentiel aux organisations signataires de ce texte de ne pas laisser ce procès se dérouler sans témoins. C’est pourquoi chacune de nos organisations sera présente, tour à tour, sur toute la durée du procès afin d’observer les conditions dans lesquelles il se déroulera au regard notamment des principes d’indépendance et d’impartialité des tribunaux et du respect des règles relatives au procès équitable.

      https://www.gisti.org/spip.php?article5897

    • Reporter’s Diary: Back to Lesvos

      I first visited the Greek island of Lesvos in 2016. It was the tail end of the great migration that saw over a million people cross from Turkey to Greece in the span of a year. Even then, Moria, the camp set up to house the refugees streaming across the sea, was overcrowded and squalid.

      I recently returned to discover that conditions have only become worse and the people forced to spend time inside its barbed wire fences have only grown more desperate. The regional government is now threatening to close Moria if the national government doesn’t clean up the camp.

      Parts of Lesvos look like an island paradise. Its sandy beaches end abruptly at the turquoise waters of the Aegean Sea, houses with red tile roofs are clustered together in small towns, and olive trees blanket its rocky hills. When I visited last month, the summer sun had bleached the grass yellow, wooden fishing boats bobbed in the harbor, and people on holiday splashed in the surf. But in Moria sewage was flowing into tents, reports of sexual abuse were on the rise, and overcrowding was so severe the UN described the situation at Greece’s most populous refugee camp as “reaching boiling point”.

      More than one million people fleeing war and violence in places like Syria, Iraq and Afghanistan crossed from Turkey to the Greek islands between January 2015 and early 2016. Over half of them first set foot in Greece, and on European soil, in Lesvos. But in March 2016, the European Union and Turkey signed an agreement that led to a dramatic reduction in the number of people arriving to Greece. So far this year, just over 17,000 people have landed on the islands. At times in 2015, more than 10,000 people would arrive on Lesvos in a single day.

      Despite the drop in numbers, the saga isn’t over, and visiting Lesvos today is a stark reminder of that. Thousands of people are still stranded on the island and, shortly after I left, the regional governor threatened to close Moria, citing “uncontrollable amounts of waste”, broken sewage pipes, and overflowing rubbish bins. Public health inspectors deemed the camp “unsuitable and dangerous for public health and the environment”. Soon after, a group of 19 NGOs said in a statement that “it is nothing short of shameful that people are expected to endure such horrific conditions on European soil.”

      The Greek government is under increasing pressure to house refugees on the mainland – where conditions for refugees are also poor – but right now no one really knows what would happen to those on Lesvos should Moria be closed down.
      Razor wire and hunger strikes

      In some places in the north and the east, Lesvos is separated from Turkey by a strait no wider than 10 or 15 kilometres. This narrow distance is what makes the island such an appealing destination for those desperate to reach Europe. From the Turkish seaside town of Ayvalik, the ferry to Lesvos takes less than an hour. I sat on the upper deck as it churned across the sea in April 2016, a month after Macedonia shut its border to refugees crossing from Greece, effectively closing the route that more than a million people had taken to reach Western Europe the previous year.

      The Greek government had been slow to respond when large numbers of refugees started landing on its shores. Volunteers and NGOs stepped in to provide the services that people needed. On Lesvos there were volunteer-run camps providing shelter, food, and medical assistance to new arrivals. But the EU-Turkey deal required that people be kept in official camps like Moria so they could be processed and potentially deported.

      By the time I got there, the volunteer-run camps were being dismantled and the people staying in them were being corralled into Moria, a former military base. Once inside, people weren’t allowed to leave, a policy enforced by multiple layers of fences topped in spools of razor wire.

      Moria had space for around 2,500 people, but even in 2016 it was already over capacity. While walking along the perimeter I scrawled my phone number on a piece of paper, wrapped it around a rock, and threw it over the fence to an Iranian refugee named Mohamed.

      For months afterwards he sent me pictures and videos of women and children sleeping on the ground, bathrooms flooded with water and dirt, and people staging hunger strikes inside the camp to protest the squalid conditions.
      “The image of Europe is a lie”

      Two and a half years later, refugees now have more freedom of movement on Lesvos – they can move about the island but not leave it.

      I arrived in Mytilene, the main city on the island, in August. At first glance it was easy to forget that these were people who had fled wars and risked their lives to cross the sea. People were queuing at cash points to withdraw their monthly 90 euro ($104) stipends from UNHCR, the UN’s refugee agency. Some sat at restaurants that served Greek kebabs, enjoyed ice cream cones in the afternoon heat, or walked along the sidewalks pushing babies in strollers next to tourists and locals.

      The conditions on Lesvos break people down.

      The illusion of normalcy melted away at the bus stop where people waited to catch a ride back to Moria. There were no Greeks or tourists standing in line, and the bus that arrived advertised its destination in Arabic and English. Buildings along the winding road inland were spray-painted with graffiti saying “stop deportations” and “no human is illegal”.

