city:pis

  • Fais ta thèse et tais-toi !
    https://www.causette.fr/le-mag/lire-article/article-1722/fais-ta-thei-se-et-tais-toi.html

    Pour qu’une commission disciplinaire soit lancée, elle doit elle-même recueillir des témoignages pour valider le sien. « La procédure a été sauvage, pas égalitaire. Lui avait le droit à un avocat, pas moi [dans les commissions internes, la victime est seulement citée en tant que témoin] », déplore-t-elle. Le harceleur, déjà écarté du laboratoire, a été sanctionné par deux semaines de suspension. « Ça m’a secouée de savoir qu’il continuerait à diriger des doctorantes », s’alarme Audrey, qui réfléchit à porter l’affaire en justice.

    Les sanctions déçoivent souvent, mais comment s’en étonner ? Les sections disciplinaires sont composées, entre autres, d’enseignants qui jugent donc leur propre collègue. Pis, seul le mis en cause ou le président de l’#université peut faire appel d’une décision, et tant pis si la victime n’est pas satisfaite.

    [...] Dans un rapport de 2013, la sénatrice Françoise Laborde (Parti radical de gauche) alertait sur la réalité du #harcèlement moral et sexuel à toutes les étapes d’un cursus universitaire, en particulier en #doctorat, « propice au harcèlement par la relation doctorant-directeur, qui suppose des réunions régulières en tête à tête, échappant à tout contrôle social ».

    [...] « Lors des consultations sur la loi sur le harcèlement, en 2012, l’université est le milieu dans lequel on a rencontré le plus de freins », retrace Catherine Coutelle, présidente de la Délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes.

    • À Bordeaux-III, lors de la création de la cellule sur le harcèlement, Yves Raibaud, chargé de mission égalité, a dû faire face au barrage d’un chercheur qui dénonçait des structures « encourageant la délation » et « menaçant les enseignants, à la merci de n’importe quelle étudiante manipulatrice ».

      #délation

  • Le prix Nobel, science inexacte

    http://www.lemonde.fr/prix-nobel/article/2017/10/01/le-nobel-science-inexacte_5194474_1772031.html

    Alors que l’académie suédoise entame, lundi, la campagne 2017 de remise de ses prix, « Le Monde » revient sur quelques épisodes passés où les lauréats n’auraient pas dû être récompensés.

    Fallait-il attribuer le Nobel de littérature à Bob Dylan ? Faudrait-il retirer celui de la paix à Aung San Suu Kyi ? Le plus célèbre des prix suscite régulièrement des controverses.

    Pourtant, ces polémiques épargnent le champ scientifique. En médecine, en physique, en chimie ou encore en économie, les lauréats retenus depuis 1901 font presque toujours l’unanimité. Tout juste regrette t-on l’absence de découvertes majeures – la théorie de la relativité n’a jamais été primée – ou de grands noms de ces disciplines.

    Le panthéon scientifique érigé par l’académie suédoise cache pourtant quelques erreurs notables, sur lesquelles ses responsables actuels, sollicités par Le Monde, ont refusé de revenir. Elles apparaissent toutefois révélatrices tout autant de la puissance des mandarins que des cahots inévitables de la recherche ou simplement de l’écart qui peut exister entre théorie et expérience.

    La double faute de 1927

    Patrick Berche, microbiologiste et directeur de l’Institut Pasteur de Lille, n’hésite pas à parler d’« année terrible » pour évoquer 1927.

    Cet automne-là, les membres de l’Académie Nobel n’annoncent pas un, mais deux prix en médecine : celui de 1926, resté sans lauréat, est attribué au Danois Johannes Fibiger pour la découverte de Spiroptera carcinoma, un ver nématode capable de provoquer le cancer. Pour 1927, ils récompensent l’Autrichien Julius Wagner-Jauregg, pionnier de la malariathérapie, un traitement de la syphilis par injection du paludisme. On le sait aujourd’hui : l’un relevait de l’erreur intégrale, le second d’un raccourci hasardeux.

    Johannes Andreas Grib Fibiger, Prix Nobel en 1926.
    La « découverte » de Fibiger tient presque du mirage. En 1907, cet éminent professeur décèle des lésions dans l’estomac de trois rats gris. Convaincu depuis des années des causes parasitaires du cancer, il multiplie les autopsies de rongeurs. D’abord sans résultat. Mais il finit par trouver, dans le ventre de rats ramassés dans une sucrerie, des vers nématodes. Quant aux lésions, certaines ont dégénéré en tumeurs cancéreuses, affirme-t-il. Publiés en 1913, ses résultats font sensation : pour la première fois, on a fabriqué expérimentalement un cancer ! En 1918, les Américains Frederick Bullock et George Rohdenburg mettent en doute la malignité des lésions. Mais, à l’époque, la connaissance du cancer reste lacunaire.

    De 1922 à 1927, Fibiger est « nominé » à seize reprises par des scientifiques de renom chargés de proposer des lauréats potentiels au Nobel. Les quatre premières années, sa candidature est écartée par des rapporteurs sceptiques. En 1926, les jurés renoncent au dernier moment, au point qu’aucun plan B n’est prévu. Mais, en 1927, le Suédois Folke Henschen, ami et thuriféraire de Fibiger, convainc ses pairs de primer le Danois.

    Il faut attendre 1935 pour voir pâlir son étoile. Cette année-là, l’Anglais Richard Passey reproduit son expérience et découvre que la cause des tumeurs ne tient nullement en la présence des nématodes, mais provient d’une carence en vitamine A. Pis : les lésions sont de simples métaplasies, aucunement cancéreuses. En 1952, une équipe américaine retrouvera les clichés microscopiques de Fibiger et confirmera le diagnostic. De tous les acteurs de cette histoire, le seul à avoir succombé à un cancer fut… Johannes Fibiger lui-même, en janvier 1928, un mois après la réception de son prix.

    Julius Wagner-Jauregg.
    Le naufrage de 1927 ne s’arrête pas là. Stockholm s’entiche d’« une triste figure de l’histoire de la médecine », selon Patrick Berche : l’Autrichien Julius Wagner-Jauregg. Toute sa vie, ce neurologue et psychiatre a défendu l’eugénisme et l’euthanasie des « crétins ». Pendant la première guerre mondiale, il a préconisé le traitement des « névrosés de guerre » par électrochocs – ce qui lui a valu un procès, dont il est sorti blanchi. A titre personnel, enfin, il a soutenu le parti nazi, échouant à y adhérer car sa première femme était juive.

    Mais, en 1927, l’Académie Nobel le récompense pour tout autre chose : la malariathérapie. Dans sa clinique de Graz, en Autriche, Wagner-Jauregg a en effet remarqué que les patients souffrant d’une paralysie générale causée par l’évolution de leur syphilis voient leurs symptômes réduits lors des épisodes fébriles. Et, pour provoquer une forte fièvre, quoi de mieux qu’une crise de paludisme ? Le parasite a l’avantage d’être contrôlable par la quinine.

    Bien que le chercheur déplore quelques victimes dans son laboratoire, sa méthode est finalement reconnue. Elle finit même par s’imposer pour traiter des schizophrènes. Elle ouvrira la voie à d’autres thérapies dites « de choc », censées sortir, par des comas ou des crises d’épilepsie provoqués, les malades mentaux de leurs états extrêmes. « Ce Nobel a été attribué sans réels fondements scientifiques, ni études systématiques, regrette Patrick Berche. Heureusement, la découverte des antibiotiques a mis un terme à cette pratique. »

    La bourde de Fermi

    Enrico Fermi.
    Le 10 novembre 1938, l’Académie Nobel annonce avoir décerné son prix au physicien italien Enrico Fermi « pour sa découverte de nouveaux éléments radioactifs, développés par l’irradiation de neutrons ». Le communiqué précise : « Enrico Fermi a réussi à produire deux nouveaux éléments, dont les numéros d’ordre sont 93 et 94, auxquels il a donné le nom d’ausénium et d’hespérium. » Brillante découverte.

    Jusque-là, l’uranium et ses 92 protons font figure de plafond, sinon théorique, du moins expérimental… Seulement voilà : il n’y a ni ausénium ni hespérium dans l’expérience du savant transalpin ! Fermi s’est trompé dans son interprétation, et le monde de la physique s’est rallié à son panache.

    L’homme, il est vrai, dispose d’une aura immense. Il a déjà mis en évidence une nouvelle forme de radioactivité – ce qui, en soi, aurait pu lui valoir un Nobel. Fort de ce résultat, il décide de bombarder de neutrons des noyaux d’uranium. Si tout se passe comme le veut sa théorie, il créera ainsi un nouvel élément, à 93 protons. Voire un autre, à 94.

    Ces deux merveilles, Fermi croit les identifier, dans l’article qu’il publie en 1934, dans la revue Nature. Pas directement, par la chimie, mais grâce à des propriétés physiques indirectes. Quelques voix timides ont beau émettre des doutes, la prudence légendaire de M. Fermi et sa renommée mondiale emportent l’adhésion. Le 12 décembre 1938, il reçoit son prix. Et en profite pour quitter l’Europe – sa femme est juive.

    Un mois plus tard, deux chimistes allemands, Otto Hahn et Fritz Strassmann, annoncent avoir reproduit son expérience. Les produits n’en sont pas des éléments superlourds, mais au contraire plus légers. L’explication est fournie en février, toujours dans la revue Nature, par les Autrichiens Lise Meitner et Otto Frisch : les noyaux d’uranium n’ont pas été enrichis… mais coupés en deux. Ce que Fermi a réalisé, sans le savoir, c’est la première réaction de fission nucléaire.

    Hahn, Strassmann et Frisch décrocheront la récompense suprême en 1944 (La seule femme a été oubliée !). Deux autres chimistes américains seront à leur tour primés en 1951 pour la découverte des vrais éléments 93 et 94, le neptunium et le plutonium. Pour le chimiste allemand Martin Quack, auteur d’un article sur cette aventure, la science ne peut se réduire à la « nouveauté » : « La répétition, la reproduction, l’extension ou le rejet des résultats précédents sont au cœur du bon travail scientifique. »

    Le Nobel de la honte

    Egas Moniz
    C’est assurément le prix le plus controversé de l’histoire du Nobel. Comment le gotha de la médecine a-t-il pu, en 1949, honorer le Portugais Egas Moniz pour ses travaux sur « la leucotomie préfrontale appliquée au traitement de certaines psychoses et troubles mentaux » – rebaptisée plus tard lobotomie ? Comment cette sinistre ablation d’une partie du cerveau a-t-elle pu passer tous les filtres de l’Académie ?

    Pour le neurochirurgien Marc Lévêque, la réponse est « une conjonction de circonstances : la personnalité de Moniz, un intense travail de lobbying, le manque de recul sur ces pratiques et l’absence de thérapeutique alternative pour certaines pathologies graves – le premier neuroleptique sera découvert trois ans plus tard, sans jamais, du reste, être récompensé par un Nobel ». Peut-être faudrait-il ajouter un peu de mauvaise conscience… En 1928 et 1936, Moniz a raté le prix de peu pour une autre découverte, majeure celle-là : l’artériographie cérébrale.

    En 1935, ce médecin au destin peu commun – il a aussi été ambassadeur du Portugal à Madrid, puis ministre des affaires étrangères – s’inspire d’observations réalisées sur les singes pour proposer un traitement novateur de certaines pathologies mentales : déconnecter partiellement les lobes préfrontaux du reste du cerveau.

