Quand un vent du Nord souffle sur la crise du RSA... - Localtis.info - Caisse des Dépôts
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Une semaine avant la réunion conclusive des négociations entre l’Assemblée des départements de France (ADF) et le gouvernement sur la recentralisation du financement du #RSA - avec, à la clef, l’attente d’arbitrages de la part de Manuel Valls -, Dominique Bussereau, le président de l’ADF, n’avait pas choisi au hasard la destination de son premier déplacement de terrain. Direction le département du Nord, l’un des plus fragilisés par le gouffre financier du RSA. Son président, Jean-René Lecerf, en parle haut et fort depuis son élection il y a un peu moins d’un an. Et a lancé un vaste programme de « remise à l’emploi » des allocataires du RSA.
Ce jeudi 25 février, les représentants des conseils départementaux ont rendez-vous avec Manuel Valls à Matignon. En jeu : conclure les négociations réengagées en octobre dernier avec l’Assemblée des départements de France (ADF) sur le financement du RSA. Et, plus précisément, sur les modalités d’une recentralisation du financement du RSA. (...)
Remise à l’emploi
La visite de Dominique Bussereau dans le Nord était également liée à l’approche d’une autre date : ce mardi 23 février, le département et Pôle emploi vont signer une convention visant à « mieux articuler leurs interventions respectives » en faveur du retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA. Il s’agit de la déclinaison départementale d’un protocole signé il y a un peu moins de deux ans entre Pôle emploi et l’ADF (voir ci-contre nos articles du 2 avril 2014 et du 19 juin 2015) et déjà mis en œuvre dans de nombreux départements. Il s’agit aussi de l’un des volets d’une délibération-cadre plus large adoptée par l’assemblée départementale en décembre dernier, « Accès à l’emploi des allocataires du RSA ». Cette délibération prévoit en effet entre autres un partenariat renforcé entre les services du département et Pôle emploi mais aussi la région, la CAF, les CCAS, les Plie, etc. Ainsi qu’avec les réseaux d’acteurs économiques du territoire (réseaux consulaires, structures d’IAE...). La visite de Dominique Busserau du 18 février comprenait d’ailleurs un déjeuner de travail des deux présidents avec les têtes de réseaux économiques du Nord pour se pencher sur de nouvelles « pistes de travail en matière de remise à l’emploi » des allocataires.
Egalement au programme de la journée pour les journalistes présents, la visite de l’une des 44 unités territoriales de prévention et d’action sociale (Utpas), qui représentent les « circonscriptions » de proximité de l’action sociale et médicosociale du département et regroupent à ce titre les services sociaux, l’ASE et la PMI. En l’occurrence l’Utpas de Villeneuve-d’Ascq.
Un « virage très fort »
Ici, les travailleurs sociaux ont déjà commencé à mettre en œuvre les nouvelles orientations du département. Et reconnaissent qu’il s’agit d’un « virage très fort ». Jusqu’ici, parmi les allocataires du RSA, ils suivaient avant tout les publics les plus éloignés de l’emploi (environ 30% des allocataires ne sont pas inscrits à Pôle emploi), centrant leur intervention sur l’accompagnement social. Le nouveau mot d’ordre : « l’accompagnement global ». Et désormais, ils sont invités à aider également les allocataires les plus proches de l’emploi, inscrits à Pôle emploi ("perdus à Pôle emploi") mais inconnus des services sociaux, afin de « lever les freins » d’un retour dans le monde du travail, qu’il s’agisse par exemple de problèmes de logement ou de garde d’enfants. Croisement des fichiers d’#allocataires et de demandeurs d’emploi, opérations « vis ma vie » entre agents de Pôle emploi et agents des Utpas... plusieurs outils ont été prévus. Et, surtout, la création de huit « plateformes de l’emploi et de l’insertion » au sein des services départementaux pour rapprocher les offres d’emploi du territoire, les allocataires prêts à être embauchés, les besoins en vue localement, les formations à prévoir... sans oublier des actions de lutte contre la fraude.
« Si ainsi un tiers des allocataires du RSA du département retrouvait un #emploi (à savoir le tiers déjà le plus proche de l’emploi, NDLR), l’#économie pour le département serait de 220 millions d’euros, soit pratiquement le niveau du reste à charge actuel », résume un collaborateur de Jean-René Lecerf.