city:saint-pierre

  • Yassas | Aude Verbiguié-Soum
    http://www.acsr.be/production/yassas

    « Argo » c’est le nom d’une uni­té mobile médi­cale qui fait le tour du nord de l’île d’Eubée en Grèce pour don­ner des soins à des per­sonnes iso­lées phy­si­que­ment et finan­ciè­re­ment. Envoyée par le CHU Saint-Pierre depuis 2017, elle tente de pal­lier les manques, mais que faire quand les besoins sont immenses ? Durée : 40 min. Source : Atelier de création sonore radiophonique

    http://www.stoc.be/phono_acsr/2019_Yassas_VerbiguieSoum.mp3

  • 7 nouvelles webapps sur mon site grâce @fil Merci @fil pour cette magnifique façon de faire voire mes dessins.

    http://www.madmeg.org/mb7


    Rabenmutterfestzauberlied (Chant magique de fête des mères corbeaux)

    Sort de magie mégère pour donner de la puissance aux mères qui ont un emploi. Mère corbeau (Rabenmütter) est une insulte sexiste allemande qui vise les mères qui ont un emploi alors qu’elles ont des enfants. Ce sort vise à retourner l’insulte en compliment. Le sort prend la forme d’une coiffe egypthienne.

    Sujet de sort qui m’avait été inspiré par @touti merci à toi :)

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    http://www.madmeg.org/mb8


    Ut se cogite qui in villam (Apprend comment ca se passe à la ferme)

    Sort de magie mégère pour retourner les injures sexistes qui animalisent les femmes. Chattes, grues, morues, thons, juments, poulettes, guenons… sortent les crocs et rendent les coups. Le sort prend la forme d’un bonnet d’âne.

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    http://www.madmeg.org/mb9


    Lumina Elementa Exordii Mulieribus (lanterne élémentaire des illustres femmes)
    Sort de magie mégère pour une lanterne propice à attirer l’inspiration de Marguerite Porete, Christine de Pisan, Aliénor D’Aquitaine et Hildegard Von Bingen.

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    http://www.madmeg.org/mb10


    Vade Retro Defecatores – (Arrière aux défécateurs)

    Sort de magie mégère de protection pour réduire l’impacte des injures sexistes faites aux femmes. Le sort prend la forme d’un disque hatorique portant le motif des 3 âges de la femme.
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    http://www.madmeg.org/ma4


    Tatot et complimentarum (tarot de la complémentarité)
    Sort de magie mégère sur un tarot jouant de l’idée de complémentarité à l’avantage des femmes.

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    http://www.madmeg.org/ma5


    Codex Gonadus – (le codex des gonades)

    Sort de magie mégère pour qu’on arrête d’associé le courage et les couilles et que mes copines ne me disent plus qu’elles ont des couilles alors qu’elles veulent simplement dire qu’elles sont courageuses. Le sort prend la forme d’une page du codex de Léonard de Vinci.

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    http://www.madmeg.org/ma6


    Rabenvatersschandzauberkapuze – (Coroza des pères corbeaux)

    Sort de magie mégère pour fabriquer une injure sexiste contre les pères qui ne s’occupent pas de leurs enfants. En allemand il y a une insulte contre les mères qui ont un emploi (Rabenmütter), mais rien pour désigner les pères qui se comportent de cette façon (alors que Rabenväter n’est pas plus difficile à prononcer). Le sort prend la forme d’une coroza, chapeau pointu que portaient les hérétiques espagnol·es avant de passer au bûcher.

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    #shamless_autopromo #mad_meg #mégèrisme #féminisme

  • Notre-Dame de Paris : « Nous avions alerté le CNRS sur les risques d’incendie »
    https://www.marianne.net/societe/notre-dame-de-paris-nous-avions-alerte-le-cnrs-sur-les-risques-d-incendie

    Il y a trois ans, Paolo Vannucci, professeur d’ingénierie mécanique à l’université de Versailles, a effectué une recherche sur les risques d’attentat et la sécurité de la cathédrale Notre-Dame de Paris dans laquelle il évoquait aussi les risques d’incendie en raison du manque de dispositifs de sécurité.

    En 2016, vous avez fait une étude sur la sécurité de Notre-Dame de Paris . Pourquoi cette enquête et quelles ont été vos conclusions ?

    Paolo Vannucci : Il s’agissait d’un projet financé par le CNRS, dans le cadre d’une étude sur le thème « attentats recherches ». Nous avons étudié Notre-Dame pour deux raisons. D’abord parce que nous savions déjà à l’époque que Notre-Dame était une vraie cible pour les terroristes. Si on veut s’attaquer à quelque chose à Paris, c’est à cette cathédrale, qui est la deuxième église au niveau mondial après Saint-Pierre. Et puis, parce que nous avions aussi un relevé de tout le bâtiment fait par un scientifique américain. Ce relevé, qui a été publié sur la Toile, nous a facilité la tâche notamment pour mesurer la cathédrale. Finalement, notre rapport a été classé « confidentiel défense ». Le gouvernement Valls a estimé que rien ne devait filtrer des résultats de notre recherche, considérée comme« sensible » compte tenu des données que nous avions insérées dans ce rapport et aussi, des risques d’inspiration que nous avions également évoqués.
    Lire aussi
    Incendie à Notre-Dame : "Tout le système de détection est à repenser", confie un entrepreneur du chantier

    Dans cette étude, vous aviez aussi évoqué les risques d’incendie et le manque de dispositifs anti-feu, surtout au niveau des combles…

    Nous avions dit en effet qu’en cas d’attaque, le risque d’un embrasement de la toiture existait et qu’il fallait absolument la protéger et installer un système d’extinction. En vérité, il n’y avait pratiquement aucun système anti-incendie, notamment dans les combles où il n’y avait aucun système électrique pour éviter les risques de court-circuit et d’étincelle. J’imagine qu’on avait installé quelque chose de provisoire dans le cadre des travaux de réfection, mais je n’en suis pas sûr. Au niveau de la charpente, lorsque nous avons fait notre recherche, il n’y avait aucune protection. Seulement un point d’eau dans la petite cour située entre les deux tours, donc à l’extérieur de la charpente. Nous avions donc alerté le CNRS sur les risques d’incendie. Nous avions aussi dit que même la foudre aurait pu déclencher un feu et qu’il fallait donc installer tout un système de prévention.

    Avez-vous le sentiment qu’un choix a été fait, que l’on a décidé de ne pas protéger la toiture à cause du risque d’inspiration pour une possible attaque que vous aviez décrite ?

    Le CNRS, donc l’Etat qui avait financé la recherche, a par définition des droits sur la recherche, il peut donc tout à fait décider de la classer confidentiel ou d’accepter de la publier. Pour nous, cette décision a été désastreuse car nous avions beaucoup travaillé mais je comprends que l’Etat ait dit qu’il s’agissait d’une donnée sensible. En revanche, je ne comprends pas que l’on ne dise pas : d’accord, nous avons un rapport certes sensible mais que nous pouvons tout de même utiliser. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? Je n’ai pas la réponse. A un moment donné, nous avons cessé de discuter avec le CNRS car nous avons compris que c’était inutile, nous nous sommes sentis impuissants. Nous avions également organisé une réunion au ministère de l’Education nationale et il y avait des représentants de plusieurs ministères. Par conséquent, le gouvernement était tout à fait au courant.

    La mairie de Paris était-elle au courant de vos conclusions ?

    J’ai contacté la mairie de Paris, qui accorde chaque année des bourses de doctorat pour financer des projets d’étude concernant la ville. En 2017, j’ai téléphoné pour proposer un projet de recherche sur la sécurité de Notre-Dame. Deux heures après, on m’a répondu que c’était impossible car Notre-Dame, ce n’est pas l’affaire de la mairie de Paris !

    Et maintenant ?

    Je voudrais maintenant lancer une recherche sur la cathédrale après
    l’incendie. Dans notre précédent rapport, nous avions déjà évoqué
    l’impact du vent, qui pourrait menacer désormais la structure
    fragilisée de la cathédrale…

    –---
    Ceci me rappel pas mal d’anecdotes que j’avais rapporter de ma fréquentation de jardin des plantes à Paris. Par exemple en 2008 il n’y avait aucun système d’alarme dans la galerie d’anatomie comparés et paléontologie. Résultat l’intégralité des pièces de tératologie humaine ont été volés.

