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  • Etat d’urgence : une circulaire Pepper Grill, un soupçon de recours et une assignation mobile | Vu de l’intérieur
    http://delinquance.blog.lemonde.fr/2015/11/28/etat-durgence-une-circulaire-pepper-grill-un-soupcon-de-rec

    « C’est parce que la #perquisition_administrative est une mesure exceptionnelle qui porte particulièrement atteinte aux #libertés_individuelles des personnes que les policiers ou les gendarmes qui y procèdent sont tenus d’être exemplaires dans son exécution. » Bernard Cazeneuve a envoyé une circulaire à tous les préfets, mercredi 25 novembre, pour recadrer un peu les perquisitions administratives : « L’état d’urgence n’est en aucune façon une dérogation à l’Etat de droit. » L’agence spécialisée AEF Sécurité globale a révélé le texte, vendredi 27 novembre.

    Par certains aspects, on pourrait surnommer le texte « circulaire Pepper Grill ». Le ministre de l’intérieur revient ainsi sans le dire sur les aspects les plus contestables de la perquisition du restaurant de Saint-Ouen-l’Aumône, dont nous avions rendu compte ici. Un exemple : "Dans un premier temps et dans toute la mesure du possible, l’ouverture volontaire de la porte devra être recherchée." Au Pepper Grill (comme lors de nombreuses perquisitions de domiciles), les forces de l’ordre ont en effet eu une fâcheuse tendance à casser d’abord et à sonner ensuite.

    « Raisons sérieuses »

    Plus largement, le ministre rappelle que la perquisition est « une mesure de #police_administrative qui, même en état d’urgence, doit être nécessaire et motivée » :

    « Le critère déterminant étant les raisons sérieuses de penser que le lieu est fréquenté par une personne dont le comportement menace l’ordre ou la sécurité publics, ce qui nécessite de disposer d’éléments objectifs en ce sens. En particulier, il est nécessaire de disposer du nom de la personne et des éléments qui la rattachent à ce lieu. »

    Dans le cas du Pepper Grill, seul le restaurant était visé par l’ordre rédigé par le préfet du Val-d’Oise, son propriétaire n’étant même pas cité. Et aucun élément objectif n’était fourni à l’appui de l’affirmation qui justifiait la perquisition : « Il existe des raisons sérieuses de penser que se trouvent des personnes, armes ou objets liés à des activités à caractère terroriste. »*

    Enfin, le ministre rappelle que la "mise en œuvre" de la perquisition « doit être strictement proportionnée » et qu’"en l’absence de crime ou de délit, pas plus les membres des forces de l’ordre que l’officier de police judiciaire présent ne disposent d’un pouvoir de retenue ou de mesures de contrainte". Pourtant, plusieurs témoignages de menottages durant les perquisitions nous sont remontés, notamment à Rennes et Ivry, jeudi 26 novembre, dans le cadre des opérations visant des militants écologistes et libertaires.

    « Soupçons suffisamment étayés »

    Dans le même temps, le juge des référés du tribunal administratif de Paris travaillait ses ordonnances sur deux recours contre des assignations à résidence. Elles ont été rendues le 27 novembre 2015 : les recours ont été rejetés.

    Dans l’un des cas, la personne assignée estimait que « les faits graves relatés par le ministre de l’intérieur dans son arrêté, sur communication de fiches de la DGSI, ne sont assortis d’aucune preuve et sont erronés ». L’assignation avait provoqué une procédure de licenciement « en raison des faits ayant motivé l’assignation à résidence et de son absence sur son lieu de travail ».

    Le ministère de l’intérieur a rétorqué qu’"il ne saurait être exigé que les mesures prises en application de l’état d’urgence, qui ont un objet préventif, reposent sur des faits matériellement incontestables, des soupçons suffisamment étayés par les services de renseignement pouvant suffire".

    #état_d'urgence

  • Récit d’une perquisition musclée
    http://paris-luttes.info/recit-d-une-perquisition-musclee-4249

    Récit qui se suffit à lui-même de la perquisition du Pepper-Grill de Saint-Ouen-l’Aumône lu sur le site du Monde. Une des 1 072 perquisitions permises par l’état d’urgence qui ont déjà eu lieu ce lundi 23 novembre. C’est une soirée calme au Pepper-Grill, un restaurant de Saint-Ouen-l’Aumône (...) — Le Monde

  • Dans le Val-d’Oise, récit d’une perquisition musclée
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/23/dans-le-val-d-oise-recit-d-une-perquisition-musclee_4815543_1653578.html
    Par Paul Barelli (Nice, correspondant), Richard Schittly (Lyon, correspondant) et Laurent Borredon

    Perquisitions au Pepper-Grill à Saint-Ouen-l’Aumône, le 21 novembre. (...)
    A 20 h 31, un homme tente péniblement d’ouvrir la porte intérieure du sas d’entrée, (...) casque, gilet pare-balles, bouclier antiémeute. (...)

    Sous le regard ébahi des clients, des dizaines de policiers en tenue d’intervention déboulent dans la grande salle du restaurant. Une perquisition administrative commence...

    Les clients se figent. Les fonctionnaires ordonnent à la dizaine de salariés présents en salle de se rassembler autour d’une table libre. « Ordre du préfet ! », répondent-ils lorsqu’on les interroge.

    Braqué avec un fusil

    Puis les policiers tentent d’ouvrir les portes avec un bélier. Ils en défoncent une première. Elle donne sur les cuisines, par ailleurs accessibles par une porte battante : il suffisait de s’avancer de quelques mètres dans le couloir.

    Ils partent ensuite à l’#assaut d’une deuxième porte, celle-là bien fermée. Le propriétaire du restaurant leur propose de l’ouvrir avec sa clé. Pas de réponse, la porte est cassée. (...) Une dernière porte est attaquée. Un coup, deux coups, puis le policier qui tient le bélier se rend compte qu’il suffisait en fait de tourner la poignée. Derrière, une salle de douche.

    Le propriétaire, Ivan Agac, 28 ans, (...) découvre qu’« il existe des raisons sérieuses de penser que se trouvent des personnes, armes ou objets liés à des activités à caractère terroriste » dans le restaurant qu’il a lancé il y a deux ans. Il est estomaqué. Pendant la discussion, un policier en uniforme farfouille sans conviction dans les armoires, jetant les dossiers à terre sans même faire mine d’en examiner le contenu.

    Pas un seul contrôle d’identité

    « Vous avez de la chance, on n’a rien trouvé, vous n’allez pas partir en garde à vue », conclut l’officier. Puis la troupe s’en va. Il est 21 h 01. Les policiers n’ont découvert ni « armes » ni « objets liés à des activités à caractère terroriste ». Quant aux « personnes », en trente minutes de perquisition, ils n’ont pas procédé à un seul contrôle d’identité, ni d’employés, ni de clients, donc ils ne risquaient pas d’en trouver… (...)

    Pourquoi, alors ? Le maire PS, Alain Richard, ancien ministre de la défense de Lionel Jospin (1997-2002), ne souhaite pas commenter une perquisition « qui pourrait avoir des suites judiciaires ». Une source policière explique qu’une « #salle_de_prière_clandestine » était recherchée. Sauf qu’une salle de prière, il y en a bien une, mais elle n’est pas particulièrement clandestine, il s’agit d’une petite pièce indiquée par un pictogramme, située à côté du bureau de M. Agac, et destinée aux clients qui le souhaitent.

