city:poitiers

  • Condamnations d’un employeur pour avoir exercé un #management par la #peur - Eric ROCHEBLAVE | Avocat Spécialiste en #Droit du #Travail et Droit de la Sécurité Sociale | MONTPELLIER
    http://rocheblave.com/avocat/droitdutravail/management-par-la-peur

    Les témoignages de ces salariés ont fait en particulier apparaitre qu’ils étaient, eux-mêmes ou leurs collègues, victimes de « colères, irrespect, manque de considération, pressions psychologiques, d’une hyper surveillance, d’humiliations du fait de réprimandes injustes ou vexatoires en public ou en situation d’isolement dans le bureau du directeur, de désorganisation de leur travail ou d’incitation à la délation et à des critiques forcées ou encore des pressions systématiques pour les plus vulnérables d’entre eux »

    L’inspection du travail relevait en outre que ses investigations l’avait conduite à faire ressortir « un mode de management par la peur pouvant aller jusqu’à des pratiques de mobbing conduisant à dégrader les conditions de travail, faire souffrir et pousser les salariés de cette entreprise à la démission » ; elle ajoutait que certains des salariés de l’entreprise avaient évoqué leur état dépressif ou encore l’idée de suicide et que le « médecin du travail avait confirmé cette situation » et faisait état des « inaptitudes totales en urgence » qu’il avait été amené à prononcer dans le cadre de l’article R. 4624-31 du code du travail ; elle précisait avoir constaté une vague de démissions notamment de la part des salariés les plus anciens.

    Pour la Cour d’appel de Poitiers, l’ensemble de ces éléments fait clairement apparaitre que l’employeur a gravement manqué à ses obligations en matière de prévention des risques psycho-sociaux et du harcèlement moral.

    Les dommages et intérêts octroyés par la Cour d’appel de Poitiers au sept salariés au titre du manquement à l’obligation de prévention des risques psycho-sociaux s’élèvent à 2. 000 €, 3.000 € ou 4.000 € selon les cas.

    Vu les sanctions encourues par rapport aux montants des sommes économisées en poussant les anciens à la démission, c’est pratiquement un permis de tuer en entreprise…

  • Créer une affiche de propagande soviétique numérique (avec Genially)- Odyssée : Histoire Géographie Éducation civique - Pédagogie - Académie de Poitiers

    http://ww2.ac-poitiers.fr/hist_geo/spip.php?article1749

    Créer une affiche de propagande soviétique numérique (avec Genially) - publié le 19/12/2017
    Troisième - Activité pédagogique - TICE

    • Présentation de l’activité

    Cette activité commence par l’étude classique d’une affiche de propagande de l’URSS de Staline dans le cadre du thème du programme de 3ème « Démocraties fragilisées et expériences totalitaires dans l’Europe de l’entre-deux-guerres ». Elle est suivie par la réalisation d’une affiche numérique par les élèves, soit en salle informatique, soit à la maison.
    Durée : 1H pour l’étude de l’affiche en classe + 1H pour la réalisation en salle informatique.

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    Histoire : Quand l’Ecole fait réaliser une affiche soviétique...

    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/01/05012018Article636507382621216028.aspx

    Un exercice d’histoire scandaleux ? Cela agite en ce moment les sites d’extrême droite. En cause un exercice proposé par Johann Nallet sur le site académique de Poitiers. Il invite les élèves à réaliser une affiche de propagande soviétique. Pour cela il explique la démarche pas à pas et met en ligne un fichier d’images à réutiliser. Bien loin d’être une exercice d’endoctrinement bolchevique, cet exercice permet de comprendre les techniques de manipulation tout en assimilant les ressorts de la propagande soviétique. Réaliser son affiche pour comprendre la propagande, une belle idée.

    #pédagogie #connaisance #savoir #communisme #urss #ex-urss #soviétisme #propagande #images #affiches

  • La carte géographique aura son festival

    https://www.lanouvellerepublique.fr/actu/la-carte-geographique-aura-son-festival

    Un #festival de #cartographie, en voilà une bonne idée !

    Comment est née cette idée d’organiser un festival intitulé le Printemps des cartes les 27 et 28 avril ?

    Samuel Arlaud, président de la MJC, géographe à l’université de Poitiers. « Elle vient d’une idée de partenariat sortant de l’ordinaire entre la MJC (maison des jeunes et de la culture) locale et l’Espace Mendès-France, pour développer la culture scientifique. On a trouvé intéressant de travailler autour de la carte : il existe déjà un festival de géographie à Saint-Dié (Vosges) mais rien de spécifique à la carte. Or, les Français aiment les cartes, même s’ils ne gardent pas toujours un bon souvenir de leurs leçons de géographie [rires]. La carte est l’endroit où la géographie rejoint l’art. Il y a des méthodes et des codes mais elle peut être très libre. Montmorillon est aussi connue pour les cartes Rossignol, diffusées dans tout l’espace francophone. »
    Que va-t-il se passer lors de ce festival ? « Il y aura des propositions universitaires, des expositions, des artistes comme Pascal Dujour (le chant du Rossignol) ou des danseurs contemporains qui utilisent la carte comme support, des animations avec les écoles, collèges et lycées. France Culture fera des émissions depuis Montmorillon et le Monde diplomatique apportera une exposition sur l’état de l’Europe. Le dimanche matin, il y aura une randonnée avec repas et cartes. Ce sera un prétexte pour discuter des territoires d’ici et d’ailleurs. Nous aurons aussi une exposition de la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (Datar), sur La France en 2040,, un stand de la revue spécialisée Carto, un atelier sur l’espace rural dans l’imaginaire. Nous commencerons par une conférence grand public du cartographe, Roger Brunet, sur la cartographie et le développement local. »
    Vous lancez aussi un appel aux habitants qui veulent contribuer au festival. « Oui, nous proposons aux gens d’apporter des cartes originales qu’ils auraient chez eux : des cartes anciennes, en langue étrangère, etc. Le festival est organisé par la MJC mais nous souhaitons y associer tous les acteurs locaux qui s’y intéressent. »

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    Festival : Montmorillon joue aussi la carte de la géographie
    https://www.lanouvellerepublique.fr/actu/festival-montmorillon-joue-aussi-la-carte-de-la-geographie

    Un festival original va naître cette année : le “ Printemps des cartes ” veut décliner la géographie sous tous ses aspects, sérieux et fantaisistes.

