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  • Réjane Sénac : « L’Egalité Est Hors De Prix Ou N’Est Pas » (Forbes France)
    https://www.forbes.fr/femmes-at-forbes/rejane-senac-legalite-est-hors-de-prix-ou-nest-pas

    Les campagnes #Metoo et #BalanceTonPorc rendent visibles à la fois l’ampleur des violences et leur impunité sociale, mais aussi juridique, les dépôts de plainte ayant augmenté de 30% les mois suivants ces campagnes. Les condamnations juridiques sont essentielles car en sanctionnant les comportements et actes violents, elles ont à la fois un rôle réparateur pour les victimes et pédagogique pour tou.te.s. Or, comme le soulignent en particulier les travaux du HCEfh, en France, parmi les dizaines de milliers de femmes victimes de viol tous les ans, environ une sur 10 porte plainte et seule une plainte sur dix aboutit à une condamnation.

    Les deux démarches sont liées et complémentaires. Si j’ai choisi de m’exprimer avec #MeToo, c’est parce qu’il me semble dire plus explicitement la dimension politique du vécu à la fois intime et partagé des violences sexuelles. S’inscrire dans le collectif de celles qui subissent ces violences, ce n’est pas se “victimiser”, mais c’est dénoncer un système de domination et ses conséquences. Au-delà des auteurs de ces violences, il s’agit de « balancer » une société de domination et d’interroger les conditions à mettre en place pour créer une société d’éga.ux.les. Ce partage de témoignages crée, au-delà de leurs particularités, une sororité dans l’adversité, une dénonciation collective d’une biopolitique de la domination.

    Conscients des enjeux politiques de ce moment, certains hommes ont exprimé leur solidarité en rédigeant des tribunes et en participant à des rassemblements. Le dépassement de la normalisation des violences envers les femmes ne pourra se faire qu’avec eux, mais à condition qu’ils ne tombent pas dans le piège de la confiscation de la parole légitime en reproduisant une posture paternaliste même bienveillante.

    L’enjeu est de le faire de manière à ce que les assignations et les stéréotypes inclus dans ces catégories soient ainsi déconstruits et non respectabilisés et modernisés. C’est à cette condition que la mise en place de mesures d’action positive, quel que soit le secteur de politique publique (des « réseaux d’éducation prioritaires plus » dans l’éducation aux lois instaurant un quota pour partager les postes à responsabilité), participera à la déconstruction de l’ordre inégalitaire. Les principes de justification de ces mesures sont déterminants car si ces mesures sont appliquées au nom de la performance de la mixité, et non de la remise en cause des différenciations jugées illégitimes, elles contribueront à renaturaliser les hiérarchies sociales et politiques dans une inclusion sous conditions.

    #sexisme #féminisme #plafond_de_verre #mansplaining #égalité

    • Ainsi, au niveau macroéconomique, des travaux ont montré que la discrimination salariale à l’encontre des femmes accroît l’attractivité de certains pays en termes d’investissements directs étrangers et donc leur dynamisme économique. L’économiste Stéphanie Seguino[7] souligne que dans les pays semi-industrialisés ayant des économies ouvertes et fortement imbriquées dans la globalisation (Thaïlande, Taiwan par exemple…), la discrimination salariale stimule la croissance économique. En effet, les écarts de salaire femmes-hommes y sont supérieurs aux écarts de productivité ente les sexes, ce qui rend ces pays attractifs aux investissements étrangers. Le moindre coût du travail des femmes constitue alors une source de profit. Ainsi, l’argument prétendument pragmatique de l’investissement social dans l’égalité la met en danger en la conditionnant à la démonstration de sa rentabilité.

