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  • Étreintes exceptionnelles et inquiètes
    https://www.dedefensa.org/article/etreintes-exceptionnelles-et-inquietes

    Étreintes exceptionnelles et inquiètes

    8 juin 2019 – Ce qui est apparu au niveau de la communication officielle puis dans les interventions au cours du Forum International Économique de Saint-Petersbourg (SPIEF) entre les présidents Xi et Poutine, à l’occasion de la visite du second chez le premier les 5-7 juin, en dit long sur un moment délicat, – un de plus, certes ! peut-on soupirer, – dans les relations internationales chaotiques qu’on connaît, essentiellement pour les trois acteurs principaux que sont la Chine, la Russie et les États-Unis. Le grand cas qui a été fait dans le bloc-BAO, qui (en grande majorité) pour s’en réjouir, qui (en extrême minorité) pour le déplorer, de la non-invitation de Poutine aux diverses fiestas du 75ème anniversaire du D-Day, ne semble nullement correspondre à l’humeur de (...)

  • Les frères Alexeï et Oleg #Navalny poursuivent Yves Rocher pour « #dénonciation_calomnieuse »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/04/30/les-freres-alexei-et-oleg-navalny-poursuivent-yves-rocher-pour-denonciation-

    « A l’époque, les autorités cherchaient n’importe quoi pour m’incriminer. Des entreprises russes ont su résister aux demandes, alors qu’Yves Rocher a plié tout de suite. A cause de cela, mon frère a passé trois ans et demi en #prison »

    Cette dénonciation remonte à la fin de 2012. Le 10 décembre, le directeur général d’Yves Rocher Vostok, Bruno Leproux, demande au Comité d’#enquête #russe d’établir si Glavpodpiska, la société de logistique des frères Navalny, prestataire d’Yves Rocher depuis 2008, a escroqué le groupe français. La démarche équivaut à une plainte, et les enquêteurs russes concluront qu’Oleg Navalny a profité de sa position de cadre dirigeant de la poste russe pour contraindre Yves Rocher à signer, en 2008, un contrat avec sa propre société de logistique, dont son frère Alexeï est actionnaire.

    A l’opposé de cette lecture, plusieurs anciens salariés rappellent les défaillances, à l’époque, du centre postal de Iaroslavl, qui approvisionne Moscou et Saint-Pétersbourg. En 2008, le marché russe compte pour plus du quart des bénéfices d’Yves Rocher, et la vente par correspondance occupe une place centrale, avec 4 millions de colis livrés par an. Selon un ancien cadre, le groupe français aurait cherché une alternative et effectué plusieurs essais avant de choisir Glavpodpiska, qui se serait révélée « un bon partenaire ».

    Pourquoi, alors, avoir porté plainte contre ce prestataire ? « Dans un cas comme celui-ci, déposer une plainte est une réaction classique », expliquait, en 2014, le porte-parole de l’entreprise française. Aujourd’hui, la direction précise :

    « La découverte d’importants indices concordants rendant vraisemblable l’existence d’une escroquerie avait imposé à la direction de la filiale de faire appel à la justice russe (…) pour avoir accès au dossier. »

    La direction d’Yves Rocher affirmait également ne pas avoir su que les frères Navalny étaient actionnaires de ce prestataire. Cette naïveté laisse sceptiques plusieurs acteurs ou témoins du dossier. Un ancien diplomate français en poste à Moscou estime que le groupe de cosmétiques « était coincé et n’a pas mesuré le caractère politique de l’affaire ».

    Yves Rocher aurait, en quelque sorte, fauté par légèreté. Lorsque le procès a commencé, l’entreprise s’est montrée particulièrement discrète. « Ils n’ont rien fait pour nous accabler », relève Alexeï Navalny :

    « C’était évident pour tout le monde qu’ils étaient mal à l’aise. Mais ils auraient pu refuser dès le début sans qu’il ne leur arrive rien de grave. A l’époque, les autorités cherchaient n’importe quoi pour m’incriminer. Des entreprises russes ont su résister aux demandes, alors qu’Yves Rocher a plié tout de suite. A cause de cela, mon frère a passé trois ans et demi en prison. »

    Pour nombre d’observateurs, les moyens de pression potentiels des autorités russes ne manquaient pas. A l’époque de la plainte, Yves Rocher fait l’objet de perquisitions du Comité d’enquête, dans le cadre d’un autre dossier impliquant Alexeï Navalny, dans le secteur du bois, celui-là. Le domaine des cosmétiques est vulnérable aux mille petites tracasseries des administrations russes. Un salarié d’#Yves_Rocher se souvient de « choses bizarres » : des visites dans les magasins, des inspections zélées des pompiers, ou ces concurrents qui envoient les services du fisc avec masques et kalachnikovs.

    « En réalité, nous n’avons pas besoin de savoir s’il y a eu des pressions ou simplement une bonne manière faite au pouvoir par Yves Rocher, tempère Me Bourdon. L’acte de dénonciation me suffit, et il ne pouvait être que de mauvaise foi. »

  • Des légumes rustiques ressuscités à Lyon grâce à la mémoire russe des semences
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/04/04/des-legumes-rustiques-ressuscites-a-lyon-grace-a-la-memoire-russe-des-semenc

    Le plus grand conservatoire de semences du monde est russe et le 11 avril, c’est près de Lyon qu’il va ouvrir sa première antenne à l’étranger et contribuer à faire revivre des légumes et des végétaux de culture oubliés. La station de conservation de l’institut Vavilov qui collectionne à Saint-Petersbourg et depuis 1894 des semences du monde entier a été mise sur pied avec des partenaires français dans la commune de Charly (Rhône) sur un terrain sécurisé de quatre hectares.

    Sa création a pour enjeu de « développer au maximum la biodiversité cultivée », de manière à repérer les plantes résistantes à la sécheresse et aux maladies a indiqué à l’Agence France-presse (AFP), Benjamin Canon, du fonds pour la diversité biologique De Natura, coordinateur de ce projet qui réunit entreprises, associations, collectivités ainsi que les fondations du Crédit agricole.
    « Variétés résistantes aux maladies »

    L’institut russe Vavilov conserve et reproduit quelque 350 000 variétés de graines. Il organise la redistribution gratuite de ce patrimoine génétique fruitier ou légumier dans plusieurs pays, y compris dans les lieux d’origine d’où il avait parfois disparu. C’est ainsi que le chou quintal, délicieux dans la potée auvergnate, a été réintroduit l’automne dernier en Haute-Loire. Aussi, à l’occasion de l’ouverture de cette nouvelle antenne, trois variétés végétales seront solennellement semées : le maïs de Bresse, tout droit sorti du XVIIème siècle, un tournesol russe très mellifère à plusieurs tiges et plusieurs fleurs et un haricot grimpant.

    « Nous avons choisi des variétés résistantes aux maladies, qui attirent les insectes auxiliaires », dont la fonction est de protéger l’écosystème contre les insectes dits « ravageurs », a indiqué à l’AFP Stéphane Crozat, ethnobotaniste, fondateur du Centre de Ressources de Botanique Appliquée (CRBA) à Lyon et responsable scientifique du projet.