    Le 11 novembre 1935, une première patiente – une ancienne prostituée de 63 ans souffrant de mélancolie et de paranoïa – est opérée. Dix-neuf autres suivront. Sur les vingt personnes traitées, le médecin annonce sept « guérisons », sept « améliorations », six patients « inchangés ». L’échantillon est bien faible, mais il va suffire à lancer une pratique.

    Dans la plupart des pays occidentaux, la lobotomie s’impose : des milliers de malades sont opérés, malgré les protestations de nombreux psychiatres. Aux Etats-Unis, Walter Freeman la « perfectionne » : en lieu et place des ouvertures réalisées des deux côtés du crâne, il passe par le globe oculaire.

    Star mondiale, salué par la presse américaine pour ses prouesses, Freeman milite, après la Libération, pour que son aîné portugais obtienne le Nobel. Il rêve évidemment de partager les lauriers. Espoir déçu. En 1949, l’autre moitié de la récompense échoit au Suisse Walter Hess, qui a mis en évidence le rôle du cerveau dans la gestion des organes.

    En 1952, la découverte du premier neuroleptique change la donne : la chirurgie cède la place à la chimie. Du moins pour la grande masse des patients. Des héritiers du Dr. Moniz sévissent encore çà et là. Dans certains pays, comme la Chine, la chirurgie du cerveau reste d’usage courant. En France, la dernière lobotomie « officielle » date de 1991.

    Lire aussi : Pratiquée jusque dans les années 80, la lobotomie visait surtout les femmes

    La faillite des stars de la finance

    Robert C. Merton en 2006 et Myron Scholes en 2008
    Avouons-le : installer Robert Merton et Myron Scholes dans ce triste palmarès peut paraître cruel. « Mais leur mésaventure a provoqué chez les économistes un éclat de rire général et demeure un cas d’école », s’amuse Jean-Marc Daniel, professeur d’économie à l’ESCP Europe.

    Le 15 octobre 1997, les deux économistes américains sont en effet primés pour avoir « ouvert de nouveaux horizons au champ des évaluations économiques ». Leur spécialité : appliquer les probabilités aux marchés financiers afin de prévoir le comportement des produits dérivés. Sur toutes les places boursières, le modèle dit de « Black et Scholes » (décédé en 1995, Fischer Black n’aura pas le prix) fait déjà fureur.

    Les deux lauréats conseillent d’ailleurs le prestigieux fonds d’investissement LTCM, coqueluche de Wall Street. En 1997, la crise asiatique fragilise ses positions. Mais le modèle mathématique prévoit un retour à l’équilibre. LTCM mise en ce sens, notamment en Russie. Et patatras ! En 1998, Moscou dévisse et LTCM prend l’eau.

    « Aucun autre fonds n’a fait aussi mal », raconte Jean-Marc Daniel. Les pertes avoisinent les 4 milliards de dollars. La Réserve fédérale (Fed, banque centrale) convainc les banques américaines d’intervenir pour éviter la faillite du fonds spéculatif.

    L’ensemble de la planète financière échappe à la contagion. Mais les marchés s’en trouveront affectés pendant plusieurs mois. Si les deux chercheurs restent, selon Daniel Cohen, professeur à l’Ecole normale supérieure, « de grands économistes, qui ont créé un champ dans la discipline », leur étoile brille un peu moins fort au firmament des Nobel.

    • _ Cet article du journal Le Monde est effectivement douteux. *

      Par exemple, Robert C. Merton en 2006 et Myron Schole n’ont pas reçu de prix Nobel, mais le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques.
      Un hochet pour les économiste néo libéraux, pas un prix Nobel.

      On remarquera, que parmi les lauréats qui n’auraient pas dû être récompensés, l’absence d’Henry Kissinger, le « Prix Nobel de l’humour noir. » (Françoise Giroud).

      Ce quotidien Le Monde, douteux. qui ne vérifie même pas ce qu’il imprime, sur wikipédia.

    • (adressé au Monde, 9/10)

      Je prends connaissance d’un article paru dans votre journal sous le titre « Le prix Nobel, science inexacte » et dans lequel est indiqué à propos d’Enrico Fermi : Le 12 décembre 1938, il reçoit son prix. Et en profite pour quitter l’Europe – sa femme est juive .

      Dieu merci le monde n’est pas fait que de sans-dignité, de journalistes-au-Monde et de gens qui... profitent.
      Ce couple ne tombait pas sous le coup des lois dites raciales de 1938.
      Ce fut simplement parce qu’il ne voulut pas profiter-sic de cette exemption, et ne voulait pas que ses enfants grandissent dans un pareil climat, qu’il décida de ne pas rentrer en Italie.

  • @raspa A balancer à tes pioupious juste avant qu’ils fassent leur jeu de la barge rousse (ou du puffin fuligineux as you want) ? :-D
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Puffin_fuligineux
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Barge_rousse

    Pourquoi partir à l’étranger pour chercher de « l’authenticité » ne sert à rien - VICE
    https://www.vice.com/fr/article/a3dqk8/authenticite-voyage-mythe

    Le « voyageur de l’authentique » s’émerveille de ceux qui, « alors qu’ils n’ont rien, vous donnent tout », de l’hospitalité généreuse et gratuite – mais ne s’interroge presque jamais sur le pourquoi nous en serions arrivés à cette société que, souvent, il méprise. S’il est enclin à dénoncer l’égoïsme de sa terre natale, en contraste avec la générosité du pays visité, il rentre plus fréquemment avec « les batteries chargées » qu’avec l’ambition de rejoindre une organisation politique, ou syndicale. Son attitude a, alors, tout du consommateur qui prend – et ne donne pas.

    Or, là se trouve la clé du problème : si le voyageur va admirer superficiellement des sociétés, comme on va au zoo observer des espèces en voie de disparition, il n’en extraira jamais le suc révolutionnaire – seulement une petite satisfaction individuelle. Pis : il ne sera, le plus souvent, qu’un agent actif de la libéralisation du monde et de la généralisation de la transaction marchande comme mode relationnel principal.

    (Franchement, ça attaque dur, mais sur cette problématique de "revenir citoyen du monde", ça pose de vraies questions... sans apporter de réponse miracle, évidemment. On a encore du boulot à faire !)

  • L’après-« Harvey » et « Irma » : les forces économiques et politiques poussent à l’inertie Le Devoir - 9 septembre 2017 - Isabelle Paré
    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/507625/l-apres-harvey-et-irma-les-forces-economiques-et-politiques-poussent-a-l-i

    Les catastrophes vécues à Houston et celles laissées dans le sillage du puissant ouragan Irma deviendront-elles coutume ? Ouragans et inondations comptent désormais pour près de 75 % des désastres liés au climat. Le nombre de pluies « extrêmes » sur la planète monte en flèche. L’avenir s’annonce détrempé. Or, la répétition des désastres ne semble pas réussir à infléchir les façons de faire, notamment de penser les villes. Pourquoi ?

    Au lendemain de l’ouragan Katrina, Julie Hernandez, alors jeune géographe, se souvient d’avoir entendu « plus jamais ». Dans les rues, on s’arrachait les t-shirts arborant le slogan « Le réchauffement climatique n’est pas un mythe. Y croyez-vous maintenant ? ». Or, 12 ans plus tard, c’est comme si les 1800 morts et les 108 milliards de dommages qui ont plombé l’économie de la région et du pays avaient été oubliés.

    « On pensait que La Nouvelle-Orléans allait être un laboratoire et un modèle de ville résiliente au climat. Les architectes et ingénieurs ont repensé la ville, ont proposé un plan pour concentrer la population sur les terres les plus élevées et pour transformer les terrains bas en zones vertes. Il y a presque eu une insurrection civile, les gens voulaient non seulement retourner dans leur ville, mais dans leur maison ! » affirme cette géographe de l’École de santé publique de l’Université Tulane à La Nouvelle-Orléans.

    Le nouveau normal
    Après Katrina, les raisonnements scientifiques et les engagements politiques ont vite été dissolus dans les eaux brouillées de la sensibilité collective. Il faudra s’attendre à la même chose au lendemain de Harvey et d’Irma, à moins que cette fois le chaos et les coûts n’aient l’effet d’un coup de Jarnac sur les consciences, estime Paul J. Ferraro, professeur d’économie spécialisé dans les enjeux environnementaux à l’Université Johns Hopkins.

    « Il faut arrêter d’utiliser l’expression “tempête historique” pour justifier notre manque de préparation à ces événements qui causent des pertes de vie et des dommages substantiels. Ce que nous observons, ce sera “la nouvelle normalité”. Or, nous n’étions déjà pas prêts à affronter “l’ancienne réalité” », appuie le professeur.

    La professeure Hernandez estime elle aussi qu’il faut cesser de s’étonner de ces déferlements du climat, dont la surenchère s’observe depuis déjà quelques décennies. En Asie du Sud-est, les crues provoquées par des typhons sont en hausse depuis des années. Et il y a belle lurette que ce que les « tempêtes tropicales » sèment le chaos bien au-delà des tropiques. « Les ouragans s’observent à des latitudes de plus en plus élevées, dans des zones où l’on ne les attendait pas. Ce n’est pas arrivé brutalement. Houston avait vécu trois inondations majeures ces dernières années, sans pourtant revoir ses systèmes de gestion des catastrophes », critique-t-elle.

    Revoir les modèles
    Les modèles prédictifs de l’intensité des catastrophes, qui qualifient d’« une sur 500 ans ou 1000 ans » la probabilité et l’intensité d’un ouragan ou d’une crue, sont désuets. Ils confortent décideurs, investisseurs et même la population dans l’idée qu’ils ont été victimes d’un rarissime mauvais sort, contre qui rien ni personne ne peut agir.

    Pour Paul J. Ferraro, la capacité à gérer les sursauts du climat dans les États et les villes vulnérables est minimale. On a décrié ad nauseam les ratés urbanistiques qui ont démultiplié l’impact de Harvey sur Houston. Le développement immobilier effréné des dernières années s’est fait en toute connaissance de cause dans des zones inondables, marais et bayous ont été remblayés pour accueillir la population croissante, rendant la ville de moins en moins apte à absorber des trombes d’eau.

    Pis, le lacis des canaux de drainage creusés et de digues érigées pour assécher des zones humides aux fins de construction a littéralement servi de « cheval de Troie » aux flots déchaînés pour engloutir le centre-ville, affirme Julie Hernandez.

    D’aucune façon ces villes et ces États n’ont tenté de devenir plus « résilients » aux fléaux climatiques susceptibles de s’abattre sur eux, déplore le professeur Ferraro. « Les gens restent insensibles à la notion de risque, car il n’y a aucun incitatif financier pour les faire changer d’idée. Les gens qui profitent du développement immobilier ne sont pas ceux qui paient ensuite pour les dommages. C’est le gouvernement fédéral. Il doit y avoir un prix à payer pour les villes ou les promoteurs qui font fi de cette réalité », dit-il.

    Amnésie collective
    Même à La Nouvelle-Orléans, une fois les plans « de ville résiliente » mis à la corbeille, la ville s’est reconstruite sur les mêmes bases fragiles, à quelques exceptions près. Pourquoi ? « Refuser à des gens de retourner chez eux a un coût politique immense. Or, les élus pensent d’abord à leur réélection. Ils mettent dans la balance les bénéfices à court terme d’une telle décision et le risque lointain qu’un tel scénario apocalyptique se reproduise », affirme Julie Hernandez, qui a participé au processus de récupération et de mobilisation post-catastrophe après Katrina.

