city:rennes

  • #Notre-Dame-des-Landes : à propos de la présence des flics autour de la ZAD
    https://fr.squat.net/2018/01/19/notre-dame-des-landes-a-propos-de-la-presence-des-flics-autour-de-la-zad

    Alors que pour les opposant·e·s au projet sont en train de continuer à travailler sur l’avenir de la ZAD, l’État, qui dit vouloir privilégier le dialogue, a envoyé au moins 700 Gendarmes Mobiles pour se relayer dans les alentours de la ZAD, et des CRS à Nantes et à Rennes. La préfecture a par ailleurs […]

  • #Rennes-Vivre ensemble : Intervention à la matinale de France Inter
    https://nantes.indymedia.org/articles/39830

    Au moment où la maire de Rennes glosait à l’antenne sur sa politique de démocratie participative, plusieurs personnes sont intervenues pour dénoncer la provocation de la tenue du forum de Ouest-France dans le nouveau centre des congrès. Evidemment le « dialogue et le débat d’idée » commence et s’arrête là où France Inter le décide, l’intervention a donc été écourté par la pléthorique sécurité, non sans avoir rendu l’antenne. Voici le texte qui aurait dû être lu.

    #Resistances #quartiers #populaires #gentrification #urbanisation #Resistances,quartiers,populaires,gentrification,urbanisation

  • Chères toutes et tous

    Comme on peut l’apprendre, de temps en temps, en lisant #mon_oiseau_bleu, je travaille en ce moment à un texte intitulé Frôlé par un V1, dont l’une des recherches les plus saillantes est de s’intéresser aux figures de l’invisible. Dit comme cela ça peut paraître un peu mystérieux. Je vous donne un exemple : les standardistes de téléphone qui invariablement se présentent comme Arnaud ou Nathalie (et qui en fait s’appellent Mehdi ou Djemila - ce qui est tellement plus joli ceci dit par ailleurs) et auxquelles on compose des visages fictifs dont on ne saura jamais s’ils ont la moindre part de ressemblance (surtout si on prend pour argent comptant qu’elles s’appellent Nathalie ou Arnaud). Le texte procède beaucoup par petites fiches quand ce n’est pas par petites touches, voici une des fiches.

    Mort de Raymond Samuel Tomlinson (1941 - 2016). Je me souviens que c’est en apprenant sa mort, le 5 avril 2016, que j’ai découvert tout ce que je devais à Raymond Samuel Tomlinson, et ce n’est pas rien quand on y pense, rien moins, en effet, que le courrier électronique, qui est rien moins que ma deuxième drogue de prédilection, après la morphine. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des figures de l’invisibilité, des fantômes par excellence.

    Je crois qu’assez nombreuses sont effectivement les personnes dont j’ai découvert l’existence en lisant leur chronique nécrologique. En revanche si je voulais dresser une liste de ces personnes, et bien, je ne me souviens pas d’un seul nom !

    Du coup je me demandais si dans notre belle et riante communuaté d’omniscientes et d’omniscients, il n’y aurait pas quelques-uns de ces fantômes que les unes et les autres pourraient me prêter pour me dépanner dans cet effort de fiction qu’est donc Frôlé par un V1

    D’avance #merci

    • Comme par exemple, ce patron de bar tabac dont une amie m’a annoncé la mort alors que je le connaissais pas. Je l’ai imaginé tout grisouille : la cinquantaine, de taille moyenne, le visage un peu carré, une chevelure courte, légèrement bedonnant, habillé d’une chemise et d’un pantalon gris bleuté. La voix un peu rocailleuse. Sans doute le côté tabac qui ressort :) Je ne connais pas son nom.

    • @james Oui, ça marche à fond. On n’est pas obligé que ce soir la jour-même.

      @odilon Disons que c’est mieux si la personne est effectivement connue d’un panel plus large de personnes, limite célébrité, mais je garde le buraliste en question, qui si cela se trouve était au contraire fort bel homme et gentil comme tout, et avec la chemise parfaitement rentrée dans le pantalon.

    • Je pourrais alors dire « Paul VI ! », mais ce serait un peu hors sujet. Juste que c’est le jour où il est mort que j’ai découvert qu’il y avait un Pape. À l’époque, ça m’a franchement intrigué mais honnêtement, ça ne me hante pas ...

    • @james Je n’en reviens pas. Il se trouve que je fais partie des rares personnes qui l’ont vu vivant une dernière fois alors qu’il tentait d’obtenir du connard de gardien du 22 rue Monsieur le Prince le code pour se réfugier dans la cour intérieure et que nous n’avons pas eu le temps de lui gueuler que c’était le 9573 depuis le fond de la cour, parce qu’il a pris ses jambes à son cou mais pas assez vite puisque les voltigeurs l’ont rattrapé juste après la rue Racine devant le numéro 20 où il y a désormais une plaque à son nom.

    • J’ai vécu un moment, hier, qui se rapproche un peu de ta recherche de fantômes. L’enterrement d’un proche : J-F 1964-2018, dernier oncle maternel de ma fille. J’ai approché ce fantôme que les 12 dernières années de sa vie. (il cumulait une douzaine d’année derrière les barreaux entre entrée et sortie).
      Beaucoup plus que sa mort, c’est son enterrement qui m’a appris la difficulté de se faire enterrer comme indigent. Et fantôme de la bouche de la grand-mère de ses 2 fils, Mehdi & Milhan, qui disait qu’elle avait eue accident, hier, en venant à Rennes (elle a pliée sa voiture, c’est tout) que J-F avait dévié sa trajectoire pour que ses fils ne voient pas son cadavre.
      #bleu_comme_un_cadavre
      Aujourd’hui 4 personnes sur les 9 qui ont assisté et arrosé sa sépulture ont le bruit d’un V1 dans le cerveau.
      J-F lui est une nouvelle fois entre 4 murs et cette fois-ci pour perpète. R.I.P

    • @odilon et @james oui, un chapitre en soi celui des anonymes qui deviennent connus par leur décès qui résulte donc des violences policières. Du coup là je me demande si je ne devrais pas ouvrir une catégorie spécifique.

      Cookie Muller, je ne connaissais pas. Merci @vanderling

      Une fois deplus, et c’est le cas presque à chaque fois que je suscite l’intelligence collective de seenthis, ça débloque pas mal de choses.

    • Ça m’a toujours amusé de me retrouver à habiter des rues portant le nom de total·es inconnu·es : Simone Bigot à Clichy, Louis Vestrepain à Toulouse et maintenant Emile Duployé.

      dans le genre parfaitement inconnu, même mort, sauf quand on doit donner l’adresse !
      et pourtant !

      Duployé wrote a series of books on this subject, whose first edition was named Stenography-Duployé, writing easier, faster and more readable than any other, which applies to all languages (published in Lyon in 1860).

    • Je disais hier que parfois j’ai envie de tuer des gens, les deux filles étaient gênées, j’ai cru que j’allais prendre un couteau. Où est la peur ? le jeu ? J’ai dit qu’au contraire, j’aurais du faire du cinéma, au cinéma on peut mourir pour pas cher, on y tue beaucoup plus que dans la vraie vie, et surtout on ressuscite à chaque fois. Le cinéma est fait par des psychopathes détournés de leur dessein premier, des sortes de gentils dont il faudrait quand même se méfier. Et j’y repense aujourd’hui quand le gars fonce à moitié sur nous avec sa voiture, qu’il crève en enfer me dis-je. Mais bon, il parait que si je questionne pourquoi sa copine était gênée c’est que moi-même je devais connaitre la réponse, qu’elle non plus, jamais de chez grand jamais elle n’a pensé à tuer quelqu’un. Mais penser n’est pas tuer, quand même ? et écrire alors ? Bande d’hypocrites.

    • Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov
      J’ai appris son existence le jour de la fermeture de l’usine qui fabriquait le fameux AK-47.
      Donc pas vraiment le jour de sa mort, quoi que...
      En réalité, dans son cas la (les) mort ça ne (se) compte pas.
      Et le plus sidérant pour moi fut d’apprendre qu’à la fin de sa vie il aurait mis au point ... un piège à taupes !

      « Au total, Mikhaïl Kalachnikov a créé à peu près cent-cinquante armes diverses. »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mikha%C3%AFl_Kalachnikov

    • Merci à toutes et tous. Même si je vais seulement picorer dans vos suggestions, il n’en est pas moins que vous avez ouvert une brêche pour ce qui est des personnes, notamment militantes, anonymes qui ont accédé regrettablement à la notoriété par leur mort, voilà typiquement des fantômes qui ont leur place dans mon récit décousu des Frôlés par un V1 .

      On n’est décidément jamais déçu quand on suscite l’intelligence collective de seenthis .

      Et surtout que ce mot de remerciement ne dissuade personne de continuer de forer dans cette tempête de cerveaux , je suis encore très éloigné d’une forme fermée de mon texte.

