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  • Défiance à l’égard des médias : comment remonter la pente ?

    https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/du-grain-a-moudre-du-jeudi-24-janvier-2019

    Beaucoup de débats après l’enquête et le « baromètre » publié par la Croix sur la défiance envers la presse. Jusqu’ici, je n’ai rien entendu de très fracassant, les journalistes et patrons de presse se succèdent à la radio en pleurnichant que gna gna c’est trop injuste, nous faisons un si beau métier, si dificile, qui nous posons tant de questions à chaque conférence de presse gna gna etc...

    Risible quand on connait un peu ces organes de l’intérieur et comment ça marche vraiment :) Pauvres journalistes qui font « si bien leur métiers » et avec tant de courage.

    Je trouve complètement incroyable que pas un·e journaliste entendu·e récemment dans les médias ne se posent les vraies questions, profondes, qui expliqueraient cette désaffection. Comme si cette presse qui est tellement protégée par le pouvoir qui l’arrose de subventions, tellement privilégiée, tellement arrogante et méprisante était elle même complètement aveugle et inconsciente des travers dans lesquels elle est tombée, se comportant comme « les maitres du monde », trop gros, trop sure d’elle même, à la recherche du buzz, du spectaculaire, prête à ventre son âme pour un bon scoop, incapable d’évoluer, de percevoir même les évolutions sociales réelles, incapable même de faire évoluer son vocabulaire, sa terminologie (Droits de l’Homme...). Une presse empêtrée comme jamais dans la société du spectacle et qui s’étonne que les lectrices et lecteurs ne gobent plus leurs petite salade bien dégueu. Une somme de petits mépris ressentie comme un gros mépris par les citoyennes et citoyens qui méritent une presse et une information dignes de bien meilleure facture.

    J’attends toujours l’organe de presse ou le ou la journaliste qui sera capable de prendre un peu de distance et de faire cette analyse critique si nécessaire. Mais pour l’instant, elles et ils sont à des années lumière d’accepter de se remettre en question.

    Et jusqu’à nouvel ordre, je continuerai - en grande partie grâce à l’intelligence collective de seenthis - à construire un réseau d’information constitué de sites, de médias, d’initiatives très diverses offrant finalement un riche savoir, une instimable somme de connaissance pour pallier à la vacuité de ce qu’on appelle la presse « établie » du genre les décodeurs du Monde pour ne citer que la plus minable d’entre elle.

    Il fallait s’y attendre : interroger les Français sur leur confiance dans les médias en pleine crise des Gilets jaunes n’allait pas produire des résultats encourageants pour les journalistes. Le 32e baromètre annuel que publie le journal La Croix ce jeudi en témoigne : la défiance est au plus haut, et tous les médias –radio, télé, presse écrite, internet- sont concernés.

    Il serait imprudent de n’y voir qu’un phénomène conjoncturel. Le recul de la confiance s’inscrit dans le temps long. Une tendance de fond, sans réponse satisfaisante pour l’instant. Cette rupture entre les journalistes et le public ne tient pas non plus à un moindre intérêt pour l’information.

    Le baromètre de la Croix dit même tout le contraire : les Français interrogés s’intéressent de plus en plus à l’actualité. Du coup, c’est sur les conditions de production de l’information, et sur son contenu, qu’il semble nécessaire –et urgent- de se pencher.

    « Défiance à l’égard des médias : comment remonter la pente ? »

  • #COMCYBER : Florence Parly dévoile la doctrine française de lutte informatique offensive (LIO) : Lignes de défense
    http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/01/18/florence-parly-devoile-la-doctrine-francaise-de-l

    Il y a trois ans, Jean-Yves Le Drian (ministre de la Défense de 2012 à 2017) avait déjà précisé que la lutte informatique offensive n’était en rien tabou ; désormais les armées françaises sont officiellement dotées d’une doctrine de lutte informatique offensive qui donne le cadre d’emploi précis de l’utilisation du cyber en opérations.

    (…) D’où l’établissement d’une doctrine de LIO (lutte informatique offensive) et la diffusion d’un document spécifique dont la partie publique est à consulter ici. Ce document, dont une partie est classifiée, constitue désormais une référence officielle en matière de lutte informatique offensive.

    http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/files/E%CC%81le%CC%81ments%20publics%20de%20doctrine%20

    #cyberguerre #france #hackers

    On notera l’admirable cyberprojection sur le cyberbouclier, et le caractère cyberarchaïque du cyberglaive.

    • La description de la rupture novatrice du cyber colle mot pour mot aux pratiques de guerillas et de terrorisme depuis les années 60 …
      Je pense que le texte en dit plus sur la perception de l’armée française que sur le cyber

      Véritable rupture en termes de technologie et d’emploi de la force, l’arme cyber est amenée à bouleverser les modalités de la guerre sans en renouveler profondément les principes. Multiplicité d’acteurs étatiques, masqués ou non, organisations terroristes, frontières gommées, perceptions troublées, repères faussés, propagation rapide, droit international non respecté, code de conduite bafoué : tels sont les risques du cyberespace. Une zone grise, un brouillard, dont les effets, eux, sont bien réels, parfois dévastateurs. Le combat dans le cyberespace est de nature asymétrique, hybride, parfois invisible et en apparence indolore. Pourtant, l’emploi de l’arme cyber est susceptible de porter gravement atteinte aux capacités et aux intérêts souverains des États.

  • L’Eglise peine à boucler ses fins de mois - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2018/12/18/l-eglise-peine-a-boucler-ses-fins-de-mois_1698579

    Plus de 90% des diocèses n’équilibrent pas leurs comptes. L’année 2018 enregistre une baisse significative des dons, liée en partie à la crise des abus sexuels.

    Cela ressemble à un coup de blues. L’Eglise catholique a enregistré, sur les trois premiers trimestres de 2018, une baisse significative, environ 5%, des dons au denier de l’Eglise qui constitue la principale ressource des diocèses. Depuis de nombreuses années, les finances de l’Eglise sont certes fragiles. Mais les indicateurs ont « viré au rouge », a reconnu, mercredi lors d’une conférence de presse, Ambroise Laurent, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France (CEF), en charge des finances.

    Pour le responsable catholique, la suppression de l’ISF, le passage au prélèvement à la source et les inquiétudes sur la situation sociale et économique expliquent ce fléchissement notable. A la CEF, on reconnaît que la crise des abus sexuels a eu, elle aussi, un impact sur les dons. Quoi qu’il en soit, le catholicisme français est aussi confronté à une crise structurelle. En dix ans, les diocèses ont perdu un quart de leurs donateurs au denier de l’Eglise. En 2017, ils étaient 1,1 million à y contribuer. La collecte a totalisé, l’an passé, 255 millions d’euros, ce qui représente environ 40% des recettes totales de l’Eglise.

    Les autres ressources des diocèses proviennent des quêtes (23% du total), des legs ou encore des célébrations de baptêmes, mariages et funérailles. Le denier de l’Eglise est traditionnellement affecté aux traitements des prêtres, (14 000 sont en activité en 2018 dont 10% sont de nationalité étrangère) et aux salaires des laïcs, environ 10 000 en poste dont la plupart sont employés à temps partiel. La chute importante des contributeurs au denier de l’Eglise est, pour le moment, compensée par la générosité de plus en plus marquée des fidèles. Le don annuel moyen a, en effet, considérablement progressé, passant de 145 euros en 2007 à 232 euros par donateur, dix ans plus tard.

    « Nous ne sommes pas trop inquiets. Nos fidèles sont, de fait, très généreux », explique Ambroise Laurent. Le responsable estime que l’Eglise est dans une situation plus stable et moins délicate que des associations, contrainte de renouveler régulièrement leurs donateurs. De fait, les diocèses conservent un noyau dur de catholiques prêts à financer leur institution mais celui-ci vieillit. Malgré tout, il pourrait y avoir des marges de progression, notamment dans les zones urbaines. La moitié des catholiques pratiquants, selon les estimations de la CEF, ne contribue pas au denier de l’Eglise ; c’est particulièrement marqué chez les jeunes.

    Comme l’année dernière, l’épiscopat lance, ce jeudi, une campagne de communication pour faire connaître le denier de l’Eglise, des publicités sont notamment programmées pour les ondes des grandes radios généralistes. Quoi qu’il en soit, la plupart des diocèses ont du mal à boucler leur budget. Pour 90% d’entre eux, les ressources ne couvrent pas les dépenses de fonctionnement. Pour équilibrer leur compte, ils sont contraints de vendre une partie de leur patrimoine immobilier.
    Bernadette Sauvaget

    Est-ce que 90% des diocèses vont disparaitre vu qu’ils sont insolvables ? Ca serait bien car un diocèse ca sert uniquement à faire violer ses gosses et se faire piquer les économies de mémé. Ca serait bien que ces lieux de promotion de haine (homophobe, misogynes entre autre) disparaissent mais faut pas révé, les banquiers et les macronistes vont leur trouvé un arrangement pour qu’ils puissent continuer à violer en paix les enfants et les consciences.

    L’article est un peu mensonger car les sois disant « salaires des laïcs, environ 10 000 en poste dont la plupart sont employés à temps partiel » ne touchent pour la plus part aucun salaire, surtout lorsqu’il s’agit de femmes et surtout de femmes en situation de handicape (qui est le gros de leurs « salariés ». Ces « salariés » étaient sous contrat d’empois aidée et ce statu étant supprimé par Macron (qui a accepté d’etre chamoine de l’étron), les « salariées » laïque se sont fait viré comme des merdes sans aucun dédomagement avec parfois des petites remarques abjectes dont les cathos en ont le secret ; « Tu es virée, c’est une épreuve que dieu t’offre, t’as de la chance qu’il te fasse souffrir »
    cf : http://golias-news.fr/article6716.html

    Pour ce qui est des « legs » il s’agit d’abus de faiblesse et détournement d’héritage, et l’article montre que les curtons sont de plus en plus gourmands à dépouiller leurs vieilles et vieux. Vieilles et vieux qui sont tout de même stratégiquement choisis dans les classes bougeoise solvables et qui donnent de plus en plus vu que les riches sont de plus en plus riches. Le fric est envoyé à la maison mère qui est un paradis fiscal et une banque mafieuse tenu par George Pell (alias le tour operator pour pedovioleurs australiens) et comme cela les curés peuvent faire croire à leur insolvabilité.
    Je rappel que l’église possède un parc immobilier de folie et bénéfice de largesses fiscales plus que confortables, si 90% des diocèses sont insolvables c’est que c’est intentionnel.

    #catholicisme #a_bas_la_calotte

    • Ca, c’est pour le denier du culte.

      Qu’en est il pour les dons déductible des impôts sur le revenu (donc facturé à tous les contribuables).

      Par ailleurs, les retraites du clergé catholique sont payées par les retraités, sur le compte du régime général.

    • J’ai pas mentionné le concordat non plus ni le fait que les curtons pique l’argent de la quete qui est sensé etre à destination des pauvres. Pauvres que ne sont pas les curés qui touchent en moyenne 1760€ par mois selon cette source qui donne aussi le salaire moyen des femmes prêtres.... et indique qu’il est de 14% inferieur à celui des hommes... je suis perdu
      https://www.salairemoyen.com/salaire-metier-2051-Cure.html
      Le site « denier du culte » annonce entre 730 et 1 100 euros par mois mais c’est une source non fiable et le curtons ne payent ni loyer, ils ont des bonniches gratuites et s’incrustent à bouffer chez les parents de leurs victimes.

      Pour les salaires sous concordat donc payés par les contribuables et à l’usage exclusif de mâles misogynes :

      CULTE CATHOLIQUE

      EVÊQUE 4 423,51 €

      EVÊQUE COADJUTEUR 3 055,80

      EVÊQUE AUXILIAIRE 2 740,96

      VICAIRE GÉNÉRAL 2 685,40

      CHANOINE 2 685,40

      CURÉ 2 592,80

      DESSERVANT 2 546,50

      VICAIRE 1 977,01

      AUMÔNIER 2 592,80

      CULTE PROTESTANT Agrégé 11ème échelon 3 206,33 €

      PRÉSID. DU DIRECTOIRE* 2 884,49 Certifié 11è échelon 2 569 ;91 €

      PRÉSID. CONS.SYNODAL** 2 884,49

      PASTEUR 2 592,80

      PASTEUR AUXILIAIRE 1 977,01

      VICAIRE 1 564,94

      AUMÔNIER 2 592,80

      SECRÉT. DIRECTOIRE* 2 379,82

      SECR . CONS. SYNODAL** 2 379,82

      () Église luthérienne (*) Église calviniste

      CULTE ISRAÉLITE

      GRAND RABBIN 2 731,70

      RABBIN 2 592,80

      SECRÉT. CONSISTOIRE 2 379,82

      AUMÔNIER 2 592 ,80

      http://bouchet.over-blog.com/article-12-056-ce-que-coute-le-clerge-en-alsace-moselle-100835689

    • Le concordat, c’est pour l’Alsace Lorraine, là où l’enseignement religieux est obligatoire dans les écoles !