    #Biodiversité #Agriculture #Semences #Communs

  • #RUSSIE : Manœuvres nationalistes contre révolte populaire

    En Russie aussi l’Etat a décidé de porter un sale coup contre les retraites. La nouvelle réforme, qui rentre en vigueur le premier janvier 2019, inquiète particulièrement les femmes, qui craignent de se retrouver sans ressources à un moment de leur vie où trouver un emploi devient difficile et où elles jouent un rôle crucial dans les familles. Cet été, pour la première fois depuis la Révolution russe, le gouvernement russe a relevé progressivement l’âge de la retraite de cinq ans, le portant pour les femmes à 60 ans et pour les hommes à 65 ans. Dans un pays où les pensions sont maigres et l’espérance de vie plafonne à 66 ans pour les hommes et 70 ans pour les femmes, la nouvelle a entraîné une levée de boucliers et entamé la popularité de Vladimir Poutine. Mais la colère n’a pas pu déboucher, étouffée par les manoeuvres des politicards et les syndicats détournant la colère avec une demande de référendum

    Cependant cette réforme a laissé des traces dans la conscience populaire. Pour essayer de détourner la colère populaire, rien de mieux que le bon vieux nationalisme. Poutine a donc récemment bloqué des navires militaires ukrainiens dans le détroit d’Azov, espérant ainsi flatter la fibre nationaliste Russe. Côté Ukrainien, la manouvre arrange aussi le président Porochenko, qui cherche à se faire réélire en mars prochain. Elu triomphalement après les évènements de Maidan en 2014, sa popularité s’est effondrée en raison de l’aggravation de la crise économique et de la multiplication des scandales financiers de corruption le visant lui ou son entourage. Rien de tel qu’un bon état d’urgence pour essayer de se redorer son blason …

    Ci-dessous deux textes d’analyse de nos compagnons de la section russe de l’#AIT (#KRAS-AIT) :
    le premier sur les raison de l’échec du mouvement contre la réforme des retraites, et le second sur la gesticulation nationaliste en mer d’AZOV ; Alors que Poutine nous est présenté en France par les populistes de droite ou de gauche comme un grand leader et un modèle à suivre, ces textes remettent les pendules à l’heure sur la réalité sociale et politique en Russie.

    RUSSIE : LA GRANDE « DEFORME » DES RETRAITES

    La Réforme des retraites a été approuvée par la Douma (le Parlement russe), le 26 septembre 2018, après un vote express. La loi a été approuvée par Russie unie, le parti de Poutine. Les trois partis d’opposition - Parti communiste, Parti libéral démocrate et Fair Russia ont voté contre. Mais cela n’a absolument rien changé car ils sont minoritaires. Dans la foulée, Poutine a signé la loi pour qu’elle entre en application sans tarder, dès le 1er janvier 2019.

    C’est un coup dur porté à l’ensemble de la population active de Russie : L’âge de la retraite sera progressivement relevé à 60 ans pour les femmes et à 65 ans pour les hommes. Cela représente une perte de revenu énorme pour des millions de personnes. Et des millions d’autres ne prendront jamais leur retraite, car ils mourront avant l’âge de la retraite.

    Pensions et espérance de vie

    L’espérance de vie moyenne officielle en Russie est de 72 ans. Mais c’est la différence de température moyenne à l’hôpital entre la morgue et le service des maladies infectieuses. Dans 47 des 83 régions du pays (notamment Sibérie, Oural, Volga et Nord) l’espérance de vie moyenne des hommes n’atteint pas le nouvel âge de la retraite. Ainsi, des millions de personnes ne recevront jamais de pension, bien qu’elles paieront des cotisations toute leur vie.

    Les pensions en Russie sont extrêmement basses, en moyenne 13 500 roubles (180 euros) par mois. Il est impossible de vivre de cet argent. Par conséquent, beaucoup de ceux qui ont atteint l’âge de la retraite continuent à travailler - jusqu’à 40% dans certaines régions. Ainsi, leur pension devient une augmentation tangible de leur salaire. L’augmentation actuelle de l’âge de la retraite prive des millions de personnes d’environ un tiers de leurs revenus car les pensions vont en plus baisser. Avec la nouvelle réforme, des millions d’hommes âgés de 60 à 65 ans et de femmes âgées de 55 à 60 ans perdent en moyenne 14 000 roubles par mois.

    La vague actuelle de réformes néolibérales en Russie a atteint un stade tout à fait considérable. Après la victoire de Poutine aux élections présidentielles de mars 2018, le cours de l’offensive antisociale et de la "politique d’austérité" a été proclamé ouvertement. L ’"optimisation" de l’éducation et de la santé, en cours depuis plusieurs années, est désormais suivie de nouvelles réformes ou, comme on les appelle ironiquement, des "déformes".

    La TVA est passée de 18% à 20%. Dans les milieux gouvernementaux, ils disent ouvertement que l’actuelle réforme des retraites n’est que « la première étape » ; il est probable que la privatisation de l’assurance pension est maintenant en avance. Les entrepreneurs proposent déjà de modifier le Code du travail en leur donnant la possibilité de licencier leurs employés simplement pour "perte de confiance". Et la présidente de la banque centrale, Elvira Nabiullina, est envoyée au siège du Fonds monétaire international pour enseigner également aux néolibéraux occidentaux comment leurs collègues russes luttent efficacement contre l’inflation.

    Tout capitalisme est finalement le pouvoir des riches. C’est clair. Mais nulle part ailleurs cela ne se manifeste aussi clairement et avec autant de cynisme que dans la Russie moderne, où 10% des familles les plus riches contrôlent 82% de toutes les richesses[1]. Le barème progressif d’imposition du revenu en Russie n’existe plus depuis 2001 et toutes les tentatives pour le réintroduire sont catégoriquement rejetées par le parlement. La même chose se produit avec toute autre proposition visant à encourager les riches à donner au moins un peu de leur richesse. Les riches sont assez intelligents pour trouver de nouveaux moyens d’échapper à l’impôt et, par conséquent, leur imposition supplémentaire n’a pas de sens, a récemment déclaré le vice-Premier ministre Siluanov, l’un des principaux néolibéraux du gouvernement. Plus que ça. Le parlement soutient tous les nouveaux privilèges accordés aux grandes entreprises russes.

    Et la résistance sociale ?

    Divers sondages montrent qu’environ 80% de la population rejette la réforme des retraites. Près de 50% des personnes interrogées ont même exprimé leur volonté d’exprimer leur mécontentement dans la rue. Le journal russe Kommersant a souligné que si plusieurs millions de personnes dans les grandes villes descendaient dans les rues pour protester, les autorités seraient obligées d’arrêter la réforme. Mais c’est précisément ce qui n’est pas arrivé. Bien que des rassemblements de protestation aient eu lieu dans plus de 80 villes du pays, ils se sont révélés relativement peu fréquentés. Même à Moscou et à Saint-Pétersbourg, quelques dizaines de milliers de personnes seulement y ont pris part.

    Il y a plusieurs des raisons à cet échec. Tout d’abord, la stratégie sournoise des cercles dirigeants, qui combinent répression et "concessions" préparées à l’avance. Cette ligne leur a apporté le succès. Bien que la campagne de propagande du gouvernement et de ses médias n’ait pas réussi à convaincre la population cette fois que la réforme était « nécessaire » (le « médicament amer mais nécessaire », a appelé le Premier ministre Medvedev), ni même à profiter aux futurs retraités, la politique de la carottes et du bâton a conduit à la résignation et au sentiment triste que de toute façon, rien ne pourra être changé.

    Le gouvernement a délibérément choisi un moment privilégié pour annoncer une réforme : le 14 juin, au début de la Coupe du monde, qui a eu lieu cette année en Russie. Cela a permis aux autorités d’interdire toute manifestation dans les villes les plus importantes du pays jusqu’au 25 juillet, apparemment pour maintenir l’ordre public pendant les manifestations sportives. Déjà le 19 juillet, la loi avait été adoptée par le parlement en première lecture ; les premiers grands rassemblements de protestation à Moscou et à Saint-Pétersbourg n’ont eu lieu que le 28 juillet. Un temps précieux a été perdu.

    Puis, quand une vague de protestations a éclaté, les autorités ont commencé à les "trier" avec soin. Certains rassemblements de protestation ont été autorisés, d’autres ont été interdits. Les autorisations étaient données dans des lieux isolés, loin du centre-ville, afin de réduire le nombre de participants possibles dès le début. Parfois, au dernier moment, l’autorisation était annulée sans prévenir, de sorte que ceux qui souhaitaient y prendre part étaient complètement désorientés.

    Des manifestations non déclarées ont été brutalement dispersées par la police anti-émeute, faisant ainsi l’objet de nombreux passages à tabac et arrestations. Par exemple, lors des manifestations du 9 septembre, 1018 personnes ont été arrêtées dans tout le pays.

    Parallèlement à cela, un "sucre d’orge" a été offert aux gens. Le président Poutine a rompu son silence théâtral et a annoncé quelques amendements à la réforme. Par exemple, il a annoncé que pour les femmes le nouvel âge de la retraite serait redescendu à 60 « seulement ». En outre, une légère augmentation des retraites avait été promise (moins de 1000 roubles par mois). Il ne s’agissait pas de véritables concessions, mais bien d’une manœuvre planifiée : proposer d’abord la version la plus dure de la réforme, puis l’adoucir légèrement.