    • Opération spéciale : un micro-don pour Notre-Dame de Paris - L’ARRONDI
      https://www.larrondi.org/operation-speciale-un-micro-don-pour-notre-dame-de-paris

      La Fondation de France : rebâtissons Notre-Dame de Paris

      Une souscription nationale a été ouverte dès le 16 avril afin de financer la restauration de la cathédrale. Pour participer à cet élan de générosité, différentes enseignes proposent à leur clients de faire un ARRONDI à l’euro supérieur lors de leurs achats dès mercredi dans les magasins Franprix et Monoprix, et jeudi chez Kusmi Tea. L’opération s’étend jusqu’au 5 mai chez Franprix et Kusmi Tea, jusqu’au 6 mai chez Monoprix. Le processus de reconstruction nécessitera plusieurs années, c’est pourquoi chaque centime compte ! 100% des dons seront reversés à la Fondation de France via le fonds de dotation Le Réflexe Solidaire. Il est également possible de faire un don sur le site de la Fondation de France, déductible à 66%.

    • Le chiffre donné par les associations locales est de plus de 5000 personnes qui vivent dans la rue à Toulouse. Des familles avec enfants, des femmes enceintes, à crever dehors de la misère imposée. La dernière fois que je suis allée chez Monoprix en fin de journée, à la boulangerie ils ont refusé de me donner les sacs dans lesquels ils venaient de jeter tout ce qu’il restait des étalages : croissants, pains au chocolat, gateaux divers, je me suis largement engueulé avec eux et ils m’ont dit que c’était les ordres.
      #Monoprix mène la #guerre_aux_pauvres, pire, l’enseigne force la participation à la sauvegarde de la religion caché derrière la reconstruction de l’emblème de ce pouvoir : NDDP.

      https://www.youtube.com/watch?v=fLHgSVp8Byo


      Petrolio... bruceremo le chiese
      a morte lo stato borghese.
      Petrolio... bruceremo le chiese
      e noi vogliamo la libertà.

      A morte il papa, viva Bakunin !
      A morte il papa, viva Bakunin !

      Su una stele di sterco d’uccelli
      a morte il papa Pacelli,
      su una stele di sterco d’uccelli
      e noi vogliamo la libertà.

      A morte il papa, viva Bakunin...
      A morte il papa, viva Bakunin...
      A morte il papa, viva Bakunin...
      a morte il papa !

    • Obtenir de l’argent, pourquoi pas. Mais il s’agit aussi je crois de sortir le #mécénat (le pouvoir de préaffecter sa contribution fiscale) de son isolement, d’établir un pont entre des mondes sociaux (à la louche : fortunés, imposables, pauvres) que tout sépare.
      On redécouvre peut-être l’exemplarité des privatisations thatcheriennes qui, à l’inverse d’ADP, des barrages hydrauliques, (...), tiraient une part de leur légitimité de leur allure #populaire.
      Sous couvert de brame national, l’extension du domaine de la responsabilité individuelle annule la frontière entre ces 45% de « ménages » imposables (fallacieusement rendus égaux par leur aptitude à donner) et les autres.
      L’inclusion des #pauvres, elle se paye.

      #civisme

    • Ah... alors j’essaye de reformuler. Même les plus pauvres qui ne peuvent bénéficier de déduction fiscale de l’impôt sur le revenu peuvent participer, c’est open bar, à chacun selon ses moyens (l’émancipation façon Macron). Et, à la fin, comme il n’y a que pour ceux là que le don est de 100%, c’est eux les plus dignes. mais si. Ces micro décisions que nous sommés de prendre devraient effacer la mauvaise impression produite par l’entrain de quelques milliardaires emblématiques à financer ce qui leur plait (la principale attraction touristique locale). Voyez bien que ce n’est pas la question des déductions fiscales. On cherche à donner forme à l’unité nationale. Pas de séparatisme des #riches, pas de domination radicale de leur égoïsme collectif, pas de mépris social. Il n’est interdit à personne de participer au bien commun tel qu’ils le gèrent et le mettent en scène. Aussi gonflé qu’un vendeur de voiture d’occase. On compte sur l’effet placebo du récit, ça passe ou ça foire. C’est moins maladroit que des privatisations effectuées sans « actionnariat populaire » (au profit visible de grands groupes), mais en effet loin de réparer le tort subi, la modalité choisie (injection au prélèvement volontaire partout) risque de relancer le refus. C’est quoi cet État qui fait la mendicité partout où on doit dépenser du fric ?
      #inflammable

    • #escroquerie #escroc #monoprix #franprix #macronnerie

      ça coûte pas si chère que ça une bonne bâche pour une église quand des gens crèvent dans la rue sans ressources ni espoir
      https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/notre-dame-de-paris-une-lecon-de-mecenat-1012632

      De nouvelles formes d’engagements sont apparues, à l’instar de Sodexo, offrant un million de repas aux artisans sur le chantier, ou l’Institut de France promettant d’affecter en 2020 la majorité des prix qu’il distribue (25 millions par an) à des sujets en lien avec Notre-Dame. Société Générale ou la Banque Populaire ont créé des collectes internes pour leurs salariés, qu’elles abondent avant de les reverser à la Fondation de France ou à la Fondation du patrimoine.

      je propose de réaffecter tous ces dons à la construction d’un centre d’accueil digne de ce nom

      #ça_ruisselle

      faudrait me payer pour que je bouffe un seul repas sodexo

      #pub_gratuite

  • Depuis la crise des « gilets jaunes », la vie à huis clos d’Emmanuel Macron

    Insultes, huées, menaces… Quand il sort, désormais, cela tourne mal. Depuis le début de la mobilisation des « gilets jaunes », pour le président qui aimait tant les promenades, elles sont devenues rares (et discrètes). Comme les visites.

    De l’aéroport de Loudes, en Haute-Loire, jusqu’au Puy-en-Velay, il y a 10 km, un quart d’heure en voiture. Ce 4 décembre, pour rejoindre la préfecture incendiée trois jours plus tôt par les « gilets jaunes », Emmanuel Macron n’a heureusement pas besoin de passer par le rond-point de Lachamp, sur la commune de Saint-Pierre-Eynac. C’est là, sur la RN88, que des manifestants avaient cousu un pantin de taille humaine, posé sur un échafaud plus vrai que nature. Sur le billot était écrit : « Te guillotiner c’est notre projet. »

    Le président de la République file vers la préfecture. En route, il discute avec les passagers en gilet jaune d’une voiture croisée par hasard. Aucune image, aucune vidéo. Le 3 décembre, il n’a aussi passé qu’une tête dans le bureau de l’un de ses collaborateurs qui recevait un « gilet » venu de Chalon-sur-Saône à pied. Ces gens seront parmi les rares protestataires qu’Emmanuel Macron a rencontrés durant cette crise ouverte le 17 novembre, où sa capacité à réformer et sa popularité se sont abîmées, mais où il a aussi perdu une part de sa liberté.

    Sans prévenir les élus, il est venu au Puy apporter son soutien au préfet. Celui-ci montre les armoires en cendres, les vitres brisées, les bureaux noircis par la suie. Il conte au chef de l’Etat ce samedi où le « portail a été pété », les pneus entassés et enflammés, et cette bataille inégale entre les « trente » de la préfecture et les deux cents manifestants empêchant les pompiers d’accéder au bâtiment. Bilan : trente-huit blessés… « Ils criaient : “Vous allez tous griller comme des poulets ! », termine le préfet. « Vous les connaissez ? », interroge Emmanuel Macron, incrédule.

