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  • Nguyen Duc Moc incarne un petit bout de la grande histoire de la fièvre de Mai 68

    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2018/05/18/1968-l-annee-du-dragon_5301160_4497186.html

    Militant communiste vietnamien, Nguyen Duc Moc était ouvrier à l’usine Renault-Billancourt. C’était aussi un maître du Vô, l’art martial de son pays natal. Le club qu’il fonde en 1957 formera une partie de la gauche radicale qui se révoltera en Mai 68.

    Sur la pointe nord de l’île de Puteaux, des dizaines d’ouvriers en rang exécutent des gestes précis et simultanés. Leurs mains fendent l’air. Leurs jambes frappent un adversaire invisible. Bâtons longs, manches de pioche et sabres jonchent le sol, prêts à servir pour les prochains exercices. À leur tête, un petit homme sec et tout en muscles, Nguyen Duc Moc, organise cette chorégraphie menaçante.

    Nous sommes à la fin des années 1950. Entre deux bras de Seine, dans cet Ouest parisien pas encore toisé par la skyline de la Défense, se forme un curieux groupe de combattants, qui se réunit régulièrement sous le regard des passants médusés : la fédération de Vô Vietnam.

    Moc, ouvrier spécialisé à l’usine Renault-Billancourt, fait les choses bien. Il se rend en préfecture, le 15 novembre 1957, où des fonctionnaires indifférents enregistrent les statuts de son association d’art martial, présentée comme un espace de promotion artistique et culturelle. Le Vô, discipline aux influences chinoises du Nord-Vietnam, se pratique à Hanoï depuis des lustres. Mais chaque maître invente son style. Celui de Moc sera le Son Long Quyên Thuât – les techniques de combat de la montagne du dragon.


    Maoïstes, trotskistes… Dans son club fondé en 1957, le maître pro-Vietcong Nguyen Duc Moc accueille toutes les chapelles. Maoïstes, trotskistes… Dans son club fondé en 1957, le maître pro-Vietcong Nguyen Duc Moc accueille toutes les chapelles.

    Cet ancien tirailleur indochinois est arrivé à l’usine en 1948, alors âgé d’une trentaine d’années. C’est un révolté parmi les révoltés, dans ce creuset des luttes ouvrières. Il a transité dans les camps de travailleurs du sud de la France, avec 30 000 de ses compatriotes enrôlés de force en juin 1940 pour soutenir l’effort de guerre. Mais il n’a jamais rompu le lien avec sa terre d’origine. Il milite discrètement en faveur d’Hô Chi Minh, son grand homme.

    Rouge écarlate

    En 1955, quand éclate la guerre entre le nord du Vietnam, sous influence communiste, et le sud, soutenu par les Occidentaux, il a choisi son camp depuis longtemps, et il est rouge écarlate. Il n’aime pas les tièdes. Puisqu’il ne peut pas participer la guerre sur place, il la mènera en France, par la propagande ou en faisant le coup de poing si la situation l’exige. Il se prépare à ferrailler, à grands coups de moulinets dans les airs.

    À cette époque, nul ne sait encore que le conflit vietnamien indignera la jeunesse et que ses morts, embrasés au napalm, paveront la route vers Mai 68, cette grande synthèse de toutes les luttes, politiques, sociétales et ouvrières. Et si tout le monde se souvient aujourd’hui de « Dany le rouge », avec sa tignasse et sa rhétorique flamboyantes, de ses camarades bourgeois encanaillés de Gay-Lussac, plus personne ne se rappelle Moc. Il incarne pourtant un petit bout de la grande histoire de la fièvre de cet été de barricades, loin des micros mais au plus près des combats. Certains de ses élèves, recrutés dans le foisonnement des groupuscules, ont mené la vie dure aux forces de l’ordre. Et ils ont participé, petites mèches incandescentes, de la radicalité de ces années-là.


    Une démonstration du maître (à gauche) au début des années 1960 à l’occasion d’un rassemblement d’anciens travailleurs « indochinois ».

    En 1957, Mai 68 est encore loin, mais Moc affûte déjà les esprits rebelles. Il installe vite sa jeune fédération cour des Petites-Écuries, au cœur de la capitale, dans le 10e arrondissement. À l’entrée, des éponges rougies par le sang des pugilistes flottent dans un seau d’eau. Le décor est posé et séduit les énervés. L’air fleure bon la transpiration. Le bouche-à-oreille fonctionne, et la population qui fréquente la salle gonfle d’année en année.

    Moc fait des émules. ­Ghislaine ­Kalman est de ceux-là. En 1966, elle a 19 ans et elle milite au Mouvement communiste français marxiste-­léniniste. Des maoïstes, qui ont troqué la Bible de leurs parents contre le Petit Livre rouge du Grand Timonier. Avec tout le service d’ordre – le « SO », comme on disait alors – de ce groupuscule, elle devient une Vô sinh, une pratiquante du Vô Vietnam. Cette année-là, des centaines de milliers de personnes défilent dans les rues, à travers le monde, choquées par les images des bombardements américains.

    En France, la mobilisation s’organise. La galaxie des mouvements communistes avance désunie, comme souvent, les différentes chapelles radicales se livrant une féroce concurrence. Les trotskistes créent les Comités Vietnam national. Les maoïstes leurs répondent avec les Comités Vietnam de base. À chacun ses coups de force, ses raids et ses descentes. Tous goûtent aux poings américains de l’extrême droite et aux matraques en bois de la police. Ils doivent s’aguerrir. Et Moc n’est pas sectaire. Il accueille tout le monde.

    « On voulait apprendre le combat. Un ami militant nous a dit : “J’ai un superfilon”… Le lendemain, toute notre cellule était au Vô », se souvient Ghislaine. Les partisans d’Hô Chi Minh tentent de fédérer toutes les bonnes volontés et organisent discrètement la lutte, en restant au second plan. « On était étrangers en territoire ennemi, explique un dirigeant de l’Union générale des Vietnamiens de France (UGVF) qui chapeautait les associations vietnamiennes pro-Nord en France. Le mot d’ordre était : aucun Vietnamien en première ligne. »


    Dans la salle Oquinarenne, après chaque cours, Moc fait asseoir les Vô sinhs sur le sol de bois chauffé par l’entraînement. Pendant quelques minutes, ce fils de paysans-­combattants du Nord-Vietnam endoctrine les jeunes venus s’encanailler. Il raconte ses légendes. Son oncle, explique-t-il, décapita naguère sa propre fille, soupçonnée d’avoir donné des informations aux colons français. Vraies ou non, les anecdotes galvanisent ces esprits rebelles. Il les envoie vendre des magazines de propagande sur les marchés, distribuer des tracts, faire des démonstrations… Les Vô sinhs français deviennent les hommes-sandwichs de la cause vietnamienne et la fédération un lieu d’influence qui compte des adeptes dans tous les groupuscules de gauche.

    Bras armé du Nord-Vietnam

    Chaque semaine, sur sa Lambretta grise, maître Moc se rend rue Le Verrier, dans le 6e arrondissement. Au rapport. Un bâtiment de brique rouge abrite ce que les Vietnamiens pro-Nord appellent déjà l’« ambassade » : la représentation informelle de la République démocratique du Vietnam (RDV). Elle ne deviendra en réalité une ambassade qu’en 1975, avec la victoire communiste.

    En entrant, Moc s’incline religieusement devant le portrait d’Hô Chi Minh, puis s’installe dans un bureau face à des hommes en costume. Ils discutent sécurité et stratégie. « Il participait à l’organisation technique de la sécurité, pour les déplacements de personnalités politiques, les rassemblements ou les démonstrations, se souvient un dirigeant de l’UGVF. Moc ne passait pas par les associations de la diaspora. Il était directement rattaché à l’ambassade. »

    Il est un bras armé du régime, à 10 000 kilomètres d’Hanoï. « On escortait les fonds récoltés lors des quêtes jusqu’à l’“ambassade” », se souvient Gérard Dijoux, l’un des plus anciens Vô sinhs français. Enfoncé dans son fauteuil, au cœur d’un village breton, l’octogénaire retraité de l’usine Renault-Billancourt se plaint de ses jambes qui ne le portent plus. À l’époque, il était vif. Ses coups faisaient mal. Le militant trotskiste était un as des manifs. Comme tous ceux que Moc a sélectionnés et spécifiquement entraînés, Gérard a appris deux ou trois trucs utiles dans la rue : analyser une situation, marcher à contresens, dissimuler une matraque dans une baguette de pain, des boules de métal dans la couture de sa ceinture…


    Le 1er-Mai 1968, les luttes sont prêtes à converger. Le 1er-Mai 1968, les luttes sont prêtes à converger. UPI/AFP

    Lorsque les émeutes de Mai 68 éclatent dans le quartier latin, les hommes de l’« ambassade » et maître Moc mettent pourtant du temps à comprendre ce qu’il se passe. Ils ont préparé le terrain, à leur façon, mais l’événement leur échappe. Il n’arrive pas au bon moment. L’offensive du Têt, lancée en janvier 1968, a fait mettre un genou à terre aux Américains. Et l’heure est aux négociations, dans la plus grande discrétion.

