city:oslo

  • L’UE face au défi du plan de paix israélo-palestinien de Trump - Mediapart - 31 octobre 2018 Par Agence Reuters
    https://www.mediapart.fr/journal/international/311018/lue-face-au-defi-du-plan-de-paix-israelo-palestinien-de-trump?onglet=full

    (...) PARTENAIRE ÉCONOMIQUE MAJEUR

    Sur le papier, l’UE est pourtant en position de force pour peser sur l’issue du conflit, puisqu’elle est à la fois le premier partenaire commercial d’Israël (34,3 milliards d’euros d’échanges en 2016 et un tiers des exportations israéliennes absorbées par les Vingt-Huit) et la première contributrice à l’aide aux Palestiniens, un rôle encore plus crucial depuis que les Etats-Unis ont cessé de financer l’UNRWA.

    Dans les arcanes de la diplomatie européenne, certains rêvent de voir Bruxelles hausser le ton, surtout si l’éventuel plan de paix de Donald Trump devait, comme il y a tout lieu de le craindre, remettre en cause la création, ou la viabilité, d’un Etat palestinien.

    « Une réponse potentiellement efficace serait d’annoncer que l’UE va reconnaître l’Etat palestinien », suggère un diplomate en poste à Paris.

    Plusieurs Etats membres ont récemment fait cette démarche à titre individuel (Portugal en 2012, Suède en 2014) et d’autres avant leur adhésion à l’UE et le lancement du processus de paix d’Oslo, lors de la proclamation unilatérale d’indépendance du Conseil national palestinien en 1988 (Malte, Chypre et les pays de l’ex-bloc de l’Est).

    Mais une reconnaissance collective aurait plus de poids et elle éloignerait le spectre d’un enterrement de première classe de la solution à deux Etats, veut croire le diplomate.

    « Cela permettrait à l’UE de faire pression sur l’Autorité palestinienne pour qu’elle respecte sa part du marché, notamment le processus de réconciliation dans la bande de Gaza bloqué par (le président palestinien) Mahmoud Abbas pour des raisons de tactique politicienne intérieure, tout en faisant comprendre à Israël que la politique du fait accompli ne fonctionnera pas », argumente-t-il.

    Encore faudrait-il que l’UE accepte de se concevoir en tant que grande puissance, un enjeu qui dépasse de loin le cadre du processus de paix au Proche-Orient. (...)

    #Israel-UE

  • Le Conseil central de l’OLP soutient la suspension de la reconnaissance de l’Etat d’Israël
    AFP - 29 oct 2018 - Mise à jour 30.10.2018 à 00:00
    https://information.tv5monde.com/info/le-conseil-central-de-l-olp-soutient-la-suspension-de-la-recon

    Les membres du Conseil central palestinien, un organe clé de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), se sont prononcés lundi en faveur de la suspension de la reconnaissance de l’Etat d’Israël et de l’arrêt de la coopération sécuritaire en Cisjordanie avec l’Etat hébreu.

    Les membres du Conseil central ont émis le souhait que cette suspension se prolonge jusqu’à la reconnaissance de l’Etat palestinien par Israël, à l’issue de deux jours de réunion à Ramallah en Cisjordanie occupée.

    Le Conseil central palestinien autorise l’OLP, l’entité reconnue internationalement comme représentant les Palestiniens des Territoires et de la diaspora, et l’Autorité Palestinienne à « mettre fin à leurs obligations (...) concernant les accords avec les autorités d’occupation », selon un communiqué.

    Il s’agit de suspendre l’historique reconnaissance d’Israël remontant à 1988, jusqu’à ce que l’Etat hébreu reconnaisse l’Etat palestinien, avec Jérusalem comme capitale, ainsi que de cesser toute coopération dans le domaine sécuritaire.

    • Territoires palestiniens : l’OLP menace de ne plus reconnaître Israël
      Par RFI Publié le 30-10-2018 - Avec notre correspondant à Jérusalem,Guilhem Delteil
      http://www.rfi.fr/moyen-orient/20181030-territoires-palestiniens-olp-menace-israel-plus-reconnaitre

      C’est un organe clé de la vie politique palestinienne qui s’est réuni dimanche 28 et lundi 29 octobre à Ramallah. Le conseil central de l’Organisation de libération de la Palestine devait définir une nouvelle stratégie, alors qu’elle se trouve dans une situation délicate. La réconciliation avec le Hamas qui contrôle la bande de Gaza n’avance pas et les Etats-Unis ont cessé l’essentiel de leur aide aux Palestiniens. Dans ce contexte, le conseil central recommande une mesure assez radicale : le retrait de la reconnaissance par l’OLP de l’Etat d’Israël.

      Son communiqué final marque l’agacement croissant de l’Organisation de libération de la Palestine. Depuis la signature des accords d’Oslo il y a 25 ans, elle attend la création d’un Etat palestinien. Et le texte publié ce lundi soir dénonce les « atteintes continues aux accords signés de la part d’Israël ».

      Vers un arrêt de la coopération sécuritaire ?

      Face à l’absence d’avancées et aux pressions exercées par l’administration Trump, le conseil central de l’OLP recommande donc de retirer la reconnaissance d’Israël jusqu’à ce que le pays reconnaisse à son tour la Palestine comme un Etat, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

      Cette reconnaissance d’Israël date de 1988 et avait été un prélude aux accords d’Oslo. Son retrait, accompagné de l’arrêt de la coopération sécuritaire, pourrait marquer la fin de ce processus engagé au début des années 90.

      Mais cette menace palestinienne n’est pas récente. Elle avait déjà été formulée en janvier dernier ainsi qu’en 2015. Pour l’instant, elle n’a jamais été mise en oeuvre par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Mais cette fois-ci, un comité a été créé pour étudier les moyens d’appliquer cette recommandation. Et le ministre israélien de l’Economie accuse l’OLP de « torpiller le processus de paix ».

  • #métaliste sur le #mobilier_urbain #anti-sdf / #anti-réfugiés.
    En commentaire, les différents mobiliers urbains #anti-sdf regroupés par pays.

    Sur le #design_défensif , des articles sur le fond :
    https://seenthis.net/messages/666521
    https://seenthis.net/messages/445966
    –-> Avec exemple #Londres, #UK #Angleterre

    « L’ architecture du mépris a des effets sur nous tous »
    https://seenthis.net/messages/814817

    #Livre : Reprendre place. Contre l’#architecture_du_mépris
    https://seenthis.net/messages/826234

    Et ici des initiatives de #résistance/#dénonciation :
    https://seenthis.net/messages/732278#message769645

    #urban_matter #villes #architecture_défensive #SDF #sans-abri #anti-SDF #architecture_du_mépris #architecture_hostile

    J’ai peut-être oublié des liens, mais ça fait déjà une longue liste de #cruauté_humaine...

    #urbanisme_défensif

  • Nouvelles révélations sur les massacres de Sabra et Chatila
    26 octobre 2018
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/nouvelles-revelations-sur-les-massacres-de-sabra-et-chatila,2688
    https://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/d892424cb0028bad9c9793b1b6c8b1-f34cc.jpg?1540487656

    Dans un livre sur la diplomatie américaine au Proche-Orient, le chercheur Seth Anziska revient sur les massacres de Sabra et Chatila (1982). Il apporte des éléments nouveaux sur l’implication du gouvernement israélien. Analyse de l’ouvrage et entretien avec l’auteur par Sylvain Cypel.
    (...)
    Orient XXI. — Sur la période que vous étudiez, il ressort de votre livre qu’empêcher la création d’un État palestinien a été l’objectif prioritaire constant des gouvernements israéliens, quels qu’ils soient.

    Seth Anzizka.— Absolument. Jusqu’aux années 1970, l’idée de souveraineté ou d’autodétermination palestinienne est totalement absente de la réflexion politique israélienne. Cela change lorsque le président américain Jimmy Carter parle d’une « patrie » (homeland) pour les Palestiniens. L’accord de Camp David entre l’Égypte et Israël en 1977 évoque une future « autonomie », pas un État. Mais à partir de là, les Israéliens font tout pour contrer la possibilité d’une autodétermination palestinienne. Même Yitzhak Rabin, contrairement à l’image bâtie après sa mort, était farouchement opposé à la création d’un État palestinien, y compris après Oslo. Son dernier discours à la Knesset est très clair : il ne veut pas d’un véritable État palestinien. Shimon Pérès y était encore plus hostile. Dans leur esprit, il ne pouvait s’agir que d’une vague autonomie sous contrôle israélien. Il en va de même aujourd’hui avec Benyamin Nétanyahou.

  • Migration: the riddle of Europe’s shadow population
    Lennys — not her real name — is part of a shadow population living in Europe that predates the arrival of several million people on the continent in the past few years, amid war and chaos in regions of the Middle East and Africa. That influx, which has fuelled Eurosceptic nativism, has if anything complicated the fate of Lennys and other irregular migrants.

    Now she is using a service set up by the Barcelona local administration to help naturalise irregular migrants and bring them in from the margins of society. She is baffled by the anti-immigrant rhetoric of politicians who suggest people like her prefer living in the legal twilight, without access to many services — or official protection.❞

    The fate of Lennys and other irregulars is likely to take an ever more central role in Europe’s deepening disputes on migration. They are a diverse group: many arrived legally, as Lennys did, on holiday, work or family visas that have since expired or become invalid because of changes in personal circumstances. Others came clandestinely and have never had any legal right to stay.