      Encore une fois, #merci

    • Peut-être d’autres brêches

      Les militant·es des droits des peuples autochtones, des terres, de l’environnement ayant un certain renom dans leur pays et qui ont été assassiné·es :
      Berta Cáceres militante écolo assez connue au Honduras
      Rodrigo Tot, leader indigène au Guatemala qui avait reçu le Goldman Environmental Prize
      Isidro Baldenegro López, mexicain, Goldman Prize 2005
      Si tu as besoin d’une liste tu peux faire une recherche #assassinat ou #meurtre, j’en ai référencé quelques uns

      Les femmes assassinées par leur compagnon ou leur ex :
      Zenash Gezmu, marathonienne éthiopienne réfugiée en France

      et aussi
      les victimes d’homophobie
      Hande Kader, l’héroïne de la Gay Pride retrouvée brûlée à Istanbul

    • Alain Kan est un chanteur français né à Paris le 14 septembre 1944 et disparu le 14 avril 1990. Sa carrière, qui s’étend du début des années 1960 au milieu des années 1980, est assez atypique, du fait de son passage d’un style à l’autre : d’abord chanteur de variétés, il passe au glam rock puis au punk, gagnant en originalité artistique tout en se marginalisant. De manière inhabituelle pour l’époque, il affirmait ouvertement son homosexualité, à laquelle il faisait référence dans certaines de ses chansons, mais aussi sa toxicomanie qui a contribué à nuire à sa carrière. Vu une dernière fois dans le métro parisien, il disparaît sans laisser de traces.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Kan#Disparition
      https://www.discogs.com/fr/artist/493333-Alain-Kan
      #Alain_Kan

    • Bon je vous livre, je vous dois bien ça, l’extrait en question écrit, grâce à ce que je qualifie dans cet extrait-même comme l’intelligence collective de Seenthis.

      Extrait donc de Frôlé par un V1, roman en cours

      Mort de Raymond Samuel Tomlinson (1941 – 2016). Je me souviens que c’est en apprenant sa mort, le 5 avril 2016, que j’ai découvert tout ce que je devais à Raymond Samuel Tomlinson, et ce n’est pas rien quand on y pense, rien moins, en effet, que le courrier électronique, qui est rien moins que ma deuxième drogue de prédilection, après la morphine. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des figures de l’invisibilité en somme. L’écrivant, je me suis rendu compte que ce paradoxe relevait presque d’une expression du langage courant, Untel ou Unetelle, c’est la première fois que j’en entends parler, dit-on lors de certains décès, de certaines disparitions. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai pareillement et paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des fantômes par excellence. Mais alors, je me suis rendu compte que je n’avais pas d’exemples en tête de tels fantômes, de personnes apparaissant dans mon existence littéralement en mourant, et pourtant je jurerais que de telles personnes sont légions. Je tentais par exemple de parcourir les rayonnages désordres de ma bibliothèque tentant de me rappeler quels seraient les auteurs et les auteures que j’aurais lues, ma curiosité intriguée, pour ainsi dire, par l’annonce de leur décès, mais je me rendais bien compte que je regardais au plus mauvais endroit qui soit, ma bibliothèque qui recèle de morts bien vivants dans mon esprit, et celles et ceux que j’aurais adoptés tout juste post mortem et dont j’aurais lu les livres, parfois avidement, auraient rejoints le corpus quasi familial de mes auteurs et auteures avec lesquelles j’entretiens des relations quasi amicales quand ce n’est pas familiales. Je demandais un peu autour de moi, amis et famille, y compris à celles et ceux de mes proches dont justement je me souvenais qu’ils aient un jour proféré cette étrange parole de la naissance d’une personne à sa mort ― je me souvenais assez distinctement par exemple avoir appris la mort de je ne sais plus qui à B. qui me disait ne pas connaître tel auteur ou telle artiste, mais, pareillement, ces proches, B. compris, étaient comme moi, incapables de donner le moindre exemple, la liste de ces fantômes allait donc être très courte : l’ensemble vide, Ø, un ensemble fantôme en soi. Cela m’a vraiment taraudé quelques jours, je ne supportais plus l’idée que ce livre ne compte pas de ces authentiques fantômes, lesquels étaient en train, tels les fantômes qu’ils sont, de me poursuivre dans mes nuits jusqu’à m’en gâter le sommeil ― il m’en faut peu, on l’a vu, une scène d’égorgement nocturne, un octopode imaginaire...―, jusqu’à ce que j’en vienne à utiliser une de mes bottes secrètes, l’intelligence collective de Seenthis. Je m’explique. Seenthis est un réseau social libre, dont on doit, pour beaucoup, la conception, la réalisation, les nombreuses améliorations et l’entretien à un certain @arno ― toutes les personnes dont il va être ici question vont être appelées par leur nom de profil dans ce réseau social, dans lequel je suis moi-même @philippe_de_jonckheere. Il me faudrait sans doute plusieurs douzaines de pages pour décrire à la fois le fonctionnement de cet édifice mais surtout la très intense vie intelligente et cultivée qui y a cours, sans parler de ses très riches débats. Je donne un exemple malgré tout. L’année dernière ma fille Sarah, en préparant ses épreuves de baccalauréat, rencontrait de véritables difficultés avec ses exercices de cartographies, une épreuve, la cartographie, pour laquelle elle se faisait un souci insigne et je n’étais d’aucune aide pour elle, je m’en rendais bien compte, d’une part la géographie n’a jamais été ma matière forte ― ai-je une matière forte ? ― et par ailleurs je suis un très piètre pédagogue. Pour rire, je faisais remarquer à Sarah que c’était d’autant plus idiot que sur Seenthis je suivais, avec grand intérêt, les travaux de quelques cartographes fameux, @reka, @fil, @simplicissimus, @odilon, @visionscarto et leurs discussions passionnantes qui concernaient beaucoup la visualisation de données ― sujet auquel je trouvais une pertinence remarquable, une vieille marotte à moi : les images sont en train de devenir le langage etc… je vous épargne. « Ah Seenthis…, ton Facebook bio », avait répondu pleine de dédain juvénile Sarah, 18 ans. Vexé, évidemment, je décidais de mettre mon Facebook bio à l’épreuve et m’ouvrais, sur mon compte, @philippe_de_jonckheere, à la fois de l’incrédulité de Sarah ― ce qui fit bien rire et même adopter l’expression Facebook bio ― et, à la fois aussi, de la problématique ― la difficile mémorisation d’une carte qu’il faut ensuite restituer depuis un fond de carte, exercice nettement plus difficile qu’il n’y paraît ―, et quelle ne fut pas la richesse des réponses ― il fut même offert à Sarah une possible leçon particulière par visioconférence avec le célèbre @reka ―, et si j’exagérais un peu, ce que je ne fais pas naturellement, je pourrais pousser jusqu’à dire que grâce à Seenthis, mon Facebook bio, Sarah a finalement obtenu un très belle mention à son baccalauréat ― elle a obtenu la note de 15 sur 20 à son épreuve d’histoire-géographie. Il n’empêche, toutes plaisanteries et exagérations mises à part, il règne sur ce réseau de demi-savants une atmosphère d’intelligence collective et de mise en commun remarquable. Je décidais donc de m’ouvrir de ma difficulté du moment dans l’écriture de mon texte en cours, Frôlé par un V1. Je n’ai pas été déçu du résultat, puisque @odilon, @james, @vanderling, @touti, @alexcorp, @vazy ont participé à une conversation longue de quarante-deux messages, laquelle a été suivie, de près, par @marielle, @line_d, @7h36 et @reka et de laquelle est ressortie une figure particulièrement proéminente de fantômes , auxquels je n’avais pas du tout pensé : les victimes anonymes de violences policières, anonymes un jour, fondus et fondues dans la masse en somme, et parce que tués et tuées par les violences policières, ces personnes accédaient à une forme de notoriété étrange, il n’est que de ce citer certains de leurs noms pour vous faire toucher du doigt cette extraction surnaturelle de la masse indifférenciée de la foule, Malik Oussekine (1964 – 1986) ― le premier exemple donné par @james, qui, comme on va le voir, a résonné très étrangement à mes oreilles ―, Rémi Fraisse (1993 – 2014), Adama Traoré (1992 – 2016) et tant d’autres ― lors du printemps 2016, qui a été un véritable déluge de violence policières, s’est tenue une manifestation à Rennes qui a été elle-même violemment réprimée, et pour cause : les manifestants avaient peint au pochoir sur le pavé les noms des très nombreuses victimes de violence policières en France ― depuis 1945, si mes souvenirs sont bons. Mais le nom de Malik Oussekine cela avait une résonnance toute singulière, dont j’ai tenté en plusieurs endroits de mes différents textes ― dans le Jour des Innocents ( http://desordre.net/bloc/ursula/2014/cinquantaine ) notamment, mais aussi dans la longue lettre que j’ai écrite à Adrien Genoudet à propos de son livre l’Étreinte passage qui est devenu un élément saillant de notre spectacle éponyme ― de dire, justement, le frôlement qui a été le nôtre, Malik Oussekine et moi, et qui est, en soi, la figure du fantôme et du frôlement mêlés, fantôme et frôlement qui sont les deux thèmes de ce texte à propos de ce qui est à peine visible, quand ce n’est pas entièrement invisible. Malik Oussekine était un étudiant contestataire, à juste titre, des lois Devaquet-Monory en décembre 1986 ― et comme j’ai été rattrapé par une tristesse boudeuse, précisément en réglant les droits d’inscription élevés pour l’entrée à l’université de Sarah en septembre dernier, et dont je me souvenais que de tels droits, une telle somme, étaient l’une des mesures prévues par ces lois scélérates, et combattues pour cela, et dont je mesurais qu’elles avaient sans doute toutes été plus ou moins adoptées et mises en application, au fil des trente dernières années, en douceur, si j’ose dire, par les différents gouvernements de droite qui se sont succédés, sans discontinuer depuis décembre 1986, hiver au cours duquel, les manifestants avaient fini par obtenir, fort justement et dans la douleur, l’annulation des fameuses lois Devaquet-Monory (1923 – 2009). À ce titre dans la nuit du 6 au 7 décembre 1986 Malik Oussekine a été poursuivi dans la descente de la rue Monsieur de Prince à Paris par une escouade de voltigeurs ― sur une motocyclette, deux gendarmes, l’un pilote l’engin pendant que le second assis derrière, fait usage de sa matraque, notamment en frappant les personnes qui fuient leur charge dans les jambes, mais pas que dans les jambes, sont-ils maladroits ! Malik Oussekine a tenté de trouver refuge dans la très belle cour intérieure du 22 de la rue Monsieur le Prince mais dont l’accès était barré par un digicode ― le 9573 ―, lesquels n’étaient pas aussi fréquents alors, et que le gardien de cette adresse ― un type immonde de bêtise crasse et dont je dois confesser que j’ai souvent rayé, suis-je maladroit ! la carrosserie de cette voiture qu’il entourait de mille soins attentifs, notamment dans la cour intérieure le dimanche matin (Daphna ironisait souvent que sa femme ne devait pas connaître tant de douceur ― Daphna), et on a beau être étudiant aux Arts Déco, il est admirable à quel point on peut manquer d’imagination, et de compétence graphique, finalement, pour ce qui est des représentations obscènes gravées à la clef sur l’acier, des bites donc ― le gros gardien donc, n’a pas voulu lui donner le code, ce qui a condamné Malik Oussekine à prendre la fuite toujours plus bas dans la rue Monsieur le Prince, il a tout juste eu le temps de traverser la rue Racine avant d’être repris par un duo de voltigeurs et donc battu à mort ― je me souviens qu’Élie, le frère de Daphna, et moi, cruels et jeunes, avons tenté de faire valoir, les jours suivants, auprès de cet abruti de gardien qu’il portait la mort de Malik Oussekine sur la conscience, mais j’ai pu constater à quel point de tels concepts pénétraient imparfaitement l’intelligence si rare chez lui, qui nous a répondu, sans surprise, que tel n’était pas son problème à lui, à l’époque le point Godwin n’existait pas, mais je vous laisse imaginer le genre de reducio ad Hitlerum dont Élie et moi, nous sommes rendus coupables, brodant, sans grande imagination, sur des thèmes arendtiens pas spécialement bien maîtrisés par nous, je ne sais pas pour Élie, mais pour ma part il allait encore se passer de nombreuses années avant que je ne lise Hannah Arendt (1906 – 1975), qu’est-ce qu’on peut être péremptoire quand on est jeune ! Ce dont je me souviens surtout c’est que nous avons hurlé, Daphna et moi, depuis le fond de la cour, que le code c’était le 9573 ― pas une fois que je ne passe dans ce quartier sans que je ne tente, vainement depuis, de composer ce code à quatre chiffres au 22 de la rue Monsieur le Prince, rituel morbide, mais dont je ne peux m’empêcher ―, mais que Malik Oussekine dont j’ai le vague souvenir du visage lointain, souvenir qui ne correspond pas du tout à l’unique photographie connue de lui, comme si dans mon souvenir, vieux de plus de trente ans, son visage avait déjà été partiellement happé par la mort, tandis qu’il ne lui restait plus qu’une minute ou deux à vivre, Malik Oussekine ne nous a pas entendus, nos voix sans doute couvertes par le bruit de la rue et justement celui de la motocyclette qui approchait ― et peut-être aussi, je suis en train de m’en souvenir et de m’en rendre compte en l’écrivant, que Daphna et moi, dans notre précipitation, avons dit la même chose, 9573, de deux manières différents et finalement concurrentes, Daphna à l’américaine, neuf-cinq-sept-trois et moi à la française, quatre-vingt-quinze soixante-treize, concourant, presque autant que le gardien abject, finalement, au drame. Ici je dois aussi expliquer, j’imagine, que Daphna et moi résidions, alors, chez le père de Daphna, qui lui-même résidait ailleurs, dans ce qui avait été l’ancien atelier du photographe touche-à-tout pas forcément génial, André Vigneau (1892 – 1968), atelier dont le père de Daphna avait hérité du bail et dans lequel, aux mains justement de cet André Vigneau, Robert Doisneau (1912 – 1994) avait fait ses classes en photographie, ce dont il gardait un souvenir immuable, qu’il avait été content de partager avec moi, nous l’avons vu, lors d’un vernissage au Palais de Tokyo, du temps où ce dernier était le Centre National de la Photographie, avant d’être désamianté et laissé dans cet état assez lamentable qui est celui d’aujourd’hui et qui sert de façon assez décorative, il faut bien le dire, de décor de pseudo friche industrielle et qui permet sans doute à des artistes en manque de sensations révolutionnaires, tels Thomas Hirschhorn, de nous faire croire à leurs vagues intentions anarchistes, parfaitement cadrées par ailleurs, ce n’est pas l’absence de crépi sur les cimaises qui permet d’annuler l’institution. Mais je m’égare. Il y a, malgré tout, dans mon esprit, souvent désordonné, j’en conviens, des liens de sens quasi directs entre Malik Oussekine et Thomas Hirschhorn, les-quels passent étonnamment par le photographe Robert Doisneau. Et il y aura désormais ce genre de liens distendus et capillotractés dans mon esprit entre Raymond Samuel Tomlinson et Malik Oussekine. À la réflexion ce n’est pas le plus inadéquat des hommages si l’on consi-dère que Raymond Samuel Tomlinson a contribué, grandement ― le courrier électronique est la plus belle des fonctionnalités d’Internet ― à la construction et à l’essor d’Internet, qui est le lieu même de la sérendipité, le passage du coq-à-l’âne, grâce, notamment, aux invraisemblables catapultes que sont les liens hypertextes, l’autre merveilleuse fonctionnalité d’Internet. #merci #Raymond_Samuel_Tomlinson_, comme on dit sur _Seenthis. Sur Internet.