    « On ne fait pas mouche à tous les coups, loin de là. Le principe de ces perquisitions, c’est de taper large, justifie le préfet, Yannick Blanc. (...)

    « C’est de la communication »

    Dans la région lyonnaise, les responsables policiers évoquent ainsi un bilan des saisies « plutôt positif » : lance-roquettes, fusil d’assaut AK47, fusil-mitrailleur MAT49, 1 kg d’héroïne, 1,2 kg de cannabis… « On a bénéficié d’un effet de surprise, ces perquisitions nous ont donné une #liberté_d’action efficace, estime le patron d’un service d’enquête spécialisé. Nous avons ciblé des gens que nous n’avions pas réussi à accrocher dans nos investigations, nous en entendions parler en marge de nos enquêtes sans avoir de billes, notre intuition était bonne ! »

    (...) « C’est de la communication », commente un haut responsable policier à Paris. Et le risque de dommages collatéraux n’est jamais très loin. A Nice, vendredi 20 novembre, une fillette de 6 ans a été légèrement blessée lors d’une perquisition administrative menée dans le centre. (...)

    Lundi 23 novembre, la police avait procédé à 1 072 perquisitions en application de l’article 11 de la loi de 1955 sur l’état d’urgence. Elles ont donné lieu à 139 #interpellations, qui ont débouché sur 117 #gardes_à_vue. Ce qui signifie que, dans environ 90 % des cas, les policiers ont fait chou blanc. Comme au Pepper-Grill.

    Au niveau national, le ministère de l’intérieur affiche la saisie de 201 armes. Dans 77 cas, de la drogue a été découverte.

    #perquisitions_administratives #état_d'urgence

  • La Courneuve : pourquoi expulser le bidonville rom ?

    16 août 2015 | Par Eric Fassin

    On s’apprête à expulser le Samaritain, un bidonville rom de 300 personnes installé à la Courneuve depuis sept ans. Pourtant, cette fois, des associations ont obtenu un engagement financier pour assainir le lieu et le viabiliser. Mais améliorer les choses, ce serait avouer qu’il existe une alternative à l’expulsion. Si l’État s’abrite derrière les élus locaux pour expulser, on aurait tort de prendre une telle municipalisation pour argent comptant : l’expulsion est la clé de cette politique décentralisée du ministère de l’Intérieur.

    ...

    En apparence, l’État s’humanise ; on le voit à la Courneuve avec la Dihal (délégation interministérielle à l’hébergement et au logement) ; mais in fine, cette bonne volonté sans effet ne sert qu’à occuper les militants. De même, c’est le préfet à l’égalité des chances, Didier Leschi, qui a justifié l’expulsion des Coquetiers, à Bobigny ; elle arrachait pourtant les enfants à leur école. Cet homme réputé de gauche avait d’abord plaidé l’incompétence : avec les Roms, « on ne sait pas faire » ; « c’est une sociologie qui nous échappe ». Puis, dans une tribune parue sur Mediapart le 20 novembre 2014, il en a tiré des leçons politiques. Il n’hésitait pas à incriminer l’ancienne municipalité communiste de Bobigny, battue pour être apparue comme « les défenseurs des Roms et du mariage des homosexuels ». Pourtant, « une autre issue était possible » : « un village d’insertion ». Mais il n’en est plus question aujourd’hui : ne vient-on pas d’en expulser un, le 24 juillet, à Saint-Ouen ? Qu’en dit-il ?

    La leçon de la Courneuve, c’est que, si l’État s’abrite derrière les élus locaux pour expulser, on aurait tort de prendre une telle municipalisation pour argent comptant : le préfet reste maître du jeu. Or l’expulsion est la clé de cette politique décentralisée du ministère de l’Intérieur. Sans doute ne résout-elle rien. Mais ce n’est pas le but recherché. Il s’agit d’une part de rendre la vie invivable aux Roms, comme aux réfugiés de Calais ou de la Chapelle, pour qu’ils finissent par partir d’eux-mêmes. D’autre part, il convient de le mettre en scène, pour afficher la fermeté du gouvernement. Telle est, contre toute raison, la rationalité de cette politique estivale.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/eric-fassin/160815/la-courneuve-pourquoi-expulser-le-bidonville-rom

  • Collège occupé par des migrants à Paris : « On veut juste un toit »
    http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-75019/college-occupe-par-des-migrants-on-veut-juste-un-toit-31-07-2015-4982927.

    Ils n’ont eu à faire que quelques centaines de mètres. Les migrants qui occupaient depuis jeudi le siège de l’association Ni putes ni soumises, dans le XXe arrondissement, se sont installés ce vendredi, en milieu d’après-midi, dans les locaux du collège Guillaume-Budé (XIXe).

    Epaulés par une poignée de militants, ils ont escaladé les grilles de l’établissement et se sont barricadés à l’intérieur, sous l’œil de riverains médusés et de policiers particulièrement nombreux en début de soirée. Très vite, une partie du groupe s’est installée dans les salles de classe, puis d’autres ont commencé à sortir des ballons et jouer au football dans la cour.

    Une vidéo
    http://www.leparisien.fr/paris-75/une-centaine-de-migrants-investissent-un-college-de-l-est-de-paris-31-07-
    avec la chapelle en lutte
    https://www.facebook.com/pages/Comité-de-soutien-des-Migrants-de-la-Chapelle/383876428489763

    Second jour d’#occupation du Collège Guillaumé Budé (rue Jean Quarré 75019 Paris) par les #Réfugiés de la Chapelle en #lutte et leurs soutiens. Afin de faire valoir leurs droits, de nombreux réfugiés soudanais de la Chapelle et du campement d’Austerlitz les ont rejoints, ainsi que des réfugiés syriens de la porte de Saint-Ouen. Les négociations avec la #Mairie_de_Paris et la Préfecture reprendront aujourd’hui à 18 heures, n’ayant abouti à rien hier soir.
    La Chapelle en Lutte maintient sa demande d’ouverture d’un lieu collectif pérenne dans Paris intra-muros et sa volonté de rester dans le collège en attendant la mise aux normes de ce lieu.

    et Fadela Amara (NPNS), chagrinée
    http://www.leparisien.fr/paris-75/une-centaine-de-migrants-investissent-un-college-de-l-est-de-paris-31-07-

    un soutien des migrants de la Chapelle raconte son tabassage par les lardus de la #BAC lors de l’occupation du collège, via
    https://twitter.com/OlivierCyran

    https://video-ams3-1.xx.fbcdn.net/hvideo-xtf1/v/t42.1790-2/11072176_1617744161835830_95196437_n.mp4?efg=eyJybHIiOjcwMiwi