      Moria is located in a shallow valley between olive groves. It looked more or less the same as it had two and a half years ago. Fences topped with razor wire stilled ringed the prefabricated buildings and tents inside. A collection of cafes outside the fences had expanded, and people calling out in Arabic hawked fruits and vegetables from carts as people filtered in and out of the main gate.

      Médecins Sans Frontières estimates that more than 8,000 people now live in Moria; an annex has sprung up outside the fences. People shuffled along a narrow path separating the annex from the main camp or sat in the shade smoking cigarettes, women washed dishes and clothing at outdoor faucets, and streams of foul-smelling liquid leaked out from under latrines.

      I met a group of young Palestinian men at a cafe. “The image of Europe is a lie,” one of them told me. They described how the food in the camp was terrible, how criminals had slipped in, and how violence regularly broke out because of the stress and anger caused by the overcrowding and poor conditions.

      A doctor who volunteers in Moria later told me that self-harm and suicide attempts are common and sexual violence is pervasive. It takes at least six months, and sometimes up to a year and a half, for people to have their asylum claims processed. If accepted, they are given a document that allows them to travel to mainland Greece. If denied, they are sent to Turkey. In the meantime, the conditions on Lesvos break people down.

      “Ninety-nine percent of refugees... [are] vulnerable because of what happened to them in their home country [and] what happened to them during the crossing of borders,” Jalal Barekzai, an Afghan refugee who volunteers with NGOs in Lesvos, told me. “When they are arriving here they have to stay in Moria in this bad condition. They get more and more vulnerable.”

      Many of the problems that existed in April 2016 when people were first rounded up into Moria, and when I first visited Lesvos, still exist today. They have only been amplified by time and neglect.

      Jalal said the international community has abandoned those stuck on the island. “They want Moria,” he said. “Moria is a good thing for them to keep people away.”


      https://www.irinnews.org/feature/2018/09/18/reporter-s-diary-back-lesvos
      #graffitis

    • Reçu via la mailing-list Migreurop, le 11.09.2018, envoyé par Vicky Skoumbi:

      En effet le camp de Moria est plus que surpeuplé, avec 8.750 résidents actuellement pour à peine 3.000 places, chiffre assez large car selon d’autres estimations la capacité d’accueil du camp ne dépasse pas les 2.100 places. Selon le Journal de Rédacteurs,(Efimerida ton Syntakton)
      http://www.efsyn.gr/arthro/30-meres-prothesmia
      Il y a déjà une liste de 1.500 personnes qui auraient dû être transférés au continent, à titre de vulnérabilité ou comme ayant droit à l’asile,mais ils restent coincés là faute de place aux structures d’accueil sur la Grèce continentale. Les trois derniers jours 500 nouveaux arrivants se sont ajoutés à la population du camp. La plan de décongestionn du camp du Ministère de l’immigration est rendu caduc par les arrivées massives pendant l’été.
      La situation sanitaire y est effrayante avec des eaux usées qui coulent à ciel ouvert au milieu du camp, avant de rejoindre un torrent qui débouche à la mer. Le dernier rapport du service sanitaire, qui juge le lieu impropre et constituant un danger pour la santé publique et l ’ environnement, constate non seulement le surpeuplement, mais aussi la présence des eaux stagnantes, des véritables viviers pour toute sorte d’insectes et de rongeurs et bien sûr l’absence d’un nombre proportionnel à la population de structures sanitaires. En s’appuyant sur ce rapport, la présidente de la région menace de fermer le camp si des mesures nécessaires pour la reconstruction du réseau d’eaux usées ne sont pas prises d’ici 30 jours. Le geste de la présidente de la Région est tout sauf humanitaire, et il s’inscrit très probablement dans une agenda xénophobe, d’autant plus qu’elle ne propose aucune solution alternative pour l’hébergement de 9,000 personnes actuellement à Moria. N’empêche les problèmes sanitaires sont énormes et bien réels, le surpeuplement aussi, et les conditions de vie si effrayantes qu’on dirait qu’elles ont une fonction punitive. Rendons- leur la vie impossible pour qu’ils ne pensent plus venir en Europe...

    • L’affaire des « Moria 35 » en appel : audience le 3 février 2020 à Lesbos

      Lundi 3 février aura lieu le procès en appel de 32 exilés, jugés en première instance, en avril 2018 pour incendie volontaire, rébellion, dégradation des biens, tentative de violences ou de trouble à l’ordre public à la suite d’une manifestation pacifique par laquelle plusieurs centaines de personnes bloquées dans le « hotspot » de Moria, sur l’île de Lesbos, dénonçaient leurs conditions de vie indignes et inhumaines.

      Sur 35 personnes poursuivies (les « Moria 35 »), 32 ont été reconnues coupables d’avoir blessé des fonctionnaires de police et condamnées à 26 mois de prison avec sursis par le tribunal de Chios (Grèce) après quatre jours d’une audience dont les membres de la délégation d’observateurs internationaux présents au procès avaient recensé, dans un rapport d’observation paru en juin 2018 (https://www.gisti.org/spip.php?article6080), les graves entorses au droit à un procès équitable : interprétariat lacunaire, manque d’impartialité des juges, temps limité accordé à la défense, mais surtout absence de preuves des faits reprochés.

