Description du musée des antiques de Toulouse - Alexandre Du Mège - Google Livres
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On connaît plusieurs monumens, assez mal à propos déclarés antiques, qui représentent des femmes nues enlacées par des serpens, les allaitant, et même ayant un #crapaud suspendit à chaque mamelle. La chapelle de Montmorillon en offre deux de ce genre. Montfaucon i prenant pour un temple gaulois, la chapelle octogone qui existe encore à Montmorillon , a de même considéré comme gauloise une des figures que l’on y voyait de son temps et qui représente une femme qui allaite deux serpens. D. Martin 3 croit que cette femme est la Lune. Il appuie son explication sur un passage de Julius Firmicus 3, qui dit que les Perses adoraient la Lune sous la forme d’une femme enlacée par des serpens , mais ayant trois visages. M. Siauve 4 a parlé aussi de ces monumens, mais sans les attribuer aux Gaulois. Il voit dans une femme allaitant deux crapauds et qui est derrière l’autre, un emblème de la nuit. Millin 5 rappelle que quelquefois Isis a été représentée allaitant deux crapauds. Mais cette figure , de même que celle qui est enlacée par des serpens , n’est pas une figure gauloise. M. Lenoir 6 voit dans ces figures allaitant les deux serpens, la Nature, parce qu’Apulée montre Isis accompagnée de deux serpens. Au portail de l’église de Sainte-Croix, à Bordeaux, on voit une femme qui allaite deux serpens ; mais elle n’est pointnue comme dansnotre monument, etcommeles figures de Montmorillon.Un démon est près d’elle,il lui touche l’épaule, et semble lui parler ; c’est peut-être un symbole delà luxure ou du vice qu’inspire le mauvais génie. Sous le porche du portail de l’Eglise de Moissac est une femme nue qui allaite des serpens qui l’enlacent. Un crapaud est placé sur la partie inférieure de l’abdomen. Un démon lui parle, comme sur le bas-relief de Sainte-Croix de Bordeaux. C’est encore apparemment un symbole du vice ou de la luxure. Le bas-relief du Musée de Toulouse échappe à cette explication , et cette figure , qui vient de la plus haute région habitée des Pyrénées, où elle décorait le portail d’une vieille chapelle,