    Nguyen Thi Binh, l’une des têtes pensantes des Vietcongs, s’installe à Paris pour préparer la paix avec Washington, qui sera conclue cinq ans plus tard. Elle en profite, d’ailleurs, pour assister à une démonstration cour des Petites-Écuries. C’est Malek Larbi, un ouvrier algérien costaud, au sourire comme un soleil, qui s’y colle. Mais les zélotes d’Hô Chi Minh sont embarrassés par tous ces cris de liberté entonnés par la jeunesse, qui pense plus à la libération sexuelle qu’à promouvoir l’idéal communiste et la victoire de tonton Hô…

    Rattraper le coup de 68

    Il leur faut rattraper le coup. Surfer sur la vague. Dès l’automne 1968, l’« ambassade » impose à la fédération de Vô un recrutement plus massif parmi les désœuvrés de Mai, qui n’ont pas envie que la fête s’arrête. Le système de cooptation est abandonné. Les élèves de confiance deviennent moniteurs et enseignent à leur tour dans de nouvelles salles à Boulogne-Billancourt, Neuilly-sur-Seine, Châtenay-Malabry… Gérard Dijoux s’occupe d’Issy-les-Moulineaux. Les élèves affluent. Les 500 pratiquants d’avant 1968 montent à plus de 3 000, au milieu des années 1970.

    Les renseignements généraux finissent par comprendre que la fédération de monsieur Moc n’a pas grand-chose à voir avec un petit club de sport associatif. Fin 1969, le maître est convoqué dans un commissariat parisien, sommé de s’expliquer. Le général de Gaulle a laissé la place à Pompidou, mais la France se rappelle qu’elle est un pays d’ordre, qui veut en finir avec « la chienlit ».


    Gérard Dijoux, alors trésorier de la fédération de Vô Vietnam, tient la caisse lors d’un rassemblement de pratiquants en 1973 à La Faute-sur-Mer. À côté de lui, Marianne Fabre du MLF, et, dans la voiture, Philippe Bertec, qui créera plus tard sa propre école. Gérard Dijoux, alors trésorier de la fédération de Vô Vietnam, tient la caisse lors d’un rassemblement de pratiquants en 1973 à La Faute-sur-Mer. À côté de lui, Marianne Fabre du MLF, et, dans la voiture, Philippe Bertec, qui créera plus tard sa propre école. ARCHIVES PERSONNELLES

    La fiche des RG rédigée à l’époque raconte cette entrevue. Face à l’inspecteur, Moc joue les naïfs. Il ne fait pas mystère de sa proximité avec les Vietcongs – comment le pourrait-il ? – mais s’étonne d’apprendre que des ­gauchistes ont infiltré ses cours. Ce sont des « intrusions nuisibles à l’­idéologie de la République démocratique du Vietnam », clame-t-il. Il promet de faire le ménage. Pour rassurer les autorités, il fait venir Nguyen Trong Dac au poste de secrétaire général. Un communiste bien connu des services de police.

    Avec les cocos, les vrais, au moins, les autorités savent qu’elles peuvent faire de la politique à la papa. Discuter. Négocier. Mais ça ne suffit pas. Un arrêté ministériel du 18 février 1971 ordonne la fermeture de la salle de Neuilly-sur-Seine, considérée comme « un foyer de propagande et d’apprentissage au combat (…) d’éléments gauchistes ». Le rapport des RG consigne des pages entières de noms de Vô sinhs français. Parmi cette « racaille agitatrice », on retrouve de futurs chercheurs – historiens, psychologues, médecins, diplomates et même un haut fonctionnaire, aujourd’hui proche de Nicolas Dupont-Aignan…

    Les Brigades rouges alléchées

    Nous voilà en 1973. L’intervention américain au Vietnam prend fin, en janvier, avec les accords de Paris. Les combattants de Moc ont gagné la bataille mais s’agitent encore. L’été est chaud. L’air est irrespirable, dans cette vieille guimbarde qui file en direction de la frontière italienne. Un petit groupe parti de Paris se rend à Novi Velia, au sud de Naples. Il est attendu par des jeunes hommes intrigants. Ensemble, ils s’enfoncent dans une forêt, à flanc de montagne, jusqu’à un grand campement.

    À peine leurs tentes installées, les Français reçoivent des instructions. Aucune sortie n’est autorisée sans escorte. En cas de descente de la police, ils doivent suivre un homme désigné. « Ils étaient armés et se réclamaient des Brigades rouges. Ils disaient préparer le renversement du gouvernement, se souvient un participant que nous appellerons « Pierre ». Ils étaient très sympas, mais on était pris au piège. »

    Les Italiens donnent à « Pierre » un petit pin’s avec une kalachnikov noire sur fond rouge, signe amical d’appartenance. Pendant trois semaines, « nous avons formé des moniteurs italiens à des techniques létales, puis nous sommes rentrés à Paris ». « Pierre » reprend le travail quand deux personnes l’accostent à la sortie de son usine. « Ils voulaient que je redescende en Italie pour les former pendant un an. J’ai refusé. » Il a vite compris que ces gens-là n’étaient pas des tendres.

    Il se souvient, comme si c’était hier, du bruit des coups de feu, dans un couloir de la station de métro Châtelet-Les Halles. Il a couru comme un dératé. Il a pris ça pour un avertissement sans frais. « Je me suis dit que c’était pour me faire taire, parce que je pouvais les reconnaître. » Les Brigades rouges – 80 morts à leur actif – n’aiment pas les témoins. Terrorisé, il boucle ses valises et déménage en province, où il vit encore. « Pierre » arrête subitement le Vô. Mais il garde le pin’s.

    À l’époque, cet épisode laisse Moc perplexe. Il refuse d’admettre que c’est peut-être allé un peu loin, qu’il a été dépassé par l’ardeur de certains… Ce sont les Vô sinhs de Vive la révolution, un groupe maoïste créé sur les décombres des mouvements de Mai 68, qui lui ont ramené les Italiens. Dès 1970, des camarades de Lotta continua ont ouvert une salle de Vô à Milan. Moc leur a rendu visite un an plus tard. Mais, après l’épisode de Nova Velia, il refuse d’ouvrir une salle à Turin. La guérilla, c’est bien, mais sa cause, c’est le Vietnam. Il a fini son grand œuvre. En 1975, le dernier GI quitte son pays. La victoire communiste est totale, le Vietnam est réunifié. La fédération se retrouve vidée de sa substance militante.

    Retrouvailles des anciens combattants

    Cinquante ans plus tard – dont vingt-cinq à pratiquer le Vô –, Ghislaine Kalman est devenue une sage-femme libérale, chic et coquette. Un carré court impeccable, elle arpente la capitale avec un gros sac à dos plein de matériels pour ses patientes. Elle a « changé de bord politique », mais s’amuse de revoir ses camarades du Vô.

    Une rencontre a eu lieu le 6 mai. Yves ­Corboz, ancien maoïste, a repris contact. Professeur de physique à la retraite, le septuagénaire l’a invitée a une cérémonie en l’honneur du maître, dans une pagode de la banlieue parisienne. Il a rameuté tous les anciens. Gérard Dijoux n’a pas pu venir. ­Christian, le beau-fils de Moc, Vô sinh des premières heures, a préféré s’abstenir. Moc l’a élevé à la dure. Avant ses 10 ans, Christian et sa petite sœur devaient faire chaque jour en sortant de l’école des démonstrations devant l’usine Renault et racoler les ouvriers. À 68 ans, il garde un souvenir mitigé d’un beau-père violent, mort en 2009, qu’il n’arrive pas à détester.