    Dès que l’avion présidentiel s’est posé à Loudes, la nouvelle de sa visite s’est ébruitée. Un message posté sur Facebook a réveillé quelques « gilets jaunes ». Une vingtaine d’hommes et de femmes attendent le chef de l’État à la sortie de la préfecture. « Ouuuuuh ! Démission ! », « Enculé ! », « Président des riches ! » Pas encore de quoi trop s’émouvoir. C’est sur la route de la caserne de gendarmerie que tout va basculer…

    « On vous hait ! »

    M. Macron commence par traverser Le Puy vitre ouverte, pour dire bonjour. Des insultes lui répondent, il doit vite la remonter. Un homme se jette ensuite devant la voiture. En sortant de la caserne, cinquante manifestants l’injurient encore : « On vous hait ! »

    L’échange promis à la presse locale est annulé. Les services de sécurité exfiltrent le président par une sortie annexe. De la séquence ne reste que l’image d’un démarrage en trombe sous les huées. Quelques jours plus tard, le chef de l’État racontera au président du MoDem François Bayrou que, de la voiture, il a entendu une femme lancer : « Salope, j’espère que tu vas crever sur la route ! »

    Emmanuel Macron aime pourtant les promenades. Dès son arrivée au ministère de l’économie, en 2014, il avait fait de ces échappées sa griffe. Elles étaient à la fois le thermomètre de sa popularité et un moyen d’asseoir sa notoriété. « Il est où, Emmanuel ? », s’agaçait François Hollande à chaque déplacement avec lui. « Emmanuel » traînait derrière. Selfies, autographes, bisous, il se régalait. Mais, depuis que les « gilets jaunes » le traquent sur Facebook, ces déambulations sont impensables. Il voyage incognito, ou alors sans caméras.

    Jeudi 20 décembre, c’est avec l’AFP et France-info, ces médias de « l’ancien monde », qu’il est allé à Soissons, dans l’Aisne, visiter sans prévenir un centre pour enfants victimes de maltraitance. Officiellement, personne n’a été exclu du voyage, mais il fallait éviter les caméras, en cas d’incident. « S’il ne prévient pas avant de partir, c’est qu’il sait déjà qu’il risque de s’en prendre plein la figure », confirme un conseiller. Sa photographe officielle, Soazig de la Moissonnière, envoie seule quelques clichés où le président, décontracté au milieu de son équipe, rit à la table d’un restaurant Courtepaille, à Mareuil-lès-Meaux (Seine-et-Marne).

    Gibets, cibles et cercueils

    Deux jours avant les injures du Puy-en-Velay, sa petite promenade à pied au milieu des vitrines fracassées de l’avenue Kléber, à Paris, avait déjà mal tourné. Il revenait alors d’Argentine, où il avait participé au G20. Sur les portables de ses collaborateurs, il a découvert de Buenos Aires les images des violences du 1er décembre et il se rend à l’Arc de triomphe saccagé avant de partir à la rencontre des commerçants. Mais des « gilets jaunes » débarquent. Copieusement sifflé, il doit s’éclipser sous la protection des policiers.

    Avant le 11-Novembre, « il était déjà revenu de son périple dans l’est de la France très conscient qu’une colère grondait », assure Philippe Grangeon, l’un de ses conseillers. Mais c’était au temps où l’Élysée pouvait encore accuser les médias de grossir le trait. « Je parle aux gens, ça se passe bien, mais les journalistes écrivent à l’avance un scénario où je me ferais sans cesse alpaguer, comme si j’étais un personnage de télé-réalité ! », se plaint Emmanuel Macron devant les ministres Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Jean-Michel Blanquer et François de Rugy qu’il reçoit à l’Élysée au retour de sa fameuse « itinérance mémorielle » dans onze départements. Ce n’est qu’à la deuxième journée de mobilisation des « gilets jaunes », le 24 novembre, qu’il évoque des « scènes de guerre ». Une semaine plus tard, l’Arc de triomphe est pris d’assaut.

    « Je connais cette violence et cette vulgarité, ce sont les mêmes qui étaient déposées dans la boîte aux lettres de mes parents, lorsque j’ai rencontré Emmanuel », assure Brigitte Macron à ses conseillers désolés. Sauf qu’à l’époque les insultes n’étaient pas si menaçantes. Désormais, les manifestants crachent sur les vitrines et prennent à partie les employés de la chocolaterie familiale d’Amiens. « J’ai l’impression d’être un bouc émissaire, un défouloir » : le 4 décembre, Jean-Alexandre Trogneux, propriétaire du commerce, se fend d’une mise au point : la boutique n’appartient pas au président, son oncle par alliance. Un internaute de la Somme, terre des plus farouches ennemis du président – le député François Ruffin et l’écrivain Edouard Louis –, est placé en garde à vue.

    Dans les « manifs », l’effigie du président est lardée de coups de couteau, ligotée par des chaînes, ensanglantée. Gibets, cibles, cercueils trônent devant les cahutes de bord de route. Sur les sites des manifestants, on parle de lui « jeter des pierres » et même de « le pendre ». Quant aux comptes Facebook d’Eric Drouet et de Priscillia Ludosky, deux des initiateurs du mouvement, ils relaient un faux « mandat d’arrêt » contre Emmanuel Macron, coupable de « haute trahison. »

    Déplacements officiels annulés

    Il n’y a pas que les coups de menton ou de gueule sur les réseaux sociaux. Dans la nuit du 14 au 15 décembre, le député (La République en marche, LRM) de l’Eure Bruno Questel voit débouler devant chez lui « un groupe d’hommes, mais aussi de femmes, largement alcoolisés ». Des visages déjà croisés dix fois dans cette circonscription où il a été élu maire en 2002, conseiller général et enfin parlementaire.

    « Ils voulaient s’installer chez moi », raconte le député au téléphone à Emmanuel Macron et à son premier ministre, Edouard Philippe, après que la police a retrouvé six douilles de cartouches tirées devant sa maison. Même le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, pratiquement inconnu du grand public, a vu ses enfants menacés.

    A Paris, les époux Macron aimaient improviser un dîner à La Rotonde, cette brasserie de Montparnasse où les patrons leur arrangent toujours une table au fond du restaurant. Ils étaient même allés voir Le Grand Bain, le « feel good movie » de Gilles Lellouche, dans une « vraie » salle de cinéma. Trop dangereux aujourd’hui. Depuis le 1er décembre, Brigitte Macron n’a pas franchi les limites du périphérique, se contentant, sans aucune publicité, d’une visite à l’hôpital des Invalides, d’une autre à Necker, d’une troisième à l’Institut de la mémoire de la Pitié-Salpêtrière.

    Adieu les longs week-ends à la Lanterne, aux confins du parc du château de Versailles, où Brigitte Macron a l’habitude d’acheter son pain dans les boulangeries avoisinantes : depuis la mi-novembre, les séjours sont brefs et rares. Hormis sa visite surprise à Soissons, le président lui-même est peu sorti de l’Élysée. Le ministère de l’intérieur craint des bousculades, une agression, voire bien pire. Ses agendas ont été vidés, des déplacements officiels annulés : sa visite en Serbie, les 5 et 6 décembre, puis son séjour à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le 18 décembre, afin de préparer le G7 de 2019 en compagnie de 150 ambassadeurs. L’agenda officiel est loin d’être rempli. « Il est en réunion interne », répond son service de communication.

    Aucun de ceux qui l’entourent n’a souvenir d’un tel rejet sur le terrain. Seul Bruno Le Maire, lorsqu’il était le ministre de l’agriculture de Nicolas Sarkozy, a connu les quolibets et les tas de fumier déversés sur son passage. Pour les jeunes conseillers de l’Élysée, l’expérience est inédite. « On ne va pas finir le quinquennat dans un abri antiatomique », expliquait au Monde le chargé de la communication de l’Élysée, Sylvain Fort, en prenant ses fonctions après l’« affaire » Benalla. « Débunkériser », disait-on alors au Palais. Devant l’association de la presse présidentielle, à la Maison des polytechniciens, le 17 décembre, il détaille cette fois la menace que fait peser sur le président une « défiance transformée en sécession ».

    « Il ne sort plus sans se maquiller »

    Devant les députés LRM, ou en conseil des ministres, Emmanuel Macron ne laisse échapper aucune fébrilité. Occupé à ne pas imposer ses certitudes, il laisse les autres parler. Mais ceux qui le croisent notent sa fatigue. « Il ne sort plus sans se maquiller tellement il est marqué. Il se maquille même les mains », assure un député LRM qui a l’oreille du chef de l’État. Lors de son allocution enregistrée à l’Élysée, le 10 décembre, plus de 23 millions de téléspectateurs découvrent un président mal rasé et amaigri.