      180 heures de cours durant la scolarité primaire, par exemple. Pas de cours de religion, interdit de passer le bac.
      Très difficile de ne pas envoyer les enfants au contact de ces gens chez lesquels la pédophilie se porte bien.

      Même en Pologne, ce n’est pas obligatoire. Dans certaines régions polonaises, jusqu’à 50 % des enfants ne vont pas subir les cours de catholicisme.

    • Par ailleurs, les retraites du clergé catholique sont payées par les retraités, sur le compte du régime général.

      Ça c’est le principe de compensation inter-régimes. La pyramide des âges du régime des cultes (la CAVIMAC) est assez catastrophique, aboutissant à un rapport cotisants/retraités inférieur à 0,4 (15000/61000 en 2014, en baisse constante).
      http://www.utb-chalon.fr/media/files/Documents_conferenciers/Lucas/retraites-lucas-cfr.pdf

      Si on commence à toucher à la compensation, tout le système s’effondre. Rappel, le même ratio s’élève (si l’on peut dire) à 0,016 pour la Caisse des Mines (chiffres 2011 : 5000/325000)
      http://www.securite-sociale.fr/IMG/pdf/indicateur21_pqe_retraite.pdf

  • Du #droit_à_l’éducation ; de l’#éducation_aux_droits

    Débutée en 2008 suite à la rédaction d’un mémoire de Master 2 intitulé Le droit à l’éducation. Contribution à l’étude de la réception des droits-créances par le juge administratif, ma thèse a consisté à retracer l’émergence de ce droit à, envisagé comme un discours, dans le contexte des laïcités françaises ; je l’ai réalisée sous la direction de Xavier Dupré de Boulois et soutenue le 8 décembre 2017 à la faculté de droit de l’Université Grenoble Alpes (UGA), au sein de laquelle je suis rattaché au Centre de Recherches Juridiques (CRJ, EA 1965).

    Peu de temps après le commencement de mon parcours dans le cadre de l’Ecole Doctorale Sciences Juridiques (EDSJ), le Conseil d’Etat a rendu un important arrêt, le 8 avril 2009 (Laruelle, n° 311434). Je lui ai consacré des observations dans la revue Droit de la famille (juillet 2009, n° 7, comm. 97) puis une note, plus détaillée, à la Revue du droit public et de la science politique en France et à l’étranger (RDP 2010, n° 1, p. 197, intitulée « Education des enfants handicapés : droit-créance et carence de l’Etat »). Concluant sur la « contribution de l’action en responsabilité à la réalisation d’un droit-créance », je terminais en tissant un lien avec le « droit au logement opposable » (DALO).

    La réflexion a pu être prolongée à l’occasion d’une intervention d’Hafida Belrhali devant le Groupe de Recherches en Droit de la Famille (GRDF) le 8 juillet 2011 – « Suivi des enfants autistes : quelle responsabilité de l’Etat ? » –, à propos de l’arrêt qu’elle venait d’annoter à l’AJDA (CE, 16 mai 2011, Mme Beaufils, n° 318501). Largement renouvelée, l’analyse proposée dans ma thèse de ces deux arrêts doit beaucoup à ces échanges, tout comme à ceux consécutifs à deux autres manifestations : le 13 décembre 2011, une conférence sur le droit à l’éducation des personnes en situation de #handicap (disponible en ligne : http://videos.univ-grenoble-alpes.fr/video/1057-le-droit-a-leducation-des-personnes-en-situation-de-), à l’initiative de la mission « Université non discriminante » de Grenoble ; le 23 mai 2012, sur l’invitation de son responsable, Yann Echinard, une intervention relative au handicap à l’école lors d’une rencontre à l’antenne valentinoise de la Faculté de droit, avec des professionnels de l’Éducation nationale.
    #autisme

    En 2010, j’ai contribué au rapport réalisé sous la direction de Diane Roman pour la Mission de recherche Droit et Justice, « Droits des pauvres, Pauvres droits ? ». Recherches sur la justiciabilité des #droits_sociaux. Sortant de mon domaine de prédilection – l’éducation –, mon étude jurisprudentielle s’intitule « Comparaison du contentieux des droits de retrait et au respect de la vie personnelle en droit du travail » ; elle a été republiée par La Revue des Droits de l’Homme (juin 2012, n° 1, p. 371), sous le titre « Section 2-2. La protection juridictionnelle des droits sociaux comparée à celle des droits civils : existe-t-il une réelle différence de mise en œuvre des droits ? » (disponible en ligne). Le 19 décembre 2011, j’ai animé avec mon directeur de thèse un débat filmé entre Diane Roman et Philippe Warin (directeur de recherche au CNRS et de l’ODENORE, l’Observatoire DEs NOn-REcours aux droits et services) : intitulée « L’effectivité des droits sociaux », la vidéo est en ligne (http://www.revuedlf.com/videos/leffectivite-des-droits-sociaux-2) sur le site de la Revue des droits et libertés fondamentaux (RDLF).

    Le 12 juillet 2013, en binôme dans le cadre du Centre d’Études et de Recherches sur le Droit, l’Histoire et l’Administration Publique (CERDHAP), nous sommes intervenus à propos du colloque Le service public de l’Association Française pour la recherche en Droit Administratif (AFDA), avec Philippe Yolka et Xavier Dupré de Boulois pour discutants. Le titre 1 de ma thèse est précisément consacré au service public de l’enseignement, celle-ci ayant évolué au regard du lien entre éducation et laïcité(s) dans le contexte français ; au fil de la recherche, son sous-titre a changé (sachant que l’une des propositions formulées est l’abandon de la catégorie doctrinale des droits-créances) : Le droit à l’éducation. L’émergence d’un discours dans le contexte des laïcités françaises, thèse de l’Université Grenoble Alpes, 2017.

    http://www.thomasbompard.fr
    #éducation #droits #Thomas_Bompard

    Livret de #méthodologie :
    http://www.thomasbompard.fr/livret-methodologie

    • Journée des #droits_de_l’enfant

      « Le droit à l’éducation, c’est aussi le droit à un personnel enseignant qualifié ». Tel était le thème d’un rappel conjoint adressé « à la communauté internationale », le 5 octobre ; ce jour-là, « depuis 1994, la Journée mondiale des enseignant(e)s commémore la signature de la Recommandation OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de 1966 ».

      Le message est-il bien reçu partout, en France ? En Seine-Saint-Denis, par exemple, il est permis d’en douter (plus largement, v. l’« appel au secours » lancé depuis le tribunal de Bobigny, « La grande misère de la protection de l’enfance en Seine-Saint-Denis », Le Monde 6 nov. 2018, p. 22 : « des enfants mal protégés, ce seront davantage d’adultes vulnérables » ; en ligne sur le site de Laurent Mucchielli). Le 15 novembre, il a été répété que la question de l’absentéisme enseignant « constitue une priorité majeure du ministère de l’éducation nationale puisqu’elle touche à la continuité et à la qualité du service public » ; dans cette réaffirmation volontariste (« notamment de pallier les absences prévisibles, comme celles liées aux stages de formation continue »), l’absence de référence au droit à l’éducation peut être relevée.


      http://www.thomasbompard.fr/journee-convention-droits-des-enfants
      #enfance #enfants

  • Strasbourg : Facebook au marché de Noël . . . . Justine Saint-Sevin - France 3 Régions - 1 Décembre 2018
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/strasbourg-facebook-au-marche-noel-presence-qui-detonne

    Vendredi 30 novembre, Facebook a investi pour la première fois le marché de Noël de Strasbourg. Son chalet niché au cœur du Village du partage au milieu des associations solidaires surprend.

    Un nouveau venu, nommé Facebook, a pris place dans le chalet jusqu’alors tenu par l’association Emmaüs sur le Village du partage au petit matin ce vendredi. Et qu’ils soient bénévoles, habitués de l’incontournable marché strasbourgeois ou touristes à peine débarqués d’un train, un même questionnement les unit : « mais que vient faire Facebook ici ? » .
    . . . . .

    . . . . .
    La présence d’une société qui brasse des milliards, pointée du doigt pour son impôt dérisoire versé à la France, au milieu des Petits Frères des Pauvres ou du Secours populaire, n’est pas anodine. Facebook dont l’image s’est effritée après les nouvelles révélations de fuites de données personnelles se doit de redorer son blason. Au côté des initiatives de dons ou de la formation gratuite aux différentes fonctionnalités proposées, les passants sont d’ailleurs invités à apprendre à optimiser la sécurité de leurs données sur l’application. Coïncidence ? 

    #facebook #Emmaüs #Petits_Frères_des_Pauvres #Secours_populaire #Strasbourg #google #surveillance #internet #censure #réseaux_sociaux #publicité #données #profiling #bigdata #manipulation #marketing #vie_privée #foutage_de_gueule #start_up_nation

  • Glyphosate : Croyez nous sur parole ! J.L.P. - 24 Octobre 2018 - Le Canard enchainé

    ❝ Pauvres députés macronistes !
    Le 29 Mai 2018 en compagnie d’une poignée de députés LR, une trentaine d’entre eux avaient rejeté l’amendement déposé par Mathieu Orphelin, député LRM proche de Hulot, qui vise à interdire le glyphosate d’ici à 2021.
    Leurs électeurs les alors avaient vivement interpelés Six mois auparavant, le président macron ne s’était il pas engagé par écrit à faire interdire le glyphosate  "au plus tard dans trois ans " ?
    Pourquoi trahir cette promesse ?
    Pourquoi refuser de l’inscrire dans la loi ?

    Le 15 Septembre 2018, rebelote : un amendement du même tonneau est rejetté par 42 députés (dont les mêmes 34 macronistes).
    Depuis, comme le raconte « Le Monde 19/10 », ils vivent dans l’enfer. Dans la rue on les apostrophe : « Vous êtes tous vendus aux lobbys ! Honte à vous d’être avec monsanto ! »
    Ils reçoivent des mails indignés par centaines. On les présente comme les « 42 salopards » . Et parfois, forcement, ça dérape (insultes, menaces de mort).
    Heureusement, l’ex ministre de l’agriculture Stéphane Travert a exprimé son soutient à ces députés « injustement insultés, bafoués, caricaturés sur les réseaux sociaux » . . .
    Du coup ils s’échinent à expliquer en choeur qu’ils sont « profondément » contre le glyphosate, mais qu’il faut y aller mollo, sans « braquer les agriculteurs » , car la situation sur le terrain est complexe, les voilà réduits à « faire la pédagogie de leur vote » . . .
    La député de l’Isére, Cendra Motin a ce mot magnifique : « On demande aux gens de nous croire sur parole. Or ils ne croient qu’aux actes . . . »

    Ah, les gens sont indécrottables !❝

    #glyphosate #LRM #enmarche #corruption #empoisonneurs #lobbying #lobby #influence #santé #europe #multinationales #agriculture #députés

  • Terreur Féministe : Tremblez !! | Not a unicorn
    https://militancrise.wordpress.com/2015/07/09/terreur-feministe-tremblez

    Ce n’est pas nouveau, ce masculinisme victimaire, qui aime dire PARTOUT qu’on ne peut plus rien dire et qu’ils n’ont plus droit à la parole. Ces gens qui se plaignent dans TOUS les médias qu’on ne les laisse pas parler. Ironie. Pauvres hommes à qui on retire quelques secondes de temps de parole. Qui découvrent soudainement l’existence de cette autre moitié de l’humanité qui secoue leur arbre hiérarchique dont ils occupent toutes les branches.