    The most scrutinised, and frequently demonised, cohort consists of asylum seekers whose claims have failed. Their numbers are growing as the cases from the surge in migrant arrivals in the EU in 2015 and 2016 — when more than 2.5m people applied for asylum in the bloc — work their way through the process of decisions and appeals. Almost half of first instance claims failed between 2015 and 2017, but many of those who are rejected cannot be returned to their home countries easily — or even at all.

    The question of what to do about rejected asylum applicants and the rest of Europe’s shadow population is one that many governments avoid. Bouts of hostile rhetoric and unrealistic targets — such as the Italian government’s pledge this year to expel half a million irregular migrants — mask a structural failure to deal with the practicalities.

    Many governments have sought to deny irregular migrants services and expel them — policies that can create their own steep human costs. But authorities in a growing number of cities from Barcelona to Brussels have concluded that the combination of hostile attitudes and bureaucratic neglect is destructive.

    These cities are at the frontline of dealing with irregular status residents from Africa, the Middle East and elsewhere. Local authorities have, to varying degrees, brought these populations into the system by offering them services such as healthcare, language courses and even legal help.

    The argument is part humanitarian but also pragmatic. It could help prevent public health threats, crime, exploitative employment practices — and the kind of ghettoisation that can tear communities apart.

    “If we provide ways for people to find their path in our city . . . afterwards probably they will get regularisation and will get their papers correct,” says Ramon Sanahuja, director of immigration at the city council in Barcelona. “It’s better for everybody.”

    The size of Europe’s shadow population is unknown — but generally reckoned by experts to be significant and growing. The most comprehensive effort to measure it was through an EU funded project called Clandestino, which estimated the number of irregular migrants at between 1.9m and 3.8m in 2008 — a figure notable for both its wide margin of error and the lack of updates to it since, despite the influx after 2015.

    A more contemporaneous, though also imprecise, metric comes from comparing the numbers of people ordered to leave the EU each year with the numbers who actually went. Between 2008 and 2017, more than 5m non-EU citizens were instructed to leave the bloc. About 2m returned to countries outside it, according to official data.

    While the two sets of numbers do not map exactly — people don’t necessarily leave in the same year they are ordered to do so — the figures do suggest several million people may have joined Europe’s shadow population in the past decade or so. The cohort is likely to swell further as a glut of final appeals from asylum cases lodged since 2015 comes through.

    “The volume of people who are in limbo in the EU will only grow, so it’s really problematic,” says Hanne Beirens, associate director at Migration Policy Institute Europe, a think-tank. “While the rhetoric at a national level will be ‘These people cannot stay’, at a local community level these people need to survive.”

    Barcelona: cities seek practical solutions to ease migrant lives

    Barcelona’s pragmatic approach to irregular migration echoes its history as a hub for trade and movement of people across the Mediterranean Sea.

    It is one of 11 cities from 10 European countries involved in a two-year project on the best ways to provide services to irregular status migrants. Other participants in the initiative — set up last year by Oxford university’s Centre on Migration, Policy, and Society — include Athens, Frankfurt, Ghent, Gothenburg, Lisbon, Oslo, Stockholm and Utrecht.

    A report for the group, published last year, highlights the restrictions faced by undocumented migrants in accessing services across the EU. They were able to receive only emergency healthcare in six countries, while in a further 12 they were generally excluded from primary and secondary care services.

    Some cities have made special efforts to offer help in ways that they argue also benefit the community, the report said. Rotterdam asked midwives, doctors, and schools to refer children for vaccinations, in case their parents were afraid to reveal their immigration status.

    The impact of some of these policies has still to be demonstrated. Ramon Sanahuja, director of immigration at the city council in Barcelona, says authorities there had an “intuition” their approach brought benefits, but he admits they need to do a cost-benefit analysis. As to the potential for the scheme to be exploited by anti-immigrant groups, he says Europe needs “brave politicians who explain how the world works and that the system is complicated”.

    “A lot of people in Barcelona are part of the system — they have [for example] a cleaning lady from Honduras who they pay €10 per hour under the counter,” he says. “Someone has to explain this, that everything is related.” Michael Peel

    https://www.ft.com/content/58f2f7f8-c7c1-11e8-ba8f-ee390057b8c9?segmentid=acee4131-99c2-09d3-a635-873e61754
    #naturalisation #villes-refuge #ville-refuge #citoyenneté #sans-papiers #migrerrance #régularisation #statistiques #chiffres #Europe #Etat-nation #limbe #pragmatisme #Barcelone

    cc @isskein

    –----

    Au niveau de la #terminologie (#mots, #vocabulaire), pour @sinehebdo:

    Belgian policy towards irregular migrants and undocumented workers has stiffened under the current government, which includes the hardline Flemish nationalist NVA party. It has prioritised the expulsion of “transmigrants”— the term used for people that have travelled to Europe, often via north Africa and the Mediterranean and that are seeking to move on from Belgium to other countries, notably the UK. Several hundred live rough in and around Brussels’ Gare du Nord.

    –-> #transmigrants

  • Nihilisme et cynisme post-Oslo : une génération trahie
    par Samah Jabr - 1° octobre 2018 – Middle East Monitor – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah
    http://www.chroniquepalestine.com/nihilisme-et-cynisme-post-oslo-une-generation-trahie

    Plus de 55% des Palestiniens vivant dans les territoires occupés sont nés après la signature des accords d’Oslo il y a 25 ans. A qui s’apparente la vie de cette génération, maintenant que leurs espoirs d’indépendance et de prospérité ont été réduits à un cauchemar par l’occupation [israélienne] ininterrompue des terres palestiniennes et la destruction de notre tissu social par des factions politiques rivales ?

    Les jeunes en Palestine sont confrontés à une double vulnérabilité : la vulnérabilité universelle de la phase de développement de l’adolescent, qui passe rapidement de la dépendance à la responsabilité et aboutit à la formation d’une identité individuelle façonnée par les acquis cognitifs et émotionnels de chacun ; et la vulnérabilité découlant du contexte de l’occupation, qui limite les possibilités et les chances, compromet l’indépendance personnelle, fragmente l’identité et submerge les ressources cognitives et émotionnelles.

    Aucun Palestinien ne peut célébrer Oslo après tout ce qu’Israël a fait pour tourner le dos à ses engagements. Washington, le prétendu courtier de paix, a pris une position extrêmement préjudiciable à l’égard des Palestiniens en déplaçant l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, en fermant le bureau de l’OLP dans la capitale américaine (la seule réalisation concrète d’Oslo), en coupant les fonds à l’UNRWA, aux hôpitaux palestiniens dans Jérusalem-Est occupée et à d’autres programmes humanitaires.

  • Bantoustans en Palestine
    par Robert Fisk - 24 août 2018 – The Independent – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet - 23 septembre 2018
    http://www.chroniquepalestine.com/bantoustans-en-palestine

    Montrez-moi quelque chose qui va me choquer, ai-je demandé à Amira Hass. La seule journaliste israélienne qui vit en Cisjordanie – ou en Palestine, si vous croyez encore en ce mot si peu orthodoxe – m’a donc emmené sur une route à l’extérieur de Ramallah qui dans mon souvenir était une autoroute qui menait à Jérusalem. Mais maintenant, sur la colline, elle se transforme en une route à l’abandon, à moitié goudronnée, bordée de magasins fermés par des volets rouillés et des ordures. La même odeur putride d’égouts à l’air libre plane sur la route. L’eau puante stagne, verte et flasque, en flaques au pied du mur.

    (...) C’est une Israélienne qui me parle, la fille solide et inébranlable d’une résistante bosniaque qui a dû se rendre à la Gestapo et d’un survivant juif roumain de l’Holocauste, une fille à qui le socialisme a donné, à mon avis, un courage marxiste inflexible.

    Elle ne serait peut-être pas d’accord, mais je la considère comme une enfant de la Seconde Guerre mondiale, même si elle est née 11 ans après la mort d’Hitler. Elle pense qu’il ne lui reste plus qu’entre 100 et 500 lecteurs israéliens ; Grâce à Dieu, pensent beaucoup d’entre nous, son journal, Haaretz, existe toujours.

    Lorsqu’on l’a emmenée de la gare à Bergen-Belsen en 1944, la mère d’Amira, a été frappée par les ménagères allemandes qui venaient voir la file de prisonniers terrorisés, toutes ces Allemandes qui les « regardaient de loin ». Je crois qu’Amira Hass ne regardera jamais de loin. Elle s’est habituée à être haïe et insultée par son propre peuple. Mais elle est réaliste.

    « Tu sais, on ne peut pas nier que, pendant un certain temps, [le Mur] a eu un impact sécuritaire, » dit-elle. C’est vrai. Il a stoppé la campagne palestinienne d’attentats-suicide. Mais le Mur a aussi un objectif expansionniste ; il a confisqué des terres arabes qui ne font pas plus partie de l’État d’Israël que les vastes colonies qui abritent aujourd’hui environ 400 000 Juifs à travers la Cisjordanie. Pas encore, en tout cas.

