city:pékin

  • Pékin exige les données personnelles de Ouïgours installés en France
    https://www.courrierinternational.com/article/surveillance-pekin-exige-les-donnees-personnelles-de-ouigours

    Les autorités chinoises font pression sur des personnes résidant en France, et parfois de nationalité française, afin d’obtenir leurs papiers d’identité, de résidence, de travail, et bien d’autres, affirme le magazine américain Foreign Policy. Dans le cadre de sa campagne mondiale de surveillance de la diaspora ouïgour, la police chinoise exige à présent que les personnes d’origine ouïgoure résidant en France lui transmettent des informations personnelles, des photos et des papiers d’identité, y compris (...)

    #données #Islam #surveillance

  • Un troublant exercice de style !

    Ou comment dissimuler ses partis pris sous le masque trompeur d’une objectivité proclamée.
    A propos d’un article d’Ariane Chemin sur le Média (Le Monde, 3 mars 2018)

    Ariane Chemin est une journaliste que je connais bien. Nous ne sommes pas des amis, mais on discute de temps en temps, il nous est arrivé de déjeuner ensemble et quand l’un appelle l’autre sur son portable, l’autre répond aussitôt. Récemment encore, nous avons parlé de son métier, et comme la plupart de ses confrères qui ont le sentiment de faire honnêtement leur travail, Ariane trouvait fort injuste que les journalistes soient tellement décriés par nos concitoyens. Or il se trouve que le 1er mars dernier, dans le cadre de l’enquête qu’elle menait pour le Monde sur le Média dont je suis l’un des co-fondateurs, elle m’a téléphoné, me demandant de répondre à un certain nombre de ses questions, ce que j’ai fait longuement, sans en écarter aucune. Deux jours plus tard, je lisais son enquête qui me laissait — comment dire ? — perplexe. Ne voulant pas que cette perplexité m’encombre, je vais en rendre compte ici, souhaitant que cela serve éventuellement à expliquer ce qu’il n’est pas toujours illégitime de reprocher aux journalistes : la dissimulation de leurs présupposés et de leurs partis pris sous le masque trompeur d’une objectivité proclamée.

    Beaucoup d’entre nous ont déjà éprouvé ce sentiment étrange quand un article concerne des faits que l’on connaît personnellement. Très souvent, on y trouve un certain nombre d’imprécisions, de confusions, d’erreurs, et on se prend à penser que s’il en est de même pour tous les articles qui traitent de sujets qu’on ne connaît pas ou mal, ce ne serait guère rassurant. C’est assurément exagéré, mais en tout cas, dans l’article d’Ariane Chemin, je dois bien avouer n’avoir rien retrouvé de ce que j’ai vécu au Média et rien non plus de ce que je me suis efforcé de lui raconter pendant plus d’une heure. Pour ne pas infliger au lecteur la liste de tout ce qui cloche à mes yeux dans cet article et ne pas donner l’impression fâcheuse d’être un mauvais coucheur, voire un censeur, je me contenterai de prendre le début, les premières phrases, celles qui donnent le ton, créent l’ambiance et préparent psychologiquement le lecteur à adopter le point de vue spécieux de l’auteur. Car l’article d’Ariane Chemin est un modèle de ce qu’on pourrait appeler, en hommage à Raymond Queneau, un troublant exercice de style.

    Ariane Chemin commence par quelques mots aussi précis qu’un constat d’huissier : « Montreuil, métro Robespierre, lundi 19 février, 9 heures du matin. » Jusque là, rien à dire. Encore que souligner dans un article la station de métro la plus proche de l’endroit dont on parle doit avoir une utilité. Pour ma part, si j’écrivais un article sur BFM, je ne commencerai pas par ces mots : « Paris, métro Porte de Versailles, lundi 19 février, 9 heures du matin. » Evidemment, l’avantage avec la station Robespierre, c’est qu’on peut imaginer par exemple la guillotine et ça tombe bien. Car de quoi s’agit-il tout de suite après ? De décrire justement une scène inquiétante, une scène de procès comme les robespierristes, assoiffés de vengeance et de sang, sont supposés en avoir eu le goût à leur époque.

    Deuxième phrase : « La journaliste Aude Rossigneux a été convoquée la veille par un mail lapidaire. » Dès la deuxième phrase, pas d’hésitation, on comprend bien pourquoi le Média s’est installé à un jet de pierre de la station Robespierre : les mails qu’il envoie ne sont pas concis — ce qui est quand même le cas de bien des messages, textos et autres, que nous nous échangeons —, non, ils sont lapidaires, ce qui est déjà menaçant. Limite angoissant. On imagine le mail lapidaire en question : « Aude, descends à la station Robespierre, emprunte la rue Lénine, puis l’avenue Fidel Castro, et arrive jusqu’à nous. »

    La troisième phrase vaut son pesant de cacahuètes : « Dans la cuisine du Média, au sous-sol des nouveaux locaux de la télé proche des « insoumis », le dos au réfrigérateur, elle cherche à comprendre l’objet de cette réunion un brin solennelle. » Ça, je ne l’aurais pas inventé : « le dos au réfrigérateur ». Aude s’est assise où elle a voulu, on est dans une cuisine, il y a un frigo, et la voilà… le dos au mur, pardon, « le dos au réfrigérateur ». Si elle voulait s’enfuir par là, impossible — elle est prisonnière ! Et comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, « elle cherche à comprendre l’objet de cette réunion. » Bon, la rédaction du Média était en ébullition depuis des semaines, Aude était au centre de très vives tensions — il est difficile de croire qu’elle tombait ce jour-là des nues, mais peu importe. Pour paraphraser Hitchcock, « demander à un journaliste qui veut raconter une histoire à sa façon de tenir compte de la vraisemblance est aussi ridicule que de demander à un peintre figuratif de représenter la réalité avec exactitude. » Poursuivons donc notre lecture.

    « De l’autre côté de la table en bois clair, trois hommes lui font face : le psychanalyste Gérard Miller, le réalisateur Henri Poulain, accompagné de son directeur de production et associé, Hervé Jacquet. » On n’est qu’à la quatrième phrase de l’article et j’espère que chacun apprécie le talent de l’auteur : l’angoisse est à son paroxysme, Ariane tient la scène. Aude est seule, alors que le nommé Henri est venu « accompagné » dont ne sait quelle âme damnée. Aude est seule, « le dos au réfrigérateur », alors que « trois hommes lui font face ». Aude est seule et, pétrifiée, « elle cherche à comprendre » ce qui se passe. Le grand Alfred, que je viens d’évoquer, appelait ça l’anticipation. Au cinéma, expliquait-il, un coup de fusil ne fait pas peur. Ce qui fiche la trouille au spectateur, c’est le fait de l’attendre. Et en moins de temps qu’il ne faut pour le lire, Ariane Chemin, en toute objectivité bien sûr, a fait le job : on sait de quel côté de la « table en bois clair » est le côté obscur de la force, on tremble, on s’attend au pire — il viendra.

    Cinquième et sixième phrases : « A quelques tasses de café, enfin, la réalisatrice Anaïs Feuillette, compagne de M. Miller, et tout au bout, Sophia Chikirou. « Comment dire tout ça ? » commence la directrice générale de la chaîne, avant de passer la parole au psychanalyste. » Là, plus de doute, on vit la scène comme si on y était et on entrevoit l’incroyable dispositif mis en place, digne des procès en sorcellerie : face à l’innocence persécutée, Savonarole et ses deux assesseurs, et loin sur le côté (à gauche ou à droite, on ne nous le précise pas) deux femmes, dissimulées derrière des « tasses de café », deux femmes dont l’une, « tout au bout » (curieuse indication : derrière elle, il y a quoi ? la porte de l’enfer ?), dont l’une, « tout au bout » ouvre le bal en prononçant une sentence elliptique, quasiment codée : « Comment dire tout ça ? », avant de replonger dans l’ombre et de céder la parole à l’un des trois hommes.

    Arrive la septième et dernière phrase de cette introduction si peu orientée : « L’ancien « mao » parle « d’embarras », de « mauvaise ambiance », de « quelque chose qui s’est mal emmanché », avant de lâcher : « Aude, on a en tête de te parler de la possibilité que tu quittes la rédaction ». Ah, c’était donc ça : on cherchait du côté de Florence (Savonarole), on était prêt à regarder vers Moscou (Vychinski), il fallait penser à Pékin (Mao). Un des trois hommes était un « ancien mao », reconverti donc dans les médias — tout un programme ! Bon, même dans la description peu flatteuse qui est faite de lui, le procureur rouge semble plutôt embêté et laisse même entendre qu’il s’agit pour Aude de quitter la rédaction, pas le Média, mais foin des nuances — Ariane Chemin peut être satisfaite, elle a produit son effet : en sept phrases, pas une de plus, son exercice de style atteint son but. Elle a décrit un « procès » (c’est le signifiant qu’elle n’hésitera pas à utiliser quelques lignes plus tard) et tout le reste de son article peut être à l’avenant. Partiel et partial, ne laissant entendre qu’un seul son de cloche et faisant le procès du Média tout en lui reprochant d’avoir fait celui d’Aude.

    Allez, je tire ici le rideau. Mais j’ajouterai encore une chose : cette scène mensongère et blessante par laquelle la journaliste-romancière a ouvert son papier, j’y étais — on l’aura deviné, pas elle. Comme Fabrice à Waterloo je n’y ai peut-être pas tout vu, mais je peux en tout cas affirmer que la description d’Ariane Chemin est absolument fausse. Comme elle n’a jamais parlé ni avec Anaïs, Henri, Hervé et Sophia (ont-ils eu tort de se méfier d’elle ?), et que je sais ne lui avoir rien dit qui puisse corroborer ses propos, ou elle a inventé ce qu’elle a décrit, ou elle a repris à son compte, sans recul, sans contre-champ, la description que lui en a faite la sixième personne présente, Aude Rossigneux. C’était tout à fait son droit, bien évidemment, et je ne saurais le lui reprocher. Mais alors, une question : est-ce qu’il n’aurait pas été préférable qu’elle prévienne ses lecteurs de son incroyable parti-pris ? Oh, pas grand chose, juste quelques mots, en petits caractères : « Attention, je vous ai décrit une scène à laquelle je n’ai jamais assisté, mais en faisant comme si j’y étais, et ce pour les besoins de ma démonstration. Je tiens à préciser que cinq sur six des participants présents l’ont vécue tout à fait autrement, mais je m’en fous, car je suis convaincue que j’ai raison et qu’eux ont tort. D’ailleurs, tout mon article est du même acabit. J’enquête, mais au final je juge autrui à mon aune, je n’entends que ce que je veux écouter et je n’écoute que ce qui me convient. Subjectif mon article ? Je l’assume. Honnête ? Je vous laisse juge. »

    Gérard Miller

    https://www.lemediatv.fr/articles/un-troublant-exercice-de-style

    #Ariane_Chemin #Le_Monde #L'Immonde #1er_média_du_système

  • Les Émirats chassés de Somalie ?
    http://www.presstv.com/DetailFr/2018/02/28/553877/Corne-de-lAfrique-Les-Emirats-jouent-de-malheur

    Je serais à la place de MBS, je leur dirais de faire une coalition pour attaquer le Somalie et Djibouti.

    Et pourquoi pas l’Ethiopie, si j’en crois l’article arabe dont je mets le lien. @simplicissimus, ça a l’air super compliqué, et je te sens plus motivé que moi sur le sujet ;-)

    http://thenewkhalij.news/%D8%B3%D9%8A%D8%A7%D8%B3%D8%A9/%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%88%D9%85%D8%A7%D9%84-%D8%A7%D9%84%D8%A7%D8%AA%D)

    #fret_maritime #corne_de_l'afrique #émirats

    • Pouf, pouf !

      Deux choses distinctes, si je comprends bien. Mais pas tant que ça…

      • base navale à Berbera
      ça coince entre les EAU et le Somaliland. Pb, de qui s’agit-il Divers Marine Contracting LLC (citée dans l’article) est présente à Dubaï, à Abou Dhabi c’est Diver Marine Contracting LLC, à Sharjah (Head Office), Diver Shipping & Cargo and Ship Maintenance LLC, le tout dans un groupe du nom de Divers Group LLC (dont la (délicieuse) devise est Consider it done
      http://www.divers-marine.com/global-presence.html
      Ce même site mentionne une filiale dans la corne de l’Afrique, mais c’est à Bosasso au Puntland, donc en Somalie…

      Le litige porte sur une liaison routière Berbera-Wajale (à la frontière avec l’Éthiopie, sur la route vers Djidjiga, Harar (ô mânes de Rimbaud…) et (loin…) Addis-Abeba.