  • Tribune sur la liberté sexuelle : réponses choisies pour des morceaux de choix - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/01/10/tribune-sur-la-liberte-sexuelle-reponses-choisies-pour-des-morceaux-de-ch

    D’après la tribune, des hommes auraient été jetés à la vindicte populaire et « contraints à la démission » parce qu’ils auraient « touché un genou ». Bref, un vent de « délation » soufflerait sur l’Hexagone. Sauf que, contrairement aux Etats-Unis, où une centaine de présentateurs, hommes politiques ou acteurs accusés publiquement de harcèlement ou d’agressions depuis l’automne ont disparu de la sphère publique, ce n’est absolument pas le cas en France. Aucune figure majeure du cinéma, aucun dirigeant du CAC 40 ou homme politique de premier plan n’a été mis en cause. Le licenciement par France 2 de Tex, l’animateur des Z’amours, après une blague à l’antenne sur les femmes battues, est régulièrement invoqué pour illustrer les supposées dérives de Balance ton porc. Seule une petite dizaine de noms ont circulé sur les réseaux sociaux et encore moins d’hommes ont vu leur carrière ou réputation brisée.

    Des enquêtes journalistiques ont visé le député Jean Lassalle, qui siège toujours à l’Assemblée ou, dans Libération, le président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) Thierry Marchal-Beck. Accusé par huit militantes, le dirigeant socialiste a en effet été remercié par son employeur, l’Union nationale des associations de tourisme (Unat). D’autres, comme l’ancien ministre Pierre Joxe, ont nié les faits (une agression à l’opéra) et la plainte visant le député macroniste Christophe Arend a été classée. De son côté, Eric Brion, ex-directeur général d’Equidia, avait déjà quitté la chaîne quand il est devenu le premier homme mis en cause après #BalanceTonPorc. Suspendu de LCP après une plainte pour agression sexuelle, Frédéric Haziza devrait, lui, revenir ce jeudi à l’antenne malgré l’ouverture d’une enquête préliminaire. Quant à la plainte pour harcèlement sexuel et moral contre Eric Monier, ex-directeur de la rédaction de France 2, elle a été classée pour prescription. Il reste directeur de la rédaction de LCI.

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    Non, la galanterie n’est pas une agression. Mais une façon de figer une asymétrie entre les sexes, oui. « Il y a plusieurs formes de galanterie, décrypte l’historien Alain Viala : la galanterie loyale, soit l’art d’être agréable dans tous les rapports sociaux, et la galanterie libertine, sexiste. » Dans cette conception, comme le dit une vieille expression : l’homme propose, la femme dispose. « Même si nous avons toutes le même cap, l’égalité, il y a toujours un sexe vulnérable, c’est ainsi, ça ne sert à rien d’être dans le déni, assure la chercheuse Claude Habib. Or la galanterie est une manière de traiter cette inégalité au bénéfice des femmes. Elles sont mises sur un piédestal et deviennent les juges des hommes. Elles civilisent le désir qui s’adresse à elles : ce n’est pas le réprimer, mais le changer à leur convenance. »

    Une vision qui présuppose donc une inégalité, non pas sociale mais naturelle, contre laquelle il serait inutile de lutter. Donner un cadre à la violence masculine serait l’option optimale. « La galanterie exprime et normalise des comportements de domination et de soumission, explique Réjane Sénac, chercheuse en sciences politiques. Elle met en scène la passivité des femmes, comme si l’amour était fondé sur cette complémentarité. » Impossible, donc, de s’imaginer comme des semblables, au risque de castrer la gent masculine à coups d’égalité. Mais contrairement à ce que sous-entend la tribune du Monde, remettre en cause une vision asymétrique des rapports hommes-femmes ne signe pas l’arrêt de mort des relations de séduction. Pour l’historienne Florence Montreynaud, « ce que certains redoutent en réalité, c’est qu’on ne tolère plus la goujaterie ».