    L’Élysée est devenu un huis clos où les corps étrangers sont de plus en plus rares. Le président (Les Républicains) du Sénat, Gérard Larcher, ou l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy ont été reçus les 4 et 7 décembre. Le jeudi, John Chambers, l’ex-patron du groupe informatique Cisco devenu ambassadeur de la French Tech à l’international, a aussi franchi le perron du Palais avec une quarantaine de « capital-risqueurs » et d’investisseurs venus découvrir de prometteuses jeunes pousses françaises. Mais le chef de l’État a surtout consulté son premier cercle.

    Depuis que les présidents communiquent par messagerie privée, les « visiteurs du soir » sont rares, ou plus exactement leurs visites sont désormais virtuelles. Emmanuel Macron possède deux téléphones et passe de l’un à l’autre. Naguère, les conseillers ou les gardes guettaient l’heure à laquelle il quittait son bureau et éteignait les lumières. Aujourd’hui, ceux qui communiquent avec lui par Telegram notent l’heure à laquelle il cesse ses consultations : 2 heures, 3 heures du matin…

    Il échange évidemment avec son secrétaire général et son premier ministre, qui ont longtemps plaidé que des concessions aux « gilets jaunes » obéreraient la capacité de réforme du gouvernement. Mais ces dernières semaines, Philippe Grangeon, François Bayrou et Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale), les « sociaux », comme on les appelle, ont joué les premiers rôles dans l’entourage du chef de l’État. Avec Jean-Paul Delevoye (haut-commissaire à la réforme des retraites), ces trois-là ont participé à la vidéoconférence qu’Emmanuel Macron a organisée le 8 décembre à l’Élysée afin de réfléchir à la sortie de crise. C’est avec eux, ces représentants du vieux monde, qu’il s’est convaincu de lâcher plus de 10 milliards d’euros pour « sauver le capital des réformes ».

    Pas de trêve pour son anniversaire

    Insulté sur les réseaux sociaux, le président n’ignore pas la tentation et les références révolutionnaires d’une partie des émeutiers. « Le référendum d’initiative citoyenne n’est pas conçu par ses initiateurs – qui ne sont pas des gentils “gilets jaunes”, mais des complotistes de la pire espèce – comme un outil démocratique mais comme un outil de sédition », a encore confié Sylvain Fort, lundi 17 décembre.

    Quand une partie de l’extrême gauche s’est mise à espérer tout haut que la police rejoigne le mouvement de contestation, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a été prié d’éteindre au plus vite la sourde fronde au sein des forces de l’ordre. Une prime de 300 euros a été attribuée à 110 000 policiers et gendarmes, ainsi qu’une hausse de salaire de 150 euros.

    Même au sein de l’armée, il a fallu menacer de sanctions une dizaine de généraux, un amiral et un colonel de la 2e section, c’est-à-dire retraités mais encore mobilisables, après qu’ils ont signé une lettre ouverte sur un site d’extrême droite.

    « Vous ne pouvez pas décider seul d’effacer nos repères civilisationnels et nous priver de notre patrie charnelle, disait le texte, en s’insurgeant de la signature par la France du pacte de Marrakech (Maroc) sur les migrations. Vous êtes comptable devant les Français de vos actions. Votre élection ne constitue pas un blanc-seing. » Des airs de putsch ? En tout cas un affront pour le président, qui est aussi le chef des armées, et déteste qu’elles le contestent.

    Vendredi 21 décembre, c’était son anniversaire. Quarante et un ans. Encore une jeunesse. Évidemment, Facebook a repéré l’événement et appelé à « pourrir la fête ». Pas de trêve, au contraire. « A bas sa majesté Macron ! », « Dégage Macron Ier ! », continuent de crier les « gilets jaunes » sur les ronds-points rasés puis reconstruits. Rond-point de la Jaunaie, à Redon, en Ille-et-Vilaine, une nouvelle guillotine vient d’être installée : « On veut juste qu’il comprenne qu’il faut qu’il s’en aille », explique une manifestante.

    Voilà le jeune président rattrapé par le fameux « dégagisme » qui l’a aidé à se hisser à la tête du pouvoir, mais aussi par ses analyses historiques et ses critiques sur la « normalisation » progressive des présidents de la Ve République. En juillet 2015, dans l’hebdomadaire Le 1, il assurait que le grand « absent » de « la politique française » était « la figure du roi », dont « fondamentalement le peuple français n’a [vait] pas voulu la mort ». A l’époque, il pensait encore qu’il manquait un roi à la France.

    Raphaëlle Bacqué, Ariane Chemin, Virginie Maling . Publié dans #LeMonde.
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/22/emmanuel-macron-a-huis-clos-en-son-palais_5401266_823448.html

  • GILETS JAUNES ACTE IV : RECIT D’UN STREET-MEDIC A TOULOUSE
    (quelque part sur Facebook)

    La sidération. J’ai passé la soirée à y réfléchir, et ce matin je pense que c’est le mot qui convient le mieux à ce que j’ai ressenti en rentrant chez moi, vers vingt heures. Hier, Toulouse a flambé, Toulouse a crié, Toulouse s’est révoltée. Le temps d’une journée, Toulouse la rose est devenue Toulouse la rouge. D’épaisses fumées en ont strié le ciel, fendant sa clarté, comme autant de points de rendez-vous et d’appels, dissimulant, derrière elles, les multitudes d’avions qui font d’ordinaire sa fierté. Des barricades se sont érigées l’une après l’autre, partout dans ses rues, formant l’écume de cette houle de colère, de violence et d’embrasement. Des milliers de projectiles, tirés par les deux camps, en jonchent le sol ce matin, tandis que le froid mordant et irrésistible a regagné son lit, et les bris de verre dans les allées me font penser à de la neige. Sidéré, c’est bien le mot, après cet après-midi passé au coeur des affrontements, porté par l’arrogance de vouloir me rendre utile en pareilles circonstances.
    J’ai manifesté pour la première fois quand j’avais quinze ans, et je crois être descendu dans la rue chaque année depuis. Non pas que je sois un « dur » ou un « révolutionnaire » (on ne s’auto-proclame pas révolutionnaire, on l’est ou on ne l’est pas), mais je crois profondément que la mobilisation est un point de rupture qui permet d’ouvrir les yeux sur le monde, de rencontrer des gens hors de notre zone de confort, de s’en rendre solidaire, de s’engager, et surtout, d’échanger, de se confronter à des idées parfois en rupture avec les nôtres, mais qui sont les adversaires nécessaires de l’esprit critique. Je crois qu’agir fait grandir, et que même si on se trompe parfois, on mûrit d’avoir essayé.

    C’est lors de la mobilisation « Loi Travail » en 2016 que mon regard sur les manifestations a changé. C’est là que j’ai vu, pour la première fois, des violences parfois insoutenables, des « bavures », des crânes fissurés, des litres de sang versés, et la sensation d’une injustice flagrante. Et encore, je n’avais pas fait les pires si j’en crois les médias. Les images de Nantes, Rennes, Paris défilaient sur mon écran sans que je puisse y croire. C’est à ce moment que j’ai commencé à faire le « street medic », tout en me disant que j’étais dingue d’en arriver à penser à ça alors qu’il ne s’agissait que d’une manifestation. En théorie me disais-je, car la naïveté est parfois persistante, les forces de l’ordre ne sont pas sensées « casser », si ?

    Eh bien si. Et ça s’est normalisé. Mais jamais je n’avais vécu ce que j’ai vécu hier.