    Amira porte des lunettes rondes qui la font ressembler à un de ces dentistes un peu déprimés, qui inspectent avec tristesse et cynisme votre dentition en perdition. C’est comme ça qu’elle écrit. Elle vient de terminer un long article pour Haaretz qui sera publié deux jours plus tard ; c’est une dissection féroce de l’accord d’Oslo de 1993 qui n’est pas loin de prouver que les Israéliens n’ont jamais voulu que l’accord de « paix » permette aux Palestiniens d’avoir un État.

    « La réalité des bantoustans, réserves ou enclaves palestiniens, écrit-elle à l’occasion du sombre 25ième anniversaire des accords d’Oslo, se voit sur le terrain… il n’a été précisé nulle part que l’objectif était la création d’un État palestinien dans le territoire occupé en 1967, contrairement à ce que les Palestiniens et beaucoup de gens du camp israélien à l’époque et dans les pays européens avaient imaginé. » Amira me confie : » Le problème, c’est que les rédacteurs en chef d’Haaretz, – je les appelle les enfants – changent de couplet tous les deux ans et à chaque fois ils me demandent : » Comment sais-tu qu’Oslo n’avait pas la paix comme objectif ? Il y a 20 ans, ils pensaient que j’étais folle, maintenant ils sont fiers d’avoir eu quelqu’un au journal qui avait tout compris dès le début. » (...)

  • Réaffirmer la dimension politique dans le narratif palestinien | Agence Media Palestine
    Par Hazem Jamjoum – 12 septembre 2018 - Traduction : CG pour l’Agence Media Palestine - Source : Al Shabaka
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2018/09/17/reaffirmer-la-dimension-politique-dans-le-narratif-palestinien

    L’Organisation de libération de la Palestine (OLP), jadis l’incarnation du mouvement de libération palestinien, s’est transformée de fait en une entité non souveraine – l’Autorité palestinienne (AP) – qui préside telle la gardienne d’un archipel de prisons en Cisjordanie occupée. La rupture provoquée par cette transformation s’est manifestée dans la société palestinienne à travers le monde par un ensemble de sévères fractures dans le narratif historique palestinien. À l’occasion du 25e anniversaire de la création de l’Autorité palestinienne, ce commentaire dresse le bilan de l’un des cadres les plus importants pour poursuivre la lutte de libération malgré la capitulation de l’OLP à Oslo, à savoir les approches à la libération fondées sur les droits, et en évalue les pour et les contre.

    Dans le contexte de collectifs de personnes, le « narratif » est « notre » histoire significative : qui nous sommes, d’où nous venons, où allons-nous et pourquoi. Partout où une domination étrangère a été impliquée, les courants nationalistes anticoloniaux arrivent invariablement sur le devant de la scène, souvent porteurs d’un narratif imaginant un idyllique passé pré-colonial (et national, de manière anachronique). Ce passé, selon le narratif, a été sectionné par la brutalité du colonisateur et ceci ne peut être vaincu que par une lutte anti-coloniale héroïque qui instaure la libération. Une telle libération est le plus souvent imaginée sous la forme d’un État indépendant, souverain et invariablement national.

    Le « politique » est la manifestation du pouvoir dans le corps social. Aussi diffus que ce pouvoir puisse être, il s’agglomère autour d’axes spécifiques, en interaction, pour créer des hiérarchies complexes et concentrées de privilèges et de marginalité, conditionnant par là même le degré auquel des groupes et des individus peuvent faire leur propre histoire (1).

  • The Oslo Accords: An Excuse for War Crimes.
    https://palestinesquare.com/2018/09/16/the-oslo-accords-an-excuse-for-war-crimes

    when the Palestine Liberation Organization (PLO) signed the Oslo Accords, it also signed off on the implementation of a dual set of laws based on nationality, which meant that the PA’s laws could only be applied to Palestinians while Israel maintained exclusive personal jurisdiction over Israelis in all criminal and civil matters, even for offenses committed in areas under PA jurisdiction. In other words, Israeli civilian and criminal law, but not Israeli military law, applies to Israelis irrespective of whether they are in the areas of the PA, in Area C, or in Israel; while Palestinians in areas A and B are subject to Palestinian civil laws and Israeli military law, irrespective of whether they are in Areas A, B, or C. In short, the PLO agreed to apartheid.

    Thus, for example, an Israeli who harms or kills a Palestinian in Area A or B cannot be tried for their actions, while Palestinians living in Area C must obtain Israeli permits in order to construct an additional room in their house or even erect a tent or solar panels. Most absurdly, in cases where an Israeli and Palestinian commit the exact same crime, the rights guaranteed to them and the punishment meted out differ substantially.

    [From the Journal of Palestine Studies | Mahmud Darwish’s Allegorical Critique of Oslo]

    At the same time, PA laws were solely designed to focus on matters falling within the areas of PA control but not in relation to matters affecting Palestinians beyond those areas. For example, the PA has never made any pronouncements or issued any injunctions in relation to Israel’s theft of Palestinian land, focusing instead on internal matters.

    Meanwhile, the Israeli legal system, far from challenging Israel’s occupation, vacillated between rubber-stamping the occupation – as seen in the cases involving home demolitions – and outright refusal to confront the occupation. For example, Israel’s courts have refused to hear challenges to Israeli settlement construction on the grounds that these are issues better left to politicians and not the courts.

    Perhaps the most troubling aspect of the changes in legal landscape is on the international level. While the Oslo Accords state that negotiations will lead to the “implementation of resolutions 242 and 338,” the mere fact that they engaged in a negotiation process over borders, settlements, Jerusalem, and refugees indicate that these matters are up for “compromise.” And, this has been the result: while it is clear that settlements are war crimes, the annexation of Jerusalem is illegal, Israel has no right to one inch of occupied territory and that Palestinians have a legal right to return, the Oslo Accords transformed these rights to mere issues to be negotiated.

    Oft-repeated statements from representatives of the international community highlight that Israeli “unilateral actions will not be recognized” and that the occupation “can only be resolved through negotiations.” Stated differently, representatives of the international community are effectively saying that they will recognize those settlements – those war crimes – that the PLO agrees to. This is akin to saying that there are no international standards – no objective laws – but that consent, no matter how it is obtained, can excuse any illegal act.

  • Le piège des accords d’Oslo, par Abdelbari Atwan - Actuarabe
    http://actuarabe.com/le-piege-des-accords-doslo

    Je me rappelle qu’il m’a pris à part quand nous sommes sortis de son bureau dans le quartier Jugurtha à Tunis pour aller marcher et s’éloigner des appareils d’écoute, et m’a dit : « Je vais te dire une chose que tu ne devras dévoiler qu’après ma mort ». Il a soupiré avant de déclarer : « Je vais rentrer en Palestine grâce à Oslo, malgré toutes mes réserves, afin d’y faire revivre l’OLP et la résistance. Je te promets que tu verras les Juifs fuir la Palestine comme les rats fuient le navire qui coule. Cela ne se passera pas dans ma vie mais durant la tienne ». Il m’a affirmé qu’il ne faisait pas du tout confiance aux Israéliens et je pense qu’il était sincère.

    Le Président Arafat est mort en martyr comme il le souhaitait, tué par le poison des Israéliens après avoir été assiégé dans son bureau pendant des mois, car il avait refusé de signer les accords de Camp David et d’abandonner Jérusalem ainsi que le droit au retour. Il a déclenché la seconde intifada et se procurait des armes de partout où il pouvait. Je sais qu’il collaborait avec les combattants du Hamas à Gaza et en Cisjordanie, leur fournissait de l’argent et des armes. Il a d’ailleurs mis en place un pont avec le Hezbollah au Sud du Liban : ils envoyaient des armes à bord de bateaux dans des tonneaux, qu’ils jetaient à la mer en face des côtes de Gaza. Il savait bien que les Israéliens ne voulaient pas la paix, n’étaient prêts à aucune concession et refusaient la constitution d’un Etat palestinien.

  • 27 villes du C40 auraient atteint le pic d’émissions. Pourquoi à ce stade je me méfie de cette annonce ?
    https://www.c40.org/press_releases/27-cities-have-reached-peak-greenhouse-gas-emissions-whilst-populations-increas

    27 of the world’s greatest cities, representing 54 million urban citizens and $6 trillion in GDP have peaked their greenhouse gas emissions. New analysis reveals that the cities have seen emissions fall over a 5 year period, and are now at least 10% lower than their peak. City Halls around the world have achieved this crucial milestone, whilst population numbers have increased and city economies have grown. These 27 cities have continued to decrease emissions by an average of 2% per year since their peak, while populations grew by 1.4% per year, and their economies by 3% per year on average.
    The cities are: Barcelona, Basel, Berlin, Boston, Chicago, Copenhagen, Heidelberg, London, Los Angeles, Madrid, Melbourne, Milan, Montréal, New Orleans, New York City, Oslo, Paris, Philadelphia, Portland, Rome, San Francisco, Stockholm, Sydney, Toronto, Vancouver, Warsaw, Washington D.C.