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    « La vague purificatoire ne semble connaître aucune limite »

    Ni celle de l’outrance langagière. Après l’évocation en novembre par le directeur de la Cinémathèque française, Frédéric Bonnaud, d’un « choc totalitaire » exercé par des « demi-folles » en réponse aux manifestations féministes au lancement de la rétrospective Polanski, c’est une fois encore l’imaginaire totalitaire qui se trouve convoqué pour décrire le contexte post-Weinstein dans le secteur artistique. Entre autres exemples totalement déhistoricisés, la tribune cite la censure dans certaines villes (Londres, Hambourg, Cologne) des affiches publicitaires d’une exposition Egon Schiele prévue pour 2018 à Vienne, qui reprenaient des peintures de nus où apparaissent aussi bien des sexes masculin (l’Homme assis nu) que féminin (la Fille aux bas oranges) - un procès en obscénité banal, sans rapport direct avec les débats féministes en cours. Autre cas cité, une pétition protestant contre l’accrochage au Met d’un tableau de Balthus (Thérèse rêvant) taxé de « romanticiser la sexualisation d’une enfant » - accusation de promotion de la pédophilie dont le peintre fait l’objet depuis les années 30, sans impact significatif sur la diffusion de son œuvre.

    Après l’épisode Polanski (dont l’hommage est arrivé à terme sans encombre), la Cinémathèque française n’a pas fermé, son directeur pourtant prompt à vitupérer sans l’ombre d’une remise en question est toujours en place, et la rétrospective Jean-Claude Brisseau (dont le dernier film est sorti mercredi) devrait se tenir la saison prochaine. Quant à l’invocation de la pensée du philosophe Ruwen Ogien, et sa défense de la « liberté d’offenser » (en art), à l’appui d’une « liberté d’importuner » (dans la rue), elle instruit une confusion absurde entre espace de création et espace public, impertinence esthétique et domination masculine, liberté d’expression et atteinte à l’intégrité des individus.

  • Tout reste à écrire - Le Nouveau Magazine Littéraire
    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/conversations/ne-nous-lib%C3%A9rez-pas-l%C3%A9galit%C3%A9-va-sen-char

    Excellent papier par une chercheuse du CNRS.

    Ne nous libérez pas, l’égalité va s’en charger
    Dans une tribune publiée par Le Monde , un collectif de 100 femmes affirme rejeter un féminisme qui promeut une « haine des hommes ». Réjane Sénac, directrice de recherche au CNRS et au Centre de recherches politiques de Sciences po–CEVIPOF, leur répond.

    Dans cette tribune publiée par Le Monde, le maternalisme côtoie le paternalisme pour expliquer à celles et à ceux qui dénoncent les violences sexuelles qu’elles sont les alliées du puritanisme et les ennemis de la liberté. Avec l’assurance de celles et de ceux qui savent et peuvent, il s’agit d’utiliser la sacrosainte défense de la liberté pour anesthésier le débat en le situant sur le registre moral et non politique. Afin de discréditer celles et ceux qui déchiffrent ces violences comme l’expression et le moyen d’un système de domination, la feinte habile – quoique éculée – est d’en faire la garantie d’une société pluraliste et vi(v)able.

    La société promue par cette tribune est celle du dressage à la soumission, au contrôle du corps des femmes par les hommes. La fin n’est pas la liberté, qu’elle soit d’expression, de création, ou d’action, mais la perpétuation d’un ordre où le désir et le plaisir n’ont de sens que dans le petit cadre binaire où les hommes séduisent les femmes qui n’ont d’autres choix que de consentir ou de décliner avec grâce, humilité et légèreté, même si la « proposition sexuelle » les importune.

    Nous connaissons cette société car c’est celle où nous vivons et dans laquelle tous les ans des conjoints ou ex-conjoints tuent plus de 100 femmes, font subir des violences physiques et sexuelles à 225 000 femmes. Cette société est celle des conditions d’impossibilité de la liberté dans la mesure où les individus sont enfermés dans des rôles caricaturaux et sclérosés dans des couples dominant/dominée, actif/passive, sujet/objet.