    • Troisième jour d’occupation du Collège Guillaume Budé (7, rue Jean Quarré 75019 Paris) par les Réfugiés de la Chapelle en lutte et leurs soutiens.
      Cette occupation fait suite au 10e démantèlement de campement en 8 semaines dans le quartier de la Chapelle et à la réunion qui s’est tenue à la Mairie de Paris, au cours de laquelle les Réfugiés ont fait part de leur désarroi au cabinet de Mme Hidalgo, sans qu’aucune réaction constructive leur soit apportée.
      Les négociations avec la Mairie de Paris et la Préfecture prévues hier à 18 heures ont été reportées à lundi, sur demande des réfugié(e)s, qui demandent à s’adresser directement à Mme Anne Hidalgo et à un représentant de la Préfecture.
      En effet, ils estiment qu’après de longs mois à la rue sans être pris en considération, les pouvoirs publics n’ont pas à leur manifester une telle précipitation sitôt qu’ils ont trouvé un toit, inoccupé de surcroît.
      De son côté, la Préfecture a envoyé hier soir vers 22h un huissier sur les lieux. Les réfugiés sont toujours sous la menace d’une évacuation, peut-être avec un #prétexte_sanitaire cette fois-ci. « Mais la rue est-elle un lieu salubre », interrogent-ils ?
      La Chapelle en Lutte maintient sa demande d’ouverture d’un lieu collectif pérenne dans Paris intra-muros et sa volonté de rester dans le collège en attendant la mise aux normes de ce lieu.

      via un mel

    • GRAND-FORMAT. Dans le lycée des migrants à Paris - L’Obs
      reportage photo (Louis Witter)

      http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/societe/20150804.OBS3647/grand-format-dans-le-lycee-des-migrants-a-paris.html

      Plusieurs fois par jour, une assemblée générale permet à chacun de prendre la parole. Migrants et réfugiés sont prioritaires et passent systématiquement avant les soutiens. 

      Dimanche soir, une fête est organisée dans la cour du lycée Jean Quarré par les migrants et leurs soutiens. Un tract, distribué dans les rues alentour, invite les habitants du 19e à venir à la rencontre de leurs « nouveaux voisins » et partager le barbecue.

      Les Afghans jouent aux cartes dans une ancienne salle de classe, vendredi soir. Chaque chambre s’est constituée par affinités mais également par origines ethniques. Beaucoup ont fait le voyage ensemble. « On se sent bien, ici », dit l’un d’eux en souriant devant la porte d’entrée. Des militantes ont aussi décidé de réserver une pièce aux seules femmes. Une intimité retrouvée, que ne permettait pas la rue.

    • Un aperçu des soit disant ’prises en charge" organisées par la Ville de Paris....

      Communiqué des migrants du centre Emmaüs-Solidarité de Joinville-le-Pont

      Lors de l’évacuation du jardin d’Eole le 19 juin 2015, Pascal Brice, directeur de l’OFPRA, nous a promis deux choses : un suivi de nos démarches et un hébergement correct. Nous avions alors été relogés au centre Emmaüs Solidarité de Joinville-le-Pont.
      Presque deux mois plus tard, ces promesses n’ont pas été tenues.
      Nul suivi de nos démarches n’a été entrepris. Si nous comparons notre situation légale à celle des migrants restés à la Chapelle, nous constatons qu’ils sont plus avancés que nous.
      Nous vivons dans un foyer entouré de grilles, loin de la ville et cachés par la forêt. Les conditions d’hygiène y sont déplorables. Il n’y a aucun moyen de laver ses affaires, pas même une bassine et de l’eau ; un savon est divisé entre vingt personnes. La nourriture est mauvaise et insuffisante. Tous les jours nous sommes contraints de frauder parce que le centre ne nous fournit pas de titres de transport. Après 23h30, il est impossible de rentrer dormir au centre, et si on ne rentre pas une nuit, on est expulsé définitivement. Les visites sont interdites sauf le week-end ; l’administration du centre a également interdit les visites entre les chambres, mais nous passons outre. Ce n’est qu’au prix d’une longue insistance que nous avons obtenu des cours de français. Nos « conditions d’hébergement » ressemblent à des conditions de détention.
      Nous ne sommes pas venus en France par amour pour celle-ci ou pour demander la charité. Nous ne sommes pas venus pour avoir simplement un toit et de la nourriture, nous sommes venus parce que dans nos pays il y a la guerre, nous sommes venus pour être considérés comme des hommes, nous sommes venus pour que nos droits soient respectés.
      Aujourd’hui nous demandons :
      Où est le respect des droits de l’homme ?
      Où est le respect de la loi française ?
      Nous voulons que le gouvernement prenne conscience de notre situation.
      Nous exigeons que les promesses qui nous ont été faites, celle d’un suivi pour nos démarches et d’un hébergement correct (avec tout ce que cela comprend en termes de droits sociaux), soient respectées.
      Nous exigeons des explications en personne de la part de Pascal Brice, directeur de l’OFPRA.

      Appel à dons pour les réfugiés du collège Guillaume Budet : 7 rue Jean Quarré 75019. Urgence literie, couettes, couvertures, de préférence sacs de couchage. Merci de faire en sorte que la distrib soit effectuée par l’organisation pour éviter les tensions et un partage inégal

    • http://blogs.mediapart.fr/blog/la-chapelle-en-lutte
      Le blog de La Chapelle en Lutte

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      "Bruno Julliard, maintenant passons aux choses sérieuses...",
      communiqué du 4 Août 2015
      06 AOÛT 2015 | PAR LA CHAPELLE EN LUTTE

      Aujourd’hui, en fin d’après-midi, Bruno Julliard annonçait en conférence de presse que la Mairie de Paris ne procéderait pas à l’expulsion de l’établissement scolaire que plus de 200 réfugiés de 12 nationalités occupent depuis 4 jours, soutenus par le collectif La Chapelle en Lutte.

      Si nous sommes soulagés par cette déclaration, qui augure quelque répit pour les réfugiés et nous permet à tous d’envisager la reprise du suivi sanitaire et juridique des migrants, de redémarrer les cours de langues et d’organiser une série d’évènements culturels et intellectuels, nous tenons à exprimer que cette résistance ne s’arrête pas ici.

      Avant-hier encore, la Mairie nous assurait qu’il était inenvisageable de transformer le collège que nous occupons car les cours y reprendraient à la rentrée. Aujourd’hui, le premier adjoint de Mme Hidalgo propose de transformer ce lieu en centre d’hébergement d’urgence. Ce volte-face est la preuve que notre mouvement porte ses fruits mais justifie aussi notre circonspection à l’égard des pouvoirs publics concernant la question des droits des réfugiés.

      En effet, M. Julliard déclare vouloir poursuivre la politique que la Mairie applique depuis le mois de juin, celle de l’atomisation des réfugiés dans des centres d’hébergement de qualité pour le moins inégale, éparpillés dans toute l’Île de France.

      Encore une fois, nous réitérons notre refus de la mise en concurrence des indigences et réclamons la création de lieux d’accueil adaptés aux migrants et demandeurs d’asile, en respect, notamment, de la Convention de Genève.

      Les hébergements d’urgence ne sont pas pérennes et l’offre de M. Julliard ne correspond pas aux demandes des migrants.

      Enfin, à la lumière des précédentes évacuations et des prétendues mises à l’abri humanitaires, nous sommes sceptiques quand à l’établissement des listes de migrants que la Mairie nous réclame.

      La Chapelle en Lutte

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      https://www.facebook.com/pages/Comit%C3%A9-de-soutien-des-Migrants-de-la-Chapelle/383876428489763
      https://twitter.com/MigrantChapelle

    • A Paris, l’occupation d’un lycée professionnel désaffecté du 19e arrondissement a entraîné une salve de communiqués. Claude Goasguen, député de Paris, a dénoncé un « précédent qui constitue un attrait toujours plus important des migrants », et Nadine Morano, députée européenne, a pris la même ligne, évoquant un « #appel_d’air considérable à l’immigration illégale », tout en dénonçant dans le même texte la #saleté des rues de Paris « envahies de SDF, de matelas sur les trottoirs. Une honte pour l’#image_de_la_France ».

