city:rome

  • Un juge refuse que les parents du petit Alfie le fassent soigner à Rome

    https://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/un-juge-refuse-que-les-parents-du-petit-alfie-le-fassent-soigner-a-rome_200

    Le juge Anthony Hayden de la Haute cour de Manchester, dans le nord-ouest de l’Angleterre, a déclaré que le dossier d’Alfie, qui est atteint d’une maladie neurodégénérative rare, avait atteint son « chapitre final ». 

    https://www.dailywire.com/sites/default/files/styles/article_full/public/uploads/2018/04/gettyimages-950293804.jpg?itok=N0ZgX2_I

    Il a rejeté la demande des parents d’Alfie, Tom Evans et Kate James, qui ont le soutien du pape François et du gouvernement italien pour le faire soigner à l’hôpital romain Bambino Gesù, spécialisé dans le traitement des enfants. Rome a même accordé la nationalité italienne à Alfie.

    Lors d’une audience lundi soir devant la Haute Cour, le juge avait rejeté une nouvelle demande des parents et donné aux médecins le feu vert pour mettre fin aux soins apportés à Alfie. Il avait déclaré qu’Alfie, étant un citoyen britannique, était soumis aux décisions de la justice britannique.

    Mais selon son père, Alfie a continué à respirer après que son assistance respiratoire lui a été retirée. « Ils disent qu’Alfie souffre. Mais il n’est plus relié au ventilateur et il ne souffre pas », a affirmé Tom Evans mardi.

    « Étant donné qu’il est resté en vie pendant neuf heures de manière complètement inattendue, je pense qu’il aura besoin d’assistance dans les prochaines heures. Je pense qu’on devrait lui accorder cela », a-t-il déclaré.

    Le juge Hayden a rejeté les déclarations du père, a refusé le transfert de l’enfant en Italie et a statué que les parents pouvaient seulement le placer dans un autre service hospitalier, dans un hospice ou le ramener à leur domicile.

    A Rome, la directrice de l’hôpital pour enfants Bambino Gesù a annoncé qu’un avion médicalisé fourni par le ministère italien de la Défense était prêt à décoller d’Italie pour aller chercher l’enfant.

  • Une « mission impossible » pour débloquer l’Italie
    https://www.crashdebug.fr/international/14787-une-mission-impossible-pour-debloquer-l-italie

    Ils s’orientent vers un gouvernement d’union nationale, c’est ce que nous préconisions pour la France avec un nouveau CNR et c’est précisément ce que propose l’UPR...

    Le président de la République Sergio Mattarella et la présidente du Sénat Maria Elisabetta Alberti Casellati, au palais du

    Quirinal, à Rome, le 18 mars. Italian Presidential Press Office/Handout via REUTERS

    La présidente de la Chambre a deux jours pour mener des consultations et trouver une majorité. Autant dire que c’est une “mission impossible”, commente la presse italienne.

    Près d’un mois et demi s’est écoulé depuis les élections du 4 mars, et le pays n’a toujours pas de gouvernement en vue. En Italie, c’est au président de la République – qui a un rôle essentiellement honorifique – que revient la responsabilité (...)

  • Migration through the Mediterranean: mapping the EU response

    http://www.ecfr.eu/specials/mapping_migration

    Since 2014, European citizens have been engaged in an intensifying discussion about migration. This is the result of an unprecedented increase in the number of refugees and other migrants entering Europe, many of them fleeing protracted conflicts in Africa and the Middle East, particularly the war in Syria. The phenomenon peaked in 2015, when more than one million people arrived in Europe, a large proportion of them having travelled along the eastern route through Turkey, Greece, and the Balkans. The number of arrivals has fallen significantly since 2016, albeit with more than 160,000 people reaching Europe through Mediterranean routes annually.

    #migrations #asil #méditerranée #europe #cartographie #visualisation #flèches et #pas_de-flèches

  • Où est le repentir de l’Église ? demande une Autochtone au pape

    Honte, scandale, tromperie, déni, comble de l’hypocrisie : c’est en employant des mots très durs qu’une survivante des #pensionnats_autochtones s’adresse « d’égale à égal » au pape François, quelque temps après qu’il eut refusé de présenter des #excuses au nom de l’Église catholique pour « le mal » qui a été commis à grande échelle dans ces établissements.


    https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/a-la-une/document/nouvelles/article/1095648/pensionnats-eglise-catholique-abus-sexuels
    #Canada #Eglise_catholique #peuples_autochtones #abus_sexuels #violences_sexuelles #viols #Asiskikootewanapiskosis #Bernice_Daigneault
    cc @daphne @marty

    • #catholicisme #racisme #avarice

      Bernice Daigneault déplore également que l’Église catholique se soit jusqu’ici montrée si réticente à contribuer aux efforts du gouvernement du Canada pour indemniser les victimes des pensionnats. « C’est une honte », écrit-elle.

      On retrouve la methode habituel des catholiques, d’accord pour blanchir l’argent de la mafia, prendre 60% de commission sur les trafiques d’organes et sur la prostitution des enfants, les ventes d’armes... via la banque du vatican dont le pape à confié la direction à son ami pedophile australien amateur de capa magna. D’accord pour détourné les héritages, d’accord pour ne payé aucune impot en Italie (alors que c’est le premier propriétaire immobilier du pays), d’accord pour gratter les sous des malades, des orphelin·es, des mourrant·es, d’accord pour se pavané en robe en or, mais payé un centime pour les victimes surement pas.
      Pour rappel aux USA l’église catholique avaient déposé le bilan pour ne dédomagé aucune des victimes de pedoviol commis de manière industrielle comme le fait d’habitude cette organisation mafieuse.

      Plusieurs diocèses et archevêchés ont déposé le bilan

      L’Eglise catholique américaine est même « à court d’argent parce qu’elle a dépensé des milliards de dollars en frais judiciaires et dommages et intérêts », affirme Massimo Faggioli, historien à la faculté de théologie de l’université Saint Thomas, dans le Minnesota.

      Depuis les révélations du début des années 2000, elle a dépensé 3 milliards de dollars en procès ou thérapies, selon le site bishop-accountability.com. Neuf diocèses (sur 145) et trois archevêchés (sur 33) ont même déposé le bilan. Mais pour Jack M. Ruhl, spécialiste des finances de l’Eglise américaine et professeur de comptabilité à l’université de Western Michigan, l’institution n’est pas pour autant ruinée car elle reste « très fortunée, détentrice d’une énorme quantité de biens ».

      Le magazine The Economist avait évalué ses dépenses annuelles en 2010 à 170 milliards de dollars, soit davantage que le chiffre d’affaires de General Electric à la même époque (150 milliards).

      https://www.20minutes.fr/monde/1689739-20150918-etats-unis-pedophilie-deja-coute-plus-trois-milliards-dol
      N’allez pas croire que les 3 milliards ont été dépensé pour les victimes, c’est les sous que leur ont coutés les avocats pour défendre leurs violeurs d’enfants et leur garantir l’impunité.

    • Pour rappel, le livre de @daphne, @marty et Mathieu Périsse de @wereport
      Église, la mécanique du silence

      2016, année noire pour l’Église catholique française, confrontée aux plus grands scandales de pédophilie de son histoire.
      Les auteurs ont enquêté pendant un an. De Lyon, où leur travail commence autour de l’affaire Barbarin, à la Guinée, en passant par Montauban, le Canada, Paris et Rome, ils révèlent de multiples affaires de prêtres pédophiles dissimulées par l’institution catholique.
      Ils ont écouté de nombreuses victimes, interrogé des lanceurs d’alerte au sein de l’Église, rencontré des prêtres auteurs d’abus sexuels, interviewé des hiérarques ecclésiastiques et eu accès à des documents confidentiels.
      Ils dessinent une stupéfiante machine à fabriquer du silence pour couvrir les crimes. Le livre raconte le système d’exfiltration mis en place par l’Église de France pour écarter les prêtres abuseurs… non pas des enfants mais des juges : mise au vert, mise en congé sabbatique, placement en abbayes ou mutation à l’étranger.
      Comment l’institution s’est-elle protégée en couvrant ses prêtres, sans jamais les dénoncer à la justice ? Et si le scandale était, au-delà des faits eux-mêmes, ce système organisé pour l’étouffer ?
      Un document essentiel pour comprendre l’engrenage du silence auquel ont été assignées des centaines de victimes.


      http://www.editions-jclattes.fr/eglise-la-mecanique-du-silence-9782709659383

  • Anti-Torture Committee calls for a co-ordinated European approach to address mass migratory arrivals in Italy

    The European Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or Degrading Treatment or Punishment (#CPT) published today a report on an ad hoc visit conducted in Italy to examine the situation of foreign nationals deprived of their liberty in the so-called “hotspots” and immigration detention centres, in a context of large-scale arrivals from North Africa. The CPT recognises the significant challenges faced by the Italian authorities regarding the influx of new arrivals by sea. It also acknowledges the substantial efforts in carrying out rescue operations and in providing shelter and support to the hundreds of thousands of refugees, asylum seekers and migrants currently present in the country. In this framework, the CPT recalls the need for a co-ordinated European approach and support system to address the phenomenon of mass migratory arrivals.

    CPT’s delegation visited the “hotspots” in #Lampedusa, #Pozzallo and in #Trapani (#Milo), as well as a mobile “hotspot” unit at #Augusta ’s port. Further, it was able to observe a disembarkation procedure at Trapani’s harbour. The Council of Europe experts also visited the closed removal centres (Centri di Permanenza per i Rimpatri, CPRs) in #Caltanissetta, #Ponte_Galeria (#Rome) and #Turin, as well as holding facilities at #Rome Fiumicino’s Airport.

    https://www.coe.int/en/web/portal/-/anti-torture-committee-calls-for-a-co-ordinated-european-approach-to-address-ma
    #hotspots #Italie #asile #migrations #réfugiés #rapport #mobile_hotspots #hotsports_mobiles #port #débarquement #CPR (ex #CIE) #détention_administrative #rétention #aéroport #santé

    Lien vers le rapport:


    https://rm.coe.int/16807b6d56

  • Statement of the Prosecutor of the International Criminal Court, Fatou Bensouda, regarding the worsening situation in Gaza

    https://www.icc-cpi.int/Pages/item.aspx?name=180408-otp-stat

    It is with grave concern that I note the violence and deteriorating situation in the Gaza Strip in the context of recent mass demonstrations. Since 30 March 2018, at least 27 Palestinians have been reportedly killed by the Israeli Defence Forces, with over a thousand more injured, many, as a result of shootings using live ammunition and rubber-bullets. Violence against civilians - in a situation such as the one prevailing in Gaza – could constitute crimes under the Rome Statute of the International Criminal Court ("ICC" or “the Court”), as could the use of civilian presence for the purpose of shielding military activities.

    I remind all parties that the situation in Palestine is under preliminary examination by my Office. While a preliminary examination is not an investigation, any new alleged crime committed in the context of the situation in Palestine may be subjected to my Office’s scrutiny. This applies to the events of the past weeks and to any future incident.

    I am aware that the demonstrations in the Gaza Strip are planned to continue further. My Office will continue to closely watch the situation and will record any instance of incitement or resort to unlawful force. I urge all those concerned to refrain from further escalating this tragic situation.

    Any person who incites or engages in acts of violence including by ordering, requesting, encouraging or contributing in any other manner to the commission of crimes within ICC’s jurisdiction is liable to prosecution before the Court, with full respect for the principle of complementarity. The resort to violence must stop.

  • L’exorciste en chef Père Amorth : Padre Pio a déclaré que le Troisième Secret de Fatima était une « fausse église » à la Fin des Temps
    https://www.crashdebug.fr/international/14710-l-exorciste-en-chef-pere-amorth-padre-pio-a-declare-que-le-troisiem

    Avec le temps tout se confirme.... « Informations complémentaires » en bas d’article pour creuser le sujet.

    Et ce n’est pas fini, ça ne fait que commencer.... Merci à Spartou (Contributeur anonyme) et Chalouette pour ses précieuses corrections.

    Bonne soirée,

    Amicalement,

    f.

    Avant son décès en 2016, le père. Gabriele Amorth avait effctué plus de 70.000 exorcismes sur une période de 30 ans.

    Il a fondé l’Association internationale des exorcistes en 1990.

    Rédigé par : Dr Maike Hickson

    SOURCE : Veritas Vincit International

    Le 5 juillet 2017

    Dans un article récent sur le « Secret of Fatima », Steve Skojec, fondateur et rédacteur en chef de OnePeterFive , a publié pour la première fois les paroles anglaises du ex-exorciste de Rome, le Père Gabriele Amorth (vers 2016), de Padre Pio et sa connaissance du (...)

  • The demise of the nation state | News | The Guardian

    https://www.theguardian.com/news/2018/apr/05/demise-of-the-nation-state-rana-dasgupta

    After decades of globalisation, our political system has become obsolete – and spasms of resurgent nationalism are a sign of its irreversible decline. By Rana Dasgupta

    Thu 5 Apr 2018 06.00 BST

    What is happening to national politics? Every day in the US, events further exceed the imaginations of absurdist novelists and comedians; politics in the UK still shows few signs of recovery after the “national nervous breakdown” of Brexit. France “narrowly escaped a heart attack” in last year’s elections, but the country’s leading daily feels this has done little to alter the “accelerated decomposition” of the political system. In neighbouring Spain, El País goes so far as to say that “the rule of law, the democratic system and even the market economy are in doubt”; in Italy, “the collapse of the establishment” in the March elections has even brought talk of a “barbarian arrival”, as if Rome were falling once again. In Germany, meanwhile, neo-fascists are preparing to take up their role as official opposition, introducing anxious volatility into the bastion of European stability.

    #état_nation #libéralisme #capitalisme #mondialisation

  • L’agroécologie peut aider à améliorer la production alimentaire mondiale
    http://www.fao.org/news/story/fr/item/1113669/icode

    M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, a appelé à construire des systèmes alimentaires plus sains et équilibrés, ajoutant que l’#agroécologie pouvait contribuer à une telle transformation. Le Directeur général a lancé cet appel lors de son discours inaugural prononcé à l’occasion du 2ème Symposium international sur l’agroécologie qui se tient à Rome du 3 au 5 avril.

    Il a expliqué que la plupart de la #production_alimentaire se basait sur des systèmes agricoles nécessitant beaucoup d’intrants et de ressources et nocifs pour l’#environnement, et que cela avait pour conséquence, la dégradation croissante des #sols, des #forêts, de l’#eau, de la qualité de l’#air et de la #biodiversité. Il a par ailleurs ajouté que le fait d’augmenter la production à tout prix n’avait pas été suffisant pour éradiquer la #faim et que « nous étions confrontés à une épidémie mondiale d’#obésité ».

    nocifs pas seulement pour l’environnement mais aussi pour la #santé #agriculture

  • ROBERT FAURISSON : Invité, mais censuré, par Radio Courtoisie (Paris)
    http://robertfaurisson.blogspot.com/2008/05/invite-mais-censure-par-radio.html

    Thursday, May 1, 2008
    Invité, mais censuré, par Radio Courtoisie (Paris)
    Le mercredi 9 avril, j’ai été invité par Martin Peltier à m’exprimer sur les ondes de Radio Courtoisie. Notre entretien était prévu pour durer de 19h30 à 21h mais il a été interrompu au bout de vingt-sept minutes. Il l’a été sans préavis et aucune explication n’a suivi. Radio Courtoisie est une modeste station, à but non lucratif, qui se présente en « radio de toutes les droites ». Elle est dirigée par Henry de Lesquen. Sur l’affaire, on trouvera ci-dessous une série d’éléments classés dans l’ordre chronologique.