    Moc n’était pas un tendre. Yves aussi en a fait les frais. Il passe beaucoup de temps à recoller les morceaux d’une histoire qui a marqué sa vie. Depuis 1966, il n’a jamais cessé de s’entraîner. Il a géré une salle, et même le secrétariat général de la fédération, mais ça s’est mal fini : « Je me suis fait expulser en 1979, raconte-t-il, quand j’ai demandé un fonctionnement plus horizontal. » La culture vietcong s’accommode mal des pudeurs démocrates…


    La carte de moniteur de l’ancien maoïste Yves ­Corboz. La carte de moniteur de l’ancien maoïste Yves ­Corboz. ARCHIVES PERSONNELLES

    « Qu’est-ce qu’on était naïfs ! », ne cesse-t-il de répéter, sa masse de cheveux bouclés toujours vissée sur le haut de la tête. Assis face à lui, dans un café populaire parisien, Malek Larbi s’en amuse. Lui ne militait pas vraiment. Il était là pour le sport. Malek a ouvert une branche de Vô à Alger, en 1973, devenue l’une des plus grandes succursales du monde.

    Peu avant la mort du sulfureux maître, la relève des Vô sinhs a réussi à arracher pour lui aux autorités vietnamiennes une médaille de l’ordre de la résistance de première classe. Moyennant finance, ils l’ont fait enterrer dans son village. C’est ainsi. Vu d’Hanoï, Moc était un combattant de la diaspora, sans grande légitimité comparé à ceux morts au front.

    Le Vô Vietnam a désormais sa fédération internationale, installée à Lausanne, en Suisse. Terrain neutre. Elle revendique une dizaine de milliers de pratiquants, un chiffre impossible à vérifier. Elle voudrait sa place dans la vitrine officielle des arts martiaux vietnamiens. Cinquante ans après, elle est toujours aussi dépendante des autorités communistes.

  • The Long, Knotty, World-Spanning Story of String | Hakai Magazine
    https://www.hakaimagazine.com/features/the-long-knotty-world-spanning-story-of-string


    Well-preserved rope was discovered at an archaeological site in Egypt dating to almost 4,000 years ago.
    Photo courtesy of the Joint Expedition to Mersa/Wadi Gawasis of the Università “L’Orientale,” Naples and Boston University

    Throughout the winter of 2004, Bard, an archaeologist at Boston University, and a team of excavators kept digging through the sand, eventually revealing a cave intentionally carved from fossil coral. Over the next seven years, Bard and an international team of researchers unearthed seven more caves, part of an ancient harbor called Saww, known as Wadi Gawasis today. The ancient Egyptians probably used the caves as shelters and workshops between 2000 and 1750 BCE. Some of the caves contained limestone anchors, timber, steering oars, a bowl, and charred barley seeds. In Cave 5, the researchers discovered a set of particularly stunning artifacts. Not a fleet of intact ships, or protocompasses, or chests of gold and jewels; something much more ordinary, yet indispensable for any seafaring nation—for any civilization.

    Bard remembers when she first saw them. She squeezed through a small opening and shuffled sideways through a long narrow passageway to the very back of the cave. There they were: more than 20 thick papyrus ropes, neatly coiled and, by all appearances, so exquisitely preserved it seemed a sailor might come along and scoop them up at any moment. “It was a scene frozen in time,” Bard says. “They hadn’t been disturbed for close to 4,000 years.
    […]
    In his 1956 book The Marlinspike Sailor, marine illustrator Hervey Garrett Smith wrote that rope is “probably the most remarkable product known to mankind.” On its own, a stray thread cannot accomplish much. But when several fibers are twisted into yarn, and yarn into strands, and strands into string or rope, a once feeble thing becomes both strong and flexible—a hybrid material of limitless possibility.

  • Can a Wandering Mind Make You Neurotic ? - Facts So Romantic
    http://nautil.us/blog/-can-a-wandering-mind-make-you-neurotic

    The connection between inner thought and neuroticism feeds the myth of the suffering creative genius.Woman with wax tablets and stylus (so-called “Sappho”) / WikicommonsI have two children, and they are a study in contrasts: My son works at a gym designing and building rock-climbing walls; In his spare time, he climbs them. My daughter is a Ph.D. student in immunology; In her spare time, she writes novels. My son is the sort of person you want around in a crisis, cool-headed and springing to action. Let’s just say my daughter is not. My son spends money as soon as he earns it. My daughter manages to sock money away into a retirement fund, even on a student income. My son shrugs off unexpected misfortunes, declaring that there’s “no point” in brooding over them. My daughter can worry herself (...)

    • Je découvre «  parfois appelée Sappho  » !

      du coup, recherche,…

      • sur le site du Musée archéologique national à Naples qui héberge le célèbre médaillon provenant de Pompéi :

      Affresco raffigurante medaglione con busto ritratto, cd. Saffo (9084) — Sito ufficiale del Museo Archeologico Nazionale di Napoli
      http://cir.campania.beniculturali.it/museoarcheologiconazionale/itinerari-tematici/nel-museo/collezioni-pompeiane/RIT_RA109

      Esso è privo di qualunque intenzione ritrattistica, che esclude anche la possibilità di identificazione con la celebre poetessa greca da cui riceve il nome, inserendosi piuttosto nel filone del ritratto intenzionale, inteso in questo caso, con il tipo della #docta_puella, a mettere in risalto l’appartenenza della fanciulla ad una famiglia colta e facoltosa.

      • sur WP (d’où provient l’image)

      Fichier:Pseudo-Sappho MAN Napoli Inv9084.jpg - Vikidia, l’encyclopédie des 8-13 ans

      Ritrae in realtà una fanciulla dell’alta società pompeiana, riccamente agghindata con una retina d’oro sui capelli e grandi orecchini d’oro; essa porta lo stilo alla bocca e tiene in mano le tavolette cerate, notoriamente documenti contabili che dunque nulla hanno a che vedere con la poesia e ancor meno con la famosa scrittrice greca.

      ou, version anglaise,…

      Actually portrays a high-society Pompeian woman, richly dressed with gold-threaded hair and large gold earrings, bringing the stylus to the mouth and holding the wax tablets, notoriously accounting documents which therefore have nothing to do with poetry and even less with the famous Greek writer.

      #pièces_comptables

      on ne choisit pas ses sujets de méditations !

  • Country Report : Italy

    The updated AIDA Country Report on Italy documents developments in the asylum procedure, reception conditions, detention of asylum seekers and content of international protection throughout 2017.
    The year 2017 has been chatacterised by media, political and judicial crackdown on non-governmental organisations (NGOs) saving lives at sea, and by the implementation of cooperation agreements with African countries such as Libya, while barriers to access to the territory have also been witnessed at the northern borders of the country, against the backdrop of increasing arrivals from Austria.
    Severe obstacles continue to be reported with regard to access to the asylum procedure in Italy. Several Police Headquarters (Questure) in cities such as Naples, Rome, Bari and Foggia have set specific days for seeking asylum and limited the number of people allowed to seek asylum on a given day, while others have imposed barriers on specific nationalities. In Rome and Bari, nationals of certain countries without a valid passport were prevented from applying for asylum. In other cases, Questure in areas such as Milan, Rome, Naples, Pordenone or Ventimiglia have denied access to asylum to persons without a registered domicile, contrary to the law. Obstacles have also been reported with regard to the lodging of applications, with several Questure such as Milan or Potenza unlawfully refusing to complete the lodging of applications for applicants which they deem not to be in need of protection.
    Since December 2017, Italy has established a specific Dublin procedure in Questure in the Friuli-Venezia Giulia region bordering Austria and Slovenia, with support from EASO. According to that procedure, as soon as a Eurodac ‘hit’ is recorded, Questure move the lodging appointment to a later date and notify a Dublin transfer decision to the persons concerned prior to that date. Applicants are therefore subject to a Dublin transfer before having lodged their application, received information on the procedure or had an interview.
    Despite a continuing increase in the capacity of the SPRAR system, which currently counts over 35,000 funded places, the vast majority of asylum seekers are accommodated in temporary reception centres (CAS). CAS hosted around 80% of the population at the end of 2017. In Milan, for example, the ratio of SPRAR to CAS is 1:10.
    Destitution remains a risk of asylum seekers and beneficiaries of international protection. At least 10,000 persons are excluded from the reception system. Informal settlements with limited or no access to essential services are spread across the entire national territory.
    Throughout 2017, both due to the problems related to age assessment and to the unavailability of places in dedicated shelters, there have been cases of unaccompanied children accommodated in adults’ reception centres, or not accommodated at all. Several appeals have been lodged to the European Court of Human Rights against inappropriate accommodation conditions for unaccompanied children.
    Five pre-removal centres (CPR) are currently operational, while a new hotspot has been opened in Messina. However, substandard conditions continue to be reported by different authorities visiting detention facilities, namely the hotspots of Lampedusa and Taranto and the CPR of Caltanissetta and Ponte Galeria.
    The hotspots of Lampedusa and Taranto have been temporarily been closed as of March 2018.

