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  • « Mélenchongate » : demandez le programme ! Régis de Castelnau - Vu du Droit - 21 Octobre 2018

    http://www.vududroit.com/2018/10/melenchongate-demandez-programme

    J’avais conclu mon précédent article http://www.vududroit.com/2018/10/derives-liberticides-cest-tour-de-melenchon relatif à ce que l’on va désormais appeler le « Mélenchongate » en prévenant le patron de la France Insoumise qu’il allait vivre des moments assez difficiles et qu’il devait s’y préparer. A-t-il compris ce qui l’attendait ?

     ?

    L’utilisation cynique de la violence d’État
    On passera rapidement sur l’outrance maladroite de ses réactions, où il n’a pas compris que l’imprécation furieuse, registre où il excelle, n’était vraiment pas adaptée. Pas plus que ses attitudes précédentes face aux opérations judiciaires contre ses adversaires politiques. D’ailleurs, ses excès semblent le fruit d’une douloureuse surprise face à l’utilisation cynique de la violence d’État par le pouvoir. Comment ose-t-on infliger à Jean-Luc Mélenchon, pourtant consacré « adversaire et non ennemi » sur le Vieux-Port, le même traitement qu’à Sarkozy, Fillon et Le Pen ? Depuis le temps Jean-Luc Mélenchon, vous devriez savoir qu’en matière de justice politique, la recherche de la connivence avec celui qui tient le manche est toujours vouée à l’échec, mais également que l’innocence ne protège de rien. Là comme ailleurs seul compte le rapport de force, et privilégier la tactique au détriment de la défense des principes est toujours un très mauvais placement.

    Alors bien sûr cher Monsieur Mélenchon, vos emportements ont permis aux gens d’en haut d’exprimer la haine qu’ils vous portent. Non seulement ce n’est pas grave mais cela va présenter quelques avantages. D’abord ces gens-là, parmi lesquels tous les anciens amis du PS que vous essayez actuellement de débaucher, vous combattront toujours, quoi qu’il arrive, puisqu’ils ont définitivement choisi le camp d’en face. Quant aux couches populaires, celles à qui vous devriez vous adresser autrement qu’en enfilant les gilets de sauvetage de l’Aquarius, https://lafranceinsoumise.fr/2018/10/08/vagues-oranges-pour-sauver-laquarius il y a longtemps qu’elles ne sont plus dupes et qu’elles savent très bien à quoi s’en tenir concernant l’attitude et les discours des serviteurs de l’oligarchie. À quelque chose malheur est bon, vous pourrez ainsi compter ceux qui vous ont soutenu dans l’épreuve.

    Répétons une fois de plus que l’opération du 16 octobre avec ses 15 (17 ?) perquisitions n’a pas pu être organisée sans que non seulement le pouvoir exécutif soit au courant, mais ait pris lui-même la décision. Tout permet de l’affirmer et notamment, au-delà de l’expérience professionnelle, l’utilisation du simple bon sens. Une opération de cette ampleur, le jour de l’annonce du remaniement, menée par le parquet mobilisant 100 policiers (!) et dirigée contre un des premiers partis d’opposition, sans que les services de la place Vendôme et notamment le Garde des Sceaux soient au courant ? Sans que Madame Belloubet l’ait décidé en liaison étroite avec l’Élysée ? Une telle mobilisation policière sans que le ministère de l’intérieur ne soit au courant et ait donné son feu vert ? Il faut être sérieux.

    Demandez le programme !
    Je ne pense pas m’avancer beaucoup, en disant que la fameuse enquête préliminaire a dû déjà être fructueuse et que le parquet dispose d’un dossier bien étoffé. De la même façon il me semble probable que la décision de l’ouverture de l’information judiciaire et la saisine d’un ou plusieurs juges d’instruction est déjà prise, et les magistrats instructeurs choisis. Lors du déclenchement de l’affaire Fillon par le Parquet National Financier, tout le monde savait à l’avance dans le monde judiciaire qui serait le juge d’instruction désigné et que le candidat LR serait immédiatement mis en examen.

    Avec le grand cirque médiatico-judiciaire qui va se dérouler, le raid du 16 octobre va rapidement apparaître comme un léger hors-d’œuvre. Collection de convocations diverses et variées aux dirigeants et collaborateurs de la France Insoumise. Soit pour des mises en examen spectaculaires avec des qualifications sonores, de celles qui enjolivent les manchettes, « escroqueries en bande organisée, détournement de fonds publics en réunion, blanchiment de fraude fiscale etc. etc. ». Soit pour des gardes à vue fatigantes dont les durées seront fonctions des qualifications et pourront aller jusqu’à 96 heures… Nouvelles perquisitions bien sûr chez les mêmes, avec des écoutes téléphoniques tous azimuts. La presse sera comme d’habitude scrupuleusement alimentée de copies partielles de procès-verbaux, de pièces de procédure de toute nature, de transcriptions trafiquées d’écoutes téléphoniques. Il est d’ailleurs probable que les interlocuteurs privilégiés sont déjà choisis, l’officine Mediapart, fidèle et zélé petit télégraphiste du pouvoir étant bien sûr de la fête. Et dans les médias, la surenchère et l’effet de meute joueront à fond. Et naturellement comme d’habitude aussi toutes les plaintes pour violation du secret de l’instruction (protégé, il faut le rappeler, par la loi), seront soigneusement rangées par le parquet avec les autres dans l’armoire prévue à cet effet. Et comme d’habitude encore, rapidement couverts de poussière, ils ne donneront jamais lieu à la moindre investigation.

    Alors j’espère, qu’à la France Insoumise on ne va plus entendre psalmodier l’incantation imbécile : « il faut faire confiance à la Justice ! ». Tout le système judiciaire d’un pays démocratique repose sur la défiance qu’il faut avoir vis-à-vis de l’institution. Sinon, pourquoi avoir un avocat ? Pourquoi celui-ci doit-il disposer de prérogatives et de privilèges importants ? Pourquoi le double degré de juridiction, pourquoi la collégialité, pourquoi toutes ces règles de procédure ? Parce que l’on donne l’usage de la violence légitime de l’État à des Hommes faillibles qu’il faut impérativement encadrer en rappelant « qu’adversaire acharnée de l’arbitraire, la forme est- la sœur jumelle de la liberté ». Il y a ensuite l’autre incantation : « mais puisqu’on n’a rien fait ! » Je partage depuis longtemps l’opinion du cardinal de Richelieu qui disait : « Donnez-moi deux lignes de la main d’un homme, et j’y trouverai de quoi suffire à sa condamnation. » Je sais bien qu’en France où l’on préfère l’ordre à la justice, prétendre que l’innocence ne protège de rien est blasphématoire, alors que c’est pourtant la réalité. CE QUI PROTÈGE L’INNOCENT C’EST LE DÉBAT CONTRADICTOIRE DANS LE RESPECT DES RÈGLES ET DES PRINCIPES FONDAMENTAUX, DEVANT DES JUGES IMPARTIAUX. On ajoutera que dans les affaires politico-judiciaires le risque est moins la sanction finale si elle arrive un jour, que dans les mises en cause et le cirque médiatique qui les accompagne. Après son démarrage en fanfare, l’affaire Fillon a dormi paisiblement pendant près de deux ans. Les objectifs qui avaient justifié l’urgence initiale ayant été atteints avec l’élimination du candidat de droite. La particularité de ces affaires, et cela se vérifie à chaque fois, est que chaque emportement médiatique provoqué par des révélations opportunes issues des dossiers judiciaires, est toujours directement corrélé à une actualité politique concernant les mis en cause. Et c’est justement cette expérience de ce qui s’est produit pour Nicolas Sarkozy, François Fillon et Marine Le Pen, pour ne citer que les leaders politiques opposés au pouvoir de Hollande puis de Macron, qui permettent de faire ces prévisions.

    En route vers le gouvernement des juges ?
    Mais il y a deux autres facteurs qui viennent nourrir ce diagnostic. Tout d’abord Emmanuel Macron lui-même a délivré le verdict et annoncé à quelle sauce celui dont il avait dit qu’il n’était pas son ennemi va être dévoré. « L’autorité judiciaire est une autorité indépendante dans notre pays, et j’en suis le garant. Pour tout le monde. N’en déplaise à certains, il n’y a pas d’exception ». Invocation habituelle du mantra « indépendance » qui n’a aucun sens dès lors que l’on n’en fait pas uniquement le moyen de ce qui est essentiel à l’office du juge : l’impartialité. Et là, le président de la République sait parfaitement à quoi s’en tenir, il dispose d’un haut appareil judiciaire qui n’a plus besoin de recevoir des ordres pour agir selon ses vœux. Il existe désormais des connivences sociologiques, politiques professionnelles et idéologiques qui rendent en partie inutile la mise en place de courroies de transmission. C’est ici le deuxième facteur qui permet de prévoir ce qui va se passer. Dans la conduite des affaires politiques, les juridictions soi-disant spécialisées se sont transformées en juridictions d’exception appuyées par les chambres d’instruction et validées par la Cour de cassation. Utilisant des méthodes et mettant en place des jurisprudences qui portent directement atteinte à la liberté politique.