    Les appels au cortège unitaire s’étaient succédé toute la semaine, la convergence était réclamée afin de former un bloc massif. Le trajet et l’horaire des manifestations étaient incertains du fait des multiples retournements de veste de la préfecture, dont il était clair qu’elle cherchait à diviser les cortèges afin que tout le monde ne parte pas en même temps. Raté. Des lycéens avaient été nationalement humiliés dans la semaine, et à travers eux toute une partie de la jeunesse qui s’est enfin lassée d’être le défouloir permanent de la violence d’Etat, tout à tour muselée, molestée ou infantilisée par des porte-paroles toujours zélés quand il s’agit d’étouffer tout ce qui ne leur ressemble pas. Des étudiants avaient rejoint le mouvement, les AG se mettaient en place, les blocages furent réclamés ou actés (Université du Mirail, Sciences Po). Certains, dont moi, pressentant peut-être les événements de samedi, avaient choisi de s’organiser pour mettre en place un comité de secours volontaire, ou « street-medic », composé d’étudiants, de pompiers, d’infirmiers ou de simples citoyens. Nos compétences étaient inégales, mais l’organisation permettait à chaque unité de quatre ou cinq personnes de disposer d’un « confirmé », d’un soutien et de deux personnes faisant les aller-retour dans la foule pour repérer, extraire et ramener les blessés à des arrière-postes de fortune, improvisés dans les halls, les ruelles ou simplement derrière les buissons. Plusieurs comités similaires s’étaient formés, rassemblant à mon avis une bonne centaine de medics dispersés dans le cortège. Je profite de ce témoignage pour remercier toutes les pharmacies qui ont accepté avec bienveillance de nous donner du matériel de premiers secours (kits médicaux, sérum phy, compresses, gaze, mallox, bandes, etc.). La ligne était claire : on ne participe pas à la manifestation, on se contente de soigner les blessés, manifestants comme policiers. Je sais que certains s’en étonneront, mais pour moi, si la cause du désordre est le système, on ne peut pas en vouloir seulement aux individus. Les victimes de la violence sociale sont des deux côtés.

    Ce matin, la presse parle de douze blessés à Toulouse. Ce n’est même pas le nombre de personnes que j’ai pu prendre en charge dans l’après-midi. Certains parmi nous ont raconté avoir chargé les personnes quatre par quatre dans les véhicules de secours qui parvenaient jusqu’à nous. J’ai même du mettre un blessé à bord de la voiture d’un riverain qui passait par là, à quelques mètres de la charge de police, et qui a rapidement accepté de le conduire à l’hôpital. En ne parlant que des flash-balls, je me suis occupé de dix personnes : deux blessés à la tête, un à la poitrine, un à la main, un au coude, trois au pied, un à l’aine et un à la hanche. Et nous n’étions qu’une unité medic parmi une vingtaine. Ce matin, la préfecture comptait 5.500 manifestants dans Toulouse : il faut vraiment être resté chez soi toute la journée pour y croire. A 14h, le boulevard Lacrosses dégueulait une foule compacte, un cortège tellement long qu’il permettait aux premiers de ne pas entendre les grenades qui visaient les derniers.

    C’est en effet l’arrière du cortège qui était en situation d’émeute hier. Moins de quinze minutes après le départ de la manifestation, toute l’esplanade de Compans était noyée de fumée, de gazs lacrymogènes. Tout est parti d’un face à face entre quelques manifestants et une unité de la BAC (du moins, je crois). Et puis le coup classique : une bouteille en plastique vole, les gazs lacrymogènes sont tirés sans sommation, tout le monde s’énerve, le premier tir de flash-ball part, tout s’embrase. Il était 14h15. La situation, très tendue, se résume au même mouvement répétitif : gazs, riposte, charge sur vingt mètres, recul de la foule qui reforme le bloc quelques minutes après et reprend le terrain. C’est une guerre de position usante physiquement, mentalement, nerveusement. Les blessés commencent à affluer : le premier, un homme de quarante ans, est touché à la tempe par un tir. Je commence les aller-retours entre le lieu des affrontements et un abri improvisé sur un banc derrière les immeubles, où je ramène blessé après blessé. La manifestation avance de quelques dizaines de mètres, les premières barricades s’enflamment, la stratégie de maintien de l’ordre échoue déjà : trop peu nombreux pour contenir une telle foule, les gendarmes laissent les rues adjacentes ouvertes et la foule les envahit et s’y disperse. Conséquence : les gendarmes se dispersent aussi. En trois heures, ils ont à peine repris le boulevard : la vérité, c’est que la manif s’étire, avance, et que la queue de cortège suit mécaniquement. Les gens sont en colère...

    Je n’ai pas envie ici d’exprimer mon point de vue sur la violence en manifestation ; la vérité, en tout cas, est qu’il ne s’agissait pas d’une « centaine de casseurs » comme l’évoquent les journaux, mais de milliers de personnes qui se succédaient, se soutenaient, se soignaient, s’encourageaient. Impossible pour les gendarmes de faire quoi que ce soit, hormis contenir bien imparfaitement l’émeute et répliquer à coups de flash-balls et de grenades. Médiatiquement, les violences qui ont eu lieu sont peut-être un mauvais coup (les photos sont nombreuses sur les réseaux, je ne vais pas tout détailler), mais elles ont été un vrai coup de génie tactique. La queue de cortège a concentré l’essentiel de l’attention sur elle, servant de point de fixation pour les forces de l’ordre qui étaient déjà trop peu nombreuses pour l’enrayer. Pendant ce temps, la tête de cortège continuait sa route et s’emparait de la ville. A 17h, les trois ponts étaient pris (Pont des Catalans, Pont Saint-Pierre et Pont-Neuf). On comptait quatre manifestations sauvages en même temps dans la ville -le cortège des Gilets Jaunes, de la CGT et de la marche pour le Climat ayant emprunté différents chemins pour accéder à la place du Capitole- et une émeute -il n’y a pas d’autre mot- à l’entrée de Saint-Cyprien, qui a rapidement contaminé tout le quartier. Sans la queue de cortège, jamais la manifestation n’aurait réussi à remonter jusqu’au coeur de la ville et à se visibiliser : vers 17h30, c’est une marée de gilets jaunes qui a déferlé dans un centre-ville que la préfecture souhaitait précisément préserver. Les théâtres d’affrontements se sont multipliés dans le quartier de Saint-Cyprien jusque tard dans la soirée, poussant même les gendarmes à tirer les lacrymos depuis un hélicoptère.

    La presse raconte que les « casseurs » étaient des banlieusards profitant de l’occasion pour « tout casser » -comme si la violence révolutionnaire était un simple loisir. De mon côté, j’ai passé la journée à soigner des gens très divers : lycéens voulant riposter à la violence subie toute la semaine, étudiants, travailleurs de tous secteurs et tous âges (vers 18h30, j’ai même administré du sérum phy à un retraité qui avait été gazé), filles et garçons, « anars » comme gilets jaunes et écolos, tous unis et constamment solidaires sans regarder leur origine. Moudenc (le maire), disait sur BFM avoir vu des gens de l’ultradroite et de l’ultragauche main dans la main. Premièrement, il faudra qu’il m’explique comment, d’un seul regard, il devine l’orientation politique des gens. Deuxièmement : tout le monde s’en foutait. La barrière politique s’était effacée entre les uns et les autres, pour la raison très simple que par-delà la divergence des solutions, il y a une convergence réelle des problèmes. Sur le référentiel médiatique, j’appartiens à l’ultragauche ; pour autant, hier, je ne sais absolument pas qui j’ai soigné en termes d’appartenance politique, parce que le même sentiment de foutage de gueule était partagé finalement par tout le monde. Et au milieu de tout ça, oui, il y avait des banlieusards (enfin, si tant est qu’on puisse le deviner à l’apparence). Mais je pense ne pas avoir besoin de lister le nombre de raisons qu’ils auraient de toute façon à être en colère, eux qui sont sans doute la partie de la population qui connaît le mieux ce que veut dire « violence d’Etat ». Je me fous de savoir pour qui votent les manifestants qui étaient présents, car hier ils étaient ensemble, vraiment ensemble, pour dénoncer la même chose et s’entraider. Le reste du discours n’est qu’une tentative de dispersion. Le problème est identifié. On discutera des solutions plus tard.