  • procès de la gare de #Poitiers
    https://nantes.indymedia.org/articles/39565

    COMMUNIQUÉ DES 10 INCULPÉ-E-S APRÈS L’OCCUPATION DES VOIES À POITIERS LE 19 MAI 2016

    #Répression #Resistances #/ #actions #directes #lutte #loi #loitravail #anti-repression #travail #loi_travail #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #Répression,Resistances,/,actions,directes,lutte,loi,loitravail,anti-repression,travail,loi_travail,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement

  • L’irascible demandeur du RSA condamné, Centre Presse
    http://www.centre-presse.fr/article-572558-l-apos-irascible-demandeur-du-rsa-condamne.html

    Il va y avoir de l’hémoglobine, on va tout brûler ? Pendant des mois, entre le 10 octobre 2016 et le 20 juin 2017, les tags de David, 39 ans, affichaient la couleur sur les murs de la Maison de la solidarité, de la MJC, du CCAS et de la mairie de Montmorillon. En quel honneur ? Parce qu’il contestait sa radiation de la liste des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA). « Il refusait de venir au rendez-vous, il disait qu’il en avait marre de faire des CV », avaient noté les agents chargés de son dossier. David était absent de son procès soi-disant parce qu’il ne voulait pas rater son train, jeudi après-midi, devant le tribunal correctionnel de Poitiers. Ce David dont la colère avait vraiment dépassé les bornes quand il avait tenté de mettre le feu à la sonnette de la Maison des solidarités. Juste après avoir dérobé un couteau dans une voiture de la police municipale !
    Il vole un couteau à la police ! La plainte a suivi son chemin. Les gendarmes aussi : lors de la perquisition au domicile de David, dix pieds de cannabis et 180 grammes d’herbe séchée ont été découverts, ainsi que le couteau des policiers et la bombe de peinture. Avec sept mentions au casier judiciaire, le ministère public n’a pris aucun risque : quatre mois de prison ferme requis. Les juges lui en ont infligé trois.
    L’irascible demandeur du RSA devra également verser 1.300 € de dommages et intérêts à la ville de Montmorillon, partie civile dans cette désagréable affaire.

    #RSA #radiation #tag #police #justice

  • #Mosquée de #Poitiers : les « Identitaires » condamnés à du sursis et à de lourdes amendes
    https://www.mediapart.fr/journal/france/071217/mosquee-de-poitiers-les-identitaires-condamnes-du-sursis-et-de-lourdes-ame

    Les militants de #Génération_Identitaire, qui avaient envahi le chantier de la mosquée de Poitiers il y a cinq ans, viennent d’être condamnés pour des faits de « dégradations » et de « provocation à la discrimination raciale ou religieuse », à des peines de prison avec sursis et à de lourdes amendes.

    #France #CCIF #UOIF

  • ‪L’alimentation, arme du #genre‪ | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-journal-des-anthropologues-2015-1-page-19.htm

    Ce dossier est le fruit d’une rencontre entre trois sociologues et une socio-anthropologue autour du constat suivant : un vide théorique caractérise le croisement des champs du genre et de l’ #alimentation dans le monde francophone. L’appel à contribution lancé en 2014 par le Journal des anthropologues avait pour objectif de sonder ce vide et de permettre l’émergence de questionnements inédits et de données susceptibles d’alimenter le peu d’études empiriques disponibles sur le sujet. Nous espérions, par cet appel, « essayer de savoir et de faire savoir ce que l’univers du savoir ne veut pas savoir », selon la formulation de Bourdieu (1997 : 14).
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    Les études sur l’alimentation et les études sur le genre ont plusieurs points communs [1]
    [1] Jarty J., Fournier T. « Mise en perspective des problématiques...
    . Elles ont dû extraire leurs objets de la gangue naturaliste où la pensée commune – et savante – les tenait (non, l’alimentation ne sert pas qu’à combler des besoins vitaux ; non, les catégories « hommes » et « femmes » ne sont pas données par la nature). Elles sont par constitution transdisciplinaires. Et elles entendent rendre compte dans toute sa complexité du fonctionne­ment de politiques sociales qui cherchent à s’ignorer comme telles (Lapeyre, 2014). À tous ces titres, elles ont rencontré des résistances académiques majeures.
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    Aujourd’hui en France, elles constituent des champs émergeants, et toutes deux font partie des axes prioritaires du CNRS. Mais ces axes restent étrangers l’un à l’autre. L’absence de connexion est très visible. La thématique de l’alimentation est quasiment absente de l’Introduction aux études sur le genre disponible en France ; les auteur-e-s y consacrent seulement un en­cart dans leur chapitre sur la socialisation (Bereni et al., 2012 : 119), constitué par un extrait de La Distinction de Bourdieu. Les études sur l’alimentation, de leur côté, n’ont pas pour cadre de référence le corpus théorique des études sur le genre. Si le sexe est régulièrement pris en compte comme variable sociologique, les données sont da­vantage interprétées au travers de la grille de lecture fournie par la sociologie de la famille (Bélorgey, 2011), hormis quelques travaux qui tentent de la dépasser (voir par exemple Corbeau, 2004 ; Fournier, 2012). Et les tensions sont particulièrement saillantes entre les études sur le genre et les recherches sur la famille, ces dernières n’ayant pas pour point de départ la question théorique des inégalités – particulièrement celles produites au sein de l’institution familiale (Ferrand, 2004).

    • Celui là aurais aussi sa place ici : https://seenthis.net/messages/633249

      il est mentionné aussi ici : https://seenthis.net/messages/577723#message651898

      L’anthropologue américain Robert Brightman, dans un article inti­tulé « La division du travail de quête alimentaire : biologie, tabous et politiques du genre », a proposé, à la suite de Tabet, que « la créa­tion et la reproduction sociale de la division genrée du travail chasse/collecte dérivent de l’appropriation intéressée par les hommes du travail de chasse, et du capital social accumulé de ses produits » (Brightman, 1996 : 718).