      Les 32 exilés ont fait appel de leur condamnation. L’audience d’appel aura lieu le 3 février prochain, soit près de 2 ans plus tard, cette fois-ci sur l’île de Lesbos où se sont passés les faits.

      Le Gisti sera à nouveau présent à l’audience afin d’achever sa mission d’observation dans cette procédure criminelle visant des exilés.

      http://www.gisti.org/spip.php?article6306

  • He Fought for Iran’s Environment and Was Arrested. Now, He’s Dead. - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/02/10/world/middleeast/iran-environmentalist-dead-prison.html

    TEHRAN — A well-known Iranian-Canadian professor has died in prison in Tehran, a statement posted on his son’s Instagram page revealed on Saturday, and his family is seeking an independent autopsy.

    The professor, Kavous Seyed Emami, was one of the founders of the Persian Wildlife Heritage Foundation, Iran’s most prominent nongovernmental organization focused on the environment.

    On Friday, his wife received a phone call from prison authorities saying that her husband had committed suicide in Evin prison, his son said in his post. Mr. Seyed Emami had been arrested on Jan. 24, and, according to the family, was detained by intelligence agents along with several other environmental activists, including Morad Tahbaz, a visiting Iranian-American businessman.

    The death of Mr. Seyed Emami is among a number involving recently detained activists. Prison authorities insist that at least three prisoners who died after they were arrested during nationwide protests in December also died by suicide. Many prominent Iranians have assailed that conclusion.

    On Saturday, Abbas Jafari-Dolatabadi, Tehran’s public prosecutor, said that several people who had been posing as environmentalists were arrested and charged with espionage, according to a report from the Young Journalists Club.

    #écologiste
    #iran

    • Excellente idée d’évoquer les suicides en prison. On en a pleins en France, et on s’en préoccupe comme d’une guigne. Si seulement nos suicidés étaient iraniens et écologistes.
      Et les écolos et syndicalistes honduriens, guatémaltèques ou colombiens... ils se suicident, ils sont assassinés ou ils sont juste oubliés ?

      Hier, vous allez me dire ça n’a rien à voir, mais un peu si... hier un présentateur de JT de 20h introduit un reportage : « la France a accueillit l’an dernier 46000 étrangers... ». La fin de la phrase est drôle comme tout... « ...en centre de rétention ». En Iran, le NYT il nous informe que le pouvoir s’en prend aux écologistes. Et sincèrement, c’est révoltant. Seulement, j’avoue ne pas comprendre comment le NYT en est arrivé à choisir de traiter de l’assassinat de cet écologiste particulier, alors que sur le continent américain, on assassine à tour de bras parmi les alliés du gouvernement qui dicte ses articles à ce journal libre qu’est le NYT.
      Chez nous, on t’explique que les étrangers sont accueillis en centre de rétention, l’autre nom de la prison pour surnuméraire de catégorie 1. Les surnuméraires de catégorie 2, ce sont nos pauvres « de souche ». Les niveaux 1 ce sont les étrangers, ceux qui sont arrivés chez nous et qui n’ont pas la chance d’avoir le bon passeport.

      Bref. On est tout ému à l’idée que ces salauds d’iraniens tuent leurs écolos. Mais alors nos centres de rétention qui accueillent les étrangers, on s’en fout. Et le NYT ne s’intéresse aux écolos que s’ils sont assassinés chez ses ennemis.

      Basse propagande.

    • Coming of age? Reflections on the centenary of women’s admission to the Royal Geographical Society

      Women’s admission to the Royal Geographical Society was at least a two-staged affair, with a cohort of 22 women being admitted in 1892–93 before open access to women from 1913. However, whilst official membership was defined by these historic line-in-the-sand ‘boundary’ moments, some aspects of women’s participation within the Society were enacted in a permeable ‘frontier zone’. Both prior to, and after, fully accessing Fellowship in 1913, women were active producers of geographical knowledge – travelling, researching, writing, and teaching. Given these blurred thresholds of participation and recognition, and the complex social politics of majority/minority views on women’s access to full membership, marking and celebrating the centenary of women’s admission to the Society is riddled with ambiguities. What is unambiguous, however, is that the centenary presents a long-overdue opportunity to celebrate over a hundred years of women’s geographical work. It also offers a moment to pause and reflect on the status of women within the discipline today.

      http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/geoj.12051/full

    • Les premières géographes universitaires en France : enquête sur les débuts d’une féminisation disciplinaire (1913-1928)

      Dans le premier quart du XXe siècle, la géographie universitaire française connaît une féminisation lente et difficile, mais réelle, accélérée par la Grande Guerre. C’est le temps des pionnières, autant dans les revues disciplinaires que dans l’institution académique. Cependant, si plusieurs noms sont déjà connus parmi ces premières géographes féminines, il s’agit ici de systématiser l’étude, de quantifier et d’expliquer le phénomène, et d’évaluer la réalité de cette présence dans un champ scientifique jeune mais considéré comme particulièrement rétif aux femmes, en particulier dans le travail de terrain. A ce titre, une large place est accordée aux marges de la discipline, aux outsiders masculins et féminins et à la comparaison internationale, pour donner une vision plus équilibrée d’une évolution jusqu’ici sous-estimée.