      Les migrants, angle d’attaque estival de la droite
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/08/05/les-migrants-angle-d-attaque-estival-de-la-droite_4712207_823448.html

    • Communiqué de Presse

      L’occupation du lycée désaffecté Guillaume Budé a été émaillée de plusieurs violences policières, ce dès son occupation. En effet, un membre du comité de soutien a été gravement blessé au crâne lors de l’occupation et un réfugié afghan s’est vu emmener au poste dès le lendemain matin de la prise des lieux qui a permis à quelques centaines de migrant-e-s d’échapper à la rue en occupant un bâtiment public inusité.

      
Les pouvoirs publics ont depuis lors manié la carotte, en disant être prêts au « dialogue » avec les réfugiés et leurs soutiens, sans jamais lâcher le bâton. Ainsi, des patrouilles et des contrôles récurrents ont lieu dans le quartier et, notamment, au métro Place des Fêtes, station par laquelle les migrant-e-s qui souhaitent avoir un toit sur la tête et rejoindre le mouvement sont contraints de passer pour rejoindre les autres réfugié-e-s.
Ces contrôles au faciès sont inadmissibles comme est inadmissible la circulation de policiers armés de flash-balls aux abords du bâtiment occupé.

      
Aujourd’hui en fin de journée, une membre du Comité de soutien aux migrants de La Chapelle cherchant à s’enquérir des conditions d’un énième contrôle dans les couloirs du métro, a été arrêtée et placée en garde à vue au commissariat central du XIXème arrondissement, dont espérons-le ! , elle devrait ressortir d’un instant à l’autre.

      
Hier soir, toujours à la station Place des Fêtes, deux autres membres du Comité de Soutien ont été intimidées par une femme policier qui les a menacées de conduire les deux réfugiés qu’elle et ses collègues contrôlaient au poste si celles-ci ne quittaient pas le lieu du contrôle. Heureusement, ceux-ci étaient munis de titres de séjour provisoires en tant que demandeurs d’asile. Mais quid de tous ceux qui sont encore en cours de domiciliation (cette démarche prend 2 mois) et n’ont pas encore obtenu de rendez-vous en préfecture ?

      
Nous dénonçons vigoureusement cette arrestation tout comme ce hiatus entre la Mairie de Paris - qui nous promet - notamment par voie de presse - de ne pas être expulsés par les forces de l’ordre de l’établissement scolaire que nous occupons - et le Ministère de l’Intérieur, qui ordonne ces contrôles d’identité dans le quartier.

      
Nous exigeons l’arrêt immédiat de ce harcèlement policier.

      La Chapelle en Lutte

      via https://www.facebook.com/pages/Comit%C3%A9-de-soutien-des-Migrants-de-la-Chapelle/383876428489763

    • Maison des migrants à Paris : Appel à la solidarité et au soutien matériel des 200 réfugié(e)s qui occupent le collège Guillaume Budé... [Dons en ligne]
      https://www.facebook.com/pages/Comité-de-soutien-des-Migrants-de-la-Chapelle/383876428489763

      Maintenant que nous avons une maison, même provisoire, nous avons à nouveau vraiment besoin de vos dons, financier, matériels et « temporels » (présence). Nous aimerions réhabiliter au moins partiellement le lieu lui donner un coup de frais. Nous avons besoin de draps, de couettes, de couvertures, de sacs de couchage, de tapis de sol et de matelas, de matériel de cuisine etc... Merci infiniment pour votre soutien, vous avez rendu énormément de choses possibles. Nous voulons continuer de faire avancer leur cause, tous ensemble.
      http://www.gofundme.com/wp4c9k

    • 40 migrants hébergés dans un centre emmaüs 47 rue raymond losserand dps le 28 juillet, ont commencé une #grève_de_la_faim auj pour dénoncer leurs conditions de prise en charge : nourriture immangeable et en quantité insuffisante, pas de produits d’hygiène, pas de tickets de métro, pas de suivi administratif, pas droit aux visites...

      Samedi 15/8 à 15h Assemblée générale à la Maison des réfugiés, collège Guillaume Budé, rue Jean-Quarré, Paris 19e.

      infos reçues par mel

    • La police intervient au foyer Emmaus occupé...

      Communiqué des migrants du centre Emmaüs-Solidarité du 47 rue Raymond Losserand - 75014 Paris

      Lors de l’évacuation de la halle Pajol, le 28 juillet dernie, Pascal Brice, directeur de l’OFPRA, nous a promis deux choses : un suivi de nos démarches et un hébergement correct. Nous avions alors été relogés au centre Emmaüs Solidarité de la rue Raymond Losserand.
      15 jours plus tard, ces promesses n’ont pas été tenues.
      Nul suivi de nos démarches n’a été entrepris. Si nous comparons notre situation légale à celle des migrants restés à la Chapelle, nous constatons qu’ils sont plus avancés que nous.
      Nous avons décidé de commencer ce matin une grève de la faim pour protester contre les conditions indignes que nous subissons : absence de titres de transport, nourriture insuffisante et de très mauvaise qualité, interdiction de droit de visite, entre autres.
      Nous sommes venus parce que dans nos pays il y a la guerre, nous sommes venus pour être considérés comme des hommes, nous sommes venus pour que nos droits soient respectés.
      Aujourd’hui nous demandons :
      Où est le respect des droits de l’homme ?
      Où est le respect de la loi française ?
      Nous voulons que le gouvernement prenne conscience de notre situation.
      Nous exigeons que les promesses qui nous ont été faites, celle d’un suivi pour nos démarches et d’un hébergement correct (avec tout ce que cela comprend en termes de droits sociaux), soient respectées.
      Nous exigeons des explications en personne de la part de Pascal Brice, directeur de l’#OFPRA.

    • #Now #Occupation du local de Ni Putes Ni Soumises au 70 rue des Rigoles par les #migrants de la Chapelle.

      Besoin de soutien, risque de flics.

      Leur revendication : disposer d’un #lieu_collectif à Paris même pour l’accueil, l’hébergement et l’information des migrants. #occupation

      Le mouvement a été rejoint par des Afghans qui campaient porte de la Chapelle sur le bord du périph’.

      Parmi eux, des migrants de Pajol laissés sur le carreau par les évacuateurs hier matin ou qui ont refusé leur évacuation.

      https://twitter.com/OlivierCyran

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      Les réfugiés de Pajol « évacués » sans violence mais toujours sans préavis, Carine Fouteau
      http://www.mediapart.fr/journal/france/290715/les-refugies-de-pajol-evacues-sans-violence-mais-toujours-sans-preavis?ong

      Après avoir été réveillés par surprise ce mercredi, 250 exilés ayant trouvé refuge devant la Halle Pajol à Paris ont été relogés dans des centres d’hébergement. Mounir vient du Mali. Il raconte ses trois premières semaines passées en France dans ce campement sans point d’eau ni toilettes.

      Les Parisiens sont endormis. Les réfugiés installés sur des matelas devant la Halle Pajol aussi. Une petite centaine d’hommes et de femmes, fonctionnaires pour la plupart, se sont donné rendez-vous à l’aube dans un bistrot, à quelques centaines de mètres de là, plus au nord, place Hébert, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Ils échangent les dernières instructions, qui va faire quoi, à quel moment. Ils sont prêts. Groupés, costumes et chaussures de ville, ils descendent la rue Pajol jusqu’à la Halle.