      • développement du port de Berbera
      Accord tripartite hier, jeudi, pour un projet de développement conjoint avec DP World aux manettes (filiale du fonds souverain Dubai World) avec 51%, le Somaliland (30%) et l’Éthiopie (19%)

      DP World Signs Agreement with Ethiopia, Somalia to Develop Port of Berbera | Asharq AL-awsat
      https://aawsat.com/english/home/article/1191896/dp-world-signs-agreement-ethiopia-somalia-develop-port-berbera
      https://www.youtube.com/watch?v=V6Q5tbitEXY

      Dubai’s state-owned DP World said on Thursday the Ethiopian government had taken a 19 percent stake in Somaliland’s Port of Berbera. The port operator said it would retain a 51 percent stake in the port and that Somaliland would retain 30 percent.

      DP World Group chairman and CEO Sultan Bin Sulayem lauded the strategic partnership, and stressed the role of partnerships between the public and private sectors in accelerating the pace of economic growth of countries.

      Bin Sulayem, said: “I am so excited about the prospects of working with the Ethiopian government. Ethiopia is home to approximately 110 million people."

      Accord dénoncé dès le lendemain par la Somalie (qui ne reconnait pas l’indépendance du Somaliland, pas plus qu’aucun autre pays d’ailleurs…)

      • MAIS…
      l’accord pour la base navale (février 2017) parlait (déjà…) de DP World (et on ne touche pas un mot de la liaison routière)

      Les Emirats arabes unis s’offrent une nouvelle base navale au Somaliland - RFI (article du 13/02/17, modifié (?) le 13/11/17…)
      http://www.rfi.fr/afrique/20170213-emirats-arabes-unis-base-navale-militaire-somaliland

      Les Émirats arabes unis (EAU) avaient déjà une base navale en Érythrée, ils en auront bientôt une seconde au Somaliland. Le Parlement de cette république auto-proclamée vient de lui donner son feu vert, en tout cas. Cette base doit renforcer la présence des Émirats dans la Corne de l’Afrique.

      Les EAU et le Somaliland sont sur le point de signer un bail de 25 ans. En 2042, donc, la base navale et aérienne deviendra la propriété du gouvernement de cette république auto-proclamée.

      En contrepartie, DP World, basé à Dubaï, troisième opérateur portuaire au monde, s’est engagé à agrandir le port de Berbera à l’horizon 2019 et à le gérer pendant 30 ans. Un contrat d’une valeur de plus de 400 millions d’euros.

      Ce port de commerce, l’un des rares en eau profonde de la Corne de l’Afrique, devrait renforcer le rôle économique de Berbera. L’Éthiopie s’en réjouit déjà, elle qui n’a aucun accès à la mer. Berbera est encore plus près d’Addis-Abeba que ne l’est Djibouti.

      Quant à la future base navale de Berbera, elle pourrait jouer un rôle stratégique dans la région. Il est probable que les EAU s’en servent dans le conflit qui, de l’autre côté de la mer Rouge, oppose le gouvernement du Yémen aux Houthis.

      Les Émirats, qui soutiennent Aden, utilisent déjà Assab, leur base en Erythrée, ou des avions de combat, y compris des Mirages, ont été déployés, selon la presse spécialisée. Pour la base d’Assab aussi, c’était du donnant-donnant. Pour s’y installer, les Émirats se sont engagés à moderniser l’aéroport d’Asmara.

      • Quant à Djibouti et Doraleh, on n’est pas sorti de l’auberge… le conflit est déjà ouvert, après un premier échec pour obtenir une renégociation en 2014, l’Assemblée nationale djiboutienne a passé une loi en novembre 2017 demandant la révision des contrats à caractère stratégique…

      Djibouti en conflit avec DP World sur le port de Doraleh - RFI (article du 24/02/18, modifié le 25/02/18)
      http://www.rfi.fr/afrique/20180224-djibouti-conflit-dp-world-port-doraleh-dubai

      Nouvelle escalade dans le conflit qui oppose le gouvernement de Djibouti à l’exploitant portuaire de l’émirat de Dubaï, DP World. Djibouti a repris la gestion du terminal de conteneur de Doraleh au nom des intérêts de la nation. Un conflit lourd de conséquences pour l’approvisionnement des pays de la Corne de l’Afrique.

      Le gouvernement de Djibouti a résilié le contrat de concession attribué à DP World en 2006 et repris la gestion directe du terminal portuaire de Doraleh, au nom de la souveraineté de l’Etat et des intérêts supérieurs de la nation. Et ce, de manière totalement illégale, selon Dubaï Ports World, l’un des plus grands gestionnaires d’installations portuaires au monde.

      DP World entend donc bien ne pas en rester là et a engagé une procédure devant la cour d’arbitrage international de Londres. Une cour qui s’est déjà prononcée en faveur du consortium de Dubaï dans le passé, quand Djibouti en 2014 avait déjà remis en cause le contrat qui les liait. Djibouti accusait l’opérateur portuaire d’avoir versé des pots-de-vin pour obtenir la concession de 50 ans.

      Ce conflit est lourd de conséquences et pas seulement pour les deux protagonistes, car le port en litige approvisionne les pays de la Corne de l’Afrique. Au premier rang desquels l’Ethiopie, dépourvue de façade maritime, qui dépend à 90% de ce port pour ses échanges commerciaux.

      • Cette dernière péripétie n’a en tous cas pas l’air d’avoir entamé l’optimisme de M. Bin Sulayem, comme on peut le voir sur la vidéo et qui doit certainement compter sur un arbitrage international favorable.
      De plus, avec Assab en Érythrée, Doraleh à Djibouti et Berbera au Somaliland, où les EAU disposent (ou vont disposer) de facilités, Djibouti va entrer en concurrence avec ses voisins pour garder son rôle de porte d’accès de et à l’Éthiopie. Pour le moment, il a l’avantage de la liaison ferroviaire toute neuve (et chinoise) reliant Djibouti à Addis Abeba.

      liaison inaugurée le 5 octobre 2016 et qui vient tout juste de commencer ses opérations commerciales, le 1er janvier 2018 (enfin, il paraît…)
      Chinese-built Ethiopia-Djibouti railway begins commercial operations - Xinhua | English.news.cn (article du 1er janvier 2018)
      http://www.xinhuanet.com/english/2018-01/01/c_136865306.htm

      The Chinese-built 756-km electrified rail project connecting landlocked Ethiopia to Djibouti officially started commercial operations on Monday with a ceremony held in Ethiopia’s capital Addis Ababa.

      Contracted by two Chinese companies, the first 320 km of the rail project from Sebeta to Mieso was carried out by the China Rail Engineering Corporation (CREC), while the remaining 436 km from Mieso to Djibouti port section was built by the China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC).

      Bref, grandes manœuvres et compagnie. Ajoutes à cela ce qui se passe de l’autre côté de la Porte des Lamentations

      Enfin, tu remarqueras que tous les pays cités sont hautement démocratiques et connus pour la transparence de leurs décisions d’investissement…

    • A Djibouti, « la Chine commence à déchanter »
      http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/05/a-djibouti-la-chine-commence-a-dechanter_5252153_3212.html


      Le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh (à gauche) et le président chinois Xi Jinping, à Pékin, le 23 novembre 2017.
      Jason Lee / AFP

      Le torchon est-il en train de brûler ? Les entreprises chinoises qui espéraient décrocher des contrats dans la zone commencent à déchanter. Ainsi, les travaux des deux nouveaux aéroports confiés à China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC) sont remis en cause. Celui d’Ali Sabieh, la deuxième ville de Djibouti, devait compter deux pistes d’atterrissage, avec la capacité de traiter 600 000 tonnes de fret par an. Le second devait quant à lui desservir le détroit de Bab Al-Mandeb, une zone stratégique pour le commerce international et pour la Chine.

      Mais les deux contrats signés par CCECC en janvier 2015 ont été brutalement remis en cause. La raison de la brouille n’est pas claire, personne ne souhaitant évidemment commenter, ni côté chinois, ni côté djiboutien. Electricité, transport, logistique… Les contrats sont tous plus ou moins remis en cause les uns après les autres, et rien n’est vraiment acquis pour les entreprises chinoises, qui apprennent sur le terrain la dure réalité des négociations dans une zone rongée par la corruption et les conflits politiques.

      Selon Africa Intelligence, l’exaspération des Chinois a atteint son comble lorsque le président Ismaïl Omar Guelleh est revenu sur sa promesse de leur laisser le monopole des zones franches dans le pays, ouvrant ainsi le jeu à des groupes indiens et émiratis. Une concurrence que vit très mal Pékin, qui pensait écraser tout le monde grâce à sa puissance militaire et financière et à ce fameux « partenariat stratégique ». Mais le jeu national est beaucoup plus complexe.

      Remarques :
      • le président Guelleh s’est rendu en Chine après le vote de l’Assemblée demandant le réexamen des contrats. Il a dû s’y faire sonner les cloches. Ce qui n’a, apparemment, pas empêché la remise en cause des contrats…
      • vu les articles qui précèdent, il se pourrait qu’il ait alors (ou un peu avant) découvert que le contrat de concession de DP World (de 2006, pour une durée de 30 ans) lui interdisait de confier d’autres zones portuaires à des tiers. Or, #OBOR, l’initiative stratégique des nouvelles routes de la soie a de grandes chances de comprendre un terminal multimodal à Djibouti.
      • or, c’est la Chine qui finance le développement de Doraleh, terminal multimodal dont la gestion est confiée à DP World, ainsi que Damerjog, spécialisé dans le bétail. J’imagine qu’elle y verrait bien un opérateur… chinois.

      Djibouti Starts Construction of Two Major Ports | World Maritime News
      (article de septembre 2013 où l’on retrouve Bin Sulayem, à l’époque former CEO de DP World)
      https://worldmaritimenews.com/archives/93197/djibouti-starts-construction-of-two-major-ports

      Djibouti President, Ismail Omar Guelleh, officially launched the construction of the Damerjog livestock port in Arta district and the multipurpose Doraleh port on Sunday.

      Also present was Somali Prime Minister, Abdi Farah Shirdon who was on an official visit to Djibouti, the former chief executive officer of Dubai’s DP World, Sultan Ahmed Bin Sulayem, and representatives from Ethiopia and South Sudan.

      Construction of the two ports is being funded by the China Merchants Group.

    • Pour La Tribune, à propos des développements récents à Djibouti (article du 24/02/18) parle des investissements de DP World et d’une durée de 50 ans pour la concession…

      Djibouti : le gouvernement rompt le contrat de l’exploitant portuaire DP World
      https://afrique.latribune.fr/politique/gouvernance/2018-02-24/djibouti-le-gouvernement-rompt-le-contrat-de-l-exploitant-portuair

      Le contentieux entre Djibouti et DP World remonte à 2014, suite à la plainte déposée contre l’opérateur portuaire émirati, dont le capital est détenu majoritairement par le gouvernement de Dubaï. Une action en justice justifiée par des accusations de paiements illégaux pour obtenir une concession portuaire d’une durée de 50 ans pour le Doraleh Container Terminal. Pour le cabinet présidentiel djiboutien, le contrat aurait pris fin après l’échec de la résolution du différend entre les deux parties survenu en 2012.

      Pour l’heure, les autorités djiboutiennes n’ont donné aucun détail sur la nature du différend qui les oppose à DP World, tout en rappelant que la décision de résilier l’accord de gestion vise à protéger la souveraineté nationale et l’indépendance économique du pays. Cette décision du président Guelleh a de fortes chances de mettre terme au contrat de concession signé en 2006. Le terminal a pour rappel connu son démarrage effectif en 2008.