      http://journals.openedition.org/cybergeo/27138

    • Early Women Geography Educators, 1783-1932

      This article is a study of early women geography educators between the years 1783 and 1932. Many women were working in the field at that time, but with varying degrees of activity. Twenty-six were especially active in geography contributing significantly to the growth of geography in universities, colleges, and public schools. Some of the women wrote geography textbooks in the pre-professional geography period before 1875. As such, they would be considered geographers, but it was not until the 1890s that women became involved in professional geography. The professional activities of seven women are highlighted as representative of women who were especially active in the discipline.

      http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00221349908978944

    • Quelques (très rares) femmes dans ce bouquin :
      Dictionnaire biographique de géographes français du XXe siècle, aujourd’hui disparus

      Le XXème siècle a vu se former puis s’étendre la communauté des géographes, en même temps que la discipline s’est développée et enrichie, depuis le rôle déterminant du Service Géographique de l’Armée dans les domaines de la topographie, de la géodésie et de la cartographie, et le rôle fondateur des excursions interuniversitaires annuelles permettant aux étudiants d’accompagner leurs professeurs et d’apprendre la géographie sur le terrain. Le XXème siècle a vu aussi naître les principales organisations et associations de géographes français ainsi que l’Union Géographique Internationale en 1922. À la suite de la présentation de ces structures, les notices biographiques de plus de 400 géographes français sont complétées par une vaste collection de photographies prises au long du siècle - de 1897 au début des années 2000.

      http://geoprodig.cnrs.fr/items/show/42528

    • Renée Rochefort (1924-2012)

      Repères bibliographiques (non exhaustifs)
      1958 « Un dossier sur le temps présent : les bas-fonds de Palerme, d’après l’enquête de Danilo Dolci » [note critique], Annales É.S.C., 13-2, pp. 349-358.
      1959 « Misère paysanne et troubles sociaux. Un pays du Latifondo sicilien : Corleone », Annales. É.S.C., 1959, Volume 14, Numéro 3, pp. 441-460.
      1961 Le Travail en Sicile. Étude de géographie sociale, Paris, PUF, 1961.
      Les bouches de Kotor. Étude de géographie régionale, essai sur les espaces d’une région, Lyon, Université de Lyon, Faculté des Lettres.
      1963 « Géographie sociale et sciences humaines », Bulletin de l’Association de géographes français, 1963, XL, n° 314, pp. 18-32.
      « Sardes et Siciliens dans les grands ensembles des Charbonnages de Lorraine », Annales de Géographie, 1963, LXXII, n° 391, pp. 272-302.
      1970 « Grands ensembles et mutations des banlieues lyonnaises », Revue de géographie de Lyon, 1970, XLV, n° 2, pp. 201-214.
      1972 « Géographie sociale et environnement », dans La pensée géographique française. Mélanges offerts au Professeur A. Meynier, Saint-Brieuc, Presses universitaires de Bretagne, 1972, p. 395-405.
      1977 « Les enfants et adolescents dans l’agglomération lyonnaise en 1976 : disparités et ségrégations », Revue de géographie de Lyon, 1977, LII, n° 4, pp. 319-337.
      1983 « Réflexions liminaires sur la géographie sociale », dans Noin, D., dir., Géographie sociale, actes du colloque de Lyon, 14-16 octobre 1982, dactylographié, 1983, p. 11-14.
      1984 « Pourquoi la géographie sociale ? », dans Coll., De la géographie urbaine à la géographie sociale. Sens et non-sens de l’espace, Paris, 1984, p. 13-17.
      1984 « Les classes sociales, l’État et les cultures en géographie sociale », Revue de géographie de Lyon, 1984, LIX, p. 157-172.


      http://www.esprit-critique.net/2017/01/renee-rochefort-ossature-du-power-point.html

      Elle travaille notamment sur les #banlieue et les #grands_ensembles :
      http://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1963_num_72_391_16412

      http://www.persee.fr/doc/geoca_0035-113x_1977_num_52_4_6141

      #géographie_sociale

    • Quelques grandes voyageuses, pas académiques:
      Alexandra David-Néel

      Louise Eugénie Alexandrine Marie David, plus connue sous le nom d’Alexandra David-NéelNote 1, née le 24 octobre 1868 à Saint-Mandé, morte à près de 101 ans le 8 septembre 1969 à Digne-les-Bains, est une orientaliste, tibétologue, chanteuse d’opéra et féministe, journaliste et anarchiste, écrivaine et exploratrice, franc-maçonne et bouddhiste de nationalités française et belge.