    Selon ces deux observateurs, la décentralisation des pouvoirs aux États-Unis favorise l’inertie actuelle. « Cela cause un grand chaos. Il faudrait centraliser et standardiser les décisions [liées aux nouvelles réalités environnementales] qui ont un impact sur le zonage. En ce moment, ces décisions sont entre les mains de ceux-là mêmes qui n’ont rien à gagner à changer les normes », insiste Paul J. Ferraro, qui juge inouï que des programmes permettent d’obtenir des subventions pour reconstruire en zone inondable. Pis, le gouvernement perpétue cette spirale insensée en payant la surprime d’assurance imposée aux propriétaires de résidences à risque.

    Julie Hernandez croit toute intervention fédérale inespérée, en ces temps « où la logique a déserté la Maison-Blanche ».« Ces événements vont faire couler beaucoup d’encre, mais l’idée même que le gouvernement fédéral impose des normes de construction nationales est de la pure science-fiction ! Mis à part dans les parcs nationaux, il n’y a pas de lois sur les littoraux. Le modèle d’un État-providence qui n’agit qu’en temps de crise est bien ancré. Ce modèle est une incitation à ne pas changer les choses, à ne pas planifier pour l’avenir. »

    Ultimement, la création de villes résilientes coûtera très cher, estime la géographe, qui intervient auprès des populations vulnérables. Des impacts sociaux sont aussi à prévoir. Car le surcoût de nouvelles normes urbaines aura malheureusement un effet direct sur les populations plus pauvres, souvent retranchées dans les « banlieues ethniques » (surnommées ethnoburbs), ces secteurs où les habitations sont moins chères, justement parce qu’elles sont situées dans les zones à haut risque de crues soudaines.

    « Dans tous les cas de figure, ce sont eux qui en paieront le prix et qui devront aller vivre ailleurs, toujours plus loin. »

    #catastrophes #médias #Nouvelle-Orléans #Houston #désastres

  • Google piste vos achats hors ligne avec les cartes bleues
    http://www.numerama.com/politique/262162-google-se-sert-des-cartes-bleues-pour-savoir-si-sa-publicite-se-tra

    Google a développé un système et noué des partenariats afin de savoir si la publicité en ligne provoque un achat en magasin. Pour cela, l’entreprise américaine exploite certaines données de cartes bancaires. Un dispositif qui soulève des interrogations. Ce n’est un mystère pour personne, Google vit quasi-exclusivement de la publicité. Le reste de la structure du chiffre d’affaires (à peine 12 %) de sa maison-mère, Alphabet, provient des revenus liés à Google Play, à Android, à certains smartphones ainsi (...)

    #Alphabet #Google #carte #publicité #marketing

    ##publicité

  • La campagne parallèle de Marion Maréchal-Le Pen - leJDD.fr
    http://www.lejdd.fr/Politique/La-campagne-parallele-de-Marion-Marechal-Le-Pen-857789

    es détracteurs lui reprochent de ne pas arborer à la boutonnière la rose bleue de la campagne. Pis, ils la soupçonnent de ne pas croire à la victoire de sa tante et de préparer la suite, c’est-à-dire le congrès de septembre. « C’est drôle, raconte Olivier Bettati, transfuge de l’UMP, qui siège au conseil régional Paca, elle fait ses tournées à la Chirac, ne refusant jamais un selfie ou une embrassade. Il lui faut toujours des heures pour quitter les fédés. » A Crisolles, elle a levé le camp de la salle des fêtes à minuit passé.

    #PhoneStories #Linfiltré #FN

  • LA CHANSON EN 2003 Radio Campus Lille - Arséne - Atelier du Désir Novateur Mars 2017

    Alain Sourigues est un chantauteur français né en 1962 d’une mère assistante maternelle et d’un père maçon. A l’orée de l’adolescence il perd son frère puis son père à deux ans d’intervalle, évenements qui vont le marquer profondément.
Il découvre fortuitement un disque Georges Brassens sous celui de Plastic Bertrand et voue depuis ce moment là un culte au hasard.
    
Sans influence familiale, il se cultive en écoutant France Culture et Apostrophes. Il travaille d’abord comme facteur pour nourrir sa famille mais depuis qu’il a quinze ans il écrit « de l’humour dans la noirceur » dit-il. Autodidacte il gratte sur sa guitare pour accompagner ses textes. En 1996 il décide de lâcher la Poste pour la chanson et fait paraître son premier album ironiquement intitulé « Dernier album ». Sept ans plus tard, en 2003 il sort son deuxième album, sobrement intitulé "Deux".

    01’53 Marie-Chantal Toupin : Non, je ne regrette rien : Maudit bordel, 2003

    04’52 Alain Sourigues : Comme un grand : Deux, 2004

    08’08 Martine Caplanne : Les mines d’Anzin : L’Anselme à tous vents, 2003

    10’40 Claude Semal : Le merle : Les chaussettes célibataires, 2003
13’46 Loïc Lantoine : Le Manneken Pis : Badaboum, 2003


    
Angel Parra fut un chantauteur chilien né à Valparaíso en 1943, mort en 2017. Sa mère Violeta Parra fut la grande exploratrice du folklore de son pays dont elle sauva la mémoire. C’est avec sa mère qu’Angel apprend à lire, écrire et compter. Enfant de la balle, il parcourt le Chili avec le chapiteau des « Frères Parra ». En 1961, Angel embarque pour l’Europe avec Violeta, sa soeur Isabel et sa nièce Tita, destination Helsinki puis L’Union Soviétique.En 1964 Angel rentre au Chili avec sa soeur et ils créent un lieu « La peña de los Parra », vite rejoints par Victor Jara, Rolandon Alarcon et Patricio Manns. Là s’invente un genre musical qui plus tard sera appelé « La nouvelle chanson latino-américaine », d’autres peñas surgissent partout, des festivals naissent, une maison de disques Dicap (Discoteca del Canto popular) est créée. Salvador Allende est élu président, tout sera écrasé par un coup d’état militaire téléguidé et aidé par Washington en 1973. Angel est emprisonné puis expulsé. En 76 il retourne à Paris où il chronique l’exil, l’assassinat ou la disparition de ses amis. Il revient au Chili après la disparition de la dictature néo-libérale. Angel est décédé le 11 mars 2017.

    17’31 Anne Feeney : Which side are you on ? : Union maid, 2003

    21’15 Angel Parra : Allende presidente : Venceremos, 2003

    26’06 Lhasa : La frontera : The living road, 2003
    
29’05 Enrico Medail : Signora Miseria : Né dio, né padrone, 2003

    La Compagnie Jolie Môme est une compagnie de théâtre politique crée en 1983, son répertoire est basé sur ses propres pièces, celles de Bertolt Brecht, Jacques Prévert etc... Elle est très présente sur le front des luttes sociales : soutien aux grévistes de Mac’Do, aux sans-papiers, aux prisonniers politiques palestiniens.... Elle chante sur scène, dans la rue mais aussi en dîners-spectacles.En 1997 paraît son 1er album éponyme, en 2004 sort son 4ème album "Légitime colère" disque disponibles seulement par vente directe ou lors des concerts, par opposition au système de distribution commercial.

    
32’32 Compagnie Jolie Môme : Son bleu : Légitime colère, 2003
    
36’07 Degadezoo : La lettre : Putain de vent contraire !, 2003

    39’58 Yvon Etienne : L’actionnaire : Que des bonnes nouvelles !, 2003

    42’40 Gérard Pierron : Au Terr’-Neuvas des foins : Carnet de bord, 2003

    . . . . . . . . .
    La suite + les liens direct vers de nombreux chanteurs : http://www.campuslille.com/index.php/entry/la-chanson-en-2003

    #Audio #Radio #Radios_Libres #Radio_Campus_Lille #Chanson_Française #2003 #Chansons #Atelier_du_Désir_Novateur

    @Dror@sinehebdo , un complément pour tes étudiant(e)s.

    • BONUS : Derniers ajouts dans notre base de Chansons

      – Michel Blaublomme : Accident de travail
      – Askehoug : Bonjour la solitude
      – Jean-François Casabonne : Faut qu’ça
      – Paul d’Amour : Faut-il que leurs têtes tombent & La vie contente
      – Ayumi Ishihara : La montagne (en japonais), Le soleil et la lune & Amsterdam (en japonais)
      – Schvédranne : Athènes & Haïti
      – SemiBruce : Le blues du banlieusard
      – Géraldine Torrès : Quand on y pense, La Moneda & Vile morale

  • Voiture électrique : Bolloré n’aurait pas installé une seule borne de recharge lefigaro.fr 19/12/2016
    http://www.lefigaro.fr/societes/2016/12/19/20005-20161219ARTFIG00051-voiture-electrique-bollore-n-aurait-pas-installe-

    Le constructeur automobile devait, en théorie, installer 8000 bornes d’ici la fin de cette année. Dans les faits, aucun équipement n’a été mis en place, soutiennent Les Échos.

    Le développement de la voiture électrique dans l’Hexagone semble quelque peu compromis. Chargé d’installer 8000 bornes de rechargement d’ici la fin de l’année, l’industriel Bolloré n’a toujours pas rempli son objectif. Pis, aucun équipement n’a été installé, indiquent Les Échos. Dans les faits, en vertu du plan « 16K » signé entre le constructeur automobile breton et l’État, en 2014, un total de 16.000 bornes électriques devaient être installées, d’ici à 2019, pour un investissement de 150 millions d’euros. Une enveloppe d’un montant équivalent a été mise à disposition des collectivités locales par l’Ademe pour les aider à atteindre cet objectif.

    Problème : le groupe Bolloré « met indirectement en cause la politique de soutien public, qui, via une enveloppe de 150 millions d’euros gérée par l’Ademe, finance le déploiement des bornes engagé par les collectivités locales », indique le quotidien. Les collectivités qui disposent de ce financement n’ont en effet pas d’intérêt particulier à se tourner vers son offre. Pour l’industriel, cette fameuse enveloppe constitue donc une forme de « concurrence indirecte ». Résultat, il envisage de réduire la voilure et de se concentrer sur les villes de plus de 100.000 habitants.
    . . . . .

    #Bolloré #Voiture_Electrique #bornes_électriques

  • Prix Nobel de l’hypocrisie - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/12/prix-nobel-de-l-hypocrisie.html

    Lorsque le prix Nobel de la Paix fut décerné en 1906 à Theodore Roosevelt (président des États-Unis de 1901 à 1909), le New York Times commenta ainsi la nouvelle :
    « Un large sourire illumina le visage du globe quand le prix a été attribué … au citoyen le plus belliqueux des États-Unis » [1].

    Theodore Roosevelt et la diplomatie du « gros bâton » « Parle doucement et porte un gros bâton » (2 septembre 1901)
    Environ un siècle plus tard, un journaliste du même New York Times se questionnait :
    « Alors, que pensez-vous du président Obama remportant le prix Nobel de la paix ? Je suis perplexe […]. Qu’a-t-il fait ? […] il me semble que cela aurait été logique d’attendre et de donner à Obama le prix Nobel de la paix dans sa huitième année en poste, après qu’il ait effectivement fait la paix quelque part » [2].
    Il s’agissait bien sûr du prix Nobel de la Paix attribué au président Barack Obama en 2009 « pour ses efforts extraordinaires pour renforcer la diplomatie et la coopération internationale entre les peuples ».
    Tout ça, neuf mois à peine après son élection ? Comment était-ce possible ?
    Du haut des huit ans années écoulées – et à des années-lumière du ronflant « Yes, we can ! » -, on peut effectivement contempler l’étendue de la paix qu’il a contribué à créer et à disséminer dans le monde arabe.
    Un monde arabe ruiné par une saison funeste qu’il a contribué à créer et qu’on a fallacieusement baptisée « printemps » [3].
    Un monde arabe saigné, éventré, étripé et dont le sang de ses citoyens graffitent les décombres et arrose les champs.
    Un monde arabe hanté par des créatures barbues coupeuses de têtes, friandes de chair humaine et annihilatrices d’espoir.
    Un monde arabe devenu le théâtre de la plus grande transhumance humaine depuis la seconde guerre mondiale [4].
    Un monde arabe où les tensions religieuses ont été nourries, attisées et exacerbées : musulmans contre chrétiens, sunnites contre chiites et sunnites contre sunnites.
    Un monde arabe dont les citoyens vivant en Occident endurent les affres d’une islamophobie nauséabonde, la pire de l’histoire contemporaine.
    Au fait, ce n’est pas Obama qui avait fait ces déclarations pompeuses dans son « fameux » discours du Caire ?
    « Je suis venu chercher un nouveau commencement entre les États-Unis et les musulmans du monde entier ».
    Et aussi :
    « Les peuples du monde peuvent vivre ensemble en paix […] cela doit être notre travail, ici sur Terre » [5].