    Comme c’est beau ! Comme par hasard, aucune ville des pays actuellement en voie d’industrialisation, tel que la Chine par ex. n’est dans ce groupe. On peut se demander comme sont calculées ces émissions. Mon hypothèse est que ces données ne prennent pas en compte le cycle de vie des matières et des services produits dans les villes en question, seulement les émissions locales. Ce qui est sale est aujourd’hui en Chine, au MO, etc. Merci la mondialisation...
    D’autre part, des questions se posent également sur les contours des villes prises en considération, par ex. est-ce uniquement Paris intra muros ou bien la Métropole, voire l’IdF ? Probablement la première option. A ce stage les informations disponibles ne répondent pas à ces questions de base.
    Pour aller plus loin sur la question des méthodes de calcul, et notamment la différence entre la méthode territoriale et celle basée sur la consommation des ménages prenant en compte le cycle de vie, voir par ex. Pichler, Peter-Paul, Timm Zwickel, Abel Chavez, Tino Kretschmer, Jessica Seddon, and Helga Weisz, ‘Reducing Urban Greenhouse Gas Footprints’, Scientific Reports, 7 (2017), 14659 <https://doi.org/10.1038/s41598-017-15303-x>

    #changement_climatique #fake_news_possible

  • On se prend à rêver que tous les commandants de bord chez Air France optent pour le même comportement : débarquer les flics qui escortent les demandeurs d’asile déboutés et déportés.

    Mardi 11 octobre, l’avion de la Turkish Airline stationné sur l’aéroport d’Oslo se remplit doucement. Puis survient d’un seul coup deux policiers qui tiennent fermement un jeune homme qui gesticule et crie "non ! je ne veux pas rentrer en Iran, ils vont me tuer". Feri Gaulin, assise deux rangs plus loin, se lève et réagit, avec d’autres voyageurs. Le jeune homme qui a vu sa demande d’asile rejetée crie de plus en plus fort, les policiers décident de lui mettre un sac en plastique sur la tête. Il étouffe et crie tout ce qu’il peut "qu’il ne peut plus respirer". C’en est trop, Feri Gaulin et quelques passagers interviennent plus vigoureusement en essayant d’arracher le sac en plastique, les policiers s’énervent, rejettent les passagers et disent à Feri Gaulin (d’origine turque mais de nationalité norvégienne...) "qu’elle aussi elle devrait se « casser de Norvège » et rentrer chez elle d’où elle vient. Le commandant de bord excédé était sorti du cockpit et assistait à la scène : Il demande fermement aux policiers de quitter l’avion avec le jeune demandeur d’asile iranien ("Dehors" ! aurait-il crié aux flics). Et quand les policiers sont passés devant lui, le commandant de bord, de rajouter à l’adresse du flic qui avait insulté la jeune passagère que "lui aussi, ce serait bien qu’il rentre chez lui sans faire d’histoire [et de ne pas revenir]". Quelques minutes plus tard, un autre policier réapparait dans l’avion et vient présenter ses excuses - au nom de son collègue - pour le comportement inacceptable qu’il a eu...

    Dites voir, les commandants de bords d’Air France, ça vous dirait pas de faire la même chose que ce courageux commandant de bord turc à chaque fois que c’est le bordel dans votre avion quand on déporte des migrants saucisssonés et baillonés ?

    https://www.nrk.no/norge/politi-vist-bort-fra-fly-under-transport-av-asylsokjar-1.14206083

    Politi vist bort frå fly under transport av asylsøkjar – NRK Norge – Oversikt over nyheter fra ulike deler av landet

    Politi vist bort frå fly under transport av asylsøkjar

    Då asylsøkjaren skreik ut at han kom til å bli drepen i Iran, drog politiet ein plastpose over hovudet hans, hevdar flypassasjer som reagerte.

  • Gaza : les espoirs d’Oslo enfouis sous les ruines de l’aéroport international
    La Croix - afp , le 12/09/2018 à 11h10
    https://www.la-croix.com/Monde/Gaza-espoirs-Oslo-enfouis-ruines-aeroport-international-2018-09-12-1300968

    Le haut responsable palestinien Saeb Erakat (C) effectue une visite de l’aéroport international de Gaza, en compagnie d’un expert militaire israélien (G) et du chef du département de l’aviation civile palestinienne (D), le 21 novembre 1997, à l’apprche de son inauguration / AFP/Archives

    « Nous avons construit cet aéroport comme le premier symbole de notre souveraineté. Il ne reste plus rien que des ruines ».

    Photo prise le 9 septembre 2018 montrant une vue de l’ancien « aéroport international Yasser Arafat », détruit et déserté, situé dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza / AFP

    #Gaza #Oslo

  • Public Opinion Poll No (69) Press-Release | PCPSR
    12 September 2018
    http://www.pcpsr.org/en/node/733

    As Fatah and Hamas lose popular support and more than 60% demand the resignation of president Abbas, and as half of the public views the PA as a burden on the Palestinian people, two-thirds reject a Palestinian-Jordanian confederation, three-quarters view conditions today as worse than those prevailing before the Oslo agreement, and 90% view the Trump Administration as biased in favor of Israel; and despite the ending of US aid to UNRWA and the PA, 60% oppose resumption of contacts with the Administration and a majority expects US efforts to fail in shutting down UNRWA

    #Abbas

  • Lobby israélien aux Etats-Unis, le documentaire interdit,

    par Alain Gresh (Le Monde diplomatique, septembre 2018)

    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/09/GRESH/59047

    À l’écran, il a tout du parfait gentleman. Malgré sa dégaine d’étudiant, James Anthony Kleinfeld, jeune Britannique juif bien sous tous rapports, diplômé de la prestigieuse université d’Oxford, parlant six langues, dont le néerlandais et le yiddish, s’orientant sans difficulté dans les arcanes des conflits au Proche-Orient, trouverait facilement sa place dans les bureaux d’un ministère des affaires étrangères occidental ou d’un think tank renommé. Pour l’heure, il a d’autres desseins : s’investir dans les organisations américaines favorables à Israël. Il est recruté par The Israel Project (TIP), qui s’occupe de soigner l’image d’Israël dans les médias. Accueilli à bras ouverts du fait de ses compétences, il côtoie durant cinq mois le gratin des responsables d’associations engagées dans la défense inconditionnelle d’Israël, notamment du puissant lobby pro-israélien aux États-Unis, l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac). Il fraie avec eux dans les cocktails, congrès, conventions, stages de formation pour militants, se liant avec les uns et les autres. Avenant, chaleureux, efficace, il gagne la confiance de ses interlocuteurs, qui lui parlent à cœur ouvert, laissant au vestiaire la langue de bois et les « éléments de langage » convenus. Et leurs confidences sont explosives.

    Comment influence-t-on le Congrès ? « Les membres du Congrès ne font rien si on ne fait pas pression sur eux, et la seule manière, c’est l’argent. » Comment combat-on les militants favorables aux droits des Palestiniens sur les campus universitaires ? « Avec les anti-Israéliens, le plus efficace est de faire des recherches sur eux, que vous mettez en ligne sur un site Web anonyme et que vous diffusez par des annonces ciblées sur Facebook. » Avec une candeur d’autant plus grande qu’ils croient s’épancher auprès d’un ami, les interlocuteurs de Kleinfeld admettent qu’ils se livrent à des opérations d’espionnage de citoyens américains, avec l’aide du ministère des affaires stratégiques israélien.

    Créé en (...)

    • Lobby israélien, le #documentaire interdit

      Une enquête menée par la chaîne qatarie #Al-Jazira dévoile les méthodes des groupes de pression américains favorables à Israël. Mais, soucieux de ne pas s’aliéner ces organisations dans son contentieux avec l’Arabie saoudite, le Qatar a gelé la diffusion du reportage.

      À l’écran, il a tout du parfait gentleman. Malgré sa dégaine d’étudiant, James Anthony Kleinfeld, jeune Britannique juif bien sous tous rapports, diplômé de la prestigieuse université d’Oxford, parlant six langues, dont le néerlandais et le yiddish, s’orientant sans difficulté dans les arcanes des conflits au Proche-Orient, trouverait facilement sa place dans les bureaux d’un ministère des affaires étrangères occidental ou d’un think tank renommé. Pour l’heure, il a d’autres desseins : s’investir dans les organisations américaines favorables à Israël. Il est recruté par The Israel Project (TIP), qui s’occupe de soigner l’image d’Israël dans les médias. Accueilli à bras ouverts du fait de ses compétences, il côtoie durant cinq mois le gratin des responsables d’associations engagées dans la défense inconditionnelle d’Israël, notamment du puissant lobby pro-israélien aux États-Unis, l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac) (1). Il fraie avec eux dans les cocktails, congrès, conventions, stages de formation pour militants, se liant avec les uns et les autres. Avenant, chaleureux, efficace, il gagne la confiance de ses interlocuteurs, qui lui parlent à cœur ouvert, laissant au vestiaire la langue de bois et les « éléments de langage » convenus. Et leurs confidences sont explosives.