    Ni ces manœuvres ni d’autres n’ont sauvé la popularité de Poutine et de son gouvernement, qui est tombée à un niveau record. Mais ils ont très fortement contribué à la désorientation de la population notamment dans les provinces. Cependant, les erreurs et les faiblesses du mouvement de protestation également évidentes. Il était malheureusement sous le contrôle total des partis politiques, qui n’étaient intéressés que par les résultats des prochaines élections. De tels intérêts de parti divisent souvent le mouvement de protestation. Par exemple, le 2 septembre, deux grands rassemblements de protestation ont eu lieu simultanément à Moscou, le Parti communiste et la Parti socialiste (Fair Russia) ayant tenté de les utiliser pour promouvoir leur candidat à la mairie.

    Les institutions de l’opposition ont voulu empêcher par tous les moyens la radicalisation des manifestations. Ainsi, l’opposition a pratiquement cessé d’organiser de grandes réunions en août et ne les a reprises qu’en septembre, alors qu’il restait trop peu de temps pour que le mouvement se déroule. Au lieu de cela, un pari fut placé sur un référendum hypothétique contre la réforme des retraites, même s’il était clair dès le début que les autorités empêcheraient tout vote populaire sur cette question par le biais de diverses procédures institutionnelles. Et l’opposition extraparlementaire est restée petite et faible.

    Il convient de mentionner en particulier le rôle honteux joué par les structures syndicales russes. Certes, les deux grands syndicat - FNPR pro-gouvernemental et KTR « d’opposition » - ont déclaré lors de négociations avec le gouvernement et les hommes d’affaires qu’ils avaient rejeté la réforme. Mais en même temps, ils n’ont rien fait pour organiser un mouvement de protestation de plusieurs millions de personnes, réellement massif. La direction centrale du FNPR a saboté toute manifestation de rue. Il a refusé de mener des actions centralisées et a seulement autorisé ses syndicats locaux à participer à des rassemblements. Mais les syndicats locaux n’ont développé que de petites mobilisations, plutôt symbolique.

    Les dirigeants de la KTR ont commencé par se placer à la tête du mouvement, sans toutefois risquer la radicalisation. Ils ont rassemblé plusieurs millions de signatures contre la réforme et ont pris part à plusieurs rassemblements de protestation purement administratifs. Au contraire, il ne voulait pas entendre les appels à la grève générale.

    Les anarcho-syndicalistes de KRAS, la section russe de l’Association internationale des travailleurs, ont compris dès le début qu’il serait impossible d’arrêter la réforme avec l’aide de protestations individuelles. Ils ont donc essayé de répandre l’idée d’une grève générale en prenant part à des rassemblements de rue, en diffusant des affiches et des tracts et en lançant une campagne en ligne. Une telle grève serait un véritable moyen de mettre fin à cette réforme antisociale. L’idée a été soutenue et diffusée par d’autres anarchistes et des militants individuels dans différentes villes du pays.

    Le régime était bien conscient du danger d’une telle radicalisation et la police a tenté à plusieurs reprises d’interdire et de disperser les rassemblements organisés par les compagnons. L’idée d’une grève générale a été relativement bien perçue par les manifestants. En principe, certains militants syndicaux de base ont aussi réagi de manière positive. Mais cela ne pouvait pas changer la position négative des directions syndicale. Une forte atomisation de la société russe, qui a conduit à une passivité profondément enracinée, a empêché l’auto-organisation et une action indépendante des gens "ordinaires". La "majorité silencieuse" critique est restée muette et reste toujours silencieuse ...

    Original en Russe : http://www.aitrus.info/node/5187

    MANOEUVRES DE "PROPRIETAIRES" DANS LE DETROIT DE KERCH …

    " Ils nous ressortent à nouveau le patriotisme - cela veut dire qu’ils sont en train de nous faire les poches " Ce vieux dicton du XIXème sicèle est très populaire parmi les critiques du régime en Russie. Car il décrit avec précision ce qui se cache derrière l’incident dans le détroit de Kertch.

    Qui est "propriétaire" de la Crimée ? Dans quelles eaux territoriales – Russes ? Ukrainiennes ? - s’est déroulée la dernière confrontation entre navires de guerre ? Un avertissement at-il été donné ? Ce sont des questions pour les experts du Droit International et de la Tactique Militaire ou pour les commentateurs politiques. Mais en tant que personnes ordinaires, nous nous intéressons aux sources de la croissance actuelle du militarisme dans la région et aux dangers qu’elle comporte.

    L’exacerbation actuelle des relations russo-ukrainiennes reflète plus que jamais les problèmes politiques internes grandissants des régimes de Kiev et de Moscou. Les politiques antisociales néolibérales des élites dirigeantes des deux pays se heurtent à un mécontentement public croissant. En Ukraine, le gouvernement du président Porochenko a récemment fortement augmenté le prix du gaz naturel, comme l’avait demandé le FMI. Cela a conduit à l’extinction de nombreux systèmes de chauffage résidentiels, ce qui a provoqué des manifestations de rue animées en novembre dans plusieurs villes. À Krivoi Rog, des personnes ont pris d’assaut le bâtiment de la société de gaz et ont allumé le chauffage elles-mêmes. A d’autres endroits, les rues ont été bloquées. Porochenko est maintenant la cible de la haine populaire : sous sa présidence, l’extrême pauvreté a augmenté de plusieurs dizaines de points de pourcentage. Et les élections présidentielles sont prévues en Mars 2019.

    Mais la situation n’est potentiellement pas meilleure en Russie. Après les élections du printemps 2018, le gouvernement du président Poutine a lancé un assaut frontal néolibéral contre la population. À la suite de la réforme des retraites, sa popularité et celle de son parti au pouvoir sont tombées à un niveau sans précédent. De vieux thèmes patriotiques tels que « la Russie se lève » ou l’euphorie entourant l’unification avec la Crimée perdent de leur pouvoir. Les cercles dirigeants ont un besoin urgent d’un nouveau numéro pour distraire le public.

    Dans des situations similaires, les puissances présentes ont souvent pris le risque d’une « petite guerre victorieuse » [expression utilisée pour motiver la guerre de la Russie avec le Japon en 1905 et la guerre d’Eltsine contre la Tchétchénie en 1994]. Mais dans l’Europe d’aujourd’hui, de tels jeux sont trop dangereux. Au moins, commencer délibérément une guerre est trop risqué. Mais l’hystérie militariste reste un instrument politique éprouvé et efficace. Les politiciens impopulaires font de leur mieux pour se présenter comme des "hommes forts" se dressant face à "l’adversaire géopolitique". En suscitant la peur du « danger de l’extérieur », ils visent à unir et à mobiliser la population au nom de "l’idée nationale" et, partant, à creuser le fossé qui sépare les dirigeants et les gouvernants.

    Deux questions demeurent. Premièrement, combien de temps encore les Russes et les Ukrainiens tomberont-ils dans de tels pièges ? Deuxièmement, quel est le risque que la situation devienne incontrôlable et que l’hystérie militariste dégénère en véritable conflit militaire ? Dans le monde actuel du militarisme capitaliste, il est malheureusement impossible de répondre à ces questions à l’avance.

    Original en Russe : http://www.aitrus.info/node/5182

  • Trolls russe : après les fake news, découvrez les hate news
    https://www.ladn.eu/media-mutants/fakes-news-hate-news-trolls-russe

    Souffler sur les braises

    Il est très compliqué de prouver formellement que cette vidéo est un pur fake. Mais son mode opératoire - du choix de son sujet jusqu’à sa diffusion - répond à celui de l’Internet Resarch Agency, un organisme basé à Saint-Pétersbourg. Créé en 2013 par un business man proche de Vladimir Poutine, Yevgeny Prigozhin, il s’agit d’une véritable usine à trolls dont l’objectif est d’inonder le Web de fake news. Pointée du doigt par l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe dans l’élection américaine, l’Internet Resarch Agency serait responsable, entre autres rumeurs, de celles affirmant qu’Hillary Clinton célébrait des messes satanistes ou gérait des réseaux pédophiles.