    • Une idée revient fréquemment dans le discours des socio­logues et des ethnologues qui n’ont pas chaussé les lunettes du genre : les femmes, étant tout le temps en cuisine, pourraient en réalité se réserver les meilleurs morceaux, et en tout cas manger à leur faim. Margarita Xanthakou, à partir de son terrain dans la région du Magne en Grèce (effectué il y a quarante ans) s’insurge contre cette « profonde idiotie ». Elle a constaté, tout au contraire, que les femmes se privent de viande pour leurs maris ou leurs fils, et que, « même les tomates », quand celles-ci sont rares, sont mises de côté pour les hommes, par les femmes elles-mêmes [4][4] Ethnologue, directrice de recherche émérite au CNRS.... La socialisa­tion au sacrifice est un des moyens par lequel les femmes sont sans doute amenées à ne pas remettre en question l’injustice alimentaire. La ségrégation des repas (ségrégation de lieu et/ou temporelle avec préséance des hommes) remplit très certainement une fonction similaire, car ne pas voir manger les autres est aussi une façon de ne pas avoir directement sous les yeux l’injustice. L’article d’Atse et d’Adon répète ce que bon nombre de travaux ont déjà noté sur le continent africain, en Europe rurale et ailleurs : les hommes, les enfants et les femmes forment des groupes qui mangent séparément. Cet article fait observer que les prérogatives masculines, si insatisfaites, sont rappelées par la violence : les hommes s’attendent à consommer les morceaux qui leur reviennent et les sanctions qui attendent les femmes en cas d’« oubli » ne sont pas particulièrement enviables. Loin de la socialisation au sacrifice, les femmes sont empêchées de manger ce qu’elles veulent parce qu’elles sont mena­cées, au sens propre, par les hommes. Mathieu, dans ses séminaires [5][5] « Anthropologie des sexes », à l’EHESS, Paris, dans..., n’a jamais cessé de rappeler que la domination n’est pas juste « symbolique » comme l’écrit Bourdieu, mais qu’elle est maintenue par une violence très concrète de la part de ceux qui ont intérêt à préserver leurs privilèges alimentaires. Dans leur approche critique de la notion de gatekeeper (Lewin, 1943), les sociologues Alex McIntosh et Mary Zey ont fourni des considérations épistémolo­giques précieuses : « la responsabilité n’est pas équivalente au con­trôle » disent-ils (1998 : 126). Ce qui signifie, comme le dit aussi Counihan (1999) que ce n’est pas parce que la nourriture est aux mains des femmes que les femmes en disposent selon leur bon vouloir, et encore moins pour en obtenir un pouvoir.

      Sur le consentement à l’oppression voire aussi ; https://seenthis.net/messages/396369#message396385

    • Concernant la répartition des viandes, quand celles-ci sont bouillies, les ethnologues peuvent aussi dire qu’il ne peut y avoir discrimination quand les gens mangent dans le même plat. Un argument entendu lors d’un séminaire de recherche [6][6] Séminaire de Cécile Barraud, EHESS, Paris, fin des... (fourni par un ethnologue océaniste) était que les aliments étaient tellement dissous par la cuisson qu’on ne pouvait reconnaître aucun morceau en particulier. Cet argument était avancé pour dire que même si les hommes avaient des morceaux attribués, ils ne pourraient en aucun cas les reconnaître dans la marmite et se les octroyer. L’article « Le gras viril et le maigre féminin » de G. Lacaze offre quelques données permettant de reconsidérer cet argument, même si c’est dans un tout autre contexte culturel. Chez les Mongols, dit-elle, l’alimentation quotidienne est constituée d’une soupe qui est en fait assez largement constituée de gras dissous. La consommation du gras – c’est d’ailleurs le sujet de son article – est la prérogative des hommes. Le contenu quotidien de la marmite est genré : le dessus − jugé comme étant le meilleur par les gens eux-mêmes – est attribué aux hommes, le fond, aux enfants et aux femmes. Est-ce une remarque d’une telle évidence que l’on ne pense pas à le mention­ner : le gras, élément plus léger que l’eau, surnage. Ainsi, le dessus de la marmite est effectivement plus riche en gras que le fond. Or c’est par ce type de considération que la question du genre peut être reliée à la question nutritionnelle. À quantité équivalente de protéines et de glucides, les lipides possèdent une valeur énergétique plus de deux fois supérieure : c’est aussi un fait bien connu des sociétés occidentales lipophobes. Le problème est bien ici de réussir à relier plusieurs champs du savoir. Un-e ethnologue recourant à une interprétation symboliste pourrait expliquer – au hasard – que si le dessus de la marmite est attribué aux hommes et le fond aux femmes, c’est à cause de l’association du haut avec ce qui est mas­culin et du bas avec ce qui est féminin. Ce type d’interprétation « symbolique » se donne l’apparence d’une analyse en termes de genre sans en être une. Les résultats de G. Lacaze offrent la possibi­lité de véritablement déplier une analyse en termes de dispositif de genre. Ils permettent en effet une mise en regard de l’association « symbolique » du masculin au gras et du féminin au maigre, des pratiques culinaires, du monopole réel des hommes sur les graisses, et de divers discours ethnophysiologiques (caractère goûteux et/ou énergétique de la graisse). Cette analyse permettrait elle‑même d’ouvrir sur une perspective comparative, car bien évidemment, le monopole masculin sur les graisses et leur extrême valorisation gus­tative ne sont pas propres aux Mongols (Touraille, 2008 : 305, 312).

      #marmite
      @simplicissimus cet extrait sur la division de genre de la viande chez les Mongoles devrait t’interesser

    • Sur l’ #alcool et le #genre

      Un article de ce numéro traite aussi du « boire » en France. Dans « Le genre de l’ivresse », N. Palierne, L. Gaussot et L. Le Minor, montrent que, contrairement à certains préjugés en vigueur, il n’existe pas de véritable mouvement d’égalisation de la consomma­tion d’alcool entre hommes et femmes au sein des générations les plus jeunes de Poitiers (population étudiante). Les auteurs observent un écart important entre le boire des femmes, qui donne lieu à un important contrôle (corporel et comportemental), et le boire des hommes, davantage lié à l’expression d’une masculinité qui favorise l’ostentation, l’excès, la prise de risque, et, par voie de conséquence, la dépendance alcoolique. La thématique du contrôle nous amène à envisager un autre aspect de la consommation différentielle. Dans les sociétés industrialisées, les femmes ne sont pas l’objet d’interdits alimentaires comme dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs ou dans les sociétés d’agriculteurs et d’éleveurs, présentes et passées. Pourtant, elles expérimentent des pressions sociales dont l’alimentation est aussi l’instrument, et qui ne sont pas moins redoutables : celle du contrôle de leur apparence corporelle, et dans une certaine mesure aussi, celle de leur pensée.