    • Je ne connaissais pas le mot sérendipité @philippe_de_jonckheere je regarde dans le dico, rien. un deuxième rien non plus, doivent être trop vieux.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rendipit%C3%A9

      La sérendipité est le fait de réaliser une découverte scientifique ou une invention technique de façon inattendue à la suite d’un concours de circonstances fortuit et très souvent dans le cadre d’une recherche concernant un autre sujet.

      sans parler de découverte scientifique, ça m’arrive souvent sur le net et sur @seenthis où je dérape souvent, Je sais d’où je pars sans savoir où je vais et bon dieu, j’adore ça. La merveilleuse glissade.

    • Jusque-là, j’associai @davduf à l’histoire de Malik Oussekine, bien que je ne retrouve pas de traces écrites. Je suppose qu’il a fait un travail de mémoire à ce propos, mais je ne me souviens plus :/

      Maintenant vous serez 2 pour me rattacher à lui. Et par lui, à qui j’etais en 1986...

      Bref, ce fil de discussion provoque en moi un vertige que j’ai du mal à exprimer. De l’inventeur du courrier électronique qu’on oubliera à nouveau dans un certain temps et cet étudiant qu’on ne pourra pas oublier... je ne sais pas comment dire... et pourtant j’aimerais bien...

    • @james

      je ne sais pas comment dire... et pourtant j’aimerais bien...

      Ben tu vois moi cela faisait des années que j’essayais d’en dire quelque chose, ce que j’ai donc déjà essayé de faire, et puis je n’y parvenais pas et c’est finalement toi, qui dans ce post de seenthis , a déclenché cet extrait dans une forme que je trouve enfin satisfaisante, ce dont je te suis reconnaissant.

      Si tu veux on peut échanger sur le sujet en dehors de seenthis par mail (pdj arotruc desordre.net), ce qui serait peut-être plus facile, je sens bien que tu es ému, je le suis également.

      Et si tu es francilien, samedi soir, à 20H, à Beaubourg, Adrien Genoudet et moi lisons l’Etreinte et la lettre que j’ai écrite à Adrien que je ne connaissais pas alors, et dans laquelle il est très brièvement question de la génération Malik Oussekine, c’est gratuit, je crois que cela vaut le jus.

      Amicalement

      Phil

    • @vanderling En fait c’est une traduction littérale de serenpidity en anglais et qui est désormais plus ou moins courament admis en Français. C’était même le plaisir par excellence sur Internet il y a vingt ans (@arno portait encore des culottes courtes) notamment parce que les moteurs de recherche alors n’étaient pas du tout pertinents dans les résultats qu’ils fournissaient, on avait coutume de dire qu’on obtenait pas souvent ce qu’on cherchait et presque toujours ce que l’on ne cherchait pas ou plus.

    • J’ai lu hier le très beau texte publié sur médiapart à propos de la disparition de Patrice_Barrat que je ne connaissait pas et ça m’a vraiment donné envie d’en savoir plus sur lui. J’ai cherché vainement et engluée dans ce vide, je n’ai pas eu le reflex de poster cette info sur seenthis.

    • Ma séquence « #vu_de_Gelbique » du coup...

      #Semira_Adamu https://fr.wikipedia.org/wiki/Semira_Adamu dont je découvre que l’ignoble meurtre s’est passé il y a presque 20 ans et dont le fantôme me soutient à chaque discussion avec mes contemporains moins ouverts à l’altérité

      #Julie et Mélissa, victimes de la perversion de Marc Dutroux. Deux fillettes dont la disparition avait semé l’émoi, provoqué bien des fantasmes puis fait découvrir que, si l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui, on peut aussi le regretter durement quand l’incertitude baignée de distance et de pseudo indifférence laisse la place à l’horrible cruauté de la perversion mortelle

      #René_Michaux qui a droit à une brève notice Wikipédia en flamand mais pas en français ! https://nl.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Michaux. Un gendarme passé tout près d’être le héros qui aurait retrouvé les précédentes vivantes et, n’ayant pu l’être, s’est retrouvé anti-héros au coeur des discussions sur la guerre de polices. Il en est mort pendant 13 ans, avant de décéder.