      DP avait investi 400 millions de dollars pour la construction du terminal qui était géré par le Doraleh Container Terminal, détenu à hauteur de 66% par l’autorité portuaire djiboutienne et à 33% par l’opérateur émirati. La collaboration entre les deux partenaires se tend en 2015, lorsque le gouvernement djiboutien accuse DP World d’avoir versé des commissions occultes de plusieurs millions de dollars à Abdourahman Boreh, qui était à la tête de l’Autorité des ports et zones franches entre 2003 et 2008.

      L’entreprise est également accusée de fraude fiscale et de détournement de fonds publics. La procédure de résiliation lancée dans la foulée par Djibouti sera déboutée à Londres en février 2017. En réaction, le gouvernement Guelleh mettra en place une loi votée en octobre dernier, lui permettant de résilier unilatéralement des contrats publics liés à la réalisation de grandes infrastructures au nom de la souveraineté du pays.

      « Il convient de noter que le Doraleh Container Terminal sera désormais sous l’autorité de la Doraleh Container Terminal Manangement Company qui appartient à L’Etat », précise le communiqué du cabinet présidentiel.

      Bref, ça castagne dur et les Chinois ne sont pas réputés être tendres en affaire…

    • @simplicissimus : Heureusement, c’est plus calme dans la corne de la France ! Merci d’avoir débrouillé ce très gros sac de noeuds dont je n’imaginais même pas à quel point il était complexe. Le tout dernier lien sur le missile chinois est réjouissant si on peut dire...

    • Le nouvel exploitant (tout récemment devenu public…) du terminal de Doraleh fait affaire avec les singapouriens.

      Djibouti Signs New Container Terminal Deal – gCaptain
      http://gcaptain.com/djibouti-signs-new-container-terminal-deal

      Djibouti’s Doraleh Container Terminal Management Company has signed a deal with Singapore-based Pacific International Lines (PIL) to raise by a third the amount of cargo handled at the port, the country’s Ports and Zones Authority said on Tuesday.

    • Djibouti says its container port to remain in state hands
      https://www.reuters.com/article/us-djibouti-port/djibouti-says-its-container-port-to-remain-in-state-hands-idUSKCN1GQ1IB

      Djibouti’s container port will remain in state hands as the government seeks investment, a senior official said on Wednesday in comments likely to reassure Washington where lawmakers say they fear it could be ceded to China.

      The Doraleh Container Terminal is a key asset for Djibouti, a tiny state on the Red Sea whose location is of strategic value to countries such as the United States, China, Japan and former colonial power France, all of whom have military bases there.

      Djibouti last month terminated the concession of Dubai’s state-owned DP World to run the port, citing a failure to resolve a six-year contractual dispute.

      The cancellation accelerated diplomatic competition in Djibouti and renewed concerns in a number of capitals that other nations could use it to strengthen their influence.

      The port would remain “in the hands of our nation” as the government seeks new investors, said Djibouti’s Inspector General Hassan Issa Sultan, who oversees infrastructure for President Ismail Omar Guelleh.

      There is no China option and no secret plans for the Doraleh Container Terminal,” he told Reuters in an interview. “The port is now 100 percent managed by the state.

      The top U.S. general for Africa told U.S. lawmakers last week the military could face “significant” consequences should China take control of the terminal. Lawmakers said they had seen reports that Djibouti had seized control of the port to give it to China as a gift.

    • Et encore un nouveau terminal de containers à Doraleh, mais cette fois-ci avec… la France !
      … et Djibouti va (unilatéralement…) racheter les parts de DP World dans le premier terminal de Doraleh.

      Djibouti plans new container terminal to bolster transport hub aspirations
      https://uk.reuters.com/article/uk-djibouti-port/djibouti-plans-new-container-terminal-to-bolster-transport-hub-aspiratio

      The new container terminal project could break ground as early as September with construction expected to take 24 months, Hadi said, speaking on the sidelines of the Africa CEO Forum in Abidjan, Ivory Coast.

      We are going to build DICT, Doraleh International Container Terminal. This is a new plan,” he said. “We are in discussions with #CMA_CGM._

      The port authority was not in talks with any other potential partners, he said. Shipping group CMA CGM declined to comment.
      […]
      Meanwhile, Hadi said the port authority was ready to end a dispute with DP World over its cancellation of a concession contract for another facility, the Doraleh Container Terminal, by buying out DP World’s 33 percent stake.

      Djibouti ended the contract with the Dubai state-owned port operator last month, citing a failure to resolve a dispute that began in 2012.

      DP World has called the move illegal and said it had begun proceedings before the London Court of International Arbitration, which last year cleared the company of all charges of misconduct over the concession.

      “_We are prepared to pay them their 33 percent of shares,” Hadi said. “There is no need for arbitration. We are going to buy their shares.

      Ce qui semble du pur #wishful_thinking.

      Par ailleurs, à force de fricoter avec tout le monde, il va bien finir par arriver un accident dans cette zone hyper stratégique.

      Genre un missile « houthi » (?) qui s’égarerait et franchirait les quelques 120 km de Bab el Mandeb (et baie de Tadjoura) séparant l’île de Perim du palais présidentiel de Djibouti…

      Encore un coup des Persans et de leurs copains Chinois…

  • Enquête sur les dessous sulfureux de la #Fondation_Interpol
    https://www.mediapart.fr/journal/international/020318/enquete-sur-les-dessous-sulfureux-de-la-fondation-interpol

    Lors de la dernière assemblée générale d’Interpol, en septembre 2017 à Pékin. © Reuters En 2016, l’organisation mondiale de police a accepté un don de 50 millions d’euros des Émirats arabes unis. Une contribution qui passe par une curieuse « Fondation #Interpol pour un monde plus sûr », où se croisent des personnalités politiques, des exilés fiscaux et un ancien grand flic reconverti dans le renseignement #International.

    #Emirats_arabes_unis

  • #Xi_Jinping, l’éternité en plus
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280218/xi-jinping-l-eternite-en-plus

    En octobre 2017 à Pékin, à la fin du premier mandat de Xi Jinping, une exposition retrace « cinq ans de progrès » © E. G. Il n’y aura plus de limite au nombre de mandats présidentiels en #Chine, jusque-là plafonné à deux. À 64 ans, le président Xi Jinping détient désormais tous les leviers du pouvoir. Et sur les réseaux sociaux du pays, la censure bat son plein.

    #International

  • Ces peuples qui ne veulent plus des JO
    https://la-bas.org/4936

    Avec une quatrième médaille d’or au biathlon, Martin Fourcade est devenu en Corée du Sud le sportif tricolore le plus titré aux Jeux Olympiques d’hiver ! Le jeune Français n’aura étonnamment jamais participé à des JO dans les Alpes : Vancouver en 2010, Sotchi en 2014, Pyeongchang cette année, Pékin en 2022, les Alpes n’ont plus accueilli de Jeux Olympiques depuis 2006 à Turin.Continuer la lecture…

    #Radio #Autour_du_Monde_diplomatique #Sport #Société

  • La #Chine en Asie centrale, un nouvel acteur de #sécurité en zone d’influence russe - Stratégie
    https://www.diploweb.com/La-Chine-en-Asie-centrale-un-nouvel-acteur-de-securite-en-zone-d-influence

    Que veut la Chine en Asie centrale ? La stratégie chinoise en Asie centrale, que l’on peut qualifier d’égocentrique, sert d’abord des intérêts nationaux strictement intérieurs, plutôt qu’une volonté expansionniste. De même pour le domaine de la sécurité, Pékin se préoccupe de la stabilité de son voisinage proche en premier lieu pour la sécurité de son territoire national, dont la principale menace aujourd’hui est le terrorisme jihadiste.

    LA CHINE est de plus en plus présente en #Asie_centrale, depuis les années 1990, dans les domaines économique et sécuritaire. Sur le plan économique l’attrait de la Chine pour l’Asie centrale a d’abord été motivé par les ressources énergétiques, notamment les hydrocarbures kazakhs puis turkmènes, ainsi que par les débouchés potentiels sur de nouveaux marchés d’exportation. Depuis l’annonce du lancement de l’initiative de « Ceinture économique de la route de la soie » par le président Xi Jinping au Kazakhstan en 2013, les accords commerciaux et projets d’infrastructures d’énergie et de transport portés par Pékin s’y multiplient.

    #énergie

  • Erik Prince, un « chien de guerre » dans les arcanes de la Maison Blanche

    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/02/09/erik-prince-un-chien-de-guerre-dans-les-arcanes-de-la-maison-blanche_5254319

    Cet ancien militaire et fondateur de la société privée de sécurité Blackwater, jugée responsable d’exactions en Irak, a désormais ses entrées à Washington et envisage de se lancer en politique.

    Certains épisodes d’une vie ont l’apparence d’une incroyable répétition. Le 30 novembre 2017, la fine fleur du renseignement américain a les yeux rivés sur le Congrès, à Washington. Erik Prince, costume sombre et cravate rouge, cheveux ras, est convoqué par une commission d’enquête de la Chambre des représentants. Le fondateur de société militaire privée Blackwater et frère de la ministre de l’éducation Betsy DeVos est soupçonné d’avoir rencontré un financier russe aux Seychelles, neuf jours avant l’investiture du président Donald Trump, dans le but de créer un canal de communication discret entre le nouveau président des Etats-Unis et Vladimir Poutine. Cette rencontre, révélée en avril 2017 par le Washington Post, a encore un peu plus épaissi la ténébreuse affaire dite du Russiagate, l’enquête sur les interférences russes durant la présidentielle américaine.

    Devant une vingtaine d’élus, Erik Prince apparaît droit dans ses bottes, raide dans ses commentaires, sûr de lui. Lui, le baroudeur, l’ex-commando du corps d’élite des Navy Seals, l’ancien patron de l’armée privée la plus puissante au monde, le généreux donateur du Parti républicain et conseiller officieux du président. Il arbore un léger sourire en coin, presque hautain, impatient. Devant les élus, il ne dira pas grand-chose. Erik Prince accusera l’administration Obama de l’avoir surveillé illégalement, sans donner ses sources, ni convaincre les congressistes.

    Le rendez-vous aux Seychelles n’aurait, lui, duré qu’une demi-heure, peut-être même moins. Le temps d’une bière au bar d’un hôtel de luxe, « quatre étoiles ou plus », mais dont le nom lui échappe. Une discussion banale en somme, entre deux hommes d’affaires : « Je me souviens lui avoir dit que si Franklin Roosevelt a pu travailler avec Joseph Staline pour battre les nazis, alors Trump pourrait certainement travailler avec Poutine pour vaincre le fascisme islamique. Il semblait d’accord. » Rien d’autre. Pas de deal, aucun autre rendez-vous. Il ne se souvient même pas avoir échangé une carte de visite.

    « Rencontre d’affaires informelle »

    Le fait que son interlocuteur, Kirill Dmitriev, soit le patron du Fonds russe d’investissements directs, un consortium sous le coup de sanctions américaines depuis 2015, n’a pas l’air de l’émouvoir. Tout comme le fait que ce même Dmitriev, issu des premiers cercles de Poutine, croisera à Davos, une semaine après leur rencontre, Anthony Scaramucci, alors conseiller du président Trump avant de devenir brièvement son porte-parole.

    Le feu roulant de questions n’a pas d’effet. Erik Prince reste flou sur l’initiateur de la rencontre, « un des frères », se souvient-il vaguement, du prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed. Un prince héritier présent lui aussi sur l’île des Seychelles le jour de la rencontre et avec lequel Prince dit s’être entretenu un peu plus tôt dans la soirée pour « parler affaires de manière informelle » et « partager quelques points de vue » sur le théâtre du monde, « ou ce genre de choses comme le terrorisme en Somalie, en Libye, au Nigeria ».

    Erik Prince restera tout aussi évasif sur une éventuelle intermédiation d’un de ses proches, Steve Bannon. L’éminence grise et directeur de campagne de Donald Trump avait rencontré discrètement l’homme fort d’Abou Dhabi en décembre 2016, à New York, dans la Trump Tower, en compagnie du gendre du président, Jared Kushner, et de Michael Flynn, alors futur conseiller à la sécurité nationale, aujourd’hui poursuivi dans l’enquête du Russiagate.