      Elle fut, en 1924, la première femme d’origine européenne à séjourner à Lhassa au Tibet, exploit dont les journaux se firent l’écho un an plus tard1 et qui contribua fortement à sa renommée, en plus de ses qualités personnelles et de son érudition.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandra_David-N%C3%A9el

    • Et cet article signalé par @odilon et @reka
      Femmes en géographie au temps des changements

      Longtemps minoritaires, mais absolument pas absentes du champ de la géographie universitaire française depuis le début du xxe siècle, les femmes ont occupé une place croissante dans la discipline après 1945. Cette féminisation s’est accentuée à partir des années 1960, selon des modalités que la présente étude s’efforce de mesurer pour la période 1960-1990, époque de profondes modifications académiques, morphologiques et scientifiques dans la communauté disciplinaire. On montrera en particulier que, pour être solidement ancrée dans des domaines parfois inattendus, ce phénomène s’appuie alors sur des réseaux féminins constitués et un féminisme relativement précoce et affirmé, quoique marginal.

      https://www.cairn.info/revue-espace-geographique-2017-3-p-236.htm

    • Aventurière, écrivaine et même cantatrice : découvrez la vie trépidante d’#Alexandra_David_Néel

      Chaque semaine, dans « Chacun sa route », Elodie Font dresse le portrait d’une #exploratrice de génie. Alexandra David-Néel est sans doute la plus connue des exploratrices françaises, une femme au caractère assez dur pour une vie de rencontres et d’écriture.

      https://www.franceinter.fr/culture/aventuriere-ecrivaine-et-meme-cantatrice-decouvrez-la-vie-trepidante-d-a
      #exploration

    • L’altra mappa

      Perché le donne non fanno parte, al pari dei loro colleghi maschi, della società di esploratori, viaggiatori e geografi? Eppure non sono poche le donne esploratrici, viaggiatrici e geografe che in età moderna e contemporanea hanno dato il loro contributo alla rappresentazione del mondo. Alcune sono più note: Lady Montagu in viaggio a Costantinopoli nella prima metà del Settecento; Léonie d’Aunet, compagna di Victor Hugo, in viaggio verso Polo Nord e Lapponia; Dora d’Istria, colta europeista ante litteram. E ancora la tedesca Ida Pfeiffer, viaggiatrice “patentata” da A. Von Humboldt; Alexandra David-Néel, prima donna a entrare nel cerchio sacro della città di Lhasa. Ma assai vasta sarebbe la galleria delle figure inedite. Dopo un’ampia introduzione teorica, la prima parte del volume si snoda fra viaggi che sembrano veri e sono inventati, e viaggi reali che fanno fatica a essere riconosciuti come tali; la seconda parte riguarda alcuni casi di viaggiatrici-esploratrici del XIX e XX secolo: insieme ai nomi, ai volti, ai viaggi, Luisa Rossi ci restituisce una geografia diversa, un’altra mappa.

      https://diabasis.it/prodotto/laltra-mappa

    • Lady Travellers

      Tra la fine dell’800 e i primi del ‘900, una vera rivoluzione travolge il vecchio e il nuovo mondo. Le donne iniziano a viaggiare sole, sfidando le convenzioni dell’epoca. Annotano, fotografano, disegnano e raccontano la loro versione della realtà. Ma esiste veramente un modo di viaggiare tutto femminile?


      Lady Travellers, donne viaggiatrici, è una serie storico-documentaristica che ricostruisce 6 imprese straordinarie condotte a cavallo tra ‘800 e ‘900, raccontate dal punto di vista femminile.

      Ogni episodio è dedicato a una donna diversa e alla sua incredibile impresa, e ogni impresa è dedicata a un paese diverso. Le vicende umane delle protagoniste sono narrate in prima persona, attraverso la tecnica del teatro delle ombre, impastati a repertori fotografici e video d’epoca.

      Le donne viaggiatrici sono:

      #Alexandra_David_Neel, francese, la prima donna a raggiungere Lhasa;
      #Giuseppina_Croci, una giovane donna italiana di 27 anni che alla fine dell’800 va a lavorare in una filanda in Cina;
      #Mary_Kingsley, inglese, trascorse alcuni mesi in Africa per studiare le tribù cannibali
      #Isabella_Bird, inglese, la prima donna ammessa alla Royal Geographical Society
      #Carmen_De_Burgos, prima donna spagnola inviata di guerra
      #Marga_D’Andurain, avventuriera basca francese, spia e contessa, voleva essere la prima donna a raggiungere La Mecca.
      #Nellie_Bly, giornalista statunitense, è stata la prima donna a fare il giro del mondo in solitaria
      #Aurora_Bertrana, spagnola, viaggiò dalla Polinesia al Marocco, pioniera della narrativa di viaggio e punto di riferimento per molte donne.
      #Ella_Maillart, viaggiò con la barca vela per tutto il mediterraneo. All’età di 23 anni abbandona le regate e comincia a viaggiare per l’Europa e per l’Unione Sovietica.
      #Gertrude_Bell, scrittrice, diplomatica, archeologa: fu la prima fautrice di un rapporto con i popoli del Medio Oriente orientato al rispetto e a una progressiva indipendenza politica ed economica
      #Freya_Madaleine_Stark, è stata la prima occidentale a raggiungere la leggendaria Valle degli Assasini, in Iran, alla ricerca della fortezza di Alamut
      #Eva_Mameli_Calvino, madre dello scrittore Italo Calvino e docente di botanica, si trasferisce a Cuba e qui studia piante mai viste prima. Partecipa alla resistenza ed è fucilata.

      http://www.raiscuola.rai.it/programma.aspx?ID=217

    • #Ida_Laura_Pfeiffer

      Ida Laura Reyer, è un’austriaca e di famiglia benestante, nata a Vienna il 4 ottobre 1797: è la quinta di sei fratelli, tutti maschi, figli di un agiato mercante di tessuti che muore prematuramente quando lei ha appena nove anni.