  • Être pauvre (2/4) : Pauvres des champs, les oubliés | La série documentaire
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/etre-pauvre-24-pauvres-des-champs-les-oublies

    Nous nous rendons en Limousin, une zone particulièrement concernée par cette pauvreté hors des radars. Au fil des témoignages recueillis, nous abordons les questions cruciales de l’isolement géographique, de la dévitalisation des territoires, du repli social et des spécificités de la pauvreté dans un village ou en campagne. Durée : 55 min. Source : France Culture

    http://rf.proxycast.org/1481506433081024512/10177-18.09.2018-ITEMA_21814321-0.mp3

  • SPECIAL MORT AUX PAUVRES :.. Objectif atteint 90% radiés au ROYAUME-UNI.... Mais Macron veut la fusion des aides sociales en 2020...TAJA salaire à la journée, un avant goût du contrat zéro heure ?
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15108-special-mort-aux-pauvres-objectif-atteint-90-radies-au-royaume-uni-

    ROYAUME-UNI :...la fusion de 6 aides sociales est une catastrophe, en 8 ans seulement 700 000 bénéficiaires au lieu des 7 millions prévus = radiation 90%

    = pauvre aujourd’hui, miséreux demain, révolutionnaires après-demain d’où la crainte des émeutes sur le dos du Brexit

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/09/04/pauvrete-au-royaume-uni-l-impossible-reforme-des-aides-sociales_5349982_3234

    https://www.lejdd.fr/international/europe/brexit-pourquoi-la-police-britannique-craint-des-troubles-civils-3751334

    https://www.huffingtonpost.fr/2018/09/09/brexit-la-police-britannique-se-prepare-a-des-troubles-generalises-en

    http://www.atlantico.fr/decryptage/securite-publique-effondre-au-royaume-uni-avertissement-pour-europe-350072 (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • L’œuvre négative du colonialisme français aux Antilles : la production et la reproduction d’une pigmentocratie Saïd Bouamama - 15 Juin 2018 - wordpress.com
    https://bouamamas.wordpress.com/2018/06/15/loeuvre-negative-du-colonialisme-francais-aux-antilles-la-produ

    La Guadeloupe et la Martinique sont célébrées dans le discours dominant comme le symbole du métissage réussi. L’angle mort de ce discours est celui de la reproduction de ce que Raphaël Confiant nomme la « pigmentocratie[i] » qui structure le système social des Antilles dites « françaises » de l’époque esclavagiste et coloniale jusqu’à aujourd’hui. Ce système social reste en effet caractérisé, rappelle le chercheur canadien Adrien Guyot, par « une hiérarchisation sociale basée sur les notions de race et de couleur, amenant par là même la création de néologismes comme « éthnoclasse » pour faire référence aux classes sociales dont le principal critère d’appartenance est l’ethnie[ii] ». Sur le plan économique la structure des Antilles dites « françaises » reste coloniale. La prise en compte des contextes historique, économique et géostratégique est incontournable pour saisir cette réalité coloniale qui se reproduit.
     


      Le génocide des autochtones et intensification de la traite
    C’est avec l’arrivée de Christophe Colomb que commence la violence puis le génocide des peuples autochtones des Antilles. La colonisation d’Haïti par les espagnols en 1496, de Puerto-Rico en 1508, de la Jamaïque en 1509 et de Cuba en 1511 impose la domination espagnole sur l’ensemble des Grandes Antilles. Le résultat de cette domination ne tarde pas : l’extermination des peuples autochtones. « Rien que pour l’île d’Hispaniola où débarque Colomb lors de son premier voyage, on dénombre 300000 personnes en 1492, 50000 en 1510, 16000 en 1530, 1000 en 1540[iii] » rappelle l’historien Frédéric Dorel. Pour les petites Antilles la résistance des peuples autochtones (Les Kalinas ou Kallinagos que les colonisateurs espagnols appellent « indiens Caraïbe ») est telle que les espagnols ne parviennent pas à s’implanter[iv]. La colonisation française qui débute en 1635 poursuit le génocide des peuples autochtones enclenché par les espagnols : « Les nouveaux conquérants entreprennent l’élimination systématique des Indiens et la colonisation des petites Antilles par le moyen de la traite africaine[v] » résume Chantal Maignan–Claverie, spécialiste des Antilles françaises.

    La résistance des peuples autochtones conduit en réponse au projet d’éliminer les « Caraïbe » comme groupe social sur leur propre terre. Trois leviers sont actionnés pour atteindre ce but : L’appel à la traite pour répondre au besoin en main-d’œuvre du capitalisme de plantation ; l’expulsion des autochtones de leurs îles (Ainsi en 1650 les « Caraïbes », sont expulsés de Martinique) ; la pratique systématique du viol des femmes autochtones. « Le viol des femmes indiennes par les colons s’inscrivait dans une politique « d’épuration ethnique » visant à faire disparaître les Caraïbes en tant que groupe[vi] » souligne l’historien Nicolas Rey. L’extermination des autochtones a, bien sûr, comme conséquence immédiate une intensification de la traite.

    La résistance des esclaves fut comme ailleurs au rendez-vous. Elles prennent en premier lieu la forme de révoltes. Argumentant son projet d’abolition de l’esclavage, Victor Schoelcher met en avant ces révoltes récurrentes. Répondant à ses opposants qui affirment que les noirs préfèrent la servitude, il déclare : « Pourquoi donc alors tant de révoltes d’esclaves de tous côtés ? […] Si les Nègres se félicitent tant de leur sort, pourquoi donc alors les colons tremblent-ils sans-cesse[vii] ? ».

    La seconde forme de la résistance fut comme dans toute la région le marronnage c’est-à-dire la fuite des esclaves pour constituer une société parallèle libre dans les montagnes des colonies. Si la taille des îles ne permet cependant pas à cette forme de révolte de prendre l’ampleur qu’elle a prise dans d’autres pays du continent américain, elle contribue avec les insurrections à mettre à l’ordre du jour la question de l’abolition. Abolir l’esclavage apparaît aux yeux de républicains de plus en plus nombreux comme la seule manière de sauvegarder les colonies et le capitalisme de plantation qui les caractérisent.

    Le capitalisme de plantation  
    Le capitalisme de plantation que permet la traite débute par la culture du tabac pour très vite se réorienter vers la canne à sucre et la banane. Au même moment où en Europe le travail servile est abandonné au profit du salariat, l’esclavage devient aux Antilles la forme prédominante du travail. Le capitalisme de plantation peut dès lors se résumer comme suit :
    « Elle suppose, d’une part, l’organisation du travail de centaines d’esclaves encasernés ou casés, travaillant en brigades surveillées par des équipes de gardes-chiourme, pour la production extensive d’une plante unique (la canne à sucre) dont la transformation industrielle (toujours effectuée sur place, sur la plantation même) donnent lieu à des produits (essentiellement le sucre, la mélasse et le rhum) valorisables avec profit sur un marché. Elle implique par conséquent, d’autre part, l’investissement d’importants capitaux […], La plantation suppose enfin l’existence d’un vaste marché aux prix rémunérateurs dans les métropoles européennes[viii]. »
    La concentration des terres dans les mains de latifundistes est ainsi dès le début du capitalisme de plantation une caractéristique essentielle des économies antillaises. La concrétisation matérielle en est l’habitation-sucrerie, « centre moteur de l’économie coloniale[ix] ». En Martinique, rappelle l’historien Antillais Jean-Pierre Sainton, « une trentaine de propriétaires se partageait plus de 43 % des terres » dès 1671 en ajoutant qu’ « avec un temps de retard, l’évolution sera similaire en Guadeloupe[x] ». Quelques dizaines de familles blanches possèdent la plus grande partie de la terre et contrôlent ainsi l’ensemble de l’économie.
    L’abolition de l’esclavage ne mettra pas fin à la concentration foncière mais au contraire l’accentuera. L’indemnisation des propriétaires d’esclaves au moment de l’abolition contribuera à cette reproduction et accentuation de la concentration foncière. La loi du 30 avril 1849 prévoit en effet que les maîtres recevront une indemnité de dédommagement de 470 francs 20 centimes par esclave en Guadeloupe et de 430 francs 47 centimes pour la Martinique. Pour les anciens esclaves aucune indemnisation n’est prévue. « La restructuration post-esclavagiste, grandement impulsé par le capital bancaire, accentuera le degré d’accaparement des principaux moyens de production par la minorité oligarchique[xi] » résume le chercheur en sciences politiques Alain Philippes Blérald. Si la concentration foncière est commune, les processus vont cependant être différents pour les deux colonies. En Martinique les grandes familles békés de l’industrie sucrière restent les propriétaires des grands domaines, alors qu’en Guadeloupe le capital financier prend le relais. Les multinationales Somdia, Grands Moulins, Shneider, etc., investissent massivement dans le capitalisme de plantation. Cette différence a bien entendu des effets sur la structure foncière contemporaine.

    Le projet d’une généralisation de l’auto-exploitation en Guadeloupe
    En Guadeloupe la crise de l’économie sucrière sous le double effet du développement du sucre de betterave et de la concurrence de nouveaux pays producteurs conduira au retrait de ces grands groupes à la recherche d’investissement plus rentables. La production passe ainsi de 175 000 tonnes en 1965 à 107 000 tonnes en 1975 et à 56 000 tonnes en 1981[xii].

    L’Etat français accompagne ce retrait en achetant près de 11 000 hectares confiés à une société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER). Sur ces terres vivent 3300 agriculteurs soit 1000 ouvriers agricoles et 2300 exploitants ayant un « bail de colonat partiaire », un statut hérité de la période de l’abolition définit comme suit par le géographe Guy Lasserre : « le propriétaire maintint la jouissance gratuite de la case et du jardin vivrier aux esclaves libérés qui acceptaient de rester sur le domaine. Une parcelle de 1 ou 2 ha était attribuée en métayage au colon, à charge pour lui de livrer ses cannes au propriétaire de l’habitation. Le colon partiaire recevait pour son travail, le tiers ou la moitié de la valeur de la production[xiii]. »

    La naissance de la SAFER en 1965 se réalise alors que la production cannière a commencé sa chute et que des mobilisations des salariés agricoles pour de meilleurs salaires d’une part et pour l’accès à la terre, d’autre part, se développent. A partir de 1977 ces mobilisations se radicalisent et prennent la forme d’une occupation et d’une mise en exploitation des terres vacantes non exploitées. C’est ce contexte qui explique le projet de « réforme foncière » dès la décennie 60 mais avec une accélération à partir de la décennie 80. Le projet est résumé comme suit par le sociologue Christian Deverre : « [Un] transfert de la production directe à des exploitants individuels, mais contrôle du débouché final par les anciens groupes de planteurs, [Une] substitution du prix du marché au salaire comme forme de soumission du travail agricole […] Ce type de « réforme agraire » [est] basée sur l’hypothèse de l’acceptation par le paysan de son auto-exploitation – et de celle de sa famille[xiv] ».

    Il s’agit on le voit d’une tentative de généralisation du colonat partiaire dont l’effet est de faire passer l’exploitation d’une forme directe à une forme indirecte. Le discours idéologique d’accompagnement est, bien entendu, celui de la « justice sociale ». Dans les faits, précise Christian Lasserre, nous sommes en présence : « [D’un] contournement de l’obstacle que représente la hausse continue des coûts salariaux sur les domaines capitalistes. Toute l’organisation des redistributions foncières tend à maintenir la production de canne sur les nouvelles exploitations, tandis que les usines restent entre les mains et sous la gestion des grands groupes sucriers[xv]. »

    La Cofepp par exemple (Compagnie financière européenne de prise de participation) est prédominante dans le contrôle de la production de cannes à sucre. Actionnaire principale à 51 % de la SMRG (Sucrerie Rhumerie de Marie Galante), la Cofepp est contrôlée par la famille Cayard, des Békés de Martinique. Elle a fait un bénéfice de 23 millions d’euros en 2015 et contrôle 80 % du rhum guadeloupéen mais aussi 70 % du Rhum martiniquais et réunionnais[xvi].