    Arrêtons-nous sur les questions en cause dans les deux dossiers qui concernent Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise, les attachés parlementaires et les frais de campagne électorale. Les lois de 1988 et 1990 et les textes qui les ont complétées ont mis en place un système de financement public de la vie politique. Dont les trois principes essentiels étaient, le financement par l’État en fonction des résultats électoraux, la limitation des dépenses pendant les campagnes électorales, le contrôle financier enfin exercé par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Ce contrôle porte sur les recettes des partis afin d’éviter les dons interdits, et sur les dépenses en période électorale. Mais le contrôle des dépenses, ne doit porter que sur la réalité celle-ci afin de vérifier si celles-ci n’ont pas été minorées pour empêcher le dépassement du plafond avec toutes les conséquences désagréables qui en découlent. Mais, la stratégie électorale est libre et la commission nationale ne peut pas déterminer à la place du candidat ou du parti les dépenses qui étaient bonnes pour sa stratégie. Si un candidat pense que c’est bon pour son image de circuler en Ferrari, c’est son droit le plus strict. De même s’il pense qu’il faut s’adresser à un grand traiteur plutôt que de demander à ses militants de passer chez Picard surgelés, c’est également sa liberté. À condition d’inscrire les factures correspondantes à leur prix réel dans le compte de campagne. Les magistrats du pôle financier ont trouvé une astuce pour contourner cette évidence. Comme l’État rembourse une partie des frais de campagne aux candidats qui ont atteint un pourcentage minimum, leur raisonnement consiste à dire que du fait de ce versement de fonds publics le juge a un droit de regard sur la nature des dépenses exposées. Il peut contrôler si elles étaient bien justifiées par la campagne mais du point de vue du juge. Donc adieu la Ferrari, le traiteur Le Nôtre et les rémunérations conséquentes éventuellement versées à la société de Madame Chikirou. Ou tout autres dépenses qui auront l’heur de déplaire au président de la Commission nationale https://www.marianne.net/politique/comptes-de-campagne-de-melenchon-le-parquet-ouvre-une-enquete-pour-des-ver ou au juge d’instruction. Qui pourront ainsi les qualifier d’escroquerie non pas vis-à-vis du candidat, des équipes de campagnes, ou des militants mais vis-à-vis de l’État rembourseur. https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/07/22/comptes-de-campagne-le-parquet-demande-un-proces-pour-le-fn-et-deux-dirigean Adieu la liberté d’organiser votre campagne comme vous l’entendez, cette prérogative appartient désormais au juge.

    Aucune surprise quand on voit de quelle façon la même Cour de cassation, suivant le pôle financier, a balancé par-dessus les moulins les principes de liberté politique et de séparation des pouvoirs à propos des assistants parlementaires. Un certain nombre de moyens matériels sont mis à la disposition de celui qui a recueilli les suffrages nécessaires pour devenir représentant de la nation. Il n’a de compte à rendre sur l’exécution de son mandat qu’à ses électeurs. Le choix des assistants parlementaires l’organisation et la nature du travail qu’ils effectuent relèvent de sa liberté politique. Dans une affaire qui concernait le Sénat et en justifiant indirectement le raid judiciaire contre François Fillon, la Cour de cassation vient de considérer que le juge avait un droit de regard sur l’organisation de leur travail par les parlementaires. https://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/arrets_publies_8743/2018_8744/juin_8746/1469_27_39733.html C’est aussi ce qui s’est passé dans l’affaire Fillon et ce qui se passera dans l’affaire Mélenchon. Nouvelles atteintes aux principes, et par la grâce de la cour suprême, les députés de la République devront renoncer à la liberté d’exécuter leur mandat comme ils l’entendent, c’est désormais le juge qui imposera ses choix.

    La liberté politique sous la grêle
    Cette volonté devenue évidente de la haute fonction publique judiciaire de s’abstraire des principes fondamentaux de la liberté politique et de la séparation des pouvoirs génère des dérives particulièrement inquiétantes. Inquiétude renforcée par le fait qu’aux procédures spectaculaires dirigées contre les représentants de l’opposition politique, s’ajoute une passivité troublante vis-à-vis des affaires concernant les entourages du pouvoir. Comment ne pas soupçonner que la gestion de ces dossiers puisse être conduite par des subjectivités politiques et idéologiques qui n’ont rien à y faire ?

    Ce que nous rappelle l’agression médiatico-judiciaire dont sont l’objet aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon et son organisation politique c’est bien l’existence de ces dérives dangereuses pour les libertés publiques. Alors quoi qu’on pense de Jean-Luc Mélenchon, il est nécessaire aujourd’hui de le défendre. Parce que ce sera défendre nos libertés et « quand elles sont sous la grêle, fol qui fait le délicat ».

    #justice #juges #répression #france #censure #violence #police #violence_judiciaire #connivence #PS #magistrats #mediapart #politico-judiciaire #cirque_médiatique #partialité #juridictions_d_exception #dépenses_électorales #mélenchon #FI #France_Insoumise

    • Je souris. Mélenchon est en train de se prendre dans la gueule ce qu’avant lui se sont pris Lula ou Roussef. De quoi le mettre au placard, avec l’étiquette ignomineuse du corrompu, et ce sans même avoir frôlé le pouvoir.

      Mais chez nous, on va continuer à faire comme si ce gars était un collabo de la fausse gauche.

      srsly ? :-) Oui, srsly, l’opposition, ça se mate par la voie judiciaire... dès que l’indépendance de la justice est suffisamment maltraitée pour que l’exécutif et l’oligarchie puisse en faire ce qu’elle veut. Même chez nous, où rien de « grave » ne peut arriver.

    • Je cite la conclusion en doublon du post initial...

      Cette volonté devenue évidente de la haute fonction publique judiciaire de s’abstraire des principes fondamentaux de la liberté politique et de la séparation des pouvoirs génère des dérives particulièrement inquiétantes. Inquiétude renforcée par le fait qu’aux procédures spectaculaires dirigées contre les représentants de l’opposition politique, s’ajoute une passivité troublante vis-à-vis des affaires concernant les entourages du pouvoir. Comment ne pas soupçonner que la gestion de ces dossiers puisse être conduite par des subjectivités politiques et idéologiques qui n’ont rien à y faire ?

      Ce que nous rappelle l’agression médiatico-judiciaire dont sont l’objet aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon et son organisation politique c’est bien l’existence de ces dérives dangereuses pour les libertés publiques. Alors quoi qu’on pense de Jean-Luc Mélenchon, il est nécessaire aujourd’hui de le défendre. Parce que ce sera défendre nos libertés et « quand elles sont sous la grêle, fol qui fait le délicat ».

    • Ah ben y’en a qui tombe du nid quand c’est pour Mélenchon ? ça fait des années qu’il y a des militant·es qui dénoncent les dérives liberticides, mais sans que personne du beau monde ne dise rien, eilles se font dézinguer par la police ou la justice : perquisitions, arrestations arbitraires, contrôle fiscaux, contrôle sociaux, humiliations continuelles de la part des services administratifs, coupe des allocations, surveillance et filage dans la rue. Sans parler de ceux qui se font buter par la BAC et autres services de fachos en liberté. Des fois on se demande qui a de la merde dans les yeux quand journalistes et juristes ne dénoncent ces dérives que si ça vient lécher les pantoufles de leur caste.

    • Benedetti : « La colère de Mélenchon va bien au-delà d’un coup de sang ou d’un coup de com’ »

      Duc de Saint-Frippon @MFrippon
      Cet homme est de droite, écrit dans le Figarovox, pour servir d’autres buts que les nôtres, mais il est actuellement l’un des plus puissants analystes politiques actuels :

      « Les excès de Monsieur Mélenchon sont le produit d’une époque, et il conviendrait d’abord de les lire comme tels et non avec cette paresse qui consiste à n’y voir qu’une faute de com’, ou l’expression d’un ego démesuré en surchauffe psycho-politique. Quelque chose se fissure que la mediasphère, sans doute, amplifie mais qui s’enracine dans ce qui de près comme de loin relève d’un autre phénomène : les mœurs se reconnaissent de moins en moins dans les institutions, leur fonctionnement, les professionnels censés les incarner et les opérer. Ce hiatus grandissant, aucune com’, aucun spin doctor ne peut non seulement l’apprivoiser, mais le comprendre car il se développe sur le refus de la com’, du politically correct, des conformismes d’analyse et de pensée à partir desquels se fondent et se légitiment, dans un même moment, les pratiques de gouvernance et de communication.

      Tout se passe comme si l’inaltérable sentiment de solidité de notre ancrage institutionnel se désagrégeait sous nos yeux. Du fin fond de cet « entre-deux », entre l’à-bout-de-souffle d’un régime et l’indicible de temps encore informes, prospère ce que les élites, au prix de leurs pires cauchemars, désignent sous le vocable volontairement dépréciateur de « populisme ». Passé les premières émotions et réprobations portées par l’instantanéité médiatique le travail de sape, inexorable, continuera sa métastase. C’est ce constat qui fonde le pari de Jean-Luc Mélenchon : le moment est venu d’accélérer dans une atmosphère de décomposition que tout le monde pressent mais n’ose sur le fond reconnaître et regarder en face. Lui, Mélenchon ne doute pas de son diagnostic ; à tort ou à raison, à la roulette des événements, il est le « joueur » qui, emporté par son intuition, mise gros pour s’approprier tous les gains. Il ne construit pas sur l’instant mais sur la dynamique dont il estime qu’imprévisible par nature, elle est habitée néanmoins par un rejet grandissant des vieilles structures dont le « nouveau monde » ne serait que la queue de la comète.

      C’est à cette liquidation qu’il se prépare , non sans audace, estimant que si le populisme a un avenir en France c’est en partant de la gauche, de son imaginaire qui en dépit de toutes ses erreurs historiques n’en demeure pas moins « fréquentable », à l’inverse de son jumeau qui à droite resterait enfermé dans l’enfer de la désapprobation. À ce jeu, Mélenchon ne gagnera peut-être pas mais il aura apporté sa contribution essentielle à « la cause du peuple » dont il se veut le porte-voix . Se moquant de la com’, il la piétine dans ce qu’elle dit de la bienséance des institutions, des convenances auxquelles elle s’attache pour préserver l’ordre systémique des tenants d’une pensée consensuelle, mollement définitive, quasi-unique. Il réintroduit la politique dans ce qu’elle exprime de conflictualité et de rapports de force à vif contre une politique de basse intensité, d’usage prioritairement technique et d’alternatives faibles. C’est à l’aune de la durée, et non le nez sur le sismographe de l’instant,t qu’il faudra évaluer le coup d’éclat de Monsieur Mélenchon. »

      http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/10/22/31001-20181022ARTFIG00158-benedetti-la-colere-de-melenchon-va-bien-au-dela-

      J’attends avec impatience l’analyse de Frédéric Lordon sur cette crise démocratique.