    Barack Obama : le discours du Caire (4 juin 2009)
    Mais qui est donc censé être récompensé par le prix Nobel de la Paix ? Le testament d’Alfred Nobel est pourtant clair :
    « Une personne qui aura accompli le plus grand et le meilleur travail pour la fraternité entre nations, pour l’abolition ou la réduction des forces armées et pour la tenue et la promotion de congrès pour la paix » [6].
    Comment le comité Nobel peut prétendre qu’Obama a œuvré dans la promotion de la paix alors qu’il venait d’être élu ? Était-ce un prix pour des actions futures que ce comité aurait vues dans une boule de cristal norvégienne ? Si c’est le cas, ce comité doit impérativement relire le testament d’Alfred Nobel ou, du moins, changer de boule.
    En effet, la cristallomancie ne leur a-t-elle pas révélé que, chaque mardi, Obama décide personnellement quelles personnes doivent être liquidées à l’aide de drones [7] ? Et que la majorité des victimes de ces « mardis de la mort » sont des cibles civiles [8] ?
    Certes Obama a détendu l’atmosphère avec l’Iran et a réchauffé les relations diplomatiques avec Cuba.
    Par contre, il a fortement contribué à recréer un climat de néo-Guerre froide avec la Russie avec tout ce que cela peut comporter comme dangers à l’échelle planétaire. En effet, le rôle actif de son administration dans l’aide aux néonazis ukrainiens lors des évènements dramatiques de l’Euromaïdan a permis la réussite d’un coup d’état en règle en Ukraine [9].
    Cet épisode de flagrante ingérence étasunienne n’est, au demeurant, que le remake sanglant d’une certaine « révolution orange » de l’époque d’un célèbre « pacifiste » américain nommé G.W. Bush. Un président malchanceux qui n’a « malheureusement » pas été honoré par le comité Nobel bien qu’il ait assidûment œuvré dans la destruction de quelques pays musulmans sans oublier ses remarquables efforts dans la popularisation du lancer de chaussures.
    À chacun sa « révolution ».
    Il va sans dire que la déstabilisation de l’Ukraine, pays limitrophe de la Russie – et avec laquelle elle partage des liens historiques, culturels et économiques -, a eu pour effet de perturber sérieusement toute la géopolitique de la région et de créer des tensions entre l’Europe et Moscou.
    À ce sujet, le journaliste australien John Pilger mentionne que :
    « L’administration Obama a fabriqué plus d’armes nucléaires, plus de têtes nucléaires, plus de systèmes de vecteurs nucléaires, plus de centrales nucléaires. Les dépenses en têtes nucléaires à elles seules ont plus augmenté sous Obama que sous n’importe quel autre président américain » [10].
    Avant d’ajouter :
    « Au cours des dix‐huit derniers mois, la plus grande concentration de forces militaires depuis la seconde Guerre Mondiale — opérée par les USA — a lieu le long de la frontière occidentale de la Russie. Il faut remonter à l’invasion de l’Union Soviétique par Hitler pour trouver une telle menace envers la Russie par des troupes étrangères » [11].
    Dans le conflit palestinien, les promesses et les attentes étaient immenses. Le premier président noir des États-Unis, affublé de l’auréole des saints et drapé d’un incommensurable charisme médiatique, ne pouvait rester indifférent au sort des Palestiniens dont on a spolié la Terre et bafoué les droits les plus élémentaires. Il se devait d’agir, surtout après son « célèbre » discours du Caire :
    « Pendant des dizaines années, il y a eu une impasse […]. […] la seule solution pour répondre aux aspirations des deux côtés passe par deux États […]. C’est pourquoi j’ai l’intention de rechercher personnellement cette solution, avec toute la patience que la tâche requiert. Les obligations que les parties ont contractées dans le cadre de la feuille de route sont claires. Pour que la paix advienne, il est temps pour elles – et pour nous tous – de prendre nos responsabilités » [12].
    Obama a tellement pris ses responsabilités au sérieux qu’il est probablement le président américain qui a fait le moins d’efforts pour résoudre le problème palestinien. Pendant ses deux mandats successifs, la colonisation des terres palestiniennes a continué de plus belle et pas moins de deux massacres ont été perpétrés par Israël dans la bande de Gaza. Des milliers de morts et un désastre humanitaire en direct dans tous les médias « mainstream » sans que cela ne fasse sourciller le locataire de la Maison Blanche.
    Écoutons ce que dit Alain Franchon sur ce chapitre :
    « Dans ce conflit, les États-Unis disaient assurer, depuis vingt-six ans, le rôle d’« honnête intermédiaire ». C’en est fini de cette ambition. La présidence de Barack Obama aura entériné un mouvement amorcé depuis les années 1990 : Washington abandonne, de facto ». […] La position de départ de l’Amérique a changé. Elle se refuse a priori à la moindre contrainte sur Israël » [13].
    Pis encore. Juste avant la fin de son deuxième et dernier mandat, il vient de faire un splendide cadeau à Israël en guise de félicitations pour leur excellent travail de nettoyage ethnique et de colonisation efficace et continue de la Palestine : une aide militaire sans précédent de 38 milliards de dollars sur 10 ans [14] !
    Plus de morts, plus de colonisation, plus de haine…
    Mais pouvait-on s’attendre à mieux de la part de ce président ? Que nenni. Dans un article publié le 20 janvier 2009, jour de sa première investiture, j’écrivais, à propos de son programme :
    « Dans le chapitre de la politique étrangère du président Obama consacré à l’État Hébreu, le titre est éloquent, voire racoleur : « Barack Obama et Joe Biden : un solide dossier de support à la sécurité, la paix et la prospérité d’Israël « . Parmi les actions de la nouvelle présidence, on peut lire : assurer un solide partenariat USA-Israël, soutenir le droit à l’autodéfense d’Israël et soutenir une assistance étrangère à Israël. Dans les détails du dernier point, on peut lire que le président Obama et son adjoint s’engagent à toujours fournir l’aide annuelle dans le domaine militaire et l’assistance économique à Israël. Ils recommandent fortement l’augmentation des budgets et appellent à poursuivre la coopération avec Israël dans le développement des missiles de défense »[15]
    Promesses tenues, n’est-ce pas ?
    Dans le dossier libyen, alors qu’une solution pacifique était à portée de main, Obama a opté, de concert avec sa secrétaire d’État Hillary Clinton, pour l’élimination de Kadhafi et la dévastation totale de la Libye [16].
    « We came, we saw, he died ! »
    C’est ainsi qu’elle s’était esclaffée à l’annonce du sordide lynchage du chef libyen, avec un gloussement de bonheur et des yeux pétillants de joie [17].

    Réaction de Hillary Clinton à l’annonce de la mort de Kadhafi
    En sous-traitant la destruction de la Libye avec ses alliés européens et arabes du Golfe, l’administration américaine a non seulement provoqué la mort de milliers de Libyens, mais a réussi à transformer ce pays naguère prospère en une contrée où règne le chaos et où sévissent des hordes de djihadistes islamistes. Et comme dans le cas de l’Ukraine, l’instabilité générée en Libye a métastasé dans toute la région, affectant durablement de nombreux pays africains voisins [18].
     

    (Libye) sous les décombres
    La « printanisation » de la Syrie représente sans aucun doute le summum de la politique « pacifiste » du président Obama. Initiée par de manifestations non-violentes d’apparence spontanée, la révolte populaire de la rue syrienne a été méticuleusement concoctée par des organismes américains d’« exportation » de la démocratie [19]. Elle s’est rapidement métamorphosée en guerre civile, la plus effroyable de ce début de siècle.
    Et les chiffres de ce pays ruiné sont éloquents : près d’un demi-million de morts [18], plus de 50 % de la population déplacée dont presque 5 millions ont fui à l’étranger [21].
    Selon de récentes données de la Commission européenne :
    « Les réfugiés syriens constituent désormais la plus importante population de réfugiés au monde issue d’un même pays sur une même génération » [22].
    D’après le Washington Post, la CIA dépense pas moins d’un milliard de dollars par an pour armer et entraîner les rebelles syriens [21]. De nombreux témoignages et enquêtes montrent que l’administration américaine aide les « coupeurs de gorges » et « dévoreurs de cœurs » djihadistes dans le but de renverser le gouvernement syrien [24, 25].

    Des djihadistes syriens dans une tente fournie par l’USAID
    Pour les rendre plus « sympathiques » aux yeux de l’opinion publique, des spécialistes de relations publiques ont été chargés de leur donner un look « respectable ». Ainsi, par exemple, les médias du monde entier nous ont inondés d’images de sauveteurs héroïques, risquant leurs vies pour sauver celles de leurs concitoyens bombardés par l’aviation syrienne. Ces « héros », reconnaissables à leurs casques blancs – les « White Helmets » – sont devenus les vedettes d’un film documentaire produit en leur honneur par Netflix [26]. Ils ont même été proposés au prix Nobel de la Paix par des stars américaines comme George Clooney, Ben Affleck, Daniel Craig ou Justin Timberlake [27]. Rien que ça.

    Les « White Helmets » : les dessous de l’histoire
    Dans deux remarquables articles, le journaliste Max Blumenthal démonte toute la machine de propagande qui se cache derrière les « White Helmets » [28, 29]. Ces « téméraires » sauveteurs ne sont en réalité que des djihadistes casqués, financés par l’« United States Agency for International Development » (USAID), le plus important des organismes américains d’« exportation » de la démocratie [30]. Un document du département d’État datant du 27 avril 2016 révèle que cet organisme a financé les « White Helmets » à hauteur de 23 millions de dollars [31]. Une petite partie du magot d’environ 340 millions de dollars prévu par USAID pour « soutenir les activités qui poursuivent une transition pacifique vers une Syrie démocratique et stable » [32].
    Un des plus grands succès des spécialistes de relations publiques travaillant avec les rebelles syriens est l’affaire du « petit garçon sur le siège orange ». Il s’agit de la photographie esthétiquement émouvante d’un petit garçon syrien de cinq ans nommé « Omran Daqneesh ». La photo, qui a fait le buzz sur Internet, a été aussi largement diffusée dans les médias « mainstream ». Elle montre un enfant assis sur le siège orange d’une ambulance, couvert de poussière, le visage ensanglanté et le regard hagard. L’enfant aurait été extrait des décombres d’un quartier de la ville d’Alep par les « White Helmets ».