    La culture de la banane qui bénéficie de la baisse de celle de la canne à sucre et qui devance désormais celle-ci est également dominée par de grands groupes industriels et financiers sous la forme du colonat. Les gros planteurs békés dominent l’ensemble du système sur fond de « collusion entre l’Etat et planteurs békés […] dénoncée à de nombreuses reprises[xvii] ». Ces gros planteurs disposent, en outre, de moyens de réagir dont sont dépourvus les petits et moyens producteurs. Ceux-ci disposent « d’un monopole de fait » que l’économiste Athanasia Bonneton résume comme suit : « lorsque les cours de la banane baissent dans le marché métropolitain, les gros planteurs réduisent la coupe. Par contre, les petits et moyens planteurs ne peuvent pratiquement pas refuser de fournir leurs régimes[xviii]. »
     
    Le « grand féodalisme » béké en Martinique
     
    La concentration foncière et le pouvoir des grandes familles békés est encore plus forte en Martinique. Le capital local a gardé en Martinique une prédominance perdue en Guadeloupe. Nous empruntons l’expression « grand féodalisme » béké à André Breton qui l’utilise en 1942 pour caractériser Eugène Aubéry, une des figures caricaturale des grandes familles béké[xix]. L’origine de cette différence avec la Guadeloupe est le résultat de la séquence historique de la révolution française :

    « Le destin de la Guadeloupe s’est séparé de celui de la Martinique lors de la période révolutionnaire, au cours de laquelle s’est déroulée une séquence d’événements dont la portée symbolique demeure encore aujourd’hui particulièrement prégnante. Les planteurs de la Martinique se réfugièrent en effet dans le giron de la Grande-Bretagne, échappant ainsi à la première libération des esclaves promulguée en 1794 à la Guadeloupe par le représentant de la Convention Victor Hugues, suite à sa reconquête de l’île sur les Anglais. L’esclavage fut rétabli sur l’île par Bonaparte en 1802, au prix d’une répression sanglante contre la résistance menée, sous la conduite de certains de leurs officiers, par les anciens esclaves devenus soldats de la République. Mais la plantocratie locale, décimée durant les troubles, se trouvait trop amoindrie pour absorber les événements postérieurs du XIXe siècle, à savoir l’abolition définitive de l’esclavage en 1848 et la concentration foncière autour des usines centrales de la seconde moitié du siècle. La Martinique, quant à elle, avait conservé intactes les vieilles structures antérieures à la Révolution, les planteurs ayant pu maintenir leur contrôle sur les terres et garantir la prééminence du capital local, ce qui a assuré le prolongement direct du système mis en place aux origines[xx]. »
     
    Plus de 75 ans après la citation d’André Breton la situation reste fondamentalement la même. Le leader indépendantiste Guy Cabort-Masson résume comme suit en 2002 la place des Békés dans l’économie martiniquaise : « Une caste faisant 0,8 % de la population contrôlant 60 % des terres utiles, plus de 15 % de l’économie du pays alors que le peuple de couleur n’a qu’environ 10 % de cette économie atomisée en « entreprises » ayant en moyenne entre 1 et 2 employés ![xxi] » Sept ans plus tard, un reportage de l’émission Spéciale Investigation intitulé « les derniers maîtres de la Martinique » avance les chiffres suivants : « ces personnes qui représentent 1 % de la population martiniquaise, détiennent 52 % des terres agricoles et 20 % de la richesse de l’île[xxii]. »

    La répartition des terres et des richesses selon un critère de couleur conduit à une structure sociale basée sur « hiérarchie socio-raciale[xxiii] ». Esquissant une description de cette hiérarchie, le sociologue Miche Giraud décrit comme suit la classe dominante en 1980 : « constituées de propriétaires latifundistes, des dirigeants et des principaux actionnaires des usines, des grands commerçants, dont l’immense majorité sont des Blancs créoles regroupés en quelques familles étendues le plus souvent alliées entre eux. Ces derniers possèdent plus des 2/3 des terres cultivables, la quasi-totalité des usines à sucre, les 9/10 des plantations de bananes, la totalité des conserveries d’ananas et ont également le quasi-monopole du commerce d’import-export[xxiv]. » Si les chiffres avancés ont légèrement variés depuis 1980, la structure de base reste fondamentalement la même.

    Une telle structure sociale où la couleur est le symptôme visible de la place sociale n’est possible que par l’intériorisation profonde d’un sentiment d’infériorité. « Aux Antilles la perception se situe toujours sur le plan de l’imaginaire. C’est en termes de Blanc que l’on y perçoit son semblable. […] C’est donc en référence à l’essence du Blanc que l’Antillais est appelé à être perçu par son congénère[xxv] » analysait déjà Frantz Fanon en 1953. « Les structures idéologiques héritées de l’esclavage restent gravées dans les mémoires, malgré l’évolution liée au cours de l’histoire[xxvi] » confirme l’ethnologue Ulrike Zandle 61 ans après. Ces structures continuent à irriguer la quotidienneté martiniquaise en imposant le « blanc » comme critère du souhaitable et du légitime. Un tel processus existe bien sûr également en Guadeloupe et ailleurs mais sa prégnance en Martinique est notable. Cette prégnance est un résultat historique conduisant à une correspondance plus forte qu’ailleurs entre hiérarchie sociale et hiérarchie de couleur. 
     
    Le pacte colonial maintenu
    Les inégalités colorées liées à la concentration foncière sont encore renforcées par le maintien d’un lien avec la « métropole » qui garde toutes les caractéristiques du « pacte colonial ». L’expression est définit comme suit par un document officiel de 1861 : « Sous l’empire de ce qu’on appelait le pacte colonial, la France se réservait le droit exclusif d’approvisionner ses colonies de tous les objets dont elles avaient besoin ; il était défendu aux colonies de vendre leurs produits à d’autres pays que la métropole, et de les élever à l’état de produit manufacturés ; le transport entre la métropole et les colonies était réservé aux bâtiments français[xxvii]. » Officiellement ce « pacte colonial » n’existe plus, les acteurs économiques étant libres de commercer avec qui ils veulent. Dans les faits au contraire le pacte reste, selon nous, une réalité indéniable.

    Le premier principe figurant dans cette définition, le monopole de l’approvisionnement, reste une réalité des colonies dites « françaises » des Antilles. Un regard sur les importations suffit à prendre la mesure du lien de dépendance. En 2016 la France hexagonale fournit 68.9 % du montant des importations pour la Martinique et 60, 6 % pour la Guadeloupe[xxviii]. Le deuxième partenaire étant les autres pays de l’Union Européenne (avec 13 % pour la Guadeloupe et 14.8 % pour la Martinique), nous sommes en présence d’une socialisation européenne du pacte colonial. Les importations avec les autres pays des Caraïbes plane péniblement à 5 ou 6% selon les années.

    Le deuxième principe du pacte colonial, le monopole de la métropole sur les exportations, reste lui aussi activée aujourd’hui. Les destinations des exportations révèlent la même dépendance que celle des importations. Pour la Guadeloupe les données sont les suivantes : 40 % vers la France ; 17, 7 % vers la Martinique et 12 % vers le reste de l’Union européenne. Pour la Martinique les données sont les suivantes : 73.6 % vers la France et 19 % vers deux autres colonies françaises (la Guadeloupe et la Guyane).

    Le troisième principe du pacte colonial, la spécialisation des colonies dans des cultures de rentes et de la métropole dans les produits manufacturés, est tout aussi vivace. La structure des exportations est sensiblement le même pour les deux pays, révélant la nature coloniale du lien avec la France : Ils importent des biens de consommation non durable (produits alimentaires, pharmaceutiques, etc.), des biens d’investissement (produits de l’industrie automobile, machines et équipements, etc.) et des biens intermédiaires (caoutchouc, plastiques, etc.). Ils exportent des produits agro-alimentaires (Bananes, cannes, etc.). Daniel Guérin résume comme suit en 1956 cette dépendance économique : « En bref les Antilles servent de marchés à peu près exclusifs pour les denrées alimentaires et les produits fabriqués métropolitains qu’elles échangent contre leur sucre et […] contre leur banane[xxix] ». A part des variations dans la part du sucre ou de la banane dans les exportations, rien n’a véritablement changé.

    L’enjeu économique des Antilles dites « françaises » ne se limite pas au capitalisme de plantation. Comme pour les colonies du pacifique la Zone Economique Exclusive (47 000 km² pour la Martinique et 86 000 km² pour la Guadeloupe) contient des nodules polymétalliques exploitables. A ces enjeux strictement économique, il faut ajouter ceux relevant de la géostratégie que le géographe François Taglioni résume comme suit :

    La Caraïbe présente, en outre, par l’intermédiaire des DOM français, un solide réseau de points d’appui. Fort-de-France, abrite une station-relais pour les transmissions en provenance des satellites. La Guadeloupe est une escale aérienne garante de l’indépendance militaire française. […] Enfin les forces navales françaises, anglaises et néerlandaises affirment leur présence militaire dans la zone. Les nodules polymétalliques exploitables, à des coûts certes encore très élevés, sur les fonds marins représentent peut-être pour l’avenir une richesse non négligeable.[xxx].

    Une telle logique économique avec 7000 km de séparation a, bien entendu, un coût que payent les peuples guadeloupéen et martiniquais. La dernière étude de l’INSEE datée de 2015 sur la comparaison des prix entre l’hexagone et les colonies des Antilles met en évidence des écarts de prix « significatifs » : le niveau général des prix est 12,3 % plus élevé en Martinique qu’en métropole (12.5 % pour la Guadeloupe). Cet écart est essentiellement issu d’un poste peu compressible, les produits alimentaires, qui indiquent un différentiel beaucoup plus important : 38 % pour la Martinique et 33 % pour la Guadeloupe[xxxi].

    Mais le coût payé ne concerne pas que le niveau de vie. Les guadeloupéens et martiniquais payent également ce rapport colonial sur le plan de la santé. L’utilisation de pesticides à outrance, y compris ceux dont la dangerosité est avérée, est une caractéristique de ce modèle. Avec la complicité de l’Etat français des pesticides interdits en France ont continués à être utilisés massivement en Guadeloupe et Martinique. Le scandale du chlordécone, un pesticide cancérogène et mutagène, en est une illustration dramatique. Il a été utilisé massivement aux Antilles dites « française » de 1972 à 1993 alors qu’il était interdit dans l’hexagone à partir de 1989. L’Etat français a, en effet, accordé, sur pression des gros planteurs, un moratoire de trois ans. Les effets sur la santé étaient pourtant déjà connus : cancer de la prostate, puberté précoce, prématurité lors des grossesses, troubles de la motricité et de la mémoire visuelle, etc. La journaliste du Monde Faustine Vincent résume comme suit les conséquences de cette dérogation meurtrière :
    La quasi-totalité des Guadeloupéens et des Martiniquais sont contaminés par ce pesticide ultra-toxique, utilisé massivement de 1972 à 1993 dans les bananeraies. Une situation unique au monde. […] Les Antilles sont contaminées pour des siècles, car la molécule est très persistante dans l’environnement − jusqu’à sept cents ans. A partir du début des années 2000, on a découvert que le chlordécone, qui passe dans la chaîne alimentaire, avait non seulement contaminé les sols, mais aussi les rivières, une partie du littoral marin, le bétail, les volailles, les poissons, les crustacés, les légumes-racines… et la population elle-même. La quasi-totalité des 800 000 habitants de la Guadeloupe (95 %) et de la Martinique (92 %) sont aujourd’hui contaminés[xxxii].

    Interdire dans l’hexagone et autoriser aux Antilles, voilà un bel exemple d’un traitement d’exception, qui est une des caractéristiques essentielles du colonialisme. Le mépris pour la santé des indigènes révélé ici par les pesticides est du même type que le mépris révélé en Polynésie avec les essais nucléaires.
     
    Les dessous d’une déportation de la jeunesse
    Le modèle colonial de développement crée logiquement une « disproportion entre la population et les ressources que le système économique actuel met à sa disposition » remarque en 1956 Daniel Guérin[xxxiii]. Toute une littérature se développe alors pour expliquer cette « poussée démographique » et proposer des solutions. Les explications sont généralement essentialistes et les solutions orientées vers le malthusianisme. Les causes sont ainsi recherchées dans la culture antillaise et la piste privilégiée en solution est celle du contrôle des naissances. Or nous le savons depuis longtemps un des facteurs déterminants de la fécondité se situe dans les conditions matérielles d’existence.