    Pour alimenter les sujets qui fâchent, l’Internet Resarch Agency s’immisce dans des milliers de groupes Facebook aux opinions radicalement opposées. Ainsi en mai 2016, en pleine campagne présidentielle américaine, l’agence a réussi à monter, devant une mosquée de la ville de Houston, une manifestation de suprémacistes blancs et, au même moment, une contre-manifestation de musulmans. Les deux groupes se sont opposés sur le terrain sans que, ni les uns ni les autres, ne comprennent que les organisateurs étaient installés derrière des écrans en Russie. L’Internet Resarch Agency sévit également sur Twitter. Elle contrôle des centaines de bots postant plusieurs millions de tweets hargneux. Son objectif n’est pas directement idéologique : il ne s’agit pas de valoriser telle ou telle opinion – les féministes ou les masculinistes, les suprémacistes blancs ou les musulmans. Non, l’objectif de l’agence est de faire monter les tensions entre ces communautés afin de nourrir un climat de haine entre elles.

    L’idée reste la même : alimenter plusieurs groupes antagonistes pour attiser les conflits entre eux. La première étape consiste à inonder l’opinion publique de fake news pour rendre indémêlable le vrai du faux, et obtenir que les débats se concentrent sur cet inextricable imbroglio plutôt que de se concentrer sur de vrais problèmes. « La plus grande crainte des régimes autocratiques, c’est que la société civile se coordonne en tant que contre-pouvoir, poursuit Guy-Philippe Goldstein. Pour garder le contrôle, ils veulent donc diviser la société, en diffusant la haine notamment. »

    #Fake_news #Désinformation #Russie

  • Un “chiffon de papier-Q”
    http://www.dedefensa.org/article/un-chiffon-de-papier-q

    Un “chiffon de papier-Q”

    21 janvier 2019 – L’origine de l’expression initiale, dit-on, remonte au XVIIIème siècle. Elle est devenue célèbre à la suite de l’entretien dramatique du 4 août 1914 entre le chancelier allemand Theobald von Bethmann Hollweg et l’ambassadeur du Royaume-Uni à Berlin, Sir Edmond Goschen, venu lui annoncer la décision de Sa Majesté de déclarer l’état de guerre entre le Royaume-Uni et l’Empire Allemand pour la cause de la violation manifeste par le second de la neutralité de la Belgique garantie par les puissances européennes, – soit Londres, Paris, Vienne, Berlin et Saint-Petersbourg, – par les traités de 1831 et 1839. Bethmann Hollweg dit alors ces mots fameux :

    « ... Rien que pour un mot, “neutralité”, un mot dont en temps de guerre on ne tient si souvent aucun compte ; rien que (...)

  • USA : l’ingérence russe visait à inciter les Noirs à s’abstenir à la présidentielle
    https://www.linformaticien.com/actualites/id/51008/usa-l-ingerence-russe-visait-a-inciter-les-noirs-a-s-abstenir-a-la-p

    L’agence Internet Research Agency (IRA), basée à Saint-Pétersbourg et considérée par la justice américaine comme une ferme à « trolls » payée par le Kremlin, a cherché pendant la campagne présidentielle à dissuader des franges de la population plutôt proches des démocrates, comme les jeunes, les minorités ethniques et la communauté LGBT, de voter, selon ces textes.

    Elle a mis un accent particulier sur les électeurs noirs d’après l’analyse la plus complète à ce jour des milliers de messages et publications diffusés sur les réseaux sociaux par l’IRA, entre 2015 et 2017, menée conjointement par l’Université d’Oxford et des spécialistes des nouveaux médias Graphika.

    L’autre rapport commandé par le Sénat a lui été élaboré par la compagnie New Knowledge et l’université de Columbia notamment.

    L’IRA avait ainsi créé de nombreux comptes sous de faux profils américains destinés à la communauté noire. L’un d’eux, intitulé « Blacktivist », envoyait des messages négatifs sur la candidate démocrate Hillary Clinton, accusée d’être une opportuniste, seulement soucieuse de gagner des voix.

    « Cette campagne visait à convaincre que la meilleure manière d’améliorer la cause de la communauté afro-américaine était de boycotter les élections et de se concentrer sur d’autres sujets », écrivent les auteurs du rapport.

    Parallèlement, une partie des 3.841 comptes Facebook, Instagram, Twitter ou Youtube étudiés cherchait à pousser les électeurs blancs proches des républicains à participer au scrutin.

    Initialement, les messages soutenaient les thèses républicaines - la défense du port d’armes ou la lutte contre l’immigration - sans citer de favori. Une fois que la candidature de Donald Trump a pris de la consistance, les messages de l’IRA lui ont été clairement favorables, selon cette étude.

    Selon une étude du Pew Research Center, le taux de participation des électeurs blancs avait augmenté en 2016, alors que celui des Noirs, à 59,6%, était en recul de cinq points par rapport à 2012.

    Plusieurs employés de l’IRA, financée par l’oligarque Evguéni Prigojine, ont été inculpés par la justice américaine pour ingérence dans l’élection de 2016.

    La campagne de propagande a ensuite évolué pour se trouver une nouvelle cible après la victoire de Donald Trump : le procureur spécial Robert Mueller, chargé d’enquêter sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne du républicain et la Russie, a indiqué lundi soir le Washington Post.

    Des comptes alimentés par des Russes sur les réseaux sociaux ont ainsi partagé des publications affirmant que M. Mueller était corrompu, un post sur Instagram allant jusqu’à prétendre qu’il avait par le passé travaillé avec « des groupes islamistes radicaux ».

    #Médias_sociaux #Politique #Russie #USA

  • USA : l’ingérence russe visait à inciter les Noirs à s’abstenir à la présidentielle
    https://www.linformaticien.com/actualites/id/51008/usa-l-ingerence-russe-visait-a-inciter-les-noirs-a-s-abstenir-a-la-p

    La campagne de propagande menée par la Russie sur les réseaux sociaux avant la présidentielle américaine de 2016 a tenté d’inciter les Noirs à s’abstenir de voter, avant de prendre le procureur spécial Robert Mueller lui-même pour cible après la victoire de Donald Trump, selon des rapports commandés par le Sénat.

    L’agence Internet Research Agency (IRA), basée à Saint-Pétersbourg et considérée par la justice américaine comme une ferme à « trolls » payée par le Kremlin, a cherché pendant la campagne présidentielle à dissuader des franges de la population plutôt proches des démocrates, comme les jeunes, les minorités ethniques et la communauté LGBT, de voter, selon ces textes.

    Elle a mis un accent particulier sur les électeurs noirs d’après l’analyse la plus complète à ce jour des milliers de messages et publications diffusés sur les réseaux sociaux par l’IRA, entre 2015 et 2017, menée conjointement par l’Université d’Oxford et des spécialistes des nouveaux médias Graphika.

    L’autre rapport commandé par le Sénat a lui été élaboré par la compagnie New Knowledge et l’université de Columbia notamment.

    L’IRA avait ainsi créé de nombreux comptes sous de faux profils américains destinés à la communauté noire. L’un d’eux, intitulé « Blacktivist », envoyait des messages négatifs sur la candidate démocrate Hillary Clinton, accusée d’être une opportuniste, seulement soucieuse de gagner des voix.

    « Cette campagne visait à convaincre que la meilleure manière d’améliorer la cause de la communauté afro-américaine était de boycotter les élections et de se concentrer sur d’autres sujets », écrivent les auteurs du rapport.

    Parallèlement, une partie des 3.841 comptes Facebook, Instagram, Twitter ou Youtube étudiés cherchait à pousser les électeurs blancs proches des républicains à participer au scrutin.

    Initialement, les messages soutenaient les thèses républicaines - la défense du port d’armes ou la lutte contre l’immigration - sans citer de favori. Une fois que la candidature de Donald Trump a pris de la consistance, les messages de l’IRA lui ont été clairement favorables, selon cette étude. 

    Selon une étude du Pew Research Center, le taux de participation des électeurs blancs avait augmenté en 2016, alors que celui des Noirs, à 59,6%, était en recul de cinq points par rapport à 2012. 