    • Sur la #grossophobie en lien avec le #care

      L’alimentation affecte le corps des individus tant par le biais des pratiques de consommation alimentaire différenciées que par celui de la division sexuelle du travail. S’il ne s’agit plus, ici, de restrictions et de tabous engendrés par le monopole des hommes sur les aliments protéinés, il s’agit cependant, là aussi, de pratiques de restrictions ciblant plus intensément les femmes que les hommes. L’article de S. Carof « Le régime amaigrissant : une pratique inégalitaire », confirme ce qu’une importante littérature a mis depuis longtemps en évidence (Counihan & Kaplan, 1998 ; Beardsworth et al., 2002 ; Gough, 2007) : les femmes se privent plus de manger que les hommes. Elles le font pour suivre l’injonction à réduire les proportions de leurs corps bien au-delà des recommandations médicales de santé. Ce façonnage est, pour certaines, impossible à atteindre biologiquement sans privations alimentaires importantes. Les hommes, de leur côté, manifestent une certaine complaisance pour leur propre masse graisseuse quand celle-ci semble confirmer la puissance « virile » de leur corps. Ce rapport au « gras viril », selon l’expression de G. Lacaze, qui ne s’élève cependant pas à celui des Mongols (mais offre des voies de comparaison), permet aux hommes un rapport moins obsessionnel à la nourriture (Sobal, 2005). L’alimentation représente le moyen principal de cette pression omniprésente à la minceur pour les femmes. Cette pression n’est pas imaginaire : dans certains milieux et dans bien des domaines du travail salarié, la minceur fait partie d’une caractéristique obligée pour les femmes, au même titre que le maquillage par exemple ou le port de talons (S. Carof). L’article « Moi, je ne demande pas à entrer dans une taille 36 » d’O. Lepiller interroge de son côté le recours beaucoup plus important des femmes à la chirurgie bariatrique. L’auteur montre de manière très incisive que l’injonction esthétique n’est plus vraiment opérante pour les femmes de plus de 45 ans qui tombent dans la catégorie médicale de l’obésité. La mise au rebut sexuel des femmes associée au concept de « ménopause » (Delanoë, 2007) et surtout les nouvelles charges de travail qui s’imposent à elles en termes de care sont évoquées pour expliquer le désir des femmes obèses de maîtriser une corpulence devenue incompatible avec le travail du care (Molinier, 2013). La pression du care augmente en effet pour les femmes à partir de cette tranche d’âge avec la prise en charge supplémentaire des membres vieillissants de la famille, ou des petits‑enfants, comme on le voit bien dans l’article de O. Lepiller. Les deux dernières études présentées dans ce dossier permettent de penser le corps des femmes comme dominé par l’alimentation au travers des deux grandes aires d’action du dispositif du genre : la sexualité et le travail (Clair, op. cit.).

    • Sur l’impacte psychologique des privations de #nourriture

      L’alimentation affecte aussi la pensée des individus. L’obnubilation de la nourriture qui tient les femmes est bien soulignée par S. Carof : le fait que les femmes sont amenées en permanence à penser à la nourriture pour contrôler leur corpulence à travers ce qu’elles vont, ou ne vont pas manger, ou de ce que mangent les autres dans le cadre de la division sexuelle du travail (articles de P. Cardon et d’H. Prévost), fonctionne comme une forme de colonisation et de domination de la pensée par l’alimentation. Comme le dit très bien une informatrice de S. Carof, quand on pense à la nourriture, notamment pour ne pas y succomber, on a du mal à se concentrer sur autre chose. Au xviiie siècle en Europe, le pain au chanvre qui plongeait les catégories sociales les plus pauvres dans un état d’hallucination permanent est décrit par l’historien P. Camporesi (1981) comme le moyen trouvé par les élites d’empêcher que les pauvres ne prennent conscience des injustices subies et s’insurgent contre l’ordre social. De même, l’ordre alimentaire genré rend les femmes tellement obsessionnelles de ce qu’elles ont le droit de manger, ou de ce qu’elles ne doivent pas manger, qu’il leur reste peu de temps pour prendre conscience des tenants et des aboutissants de ces normes et pour essayer de s’en libérer. Même si beaucoup de femmes s’autorestreignent et s’autocontrôlent (Germov & Williams, 1996 ; Saint Pol, 2010), et que personne ne leur enlève le pain de la bouche au sens littéral, celles-ci semblent toujours sous le coup d’une instance de jugement alimentaire. Entendre une femme qui s’excuse tout haut devant les autres de manger plus qu’elle ne devrait est la norme en France. Quant à celles qui sortent un tant soit peu du canon attendu (avec de sérieuses différences suivant les classes sociales cependant), les remarques en passant, les conseils alimentaires, ou les interventions nettement désobligeantes en provenance de l’entourage familial (notamment masculin) jalonnent leur vie, comme le rappellent S. Carof et O. Lepiller. Il existe donc bien un véritable rappel à l’ordre de la ligne (corporelle) pour les femmes françaises, qui ne consiste pas seulement en des pressions exercées par des images au travers des médias, mais qui relève aussi d’une contrainte et d’une violence psychologique réelle exercée par le cercle familial et professionnel, exactement comme P. Atse et P. Adon le décrivent pour les femmes akyées si elles ne respectent pas les prérogatives masculines sur certains morceaux de viande, ou comme le décrivent Manirakiza et al. pour les Yaoundéennes qui « osent » manger le gésier de poulet.

    • Sur l’alcoolisme des hommes et le fait qu’il cause plus de dégats sur les femmes et les enfants que sur les hommes...

      L’ordre alimentaire genré favorise presque immanquablement l’apparition d’inégalités de santé entre femmes et hommes. H. Prévost évoque les problèmes des femmes béninoises réassignées aux tâches alimentaires et en proie à la fatigue. P. Cardon évoque les difficultés des femmes atteintes d’un handicap physique qui ne peu­vent pas compter sur leur conjoint pour assumer les tâches culinaires et donc redoublent leurs efforts. P. Atse et P. Adon suggèrent les effets délétères des inégalités alimentaires sur la santé reproductive des femmes chez les Akyé. G. Lacaze évoque une malnutrition avé­rée des femmes mongoles. S. Carof et O. Lepiller rappellent que les régimes engendrent des comportements addictifs envers la nourri­ture. Ils suggèrent que l’injonction qui pèse sur le corps des femmes, associée aux charges de préparation des repas, crée un environne­ment pathogène générant des souffrances physiques et psychiques et favorisant in fine des prises de poids que seules les chirurgies, à un certain point, viennent soulager. Dans d’autres cas, plus rares, ce sont les hommes qui développent une souffrance psychique du fait de leur incompétence culinaire acquise et semblent alors être dominés, plus que bénéficiaires, de la division des rôles dans la préparation des repas (P. Cardon). De même, ce sont les hommes qui sont amenés à développer des problèmes de santé du fait du lien entre consommation d’alcool et construction de la masculinité. L’article « Le genre de l’ivresse » incite à affirmer que les corps et la pensée des hommes sont plus dominés par la boisson que ceux des femmes ne le sont. Prise sous l’angle du genre, la question des conséquences de la dépendance alcoolique sur l’entourage (Fainzang, 1993) enjoint néanmoins à pousser l’analyse en se demandant si les femmes (et les enfants) ne souffrent pas autant, sinon plus, de l’alcoolisme des hommes que les hommes eux‑mêmes.