      Comment influence-t-on le Congrès ? « Les membres du Congrès ne font rien si on ne fait pas pression sur eux, et la seule manière, c’est l’argent. » Comment combat-on les militants favorables aux droits des Palestiniens sur les campus universitaires ? « Avec les anti-Israéliens, le plus efficace est de faire des recherches sur eux, que vous mettez en ligne sur un site Web anonyme et que vous diffusez par des annonces ciblées sur Facebook. » Avec une candeur d’autant plus grande qu’ils croient s’épancher auprès d’un ami, les interlocuteurs de Kleinfeld admettent qu’ils se livrent à des opérations d’espionnage de citoyens américains, avec l’aide du ministère des affaires stratégiques israélien.

      Créé en 2006, ce dernier dépend directement du premier ministre Benyamin Netanyahou. L’une de ses responsables confie : « Nous sommes un gouvernement qui travaille sur un territoire étranger et nous devons être très, très prudents. » En effet, car certaines de ces actions pourraient se révéler passibles des tribunaux américains.

      À la fin du stage de « Tony », M. Eric Gallagher, son chef à TIP, se montre si satisfait de ses services qu’il lui propose de l’embaucher. « J’adorerais que tu viennes travailler pour moi. J’ai besoin de quelqu’un qui a l’esprit d’équipe, qui travaille dur, qui est passionné, curieux, bien formé, qui parle bien, qui a beaucoup lu. Tu es tout cela. »Mais son poulain refuse. Car, on l’aura deviné, il n’est pas tout à fait celui qu’il prétend être, même si ses diplômes et ses compétences ne sont pas contestables : il est un infiltré, missionné par la chaîne Al-Jazira, propriété de l’émirat du Qatar, pour réaliser un documentaire sur le lobby pro-israélien. Il a filmé en caméra cachée une partie des confidences qu’il a recueillies et il a réuni, avec d’autres membres d’une équipe dirigée par Phil Rees, de la cellule d’investigation de la chaîne, tous les ingrédients d’une enquête spectaculaire. La diffusion de celle-ci était d’autant plus attendue que, en 2017 déjà, un reportage d’Al-Jazira sur le lobby pro-israélien au Royaume-Uni (2) avait montré les ingérences d’Israël dans les affaires internes d’un pays étranger, et ses tentatives pour faire chuter un ministre considéré comme propalestinien — ce qui avait abouti à des excuses publiques de l’ambassadeur d’Israël à Londres et au retour précipité à Tel-Aviv d’un diplomate de haut rang.

      On pouvait donc s’attendre à un événement médiatique, avec ses démentis outragés et ses violentes polémiques. Mais non : la diffusion, programmée pour début 2018, a été reportée sine die, sans explications officielles. On a fini par apprendre, grâce à des articles dans la presse juive américaine (3), que le documentaire ne passerait pas, ce qu’a confirmé Clayton Swisher, directeur de la cellule d’investigation de la chaîne, dans un article où il regrettait ce choix ; quelques jours plus tard, la chaîne annonçait qu’il prenait un congé sabbatique (4). L’enquête a été sacrifiée dans la bataille sans merci que se livrent le Qatar d’un côté et l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis de l’autre pour gagner les faveurs de Washington dans le conflit qui les oppose depuis juin 2017 (5). Et quelle meilleure manière de l’emporter que de s’attirer les faveurs du puissant lobby pro-israélien, dont on connaît l’influence sur la politique américaine au Proche-Orient ?

      Pour faire pencher la balance, le Qatar a donc fait « reporter » la diffusion, obtenant en échange le secours inespéré d’une partie de l’aile droite d’un lobby déjà très à droite dans son ensemble. M. Morton Klein, le président de l’Organisation sioniste américaine (ZOA), un proche de M. Stephen Bannon, ancien conseiller du président Donald Trump, s’est même rendu à Doha et s’est réjoui d’avoir enterré le documentaire (lire « Le Qatar en quête d’amis »). Que de tels groupes, qui accusaient il y a peu le Qatar de financer le Hamas et le terrorisme, aient accepté de virer de bord en échange de la rétention de l’enquête en dit long sur le caractère embarrassant des révélations qu’elle contient.

      Cet enfouissement d’un travail qui a duré plus d’une année a suscité des remous au sein de la chaîne. Certains ont souhaité que ces révélations ne sombrent pas dans les sables mouvants des compromis géopolitiques. C’est la raison pour laquelle nous avons pu voir, grâce à un ami résidant dans le Golfe, les quatre épisodes du documentaire, de cinquante minutes chacun, dans leur version presque définitive.

      Ce qui frappe au visionnage, c’est la fébrilité qui a saisi le lobby depuis quelques années, due à une peur sourde de perdre son influence. Comment l’expliquer, alors que le soutien à Israël est massif aux États-Unis et que les élus des deux partis, républicain et démocrate, apportent un appui sans faille à n’importe quelle aventure d’Israël ? L’élection de M. Trump n’a-t-elle pas amené Washington à abandonner toute volonté de jouer les intermédiaires dans le conflit israélo-arabe et à se ranger sans aucun faux-semblant aux côtés du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël ? Sans doute ; mais, dans ce paysage en apparence favorable, un spectre hante le lobby : celui de Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS).

      Ce mouvement lancé en 2005 se propose d’appliquer à Israël les méthodes non violentes qui ont fait leurs preuves contre l’Afrique du Sud de l’apartheid. Il a connu un essor sur les campus américains. Mais faut-il vraiment s’en alarmer, s’interroge M. David Brog, directeur des affaires stratégiques de Chrétiens unis pour Israël (CUFI) et directeur exécutif de la Maccabee Task Force, l’un des groupes qui combattent BDS ? « Israël est la “start-up nation”. Il reçoit plus d’investissements étrangers qu’à n’importe quel autre moment de son histoire. Alors pourquoi ne pas se calmer, comprendre que BDS ne vaut rien et l’ignorer ? » Il insiste : « Je ne pense pas que BDS ait jamais eu pour objectif que les universités retirent leurs investissements en Israël. En ce qui concerne l’argent, nous n’avons pas d’inquiétude à avoir ; mais les efforts déployés pour creuser un fossé entre nous, qui aimons Israël, et la génération montante, sont préoccupants. Parmi les jeunes nés après l’an 2000 et les étudiants, on en arrive au point où la majorité est plus favorable aux Palestiniens qu’aux Israéliens. » M. Jacob Baime, directeur exécutif de l’Israel on Campus Coalition, un groupe d’organisations qui emploie plus d’une centaine de personnes pour lutter contre BDS dans les universités, s’inquiète : « La seule chose que tous les membres du Congrès, tous les présidents, tous les ambassadeurs ont en commun est le fait d’avoir passé du temps sur les campus, et c’est durant cette période qu’ils ont été formés. » Seront-ils encore demain des « amis d’Israël » ?

      Discréditer le messager

      Un élément supplémentaire alarme le lobby. Le soutien à Israël a toujours transcendé les clivages entre démocrates et républicains. N’est-ce pas M. Barack Obama qui, quelques mois avant la fin de son mandat, a fait voter une aide inconditionnelle de 38 milliards de dollars (33 milliards d’euros) à Israël sur dix ans, en dépit de ses relations détestables avec M. Netanyahou ? Mais le paysage politique se transforme, et le ralliement inconditionnel du lobby à M. Trump réduit sa base, qui se résume de plus en plus au Parti républicain et à la droite évangélique. M. David Hazony, ancien directeur de The Tower Magazine et membre influent de TIP, le reconnaît dans le documentaire : « Le boycott immédiat d’Israël, ce n’est pas un problème. Le plus gros problème, c’est le Parti démocrate, les partisans de Bernie Sanders, tous ces anti-Israéliens qu’ils amènent dans le Parti démocrate. Être pro-israélien ne relèvera bientôt plus d’un consensus bipartisan, et chaque fois que la présidence changera, la politique à l’égard d’Israël risquera de changer. C’est une chose dangereuse pour Israël. C’est cela qui est en jeu dans la bataille sur les campus. » Ce que confirme John Mearsheimer, coauteur d’un célèbre livre (6) sur le lobby, dont les commentaires ponctuent le documentaire. Il constate que, désormais, le soutien à Israël croît au Parti républicain alors qu’il diminue au Parti démocrate : « Il y a une différence substantielle entre les deux partis. »

      Comment contrer cette évolution ? En engageant un débat politique ? Difficile, alors que, depuis l’échec des accords d’Oslo, signés en 1993, Israël est dirigé par des partis d’extrême droite qui refusent toute solution diplomatique. Il ne peut être question de discuter du sort des Palestiniens, de l’avenir des colonies ou du drame de Gaza. Et le ralliement du lobby à M. Netanyahou et à M. Trump est peu propice à susciter l’enthousiasme des étudiants américains. Le journaliste Max Blumenthal fait remarquer (Twitter, 15 février 2018) que c’est cette tactique du refus de la discussion que le lobby déploie au sujet du documentaire d’Al-Jazira : assimiler le journalisme d’investigation à de l’espionnage ; discréditer la chaîne en la réduisant à son propriétaire, le Qatar ; affirmer que le sujet est le « lobby juif », et non le soutien à Israël. Et ainsi éviter toute discussion sur le fond des révélations et sur la politique israélienne.