      Sin da piccola non segue il modello dell’eterno femminino e veste come i fratelli, forgiata anche dalla rigida educazione del padre Alois, improntata a coraggio, determinazione, sobrietà… È un’accanita lettrice di libri di viaggi e di avventura e tutto ciò che le permette di evadere dal “quotidiano” l’attira irrefrenabilmente.

      Gli amici di famiglia raccontano che amava correre fuori casa per veder passare, con lo sguardo sognante, le diligenze che lasciavano la città.

      Si innamora del suo giovane precettore, che le trasmette la passione per la geografia, ma la madre si oppone al loro amore e, costretta dalle difficoltà economiche in cui versa la famiglia, a ventidue anni accetta di sposare l’avvocato Max Anton Pfeiffer, molto più anziano di lei: è un matrimonio triste e senza amore, vissuto in ristrettezze economiche per il fallimento del marito e con il cuore gonfio di malinconia. Non resta con le mani in mano e per tirare avanti dà lezioni di piano e fa la segretaria.

      Scrive di quegli anni: «Solo il cielo sa cosa ho sofferto. Vi sono stati giorni in cui vi era solo pane secco per la cena dei miei figli».

      Vede il mare per la prima volta nel 1836, quando si reca a Trieste con un figlio, e in quel momento scatta la scintilla.

      Nel 1842, diventata vedova e con i figli già grandi, all’età di quarantasette anni guarda oltre lo steccato della mediocrità e dell’ovvio. Spinta dal desiderio incontrollato della conoscenza e dotata di grandissima immaginazione e coraggio verso la scoperta dell’ignoto, part per 9 mesi e, e da sola: discende il Danubio, si addentra in Turchia e in Libano, visita la Palestina, arriva in Egitto, sosta a Malta e risale l’Italia fino a Trieste.

      A casa studia le lingue del Nord e poi riparte per altri sei mesi, alla volta di Scandinavia e Islanda.

      Diviene navigatrice, esploratrice a bordo di mezzi di fortuna, gira il mondo portando a casa testimonianze di alternative esistenze dove non il denaro o il ceto sociale, ma lo stato di natura e la collocazione dell’umanità al suo interno erano motivo di studio, come forma di miglioramento della propria esperienza da trasmettere agli altri.

      Sono viaggi spartani, fatti in economia, spesso avvalendosi di passaggi gratuiti: a volte indossa abiti maschili per potersi mescolare alle gente e osservare più liberamente il comportamento delle popolazioni incontrate nel suo peregrinare tra i continenti.

      Percorrerà 140.000 miglia marine e 20.000 miglia inglesi via terra.

      Il suo primo viaggio intorno al mondo dura due anni e sette mesi. Si imbarca da Amburgo per raggiungere il Brasile e poi il Cile. Da qui poi attraversa l’Oceano Pacifico approdando a Tahiti fino ad arrivare all’isola di Ceylon. Risale attraverso l’India fino al Mar Nero e alla Grecia sbarcando a Trieste e ritornando a Vienna.

      Mentre si trova in Oriente scrive sul suo diario: «In quella mischia ero davvero sola e confidavo solo in Dio e nelle mie forze. Nessuna anima gentile mi si avvicinò».

      Il secondo giro del mondo va in senso opposto, da Ovest verso Est, e dura quattro anni: da Londra giunge a Città del Capo per poi esplorare il Borneo e avere contatti ravvicinati con i “tagliatori di teste” del Dayak, attraversa l’Oceano Pacifico in senso inverso, arriva in California e inizia a percorrere tutti gli Stati americani.

      È la prima donna bianca che nel 1852 si reca nella giungla di Sumatra 1852) abitata dai batak, ritenuti cannibali. In quell’occasione riesce a salvarsi dicendo ai cannibali: «La mia testa è troppo vecchia e dura per essere mangiata», e il saggio capo tribù inizia a ridere e la lascia libera.

      Non si risparmia nulla in fatto di pericoli, in un mondo non ancora sotto la lente d’ingrandimento di un satellite.

      E poi il Madagascar, Réunion e Mauritius, con la malaria che la tiene sotto assedio e la porterà a quell’ultimo viaggio da cui non c’è ritorno.

      Dei suoi viaggi scrive appunti a matita, con una calligrafia piccola e minuta, raccontando i suoi sette viaggi in tredici volumi di diari che diventano bestseller e vengono tradotti in sette lingue.

      Finalmente, viene ammessa a far parte delle Società geografiche di Berlino e Parigi, ma non di quella inglese, ostinatamente negata alle donne.