    1) Communiqué de « Bocage » (11 avril)

    C’est dans le plus grand secret que Martin Peltier, pour son émission mensuelle de Radio Courtoisie, avant-hier, mercredi 9 avril, avait invité le professeur Faurisson. Tous deux s’étaient bien mis d’accord pour faire en sorte de ne jamais transgresser la loi Fabius-Gayssot, non seulement pour échapper eux-mêmes à toute poursuite, mais pour préserver la station radio mise, comme on le sait, par le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) en liberté surveillée.

    L’émission a commencé à 19h 30 ; les deux interlocuteurs, avec d’infinies précautions, ont relaté les persécutions dont sont victimes les révisionnistes à travers le monde. Les correspondants qui le désireront pourront nous réclamer la transcription de cette émission.

    Mais, au bout de 27 minutes, l’entretien a été coupé ... Motif invoqué sur place : « La coupure est faite à la demande du CSA ».

    Or, voici ce qu’on pouvait lire sur le site du quotidien Le Parisien, avant-hier soir, à 22h 30 :

    <http://www.no-media.info/834/radio-courtoisie-censure > ou encore

    Etrange silence sur Radio Courtoisie

    Brutale interruption des programmes ce mercredi soir sur Radio Courtoisie.

    Alors que la station - qui se définit comme « la radio de toutes les droites » - diffusait une émission sur le révisionnisme, l’antenne a soudain été coupée. Sans préavis, « Le libre journal » présenté par Martin Peltier a laissé la place à de la musique classique. Il n’a pas repris.

    Quant à l’émission du député européen Paul-Marie Coûteaux, qui devait commencer à 21h30, elle a été reportée à une date ultérieure.

    Contacté, Henry de Lesquen, le responsable de la station, nous a expliqué que l’émission avait été interrompue vers 19h30 « par la déléguée aux questions éditoriales qui a considéré que l’un des invités tenait des propos inacceptables ».

    Il n’a cependant pas indiqué de quels propos il s’agissait, ni pourquoi les programmes n’avaient toujours pas repris.

    Non seulement il semble qu’il y ait eu censure de la part de la radio elle-même, mais il y a censure dans l’article ci-dessus faisant état de la censure, puisque le nom du professeur Faurisson n’est même pas mentionné !

    2) Transcription, due à « Bocage », de l’entretien

    Martin Peltier : Bonsoir, Professeur.

    Je dois expliquer aux auditeurs pourquoi j’ai décidé d’inviter dans ce studio un repris de justice. Tout nous sépare : vous êtes professeur de faculté, j’ai toujours été un cancre ; vous êtes à moitié britannique et la Grande-Bretagne est ma bête noire politique ; vous êtes athée, je suis catholique. Alors pourquoi ?

    Eh bien il y a des raisons inavouables – d’abord, on aime toujours faire le malin. Et puis il y a des raisons frivoles : vous êtes un amateur de Nerval et vous tenez Isidore Ducasse pour un farceur, ce qui est très sympathique.

    Et puis il y a deux raisons avouables :

    La première, d’abord, j’écoute l’Evangile : « Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous le ferez », a dit le Christ. Or aujourd’hui, dans notre société, le plus petit ce n’est pas le chômeur, ce n’est pas non plus l’immigré clandestin, qui a bénéficié de la bienveillance et du soutien d’une foule d’associations bien-pensantes ; le plus petit c’est le révisionniste, ce pelé, ce galeux, de qui vient la pire des pestes : celle qui affecte la mémoire.

    Et il y a une deuxième raison à cette invitation : nous ne parlerons pas aujourd’hui de vos idées ni de vos travaux, Professeur Faurisson, parce que c’est interdit par la loi. Mais la façon dont les médias et l’appareil d’Etat vous ont traité est dégoûtante et choquante. On peut très bien soutenir que la pensée et son expression doivent être limitées, doivent être dirigées – c’est peut-être même souhaitable, sait-on jamais ? Mais qu’une société, qui a fait du blasphème une vertu et qui proclame à tout va son désir de liberté totale, réprime avec la dernière férocité le délit d’opinion est insupportable, du point de vue de la logique et du point de vue de la morale. Il faut donc dénoncer ce fait avec force et précision : on ne peut pas rester toute sa vie couché devant les oukases des puissants et les [inaudible] qu’ils imposent. Pour l’honneur de la presse et pour celui du peuple français, il faut bien qu’on redresse de temps en temps ne serait-ce que le bout d’une oreille.

    Alors nous allons faire aujourd’hui de l’histoire, un peu d’histoire du révisionnisme. Il ne s’agira absolument pas de justifier quelque thèse que ce soit mais de raconter ce qui s’est passé.

    Cela dit, soyons clairs : nous ne parlerons pas des chambres à gaz ! La loi Gayssot de 1990 réprime la contestation du crime contre l’humanité tel que l’a défini le tribunal de Nuremberg en 1946. Et, si je ne me trompe, elle condamne cette contestation même par insinuation. Quel est le texte exact ? Vous pouvez me le citer, de mémoire ?

    Robert Faurisson : Il est exact que cette loi du 13 juillet 1990, qu’on a pris l’habitude d’appeler la loi Fabius-Gayssot ou Gayssot, interdit la contestation de ce qu’on appelle les crimes contre l’humanité tels qu’ils ont été définis, jugés, condamnés, notamment par le tribunal militaire international de Nuremberg en 1945-46. Mais cette loi du 13 juillet 1990 a reçu des applications qui font qu’il existe aujourd’hui une jurisprudence qui fait que, non seulement vous n’avez pas le droit de contester mais, pour résumer, vous n’avez pas le droit de paraître contester. Il est dit exactement, dans le Code pénal, que vous n’avez pas le droit de procéder à une contestation, même par voie d’insinuation. Par conséquent tout peut, ou à peu près tout peut s’interpréter comme une contestation.

    MP : Absolument. Et c’est là que – je reprends la parole – c’est un secret pour personne, professeur, que vous avez mis en doute l’existence des chambres à gaz homicides dans l’Europe occupée par Hitler et que vous révisez fortement à la baisse le nombre communément admis de six millions de juifs morts pendant la seconde guerre mondiale. Je ne vous interrogerai donc pas à ce sujet et si vous aviez envie d’y venir spontanément je vous couperais avec la dernière rigueur et sans la moindre courtoisie, je vous en préviens. Vous êtes ici en quelque sorte en liberté surveillée – c’est ce que je peux vous offrir de mieux – et nous nous en tiendrons à trois sujets strictement définis avant l’émission. D’ailleurs, pour vous faire une confidence, même sans la loi Gayssot, je ne vous aurais pas laissé développer vos thèses révisionnistes ; en dehors des sanctions légales prévues par le législateur et décidées par les juges il y en a d’autres, spontanément appliquées, tacitement ou hautement revendiquées : il y a les pressions sur les familles, les brimades dans le travail, les voies de fait qui s’exercent contre ceux qui pensent mal et ceux qui les laissent s’exprimer. Il y a des puissances para-légales qui s’exercent en toute tranquillité dans notre pays, il y a des milices au-dessus des lois et j’avoue que j’en ai peur ; j’ai la trouille de la puissance plus ou moins occulte que l’on voit au travail autour de la mémoire des années dites les plus sombres de notre histoire.

    Et le premier sujet que je voudrais que vous abordiez est précisément la persécution contre les révisionnistes en France et dans le monde. Vous-même vous avez été battu et laissé pour mort par une bande de voyous que la police a préféré laisser courir en fin de compte. Vous avez perdu votre emploi et plusieurs procès vous ont ruiné. Mais finalement vous estimez avoir de la chance parce que vous n’avez jamais fait de prison pour révisionnisme, finalement. Quel est… comment vous jugez-vous vous-même dans cette affaire-là ?

    RF : Pour répondre à votre question, « juger c’est comparer » ; je compare mon sort à celui de bien d’autres révisionnistes, notamment allemands ou autrichiens. Je juge la justice qui m’a condamné mais par rapport également à la justice allemande, la justice autrichienne, la justice suisse, la justice britannique, la justice canadienne anglophone, la justice américaine et d’autres justices encore, la justice australienne, par exemple. Et j’estime que j’ai de la chance de vivre dans un pays de cocagne qui s’appelle la France ; j’ajoute que pour moi la République est bonne fille quand elle n’est pas en guerre, en guerre civile, ouverte ou larvée ; et enfin, je dois le confesser, j’ai la baraka.

    MP : Vous avez fait un petit tour d’horizon. J’aimerais qu’on revienne point par point sur… Est-ce que… Justement il faut faire de la pédagogie. Déjà l’histoire des différentes persécutions. Est-ce qu’on peut faire le point des différents pays avec vous ? Est-ce que vous pouvez me dire, par exemple, où on en est en Suisse ? Quels sont les procès qui ont eu lieu contre les révisionnistes, quelles sont les persécutions qu’ils ont subies ? Je pense à Amaudruz, peut-être ?

    RF : Alors, il y a Amaudruz, qui, à l’âge, je crois, de 82 ans, a été en prison, peut-être pour 3 mois, mais il y a eu d’autres personnes – je vous avoue que c’est un sujet que je n’ai pas tellement envie de traiter parce que c’est une façon de se plaindre que de parler des persécutions qu’on a subies. Parce que la question est de savoir si sur le fond nous avons raison ou non, et là, vous m’interdisez de parler.

    MP : Absolument. Là je suis très clair. Mais, par définition, on ne peut pas parler de choses dont on ne peut pas parler. C’est une tautologie. Mais j’adore la tautologie : c’est mon sport préféré. Alors je crois qu’il est quand même intéressant – vous n’avez pas envie d’en parler mais j’ai envie de vous en faire parler parce que je crois que le public, le public même cultivé n’a pas… – Vous, vous nagez dedans, un peu comme Obélix, depuis que vous êtes tout petit mais le grand public, même cultivé, même éclairé n’a pas pris la mesure de l’extrême, je ne dirai pas sévérité, mais de l’extrême bizarrerie des sanctions portées contre plusieurs personnes. Alors, bon, allons-y pour l’Autriche. Moi j’ai deux cas dont j’aimerais que vous parliez : c’est le cas de M. Honsik et le cas de M. Fröhlich. Je ne vous demande pas de m’en parler pendant trois heures mais en deux minutes, voilà, déjà, vous pouvez faire du bon travail.

    RF : Gerd Honsik est effectivement un révisionniste et il a habité Vienne ; il a été condamné pour révisionnisme ; il s’est réfugié en Espagne et, il y a peu de temps, l’Espagne l’a extradé, rendu à l’Autriche et donc Honsik est en prison.

    MP : On extrade, pour ce délit-là…

    RF : Voilà !

    MP : C’est un délit ou un crime ? C’est un délit, tout de même.

    RF : Alors, « délit » ou « crime », tout dépend, n’est-ce pas ; par exemple, en justice anglo-saxonne, on parle de « crime » ; ça peut être un délit, c’est une question de vocabulaire, peu importe. Le fait, le fait important – vous avez raison de le souligner – c’est qu’on arrive à extrader. Alors, à ce propos, je vais continuer, donc, de répondre, puisque vous m’avez parlé de Honsik mais également de Fröhlich ; je vais donc rapidement parler de Fröhlich puis je reviendrai à cette affaire d’extradition car, vous avez raison, elle est importante. Fröhlich est un spécialiste des chambres à gaz de désinfection et il a dit que les chambres à gaz nazies, pour lui, étaient impossibles pour des raisons…

    MP : Oui, mais, là on va vraiment…

    RF : Attendez : voilà. Donc, en tant que révisionniste il a été condamné et je crois qu’il est condamné pour quelque chose comme six ans et cinq mois de prison.

    MP : D’accord.

    RF : J’en arrive à la question d’extradition. Vous savez, on fait valoir que la France possède des lois antirévisionnistes.

    MP : Oui.

    RF : C’est le cas également de la Suisse, de la Belgique, de l’Espagne, de l’Allemagne évidemment, d’autres pays encore. On fait valoir que dans les pays anglo-saxons il n’y a pas de loi antirévisionniste. Pure hypocrisie ! Et c’est là que j’en viens à la question d’extradition. Prenez les Etats-Unis. Voilà un pays où je dois dire que personnellement je me sentais libre. C’était à peu près le seul pays du monde où je me sentais libre. Eh bien, c’est fini. Puisque si nous prenons le cas d’un des principaux révisionnistes, Ernst Zündel, il vivait dans le Tennessee et un beau jour il a vu arriver cinq malabars de la police, qui l’ont menotté, qui l’ont conduit en prison puis qui l’ont livré au Canada ; le Canada – tenez-vous bien – l’a mis en prison pendant deux ans dans des conditions a-bo-mi-nables…

    MP : C’est-à-dire ?

    RF : C’est-à-dire : dans sa cellule, où en hiver il crevait de froid, pas le droit à une chaise, pas le droit à un oreiller, pas le droit à quoi que ce soit, des fouilles anales continuelles et intimidation en amenant des chiens – on le mettait à terre, lui, et les chiens, n’est-ce pas, lui bavaient dessus : voilà comment il a été traité pendant deux ans au Canada, puis…

    MP : Une question technique, pendant que j’y pense : il avait été amené des Etats-Unis au Canada sur un mandat d’arrêt international, une demande d’extradition ?

    RF : Même pas. Si, c’est une demande ; ce n’était pas international : c’est le Canada qui l’a réclamé et qui l’a obtenu, c’était d’accord entre les Etats-Unis et le Canada. Donc les Etats-Unis, où vous avez le Premier Amendement, où vous êtes censé pouvoir vous exprimer librement, traitent un révisionniste comme un gangster et avec des méthodes de gangster. Il a donc été livré. Bien. Et il est passé devant un tribunal spécial – je dis bien : spécial – dit « commission des droits de l’homme ». Et je sais d’expérience ce que c’est et je pense que les auditeurs vont quand même être intéressés par ce point.

    MP. Alors qu’est-ce que c’est qu’une commission…

    RF. Voici. On a dit, lorsqu’en 1992 Zündel a fini par gagner ses fantastiques procès de 1985 et de 1988 par une décision de 1992, certaines personnes – je ne les désigne pas – ont dit : c’est intolérable ; il faut faire quelque chose. Elles ont dit : il faut des commissions des droits de l’homme. Alors le bon peuple a dit Oui. Enfin, les parlementaires ont dit Oui. Puis, second pas : mais attendez : il faudrait des tribunaux des droits de l’homme, pas des tribunaux ordinaires, et on a créé des tribunaux spéciaux où les juges sont recrutés d’après leur sensitivity – je n’ai pas besoin de traduire – à un certain problème et vous arrivez devant ces tribunaux – moi ça m’est arrivé quand je suis venu défendre Ernst Zündel, on vous fait lever la main droite, on vous fait jurer de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, et, la minute d’après, si vous avez le malheur de dire « Mais, Ernst Zündel, on ne peut rien lui reprocher car ce qu’il dit est exact et peut se démontrer, et je me fais fort de le démontrer », à ce moment-là le tribunal intervient et vous dit : « Attention, here, Truth is no defence », c’est-à-dire qu’ici « la Vérité n’est pas défense. Il nous importe peu de savoir si ce que vous dites est exact ou non, ce qui nous intéresse c’est de savoir la douleur qu’éventuellement vous pouvez déclencher dans un segment de la société canadienne ».