      Dans un silence plombant, ils prennent possession des lieux. Il est 7h30, l’opération d’« évacuation » a commencé, la septième au moins à Paris depuis le 2 juin, quand les tentes de La Chapelle ont été détruites. Celle-ci s’accompagne de propositions de relogement, comme d’autres précédemment. La présence de ces agents – de la ville de Paris, de la région, de la préfecture de police, de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (#Ofpra) et des deux associations partenaires, #Emmaüs Solidarité et #France_terre_d’asile – sort brutalement les migrants de leur sommeil.

      Les couvertures se soulèvent, des visages stupéfaits apparaissent. Sans cri, sans bruit, les migrants se redressent, s’assoient sur les matelas, se vêtent, avec lenteur, sous les yeux de ces gens qui les réveillent par surprise. Un photographe de la préfecture s’approche. Sans en demander l’autorisation, il déclenche son appareil. Un réfugié, en train de lacer ses chaussures, réagit, indigné. Quelques journalistes ont été prévenus la veille au soir que « quelque chose se préparait le lendemain matin très tôt », avec interdiction d’ébruiter l’information. Aucune indication sur le lieu. Dans la nuit, un SMS tombe : rendez-vous est donné à 7 heures, dans le XVIIIe, mais le secret est gardé jusqu’à la dernière minute. Austerlitz, porte de Saint-Ouen, Pajol ? Ce matin, ce sera Pajol : la mairie de Paris prend prétexte d’un courrier adressé par « des commerçants et des riverains » – et de la dégradation des conditions de vie sur le campement – pour intervenir.

      Pourquoi cette absence de préavis ? Pourquoi réveiller les personnes en plein sommeil ? « Notre présence matinale s’explique par le fait que nous souhaitons toucher le maximum d’occupants. Si nous étions venus plus tard, certains auraient raté les bus et seraient revenus le jour même ou les jours qui suivent, indique un responsable du cabinet d’Anne Hidalgo présent dans le cortège. Quant à l’effet de surprise, nous l’assumons : si on prévenait à l’avance, des groupuscules radicaux viendraient perturber l’opération. » Dans les discours de la maire socialiste de la capitale, les Parisiens venus apporter leur aide aux réfugiés sont félicités parce qu’ils font preuve de « solidarité ». Mais, sur place, ils sont considérés par les représentants de la ville et de l’État comme des gêneurs. La faute aux activistes, donc, « qui instrumentalisent les migrants ».

      La suite se déroule dans le calme. Le directeur général de l’Ofpra, Pascal Brice, prend l’initiative. Les 250 exilés, des Soudanais pour la plupart, sont invités « amicalement » à se placer en cercle autour de lui. Tout le monde est là. Il se lève, théâtral, salue ses interlocuteurs et les remercie d’être présents. Son discours est rodé. Il répète à peu de choses près ce qu’il a eu l’occasion de dire lors des deux évacuations précédentes : « Nous croyons que votre dignité est telle que vous ne pouvez pas vivre dans ces conditions. Nous savons tous que vous avez vécu des moments très difficiles avant d’arriver en France. […]. Nous sommes là pour vous faire une proposition, ici, aujourd’hui, maintenant. » Cette proposition, à prendre ou à laisser, consiste en une place dans l’un des centres d’hébergement d’urgence de Paris ou de la région parisienne, avec la promesse d’un accompagnement individualisé.

      Les demandeurs d’asile pourront rester jusqu’au terme de leurs démarches, affirme-t-il. Pour les autres, c’est moins clair. À quelques-uns, il parle d’« un mois minimum ». Nouveauté par rapport aux opérations passées, un document d’information (en français, anglais ou arabe) est distribué en guise de garantie. Les réfugiés apprécient le geste. La température a baissé ces derniers jours : beaucoup grelottent. À 9 heures, la plupart d’entre eux montent dans la dizaine de bus mis à disposition. Les quelques mineurs isolés et les familles sont envoyés dans des structures adaptées, certaines femmes devant faire l’objet d’un suivi particulier en raison des violences dont elles auraient été victimes depuis leur arrivée en France, selon les travailleurs sociaux venus les rencontrer.

      « C’était trop sale, il y avait des moustiques, ou alors c’était la gale »

      Mounir n’est pas Soudanais, mais Malien. Il ne sait ni lire ni écrire, mais il a pris le papier distribué par l’Ofpra « au cas où ». Né il y a quarante-trois ans dans une zone désertique, au nord de Kidal, il parle bien le français. Touareg, sans religion, il a fui son pays. Tout à la fin de l’entretien, ses yeux se ferment : il a laissé derrière lui sa famille. Sa femme et l’un de ses fils ont été tués « par une tribu rivale ». « Chez nous, tu es mort ou tu cherches une solution. Le danger est partout », lance-t-il.

      Il confirme que personne n’avait été prévenu de la visite de « tous ces officiels ». Il ne s’en offusque pas, rien ne l’étonne plus. Il ne se plaint même pas des fortes pluies qui ont lessivé Paris ces derniers jours. Il montre juste la bâche qui lui a fait office d’abri. « Je n’ai pas été trop mouillé, ça va, merci », dit-il. Prêt à s’en aller, il a enfilé un maigre sac à dos sur ses épaules et cherche un sac plastique pour y glisser un drap. Il a quitté son village natal, où il possédait des vaches et des chameaux, il y a plus d’un an. Après avoir travaillé en Libye, il en est parti parce qu’il s’y sentait menacé. « Nous, les Touareg, ils nous pourchassent pour nous obliger à faire la guerre », affirme-t-il. La Méditerranée, il la traverse avec 300 personnes sur un bateau prévu pour en transporter 80.

      À Paris, Mounir a d’abord trouvé refuge dans un parc à proximité de la station de métro La Chapelle. Il en est vite parti. « C’était trop sale, il y avait des moustiques, ou alors c’était la gale. Les gens se grattaient tout le temps », raconte-t-il. À Pajol, il y a passé trois semaines. Sans toilettes ni point d’eau. La mairie de Paris a attendu la veille de l’évacuation pour faire installer des sanitaires. Elle a aussi fermé à plusieurs reprises le jardin proche de la Halle, seul endroit équipé d’un point d’eau, de peur que le campement ne s’y étende. Ce matin, les réfugiés se brossaient encore les dents, accroupis, avec l’eau du caniveau, sans qu’aucun tuyau ou système de dérivation n’ait été prévu, alors même que les collectivités territoriales sont tenues par le code qui les régente de mettre en place les équipements sanitaires de base, y compris lors d’occupations sans autorisation.