    Zones d’ombre

    Etrange prestation. L’audition aura duré plus de trois heures sans qu’Erik Prince ne dévoile quoi que ce soit. Trois heures pour protéger ses réseaux et défendre ses proches. Tout comme il l’avait fait il y a dix ans, ici même, au Capitole, devant une autre commission de la Chambre, le 2 octobre 2007. Ce jour-là, pour la première fois, le nom de M. Prince renvoyait à un visage. Et il affichait déjà un aplomb déconcertant. Jeremy Scahill, auteur à l’époque d’une somme sur le personnage (Blackwater : l’émergence de l’armée de mercenaires la plus puissante au monde, Actes Sud, 2008), dira même qu’il était « provocant ». Lui était là pour répondre sur les agissements de sa société Blackwater devenue le symbole d’une entreprise de cow-boys hors de contrôle et profiteurs de la guerre en Irak. Deux semaines plus tôt, le 16 septembre, une de ses équipes avait tué 17 civils irakiens place Nisour, en plein centre de Bagdad.

    Dix ans séparent les deux auditions. Dix années truffées de zones d’ombre. Comme si la vie d’Erik Prince n’était qu’une longue nage en eaux troubles, jalonnée de hauts et de bas, mais jamais terminée. Assis au bar du Mayflower, hôtel iconique de Washington, surchauffé en cette froide journée de janvier, l’homme sourit en attendant son rendez-vous avec Le Monde. Pendant tout l’entretien, il ne prononcera pas un mot de plus sur son escapade dans l’océan Indien. « Tenez-vous en au transcript de l’audition », conseille-t-il. Et puis ceci :

    « On me prête beaucoup, surtout les médias de gauche qui sont le plus grand fléau de notre démocratie. Ils cherchent à faire leurs choux gras sur mon nom depuis tant d’années. Oui, je représente tout ce que les démocrates aiment détester. »
    Pour comprendre ce qui anime Erik Prince, il faut explorer son histoire personnelle, démêler aussi les liens qu’il a tissés au fil de son ascension avec la frange la plus religieuse et conservatrice du Parti républicain, aujourd’hui au pouvoir. Né en 1969 à Holland, dans un quartier calme et tranquille, le jeune Prince appartient à une très riche et puissante famille de l’Etat du Michigan. Son père, Edgar, qui s’engagea deux ans dans l’US Air Force, fait fortune en créant une entreprise de pièces détachées pour automobiles, la Prince Manufacturing. Il sera l’inventeur du pare-soleil au miroir éclairé par un spot lumineux, un accessoire qui allait équiper pratiquement chaque voiture dans le monde et envoyer la famille Prince dans la sphère des milliardaires.

    Figure paternelle forte

    Les journées de seize à dix-huit heures ont raison de la santé du père, frappé au début des années 1970 par une crise cardiaque, à laquelle il survit. Déjà très croyant, Edgar Prince se rapproche encore un peu plus de Dieu. « C’est à ce moment-là, allongé dans son lit d’hôpital à méditer sur tout ce que son labeur lui avait apporté qu’il a renouvelé sa foi en Jésus-Christ », dira l’ami de la famille, Gary Bauer, un des leaders de la droite religieuse et fondateur du lobby chrétien de droite, le Family Research Council.

    Fidèle soutien du Parti républicain, adepte d’une économie de libre marché et désormais grand propagandiste des valeurs chrétiennes, l’industriel marie sa fille Betsy, sœur aînée d’Erik, à Dick DeVos. Le père du jeune homme, Richard DeVos, est le fondateur d’Amway, le géant de la vente directe en réseaux. Une entreprise qui deviendra dans les années 1990 une des sociétés les plus actives dans le processus électoral américain, en utilisant son infrastructure comme un réseau d’organisation politique. Unis, les clans DeVos et Prince deviennent également les principaux financiers du Forum familial du Michigan (MFF), la branche locale de Focus on the Family de James Dobson, une puissante organisation de la droite religieuse et des extrémistes chrétiens.

    Erik Prince est très proche de son père. Dès son enfance, il règle son pas sur le sien. « Je passais des heures à parler avec lui », se souvient-il. Jeune sportif, il joue au foot et au basket dans les écoles chrétiennes de Holland, soutenues financièrement par sa famille. Dans l’entreprise paternelle, il se familiarise avec les principes de la firme reproduits dans ses brochures : « Ce sont les gens qui font la différence » ou encore « l’excellence est le résultat de l’engagement et du dur labeur de personnes dévouées ». « Je crois que j’ai toujours sa voix au-dessus de ma tête, affirme Erik Prince. Cette idée d’être toujours le bon gars dans ce qu’on fait, faire le plus avec ce que l’on a. »

    « Vision du Bien et du Mal »

    Pour ses 7 ans, il s’envole avec ses parents en Europe. Au programme, les plages de Normandie, Munich et le camp de Dachau, Berlin et son Mur : « Cela a marqué le gamin que j’étais. Cette haute muraille, les champs de mines, les pièges à chars, les barbelés et tous ces fusils m’ont renvoyé l’image d’une nation devenue une gigantesque prison. La vision du Bien et du Mal s’est ancrée en moi, même si celle-ci s’est nourrie d’un peu de cynisme avec le temps. »

    Dans la maison des Prince, Erik croise régulièrement un nouvel ami de la famille, Chuck Colson, l’ancien conseiller spécial de Richard Nixon, perçu par beaucoup comme le « génie du mal » de l’ancien président. Colson fut la première personne à être condamnée dans l’affaire du Watergate après avoir plaidé coupable d’obstruction à la justice. Une fois sorti de prison, il écrivit Born Again, un livre évoquant sa conversion, et deviendra une des voix les plus influentes des mouvements évangéliques.

    Après le lycée, il rentre à l’Académie navale du Maryland. L’atmosphère ne lui plaît pas, trop dilettante et en même temps trop politiquement correcte à ses yeux. Il démissionne pour s’inscrire au Hillsdale College du Michigan, l’établissement le plus conservateur du pays d’après un classement de la Princeton Review. « Erik Prince était brillant et parlait bien, déclarera un de ses professeurs d’économie. Ce qui est bien chez lui, c’est qu’il comprend la relation entre le marché et le système politique. »

    Engagement politique

    Avec l’âge, Erik s’engage de plus en plus en politique. Il décroche un stage de six mois à la Maison Blanche sous George Bush père. Il a 19 ans et fait son premier don, d’un montant de 15 000 dollars, au Comité national républicain du Congrès. Un soir, sur une piste de bowling, il croise l’élu républicain californien Dana Rohrabacher. Prince lui fait part de ses critiques à l’égard d’une administration qu’il trouve trop peu conservatrice. Alors assistant spécial et rédacteur des discours de Ronald Reagan, il l’invite à travailler un temps dans son bureau. Les deux hommes ne se perdront plus de vue.

    Au cours de la première audition d’Erik Prince au Congrès, Dana Rohrabacher le soutiendra à sa manière, affirmant que son ami « était sur la voie pour devenir un héros américain tout comme l’était Oliver North », l’ancien colonel de l’armée américaine impliqué dans le scandale de l’Irangate au milieu des années 1980. L’élu ultraconservateur se rendra célèbre par la suite pour ses prises de position pro-russes. Plus récemment, il essaiera d’obtenir la grâce de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, auprès du président Trump. Depuis décembre 2017, Rohrabacher fait partie de la liste de personnalités interrogées dans le cadre de l’enquête russe.

    En 1992, Erik Prince s’emballe pour le candidat Pat Buchanan qui se présente avec un programme d’extrême droite, contre l’immigration, contre l’avortement et contre les homosexuels. La même année, il intègre les commandos Seals. Il servira en Haïti, en Bosnie et au Moyen-Orient, la plupart des points chauds du premier mandat Clinton. C’est durant ces quatre années, entre 1992 et 1996, qu’il rencontrera la plupart des personnes avec lesquelles il lancera Blackwater.

    Rester lié à l’armée

    Avec la mort de son père et un cancer en phase terminale diagnostiqué chez sa première femme, Erik Prince quitte les Seals en 1996 pour revenir auprès de sa famille. Celle-ci décide de vendre la société au groupe Johnson Controls pour 1,35 milliard de dollars, cash. « Je voulais rester lié à l’armée, expliquera Erik Prince quelques années plus tard. J’ai donc construit un complexe pour offrir un site de première classe aux militaires américains et aux alliés étrangers, ainsi qu’aux organismes de maintien de l’ordre, privés et gouvernementaux, qu’ils puissent se préparer à affronter le Mal. » En clair, un centre d’entraînement, qu’il inaugure en décembre 1996, à Moyock (Caroline du Nord), dans une immense tourbière située près de la base navale de Norfolk. L’année suivante, il acquiert plus de 2 000 hectares dans les comtés de Currituck et Camden voisins.

    L’époque est porteuse. Blackwater naît au moment d’une privatisation massive et sans précédent de l’armée, un mouvement lancé entre 1989 et 1993 par Dick Cheney du temps où il était le secrétaire à la défense de Bush père. Le budget de la défense est réduit de 10 milliards de dollars. Le nombre de soldats passe de 2,2 à 1,6 million. « L’idée était de réserver les troupes régulières pour le combat, tandis que les soldats privés s’occuperaient de la logistique à l’arrière-plan », écrit Dan Briody dans son livre The Halliburton Agenda (John Wiley and Sons Ltd, 2005, non traduit) sur l’entreprise Halliburton, premier fournisseur de matériel pour l’armée, que Cheney, futur vice-président de Bush fils, dirigea entre 1995 et 2000...

    Grâce à ses relations nouées dans l’armée, et aussi à celles tissées par son père et la famille DeVos au sein du Parti républicain, Erik Prince obtient rapidement des contrats avec le département de la défense, le renseignement et la police. En octobre 2000, l’attaque-suicide lancée par Al Qaida contre le destroyer USS Cole dans le port d’Aden (Yémen) jette une lumière crue sur les besoins en matière de protection de la marine américaine. Blackwater y gagne un contrat de 35,7 millions de dollars. Le 11-Septembre provoquera, lui, une nouvelle accélération cette privatisation de la chose militaire, reprise à son compte par le nouveau secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld.

    Proche d’une « société secrète »

    Prince est dans son élément. L’administration Bush fait appel à la droite la plus conservatrice et aux chantres du moins d’Etat. Le jeune homme d’affaires a maintenu des relations très proches avec certains acteurs du Conseil de la politique nationale (CNP), une organisation quasi secrète considérée comme l’un des piliers de la nouvelle droite, décrite par le New York Times comme « un club peu connu de quelques centaines des plus puissants conservateurs du pays qui se retrouvent derrières les portes fermées dans des lieux non divulgués pour une conférence confidentielle ».

    Le père Prince y avait exercé la fonction de vice-président. George W. Bush s’adressa au groupe en 1999, à la recherche de soutiens pour sa candidature. Dick Cheney, Donald Rumsfeld, John Bolton, ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, et John Ashcroft, procureur général, participent à ses réunions, tout comme un certain Dan Senor, qui deviendra le premier assistant de Paul Bremer, le « pro-consul » américain en Irak de 2003 à 2005.

    Erik Prince est également un proche d’Alvin « Buzzy » Krongard, le directeur exécutif de la CIA. A l’époque, l’agence a besoin de protection en Afghanistan. Elle manque de personnel, tout comme l’armée, qui manque d’agents de sécurité statiques. Krongard signera plusieurs contrats avec Blackwater pour la protection de sites secrets ou stratégiques de la CIA aux quatre coins du globe, en pleine « guerre contre la terreur ».

    « Mr. Fix-it »

    Dès 2001, Blackwater devient un des principaux supplétifs de l’armée en Afghanistan, puis en Irak deux ans plus tard. Erik Prince passera également de multiples contrats avec le département d’Etat pour assurer la sécurité de ses agents et diplomates. Dans l’administration, on le surnomme « Mr Fix-it » (M. Le Réparateur). Il trouve les failles, pointe les erreurs des déploiements militaires, formule des propositions clés en main.