      #Thierry_Lotin, lieutenant de l’armée belge mort au Rwanda avec les 9 membres de son peloton, en 1994 juste au début de ce qui est devenu le génocide.

      #Aaron_Swartz, militant superbe dont le nom m’était vaguement connu jusqu’à ce que la nouvelle de son suicide attire mon projecteur personnel sur son oeuvre militante...

      #Ian_Murdock, créateur et fondateur de Debian et du projet Debian. Un nom connu mais une personne inconnue. Une fiche Wikipedia tellement courte pour une trace tellement grande dans le monde du libre.

      Merci @odilon d’avoir attiré mon regard sur ce fil riche :-)

  • Notre-Dame-des-Landes. Forces de l’ordre : les grandes manœuvres débutent
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nddl-forces-de-l-ordre-les-grandes-manoeuvres-debutent-5503129

    Pour faire face à la décision sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les forces de police et de gendarmerie ont commencé leur déploiement autour de Nantes. Selon une source policière parisienne, cinq compagnies de CRS au minimum (400 hommes environ) convergent ce mardi 16 janvier vers Nantes pour « une sécurisation urbaine » de la ville.

    Dans le même temps, d’autres policiers doivent aussi être déployés à Rennes pour protéger la ville en cas de manifestations. Des mouvements ont déjà commencé.

    Selon une autre source, une vingtaine de compagnies de CRS seraient déjà mobilisées, prêtes à intervenir au moment où tombera la décision.

    A Nantes et dans l’agglomération nantaise, des hôtels ont d’ores et déjà été réservés pour héberger les forces de police, entre la semaine prochaine et le 15 février. Au Brit Hôtel de Vigneux, on affiche complet, dès ce week-end et toute la semaine prochaine. « Désolé, j’affiche complet » rigole-t-on au standard. Quel succès ces 86 chambres, qui ne sont pas situées dans la ville la plus touristique du département…

    #NDDL

  • l’incroyable film de Guillaume Massart sur Casabianda passe à la Maison de la Grève en avant-première, à Rennes.
    Voici l’annonce publié par les camarades de la MG pour vous présenter cette journée de rencontre et de projection qui promet d’être exceptionnelle :

    « Projection du dernier film de Guillaume Massart : "La liberté", Mardi 30 janvier à 17h30

    En présence de l’auteur Durée : 2h26 (plus d’info dessous et sur le site de tryptique film : triptyquefilms.chez.com/la_liberte.html)

    La projection commencera à 17h30. Elle sera accompagnée d’un repas. La journée se terminera avec la projection d’un des ancien films de Guillaume Massart : "Fleurs sauvages" (durée 40 min)

    "La liberté"

    Environ 130 hommes, condamnés majoritairement pour infraction sexuelle intrafamiliale, sont incarcérés dans le Centre de Détention de Casabianda, en Corse. Ils passent les dernières années de leurs longues peines à travailler sur les 1500 hectares de champs bordés de mer de la seule prison dite « ouverte » de France.

    Devant le jeune homme à la caméra, quelques-uns décident de briser le quatrième mur... Enlevez les murs et la prison n’a plus de bornes, s’étend à perte de vue, devient l’arrière-plan de tout. C’est ainsi que, même ouverte, elle persiste. Une présence étrangère, la mienne, y demeure une anomalie. Aussi, très vite, les personnes détenues viennent me parler : l’échange, d’ordinaire, manque cruellement en prison. Ensemble, nous inventons une liberté de parole. Au détour de conversations d’abord banales, surgissent sans prévenir leurs souffrances, leurs espoirs, leurs culpabilités. Simplement. Chaleureusement. Il arrive même qu’on rie ensemble. Régulièrement, j’en ai le vertige. Parfois, ils décident de me parler de ce qui les a conduits en prison : leur crime d’inceste. Ce crime qui condamne à jamais ; ce « poison », comme dira l’un d’eux, qu’ils ont transmis à leurs enfants. Ce tabou, dont l’évocation rend nauséeux. Je sais avec qui je passe mon temps. Je sais combien ces « hommes infâmes » — pour reprendre l’expression de Michel Foucault — sont pour beaucoup des « infréquentables ».

    Comment écouter cette parole ? Comment faire ce pas de côté nécessaire à la compréhension de l’autre, de celui que la société à laquelle j’appartiens a décidé d’exclure ? Et, puisque je l’écoute, est-ce à dire que je suis prêt à l’inclure de nouveau ?"

    "Fleurs sauvages" :

    Depuis une trentaine d’années, l’anthropologue et psychologue Pierre-Jacques Dusseau sort des prisons dans lesquelles il travaille des objets fabriqués par les détenus. Ces créations, rejetées par les musées, séjournent dans son grenier et donnent un éclairage différent sur l’univers carcéral."

  • [Ahwahnee] Projection de « Born in flames »
    https://grenoble.indymedia.org/2018-01-10-Ahwahnee-projectino-Born-in-flames

    Dyptique de regard feministes, projection de film de fiction : « Born in flames » le 12 janvier et « Baise-moi » le 19. Les projections seront précédée d’un repas végan et sans gluten repas 20h projection 21h Synopsis : Born in Flames est un film de science-fiction américain, réalisé par Lizzie Borden, sorti en 1983, qui explore le racisme, le sexisme et l’hétérosexisme dans une démocratie socialiste américaine alternative1. L’intrigue implique deux groupes féministes à New York, chacun des groupe (...)

    #Agenda

  • Gérard Collomb en a « marre de passer pour le facho de service »
    https://www.revolutionpermanente.fr/Gerard-Collomb-en-a-marre-de-passer-pour-le-facho-de-service

    J’en ai un peu marre de passer pour le facho de service. Lorsque je me retourne, j’ai l’impression qu’il n’y a personne derrière moi, se désole le ministre de l’intérieur. J’ai plutôt l’impression qu’Édouard Philippe compte les points, reçoit les associations, mais ne se mouille pas. »

  • Grand Jeu « Entarte Pierre Gattaz ! » le 19 janvier à Rennes - expansive.info
    https://expansive.info/Grand-Jeu-Entarte-Pierre-Gattaz-755
    Après les fêtes, la fête continue... Grand Jeu « Entarte Pierre Gattaz ! » à Rennes le 19 janvier. La règle du jeu est simple : le premier qui réussit à entarter Pierre Gattaz a gagné !
    https://expansive.info/home/chroot_ml/ml-expansive/ml-expansive/public_html/local/cache-vignettes/L300xH200/arton755-a8f7d.jpg?1515356156
    #Gattaz #chantilly

  • La grande misère des hôpitaux psychiatriques - Le Point
    http://www.lepoint.fr/sante/la-grande-misere-des-hopitaux-psychiatriques-05-01-2018-2184213_40.php

    10 à 20 % des Français sont concernés, mais la psychiatrie publique est le parent pauvre de la médecine. À Rennes, les soignants sont en grève.

    « Le patient est devenu un objet. Je dis aux jeunes de fuir », se désole Michel Roy, infirmier à l’hôpital psychiatrique de Rennes, en grève depuis deux mois. La psychiatrie publique, parent pauvre de la médecine, traverse un malaise profond : soignants, patients et familles réclament un plan ambitieux. À l’entrée principale de l’établissement Guillaume-Régnier, dans la capitale bretonne, le ton est donné : « hôpital sans lits », « redonnons du sens à notre travail », « souffrance au travail » figurent parmi les nombreuses banderoles accrochées aux grilles.

    Les pathologies relevant de la psychiatrie sont en France au troisième rang des maladies les plus fréquentes, après le cancer et les maladies cardiovasculaires. Entre un dixième et un cinquième de la population risque d’être atteint par un trouble mental à un moment quelconque de la vie, selon le rapport de la Cour des comptes de 2011. Pour la ministre de Santé Agnès Buzyn, « la santé mentale est un enjeu important des besoins de santé des Français ». « Cette discipline a été un peu trop délaissée ou mise à l’écart ces dernières années », a-t-elle affirmé jeudi à l’AFP. Malgré un constat unanime, les acteurs du secteur se sentent abandonnés par l’État.

    « On n’en peut plus », déplore Jean-Pierre Salvarelli, membre du bureau national du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) et chef de pôle au CH du Vinatier, près de Lyon. Il est l’un des signataires de l’appel des psychiatres et médecins pour dénoncer une dégradation de la prise en charge des patients et la « tyrannie des économies comptables », en février 2017.

    Soit on supprime des postes, soit on supprime des lits.
    Des praticiens du CH de Montfavet, près d’Avignon, se sont associés en avril à leurs collègues lyonnais et plusieurs mouvements de grève ont émergé ces derniers mois, notamment à Rennes, Allonnes (Sarthe), Amiens (Somme), Bourges (Cher) et Cadillac (Gironde). « On est sans cesse en train de se restructurer. Aujourd’hui, notre idée est d’entrer en résistance et d’interpeller les pouvoirs publics. Les impacts budgétaires, c’est soit on supprime des postes, soit on supprime des lits », expose le Dr Salvarelli, psychiatre depuis vingt-cinq ans au Vinatier, structure de 750 lits, 2 500 membres du personnel hospitalier et 22 500 patients suivis chaque année.

    C’est l’un des trois plus gros hôpitaux de France en psychiatrie avec Sainte-Anne à Paris et Guillaume-Régnier à Rennes. Dans cet établissement breton, « le ras-le-bol et la tentative de suicide d’une collègue » ont décidé les syndicats à lancer un mouvement de grève, explique Goulven Boulliou, de Sud Santé Sociaux.

    Il n’est pas rare de retrouver un collègue seul à 23 heures pour gérer 15 personnes. (...)