    Plusieurs employés de l’IRA, financée par l’oligarque Evguéni Prigojine, ont été inculpés par la justice américaine pour ingérence dans l’élection de 2016.

    La campagne de propagande a ensuite évolué pour se trouver une nouvelle cible après la victoire de Donald Trump : le procureur spécial Robert Mueller, chargé d’enquêter sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne du républicain et la Russie, a indiqué lundi soir le Washington Post.

    Des comptes alimentés par des Russes sur les réseaux sociaux ont ainsi partagé des publications affirmant que M. Mueller était corrompu, un post sur Instagram allant jusqu’à prétendre qu’il avait par le passé travaillé avec « des groupes islamistes radicaux ».

    (source : AFP)

  • Emmanuel Macron et le pari russe - Sputnik France
    https://fr.sputniknews.com/international/201807251037364418-emmanuel-macron

    La distribution conjointe d’aide humanitaire par la France et la Russie, malgré les couacs qui l’accompagnent, est un signe supplémentaire de l’inflexion diplomatique qu’est en train d’opérer Paris sur le dossier syrien. C’est l’avis du journaliste et spécialiste du Moyen-Orient Christian Chesnot. Il s’est confié à Sputnik.

    Le 20 juillet, un avion-cargo russe Antonov An-124 a décollé de Châteauroux pour la Syrie. A son bord ? Environ 50 tonnes d’aide humanitaire : médicaments, tentes et couvertures fournis par la France pour un montant d’environ 500.000 euros selon les informations de Libération. D’après le quotidien, qui cite une source diplomatique, cette opération conjointe a été décidée après les rencontres des Présidents Vladimir Poutine et Emmanuel Macron le 24 mai à Saint-Pétersbourg et le 15 juillet à Moscou. Certes, au matin du 25 juillet, les fournitures destinées aux habitants de la Ghouta orientale, la banlieue est de Damas reprise par les forces gouvernementales en avril 2018, étaient toujours à la base russe de Hmeimime (nord-ouest de la Syrie). La faute à un enchaînement de couacs, notamment sur la participation ou non de l’Onu à la livraison de cette aide humanitaire aux côtés du Croissant-Rouge syrien, organisation réputée proche de Damas. Après plusieurs jours de flou artistique qui ont même vu des membres des Nations unies se contredire, il semble que la distribution de l’aide soit imminente.

    ​Ces atermoiements sont loin de constituer le cœur de l’affaire pour Christian Chesnot, journaliste spécialiste du Moyen-Orient retenu otage de terroristes en Irak durant 124 jours en 2004. D’après lui et comme le révèle Libération, citant un spécialiste du dossier, « cette opération humanitaire a été décidée à l’Elysée, pas au Quai d’Orsay ». Le palais présidentiel semble vouloir prendre le contrôle du dossier syrien. Mais pourquoi ? 

    « Emmanuel Macron a toujours plus ou moins gardé la main concernant la Syrie. Pourtant, cette décision de mener une opération humanitaire conjointe avec la Russie est un signe supplémentaire de l’inflexion dans la politique diplomatique de la France concernant la Syrie », explique Christian Chesnot à Sputnik.

    D’après lui, la nomination le 27 juin de François Sénémaud, ancien directeur du renseignement à la DGSE, en tant que représentant personnel du Président de la République pour la Syrie constituait déjà un indicateur. L’homme qui prendra ses nouvelles fonctions le 27 août est l’actuel ambassadeur de France… en Iran. Ironie du sort, depuis 2014, le dossier syrien était piloté au Quai d’Orsay par Franck Gellet. Ce dernier a été récemment nommé ambassadeur de France… au Qatar. De plus, Christian Chesnot note qu’Emmanuel Macron a rencontré son homologue russe à deux reprises, le 24 mai et le 15 juillet, en marge de la finale de la Coupe du Monde de football qui a vu la France s’imposer.

    Mais pourquoi ce revirement ? Depuis le début du conflit syrien en 2011, la diplomatie française s’est presque toujours calquée sur celle de Washington et s’est montrée hostile au gouvernement de Damas. En avril dernier, Paris s’est joint aux Etats-Unis et au Royaume-Uni pour bombarder plusieurs sites en Syrie après une prétendue attaque chimique perpétrée par Damas. Pour Christian Chesnot, le rapprochement avec Moscou tenté par Emmanuel Macron s’explique par une analyse pragmatique de la situation sur le terrain :
    « La Russie a gagné en Syrie. C’est un fait. Damas a repris quasiment tout le pays, les rebelles ont pratiquement été effacés du sud. La France s’est retrouvée hors-jeu. Elle veut revenir sur le terrain. Emmanuel Macron a juste analysé la situation de manière pragmatique et s’est dit que l’on entrait dans une nouvelle phase. Une phase où il faut renouer contact avec la Russie. »

    Et pour le journaliste de France Inter, l’humanitaire est le prétexte parfait pour entamer un rapprochement :

    « Depuis le début du conflit, la diplomatie française a eu deux constantes : la ligne rouge concernant l’utilisation d’armes chimiques et l’acheminement d’aide humanitaire. Cette opération conjointe avec la Russie donne l’occasion à Emmanuel Macron de renouer le dialogue tout en ne perdant pas la face. »

    D’après Christian Chesnot, c’est une stratégie gagnant-gagnant. Il assure que les Russes sont « très contents » de ce possible rapprochement. « Moscou aura besoin d’alliés pour reconstruire la Syrie, qu’il y ait une transition au niveau du pouvoir ou pas. La Russie ne pourra pas le faire toute seule », analyse le journaliste.

    Quid du « lobby néo-conservateur » au Quai d’Orsay, composé de « pro-Otan, pro-Etats-Unis, anti-Iran, anti-gouvernement syrien » comme le décrit Christian Chesnot ? Et bien selon le spécialiste du Moyen-Orient, même s’ils voient d’un mauvais œil un rapprochement avec Moscou, ils n’auront pas d’autre choix que de suivre l’Elysée. Avant de conclure : « De toute façon, le pays qui les préoccupe le plus, c’est l’Iran. »

  • Les Cafés Géo » Quand Vladimir Poutine se fait géographe

    http://cafe-geo.net/quand-vladimir-poutine-se-fait-geographe

    Une approche très originale.

    Pourquoi faire un parallèle entre Vladimir Poutine et la géographie ? En 2009, le pouvoir organise une OPA sur la Société de Géographie russe, siégeant à Saint-Pétersbourg. Vladimir Poutine, alors Premier Ministre, organise la reprise en main de cette vieille institution : il fait nommer un proche Sergueï Choïgou, alors ministre des situations d’urgence, au poste de Président de la Société russe de géographie. De son côté, le dirigeant russe prend la tête d’un Comité de parrainage composé des principaux oligarques russes. L’État russe redonne vie à cette vieille institution en conférant à la géographie une place enviable dans la mobilisation patriotique de l’opinion et en impulsant de nouveaux projets de recherches et d’expéditions, façon de remettre le territoire au centre de la politique.

    Les instruments de la puissance

    Pour « sortir des idées préconçues et ignorances respectives », Jean Radvanyi revient sur les débuts du dirigeant russe, car cette volonté de grandeur n’est pas nouvelle. Dès 1999, Vladimir Poutine énonce ses idées dans un programme clair. Constatant qu’il a hérité d’une Russie affaiblie sur tous les plans, au bord de l’éclatement, le Président souhaite redonner tous les instruments de puissance à son pays, par une remobilisation des populations, et une réorganisation structurelle (économique principalement). Cette même année, Boris Eltsine quitte le pouvoir et laisse entre les mains de Vladimir Poutine un pays au bord de l’éclatement. L’actuel Président a transformé la gestion, l’organisation du territoire et les rapports entre la Russie et ses voisins en quelques années seulement. Pour ce faire, Vladimir Poutine n’a hésité devant aucun « levier », afin de remobiliser la société russe autour d’un nouveau consensus patriotique.