    MP. Très bien. Vous me disiez, la suite, donc il a été jugé au Canada, de cette façon…

    RF : Et ensuite l’Allemagne l’a réclamé, et il a été livré à l’Allemagne, jugé dans des conditions épouvantables…

    MP : Une deuxième extradition…

    RF : Une deuxième extradition et, en Allemagne, non seulement il a été condamné à cinq ans mais on a refusé de tenir compte des deux ans qu’il avait passés au Canada et, en plus, une de ses avocates est maintenant en prison…

    MP : Qui s’appelle ?

    RF : Sylvia Stolz. « Stolz » en allemand veut dire « fier ». On l’appelle couramment « la Jeanne d’Arc allemande ». Et un autre de ses avocats va passer en jugement, il s’appelle Jürgen Rieger.

    MP : Ça fait beaucoup, finalement.

    RF : Oui. Mais, vous savez, si vous faites le compte des misères physiques qui sont arrivées aux révisionnistes, c’est finalement peu de chose !

    MP : On y reviendra tout à l’heure…

    RF : Je ne sais pas si c’est vraiment utile…

    MP : Mais pour l’instant on est sur la question purement judiciaire. Il y a le cas de l’Australie, je crois, il y a un monsieur Töben, en [Belgique] il y a un ancien sénateur du Vlams [Blok], et en Grèce il y a un Constantinos Plevris… En dehors des questions purement judiciaires, pour en rester dans des sanctions qui ne sont pas des sanctions brutales et qui ne sont pas des sanctions légales, il y a des sanctions disciplinaires ou universitaires. Je pense, en France, à des gens comme Notin, Plantin, Bruno Gollnisch…

    RF : Bien sûr !

    MP : Pouvez-vous nous en dire quelques mots quand même ? Ça ne me semble pas du tout négligeable.

    RF : Prenons le cas de Notin. Pour avoir, dans une revue scientifique vraiment confidentielle, glissé une toute petite réflexion où il manifestait son scepticisme quant à une question dont vous ne voulez pas que je vous parle, eh bien, Notin a connu l’enfer. Ça a commencé par l’exécution de ses animaux domestiques : on a tué ses chiens…

    MP : Ses chats…

    RF. Oui, ses chats, pardon. [Note : En fait, on a d’abord tenté de tuer son chien, puis on a réussi à tuer son chat]. Ensuite on s’en est pris à sa femme, à ses enfants, à lui-même, puis…

    MP : Des insultes ? des menaces ?

    RF : Tout ce que vous voudrez. Je dois aller vite ; je vous donne le résultat de ces courses : ses collègues se sont permis, bien sûr, de le juger, de le condamner. La malheureuse revue qui avait publié son article a été pilonnée : on est allé en rechercher les exemplaires dans toutes les bibliothèques ; ensuite, lui, n’a plus pu exercer son métier d’enseignant à Lyon-3 et, là-dessus, se voyant condamné, avec un procès sur le dos, eh bien il a eu le malheur de choisir un avocat – dont je ne donnerai pas le nom mais qui est un sacré farceur – et qui lui a fait signer une abjuration. J’aime autant vous dire que Notin – il ne s’en cache plus, je pense, aujourd’hui – m’a présenté ses excuses pour cette abjuration mais on lui conseillait ça : ça n’a servi à rien du tout : quand il a voulu obtenir un poste à l’étranger il a cru qu’il allait en obtenir un ; « on » l’a su, et, bien entendu, il n’en a plus été question. Ce devait être le Maroc. Finalement il s’est retrouvé au Mexique et, bien sûr, divorce : femme, quatre enfants, terminé. Et c’est un exemple.

    Ensuite vous m’avez parlé d’un autre cas : le cas Plantin. Il est extraordinaire.

    Plantin est un homme très sérieux et très prudent, très modéré. Il avait soutenu une thèse qui lui avait valu de la part d’un certain professeur du nom de Régis Ladous, L-A-D-O-U-S, la mention Très Bien. Ce n’était pas à proprement parler révisionniste mais enfin ça y touchait. Puis, il a eu, l’année d’après, un autre diplôme. Peu importe. Dix ans après on s’est avisé de cette affaire, alors que Plantin était parti dans la nature et qu’il y avait longtemps qu’il n’était plus à l’université. Voici ce qu’on a osé faire – écoutez ça, c’est absolument extraordinaire ; je pense que ça ne s’est jamais passé dans l’histoire mondiale, et ça s’est produit à Lyon, Rhône :

    Eh bien on a inventé une soutenance fictive, dix ans après ! C’est-à-dire qu’on a obligé Ladous à venir, on a convoqué Plantin – qui, bien sûr, n’est pas venu – et, là, on a fait semblant de procéder à une soutenance de thèse ; ça a duré, je crois, dix minutes ; Ladous s’est retiré et puis il est venu déclarer que la thèse, à laquelle il avait donné la mention Très Bien, recevait maintenant, dix ans après, la mention… alors je ne me rappelle plus l’adjectif mais quelque chose comme « intolérable ». [Note : en fait, « inacceptable »].

    Mais nous avons des exemples extravagants.

    Je voudrais vous donner, puisque ça vous intéresse…

    MP : Oui ça m’intéresse, ce sujet.

    RF : Moi il ne m’intéresse pas spécialement, mais il vous intéresse vous, alors je vais vous faire plaisir : comme vous me menacez je vais vous faire plaisir !

    MP : Eh bien voilà !

    RF : Voilà. Eh bien, prenez ce qui m’est arrivé l’année dernière : je suis invité par un professeur italien prestigieux à venir enfin délivrer un petit cours – « délivrer » est un anglicisme, donner un petit cours…

    MP : C’est mieux…

    RF : N’est-ce pas que c’est mieux ? Je suis comme vous, là-dessus.

    Et je vais donc à l’université de Teramo. Teramo : vous voyez Rome ? Bon, eh bien, vous tirez une flèche vers l’Adriatique, à cette hauteur-là, et vous avez Teramo. Je vais à l’université de Teramo et il est entendu que dès le matin je vais m’y rendre. Et que fait le président de l’université ? Je ne sais pas si un pareil précédent existe. Eh bien il a fait fermer l’université !

    MP : C’est très italien. Ils sont très malins, parce qu’il fallait trouver une solution.

    RF : (Riant) Vous approuvez presque !

    MP : Non mais il faut avoir de l’imagination.

    RF : Et alors, la suite est intéressante : eh bien nous nous sommes portés vers un hôtel où nous pensions pouvoir tenir cette petite conférence, et là j’ai trouvé un groupe de journalistes italiens. L’Italien, vous savez, a tendance à être subtil…

    MP : Ça oui !

    RF : … et il est humain. Je me suis trouvé, à la porte de l’hôtel qui a refusé de me recevoir et, là, au bord d’une de ces belles places italiennes, les journalistes m’ont interrogé, j’ai répondu, et pas comme avec vous : tout de suite sur le fond, j’ai sorti mon magnum, c’est-à-dire la phrase de soixante mots, que je ne vous dirai pas…

    MP : Non !

    RF : Et là-dessus je leur ai dit : « Mais vous savez, ce qui se passe en ce moment, c’est extraordinaire. Parce que c’est inconcevable en France que je puisse comme ça, quasiment sur la voie publique, et avec des journalistes, m’entretenir de ce sujet. » Je leur ai dit : « Jusqu’à présent ! Jusqu’ici ça s’est bien passé ». Je n’avais pas terminé cette phrase que j’entends un hourvari et c’est une bande de personnes particulières que je ne qualifierai pas, qui sont venues par train de Rome, avec à leur tête un garçon boucher particulièrement musculeux qui a porté un coup – mais un coup qui aurait pu être mortel – au professeur qui m’invitait et [coupure « à la demande du CSA » (?), puis musique en continu].

    3) Message d’Eric et Monique Delcroix à Martin Peltier

    Cher Ami,

    Nous nous étions réjouis un peu trop tôt d’entendre votre dialogue avec le professeur Faurisson... La censure la plus brutale, soi-disant à la demande verbale du CSA, a mis fin à une ultime illusion... Pourtant vous aviez pris toutes les précautions pour ne pas transgresser la loi Fabius-Gayssot. Les vaticinations de feu l’humoriste Pierre Desproges se réalisent. Rappelez-vous son « Tribunal des flagrants délires », lorsqu’il fit annoncer le prévenu par l’huissier : « Monsieur Faurisson », provoquant la réponse du président : « Non, pas ce nom-là, c’est interdit ! » Nous n’aurons bientôt même plus de nom, plus d’existence. « Blow up » ! Orwell nous l’avait bien dit.

    Bien amicalement. Éric et Monique Delcroix.

    4) Trois jours après l’entretien du 9 avril

    Martin Peltier a reçu d’Henry de Lesquen une lettre lui annonçant la suppression définitive de son émission et son renvoi de Radio Courtoisie où il travaillait bénévolement. Aux auditeurs qui avaient téléphoné pour s’en étonner, Radio Courtoisie avait expliqué que l’ordre d’arrêter l’entretien venait du CSA. Mais, à 19h30/20h, il est probable qu’au CSA les bureaux sont vides et que ne fonctionnent plus que les appareils d’enregistrement, qui seront consultés le lendemain par les censeurs. En réalité, la décision de censure paraît avoir été prise, au sein de Radio Courtoisie, par Madame Paoli, déléguée aux questions éditoriales, après consultation de M. Henry de Lesquen. A la décharge de Radio Courtoisie il faut admettre que l’intolérance en matière de presse est aujourd’hui telle que l’autocensure en est presque devenue une nécessité. Martin Peltier n’a écouté que son courage ; il se fera donc traiter d’irresponsable mettant toute une entreprise en péril. « Il aurait au moins dû demander à d’autres que Faurisson de venir parler de la répression du révisionnisme ! » Quels autres ?

    Député européen de la tendance de Philippe de Villiers, Paul-Marie Coûteaux devait, à son tour, intervenir à Radio Courtoisie vers 21h, mais il a fait savoir qu’il refusait de prendre la parole après Faurisson. Il n’est donc pas venu. De leur côté, Emmanuel Ratier et Alain Sanders ont spontanément fait savoir à Henry de Lesquen qu’ils ignoraient que Faurisson allait s’exprimer après eux. Il est peu probable que, dans sa prochaine livraison de Faits & Documents, E. Ratier ose rapporter quoi que ce soit de toute cette affaire.

    Rompant avec les usages, Radio Courtoisie n’a procédé le lendemain à aucune nouvelle diffusion de l’entretien. Elle n’a, par la suite, fourni aucune explication ni présenté d’excuses à ses auditeurs. Elle n’a pas même fait état d’un événement qui, dans les vingt années de son existence, n’a probablement pas connu de précédent.

    5) Henry de Lesquen s’explique le 14 avril

    Cinq jours après l’affaire du 9 avril, Henry de Lesquen s’explique enfin sur sa décision d’interrompre l’entretien. Il le fait sur un ton de satisfaction. Il présente Radio Courtoisie comme une radio libre où « la liberté d’émission est totale ». Il précise que les patrons de chaque émission sont libres et nullement tenus d’annoncer le contenu de leurs émissions respectives. Il déclare en passant que les auditeurs de Radio Courtoisie sont « fins et intelligents ». Mais, ajoute-t-il, Radio Courtoisie est soumise aux autorisations d’émission délivrées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et, dans le passé, elle a eu à payer de lourdes amendes. Il explique que, le 9 avril, « un invité » (?) ayant tenu des propos (?) susceptibles de mettre Radio Courtoisie en péril, il avait rapidement décidé d’interrompre l’émission. Il dit que, par la suite, tous les responsables de Radio Courtoisie ont approuvé son initiative. Il qualifie l’affaire de « malheureux incident ». Il ne nomme ni Robert Faurisson ni Martin Peltier et il ne révèle pas qu’il a sanctionné ce dernier par une lettre lui signifiant son renvoi. Il ne prononce pas le mot de « révisionnisme » et ne donne aucune idée du contenu de l’émission. Il affirme que, si l’émission suivante, celle de Paul-Marie Coûteaux et de ses deux invités, prévue pour durer de 21h30 à minuit, a été, elle aussi, remplacée par de la musique, cela n’a été dû qu’à « un fâcheux concours de circonstances » et à la malencontreuse « indisponibilité » de certains des invités. La vérité est que P.-M. Coûteaux et ses invités, apprenant que le professeur les avait précédés dans le studio, ont refusé de s’exprimer « après Faurisson ».

    6) Martin Peltier s’explique le 17 avril. Propos diffusés sous le titre « Survivre entre censure et autocensure »

    Bocage : Que s’est-il passé à Radio Courtoisie le mercredi 9 avril ?

    Martin Peltier : J’avais invité en deuxième partie de mon « Libre Journal », de 19h 30 à 21h, le professeur Faurisson. Un peu avant 20h, la musique a couvert nos voix et le technicien m’a signalé par geste que l’émission était finie. On nous a indiqué qu’un membre du CSA avait conseillé cette censure dans l’intérêt de la station, et c’est ce qui a été répété pendant une heure aux innombrables auditeurs qui téléphonaient pour la déplorer.

    B : Le Parisien du lendemain 10 avril donne une autre version.

    MP : En effet. Selon lui, l’un de ses journalistes, surpris par cette brusque interruption des programmes, a interrogé immédiatement Henry de Lesquen, le patron de Radio Courtoisie, qui lui aurait fait la réponse suivante : c’est la déléguée aux questions éditoriales, Mme Paoli, qui aurait pris la décision de couper parce que « l’un des invités aurait tenu des propos inacceptables », sans que soient précisés lesquels. Quelle que soit la version véritable, on doit remarquer la promptitude des réactions de tous. Mme Paoli, ou un membre du CSA à l’écoute de mon émission, n’a pas hésité à déranger Lesquen, qui présidait à ce moment une réunion. Le journaliste du Parisien a été encore plus réactif. Avant le bouclage, il a eu le temps de s’étonner, d’appeler, d’écrire et de caser son papier. C’est certainement un bon professionnel. Quoi qu’il en soit, vendredi 11 avril, j’ai reçu une lettre recommandée de Lesquen m’annonçant que mon "Libre Journal" était supprimé. L’après-midi, il me téléphonait pour s’expliquer, non pas tant sur les faits que sur la raison de la censure.

    B : Elle est limpide : Robert Faurisson nie l’existence de chambres à gaz homicides dans l’Europe occupée par Hitler. Or c’est interdit par la loi Gayssot et il a été condamné plusieurs fois pour cela. Votre invitation était donc une provocation suicidaire.

    MP : Non. J’avais formellement interdit à Faurisson d’aborder la chose. Nous étions convenus de nous cantonner à quatre thèmes. D’abord, la persécution des révisionnistes, judiciaire, disciplinaire et autre. Ensuite, la critique des lois restreignant la liberté de recherche, à la lumière des pétitions signées ces dernières années par des historiens français réputés. Troisièmement, l’examen des faussaires profiteurs de la Shoah, dont l’actualité récente offre de bons exemples. Enfin, à la suite de Raul Hilberg, principal historien de l’Holocauste, nous devions relever les progrès que l’hérésie révisionniste fait faire à l’histoire officielle.

    B : Ces sujets, quoique un peu « borderline », peuvent en effet être abordés, mais pourquoi avec Faurisson ? Sa personne est elle-même devenue symbole de provocation.