    L’inquiétude sur la fécondité antillaise est à inscrire dans le contexte des décennies 50 et 60 qui inaugure des transformations profondes aux Antilles dites « française ». La première d’entre elle est l’ébranlement du complexe d’infériorité que les écrits d’Aimé Césaire résument. Frantz Fanon décrit comme suit en 1955 ce processus de réaffirmation de soi : « Pour la première fois, on verra un professeur de lycée donc apparemment un homme digne, simplement dire à la société antillaise « qu’il est beau et bon d’être nègre […] Ainsi donc l’Antillais, après 1945, a changé ses valeurs. Alors qu’avant 1939 il avait les yeux fixés sur l’Europe blanche […] il se découvre en 1945, non seulement un noir mais un nègre et c’est vers la lointaine Afrique qu’il lancera désormais ses pseudopodes[xxxiv]. »

    L’Afrique est pendant la décennie 50 en pleine effervescence anticoloniale avec une guerre d’Algérie qui devient rapidement une centralité dans le positionnement politique des militants africains. Se penchant sur l’identité antillaise en 1979, le sociologue Jean-Pierre Jardel résume comme suit les bouleversements de ces deux décennies :
     Depuis deux décennies environ, des changements rapides se produisent aux différents paliers de la réalité socio-culturelle des Antilles françaises. Les discours prononcés par des hommes politiques, les idées diffusées par les écrivains de la négritude, l’autonomie ou l’indépendance acquise par plusieurs îles de l’archipel Caraïbe, ont fait comprendre à une large fraction de la population qu’il existait une entité antillaise ayant ses propres valeurs, face aux valeurs de la métropole européenne. On se trouve donc en présence d’une phase de réajustement des normes et par conséquent d’une situation conflictuelle généralisée.[xxxv]

    Les émeutes de Fort de France du 20 décembre 1959 et celles du Lamentin en mars 1961 sonnent comme un avertissement aux yeux des autorités françaises. De cette époque date l’encouragement à une émigration de la jeunesse des Antilles dites « françaises » vers la métropole qui sera systématisé trois ans plus tard par la création du BUMIDOM en 1963 (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer). De 1963 à 1982, ce bureau utilise toute une panoplie de moyens divers et de promesses (de formation, de logement, d’emplois, de salaires élevés, etc.) pour pousser à l’exil toute une jeunesse afin de désamorcer une crise sociale et politique latente. Le journaliste et écrivain guadeloupéen Hugues Pagesy donne la lecture suivante de l’action du BUMIDOM en quatrième de couverture de l’ouvrage qu’il lui consacre :

    « La traite négrière n’aurait-elle servi à rien pour que, 115 ans après l’abolition de l’esclavage, un organisme d’État répondant au nom de BUMIDOM […] mette en place un système pour vider la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique, de toute une partie de leur jeunesse ? Sous prétexte de lutter contre le manque d’activité qui frappe ces régions, le BUMIDOM va en fait organiser une déportation de ces jeunes vers la France, que d’aucuns dénonceront comme étant un vrai génocide par substitution. […] L’empire qui perd petit à petit une bonne partie de ses territoires veut museler ceux d’Outre-mer. Les prétextes évoqués sont leur démographie galopante et un chômage endémique[xxxvi].

    Au total se sont près de 260 000 personnes qui ont migrés vers l’hexagone sous l’effet direct ou indirect du Bumidom dont 42 622 martiniquais et 42 689 guadeloupéens[xxxvii] : une véritable saignée dans la jeunesse antillaise compte tenu de la taille de la population et de l’âge des personnes concernées. Aimé Césaire qualifie à l’assemblée nationale cette politique de « génocide par substitution » et la délégation guadeloupéenne à la Tricontinentale de la Havane en janvier 1966 (Conférence de solidarité des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine) dénonce « la politique coloniale du gouvernement français à la Guadeloupe, notamment l’expatriation de la jeunesse[xxxviii] ».
     
    « Dissiper les malentendus » sur la question nationale
     « L’heure est venue de clarifier les problèmes et de dissiper le malentendus », c’est par ces mots que Frantz Fanon conclue l’article consacré aux émeutes de Fort de France du 20 décembre 1959 cité plus haut. Pour lui cette révolte indique une mutation dans le processus d’émergence d’une conscience nationale antillaise. Celui-ci est complexe du fait des spécificités de la colonisation aux Antilles : ancienneté pluriséculaire de la colonisation, génocide des peuples autochtones, hétérogénéité de peuplement liée à l’esclavage et aux immigrations suscitées par le colonisateur, ampleur du processus d’assimilation liée à la violence esclavagiste initiale puis par la durée pluriséculaire de la domination, histoire politique spécifique de chacune des îles, etc.

    L’ensemble de ces facteurs explique l’épisode de 1946 où « des larges masses antillaises » rappelle Aimé Césaire ont approuvées la départementalisation c’est-à-dire ont votées pour rester française. Césaire lui-même a soutenu cette option en raison du danger que constitue la proximité avec les Etats-Unis : « Une autre objection plus sévère encore est l’existence à côté des Antilles d’un voisin dont la puissance et l’appétit ne sont que trop connus[xxxix]. » Coincés entre deux dominations, les Antillais ont dans le contexte de l‘époque considérés qu’obtenir une égalité plus grande dans le cadre français étaient la seule voie possible complète Aimé Césaire[xl]. 

    Au moment où Césaire tire ce bilan de la loi de 1946 (en 1956), les peuples des Antilles dites « françaises » ont fait leur expérience de l’impasse de l’assimilationnisme. Si des spécificités sont indéniables dans le processus de conscientisation nationale, celui-ci est tout aussi indéniablement en accélération rapide dans les deux colonies.

    En Martinique le processus se traduit par la création de l’OJAM (’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique) qui inaugure son action politique par l’apposition d’immense banderoles sur les murs de tous les bâtiments publics de l’île, portant le slogan « la Martinique aux Martiniquais » le 23 décembre 1962. Un tabou est brisé. Pour la première fois une organisation revendique ouvertement l’indépendance. Dans le même temps le « manifeste de l’OJAM » est placardé sur les murs proclamant :
    Que la Martinique est une colonie, sous le masque hypocrite de département français, comme l’était l’Algérie, parce que dominée par la France, sur le plan économique, social, culturel et politique. […] En conséquence l’O.J.A.M […] Proclame le droit des martiniquais de diriger leurs propres affaires. Demande aux Guadeloupéens, aux Guyanais de conjuguer plus que jamais leurs efforts dans libération de leur pays pour un avenir commun. Soutien que la Martinique fait partie du monde antillais. Appelle les jeunes de la Martinique, quelles que soient leurs croyances et leurs convictions, à s’unir pour l’écrasement définitif du colonialisme dans la lutte de libération de la Martinique[xli].

    La réponse de l’Etat français est, bien sûr, la répression. 18 militants de l’OJAM sont déférés devant la Cour de sûreté de l’Etat pour « atteinte à l’intégrité du territoire ». 5 militants écopent de peine de prisons et les autres sont relaxés. Si l’OJAM ne survit pas à cette épreuve, le mouvement indépendantiste existe désormais, même s’il reste encore minoritaire et éparpillé. A partir de la fin de la décennie 60 et tout au long de la décennie 70, les organisations indépendantistes se multiplient : Mouvement National de Libération de la Martinique (MNLA) en 1969, Groupe Révolution socialiste (GRS) en 1970, Groupe d’Action Prolétarienne (GAP) au début de la décennie 70, Mouvement Indépendantiste Martiniquais (MIM) en 1978, le Pati kominis pour lendépandans èk sosyalizm (Parti Communiste pour l’Indépendance et le Socialisme) en 1984, le Parti pour la Libération de la Martinique (PALIMA) en 1999. Malgré cet éparpillement l’idée indépendantiste progressera de manière significative depuis dernières décennies du siècle dernier. Lors des élections régionales de 1986 les indépendantistes ne comptent que pour 3 %, 6 ans plus tard le MIM devient la première force organisée du pays. Aux régionales de 1998 le MIM obtient 31, 71 % des suffrages et son président, Alfred Marie-Jeanne, devient président du conseil régional (il sera reconduit à ce poste en 2004). En dépit des multiples divisions et de la bureaucratisation suscitée par la participation au jeu institutionnel et encouragée par l’Etat français, le projet indépendantiste est désormais une réalité incontournable en Martinique.

    La décennie 60 est également celle qui voit s’organiser un mouvement indépendantiste en Guadeloupe. C’est au sein du mouvement étudiant en métropole, dans l’AGEC (Association Générale des Etudiants Guadeloupéen), qu’est lancé pour la première fois le mot d’ordre d’indépendance nationale. En Guadeloupe même c’est en 1963 qu’est constitué le GONG (Groupe d’Organisation Nationale de la Guadeloupe) dont certains membres fondateurs sont issus de l’AGEG. Peu nombreux les militants du GONG sont très actifs. Ils ont présent systématiquement pour soutenir chaque grève ouvrières, ce qui les rend rapidement populaire. « Chaque fois que des ouvriers, qu’ils soient du bâtiment ou de la canne étaient en grève ou en difficulté quelconque, le GONG, et ses militants devaient venir leur prêter main-forte[xlii] » se souvient le militant nationaliste Claude Makouke. Le mouvement social qui secoue la Guadeloupe en 1967 et le massacre qui l’accompagne, est le prétexte que prendra l’Etat français pour décapiter ce mouvement indépendantiste ayant une audience populaire grandissante.

    A l’origine du mouvement se trouve une grève des ouvriers du bâtiment pour exiger une hausse de 2,5 % des salaires. Les négociations entre le patronat et le syndicat CGTG échouent le 26 mai et une manifestation devant la Chambre de commerce de Pointe-à-Pitre se transforme en émeute. Les CRS tirent sur la foule provoquant les premiers décès. Les affrontements s’étendent alors à toute la ville. Lorsqu’elles cessent le lendemain un bilan officiel annonce 8 morts. La réalité du massacre mettra vingt ans à percer. En 1985 Georges Lemoine, secrétaire d’Etat chargé des départements et territoires d’Outre-mer reconnaîtra le chiffre de 87 victimes et plus d’une cinquantaine de blessés. C’est dans ce contexte que l’Etat français décide de profiter de la situation pour décapiter le mouvement indépendantiste. L’organisation et ses militants sont accusés de la responsabilité des émeutes et des victimes. 19 militants du GONG sont arrêtés et inculpés « d’atteinte à la sureté de l’Etat et à l’intégrité du territoire ». La presse colonialiste exulte à l’image du journal France-Antilles qui titre en première page et en gros caractère le 13 juin : « Le Gong est décapité. Dix-neuf arrestations à Paris et en Guadeloupe[xliii] ». Le mouvement massif de solidarité qui s’organise alors sauvera les inculpés dont le jugement de février 1968 prononce 6 peines avec sursis et 13 acquittements. En Guadeloupe même cependant 70 autres militants attendent leur jugement. Six d’entre eux écoperont de peines de prison ferme allant d’1 à 6 mois.

    Le GONG ne survie pas à cette dure épreuve mais ses militants sont nombreux à être présent dans la création ultérieure d’autres organisations indépendantistes. Ils réinvestissent d’abord leurs forces dans la dynamique syndicale en créant l’UTA (Union des Travailleurs Agricole) en 1970, l’Union des Paysans Pauvres de Guadeloupe (UPG) en 1972 et enfin l’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe (UGTG) qui regroupe les deux précédente et d’autres syndicats en 1973. Tels sont les facteurs qui expliquent le lien étroit entre indépendantistes et syndicalistes en Guadeloupe. En témoigne l’élection à la tête de l’UGTG de l’indépendantiste Elie Domota et sa désignation comme porte-parole du LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon– Collectif contre l’exploitation outrancière), un regroupement syndical, associatif et politique qui a mené le vaste mouvement social en janvier et février 2009.

    En 1977 ces militants créent l’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe (UPLG) qui reste jusqu’à aujourd’hui la principale organisation politique indépendantiste. A côté de celle-ci existe également le Mouvement pour une Guadeloupe Indépendante (MPGI) crée en 1981, le Konvwa pou liberasyon nasyonal Gwadloup (KNLG) fondé en 1997 et Fòs pou konstwi nasyon Gwadloup (Forces pour batir la nation guadeloupéenne) fondé en 2010. Des tentatives de luttes armées ont également eu lieu par le GLA (Groupe de Libération Armée) qui mène une série d’attentats contre des édifices publics en 1980 et 1981, puis par l’ARC (Alliance Révolutionnaire Caraïbe) menant le même type d’actions de 1983 à 1989.