    Il est révélateur que, dans cette tribune, la liberté et l’égalité soient posées comme contradictoires alors que l’égalité est la condition de la liberté. Pour être libre, il faut être un sujet égal, émancipé de la maîtrise par un plus fort ou un plus légitime que soi. Nous serons tou.te.s libres sexuellement quand nous serons tou.te.s des individu.e.s sujets de désir et de plaisir à part entière. Pour cela, il faut penser et construire une société où les individu.e.s ne sont pas assigné.e.s à une authenticité du fait de leurs identifications à des identités de groupe, qu’elles soient associées à un sexe, à une religion, à une culture plus ou moins racialisée, à une classe sociale…

    L’horizon d’émancipation est de s’imaginer et d’imaginer les autres comme un.e semblable. Dans cette liberté de non-domination, en écho à l’argument de Condorcet pour le droit de vote des femmes, ou aucun individu n’a de véritables droits, ou tous ont les mêmes.

    #Sexisme #Me_too #Féminisme

  • Violences infligées aux femmes : « Nous exhortons le gouvernement à revoir sa copie »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/12/02/violences-infligees-aux-femmes-nous-exhortons-le-gouvernement-a-revo

    Tribune. Un collectif de 100 personnalités demande au président d’augmenter le budget alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes.

    #Féminisme

    • Tribune. Samedi 25 novembre, Emmanuel Macron l’a juré, les femmes seront bien la grande cause nationale de son quinquennat. Il a également annoncé son plan d’action pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Un discours qui se voulait symboliquement fort et promeut plusieurs mesures nouvelles, telles dix unités de psycho-traumatologie dans les centres hospitaliers ou l’augmentation des délais de prescription pour les mineurs, et reprend également des mesures existantes, comme la formation des professionnels (inscrite dans la loi depuis 2014), l’interrogation des pratiques des professionnels de santé (protocole du 5 novembre 2014) ou l’arrêt des bus de nuit à la demande (juillet 2015). Sauf que ces mesures ne sont accompagnées d’aucun financement supplémentaire.

      Le budget du secrétariat d’Etat sera « sanctuarisé à son plus haut niveau », 30 millions d’euros. En 2017, il était de 29,81 millions d’euros. Les féministes mesurent l’effort sans précédent… Les crédits interministériels dédiés à l’égalité femmes-hommes passent de 400 millions à 420 millions d’euros. Bonne nouvelle ! Mais là encore, il y a un loup : seuls 15 % de ces crédits sont consacrés à la lutte contre les

      violences. Ajoutons que les 20 millions supplémentaires reprennent des actions qui sont déjà effectuées, qui seront désormais labellisées « égalité ».

      AUCUNE AUGMENTATION DU BUDGET DÉDIÉ AUX DROITS DES FEMMES NI AUX VIOLENCES, DES ANNONCES NON FINANCÉES. C’EST CE QUI S’APPELLE UNE OPÉRATION DE COMMUNICATION

      Il s’agit donc bien d’un tour de passe-passe budgétaire. Aucune augmentation du budget dédié aux droits des femmes ni aux violences, des annonces non financées. C’est ce qui s’appelle une opération de communication. Comment peut-on se contenter de si peu face à la réalité des violences infligées aux femmes dans notre pays ? 93 000 femmes adultes victimes chaque année de viol et de tentative de viol, 220 000 victimes de violences conjugales ou intrafamiliales, 550 000 victimes d’agressions sexuelles…

      Deuxième angle mort, le travail. 25 % des agressions sexuelles ont lieu au travail, où les rapports de domination se cumulent avec le lien de subordination et le risque de perdre son emploi pour les victimes qui auraient le courage de briser le silence. Les syndicats et les associations proposent des mesures à intégrer dans la loi, pour sanctionner les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations de prévention et pour protéger les femmes victimes de violences. Ajoutons que le gouvernement supprime avec ses ordonnances les seuls outils de prévention au travail, les CHSCT.

      Des annonces très en deçà de l’enjeu

      Au niveau international, nous avons réussi à imposer à l’ordre du jour de l’Organisation internationale du travail, en juin prochain, l’examen d’une norme contre les violences et le harcèlement. Le contenu et la portée de cette norme dépendront de la position des Etats, aussi est-il regrettable qu’Emmanuel Macron n’en ait pas dit un mot samedi. Ce, d’autant que pour l’instant, la position de la France est… étonnante : elle refuse que les violences fondées sur le genre soient identifiées spécifiquement dans cette norme.