    http://www.asylumineurope.org/sites/default/files/report-download/aida_it_2017update.pdf
    #Italie #asile #migrations #réfugiés #procédure_d'asile #hotspots #Dublin #frontières #procédure_accélérée #vulnérabilité #pays_sûr #relocalisation #hébergement #logement #éducation #travail #santé #rétention #détention_administrative #naturalisation #liberté_de_mouvement #rapport #refoulement #push-back

    Intéressant, lien avec la #frontière_sud-alpine (#Côme #Milan #Vintimille) :

    Particularly as regards Taranto , as reported by the Senate , among the 14,576 people transiting through the hotspot from March to October 2016 , only 5,048 came from disembarkations while the majority (9,528 ) were traced on Italian territory, mainly at border places in Ventimiglia , Como and Milan , and forcibly taken to Taranto to be identified. Some o f them were asylum seekers accommodated in reception centre in the place they were apprehended and who, after being again identified, were just released out of the hotspot without any ticket or money to go back to their reception centres.

    v. aussi la carte de #Gwendoline_Bauquis, produite dans le cadre de son mémoire de master : « Géopolitique d’une crise de la frontière – Entre #Côme et #Chiasso, le système européen d’asile mis à l’épreuve » (2017)


    #cartographie #visualisation

  • « Le Mouvement Cinq Etoiles est un mouvement antinéolibéral »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/070318/le-mouvement-cinq-etoiles-est-un-mouvement-antineoliberal

    Luigi Di Maio s’adresse aux militants du #M5S, le mardi 6 mars à Pomigliano d’Arco, près de Naples. © Reuters Avec près de 33 % des voix, le Mouvement Cinq Étoiles est arrivé en tête des #élections_législatives italiennes, dimanche 4 mars. Emmené par #Luigi_Di_Maio, ce parti iconoclaste, qui se veut ni de droite ni de gauche, échappe aux catégories classiques d’analyse.

    #International #Fabrizio_Li_Vigui #Italie

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce dimanche 4 mars 2018
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/14587-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    Bonjour à toutes et à tous, dimanche, donc jour de repos, c’est donc spartou qui prends le lead sur la Revue de presse, si il fait une nouvelle version je mettrais à jour.

    Bonne lecture, bonne journée, et merci de votre confiance.

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette

    La Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l’actualité française et internationale du 1 au 2 février 2018 vues par notre Contributeur anonyme.

    DON : https://www.paypal.me/revuedepresse ou https://www.paypal.com/pools/c/7ZGVkA4zY3

    SPÉCIAL ITALIE : ... méga concours ... Naples bidonville ... faillite 2300 milliards

    1 ... 22.000 candidats pour 50 postes de fonctionnaires

    1 ... Preuve de la reprise ?

    2 ... Faut sûrement 19/20 à toutes les épreuves pour juste passer (...)

  • Mélenchon mise sur la gauche radicale italienne
    https://www.mediapart.fr/journal/international/030318/melenchon-mise-sur-la-gauche-radicale-italienne

    Distribution de tracts d’une militante de #Potere_al_Popolo !, à Gênes en février 2018. © Amélie Poinssot. Potere al Popolo ! est une coalition de #mouvements_sociaux et de petits partis de gauche née de la mobilisation d’un centre social à Naples. Elle devrait réaliser un score confidentiel aux législatives, ce dimanche 4 mars. Mais elle a pu compter sur un soutien de poids pendant sa campagne : Jean-Luc Mélenchon. Explications.

    #International #insoumis #Italie #Jena-Luc_Mélenchon #Libres_et_égaux

  • Aux législatives italiennes, Mélenchon mise sur la gauche radicale
    https://www.mediapart.fr/journal/international/030318/aux-legislatives-italiennes-melenchon-mise-sur-la-gauche-radicale

    Distribution de tracts d’une militante de #Potere_al_Popolo !, à Gênes en février 2018. © Amélie Poinssot. Potere al Popolo ! est une coalition de #mouvements_sociaux et de petits partis de gauche née de la mobilisation d’un centre social à Naples. Elle devrait réaliser un score confidentiel aux législatives, ce dimanche 4 mars. Mais elle a pu compter sur un soutien de poids pendant sa campagne : Jean-Luc Mélenchon. Explications.

    #International #insoumis #Italie #Jena-Luc_Mélenchon #Libres_et_égaux

  • En #Italie, la #Ligue_du_Nord part à la conquête du Sud
    https://www.mediapart.fr/journal/international/010318/en-italie-la-ligue-du-nord-part-la-conquete-du-sud

    Au théâtre San Marco de #Caserte, lors du meeting de #Matteo_Salvini, le 21 février 2018. © CasertaKeste press Depuis son accession à la tête du parti en décembre 2013, Matteo Salvini a modifié les contours de son mouvement. L’agenda fédéraliste de la Ligue du Nord a été mis de côté pour faire place à un discours nationaliste et anti-immigrés, dans l’idée de s’imposer aussi dans le sud de l’Italie. Il pourrait gouverner en coalition avec la droite de Berlusconi. Reportage dans les environs de Naples.

    #International #Beppe_Grillo #Luigi_Di_Maio #Matteo_Renzi #Silvio_Berlusconi

  • #Andreas_Gursky on the photograph that changed everything: ’It was pure intuition’ | Art and design | The Guardian
    https://www.theguardian.com/artanddesign/2018/jan/18/andreas-gursky-each-photograph-is-a-world-of-its-own-best-photograph-sa

    It was 1990 and I was out driving with my family, sightseeing in and around Naples. Late in the afternoon, we came across this view over the harbour of Salerno. The sun was setting over the city so I had to hurry. I set up my tripod and my 4x5 inch camera, then took four frames. There was no time to weigh up whether it was worth it or not.
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    Visually, everything was completely at odds with what I had been taught. My teachers, the conceptual artists Bernd and Hilla Becher, had told me to avoid photographing with sunlight, blue sky or strong shadows. But I thought the warm sunlight here made for something quite kitsch. Also, up until this point, human beings had been the focus of my work – but here there were none in sight. Yet I was overwhelmed by what I saw: the complexity of the image, the accumulation of goods, the cars, the containers. I hadn’t been sure the photograph would work. I just felt compelled. It was pure intuition.

    #photographie

  • The Untreatable
    London Review of Books
    https://www.lrb.co.uk/v40/n02/gavin-francis/the-untreatable

    « #grippe_espagnole »

    The flu wasn’t Spanish at all. The name stuck when in May 1918 the Spanish king, the prime minister and his entire cabinet all came down with it. In Madrid, it was known as the Naples Soldier after a catchy tune then in circulation, while French military doctors called it Disease 11. In Senegal it was Brazilian flu; in Brazil it was German flu. Poles called it the Bolshevik Disease and the Persians thought the British were responsible (Spinney writes about its devastating effect on the city of Mashed, where it probably arrived with a Russian soldier from the north).

    As to the original source of the pandemic, there are three chief candidates: Kansas poultry farms, the army barracks of Etaples in northern France, and the Shansi province in China.