    #russie #poutine #géographie #pays_baltes

  • Les sanctions, ou l’isolement emprisonné
    http://www.dedefensa.org/article/les-sanctions-ou-lisolement-emprisonne

    Les sanctions, ou l’isolement emprisonné

    Cela commence à se remarquer : aujourd’hui, Poutine et Xi tiennent le rôle que tenaient hier Thatcher et Reagan ; défenseurs du marché libre, de la libre concurrence, adversaire des protectionnismes sous-entendu “archaïques”, – bref, des globalistes comme on le notait dans notre texte du 26 mai 2018. Cela s’est vu, pour Poutine, particulièrement au Forum de Saint-Petersbourg (le SPIEF annuel, acronyme de son titre anglais).

    « Au deuxième jour du séminaire, le président russe Poutine a fait une communication en forme de grave avertissement, et il s’agit là d’un sujet bien plus sûr qui doit retenir toute notre attention. Le paradoxe, à ranger exactement au côté du paradoxe chinois, est que Poutine, comme Xi en d’autres circonstances, s’est affirmé comme un ardent (...)

  • Poutine face à la “mère de toutes les crises“
    http://www.dedefensa.org/article/poutine-face-a-la-mere-de-toutes-les-crises

    Poutine face à la “mère de toutes les crises“

    26 mai 2018 – Au grand séminaire de Saint-Petersbourg (SPIEF, ou Forum Économique International de Saint-Pétersbourg), le “Davos russe”, le public franco-français et francophone plus généralement a été invité à suivre le gracieux ballet Macron-Poutine, ou Emmanuel-Vladimir. On connaît cette sorte de numéro qui se distingue en général par le style : le style Saint-Petersbourg avait assez peu en commun avec le style Washington D.C. (Donald-Emmanuel), et l’on en jugera selon le goût qu’on en a, quant à la grâce, l’élégance et le naturel qui furent déployées ici et là.

    Pour le reste, – nous voulons parler de la substance, – il faut, comme disait une sorte de philosophe français d’un autre temps de la Vème République, “laisser du temps au temps”. Plus que jamais l’Incertitude (...)

    • Ce que le discours de Poutine nous fait réaliser, c’est que cette “politique de la sanction” a pris une place majeure dans tout un appareil de mesures protectionnistes des USA pour transmuter ces mesures en une “politique protectionniste” qui a alors acquis une dimension politique pure pour s’inscrire dans une politique de contrainte et d’illégalité générale des USA telle qu’elle s’est développée, comme mesure radicale pour tenter d’éviter l’effondrement de l’hégémonie des USA sur le monde.

      En effet, Poutine souligne d’une façon remarquable, en effectuant une synthèse effectivement remarquable, combien les sanctions sont devenue “politique de la sanction”, combien cette politique renforce d’une façon considérable la “politique protectionniste” des USA à l’encontre de tous (adversaires comme alliés), combien elle devient l’une des deux poutres-maîtresses avec la politique de pression militaire pour éviter l’effondrement de la puissance US. (« La capacité d’imposer des sanctions arbitrairement et sans contrôle alimente la tentation d’en user toujours plus et de plus en plus, dans tous les sens, à droite et à gauche, sans distinction de loyauté politique, de solidarité, d’accords passés et de coopérations établies. »)

  • [RussEurope-en-Exil] La visite de Macron et le tournant russe : les conséquences d’une inconséquence par Jacques Sapir
    https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-la-visite-de-macron-et-le-tournant-russe-les-consequen

    (Billet invité) Alors que la Président français, M. Emmanuel Macron, s’est rendu à Saint-Pétersbourg le 24 mai, alors que la Président de la Russie ne cesse quant à lui de recevoir des visiteurs importants (le Président de l’Inde, le Premier-ministre du Japon), une question se doit d’être posée : Russie est-elle en train de s’écarter […]

    #Économie #Géopolitique #Russeurope_en_Exil

  • Des femmes peintres autour de Diego Rivera : au-delà de Frida Kahlo
    http://sisyphe.org/spip.php?article5442

    Lire aussi de la même auteure : Au Mexique, l’apport des créatrices surréalistes.

    Frida Kahlo (1907-1954) est, généralement, la seule peintre mexicaine que les gens connaissent. Une forte médiatisation l’a mise en lumière, ainsi que le couple, devenu quasi-mythique, qu’elle formait avec le peintre et muraliste Diego Rivera. Deux incontournables de l’art moderne mexicain. Mais, derrière la légende, se cache une autre réalité : y apparaissent d’autres femmes peintres dans la vie intime de Rivera. Des créatrices, trahies par l’homme, mais avec une œuvre bien à elles. Et qui méritent de sortir de l’ombre.

    Angelina Beloff (Saint-Petersbourg, 1879 – Mexico, 1969)

    Angelina Beloff, peintre, 1916

    Diego Rivera (1886-1957), après des études fructueuses en peinture, à Mexico, avait reçu, en 1906, une bourse de son gouvernement pour aller se perfectionner en Europe. D’une durée de quatre ans, elle lui permit d’abord d’étudier à Madrid, puis, en 1909, de s’installer à Paris. Il rejoignit, dans le quartier de Montparnasse, toute une colonie de jeunes peintres, et il devint l’ami, entre autres, de Modigliani, de Chagall et Picasso, encore méconnus.

    L’été suivant son arrivée à Paris, Rivera décida d’aller visiter la Belgique. Et, à Bruxelles, il rencontra par hasard une amie étudiante qu’il avait connue à Madrid, María Gutiérrez Blanchard (1881-1932). Je souligne, en passant, que María Gutiérrez Blanchard devint une grande peintre de l’école cubiste. Née handicapée, elle souffrit toute sa vie des difformités de son corps douloureux. Une « négligée » de plus des Histoires de l’art.

    María Gutiérrez Blanchard était en compagnie d’une jeune artiste russe, Angelina Beloff qui venait, elle aussi, de s’installer à Paris grâce à une bourse. Elle étudiait avec Matisse. Les trois visitèrent Bruges, puis partirent avec d’autres amis à Londres. C’est là que Rivera se mit à faire à Angelina Beloff une cour sans relâche : "Diego me courtisa avec tant d’insistance que je ressentis trop de pression… Je décidai donc de retourner à Paris pour réfléchir en paix." (D’après : Diego Rivera : Legendary Mexican Painter, Laura Baskes, Enslow Publishers inc p.30)

    À l’automne, ils vivaient ensemble. Diego retourna pour quelques mois au Mexique, mais à son retour, en 1911, ils se mariaient. Elle avait 29 ans, lui 23. La vie était dure, Rivera venait de perdre sa bourse à cause des bouleversements de la Révolution mexicaine, et les subsides russes d’Angelina Beloff étaient également coupés. Les années subséquentes, tous deux continuèrent à peindre dans leur petit atelier, tout en tentant de survivre. Mais la guerre faisait rage en Europe, et le marché de l’art était au ralenti. Durant une trop courte période, Rivera reçut une petite mensualité venant d’un marchand de tableaux mais, pour aider le couple, Angelina Beloff prit des travaux de traduction. Elle jugeait son œuvre à lui plus importante que la sienne, air connu !

    #historicisation #femmes

  • #Moscou / #Saint-Pétersbourg
    http://www.weck.fr/2018/02/05/41935

    J’ai pré­féré Saint-Pétersbourg à Mos­cou. Pour­tant, en revi­sion­nant mes images, celles de Mos­cou sont plus attrayantes, comme si j’étais entré plus pro­fon­dé­ment dans la ville qu’à Saint-Pétersbourg. Saint-Pétersbourg est une ville tra­di­tion­nel­le­ment euro­péenne et Mos­cou […]

    #Villes_&_Pays

  • Des députés israéliens quittent un sommet parlementaire après une diatribe contre Israël
    The Times of Israël | Stuart Winer et Raphael Ahren 19 octobre 2017
    http://fr.timesofisrael.com/des-deputes-israeliens-quittent-un-sommet-parlementaire-apres-une-
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=rW9yY0d-QeI

    Une délégation de députés israéliens a quitté mercredi un rassemblement international de parlementaires après avoir été confronté à des remarques acerbes, des chahuts et des résolutions critiquant Jérusalem lors de sa réunion annuelle.