    Omran Daqneesh à la une du New York Times (19 août 2016)
    La photographie est si poignante qu’elle a fait réagir un enfant américain de six ans, Alex, qui a écrit au président Obama en personne. Il lui demanda de faire le nécessaire pour ramener le petit Omran aux États-Unis afin de l’accueillir dans sa maison et partager avec lui ses jouets et ceux de sa sœur.
    Ah ! Les beaux sentiments des jeunes enfants ! Aussi beaux que la photo du petit Omran ! Si beaux que la lettre a été publiée in extensosur le site de la Maison Blanche accompagnée d’une vidéo du petit Alex [33]. L’écriture hésitante du jeune américain, puérile et appliquée, a fait craquer la blogosphère, autant que la photo du « petit garçon sur le siège orange ».

    Alex écrit à Obama (21 septembre 2016)
    Mais c’est en s’intéressant à la personne qui a photographié le jeune syrien blessé que l’histoire devient croustillante. Le photographe est un certain Mahmoud Raslan qui travaille avec l’AMC (Aleppo Media Center). Selon certains observateurs de la scène syrienne, l’AMC est financé par le gouvernement des États-Unis, mais aussi par celui de la France et de la Grande-Bretagne [34].
    Le plus dramatique, c’est que Mahmoud Raslan ne cache pas sa sympathie pour des djihadistes barbares, en particulier ceux du groupe d’Al Zinki [35].
    Ce groupe de rebelles qui a été accusé par Amnesty International d’enlèvements, de tortures et d’exécutions sommaires [36].
    Ces mêmes rebelles qui ont égorgé, quelques semaines plus tôt, un enfant de douze ans et qui ont poussé l’horreur jusqu’à se filmer en train de commettre leur abominable forfait [37], crime horrible qui n’a pas connu le même battage médiatique que celui du petit Omran sauvé par les « White Helmets ».
     

    Omran Daqneesh : les dessous de l’histoire
    Ces mêmes rebelles que les États-Unis financent, arment et dont ils payent les salaires par l’intermédiaire du MOM (Centre d’opérations commun) [38, 39].
    Y a-t-il eu des lettres écrites au président Obama pour dénoncer le comportement bestial de ces rebelles ? Des missives pour pleurer le jeune garçon décapité ? La réponse est, bien sûr, négative.
    La Maison Blanche a largement médiatisé la lettre du petit Alex. Obama l’a lue dans son discours devant les dirigeants du monde entier lors du sommet sur les réfugiés qui s’est tenu à l’ONU, le 20 septembre dernier. Il a ensuite posté le message suivant sur sa page Facebook :
    « Ce sont les paroles d’un garçon de 6 ans : un jeune enfant qui n’a pas appris à être cynique, suspicieux, ou à avoir peur des autres en raison de là d’où ils viennent, de quoi ils ont l’air ou de comment ils prient. […] Imaginez à quoi le monde ressemblerait si nous étions tous comme Alex » [40].
     

    Obama parle d’Alex à l’ONU (20 septembre 2016)
    Ce fut « un très joli coup de com’ » selon certains [39]. C’est le moins qu’on puisse dire car s’il est vrai que la vérité sort de la bouche des enfants, elle sort rarement de celle des adultes.
    Surtout de celle d’un adulte qui est à la tête du pays le plus puissant du monde et qui a le pouvoir de mettre fin au malheur des « Omran » ou au drame des « Aylan » [42].
    Mais au lieu de cela, il continue à financer, soutenir et provoquer les malheurs et les drames.
    Le petit Alex devrait savoir que pendant les deux mandats du président Obama, des centaines d’« Aylan » et des milliers d’« Omran » palestiniens ont été victimes des bombes israéliennes sans que cela puisse soulever la moindre indignation de l’administration américaine.
    Que des centaines d’« Aylan » et d’ « Omran » yéménites souffrent tous les jours le martyre sous des bombes fournies par les États-Unis à l’Arabie Saoudite, son fidèle allié, pays belliciste et moyenâgeux [43]. Avec des milliers de morts, dont le tiers est des enfants, « l’horreur au Yémen révèle l’hypocrisie meurtrière des exportateurs d’armes tels que la Grande-Bretagne et les États-Unis » [44]. Malgré tout cela, l’administration Obama n’a jamais cessé d’aider l’industrie de la mort saoudienne :
    « L’administration Obama a réalisé plus de 110 milliards $ de transactions d’armes avec la monarchie saoudienne. L’armée américaine continue de ravitailler les avions de la coalition et de fournir des renseignements et les responsables américains et britanniques ont physiquement rencontré les Saoudiens qui bombardent [le Yémen] » [45].
    Dans un éditorial du New York Times intitulé « Les États-Unis sont complices dans le carnage au Yémen », on peut lire :
    « Les experts [américains] disent que la coalition [dirigée par l’Arabie Saoudite] serait clouée au sol sans le soutien de Washington » [46].

    Scène du Yémen actuel
    On devrait aussi présenter à Alex l’illustre Madeleine Albright, l’ancienne secrétaire d’État américaine qui avait déclaré que la mort des 500 000 enfants irakiens à cause de l’embargo américain était un prix « qui en valait la peine » [47].

    Madeleine Albright et les 500 000 enfants irakiens (12 mai 1996)
    Et pourquoi ne pas lui mentionner aussi, en passant, que le président à qui il a écrit sa belle lettre a récompensé Mme Albright en lui décernant, en 2012, la « Médaille présidentielle de la Liberté » [48], la plus haute distinction civile des États-Unis ?
     
    On ne peut qu’être d’accord avec le Washington Post sur le point suivant :
    « En tant que président, les plus grands moments d’Obama ont souvent été des allocutions » [49]
    Du discours du Caire (juin 2009) à celui de l’ONU (septembre 2016), la présidence d’Obama n’a été qu’un vulgaire déplacement d’air qui cache des drones tueurs, des guerres froides, des printemps véreux et des barbus sanguinaires.
    C’est probablement pour cette raison que l’ancien directeur de l’Institut Nobel norvégien a déclaré que :
    « Barack Obama s’est montré indigne de son prix depuis qu’il l’a reçu » [50].
    Il est évident que l’échec cuisant de sa protégée, Hillary Clinton, aux récentes élections présidentielles américaines est un flagrant désaveu de sa politique belliqueuse et destructive qu’il a soigneusement cultivée huit années durant.
    Mais en mêlant l’innocence des petits Omran et Alex à sa gestion calamiteuse des affaires du monde, le seul prix Nobel qui devrait être officiellement décerné à Obama après ses deux mandats est celui, bien mérité, de l’hypocrisie professionnelle.
    Par Ahmed Bensaada | 18 Novembre 2016

  • Donald Trump and Co. : l’échec des médias - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/donald-trump-and-co.l-echec-des-medias.html

    Il n’y a rien d’infamant à se tromper, pour peu qu’on le reconnaisse, d’une part, et que l’on prenne la peine de comprendre ce qui a pu nous emmener sur des chemins de traverse…

    C’est peu dire que nous, les médias, sommes, à de rares exceptions près, passés à côté de l’histoire récente. À côté du Brexit, à côté de l’élection américaine, à côté de l’ascension de Fillon et de la chute de Sarkozy. À côté, aussi, du scrutin présidentiel gabonais, du score de Jean Ping et de ce qu’il révélait, malgré son échec.

    Pourquoi autant d’aveuglement dans un laps de temps aussi court ? Parce que le monde change plus vite qu’on ne le pense et que les grilles de lecture jusqu’ici en vigueur ne permettent plus de décrypter ses mutations.

    Et, soyons honnêtes, parce que nous sommes moins « connectés » – quel paradoxe dans le monde d’aujourd’hui ! – à la réalité. Ce que résume très bien le célèbre économiste Paul Krugman dans un billet publié par le New York Times, intitulé Notre pays inconnu, au lendemain de l’élection de Donald Trump : « Une chose est sûre : les gens comme moi, et probablement comme la plupart des lecteurs du New York Times, ne comprennent vraiment pas le pays dans lequel nous vivons. »

    Décalage profond

    Nous accordons une importance démesurée aux sondages et enquêtes d’opinion, aux autoproclamés analystes et experts de plateaux télé. Nous avons les yeux braqués sur eux, à tel point que nous n’avons pas vu ce qui se passait autour de nous, la sourde colère d’électeurs qui se sentent abandonnés, qui ont peur et qui ne votent plus comme avant, en rangs serrés derrière les jadis tout-puissants partis traditionnels.

    Le jeu politique, de plus en plus confus, n’est également plus le même. L’émergence d’un nouveau populisme est une réalité, même si nous n’avons pas voulu y croire. Poutine, Erdogan, Orbán, Xi Jinping, Trump, Le Pen font florès. A fortiori en période de crise, économique comme existentielle, dans un monde présenté comme plus dangereux qu’avant, même si c’est faux. Ainsi, par exemple, de l’ennemi public numéro un désigné par ces derniers, la mondialisation, bouc émissaire de toutes les peurs.

    " Le décalage entre le discours des médias et des élites, et ce qui sort des urnes est de plus en plus profond.
    Elle porte le chapeau d’autres phénomènes, les révolutions du monde du travail sous l’effet des révolutions numérique et robotique (les emplois salariés de jadis ont vécu) et les phénomènes migratoires, qui bousculent les identités nationales et les modes de vie.

    Un mal pour un bien

    Face à ces changements radicaux, une seule réponse pour nos Trump and Co. : ériger des murs, se barricader derrière ses frontières. Ce à quoi, même si c’est illusoire, une bonne partie de leur électorat grandissant adhère. Nous aurions dû mieux mesurer cette adhésion. Et ne pas confondre nos convictions avec la manière dont les autres perçoivent la réalité.

    Le décalage entre le discours des médias – et donc des élites – et ce qui sort des urnes est de plus en plus profond. L’abîme entre ces élites et les classes moyenne et populaire, lui, devient insondable. Le monde que nous décrivons n’est pas toujours celui dans lequel a l’impression de vivre une grande partie des gens. Cela les horripile. À tel point qu’ils ont souvent tendance à voter contre ce que leur recommande l’establishment. Pis, ils ne supportent plus d’être considérés comme « acquis ». Et le font payer cher…

    Notre métier n’est pas de se hasarder à émettre des pronostics, encore moins d’étaler nos certitudes. Nous sommes là pour décrire la réalité, toute la réalité, et aider nos lecteurs à comprendre.

    Dans les cas qui nous intéressent ici, nous n’avons pas réussi à présenter des scénarios politiques basés sur cette réalité, donc nous avons échoué dans l’exercice le plus élémentaire de notre fonction. C’est, en tout cas pour nous, un mal pour un bien : tirons toutes les leçons de ces échecs pour revenir avec humilité aux fondamentaux et ouvrir les yeux.

    Marwane Ben Yahmed

  • La #Cour_des_comptes déclare la guerre à l’exception fiscale #corse
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/09/12/la-cour-des-comptes-declare-la-guerre-a-l-exception-fiscale-corse_4996476_82

    En cette fin d’été marquée par la sécheresse, la Cour des comptes vient de lancer un véritable engin incendiaire dans le maquis fiscal corse. Elle a publié, lundi 12 septembre, un référé adressé au ministre des finances, Michel Sapin, et au secrétaire d’État au budget, Christian Eckert, dans lequel elle constate que perdurent en Corse « des pratiques dérogatoires reposant sur des dispositions obsolètes, voire dépourvues de tout fondement légal, qui méconnaissent le principe général d’#égalité_devant_l’impôt ». Pis, pour les magistrats financiers, ces anomalies devront être corrigées dès 2017, à l’occasion de la prochaine loi de finances.