    • « Cette crise aura au moins donc eu une vertu : elle démontre que la gauche n’existe pas, qu’elle n’est qu’un panier de crabes prêts à s’entre-tuer à la moindre opportunité de placer un coup de couteau entre les côtes, si celui-ci permet de piquer 0,5% au concurrent. Elle est cet espace d’injonctions et d’assassinats politiques qui se regarde le nombril et dégoûte toujours plus les Français de la politique. Sa suffisance n’a pourtant pas de limites, alors qu’elle ne représente plus que 25% du corps électoral, et que le spectre du destin de la gauche italienne ou polonaise pèse sur elle. Sortie de l’Histoire, elle se contente des chicaneries. »

      La meute est irresponsable :

      Tous les coups sont permis. Les quelques journalistes qui se livrent à ce genre de besognes semblent animés par un sentiment de toute-puissance. L’ubris qui gagne les cellules d’investigation accouche de cet exercice puéril qui consiste à briser les idoles, à couper les têtes qui dépassent, à désacraliser ce qui ne l’a pas encore été. Cela vaut tout autant pour les révélations actuelles que pour les autres affaires du même type. Serait-ce cette “irresponsabilité de l’intelligence” que redoutait le De Gaulle dépeint par Malraux dans Les chênes qu’on abat ? On s’attaque à l’honneur d’un homme sous le feu des projecteurs et les gloussements satisfaits d’un Yann Barthès plus transgressif que jamais. La transgression est érigée en norme. Le subversivisme, déjà décrit par Gramsci, est à la mode.

      Surtout, on en oublie la dimension humaine. Qu’est-ce qui justifie un tel acharnement contre un homme blessé dans son honneur ? Comme on avait “jeté un homme aux chiens” avec l’affaire Bérégovoy, comme on avait lynché avant lui Salengro, la meute s’est aujourd’hui trouvé une nouvelle proie.

      En ce mois d’octobre, le goût de la vérité a comme une odeur de sang. Si le coup politique en train de se jouer a des allures de 9 thermidor, on n’y trouve pas la plus petite once de grandeur. La tentative d’exécution en place publique a bien lieu, mais la bassesse des attaques n’est pas à la hauteur de la gravité des conséquences. On n’assassine plus les opposants, on les salit, leur reniant, ainsi, le droit de s’effacer derrière le tragique de l’histoire ; leur imposant, ainsi, de subir le lent supplice du spectacle de la farce médiatique. »

      Antoine CARGOET

      http://lvsl.fr/affaires-melenchon-thermidor-en-octobre

      https://seenthis.net/messages/730823

  • #Jean_de_Beins

    Il s’est engagé à 13 ans comme arquebusier à cheval. Entre 1590 et 1594, il participe au siège de Paris entre mai et septembre 1590 et y est blessé. En février 1591, il est dans la compagnie de Charles de Balsac, baron de Dunes, au siège de Chartres où il de nouveau blessé. Il participe au siège de Rouen entre décembre 1591 et juillet 1592. Il est blessé au siège de Dreux. En 1596, il est envoyé à Perpignan, sous les ordres du maréchal d’Ornano où il est de nouveau blessé. En 1597, il est en Savoie sous les ordres du duc de Lesdiguières pendant la campagne contre le duc de Savoie. Il s’y fait reconnaître par la « générosité de son courage ». Il fait la connaissance du duc de Lesdiguières. Il reste militaire jusqu’à la paix de Vervins, en 1598.

    Après 1598, Jean de Beins « s’était estudié aux mathématiques et rendu capable de la science des fortifications et de la géographye... ». Il sert ensuite comme commis et géographe du roi aux fortifications du Dauphiné sous les ordres de Raymond de Bonnefons, ingénieur pour le roi en Dauphiné, Bresse et Provence1. Le lieutenant général du Dauphiné était le duc de Lesdiguières. Il se forme alors sur le tas.

    Lors de la guerre franco-savoyarde (1600-1601), il participe aux sièges de Montmélian, Charbonnière, Bourg-en-Bresse et du fort Sainte-Catherine, près de Genève2. La guerre se termine avec le traité de Lyon, le 17 janvier 1601. Le département de Raymond de Bonnefons s’agrandit de Bresse, du Bugey, du Valromey et du Pays de Gex.
    En 1601, Raymond de Bonnefons et Jean de Beins travaillent au Fort Barraux3, à Exilles et à Bourg-en-Bresse.

    Jean de Beins est désigné comme « ingénieur entretenu par le Roy » dans une ordonnance signée par Sully en 1606 et indique qu’il a « mis en mains de Sa Majesté des Cartes du païs de Dauphiné et de Bresse ».

    Raymond de Bonnefons meurt en enclouant des canons, en 1607, comme l’écrit Sully au roi Henri IV le 25 juillet : « Il est arrivé un accident en Provence qui m’apporte du desplaisir ; c’est la mort de deux de vos ingénieurs à scavoir Bonnefons et le jeune Errard qui n’en savait guère moins que son père ». Après l’avis de Sully, en 1607, la charge de Raymond de Bonnefons est partagée entre son fils, Jean de Bonnefons, nommé ingénieur ordinaire en Provence et Languedoc, et Jean de Beins, nommé ingénieur pour le Roi, géographe de Dauphiné et Bresse.

    Jean de Beins va alors être le grand fortificateur du Dauphiné. En 1607, il travaille sur le fort Barraux pour faire de cette place la plus forte du Dauphiné. On le voit :

    en 1606 : au fort de L’esluse, au fort de Brescon en Languedoc ;
    en 1607 : à Bourg, Puymore, Embun, Exilles ;
    en 1608 : à Château-Queyras, Château Dauphin, Valence, Livron ;
    en 1609 : à Nyons, Serres, Sisteron, Exilles.

    Le 15 mai 1605, Sully avait rédigé un « Règlement que le Roy veult estre doresnavant observé pour les fortifications qui seront faictes en chacune Province de son Royaume ». L’ingénieur doit avant chaque chantier dresser la « description du travail et les devis ».

    De Beins dresse ainsi un « Estat sommaire à quoy pourront monter les ouvrages de Massonnerye, creusement de fossez et autres (charpenterye) qu’il convient faire pour les fortifications et reparations de la ville de Grenoble suyvant la dernière visite qui en a esté faite »4.

    Ingénieur et géographe, il a pour mission d’informer le roi et son ministre des fortifications de la province du Dauphiné, mais aussi de son visage géographique par sa cartographie. En 1607, Henri IV avait demandé à Sully de « faire faire les cartes des frontières de son royaume ». Le roi « aimait avec passion les cartes chorographiques et tout ce qui étoit des sciences mathématiques »5. De cette activité de cartographe, il reste 75 planches qui se trouvent au British Museum6.

    Il est anobli en mars 1610. Pendant le règne de Louis XIII il prend une part importante aux guerres à la frontière du Piémont.

    Il a dessiné les plans de la nouvelle enceinte de Grenoble et a travaillé à Puymaure7, fort construit par les Huguenots pour surveiller la catholique Gap et détruit sur ordre de Richelieu en 1633.


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Beins
    #cartographie #cartographie_historique

    • Les Alpes de Jean de Beins

      Après quatre mois de présentation, les cartes originales de Jean de Beins, qui donnaient à voir, pour la première fois, une représentation détaillée et réaliste de la province du Dauphiné au 17e siècle, ont été retournées aux institutions qui ont en charge leur conservation.

      L’exposition aurait dû fermer ses portes, si la rencontre avec des collectionneurs avait incité le musée à prolonger celle-ci pour présenter des œuvres inédites provenant de fonds privés. La nouvelle version des Alpes de Jean de Beins conserve la présentation des copies des cartes de la British Library et de la Bibliothèque nationale de France, mais elle met en valeur les dernières œuvres découvertes.

      Aux trois cartes manuscrites sur le haut Dauphiné : Gapençais, Queyras, Champsaur, s’ajoute une nouvelle sur le Briançonnais que l’on ne croyait jusqu’ici pas représenté par Jean de Beins. Celles-ci ont sans doute servi de base à la confection de la grande carte imprimées de 1617, exposée dans son édition originale et complétée de trois gravures de cette même carte réduite. Un document manuscrit de Jacques Fougeu, grand cartographe français, contemporain de Jean de Beins, parachève le parcours.

      Cette présentation de nouveaux trésors patrimoniaux confirme la qualité artistique et l’intérêt historique de l’œuvre de Jean de Beins, ce pionnier de la #cartographie_moderne.


      http://www.ancien-eveche-isere.fr/3817-les-alpes-de-jean-de-beins.htm
      #Alpes #montagne #paysage

    • Une doctorante au laboratoire LARHRA
      Une thèse sur ce cartographe est en cours à l’Université de Grenoble :
      #Perrine_Camus :

      "Les Alpes intelligibles. Représentations cartographiques et paysagères dans les territoires de montagne au temps de Jean de Beins (1577-1651)"

      Espace habité autant que fantasmé, les Alpes sont, à la fin du XVIe siècle, un espace difficile à se représenter. Nombre d’images, qu’il s’agisse de cartes, de peintures ou de gravures apparaissent au début du XVIIe siècle. À partir de l’étude de sources iconographiques, ce travail de thèse a donc pour ambition de comprendre les processus qui permettent de rendre cet espace visible et compréhensible.

      http://larhra.ish-lyon.cnrs.fr/membre/631

    • Les Alpes de Jean de Beins : la carte et le paysage

      Aux merveilles du Dauphiné, si la liste en était encore extensible, on pourrait ajouter les cartes réalisées par le géographe Jean de Beins sous le règne de Henri IV. D’une clarté extraordinaire, elles permettent de s’immerger dans la vie alpine au tout début du XVIIe siècle. Loin de se contenter de localiser les lieux, le cartographe a mis en scène les villes et leurs systèmes de défense, les vallées et leurs cultures, les rivières et leurs gués, voire les armées et leurs stratèges. Des documents exceptionnels et jamais exposés à découvrir au musée de l’Ancien Évêché ! Par Perrine Camus, doctorante en histoire moderne à l’université Grenoble-Alpes.


      http://www.lalpe.com/lalpe-79-paysages-monde-a-fenetre

  • Permis de tuer ? Masculinité, culture d’agression et armée
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2018/03/19/introduction-demilie-beauchesne-a-son-ouvrage-

    Selon l’Organisation mondiale de la santé, 35% des femmes dans le monde indiquent avoir subi des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie1. Une femme sur trois. Les Québécoises adultes comptent pour 92,8 % des victimes d’agression sexuelle, selon le Conseil du statut de la femme2. En matière de violences contre les femmes, les statistiques parlent d’elles-mêmes : nous vivons dans une société profondément inégale caractérisée par une vaste succession de violences à l’égard des femmes.