    Pour mémoire, c’est la gauche gouvernante des années 80 qui a commencé à supprimer des milliers de lits en psychiatrie. C’est aussi la « gauche plurielle » qui a supprimé la formation d’infirmier psy. La politique sécuritaire est venue s’ajouter au manque de moyens, avec le retour de la #contention.

    #folie (pas de droit à la) #psychiatrie #logique_comptable #sous_effectifs #maltraitance #grève

    • La psychiatrie publique : Guillaume Régnier à Rennes symbole d’un malaise profond
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/psychiatrie-publique-guillaume-regnier-rennes-symbole-m

      Depuis le 7 novembre, les soignants se relaient 24h sur 24 pour assurer le piquet de grève. « On pose des heures, des jours », détaille l’infirmier.
      Devant le bâtiment rennais datant du XVIIe siècle, grévistes, patients et familles se retrouvent sous un barnum autour d’un brasero et d’un thermos de café.

      « Avec cette tente, on a recréé un lien social. C’est un espace de parole qui dans les murs de l’hôpital n’existe pas », explique Myriam, aide-soignante. « Le mardi on propose galette-saucisse », sourit cette mère de trois enfants. Cette journée est surtout celle de l’Assemblée générale où est décidée la poursuite du mouvement, reconduit sans discontinuer à l’exception de la trêve de Noël.

      Au fil des années, un mal-être s’est installé à Guillaume-Régnier. En 2016, l’absentéisme était de 8,5%, une progression de 1,5 points en deux ans, selon Sud Santé et la CGT. Près de 1.400 signalements liés à des dysfonctionnements (violence, manque de lits, sous-effectifs) ont été adressés à la direction, à l’inspection du travail et au préfet. « Il n’est pas rare de retrouver un collègue seul à 23 heures pour gérer 15 personnes », dénonce Goulven Boulliou de Sud Santé.

      « Les collègues ont des idées noires. On a peur que cela se termine en suicide », craint Martine, 58 ans, qui s’occupe des soins paramédicaux. Pour Sud Santé, la dégradation des conditions d’accueil comme « l’admission sur des fauteuils dans l’attente de la libération d’un lit » ou « des chambres dont la température est tellement froide que même quatre couvertures ne suffisent pas à se réchauffer » génère des comportements violents chez certains patients et par effet domino conduit à des comportements maltraitants.

      « Prioriser la psychiatrie »

      Sous couvert d’anonymat, plusieurs soignants à Rennes ont confié avoir recours « à des camisoles chimiques », pas forcément nécessaire pour
      certaines pathologies. « Il y a des années que je n’ai pas pris le temps d’aller au café d’en face avec un patient et discuter », regrette Michel Roy, infirmier à deux ans de la retraite.

      « On est devenu des gestionnaires de lits, le soin a perdu son sens. La première chose que l’on demande lorsqu’on prend le service, c’est si on est en nombre suffisant de personnel et de lits », renchérit son collègue Antoine. Alors que la demande psychiatrique est exponentielle, le secteur se retrouve « en tension », analyse Dr. Salvarelli. « Le soin psychique demande temps, répétition, accompagnement ». « On est plus aujourd’hui dans la prescription, dans l’automatisation, dans la protocolisation », déplore-t-il.

      À Guillaume-Régnier, le directeur, Bernard Garin, doit composer avec un « contexte budgétaire extrêmement serré ». « Notre dotation annuelle de fonctionnement est stable depuis trois-quatre ans alors que les charges de personnel augmentent », indique-t-il.

      #parole

  • Pierre m’appelle au secours
    Sa maison biscornue est inondée
    Son équipe de rugby va mal

    Je ne passe pas l’inspection
    Des vestiaires
    Je suis envahi de punaises

    Sarah et moi
    Pas bien réveillées
    Du tout

    Tentative d’autoradio
    Du Macron en veux-tu en voilà
    Tu n’en veux pas, en voilà quand même

    De temps en temps
    La rubrique nécrologique
    Apporte de douces nouvelles

    Les syndicalistes ont tellement l’habitude
    De ne rien faire que lorsqu’ils font grève
    Ils appellent ça une journée d’action

    Jean d’Ormesson
    (1925 - 2017)
    Et nous respirons tous mieux

    Ce sont des massacres grandioses
    Dans des paysages sublimes

    C’est beau comme du Jean d’Ormesson

    Ennui profond
    Aucun courage
    Faim froid fatigue

    Ne serait-ce que sortir
    Marcher jusqu’à la cantine
    Et prendre un café

    De la table depuis laquelle
    Je prends mon café, vue sur la terrasse
    Où, comme au cinéma, P. Rebbot boit un coup

    De la table depuis laquelle
    Je prends mon café, je lis
    Deux fois né, Constantin Alexandrakis

    De la table depuis laquelle
    Je prends mon café, je finis
    Par me lever et rentrer au travail

    Ces derniers jours
    J’avais le souci de rattraper
    Mon retard dans Mon Oiseau bleu

    L’ayant rattrapé (Mon Oiseau bleu)
    Je m’ennuie (beaucoup)
    Et je n’ai plus rien (du tout) à écrire

    Désœuvrement
    Et si je faisais des poèmes
    Avec les objets-sujets de mes mails ?

    D-O-U-D-O-U (Julia)
    Comme dans Matrix, tu vois ? (Adrien Genoudet)
    Le CNL s’offre à un clown (L.L.d.M.)

    Contrat TNB (TNB)
    Abraham Pointcheval (Hélène Gaudy)
    Lecture (Oana Munteanu)

    Neil Young (Neil Young)
    Mon cœur balance (L.L.d.M.)
    Curatelle renforcée (pdj@desordre.net)

    Sur la mauvaise péniche (pdj@desordre.net)
    Caroline et les cailloux (Gilles Coronado)
    On dit lourdement armé (Adrien Genoudet)

    (no subject) (Sarah Cillaire)
    Notules dominicales de culture domestique (P. Didion)
    Le bon numéro (terrier@rezo.net)

    Mon Oiseau bleu à Rennes (pdj@desordre.net)
    Rêve du premier décembre (pdj@desordre.net)
    Encore de la pédagogie (terrier@rezo.net)

    Elle nous dit rien (terrier@rezo.net)
    Alice (terrier@rezo.net)
    Syntaxerror (terrier@rezo.net)

    Une sortie au théâtre (Decroly)
    Organisation projet (Decroly)
    Trio de solos de saxophones (J.-L.G.)

    L’Étreinte (T.N.B.)
    Sélection à l’université (D. Pifarély)
    Merci (Monika)

    Fuir ? (J.)
    Decroly, le chinois et le tennis (J.)
    Le Père Noël analysant (J.)

    Toute ma vie
    Mon œuvre majeure
    Me désennuyer en open space

    Puisque j’aime tant la scène
    Je devrais écrire une pièce
    Qui se passe en open space

    Ou, est-ce qu’au contraire
    Écrivant pour m’évader
    Porter l’action dans les Cévennes ?

    Dans une réunion au travail, sentir
    Qu’on ne prend pas la bonne direction
    S’en moquer, s’en réjouir presque. Mauvais esprit

    Revenir exsangue du travail
    Trouver Zoé affairée au repas du soir
    Et Laurent et Ransley apportent le dessert !

    Rien
    À
    Faire

    Lire quelques pages
    Écrire un poème
    Ressortir chercher les amis

    Passer prendre Emile au rugby
    Bref échange avec Léo
    Plaisir de le voir répéter ses gestes

    Le dal de Zoé déchire sa race
    Je ne sais pas si on peut dire les choses
    Comme ça dans un poème

    Ransley a apporté
    Un gâteau de châtaignes drômois
    Tellement différent du mien cévenol

    On rit beaucoup
    Autour de cette table
    Surtout à mon propos

    La complicité de Laurence
    Avec mes enfants
    Chaque fois, me bouleverse

    Je dépose Laurence et Ransley
    En chemin je raconte ma mésaventure
    De péniches de dimanche

    Il faut vraiment
    Que je retravaille
    Ce récit : ça vaut le jus

    Je tombe de fatigue
    Je tente un peu de lecture
    Le livre tombe de fatigue aussi

    #mon_oiseau_bleu

  • Sommeil en pointillé
    Troublé, agité
    Tout ce cirque n’est pas neutre

    Je partage une collocation
    À New York dans la famille de Nicolas
    Je me fais pardonner en préparant un tiramisu

    Je surprends un intrus
    Qui joue du violoncelle
    Un enfant roux que je ne reconnais pas

    A la piscine, celle de Thelma
    Je nage vers le sexe d’A.
    Mais nous sommes interrompus

    Petit-déjeuner plantureux
    Avec Adrien, Bertrand et Zoé
    On prend des forces

    Vincent l’ingénieur du son
    Prend les commandes
    Soudain nos voix projetées

    On répète les parties dialoguées
    Dans une petite loge
    Zoé en assistante parfaite

    Les calages très erratiques de la vidéo
    Adrien et moi ne déraillons pas
    Mais nous sommes tendus par tant d’erreurs

    Dernier filage catastrophique
    Suivi d’une réunion à même notre table
    On recale tout, Bertrand prend les manettes

    On reprend le début
    On a besoin de le refaire
    Six fois pour que cela soit bon

    On reprend la fin
    On a besoin de la refaire
    Six fois pour que cela soit presque bon

    On souffle un grand coup
    Rendez-vous dans les loges
    Dans une heure

    Je pars me promener
    Avec Zoé dans les rues voisines
    Une crêpe et un crème

    Dans les loges
    Petites attentions de l’équipe
    Pascal en régisseur très protecteur

    Adrien et moi dans les loges
    On blague pas mal
    Mais on n’en mène pas large

    Pascal vient nous chercher
    On se glisse derrière
    Les rideaux. Un monde fou

    Noir salle
    On se jette dans le vide
    Repères flurorescents, confiance

    Entame vidéo
    Parfaitement calée
    Merci la technique

    J’entame
    Ça va, j’ai la voix libre
    Je ne bafouille pas

    Bertrand nous a fait une armure
    De lumière, deux îlots lumineux
    On est seuls, protégés par l’ombre

    Ca déroule
    Ca roule
    Tout coule

    On fait comme on a dit
    Je ne quitte pas Adrien des yeux
    Je me fis entièrement à ses gestes

    Pas une erreur
    Tout est synchrone
    Des passes aveugles parfaites

    On prend du plaisir
    J’improvise
    Je me sens bien

    Adrien rentre dans le dernier tiers
    Un (beau) cheval qui sent l’écurie
    Du regard je l’encourage, j’halète dans le micro

    Le public est captif
    Pas une toux, pas un bruit
    Des petits sursauts de temps en temps

    J’ai le sentiment
    Isolé par l’éclairage
    De n’être pas moi-même

    Adrien se met dans tous ses états
    C’est dingue ce que cela dégage
    Je l’étreins, comme prévu, quelle décharge !