    Les reproches :
    -- pas de droits de circulation sur les vins produits et consommés en Corse (1 million d’euros) couplé à l’absence de #TVA sur ces mêmes vins (49,5 millions €) et au maintien du privilège des #bouilleurs_de_cru ;
    -- non-application de la taxe spéciale sur certains véhicules routiers (#TSVR) pour 0,6 million d’euros ;
    -- taxation différenciée des tabacs pour 27 millions d’euros.
    --

  • UNE #PSYCHIATRIE MONDIALISÉE. Comment l’Occident exporte ses troubles mentaux | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/2010/03/04/comment-l-occident-exporte-ses-troubles-mentaux

    Les psychiatres et les anthropologues médicaux qui étudient la maladie mentale dans différentes cultures ont constaté depuis longtemps que les troubles mentaux n’étaient pas uniformément répartis dans le monde et ne se manifestaient pas partout de la même façon. Malheureusement, aux Etats-Unis, pays qui domine le débat international sur la classification et le traitement des pathologies, les professionnels de la santé mentale font souvent peu de cas de ces différences. Pis, les pathologies mentales s’uniformisent à un rythme vertigineux.

    • J’aime bien le commentaire aussi :

      Oui c’était beau hier, ça faisait chaud au cœur (perso j’ai quand même entendu un vieux grincheux de la CGT baver sur les jeunes qui cassent).
      Une scène particulièrement croustillante, on s’est bien marrées (une autre dame et moi).
      Boulevard du Montparnasse, un peu au-dessus du croisement avec la rue du Cherche-midi, existe encore une petite maisonnée à un étage, où habitait et travaillait autrefois une petite vieille qui fabriquait et vendait ses poteries. Aujourd’hui, elle abrite une assurance privée.
      Comme ses vitrines étaient soigneusement défoncées, je m’approche pour prendre quelques clichés (quelle honte) et je me mets à discuter avec une dame, lui racontant ce que je viens de vous dire. Et blablabla la spéculation immobilière etc etc. Trois employés, l’air un peu perdu, évaluaient les dégâts. La dame avec qui je discute me fait remarquer une statue dans le fond de la boutique, genre buste romain drapé sur une colonne, le visage noir. « C’est quoi cette statue, regarde, en plus, noire ». Genre ça nous fait penser à un truc colonial. Du coup on s’approche et on demande qui c’est. Le gros employé sait pas, la jeune employée nous dit : « C’est Crésus »."Ah ben il est mal barré !", qu’on répond en rigolant. Pis elle rigole avec nous. La porte du fond s’ouvre, une genre de Marie-Caroline blonde (pléonasme) sort la tête et intime à son personnel de ne pas répondre. Microseconde de silence rabat-joie. Puis nous sentant vaguement coupables : « Merde, elle l’a vue rigoler avec nous, elle va se faire virer, ça craint ». Silence, on se regarde. « Oh et pis merde, elle avait qu’à venir à la manif » qu’on se déculpabilise aussi sec. « Oh ouais, merde, eh, elle avait qu’à venir à la manif ». On se salue, sourire aux lèvres. Quelques mètres plus loin, un type se frotte les mains et ricane au moment où nos regards se croisent. Hihihi. Ouais, j’avoue, j’étais bien contente de voir tous ces dégâts ciblés : contre des banques, un franprix, des assurances, agences immobilières et même un magasin Fichet portes blindées, ça a bien fait marrer tout le monde ! ça les mate, un peu d’argent en moins pour tout réparer, ça les exaspère quand ça touche à LEURS porte-monnaie. J’ai photographié tant que j’ai pu tous ces beaux slogans neufs : laisse traîner ta fille, tourists go home refugees welcome (un connard m’a hurlé à la gueule : et de quoi vous allez vivre si y a plus de touristes !!!!!!!!!! Ouais, il en était là). Bref, du haut de mes quasi 50 piges, ça m’a fait du bien de voir toute cette jeunesse (mais pas que) débordante de vitalité et d’imagination, résolue. Et derrière, ça suivait, ça collait aux basques (j’étais derrière, paske chuis archi trouillarde et que jpeux pas courir). Beaucoup d’habitants du quartier étaient terrorisés, genre je rentre dans mon immeuble et je pousse la porte vite fait mais j’ai vu aussi un gardien d’immeuble laisser la porte ouverte pour faire entrer un sac de lacrymogénés. La prochaine fois, c’est décidé, je prends mon vieux masque de ski. Elie Domota, reviens !

    • La video en question, sur RT (télévision russe pro-poutine et qui ne floute pas les gens, pour info de précaution en diffusion) callée au moment qui concerne Romain à 5h17... : https://youtu.be/V2d90Ttb0n8?t=5h17m23s

      Les mots du père de Romain :

      Ca n’arrive pas qu’aux autres.
      Romain D, le jeune homme très gravement blessé en voulant filmer la manifestation du jeudi 26 mai, c’est Romain Dussaux, mon fils.
      Les mots me manquent alors pour ceux qui voudraient savoir regardez le lien de la télévision russe

      https://www.facebook.com/ldussaux/posts/10210106385964715

      Romain se bat du mieux qu’il peut... avec courage.

      https://www.facebook.com/ldussaux/posts/10210128418275509

      Je viens de lire ça... c’est assez troublant.

      https://www.facebook.com/ldussaux/posts/10210128875686944

    • Après visionnage : le camion de pompier reste très longtemps sur place, comme en attente. A 5h49 une voix appelle « hey les gars y’a un problème » et ont entend Romain hurler de douleur. La suite se passe très vite : deux flics rentrent, mais après l’appel. L’ambulance part presque aussitôt. C’est bien plus dans le délais d’attente qu’il me semble y avoir un souci sur l’évolution de la blessure ; j’avoue être gênée par la version dans Libération qui transmets un témoignage donnant la sensation que des flics sont rentrés avant l’aggravation de l’état de Romain : https://youtu.be/V2d90Ttb0n8?t=5h49m8s

      Cela ne va pas dans le sens du témoignage livré par Libération :

      Troisième épisode : un camion de pompiers débarque enfin sur les lieux. Romain y est embarqué sur un fauteuil roulant, visage bandé mais manifestement éveillé, voire souriant pour rassurer ses proches. Deux CRS harnachés et casqués montent alors à bord. Un témoin affirme qu’un troisième CRS portant une mallette de survie se serait glissé dans le camion.

      Impatience.
      La suite nous est racontée par deux autres témoins oculaires, Paul et Marie (1). Peu de temps après avoir démarré, l’estafette des pompiers se gare quelques centaines de mètres plus loin, le temps qu’un autre véhicule, mieux médicalisé, ne prenne en charge Romain. « Le voyant entrer bien portant dans le camion des pompiers, on a trouvé bizarre que deux CRS s’y engouffrent. Du coup, on l’a suivi. » Ils disent ensuite avoir vu, via une vitre latérale, « deux CRS casqués se pencher sur lui », le pompier de service restant « en retrait » de la cabine. Nos témoins n’ont pu observer directement le corps de Romain, seulement les deux CRS. Mais ils affirment que « leurs gestes étaient violents, au point de faire bouger le fourgon ». Premier secours, acte d’intimidation ? Dans un appel téléphonique passé à des proches depuis le camion de pompiers (Libération a eu accès à la bande audio), on entend juste Romain crier sa douleur.

    • Je ne suis pas tranquille... En voyant ce qui se développe sur les réseaux sociaux, où beaucoup n’attendent, légitimement, que la preuve d’un faux pas policier qui fasse enfin condamner la répression, je me dit que le témoignage cité ainsi par Libération fera plus de mal qu’autre chose. Il va être très facile de montrer, avec les images, que les flics n’étaient pas dans le camion de pompiers quand l’état de Romain s’est aggravé et qu’au contraire ils se sont précipité pour intervenir à l’appel du pompier et des hurlements de douleur. Les fautes sont pourtant suffisamment présentes ailleurs : avant, lors des jets de grenade de désencerclement à l’aveugle, puis dans le délais d’attente sans doute imposé par des conditions de sécurité policières et des ordres hiérarchiques... C’est là qu’il y a mise en danger de la vie d’autrui et c’est bien l’ensemble de l’armement militaire des « forces de l’ordre » contre les manifestations sociales et les dérives anti-démocratiques attisées par un syndicat comme Alliance comme par les membres « responsables » du gouvernement qu’il faut dénoncer, fermement.

    • Merci @val_k ! L’analyse de la situation médicale à chaud dans la 2e vidéo est extrêmement importante. En gros, un passant probablement du milieu médical en sait plus que les policiers : le samu aurait du venir et repartir rapidement pour intervention médicale (on voit la flaque de sang parterre et son visage en sang).

      Si on regarde le rush de RT on voit que :

      – à 5h20min Romain Dussaux est blessé
      5h33 les pompiers arrivent
      – à 5h49 la situation de Romain semble s’aggraver (cris)
      – à 5h50 les pompiers partent mais s’arrêtent aussitôt 100 m plus loin
      6h15 les pompiers partent enfin vers un hôpital

      55 MINUTES ! 55 minutes pour l’évacuer, alors qu’il était en plein Paris avec minimum 5 hôpitaux à moins de 5 minutes : http://www.openstreetmap.org/?mlat=48.8475&mlon=2.4093#map=15/48.8475/2.4093

    • Il faut peut-être préciser que les pompiers de Paris, comme les gardes mobiles chargés ici de la « protection » immédiate de l’ambulance, sont des militaires aux ordres du préfet de police. Pas le SAMU. Les deux CRS ne sont sans doute appelés que pour constater ce qui se passe dans le camion avant son départ. Ça reste en famille, transparence garantie.

      EDIT : pour archive, à propos de l’ambiguïté du statut des pompiers de Paris dans leurs interventions sur les manifs et ses conséquences sur l’accès à l’information — parano, rumeurs :

      http://seenthis.net/messages/476818

      http://www.humanite.fr/securite-un-temoin-evoque-des-consignes-de-ne-pas-secourir-les-manifestants

    • autre analyse trouvée sur indymedia nantes :
      Romain D. dans le coma : « Bavure » ou tactique de répression du mouvement social ?"
      https://nantes.indymedia.org/articles/34901

      Je tiens à préciser ces quelques éléments :
      1- lors d’un tel évènement sur la voie publique, il est d’usage que la police accompagne l’ambulance
      2- le camion bouge, c’est normal, des personnes se déplacent à l’intérieur...
      3- Oui, Romain crie. Comme on le voit, il n’a pas perdu connaissance de suite, et les secouristes l’ont de toute évidence examiné, donc touché ses blessures graves : ça fait mal.
      4- Le coma peut survenir quelques minutes à quelques heures après le choc : une hémorragie met du temps à se propager et d’autres éléments médicaux entrent en compte...
      5- Nous ne pouvons pas clairement infirmer ou affirmer une énième attaque physique policière sur une personne innocente, faible et sans défense.

      Il me semble étrange qu’un journal tel que Libération, détenu majoritairement par deux hommes très riches issus d’une classe sociale bourgeoise (dont un franco-israëlien bien connu domicilié fiscalement en Suisse) aborde le sujet. La police est tout de même la bras armé du capitalisme... et donc des bourgeois.
      En fait, l’article sème le doute sur les conséquences du lancer de grenade... ceci explique cela ?

      ... A qui profite le doute ? Aux armes de la police.

      L’article ne tombe pas dans une parano binaire hein, mais souligne les points de défiance nécessaires. J’ajouterai que feu l’esprit canal doit pas mal accentuer les choses puisque l’article de libé annonce plus ou moins un scoop dans l’émission de Barthes qui fait sa dernière semaine avec son petit journal : y’a surement aussi du teasing pour qu’il fasse un carton avant de partir... sur TF1 !