    MP : La question est de savoir si Robert Faurisson est un homme ou une bête. « Si c’est un homme », comme dirait Primo Levi, il a des droits. Certes, c’est un multirécidiviste, un repris de justice, mais il a payé ses dettes à la société ; il a donc droit de vivre et de s’exprimer comme tout autre, pourvu qu’il n’enfreigne pas la loi. Une comparaison va vous éclairer. La campagne pour la dépénalisation de l’avortement a culminé avec le « Manifeste des salopes » : des femmes en vue y revendiquaient leur crime pour obtenir l’abrogation de la loi qui le réprimait. Or, loin de les condamner, on les loue. Et l’on bâillonnerait Faurisson, même s’il s’engage à respecter la loi Gayssot ? Quel coeur normal, quel esprit droit, tolérerait ce « deux poids deux mesures » ?

    B : Bien sûr, mais demeurer au niveau des principes peut être parfois enfantin. Lesquen est responsable de Radio Courtoisie, de sa survie. Vous auriez dû lui soumettre la liste de vos invités.

    MP : Non. Lorsqu’il m’a demandé de venir à Radio Courtoisie, il m’a détaillé verbalement un cahier des charges contraignant, mais il m’a laissé libre de mes invités et de mes sujets. Ce qu’il me reproche est une erreur d’appréciation. Pour lui, Faurisson étant ce qu’il est et la jurisprudence en matière de révisionnisme ce que nous savons, aborder le sujet comme je l’ai fait était impossible. Il en voit une preuve surabondante dans le fait suivant : les invités de l’émission de Coûteaux, ayant appris que le professeur diabolique était passé avant eux dans le studio, se sont défilés et leur émission a dû être reportée. Ils « avaient des bouches à nourrir ».

    B : Vous voyez, l’interdit porte sur Faurisson.

    MP : Pas tout à fait. Henry fait une analyse plus subtile. Depuis trente ans que Robert Faurisson mène ses recherches révisionnistes, il a été l’objet de tant d’attaques qu’il se compare, d’une certaine manière, à Galilée. De toutes ses paroles sourdent, même quand il se domine, une révolte indomptable et la certitude d’avoir raison. Pendant ses vingt-cinq minutes d’antenne, il n’a tenu aucun propos révisionniste passible de la loi Gayssot mais, à plusieurs reprises, il a laissé entendre que, s’il pouvait parler, on verrait ce qu’on verrait... UN ESPRIT TORDU POURRAIT POURSUIVRE EN CONTESTATION DE CRIME CONTRE L’HUMANITÉ EN S’APPUYANT SUR LA SEULE CONVICTION IMPLICITE DU PRÉVENU ! Henry ne veut courir aucun risque et il a coupé. Si une telle procédure était menée, elle pourrait entraîner des dépenses de justice insupportables pour Radio Courtoisie, une réputation qui ferait fuir une part de ses invités et de ses auditeurs, et peut-être, à terme, supprimer l’autorisation d’émettre. Un chef responsable doit prendre sa décision en quelques secondes. Lesquen est d’une famille de marins. Il a préféré sacrifier une chaloupe en perdition pour préserver sa frégate.

    B : Ainsi, vous approuvez ses décisions ?

    MP : N’exagérons rien, mais je les comprends, surtout celle qu’il a prise à chaud. La suppression de mon « Libre Journal » me paraît, elle, inutile et risque de dégoûter une partie des auditeurs. Quant à moi, je la regrette un peu, car nous avions retrouvé, avec quelques amis de la presse nationale, un ton et une ambiance qui rappelaient de bonnes heures et qui pouvaient contribuer à maintenir l’unité de notre camp dans les passes difficiles que nous traversons. Mais, d’un autre côté, c’est un poids en moins : moins de travail et moins de dépenses, car vous savez que l’on n’est ni payé ni défrayé à Radio Courtoisie, et, n’habitant pas Paris, cela me faisait des frais chaque mois. Le journalisme à compte d’auteur, je ne sais pas si c’est encore de mon âge.

    B : Et l’émission avec Faurisson, comment la jugez-vous ?

    MP : Un peu courte, on en était au tour de chauffe, on n’a pas abordé les points les plus intéressants. Mais enfin ça a le mérite d’exister. Et les plus courtes sont parfois les meilleures. Nous avons fait la démonstration qu’un tabou interdit toute expression libre en France. Et qu’il impose l’autocensure aux plus intelligents et aux plus courageux ; car je ne tiens nullement Radio Courtoisie pour un ramassis de moules. Nous rappelons ainsi, de la manière la plus explicite, que notre pays est aujourd’hui un territoire occupé. Il est très difficile d’y survivre, entre censure et autocensure. C’est pourquoi je comprends si bien la position de Lesquen. Il y a deux armes pour servir l’information en France : l’épée et le bouclier.

    J’ai choisi l’épée, Lesquen le bouclier.

    B : Vous reprenez les mots du colonel Rémy, quand il pensait que De Gaulle et Pétain s’étaient partagé les rôles sous l’Occupation.

    MP : Sauf qu’à la différence de De Gaulle, je ne souhaite pas diviser le camp des Français attachés à leur patrie. Je n’aimerais pas que certains se détachent de Radio Courtoisie à cause de je ne sais quelle tiédeur supposée. La comparaison avec l’Occupation me paraît fructueuse. Radio Courtoisie est une radio aussi libre que l’était la zone du même nom : libre, mais sous la menace permanente de l’occupant. C’est une radio « nono », non occupée, ce n’est déjà pas si mal. Le Maréchal ménage ce qui doit l’être pour sauver ce qui peut l’être.

    B : Alors, pas de regrets ?

    MP : Vous êtes devant un équilibriste qui vient de se casser la figure. Je regrette d’être tombé. Ma femme m’a dit : « Tu t’es cru plus malin que tout le monde et maintenant, tu te retrouves dans la m..., comme d’habitude. » Mais je préfère conclure autrement. C’est avec le temps qu’apparaissent les dernières conséquences et la portée finale d’un acte. Peut-être un jour Radio Courtoisie s’honorera-t-elle d’être la station qui a laissé parler Faurisson vingt-cinq minutes. Et il ne s’agit pas seulement de défendre l’honneur de la presse et des Français, il s’agit de ménager l’avenir. Je n’en veux pas à Lesquen de son réalisme, je m’occupe de réalités plus hautes. En refusant que l’on piétine le droit, la vérité, la liberté, la justice, je préserve les chances d’une jeunesse qui souffre sous le joug, et qui trouvera demain, n’en doutons pas, les moyens efficaces de la victoire.

    Propos recueillis par Memona Pfennigstein

    7) Un message de R. Faurisson, le 19 avril

    Henry de Lesquen, directeur de Radio Courtoisie, a, vous le savez, ordonné l’arrêt immédiat d’une interview que j’étais en train de donner au journaliste Martin Peltier. Puis, il a envoyé une lettre recommandée à ce journaliste pour lui signifier son renvoi. J’ajoute que des personnes qui devaient participer le même soir à une autre émission ont refusé de s’exprimer « après Faurisson », dont ils avaient ignoré la venue.

    Radio Courtoisie est une modeste st ation. Elle est proche à la fois de Jean-Marie Le Pen et des catholiques intégristes ; elle se définit comme la « radio de toutes les droites ». Elle est surveillée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui fonctionne comme une sorte de commission gouvernementale de la censure. Le CSA se vante de ne rien interdire à l’avance (c’est encore heureux !) mais, à tout moment, il peut, après l’audition d’une émission qui lui déplaît, retirer à une station le droit de continuer d’émettre.

    En 34 ans, les grands médias français ne m’ont jamais donné la parole.

    Aucune de nos chaînes de télévision ne m’a proposé de m’expliquer.

    Aucune radio non plus sauf une fois. Le 17 décembre 1980, Ivan Levaï m’a fait venir dans son studio d’Europe n°1. Mais son invitation était due à la peur de poursuites judiciaires parce que, peu auparavant, il avait laissé dire à l’antenne par son coreligionnaire Jean Pierre-Bloch que Faurisson était payé par Khadafi. Mon ami Pierre Guillaume avait alors prévenu Ivan Levaï que je risquais de le poursuivre en justice s’il ne me permettait pas de m’exprimer à mon tour sur Europe n° 1.

    Quant aux rares textes que je suis parvenu à faire paraître dans les grands journaux, en particulier dans Le Monde du 29 décembre 1978 et du 16 janvier 1979, je ne dois leur parution qu’au jeu de ce que la loi française appelle « le droit de réponse ».

    Bilan à ce jour : pendant 34 années consécutives, un professeur est dénoncé par l’unanimité des grands médias de France comme l’auteur d’un crime inouï, bouleversant, incompréhensible (pour Le Monde, il est un « gangster de l’histoire ») et pas une fois on ne lui offre de s’expliquer (sinon une fois à la radio pour la raison que je viens de dire). Faut-il que soient remarquables en France à la fois le pouvoir du lobby juif et la crainte qu’il inspire !

    8) Martin Peltier, à nouveau, le 29 avril

    Jeanne d’Arc et Iéna
    Quel réalisme pour aujourd’hui ?

    Il y a quinze jours, j’invitais le professeur Faurisson sur Radio Courtoisie. Je fus censuré en direct et viré. Un ami (vrai) a soupiré :

    -- « Quand tu vois un mur, il faut décidément que tu fonces dedans ! »

    Je lui ai raconté que, ma tête ayant rencontré par inadvertance, naguère, une cheminée de pierre, celle-ci avait cassé. Il a répondu :

    -- « Ça n’arrive pas tous les jours. »

    Je le sentais retenir, par amitié, les innombrables reproches qu’appelait mon cas : entêtement, aveuglement, irresponsabilité n’étaient que les plus criantes de mes sottises. Je suis un peu responsable de cette façon de voir : quand on m’a coupé l’antenne, je suis parti avec le sourire, pour ne pas diviser ma famille politique. Ce silence a été mal interprété. On y a vu la gentillesse d’un benêt ou la résignation d’un honteux. C’est une erreur. J’ai ravalé ma colère mais ce n’était pas l’aveu d’une faute. Au contraire, je suis convaincu que ce fut une bonne chose d’inviter Faurisson, et je vais le montrer.

    Appliquons d’abord à aujourd’hui une citation célèbre : « Lorsqu’ils sont venus chercher Faurisson, je n’ai pas bougé… » Les excès de la prudence ne nous soustrairont pas à la vindicte du totalitarisme et nous soumettront un jour aux reproches de notre conscience. Ce rappel moral fait, ne nous préoccupons plus que de politique, concrète et réaliste : l’invitation de Faurisson entre dans la meilleure stratégie possible aujourd’hui.

    On a parlé de mur, parlons donc de murs, puisqu’il y a des murs et qu’il faut bien en faire quelque chose.

    Prenons un premier cas : le mur de l’Atlantique. Si vous disposez des forces conjointes de l’Amérique et de l’Angleterre, vous débarquez le 6 juin 1944 et l’on n’en parle plus.

    Examinons maintenant les murs de Jéricho. Chacun fera la lecture qui lui convient de la Bible, mais ce qu’elle dit, dans tous les cas, c’est que Jéricho est tombée et qu’elle est tombée d’une manière inhabituelle, alors que le rapport de forces apparent ne le laissait pas prévoir. Il est tout aussi clair que la ville serait restée intacte derrière ses remparts si Josué, découragé, s’était arrêté au quatrième ou au cinquième tour. Ce n’est qu’au sixième tour que les murailles se sont effondrées devant les trompettes sacrées. Quels enseignements en tirer ? Ceux-ci : lorsque, à vue humaine, le rapport des forces ne permet pas de solution satisfaisante, il convient d’utiliser des moyens qui sortent de l’ordinaire, et de persister avec détermination dans cette voie, quelle qu’en soit l’apparente absurdité.

    Revenons à nos moutons, à Radio Courtoisie.

    On me dit : la loi, la jurisprudence, les associations, les lobbies, la manipulation des esprits, les médias, la veulerie et les intérêts des hommes politiques font que parler de certaines choses ne sert à rien et met en danger le peu d’espace d’information qui nous reste. Il ne faut donc pas, pour une cause secondaire, d’ailleurs jugée d’avance, sacrifier l’une des rares armes qui nous permettent de défendre d’autres causes. Aussi limités que soient les moyens de Courtoisie, elle est utile à la France. Il faut donc la conserver à tout prix. Sacrifier des dizaines de journalistes bénévoles, souvent talentueux et courageux, leurs invités, non moins courageux, le réseau d’amis et d’informateurs tissé dans les médias, l’édition, toutes les branches de la société, et même parmi les hommes politiques, sacrifier des dizaines de milliers d’auditeurs, sacrifier tout cela sur l’autel du révisionnisme, n’aurait pas de sens.

    J’entends ce message, et je ne puis m’empêcher d’en sourire. C’est vrai, il se trouve à Radio Courtoisie de vrais talents et de vrais caractères. Mais, puisque l’on parle politique, responsabilité, stratégie et rapport de forces, qu’y a-t-il derrière Courtoisie ? Jean Tibéri ? Marine et Louis Aliot ? Dupont Aignan, Catherine Mégret, les frères et sœurs de Philippe de Villiers ? Qui d’autre ? Qu’est-ce que cela pèse ? Combien de divisions ? Avons-nous de quoi monter une opération Overlord ? Non. En américain, on dirait que c’est peanuts. Même pas un bretzel liquide.

    Alors, il ne reste de réaliste que la solution Jéricho. Nous ne comptons que par l’esprit, et seule une stratégie de l’esprit peut être efficace.

    Il faut comprendre cela. Les notions mêmes de réalisme et de responsabilité dépendent de la situation historique où l’on se trouve. Peut-être, quand le Front national rassemblait entre 15 et 20 pour cent des électeurs, qu’il était bien encadré et qu’il y avait sur sa gauche une grosse réserve de voix et d’alliés potentiels, avant, d’ailleurs, que les prétoires et les médias ne soient complètement colonisés, avant qu’il faille plus des deux mains pour compter les millions d’immigrés, peut-être pouvait-on entretenir l’espoir, ou l’illusion, d’une politique classique des rapports de forces. Ce n’est plus qu’un rêve aujourd’hui, et s’y accrocher serait un signe de débilité mentale. La seule politique réaliste est de tenter une révolution spirituelle.

    Retournons-nous vers l’histoire pour établir encore mieux cette évidence.

    Que faire, quand on est vaincu par l’envahisseur, pour survivre et préparer la revanche ? Il y a, ce me semble, deux cas de figure radicalement différents.

    – Le roi de Prusse après Iéna put collaborer avec Napoléon, le maréchal Pétain put finasser avec Hitler, parce que l’un et l’autre espéraient raisonnablement qu’en fin de compte leur vainqueur provisoire serait soumis à des forces supérieures aux siennes. L’Angleterre avide d’hégémonie saurait rallier à elle une Russie et une Autriche que la Révolution française révulsait. Le monde juif, que la révolution allemande épouvantait, saurait maintenir ensemble les ploutocraties anglo-saxonnes et la tyrannie soviétique, il suffisait de garder la Manche quelques mois. Dans le cas du Maréchal et du roi de Prusse, une politique de ménagement, une collaboration plus ou moins active se comprend donc, en attendant, en préparant le retournement de marée.