    « Le Pentagone a construit une puissance militaire considérable ces soixante-dix dernières années pour vaincre l’URSS, explique-t-il. Mais utiliser ces tactiques, ces équipements, ce potentiel pour combattre des gars en pick-up chaussés en tongs, cela ne marche pas. Comment expliquer que, pour un soldat américain déployé en première ligne, il faut douze hommes derrière ? Qu’un ravitaillement opéré par des hélicoptères sur des navires nécessite 35 hommes de la Navy alors que nous le faisons avec huit ? Blackwater était là pour fournir des approches viables et à moindres coûts. Notre business avait l’avantage d’être un mélange de mentalité de commando et des meilleures pratiques commerciales existantes. »

    Jusqu’au point de rupture. En 2007, 177 « sociétés militaires privées » (SMP) exercent en Irak. Près de 48 000 contractuels y sont répertoriés, soit quasiment un privé pour un soldat. Blackwater fait alors partie des trois plus importants fournisseurs avec 1 200 hommes en permanence sur place, 155 véhicules et 26 aéronefs. Cette année-là, la société d’Erik Prince atteint le chiffre record d’un milliard de dollars de contrats signés avec le gouvernement, cinq fois plus qu’en 2000.

    La bavure de la place Nisour

    Le carnage du 16 septembre 2007 à Bagdad marquera le début de la fin. Blackwater est mis en cause dans une dizaine d’incidents meurtriers depuis son arrivée en Irak. Mais cette fusillade est le scandale de trop. L’audition au Congrès d’Erik Prince n’y changera rien. Tout comme sa tentative de rebaptiser la firme Xe en 2009. Outre l’impunité, le grand public a pris en aversion Blackwater pour s’être enrichi sur le dos du contribuable et avoir profité des guerres en Irak et en Afghanistan. « Une armée à ce point fidèle aux causes de l’extrême droite qu’elle en est devenue une garde du Parti républicain », écrit la journaliste et essayiste Naomi Klein. Pour l’ancien ambassadeur américain en Irak Joseph Wilson, « l’histoire de cette entreprise de mercenaires démontre clairement les graves dangers qu’entraîne la sous-traitance de l’usage de la force qui est un monopole de l’Etat. »

    En 2010, Erik Prince vend la société et ses filiales pour au moins 200 millions de dollars, selon différentes sources. Deux ans plus tard, il trouve un arrangement avec le gouvernement fédéral à hauteur de 50 millions de dollars pour une longue liste de violations commises entre 2005 et 2008 au regard du droit américain. S’ensuit une longue procédure durant laquelle quatre membres de son équipe responsable de la fusillade à Bagdad seront lourdement condamnés par un tribunal de Washington. Leurs peines sont en cours de révision.

    Lui n’en démord pas. « Il n’y avait aucune raison de s’en prendre ainsi à Blackwater », soutient-il, avant d’accuser les politiques. « Il fallait cibler Erik Prince. Dès que l’administration Obama a été mise en place, j’ai subi d’énormes pressions fiscales, des audits. La justice ici n’est pas aveugle, elle est politique, qu’elle aille au diable ! »

    Diversification

    Erik Prince prend le large. Il s’installera trois ans à Abou Dhabi. Le temps d’élargir ses réseaux et trouver de nouveaux ancrages. En 2011, le New York Times révèle qu’il a signé un contrat de 529 millions de dollars pour mettre sur pied une armée secrète de 800 mercenaires pour le compte des Emirats arabes unis. D’après le quotidien, ce bataillon est chargé de mener des opérations spéciales à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, de défendre les oléoducs et les gratte-ciel contre d’éventuels actes terroristes et de réprimer les révoltes intérieures. Les officiels émiratis confirmeront dans un communiqué l’existence d’un contrat, signé avec Prince, de « formation, d’entraînement et de soutien opérationnel » à leur armée.

    Lui investit, s’essaie à la finance, crée des holdings, plusieurs sociétés écrans aussi. D’Asie en Afrique, en passant par l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient, il se diversifie et brouille les pistes. En 2013, il crée Frontier Services Group (FSG), une société installée à Hongkong et spécialisée dans la logistique, les services de sécurité et d’aviation. Les premiers responsables sont, comme Prince, d’anciens soldats américains. Quelque 15 % du capital sont détenus par Citic, un important fonds d’investissement public chinois, très présent en Afrique. Dans la foulée, Prince achète des compagnies d’aviation au Kenya, des sociétés de transports au Congo.

    « Nous voulons être la première entreprise de logistique à couvrir l’ensemble du continent africain, même où cela semble dangereux », dit-il.
    En Autriche, il acquiert 25 % de la société d’aviation privée Airborne Technologies, spécialisée dans la transformation d’avions d’épandage agricole en vue d’une utilisation militaire ou de surveillance. Il acquiert encore 25 % encore des parts d’une entreprise chinoise ISDC, basée à Pékin, et présentée comme l’une des principales écoles de formation dans le domaine de la sécurité dans le monde.

    De nouveau, Prince est sur le devant de la scène. Le magazine Vanity Fair écrit qu’il travaille pour la CIA, Buzzfeed qu’il convoite les métaux rares en Afghanistan. Le quotidien espagnol ABC évoque un projet, financé par les Emirats arabes unis, d’invasion du Qatar, par l’armée privée de Prince. The Intercept, qui le suit à la trace, affirme que plusieurs enquêtes judiciaires américaines auraient été lancées contre lui pour avoir essayé de vendre des prestations militaires à des gouvernements étrangers. « Tout cela n’est que foutaises ! », écarte-t-il d’un revers de main. Il ne dira rien de plus.

    Le retour d’Erik Prince aux Etats-Unis correspond peu ou prou à la victoire de Donald Trump. Et visiblement, il fourmille d’idées. Au quotidien italien Corriere della Sera, il parle d’un projet destiné à résoudre la crise migratoire en Europe en créant une force de police de 650 hommes, formés par ses soins et postés à la frontière sud de la Libye. Dans un texte publié dans le Wall Street Journal, il expose un plan pour l’Afghanistan. « C’est la plus longue guerre de notre histoire, celle qui a coûté la vie à plus de 2 000 soldats américains et englouti près de 45 milliards de dollars de notre budget annuel pour un résultat désastreux », souligne-t-il. La solution passerait, selon lui, par le déploiement de moins 5 000 soldats contractuels, moins de 100 avions, pour un coût total d’à peine 10 milliards de dollars. Le pouvoir serait, lui, entre les mains un « vice-roi » américain nommé par l’administration Trump, à l’image des anciennes colonies britanniques.

    Candidat potentiel

    Le plan a été soumis à la Maison Blanche par l’entremise de Jared Kushner et Steve Bannon, qui y est très favorable. Les spécialistes l’ont vivement critiqué, le Pentagone l’a catégoriquement rejeté. « Les généraux sont très conventionnels », ironise l’homme d’affaires. De son côté, Donald Trump aurait dit à deux de ses conseillers d’examiner attentivement le projet. D’une source proche de la Maison Blanche, le secrétaire à la défense, le général issu des Marines James Mattis, aurait même apprécié l’état des lieux formulé par Prince, tout en écartant la solution proposée. « Ça viendra, glisse-t-il. La guerre a duré dix-sept ans, il faudra bien un jour ou l’autre explorer d’autres approches pour y mettre fin. »

    D’ici-là, Erik Prince dit ne pas écarter l’idée de se présenter à la primaire républicaine du Wyoming contre le sénateur sortant, le très populaire John Barrasso. Une candidature ardemment encouragée par l’ex-conseiller ultranationaliste Steven Bannon, inlassable pourfendeur de l’establishment républicain. « Le Wyoming est un des Etats les plus conservateurs du pays », explique l’ancien PDG de Blackwater, avant d’ajouter en forme d’autoportrait : « Il est composé d’hommes robustes. Les hivers y sont rudes. C’est un Etat qui a besoin d’un battant. » Les hostilités reprennent.

  • En Chine, des lunettes connectées au service de la police
    http://www.liberation.fr/planete/2018/02/09/en-chine-des-lunettes-connectees-au-service-de-la-police_1628425

    A Zhengzhou, ville à mi-chemin entre Pékin et Shanghai, les autorités se vantent d’avoir arrêté 33 personnes grâce à des montures équipées d’une technologie de reconnaissance faciale. Elles semblent tout droit sorties de Matrix, mais leur utilisation est en passe de devenir une réalité, selon les médias officiels chinois. Pour la première fois, des lunettes connectées à un système de reconnaissance faciale ont servi à arrêter des personnes recherchées, selon The Paper et le Quotidien du peuple. C’était la (...)

    #algorithme #lunettes #biométrie #facial #voyageurs #surveillance #vidéo-surveillance

    ##voyageurs

  • La géographie, sujet explosif en Chine
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/02/03/la-geographie-sujet-explosif-en-chine_5251316_3234.html

    En janvier, le groupe Marriott a provoqué l’ire de Pékin en représentant sur son site Web Hongkong, Macao, le Tibet et Taïwan comme quatre Etats indépendants.

    Vu de Shanghaï. Pas question de dépasser ni d’utiliser la mauvaise couleur ! Les entreprises étrangères qui opèrent sur le sol chinois sont prévenues : les cartes de Chine qu’elles présentent à leurs clients doivent être impeccables, autrement dit correspondre aux revendications territoriales du pays jusqu’au moindre îlot.

    En janvier, plusieurs sociétés, dont Zara, Audi, Muji ou Delta Airlines, en ont fait les frais, à la suite d’un scandale impliquant la chaîne d’hôtels de luxe Marriott. Sur son site Internet, Hongkong, Macao, le Tibet et Taïwan étaient représentés comme quatre Etats indépendants, ce qui n’a pas manqué de provoquer l’ire des internautes chinois.

    En la matière, le droit à l’erreur n’existe pas, surtout quand ladite erreur porte sur des territoires contestés. Si le Tibet et Hongkong sont officiellement des zones chinoises, ils ont un statut particulier. Quant à Taïwan, l’île revendiquée par Pékin possède les caractéristiques d’un Etat, avec un gouvernement indépendant et une armée propre, mais pas de reconnaissance internationale. Le sujet de l’appartenance à la mère patrie provoque des réactions épidermiques chez la plupart des citoyens chinois.

    • @reka, tu taggues « manipulation » et « chantage », et ça m’intéresse :) Est-ce que la Chine est la seule dans ce cas là ? Je me dis qu’on doit avoir les mêmes règles ici, sauf qu’on a réussi nos invasions plus tôt et que les territoires conquis ne sont pas disputés par d’autres puissances. Mais que ce passe t-il si des entités publies des cartes dans lesquelles la Corse ou des DOM-TOMs ne sont plus français ?

    • @nicolasm Pour des pays comme la France, le Royaume-Uni ou ls États-unis, puissances qui ont encore des possessions post-coloniales, les représentations qui « oublient » les territoires lointains ne posent pas de problèmes particuliers au niveau officiel. Ces états admettent très bien des représentations uniquement « métropolitaines » parce que pour eux, ces possessions lointaines sont d’importance stratégique surtout et ne servent aucune volonté nationaliste exubérante, aucun objectif émotionnel de propriété territoriale. En clair, ils ne font jamais chier personne pour des représentation cartographiques uniquement métropolitaines.

      Par contre des pays comme la Grèce, le Maroc, la Corée, le Japon, la Chine, l’Inde, le Pérou et l’Équateur, l’Arabie saoudite, l’Iran, le Vietnam sont beaucoup plus sensibles aux représentations n’incluant pas certains territoires excentrés, ou des territoires joints au territoire métropolitain mais contestés. L’oubli d’une île, ou d’une région occupée ou administré par un pays voisin, u !ne frontière contestée en trop ou en moins déclenche souvent des grosses colères ds états concernés qui considère les « représentations cartographiqus » non conforme comme ds insultes, exigent des xcuses voire des réparations, censures les journaux ou les livres qui publient ces fausses cartes" etc... Pour certains états comme la Corée, c’est une question émotionnelle très sensible débattue quasi-quotidiennement : la forme du pays, la manière de nommer un lieu, c’est l’identité nationale, ne pas se conformer aux exigences du pays (même si c’est en contradiction avec celles du pays voisin) relève de l’insulte suprème. C’est ’équivalent de bruler le drapeau ou s’essuyer les pieds dessus.

      J’ai des dizaines d’exemples, décrits ça et la entre autre sur visions carto si ça t’intéresse, on pourrait en faire une liste. Les tags, c’est pour les retrouver facilement

    • Pratiquement tous les pays qui ont des contentieux territoriaux ne tolèrent de cartes que conformes à leur revendication.