      Mais, que l’on se rassure, il y aura une session de rattrapage. Emmanuel Macron l’a dit, il s’agit de premières annonces. Et heureusement, parce qu’aujourd’hui le compte n’y est pas, face à l’ampleur des violences sexistes et sexuelles.

      D’ici là, nous exhortons le gouvernement à revoir sa copie et à prendre en compte, sans anathème, chantage ou pression sur aucune d’entre nous, les critiques des féministes. Nous demandons une augmentation budgétaire au moins équivalente à ce que l’Espagne a débloquée – à savoir 1 milliard d’euros sur cinq ans – associé à une loi-cadre contre les violences permettant notamment de transposer dans le droit français la Convention d’Istanbul [sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique, ratifiée en 2014].

      Le respect du débat démocratique impose que l’on accepte, surtout sur un sujet si important, que ces annonces soient passées au crible, vérifiées, confrontées à la réalité et dénoncées pour ce qu’elles sont : très en deçà de l’enjeu et de l’urgence.

      Les signataires : Ludmila Acone, historienne ; Ana Azaria, présidente de Femmes Egalité ; Anne Baltazar, syndicaliste ; Christine Bard, historienne ; Marie-Noëlle Bas, présidente des Chiennes de garde ; Françoise Basch, professeur émérite à l’université Denis-Diderot ; Francine Bavay, présidente de SOS Femmes Alternative, centre Flora-Tristan ; Delphine Beauvois, auteure de littérature de jeunesse ; Maude Beckers, avocate ; Fatima Benomar, coporte-parole des Effronté-e-s ; Savine Bernard, avocate ; Eric Beynel, co porte-parole de Solidaires ; Gérard Biard, président de Zeromacho ; Agnès Bihl, chanteuse ; Sophie Binet, pilote du collectif Femmes mixité de la CGT ; Rita Bonheur, présidente de l’Union des femmes de Martinique ; Catherine Bloch-London, militante féministe ; Emmanuelle Boussard-Verrecchia, avocate ; Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne, chef de service Maternité des Lilas ; Michel Bozon, sociologue ; Geneviève Brisac, écrivaine ; Carole Cano, syndicaliste CFE-CGC ; Pascale Carayon, féministe ; Coline Cardi, sociologue ; Marie -France Casalis, porte-parole du Collectif féministe contre le viol ; Marie Cervetti, militante féministe ; Carole Chotil-Rosa, militante féministe ; Annick Coupé, syndicaliste ; Saïd Darwane, conseiller national UNSA ; Madeline Da Silva, militante féministe et des droits de l’enfant ; Michèle Dayras, présidente de SOS-sexisme ; Laurence De Cock, historienne ; Caroline De Haas, militante féministe ; Christine Delphy, sociologue ; Monique Dental, présidente du réseau féministe Ruptures ; Héloïse Duché, militante féministe ; Sylvia Duverger, blog « Féministes en tous genres » ; Eric Fassin, sociologue ; Christine Fauré, historienne ; Aude Fiévet, association Le monde à travers un regard ; Léa Filoche, militante féministe ; Geneviève Fraisse, philosophe ; Jean Gadrey, économiste ; Nicole Gadrey, sociologue ; Valérie Ganne, journaliste, auteure ; Sigrid Gérardin, secrétaire nationale de la FSU ; Cécile Gondard-Lalanne, coporte-parole de Solidaires ; Clara Gonzales, initiatrice du « 06 anti-relous » ; Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU ; Véronique Haché, directrice Générale d’Autolib’ et de Vélib’ métropole ; Anaïs Haddad, coprésidente des Effronté-e-s ; Clémence Helfter, dirigeante de l’UGICT-CGT en charge de l’égalité F-H ; Alice Heyligers, ancienne militante du MLF ; Helena Hirata, sociologue ; Violaine Husson, responsable des questions de genre à la Cimade ; Clara Jaboulay, présidente de l’Union nationale lycéenne ; Marie-Anne Juricic, sociologue ; Danièle Kergoat, sociologue ; Annie Lahmer, féministe ; Mathilde Larrere, historienne ; Sandra Laugier, philosophe ; Lilâ Le Bas, présidente de l’UNEF ; Elisabeth Leininger, psychopraticienne ; Yannick Le Quentrec, sociologue ; Séverine Lemière, économiste ; Elliot Lepers, chef d’entreprise ; Florence Lhote, présidente de l’Association entraide et mouvement des femmes ; Sylvie Liziard, secrétaire nationale UNSA ; Raphaëlle Manière, délégation droit des femmes du CESE ; Marie-Thérèse Martinelli, Marche mondiale des femmes ; Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT ; Christiane Marty, Fondation Copernic ; Dominique Meda, sociologue ; Mar Merita Blat, militante féministe ; Florence Montreynaud, Encore féministes ! ; Tania Mouraud, artiste plasticienne ; Solmaz Ozdemir, SKB France ; Birthe Pedersen, présidente d’ActionAid France-peuples solidaires ; Sophie Pochic, sociologue ; Claire Poursin, co-présidente des effronté-e-s ; Soudeh Rad, militante féministe ; Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d’Osez le féminisme ! ; Sabine Reynosa, collectif Femmes mixité CGT ; Florence Rochefort, historienne ; Marie-Sabine Roger, auteure ; Suzy Rojtman, porte-parole du Comité national pour les droits des femmes ; Roselyne Rollier, présidente de la Maison des femmes Thérèse-Clerc ; Laure Salmona, cofondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement et co-initiatrice de #SoyezauRDV ; Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie ; Zeynep Saygi, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie ; Sibylle Schweier, sociologue ; Geneviève Sellier, professeure émérite à l’université Bordeaux Montaigne ; Réjane Sénac, politiste ; Rachel Silvera, économiste ; Charlotte Soulary, cofondatrice de Chair collaboratrice ; Isabelle Thieuleux, Cndf ; Loïc Trabut, chercheur à l’INED ; Françoise Traverso, présidente de l’Association internationale des droits de l’homme ; Elodie Tuaillon-Hibon, avocate ; Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT ; Françoise Vouillot, psychologue.