    #grippe

  • Tarentelle / Tarentule / Tarente

    Athanasius Kircher, Magnes sive De Arte Magnetica. Opus tripartitum, Rome 1641
    Exhibition up to November 29, 2017 « The dance »
    National Library of Naples

    par Carlo Raso sur flickr
    https://www.flickr.com/photos/70125105@N06

    Flickr


    Tarentelle

    Tarentelle — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Tarentelle

    La tarentelle, selon les croyances, était une danse permettant de guérir un malade souffrant d’une morsure de tarentule. Les connaissances actuelles sur la tarentule (Lycosa tarantula) nous permettent de dire qu’il n’était pas question de cette araignée dans la tarentelle. Si la tarentule est impressionnante, le venin injecté lors de la morsure inflige à peine plus de souffrances qu’une piqure de frelon. En revanche, une autre araignée peuple cette même région de Tarente, Latrodectus tredecimguttatus. Bien plus petite et plus dangereuse, sa morsure peut provoquer des lésions et perturbations psychologiques et physiques assez importantes. La thérapie par tarentelle pourrait donc venir de la morsure de cette araignée.

    Athanasius Kircher (1601-1680), qui a étudié la tarentelle, rapporte plusieurs types de tarentelles. Ces différents types étaient liés au « caractère de l’araignée ». Il fallait que la danse plaise à l’araignée qui avait mordu le malade pour que la thérapie soit efficace.

  • Paléo-inspiration : quand le passé invente le futur

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/11/20/paleo-inspiration-quand-le-passe-invente-le-futur_5217667_1650684.html

    Des bétons antiques, des pigments ou des alliages qui ont traversé les âges sont des sources de savoirs pour concevoir des objets et matériaux innovants.

    Une teinture naturelle, aussi résistante qu’une couleur chimique mais non polluante. Un béton ­indestructible, capable d’isoler durablement les déchets nucléaires. Des aimants de nouvelle génération, d’une puissance extrême et produits sans terres rares. Des capteurs photoélectriques ultrasensibles, susceptibles de détecter dans un avion les premières traces d’un gaz… Ces produits de rêve ne semblent, à première vue, pas avoir grand-chose en commun, sauf peut-être le rêve, justement. Tous demeurent, en effet, à l’état de prototype, voire de projet de recherche. En vérité, ils partagent une autre caractéristique bien plus fondamentale, une origine commune, une marque de fabrique : ils sont nés de découvertes archéologiques ou de l’étude de matériaux ancestraux.

    Faire du neuf avec du vieux. L’idée peut sembler basique. Elle figure pourtant au cœur d’un pari particulièrement ambitieux que viennent de lancer quatre scientifiques – physiciens, chimiste, ingénieur. Dans un article que publie la revue Angewandte Chemie, la plus prestigieuse dans la discipline de la chimie, ils ne proposent rien moins que de créer une nouvelle méthode de conception des matériaux modernes, « en imitant les propriétés particulièrement intéressantes (mécaniques, optiques, structurales…) des systèmes anciens ». Un processus qu’ils ont baptisé du doux nom de « paléo-inspiration ». Pour les amateurs de sciences, la référence est transparente. Depuis une dizaine d’années, en effet, des chercheurs venus de tous horizons se sont rassemblés sous la bannière de « bio-inspiration » ou « bio-mimétisme ».

    Leur principe est simple : trouver dans la ­nature les outils de conception des systèmes ­innovants. Une méthode déjà ancienne, en ­vérité : du papier de bois inspiré des réalisations des guêpes (1719), au Velcro imitant les petits crochets présents sur les fleurs de bardane (1941), sans compter une myriade de médicaments puisés dans la biosphère, animaux et végétaux ont beaucoup inspiré les scientifiques.

    L’apposition officielle d’une étiquette a pourtant dopé ce qui est pratiquement devenu une discipline à part entière. Désormais, on conçoit des surfaces adhésives d’après les pattes des geckos, des torpilles mimant les petits marteaux des crevettes-mantes, des combinaisons hydrophobes pour les astronautes inspirées des feuilles de lotus ou des logiciels informatiques reproduisant les ­réseaux de neurones.

    « Les découvertes archéologiques ou paléontologiques identifient des matériaux particulièrement résistants à l’altération. Mieux encore, beaucoup de ces matériaux ont été produits par une chimie douce, sobre en énergie et utilisant souvent des équipements rudimentaires. »
    Le chemin est donc tracé. Et les auteurs en sont convaincus : ce que la nature a pu apporter aux chercheurs « bio-inspirés », l’ingéniosité des hommes d’autrefois et surtout le temps, cet intraitable juge de paix, doivent pouvoir l’offrir aux scientifiques « paléo-inspirés ». Ils s’expliquent dès l’exposé introductif de leur article : « Les découvertes archéologiques ou paléontologiques identifient des matériaux particulièrement résistants à l’altération. Mieux encore, beaucoup de ces matériaux ont été produits par une chimie douce, sobre en énergie et utilisant souvent des équipements rudimentaires. » Deux qualités particulièrement précieuses à l’heure de l’anthropocène, soulignent-ils.

    Ce « ils », quatuor de choc aux accents pionniers, s’est construit l’été dernier, lors d’un colloque aux Etats-Unis. Des spécialistes de matériaux anciens y sont invités à présenter leurs recherches en cours et à proposer un « développement méthodologique ». Trois des quatre mousquetaires sont là : Loïc Bertrand, directeur d’Ipanema, la plate-forme européenne de recherche sur les matériaux anciens, sur le plateau de Saclay ; Claire Gervais, professeure assistante de chimie à l’école des arts de Berne ; et Admir Masic, professeur de sciences des matériaux au département d’ingénierie civile du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Luc Robbiola, ingénieur de recherche en métallurgie au CNRS (Toulouse) et restaurateur d’œuvres d’art, les rejoindra pour former l’équipe définitive.

    Le principe de la paléo-inspiration

    « C’est lors des discussions après nos présentations respectives que l’idée de poser un concept est apparue, raconte Loïc Bertrand. On a listé ce qui pouvait entrer dedans. Il y avait les matériaux artistiques, comme les peintures, que Claire analyse et dont elle simule la dégradation. Les matériaux de construction anciens, qu’Admir étudie pour tenter d’améliorer les systèmes modernes. De nombreux échantillons passés chez nous, au synchrotron ­Soleil, des vernis traditionnels aux produits de corrosion inconnus, qui nous avaient posé des questions fondamentales originales. Et la liste s’agrandissait… En fait, beaucoup de chercheurs avaient fait de la paléo-inspiration sans le savoir. On s’est dit : essayons d’écrire un article concept et soumettons-le à une grande revue, sans résultats nouveaux mais posant un principe, en s’appuyant sur de nombreux exemples. »

    Le béton romain constitue indiscutablement un des plus beaux d’entre eux. Voilà un produit qui, depuis maintenant 2000 ans, résiste aux ravages du temps. Le Colisée, les marchés de Trajan, ou ­encore le Panthéon, le plus grand monument ­antique romain demeuré intact, apportent un ­témoignage éclatant de la qualité du savoir-faire des Romains. « Les bétons modernes sont garantis au mieux cent ans et ils se détériorent souvent bien plus tôt, souligne Admir Masic. Quel était donc le secret des Romains ? » Le hasard d’un congé sabbatique en Italie a conduit l’archéologue américaine Marie Jackson à consacrer sa vie professionnelle à lever les mystères d’un miracle déjà décrit par Pline l’Ancien mais resté longtemps incompris.

    Immortel béton romain

    « Les Romains étaient d’incroyables observateurs de la nature et de grands expérimentateurs, insiste la scientifique de l’université de l’Utah. Ils ont pris ce qu’ils avaient autour d’eux et sans doute testé ce qui marchait le mieux. » Pour construire le mortier, ils n’ont ainsi pas eu recours à n’importe quelle argile, mais à de la cendre volcanique – dont la région ne manque pas – qu’ils ont ­mélangée à de la chaux. A ce liant, ils n’ont pas ­adjoint un vulgaire sable ou de quelconques graviers, comme nous le faisons aujourd’hui pour former le béton, mais de la roche volcanique. En étudiant des échantillons anciens avec des techniques d’imagerie de pointe, elle y a trouvé un minerai, la stratlingite, produit par cristallisation, dont les minuscules lamelles viennent combler les failles apparues dans le mortier mais aussi aux zones de contact du matériau. Plus élastique, le ciment a ainsi pu résister aux tremblements de terre, fréquents dans cette région.