    – Mais prenons maintenant le cas de Jeanne d’Arc. Là, si on regarde le rapport des forces, l’affaire est entendue. Il ne reste au dauphin Charles qu’un mouchoir de poche et quelques villes pas très fortes, avec des troupes médiocres, lasses et mal payées. La puissante Bourgogne, l’Angleterre, l’université de Paris, et la légalité du traité de Troyes sont contre lui. A terme, il n’a strictement rien à espérer, c’est plié. Et c’est pourquoi la stratégie de Jeanne d’Arc est nette et sans bavure : à la vérité, il n’y en a pas d’autre possible. Elle n’a pour elle, elle n’a pour Charles VII, que leur double légitimité : celle que la coutume du royaume donne au dauphin et celle dont Dieu a marqué sa mission de pucelle. Ce sont les seules forces qui puissent contrebalancer les puissances du monde, qui puissent inverser le rapport des forces. Si cette double légitimité est une foutaise, alors c’est terminé, et Jeanne d’Arc, et Charles VII, et la France que nous connaissons n’ont plus qu’à disparaître. Pourtant, finalement, ce sont les Anglais et leur bastringue qui finiront par aller se rhabiller. Cela me surprend toujours, et n’en finit pas de me rassurer.

    Transposons à aujourd’hui. Il ne s’agit pas de sacrifier Radio Courtoisie sur l’autel du révisionnisme : ni l’un ni l’autre ne sont ici primordiaux. Radio Courtoisie n’est qu’un pion parmi d’autres sur l’échiquier de la France libre, et il n’est même pas question de défendre les révisionnistes. Il est question de juger la situation politique et historique où se trouve la France. Sommes-nous en 1429 ou en 1940 ? La réponse est facile. Nous n’avons aucune des immenses réserves qui justifiaient l’Appel du dix-huit juin et la politique de Vichy. Nous sommes même sensiblement plus atteints que ne l’étaient le roi de Bourges et ses sujets. Notre identité et notre souveraineté prennent l’eau. Nous n’avons donc d’autre stratégie possible que celle de Jeanne d’Arc. Le rapport de forces entre nous et d’éventuels alliés d’une part, l’occupant de l’autre, est du zéro à l’infini. Tout ménagement, tout calcul, toute alliance, toute collaboration, tout échafaudage tactique sont donc hors de portée, hors de propos, ils appartiennent à un monde plus virtuel que celui des jeux vidéos. Notre seul espoir est spirituel, notre seule force est la légitimité de notre cause.

    Or, de quoi s’agit-il, avec Faurisson ? De chambres à gaz ? Pas du tout. Il s’agit qu’en ne dénonçant pas la façon dont le système le traite, nous acceptons d’être les esclaves de ce système, et ses complices. Nous bafouons avec lui le droit, la liberté, la vérité, la justice. Et nous nous prosternons devant le socle sur lequel se dresse l’idole dominatrice qui nous dévore. Nous piétinons donc notre propre cause, nous renonçons à notre légitimité, nous réduisons à rien notre force, nous brisons à jamais l’épée spirituelle, l’espoir que nous portons. A persister dans cette erreur, non seulement nous nous déshonorerions mais nous nous suiciderions par-dessus le marché.

    Alors, je ne dis pas que donner de la tête dans le mur soit une stratégie bien agréable, ni bien délurée ; je ne sais pas du tout ce qu’elle va produire, je constate seulement qu’il n’y en a pas d’autre. Je ne me fais pas d’illusions. Sans doute joins-je l’inutile au désagréable et ne suis-je qu’un tout petit crachat dans l’océan, une goutte dérisoire. N’importe, je fais ce que je dois. J’espère que le Ciel nous aidera, faute de quoi nous passerions aux poubelles de l’histoire, comme c’est tranquillement programmé. Du moins aurons-nous fait ce qu’il fallait et gardé intacte la possibilité d’une victoire. A l’inverse, la soumission et la finasserie, qui paraissent subtiles et responsables, ne sont aujourd’hui que des illusions mortelles, en raison du moment historique où nous nous situons. La stratégie du sacrifice est la seule raisonnable.

    9) Emmanuel Ratier, le 1er mai

    Dans la livraison de Faits & Documents qui a suivi (1er au 31 mai 2008, p. 9), E. Ratier a passé sous silence aussi bien la censure de R. Faurisson que le limogeage de M. Peltier, patron d’émission, mais, en revanche, parlant de lui-même à la troisième personne, il a annoncé la nouvelle suivante : « Directeur de Faits & Documents, Emmanuel Ratier a été nommé patron d’émission à Radio Courtoisie (95,6Mhz en région parisienne), ‘la radio libre du pays réel et de la francophonie’ à laquelle il collaborait depuis une dizaine d’années dans le cadre du Libre Journal de Claude Giraud et dont il était devenu le suppléant depuis l’année dernière. Il animera désormais, un mercredi sur quatre, durant trois heures, Le Libre Journal de la résistance française […] ».

    Les mots sonnent haut et fort : « courtoisie », « radio libre », « libre journal » (2 fois) et, enfin, « résistance ». Mais la réalité a été la suivante : censure, discourtoisie, limogeage et des comportements qui ont été à l’opposé du souci de la liberté et de la volonté de résistance à l’oppression. Pour couronner le tout, un petit camarade, Emmanuel Ratier, se fait nommer à la place de son collègue, Martin Peltier, dont il s’était, dès la nuit de l’incident, aussitôt désolidarisé, avec quelques autres, auprès du directeur de la station.

    10) Conclusion : la preuve de l’existence d’un tabou et non d’un simple interdit.

    La loi Fabius-Gayssot prononce un interdit et cet interdit, elle le formule. Un tabou, lui, ne se formule pas. Il n’en a que plus de force. La peur qu’il inspire est de caractère sacré. Le tabou crée un lien social à base de sous-entendus dans le langage et le comportement des individus d’un même groupe. Dans le microcosme de Radio Courtoisie il est des noms qu’on ne prononcera plus et des sujets qu’on proscrira sans qu’il soit besoin de dire lesquels. Quant à celui qui a enfreint le tabou, il a été mis au ban de la petite société qui l’employait, et ce dans la discrétion. Aucun détail, aucune précision n’ont été ni ne seront fournis aux auditeurs de Radio Courtoisie ou aux lecteurs de Faits & Documents. Dans ladite société qui, pendant un instant, s’est sentie en danger, la vie va donc reprendre son cours. Comme par le passé, on se targuera d’être indépendant, libre, courageux mais – c’est le grand mot, le mot magique – on se proclamera désormais plus que jamais « RESPONSABLE ». On le sera à la différence d’autres qui, eux, se sont montrés « IRRESPONSABLES » et dont on ne rappellera ni les noms ni les crimes. On criera victoire tout en cachant de quel prix on a payé cette victoire. Le seul authentique tabou du monde occidental, celui de « l’Holocauste », aura été ainsi respecté. Dans le monde environnant, la religion triomphante de « l’Holocauste » continuera d’être célébrée à grand fracas et le tabou qui la fonde restera puissant. Seuls des « irresponsables » continueront d’ouvrir par effraction la porte d’un tabernacle qui, censé contenir le fin mot des mystères holocaustiques, ne renferme en réalité que du vide et du vent. Au moins la petite histoire vécue par une modeste station de radio parisienne a-t-elle ainsi apporté sa contribution à la grande histoire de la plus mirifique imposture des temps modernes. Grâce à l’incident de Radio Courtoisie et à ses suites, un profane pourra comprendre ce qu’est un véritable tabou et comment un mythe gigantesque, celui de « l’Holocauste », qui s’est construit sur la peur ne peut se survivre que par la peur.

    Complément (1er juillet)

    Pour la première fois de ma vie, je reçois aujourd’hui un courrier de « Radio Courtoisie, la radio libre du pays réel et de la francophonie ». Il s’agit d’une lettre circulaire de quatre pages adressée aux « amis » de cette station par « Henry de Lesquen, président de radio Courtoisie ». La date en est du 3 juin mais le cachet porte celle du 24 juin. Il s’agit d’un appel de fonds. J’en extraie les passages suivants :

    La famille des auditeurs de Radio Courtoisie est une élite à qui la France doit beaucoup. – Vous savez que Radio Courtoisie n’a pas d’équivalent en France. Vous savez quel est le rôle crucial qui est le sien pour sortir les Français de la confusion des esprits et pour leur faire découvrir les vraies valeurs. Ce rôle, elle est seule à le tenir, non seulement parmi toutes les autres radios, mais même parmi tous les autres moyens de communication audiovisuelle. Il suffit d’imaginer un seul instant que Radio Courtoisie n’existe plus pour mesurer la perte irréparable que ce serait pour notre pays. C’est bien pourquoi elle est portée par la ferveur de ses auditeurs. – « Oui. Il y a MIRACLE, écrivait autrefois Jean Cau à Jean Ferré : sans Radio Courtoisie, une lumière, la plus vive qui brille dans notre temps, s’éteindrait. Mais oui, Radio Courtoisie nous a aidés à marcher sur des chemins droits, à ne pas tâtonner, à recueillir les bons grains de la vérité et à jeter les ivraies du mensonge. – Où il y a miracle, c’est ici : le pluralisme d’expression s’exerce à Radio Courtoisie sur un tel ton de liberté, de politesse (et de courtoisie !) que l’on s’en frotte les oreilles d’étonnement ravi. Quoi ! Il existe encore, de nos jours, des exemplaires de l’Honnête Homme ? Et qui ne se pique de rien sauf de dire sinon sa vérité, du moins ce qu’il croit, en connaissance et bonne foi. Bref, à Radio Courtoisie, on entend des … VOIX ! » […] Radio Courtoisie est une oasis de santé morale dans un désert de désinformation et d’intoxication intellectuelle.

    9 avril-1er mai 2008

    Posted by N N
    Labels : Emmanuel Ratier, Henry de Lesquen, Interviews, Le Parisien, Martin Peltier, Plantin, Radio Courtoisie, Toben

  • #Clemens_Gritl — Photography

    https://www.clemensgritl.com

    Simplement magnifique et époustouflant

    https://www.clemensgritl.com/about

    Since completing his architectural studies in Munich and Rome, Clemens Gritl has been designing artificial 3D computer models, reflecting and exploring urban utopias of the 20th century.
    An urban, scientific research at the Technical University of Munich on mid century, large-scale apartment buildings, led Gritl to gain a deep fascination for such structures. In contrast to contemporary architecture these projects are based on revolutionary social visions.
    His work focuses on the interaction between space, dimension, scale, monotony and materiality of urban megastructures and their possible impact on human beings.
    The photorealistic presentation is closely aligned with 1960s architecture photography which documents a singular, unbroken optimism and the radical zeitgeist of its era. The choice to create the works in black and white, was one made to ensure the plasticity of brutalist architecture was illustrated in its truest form.

    

    #architecture #architecture_brutale #brutalisme #photographie

  • Country Report : Italy

    The updated AIDA Country Report on Italy documents developments in the asylum procedure, reception conditions, detention of asylum seekers and content of international protection throughout 2017.
    The year 2017 has been chatacterised by media, political and judicial crackdown on non-governmental organisations (NGOs) saving lives at sea, and by the implementation of cooperation agreements with African countries such as Libya, while barriers to access to the territory have also been witnessed at the northern borders of the country, against the backdrop of increasing arrivals from Austria.
    Severe obstacles continue to be reported with regard to access to the asylum procedure in Italy. Several Police Headquarters (Questure) in cities such as Naples, Rome, Bari and Foggia have set specific days for seeking asylum and limited the number of people allowed to seek asylum on a given day, while others have imposed barriers on specific nationalities. In Rome and Bari, nationals of certain countries without a valid passport were prevented from applying for asylum. In other cases, Questure in areas such as Milan, Rome, Naples, Pordenone or Ventimiglia have denied access to asylum to persons without a registered domicile, contrary to the law. Obstacles have also been reported with regard to the lodging of applications, with several Questure such as Milan or Potenza unlawfully refusing to complete the lodging of applications for applicants which they deem not to be in need of protection.
    Since December 2017, Italy has established a specific Dublin procedure in Questure in the Friuli-Venezia Giulia region bordering Austria and Slovenia, with support from EASO. According to that procedure, as soon as a Eurodac ‘hit’ is recorded, Questure move the lodging appointment to a later date and notify a Dublin transfer decision to the persons concerned prior to that date. Applicants are therefore subject to a Dublin transfer before having lodged their application, received information on the procedure or had an interview.
    Despite a continuing increase in the capacity of the SPRAR system, which currently counts over 35,000 funded places, the vast majority of asylum seekers are accommodated in temporary reception centres (CAS). CAS hosted around 80% of the population at the end of 2017. In Milan, for example, the ratio of SPRAR to CAS is 1:10.
    Destitution remains a risk of asylum seekers and beneficiaries of international protection. At least 10,000 persons are excluded from the reception system. Informal settlements with limited or no access to essential services are spread across the entire national territory.
    Throughout 2017, both due to the problems related to age assessment and to the unavailability of places in dedicated shelters, there have been cases of unaccompanied children accommodated in adults’ reception centres, or not accommodated at all. Several appeals have been lodged to the European Court of Human Rights against inappropriate accommodation conditions for unaccompanied children.
    Five pre-removal centres (CPR) are currently operational, while a new hotspot has been opened in Messina. However, substandard conditions continue to be reported by different authorities visiting detention facilities, namely the hotspots of Lampedusa and Taranto and the CPR of Caltanissetta and Ponte Galeria.
    The hotspots of Lampedusa and Taranto have been temporarily been closed as of March 2018.

    http://www.asylumineurope.org/sites/default/files/report-download/aida_it_2017update.pdf
    #Italie #asile #migrations #réfugiés #procédure_d'asile #hotspots #Dublin #frontières #procédure_accélérée #vulnérabilité #pays_sûr #relocalisation #hébergement #logement #éducation #travail #santé #rétention #détention_administrative #naturalisation #liberté_de_mouvement #rapport #refoulement #push-back

    Intéressant, lien avec la #frontière_sud-alpine (#Côme #Milan #Vintimille) :

    Particularly as regards Taranto , as reported by the Senate , among the 14,576 people transiting through the hotspot from March to October 2016 , only 5,048 came from disembarkations while the majority (9,528 ) were traced on Italian territory, mainly at border places in Ventimiglia , Como and Milan , and forcibly taken to Taranto to be identified. Some o f them were asylum seekers accommodated in reception centre in the place they were apprehended and who, after being again identified, were just released out of the hotspot without any ticket or money to go back to their reception centres.

    v. aussi la carte de #Gwendoline_Bauquis, produite dans le cadre de son mémoire de master : « Géopolitique d’une crise de la frontière – Entre #Côme et #Chiasso, le système européen d’asile mis à l’épreuve » (2017)


    #cartographie #visualisation

  • James Mattis Is an Ancient Roman Action Hero – Foreign Policy
    http://foreignpolicy.com/2018/03/27/james-mattis-is-an-ancient-roman-action-hero

    Since the 2016 election, comparisons between the United States and ancient Rome abound, motivated as much by President Donald Trump-Emperor Nero analogies as anything. Commentators have dwelled on the traits of theatricality, brutality, solipsism, narcissism, cruelty, and cowardice these men seem to share.

    There’s a problem, however, with these comparisons: their source material. Most have turned to the work of Suetonius as their Nero-knowledge arsenal. Author of The Lives of the Twelve Caesars, Suetonius was antiquity’s Michael Wolff: a gossipy and glib chronicler of fear and loathing in imperial Rome. His account of Caligula planning to make a horse one of his consuls and Nero singing while Rome burned makes for sensational and spellbinding reading, just as does Wolff’s portrait of Trump eating cheeseburgers in bed and warning the maid not to touch his toothbrush in his book Fire and Fury. Whether they are actually true is another, less promising, matter.
    […]
    In contrast, Tacitus would find a different and more effective fighter in the person of Secretary of Defense Mattis. By now, many of us know that the retired general kept a copy of Marcus Aurelius’s Meditations by his side during his tour of duty in Iraq. But since joining the Trump administration, Mattis seems to have plucked an edition of Tacitus’s works from his sizable personal library. Like Agricola, he embodies an ethos of service — one that is civic as well as military — which the United States desperately needs.