      Ainsi pour la Crimée, entre la Fédération de Russie et l’Ukraine, pour la Guyane Esequibo entre le Venezuela et Guyana, pour l’Aksaï Chin entre l’Inde et la Chine, le Cachemire entre l’Inde et le Pakistan, etc. (tous pbs déjà abordés ici). Pour la France, il y a contentieux pour les Îles Eparses (avec Madagascar) ce dont tout le monde ou presque se tape ici (mais pas forcément là-bas).

      Le problème a aussi été abordé ici à propos de Google Maps qui trace les frontières en fonction du pays correspondant à l’adresse IP.

    • @reka, j’imagine que dans le cas de la France, évidemment il n’y a pas de contencieux, mais également les territoires où il y a le plus de revendications indépendantistes sont insulaires, donc effectivement une représentation métropolitaine ne choque pas plus que ça car beaucoup de raisonnements s’appliquent de toute façon à l’hexagone qui a une continuité terrestre. Mais si des cartes commencent à apparaître où il manque un bout de l’hexagone et éditée par des entreprises, ça risque de coincer j’imagine ?

    • Thatcher à envoyé la Marine pour les récupérer dans les années 1980 :) c’est stratégiquement intéressant pour eux, mais les british s’en foutent complètement que ce soit représenté ou pas sur une carte du Royaume-Uni. Par contre si tu ne représente pas une île coréenne contestée ou vietnamienne dans la mer de chine méridionale, tu t’exposes au courroux et à la censure, à la colère etc...de ces pays.

    • Que ce soit représenté ou non ils s’en foutent peut être, mais si une entité basée en UK sort une carte où c’est attribué à l’Argentine ? Encore une fois l’exemple n’est pas le meilleur car on parle d’un territoire qui est loin géographiquement, donc qui a peut de chance de ce retrouver sur une carte, mais j’avais envie de voir les réactions des états « du bien », car je soupçonne qu’on ferait pareil dans un cas de figure similaire

  • Écologie : la Chine ferme sa poubelle... les pays riches paniquent
    https://yetiblog.org/ecologie-la-chine-ferme-sa-poubelle

    Pékin a bien prévenu de sa décision il y a six mois, mais ce délai est bien trop court pour permettre aux mastodontes américains et européens de se retourner à temps. Les voilà encombrés par une accumulation de déchets, plastiques, papiers, textiles, dont ils ne savent que faire. Détail : l’UE exportait 85 % de ses plastiques vers la Chine et les États-Unis plus de la moitié de ses déchets en métaux non ferreux, papiers et plastiques.

  • Chen Quanguo : L’homme fort derrière la stratégie de sécurisation de Pékin au Xinjiang
    https://blogs.mediapart.fr/silk-road/blog/210118/chen-quanguo-lhomme-fort-derriere-la-strategie-de-securisation-de-pe

    Au Tibet et maintenant au Xinjiang, Chen Quanguo a sorti une stratégie directement du livre impérial, avec des puissances coloniales comme l’Angleterre et le Japon qui enrôlaient des populations « indigènes » pour surveiller leur propre peuple. Au cours de l’année dernière, le secrétaire du Parti Régional Ouïghour du Xinjiang (XUAR) Chen Quanguo (陈全国) a considérablement augmenté la présence policière au Xinjiang en annonçant plus de 90 000 nouveaux postes de police et de sécurité. [1] Ce (...)

    #CCTV #biométrie #délation #facial #Islam #surveillance #vidéo-surveillance

  • La chasse aux VPN se poursuit dans les tribunaux chinois
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/12/22/la-chasse-aux-vpn-se-poursuit-dans-les-tribunaux-chinois_5233603_4408996.htm

    Pékin a demandé aux entreprises de télécommunications de fermer tout accès aux VPN avant le 1er février. Wu Xiangyang, un citoyen chinois, a été condamné à une lourde peine de cinq ans et demi de prison pour avoir conçu, et vendu sur un site de commerce en ligne, des logiciels destinés à contourner le blocage de sites internet par la censure. Le tribunal de la région autonome du Guangxi, dans le sud du pays, lui a aussi infligé une amende de 500 000 yuans (64 000 euros). M. Wu a « illégalement gagné de (...)

    #VPN #censure #web #surveillance #TheGreatFirewallofChina

  • En Chine, les musulmans du Xinjiang fichés jusqu’au sang - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/12/14/en-chine-les-musulmans-du-xinjiang-fiches-jusqu-au-sang_1616423

    Selon l’ONG Human Rights Watch, les autorités enregistrent les données biologiques de la totalité des habitants.

    C’est un épisode qui semble sorti tout droit d’un film de science-fiction des années 70. Depuis un an, les autorités chinoises ont mis en place un programme nommé « des examens médicaux pour tous » dans la province reculée du Xinjiang. Mais selon l’ONG Human Rights Watch, qui s’est procuré les « consignes pour l’enregistrement et une vérification précise de la population », des échantillons #ADN et sanguins, le scan de l’iris et les empreintes digitales semblent être enregistrés sans l’accord des patients.

    Région désertique de l’extrême ouest de la Chine, située à 3000 kilomètres de Pékin, le #Xinjiang est habité par 10 millions de #Ouïghours, des #musulmans turcophones, et autant de Chinois Han installés par le pouvoir depuis deux décennies. Au prétexte d’une réelle menace terroriste (plusieurs attentats ont été commis ces dernières années, et des dizaines de Ouïghours avaient rejoint les rangs d’Al-Qaeda ou de l’Etat islamique en Syrie), le Parti communiste chinois a transformé la province en laboratoire sécuritaire et ses habitants, en très grande majorité pacifistes et sans vélléité indépendantiste, en cobayes d’un #néototalitarisme.

    Les documents analysés par Human Rights Watch cette semaine donnent pour consigne de « vérifier le nombre exact de la population du Xinjiang, et de rassembler des informations biométriques multiples sur les personnes âgées de 12 à 65 ans ». Dans le cas des citoyens « personnellement ciblés », ce qui peut signifier n’importe qui accusé d’un comportement « suspect » aux yeux des autorités, l’information doit être collectée sans restriction d’âge. Les autorités demandent à la police et aux comités locaux du Parti communiste de « protéger les droits de la population, de les guider dans la coopération », et de s’assurer que les informations soient collectées « pour tout le monde, dans chaque maison, dans chaque village du Xinjiang, et que nul ne manque ».

    Aucune mention de l’accord des habitants n’apparaît. Selon les témoignages recueillis par l’ONG, les habitants seraient fermement incités à se présenter aux visites médicales, pourtant présentées comme une démarche volontaire. La Chine est donc en train de collecter des informations ultrasensibles sur des millions de citoyens qui n’ont aucun lien avec une entreprise criminelle ou terroriste. Les autorités sont aidées par deux entreprises américaines, Thermo Fisher Scientific, qui procure l’équipement pour le séquençage des ADN, et la sulfureuse société de sécurité privée #Blackwater, qui entraîne les agents de sécurité dans cette région au sous-sol riche en réserves pétrolières.

    Ces dernières consignes ne sont pas limitées aux musulmans, mais elles viennent s’ajouter à une longue liste de limitations des libertés et de persécutions qui les vise directement. La pratique de la religion est désormais considérée comme une « menace pour la sécurité », et de nombreuses mosquées ont été détruites. On peut se faire arrêter parce que l’on porte une « barbe anormale » ou qu’on a écrit « halal » sur sa devanture, que l’on a « refusé de suivre les programmes officiels de radio ou de télévision » ou que l’on a donné à son bébé un prénom musulman interdit, comme Mohamed ou Arafat. Depuis octobre 2016, Chen Quanguo, nouveau secrétaire régional du Parti communiste, perfectionne dans le désert du Taklamakan sa méthode de « gestion sociale par le quadrillage » qu’il a mise au point sur les hauts plateaux du Tibet. Des milliers de postes de police ont été installés dans les villes, des barrages de police équipés de scanners 3D se sont multipliés sur les routes, la 4G a été supprimée, le GPS rendu obligatoire et une vaste campagne de délation rémunérée a été lancée par les autorités.

    Aussi extrêmes qu’elles soient au Xinjiang, ces mesures humiliantes et liberticides s’inscrivent dans la ligne générale du Parti communiste chinois, qui prône depuis toujours le contrôle et la répression sur l’ensemble de la population. Elles rejoignent aussi l’obsession sécuritaire de Xi Jinping, qui vient d’être reconduit pour cinq ans à la tête du pays. A sa prise de fonctions, Chen Quanguo avait confisqué les passeports des 20 millions d’habitants de la province. Pour déposer une nouvelle demande, il fallait accepter de livrer ses données biométriques. Désormais, la collecte est passée au stade industriel.
    Laurence Defranoux

    #chine #islamophobie #Thermo_Fisher_Scientific #contrôle #biométrique

  • Les investisseurs chinois à l’assaut des terres agricoles françaises
    https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/les-investisseurs-chinois-a-l-assaut-des-terres-agricoles-francaises_25


    (Dix millions d’hectares de #terres qui passent sous le contrôle de Chinois (des sources ?) ça fait bondir mais silence total sur les #accaparements étasuniens (10 millions http://www.landmatrix.org/en/get-the-idea/web-transnational-deals), et pourtant les états-unis n’en n’ont pas besoin pour bouffer)

    Le Bourdonnais (Allier), c’est un paysage tranquille où les parcelles cultivées côtoient des fermes abandonnées. Ces terres viennent d’être achetées à prix d’or par une entreprise de Pékin. 900 hectares pour 10 millions d’euros. Des champs de blé ou de maïs vendus avec leur système d’arrosage, mais aussi une ferme avec ses deux salariés et son gardien. Les anciens propriétaires, un couple alsacien, assurent ne pas avoir eu le choix. « Quand on a mis en vente, personne n’était intéressé à prendre beaucoup. Depuis qu’on a vendu, on n’arrête pas d’avoir des coups de fil de paysans qui voudraient l’adresse de ces Chinois pour leur vendre », assure l’ancienne propriétaire jointe au téléphone par France 2.

  • Les investisseurs chinois à l’assaut des terres agricoles françaises
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14303-les-investisseurs-chinois-a-l-assaut-des-terres-agricoles-francaise

    Depuis deux ans, les investisseurs chinois viennent acheter des terres en France. La Chine vient cultiver chez nous ce qu’elle ne peut cultiver chez elle, faute de terres agricoles suffisantes.

    Le Bourdonnais (Allier), c’est un paysage tranquille où les parcelles cultivées côtoient des fermes abandonnées. Ces terres viennent d’être achetées à prix d’or par une entreprise de Pékin. 900 hectares pour 10 millions d’euros. Des champs de blé ou de maïs vendus avec leur système d’arrosage, mais aussi une ferme avec ses deux salariés et son gardien. Les anciens propriétaires, un couple alsacien, assurent ne pas avoir eu le choix. "Quand on a mis en vente, personne n’était intéressé à prendre beaucoup. Depuis qu’on a vendu, on n’arrête pas d’avoir des coups de fil (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • La Chine trace les nouvelles routes de la soie
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-chine-trace-les-nouvelles-routes-de-la-soie

    Relier la Chine au Proche-Orient, à l’Afrique et à l’Europe, à la fois par terre et par mer, en créant de nouvelles routes de la soie, tel est l’objet du programme « Une ceinture, une route » du gouvernement de Pékin. L’économiste Jean-François Huchet analyse les conséquences géopolitiques de ce projet sans précédent.

  • La Banque de France sonne la charge contre le bitcoin
    https://www.linformaticien.com/actualites/id/46772/la-banque-de-france-sonne-la-charge-contre-le-bitcoin.aspx

    Les crypto-monnaies sont-elles une menace pour la stabilité financière mondiale ? Le gouverneur de la Banque de France en semble persuadé, François Villeroy de Galhau allant jusqu’à nier qu’il s’agisse d’une monnaie. Son homologue de la Fed américaine se veut plus mesuré, s’inquiétant plus de la généralisation de leur usage que de leur seule existence.

    Alors que l’AMF songe à des moyens d’encadrer les ICO et que les places financières envisagent la création de plateformes d’échanges de produits dérivés du bitcoin, le gouverneur de la Banque de France tape du poing sur la table. « Le bitcoin n’est en rien une monnaie‎, ou même une crypto-monnaie » a ainsi soutenu François Villeroy de Galhau à Pékin, lors du forum financier franco-chinois.