    A Portus Cosanus, en Toscane, les scientifiques tentent de percer le secret de la résistance de cette structure marine en béton, datant du Ier siècle avant J.-C.

    L’archéologue a poursuivi sa quête, étudié les bétons marins utilisés par les Romains dans leurs différents ports de la Méditerranée. Pline, toujours lui, avait décrit l’impressionnant durcissement du matériau au contact de l’eau de mer. Pourtant, nos propres bétons, soumis au même régime, se désagrègent rapidement. Marie Jackson a là encore ­retrouvé des matières volcaniques, mais issues cette fois des champs Phlégréens, près de Naples, ou du Vésuve. Et ses analyses ont fait apparaître un minéral d’une dureté extrême mais aussi particulièrement difficile à fabriquer : la tobermorite ­alumineuse. « Les Romains l’ont fait, et à basse température », souligne la chercheuse. Cet été, elle a même montré qu’au contact de l’eau de mer, la production de tobermorite pouvait se poursuivre… pendant des siècles. Comme n’a cessé de s’épaissir la fine couche de misawite – un composé rare de fer, d’oxygène et d’hydrogène – qui protège de la rouille le mystérieux pilier de fer de Delhi, érigé au Ve siècle, sous la dynastie des Gupta.


    L’analyse du ciment formé par les cendres volcaniques, la chaux et l’eau de mer a mis en évidence des cristaux de tobermorite alumineuse.

    Les découvertes de Marie Jackson intéressent évidemment les industriels. Protection nucléaire, construction marine, bâtiments durables : plusieurs pistes sont aujourd’hui explorées. « Quand on sait que la production de ciment, avec sa cuisson à 1 450 °C, est responsable, à elle seule, de 7 % à 8 % des émissions totales de CO2 et que les Romains se contentaient d’une température bien moindre, on mesure l’enjeu », ajoute Admir Masic. Encore faut-il s’adapter aux contraintes modernes, de ­robustesse mais aussi de temps de fabrication. Son équipe du MIT tente ainsi de faire « la synthèse des deux mondes ». Il ne donnera pas de détails, preuve du potentiel.

    Percer les secrets de fabrication

    Reproduire les anciennes recettes pour proposer de nouveaux plats : c’est aussi l’objectif de Roberto Giustetto. Son ingrédient à lui se nomme le bleu maya. Encore un mystère : comment cet indigo organique, obtenu à partir des fleurs d’indigofera et apposé sur des fresques murales ou des sculptures, a-t-il pu résister pendant des siècles ? Les couleurs végétales ne sont-elles pas réputées fragiles ? « Normalement oui, répond le chercheur de l’université de Turin. Sauf que les Mayas ont eu l’idée géniale de mélanger ce pigment à la palygorskite, un minéral présent dans certaines argiles mexicaines, et ont fabriqué ainsi un des premiers nanomatériaux. »


    Grâce aux liaisons chimiques entre l’argile et l’indigo, le bleu maya de cette statue représentant Tlaloc, dieu aztèque de la pluie, datée entre le XIIe et le XIVe siècle, a traversé les années.

    Depuis les années 1930 et la redécouverte du bleu maya, plusieurs générations de chercheurs s’étaient approchées du secret, avaient mis en évidence la palygorskite et prouvé que, chauffé à 100 °C, un tel mélange résistait ensuite à l’alcool et aux acides. Roberto Giustetto a achevé de lever le mystère. « Nous avons montré que la palygorskite était composée de petits tunnels de 0,7 nanomètre, que le chauffage évacuait l’eau qui s’y trouvait et permettait au pigment de pénétrer. Mais ce n’est pas qu’un abri. Des liaisons chimiques s’établissent entre les deux éléments et rendent la structure presque indestructible. »

    Le chercheur italien s’est fixé un nouveau défi : « reproduire ce que les Mayas avaient fait mais avec d’autres couleurs ». Il a jeté son dévolu sur le rouge de méthyle. Un choix paradoxal : le rouge de méthyle – souvenez-vous des premières expériences de chimie – sert d’indicateur coloré, passant du jaune à l’orange, puis au rouge violacé à mesure que l’acidité augmente. Peu stable, donc. Sauf qu’encapsulé dans la palygorskite, le violet ­demeure inaltéré. La recette du « rouge maya » a été publiée. Celle de l’orange est prête et un vert maya est en voie d’achèvement. « L’idée d’avoir transposé le savoir maya dans notre culture, d’avoir nourri le présent avec le passé pour construire le futur m’enthousiasme », insiste-t-il.

    Explorer la couleur

    L’art des couleurs paraît particulièrement adapté à la paléo-inspiration. Au cours de sa thèse, entre la Cité de la céramique (Sèvres et Limoges) et l’Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (Paris), Louisiane Verger s’est ainsi penchée sur les 136 pigments synthétisés depuis deux siècles à la Manufacture nationale, et plus particulièrement aux 76 pigments contenant du chrome – rose, vert ou encore jaune oranger, suivant le minéral d’origine. Elle a ­ensuite jeté son dévolu sur les spinelles, une ­famille de minéraux aux teintes variables. En analysant, avec toutes les techniques de pointe, les ­décors de porcelainiers du XIXe siècle, les nuanciers de travail des artisans mais aussi ses propres échantillons (destructibles, donc), elle est parvenue à expliquer chimiquement mais aussi physiquement les dégradés observés : une migration de l’aluminium dans le silicate fondu, laissant la part belle au chrome et modifiant son environnement dans la maille cristalline. Elle a également proposé une méthode capable à la fois de contrôler le dégradé des couleurs et leur intensité. « Il semble que ça n’intéresse pas seulement les céramistes, mais aussi des spécialistes d’autres domaines comme la géologie et la minéralogie », explique-t-elle, modestement.

    La couleur, voilà trente ans que Dominique ­Cardon, directrice de recherche émérite au CNRS, trempe dedans. Que la chercheuse reconnue, ­médaille d’argent du CNRS, assure, à qui veut l’entendre, que les méthodes de teintures ancestrales ont beaucoup à nous apprendre. Cela a commencé avec un morceau de laine rouge, datant du Moyen Age, retrouvé sur un cadavre au fond d’un puits. Cela s’est poursuivi à travers le monde où, du Japon au Pérou, du Vanuatu au Vietnam, elle a étudié les méthodes traditionnelles encore en ­vigueur. Désormais, elle rêve d’adapter au monde contemporain les techniques de teinturiers du XVIIIe siècle, dont elle a retrouvé les carnets. ­Utopie ? « La planète est dans un tel état, et les rejets de dérivés soufrés de la teinture des jeans si terribles, que ça me semble au contraire tout à fait réaliste. Levi’s a fait une collection à partir de colorants naturels. Chevignon aussi. Et des Coréens s’inspirent des techniques que nous avons retrouvées. Je suis convaincue que les procédés anciens peuvent inspirer les innovations futures. »


    Les reflets colorésdans le noir des poteries de la dynastie Song(Xe-XIIIe siècle) proviennent d’une forme rarissime d’oxyde de fer, susceptible de produire des aimants surpuissants.