    La députée du Likud, Sharen Haskel, le député Yesh Atid, Haim Jelin, les députés de l’Union sioniste Yossi Yonah et Nachman Shai et la secrétaire de la Knesset, Yardena Meller-Horowitz, se sont plaints de mauvais traitements lorsqu’ils ont essayé d’intervenir pendant l’assemblée de l’Union interparlementaire à Saint-Pétersbourg.

    Bien que les élus aient affirmé être partis pour protester car l’instance avait voté une série de résolutions qui comprenaient des appels lancés à Israël afin de libérer deux Palestiniens condamnés pour avoir participé à des attentats terroristes meurtriers, leur départ a eu lieu peu de temps après qu’ils ont été pris à partie par un député.

    Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux révèle que le président de l’Assemblée nationale koweïtienne, Marzouq Al-Ghanim, a crié aux députés israéliens qu’ils étaient des « tueurs d’enfants » et de « sortir de la salle » après que l’un d’entre eux se soit adressé aux députés présents au sommet. Sur la vidéo, on peut voir la délégation en train de quitter la pièce.

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    Pour Israël, la menace de l’Iran augure d’une nouvelle ère avec les Arabes
    L’Etat hébreu est potentiellement un allié de taille pour les pays arabes notamment en raison de ses relations étroites avec les Etats-Unis
    AFP 20 octobre 2017,
    http://fr.timesofisrael.com/pour-israel-la-menace-de-liran-augure-dune-nouvelle-ere-avec-les-a

    La communauté d’intérêts, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu invoque pour laisser entrevoir une aube diplomatique nouvelle, a été illustrée récemment quand Israël et l’Arabie saoudite se sont retrouvés ensemble parmi les rares à féliciter le président américain Donald Trump après son discours sur l’Iran.

    Israël considère ce pays comme un de ses principaux ennemis, tandis que Ryad voit en Téhéran son rival régional.

    « Il se trouve que, sur ce point, Israël et les principaux pays arabes voient les choses du même oeil », a dit M. Netanyahu cette semaine, et « quand Israël et les principaux pays arabes voient les choses du même oeil, soyez attentifs, c’est que quelque chose d’important est en train de se produire ».

    Il y quelques semaines, M. Netanyahu avait assuré que les relations avec le monde arabe n’avaient « jamais été aussi bonnes ».

  • Les libertés publiques cédées aux algorithmes - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/09/29/les-libertes-publiques-cedees-aux-algorithmes_1599911

    par Amaelle Guiton

    Accusés de laisser diffuser des appels à la haine ou, au contraire, d’arbitrairement censurer des contenus, les géants du Web sortent timidement de leur déni. Mais comment répondre à des injonctions contradictoires ?

    Le 6 septembre, le géant du Web a annoncé que plus de 400 faux comptes, qui proviendraient d’une « ferme à trolls » située à Saint-Petersbourg, en Russie (lire page 4), avaient dépensé en deux ans près de 100 000 dollars dans des publicités portant sur des sujets sensibles aux Etats-Unis. Facebook a aussi dû récemment réagir à une enquête du site d’investigation ProPublica, qui révélait qu’il était possible, lors d’un achat de publicité sur la plateforme, de cibler des utilisateurs antisémites - une catégorie créée par un algorithme à partir de leurs données de profil (lire pages 8-9). Voilà que se révèlent les angles morts d’un juteux modèle économique, qui lui a permis d’accumuler en 2016 un bénéfice net de 10,2 milliards de dollars, en augmentation de 177 % par rapport à l’année précédente.

    C’est bien tout le problème : celui d’une tendance de fond qui voit la régulation de la parole en ligne relever de moins en moins de l’autorité judiciaire - et de plus en plus des acteurs privés et de leurs algorithmes. « Il y a une mutation de la manière dont les retraits sont opérés, avec d’une part une externalisation croissante de la modération, vers des pays comme le Maroc ou l’Inde, et d’autre part la montée en puissance de l’intelligence artificielle pour retirer automatiquement des contenus », souligne Félix Tréguer. Le tout dans un contexte de « forte pression des gouvernements ». Pour Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur, blogueur sur Affordance.info et auteur de l’Appétit des géants (C&F éditions), « on passe de modèles de délégation de service public à des modèles de délégation de responsabilité publique. On ne parle plus de sociétés commerciales, mais d’entités qui font à la fois du commerce et de la politique ».

    « Nationaliser Facebook »

    « Même avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas piloter de manière bienveillante un outil, quel qu’il soit, où il y a 2 milliards d’individus en permanence », estime Olivier Ertzscheid. Signe des temps, relève-t-il, on voit apparaître, jusque dans les colonnes du Guardian, des appels à « nationaliser Facebook, Google et Amazon » : « Il est logique qu’un contre-discours émerge face au modèle de pensée d’un libertarianisme à tout crin. » Pour lui, comme pour Félix Tréguer, la solution passe en grande partie par un mouvement de déconcentration. « La seule alternative, c’est de promouvoir d’autres modèles, de revenir à des formes plus décentralisées d’hébergement des communications, juge ce dernier. Une politique numérique vraiment ambitieuse, qui se pose ces questions de la décentralisation et du logiciel libre, permettrait de faire des pas de géant. Or, à la place, on assiste à la légitimation des modèles économiques des "Gafa" [Google, Apple, Facebook, Amazon, ndlr] au cœur des écosystèmes d’innovation. »

    #Facebook #Régulation #Liberté_expression

  • Jadis arrachée aux eaux, #Saint-Pétersbourg est aujourd’hui menacée par elles
    https://www.mediapart.fr/journal/international/240717/2-aout-sea-leval-saint-petersbourg-la-ville-autrefois-arrachee-aux-eaux-au

    Le musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg. © Reuters Au cours de ses trois cents ans d’existence, Saint-Pétersbourg a été inondée... plus de trois cents fois. La ville russe est confrontée à une nouvelle difficulté : l’élévation du niveau de la mer due au #Changement_climatique. Mais aucune mesure concrète n’a vu le jour.

    #International #Climat #montée_des_eaux #océans #Russie

  • Debray, à lire — absolument — fins gourmets

    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/08/DEBRAY/57764

    Qu’a-t-elle d’européenne notre Europe recouverte d’un bleu manteau de supermarkets, le successeur du blanc manteau d’églises, avec, çà et là, et en supplément d’âme, des musées en forme de blockhaus où venir remplir en bâillant ses obligations culturelles ? Il y avait plus d’Europe à l’âge des monastères, quand l’Irlandais Colomban venait semer ses abbayes aux quatre coins du continent. Plus, à la bataille de Lépante, quand Savoyards, Génois, Romains, Vénitiens et Espagnols se ruèrent au combat contre la flotte du Grand Turc, sous la houlette de don Juan d’Autriche. Plus, à l’âge pacifique des Lumières, quand Voltaire venait taper le carton à Sans-Souci avec Frédéric II, ou quand Diderot tapait sur l’épaule de Catherine II à Saint-Pétersbourg. Plus, à l’âge des Voyageurs de l’impériale, quand Clara Zetkin remuait le cœur des ouvriers français, et Jean Jaurès les congrès socialistes allemands. Le russe et l’allemand s’enseignaient cinq fois plus dans nos lycées en 1950 qu’aujourd’hui ; il y avait alors plus d’Italie en France et de France en Italie qu’il n’y en a à présent. Nous suivons de jour en jour les péripéties de la politique intérieure américaine, et une quinte de toux de Mme Hillary Clinton en campagne fait l’ouverture de nos journaux télévisés, mais nous n’avons pas dix secondes pour un changement de paysage en Roumanie ou en Tchéquie. Les satellites de diffusion et notre paresse intellectuelle mettent New York sur notre palier, Varsovie dans la steppe et Moscou au Kamtchatka.

    M. Donald Tusk, président du Conseil européen, qui s’adresse en globish à ses divers interlocuteurs, paraît bien moins européen que l’empereur Charles Quint, qui parlait espagnol à Dieu, italien aux femmes, français aux hommes et allemand à son cheval. Sur la trentaine d’agences centralisées de l’Union, vingt et une présentent leur site uniquement en anglais, et la loi travail en Italie s’appelle le Jobs Act. Voir les fonctionnaires de Bruxelles communiquer dans la seule langue qui, depuis le Brexit, n’est plus celle que d’un de ses membres, l’Irlande, ne manque pas de cocasserie. Ceux qui déplorent que cette Carthage babillarde devienne une vaste Suisse devraient plutôt nous donner cette confédération en exemple : on y parle couramment, comme tout Européen se devrait de le faire, trois, voire quatre langues majeures.