      I musei di Vienna custodiscono, ancora oggi, piante, insetti e farfalle che lei raccoglie ovunque e porta in patria.

      In una bellissima e significativa foto del 1856 Ida è seduta su un divano con un vestito dell’epoca, con il capo coperto da una cuffietta bianca di pizzo, il braccio destro su un grosso libro, accanto a lei un enorme mappamondo, i suoi occhi non guardano l’obiettivo ma altrove, lontano lontano.

      Muore il 27 ottobre 1858. Il cimitero centrale di Vienna ne conserva le spoglie.

      Nel 2018 l’Università della stessa Vienna le intitola una cattedra con borsa di studio, ma nelle vie della sua città natale manca ancora il suo nome. È Monaco di Baviera a dedicarle la sua prima strada.

      https://vitaminevaganti.com/2021/09/18/ida-laura-pfeiffer

  • http://offensivesonore.blogspot.fr/2018/01/many-oshu-protocole-sous-jacent.html

    [O-S] Many Oshu Crew, Protocole Sous-Jacent

    Émission du 19 janvier 2018, le 14 février « Protocole Sous-Jacent » sera le nouvel album solo de Many Oshu, Mc de La Plèbe. Premier album de solo de rap. Avec avec une poésie égo-trip, Many Oshu nous emmène dans son univers de hacker-ésotérique. Il nous parle de son style de musique et de la façon dont s’est construit l’album avec son Crew ; DJ Nejo, et Kalash.Nico (KLNK) de la Plèbe.

    #audio #radio #offensive_sonore #rap #hiphop #musique #La_Plèbe #Many_Oshu #DJ_Nejo #Kalash.Nico

  • Sur la route mortelle des opioïdes - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/06/25/sur-la-route-mortelle-des-opioides_1579449

    L’addiction de Mary Kathryn a débuté en 1997. Un violent accident de voiture. De lancinantes douleurs au dos. Et un médecin qui lui prescrit de l’Oxycontin, puissant analgésique dérivé de l’opium. Un an plus tôt, ce médicament a été introduit aux Etats-Unis par le laboratoire Purdue Pharma, qui en assure une promotion marketing agressive auprès des docteurs et pharmaciens. Les arguments sont rodés : l’Oxycontin serait un opiacé sûr, capable de soulager des douleurs sévères sans générer d’addiction. La réalité se révèle bien différente. Le cercle infernal est enclenché : on estime qu’au moins 2 millions d’Américains sont accrocs aux opiacés, qui ont tué plus de 300 000 personnes en quinze ans.

    « En quelques mois, Mary Kathryn est devenue dépendante », résume Kay Mullins

    Pour se procurer les pilules dont elle avait besoin, Mary Kathryn a écumé les cabinets médicaux et pharmacies sans scrupules de la région, roulant parfois près de deux heures pour se procurer ici une ordonnance, là une boîte de médicaments. « Le dernier docteur qui l’a reçue était néphrologue ! Il lui a prescrit du Xanax et de l’oxycodone, deux médicaments que vous n’êtes pas censé associer car cela peut vous tuer. Elle l’a vu le lundi. Le mercredi, elle était partie », se désole Kay.

    C’était le 29 septembre 2008. Pour ne jamais oublier cette date, Chelsea l’a fait tatouer récemment sur l’intérieur de son poignet gauche. Précédé de ces quelques mots : « I once was lost » (« Jadis, j’étais perdue »). Depuis ce jour, elle n’a jamais retouché à la drogue. « Cela fait neuf ans que je suis sobre et cela se passe bien. Je ne dis pas que je n’ai pas pensé par moments à replonger. Vous savez, les drogués recherchent la satisfaction immédiate. Se désintoxiquer n’apporte pas de satisfaction immédiate. C’est beaucoup de travail », confie-t-elle. Un travail qui est devenu le sien : après des études de psychologie et de travail social, Chelsea est aujourd’hui thérapeute dans un centre de traitement des addictions à Logan.

    Une étudiante de 21 ans au volant de sa voiture accidentée. Un père de 47 ans et son fils de 26 ans sur le sol de leur salle de bain. Trois amies de 23, 27 et 32 ans dans un jardin. Un homme de 59 ans dans un buisson. Un couple de quadragénaires dans les toilettes d’une station-essence. Le 15 août 2016, ces neuf personnes - et près d’une vingtaine d’autres - ont fait une overdose à Huntington, deuxième ville de Virginie-Occidentale. Vingt-six overdoses en à peine quatre heures. Un traumatisme pour la ville et ses services de secours. « C’est comme si l’enfer s’était déchaîné », dira plus tard Steve Williams, le maire de Huntington, 50 000 habitants. Comme un miracle au milieu de cet enfer, toutes les victimes ont pu être sauvées, la plupart grâce au Narcan, médicament antidote à base de naloxone, administré par intraveineuse ou par voie nasale et qui annule les effets des opiacés.