    Un avenir parfois tout à fait imprévu. Ainsi ­Philippe Sciau, physicien et directeur de recherche au CNRS, ne s’attendait-il pas à trouver, dans des ­céramiques chinoises de ladynastie Song (Xe -XIIIe siècle) une forme d’oxyde de fer particulièrement instable. « On voulait comprendre l’origine de l’irisation colorée dans le noir. Ça ressemblait un peu aux couleurs que vous voyez sur un CD, quand vous le tournez. On a vite vu que c’était de l’oxyde de fer mais aucune phase classique ne fonctionnait. Et on a découvert la bonne. » Un des « polymorphes » d’oxyde de fer, comme disent les chimistes, organisation particulière des atomes, qu’aucun laboratoire n’avait pu jusqu’ici produire au-delà de l’échelle de la dizaine de nanomètres, et encore avec 20 % d’impuretés. Cette fois, les cristaux semblent parfaitement purs et mesurent plusieurs centaines de nanomètres. Pas gigantesques, certes. Mais suffisants pour donner de l’appétit aux fabricants d’aimants ou aux développeurs de systèmes de communication sans fil, tant les propriétés magnétiques du matériau paraissent exceptionnelles. Reste désormais à comprendre les raisons de cette stabilisation. « Est-ce la glaçure sur les pots ? La fabrication à très haute température ? Un refroidissement particulièrement lent ? s’interroge Philippe Sciau. On sait qu’ils avaient des grands fours mais on n’a pas leurs recettes. On va chercher. »

    Systèmes complexes

    Se laisser surprendre. Prendre les matériaux ­anciens pour ce qu’ils sont : des systèmes complexes, produits par le temps et les hommes. Comme ses trois cosignataires, Luc Robbiola, ingénieur de recherche au CNRS, métallurgiste immergé dans un laboratoire d’archéologie, est convaincu que le temps est venu d’un autre regard sur les objets ­patrimoniaux. Est-ce sa deuxième casquette de restaurateur d’œuvre d’art ? Le fait d’avoir connu la période maigre, quand ce pionnier des « sciences au service de l’art » dut trouver refuge dans une école de chimie, faute d’intérêt au CNRS ? Ou simplement les résultats obtenus ? Récemment, il a ainsi mis en évidence des nanostructures inconnues, très denses et très protectrices, sur les patines des bronzes. « Un programme européen a été lancé pour mettre au point des revêtements non toxiques, des industriels sont associés. Au départ, c’était juste de l’archéologie. »

    L’aventure de l’amulette de Mehrgarh, conduite par Loïc Bertrand et Luc Robbiola offre les mêmes perspectives. Il y a tout juste un an, l’annonce que ce petit objet de cuivre, retrouvé sur un site au ­Pakistan et analysé au synchrotron Soleil, probablement le plus ancien spécimen de fonte à la cire perdue, avait passionné les archéologues. Au passage, les scientifiques avaient reconstitué tout le processus de fabrication utilisé il y a 6 000 ans, mais aussi les six millénaires de vieillissement. Ils avaient mis en évidence une forme particulière d’oxyde de cuivre, dont l’équilibre de phase ne pouvait avoir lieu qu’à 1 066 °C. « Comme l’eau, qui, sous pression normale, bout toujours à 100 °C, ­explique Luc Robbiola. Ça paraît anodin mais ça ouvre plein de perspectives. Ça intéresse les métallurgistes, les physiciens théoriciens mais aussi les fabricants de semi-conducteurs, de témoins de température en cas d’incendie, ou de détecteurs de gaz dans les avions. »

    Un avenir radieux ? Ou juste le signe que du passé, il n’est plus question de faire table rase ? « Les temps changent », jure en tout cas Admir Masic. Pour preuve, le module d’un semestre de sciences des matériaux qu’il organise commence par un voyage de trois semaines en Italie, suivi de travaux pratiques. Les mains dans ­l’argile, à la romaine.

  • Quand l’Italie se passionne pour ses racines barbares
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/10/19/quand-l-italie-se-passionne-pour-ses-racines-barbares_5203335_3214.html


    Coffret reliquaire en os.
    DR/Susa, Museo Diocesano d’Arte Sacra - Sezione di Novalesa

    Dans la grande galerie des précurseurs de l’Italie contemporaine, ces ancêtres-là ne sont pas les plus présentables. Méconnus, ils ne sont pas entourés du halo de mystère qui nimbe la civilisation étrusque, aux rites obscurs et à l’écriture indéchiffrée. Conquérants, ils ne peuvent soutenir un instant la comparaison avec les Romains, dont la péninsule conserve tant de traces monumentales. Barbares entre les barbares, ils n’ont pas laissé le terrible souvenir des Wisigoths d’Alaric, auteurs du premier sac de Rome, en 410, ou des Huns d’Attila, qui ont déferlé sur l’empire d’Occident au milieu du Ve siècle, semant partout la désolation. Bref, l’odyssée des Lombards – car c’est d’eux qu’il s’agit – ne semble pas avoir grand-chose pour attirer les curieux.

    Pourtant, la grande exposition qui leur est consacrée – « Les Lombards, un peuple qui a changé l’histoire » –, ouverte le 1er septembre au cœur de leur ancienne capitale, Pavie, dans l’enceinte du Château Visconti, est en passe de battre tous les records. Avec près de 13 000 visiteurs durant le premier mois, elle fait même mieux que l’exposition Monet, pourtant nettement plus grand public, organisée dans la même ville en 2013. Elle doit se tenir jusqu’au 3 décembre, avant de partir pour Naples, puis Saint-Pétersbourg.

  • « Tu sais ce que c’est, la plèbe ? – Oui madame. » – Elena Ferrante, « L’amie prodigieuse » – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/elena-ferrante-amie-prodigieuse
    Moi qui suis de la plèbe, j’ai vraiment beaucoup apprécié.

    L’histoire de L’amie prodigieuse, c’est d’abord celle de ce quartier populaire de Naples, de ses multiples figures et de leurs multiples destins, Lila et Elena au premier plan, mais aussi Gigliola, Enzo, Pasquale et bien d’autres. Un quartier d’emblée marqué par la violence des règles et de la hiérarchie sociale, où on apprend à respecter et à craindre les riches frères Solara et à mépriser la famile Cappuccio, celle de la veuve folle qui lave les escaliers dans le vieux quartier, à parler en italien à l’école et en dialecte chez soi. Un quartier qui a lui-même sa place dans la hiérarchie du monde social, une révélation qui frappe violemment les protagonistes lorsqu’ils s’aventurent dans les quartiers chics, par la Via Chiaia : « Ce fut comme une frontière. Je me souviens d’une foule dense de promeneurs et d’une différence qui était humiliante. » C’est par rapport à ce quartier et à ses lois, en s’y soumettant ou en les combattant, en fuyant ou en restant que chaque personnage de L’amie prodigieuse tente de construire sa vie.

    Lina et Elena paraissent a priori antithétiques. Leurs chemins se séparent à partir du moment où la famille d’Elena accepte qu’elle aille au collège, contrairement à celle de Lina. Lorsqu’elle insiste trop, son père finit par la jeter par la fenêtre. Elena, désireuse de plaire, douée socialement, parvient à force d’acharnement à mener de grandes études, à aller au collège, au lycée, puis à l’École Normale Supérieure de Pise, à faire paraître un roman et à publier des articles. Lina, elle, extrêmement talentueuse mais farouche, éternelle rebelle, invente et détruit tout sur son passage : elle invente des chaussures, épouse un riche épicier, tient un magasin, quitte sa vie confortable, travaille comme ouvrière, s’implique dans des luttes sociales, devient finalement ingénieure… Si bien qu’Elena entretient un complexe permanent vis-à-vis de son amie : tout ce qu’elle fait, Lina, Elena en est persuadée, l’aurait mieux fait.

    Elena et Lina représentent deux incarnations d’une même quête, celles de deux femmes qui cherchent à maîtriser leur destin. Leurs chemins, si différents en apparence, illustrent les formes de la lutte de femmes issues d’un milieu populaire contre la violence sociale et sexuelle du monde qui les entoure. Quelquefois L’amie prodigieuse semble pouvoir se lire comme une mise en roman des analyses de Bourdieu. Si la lutte des classes, à l’usine, la différence des milieux sociaux est perpétuellement présente, notamment à travers le parcours scolaire d’Elena. Chacun de ses progrès scolaires implique une entrée dans un nouveau monde, plus attrayant, mystérieux, mais aussi plus difficile et terrifiant que le précédent. Un parcours de transfuge de classe qui lui donne des satisfactions mais aussi souvent l’impression décourageante de n’être toujours que presque arrivée, puisque ce qui est effort chez elle est naturel chez les autres.

    #livre #société #inégalités

  • #Sahel/#Sahara : un nouveau #centre_militaire inauguré par l’#Otan en #Italie

    C’est une nouvelle initiative pour la surveillance du Sahel et du Sahara. Un centre militaire spécial a été inauguré ce mardi dans une base de l’Otan située à Naples dans le sud de l’Italie. Un centre qui aura des missions multiples en ce qui concerne la #Libye et les pays de la zone.

    Selon l’Otan, ce nouveau centre militaire « South Hub », ou le centre pour le sud, aura pour mission de surveiller les pays du Sahel et du Sahara en Afrique, spécialement la Libye. Il a également pour mission de contrôler les couloirs de transport aérien et maritime dans la zone. Il devra collecter des informations et des renseignements très précis. Il est donc question du déploiement par l’Otan de drones de surveillance à partir de la base italienne de #Sigonella en Sicile pour des missions en Méditerranée.