    Si comme en Martinique la multiplicité des organisations, l’institutionnalisation de certains leaders, la répression et les divisions du mouvement nationaliste, le rapport des forces disproportionné avec une des principales puissances mondiale, etc., rendent difficile une perspective d’indépendance à court terme, cela ne veut pas dire que la question de l’indépendance nationale est enterré. « Le Mouvement Patriotique Guadeloupéen au niveau organisationnel et militant connaît une passe difficile, un mouvement de reflux, mais c’est là le paradoxe, les idées nationalistes n’ont jamais cessé de progresser et d’irriguer au quotidien la vie des guadeloupéens[xliv] » résume le journaliste Danik Zandwonis.

    Comme nous le disions dans nos précédents articles consacrés à Mayotte, la Kanaky et la Polynésie, la faiblesse de la conscience internationaliste et du mouvement anticolonialiste en France fait partie du rapport des forces défavorable auquel sont confrontés les militants nationalistes des colonies françaises. Qu’un tel mouvement se développe et que le rapport de forces mondial se transforme et la perspective indépendantiste redeviendra un objectif atteignable rapidement. A plus ou moins long terme l’indépendance est inévitable : la situation géographique, la rationalité économique et la communauté des traits culturels avec les autres peuples de la région orientent structurellement vers un projet de fédération des Antilles.

    Saïd Bouamama

    Notes :  
    [i] Raphaël Confiant, Aimé Césaire, une traversée paradoxales du siècle, Stock, Paris, 1993,
    [ii] Adrien Guyot, L’Amérique, un ailleurs partagé, Départment of Modern Languages and Cultural Studies, University of Albama, 2016, pp. 104-105. .
    [iii] Frédéric Dorel, La thèse du « génocide indien » : guerre de position entre science et mémoire, Revue de civilisation contemporaine Europes/Amériques, N° 6, 2006.
    [iv] Nicolas Rey, Quand la révolution aux Amériques était nègre … Caraïbes noirs, negros franceses et autres « oubliés » de l’histoire, Karthala, Paris, 2005, p. 48.
    [v]Chantal Maignan-Claverie, Le métissage dans la littérature des Antilles françaises. Le complexe d’Ariel, Karthala, Paris, 2005, p. 118.
    [vi] Nicolas Rey, Quand la révolution aux Amériques était nègre … Caraïbes noirs, negros franceses et autres « oubliés » de l’histoire, op. cit., p. 53.
    [vii] Victor Schoelcher, Abolitions de l’esclavage ; Examen critique du préjugé contre la couleur des Africains et des Sang-Mêlés, Porthmann, Paris, 1840, p. 138.
    [viii] Alain Bihr, Recension du livre de Caroline Oudin-Bastide, Travail, capitalisme et société esclavagiste. Guadeloupe, Martinique (XVIIe-XIXe siècle), Revue « Interrogation ? », n° 10, mai 2010.
    [ix] Alain Philippe Blérald, Histoire économique de la Guadeloupe et de la Martinique : du XVIIe siècle à nos jours, Karthala, Paris, 1986, p. 26. 
    [x] Alain Philippe Blérald, Histoire économique de la Guadeloupe et de la Martinique : du XVIIe siècle à nos jours, Karthala, Paris, 1986, p. 26. 
    [xi] Ibid, p. 138.
    [xii] Christian Deverre, Crise sucrière et réforme foncière en Guadeloupe, Cahiers d’économie et sociologie rurales, n° 17, 1990, p. 100.
    [xiii] Guy Lasserre, La Guadeloupe. Etude géographique, Union Française d’Edition, Bordeaux, 1961, p. 393.
    [xiv] Christian Deverre, Crise sucrière et réforme foncière en Guadeloupe, Cahiers d’économie et sociologie rurales, op. cit., p. 108.
    [xv] Ibid, p. 111.
    [xvi] Luce Blanchard, Qui se cache derrière le projet de centrale thermique d’Albioma à Marie-Galante, https://blogs.mediapart.fr/luce-blanchard/blog/020217/qui-se-cache-derriere-le-projet-de-centrale-thermique-dalbioma-marie, Consulté le 10 juin 2018 à 19 h 55.
    [xvii] Muriel Bonin et Cécile Cathelin, Conversion environnementale de la production bananière guadeloupéenne : une stratégie politique et économique, Economie rurale, n° 341, mai-juin 2014, p. 76.
    [xviii] Athanasia Bonneton, La banane en Guadeloupe : les conditions économiques et sociales de la culture et de la commercialisation, CDDP Guadeloupe, 1988, p. 52.
    [xix] André Breton, Martinique charmeuse des serpents, 10/18, Paris, 1973.
    [xx] Jean-Luc Boniol, Janvier-mars 2009, trois mois de lutte en Guadeloupe, Les Temps modernes, 1/2011, n° 662-663, pp. 82-113.
    [xxi] Guy Cabort-Masson, Interview à la revue Antilla, n° 961, 9 novembre 2001, p. 6.
    [xxii] Les derniers maîtres de la Martinique, http://www.fxgpariscaraibe.com/article-27520586.html, consulté le 11 juin 2018 à 16 h 30.
    [xxiii] Ulrike Zander, La hiérarchie « socio-raciale »en Martinique. Entre persistance postcoloniale et évolution vers un désir de vivre ensemble, Revue en ligne Asylon (s), n° 11, mai 2013, http://www.reseau-terra.eu/article1288.html#nh37, consulté le 11 juin 2018 à 16 h50.
    [xxiv] Michel Giraud, races, clases et colonialisme à la Martinique, L’Homme et la société. Volume n° 55. Nº 1, 1980, p. 206.
    [xxv] Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Seuil, Paris, 1971, p. 132.
    [xxvi] Ulrike Zander, La hiérarchie « socio-raciale »en Martinique. Entre persistance postcoloniale et évolution vers un désir de vivre ensemble, op. cit.
    [xxvii] Rapport du secrétaire d’Etat de la Marine et des Colonies du 2 février 1861, Revue maritime et coloniale, tome 2, Lahure, Paris, juillet 1861, p. 53.
    [xxviii] L’ensemble des données de cette partie sont issues de deux documents de l’Institut d’Emission des Département d’Outre-Mer (IEDOM) : Guadeloupe 2016 et Martinique 2016, Paris, 2017.
    [xxix] Daniel Guérin, Les Antilles décolonisées, Présence Africaine, Paris, 1956, p. 55.
    [xxx] François Taglioni, Géopolitique et insularité : l’exemple des petites Antilles, in André-Louis Sanguin (coord.), Vivre dans une île, L’Harmattan, Paris, 1997, p. 179.
    [xxxi] INSEE première, n° 1589, avril 2016, https://www.insee.fr/fr/statistiques/1908163, consulté le 13 juin 2018 à 10 h 00.
    [xxxii] Faustine Vincent, Scandale sanitaire aux Antilles, Le Monde du six juin 2018, https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/06/06/scandale-sanitaire-aux-antilles-qu-est-ce-que-le-chlordecone_5310485_3244.ht, consulté le 13 juin 2018 à 10 h 45.
    [xxxiii] Daniel Guérin, Les Antilles décolonisées, op. cit., p. 37.
    [xxxiv] Frantz Fanon, Antillais et Africains, in Pour la révolution africaine, La Découverte, Paris, 2001, p. 31 et 34.
    [xxxv] Jean-Pierre Darnel, Langues et identité culturelle aux Antilles françaises, Pluriel débat, n° 17, année 1979, p. 27.
    [xxxvi] Hugues Pagesy, Kolombie 2 : Bumidom la vérité, Editions Nestor, Gourbeyre – Guadeloupe, 2017, quatrième de couverture.
    [xxxvii] André Calmont, et Cédric Audebert, Dynamique migratoire de la Caraïbe, Karthala, Paris, 2007, p. 99.
    [xxxviii] Première conférence Tricontinentale, Interventions et résolutions, La Havane, 1966, p. 90.
    [xxxix] Aimé Césaire, Introduction au livre de Daniel Guerin, Antilles décolonisées, op. cit., p. 9.
    [xl] Ibid, pp. 10-11.
    [xli] Manifeste de l’OJAM, https://afcam.org/index.php/fr/dossiers/dossiers-4/les-collectivites-invitees-au-haut-comite/2-uncategorised/4194-le-manifeste-de-l-o-j-a-m, consulté le 14 juin 2018 à 8 h 30.
    [xlii] Xavier-marie Bonnot et Francois-Xavier Guillerm, Le sang des nègres, Galaade, Paris, 2015.
    [xliii] Raymond Gama et Jean-Pierre Sainton, Mé 67 : Mémoire d’un évènement, Société Guadeloupéenne d’Edition et de Diffusion, 1985, p. 122.
    [xliv] Danik I. Zandwonis, Guadeloupe. L’indépendance est plus proche qu’on ne le dit …, http://7seizh.info/2014/12/11/guadeloupe-lindependance-est-plus-proche-quon-ne-le-dit, consulté le 14 juin 2018 à 16 h 45.

    #barbarie génocide #histoire #colonialisme #colonisation #Noirs #Noir #nègre #Antilles #Guadeloupe #Martinique #Mayotte, #Kanaky #Polynésie #DOM #Haïti #Hispaniola #Caraïbe #France #néo-colonialisme #libéralisme_postcolonial #peuples_autochtones #békés #Révolte #Kalinas #métissage #banane #sucre #mélasse #rhum #canne_à_sucre #Indépendance
    #SAFER #auto-exploitation #migration #Cofepp #SMRG #BUMIDOM #OJAM #MNLA #GAP #MIM #PALIMA #AGEC #GONG #UTA #UPG #UGTG #LKP #UPLG #MPGI #KNLG #GLA #Cayard #importations #exportation #UE #union_européenne #prix #Santé #chlordécone
    Eugène_Aubéry Guy_Cabort_Masson #Alfred_Marie_Jeanne #Elie_Domota

  • Poor People’s Campaign. La Campagne des Pauvres a démarré et promet de chambarder les États Unis ! - Anti-K
    https://www.anti-k.org/2018/06/06/poor-peoples-campaign-la-campagne-des-pauvres-a-demarre-et-promet-de-chambar

    Les médias américains n’en disent pas mot, les européens l’ignorent totalement mais cela ne veut pas dire que la « Campagne des Pauvres » (Poor People’s Campaign) n’est pas lancée avec des actions qui promettent de marquer le cours de l’histoire aux États Unis d’Amérique ! Et ces actions qui ont démarré le 13 Mai, et vont durer 42 jours, dans 41 États fédéraux, couvrent tout le spectre des opprimés et de leurs luttes, dessinant ainsi un programme revendicatif à la fois bien enraciné dans la réalité nord-américaine et suffisamment radical pour qu’il puisse ouvrir le chemin qui conduit à la contestation du système politique, social et économique du pays !

    On pourrait dire que tout a commencé il y a exactement un demi siècle, en 1968, quand Martin Luther King parachevait sa radicalisation en mettant en évidence la dimension classiste du racisme et en appelant à l’unité de tous les opprimés indépendamment de sexe, religion, couleur de peau, orientation sexuelle ou nationalité. Et c’est ainsi qu’a été lancée la première « Campagne des Pauvres », qui allait pourtant être interrompue brutalement peu après quand son inspirateur et dirigeant tombait sous les balles de ceux qui craignaient tant la perspective d’une révolte des « classes dangereuses » dans la métropole du capitalisme mondial.

    Aujourd’hui, c’est a dire cinquante ans plus tard, la Campagne des Pauvres renaît et cela arrive au plus opportun des moments. Preuve en est l’énorme soutien et surtout la participation active à cette Campagne des centaines de mouvements et organisations de tout genre, partout dans le pays : Grands et petits syndicats ouvriers (télécommunications, métal, restauration, hôpitaux…) mais aussi paysans, mouvements revendicatifs du très radical et massif Fight for 15$ (pour un salaire horaire minimal de 15 dollars contre 7,5 $ actuellement) au très combatif Black Lives Matter, presque tous les mouvements féministes et LGBT, grandes et petites, anciennes et nouvelles organisations antiracistes, indigènes et de droits civils ainsi que des organisations des immigrés et réfugiés, et évidemment la presque totalité des mouvements et réseaux qui luttent contre la catastrophe climatique. Et aussi, des mouvements antimilitaristes et anti-guerre des communautés religieuses (chrétiennes, juives, musulmanes, hindouistes, sikh…) et autres collectivités représentant la diversité des opprimées et de leurs résistances….