    Il pointe notamment que le comportement des crypto-monnaies dans le cas d’une crise financière est encore inconnu. Bitcoins et autres « ne sont pas garantis par d’autres actifs sûrs, n’ont pas de valeur intrinsèque, ne sont pas émis par une institution bancaire régulée et ne sont la responsabilité d’aucune institution financière » explique-t-il. Dans une situation où la demande de liquidité augmenterait fortement, l’absence de taux stable à l’échange contre une monnaie de référence poserait « un défi majeur au système monétaire ».

    #Bitcoin #Monnaies_numériques

  • La Banque de France sonne la charge contre le bitcoin
    https://www.linformaticien.com/actualites/id/46772/la-banque-de-france-sonne-la-charge-contre-le-bitcoin.aspx

    Les crypto-monnaies sont-elles une menace pour la stabilité financière mondiale ? Le gouverneur de la Banque de France en semble persuadé, François Villeroy de Galhau allant jusqu’à nier qu’il s’agisse d’une monnaie. Son homologue de la Fed américaine se veut plus mesuré, s’inquiétant plus de la généralisation de leur usage que de leur seule existence.

    Alors que l’AMF songe à des moyens d’encadrer les ICO et que les places financières envisagent la création de plateformes d’échanges de produits dérivés du bitcoin, le gouverneur de la Banque de France tape du poing sur la table. « Le bitcoin n’est en rien une monnaie‎, ou même une crypto-monnaie » a ainsi soutenu François Villeroy de Galhau à Pékin, lors du forum financier franco-chinois.

    « C’est un actif spéculatif. Sa valeur et sa forte volatilité ne correspondent à aucun sous-jacent économique et ne sont la responsabilité de personne » insiste-t-il, soulignant que « ceux qui investissent en bitcoin le font totalement à leurs risques et périls ». Avec l’envolée des cours de la monnaie virtuelle, les craintes d’une bulle spéculative se font plus fortes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que le gouverneur de la Banque de France s’exprime sur le sujet alors qu’il est en Chine, Pékin ayant une politique des plus restrictives en la matière.

  • Contrôle d’Internet : le voyage remarqué des patrons d’Apple et de Google en Chine
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/12/04/controle-d-internet-le-voyage-remarque-des-patrons-d-apple-et-de-google-en-c

    Tim Cook et Sundar Pichai participaient, dimanche, à la conférence mondiale de l’Internet organisée par les autorités chinoises. Une conférence mondiale de l’Internet… organisée en Chine. Rien qu’à l’énoncé de cette phrase, toute personne qui possède la moindre connaissance des pratiques de censure imposées par Pékin froncerait les sourcils. D’autant que l’organisateur de l’événement n’est autre que l’administration du cyberespace chinoise, sorte de superministère de l’Internet. Et pourtant, pour la 4e (...)

    #Apple #Google #VPN #web #surveillance

  • Pékin patine sur ses « nouvelles routes de la soie »
    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/11/28/pekin-patine-sur-ses-nouvelles-routes-de-la-soie_5221371_3216.html

    Les « nouvelles routes de la soie » chinoises n’avancent pas comme sur du velours. La grande initiative diplomatique du président Xi Jinping se traduit essentiellement par des projets d’infrastructures construits et souvent financés par la Chine dans des pays amis. L’objectif est pour Pékin à la fois d’étendre son influence et d’écouler ses surplus industriels, notamment d’acier et de ciment. Mais, coup sur coup, le Népal et le Pakistan ont annulé des projets chinois de barrages sur leur territoire.

    Ce double revers démontre que les méthodes de Pékin suscitent des résistances. C’est sur son compte Twitter que le vice-premier ministre népalais, Kamal Thapa, a annoncé, lundi 13 novembre, que son gouvernement abandonnait un projet de barrage à 2,5 milliards de dollars que devait construire un groupe chinois : « Lors du conseil des ministres, il a été conclu que l’accord passé avec le Gezhouba Group pour le projet hydroélectrique de Budhi Gandaki avait été adopté sans réflexion, et comportait des irrégularités. Il a été rejeté sur les recommandations d’une commission parlementaire. » Cette commission a notamment critiqué le manque de transparence lors de l’attribution du marché. Il n’y avait pas eu d’appel d’offres. Situé à 80 kilomètres de Katmandou, le barrage devait fournir 1 200 mégawatts d’électricité à un pays où les coupures de courant sont monnaie courante.

    Dans le cas du Pakistan, la mesure est moins radicale. Le pays a décidé de poursuivre le projet de barrage de Diamer-Bhasha, de 4 500 mégawatts, qui sera bien construit par une entreprise chinoise. Mais Islamabad se passera de la Chine pour le financer, prenant en charge les 14 milliards de dollars nécessaires. Le Pakistan a demandé à la Chine d’exclure le barrage du « corridor économique sino-pakistanais », la déclinaison locale des « nouvelles routes de la soie ».

    #route_de_la_soie #One_Belt_One_Road #OBOR

  • 100 photos de Raymond Depardon pour la liberté de la presse https://actuphoto.com/38500-100-photos-de-raymond-depardon-pour-la-liberte-de-la-presse.html … 2008 : les JO de Pékin doivent se dérouler dans le faste et la sérénité. Mais en manifestant à Olympie, Paris et Hong Kong, en interpellant les personnalités politiques et sportives.pic.twitter.com/K3ECXY1BK2
    https://twitter.com/actuphoto/status/933275509122916352

    100 photos de Raymond Depardon pour la liberté de la presse

    https://actuphoto.com/38500-100-photos-de-raymond-depardon-pour-la-liberte-de-la-presse.html

    2008 : les JO de Pékin doivent se dérouler dans le faste et la sérénité. Mais en manifestant à Olympie, Paris et Hong Kong, en interpellant les personnalités politiques et sportives. pic.twitter.com/K3ECXY1BK2

  • « Les Chinois sont désormais les maîtres de l’#Arctique »
    https://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20171109.OBS7165/les-chinois-sont-desormais-les-maitres-de-l-arctique.html

    Après avoir investi dans le nord de la #Russie, la #Chine s’attaque à l’Alaska. A l’occasion de la visite de #Trump à Pékin, un projet d’investissement de 43 milliards de dollars dans le #gaz naturel a été annoncé.

    #matières_premières

  • « Si la liberté de navigation est bafouée en mer de Chine, elle le sera partout »
    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/10/31/si-la-liberte-de-navigation-est-bafouee-en-mer-de-chine-elle-le-sera-partout

    Le droit de la mer est remis en question par les politiques du fait accompli, selon l’amiral Denis Bertrand, commandant de la zone maritime Pacifique et des forces armées en Polynésie française.

    La frégate Auvergne vient d’effectuer une mission de huit jours en mer de Chine du Sud, passant par les îles Spratleys, mais également, ce qui est plus nouveau pour la marine française, à proximité des îles Paracel, qui sont aussi revendiquées par la Chine. Pourquoi cette navigation ?
    L’importance de cette navigation dans la région est illustrée dans la revue stratégique de la défense nationale qui vient d’être adoptée par le président de la République : elle souligne l’affirmation de la puissance chinoise, son influence régionale, et le développement considérable de ses capacités militaires. Nous avons un point de préoccupation, qu’a rappelé la ministre des armées en juin au Shangri-La Dialogue [le grand rendez-vous des ministres de la défense de la zone Asie-Pacifique] : la défense d’un ordre international fondé sur le droit. Cela vaut pour la piraterie, la prolifération avec la Corée du Nord, les pêches illégales, ou les entraves à la liberté de navigation. L’application de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer est remise en question par les politiques du fait accompli.

    Pour conserver son autonomie stratégique, la France doit préserver sa capacité d’appréciation de la situation. Il nous faut entretenir nos connaissances sur l’évolution des équilibres internationaux et régionaux, les comportements des uns et des autres. Depuis fin 2014, plus d’une dizaine de bateaux français ont ainsi transité dans la région, là où le droit de la mer nous y autorise, y compris dans ces zones contestées. Avec trois mots-clés : lisibilité, constance, équilibre.

    Quel est le bilan de ces transits ?
    Quand on navigue dans de telles zones, on apprend énormément des réactions, comme de l’absence de réactions observée. Nos transits nous montrent que la Chine a des réactions de plus en plus professionnelles, qu’elle est attentive à ce qu’il se…

    #paywall

    La France se met aussi aux mission #FoN #Freedom_of_Navigation

    • L’article de la journaliste embarquée (également sous #paywall, on ne connait pas le détail du passage près des Paracels ou Spratleys (dans les eaux territoriales revendiquées ou pas)

      A bord de l’« Auvergne », en mer de Chine du Sud
      http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/10/31/a-bord-de-l-auvergne-en-mer-de-chine-du-sud_5208107_3216.html

      La frégate française a effectué une mission inédite dans les îles Spratleys et Paracel, revendiquées par Pékin.

      #mer_de_Chine_méridionale

    • A bord de l’« Auvergne », en mer de Chine du Sud

      La frégate française a effectué une mission inédite dans les îles Spratleys et Paracel, revendiquées par Pékin.

      Un typhon sévit au nord, le vent dépasse les 75 km/h. Derrière les trombes d’eau qui s’abattent sur le port militaire malaisien de Kota Kinabalu, on devine avec peine les îles ceinturant les eaux chaudes et boueuses de la baie. Le navire de guerre s’arrache du quai entre deux bourrasques, sous un brouillard laiteux. Vendredi 20 octobre, l’Auvergne, la dernière née des frégates de la marine française, file sur la mer de Chine méridionale vers les îles Spratleys.

      Ces récifs proches des Philippines sont convoités par tous les pays de la région, au premier rang desquels la Chine, qui y bâtit des installations en dur. Dans les prochains jours, le bateau poussera jusqu’aux Paracel, au large du Vietnam. Là aussi, Pékin militarise cet archipel disputé qui forme la ligne de défense primordiale de son flanc sud.

      La lutte anti-sous-marine pour priorité

      Les cartes – britanniques – sont sorties sur la table de navigation de l’Auvergne. Les marins français ont tout à apprendre de la mer de Chine méridionale, de ses hauts-fonds plongeant jusqu’à 4 000 mètres. Ici transite la moitié du trafic commercial mondial. Les tensions régionales et internationales montent sous l’effet de la politique d’extension territoriale menée par Pékin, que les Occidentaux qualifient de « fait accompli ». La marine française mène là sa première mission opérationnelle complète jusqu’au nord de la zone. La frégate a pour priorité la lutte anti-sous-marine.

      Les nations qui comptent dans le Pacifique (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Australie) assurent toutes ici une présence militaire visible en mer. Ce vendredi, trois frégates russes anti-sous-marines viennent d’arriver à Manille, à la veille d’une réunion des ministres de la défense de l’Asie du Sud-Est.

      « Il y a du monde sous l’eau », convient le commandant Xavier Breitel. Dont, bien sûr, des bâtiments chinois, y compris les sous-marins nucléaires les plus récents de l’Armée populaire de libération. Pékin a justement annoncé le 28 octobre qu’en prévision de déploiements plus nombreux, il allait créer au sein de sa flotte du Sud une unité de sauvetage sous-marine. Si l’Auvergne et son hélicoptère Caïman, avec leurs sonars, détectent un de ces navires, ce serait une autre première. « Un américain, c’est surfait ! », ironise un premier-maître du bord.

      A bord de l’Auvergne, l’on s’interroge : comment les Chinois vont-ils réagir ? Depuis 2015, une dizaine de bateaux français ont navigué près des Spratleys. La marine française a des moyens limités, mais ses passages en mer de Chine se systématisent, avec des missions de renseignement. Bien qu’ils croisent toujours dans les eaux internationales, soit au-delà de 12 milles nautiques (22,2 km) des îles disputées, la moitié des navires français ont été « marqués » par la marine de Pékin : simplement interrogés à la radio ou, plus brutalement, suivis de près par des frégates.

      « Un transit sans agressivité »

      La Chine n’est « pas une menace », rappelle toutefois le commandant à l’équipage. « Il s’agit simplement de passer, comme n’importe quel navire, dans les eaux internationales. Un transit sans agressivité pour faire valoir le droit de navigation », annonce-t-il. La France veut se distinguer des Etats-Unis, qui pratiquent des « opérations de liberté de navigation » en bonne et due forme.