      #renversionnite #inversion_patriarcale

    • #merci @mad_meg

      l’article de Gaëlle Lacaze (et son résumé)


      Journal des anthropologues
      2015/1 (n° 140-141), pp. 173-191

      Le maigre féminin et le gras viril chez les Mongols‪ | Cairn.info
      https://www.cairn.info/revue-journal-des-anthropologues-2015-1-page-173.htm

      Cet article examine l’influence des relations genrées sur les pratiques alimentaires chez les Mongols darhad. Dans les conceptions alimentaires, les techniques culinaires et les usages de consommation des pasteurs nomades, les inégalités genrées constituent un principe structurant. Néan­moins, chez les Mongols, où adaptabilité et flexibilité sont de rigueur, les inégalités apparaissent à l’observateur moins franches dans les pratiques que dans les discours.


  • http://berth.canalblog.com/archives/2010/05/26/17994551.html

    FN et identitaires : je t’aime moi non plus.
    Ils se sont amusés comme des fous, les #identitaires, à #Poitiers. Installés au sommet du chantier de la future #mosquée, ils avaient, en 2012,déployé une banderole faisant notamment référence à l’an 732, à #Charles_Martel, etc. C’était clair, et pas raciste pour un sou.
    A l’époque, le #FN n’avait pas de mots assez durs pour ces horribles radicaux. Les identitaires ? On ne mange pas de ce pain-là, eux c’est eux, nous c’est nous, et tout ça. Le procès qui s’ouvre vendredi à Poitiers va permettre de montrer à quel point cette indignation était sincère.
    Sur les six prévenus prochainement jugés pour diverses joyeusetés (dégradation, incitation à la haine raciale...), cinq sont, en effet, aujourd’hui au mieux avec le Front National. Benoit Vardon , frère de philippe, conseiller régional FN en Paca, est désormais... prestataire de services pour Nicolas Bay , chef des troupes frontistes à Bruxelles. Damien Rieu vient d’être recasé au service communication de la mairie FN de Beaucaire. Quant à Julien Langella , il s’est, lui, aussi, réfugié au service com’ d’une mairie lepéniste, à Cogolin.
    Les deux derniers sont plus proches du FN que jamais : Arnaud Delrieux et Maxime Frier , propriétaires d’un bar à Lyon - La Traboule, bien connue des patriotes locaux -, se sont affichés, en fevrier, avec 200 frontistes lors d’une fête endiablée. A leurs côtés, deux intimes de la patronne : Frédéric Chatillon et Axel Loustau .
    Pas de doute, la #dédiabolisation est en marche.
    Jérôme Canard.

    La mare aux canards 18/10/2017
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/10/21/generation-identitaire-poursuivie-pour-l-occupation-de-la-mosquee-de-poitier
    http://www.lautrequotidien.fr/gratuit/2016/9/7/les-nouveaux-masques-de-lextrme-droite-ksxb8
    @lahorde
    http://editionslibertalia.com/catalogue/ceux-d-en-bas/charles-martel-et-la-bataille-de-poitiers

  • #Mosquée de #Poitiers : face aux juges, les militants identitaires se défilent
    https://www.mediapart.fr/journal/france/211017/mosquee-de-poitiers-face-aux-juges-les-militants-identitaires-se-defilent

    Cinq ans après avoir envahi le chantier de la mosquée de Poitiers, cinq militants de #Génération_Identitaire comparaissaient, vendredi, devant le tribunal correctionnel pour « provocation à la haine raciale ou religieuse ». Seul l’un d’entre eux s’est présenté à la barre. Fanfaron sur les réseaux sociaux, Damien Rieu a gardé le silence tout au long de l’audience.

    #France #CCIF #UOIF

  • Répression et résistance à #Poitiers
    https://nantes.indymedia.org/articles/38876

    Appel à la solidarité et à la mobilisation contre le procès du 17 novembre à Poitiers, véritable répression politique visant 9 personnes, pour la plupart des libertaires poitevins, ayant participé à une action collective de 400 personnes pour occuper les voies à la gare de Poitiers, action organisée par l’intersyndicale de Poitiers contre la #loi #travail en mai 2016.

    #luttes #salariales #/ #actions #directes #lutte #loitravail #anti-repression #loi_travail #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #luttes,salariales,/,actions,directes,lutte,loi,loitravail,anti-repression,travail,loi_travail,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement

  • En France, on peut devenir prof des écoles avec 4,17/20 de moyenne Pascal Riché

    Dans les académies de Versailles et de Créteil, le seuil d’admission ne dépasse pas 5/20. Signe d’une crise des vocations pour un métier que les pouvoirs publics ne savent pas rendre attrayant.

    Dans les académies de Versailles et de Créteil, le seuil d’admission ne dépasse pas 5/20. Signe d’une crise des vocations pour un métier que les pouvoirs publics ne savent pas rendre attrayant.
    . . . . . .
    On constate qu’il existe une grande diversité des « seuils d’admission », en fonction des académies. Il est plus facile d’être reçu dans la région parisienne qu’à Rennes... Voici quelques exemples de seuils d’admission, sur 20, pour le concours externe public :

    Créteil : 4,17
    Versailles : 4,57
    Lille : 7,1
    Grenoble : 7,18
    Poitiers : 7,8
    Amiens : 8
    Rennes : 8,6
    Bordeaux : 8,8
    Toulouse : 9,18
    Lyon : 9,18
    Nantes : 9,5
    Montpellier : 10
    . . . . . .

    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20140513.RUE3789/en-france-on-peut-devenir-prof-des-ecoles-avec-4-17-20-de-moyen

  • Sanction confirmée pour le prof de philo qui avait ouvert un débat après l’attentat de Charlie
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/10/05/affaire-chazerans-sanction-confirmee-pour-le-professeur-de-philosophie-de-po

    La sanction est confirmée. Jean-François Chazerans, ce professeur de philosophie de Poitiers (Vienne) mis en cause par sa hiérarchie pour ses propos tenus en classe après l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, n’a pas obtenu gain de cause devant la justice. Le tribunal administratif de Poitiers a confirmé, mercredi 4 octobre, la décision de mutation d’office prise à son encontre par le recteur d’académie. Les requêtes déposées par M. Chazerans contre la sanction disciplinaire sont rejetées.