      « Notre priorité a été de trouver des places dans des centres d’hébergement, avec des lits et des douches, plutôt que d’ajouter du confort, si on peut dire, dans ce type de campement. Nous devons trouver l’équilibre entre un minimum de salubrité et ne pas encourager une installation durable », indique-t-on dans l’entourage de la maire. L’un des membres du comité de soutien des migrants de La Chapelle, Nicolas Jaoul, regrette ce type de raisonnement. « Laisser les réfugiés uriner dans des bouteilles d’eau constitue une violation de la dignité humaine, dit-il. Les responsables de cette situation ont peur de l’appel d’air. Ils pensent qu’en mettant le campement aux normes, ils créent les conditions de nouvelles arrivées. Mais les nouvelles arrivées n’ont rien à voir avec un lavabo ou des toilettes sèches. Les gens partent de chez eux parce qu’ils fuient la guerre ou la misère. »

      Au fur et à mesure des expulsions-évacuations, l’administration a changé sa gestion. Finis les cars de CRS pour emmener les migrants. Seuls quelques motards ont patienté à l’écart, debout à côté de leurs véhicules. La rue n’a été bloquée que brièvement. Aucune violence n’a été constatée, à la différence de ce qui s’était passé le 8 juin, lorsque des élus avaient été malmenés et des réfugiés interpellés. En s’adressant aux exilés, Pascal Brice s’est engagé à ce qu’ils ne soient pas éparpillés dans des hôtels à l’autre bout de la région pour quelques nuits sans repas, contrairement à ce qui s’était produit lors des premières évacuations. Du côté des autorités, les uns et les autres sont prêts à admettre des « erreurs », tout du moins des « incompréhensions ». La prochaine étape pourrait être de prévenir à l’avance les personnes qu’elles vont recevoir de la visite, suggère une habitante du quartier.

      Sur 1 000 personnes arrivées à Paris ces dernières semaines, 800 sont hébergées, les autres étant sorties du dispositif. En fin de matinée, le service propreté de la ville déblayait les lieux vidés. Quelques réfugiés, partis tôt pour apporter à l’Ofpra leur dossier de demandeurs d’asile, revenaient, dépités de voir que leurs compagnons d’infortune avaient disparu. Une poignée d’autres, plus jeunes, erraient dans les rues. Quelques heures plus tôt, ils avaient refusé de monter dans les bus avec une explication, limpide : « We’re going to Calais. »

  • Appel à soutien pour les roms expulsés de leur village d’insertion
    http://paris-luttes.info/appel-a-soutien-pour-les-roms-3629

    Appel à rassemblement devant la mairie de Saint-Ouen (93) pour soutenir les familles roms expulsées de leur village d’insertion vendredi 24 au matin. Hier soir, 5 tentes ont été dépliées devant la mairie : les familles et quelques soutiens vont y dormir. Samedi nous passerons encore la journée sur (...) — En savoir plus

  • Près du périphérique, porte de #Saint-Ouen, les réfugiés syriens « ne savent plus où ils en sont »

    Un bruit sec claque dans l’air, couvrant un instant le grondement du périphérique. Au même moment, le ballon rouge arrête net sa course, aplati sous les roues d’un bus qui, lui, continue son chemin. Khadra et Barakhata, 4 ans à eux deux, restent bouche bée sur le bord du trottoir, observant en silence le petit amas de plastique avant de se réfugier dans les jupes de leur mère.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/07/21/pres-du-peripherique-porte-de-saint-ouen-les-refugies-syriens-ne-savent-plus
    #Paris #réfugiés #asile #migration

  • Identités meurtrières | Théâtrices
    http://theatrices.wordpress.com/2014/09/28/identites-meurtrieres

    Si j’étais ministre de la #culture, je serais rétrograde car j’interdirais les ordinateurs et les tablettes à l’école pour restituer les livres. Je serais tyran (rire). J’interdirais les téléréalités. Quand je pense qu’elles comptent dans le cahier des charges des télévisions pour de la création française… Quelle horreur. C’est grave.

    Je créerais une passerelle avec le ministère de l’#Éducation nationale. Je débloquerais des budgets pour emmener les enfants des banlieues au musée, au cinéma, au théâtre. Je vis en banlieue, je sais de quoi je parle. J’obligerais d’ailleurs tout le gouvernement à passer vingt-quatre heures en banlieue, ici à Saint-Ouen, et discuter vraiment avec les gens. C’est une catastrophe. Il le constaterait. Il verrait que les enfants ne vont pas au cinéma, au théâtre, qu’on ne leur montre pas comment trouver le chemin vers l’art. Ils pensent le théâtre réservé à une élite intellectuelle, sociale, alors ils n’osent y aller.

  • Saint-Denis : les tableaux numériques ne cachent pas la précarité - Paris-luttes.info
    http://paris-luttes.info/saint-denis-des-moyens-pour-l

    Au passage, quand même, une critique des tableaux numériques... mais pas de revendication à ce sujet. Les revendre ? En faire des tables de ping pong ?
    #informatisation

    Des tableaux numériques et de la peinture fraîche ? Pourtant l’école continue de s’effondrer dans le 93 !

    Jeudi 18 septembre à 17h, le Conseil Général et la Direction Académique inaugurent l’une des nouvelles « vitrines » du département, le collège intercommunal Saint-Denis - Saint-Ouen, Dora Maar [1] . Tout le gratin sera là : Troussel, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Gille, la rectrice, Hanotin, le vice-président du conseil général chargé de l’éducation et de la jeunesse, Brison, le directeur académique des services départementaux de l’éducation nationale, et cetera, et cetera...

    C’est l’occasion de montrer à tout ce beau monde que non, la rentrée ne se passe pas bien, pas plus à Dora Maar que dans tous les collèges du département.
    Les effets d’annonce et les collèges Potemkine n’y changent rien : les services d’utilité publique manquent toujours autant de moyens en Seine-Saint-Denis. [2]
    Les collèges en travaux ouvrent dans des conditions désastreuses. [3]
    Les seuils sont dépassés dans de nombreux établissements.
    Une majorité des enseignant-e-s a fait sa rentrée devant des classes de plus de 25 élèves.
    La précarité des personnels est toujours très importante, en particulier les personnels techniques et contractuels. [4]
    Après de nombreuses années de luttes, les AVS (encadrant les enfants en situation de handicap) ont enfin obtenu une possibilité de CDI mais au prix d’une rémunération en-dessous du seuil de pauvreté.
    De manière générale, la pénurie de remplaçant-e-s organisée sous Sarkozy n’a pas connu de changement depuis 2012 et cette année encore, on peut évaluer que plus de 100 000 journées de classes ne seront pas assurées.
    Il y a un manque global de personnels, en particulier médicaux et sociaux, alors que des postes d’agents sont supprimés...
    Poudre aux yeux, pixels et peinture fraîche ne cachent pas le manque de moyens pour l’éducation.

    Les décideurs politiques préfèrent mettre des tableaux numériques plutôt que recruter des personnels.
    Au-delà du juteux marché de rééquipement (en partenariat public-privé) et de la fascination pour le progrès technique, ces dispositifs pourraient marquer un retour en arrière pédagogique : dans la mise en pratique concrète, ils limitent l’interactivité, et menacent la liberté pédagogique des enseignant-e-s. [5]
    Ces choix budgétaires se font sous la pression de puissants lobbies économiques (éditeurs de manuels numériques, de logiciels pédagogiques, fabricants de tablettes...) au gré des modes publicitaires ou technologiques .
    Tout se passe comme si l’Education Nationale voulait aujourd’hui qu’un cours ressemble à un Powerpoint présentant les résultats financiers d’une entreprise à des actionnaires.
    Ainsi, les décideurs politiques jouent à nouveau la carte du contrôle social et de l’écran impersonnel, contre les besoins humains réels et l’échange pédagogique.