    Ce jour-là, toutes les victimes avaient consommé la même héroïne frelatée. Face aux contrôles accrus imposés aux médecins et aux pharmaciens, se procurer des opiacés sur ordonnance s’avère de plus en plus complexe. Les toxicomanes se tournent alors vers des médicaments contrefaits ou, de plus en plus fréquemment, vers l’héroïne, bien moins chère mais aussi beaucoup plus dangereuse. Entre 2014 et 2015, les overdoses mortelles d’héroïne ont ainsi bondi de plus de 20 % aux Etats-Unis. Car la drogue, principalement importée par les cartels mexicains, est souvent mélangée avec d’autres molécules, dont le fentanyl. Trois grains de sable de cet opiacé synthétique, cent fois plus puissant que la morphine, constituent une dose mortelle.

    Selon les statistiques du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC), plus de 33 000 Américains ont succombé à une overdose d’opiacés en 2015, quatre fois plus qu’en 1999. Avec un taux d’overdoses mortelles de 41,5 pour 100 000 habitants, la Virginie-Occidentale était de loin l’Etat le plus touché, devant le New Hampshire et le Kentucky. Une enquête récente du journal local, le Charleston Gazette-Mail, récompensé au printemps d’un prix Pulitzer, a montré que 780 millions de pilules d’opiacés (oxycodone et hydrocodone) ont été écoulées en Virginie-Occidentale entre 2007 et 2012. Et les chiffres de 2016 indiquent qu’en dépit de la prise de conscience, l’épidémie n’a pas encore atteint son pic. L’an dernier, 818 personnes sont mortes d’une overdose en Virginie-Occidentale - 13 % de plus qu’en 2015.

    Au milieu de cette marée de statistiques, un chiffre stupéfie plus que tout autre : un bébé sur cinq né l’an dernier dans le principal hôpital d’Huntington a été exposé à la drogue au cours de la grossesse. La moitié d’entre eux, soit environ 9 % des nouveaux-nés, ont hérité de l’addiction de leur mère aux opiacés. On les appelle familièrement les « heroin babies », victimes les plus jeunes - et les plus vulnérables - de cette épidémie ravageuse. « Ils souffrent de tremblements très rapides et incontrôlés, d’un sommeil très agité, de crampes, de diarrhées. Ils pleurent de manière effrénée, ont du mal à s’alimenter et à réguler leur température », décrit le néonatalogiste Sean Loudin.

    #Opioides #USA

    • Take a Valium, Lose Your Kid, Go to Jail.
      https://www.propublica.org/article/when-the-womb-is-a-crime-scene

      For this story, ProPublica and AL.com filed multiple public information requests to identify the more than 1,800 women arrested under the chemical endangerment law, then sifted through court records to find the cases related to pregnancy. The data showed that at least 479 new and expecting mothers have been prosecuted across Alabama since 2006, or more than three times the number previously identified. Many others have been investigated in the chemical-endangerment version of stop-and-frisk, their lives turned upside down by an intrusive — and women’s advocates say, unconstitutional — dragnet of drug testing without their knowledge or, sometimes, their explicit consent. The goal of the law is to protect children by removing them from unsafe settings and mothers too impaired and unstable to provide proper care. Prosecutors contend the law has been the impetus for hundreds of women to get treatment and restart their lives, with prison as the price for those who choose not to or who fail.

      Yet there’s nothing in the statute to distinguish between an addict who puts her baby at grave risk and a stressed-out single mom who takes a harmless dose of a friend’s anti-anxiety medication. There are no standards for law enforcement officials or judges to follow: Is the presence of drugs in the mother’s body cause for charges if the baby tests clean? What test results are appropriate for medical providers to report and when? Should a mother face charges even when she was using a prescription drug under a doctor’s supervision? Local prosecutors and courts have wide discretion.

      How Some Alabama Hospitals Quietly Drug Test New Mothers — Without Their Consent
      https://www.propublica.org/article/how-some-alabama-hospitals-drug-test-new-mothers-without-their-consent

      In Alabama, a positive drug test can have dire repercussions for pregnant women and new mothers. Their newborns can be taken from them. They can lose custody of their other children. They can face lengthy sentences in the most notorious women’s prison in the United States and thousands of dollars in fees and fines.

      Yet the hospitals that administer those drug tests — and turn the results over to authorities — are exceedingly reluctant to disclose their policies to the public. In many cases, they test mothers and babies without explicit consent and without warning about the potential consequences, ProPublica and AL.com have found.

  • Vivre à Gaza avec trois heures d’électricité par jour
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/06/19/a-gaza-avec-trois-heures-d-electricite-par-jour_5147045_3218.html

    Depuis le mois d’avril, le territoire palestinien, qui compte deux millions d’habitants, fait face à une crise énergétique sans précédent dûe aux dissensions entre le Hamas et Mahmoud Abbas.

    Honteux sous titre qui exempte complètement Israël du rationnement en question, alors que l’article sous-entend pourtant qu’il n’y est pas pour rien :

    Quant à la seule centrale électrique de Gaza, qui fournit en temps normal 23 % des besoins, elle est à l’arrêt depuis avril. Son manager général, Rafiq Maliha, est un homme mass