      Directeur exécutif du Comité d’urgence pour Israël (ECI), M. Noah Pollak synthétise la ligne adoptée face aux critiques : « Pour discréditer le message, il faut discréditer le messager. Quand vous évoquez BDS, vous devez dire que c’est un groupe qui prône la haine, la violence contre les civils. C’est-à-dire qu’il soutient le terrorisme. » Et, bien sûr, qu’il est antisémite. L’organisation Voix juives pour la paix (JVP) ? Il préfère l’appeler « Voix juives pour le Hamas »… Mais il reste optimiste, car, comme il l’explique à « Tony », la majorité des Américains reste favorable à Israël, alors qu’au Royaume-Uni « c’est de la haine pure. Vous avez laissé la moitié de ces Pakistanais de m… s’installer chez vous ».

      Pour « discréditer le messager », il faut accumuler des informations variées, qui vont de sa vie privée à ses activités professionnelles, en passant par ses convictions politiques. Le lobby pro-israélien a instauré ces dernières années un réseau d’espionnage. « Nos opérations de recherche,s’enorgueillit M. Baime, disposent d’une technologie de pointe. Quand je suis arrivé, il y a quelques années, notre budget était de quelques milliers de dollars ; il est aujourd’hui de 1,5 million, sans doute 2. Je ne sais même pas ; c’est énorme. » Mais ses amis et lui tiennent à rester « invisibles » : « Nous faisons cela de manière sécurisée et anonyme ; c’est la clé. »

      Parmi les groupes les plus redoutés par les militants favorables aux droits des Palestiniens figure Canary Mission (7), dont le financement, les membres et le fonctionnement restent secrets. Une journaliste proche du lobby explique son rôle : « Ceux qui le haïssent, ceux qui sont visés parlent de “liste noire”. Vous avez des noms, des étudiants et des professeurs d’université, des organisations qui ont des liens avec le terrorisme ou avec des terroristes qui ont appelé à la destruction de l’État juif. » Le site de l’organisation résume ainsi son objectif : « Assurez-vous que les radicaux d’aujourd’hui ne deviendront pas vos employés demain. » Surplombant la biographie de chaque victime clouée au pilori, ce slogan : « Si vous êtes raciste, le monde doit le savoir. »
      Kleinfeld a réussi à remonter à son fondateur et financier, M. Adam Milstein, président du Conseil israélien américain (IAC), condamné à une peine de prison pour fraude fiscale en 2009, ce qui ne l’a pas empêché de poursuivre ses activités du fond de sa cellule. Il expose au jeune homme sa philosophie : « Tout d’abord, mener des enquêtes sur eux [les militants favorables à la Palestine].. Quel est leur projet ? S’attaquer aux Juifs parce que c’est facile, parce que c’est populaire. Nous devons les démasquer pour ce qu’ils sont : des racistes, des gens hostiles à la démocratie. Nous devons les mettre sur la défensive. »

      Plusieurs étudiants témoignent des risques qu’ils encourent. Mme Summer Awad, qui a participé à la campagne pour les droits des Palestiniens à Knoxville (Tennessee), raconte comment elle a été harcelée sur Twitter, comment « ils » ont mis en ligne des informations à son sujet datant de plus de dix ans : « Ils creusent et creusent encore. Quelqu’un a contacté mon employeur et lui a demandé de me licencier, en le menaçant de le dénoncer comme antisémite s’il n’obtempérait pas. » Ces méthodes de délation peuvent signifier une mise à mort professionnelle ou, pour un étudiant, compliquer la recherche d’un emploi à la fin de son cursus. Certains des accusés ont donc envoyé des « messages de repentir » qui sont publiés dans une rubrique spéciale du site de Canary Mission (8) en échange du retrait de leur nom de la liste noire : des « aveux » anonymisés dans lesquels ils expliquent qu’ils ont été « trompés » et qui ressemblent à ceux arrachés aux suspects de sympathies communistes du temps du maccarthysme aux États-Unis dans les années 1950, ou dans les régimes autoritaires aujourd’hui. « C’est la guerre psychologique. Ils sont terrifiés, se réjouit M. Baime. Soit ils la ferment, soit ils passent leur temps à faire des recherches [sur les accusations portées contre eux] au lieu d’attaquer Israël. C’est très efficace. » Un autre interlocuteur de « Tony » regrette cependant que « diffamer quelqu’un en le traitant d’antisémite n’ait plus le même impact ».

      Ces croisades, qui s’appuient sur la récolte de données personnelles de citoyens américains, ne seraient pas possibles sans les moyens accordés par le ministère des affaires stratégiques israélien. Mme Sima Vaknin-Gil, sa directrice générale, le reconnaît lors d’une conférence à l’IAC : « En ce qui concerne la collecte de données, l’analyse de l’information, le travail sur les organisations militantes, la piste de l’argent, c’est quelque chose que seul un pays, avec les ressources dont il dispose, peut faire au mieux. » Elle ajoute : « Le fait que le gouvernement israélien ait décidé d’être un acteur-clé signifie beaucoup, parce que nous pouvons apporter des compétences que ne possèdent pas les organisations non gouvernementales impliquées dans cette affaire. Nous sommes le seul acteur du réseau pro-israélien à pouvoir combler les lacunes. (…) Nous avons le budget, et nous pouvons mettre sur la table des choses bien différentes. » Puis son propos se fait menaçant : « Tous ceux qui ont quelque chose à voir avec BDS doivent s’interroger à deux fois : est-ce que je dois choisir ce camp ou bien l’autre ? »

      Une violation des lois américaines

      Dans ce travail de collecte d’informations, Mme Vaknin-Gil admet : « Nous avons la FDD et d’autres qui travaillent [pour nous]. » La Fondation pour la défense des démocraties (FDD) est un think tank néoconservateur qui a joué ces dernières années un rôle important dans le rapprochement entre les Émirats arabes unis et Israël. Il a participé l’été dernier à la campagne contre le Qatar et contre Al-Jazira, accusée d’être un instrument de déstabilisation régionale. Or, selon la loi américaine, les organisations ou les individus travaillant pour un gouvernement étranger doivent s’enregistrer en tant que tels au ministère de la justice. Ce dernier osera-t-il traîner devant les tribunaux la FDD, qui n’a pas accompli ces démarches ?

      Comme le remarque Ali Abunimah, animateur du site The Electronic Intifada, « si vous aviez un enregistrement d’un haut responsable russe ou iranien, ou même canadien, reconnaissant que son pays mène des opérations clandestines d’espionnage de citoyens américains et utilise pour cela la couverture d’une organisation américaine, ce serait une bombe ! ». Car cette coopération ne se limite pas à la FDD, et nombre des interlocuteurs de Kleinfeld, comme M. Baime, l’admettent sous le sceau de la confidence, même s’ils ajoutent que le sujet est « délicat » et qu’il vaut mieux ne pas s’étendre.

      Le documentaire contient d’autres révélations, comme la manière dont les journalistes américains sont « pris en charge » à Jérusalem par TIP (9), cornaqués, mais aussi alimentés en sujets « clés en main » qu’ils n’ont plus qu’à diffuser aux États-Unis ; ou les pressions exercées sur les médias et les agences de presse pour qu’ils modifient leurs dépêches ou leurs articles…

      Bien que tout semble aujourd’hui sourire à Israël, ses partisans américains, en dépit de tous leurs moyens, sont nerveux. L’avenir leur paraît s’assombrir, y compris dans les milieux les plus susceptibles de les appuyer. Mme Vaknin-Gil l’admet : « Nous avons perdu la génération des Juifs nés après l’an 2000. Leurs parents viennent m’expliquer les difficultés qu’ils rencontrent avec leurs enfants durant des dîners de shabbat. [Les plus jeunes] ne reconnaissent pas l’État d’Israël et ne nous voient pas comme une entité à admirer. »

      #Alain_Gresh
      Directeur du journal en ligne Orient XXI

      #Palestine #BDS

  • SyrianObserver.com: Syria Will Take Back the Golan and the Sanjak of Alexandretta

    Un étonnant article publié dans un journal officiel syrien

    http://syrianobserver.com/EN/Commentary/34632/Syria_Will_Take_Back_Golan_the_Sanjak_Alexandretta

    When the war against Syria began in 2011, the Zionist enemy was still occupying the Golan Heights and the Turkish enemy was still occupying the Sanjak of Alexandretta.

    Over the years, the Syrian Arab Army has managed to dismantle the conspiracies led by the United States and other colonial powers, in which the Zionist enemy and the Turkish enemy participated. According to the new balance of powers in the region, when the war in Syria comes to an end, the Zionist enemy will be forced to withdraw fully from the Golan without alleged peace deals that follow the Camp David, Oslo and Arabah models. The withdrawal will be without conditions and similar to the Zionist withdrawal from southern Lebanon in 2000. The Zionist enemy has a crippling fear about entering into a direct war with the Syrian Arab Army, whose military and fighting capabilities have developed greatly and has stunned the Zionist enemy. The enemy has tried and failed more than once to test the Syrian air defenses. Syria is fully prepared to enter into a war and liberate the occupied Arab territory in the Golan.