    #Néron #Suétone #La_Vie_des_Douze_Césars
    #Marc_Aurèle #Pensées_pour_Moi-même

  • Un communiqué du Département de justice et police suisse qui date de 2016, mais que je mets ici pour archivage :
    #Simonetta_Sommaruga en Italie pour une visite de travail

    Berne, 25.11.2016 - La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a rencontré aujourd’hui à Rome le ministre italien de l’Intérieur Angelino #Alfano pour une discussion de travail consacrée à la politique migratoire. Madame Sommaruga a salué les efforts déployés par l’Italie, en collaboration avec les autres États Dublin, et proposé de renforcer le soutien apporté par la Suisse. La cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) s’est rendue dans l’après-midi à Tarante, où se trouve l’un des quatre centres d’accueil et d’enregistrement de migrants (hotspot) sur territoire italien, pour s’y faire une idée précise du fonctionnement d’une telle infrastructure.

    Ce qui m’intéresse surtout, c’est cette phrase :

    La discussion entre les deux ministres a porté sur différents aspects de la politique migratoire. La conseillère fédérale a salué l’engagement de l’Italie, notamment en ce qui concerne l’enregistrement des réfugiés.

    https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-64685.html
    #Dublin #asile #migrations #réfugiés #Sommaruga #empreintes_digitales #enregistrement #Italie #hotspots

  • Zoé fabrique un lièvre
    En chiffons
    Pour L.L. de Mars

    Petit-déjeuner surprise
    Avec les deux grands
    Inhabituellement levés

    Je suis tout de suite rattrapé
    Par les préoccupations du travail
    Il n’est pas huit heures

    Et après une heure et demie
    De demie urgence
    Une réunion tendue

    Je vais déjeuner
    J’emmène une douzaine de pages
    De Frôlé par un V1

    Au BDP
    Je lutte contre une seule page
    Je devrais laisser reposer

    Je marche
    Sous la bruine
    Lunettes et esprit embrumés

    Je n’ai pas le moral
    Je m’en rends bien compte
    Et j’ai mal aux genoux

    Après-midi morne
    En open space
    Quelques plaisanteries, rien

    En sortant, course
    Aller chercher Zoé au théâtre
    Et courir après papier à la mairie

    Je n’ai que faire de ce monde de papiers
    Je n’ai que faire de ce monde de preuves
    Ces papiers-là empêchent mon œuvre de papier

    Papier
    Papiers
    Papier

    Est-ce que la pire utilisation qui soit
    De la merveilleuse invention qu’est le papier
    Ce ne sont justement pas les papiers ?

    Je rêve d’un monde de paroles tenues
    Et de papiers sur lesquels ne seraient
    Retenues que les paroles qui comptent

    En fin d’après-midi
    Mathieu sauve la journée
    Raffut sort en mai

    En fin d’après-midi
    Mathieu me donne un souci insigne
    Je dois rendre les dernières corrections, vite

    Et naturellement
    Se pose la question
    De l’image de couverture

    Et je retrouve, intact
    Mon état de nerfs déjà éprouvé
    Pour la couverture de la Fuite

    Intéressante perspective
    Je suis très calme devant l’échéance éditoriale
    Et je perds les pédales pour une question d’image

    Purée de bleues d’Artois
    Gratinée au parmesan
    Poires et oranges maltaises

    J’emmène Sarah au cinéma !
    L’Insoumis de Gilles Perret
    Salle pleine. Municipalité communiste

    Nicolas m’accueille en ironisant :
    « Je ne t’attendais pas sur ce film
    – Plus ouvert d’esprit que tu ne crois ? »

    Nous croisons dans cette salle pleine
    Antoine et Floriane
    Échange amicaux

    Mélenchon bouffe un peu son réalisateur
    Du coup le film devient sans doute
    Plus militant et moins documentaire qu’anticipé

    Quelques moments de grâce simple
    Le tir de barrage des médias
    Assez bien représenté et décortiqué

    Le voyage à Rome
    Est une catastrophe pour Mélenchon
    Mélenchon montré poseur, ce qu’il est

    #mon_oiseau_bleu

  • L’aide internationale aux #réfugiés palestiniens est menacée
    https://www.mediapart.fr/journal/international/140318/l-aide-internationale-aux-refugies-palestiniens-est-menacee

    Depuis que Trump a annoncé qu’il coupait une partie du financement de l’UNRWA, l’organisation onusienne cherche à boucher le trou dans son budget. Elle organise une conférence de donateurs jeudi à Rome à laquelle la France participe.

    #International #Donald_Trump #Israël #Palestine #réfugiés_palestiniens #unrwa

  • Jean-Luc Mélenchon et l’écologie : un parcours ... tortueux ? mais peut-être pas si "atypique" :
    Jean-Luc Mélenchon : « L’écologie doit être un stimulant d’enthousiasme »
    https://reporterre.net/Jean-Luc-Melenchon-L-ecologie-doit-etre-un-stimulant-d-enthousiasme

    Morceaux choisis :

    D’abord un mot sur mon parcours. Je viens de la gauche la plus traditionnelle, productiviste. J’étais persuadé que le développement des forces productives était le préalable au progrès social parce qu’il augmentait la quantité de richesses à distribuer. On s’interrogeait peu sur le contenu des besoins à satisfaire. Je me rappelle avoir entendu des argumentaires du type : « Les capitalistes proposent des Mercedes pour les riches et des 2 CV pour les pauvres ; nous, c’est Mercedes pour tout le monde. » On parlait de la société de consommation pour dénoncer l’aliénation qu’elle provoquait plutôt que la destruction qu’elle engendrait. J’ai fait partie de ceux qui trouvaient insupportables les travaux du Club de Rome. Nous les considérions comme des suppôts des capitalistes, qui étaient là pour endoctriner les gens et leur faire aimer leur misère. La première entaille pour moi a été la fréquentation d’Alain Bombard [1], qui soulevait nombre de questions sur l’environnement.

    .../...

    Vous aviez lu Teilhard de Chardin ?

    Oui. Avec passion.

    À quel âge ?

    Je n’ose pas le dire. Vous allez vous foutre de moi.

    Non, pas du tout.

    14-15 ans.

    Et Marx, vous l’avez découvert après ?

    Oui, c’était plus facile de rentrer dans Marx. Je viens d’un milieu catholique. Je lis toutes les encycliques parce que cela m’intéresse. Mais passons sur cela. Teilhard de Chardin introduit l’histoire dans la foi. Ensuite, quand vous trouvez avec Marx l’histoire moins la foi comme cause de mécanismes spontanés, il est moins difficile de passer de l’un à l’autre. Donc, en ce qui concerne l’écologie, c’est pareil, je n’ai pas été touché par la grâce, j’ai été ébranlé par des situations. Mai 68 m’a amené à Marx, et Tchernobyl m’a amené au nucléaire.

    .../...

    Votre théoricien de l’écologie, c’est le pape François ?

    Il ne m’a plus rien appris mais j’ai été intéressé. Cette encyclique sent le soufre. Elle comporte des aspects qui pourraient être qualifiés d’hérétiques si Ratzinger [le précédent pape, Benoît XVI] était toujours le préfet pour la Congrégation de la doctrine de la foi. Parce que mettre Teilhard de Chardin, auteur à l’index, dans une encyclique…

    Donc finalement, j’ai été de papier en papier. Et, à un moment donné, ça a été la bascule. La première fois que j’ai écrit sur l’écologie, c’était pour le congrès du PS en 2008. J’introduisais le concept de « planification écologique ». Parce qu’entretemps, j’avais compris de quoi on parlait — y compris comme homme qui vient de la tradition socialiste et qui avait fait le tour par Marx. Marx parle de la nature comme « du corps inorganique de l’homme ». Il ne sépare pas l’homme de la nature.

    Donc, je suis passé par Marx et j’ai compris ce qu’est réellement l’écologie politique. Ce n’est pas de l’environnementalisme, ce n’est pas la nature qu’on défend. C’est considérer qu’il y a un seul écosystème compatible avec la vie humaine. Et cela a été la phrase clé pour moi. Nous parlons des biens communs. Sont des biens communs ceux qui rendent possible la survie du seul écosystème compatible avec la vie humaine. À partir de là, les choses se sont mises en ordre dans ma tête.

    .../...

    Révolutionner les modes de production et de consommation pour éviter la catastrophe, c’est quoi concrètement : la frugalité, la sobriété ?

    Un, on arrête le nucléaire. Il faut créer d’autres sources d’énergie.

    Ensuite, on ne peut pas continuer à manger des choses qui nous rendent malades. Comment règle-t-on ce problème ? Cela passe par des choses modestes : par exemple, 100 % bio à la cantine scolaire. Le mécanisme économique de base va être la relocalisation. Tout ce qu’on peut relocaliser doit être relocalisé.

    Ensuite, diminuer les surfaces imperméabilisées. Donc, il faut travailler autrement.

  • Pour les habitants de Gaza, la situation est humainement intenable
    Guillaume Gendron, Libération, le 7 mars 2018
    http://www.liberation.fr/planete/2018/03/07/pour-les-habitants-de-gaza-la-situation-est-humainement-intenable_1634243

    Alors que les Américains ont décidé de sabrer le budget de l’agence onusienne dédiée aux réfugiés palestiniens, Pierre Krähenbühl, son commissaire général, alerte sur les conséquences de cette décision éminemment politique.

    Depuis la décision de Washington de « geler » plus de la moitié de leurs versements à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), cette agence des Nations unies connaît, selon son commissaire général, le Suisse Pierre Krähenbühl, « la plus grave crise financière de son histoire ». En poste depuis 2014, celui que les milliers d’employés palestiniens de l’UNRWA appellent « Mister Pierre » est face à une situation inédite. Son principal donateur, les Etats-Unis, utilise ces coupes budgétaires comme moyen de pression sur l’Autorité palestinienne (AP) pour forcer son président, Mahmoud Abbas, à revenir à la table des négociations. Le commissaire général de l’UNRWA sera à Paris mercredi et jeudi. Il y rencontrera notamment le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Pour Libération, il revient sur la situation financière de l’UNRWA et l’urgence humanitaire dans la bande de Gaza (dont l’agence est, selon ses termes, « la colonne vertébrale institutionnelle »).

    Deux mois après le gel des fonds américains, quels ont été les conséquences concrètes de cette décision ?

    Il faut d’abord rappeler les chiffres. Au moment de l’annonce, on passe d’une contribution effective des Américains de 364 millions en 2017 à 60 millions cette année. C’est 300 millions qui vont nous manquer. C’est beaucoup pour toute organisation humanitaire. Mais pour l’UNRWA, qui dépense environ entre 1,2 et 1,3 milliard annuellement, c’est un coup très dur. Pour le moment, il n’y a pas eu d’effets sur le terrain car nous avons demandé à une partie de nos donateurs d’avancer leurs contributions. La Belgique, les pays nordiques, la Russie, la Suisse l’ont fait. Cela nous a permis de maintenir les écoles et les cliniques ouvertes. Sur la question des fonds d’urgence pour l’aide alimentaire, notamment à Gaza, la situation reste délicate. Les Américains y contribuaient particulièrement, et on a failli se trouver en situation critique d’ici à la fin mars. Nous avons trouvé une solution interne, avec permutation de budget, qui nous permet de tenir jusqu’au mois de mai, mais c’est du court terme. Nous comptons beaucoup sur la conférence du 15 mars à Rome, lancée par la Suède, la Jordanie et l’Egypte pour organiser le soutien à l’UNRWA. Il ne s’agit pas que du futur de l’agence, mais d’une question de sécurité régionale.

    Votre raison d’être est attaquée : Nikki Haley, l’ambassadrice américaine à l’ONU, considère que l’UNRWA fait partie du problème car elle « crée un nombre illimité de réfugiés palestiniens ».

    C’est un mythe : l’UNRWA perpétuerait la situation en prolongeant indéfiniment le statut des réfugiés palestiniens, selon une définition différente du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Mais le HCR soutient les réfugiés afghans depuis l’invasion soviétique de 1979 et leur offre assistance, même s’il s’agit de la deuxième, troisième ou quatrième génération. Donc l’idée selon laquelle l’UNRWA opère selon des critères particuliers est erronée. Si l’UNRWA existe encore soixante-huit ans après sa création, c’est non par choix mais parce que la communauté internationale et les parties du conflit ont échoué.

    On évoque une augmentation de la contribution des pays arabes…

    Il y a derrière cette hypothèse une idée reçue. On entend souvent : « Quand les pays arabes vont-ils enfin contribuer ? » Mais ils le font déjà ! L’Arabie saoudite est le troisième plus grand donateur de l’UNRWA après les Etats-Unis et l’UE. Elle donne annuellement plus que la France ou les pays hôtes. Ces trois dernières années, les Emirats arabes unis ont versé des montants importants pour l’éducation. Il faut un partenariat entre l’Europe et les pays arabes pour stabiliser les contributions à nos financements principaux – ce qu’on appelle le « core funding ».

    Si jamais vous deviez revoir votre budget à la baisse, avez-vous identifié vos priorités ?

    Il y a déjà beaucoup d’inquiétude, notamment chez nos employés palestiniens, il ne faut pas en rajouter. L’objectif pour le moment est la mobilisation de fonds.

    Les ONG s’alarment de la dégradation des conditions de vie à Gaza. Pourtant, le ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman, refuse de parler de crise humanitaire…

    Pour réussir à ne pas voir la situation à Gaza, il faut vraiment ne pas y vivre. Sur place, on est passé de 80 000 personnes en 2000 qui recevaient de l’aide alimentaire, à un million aujourd’hui, sur 1,9 million d’habitants. Ce chiffre, un scandale international, est en lien direct et organique avec le blocus. Ces gens, souvent éduqués, autosuffisants, qui avaient des emplois, des entreprises, ont vu leurs marchés détruits par le blocus et l’impossibilité d’importer du matériel. La situation est humainement intenable.

    Vous évoquez le blocus, mais la détérioration des conditions de vie semble aussi liée aux décisions de l’Autorité palestinienne, qui a notamment amputé les salaires des fonctionnaires pour faire pression sur le Hamas.

    C’est un paramètre : les divisions intra-palestiniennes ont un effet sur la communauté. Sur le plan de la santé et de l’électricité, il y a des enjeux clairs liés à ces divisions, mais je pense qu’il ne faut pas perdre de vue les effets du blocus.

    L’expression « prison à ciel ouvert », vous la cautionnez ?

    Comme le disait un entrepreneur palestinien : « En principe, lorsqu’on est condamné à une peine de prison, on en connaît la durée. Là, personne ne nous en a informé. » Rien de ce qui se passe à Gaza n’est compatible avec l’argument d’un investissement dans la sécurité régionale. Ni pour les Palestiniens, ni les Israéliens, ni les Egyptiens. Maintenant, si nos activités sont touchées aussi… Dire, comme le font certains, « la crise est moins aigu qu’en Somalie, en Syrie ou au Yémen », c’est classer la souffrance… Pour les habitants de Gaza, c’est terrible d’imaginer que l’UNRWA, le seul paramètre stable de leur vie, puisse être menacé. Si l’on s’intéresse à la stabilité de la région, comment imaginer, sans l’UNRWA, que 270 000 élèves à Gaza n’aient plus accès à l’éducation dans un contexte si dégradé ? Plus de 90% de ces élèves n’ont jamais quitté Gaza de leur vie, ils ne connaissent rien d’autre que ces quelques kilomètres carrés et la crainte d’un prochain conflit. On me demande souvent si je suis inquiet par les risques de radicalisation au Proche-Orient. Je le suis d’autant plus maintenant qu’on m’a retiré 300 millions pour mon système scolaire.