    Si j’ai arrêté ma mission de street-medic vers 19h, ce n’est pas parce que la manif était terminée, c’est parce que j’étais épuisé, comme tous les autres. On a été complètement dépassés. Je n’avais pratiquement plus une cartouche de sérum phy. J’avais la peau brûlée par les gazs, les poumons en feu, les jambes lourdes et l’esprit en éclats. Je n’arrivais plus à réfléchir et je ne me sentais plus capable de prendre les bonnes décisions en cas d’urgence. Physiquement, nerveusement, psychologiquement, j’étais épuisé. Je n’avais jamais connu ça.
    Ce matin, les médias ne parlaient que de Paris, en disant que tout avait été contrôlé. Ne doit-on pas voir dans ce parisiano-centrisme la preuve que le message n’a toujours pas été entendu ? Hier, toute la province était en feu : j’ai vu les images de Caen, Nantes, Bordeaux, Lyon, Saint-Etienne, et j’ai vu le mouvement prendre en ampleur et en force. J’ai vu la répression policière s’accroître encore et mettre à nouveau le feu aux poudres, tout comme j’ai vu un haut degré de violence chez des manifestants qui n’ont plus le coeur pour se laisser faire et ripostent. Cela fait trop longtemps qu’on casse les gens, qu’on les arrête, qu’on les condamne, au seul motif qu’ils crèvent la faim et qu’ils osent se montrer. Il n’y a eu aucune réponse politique majeure à ces revendications, et c’est trop tard. Tout le monde est à cran, y compris chez les forces de l’ordre. J’espère au moins qu’ils ont conscience que c’est précisément parce que les manifestants ne chargent pas encore et se « contentent » de caillasser qu’ils sortent presque indemnes de cette journée. Je me pose quand même la question : combien de temps est-ce que ça durera ..?
    Je ne sais pas comment ça va finir, mais je suis à peu près sûr d’une chose : je ferais mieux de garder mon matériel de medic sous la main, parce que je risque de courir encore longtemps avec mon sac sur le dos avant de ne plus en avoir besoin.

    • Ce matin, la presse parle de douze blessés à Toulouse. Ce n’est même pas le nombre de personnes que j’ai pu prendre en charge dans l’après-midi. Certains parmi nous ont raconté avoir chargé les personnes quatre par quatre dans les véhicules de secours qui parvenaient jusqu’à nous. J’ai même du mettre un blessé à bord de la voiture d’un riverain qui passait par là, à quelques mètres de la charge de police, et qui a rapidement accepté de le conduire à l’hôpital. En ne parlant que des flash-balls, je me suis occupé de dix personnes : deux blessés à la tête, un à la poitrine, un à la main, un au coude, trois au pied, un à l’aine et un à la hanche. Et nous n’étions qu’une unité medic parmi une vingtaine. Ce matin, la préfecture comptait 5.500 manifestants dans Toulouse : il faut vraiment être resté chez soi toute la journée pour y croire. A 14h, le boulevard Lacrosses dégueulait une foule compacte, un cortège tellement long qu’il permettait aux premiers de ne pas entendre les grenades qui visaient les derniers.

      @davduf

  • Saint-Pierre-Quiberon. #Gilets_jaunes : un manifestant impassible - Saint-Pierre-Quiberon - LeTelegramme.fr
    https://www.letelegramme.fr/morbihan/saint-pierre-quiberon/saint-pierre-quiberon-gilets-jaunes-un-manifestant-impassible-24-11-201

    Même à Saint-Pierre-Quiberon, les Gilets jaunes avaient leur représentant. Il avait pris place sur l’axe le plus passant de la presqu’île, la RD 768, au niveau de l’avenue des Druides. C’est, on ne peut plus pacifiquement qu’il a revendiqué, puisqu’il n’a pas bougé d’un pouce de toute la journée ! Le mannequin rembourré de vieux chiffons n’a pas manqué d’attirer l’attention des automobilistes. Il est resté impassible avec sa pancarte. Du côté des riverains, on ne semble pas connaître l’origine de la venue de ce manifestant. « Je me lève très tôt et pourtant quand j’ai ouvert les volets, il était déjà là », souligne une voisine.

  • Le pape compare l’avortement au recours à un « tueur à gages » reuters/yor - 10 Octobre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/monde/9908034-le-pape-compare-l-avortement-au-recours-a-un-tueur-a-gages-.html

    Le pape François a comparé mercredi l’interruption volontaire de grossesse au recours à « un tueur à gages », lors de sa traditionnelle audience sur la place Saint-Pierre au Vatican.
    Lors de son audience générale hebdomadaire place Saint-Pierre, le chef de l’Eglise catholique a dénoncé devant des dizaines de milliers de fidèles les lois qui autorisent « la suppression d’une vie humaine au nom de la sauvegarde d’autres droits ».

    « Interrompre une grossesse c’est comme éliminer quelqu’un », a lancé le pape François. « Comment un acte qui supprime une vie innocente peut-il être thérapeutique, civil ou tout simplement humain ? », a-t-il ajouté. « Je vous le demande : est-il juste d’éliminer une vie humaine pour résoudre un problème ? Qu’en pensez-vous ? Est-ce juste oui ou non ? ». De nombreuses personnes dans la foule ont crié : « Non ! »

    « Engager un tueur à gages »
    « Est-ce juste d’engager un tueur à gages pour résoudre un problème ? », a ensuite demandé le pape François. « On ne peut pas le faire, ce n’est pas juste de tuer un être humain, aussi petit soit-il, pour résoudre un problème », a-t-il alors martelé.


    Le pape François lors de son audience sur la place Saint-Pierre, le 10 octobre 2018.

    #pape #religion #catholicisme plus vrai que vrai #femmes #avortement #sexisme #IVG

    • C’est plus fort que lui. Chaque fois qu’il tente une opération pour reconquérir un électorat déçu par ses réformes, Macron se saborde lui-même en sortant une petite phrase qui fait tout tomber à l’eau. Chassez le naturel, il revient au galop.

      Après le jeune horticulture qui devrait « traverser la rue » pour trouver un travail, c’est maintenant au tour des retraités de recevoir la leçon par Macron. En visite à Colombey-les-Deux-Églises, le président a été interpellé par un groupe de retraités au sujet de la baisse de leur pouvoir d’achat.

      Visiblement agacé par la colère des retraités qui l’a contraint à faire marche arrière, Macron leur a rappelé que le pays se porterait bien mieux s’ils arrêtaient de se plaindre : « Vous savez, tout à l’heure, le petit-fils du Général (de Gaulle) m’a dit, en me faisant visiter la Boisserie : “On pouvait parler (avec lui) très librement (mais) la seule chose qu’on n’avait pas le droit de faire, c’était de se plaindre ". Et bien je trouve que c’était une bonne pratique qu’avait le Général. » avant d’ajouter : « le pays se tiendrait autrement s’il était comme ça. »

      Puis le président de continuer avec sa philosophie du dimanche, expliquant combien il fait bon vivre en France sous Macron : « Écoutez, on vit de plus en plus vieux dans notre pays en bonne santé. (...) Vous avez travaillé, et vous avez payé la retraite de ceux qui étaient avant vous et qui vivaient moins longtemps. (...) Non, (votre retraite) ne diminue pas, ce n’est pas vrai, elle ne diminue pas ».

      Bel enfumage typique de Macron. Car aux dernière nouvelles sous Macron les retraités vivent de moins en moins bien. Le pouvoir d’achat des retraités n’a eu de cesse de diminuer : après la hausse de 1,7 points de la CSG, les retraités subiront un quasi-gel de leurs pensions de retraite. Et avec une croissance économique en berne, nul doute que le gouvernement cherchera comme il peut à économiser sur le dos des plus modestes. A cela s’ajoute l’incertitude qui pèse sur l’avenir des retraités quant au contenu de la réforme de retraites, chantier phare du quinquennat Macron.

      Plus récemment encore, selon l’OFCE, un institut d’études économiques, on apprenait que la baisse du pouvoir d’achat des retraités devrait atteindre 200€ en 2019 puis 400€ par an d’ici 2020.

      Autant de coups qui ont fait dégringoler la cote de Macron parmi les retraités. Selon le baromètre de l’institut Elabe, publié le 6 septembre, 72 % des retraités déclarent ne pas avoir confiance dans le chef de l’État, alors qu’ils étaient 44 % en janvier et 35 % lors de son élection.

      Avec cette nouvelle « macronade », Macron pourrait finir de s’attirer la colère des millions de retraités qui avaient encore un tant soit peu confiance en son action. Une - nouvelle – erreur décisive, quand on sait que les retraités sont un électorat-clé pour Macron. Plus mobilisés en moyenne aux élections, leur soutien est indispensable à l’approche des élections européennes et surtout des municipales de 2020.