    De temps à autre, un cas de violence extrême fait la une des médias, tel un cas d’exception occultant tous les autres, lesquels sont désormais banals, ravalés au rang de faits divers. Ces événements retiennent momentanément l’attention du public puis s’estompent, pour finalement disparaître. Pendant ce temps sont négligées les violences systémiques à l’encontre des femmes.

    Pourtant, l’actualité amène son lot d’événements pour nous les rappeler. Pensons à certains élus provinciaux (tels que Gerry Sklavounos, député de Laurier-Dorion, ou Pierre Paradis, ex-ministre de l’Agriculture) qui se voient publiquement accusés de harcèlement ou de viol et sont aussitôt blanchis, faute de preuve ou en l’absence d’une « victime parfaite ». Ou à ce juge qui innocente un chauffeur de taxi d’Halifax ayant violé une cliente ivre et inconsciente, sous prétexte que la femme était peut-être consentante. Ou bien au maire de l’arrondissement de Montréal-Nord – et ancien policier du Service de police de la Ville de Montréal –, reconnu coupable d’attouchements sexuels sur une mineure. Ou encore au meurtre de Daphné Boudreault par son ex-conjoint, quelques heures à peine après qu’elle a alerté la police de Richelieu-Saint- Laurent, car elle se sentait menacée…

    La majorité des analyses de ces cas dits d’exception associent la violence à un individu seul ou encore mettent en cause la victime et, par le fait même, déresponsabilisent l’ensemble de la société. Or, il existe une trame commune à toutes ces violences. L’État est non seule- ment incapable de les prévenir, mais de plus il participe en quelque sorte à ces crimes, à ce silencieux féminicide.

    #virilité #masculinité #feminicide

    • Je soutiendrai la thèse selon laquelle Russell Williams n’est pas en contradiction avec les valeurs militaires canadiennes, mais est plutôt l’effet programmé et brutal d’une construction sociale de la domination à travers sa formation de militaire, laquelle reflète la socialisation à l’œuvre dans la société patriarcale.

  • De #crapaud ou de porcelaine, le livre dans tous ses états s’adjuge magnifiquement. La collection d’un bibliophile - Drouot Richelieu -
    http://www.lecurieuxdesarts.fr/2018/02/de-crapaud-ou-de-porcelaine-le-livre-dans-tous-ses-etats-la-collect

    Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont. Les Chants de Maldoror avec cinq lettres de l’auteur et le fac-similé de l’une d’elles. Paris, Au Sans Pareil, 1925. Reliure demi-veau vert bronze, plats de veau naturel brun avec, incrustées, les deux parties d’une peau de grenouille


    William Blake. Ausgewählte Dichtungen. Übertragen von Adolf Knoblauch. Berlin, Oesterheld & Co. Verlag, 1907. 2 volumes in-4.Tirage limité à 670 exemplaires numérotés. L’impression a été partagée entre Poeschel & Trepte à Leipzig, pour le premier volume, et l’officine berlinoise d’Otto von Holten, pour le second.

    Encore plus étonnant, pour rester dans le domaine des amphibiens, cet « hymne à la rigueur et à la beauté » comme le qualifient les experts. Cette reliure fut conçue par la Wiener Werkstätte, en peau de crapaud teintée, doublée et signée de Josef Hoffmann, sur des plats de bois ondulés, doublures de peau de crapaud teintée de même composées de plusieurs pièces, gardes de soie taupe.

  • Le siège d’Alésia
    https://s14-eu5.ixquick.com/cgi-bin/serveimage?url=https:%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FM-32wKtgfZ4%2Fmaxresd
    Au détour de quelques recherches sur Gandhi et les #grand_homme je tombe sur le récit du Siège d’Alésia et de choix d’un gaulois mythique, Vercingétorix.
    Lors de ce siège qui dure 2 mois, en manque de vivre, les hommes prennent la décision d’expulsé les femmes, enfants et vieillard·es. Les romains refusent de les laissées passés, illes périrent devant les portes de la ville.
    Sur wikipédia on parle d’une expulsion, mais sur la source (douteuse) qui m’a fait découvrir cette histoire il est dit

    Vercingétorix, le gars pas sympathix

    Pour garder la tête haute devant César, les derniers gaulois sont retranchés dans la place forte d’Alésia mais piégés par les romains disposés autour. Et Vercingét’ s’est dit que ce serait pas mal de faire sortir les femmes et les enfants pour les sacrifier et les vendre aux romains plutôt que de se rendre. Le problème c’est que les romains n’en veulent pas. Du coup ces pauvres âmes s’en retournent vers Vercingétorix qui les laisse crever à la porte.

    http://www.topito.com/top-connards-etudies-ecole-bonjour-les-fdp

    –----

    Alesia n’était pas préparée à abriter autant d’hommes pour un siège. Les vivres viennent rapidement à manquer. Vercingétorix commence par renvoyer les cavaliers, puis jette dehors les « bouches inutiles ». Coincés entre Alesia et les retranchements romains, femmes, vieillards et enfants vont mourir de faim.

    http://his.nicolas.free.fr/Personnes/PagePersonne.php?mnemo=Vercingetorix
    Ce récit est construit à partir de la guerre des gaules. Vercingetorix avait beaucoup de cavaliers et ils ne sont pas entré dans la ville pour le siège. Les "femmes, enfants et vieillard·es étaient en fait les habitant·es de la ville d’Alésia.

    ci dessous un lien sur la fabrication du myth autour de Vercingétorix au XIXeme
    http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2007-01-22/comment-on-a-fabrique-le-mythe-vercingetorix/920/0/67440

    –---
    C’est quant même sympa de la part des troupes de Vercingétorix de pas avoir mangé les femmes, enfants et vieillard·es. En cas de siège le #cannibalisme ca arrive. Critognatos l’avais proposé selon les dires de Jules César.

    Quel est donc mon avis ? De faire ce que firent nos ancêtres dans leurs guerres, bien moins funestes, contre les Cimbres et les Teutons. Forcés, comme nous, de se renfermer dans leurs villes, en proie à la disette, ils soutinrent leur vie en se nourrissant de la chair de ceux que leur âge rendait inutiles à la guerre ; et ils ne se rendirent point. (13) Si nous n’avions pas reçu cet exemple, je dirais que, pour la cause de la liberté, il serait glorieux de le donner à nos descendants.

    Et il me semble que les gaulois pratiquaient une forme de cannibalisme de terreur vis à vis des Romains - TW - Mon prof de morphologie aux beau-arts racontait qu’ils croquaient les doigts de leurs ennemis - c’était pour illustré la souplesse et la tendreté du squelette vivant - je pense pas qu’ils mangeaient les doigts, ils devaient les recrachés, mais ca doit être une méthode terroriste efficace.

    Pour cette affaire de siège, c’est quant même les Romains qui ont laissé mourir les femmes, enfants et vieillard·es entre les deux lignes, ca leur coûtait rien de les laisser passées. Quant à savoir si Vercingétorix avait l’intention de vendre les femmes, enfants et vieillard·es je voie pas comment avoir une source fiable vu le temps qui a passé.

    –----
    Ce que raconte Jules César
    https://www.youtube.com/watch?v=2ai9XGuhjiE

    extrait de la guerre des gaules :

    Expulsion des non-combattants

    [7,78]

    (1) Les avis ayant été recueillis, il fut arrêté que ceux qui, à raison de leur santé ou de leur âge, ne pouvaient rendre de service à la guerre, sortiraient de la place, et qu’on tenterait tout avant d’en venir au parti proposé par Critognatos. (2) On décida toutefois que, si l’on y était contraint et si les secours se faisaient trop attendre, on le suivrait plutôt que de se rendre ou de subir la loi des Romains. (3) Les Mandubiens, qui les avaient reçus dans leur ville, sont forcés d’en sortir avec leurs enfants et leurs femmes. (4) Ils s’approchent des retranchements des Romains, et, fondant en larmes, ils demandent, ils implorent l’esclavage et du pain. (5) Mais César plaça des gardes sur le rempart, et défendit qu’on les reçût.

    • ca leur coûtait rien de les laisser passées.

      Ben si !
      – s’ils les laissent passer, ça permet à la ville assiégée d’allèger sa population à nourrir sans conséquences nuisibles pour eux
      – s’ils ne les laissent pas passer, soit les assiégés les récupèrent et c’est tout bénéfice pour les assiégeants, soit ils les laissent dans le no man’s land et, là, c’est, normalement, assez dur moralement pour eux (d’une part pour la partie d’entre les combattants qui sont de la ville elle-même, et pour la fraction des autres que le sort de « compatriotes » pourrait émouvoir.

      Au passage, c’est une des questions les plus classiques des sièges. Cf. le siège de La Rochelle par Richelieu (la notice WP fait explicitement la référence à Alesia)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_La_Rochelle_(1627-1628)#Les_affres_du_si%C3%A8ge

      Idem pour le cannibalisme, dans toutes ces variantes, cf. p. ex. le siège d’Antioche pendant les croisades
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_d%27Antioche

  • En Allemagne, malaise autour des « vestes de sable » pour calmer les enfants hyperactifs - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/01/24/en-allemagne-malaise-autour-des-vestes-de-sable-pour-calmer-les-enfants-h

    L’histoire semble tout droit sortie d’un roman de Dickens : environ 200 écoles allemandes ont mis en place le port de vestes lestées de sable afin de calmer les #enfants_hyperactifs ou atteints du trouble du déficit de l’attention (TDAH). Cette méthode est utilisée comme alternative à la Ritaline, le médicament généralement prescrit dans ce genre de cas aux enfants dès 6 ans.