  • L’égalité n’a pas à être « performante »
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=analyse&id_article=2133&id_rubrique=64&id_mot=25&id_groupe=

    Afin de ne pas être contraint.e de participer à un arbitrage cynique entre les #inégalités coûteuses et les inégalités rentables, les politiques d’égalité « performantes » et celles qui ne le sont pas, il faut politiser le principe d’égalité en le libérant de son conditionnement à la performance.

    Article court de Réjane Sénac qui peut se résumer par cet extrait :

    Défendre l’égalité au nom de la « performance » est une démission politique.

    Indispensable !

    #égalité #Réjane_Sénac #capitalisme #discriminations

  • Réjane Sénac : « On dépolitise la lutte contre les discriminations » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2016/09/21/rejane-senac-on-depolitise-la-lutte-contre-les-discriminations_1504183

    Les montants sont vertigineux : la réduction des #discriminations sur le marché du travail permettrait à l’économie de gagner entre 80 et 310 milliards d’euros, selon un rapport de France Stratégie, organisme rattaché à Matignon, publié mardi. « Les discriminations freinent, voire bloquent, l’insertion sur le marché du travail d’une partie de la population en âge de travailler. Elles coûtent donc à l’économie en général et aux entreprises en particulier », qui ont intérêt « à recruter des individus de catégories discriminées à des postes de responsabilité », soulignent les auteurs.

    Ces conclusions, qui semblent en apparence donner raison au combat contre les discriminations, risquent pourtant de faire oublier que c’est avant tout pour des raisons #politiques et #juridiques qu’il faut lutter contre elles. Chercheuse CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po-CEVIPOF, Réjane Sénac, auteure de L’égalité sous condition (Presses de Sciences Po) et d’un texte remarqué publié en janvier sur le site de l’Observatoire des #inégalités, pointe le « double risque » que présentent les rapports de ce genre.