    • Moralité... deux jours après et malgré de multiples décryptages qui démontrent l’erreur, émotionnellement logique, contenue dans le témoignage suggérant la possibilité de violences policières dans le camion... RIEN !
      Le Petit Journal a heureusement concentré son analyse sur la grenade. Évidemment vu la rumeur parallèle, l’intéret du public n’accroche pas. Cette rumeur est en train de gonfler, partout, se cristallise sur le passage du soit-disant tabassage. Et c’est logique.
      Pendant ce temps, Libé a modifié son article pour dire que hou la la ils se sont trompés sur la dénomination des CRS mais absolument rien sur les erreurs, évidentes, dans le témoignage.
      Pire, des pages militantes n’ont visiblement pas pris le temps de regarder les vidéo et font des records de fréquentation avec cette fausse info. Certaines pages « militantes » savent très bien qu’il y a de grosses failles là dedans mais transmettent quand même sans la moindre précaution. Et l’une d’entre elle, antifa, a fait un montage video qui coupe le passage prouvant que les flics sont montés APRÈS les hurlements de Romain. Évidemment cette vidéo, mensongère du coup, tourne partout et bien peu de commentaires interviennent pour prévenir de la manipulation :/
      https://www.facebook.com/ActionAntifascisteNp2c/videos/1016411138396319

      Si je suis en colère et que je n’arrive pas à décrocher de ce sujet c’est qu’il me semble hyper symptomatique de ce qui ne pourra changer tant que celleux qui se présentent comme responsables, medias, politiques, feront sciemment des choix sensationnalistes et donc mercantiles, plutôt qu’éthiques.

      Pendant ce temps là se prépare #Eurosatory, le juteux « SALON INTERNATIONAL DE DEFENSE ET DE SECURITE »
      Tranquille.

      En cristallisant la colère et l’indignation sur une responsabilité individuelle de deux flics plutôt que sur l’armement de la police et les donneurs d’ordre, cette rumeur, qui va exploser comme un ballon de baudruche, me semble un vrai gâchis, pour ne pas dire plus...

      Il est peut-être encore temps d’intervenir ?

    • Hélas @intempestive : même #David_Perrotin alimente le truc en fait, d’où mon désespoir total :
      https://twitter.com/davidperrotin/status/739547470049480705
      Et pour le billet j’écris de manière trop émotionnelle pour me charger d’un tel boulot. Pis ça fait 3 mois que j’essaye de ne pas me noyer chaque jour dans le flot d’infos et que je constate mon échec chaque soir. Là dessus, sur cet état d’urgence permanent, j’aimerai bien écrire mais...
      Bref je cherche moi aussi LA publication qui fasse dégonfler le ballon en douceur pour le transformer en relai contre les armes plutôt qu’en pétard mouillé (oué j’aime les métaphores en plus, c’est dire si mon écriture n’est pas idéale !)
      Mais si quelqu’un-e lance un pad collectif à publier ensuite sur les #médias-libres je suis partante hein !

    • J’allais l’ajouter, @intempestive : merci pour le suivi.
      J’avoue avoir la gorge encore plus nouée à la lecture de ce témoignage. Je ne me remets pas du 26 mai. Quelque chose a basculé, à Nantes et à Paris. Et en moi aussi. Et c’est super compliqué de l’écrire, comme si tous les fils sensibles que je tissais s’étaient emmêlés et que certains cadres avaient rompus.

    • Je vais essaye de clore ce non-article puisque je n’arriverai sans doute jamais à l’écrire.
      Ce qui se passe autour de Romain D. m’a profondément touchée parce qu’en plus de ce qu’a très bien égrainé @intempestive, à savoir le cumul #violences_policières, #armement, #maintien_de_l-ordre et #fabrique_du_consentement, #médias #mainstream et #confusionnisme, #marchandisation et #récupération, #buzz-ness, #etat_d-urgence permanent... (à compléter)
      s’ajoute le #sensible bien difficilement transmissible : la disparition par #maltraitance et #casse_sociale, dans les luttes et dans les rues, des gens qui rêvent, des gens qui espèrent, des gens fragiles, des gentils, des doux et des dingues, des gens à mobilité ou réflexion réduite, des gens comme toi et moi, quoi. La grande majorité du [nous] .
      J’ai la sensation d’avoir atteint mes limites ce jour là, le 26 mai.
      L’arrivée en douce de #Eurosatory et en force de #Euro2016 vont finir de tuer l’un de ces autres mondes possibles que nous avons tenté de faire émerger. Heureusement, nous savons qu’il y a en d’autre, mais chaque révolte réprimée rend la naissance du suivant encore plus violente...

  • L’armée américaine accusée de sanctionner les victimes de viols
    http://www.lefigaro.fr/international/2016/05/20/01003-20160520ARTFIG00169-l-armee-americaine-accusee-de-sanctionner-les-vic

    Dénoncer un viol ou une agression sexuelle subi au sein de l’armée américaine peut coûter très cher. C’est en tout cas ce que dénonce l’organisation Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié ce vendredi. Dans ce document de 124 pages publié au terme de 28 mois d’enquête, HRW démontre avec force que des milliers de victimes de viol ou d’agression sexuelle dans l’armée des États-Unis ont été renvoyées pour le seul fait d’avoir dénoncé ces actes à leur hiérarchie. Pis, certaines de ces victimes ont fait l’objet d’un dossier de renvoi de l’armée « qui les stigmatise et les empêche d’obtenir un emploi et des aides sociales », souligne le rapport.

    Dans les faits, HRW dénonce des « renvois injustes », et ce même si l’armée américaine, sous la pression du Congrès, a mis en place ces dernières années des mesures de protection pour les militaires qui signalent des agressions sexuelles. Ainsi, des victimes de viol souffrant de traumatisme ont été licenciées pour « trouble de la personnalité » ou d’autres problèmes de santé mentale qui les privent du droit aux allocations sociales, souligne le document. Pire encore, d’autres se sont vus notifier un renvoi avec la mention « autre qu’honorable » - qui indique un renvoi à la vie civile pour des problèmes de santé mentale - motivé par une mauvaise conduite en lien avec l’agression. Un tel licenciement a des conséquences gravissimes sur le militaire qui a osé dénoncer ces actes, mais aussi pour sa famille : exclusion du système de soins du département des Anciens combattants ainsi que d’un large éventail de programmes d’assistance éducative et financière.
    Des témoignages glaçants

    Sara Darehshori, experte senior auprès du programme États-Unis de HRW, et auteure du rapport, souligne dans ce document que « les militaires victimes de viol renvoyés à la vie civile avec une mauvaise mention sont pour l’essentiel stigmatisés à vie ». « Non seulement ils se trouvent dépossédés de leur carrière militaire, mais ils sont marqués par un statut qui risque de les empêcher d’obtenir un emploi ou des soins de santé, ou par ailleurs de poursuivre une vie normale après l’armée », poursuit-elle. D’autant que le taux de suicide ou d’emprisonnement est bien plus élevé chez les vétérans disposant d’un « mauvais dossier » car, selon l’enquête, « ils doivent vivre avec l’étiquette stigmatisante de ‘malade mental’ ».

    « Lorsque je repense à cet incident, je m’en veux parfois d’avoir parlé ouvertement et dénoncé ce qui était arrivé »
    Kenn Nelson, apprenti matelot

    « Je mets chacun d’entre vous au défi de ne pas avoir de séquelles mentales si vous êtes violée et harcelée à plusieurs reprises, et même brûlée vive, pendant que vos chefs détournent le regard et se contentent de rigoler », rapporte Amy Quinn en mai 2015. C’est l’un des nombreux témoignages glaçants que comporte ce rapport. À l’image de celui de Ken Nelson, un apprenti matelot victime de viol en octobre 2012, qui raconte : « Lorsque je repense à cet incident, je m’en veux parfois d’avoir parlé ouvertement et dénoncé ce qui était arrivé mais… Je pensais faire ce qu’il fallait… Je n’arrive même pas à trouver les mots pour exprimer à quel point toute cette épreuve a affecté ma vie ; cela ne disparaîtra pas et j’éprouve encore une mauvaise image de moi, un manque de confiance en moi et toute la myriade de symptômes dont souffrent les victimes d’agression sexuelle… La Marine m’a mis au rebut comme un bout de ferraille ou moins encore : sincèrement, cette terrible épreuve continue de me hanter… Je suis un homme brisé ».

    #viol #culture_du_viol #victime

  • Pourquoi ?, poème de Gaston Couté - poetica.fr
    http://www.poetica.fr/poeme-2058/gaston-coute-pourquoi

    Pourquoi ?
    Gaston Couté

    Mes vieux, autant que j’ m’en rappelle,
    Avint eun’ bell’ maison en tuile :
    l’s m’él’vint coumme eun’ demouéselle
    Et j’allais au couvent d’ la ville,
    Pis, crac !… V’là les mauvais’s années !
    La bell’ maison qu’est mise en vente,
    Toute ma famill’ qu’est ruinée,
    Et moué que j’ m’embauch’ coumm’ servante…

    Pourquoué ? pourquoué ?
    Je l’ sais’ t-y, moué…
    L’ souleil se couch’ sans dir’ pourquoué !

    Adieu mon bieau corsag’ de mouére !
    Faut qu’ je pouille un cotillon d’ serge,
    Et v’là qu’un jour qu’i’ voulait bouére,
    L’ gâs au chât’lain rent’e à l’auberge ;
    Je l’ voués r’veni’ le lend’main même
    Et, de l’ voueé, v’là mon coeur qui saute !
    I’ r’vient toujou’s et v’là qu’ je l’aime !
    Pourquoué c’ti-là putôt qu’eun aut’e ?…

    Pourquoué ? pourquoué ?
    Je l’ sais-t-y, moué ?
    Les ros’s fleuriss’nt sans dir’ pourquoué !

    V’là que j’i cède et qu’i m’engrosse,
    Pis, i’ s’ensauv’ devant mon vent’e,
    N’ voulant pas traîner à ses chausses
    L’amour douloureux d’eun’ servante.
    Ah ! l’ scélérat, et quelle histouére !
    Mais dans l’ vin rouge et pur des vignes,
    La dargniér’ foués qu’il est v’nu bouére
    J’ai trempé des herbes malignes…

    Pourquoué ? pourquoué ?
    Je l’ sais-t-y… moué ?
    L’ tonnerr’ tomb’ ben sans dir’ pourquoué ?

    Si j’avais fait coumm’ la vouésine,
    Quand qu’ son galant s’est tiré d’ l’aile,
    Alle en a r’pris deux, la mâtine !
    Pourquoué qu’ j’ai pas pu fair’ comme elle ?
    J’ s’rais pas là, sous les yeux des juges,
    Ces homm’s juponnés coumm’ des femmes
    Qu’ensev’liss’nt un crim’ sous l’ déluge
    D’un tas d’aut’s crim’s ‘cor pus infâmes.

    Pourquoué ? pourquoué ?
    Je l’ sais-t-y, moué ?
    Eux non pus, i’s sav’nt pas pourquoué ?