    Cette #veste, qui ressemble à un gilet pare-balles, pèse entre 1,2 et 6 kilos et coûte entre 140 et 170 euros, est fabriquée principalement par une société de Basse-Saxe, Beluga. Elle la commercialise depuis dix-huit ans. Cela fait à peu près autant de temps qu’elles sont utilisées dans des écoles hambourgeoises.

    On pourrait les attacher aussi #facepalm #enfance #éducation

    • Sans parler de la parfaite obscénité d’utiliser à des fins publicitaires une enfant dont on peut douter qu’elle ait donné son consentement éclairé à cette mise en scène

      J’imagine @intempestive que ce sont ses parents qui ont donné l’accord...

      1/ Je vais me renseigner à propos de la contention. Les psychiatres allemands semblent justement contre car celle-ci n’est pas utilisée au départ pour ce genre de cas et j’ai l’impression (surtout) qu’on ne leur a pas demandé leur avis ;-)

      2/ Les parents des enfants semblent satisfaits, les enfants aussi (pas celle de la publicité qui ne peut véritablement s’exprimer en raison de son handicap), de même que les professeurs. What else ?

      3/ Entre la Ritaline et le gilet, je choisis... le gilet qui lui, peut s’enlever mais j’y ajouterais bien sûr une TCC.

    • Il n’y a plus guère de réflexions et de pratiques critiques sur ces questions (émergence d’une pathologie), je connais des familles que l’on peut supposer tout à fait non dupes qui ont accepté l’usage de la #ritaline
      Je crois pas que ce soit fondamentalement « la » psychiatrie qui soit en cause, il y a une grande difficulté des familles face à ces comportements émergents, qui nt sans doute beaucoup à voir avec la religion de la performance. La psychiatrie a bien pour fonction de venir remédier aux effets pathogènes des normes sociales, et pas seulement à l’aliénation psychopathologie en tant que telle dans ce qu’elle a de spécifique.
      #soin #comportementalisme #paix_des_familles et des #école

    • Vous me direz, chez Volkswagen, on gaze bien des singes pour tester les moteurs diesel. Les méthodes allemandes ... mais elles n’ont rien à envier aux méthodes « civilisées » de la société occidentale de l’abondance, celle qui fait croire que le salut est dans le productivisme et le produit intérieur brut, mais aussi qu’il faut un esprit sain dans un corps sain en évacuant les « scories » de l’humanité à la marge. D’ailleurs le concept de « marginalité » est en lui-même révélateur d’un système de pensée, lequel système est bien totalitaire.
      #totalitarisme

    • Merci à @intempestive , @colporteur et @sombre pour vos réponses stimulantes.

      Par ailleurs, la notion même de « trouble de déficit de l’attention », introduit, me semble-t-il, dans une version relativement récente du DSM, est critiquable, notamment du fait des surdiagnostics et de la surmédication qui ont accompagné son surgissement

      Après prise de renseignements, les TDA remontent à 1968 dans le DSM II sous l’appellation "Réaction hyperkinésique de l’enfant".
      Pourquoi y a-t-il eu "surdiagnostique" ou "surgissement", je ne sais pas (ou y a-t-il eu tout simplement un développement des TDA ? Il faut savoir que la psychologie a fait d’énormes progrès depuis et les diagnostiques se sont affinés. Je vais être un peu provocateur mais bien avant on parlait de sorcellerie et non de folie...

      Mais cela permet de ne pas se poser la question plus fondamentale de la pertinence d’une telle médicalisation de l’attitude de certain.es enfants

      Les TCC sont la thérapie adéquate ; ça fonctionne très bien mais c’est une thérapie (pas un gilet ;-) ni un médicament) et c’est sur le long terme. Je crois qu’il faut dépasser le mot "attitude". C’est plus grave et ne relève pas de la simple discipline scolaire qui est bien impuissante crois-moi.

      On propose une solution technique, apparemment inoffensive, à des questions sociales.

      Pardonne-moi ma question mais en quoi est-ce une question sociale ?

      Cette vidéo fait directement écho à une longue tradition médicale d’utilisation de l’image de personnes considérées comme arriérées, adultes ou enfants, au nom de la grandeur de la science et pour leur bien naturellement

      Echo : oui, mais il me semble qu’elle est différente : c’est une entreprise qui montre un exemple de ce qu’elle peut offrir pour palier au handicap (pas d’arriération ici) note : pallier : « soulager un mal sans le guérir » aux XIIIe et XIVe siècles, « atténuer faute de remède véritable » au XVIIe
      Pas de science ici non plus. Mais je comprends que cela puisse choquer. Je suis personnellement indécis. Cela fait longtemps que je n’avais pas vu une "solution" physique (qui n’en est pas une mais qui pallie) à un problème psychique. C’est peut-être cela qui interpelle.

      @colporteur

      ces comportements émergents, qui nt sans doute beaucoup à voir avec la religion de la performance.

      Un TDA n’a, je pense, rien à voir avec la performance. J’ai au moins un élève dans ce cas et son comportement n’a rien à voir avec un problème vis-à-vis d’une norme sociale (enfin presque... ta réflexion est juste si tu considères qu’un tel cas est "normal" et qu’il peut accéder au savoir dans sa condition... ce qui est impossible surtout lorsqu’on sait que son TDA s’accompagne d’autres troubles dys...).

      @sombre
      D’après Charpentier M, Guberman N, Billette V, Lavoie JP, Grenier A, Olazabal I, Vieillir au pluriel, Perspectives sociales, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2010 :

      L’exclusion sociale (la marginalité) est la relégation ou marginalisation sociale d’individus, ne correspondant pas ou plus au modèle dominant d’une société, incluant personnes âgées, personnes sujettes à un handicap (physique ou mental) ou autres minorités. Elle n’est généralement ni véritablement délibérée, ni socialement admise, mais constitue un processus plus ou moins brutal de rupture parfois progressive des liens sociaux.

      L’exclusion, la marginalité existe depuis plusieurs siècles et donc cela n’a donc rien à voir avec le totalitarisme qui est un concept forgé au XXe siècle. Bien sûr le totalitarisme a produit de la marginalité laquelle n’en est pas le révélateur mais un aspect parmi d’autres... mais bon, cela n’est pas l’essentiel sur notre sujet, n’est-ce pas ?

    • @cjldx, une analogie. Si les suicides au travail ou liés au travail se multiplient, ce n’est pas comme adaptation à la norme mais plutôt l’expression dune incapacité à s’y plier, voire des formes de négation/refus de celle-ci.
      La prévalence accrue des dépressions n’est pas due simplement à une invention des labos ou des psys, c’est aussi une défense, une réponse, une manière (coûteuse) de sauver sa peau. L’émergence de « TDA » qui présentent tout autrement sont un autre écart, lui aussi coûteux. Quant aux TCC...
      voir peut-être On agite un enfant, de Yann Diener
      https://seenthis.net/messages/89485

    • @colporteur Tout à fait d’accord avec toi sur ton premier paragraphe ainsi que sur ton deuxième point.

      J’ai trouvé très intéressant l’article sur « On agite bien un enfant » (2012). Heureusement les choses progressent et les jeunes psychologues ont un esprit plus ouvert et décident des thérapies en prenant ça et là dans les diverses écoles qui se sont succédées

      En retour, les États-Unis nous amènent aujourd’hui les thérapies cognitivo-comportementales, avec l’immense marché des « troubles » et des médicaments qu’elles inventent.

      1/ On n’en est plus au tout médicament (enfin normalement) et lorsqu’on emploie des TCC, on n’est pas obligé d’y inclure un médicament (les psychiatres peuvent en prescrire, pas les psychanalystes, ni les psychologues).

      2/ Quelques citations intéressantes :

      Le premier chapitre parle de ce qui se passe à l’école, où le nombre d’enfants « agités » augmente. Il s’agit aussi du moment où l’institution scolaire impose une pression croissante sur l’enfant.

      Ce n’est pas faux mais il y a plus encore et il le dit bien par la suite.

      Plusieurs facteurs participent de ce qu’on appelle « un trouble » mais que l’on désigne trop rapidement comme quelque chose qui vient de l’enfant uniquement.

      considérer leurs patients comme des « fauteurs de troubles »

      En effet, un enfant qui souffre de TDA ou TDAH n’est pas un fauteur de troubles, c’est juste un enfant qui souffre et qu’il faut « soigner ». D’ailleurs il est bien différent de celui qui fait sa crise d’adolescent.

      Je ne vais pas citer tout le texte que tu m’as mis en biographie (il est très bien mais date un peu maintenant). Je peux néanmoins te rassurer, les psychologues que je connais ont dépassé ce stade (même la psychanalyse se dit psychodynamique maintenant et change aussi) et ils emploient les TCC (sans médicament), la psychanalyse ("psychodynamique") et d’autres « techniques » (le mot est peut-être mal choisi) en prenant dans diverses écoles. Il ne faut plus être sectaire mais avoir un esprit ouvert.

      Petite remarque : la définition des TCC que donne l’article est biaisée

      (Thérapies inventant des « troubles » à « traiter » à court terme, faisant fi de l’histoire du sujet et des ressorts inconscients du symptôme pour lequel l’individu consulte.)

      Pourquoi des scientifiques « inventeraient ». Cela me fait penser aux réactions de rejet systématiques face à une nouveauté : c’est une attitude normale mais il faut dépasser ce stade. La panacée n’existe pas. C’est souvent (pas tout le temps non plus) un mélange de l’ancien et du nouveau qui nous fait progresser.

      Merci encore pour l’article.

    • @intempestive C’est toujours un plaisir d’avoir une discussion fouillée, argumentée ; cela nous fait progresser et c’est bien pourquoi je suis très content d’être sur @Seenthis .