    • Et si c’était « voulu » ?? Quand un super riche, Warren Buffet, a dit que sa classe do avait gagné contre la classe dominée, il savait bien ce qu’il disait, et les politiciens n’hésitent plus à faire comprendre « au peuple » qu’il n’est pas plus qu’un sorte de variable d’ajustement dans la production des richesses dont il n’est pas censé profiter LUI ...Décomplexé depuis l’ère Sarkozy, les « oligarques » riches, montrent leur façon de voir et point barre.

    • Selon une enquête réalisée par « Institut IFOP ( Institut Français d’Opinion Publique) , seulement 31% des Français disent qu’ils sont satisfaits des choix politiques par le président français. Raillé, Macron a surpris tout le monde, mettant en place une stratégie sans précédent pour un politicien : demander de l’aide. Lors d’un discours à Saint-Pierre, il a déclaré : "J’ai besoin de vous, journalistes, de la population, élus pour expliquer l’action de l’exécutif. Aidez-moi. "Il a ajouté  :" Dans mon estomac, je ressens la même impatience que 66 millions de Français. " En réalité, ce n’est pas à eux qu’ils parlent depuis des mois, mais à un public plus large : la course aux Européens de 2019 a commencé, sa bouée de sauvetage.

      https://thevision.com/politica/macron-sinistra-europea
      http://www.secoloditalia.it/2018/09/macron-in-caduta-libera-nei-sondaggi-aiutatemi-non-mi-lasciate-solo
      https://www.humanite.fr/blogs/le-macronisme-nest-pas-en-crise-cest-son-mode-de-fonctionnement-661690
      #macronite_aigüe

    • Ça me fait penser à ce passage extrait de
      « Christine Delphy - Le Partage des tâches ménagères (audio) - humour »
      https://youtu.be/rqOGC-VgAzg?t=823

      Ce qu’il faut voir, c’est pas sa situation à soi, son emploi à soi, ce qu’il faut voir c’est l’ensemble, n’est-ce pas ? Ce qu’il faut voir, c’est que l’ #entreprise_France gagne.

      Conférence déjà signalée par @mad_meg :
      https://www.youtube.com/watch?v=rqOGC-VgAzg

      « Enregistré en 1992, c’est une conférence de #Christine_Delphy sur le partage des tâches ménagères, mais pas seulement. » , d’après la publication initiale(?) de cette vidéo sur Dailymotion, en 2010, https://www.dailymotion.com/video/xcwid8

  • Le pape François demande pardon à Dieu de ne pas avoir réussi à cacher les abus sexuels de l’Eglise La Rédaction - 3 Septembre 2018 - Le Gorafi

    http://www.legorafi.fr/2018/09/03/le-pape-francois-demande-pardon-a-dieu-de-ne-pas-avoir-reussi-a-cacher-les-

    Rome – Le 266ème pape s’est exprimé devant une foule de milliers de personnes en demandant pardon à Dieu d’avoir échoué à cacher les crimes pédophiles de l’Eglise Catholique.

    « Mon rôle en tant que pape est de faire en sorte que l’Eglise Catholique soit irréprochable, et c’est pour cela que j’ai extrêmement honte de la façon dont nous avons échoué à couvrir nos crimes odieux », s’est exprimé avec sérieux l’évêque de Rome à la suite des scandales récemment révélés dans les médias qu’il avait essayé avec ardeur de cacher. « Comment les fidèles peuvent-ils nous faire confiance si nous n’arrivons même pas à leur mentir correctement ? », a poursuivi Jorge Mario Bergoglio lors de son émouvant discours. « Il est important d’assumer nos torts », a-t-il expliqué devant une foule de croyants l’ayant déjà pardonné pour avoir caché des crimes ignobles pendant des années. « L’Eglise n’est pas parfaite » , a avoué le chef de cette institution comprenant d’innombrables prêtres pédophiles sévissant impunément depuis toujours.

    « Ces crimes, j’en assume entièrement une toute petite part de responsabilité », a-t-il confié avec humilité en demandant pardon à Dieu devant les milliers de fidèles sur la place Saint-Pierre. « Je promets que dorénavant, les prêtres pédophiles ne séviront plus que dans le secret le plus total », a ensuite insisté le monarque temporel de l’Etat du Vatican après avoir offert un faux passeport en mains propres à l’un des prêtres sur le point d’être découvert.

    #pape #religion #pédophilie #dieu #catholicisme #crime #enfants #gorafi #MDR plus vrai que vrai

  • Les secrets de Toune dévoilés par un vieil album-photos - 7 Lames la Mer
    http://7lameslamer.net/un-vieil-album-photos-livre-ses-935.html

    La belle Toune est née le 1er juin 1905 à Saint-Pierre de #LaRéunion. Elle fut l’une des premières femmes réunionnaises à obtenir le permis de conduire. Son destin extraordinaire la conduit jusqu’aux salons parisiens où elle sera #mannequin pour le grand couturier #JeanPatou. À travers un vieil album-photos retrouvé au fond d’un tiroir, voici l’#histoire de celle que les intimes surnommaient Toune et qui est morte le 4 septembre 1997.

    #grippeespagnole #974 #créole

    • 1922. La petite Toune a grandi : elle a 17 ans. Mais elle a gardé cet air têtu et ce regard sombre, portant éternellement le terrible fardeau de cette mère morte en la mettant au jour. Est-ce pour cela que Toune a décidé de ne jamais se marier, alors que les prétendants se bousculaient au portail du vieux Valentin ?

    • le site est riche de portraits de femmes, celui de Célimène (1807-1864) qui intéresserait surement @Roce
      http://7lameslamer.net/sega-inedit-trois-jours-trois-2118.html

      Je suis cette vieille Célimène,
      Très laide, mais non pas vilaine.
      Je suis une pauvre créole,
      Qui n’a pu aller à l’école,
      Légère en conversation,
      Mais pas du tout en action ;
      J’ai la tête remplie de vers,
      Que je fais a tort et à travers.
      Trop froissée, je satirise
      L’impoli qui me ridiculise.
      Et jamais je [ne] me déguise.
      Je fais connaître le ridicule,
      Aux bigots je fais sauter la bascule,
      Il faut que celui qui avance recule,
      Reste honteux, gobe la pilule.
      Je respecte les vrais dévots,
      Mais je crains beaucoup les bigots.
      Avec les fous je fais la folle,
      Avec les sots, je fais la sotte ;
      Et jamais ne perds la boussole ;
      Pour éviter les avari[e]s,
      Les grandes, les gros et les petits,
      Blancs, noirs ou gris sont mes amis.
      J’admire l’aristocratie,
      J’aime et plains la démocratie,
      Car j’appartiens à la dernière,
      Mais je respecte la première,
      Car ma vie n’a pas été que fleurs ;
      Dans mes plus grands fonds de douleurs,
      Les mains de toutes les couleurs
      Sont venu[e]s essuyer mes pleurs.

  • Joué-lès-Tours : Chants baltes & d’Europe du Nord avec l’ensemble « Lumen Laulu » & la « Chorale Contrechant »

    [Lettonie-Francija]
    https://www.lettonie-francija.fr/joue-les-tours-chants-baltes-d-europe-du-nord-avec-l?lang=fr

    https://www.lettonie-francija.fr/IMG/jpg/choeur-lumen-laulu-02-resp1200.jpg?1512398191

    le mercredi 13 juin 2018 de 20:00 à 21:30 à l’ Eglise Saint-Pierre-Saint-Paul

    Joué-lès-Tours
    Chœur de jeunes « Impulss » d’Ogre en lettonie & Ensemble Vocal « Lumen Laulu » de Touraine
    Chants baltes et d’Europe du Nord à Joué-lès-Tours

    https://soundcloud.com/lumen-laulu-ensemble-vocal/rivers-of-light-extrait

    Ensemble vocal Lumen Laulu : 23 jeunes musiciens en formation, réunis autour de leur passion pour le chant et les musiques chorales traditionnelles et contemporaines scandinaves et baltes.

    Chorale Contrechant de Joué-Lès-Tours , dirigée depuis 2003 par Christophe Corp, aborde un répertoire varié à quatre voix mixtes. Sous la présidence de Catherine Deroche, elle compte une quarantaine de choristes amateurs mobilisés autour d’un projet musical fort et d’une amitié née de l’histoire de la chorale.