  • Les panneaux muraux des “Catégories de mots“ appartenant à “La #grammaire en couleurs©“, de C. et M. Laurent

    De la pratique d’une grammaire inductive à la maîtrise de l’orthographe grammaticale et de la langue. Faire faire de la grammaire autrement, en accordant aux apprenants la confiance qu’ils méritent.

    Parallèlement à notre expérience personnelle de praticien, différentes études montrent que les insuffisances en orthographe grammaticale vont la plupart du temps de pair avec des connaissances grammaticales bien trop floues.

    Conformément à cette réalité, notre thèse est que la compréhension du système orthographique français et sa maîtrise à l’écrit doivent passer par l’acquisition préalable des notions de grammaire nécessaires.

    Encore faut-il, au plan de la conduite de la classe ou des cours, que l’enseignant dispose d’outils pertinents permettant de faire construire les savoirs et savoir-faire nécessaires.


    https://www.uneeducationpourdemain.org/les-panneaux-muraux-de-la-grammaire-en-couleurs-de-christian
    #pédagogie #écriture #grammaire_en_couleurs #technique_d'apprentissage

    • Ecrire dans l’#enseignement supérieur - Des apports de la recherche aux outils pédagogiques

      Consacré à la formation à l’écrit dans l’enseignement supérieur, cet ouvrage répond à des attentes très actuelles : si l’on sait aujourd’hui que les étudiants ont besoin de développer encore leurs compétences écrites, les enseignants n’ont pas toujours la formation requise pour satisfaire ces besoins. Il vise à mettre en perspective les avancées de la recherche dans le champ foisonnant des littéracies universitaires - champ qui réunit des spécialistes à l’échelle internationale - et la formation à l’écrit dans le cadre des activités pédagogiques au niveau supérieur.
      Il s’agit donc de lier systématiquement les dimensions « recherche » et « terrain » . Les démarches pédagogiques proposées ont en commun de favoriser l’implication des étudiants en mettant en oeuvre une approche inductive de la connaissance. L’ouvrage est construit en deux parties. Composée de cinq chapitres, la première partie porte sur des aspects complémentaires du travail sur l’écrit et propose une réflexion didactique et des outils pédagogiques pour la classe : - Chapitre 1 : Les défis de l’enseignement supérieur et l’état des recherches sur les littéracies universitaires - Chapitre 2 : Travailler le texte : ponctuation, anaphores et collocations - Chapitre 3 : Travailler la cohérence du texte - Chapitre 4 : Ecriture créative et construction de connaissances à l’université - Chapitre 5 : Ecrire en tant qu’apprenti chercheur Proche du format « manuel » , la seconde partie de l’ouvrage présente de manière complète et détaillée un scénario pédagogique centré sur un aspect particulier de l’enseignement de l’écrit : l’orthographe et la grammaire.
      Ainsi, le praticien trouvera dans cette partie toute la matière nécessaire à une mise en oeuvre pédagogique effective dans sa classe.


      http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100756800
      #enseignement_supérieur
      #livre

    • En fait, @bce_106_6, c’est des méthodes qui sont très intéressantes.
      J’ai vu les résultats de la première méthode mise en place par Gattegno qui s’appelle « #silent_way », utilisée par l’association Camarada à Genève. Notamment une méthode intéressante pour l’apprentissage des langues étrangères pour un public peu ou pas du tout alphabétisé :

      Une approche collective et des parcours personnalisés

      Dans la mesure des places disponibles, il est proposé à chacune un programme à la carte de 3, 6 ou 9 heures par semaine, selon ses besoins, sa disponibilité et sa situation personnelle.

      Les cours de français, organisés en 4 niveaux (2x3h/sem), posent les bases de la communication orale et écrite. L’accent est mis sur la capacité à communiquer : comprendre et s’exprimer. L’approche gattegno permet une entrée dans l’apprentissage de la langue par la phonétique. La prononciation est au cœur du processus, car une bonne discrimination auditive permet aussi d’écrire avec plus de précision.
      L’approche Gattegno

      Aux rectangles de couleurs sont associés les différents sons ; pour le français : 17 sons voyelles et 20 sons consonnes. Ils sont ensuite associés aux différentes manières de les lire et de les écrire pour constituer les mots (niveau 1), puis les phrases (niveau 2), puis les textes (niveau 3) selon les référentiels de compétences du C9. L’approche gattegno offre un code de communication commun bien adapté à la diversité de nos apprenantes (langues maternelles et niveaux de scolarité).

      http://www.camarada.ch/formation-et-integration/sub-page

      Expliquer les concepts qui sous-tendent le Silent Way

      Le Silent Way est généralement défini comme une méthode d’enseignement des langues étrangères dans laquelle les enseignants sont silencieux la plupart du temps et utilisent des réglettes et des tableaux comme leurs principaux instruments d’enseignement. Bien que les enseignants Silent Way utilisent les réglettes et les tableaux la plupart du temps, il peut y avoir de l’enseignement Silent Way sans ces outils, de même qu’il peut y avoir des enseignants qui utilisent les outils conseillés mais qui ne suivent pas vraiment le Silent Way

      La confusion se produit lorsque l’on comprend le Silent Way comme une méthode d’enseignement plutôt que comme une approche de l’enseignement.

      Une méthode se réfère à « un plan d’ensemble pour la présentation ordonnée du matériel de la langue, dont aucune partie ne contredit (et tout est fondé sur) l’approche choisie. Une approche est axiomatique, une méthode est une procédure. » (E. Anthony, « Approach, method and technique, » English Language Teaching)

      Une approche se réfère à « un ensemble d’hypothèses corrélatives qui traitent de la nature de la langue et de la nature de l’enseignement et de l’apprentissage de la langue. Une approche est axiomatique… Elle établit un point de vue, une philosophie… » (Anthony). Caleb Gattegno utilisa la même approche de l’enseignement pour les mathématiques, la lecture et l’écriture, les langues et d’autres sujets scolaires. Je considère que la caractéristique commune à toutes ces approches est ce que Gattegno a appelé « La subordination de l’enseignement à l’apprentissage. » Le Silent Way est le nom qu’on donne à la subordination de l’enseignement à l’apprentissage lorsqu’elle est appliquée aux langues étrangères. La subordination de l’enseignement à l’apprentissage signifie qu’on focalise son enseignement sur des besoins de l’apprenant. Gattegno avait coutume de dire « J’enseigne aux personnes et elles apprennent la langue. » Ceci signifie que l’enseignant et l’élève se concentrent sur des choses différentes pendant la leçon. C’est la tâche des élèves de gérer leur apprentissage ; c’est le travail de l’enseignant de travailler sur les élèves en présentant la langue de telles façons qu’elles forcent la prise de conscience et la présence à l’instant.

      Dans une classe Silent Way, la subordination de l’enseignement à l’apprentissage peut être mise en ouvre selon la séquence suivante :

      L’élève fait une expérience avec la langue. Il produit une phrase, une construction grammaticale, une combinaison de sons.
      L’enseignant donne un feed-back au sujet de l’expérience en indiquant la présence d’une erreur ou d’une imperfection. Ce feed-back représente l’expérience ou essai de l’enseignant. Notez que le feed-back n’inclut jamais la correction de la faute mais uniquement une indication d’où elle se trouve.
      L’élève fait une expérience supplémentaire en essayant de se corriger, ce qui fournit un feed-back à l’enseignant.
      L’enseignant déduit de la phrase produite si son essai était approprié ou utile.
      Le cycle continue jusqu’à ce que la production de l’élève soit adéquate, correcte et vraie.

      https://www.uneeducationpourdemain.org/expliquer-les-concepts-qui-sous-tendent-le-silent-way

    • Aller @CDB_77, je te présentes mes excuses.

      Il y avait des tableaux de ce genre dans mon livre de français, quand j’apprenais à lire.
      Cependant, ils étaient moins importants en taille, moins sec.

      Je vais essayer de les retrouver dans les brocantes.

  • Pauvres riches
    http://www.laviedesidees.fr/Pauvres-riches.html

    Une sociologue #enquête sur les moyens qu’ont trouvés les très grands bourgeois new yorkais pour s’accommoder de la culpabilité qui s’attache à leurs privilèges. Cherchant à être moralement dignes de leur fortune, ils s’identifient aux classes moyennes et s’efforcent d’apparaître simples et normaux.

    Livres & études

    / #richesse, enquête

    #Livres_&_études

  • "La #mort_sociale" frappe 300 000 #personnes_âgées en #France

    Selon une étude de l’association des petits frères des Pauvres, 300 000 personnes de plus de 60 ans sont dans un #isolement extrême. C’est l’équivalent d’une ville comme Nantes. Cela signifie qu’elles ne voient plus leurs familles, leurs amis et qu’elles ne parlent pas, non plus, à leurs voisins.

    https://www.franceculture.fr/societe/la-mort-sociale-frappe-300-000-personnes-agees-en-france
    #vieillesse #solitude

  • Anne Hidalgo : plus de deux ans d’emploi public fictif - Capital.fr
    https://www.capital.fr/economie-politique/exclusif-les-preuves-quanne-hidalgo-avait-un-emploi-fictif-1251966

    Elle (...) s’est discrètement fait payer par le ministère du Travail pour un emploi imaginaire [à plus de 4000 euros, ndc].
    Cela faisait des années qu’on le murmurait dans les cercles parisiens sans parvenir à le démontrer, ni à pouvoir le dire tout haut. Capital est aujourd’hui en mesure de le confirmer : après avoir été élue première adjointe de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris en mars 2001, Anne Hidalgo a continué de se faire payer pendant des mois par son administration d’origine, le ministère du Travail. En plus de ses indemnités d’élue réglées par la mairie – 5.575 puis 6.424 euros mensuels à partir d’octobre 2002, sans compter les défraiements –, elle percevait un salaire mensuel de 3.040 euros du ministère, auquel s’ajoutaient entre 1.000 et 2.000 euros de primes.

    Pour quel travail ? Jusqu’en avril 2002, la numéro 2 de la capitale, inspectrice du travail en chef de son état, était officiellement mise à disposition du cabinet de Marylise Lebranchu, la ministre de la Justice de Lionel Jospin, comme conseillère technique puis comme chargée de mission. Entre les réunions interministérielles, les notes à rédiger, les arbitrages techniques et les permanences du week-end, les conseillers de ministre occupent l’un des emplois les plus harassants qui soient, et ceux de Marylise Lebranchu n’échappaient pas à la règle. “Les gens de chez Vaillant (le ministre de l’Intérieur de l’époque, NDLR) passaient leur temps à nous canarder, se rappelle un ancien de l’équipe. Il fallait préparer la présidentielle, on était tous au taquet.”

    En janvier 2003, près de 2 ans après avoir été nommée première adjointe au maire de Paris, Anne Hidalgo continuait de se faire discrètement payer par le ministère du Travail, comme l’atteste ce bulletin de salaire.
    Tous, sauf Anne Hidalgo. “A son arrivée, en novembre 2000, elle a travaillé pendant quelques semaines sur le conflit des greffiers. Mais ensuite, elle est partie faire sa campagne municipale, et on ne l’a pratiquement plus revue”, assure notre ancien conseiller. Une absence que son congé maternité, quelques mois plus tard, ne suffit pas à justifier. “C’était ce que l’on appelle un emploi fictif, confirme un autre membre du cabinet.

    Comme Jospin, lui aussi bénéficiaire de forts bons salaires sans emploi et qui, premier ministre, objectait aux chômeurs et précaires en lutte « je préfère une société de travail à l’assistance », et dans le cas Hidalgo, pour gérer la Ville de Paris avec des HEC et des membres du C.A de LVMH. Elle, elle aura le droit à une retraite, et à bon taux.