      A propos des articles que tu cites, lis mon commentaire ci-dessus pour colporteur. Il est aussi valable. Ces auteurs ont parfaitement raison mais il faut aller plus loin et c’est ce qu’il semble se faire actuellement même si les neurosciences ont tendance, il me semble, à vouloir tout rejeter.

      Quant à « notre » histoire de veste, je suis partagé. Je ne la rejette pas mais il faut un (des ?) complément indispensable. Je suis aussi dubitatif : est-ce qu’un de mes élèves qui doit souffrir de TDA(H) serait soulager avec ce dispositif ? Pas sûr. D’où l’idée d’un diagnostic posé par des professionnels... qui ne seraient pas coincés dans leur chapelle. ;-)

    • Ah, j’ajoute une chose :

      Concernant l’ « hyperactivité » et le « déficit de l’attention », on médicalise des manières d’être qui pourraient être analysées de toute autre façon selon les cas : expression de difficultés familiales (maltraitance, pauvreté, etc.), manifestation d’une personnalité singulière (ce qui est très prisé dans certains milieux, notamment ceux dits « créatifs », et très déprécié dans d’autres, où il ne faut pas qu’une seule tête dépasse), inadéquation du cadre scolaire..

      On peut (et doit) traiter le problème à sa source (maltraitance, pauvreté, etc.) mais cela ne résoudra rien au problème psychologique de l’enfant, l’adolescent, l’adulte qui est véritablement ancré en lui.
      Quant aux créatifs, ils ont fait de leur(s) souffrance(s) un art (enfin j’espère). Tant mieux. C’est aussi une sorte de thérapie.

      « Inadéquation au cadre scolaire », là ça me fait un peu réagir (tu t’en doutes bien) : que veut l’école ? Instruire, faire progresser l’esprit critique et la compréhension du monde en tout cas en histoire-géographie (et y rajouter une ligne politique directrice). Un enfant en souffrance, aura vraiment du mal à y arriver et c’est bien triste.

    • Pour le pire : quand on retourne à une ingurgitation scolaire sous contrainte, façon XIXème siècle (du style, en ce moment : conception de l’histoire comme apprentissage d’un « roman national »).

      Il y a un programme et les directives sur l’application du programme :
      http://eduscol.education.fr/cid98981/s-approprier-les-differents-themes-du-programme.html

      Certains hommes politiques ont la tentation du roman national (tronqué au demeurant, ils choisissent bien ce qu’ils veulent y voir d’ailleurs....). Mais l’inverse est vrai aussi : au collège, on étudie plus le Second Empire (trop libéral dans sa seconde partie ?), exit Clovis, les mérovingiens (ça coince un peu entre la fin de l’empire romain et Charlemagne, il y a un bon vide de 400 ans) , ni Sparte (trop extrémiste ?), Richelieu est passé à la trappe ; idem pour la crise de 1929 (le côté économique seulement et non son rôle dans la montée du nazisme)... Ce qui a été fait à l’école primaire est souvent oublié... lorsqu’il a été fait. Mes collègues font le maximum mais les difficultés sont grandes (nous sommes en ZEP).

      On n’ingurgite plus mais il faut bien quand même mémoriser à un moment donné... comprendre sans mémoriser c’est être condamné à faire les mêmes erreurs.

      ce que l’école « veut » varie beaucoup : cela dépend de la politique nationale, des collectivités locales, du statut de l’école (public ou privé, religieuse...

      Les écoles privées sont très souvent catholiques et ce qu’elles veulent c’est la réussite de leurs élèves... comme les écoles publiques. Les programmes sont les mêmes, les profs sont salariés par l’Éducation Nationale même s’ils n’ont pas le même statut.

      Et tout à fait d’accord avec toi en ce qui concerne la suite de ton commentaire !

  • L’Académie française est-elle encore utile ?
    https://www.franceculture.fr/litterature/lacademie-francaise-sert-elle-encore-a-quelque-chose

    "Si demain l’Académie disparaît, on ne s’en rendra pas compte"

    Force est de constater que l’Académie française n’a plus aujourd’hui le même statut. “Ca n’est plus la question ! poursuivait d’ailleurs le poète et philosophe Michel Deguy, toujours dans Du Grain à Moudre. La question est que cette fonction n’a plus lieu, il n’y a plus de rôle normatif de l’Académie. Ça n’intéresse pas grand nombre de bons écrivains, parce que cette espèce de gloire, de réputation, de rôle social fondamental qu’il y a eu pendant des siècles, tout simplement n’a plus lieu.“

    Aujourd’hui, la mission de l’institution est en effet de “contribuer à titre non lucratif au perfectionnement et au rayonnement des lettres” : l’Académie a donc un rôle d’autorité morale, mais elle n’a plus d’autorité normative. Seule lui reste pour fonction d’approuver ou non la publication au Journal officiel d’équivalents francophones de termes techniques étrangers.
    Le rôle tranche profondément avec l’influence qu’a pu avoir par le passé l’Académie française. Si depuis sa création, l’institution a toujours été mise en doute, elle n’en a pas moins fait figure d’autorité pendant des siècles, quand seuls quelques lettrés étaient en mesure de s’y opposer. C’est entre autres l’accès massif de la population à l’éducation, couplé à la professionnalisation des sciences du langage, qui ont achevé de déposséder l’institution du monopole de la normalisation du langage. Signe des temps, il n’y a d’ailleurs eu aucun linguiste à l’académie depuis le décès du philologue Gaston Paris, en 1903.

    Pourtant, curieusement, l’Académie semble toujours être considérée comme responsable du bon fonctionnement de l’orthographe et de la grammaire française, alors même que leur dernier dictionnaire en date, débuté en 1986 et publié en plusieurs volumes, n’est pas terminé, couvrant jusqu’ici les mots de “A” à “Quotité”. “Il faut reconnaître que l’Académie réussit bien ses coups de comm’, poursuit Maria Candea. Comme il y a des gens connus et que le titre d’académicien donne des entrées dans les médias, on les entend et ça donne l’impression qu’il y a des choses à communiquer."

    Quand les académiciens donnent un avis, c’est bien, et quand il n’en donnent pas et bien… il n’y a pas d’avis, c’est tout. C’est anecdotique. Si demain l’Académie disparaît, on ne s’en rendra pas compte, ce n’est pas là que se fait le travail. Maria Candea

    L’entre-soi cultivé à l’Académie, la "célébrité" de ses membres, lui sont depuis longtemps reprochés. En 1985, dans l’émission Grand Angle, François Fossier, auteur de l’ouvrage Au pays des immortels, et pourtant plutôt bienveillant à l’égard de l’Académie française, pointait du doigt cet état de fait : "Les académiciens sont recrutés tous dans le même milieu, dans la mesure où l’Académie se veut l’illustration de ce qu’il y a de mieux dans la France. [...] Il est certain qu’il faut appartenir à un milieu social qui se définit à la fois par une assez grande aisance financière, une parenté d’éducation avec un certain nombre d’études qui ont été menées dans les mêmes conditions, des alliances familiales qui vous font entrer de plain-pied très vite avec d’autres académiciens qui seront vos confrères, des types de carrière aussi qui se font d’une manière similaire. [...] C’est cette espèce de convivialité sélective et un peu élitiste qui est à l’origine de bien des élections."

    Ces gens font partie du même milieu et s’auto-recrutent. Je ne peux pas dire que le talent ne rentre pas en ligne de compte sur ce chapitre, il est évident qu’on considère les qualités littéraires des candidats. Il n’y a plus de cas aussi scandaleux qu’il y a pu y en avoir sous l’Ancien régime et jusqu’au début de ce siècle, d’élus qui n’avaient rien écrit. Mais c’est essentiellement une parenté et une cohésion sociale qui est à l’origine des élections. François Fossier

    Qui décide de la langue ?

    Si l’Académie n’est plus décisionnaire et si son dictionnaire avance si lentement, alors où se décide le sort de la langue française ? C’est essentiellement à la Direction générale de la langue française et des langues de France (DGLFLG), qui dépend du ministère de la Culture.
    Plus de 200 experts appartenant à 19 collèges, sélectionnés en fonction de leurs compétences linguistiques, y sont chargés de normaliser la langue. “Les besoins sont dans l’industrie, dans la technique, où on a besoin de glossaires, assure Maria Candea. Il y a aussi un gros travail qui est mené par l’Afnor. L’enrichissement de la langue se fait surtout par la technique, plus que par les mots dont on parle beaucoup comme le ‘mot-dièze’.” Au rang des institutions qui participent à la Direction générale de la langue française, on retrouve évidemment l’Académie française, chargée de donner son avis sur les néologismes. Mais quand c’est le cas, il s’agit bien plus souvent d’employés de l’Académie membre du service du Dictionnaire, que d’académiciens eux-mêmes.

    L’influence de l’Académie, finalement, est essentiellement de l’ordre du médiatique, preuve en est de sa capacité à régulièrement s’inscrire dans des polémiques à propos de la langue française. Ce que regrette Maria Candea :

    L’Académie a encore une espèce d’aura qui fait que les gens pensent qu’elle a un rôle à jouer. A cause de cela, il y a un déficit de légitimité pour réformer l’orthographe, ce qui est gravissime pour une langue.

    Je me demande pourquoi on conserve ce club de vieux misogynes alors qu’on a le forum 18-25ans de jeux-video.com. Ca fait doublon et il faut faire des économies qu’ils disent. On pourrais les vendre aux quataris, ca pourrai garnir quelques sarcophages dans leur nouveau louvre. En plus finky deviendrais salarié des émirs et ça la république devrait l’offrir comme cadeau aux françaises.

  • La carpe asiatique a atteint le Québec | Le Devoir
    http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/492832/la-carpe-asiatique-est-arrivee-au-quebec

    La crainte s’est transformée en menace très concrète. La #carpe_asiatique est désormais présente dans le fleuve #Saint-Laurent, ce qui signifie que les principaux cours d’eau du sud du Québec risquent d’être envahis par une espèce qui a provoqué des ravages aux États-Unis et qui serait pour ainsi dire impossible à éradiquer.

    Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a confirmé mardi que les tests menés au cours des derniers mois ont permis de détecter la présence de la carpe de roseau, l’une des quatre espèces de carpes asiatiques, à 16 endroits le long du fleuve Saint-Laurent.

    Les données du ministère indiquent que cette espèce serait déjà présente dans le secteur de Montréal, mais aussi à différents endroits situés en aval, soit de Repentigny jusqu’à la tête du lac Saint-Pierre. La carpe a même été détectée dans la rivière Richelieu et la rivière Saint-François. Selon ce qu’a fait valoir le Dr Louis Bernatchez, de l’Université Laval, la superficie du territoire où les scientifiques ont détecté la présence de la carpe asiatique est donc déjà importante.

  • Nous, intermittent-e-s, précaires, étudiant-e-s, salarié-e-s, nuit deboutistes, zadistes, chômeur-se-s, postier-e-s avons investi la salle Richelieu de la Comédie Française
    https://paris-luttes.info/nous-intermittent-e-s-precaires-5506

    Communiqué des occupant-es de la Comédie Française le 27 avril 2016 : Nous, intermittent-e-s, précaires, étudiant-e-s, salarié-e-s, nuit deboutistes, zadistes, chômeur-se-s, postier-e-s avons investi la salle Richelieu de la Comédie Française et fait annuler la représentation d’hier soir. Cette (...) — CIP-IDF

  • CIP-IDF > Nous, intermittent-e-s, précaires, étudiant-e-s, salarié-e-s, nuit deboutistes, zadistes, chômeur-se-s, postier-e-s avons investi la salle Richelieu de la Comédie Française
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8156

    ...avons investi la salle Richelieu de la Comédie Française et fait annuler la représentation d’hier soir.

    Cette initiative dénonce les violences policières qui ont eu lieu devant le théâtre de l’Odéon lundi soir et mardi. Il est inacceptable qu’un lieu public et culturel soit assiégé par les forces de l’ordre : nous exigeons l’ouverture de ce théâtre.

    Nous nous inscrivons dans la vague coordonnée d’occupations de théâtres en cours : les Théâtres Nationaux de l’Odéon et de Strasbourg, les Centres Dramatiques Nationaux de Bordeaux, Caen, Lille et Montpellier.

    Ces occupations ont pour but de dénoncer la négociation en cours de l’assurance chômage du régime des intermittent-e-s. D’une part, le cadrage organisé par le Medef et la Cfdt est inacceptable : nous refusons le chantage du patronat qui voudrait, d’ici 2020, sous prétexte « d’économies », réduire de 25% les allocations des intermittent-e-s qui s’amenuisent déjà d’années en années.
    D’autre part, nous exigeons un système d’indemnisation qui serait enfin solidaire, adapté à la discontinuité de l’emploi et pérenne : la Coordination des Intermittent-e-s et Précaires ainsi que la Cgt-Spectacle ont des propositions dans ce sens.
    Enfin, nous exigeons l’exclusion du Medef de l’Unedic en attendant une refonte du paritarisme. Toute économie sur le dos des chômeur-se-s et précaires est inadmissible !

  • Un restaurateur francilien interdit l’entrée de son établissement aux #banquiers
    http://www.24presse.com/cp.php?id=9918370

    « Autorisé aux chiens. Interdit aux banquiers sous réserve d’un droit d’entrée de 70 000 euros ». Alexandre Callet, le jeune propriétaire des Écuries de Richelieu, restaurant gastronomique répertorié au Guide Michelin situé à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine, savoure sa provocation.

    #bankster #argent

  • Filmer les immigrés | « Cinéma Total »
    http://cinemato.hypotheses.org/264

    Le 4 mai 2015, à la BNF-site Richelieu, Nil Yalter a présenté son travail dans le cadre du séminaire « Vidéo des premiers temps ». En 1973, l’artiste d’origine turque découvre Portapak, l’enregistreur vidéo portable. Depuis, elle filme, se filme, photographie, dessine et fait des installations en assemblant différents éléments visuels. La condition des femmes, l’immigration, le monde des ouvriers, les traditions populaires sont autant de sujets qu’elle aborde dans ses œuvres et aussi qui illustrent son engagement intellectuel et social. Les extraits des vidéos et les photos des installations de Nil Yalter ainsi que des textes sur son travail peuvent être consultés sur le site www.nilyalter.com.


    La vidéo des immigrés turcs date de 1977 et celle des immigrés portugais date de 1979. Les hommes et les femmes racontent les difficultés rencontrées lors de leur arrivée en France. Certes, tous rencontrent le problème évident de l’intégration dans une nouvelle société. Toutefois, on perçoit une nuance importante entre les deux témoignages. Les familles portugaises apportent une note positive à la question de l’immigration tandis que les familles turques dressent un tableau pessimiste de leur expérience. D’ailleurs, Nil Yalter, elle-même, souligne cette différence entre les communautés d’immigrés lors d’une intervention organisée au Centre Pompidou, en 2012, dans le cadre de l’exposition « Vidéo Vintage ». Quelle est cette « note d’espoir » portugaise dont nous parle Nil Yalter ?

    http://www.nilyalter.com/works/44/turkish-immigrants-photos-drawings-nil-yalter-video-yalter-croiset-1977.h

  • Eric Zemmour à Montpellier,
    Du massacre des protestants par Richelieu à l’élimination des musulmans

    http://www.lengadoc-info.com/1725/societe/eric-zemmour-a-montpellier-je-ne-suis-pas-charlie

    Si Richelieu fait le siège de la Rochelle et extermine 90 % des habitants, c’est parce que les protestants se sont autonomisés, ce sont organisés en république protestante à l’image de la république des Pays-Bas, ils font venir des armes d’Angleterre. Pour Richelieu, ce n’est pas possible, c’est un état dans l’état, c’est un pays étranger dans la France. Aujourd’hui, nous en sommes là, nous sommes avec des La Rochelle qui se multiplient un peu partout en France. Petit à petit, des régions entières s’autogèrent, s’auto-réglementent, qui s’autofinancent avec le trafic de drogue, le Qatar et l’Arabie Saoudite. Des régions qui s’organisent autour d’une nouvelle règle qui est le Coran, qui « halalisent » des quartiers entiers. D’ailleurs, chose que j’ai découverte en écrivant « Le suicide français », on appelait La Rochelle sous Richelieu, la Mecque du protestantisme. »

  • Autre passage du passage télé de Poutine

    Putin Q&A live blog: Putin threatens to shut off gas to Ukraine, calls eastern Ukraine “Novorussiya,” says presidential elections cannot be considered legitimate
    http://www.kyivpost.com/content/ukraine/putin-qa-live-blog-putin-calls-eastern-ukraine-novorussia-says-presidentia

    Putin brought up imperial Russian history, saying that some territories in eastern Ukraine had been given to Ukraine by Catherine the Great’s close advisor Grigory Potemkin, calling them “Novorussiya.” 

    Coincidentally, a map found in the Kyiv Communist Party headquarters last week showing Ukraine partitioned into four regions described a southern province as “Novorussiya.”


    The map of Ukraine shows it splintered into four parts: Republic of Crimea, Republic of Donbas in the east, Republic of Dneprovsko-Slobozhansk in the northeast, Republic of Novorossiya in the south and Ukraine.

    • On se rappellera que le duc de Richelieu, avant d’être ministre de Louis XVIII, a été gouverneur d’Odessa et de la Nouvelle-Russie…
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Armand_Emmanuel_du_Plessis_de_Richelieu

      En 1803, le tsar Alexandre Ier, qui succède à Paul Ier, le nomme gouverneur de la ville d’Odessa et de la Nouvelle Russie, région qui englobait tout le sud de la Russie et qu’il fallait coloniser et peupler, poste qu’il conserve jusqu’en 1814.

      Il est reconnu comme l’artisan du développement de la ville d’Odessa, petit village qu’il a transformé en capitale de cette province conquise aux Turcs. La « perle de la mer Noire » garde encore en souvenir sa statue en haut de l’escalier qui domine le port4. Il reste une figure particulièrement populaire auprès de la population de cette ville, en ce début de XXIe siècle.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Russie

    • L’accord diplomatique sur l’Ukraine, une victoire politique pour Poutine
      http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/04/18/l-accord-diplomatique-sur-l-ukraine-une-victoire-politique-pour-poutine_4403

      Lors d’une émission télévisée, M. Poutine a qualifié l’est de l’Ukraine de « nouvelle Russie ». « Kharkiv, Lugansk, Donetsk, Odessa ne faisaient pas partie de l’Ukraine du temps des tsars. Dieu sait pourquoi, elles ont été transférées en 1920 ! », a-t-il lancé. Et de rappeler qu’il se réservait le droit d’y intervenir militairement.

      C’est quand même dingue d’étaler son inculture à ce point !

      C’est le traité de Iassy (Iași) en 1792 (après celui de Koutchouk-Kaïnardji en 1774) qui a consacré l’annexion de cette région par la Russie. C’est le terrain de jeu du célèbre Potemkine (et de ses villages — ça c’était en Crimée) et après lui de Richelieu.

      Grigori Potemkine — Wikipédia
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Grigori_Potemkine

      Il est l’un des colonisateurs des steppes sous-peuplées du sud de l’Ukraine, qui deviennent russes avec le traité de Küçük Kaynarca (1774) et du sud du Don. Il fonde les villes de Kherson, Nikolaïev, Sébastopol et Iekaterinoslav qui étaient regroupées dans les territoires de la Nouvelle Russie.

      Il y est mort…

      …mort le 16 octobre 1791 durant un voyage de Iaşi à Nikolaïev…
      (…)
      Malade depuis quelque temps, Grigori Potemkine demanda à être transporté à Nikolaïev ; il décéda au cours de ce voyage le 5 octobre 1791. Grigori Potemkine fut d’abord inhumé en la cathédrale de Kherson. Mais après son accession au trône impérial, Paul Ier de Russie fit disperser les restes de celui qui fut pendant des années l’amant de sa mère, Catherine II de Russie.