    Les Israéliens accusent vos professeurs d’entretenir, voire d’instiller, un certain nombre d’idées radicales chez les élèves…

    Il a été démontré par de nombreuses études faites par les donateurs eux-mêmes – dont les Américains – que notre travail éducatif est un investissement extrêmement important. Plus de deux millions de Palestiniens ont obtenu un diplôme dans nos écoles. Nous sommes le seul le système scolaire qui a inscrit dans son cursus des cours sur les droits de l’homme, la tolérance… Bien sûr, il y a parfois eu des problèmes avec ce que l’un ou l’autre de nos enseignants a pu poster sur sa page Facebook. Quand vous vivez dans une communauté depuis cinquante ans sous occupation, cela change votre vision du monde. Et cela concerne moins de 0,5% de nos 22 000 employés. Mais aussi minime soit-il, nous prenons ce problème très au sérieux, il y va de notre crédibilité.

    Est-ce difficile de mobiliser l’opinion internationale sur Gaza ?

    Si l’on compare à ce qu’il s’est passé en 2014 au cœur de la guerre, la situation n’est évidemment pas comparable en intensité.. Ce que l’on voit actuellement, c’est un cumul, entre le blocus, la crise financière, les coupures d’électricité, la mauvaise qualité de l’eau, le traumatisme de la jeunesse après la dernière guerre, le sentiment d’enfermement… Ce qui me choque, c’est que dans les conférences internationales au sujet de Gaza, on parle beaucoup de résilience. Cela revient à applaudir les Gazaouis de tenir indéfiniment face à une injustice qui devrait être réglée politiquement. C’est féliciter les gens de survivre à quelque chose qui n’a pas lieu d’être.

    Quel rôle peut jouer la France ?

    D’un point de vue régional, je considère extrêmement important que la France joue un rôle dirigeant. Elle a toujours un regard extrêmement aigu sur les questions politiques. Cette tradition française est plus que jamais nécessaire, à l’heure où il y a beaucoup de défaitisme dans la communauté internationale autour de ce conflit. Sur les questions relatives à l’UNRWA, j’ai une attente forte sur l’éducation, thème sur lequel Emmanuel Macron s’est engagé.

    #Palestine #UNRWA #Gaza #réfugiés

  • #Dignitatis_Humanae_Institute - Wikipedia
    https://en.wikipedia.org/wiki/Dignitatis_Humanae_Institute

    The Dignitatis Humanae Institute (DHI), also known as the Institute for Human Dignity and L’Istituto Dignitatis Humanae, is a Catholic-inspired NGO based in Rome. Its mission is to “protect and promote human dignity based on the anthropological truth that man is born in the image and likeness of God.
    […]
    The Universal Declaration of Human Dignity was launched on 8 December 2008 by the International Committee on Human Dignity and aims to codify what is meant by human dignity:

    that man is made in the image and likeness of God; that this image and likeness proceeds in every single human being without exception from conception until natural death; and that the most effective means of safeguarding this recognition is through the active participation of the Christian faith in the public square.

    The Universal Declaration is the basis of the parliamentary working groups that have been established to promote it.

    Les groupes de travail parlementaires sont au Parlement européen, en Lituanie, Roumanie et Royaume-Uni.

    via @mad_meg https://seenthis.net/messages/674520

  • Elections italiennes: Quels scénarios possibles après le casse-tête des résultats des législatives ?
    https://www.crashdebug.fr/international/14596-elections-italiennes-quels-scenarios-possibles-apres-le-casse-tete-

    Ca vas faire comme Syriza en Grèce, oui bon bah en fait on à écouté les italiens, et puis... ? bah on continue business as usual, le temps que ça se tasse... le vote Cinq étoiles c’est un exutoire. il y en à d’autres a l’extreme droite par contre ils se verraient déjà diriger le pays lol...

    Les votes aux élections législatives italiennes du 4 mars 2018 sont comptabilisés dans un bureau de vote à Rome

    -- Giuseppe Lami/AP/SIPA

    Les électeurs italiens ont renouvelé dimanche leurs 630 députés et 320 sénateurs.

    A l’issue des élections législatives, aucune des trois premières forces électorales n’obtient la majorité absolue.Alors que la coalition de gauche s’est écroulée (23 %), le parti antisystème Mouvement 5 étoiles arrive premier en termes de suffrages (32 %), et la coalition de droite/extrême (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Elections en Italie : les candidats jettent leurs dernières forces dans la bataille
    https://www.crashdebug.fr/international/14585-elections-en-italie-les-candidats-jettent-leurs-dernieres-forces-da

    Des partisans du Mouvement 5 Etoiles (M5S) se rassemblent à l’issue d’un dernier meeting de campagne à

    Rome, le 2 mars 2018 / afp.com/Filippo MONTEFORTE

    Rome - Grands meetings pour les plus jeunes à Rome, Florence ou Milan, marathon d’interviews télévisées depuis sa villa pour Silvio Berlusconi : les candidats ont jeté leurs dernières forces dans la bataille vendredi avant les élections législatives de dimanche en Italie.

    Sur les places et dans les théâtres de la péninsule mais aussi sur les plateaux de télévision, les principaux leaders ont lancé leurs ultimes appels aux électeurs après une campagne marquée par des déclarations virulentes et dominée par les questions liées aux migrants ou à l’insécurité.

    A partir de vendredi minuit en revanche, la loi impose le silence à tous les (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Vent de révolte au #Vatican : « Des nonnes travaillent comme des esclaves pour le compte de certains prélats »

    De trop nombreuses religieuses, qui effectuent le #ménage ou des tâches subalternes pour le compte de cardinaux, d’évêques et de paroisses locales travaillent dans des conditions proches de l’esclavage, rapporte jeudi l’Osservatore Romano. L’information publiée par le quotidien officiel du Vatican s’inscrit dans le cadre du mouvement de lutte contre les violences faites aux femmes qui a pris naissance à Hollywood (#MeToo, ndlr.) et qui a désormais largement dépassé les frontières de l’industrie cinématographique.

    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_vent-de-revolte-au-vatican-des-nonnes-travaillent-comme-des-esclaves-pou
    #nonnes #résistance #révolte #esclavage_moderne (@reka) #travail #exploitation

  • ITALIE ISOLÉE DANS LA TEMPÊTE MIGRATOIRE
    Article de JÉRÔME GAUTHERET

    Sur les 600 000 migrants arrivés en Italie depuis 2014, la plupart ont traversé la #Méditerranée. Des milliers d’autres y ont péri. L’île de #Lampedusa, avant-poste de l’accueil, est débordée par cette crise humanitaire fortement liée au chaos qui règne en #Libye.

    On rejoint le jardin public en poussant les portes d’une grille qui ne ferme plus depuis longtemps. Puis, après une courte promenade au milieu des agaves et des myrtes, on arrive à un étrange réseau de grottes sommairement aménagées à proximité d’un vieux puits. L’endroit est à peine mentionné par les guides de voyage, mais il mérite qu’on s’y arrête : en effet, le vrai cœur de Lampedusa est là, en ces vestiges
    à peine entretenus d’un sanctuaire millénaire, témoignage unique de ce qu’était l’île avant sa colonisation systématique, au début du XIXe siècle.

    LAMPEDUSA, UNE ÎLE AU CENTRE DU MONDE

    Avant de devenir un paradis touristique perdu au milieu de la Méditerranée, à 150 kilomètres des côtes tunisiennes, en même temps que, pour le monde entier, le symbole de l’odyssée des centaines de milliers de migrants qui, chaque année, bravent tous les dangers pour atteindre l’Europe, Lampedusa a été un havre, un lieu de repos pour les marins de toutes origines qui sillonnaient la mer.

    Marchands phéniciens, arabes ou grecs, chevaliers francs revenant de croisade, pirates barbaresques, pêcheurs en détresse : Lampedusa était leur île. Elle appartenait à tous et à personne. Chacun, du roi de France revenant de Terre sainte au plus humble pêcheur, venait s’abriter ici durant les tempêtes, prier ses dieux et reprendre des forces, en attendant l’accalmie. Aujourd’hui, une chapelle dédiée à
    la Vierge a été aménagée dans la pierre, à deux pas de la grotte, et les habitants viennent, de loin en loin, y déposer quelques fleurs ou prier, dans un calme absolu.

    La " porte de l’Europe ", pour reprendre le nom d’une œuvre d’art installée sur une plage faisant face à l’infini, à la pointe sud de Lampedusa, peut bien être présentée comme une des extrémités de l’Union européenne, un bout du monde exotique. Mais, dès que l’on pose le pied sur l’île, on est assailli par le sentiment inverse : celui d’être au centre d’un espace fluide, au sein duquel les populations ont navigué de rive en rive, depuis toujours. L’impression est encore plus
    saisissante lorsqu’on observe, grossièrement sculptées dans la roche, les traces de ce passé enfoui.

    L’homme qui nous conduit dans ce sanctuaire, un matin d’hiver, s’appelle Pietro Bartolo. Il est né sur l’île en 1956, il en est parti à 13 ans et y est revenu au milieu des années 1980, une fois achevées ses études de médecine. C’est lui qui a fondé, un peu à l’écart du bourg, le petit hôpital qui, aujourd’hui encore, constitue le seul lieu d’assistance, sur terre comme sur mer, à plus de 100 milles nautiques (185 km) à la ronde.

    En tant que directeur de l’#hôpital de Lampedusa, il a accueilli, ces dernières années, des dizaines de milliers de candidats à l’exil sur le quai minuscule qui tient lieu de débarcadère, et les a soignés. Il a aussi eu la terrible responsabilité d’ouvrir, du même geste, des centaines et des centaines de ces grands sacs verts dans lesquels on
    ramène à terre les corps des naufragés. Un film documentaire sorti en 2016, nominé pour l’Oscar, Fuocoammare. Par-delà Lampedusa, dans lequel il jouait son propre rôle, lui a valu une notoriété internationale. A sa manière, lui aussi est devenu un symbole.

    Comme c’est courant ici, l’histoire familiale de Pietro Bartolo est africaine autant qu’italienne. A l’exemple de ces milliers de Siciliens poussés par la misère qui, pendant des décennies, ont pris la mer en sens inverse des migrants d’aujourd’hui pour chercher du travail dans les colonies et protectorats d’Afrique du Nord, la famille de sa mère s’était installée un temps en Tunisie. Cette multitude d’odyssées ordinaires, dont le souvenir est entretenu par les histoires familiales, explique une bonne part des différences de perception du phénomène migratoire entre le nord et le sud de l’Italie.

    LE TEMPS DES " TURCS "

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, #Pietro_Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    Le gouvernement, lui, ne considère pas encore le phénomène comme préoccupant. D’autant plus que, depuis le début des années 1990, l’#Italie a la tête ailleurs. L’arrivée dans les Pouilles, au printemps et en été 1991, de plusieurs dizaines de milliers d’Albanais fuyant la ruine de leur pays a provoqué un choc terrible. Le 8 août, le #Vlora, un cargo venu du port albanais de Durres, est entré dans celui de Bari avec à son bord 20 000 migrants, bientôt installés dans l’enceinte du stade de la ville. La désorganisation est totale : le maire multiplie les appels aux dons et à la solidarité, tandis qu’à Rome le gouvernement cherche un moyen de renvoyer chez eux ces arrivants illégaux… Rien ne sera plus jamais comme avant.

    A l’aune de ce bouleversement venu des Balkans, qui force l’Italie, pour la première fois de son histoire, à se poser la question de l’accueil et de l’intégration, les arrivées sporadiques à Lampedusa ne sont pas perçues au départ comme beaucoup plus qu’une anecdote. Selon les souvenirs des habitants, les migrants venaient surtout des côtes tunisiennes, ils étaient jeunes et en relative bonne santé. La plupart du temps, la traversée était assurée par des passeurs, payés une fois le but atteint. Bref, la route de la #Méditerranée_centrale vivait à l’heure d’une migration "artisanale".

    Mais au fil du temps, dans les années 2000, le phénomène change de nature et d’échelle. "Il ne s’agit pas seulement de géopolitique. Il s’est produit un changement anthropologique dans la jeunesse africaine il y a une quinzaine d’années", assure le vice-ministre italien des
    affaires étrangères et de la coopération, Mario Giro, qui, avant d’entrer en politique, a consacré de nombreuses années à des missions en Afrique comme responsable des questions internationales de la Communauté de Sant’Egidio. "Avant, il s’agissait de projets collectifs : une famille se cotisait pour envoyer un de ses fils en Europe, dit-il. Désormais, ce sont des #hommes_seuls qui décident de
    partir, parce qu’ils considèrent que partir est un droit. Dans les villes africaines, la famille a subi les mêmes coups de la modernité que partout dans le monde. Ces jeunes gens se sont habitués à penser seuls, en termes individuels. Dans leur choix, il y a une part de vérité – les blocages politiques – et la perception que l’avenir n’est pas dans leur pays. Alors, ils partent."
    #facteurs_push #push-factors

    Des gouvernements européens essaient de passer des accords avec les Etats africains pour qu’ils arrêtent en Afrique les candidats à l’Europe, ce qui a pour effet de criminaliser l’activité des #passeurs. Des réseaux de plus en plus violents et organisés se mettent en place.

    VIE ET MORT DE MOUAMMAR KADHAFI

    Un acteur central du jeu régional comprend très tôt le parti à tirer de ce phénomène, face auquel les pays européens semblent largement démunis. C’est le chef de l’Etat libyen, Mouammar #Kadhafi, qui cherche depuis le début des années 2000 à retrouver une forme de respectabilité internationale, rompant avec la politique de soutien au terrorisme qui avait été la sienne dans les années 1980 et 1990.
    Grâce aux immenses recettes de la rente pétrolière, dont il dispose dans la plus totale opacité, le Guide libyen multiplie les prises de participation en Italie (Fiat, Finmeccanica) et les investissements immobiliers. Il entre même au capital du club de football le plus prestigieux du pays, la Juventus de Turin. En contrepartie, le groupe énergétique ENI, privatisé à la fin des années 1990 mais dans lequel l’Etat italien garde une participation importante, conserve le statut d’Etat dans l’Etat dont il jouit en Libye depuis la période coloniale (1911-1942).