    Syndicats [6] et militant-e-s de l’éducation appellent à un rassemblement jeudi 18 septembre à 17h pendant l’inauguration du collège Dora Maar.

    Rendez-vous au 41 rue ampère à Saint-Denis (métro 13, carrefour pleyel), jeudi 18 dès 17h !

    Et donc, la note 5 :

    [5] Version soft power, il est facile de trouver des supports de cours pré-mâchés, version contrôle, les tableaux numériques pourraient être utilisés par la hiérarchie pour avoir une trace de ce qui se passe dans la classe.

  • Un courrier des lecteurs daté d’août 1992 :

    Dure époque où le militantisme est passé de mode. Néanmoins, dans une tribune d’un club de deuxième division de la banlieue de Paris (le Red Star à Saint-Ouen), un kop s’est formé. Ce kop a pour spécificité d’être porteur d’un certain nombre de valeurs inhabituellement présentes dans un stade de football : antifascisme, antiracisme, solidarité, etc.

    Cette tribune a pour objectif de faire du #football un terrain de lutte contre l’#extrême_droite. La ville de Saint-Ouen s’y prête à merveille grâce à son passé ouvrier. Aujourd’hui, cette ville possède une importante population immigrée. Le club du #Red_Star est aussi important dans cette initiative de par les très nombreux clubs de jeunes et de par leur réseau de clubs dans toute la Seine-Saint-Denis. Les membres de ce kop ont choisi comme nom Partisan 93, partisan en souvenir de toutes les résistances aux fascismes des années 1940. Ce rassemblement a pour but d’unir, dans la fête que peut être parfois le football des jeunes, beurs, blancs ou noirs en butte à un racisme grandissant. Le club du Red Star est un petit club qui privilégie la formation des jeunes plus qu’une politique de stars, il renoue avec ce que le football n’aurait jamais dû cesser d’être, un sport populaire.

    http://www.monde-diplomatique.fr/1992/08/A/44643

    Résonance particulière car feu mon grand-père paternel s’est occupé (avec ses bus) des déplacements de l’équipe pendant longtemps. Combien de temps ? Il faudrait que j’aille mettre le nez dans des #archives papier jauni.

  • Magnifique installation des frères Chapuisat à l’abbaye de Maubuisson à Saint-Ouen l’Aumône, expérience tout à fait inédite d’appréhender une oeuvre dans son propre corps et les gesticulations qu’il doit produire pour pénétrer dans l’oeuvre elle-même, précisément construite dans les mêmes gesticulations de ses constructeurs.

    Le site des frères Chapuisat : http://www.chapuisat.com/x

  • L’humanité qui convient | Les CAFards
    http://cafard93.wordpress.com/2013/04/10/humanite

    L’humanité qui convient

    « Aujourd’hui, c’est le grand jour pour moi car je vais me brûler à Pôle emploi. »

    Djamal Chaar, Nantes, février 2013.

    Djamal Chaar est mort. Il s’est immolé par le feu mercredi 13 février 2013 face à un Pôle Emploi, à Nantes. Deux jours après, un autre chômeur tentait de se donner publiquement la mort à Saint-Ouen et un autre encore quelques jours plus tard dans un Pôle emploi de Bois-Colombes. Déjà, l’été précédent, un homme était mort après s’être immolé à la CAF de Mantes-la Jolie. À l’époque, la ministre des affaires sociales et de la santé, avait « fait part de sa profonde émotion face à cet acte désespéré d’une personne que les difficultés de la vie ont manifestement conduit à un geste tragique ». La ministre déléguée chargée de la lutte contre l’exclusion avait ajouté qu’« en première ligne face à ces difficultés sociales, le personnel de la CAF a rempli sa mission avec sérieux et compétence ».

    Au lendemain de la mort de Djamal Chaar, le président de la République évoquera avant tout le caractère « exemplaire » du « service public de l’emploi ». Les réactions publiques, comme à chaque fois, qualifient le geste de « drame personnel », on exprime à peu de frais son émotion tout en cherchant à déresponsabiliser l’institution. Une cellule psychologique est créée pour les agents, le sale boulot de gestion de la précarité peut reprendre. Et si quelques voix s’élèvent pour faire du mort une victime, ces discours participent d’un consensus qui recouvre la dimension politique de ce qui a eu lieu.

    La veille de son immolation, Djamal Chaar écrit : « J’ai travaillé 720h et la loi, c’est 610h. Et Pôle emploi a refusé mon dossier ». Le ministre du travail et du dialogue social répondra : « Les règles ont été appliquées avec l’humanité qui convient, avec les explications nécessaires, mais il y a parfois des moments où on est dans une telle situation, qu’on ne comprend plus les explications ».

    L’humanité qui convient. Quiconque a affaire à Pôle emploi ou à la CAF sait ce dont il s’agit. C’est l’Etat qui remet à un agent le soin de décider des moyens de subsistance d’un autre humain. Ce sont des calculs comptables qui font oublier les vies derrière les chiffres. Ce sont des règles d’indemnisation opaques, arbitraires, rarement explicitées et qui excluent plus de la moitié des chômeurs de l’allocation. C’est le mépris et le soupçon avec lesquels on traite quiconque dépend d’une institution pour ses revenus. C’est transformer les droits sociaux en dettes individuelles et réduire par-là tout horizon, toute capacité à se projeter.

  • Gros plan sur l’explosion du nombre des chômeurs en fin de droits - LExpansion.com
    http://lexpansion.lexpress.fr/economie/gros-plan-sur-l-explosion-du-nombre-des-chomeurs-en-fin-de-droit

    Après l’immolation par le feu d’un chômeur de 42 ans en fin de droits devant le Pôle Emploi de Nantes, la tentative de suicide similaire à Saint-Ouen d’un homme se disant dans la même situation met en lumière l’explosion du nombre de demandeurs d’emploi exclus du régime d’indemnisation.

  • Comment des maternelles ont vu un film porno piraté par l’enseignante
    http://www.numerama.com/magazine/24800-comment-des-maternelles-ont-vu-un-film-porno-pirate-par-l-enseignant

    Double boulette. L’AFP raconte qu’une enseignante de l’école maternelle des Authieux-sur-le-Port-Saint-Ouen, en Seine-Maritime, a diffusé par erreur en salle de classe un film pornographique, vu par des enfants de 3 à 5 ans. L’enseignante pensait « diffuser un dessin animé qu’elle avait au préalable téléchargé sur internet », raconte l’agence de presse, qui révèle ainsi au passage que la dame avait piraté le film qu’elle voulait projeter aux enfants.

    Vite, une loi pour sauver les p’tits enfants du méchant internet... #P2P

  • Hollande, le président qui a peur du noir

    2 membres du groupe Saint-Ouen 93 étaient parmi les 15 anarchistes arrêtés hier samedi 25 août, place de l’Hôtel de Ville à Paris, lors de la commémoration célébrant la libération de Paris. Retour sur cet épisode affligeant, qui, en ce qui nous concerne, signe le début de l’ère Hollande et le règne des flics de Valls.

    Le 24 août 1944, Paris est libéré. Les premiers à entrer dans la capitale sont les Espagnols de « La Nueve », 9e compagnie de la 2e DB du général Leclerc. Parmi eux, de nombreux anarchistes. Ainsi, après avoir combattu le franquisme en Espagne, ils continuent la lutte contre le totalitarisme, se battant plus tard en Allemagne, jusqu’à la victoire finale.