    #emploi_fictif #P.S

  • Comment les géants du Web capturent notre temps de cerveau

    http://www.lemonde.fr/tant-de-temps/article/2017/10/18/comment-les-geants-du-web-capturent-notre-temps-de-cerveau_5202458_4598196.h

    La prochaine fois sera la bonne. Nouveau coup de bec sur la petite assiette en plastique : aucune graine n’apparaît. Le pigeon retente sa chance, il veut sa récompense. Rien. La prochaine fois, peut-être ? Encore raté. Qu’importe, le volatile insiste, picore encore et encore, jusqu’à ce que la nourriture tombe du ciel. Complètement accro à cette loterie.

    En délivrant à des oiseaux de laboratoire leur pitance de façon aléatoire, le psychologue B.F. Skinner a réussi, dans les années 1950, à conditionner leur comportement. Un de ses protégés a ainsi donné des coups de becs 2,5 fois par seconde pendant seize heures d’affilée, alors qu’il ne grappillait que des miettes.

    Pauvres pigeons, si faciles à plumer avec leur cerveau de piaf. L’Homme ne se laisserait jamais berner si aisément. Vraiment ? Les ados américains consultent leur téléphone plus de 150 fois par jour, en moyenne. Selon une enquête menée en 2016 par Raphaël Suire (qui enseigne le management de l’innovation à l’université de Nantes), 75 % des étudiants français interrogés sont pendus à leur smartphone dès le réveil. Plus éloquent encore : plus de la moitié d’entre eux déclarent le faire mécaniquement, bien conscients d’être addicts.

    Nir Eyal l’explique sans vergogne dans Hooked : How to Build Habit-Forming Products (éd. Portfolio, non traduit en français), un condensé de recettes de manipulation devenu la bible des concepteurs d’applications : « Les récompenses variables sont l’un des outils les plus puissants que les entreprises utilisent pour accrocher les utilisateurs. La recherche montre que le corps sécrète d’importantes quantités de dopamine dès lors que le cerveau s’attend à une récompense. Or l’introduction de la variabilité multiplie l’effet, créant un état de chasse frénétique, qui inhibe les zones du cerveau associées au jugement et à la raison tout en activant celles associées au désir et à l’exercice de la volonté. » Le consommateur est ferré.

  • Charlottesville : une voiture percute des manifestants #anti_racisme, au moins un mort et plusieurs blessés - Ivanka T. dénonce la « suprématie blanche et les néo-nazis » après #Charlottesville - La fille plus intelligente que le père.
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/08/12/charlottesville-une-voiture-percute-des-manifestants-anti-racis_a_230
    http://www.20minutes.fr/monde/2116703-20170813-ivanka-trump-denonce-suprematie-blanche-neo-nazis-apres-c

  • Pauvres et coupables
    http://www.laviedesidees.fr/Pauvres-et-coupables.html

    Entre le 18e et le 20e siècle, la lutte contre la pauvreté passe en Angleterre par la multiplication des workhouses. Entre accueil et répression, ces « maisons de travail » restèrent redoutées des indigents jusqu’à leur fermeture définitive en 1945, nous rappelle l’historien Jacques Carré.

    Livres & études

    / pauvreté, #politique_publique, #prison

    #Livres_&_études #pauvreté

    • Je n’ai pas la prétention de savoir qui a « construit » ISIS. Je sais juste que ISIS utilise du matériel irakien chipé à l’armée irakienne, que les soldats d’ISIS à l’origine sont essentiellement des irakiens sunnites issus de feu l’état irakien...
      Qu’à un moment, la Syrie puisse avoir décidé d’assister l’un ou l’autre des rebelles irakiens pour compliquer la vie aux américains, c’est tout à fait possible. Mais je trouve amusant que la littérature au sujet de « Assad créant avec ses petites mains la créature ISIS » ait autant de possibilité d’être publiée, quand les informations au sujet des milliards américains et saoudiens (et autres) ont tant de mal à être le sujet d’une enquête de la presse qui compte (la vraie, celle qui ne traite jamais les « fake news »).

    • Oui, il est certainement abusif de tout mettre sur le dos d’Assad - de nombreux autres facteurs ont été à l’œuvre. Cependant, le traitement particulier en détention des opposants extrémistes religieux au début du soulèvement populaire me semble être un élément intéressant.

    • Assad allant voir les gens que ses militaires avaient torturés en leur disant : allez fonder ISIS et taillez nous ensuite des croupières sur notre territoire... C’est de plus tellement simultané avec les troubles sur le territoire syrien, troubles qui venaient clôturer 10 ans de pressions continues des occidentaux suite à la mort d’Hariri... Le billard à 25 bandes est donc la spécialité de Assad, et comme c’est un méchant, il a pas su prévoir que sa création allait se retourner contre lui. D’un côté, il est machiavélique et capable de prévoir que ISIS en Irak va lui permettre de résoudre ses soucis à domicile, mais de l’autre, il est incapable de prévoir que ISIS va lui créer un nouveau front.

      En fait, c’est juste délirant. Mais c’est l’Orient compliqué...

    • On peut traiter Al-Asad de tous les maux de la terre sauf celui d’avoir contribué à la création d’ISIS. Moi qui ne savais pas ce qu’est un article désinformant me voilà fonfronté justement à un article plus que désinformant.

    • @BigGrizzly : perso, je ne suis pas certain de ces deux affirmations ( Je sais juste que ISIS utilise du matériel irakien chipé à l’armée irakienne, que les soldats d’ISIS à l’origine sont essentiellement des irakiens sunnites issus de feu l’état irakien..). 1) Ok, du matos a été récupéré, mais de là à faire la guerre avec pendant 5 ans il y a juste un problème (de formation à ces équipements, de maintenance, de munitions, etc.) 2) des Irakiens sunnites : à supposer qu’il soit utile de rappeler l’origine confessionnelle (ce que je ne pense pas), le plus important resterait de comprendre les motivations des combattants : la part des étrangers est-elle aussi importante en Irak qu’en Syrie ? Si non, ce qui semble être le cas, pourquoi ? Combattent-ils parce qu’ils sont sunnites ? Ou « Irakiens » (et contre le système de fait pro-chiite mis en place par les USA ? Pauvres et sans autre solution économique ? Membres d’une tribu engagée dans les tractations locales ?...

    • @gonzo : je souscris à tout ce que tu dis (origine sunnite, etc), je suis informé par les mêmes sources que tu partages largement et avide de lectures de ce type.
      Je ne faisais « que » réfléchir à voix haute à l’hypothèse : « Assad est le primo-créateur et le chef caché de ISIS ».
      ISIS me semble une création irakienne... avant d’être syrienne. Après, tout le reste... d’où ils sortent, pourquoi, comment... c’est une autre histoire... de l’Histoire, un de ces jours, quand on connaîtra les vainqueurs ( :-) ).

  • Pétition « Oui à l’extension du délit d’entrave numérique à l’#IVG ! » Semaine de la laïcité, garante des droits des femmes : Pharmacritique
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2016/11/24/soutenons-la-petition-oui-a-l-extension-du-delit-d-en

    Dans ce genre de mouvement contre les droits fondamentaux des femmes, dont celui à disposer de leur corps, les religions - et leurs expressions les plus fondamentalistes - retrouvent une vigueur qu’elles feraient mieux de mettre au service de tâches véritablement sociales, par exemple venir en aide aux pauvres et aux exclus, mais sans exiger une contrepartie idéologique, comme l’ont toujours fait les Frères musulmans. Pauvres parmi lesquels les femmes sont surreprésentées, d’ailleurs. Et notamment les femmes seules avec enfants. comment peut-on soutenir qu’il faudrait mener toute grossesse à terme, mettre au monde des enfants, même dans les cas où les conditions minimales de vie digne ne sont pas remplies ? Et avec la casse sociale que nous subirons si François Fillon l’emporte, la pauvreté et l’exclusion s’aggraveront, tout comme la culpabilisation des femmes. A quand des propositions à la Donald Trump, considérant qu’une punition est nécessaire pour les femmes qui avortent ?

    • La colère des évêques contre la création d’un délit d’entrave numérique à l’IVG Le figaro - Jean-Marie Guénois 29/11/2016
      http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/11/29/01016-20161129ARTFIG00172-la-colere-des-eveques-contre-la-creation-d-un-del

      Dans une lettre publiée lundi soir, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, a demandé à François Hollande de faire échec à la création d’un délit d’entrave numérique à l’IVG, dénonçant une atteinte « grave » aux libertés.

      Sous la présidence de Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, l’épiscopat français n’est pas enclin à taper du poing sur la table. Mais il lui arrive de le faire, d’où l’importance de la lettre ouverte que cet évêque a adressée, le 28 novembre, au nom de tout l’épiscopat, au président de la République, François Hollande.

      L’évêque lui exprime « sa grande préoccupation » de voir créer, par voie juridique, un « délit d’entrave numérique » opposable à tous ceux qui cherchent à dissuader les femmes qui se préparent à un avortement. Dans le milieu catholique plusieurs associations et leurs sites internet sont en effet très actifs pour aider les femmes qui se trouvent confrontées à l’IVG.

      . . . . .

  • « Elle », de Paul Verhoeven | Ginette Vincendeau
    http://www.genre-ecran.net/?Elle

    « La plus dangereuse, Michèle, c’est tout de même toi » [1] Les critiques français ont adoré Elle (réalisé par Paul Verhoeven), les spectateurs en salles et les internautes un peu moins : les résultats au box-office de 555.000 spectateurs ne sont pas extraordinaires pour un film au budget de 8.2M€ (le double du budget moyen d’un film français), une grande star (Isabelle Huppert) et une campagne publicitaire en rapport. Le consensus critique [2] est frappant : Elle est du « grand cinéma », « sulfureux », d’une virtuosité « emballante », un film « passionnant, magnifique, grandiose », un chef d’œuvre d’ambigüité (« on ne sait plus très bien qui sadise qui »), une œuvre « au-delà du féminisme ». Delphine Aslan, une des rarissimes critiques à attaquer le film, intitule son article sur le Huffington Post : « Elle (...)

    • Cent fois d’accord avec cette critique, ce film est à gerber, comme souvent les films de Verhoeven, misogyne et sexiste, là, il est juste extrêmement complaisant avec des fantasmes de viol particulièrement nazes (c’est connu les femmes aiment beaucoup se masturber en regardant à la jumelle l’homme qu’elle soupçonne de les avoir violées).

      Quant à :

      Verhoeven voulait tourner son film aux États-Unis mais n’a apparemment trouvé aucune grande actrice américaine prête à incarner le personnage – un fait qu’il présente comme typique du « puritanisme » américain, contrairement à la « liberté d’esprit » des Français et au « courage » d’Isabelle Huppert, vision reprise unanimement par la critique.

      Cela ne dit qu’une chose, si on refuse d’être con et misogyne avec Verhoeven cela signifie nécessairement dans son esprit qu’on est con et coincé. Quand en fait c’est juste du très mauvais cinéma (sans parler d’un très mauvais scénario d’un auteur pitoyable tellement il est mauvais, Philippe Djian) et qu’on a le droit de ne pas avoir des fantasmes aussi courts que ceux du réalisateur de Showgirls (bref rappel)

      Pauvres types vraiment. Dans le cas présent, fait rarissime, je crois que c’est la troisième fois en quarante ans de cinéphilie, je suis sorti au bout d’une demie-heure tellement c’était pathétiquement mauvais.

  • “Qu’est-ce que tu crois ? C’est comme ça. C’est partout pareil.” – Burnout : rallumons la flamme ! @mcpaccard

    https://medium.com/burnout-rallumons-la-flamme/quest-ce-que-tu-crois-c-est-comme-%C3%A7a-c-est-partout-pareil-6a1e49bc160a

    Idées reçues tenaces, #formulations_toxiques et comment les expressions à la “c’est comme ça” nourrissent les racines du #burnout

    C’est vrai après tout, c’est partout pareil. L’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Les choses sont ce qu’elles sont. Les gens sont comme ça. Le travail, c’est pas censé être une partie de plaisir. Les patrons sont tous les mêmes. Y’a que le CDI qui compte. Entreprendre coûte trop cher. C’est la crise, c’est normal que les salaires soient bas et qu’ils n’augmentent pas. Et c’est vraiment de la folie de croire le contraire. C’est l’jeu, ma pauvre Lucette !

    Pauvres Lucette, au passage.