    Of course, the same new equations apply to the Turkish enemy, which will be forced to withdraw from Syrian territory which it occupies, because the Syrian Arab Army and its allies will not accept anything but the full liberation of Syrian Arab territory, which has been occupied by aggressor nations which are either directly engaged in this war or which have been occupied by terrorist takfiri groups who work as proxies for them. After that, Turkey will have to withdraw from the Sanjak of Alexandretta which has been historically occupied and which the Syrian state will not allow to remain occupied. The Syrian Arab Army is ready to enter into a war to liberate it — with God as our witness.

  • Sissi détient la clé du programme envisagé par Trump dans le #Sinaï pour tuer l’État palestinien | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/opinions/sissi-d-tient-la-cl-du-programme-envisag-par-trump-dans-le-sina-pour-

    Les plans d’#Israël et de Washington pour Gaza font fortement écho au modèle de « pacification économique » qui formait le cadre du processus de paix d’Oslo à la fin des années 1990.

    Pour Israël, #Oslo représentait cyniquement une occasion de détruire l’économie essentiellement rurale de la #Cisjordanie, dont les #Palestiniens dépendent depuis des siècles. Israël convoite depuis longtemps le territoire, tant pour son potentiel économique que pour ses connotations religieuses.

    Des centaines de communautés palestiniennes en Cisjordanie dépendent de ces terres pour l’agriculture, ce qui les lie à des lieux historiques en raison de besoins économiques et de leur tradition. Néanmoins, pour déloger les villageois – les forcer à rallier une poignée de villes palestiniennes et dégager la terre pour les colons juifs –, un modèle économique alternatif devait être mis au point.

    Dans le cadre du processus d’Oslo, Israël a commencé à établir une série de zones industrielles – financées par des donateurs internationaux – sur la zone tampon (« seam zone ») entre Israël et la Cisjordanie.

    Des sociétés israéliennes et internationales devaient y ouvrir des usines et employer une main-d’œuvre palestinienne bon marché avec des protections minimales. Les Palestiniens, une population d’agriculteurs fortement attachés à leurs terres, allaient devenir une main-d’œuvre intermittente concentrée dans les villes.

    Pour Israël, cela avait comme avantage supplémentaire de faire des Palestiniens le « précariat » ultime. S’ils venaient à commencer à exiger un État ou même à protester pour des droits, Israël pouvait simplement leur bloquer l’accès aux zones industrielles et laisser la faim pacifier la population.

    Il y a tout lieu de croire que l’objectif de l’initiative couvée par Israël et Trump est de reloger progressivement les Palestiniens dans le Sinaï en investissant dans des projets d’infrastructure.

    Avec des intérêts en matière de sécurité solidement alignés entre les deux pays, Israël peut alors compter sur l’#Égypte pour pacifier les Palestiniens de Gaza en son nom. Sous un tel programme, Le Caire aura de nombreux moyens de donner des leçons à sa nouvelle main-d’œuvre.

    L’Égypte pourra suspendre temporairement les projets d’infrastructure et licencier les travailleurs jusqu’à un retour au calme. Elle pourra fermer le seul poste frontalier de Rafah entre Gaza et le Sinaï, ou encore fermer les centrales électriques et les usines de dessalement et priver ainsi Gaza d’électricité et d’eau potable.

    De cette manière, Gaza pourra rester sous l’emprise d’Israël sans qu’Israël n’ait à partager une quelconque responsabilité. L’Égypte deviendra le geôlier visible de Gaza, tout comme Abbas et son Autorité palestinienne sont devenus les geôliers d’une grande partie de la Cisjordanie.

    Voilà le modèle qu’Israël envisage pour Gaza. Nous pourrions découvrir bientôt s’il est partagé également par l’Égypte et les États du #Golfe.

  • Gaza : le capitaine d’un bateau de militants accuse Israël
    AFP / 02 août 2018 13h20
    https://www.romandie.com/news/Gaza-le-capitaine-d-un-bateau-de-militants-accuse-Isra-l/942051.rom

    Oslo - Le capitaine norvégien d’un bateau de militants pro-Gaza, intercepté dimanche par Israël, a accusé l’État hébreu d’avoir violé le droit en arraisonnant le navire dans les eaux internationales et en molestant l’équipage, des accusations rejetées par les Israéliens.

    Le gouvernement norvégien dit pour sa part avoir demandé des explications à Israël sur les circonstances de cet arraisonnement et « les allégations de recours à une force excessive ».

    « Nous avons été arraisonnés dans les eaux internationales et nous étions plus près de l’Égypte que d’Israël », a affirmé le capitaine du bateau Herman Reksten dans la nuit de mercredi à jeudi à son retour en Norvège, après avoir été détenu trois jours dans une prison israélienne.

    « Israël a violé toutes les règles. C’est terrifiant qu’ils arraisonnent un navire norvégien dans les eaux internationales et lui imposent de s’amarrer en Israël », a-t-il dit, cité par la radiotélévision norvégienne NRK.

    L’armée israélienne avait annoncé dimanche l’arraisonnement d’un bateau au large de la bande de Gaza avec à son bord des militants dénonçant le blocus terrestre et maritime imposé par l’État hébreu à cette enclave palestinienne depuis plus d’une décennie.

    Bateau battant pavillon norvégien, le Kårstein comptait 22 personnes à bord. Toutes ont été relâchées depuis et ont été expulsées d’Israël ou sont en voie de l’être, selon l’organisation Ship to Gaza Norway. Seul le sort d’un Canadien souffrant de problèmes de santé n’était pas totalement éclairci jeudi.

    Herman Reksten a aussi accusé les soldats israéliens d’avoir fait usage d’armes à impulsion électrique contre les militants. « J’ai encore mal à la tête depuis que j’ai été frappé en prison », a-t-il précisé.

    L’ambassade d’Israël à Oslo a rejeté les accusations. (...)

    #Flottille #Gaza

  • The real Oslo criminals
    https://www.haaretz.com/opinion/.premium-the-real-oslo-criminals-1.6338505

    We should adopt the conceit of the right: the Oslo criminals. The pejorative should be attached, of course, to Benjamin Netanyahu and the savage incitement that he and the settlers perpetrate; but the heroes of the peace, Yitzhak Rabin and Shimon Peres, are also worthy of the title. Their missed opportunity, rooted chiefly in their cowardice, is unforgivable.

    A new documentary shows this quite well. “The Oslo Diaries,” directed by Mor Loushy and Daniel Sivan, which was screened at the Jerusalem Film Festival, is a moving and important film that many Israelis will see.

    When it was over, a woman sitting in front of me got up and tried in vain to hold back her tears. It was the chairwoman of Meretz, MK Tamar Zandberg. It was touching to see a politician crying over a missed opportunity, but a similar discomfort, to heavy to bear, filled the entire hall. The film proves how, despite all the wariness toward the Oslo Accords, they still represented an opportunity — and this is what Rabin and Peres missed. This missed opportunity was not only fateful, it was also irreparable.

    “The Oslo Diaries” reflects the spirit of the times. Netanyahu, still with his unkempt hair, looks like a crazy man at the right-wing rallies, his eyes spinning round, different from his relatively level-headed image of today, and the fascist and violent atmosphere of the street as never seen before in Israel. But the film deals with the peacemakers, and the picture that arises from them too is worrying. They are the explanation for the failure, most of which can be placed on their shoulders.

    Faltering from the beginning: Yair Hirschfeld preaches morality with characteristic haughtiness and threatens Ahmed Qureia for daring to mention the Nazi occupation of Norway and to compare it to the Israeli occupation, which has lasted 10 times longer and exacted many more victims. A few of the other members of the Israeli delegation are tainted by the same arrogance toward the Palestinians — particularly legal adviser Joel Singer, who is exposed in the film as an especially repulsive and arrogant individual.

    Standing out from them is the innocent and benevolent figure of Ron Pundak, and above all of them shines Yossi Beilin, one of a rare breed of diplomats who can set his ego aside, always behind the scenes and focused on the goal rather than on getting credit. Beilin has never received his due honor: Oslo is Beilin, Beilin is Oslo. The missed opportunity belongs to those above him, Rabin and Peres. They are the heroes of Oslo, and its criminals.

    They began the negotiations with the intention of manipulating the Palestinians as far as possible. There is not a moment of equality or fairness in the negotiations. When agreement is reached on an Israeli withdrawal from the West Bank in the second stage, they insisted on only 2 percent. Only they had “misgivings” about sitting with the PLO. They, who never shed a drop of blood, found it so difficult to speak with the bloodthirsty terrorists from Tunis. They, who did not exile hundreds of thousands in 1948 and did not establish the occupation enterprise in 1967, suffered so much from speaking with terrorists.

    The theatrical feeling of disgust they showed, and Rabin in particular, from shaking hands with Yasser Arafat demonstrated their true attitude toward the Palestinians. Rabin of the expulsion of Ramle and the massacre in Lod, Rabin of “break their bones,” recoiled so much from defiling his pure hands with Arafat’s bloody hands. And he took the trouble to show it, too. This is not how you make peace. If anyone should have recoiled it was Arafat, who was forced to shake the hand of someone who occupied and disinherited him. Arafat wanted to start a new chapter more than Rabin did.