    Gaston Couté

    http://www.youtube-mp3.org/get?video_id=W1scNjc_xs4&ts_create=1463484927&r=ODMuMTU1LjEzNi4xNzI%3D&

    #Gaston_Couté

  • Scandale : des assassins de chemise auraient retrouvé « un travail » avec la complicité de la CGT - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Scandale-des-assassins-de-chemise-auraient-retrouve-un-travail-avec-la

    Estampillée « info Europe 1 », l’annonce a tout d’une affaire d’État, dans le prolongement de « l’affaire de la chemise arrachée » – qui n’a, rappelons-le, aucun rapport avec « l’affaire des 2900 licenciements » qui d’ailleurs n’existe pas (médiatiquement). Voici les faits, qui sont accablants :

    À la veille d’un rendez-vous au tribunal des Prud’hommes de Bobigny, les quatre ex-salariés d’Air France, licenciés pour leur participation dans l’affaire de la chemise arrachée en octobre, ont retrouvé du travail.
    Selon les informations d’Europe 1, c’est la CGT qui les a recasés. Philippe Martinez, le patron du syndicat, a suivi le dossier en personne, allant jusqu’à recevoir lui-même les quatre licenciés au siège de Montreuil. Grâce au très puissant syndicat du livre, contrôlé par la CGT, ces quatre hommes sont devenus manutentionnaires, notamment chez Riccobono-Imprimeurs. Toujours collègues, ils tournent dans quatre imprimeries, dont l’une est à Roissy, à quelques centaines de mètres seulement des entrepôts où ils travaillaient pour Air France.

    Résumons – en forçant à peine le trait : des individus ayant agressé une chemise, justement punis par un licenciement [1], n’auront purgé que 4 mois de peine, le parrain de la puissante CGT et ses complices du très puissant syndicat du livre ayant organisé leur évasion hors du chômage où ils auraient mérité de croupir jusqu’à la fin des temps. Pis, la bande s’est reconstituée : « toujours collègues », et promus « manutentionnaires », ils opèrent « à quelques centaines de mètres seulement » du lieu de leur précédent forfait.

    La chemise du DRH se porte partie civile. La CFDT dénonce une dérive mafieuse.

  • Les Unités de Protection de la Femme (YPJ) vues par sœur Caro
    https://quartierslibres.wordpress.com/2016/03/04/les-unites-de-protection-de-la-femme-ypj-vues-par-soeur-c

    Mardi 1er mars, sur La Chaine Parlementaire, nous avons pu assister à des passements de jambes et des jonglages dignes de la Ligue des Champions exécutés par deux femmes et pas n’importe lesquelles : Caroline Fourest et une député socialiste de service. Elles ont enchainé toutes sortes de circonvolutions durant le débat, autour du documentaire « les femmes contre Daech », diffusé sur LCP pour oblitérer le fond de l’engagement des combattantes du PKK. Source : Quartiers libres

    • Excellent.

      Leur monde se divise en deux catégories : il y a les femmes et leurs femmes de ménage. Manque de bol, les combattantes du PKK ont un flingue chargé et elles n’ont pas l’air trop motivées pour faire la poussière chez des Madames Fourest, même si les tâches ménagères dans la caserne n’ont pas l’air de les effrayer.

    • Ce serait un peu plus respectueux s’ils avaient eu l’élémentaire idée respecter celle dont ils parlent en ne l’affublant pas d’un diminutif « caro ».
      Pis encore, de donner le nom de « la, une députée PS, socialo de service ».
      Ça donne des leçons et ne donne toujours pas le nom des femmes, ça les infantilise, par un diminutif enfantin, ça les ignore, en ne les nommant pas, et en employant des mots rabaissant pour les définir.
      Ils montrent clairement de cette manière le mépris qu’ils ont des femmes, surtout celles qui sont dans les médias ou se montrent.
      Alors qu’il y a tellement de choses à dire sur le fond, leur parole est totalement inaudible et totalement sans valeur vu la manière dont ils abordent la parole des femmes.
      Ce ne sont pas des idées qu’ils combattent avec arguments, mais des femmes qu’ils rabaissent.
      Des paroles d’hommes occidentaux, toujours en position du missionnaire, qui vont apprendre aux femmes à réfléchir, car seules elles ne savent pas.
      Désespérant.

    • La parole de Caroline Fourest = La parole des femmes ?

      Ils ne sont ni plus ni moins virulent que Les mots sont importants envers la même Sœur Caroline, et pourtant LMSI est tenu en bonne partie par… une femme (et une femme lesbienne). D’ailleurs les personnes qui tiennent LMSI et qui tiennent QL sont relativement proches.

      Donc le fait d’être virulent envers Caroline Fourest n’a rien à voir avec ce genre de simplification bidon.

      C’est juste une personne abjecte, et qui faire partie des gens qui ont du pouvoir. Rien de plus normal que de recevoir des coups textuels ensuite.

      (Et par ici, le Labo Décolonial, composé de 99% de femmes des quartiers populaires, voire plus, est totalement d’accord avec ce contenu de Quartiers Libres, y compris avec sa virulence. J’en connais même qui sont plus virulentes que ça…)

      Bref : #désespérant toi-même. :D

    • Toi aussi tu considères la deuxième femme comme menu fretin, même pas digne d’être comptée, même pas digne d’avoir un nom ! Et tu t’en vantes ?
      Incroyable !
      Si elle est une personne abjecte, alors le dire et non pas l’affubler de noms infantilisant, de diminutifs ou d’associations d’idées, qu’on n’utilise que pour les enfants ou les immatures.
      Oui, si c’était un homme ils n’auraient JAMAIS utilisé cette méthode.
      Un conseil rasta, si tu n’es pas capable de voir comment une femme - quoi qu’on pense d’elle, je m’en tape - est traitée différemment d’un homme, pense à ce qu’on aurait dit pour un homme dans ce cas-là.
      Si tu ne vois toujours pas, demande à une « vraie » féministe, qui saura le faire.

    • Contextualisation : il se trouve que le surnom infantilisant de « Soeur Caro » ne vient pas du tout de Quartiers Libres, mais a justement été inventé et popularisé par LMSI, tenu par Tevanian et Tissot (Tissot n’étant absolument pas une vraie féministe, n’est-ce pas…). Depuis, ce diminutif est devenu populaire et est désormais utilisé par une bonne majorité de ses détracteurices depuis plusieurs années. Que ce soit par Quartiers Libres ou de nombreux/euses autres (et je le redis, mes camarades du Labo Décolonial, qui sont bien des femmes, féministes, et liseuses de QL parmi d’autres lectures, utilisent aussi ce surnom).

      Donc vu que personnellement (c’est-à-dire dans mon expérience personnelle, dans mon entourage), j’entends ce surnom infantilisant pour parler de Fourest de la bouche même de femmes féministes depuis des années maintenant, et bien du coup ça ne me choque pas plus de le lire là, pas plus que les énièmes autres fois où je l’ai lu ou entendu oralement autre part.

  • Bruxelles m’habite #4
    http://www.radiopanik.org/emissions/panik-sur-la-ville/bruxelles-m-habite-4

    Palma a la frite ! une captation sonore qui parfume encore nos micros au saindoux.

    La remigton portative d’un journal volé : fiction commémorative d’un temps ou la presse était occupée... à résister ! - Charh suffoque en surface. Sous ses pieds, les artères vieillissantes des tunnels bruxellois. Ca lui évoque des bouchons de chantiers par millions €... qu’on pourrait (pas) investir ailleurs ? - La maison des migrants : épisode de vie dans ce squat autogéré par et pour des migrants. Ne les « aidez » plus, de grâce, laissez les faire : ça vous fera une bonne leçon d’humanisme !

    Enfin, Janneke Pis nous servira d’enquête sombre et réelle au coeur des terrasses de l’îlot sacré. Reportage d’investigation urbano-urologique ! Source : Radio (...)

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/panik-sur-la-ville/bruxelles-m-habite-4_02444__1.mp3

  • Le Dalo bute sur le manque de logements sociaux à prix abordables | habiter la ville
    http://www.habiterlaville.fr/le-dalo-bute-sur-la-penurie-de-logements-sociaux-abordables

    Cette loi n’a pas permis toutefois d’éradiquer le mal-logement. Si l’on constate une hausse des personnes relogées grâce au Dalo, le nombre de recours de mal-logés augmente lui aussi de façon constante. Pis, les « naufragés des Dalo », c’est-à-dire ceux qui ­attendent d’être relogés alors qu’ils ont été reconnus prioritaires au titre du droit au logement opposable, sont toujours plus nombreux. Ils étaient 59 502 en 2014, un chiffre qui n’a jamais cessé de croître. Ils attendent désespérément, parfois depuis plusieurs années, alors même qu’ils sont à la rue, logés chez des tiers, menacés par une expulsion sans solution de relogement, vivant dans des logements insalubres ou à des conditions de confort insupportables… Les recours en justice ont logiquement explosé. L’État a été condamné 25 000 fois depuis 2008 pour n’avoir pas respecté la loi. En mai 2015, il a été épinglé par la Cour européenne des droits de l’homme pour le non-respect de ses propres lois. Toutes ces procédures judiciaires constituent réalité qu’un indicateur révélant l’incapacité – et de la non-volonté – des dirigeants politiques de lutter contre le logement cher.

    #logement #logement_social

  • Le retour du boomerang - Jean-François Bayart
    http://www.liberation.fr/debats/2015/11/15/le-retour-du-boomerang_1413552

    La démission de l’Europe sur la question palestinienne, dès lors que sa diplomatie commençait là où s’arrêtaient les intérêts israéliens, a installé le sentiment d’un « deux poids deux mesures », propice à l’instrumentalisation et à la radicalisation de la rancœur antioccidentale, voire antichrétienne et antisémite. L’alliance stratégique que la France a nouée avec les pétromonarchies conservatrices du Golfe, notamment pour des raisons mercantiles, a compromis la crédibilité de son attachement à la démocratie – et ce d’autant plus que dans le même temps elle classait comme organisation terroriste le Hamas palestinien, au lendemain de sa victoire électorale incontestée. Pis, par ce partenariat, la France a cautionné, depuis les années 1980, une propagande salafiste forte de ses pétrodollars, à un moment où le démantèlement de l’aide publique au développement, dans un contexte néolibéral d’ajustement structurel, paupérisait les populations, affaiblissait l’Etat séculariste et ouvrait une voie royale à l’islamo-Welfare dans les domaines de la santé et de l’éducation en Afrique et au Moyen-Orient.

    […]

    Seul un retournement radical pourrait nous en sortir : la remise en cause de la financiarisation du capitalisme qui détruit le lien social, créé la misère de masse et engendre des desperados ; une politique de sécurité qui privilégie le renseignement humain de qualité et de proximité plutôt que la surveillance systématique, mais vaine, de la population ; le rétablissement et l’amplification des libertés publiques qui constituent la meilleure riposte à l’attaque de notre société ; la révision de nos alliances douteuses avec des pays dont nous ne partageons que les contrats ; et surtout, peut-être, la lutte contre la bêtise identitaire, aussi bien celle d’une partie de notre propre classe politique et intellectuelle que celle des djihadistes. Car les Zemmour, Dieudonné, Le Pen, et Kouachi ou autres Coulibaly sont bien des « ennemis complémentaires », pour reprendre le terme de l’ethnologue Germaine Tillion.

    (via @rumor sur Twitter)

  • Rentrée : le petit déj des élèves inquiète les profs (Le Parisien (enfin, La Parisienne puisse que ça concerne les gosses…))
    http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/enfants/rentree-le-petit-dej-des-eleves-inquiete-les-profs-27-08-2015-5038939.php

    Selon cette enquête que nous révélons, près d’un prof des écoles sur deux (47 %) a constaté que, dans sa classe, des élèves zappaient le petit déjeuner. Pis, dans 4 cas sur 10, ce n’est pas un simple « oubli » remarquent-ils, pour l’enfant, c’est devenu quasi quotidien. C’est dans les écoles les plus en difficulté que le phénomène est le plus marqué, avec jusqu’à six élèves par classe qui franchissent la porte de la classe sans rien avoir avalé. Mais pas que : dans les autres établissements, plus de trois élèves par classe ont le ventre vide.

    #éducation #école #alimentation #petit_déjeuner #collation