    Cette réalité, peu connue, étant enfin admise par la mairie de Paris et les autorités (pose d’une plaque et invitation des républicains espagnols lors des célébrations, pour la première fois depuis 1945), avec une poignée de camarades de la Fédération Anarchiste et d’autres libertaires il nous semblait tout naturel de nous rendre, hier, sur la place, et de rappeler, par notre présence, la participation des anarchistes à la libération de la capitale et du pays. Cette action, pacifique et purement symbolique, ne fut pourtant pas du goût de la police de Manuel Valls : à peine eûmes-nous le temps de brandir quelques drapeaux que nous nous retrouvâmes encerclés par la gendarmerie mobile, emmenés dans une rue adjacente et parqués là, sur le trottoir, en attendant qu’arrive le panier à salade. Les protestations des passants, du chanteur Serge Utgé-Royo ou de Lucio, vieux compagnon ayant lutté toute sa vie des deux côtés des Pyrénées, n’y firent rien. 15 d’entres nous furent embarqués, puis conduits, en deux groupes, dans les commissariats du 8e et 9e arrondissement. Sous prétexte de contrôler notre identité, on nous y garda quatre bonnes heures : le temps, certainement, que le « président normal » puisse commémorer normalement, place de l’Hôtel de Ville, sans risquer que son regard ne croise l’ombre d’un drapeau noir, une couleur qui semble lui faire peur.

    Les interrogatoires succédèrent aux moqueries, voir aux menaces à peine voilées. Au mépris de la procédure, cinq d’entre nous furent contraints de donner leurs empreintes digitales, alors que cette mesure est censée ne s’appliquer qu’en cas de garde à vue. Pire : les parents d’un mineur de 17 ans ne furent pas prévenus de son arrestation, alors que la loi y oblige. En fin d’après-midi, au bout de ce grand n’importe quoi, nous fûmes tous libérés, et heureusement ! Car au final, quel délit avions-nous commis ? Brandir, durant quelques minutes, quelques drapeaux noirs, sur le pavé même où, 68 ans auparavant, des anarchosyndicalistes s’étaient battus contre les Allemands, afin de libérer Paris. « Manifestation illégale », nous fût-il répondu, non sans nous signifier que cela ne resterait pas sans suite, comme plusieurs d’entre nous ont bien entendu refusé de répondre aux questions des flics, et de signer les procès verbaux.

    Voilà où nous en sommes, aux prémisses de cette présidence dite « normale » : l’intention pacifique d’honorer la mémoire des libérateurs de Paris, dès lors qu’elle se pare des couleurs de l’anarchisme, conduit directement au poste de police. Cependant, Hollande, Valls et ses sbires ont raison d’avoir peur du noir : ils n’ont pas fini de nous trouver en travers de leur chemin.

    Le Groupe Saint-Ouen 93
    #arrestations 25 août 2012 #Anarchistes #libération de Paris

  • SOS Médecins boycotte certaines villes du 93, dont Saint-Ouen.
    C’est le week end, vous avez un malade à domicile, vous appelez SOS médecins. Si votre appel provient du département de Seine Saint-Denis, il y a de forte chance que vous tombiez sur un message enregistré, vous informant qu’aucun médecin n’est actuellement disponible, et vous conseillant de faire le 15 (n° du Samu). Renseignements pris auprès d’un professionnel, ce message n’est qu’un leurre, la réalité étant qu’SOS a décidé de faire l’impasse sur certaines communes, pour des « raisons de sécurité. » Cette mesure, totalement arbitraire et inégalitaire, montre une fois encore et si besoin était comment les service publics désertent certains territoires et pas seulement ruraux, ceci au mépris du droit le plus élémentaire. De fait, le contribuable audonien finance par ses impôts un dispositif sur lequel il sait ne plus pouvoir compter. Une aberration de plus, en terre soi-disant communiste !

  • Saint-Ouen l’autre pays du fromage.

    42 % des habitants de Saint-Ouen ont votés pour Hollande au 1er tour des élections présidentielles. Preuve que, dans nos banlieues, on apprécie pas que la viande Hallal.
    Mémél et son Front de Gôche tape, lui, les 20 %. Suffit de comparer ces deux chiffres pour se rendre à l’évidence : la boboïsation de la ville est en route !
    Bonne nouvelle, par ailleurs : 30 % des audoniens ont suivis les consignes du Glorieux Groupe Saint-Ouen93, et se sont abstenus. :-)

  • Hier il pleuvait sur Saint-Ouen, ce qui n’est pas très original. Hier, était prévu un meeting du Front de Gôche, place de la mairie, en plein air. Toute la journée hier, et même ce week end, la ville bruissait d’une rumeur : Mélenchon y serait, Mélenchon à Ouen-Ouen, oyé !, The Star en personne près de chez nous ! Las ! Pas de Mémél à l’horizon (il n’en était d’ailleurs pas question sur les affiches) et en plus, la pluie !
    Heureusement, la Mairie veillait : le meeting put donc avoir lieu, dans la big salle municipale mise à disposition, d’un claquement de doigts. C’est beau, la solidarité... En quatre ans d’existence, le syndicat Sud local n’a jamais pu bénéficier d’une salle, petite ou grande : refus sytématique. De là à en conclure que le Front de Gôche bénéficie d’une sympathie municipale hors du commun, il n’y a qu’un pas que nous nous empressons de franchir !

  • Mal-logement, des solutions existent - Regards.fr
    http://www.regards.fr/societe/mal-logement-des-solutions

    Une à une, les études le confirment : la crise du logement est violente et ne cesse d’empirer. En dix ans, les loyers ont augmenté de 50 % à Paris, et de 43 % dans sa banlieue, beaucoup plus vite, donc, que les revenus des foyers. Du coup, la part du loyer dans les dépenses des familles n’a jamais été aussi élevée : selon l’Association départementale d’information sur le logement (ADIL), 25 % des locataires parisiens consacrent plus de la moitié de leurs ressources dans le paiement de leur loyer ! Le constat n’est pas que parisien. Il est national et touche d’abord les plus défavorisés, notamment les jeunes. Le rapport du Secours catholique rendu public début novembre est édifiant : 36 % des 18-25 ans vivent dans des « substituts de logement » (hôtel, amis, centre d’hébergement, abris de fortune, caravane…). Et la dégradation de la situation est désespérante tant elle paraît impossible à infléchir.

    Mais pour changer les choses en profondeur et durablement il faut que les pouvoirs publics prennent les choses en main. C’est le cas de la commune de Saint-Ouen. Collée à Paris sur sa face Nord, desservie par la ligne 13 du métro, la ville, qui compte 43 % de logements sociaux, suscite la convoitise des marchands immobiliers.

    Mais la résistance à la spéculation immobilière pourrait s’organiser à l’échelle de l’État. Pas simple à imaginer en France, pays où les « lois sont faites pour protéger les spéculateurs », s’insurge Paul Planque. Pas loin de chez nous, d’autres montrent pourtant l’exemple. C’est le cas des Pays-Bas où 95 % du marché locatif (social et privé) sont soumis à l’encadrement des loyers. Une mesure mise en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour protéger les locataires, et qui s’applique de la même manière au secteur social et au secteur privé. Cet encadrement repose sur l’instauration d’un loyer plafonné : le « loyer maximal raisonnable ».

    #Logement