    Bientôt, la maîtrise des flux migratoires devient un aspect supplémentaire dans la très complexe relation entre la Libye et l’Italie. " De temps en temps, tous les deux ou trois ans, Kadhafi réclamait de l’argent pour la période coloniale. Et quand ça n’allait pas assez bien pour lui, il faisait partir des bateaux pour se rappeler à nous. C’était devenu pour lui un moyen de pression de plus, et ça signifie également qu’en Libye, des réseaux étaient déjà en place", se souvient Mario Giro.
    #chantage

    Entamées à l’époque du deuxième gouvernement Prodi (2006-2008), et émaillées de moments hauts en couleur – comme cette visite privée à Tripoli du ministre des affaires étrangères italien Massimo D’Alema, un week-end de Pâques 2007, au terme de laquelle Kadhafi a affirmé que l’Italie lui avait promis de construire une autoroute traversant le pays d’est en ouest –, les négociations sont poursuivies par le gouvernement de Silvio Berlusconi, revenu aux affaires au printemps 2008. Elles débouchent sur la signature d’un accord, le 30 août de la même année. En échange de 5 milliards d’euros d’investissements sur vingt-cinq ans et d’#excuses_officielles de l’Italie pour la #colonisation, le dirigeant libyen s’engage à cesser ses reproches, mais surtout à empêcher les départs de migrants depuis ses côtes. Plus encore, les migrants secourus dans les eaux internationales seront ramenés en Libye, même contre leur gré et au mépris du droit de la mer.
    #accord_d'amitié

    L’Eglise et plusieurs ONG humanitaires peuvent bien chercher à alerter l’opinion sur les conditions dans lesquelles sont ramenés à terre les candidats à la traversée, ainsi que sur les innombrables violations des droits de l’homme en Libye, elles restent largement inaudibles. Le colonel Kadhafi peut même se permettre de pittoresques provocations, comme ses visites officielles à Rome en 2009 et 2010, où il appelle publiquement à l’islamisation de l’Europe. Le gouvernement Berlusconi, embarrassé, n’a d’autre solution que de regarder ailleurs.

    L’irruption des "#printemps_arabe s", début 2011, va faire voler en éclats ce fragile équilibre. Le soulèvement libyen, en février 2011, un mois après la chute du président tunisien Ben Ali, est accueilli avec sympathie par les chancelleries occidentales. Mais en Italie, on l’observe avec préoccupation. "Bien sûr, l’Etat libyen de Kadhafi n’était pas parfait, concède #Mario_Giro. Mais il y avait un Etat… Dans les premiers mois de 2011 – je travaillais encore pour Sant’Egidio –, alors que la France semblait déjà décidée à intervenir en Libye, le ministre des affaires étrangères du Niger m’a demandé d’organiser une entrevue avec son homologue italien, Frattini. Nous étions trois, dans un bureau du ministère, et il nous a expliqué point par point ce qu’il se passerait en cas de chute de Kadhafi. Le chaos en Méditerranée, les armes dans tout le Sahel… Tout s’est passé exactement comme il l’a dit. Mais personne n’a voulu l’écouter". Il faut dire qu’en ce début d’année 2011, le prestige international de l’Italie est au plus bas. Très affaiblie économiquement et victime du discrédit personnel d’un Silvio Berlusconi empêtré dans les scandales, l’Italie est tout simplement inaudible.

    En mai 2011, les membres du G8, réunis à Deauville, appellent Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir. "Lors de ce sommet, Silvio Berlusconi a plusieurs fois tenté de prendre la défense du Guide libyen, mettant en avant son aide sur le dossier des migrants et le fait qu’il s’était amendé et avait tourné le dos au terrorisme", se souvient un diplomate français, témoin des discussions. "Mais
    personne n’en a tenu compte." Le chef libyen, chassé de Tripoli en août, mourra le 20 octobre, à Syrte. Quatre semaines plus tard, le gouvernement Berlusconi 4 cessait d’exister.

    Sur le moment, entre l’euphorie de la chute de la dictature et le changement d’ère politique en Italie, ces tensions entre puissances semblent négligeables. Il n’en est rien. Au contraire, elles ne cesseront de resurgir dans le débat, nourrissant en Italie un procès durable contre la #France, accusée d’avoir déstabilisé la situation en Méditerranée pour mieux laisser l’Italie en subir, seule, les conséquences.

    CHAOS EN MÉDITERRANÉE

    Car dans le même temps, les "printemps arabes" provoquent un bouleversement de la situation en Méditerranée. Une fois de plus, c’est à Lampedusa que les premiers signes de la tempête apparaissent. Sur cette île minuscule, en hiver, on compte à peine 5 000 habitants d’ordinaire. Là, ce sont plus de 7 000 personnes venues de #Tunisie qui y débarquent en quelques jours, entre février et mars 2011. La population les accueille avec les moyens du bord, dans des conditions très précaires. Des "permis temporaires de séjours" de trois mois
    sont délivrés aux arrivants par les autorités italiennes. Ainsi, les candidats à l’exil pourront-ils circuler aisément dans tout l’espace Schengen. Plus de 60 000 migrants débarqueront en 2011 ; la grande majorité d’entre eux ne resteront pas en Italie.
    #migrants_tunisiens

    Passé les mois de désorganisation ayant suivi la chute du président tunisien #Ben_Ali, Rome et Tunis concluent en 2012 un #accord_de_réadmission, formalisant le retour au pays des migrants d’origine tunisienne expulsés d’Italie. Assez vite, se met en place une coopération qui, de l’avis de nos interlocuteurs dans les deux pays, fonctionne plutôt harmonieusement.

    En revanche, en Libye, du fait de la déliquescence du pouvoir central, Rome n’a pas d’interlocuteur. Dans un pays livré aux milices et à l’anarchie, des réseaux de trafiquants d’êtres humains s’organisent à ciel ouvert. Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. "J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis."

    En une dizaine de jours, l’opération "#Mare_Nostrum" est mise sur pied. Concrètement, il s’agit d’une opération navale, à la fois militaire et humanitaire, visant à lutter contre les réseaux de passeurs, tout en évitant la survenue de nouveaux drames. Ses effets sont immédiats : en moins d’un an, plus de 100 000 migrants sont secourus et le nombre de morts diminue spectaculairement. Pourtant, le gouvernement Renzi, qui succède à Letta un an plus tard, décide d’y mettre un terme, à l’automne 2014. "Ça ne coûtait pas très cher, environ 8 millions d’euros par mois, et nous avons sauvé des centaines de vie avec ce dispositif, tout en arrêtant de nombreux trafiquants, avance Enrico Letta pour défendre son initiative. Mais très vite, Mare Nostrum a été accusée de provoquer un #appel_d'air… "

    De fait, en quelques mois, le nombre de départs des côtes africaines a explosé. Surtout, une évolution capitale se produit : peu à peu, les passeurs changent de stratégie. Pour ne pas voir leurs bateaux saisis, plutôt que de chercher à gagner un port italien, ils se contentent, une fois arrivés à proximité des eaux italiennes, de débarquer les migrants à bord de petites embarcations, les laissant ensuite dériver
    jusqu’à l’arrivée des secours. La marine italienne, trouvant les migrants en situation de détresse, n’a alors d’autre choix que d’appliquer les règles immuables du #droit_de_la_mer et de les conduire en lieu sûr.

    La suppression de Mare Nostrum par le gouvernement Renzi vise à sortir de cet engrenage. En novembre 2014, est annoncée l’entrée en vigueur de l’opération "#Triton", coordonnée par l’agence européenne #Frontex. Un dispositif de moindre envergure, financé par l’Union européenne, et dans lequel la dimension humanitaire passe au second plan. Las, le nombre de départs des côtes libyennes ne diminue pas. Au contraire, en 2015, plus de 150’000 personnes sont secourues en mer. En 2016, elles seront 181’000. Et pour suppléer à la fin de Mare Nostrum, de nouveaux acteurs apparaissent en 2015 au large des côtes libyennes : des navires affrétés par des #ONG humanitaires, aussitôt
    accusés, eux aussi, de former par leur présence une sorte d’appel d’air facilitant le travail des trafiquants d’êtres humains.

    L’ITALIE PRISE AU PIÈGE

    Pour Rome, les chiffres des secours en mer sont bien sûr préoccupants. Mais ils ne disent pas tout du problème. L’essentiel est ailleurs : depuis la fin de 2013, les pays limitrophes de l’Italie (#France et #Autriche) ont rétabli les contrôles à leurs frontières. Là où, jusqu’alors, l’écrasante majorité des migrants empruntant la route de la Méditerranée centrale ne faisaient que traverser le pays en direction du nord de l’Europe, ils se trouvent désormais bloqués sur le sol italien, provoquant en quelques années l’engorgement de toutes les structures d’accueil. Et les appels répétés à la solidarité européenne se heurtent à l’indifférence des partenaires de l’Italie, qui eux-mêmes doivent composer avec leurs opinions publiques, devenues très hostiles aux migrants.
    #frontière_sud-alpine

    Considéré jusque-là comme un impératif moral par une large part de la population, l’accueil des demandeurs d’asile est l’objet de critiques croissantes. En 2015, en marge du scandale "#Mafia_capitale ", qui secoue l’administration de la commune de Rome, l’Italie découvre que plusieurs coopératives chargées de nourrir et d’héberger les migrants se sont indûment enrichies. S’installe dans les esprits une l’idée dévastatrice : l’#accueil des réfugiés est un "#business " juteux plus qu’une œuvre humanitaire.
    #mafia

    Deux ans plus tard, une série de procédures à l’initiative de magistrats de Sicile en vient à semer le doute sur les activités des ONG opérant en Méditerranée. Le premier à lancer ces accusations est le procureur de Catane, Carmelo #Zuccaro, qui dénonce en avril 2017 – tout en admettant qu’il n’a "pas les preuves" de ce qu’il avance – les ONG de collusion avec les trafiquants. Après trois mois de rumeurs et de fuites organisées dans la presse, début août 2017, le navire de l’ONG allemande #Jugend_Rettet, #Iuventa, est placé sous séquestre, tandis qu’il a été enjoint aux diverses organisations de signer un "code de bonne conduite", sous le patronage du ministre de l’intérieur, Marco #Minniti, visant à encadrer leurs activités en mer. La plupart des ONG, dont Médecins sans frontières, quitteront la zone à l’été 2017.
    #code_de_conduite

    Tandis que le monde entier a les yeux tournés vers la Méditerranée, c’est en réalité en Libye que se produit, mi-juillet, une rupture majeure. En quelques jours, les départs connaissent une chute spectaculaire. Moins de 4000 personnes sont secourues en mer en août, contre 21’000 un an plus tôt, à la même période. La cause de ce coup d’arrêt ? Le soutien et l’équipement, par Rome, des unités libyennes
    de #gardes-côtes, qui traquent les migrants jusque dans les eaux internationales, au mépris du droit de la mer, pour les reconduire dans des camps de détention libyens. Le gouvernement italien conclut une série d’accords très controversés avec différents acteurs locaux en
    Libye.
    #accord #gardes-côtes_libyens
    v. aussi : http://seen.li/cvmy

    Interrogé sur les zones d’ombre entourant ces négociations, et les témoignages venus de Libye même affirmant que l’Italie a traité avec les trafiquants, Marco Minniti nie la moindre entente directe avec les réseaux criminels, tout en mettant en avant l’intérêt supérieur du pays, qui n’arrivait plus, selon lui, à faire face seul aux arrivées. "A un moment, confiait-il fin août 2017 à des journalistes italiens, j’ai eu peur pour la santé de notre démocratie."

    De fait, l’accueil de 600’000 migrants depuis 2014 et l’attitude des partenaires européens de l’Italie, qui ont poussé à l’ouverture de "#hotspots" (centres d’enregistrement des migrants) en Sicile et dans le sud de la Péninsule, sans tenir leurs engagements en matière de #relocalisation (à peine 30 000 réfugiés arrivés en Italie et en Grèce concernés à l’automne 2017, contre un objectif initial de 160’000), a nourri le rejet de la majorité de centre-gauche au pouvoir. Il a alimenté le discours xénophobe de la Ligue du Nord de Matteo Salvini et la montée des eurosceptiques du Mouvement 5 étoiles. A quelques jours des élections du 4 mars, celui-ci est au plus haut dans les sondages.

    Depuis l’été, les départs des côtes africaines se poursuivent
    sporadiquement, au gré de la complexe situation régnant sur les côtes libyennes. Resteque des centaines de milliers de candidats à l’exil – ils seraient de 300’000 à 700’000, selon les sources – sont actuellement bloqués en Libye dans des conditions humanitaires effroyables. Pour le juriste sicilien Fulvio Vassallo, infatigable défenseur des demandeurs d’asile, cette politique est vouée à l’échec, car il ne s’agit pas d’une crise migratoire, mais d’un mouvement de fond. "Pour l’heure, l’Europe affronte le problème avec
    la seule perspective de fermer les frontières, explique-t-il. Et ça, l’histoire des vingt dernières années nous démontre que c’est sans espoir. Ça n’a pas d’autre effet que d’augmenter le nombre de morts en mer."

    Depuis 2014, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 13’500 personnes au moins ont trouvé la mort en mer, sur la route de la Méditerranée centrale. Sans compter la multitude de ceux, avalés par les eaux, dont on n’a jamais retrouvé la trace.


    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/02/23/l-italie-seule-dans-la-tempete-migratoire_5261553_3210.html

    Un nouveau mot pour la collection de @sinehebdo sur les mots de la migration : #Les_Turcs

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, Pietro Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    #histoire

    #abandon de l’Italie :

    Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. « J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis. »

    #asile #migrations #réfugiés #mourir_en_mer #frontières

    • C’est une manière de classer les étrangers en mouvement ou en attente de statut par le pays d’accueil.
      Migrants pour étrangers en mouvement. Immigrés pour étrangers sur le territoire national quelque soit leur statut.
      Demandeur d’Asile pour ceux qui font une demande de protection.
      Réfugiés pour ceux qui ont obtenu cette protection.
      Sans papiers pour ceux qui n’ont pas encore obtenu un statut qu’ils aient fait la demande ou non. Le terme administratif en France est ESI, étranger en situation irrégulière.
      Exilés pour ceux qui ont quitté leur pays d’une manière volontaire ou involontaire avec ce qui implique de difficultés et de sentiment d’éloignement de son pays.

    • Solidarietà Ue: gli altri paesi ci hanno lasciati da soli?

      Tra settembre 2015 e aprile 2018 in Italia sono sbarcate quasi 350.000 persone. A fronte di ciò, i piani di ricollocamento d’emergenza avviati dall’Unione europea prevedevano di ricollocare circa 35.000 richiedenti asilo dall’Italia verso altri paesi Ue: già così si sarebbe dunque trattato solo del 10% del totale degli arrivi. Inoltre i governi europei avevano imposto condizioni stringenti per i ricollocamenti: si sarebbero potuti ricollocare solo i migranti appartenenti a nazionalità con un tasso di riconoscimento di protezione internazionale superiore al 75%, il che per l’Italia equivale soltanto a eritrei, somali e siriani. Tra settembre 2015 e settembre 2017 hanno fatto richiesta d’asilo in Italia meno di 21.000 persone provenienti da questi paesi, restringendo ulteriormente il numero di persone ricollocabili. Oltre a queste limitazioni, gli altri paesi europei hanno accettato il ricollocamento di meno di 13.000 richiedenti asilo. La solidarietà europea sul fronte dei ricollocamenti “vale” oggi dunque solo il 4% degli sforzi italiani e, anche se si fossero mantenute le promesse, più di 9 migranti sbarcati su 10 sarebbero rimasti responsabilità dell’Italia.

      Oltre al fallimento dei ricollocamenti, neppure le risorse finanziarie destinate dall’Europa all’Italia per far fronte all’emergenza hanno raggiunto un livello significativo. Al contrario, gli aiuti europei coprono solo una minima parte delle spese italiane: nel 2017, per esempio, gli aiuti Ue ammontavano a meno del 2% dei costi incorsi dallo Stato italiano per gestire il fenomeno migratorio.

      https://www.ispionline.it/it/pubblicazione/fact-checking-migrazioni-2018-20415
      #aide_financière