  • Le phalanstère de Charles Fourier

    http://www.lemonde.fr/festival/article/2017/08/18/le-phalanstere-de-charles-fourier_5173629_4415198.html

    « Ceci n’est pas une utopie. » Voici comment le socialiste Charles Fourier aurait pu ­légender le dessin de son phalanstère, un projet d’habitat communautaire dont on trouve des esquisses dans ­plusieurs de ses livres. Il a banni ce mot, hérité de L’Utopie deThomas More, de son vocabulaire. « C’est le rêve du bien sans moyen d’exécution, sans méthode efficace », affirme-t-il.

    Pour lui, les « faiseurs d’utopies », comme il les appelle, ne produisent que des chimères irréalisables. Charles Fourier qualifie ainsi de « sottises dogmatiques »Les Aventures de Télémaque, un roman de Fénelon publié en 1699 qui vantait la vie frugale et heureuse des habitants de la Bétique, un pays isolé.

    Un océan sépare les deux hommes : la Révolution française. Charles Fourier, qui a 17 ans en 1789, ne rêve pas d’un monde meilleur : il aspire à transformer la société ici et maintenant. Avec l’industrialisation, affirme-t-il, les classes laborieuses s’appauvrissent, alors que les intermédiaires du monde du négoce s’enrichissent.

    Cet homme qui a grandi dans une famille de commerçants a été choqué, enfant, par l’immoralité de cette profession. Et cette impression négative a été confortée par une expérience plus tardive : en 1799, commis d’une maison de commerce de Marseille, il voit une cargaison de grains jetée à la mer parce qu’à force de spéculer sur les prix, ses propriétaires l’ont laissée pourrir.

    Ce « renversement de l’ordre naturel » le pousse à réfléchir. Charles Fourier se met en quête d’une alternative au monde qui l’entoure crédible et, quoi qu’il en dise, utopique. « Dans le cours de cette Notice, je peindrai des coutumes si étrangères aux nôtres, que le lecteur demandera d’abord si je décris les usages de quelque planète inconnue », prévient-il dans Théorie de l’unité universelle (1822). Dans sa quête d’une harmonie universelle, il imagine un lieu de vie lié à des activités agricoles – le phalanstère – qui a vocation à devenir un laboratoire social. Ce concept d’habitation dont le nom est une contraction de phalange et de monastère prend le contre-pied des théories en vogue. Au progrès fondé sur la raison, il préfère l’équilibre des passions. A l’égalité, la diversité.

    Luxe et plaisir

    En « Harmonie », lieu de vie idéal, certains sont pauvres et d’autres riches, tout le monde n’a pas les mêmes goûts, les costumes sont brillants et variés, les appartements loués à des prix différents… Pas de rejet de l’argent, ni d’uniforme austère ni de frugalité volontaire – bien au contraire : c’est une société fondée sur le luxe et le plaisir. Le confort est si important que les rues ont été remplacées par des galeries couvertes afin que personne ne prenne froid l’hiver. Appartements privés, réfectoires, salles de bal et de réunion, bibliothèques, ateliers et greniers sont reliés entre eux par des souterrains ou des couloirs élevés sur colonnes.

    En ce début de XIXe siècle, le projet de Fourier pose les bases du mouvement coopératif naissant. Qu’ils soient trois cents ou mille cinq cents, tous les sociétaires sont des copropriétaires qui détiennent des actions, lesquelles peuvent leur être remboursées s’ils le souhaitent « au prix du dernier inventaire ». En cas de fléau mettant en péril les récoltes, la communauté et la région se portent ­garantes d’un revenu minimum que chacun est assuré de recevoir.

    Dans le phalanstère de Charles Fourier, les désirs priment. Le travail n’est pas subi mais choisi, la gourmandise est source de sagesse et l’amour cimente les relations sociales. Contre la monotonie du mariage, Fourier vante les bienfaits d’une sexualité libérée autant pour les hommes que pour les femmes : la femme peut avoir à la fois un époux dont elle a deux enfants, un géniteur dont elle n’a qu’un enfant, un favori qui a vécu avec elle et ­conserve ce titre, ainsi que de multiples « possesseurs » qui ne sont rien devant la loi.

    « Prophète postcurseur »

    Connaissant le personnage, cette défense de la jouissance reste une énigme : Charles Fourier était un célibataire bougon et bourré de manies, connu pour connaître par cœur les dimensions de chaque monument parisien. « Dans ses promenades, on le trouvait occupé parfois à mesurer, avec sa canne métrique ou pas, telle ou telle façade d’un édifice, tel ou tel côté d’une place, d’un jardin public, etc. », raconte le fouriériste Charles Pellarin en 1842.

    A l’évidence, cette utopie est l’œuvre d’un original. Fourier, qui se présente comme « illettré », c’est-à-dire autodidacte, ne se veut l’héritier de personne et affirme n’être membre d’aucune famille de pensée. « Il doute de tout ce qui a été écrit avant lui et s’écarte des doctrines majoritaires de son temps, résume Florent Perrier, maître de conférences en esthétique et théorie de l’art à l’université de Rennes-II. Il dit même qu’il est le “prophète postcurseur” par rapport au Christ, mais c’est évidemment un détour qui lui permet de faire passer des idées radicales sous un côté délirant. »

    Charles Fourier se distingue ainsi des premiers utopistes qui condamnaient autant l’argent que la propriété : à ses yeux, le système coopératif du phalanstère démontre les avantages de « l’esprit de propriété ». « Un des ressorts les plus puissants pour concilier le pauvre et le riche, c’est l’esprit de propriété sociétaire ou composée, écrit-il dans Théorie de l’unité universelle. Le pauvre, en Harmonie, ne possédât-il qu’une parcelle d’action, qu’un vingtième, est propriétaire du canton ­entier, en participation. »

    Expériences communautaires

    A la fin de sa vie, Charles Fourier cherche des mécènes pour mettre son projet en pratique. Un ancien médecin, député de Seine-et-Oise, ­répond à l’appel de fonds et propose un lieu, près de Rambouillet. En 1833, le premier phalanstère, à Condé-sur-Vesgre, est créé mais Fourier se retire très vite du projet, qui tombe à l’eau trois ans plus tard. Mort en 1837, le penseur ne connaîtra pas cette communauté, finalement relancée et ­toujours active aujourd’hui. Et c’est peut-être tant mieux. « Les sociétaires s’appellent “colons” entre eux. Un anachronisme qui donne le sentiment d’une bourgeoisie occupée à se transmettre des parts de propriété », affirme Florent Perrier.