    #europe #etats-unis #debray #regis

    • @reka

      On m’aurait dit en 1988 que Leningrad allait s’appeler à nouveau Saint-Petersbourg...

      Je saisis la balle au bond, je trouve qu’on devrait lancer une série de ce genre, on m’aurait dit que

      Je me lance :

      On m’aurait dit en février 1988 quand j’y habitais que le mur de Berlin tomberait l’hiver suivant

      On m’aurait dit un jour que j’aurais cinquante ans.

      On m’aurait en 1989, quand je vivais à Chicago, qu’un jour le Président des Etats-Unis serait noir.

      On m’aurait dit un jour que j’aurais cinq enfants (3+2).

      On m’aurait dit, quand j’étais au lycée qu’un jour je travaillerais en République tchèque.

      On m’aurait dit un jour, en 1986, quand je suis rentré aux Arts Déco, que je serai informaticien plus tard

      On m’aurait dit un jour que je devrais me souvenir d’où se trouvent tous mes bulletins de salaire pour songer à la retraite.

      Ca vous dit un petit jeu littéraire collectif ? Soit dans les réponses de ce signalement de @reka, soit sous un tag (je ne suis pas très fort en tag, au contraire de @arno ou @sinehebdo)

    • Je ne suis pas loin de penser que @philippe_de_jonckheere est soit une oeuvre d’art, soit un monument littéraire. peut-etre les deux à la fois. Au fond il y a bien des musiciens sculpteurs.

      Pour le tag c’est simple : #on_m_aurait_dit

      Et cela dit, je n’en revient toujours pas de la position du pdg d’Exxon, c’est quand même le pdg d’une des sept soeurs qui est réputée être la plus résistante au progrès, aux adaptations environnementales et la plus rétrograde de toutes. Du coup, je n’arrive pas à réaliser ;

  • Tout en haut du monde (Rémi Chayé) | (e)space & fiction

    https://spacefiction.wordpress.com/2017/05/02/tout-en-haut-du-monde-remi-chaye

    siganlé par Thierry Joliveau sur Twitter

    Sacha, l’héroïne qui vit à Saint-Pétersbourg souhaite réhabiliter la mémoire de son grand-père Oloukine, grand explorateur qui a disparu à bord de son brise-glace, le Davaï lors d’une expédition scientifique à la conquête du pôle Nord. Les recherches menées pour retrouver le bateau n’ont rien donné jusqu’à ce que Sacha découvre un feuillet manuscrit indiquant une autre route que celle imaginée jusque là…

    Les géodispositifs multiples qui apparaissent tout au long du film (cartes, globes, boussole, instruments de navigation, etc.) intègrent trois registres différents de contributions à l’histoire.

    Les cartes et globes sont d’abord des éléments de décors qui permettent de se plonger dans l’univers des sociétés savantes du XIXe (figure 1).
    Les cartes jouent aussi un rôle de relais entre le grand-père et sa petite-fille. Elles sont un objet intermédiaire qui permet à l’enfant de suivre à distance puis d’imaginer le parcours de l’explorateur. A ce titre, le générique est un modèle du genre (figure 2) : le déplacement du bateau miniature sur la carte permet de suivre sa trajectoire, le trait plein se transforme en pointillés lorsque le parcours devient incertain puis un fondu du blanc de la carte à la banquise laisse apparaître les traces du grand-père dans la neige.

    #cartographie #dessin_animé

  • Russie : arrestation de 18 militants LGBT

    Près de 18 militants pour les droits de la communauté LGBT ont été arrêtés lundi à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie, alors qu’ils manifestaient contre la persécution d’homosexuels en Tchétchénie, selon un site d’informations local.


    http://www.courrierinternational.com/depeche/russie-arrestation-de-18-militants-lgbt.afp.com.20170501.doc.
    #homophobie #LGBT #homosexualité #Russie #arrestation

  • https://blogs.mediapart.fr/pierre-haffner/blog/200417/un-journaliste-critique-de-poutine-assassine

    Un journaliste critique de Poutine assassiné

    Nikolai Andrushchenko, journaliste-auteur d’articles sur les liens criminels de Poutine, décède après avoir été tabassé à Saint-Pétersbourg. Il avait gagné en popularité en participant à la création du film documentaire « Who is Mister Poutine ».

    Journaliste et également cofondateur du journal russe « New Pétersburg », Nikolai Andrushchenko, est mort à Moscou après avoir été battu par des inconnus le 9 mars 2017. Le journaliste a écrit de nombreux articles à propos du « Pétersbourg-gangster » et surtout des liens de Vladimir Poutine avec les réseaux criminels dans les années 1990.

    Selon un collègue du défunt, le 9 Mars Nikolai Andruschenko a été ramassé dans la rue par une ambulance. Des inconnus ont battu le journaliste qui était allé à une rencontre. À l’hôpital, il a subi une intervention chirurgicale. Il a été maintenu dans un état de coma artificiel pendant deux semaines.

    Hier, 19 avril, Nikolai Andruschenko est décédé à l’hôpital. Il était âgé de 74 ans.

    Le rédacteur en chef de « New-Pétersbourg », Denis Usov, pense que l’agression subie par Nikolai Andruschenko a pour cause ses publications journalistiques. Nikolai Andruschenko a beaucoup écrit à propos de « Pétersbourg-gangster » des années 90, sur le chef mafieux Vladimir Coumarine, qu’il affirme avoir vu de ses yeux dans le bureau de réception de Vladimir Poutine, alors maire-adjoint de Saint-Pétersbourg. Nikolai Andruschenko avait aussi écrit à propos du mafioso, Vladimir Smirnov, ancien directeur de la célèbre coopérative de datchas « Ozero », dont Vladimir Poutine est membre fondateur.

    Nikolai Andrushchenko était également apparu dans un film documentaire célèbre « Who is Mister Poutine ? » en 2015. Dans le film, le journaliste, qui était au début des années 90 membre du Soviet de Leningrad, a déclaré que Poutine, adjoint au maire de Saint-Pétersbourg Anatoli Sobbchak, était « superviseur » de ce dernier et non le contraire. Nikolai Andrushchenko affirmait que Poutine n’avait pratiquement pas d’ami parmi les gens normaux. Ses amis faisaient partie essentiellement du monde criminel.

    Depuis 1992, 400 journalistes ont été assassinés en Russie, dont 220 sous la présidence de Vladimir Poutine.

    Dernièrement, tout le personnel de la rédaction de « Novaïa Gazeta » a été menacé de mort après la révélation par le journal du harcèlement des personnes ayant une orientation sexuelle non traditionnelle en Tchétchénie, des prisons secrètes, de tortures et de leur assassinat. Le journal prend ces menaces tout à fait au sérieux puisque sept journalistes de « Novaïa Gazeta » ont déjà été assassinés, dont Anna Politkovskaïa.

    Par contre, le nombre de blogueurs menacés, blessés, rendus invalides ou assassinés se compte par milliers en Russie. Parmi ceux-ci, l’auteur de ces lignes, Pierre HAFFNER, puisque le 20 décembre 20016 j’ai été projeté volontairement au-devant de véhicules en circulation sur une voirie au centre de Moscou par un agent du FSB (ex-KGB) en fonction, Eugène Platov. Un concours de circonstances a voulu que le véhicule qui aurait dû m’écraser se soit arrêté à temps. Derrière toutes ces agressions, il y a la main des services secrets utilisés par le pouvoir pour éliminer les opposants au pouvoir et non pas pour combattre la pègre.

    En hommage au journaliste Nikolai Andrushchenko, je joins la première partie du film, que j’ai traduit, « Who is Mister Poutine ». Vous l’apercevrez. Ce film décrit comment Poutine a acheté de l’immobilier à Biarritz, résidence actuelle de sa fille. Mais à Biarritz, la loi du silence prévaut. La mafia ne veut pas être inquiétée en Russie et sur la Cote basque.