  • Voici comment ne plus payer d’impôt (si vous êtes riche)
    http://actuwiki.fr/2/41827
    http://actuwiki.fr/wp-content/uploads/2014/02/6967466-voici-comment-ne-plus-payer-d-impot-si-vous-etes-riche-635x314.jpg

    C’est le dernier produit dont on parle, à mots à peine couverts, dans les dîners en ville. Il existe depuis plus d’un siècle mais faisait office d’antiquité jusqu’à ce que la hausse des impôts pour les plus hauts revenus, le durcissement de l’ISF et la traque aux comptes non-déclarés à l’étranger le remettent en selle.

    Il figure désormais en bonne place dans la « boîte à outil » des techniques préférées des conseillers en optimisation fiscale. Son nom ? Le crédit lombard. En 5 ans, le nombre des Français qui y ont recours est passé de quelques centaines à plusieurs milliers, l’an dernier. Cette année, c’est l’explosion : il devrait s’en signer entre 20 et 30.000, pour des sommes qui dépasseraient la dizaine de milliards. Explication et plongée dans un monde trouble : les MPR, autrement les « méga-problèmes de riches ».
    Un montage parfaitement légal

    Le crédit Lombard est un produit en apparence tout ce qu’il y a de plus banal. « Il s’agit, explique Edouard Petitdidier, associé fondateur de la société de gestion Allure Finance, d’un prêt de 1, 2 ou 3 ou 4 ans gagés sur des actifs d’assurance vie ou des valeurs mobilières en dépôt dans l’établissement prêteur ».

    Si l’emprunteur vient à ne plus rembourser sa dette, la banque devient automatiquement propriétaire de la garantie, ce qui apure la dette. Proposé par toutes les filiales des grandes banques suisses installées en France, mais aussi par d’autres établissements comme KBL-Richelieu et Banque 1818, ce produit est très apprécié par les utilisateurs les plus fortunés. Car beaucoup savent que le Lombard ne livre ses vrais avantages que si l’on pousse à bout sa logique…
    Voilà comment ça marche

    Prenons un cas concret. Monsieur Georges -appelons-le comme cela- nous a été présenté par un conseiller en gestion de patrimoine. C’est un patron d’entreprise française qui paie beaucoup d’impôts sur le revenu. Ou plutôt qui en payait beaucoup. En contrat avec l’Etat, il aurait pu choisir de faire comme ses amis et partir s’installer à Bruxelles. Mais il a préféré rester à Paris. Mais les 300.000 euros qu’il laissait au fisc chaque année (sur ses revenus de plus de 800.000 euros et son patrimoine personnel évalué à 4 millions) le faisaient néanmoins enrager.

    Le crédit Lombard a calmé sa colère : en réduisant à presque rien son salaire, il a divisé son impôt par dix. Comment vit-il ? Tout simplement grâce à l’argent que lui a prêté sa banque –un de ces fameux « crédits lombards » -. Il est gagé sur un contrat d’assurance d’un million d’euros qui servira à rembourser, dans trois ou quatre ans, les 800.000 euros qu’elle lui aura versé sur son compte courant dans lequel il peut puiser à sa guise. Versements qui seront, forcément, exempts de tout impôt, puisqu’il ne s’agit pas d’un revenu ! L’opération peut être renouvelée plusieurs fois, mais notre chef d’entreprise n’en doute pas : »D’ici là, la majorité aura changé, et le nouveau gouvernement aura mis fin à la sur-taxation des chefs d’entreprises… »
    On ne prête qu’aux riches

    Autre avantage de cette formule : vivre à crédit, grâce à un Lombard, ne coûte pas très cher : le taux appliqué est généralement celui de l’Euribor 3 mois + une marge comprise entre 1,2 et 1,6 point. Soit, au taux d’aujourd’hui, environ 2,5%. Gardiner, une société suisse de gestion de portefeuille se vante même de prêter à 1,9%…

    Obtenir un prêt Lombard coute donc moins cher que ce que rapporte le (bon) contrat d’assurance-vie que l’on apporte en contrepartie. Autrement dit, vivre à crédit ne coute rien et en plus permet d’économiser sur ses impôts ! Quant au salaire qu’il se versait, il le réinvestit dans l’entreprise, qui n’a jamais été aussi prospère… Rien d’étonnant, donc, à ce que de plus en plus de chefs d’entreprises soient tentés. « C’est vrai, certains clients nous l’ont demandé » reconnaît Bruno Cellier, responsable de l’offre patrimoine de KBL Richelieu. « Mais s’ils l’ont fait, c’est contre notre avis. » Trop près de l’abus de droit ? En tout cas, en France, créer un montage destiné uniquement à échapper à l’impôt est puni par la loi…
    Faire « disparaître » un compte en Suisse

    Mais si le crédit lombard connaît un tel succès auprès des Français aisés, ce n’est pas seulement du fait de quelques patrons salariés un peu trop imposés. La traque aux comptes non déclarés en Suisse lui a aussi donné un beau coup de fouet. C’est en effet une des grandes techniques des banques françaises pour rapatrier l’argent non déclaré de leurs clients au nez et à la barbe de Moscovici.

    Pour le banquier genevois « repenti », Pierre Condamin-Gerbier, le prêt lombard est l’une des techniques préférées des filiales françaises de banques suisses pour filouter le fisc. Leur méthode est simple : un client français ayant un compte en suisse achète un bien en France. Pour cela, il sollicite un prêt d’une banque suisse installée en France. Celle-ci se garantit par une hypothèque, mais, parallèlement, prévoit une autre garantie, « hors livres » comme on dit dans le jargon bancaire, qui est donnée par la maison mère à sa filiale parisienne.

    Là encore, en cas de défaut de remboursement -ce qui ne manquera pas d’arriver, puisque c’est le but de la manoeuvre- la banque saisira le compte non-déclaré de l’emprunteur et la propriété de ses actifs suisses passera donc à la banque. Le montage est d’autant plus astucieux, précise Pierre Condamin-Gerbier que « l’établissement ne déclarera pas nécessairement cette saisie ».

    Les apparences sont donc sauves et tout le monde y gagne : la banque car elle a fait une double opération qui lui a permis de prélever, à chaque étape, des frais, et le particulier qui peut ainsi faire disparaître de son patrimoine des avoirs qui commençaient à lui brûler les doigts. Simple et radical pour résoudre le principal méga-problème du moment pour quelques milliers de riches…

    #Credit-Suisse
    #Euribor
    #Evasion-fiscale
    #France
    #impôt
    #Suisse
    #taxe
    #vie

  • Côte d’Or | Belfort : il s’ouvre le bras à Pôle emploi - Le Bien Public
    http://www.bienpublic.com/cote-d-or/2014/02/06/il-s-ouvre-le-bras-a-pole-emploi

    (…) pourquoi #Pôle_emploi me refuse mon allocation ARE (Aide au retour à l’emploi), alors que j’ai travaillé 180 jours en 2013. » Samuel dit avoir adressé plusieurs courriers à l’agence Pôle emploi Vauban, boulevard Richelieu à Belfort. « Même en recommandé, je n’ai jamais eu de réponse. » À force de requêtes, il apprend qu’il ne peut prétendre à ses #droits « à cause d’une démission en juillet 2013. J’avais un contrat d’une semaine en #intérim et j’avais prévenu dès le début que je ne pourrais aller au bout car je devais passer des entretiens. J’ai un découvert de 1 500 €, je ne perçois plus rien. Et depuis un mois et demi, je me heurte au dédain et au #mépris de Pôle emploi. Je me suis dit, si tu veux te faire entendre, la seule solution, c’est de t’immoler. Mais je n’ai pas envie de mourir. Alors, j’ai trouvé un autre moyen pour me faire entendre.

  • "Fume c’est du belge !" par Iffik Le Guen
    http://cqfd-journal.org/Fume-c-est-du-belge

    « Voler l’État, c’est voler un voleur et le bon Dieu ne fait qu’en rire. » Cet autre dicton, du même tonneau, vient à point nommé nous rappeler que le phénomène possède des racines historiques profondes. Importé au milieu du XVIe siècle par Jean Nicot pour soigner les migraines chroniques du roi, le tabac est très rapidement, d’abord par Richelieu puis par Colbert, soumis à des droits de douane exorbitants et à un monopole sourcilleux de la puissance publique. Dès lors, le trafic d’herbe à Nicot se développe partout en France où les avantages géographiques le favorisent. En Normandie, la noblesse locale monte de véritables sociétés de fraudeurs, dans lesquelles se côtoient commerçants, cabaretiers, braconniers et corsaires, pour alimenter de juteux transbordements entre les îles anglo-normandes et des entrepôts clandestins situés sur le continent. De quoi faire pâlir l’auréole du Roi-Soleil ! Au sud de l’estuaire de la Loire, Noirmoutier, Yeu et Bouin bénéficient de franchises insulaires sur le sel et le tabac, lequel, acheminé depuis la Virginie, se plaît à merveille sur ces terres ensoleillées. Une occasion en or pour nombre de marchands anglais, hollandais et français peu scrupuleux qui alimentent nuitamment Nantes et sa région jusqu’au XVIIIe siècle. Les zones de montagne sont elles aussi propices à l’activité contrebandière. Dans le Jura notamment, on pratique, été comme hiver, le « grand métier » en trimballant au péril de sa vie tabac et allumettes depuis la Suisse voisine. Dans le nord et l’est du pays, les « passeurs du clair de lune » convoient, certains jusqu’au début des années 1960, des chargements de dizaines de kilos de tabac belge non taxé à l’aide de chiens dressés pour couvrir cinquante kilomètres en un peu plus d’une heure. Albert Capoen, acteur emblématique, témoigne de cette épopée populaire et clandestine : « Pendant toutes ces années, j’ai passé toutes sortes de marchandises […] le tabac a longtemps été roi, comme l’alcool, le genièvre pur […]. Il m’est arrivé de passer des chevaux de trait, des peaux de lapin pour les manteaux, des bas de soie, du grain, des poulets […]. Être fraudeur était une manière de faire bouillir la marmite […] tous les villageois étaient avec nous. Les curés en tête. »