    Au XIXe siècle, le fouriérisme essaime en Europe, mais c’est aux Etats-Unis qu’il rencontre le plus de succès. Entre 1840 et 1860, des disciples de Fourier y lancent plus de vingt expériences communautaires, dont la durée de vie dépasse rarement trois ans. D’autres cherchent sans succès à créer des phalanstères pour enfants trouvés. « Fourier pensait que les petits n’étant pas corrompus, il était plus facile de les ­former à la nouvelle société », explique Nathalie Brémand, docteure en histoire et chercheuse associée de l’université de Poitiers. Dès les années 1840, à une époque où beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école, des polytechniciens, des médecins et des ­philanthropes s’impliquent dans la création de crèches inspirées par Fourier.

    Après une longue éclipse, le fouriérisme rejaillit en mai 1968. Certains voient en lui le père fondateur des mouvements de libération sexuelle : on redécouvre sa radicalité en matière de mœurs grâce à un ouvrage posthume, Le Nouveau Monde amoureux, qui n’est publié in extenso qu’en 1967 – sans doute parce que ses disciples étaient choqués par ses positions.

    Dans ce texte, l’auteur pourfend la monogamie et défend une égalité stricte entre hommes et femmes. Pour l’intellectuel libertaire homosexuel Daniel Guérin, auteur d’un recueil de textes intitulé Vers la liberté en amour (Gallimard, 1975), Fourier a ouvert la voie à la révolution sexuelle.

    Traces de l’utopie fouriériste

    Aujourd’hui, on trouve des traces de l’utopie fouriériste dans le mouvement des SCOP (sociétés coopératives et participatives) comme dans le modèle du kibboutz en Israël ou les expériences locales qui surgissent ici ou là. « Les jardins collectifs ou les habitats partagés qui cherchent à élaborer de nouveaux types de gouvernance, dans lesquels chaque individu est représenté, en sont les héritiers indirects », estime Nathalie Brémand. L’historien François Jarrige établit une filiation indirecte entre l’esprit de Fourier et celui des « zones à défendre » (ZAD) comme Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). « Elles relèvent d’une conception libertaire. L’imaginaire des zadistes s’inspire des communautés anarchistes de la fin du XIXe siècle qui s’ins­crivaient dans une filiation avec le ­phalanstère fouriériste. »

    Les pédagogies alternatives de type Freinet ou Montessori lui doivent également beaucoup. « Charles Fourier est à l’origine de l’“éducation intégrale” qui visait à développer toutes les facultés des enfants et plus seulement à les ­instruire. Il préconisait notamment d’utiliser le jeu », poursuit Nathalie Brémand. Finalement, la vraie postérité de Fourier n’est pas à chercher dans le phalanstère de Condé-sur-Vesgre, mais du côté d’un imaginaire politique qui continue d’infuser.

  • Sur les traces d’Hervé Le Roux (« Reprise », démolition totale)
    http://www.davduf.net/sur-les-traces-d-herve-le-roux-reprise-demolition

    Une visite à l’usine Wonder de St Ouen, deux jours après la mort du cinéaste. Hommage, pélerinage et pelleteuses. On l’a retrouvé mort chez lui, à Poitiers, ville morte. Hervé Le Roux avait 59 ans, et un chef d’oeuvre, au moins, au tableau : « Reprise », film modèle, film déclencheur, qui a donné l’impulsion à certains de vouloir devenir réalisateur. C’est mon cas. Le week-end dernier, le hasard, qui n’existe pas, a voulu que je traine du côté des puces de St Ouen. Comme un pélerinage décennal, je me suis (...)

    #ruines

    / Une, #Paris, #Documentaire

    "http://www.laboutiquedesmutins.org/?fond=produit&id_produit=125&id_rubrique=21"


  • http://lenvolee.net/entretien-avec-aurelie-soeur-dangelo-garand-abattu-par-le-gign

    C’est important que les gens comprennent bien ce qui s’est passé, parce que les médias n’en ont pas tant parlé que ça. Ton frère était en prison, il a eu une permission et il n’est pas revenu. Ce jour-là, il était chez tes parents, je crois ?

    A. : Mon frère était incarcéré à la #prison de Poitiers-Vivonne ; au mois de septembre, ils lui ont donné une permission d’une journée et il n’est pas rentré. Mon frère vivait à droite, à gauche. Le 30 mars, il est venu manger une grillade, parce que mon petit frère était sorti de prison une semaine avant ; il était venu partager un repas familial, il ne faisait rien de mal, il n’a mis personne en danger ce jour-là. Vers 13 heures, le #GIGN est intervenu : ils ont mis ma famille en joue, ils ont menotté mon père, mon frère, mon oncle ; il y avait aussi mon fils de quatre ans. Mon frère, il s’est juste caché ; il n’a pas couru, pas fui… on ne sait même pas s’il a pris conscience que c’était le GIGN. Il s’est juste caché dans une petite grange. Il n’y avait qu’une sortie, il ne pouvait pas s’échapper. Là, ils ont stoppé tout le monde, ils avaient tous leurs mitraillettes, enfin… Ils ont fouillé le terrain, et ils étaient prêts à partir, et mon frère a fait tomber un petit sac dans cette grange. Ça a été très vite, ils se sont précipités, ils étaient quatre, et aussitôt, ils ont tiré. Y a pas eu de bruit, y a pas eu de sommations, y a pas eu de « forte résistance » comme ont pu le dire les médias – enfin le procureur, du moins. Il a dit qu’il s’était rebellé, mais mon père était à un mètre de cette grange, menotté par terre – en train d’étouffer, parce que mon père a un appareil respiratoire –, et quand ils sont rentrés, ils ont tiré direct. Aucun bruit, pas un mot de la bouche de mon frère.

    #exécution

  • Les GM&S « liquidés », mais pas à terre
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/300617/les-gms-liquides-mais-pas-terre

    Le tribunal de commerce de Poitiers a prononcé la #liquidation_judiciaire de l’entreprise de #La_Souterraine, mais a autorisé la poursuite de l’activité pour trois semaines. Le temps d’organiser la reprise par un autre sous-traitant. À l’entrée de l’usine de La Souterraine, le 16 mai. © D.I.

    #Economie #GM%26S

  • Le suivi médical des enseignants en question (France 3 Nouvelle-Aquitaine)
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/vienne/suivi-medical-enseignants-question-1288663.html

    Après le décès d’un garçon de 5 ans des suites de la tuberculose en périphérie de Poitiers, de nouveaux dépistages ont été décidés pour des élèves scolarisés dans le Châtellerauldais. Tous ont croisé la route d’une enseignante remplaçante. En question : le suivi médical des enseignants.

    Personnellement, il y a 15 ans lors de l’embauche on m’a pesé et mesuré et fait tenir sur une jambe. Depuis, rien.