    Nous sommes très applaudis
    Soulagés
    Et on rigole bien

    Dans la loge Pascal me déséquipe
    De mon micro, le capitaine Haddock
    Se débattant avec un lézard dans le dos

    On reprend un peu nos esprits
    Adrien s’est un peu blessé
    Mais il a un bon sourire

    Dans le hall qui nous attendent
    Des sourires connus
    Et d’autres inconnus, mais sourires

    Je confie Zoé
    À sa marraine
    Week-end à Rennes

    Un monsieur me dit être bouleversé
    Me dit devoir tout repenser
    Me dit n’avoir pas pensé tout cela avant !

    Un autre monsieur
    Veut une dédicace d’Une Fuite en Égypte
    Mes mains tremblent, presque incapable

    On part dîner
    Au TNB
    Autour de nous, des amis

    J’aime le sourire farceur
    Du cuisinier du TNB
    Et son dîner est fort bon

    Je bois du vin
    Encore du vin
    Je ris tout mon saoul

    Dans un café à l’ancienne
    Longues conversations
    Avec Mathieu, Adrien lui, avec Jérôme

    Nous échouons dans une salle du billard
    Première fois que je joue depuis très longtemps
    Surtout première fois que je joue avec des lunettes

    Retour à l’hôtel
    A trois heures
    Epuisé, mais heureux

    #mon_oiseau_bleu

  • Belle cohue dans le métropolitain
    Du matin, je m’entends très bien
    Avec ma voisine qui compatit

    Et, décidément, tout va bien
    La dame qui partage notre carré pro
    Accepte de changer de place avec Zoé

    Voyage
    Café
    Tartines

    Depuis la place du parlement de Bretagne
    Je me renseigne auprès de Julien
    Et ne tiens finalement aucun compte de son avis

    Dans la Cour des miracles
    Fameuse odeur de cidre
    Sardines et chèvre grillé

    Le luxe invraisemblable de l’hôtel
    L’insincérité polie du portier
    Tout cela suggère l’attente des dominants

    En redescendant
    Un mot et une blague avec le portier
    Pour qu’il ne soit pas obligé avec nous

    Et dire que je vais
    Moi, incapable du moindre pas
    Me produire sur une scène de danse !

    La très belle scène
    Du Musée de la danse
    À Rennes et des techniciens compétents

    On nous construit une cabane
    Je m’isole quelques temps
    Quand je reviens, nuit scénique tombée

    Nuit scénique tombée
    Souvenirs de Montbéliard
    Formes d’une guerre

    Formes d’une guerre
    Et maintenant guerre civile
    L’envie d’une consolation. L’Étreinte

    Zoé me fait travailler mon texte
    Comme elle dit
    La maturité de mes enfants !

    Quelques heures de réglages
    De mises au point
    Et d’erreur, c’est long, on avance

    On tire un peu sur nos voix
    Je mets deux écharpes
    Et encourage Adrien à la prudence

    Après quelques bonnes heures
    De travail, on sort boire un coup
    Avec les techniciens, nuit et neige à Rennes

    Dîner tard
    Zoé tombe de fatigue
    Je lis pour tromper la tension

    #mon_oiseau_bleu

  • Quelques nouvelles « du coin » :

    Rennes : deux adolescents vandalisent leur collège, des milliers d’euros de dégâts - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/rennes-deux-adolescents-vandalisent-leur-college-des-milliers-d-euros-de-

    Deux collégiens de 13 et 14 ans ont saccagé leur établissement scolaire en pleine nuit.

    Ils avaient décidé de fêter les vacances en saccageant leur collège. Dans la nuit de vendredi à samedi, vers 1 h du matin, ils ont été surpris par des policiers de la Bac en plein acte de vandalisme dans des salles de leur établissement, à Rennes (Ille-et-Vilaine). Les dégâts se chiffrent en milliers d’euros.

    Joyeux Noël (en garde-à-vue) les #rageux

    #Rage_against_the_machine

    Le Parisien (278 annonces de pub bloquées par adblock+ le temps de la consultation de cette page) reste prudent sur l’évaluation des dégats (plusieurs milliers d’€) pendant que son confrère, la voix du « Saint-Empire-d’Occident » avance fièrement la somme de 20 000 €.

    http://www.courrierdelouest.fr/actualite/parthenay-lhopital-nopere-plus-23-12-2017-344499

    Les opérations à Parthenay, c’est terminé. Au centre hospitalier, le déménagement est en cours depuis quelques jours. D’ici le 31 décembre, il sera acté et, avec lui, la fermeture du bloc opératoire.

    #déménagement (des services publics)

    http://www.hautanjou.com/actualite-11343-a-grez-neuville-les-plaisanciers-ont-peur-se-retrouver-a-

    Jean-Marie Marthy et Agnès Nicoleau vivent depuis deux ans et demi sur leur bateau, amarré dans le port de plaisance de Grez-Neuville. Problème : la municipalité ne veut plus voir de bateaux habités dans ce port. Le couple devra donc partir en début d’année. Ils vivent cette situation comme une expulsion.

    et donc #déménagement (des « gens-pas-comme-il-faut » ...)

  • Hugo Melchior : « Les zadistes ne quitteront jamais spontanément Notre-Dame-des-Landes »

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/12/20/hugo-melchior-les-zadistes-ne-quitteront-jamais-spontanement-notre-dame-des-

    Dans une tribune au « Monde », le doctorant en histoire à l’université de Rennes-II rappelle que quelle que soit la décision du gouvernement, les zadistes n’évacueront pas les lieux car ils ont un « monde » à défendre, une « utopie réelle » à sauvegarder.

    Après la victoire du « oui » lors de la consultation du 26 juin 2016 en Loire-Atlantique, le gouvernement socialciste semblait ne plus vouloir perdre de temps. La date de la nouvelle tentative d’évacuation de la zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes fut annoncée pour l’automne 2016. Pourtant, l’horizon des zadistes demeura dégagé.

    Puis Emmanuel Macron succéda à François Hollande, charge à lui de régler le sort du projet aéroportuaire et par là même de la ZAD, cette zone libérée censée apporter la démonstration qu’il serait possible de fuir le système capitaliste et le salariat, et cela en travaillant au façonnement de nouvelles alternatives émancipatrices, sans attendre un changement antisystémique par le haut.

    Plutôt que de déclencher immédiatement la foudre, le « président jupitérien » nomma trois médiateurs, le 1er juin, pour « regarder une dernière fois les choses » et l’aider à prendre une décision définitive. Le 13 décembre, ces derniers remirent leur rapport dans lequel il apparaît que c’est bien l’abandon du projet de construction du nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes qui est inscrit à l’ordre du jour. Si la roue de l’histoire devait tourner en faveur des opposants, ces derniers, après un demi-siècle d’agir ensemble contre un projet jugé « néfaste » et « inutile », ne pourraient que se réjouir de voir les décideurs accéder à leur revendication unifiante.

    Un lieu d’aimantation politique

    Mais déjà on s’aperçoit que c’est une autre question qui polarise l’attention : que faire de ceux qui occupent « illégalement » ces centaines d’hectares, certains depuis le milieu des années 2000 ? Dans ses dernières déclarations, l’exécutif a exprimé sa volonté de dissocier le dossier de l’aéroport de la question épineuse des zadistes. En effet, ces derniers auront vocation à quitter les lieux, quelle que soit l’option retenue par le gouvernement. Dans ces conditions, un renoncement au projet d’aéroport ne saurait signifier le maintien du statu quo en ce qui les concerne. Aussi, tel un Pierre Messmer ne cachant plus, en octobre 1973, son exaspération devant la combativité têtue des ouvriers de l’entreprise Lip, Edouard Philippe a fait comprendre que « la ZAD, c’est fini ! ».

    Toutefois, il est quelque chose d’acquis : les centaines d’opposants ne quitteront jamais spontanément les lieux qu’ils occupent, même si l’abandon du projet devait être entériné. En effet, ils ont un « monde » à défendre, une « utopie réelle » à sauvegarder, pour reprendre le titre de l’ouvrage du sociologue Erik Olin Wright. Depuis l’automne 2012 et l’échec mémorable de l’opération « César » [la tentative par les forces de l’ordre de déloger les zadistes], les obstinés de la ZAD ont eu le temps de « construire une autre réalité » délivrée de la démesure d’une société capitaliste autophage, et cela au travers de l’existence de ces 70 lieux de vie habités et ces 260 hectares de terres cultivées arrachées à la multinationale Vinci, mais aussi de ce moulin, cette épicerie-boulangerie-fromagerie, cette bibliothèque.