    But the main guilt is in the missed opportunity. There were at least two, one for Rabin and one for Peres. Rabin, who gave Beilin the impression that he was about to remove the Jewish community of Hebron after the Baruch Goldstein massacre, became frightened and did not keep his word, and in doing so determined the future of the relations, possibly forever.

    At the end of the 40 days of mourning, the suicide bombing attacks began. It is not difficult to imagine what would have happened had Rabin removed the obstacle of the settlement in Hebron. Peres, who in the movie is seen giving one of his peace speeches, one of the most courageous and hair-raising ever heard here, rejected as prime minister the draft of the permanent agreement reached by Beilin and Mahmoud Abbas, out of fear of the coming elections. This was the second moment of missed opportunity. Everyone knows what happened next, and it makes one despair.

  • i24NEWS - Flottille/Gaza : la Norvège exhorte Israël à s’expliquer
    Mis à jour le 01/08/2018 11:34:08
    https://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/180717-180801-bateau-intercepte-a-gaza-la-norvege-demande-des-explications-a

    (...) Le ministère norvégien a indiqué dans un communiqué que ses diplomates en Israël avaient fourni une assistance consulaire à cinq Norvégiens qui faisaient partie des 22 passagers et membres d’équipage à bord du navire « Awda » ("Retour", en arabe) qui battait pavillon norvégien, arraisonné par la marine israélienne.

    « Nous avons demandé aux autorités israéliennes de clarifier les circonstances concernant l’interception du navire et de fournir les bases juridiques de l’intervention », a déclaré le porte-parole du ministère norvégien.

    « Il s’agit du premier navire norvégien envoyé à destination de Gaza pour aider les Palestiniens. C’est un bateau pacifique, en aucun cas il ne menace la sécurité d’Israël », a estimé le chef de ’Ship to Gaza Norway’ qui a organisé l’expédition, Torstein Dahle. (...)

    #Flottille #Gaza

    • Norway Demands Explanation for Israeli Seizure of Gaza-bound Boat
      August 2, 2018
      http://imemc.org/article/norway-demands-explanation-for-israeli-seizure-of-gaza-bound-boat

      Reuters reported, according to Al Ray Palestinian Media Agency, that Norway has asked the Israeli government to explain the legal grounds for detaining a Norwegian-flagged fishing boat seized, while activists tried to sail with aid to the Gaza Strip, Norway’s foreign ministry said on Tuesday.

      The ministry said its diplomats in Israel had been providing consular assistance to five Norwegians who were among the 22 passengers and crew detained onboard the vessel Kaarstein, on Sunday. Two Israelis on board were quickly released.

      ”We have asked the Israeli authorities to clarify the circumstances around the seizure of the vessel and the legal basis for the intervention,” the spokesman for the Norwegian foreign affairs ministry in Oslo said. A spokesman for Israel’s Foreign Ministry declined to comment.

      Torstein Dahle, head of the group Ship to Gaza Norway which organized the shipment, said it was the first Norwegian aid vessel to attempt to breach the Israeli blockade of Gaza.

      The captain had been struck on the head by Israeli soldiers who ordered him to sail for Israel, but no one was seriously hurt, Dahle said.

      “This is a peaceful boat; it’s impossible that it can threaten Israel’s security,” he said.

    • La Norvège demande des réponses sur la saisie d’un bateau à destination de Gaza
      Les activistes de la flottille disent que les soldats les ont frappés ; Tsahal répond qu’il « a fait preuve d’un usage raisonnable de la force pour maîtrise les passagers résistants »
      Par Times of Israel Staff 1 août 2018, 14:24

      https://fr.timesofisrael.com/la-norvege-demande-des-reponses-sur-la-saisie-dun-bateau-a-destina

      (...) Tsahal a justifié l’usage de la force pendant la prise du navire, déclarant dans un communiqué cité par Hadashot TV qu’ »une enquête sur l’incident a montré que lors de la prise du bateau un usage raisonnable de la force avait été employé afin de maîtriser les passagers résistants ».

      Audun Lysbakken, le chef du parti Socialiste d’opposition de Norvège, a appelé le ministère des Affaires étrangères du pays à protester contre le « piratage » du navire par Israël, déclarant que les marins avaient le droit de protester contre le blocus et demandant la libération des activistes.

      Le ministère des Affaires étrangères d’Israël a déclaré qu’il allait répondre aux plaintes de la Norvège plus tard dans la semaine.

      Le « Retour » était le premier des deux navires dans la « Flottille de Liberté » à essayer de forcer le blocus maritime qu’Israël impose à Gaza.

      A bord de ce bateau, on pouvait notamment retrouver le Professeur Ismaïl Nazari, président de la campagne de boycott contre Israël en Malaisie, le Suédois Charlie Andreason, qui a été détenu en Israël pour son rôle sur le Marianne, un chalutier battant pavillon suédois qui conduisait une flottille de bateaux en juin 2015, l’activiste juif espagnol Zohar Shamir Chamberlain et Heather Milton-Lightening, une activiste de la cause des indigènes canadiens.

    • Minister of Foreign Affairs fails to address the issues
      https://kiaoragaza.wordpress.com/2018/07/31/minister-of-foreign-affairs-fails-to-address-the-issues

      Kia Ora Gaza has finally received a reply from Rt Hon Winston Peters, minister of Foreign Affairs, to our letters calling for our government to demand that Israel end the illegal blockade of Gaza, and allow safe and unhindered passage for the international Freedom Flotilla to Gaza, with New Zealand human rights advocate and union leader, Mike Treen on board. After the flotilla boat was unlawfully hijacked by Israeli forces in international waters on Sunday night, we asked Mr Peters to also demand the immediate release of the boat and its passengers and cargo of medical aid.
      Unfortunately Mr Peter’s reply failed to address any of the issues we raised. Here is his letter received today, followed by our response reiterating our requests:

  • À Gaza, c’est l’avenir des Palestiniens qui s’invente
    Leïla Shahid > 17 juillet 2018
    https://orientxxi.info/magazine/a-gaza-c-est-l-avenir-des-palestiniens-qui-s-invente,2553
    https://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/25aab63314a74a8a09f333590cea8f-afa36.jpg?1531820371

    C’est une conversation à cœur ouvert qu’Orient XXI a eue avec Leïla Shahid, ex-ambassadrice de la Palestine à Paris et à Bruxelles auprès de l’Union européenne. Elle y aborde sans langue de bois et sans tabous l’intifada pacifique de Gaza, le processus d’Oslo, la colonisation de la « Jérusalem métropolitaine », l’affaiblissement de l’establishment palestinien et le péril que représente l’infléchissement des positions arabes. Elle replace le conflit avec Israël dans le temps long et rappelle avec force que la question des réfugiés demeure centrale.

  • Pour Jared Kushner, les Palestiniens sont à vendre
    Robert Fisk - 29 juin 2018 – The Independent – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet
    http://www.chroniquepalestine.com/pour-jared-kushner-les-palestiniens-sont-a-vendre

    Après trois guerres, des dizaines de milliers de morts palestiniens et des millions de réfugiés, Kushner croit-il vraiment que les Palestiniens se contenteront de cash ?

    N’y aura-t-il pas de fin à d’humiliation des Palestiniens ? Après Oslo, après la « solution des deux États », après les années d’occupation israélienne répartissant les Palestiniens en zones « A » et « C » suivant les modalités d’occupation définies par Israël, après la vaste colonisation juive de terres volées à ses propriétaires arabes, après les massacres de Gaza, et la décision de Trump dé désigner Jérusalem, toute entière, comme capitale d’Israël, va-ton oser demander aux Palestiniens de se contenter de cash et d’une misérable banlieue comme capitale ? Il n’y a donc pas de limite au cynisme ?

    Car les Palestiniens se verront bientôt imposer un « accord final » – « final », signifiant dernier, définitif, terminal, irréversible, on tente le tout pour le tout, c’est à prendre ou à laisser, c’est le dernier avertissement, le jeu est fait, on remet les compteurs à zéro, c’est la fin de la partie, allez au diable. Une pauvre banlieue comme capitale, pas de fin à la colonisation, pas de sécurité, pas d’armée, pas de frontières indépendantes, pas d’unité territoriale – en échange d’une énorme somme d’argent, des milliards de dollars et d’euros, des millions de livres, des tas de dinars, de shekels, de deniers et de scandaleux profits , du fric quoi ! (...)

    #trocdusiècle

  • 3 things #google I/O and #microsoft Build can learn from a #conference like NDC Oslo
    https://hackernoon.com/3-things-google-i-o-and-microsoft-build-can-learn-from-a-conference-like

    A little over a month ago I compared Google I/O and Microsoft Build from the [technology agnostic] attendee perspective. Since then I had a privilege to speak at and attend one of the best independent developer conferences in the world — NDC Oslo.As all three conferences are somewhat comparable in terms of size, length and price, I figured it would be a good idea to look at the two major corporate developer conferences through the independent conference’s lens.Again, it doesn’t make sense to compare these conferences on the merits of content, as they cover their respective niches. I will concentrate on the logistics and organization aspects instead.So, what does NDC Oslo have to teach the other two?#1 The A.D.D. roomNDC Oslo has up to 9 parallel tracks at any given time. In some slots it’s (...)

    #googleio #development