    #éducation #enseignant.e.s #visite_médicale #salariat

  • Des #Hôpitaux toujours aveugles au risque de l’amiante
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280617/des-hopitaux-toujours-aveugles-au-risque-de-lamiante

    Alors que le parquet de Paris vient de demander la fin des investigations pénales concernant une vingtaine de dossiers emblématiques du scandale de l’amiante, Mediapart explore la situation de certains hôpitaux français qui ne veulent toujours pas voir les risques. Exemple à Toulouse, où la direction attaque en justice les syndicats qui demandent une expertise, et à Poitiers, où les documents présentés aux élus sont falsifiés pour minimiser la présence d’amiante dans l’air.

    #France #Amiante

  • Promenades électromagnétiques à Bordeaux
    http://www.cinemas-utopia.org/U-blog/bordeaux/index.php?post/2017/06/21/Promenades-%C3%A9lectromagn%C3%A9tiques-%C3%A0-Bordeaux

    Christina Kubisch est une artiste pionnière dans le domaine des arts sonores. Depuis la fin des années 70, elle travaille avec le système de l’induction électromagnétique, dont elle a transformé la technique de base en outil artistique personnel.
    Depuis 2003, elle propose une exploration des champs électromagnétiques d’environnements urbains sous la forme de promenades, sous le titre de « Electrical Walks ». Ces promenades électromagnétiques proposent une expérience sensorielle inédite qui s’accompagne de la prise de conscience d’un aspect invisible, plus exactement inaudible, de notre environnement quotidien.
    Il s’agit d’un parcours effectué dans la ville, où les participants sont dotés d’un casque sans fil qui amplifie et donne à entendre les champs électromagnétiques aériens et souterrains.

    #son #électromagnétisme #art #électricité #ondes #wifi #téléphone
    @intempestive

  • Du laboratoire à l’espace, une aventure passionnante - Cinétique, catalyse et propulsion - Projets européens H2020 GRAIL et RHEFORM
    http://lille1tv.univ-lille1.fr/videos/video.aspx?id=8697d993-eab9-44f4-bc9f-9b411cb87871

    La propulsion est connue depuis les Chinois, les Mongols et les Arabes mais n’a été réellement développée qu’au cours du XXe siècle. La catalyse est un phénomène très général, mis en évidence au début du XIXe siècle ; elle fait intervenir des réactions se produisant à la surface de solides appelés catalyseurs. Après une courte introduction historique de la propulsion et ses applications civiles et militaires, les différents types de propulsion seront présentés. Puis, nous aborderons les applications de la catalyse à la propulsion, principalement la propulsion liquide. Les travaux effectués et en cours à l’université de Poitiers seront discutés, ainsi que les projets européens actuels auxquels nous sommes (...)

  • INFO FRANCE BLEU - Le président de l’université de Poitiers appelle à voter contre le FN dans un courrier aux étudiants
    https://www.francebleu.fr/infos/politique/le-president-de-l-universite-de-poitiers-appelle-voter-contre-le-fn-dans-

    INFO FRANCE BLEU POITOU - Dans un courrier électronique envoyé vendredi aux 26.000 étudiants et aux 3.000 personnels de l’université de Poitiers, le président Yves Jean prend position pour le second tour de la présidentielle.

    L’objet du mail dit tout : « Appel à voter contre Madame Le Pen ». Le président de l’université de Poitiers a envoyé ce vendredi matin un courrier électronique aux étudiants et aux personnels (soit environ 30.000 destinataires). Dans cette missive, Yves Jean rappelle la tradition d’accueil d’étudiants étrangers de son établissement et les nombreux échanges internationaux qui existent aujourd’hui.

    Non mais sérieux ...

  • Libération.fr – Génération identitaire à découvert
    http://www.liberation.fr/apps/2017/04/generation-identitaire-a-decouvert

    Partout en France, les candidats du Front national aux scrutins locaux font appel aux identitaires. A Paris, c’est Philippe Martel qui leur demande de l’aide lors de sa candidature aux municipales dans le XVIIIe arrondissement. « Je m’étais dit que je trouverai des militants du FN pour coller… Que dalle ! Eux, ils m’ont dégoté un local dans le quartier pour entreposer mon matériel de campagne. Puis ils ont boîté, distribué des tracts etc. », se souvient cet ancien directeur de cabinet de Marine Le Pen. Il inscrit même Hugues Roul, le chef de file des identitaires parisiens, sur sa liste électorale. Martel sous-traite aussi sa communication sur le Web à l’agence Janus. Celle-ci a été cofondée par Damien Rieu, alors porte-parole de Génération identitaire et désormais étoile montante du parti.
    Julien Langella, Antoine Baudino, Clément Martin… Plusieurs anciens représentants de Génération identitaire sont désormais au service d’élus du Front national. Y compris le premier d’entre eux, Philippe Vardon. A l’origine de la création du mouvement de jeunesse, il est désormais membre de l’équipe de campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle. Une photo de la présidente du Front national trône d’ailleurs dans le siège de l’organisation, le bar lyonnais La Traboule. Elle est dédicacée de sa main : « Pour la Traboule, très cordialement. »
    Au sein du parti, les identitaires sont surnommés les trotskystes, en référence au courant communiste adepte de l’entrisme. « Il y a la politique mainstream avec ses débats, chiant à la mort. Et il y a la politique moins connue, celle des mouvements de jeunes, de l’activisme. Une fois qu’ils acceptent les règles du jeu, ils peuvent passer à autre chose », justifie-t-on dans l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen. Leur influence est d’autant plus importante que le FNJ, le mouvement de jeunesse officiel du parti, serait en perte de vitesse. Philippe Martel abonde : « Génération identitaire séduit beaucoup plus. Ils font des trucs que le FNJ est incapable de faire, comme occuper le toit de la mosquée de Poitiers, parce que cela mouillerait le Front d’un point de vue légal. »

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • Repenser le travail (2/4 ) : De l’agriculteur exploitant aux néo-paysans : travailler la terre
    https://www.franceculture.fr/emissions/culturesmonde/repenser-le-travail-24-de-lagriculteur-exploitant-aux-neo-paysans-trav

    Des agriculteurs exploitants à la production optimisée aux #néo-paysans qui cherchent à recréer du lien avec le consommateur, le secteur agricole pose aujourd’hui diverses questions. Quel est l’avenir de l’#agriculture intensive ? Le salut de l’agriculture passe-t-il par l’#agro-écologie ?

    Intervenants

    Matthieu Calame
    Camille Hochedez : Géographe, maître de conférences à l’Université de Poitiers
    Chadia Arab : Géographe chargée de recherche au CNRS au laboratoire ESO (Espace et Société) à l’Université d’Angers