    Derrière la lutte contre le projet d’aéroport, ce qui se joue aujourd’hui, et qui fait que la ZAD de Notre-Dame-des-Landes est devenue un lieu d’aimantation politique et l’expression exemplaire de la nécessité de faire bifurquer l’humanité pour l’amener à prendre une autre voie, c’est l’affrontement entre différentes conceptions antagonistes du monde.

    Défense de ce précieux bien commun

    Aussi, en cas de nouvelle offensive sécuritaire d’envergure contre la ZAD, aux habituels slogans « Vinci dégage, résistance et sabotage ! » succéderont, peut-être, des « Etat casse-toi, cette terre n’est pas à toi ! » afin d’exprimer non seulement le droit de vivre du fruit de la terre partagée mise en valeur en harmonie avec la nature, mais également le droit à l’auto-gouvernement pour ceux qui la travaillent et l’habitent. Face à une entreprise de « pacification » de la zone, les zadistes, toujours soutenus par un large spectre du champ politique à gauche, et par plus de 200 comités de soutien, forts de leur alliance nouée avec les opposants historiques à l’aéroport, notamment les paysans locaux, défendront légalement l’intégrité de ce précieux bien commun.

    L’opération de police sera ressentie comme une violation de la souveraineté territoriale revendiquée de fait, sinon de droit, par ces habitants de la ZAD. Dès lors, les formes de contestation politique auxquelles recourront les zadistes seront susceptibles d’apparaître comme porteuses d’une légitimité réelle aux yeux d’une partie significative de la population. En effet, elles seront perçues comme des modes d’action essentiellement défensifs et réactifs de femmes et d’hommes défendant leur droit commun à la terre, et de facto leur droit à l’existence, face à l’action prédatrice de l’Etat expropriateur.

    Rentre la situation politiquement intenable

    Dans le cadre d’un rapport de force a priori asymétrique, avec des unités coercitives étatiques, qui seront immédiatement assimilées à des « forces d’occupation », l’enjeu pour les militants zadistes sera, comme en 2012, de rendre la situation politiquement intenable pour le pouvoir d’Etat, jusqu’à l’obliger à négocier les conditions de sa défaite en consentant à la pérennisation de la ZAD par la conclusion « d’une paix ». Celle-ci pourrait s’inspirer du modèle du quartier autogéré de Christiania à Copenhague, où les habitants ont signé un accord de « paix » avec l’Etat danois en juin 2011, après plus de trente années de maintien passées dans l’illégalité.

    Protégés derrière leurs lignes de défense, ceux formant cette « communauté ouverte » n’ont nullement l’intention de se rendre à la préfecture pour déposer leur préavis de départ. Ainsi continueront-ils à vivre autrement, prêts à réagir dans la légalité si, au nom de la restauration de « l’Etat de droit », Emmanuel Macron, postulant qu’il aura le vent de l’opinion publique dans le dos, se décide à trancher le nœud gordien de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

    Hugo Melchior est également un ancien militant de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) à Rennes (2005-2009) et du syndicat Sud Etudiant (2006-2010). Ex-membre du Parti de gauche (2012-2013), il est resté proche de Clémentine Autain et a été un sympathisant de la ZAD en 2012. En 2016, lors des manifestations contre la loi travail, un arrêt préfectoral lui interdit de paraître dans le centre-ville de Rennes pendant quinze jours. Après un recours en référé, le tribunal administratif a cassé la décision préfectorale.

  • « J’ai pris le merlin pour la tuer et la hache pour la finir »
    http://www.epris-de-justice.info/jai-pris-le-merlin-pour-la-tuer-et-la-hache-pour-la-finir

    « J’ai tué ma femme. Je viens me rendre. » Il est minuit passé, dimanche 10 août 2014, lorsque Jean, 79 ans, se présente à la caserne Margueritte à Rennes. Petit, en plein pendant la Seconde Guerre mondiale, il a grandi un temps dans des baraquements non loin. C’est pour ça qu’il a choisi cette caserne, à une dizaine de kilomètres de chez lui, pour se constituer prisonnier. Margueritte, il connaît. Le retraité est si calme que les gendarmes lui font répéter. Il réclame un verre d’eau, puis s’accuse avec les mêmes mots.

    • Au quotidien, Jean, qui a « toujours été dur, très très dur », selon sa sœur Odette, n’épargne pas Yolande. Les anecdotes malheureuses se sont succédé pendant les deux jours de procès. « Il la traitait souvent de "fille de divorcée" », accuse Laurence, « la meneuse » pour son père. « Elle avait pas le droit de cueillir du persil, elle cueillait mal », hurle de douleur Claudine, la benjamine, dernier témoin de la première journée. Elle poursuit, tout essoufflée : « Quand elle allait chez le coiffeur, il lui disait qu’elle était moche. Je peux vous dire plein de choses, il n’arrêtait pas. »
      « Elle avait pas le droit »

      Le lendemain matin, c’est au tour d’Odette de déposer. Elle y va calmement, après que son frère, trop agité, a été expulsé, en vociférant jusque derrière les lourdes portes dorées. « Elle avait le droit de rien, elle n’était qu’une feignante. » Silence. « A la fin, elle n’avait plus le droit de faire ses courses, sa cuisine. Elle avait pas le droit de sortir de table avant qu’il sorte. » Silence. « Elle avait très mal aux pieds. Je lui avais dit d’aller voir la pédicure, mais mon frère ne voulait pas. » Silence. « Elle a vécu un calvaire ma belle-soeur ; un calvaire elle a vécu. Oui, on peut dire un calvaire. » Long long silence.

      Yolande n’avait pas non plus le droit de recevoir. A l’heure du thé, « il fallait ranger vite fait les tasses pour pas que monsieur se rende compte, se rappelle une voisine. Alors la plupart du temps, on allait chez moi, c’était plus pratique. » Pas le droit non plus d’utiliser l’eau comme elle voulait. Pas le droit de se doucher comme bon lui semblait. Pas de le droit de tirer la chasse, surtout pas la nuit. « Elle a été obligée de mettre un seau dans sa chambre, rage Laurence. C’est même pas des économies, c’est juste pour l’emmerder. »

      Une fois, Yolande a eu le droit. Ou plutôt le permis. « Alors le permis de conduire, c’est encore autre chose… se remémore Laurence, sur un ton blasé. Monsieur avait un cancer du rein, donc il a dit à maman de passer son permis pour l’emmener là où il voulait. Elle avait 42 ans... Elle l’a eu du premier coup. Une fois revenu de l’hôpital, il a récupéré très vite. Il l’a emmenée conduire dans les remparts de Saint-Malo. Elle a paniqué. C’était terminé. »

      #culture_du_viol #patriarcat #emprise #féminicide

    • Avec en toile de fond les acteurs et traumatisés des violences de la #guerre_d'algérie
      Est-ce qu’un jour des historiens mesureront l’impact que cette guerre a eu sur les femmes et les enfants de ces soldats ?
      Les témoignages de faits terribles ne manquent pas, violence, abandon, maltraitance et surtout, aucun remord avouable, parce qu’un soldat doit supporter l’horreur.
      #soumission_à_l'armée
      #colonisation
      #mariage

    • Mon avis que c’est plutôt son goût pour l’ordre et la domination qui l’ont fait rentrer dans l’armée, ce qu’il y a vu et fait ont mis la dernière couche.
      Il est l’exemple exacerbé et poussé jusqu’au bout de la domination masculine et du patriarcat : l’emprise sur sa femme, l’emprise sur ses filles qui n’ont droit à aucune existence en tant que telle à part le servir. Il y en a beaucoup, beaucoup d’autres que lui sans forcément le passage à l’acte final.

    • @ninachani je ne suis pas en train d’excuser ce criminel, je souligne le rôle de la guerre d’Algérie en toile de fond.

      Commettre des crimes ordonnés par un Etat légitime l’immonde et détruit toute notion d’humanité pour ériger la violence en norme. Il faut une sacré résistance pour ne pas renoncer à penser l’avenir et sombrer dans un comportement de violence.

      Vu les tabous et inconnus qui règnent encore sur cette *$# !& de guerre coloniale d’Algérie, je fais l’hypothèse que les femmes et les enfants des soldats ont payé un lourd tribu à leur retour. Cette guerre a alimenté la haine raciale et exacerbé l’idée qu’il y aurait des êtres humains indignes de vivre comme les algériens ou les femmes. Mais aussi que les hommes rentrés n’ont eu aucun soutien et que beaucoup ont ensuite menés des vies suicidaires.

      Je n’ai pas envie de noter ici les familles détruites que je connais à la suite du retour de la guerre d’Algérie, souvent il est difficile de les faire parler.

    • @touti Je n’ai pas pris ton commentaire comme une excuse de ses actes. Mais il n’était pas appelé, il était soldat de métier, et en plus dans les paras. D’où mon insistance sur sa personnalité qui l’a poussé à faire ce choix et surtout d’y rester dans l’armée.