      Les bateaux de guerre américains, en effet, effectuent des tours complets des îlots contestés, sillonnent en profondeur les atolls, dessinent de vastes huits sur les eaux… En août, le USS McCain s’est approché à 6 milles de Mischief (Meiji en chinois), dans les Paracel, pour la troisième « opération » en mer de Chine méridionale menée depuis l’élection de Donald Trump, qui a régulièrement reproché à Pékin ses annexions de fait. Un « acte portant gravement atteinte à la souveraineté de la Chine », a aussitôt réagi Pékin en affirmant avoir « expulsé » le navire.


      La frégate multimissions Auvergne au cours de sa mission en octobre 2017

      L’Auvergne a prévu de naviguer à une distance de 30 et 13 milles des îlots contestés. La frégate commence par progresser discrètement jusqu’au 10e parallèle. Radars et système d’identification coupés, sonars éteints, hélicoptère au hangar, elle n’apparaîtra pas plus grosse qu’un modeste chalutier dans les capteurs adverses. Mais dans un second temps, son attitude sera bien celle, ostensible, d’un bateau de guerre vaquant à ses activités.

      Ce vendredi, les marins sont appelés au poste de combat dès 20 heures. A l’issue de la nuit, fanions, projecteurs et appareils photo sont en place pour d’éventuels échanges avec les militaires chinois. Les mitrailleuses 12,7 mm ont été armées sur les flancs de la passerelle. L’Auvergne se tient prête à une approche. « Je m’attends à être marqué », souligne le commandant. Il faudra alors tout enregistrer. « Derrière, il y a aussi une guerre de l’information. » La subtilité consistera à réagir au nom de la sécurité maritime plutôt que selon les lois de la guerre, sans jamais donner l’impression de se plier à un ordre militaire chinois. « Je resterai sur la même route, à la même vitesse. »

      Marins las

      Samedi 21, le récif de Commodore s’inscrit à gauche de la route sur les écrans de navigation. Dehors, dans la chaleur pesante, seuls des pêcheurs dispersés occupent les eaux. Mais plus haut, à l’approche du récif de Mischief, deux radars chinois sont repérés. Actifs. Puis, à la mi-journée, un troisième. Des échanges de données sont captés. A l’est, un ravitailleur militaire chinois fait également route vers Mischief.

      Le 10e parallèle franchi, comme prévu, la frégate se dévoile. « French warship ! French warship ! », crie le chef du quart sur la radio. Les radars sont de nouveau branchés – les instruments de guerre électroniques chinois ne pourront manquer de les repérer. L’hélicoptère se prépare à décoller, lui aussi avec son sonar, une bouée largable redoutée des sous-marins.

      Mais en retour, nul appel. Nul bateau en route vers l’Auvergne. L’esquive. Depuis la passerelle, on scrute la dizaine de bateaux de bois multicolores qui sillonnent le coin. Ils ressemblent à de vrais pêcheurs, non à des « sonnettes », ces milices armées déguisées en civils qui font office de force avancée chinoise dans les Paracel. Dans l’attente, la frégate s’oblige à garder une route régulière, s’offrant à la houle forte. Changer d’allure, se retourner, virer, sont des manœuvres militaires agressives en mer. « Le problème, à vouloir éviter les pêcheurs, c’est qu’on finit par être radial [perpendiculaire] vers les eaux territoriales ! », remarque un officier de quart.

      Partis depuis deux mois, les marins de l’Auvergne sont las. Cette nouvelle frégate « multimissions », conçue pour un équipage réduit de moitié, use les hommes, et voilà que la veille interminable achève d’éprouver leurs nerfs. L’action se dérobe. Toute la nuit, le sonar actif de l’Auvergne va fouiller la mer, réveillant l’équipage de son sifflement strident.

      « Tremblez dans vos boîtes de conserve ! »

      Dimanche 22 au petit jour, sortie des Spratleys. L’hélicoptère s’envole, sous un ciel plombé, s’assurer que la frégate n’est pas suivie. Quand il a pris son quart en ce début de journée, le « midship » (le cadet des officiers) a promis une belle journée aux sous-marins qui pisteraient l’Auvergne : « Tremblez dans vos boîtes de conserve ! »

      A l’approche de Scarborough, récif que la Chine dispute aux Philippines, un garde-côte chinois est identifié, qui ignore la frégate. Tandis que l’on guette un rendez-vous plus ou moins courtois en surface, les sonars continuent de balayer sans complexe de larges espaces sous l’eau, avec l’espoir d’attirer des adversaires et d’en dévoiler la signature sonore. « Nous faisons le pari qu’en allant à tel endroit, le sous-marin qui se trouve possiblement dans la zone ira à tel autre », explique un officier au poste central des opérations. « Une marine présente ici ne peut pas nous ignorer », précise le commandant. A 19 heures, on pense tenir un sous-marin. Un contact sérieux, classé possible submarine, est enregistré. Furtif, lui aussi.


      La frégate multimissions « Auvergne », en octobre.

      Sur la mer continuellement agitée, la frégate roule, cap vers les Paracel. Lundi, l’hélicoptère est revenu de sa dernière patrouille avec un nouveau contact possible sous la surface. Il en attrape un autre au matin du quatrième jour, mardi. « En matière de lutte anti-sous-marine, ne rien ramener n’est pas forcément un échec. On fait naître le doute chez l’adversaire. Et s’il y avait quelqu’un dans la zone, on l’aura bien embêté », souligne le pilote, A. « Pas de contact direct avec les Chinois, c’est aussi une info ! », lâche l’officier opérations R.

      Pékin compte vingt avant-postes dans les Paracel et renforce ses installations militaires sur huit de ces îles. Le jour suivant, au large de l’île Lincoln, sur l’eau devenue bleu-gris, la frégate dessine une boucle en vue de redescendre vers Singapour, escortée d’une nuée de mouettes chasseuses d’exocets. Au passage du récif de Bombay, dans l’après-midi blanc du mercredi, des radars chinois sont de nouveau repérés.

      Retarder l’échéance

      La réaction chinoise survient soudain quand le bateau, laissant sur son arrière droite la principale base de l’Armée populaire sur l’île de Woody, longe les hauts-fonds Macclesfield. Un avion de patrouille maritime chinois surgit dans les radars, venu du nord-est. La preuve, s’il en était encore besoin, que Pékin envoie ses moyens militaires de surveillance loin de ses eaux territoriales reconnues.

      L’avion vient reconnaître la frégate. « Très professionnel. Le bateau ne s’est jamais senti menacé », juge le commandant Breitel. Dans les airs, le patrouilleur est resté à 12 milles, dessinant un cercle pour contourner l’Auvergne. Puis il a filé vers le sud, avant de remonter plein nord. Et quand, par deux fois, la frégate a modifié son mouvement, par deux fois l’avion a amendé sa trajectoire.

      Bien que restée muette, il se pourrait que la marine chinoise ait suivi l’Auvergne depuis le début de son périple. Et qu’elle ait appliqué un principe du stratège Sun Tzu : « Quand vous agissez, feignez l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement. Quand vous êtes loin, feignez la proximité. » La Chine adapte son attitude aux différentes nations qui sillonnent la zone, souligne l’état-major français.

      Mais entre l’esquive et l’action de force, Pékin exprime sa volonté inébranlable de consolider ses positions sur les Paracel et les Spratleys. « Si la liberté de navigation est bafouée ici, elle le sera partout à court terme », souligne Denis Bertrand, l’amiral commandant la zone maritime française Pacifique. Le risque est de voir un jour la mer de Chine du Sud se fermer comme un lac, prenant en otage les intérêts des autres puissances. En naviguant dans ces eaux chaudes et lointaines, les marins espèrent retarder l’échéance.

    • « Si la liberté de navigation est bafouée en mer de Chine, elle le sera partout »

      Le droit de la mer est remis en question par les politiques du fait accompli, selon l’amiral Denis Bertrand, commandant de la zone maritime Pacifique et des forces armées en Polynésie française.

      La frégate Auvergne vient d’effectuer une mission de huit jours en mer de Chine du Sud, passant par les îles Spratleys, mais également, ce qui est plus nouveau pour la marine française, à proximité des îles Paracel, qui sont aussi revendiquées par la Chine. Pourquoi cette navigation ?

      L’importance de cette navigation dans la région est illustrée dans la revue stratégique de la défense nationale qui vient d’être adoptée par le président de la République : elle souligne l’affirmation de la puissance chinoise, son influence régionale, et le développement considérable de ses capacités militaires. Nous avons un point de préoccupation, qu’a rappelé la ministre des armées en juin au Shangri-La Dialogue [le grand rendez-vous des ministres de la défense de la zone Asie-Pacifique] : la défense d’un ordre international fondé sur le droit. Cela vaut pour la piraterie, la prolifération avec la Corée du Nord, les pêches illégales, ou les entraves à la liberté de navigation. L’application de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer est remise en question par les politiques du fait accompli.

      Pour conserver son autonomie stratégique, la France doit préserver sa capacité d’appréciation de la situation. Il nous faut entretenir nos connaissances sur l’évolution des équilibres internationaux et régionaux, les comportements des uns et des autres. Depuis fin 2014, plus d’une dizaine de bateaux français ont ainsi transité dans la région, là où le droit de la mer nous y autorise, y compris dans ces zones contestées. Avec trois mots-clés : lisibilité, constance, équilibre.

      Quel est le bilan de ces transits ?

      Quand on navigue dans de telles zones, on apprend énormément des réactions, comme de l’absence de réactions observée. Nos transits nous montrent que la Chine a des réactions de plus en plus professionnelles, qu’elle est attentive à ce qu’il se passe, qu’elle surveille.

      Par ailleurs, la plupart de nos déploiements comportent des escales en Chine. Notre attitude s’inscrit dans une relation de grand pays à grand pays. Nous sommes capables de nous dire les choses franchement, tout en ayant une bonne relation de dialogue. Je me déplace dans tout le Pacifique plusieurs fois par an. J’ai des entretiens bilatéraux réguliers avec des responsables chinois de l’Armée populaire de libération (armée de terre, marine, armée de l’air), des garde-côtes, et de la coopération internationale. Le message de la France est compris.

      Faut-il déployer plus de navires en mer de Chine, sachant que les moyens français sont limités ?

      Nous faisons déjà beaucoup. La France est le seul pays européen du Pacifique. Le seul à y maintenir en permanence des forces, et à y déployer chaque année des bateaux militaires de premier rang. Envoyer l’Auvergne, l’un des meilleurs bâtiments de lutte anti-sous-marine du monde, est un investissement pour affirmer notre présence et entretenir notre autonomie stratégique. Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian avait incité les Européens à faire de même. Si la liberté de navigation est bafouée ici, elle le sera partout à court terme.

      Nous ne sommes pas du tout dans une logique d’escalade. Mais nous sommes attachés à suivre les équilibres d’une région où quatre nations membres du Conseil de sécurité de l’ONU voisinent : la France, les Etats-Unis, la Chine et la Russie.

      Dans le même temps, deux frégates chinoises ont fait escale à Toulon ces derniers jours. Pourquoi ?

      La Chine a fait la démonstration de ses capacités océaniques acquises ces dernières années. Ses groupes navals déployés en Europe, dans l’océan Indien ou dans le Pacifique témoignent de cette accélération. La présence de navires chinois en France traduit une relation mature entre deux grands pays liés par un partenariat stratégique fondé sur un principe de réciprocité.

  • #Tesla sur le point de construire une usine en Chine ?
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/tesla-sur-le-point-de-construire-une-usine-en-chine-755172.html

    Le constructeur de voitures électriques Tesla a conclu un accord avec les autorités chinoises pour construire une usine de production à Shanghai, affirme le Wall Street Journal.

    Tesla a obtenu des autorités de Shanghai de pouvoir s’installer dans la zone de libre-échange de la ville mais sa production sera toujours sujette à une taxe d’importation chinoise de 25%, selon des sources proches du dossier citées par le journal dimanche.

    La Chine pousse au développement des véhicules électriques. Pékin a récemment confirmé qu’il imposerait à partir de 2019 aux constructeurs des quotas de ventes de « voitures propres ». Les groupes automobiles étrangers se précipitent pour créer des filiales communes avec des constructeurs chinois afin de doper leur production sur ce créneau.