    Selon des sources au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, une centaine de personnes travailleront dans ce centre. Elles seront chargées de prévenir et d’évaluer des menaces potentielles venant de la Libye et du Sahel, mais aussi d’Irak et du Moyen-Orient.

    http://www.rfi.fr/afrique/20170905-sahelsahara-nouveau-centre-militaire-inaugure-otan-italie?ref=tw_i
    #surveillance #Naples #South_Hub #drones

  • Menaces sur la gestion publique de l’eau à Naples, par Thierry Uso (*)
    http://www.eauxglacees.com/spip.php?page=imprimer&id_article=1920

    En Italie, comme en France, et dans nombre d’autres pays européens, la gestion publique de l’eau est désormais violemment remise en cause par l’agenda néo-libéral que promeuvent la majorité des pays européens.

    Cinq conseils d’administration en six ans d’existence de ABC Napoli et les budgets 2015 et 2016 jamais votés... Le maire de Naples n’a jamais permis à l’Azienda Speciale (équivalent italien de la régie à autonomie financière et personnalité morale), d’être économiquement viable à cause de promesses électorales démagogiques.

    Le dernier conseil d’administration a démissionné en juillet pour ne pas avoir à adopter un budget que la Cour des comptes aurait contesté.

    ABC Napoli a été placé une fois de plus sous administration judiciaire.

    L’administrateur choisi par le maire de Naples souhaite l’intégration de ABC Napoli dans un service eau-assainissement-énergie (multi-utility), géré par la région de Campanie.

    Le Comitato acqua pubblica di Napoli considère que ce sera la disparition de l’Azienda Speciale qui sera remplacée par une SpA (Société par Actions, c’est à dire une SA), pilotée par une entreprise privée comme c’est le cas de Acea ou Gori.

    #Communs #Naples #Acqua_Beni_Communi #Eau

  • Why modern mortar crumbles, but Roman concrete lasts millennia | Science | AAAS
    http://www.sciencemag.org/news/2017/07/why-modern-mortar-crumbles-roman-concrete-lasts-millennia

    Modern concrete—used in everything from roads to buildings to bridges—can break down in as few as 50 years. But more than a thousand years after the western Roman Empire crumbled to dust, its concrete structures are still standing. Now, scientists have finally figured out why: a special ingredient that makes the cement grow stronger—not weaker—over time. Scientists began their search with an ancient recipe for mortar, laid down by Roman engineer Marcus Vitruvius in 30 B.C.E. It called for a concoction of volcanic ash, lime, and seawater, mixed together with volcanic rocks and spread into wooden molds that were then immersed in more sea water. History contains many references to the durability of Roman concrete, including this cryptic note written in 79 B.C.E., describing concrete exposed to seawater as: “a single stone mass, impregnable to the waves and everyday stronger.” What did it mean? To find out, the researchers studied drilled cores of a Roman harbor from Pozzuoli Bay near Naples, Italy. When they analyzed it, they found that the seawater had dissolved components of the volcanic ash, allowing new binding minerals to grow. Within a decade, a very rare hydrothermal mineral called aluminum tobermorite (Al-tobermorite) had formed in the concrete. Al-tobermorite, long known to give Roman concrete its strength, can be made in the lab, but it’s very difficult to incorporate it in concrete. But the researchers found that when seawater percolates through a cement matrix, it reacts with volcanic ash and crystals to form Al-tobermorite and a porous mineral called phillipsite, they write today in American Mineralogist. So will you be seeing stronger piers and breakwaters anytime soon? Because both minerals take centuries to strengthen concrete, modern scientists are still working on recreating a modern version of Roman cement.

    #innovation #nouveau versus #progrès

  • A Barcelone, une alliance des villes contre les nouveaux monstres politiques | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/130617/barcelone-une-alliance-des-villes-contre-les-nouveaux-monstres-politiques?

    Les récits de Portland ou de Belo Horizonte ne sont que deux toutes petites pièces d’un grand puzzle qui s’est assemblé à Barcelone en fin de semaine. Des représentants de plus de 150 villes dans le monde, de Vancouver à Philadelphie, de Valparaiso à Naples, y ont participé, tous animés de la même conviction : c’est par le municipalisme qu’il est aujourd’hui possible de construire des alternatives, pour le dire vite, au capitalisme financier et aux droites extrêmes. « Alors que les États échouent à répondre aux principaux défis internationaux, nous devons être, depuis les villes, une alternative », a lancé Ada Colau vendredi soir, en ouverture du sommet, devant un millier de personnes réunies sur l’une des places de la vieille ville. Si les États se révèlent « très lents et bureaucratiques, rongés par une concurrence les uns envers les autres qui les paralysent », à l’inverse, les villes « travaillent en réseaux », de manière souple, pour répondre aux urgences, a-t-elle poursuivi. Lors d’un échange avec la maire de Madrid Manuela Carmena, elle a plaidé pour une « alliance internationale des villes », sur des thématiques précises, comme l’accueil des migrants, ou la lutte contre le réchauffement climatique (voir la vidéo ci-dessous).

    « Le municipalisme, c’est le pouvoir local. C’est l’auto-organisation. Nous voulons récupérer la souveraineté qui a été volée aux citoyens, pour proposer ensemble une nouvelle forme d’habiter dans la ville », s’est enthousiasmé de son côté le Chilien Jorge Sharp, le maire de Valparaiso. Issu des mouvements étudiants, il fut, à 32 ans, l’une des vedettes de la fin de semaine (lire son entretien à Mediapart). Seul élu français convié au rassemblement public vendredi soir, le maire de Grenoble Éric Piolle a exhorté à « collaborer davantage entre les villes, pour bousculer l’agenda » imposé par les États, avant de vanter l’interdiction de la publicité dans l’espace public mise en place dans sa ville.

    À l’initiative de la commission internationale de « Barcelone en commun » (une structure indépendante de la mairie), le sommet des « villes sans peur » avait donc pour vocation d’ouvrir grand les horizons. Comme les expériences similaires aux « mairies rebelles » espagnoles sont quasi inexistantes en Europe (à l’exception, peut-être, de la mairie de Naples), il a fallu aller chercher des soutiens ailleurs. À commencer par les États-Unis, où le « droit à la ville » structure la politique municipale depuis des décennies, et où les mouvements grassroots sont nombreux. Le maire de Berkeley, en Californie, tout comme des élus de Philadelphie, New York, Jackson (Mississippi) ou Portland, ont fait le déplacement, tous préoccupés par la manière de s’opposer depuis le local à la présidence Trump.

    #Communs #Villes #Municipalisme

  • A #Barcelone, une alliance de « villes sans peur » s’esquisse face aux replis nationaux
    https://www.mediapart.fr/journal/international/130617/barcelone-une-alliance-de-villes-sans-peur-s-esquisse-face-aux-replis-nati

    Ils veulent en finir avec la peur qui nourrit, disent-ils, les monstres politiques du moment, de #Donald_Trump à Marine Le Pen. Réunis à Barcelone, capitale de l’indignation politique depuis l’élection d’Ada Colau en 2015, des représentants de plus de 150 villes, de Vancouver à Naples, de #Belo_Horizonte à La Corogne, ont tenté de poser les bases d’une alliance inédite. Reportage sur les terres du « #municipalisme ».

    #International #Ada_Colau #Eric_Piolle #Espagne #extrême_droite #indignés #Manuela_Carmena #populisme #Portland

  • Rendez-vous à Positano | Goliarda Sapienza
    https://le-tripode.net/livre/goliarda-sapienza/rendez-vous-a-positano

    Rendez-vous à Positano est un #roman d’amour, un texte dédié à une femme et un lieu. Dans l’après-guerre, Goliarda Sapienza découvre un modeste village hors du temps, niché tout près de Naples : Positano. Elle y fait la connaissance d’Erica, une jeune femme qui allait devenir pendant près d’une vingtaine d’années une soeur d’âme. Longtemps après la disparition de son amie, en 1985, l’écrivaine décide de revenir sur cette histoire pour sauver de l’oubli ce qui fut balayé par le destin.

    #livre #beau (merci encore @mona)