  • A l’hôpital psychiatrique de Rennes, les patients « ne se plaignent pas, alors on s’en fout qu’ils souffrent »
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/12/12/a-l-hopital-psychiatrique-de-rennes-les-patients-ne-se-plaignent-pas-alors-o

    Dans cet établissement employant plus de 2 000 personnes, « impossible de savoir le nombre de soignants en détresse », estime Jacques Meny, secrétaire de SUD-Santé pour l’hôpital. Un jour d’octobre comme un autre, alors qu’un énième soignant est venu faire part de ses idées noires, l’organisation syndicale a décidé d’« agir avant un drame, plutôt qu’après ». Le 6 novembre, plus d’une centaine de membres du personnel ont débuté une grève, qui a été reconduite mardi 12 décembre, marquant la sixième semaine d’un mouvement renouvelé quasiment chaque année.
    Ces « blocs de mal-être » accueillent 30 000 patients par an

    Demandez au personnel soignant ce qu’il pense des conditions de soins du CHGR, il résume ainsi la situation : aucun ne souhaiterait que lui ou ses « proches soit accueilli dans l’établissement ». Tous savent trop bien ce qu’il se passe derrière ces « blocs de mal-être » qui accueillent 30 000 patients chaque année. D’une même voix, les membres de l’hôpital dénoncent la « dégradation » de leurs conditions de travail, avec des conséquences sur « la prise en charge des patients ». Selon le personnel, la liste illustrant ce « délitement » est longue, et dramatiquement ordinaire...

    #paywall #psychiatrie #santé #surnuméraire #validisme

  • Le mariage entre D’Aucy et Triskalia donne naissance à un géant breton
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/12/12/noces-bretonnes-entre-d-aucy-et-triskalia_5228415_3234.html

    Les conserves D’Aucy et les légumes Prince de Bretagne sont sur le point de convoler. Les bans de ce mariage ont été publiés, mardi 12 décembre. Des noces entièrement bretonnes. C’est d’ailleurs à l’hôtel de région, à Rennes, que l’union des deux coopératives agricoles propriétaires de ces marques connues du grand public – en l’occurrence le groupe D’Aucy et Triskalia –, a été scellée. En présence de Loïg Chesnais-Girard, président du conseil régional de Bretagne.

    La fusion de ces deux groupes devrait donner naissance à la première coopérative agricole bretonne. Une position que revendiquait déjà Triskalia, mais qui se renforce encore un peu plus. En effet, la coopérative Triskalia, dont le siège se trouve à Landerneau (Finistère), a affiché en 2016 un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros.

    Née en 2010 de la fusion de trois entités (Cam 56, Coopagri Bretagne et l’Union Eolys), elle dispose d’un spectre d’activités large allant des légumes Prince de Bretagne aux poulets Ronsard, en passant par la viande Socopa, le porc, la nutrition animale, les pommes de terre, les céréales ou encore les jardineries.

    Elle est aussi actionnaire de Laïta, issue du rapprochement des activités laitières de trois coopératives du Grand Ouest : Even, Terrena et Triskalia. Laïta possède les marques Paysan Breton, Mamie Nova ou Régilait. Au total, Triskalia fédère 16 000 agriculteurs adhérents et emploie 4 800 salariés.

  • #Rennes : communiqué après l’expulsion d’un squat
    https://fr.squat.net/2017/12/11/rennes-communique-apres-l-expulsion-d-un-squat

    Samedi 9 décembre 2017, un rassemblement en soutien à l’ouverture d’un squat s’est tenu à Rennes. Nous avons écrit ce communiqué après l’expulsion du lieu. Tract distribué pendant le rassemblement RENNES 2017, RÉCIT D’UNE #expulsion À GRANDE VITESSE Cet après-midi, à proximité du campus de Rennes 2, quelques prolos sans logis avaient appelé à un […]

    #ouverture

  • Bonjour à tous,
    je relaie ici l’appel de la Maison de la Grève (Rennes) :

    La Maison de la Grève existe depuis maintenant sept années. De cantines en débats, de concerts en ateliers, de séminaires en salle reprographie, elle expérimente, elle cherche les voies pour construire la possibilité de vivre sans et contre le capitalisme. Nous considérons que l’économie est la mère des catastrophes que nous traversons. Nous ne croyons pas dans les réponses globales qui ne peuvent que rendre le désastre un peu plus durable, mais dans notre capacité collective à développer des rapports qui se libèrent du règne de l’argent. C’est notamment pour cette raison qu’à la Maison de la Grève tout ou presque se fait grâce à la participation libre des uns et des autres.

    Pourtant, cette expérience a besoin d’argent pour exister. Sa principale dépense est assurée par l’association qui loue les locaux où est hébergée la Maison de la Grève. L’association APRIL doit payer chaque mois 1200 euros de charges et de loyer. Cette somme n’est pas énorme, mais comme toujours nous avons besoin de votre aide pour la supporter.
    Nous aimerions, notamment, ne plus avoir besoin d’aller travailler pour boucler les fins de mois. Nous voudrions que les dons et les cotisations paient entièrement les dépenses pour la location des locaux. Dans cette perspective toutes les sommes, même les plus petites, sont réellement les bienvenues et nous permettent de continuer.

    Comme chaque année, le mois de décembre est l’occasion de rappeler que l’association APRIL poursuit un but d’intérêt général. Par conséquent les dons qu’elle reçoit sont déductibles d’impôts à hauteur de 66 % pour les particuliers (dans la limite de 20 % du revenu imposable). Par exemple, pour un don de 200 € sur une année, 132 € seront déduits du montant à payer aux impôts. Un reçu fiscal édité par l’association APRIL sera remis au donateur en début d’année pour qu’il puisse justifier les dons sur sa déclaration d’impôts. Vous avez donc la possibilité de nousfaire un don avant la fin de l’année 2017 dont une partie sera déduite sur vos impôts déclarés au printemps 2018.
    Les dons de fins d’années nous sont très précieux. Pour autant, nous
    attirons votre attention sur le fait que, pour nous, il est bien plus
    confortable de recevoir des sommes plus petites mais mensualisées.
    Celles-ci aussi peuvent être également déductibles des impôts. Pour
    l’instant, ces dons mensuels recouvrent entre 400 et 500 euros chaque mois. Mais, il ne faudrait pas plus de 100 personnes donnant entre cinq et vingt par mois pour que nous n’ayons plus à nous inquiéter dupaiement du loyer. Nous faisons donc appel à votre solidarité financière.

    Et pour passer à l’action c’est ici :
    https://maisondelagreve.boum.org/IMG/pdf/buletinfini.pdf

    –-----
    https://maisondelagreve.boum.org
    MG
    –-----
    37 rue Legraverend
    Rennes

  • Au Tracé provisoire
    Tout le monde tombe se blesse et git
    Sophie, elle, restée debout, joue

    Les rêves que l’on fait
    Après la projection
    De Step Across The Border

    Avec Sarah
    Bref échange au petit-déjeuner
    A propos de Corps et âme d’Ildikó Enyedi

    Plaisir d’apprendre
    Que Sarah, Satoko, Clément et Juliette
    Ont suivi ma prescription de Corps et âme

    Ce que Sarah me raconte
    De la vie à la fac
    Plaisir d’apprendre cette vie et ses engagements

    Zoé a appelé se marraine
    Et a organisé son week-end
    À Rennes après l’Étreinte. 13 ans !

    Émile descend en short
    Pour le petit-déjeuner
    Émile tu vas avoir froid. Grognement

    À la radio, ce n’est pas tous les jours
    L’avocat William Bourdon
    Avant qu’on n’oublie les Paradise Papers

    On oubliera les Paradise Papers
    Comme on a oublié les Panama Papers
    Comme on a oublié les Wikileaks

    William Bourdon tonne
    Qu’on fragilise les démocraties
    Peine perdue, cela se voit d’ici

    Monde dans lequel il y a
    Les Paradise papers
    Et Step Across The Border

    Dans Step Across The Border
    Fred Frith parle d’influer localement
    Sur des petites choses

    Step Across The Border
    Et tout est plus beau
    Même l’open space ce matin

    J’entame une longue lettre
    À Nicolas Humbert
    Step Across The Border comme horizon

    J’offre le Baleinié
    A mon collègue Julien
    Fous rires dans l’open space

    Je descends déjeuner
    Je tends l’oreille aux mille bruits de la rue
    C’est aussi cela l’effet Step Across The Border !

    Déjeuner vite expédié
    Métropolitain
    Café. Relecture des Anguilles

    Séance entièrement polluée
    Par l’agacement aux dessins
    De mon psy pour se concentrer

    Je ne rebondis sur aucun
    De ses coups
    Trop amortis, qui ne portent pas

    Je finis par monter au filet
    Le récit d’un rêve. Il me lobe
    D’une longue balle en cloche, liftée

    Je peux difficilement croire
    Que j’ai échangé avec lui
    A propos de tel ancien collègue

    Je sors
    Le sentiment
    D’un saignement

    Et si tout allait plutôt bien
    Et que je refusais de l’admettre
    Par pure habitude ?

    Et bien que je saigne
    Je me sens délié comme
    Je ne l’étais pas ces derniers temps

    Je reporte studieusement
    Mes corrections dans mes rêves
    En revenant, troublé, de chez l’analyste

    J’aide Sarah avec son questionnaire
    À propos de l’informatique et de ses usages
    Sarah obtient une très bonne note !

    Tentative de potimarron farci
    Pendant que ça cuit
    Je vais chercher Émile au rugby

    Discussions près de la main courante
    Pendant qu’Émile et un camarade
    Se passent le relai d’exercices de sprint

    Mon potimarron farci
    Est immangeable
    Rire des enfants !

    Deux parties d’échecs
    A couteaux tirés
    Avec Emile : 1 partout

    Je remonte la séquence
    Du Cinquième élément
    Que nous citons dans l’Étreinte

    Pendant que le fichier charge
    Je fais le tri dans mes nouvelles
    Tentatives photographiques : indécis !

    Je lis quelques pages
    De l’Essai sur le fou de champignons
    Je m’endors la lumière allumée, j’éteins

    J’éteins
    Et j’allume
    Mon respirateur

    #mon_oiseau_bleu