    #concert, #Joué-lès-Tours, #Tours, #Touraine, #Lumen Laulu, #Chorale_Contrechant

  • Gilles Bertin, les vies déglinguées d’un enfant du punk, Henri Haget - Il s’est rendu à la justice « comme on se rend à l’évidence », écrit le Monde...
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/06/04/gilles-bertin-les-vies-deglinguees-d-un-enfant-du-punk_5309072_1653578.html

    https://www.youtube.com/watch?v=bJGQf99pm5s

    Après s’être rendu à la justice au terme de trente ans de cavale, cet homme de 57 ans, tout à tour chanteur du groupe Camera Silens et braqueur, est jugé, mercredi 6 juin, à Toulouse, pour le casse d’un dépôt de la Brink’s, en 1988.

    Ce matin-là, un orage de printemps a transformé les rues de Toulouse en rizières. Sous la pluie battante, au milieu de la foule des employés de bureau qui se presse, l’ancien chanteur du groupe punk Camera Silens s’avance d’un pas ankylosé. Sa capuche bat au vent, son grand corps trop maigre a l’air de flotter. A 57 ans, Gilles Bertin semble égaré parmi tous ces gens qui n’ont pas une seconde à perdre. Il a dilapidé tellement plus que cela…

    Démarche d’échassier, il a l’air d’un type émergeant d’une nuit sans fin. La sienne a duré trente ans. Pour lui aussi, la période des crêtes et du « no future » est un souvenir lointain. Mais sa vie de damné ne lui a pas laissé le temps de refermer cette parenthèse de jeunesse. Et son passé n’a jamais cessé de le hanter, au Portugal, en Espagne et même ici, dans ce bistrot bondé de la place des Carmes où le bruit des conversations lui donne des maux de tête et où il ne peut s’empêcher de promener un regard anxieux sur les tables voisines, comme si toutes les polices d’Europe étaient encore à ses trousses.

    Avec ses boucles blondes, ses larges lunettes qui lui barrent le visage pour compenser la perte de son œil gauche, éteint par une infection virale, il n’a pourtant plus grand-chose du chien fou qui jappait sa révolte en mordant les mollets des bourgeois. Il ressemble plutôt à un touriste allemand ou, mieux, au chanteur Dick Annegarn, ce barde folk du siècle dernier. Il a effacé les tatouages qui ornaient ses mains et le coin de ses yeux. Il semble presque étranger à la dévotion posthume que les fans de punk portent au groupe dont il fut autrefois la figure de proue. Ecoute-t-il seulement, de temps à autre, Pour la gloire, l’hymne de Camera Silens qui électrocuta la scène rock bordelaise au début des années 1980 ? Il sourit, un peu gêné. « Déjà, à l’époque, j’avais du mal… »

    Grand escogriffe sorti des limbes

    Punk et junky à 20 ans, gangster en cavale à 30, rescapé du sida à 40 et, désormais, repenti soucieux de mettre de l’ordre dans ce chaos intime, Gilles Bertin s’apprête à comparaître, le 6 juin, devant la cour d’assises de la Haute-Garonne pour le braquage du dépôt toulousain de la Brink’s, le 27 avril 1988. Un bail, donc. Condamné à dix ans de prison par contumace en 2004, donné pour disparu puis pour mort par l’administration française, il aurait pu réchauffer sa conscience une poignée d’années supplémentaires dans la chaleur de son foyer barcelonais, auprès de sa compagne Cécilia et de leur fils de 6 ans, Tiago, en attendant la prescription. Il a choisi de courir un dernier risque.

    Muni d’un sac à dos et d’une valise de remords, il a franchi la frontière à pied, un jour de novembre 2016, puis il a pris le train pour Toulouse et il s’est rendu à la justice de son pays. Au fond de lui-même, il s’était préparé à cette scène-là depuis longtemps. Maintes et maintes fois, il s’était vu ressortir du palais de justice les menottes au poignet. Mais la juge des libertés et de la détention a dû être touchée par la sincérité de cet escogriffe sorti des limbes, vieux jeune homme timide poursuivi par une affaire presque oubliée de tous, puisqu’elle s’est contentée de le placer sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès. Il s’est retrouvé dans la rue, un peu sonné.

    « J’étais persuadé de passer ma première nuit au ballon. Du coup, je ne savais même pas où dormir… »
    Après avoir trouvé refuge ici ou là pendant plus d’un an, Gilles Bertin a fini par établir ses quartiers chez une tante éloignée, dans un pavillon au fin fond d’une impasse du fin fond d’un faubourg toulousain. Il vit dans une pièce éclairée au néon, en surplomb du garage, fait sa popote sur un réchaud de camping, repose son corps éreinté sur un sommier métallique. Ce n’est pas le Pérou, mais c’est bien mieux qu’à Bordeaux, le creuset de sa jeunesse et de sa gloire destructrice, où il a eu l’idée saugrenue de séjourner peu de temps après son retour en France.

    Mort en 2010, selon l’administration

    Le pote qui l’hébergeait lui rebattait tant les oreilles avec ses souvenirs d’ancien combattant que sa tension est montée en flèche et qu’il s’est mis à faire des crises d’angoisse. Et puis, sous les façades fraîchement ravalées et les ruelles pavées de frais du Bordeaux d’Alain Juppé, il ne reconnaissait pas sa ville, celle des squats du quartier Saint-Pierre et des bars miteux du cours de la Somme. « C’est l’horreur tellement c’est beau… », lâche-t-il avec la candeur d’un revenant dont la vie se serait arrêtée l’année où Le Grand Bleu cartonnait sur les écrans.

    Depuis qu’il s’est mis à la disposition de la justice, voici dix-huit mois, sa situation est presque aussi bancale qu’au temps où il vivait dans la clandestinité. Il n’a plus rien de commun avec Didier Ballet, son nom d’emprunt durant toutes ces années, mais il n’est pas redevenu tout à fait Gilles Bertin. Après l’avoir fait mourir en 2010, l’administration peine à le ressusciter : il n’arrive toujours pas à obtenir ses papiers d’identité. Du coup, la moindre démarche est un casse-tête. « En même temps, s’ils veulent me juger, ils sont bien obligés de me remettre vivant », croit-il comprendre.

    « SHOOTÉ, J’ÉTAIS UN ZOMBIE ; EN MANQUE, J’ÉTAIS CAPABLE DE FAIRE N’IMPORTE QUOI »
    GILLES BERTIN
    Pour s’y retrouver dans sa propre vie, il écrit le roman vrai d’un enfant du XXe siècle, un enfant terrible, au carrefour des années Guy Lux et du premier septennat de François Mitterrand. Une maison d’édition parisienne lui a signé un contrat ; un ami, presque un frère, Jean-Manuel Escarnot, correspondant de Libération à Toulouse, supervise l’avancée des travaux. « Heureusement que j’ai l’écriture pour tenir, sinon, je finirais par me demander ce que je fous là », note-t-il avec un pâle sourire qui éclaire sa peau mâchée par les hépatites à répétition.

    Ces derniers temps, pourtant, il a ralenti la cadence. Son livre est un peu comme lui, en suspens, entre la France et l’Espagne, ses années de déglingue et son douloureux chemin vers la contrition. « Je bloque, je n’arrive plus à me concentrer. C’est l’angoisse du procès qui me noue les tripes. » La première partie, en revanche, lui est venue d’un seul jet. Net et sans bavure. Comme à l’époque de Camera Silens, où il jetait ses couplets sur un sous-bock, entre deux bières, au Chiquito : « Qui saura nous faire exploser/Qui vaincra pour s’exprimer/Tous unis pour réussir/Tous unis pour en finir/Pour la gloire, eh, eh ! »

    « C’était comme ça sous Giscard »

    En finir, oui. Au commencement, Gilles Bertin veut surtout tordre le cou à une enfance aussi enjouée qu’une complainte de Nana Mouskouri. A Paris, son père est fonctionnaire à l’Hôtel des monnaies ; sa mère, atteinte du cancer, enchaîne les dépressions. « Les seuls moments où l’on ressemblait à une famille vaguement heureuse, c’est quand on partait en vacances sur la Côte d’Azur, dans un camping du ministère des finances. Le reste du temps, on vivait repliés sur la maladie de maman. On ne voyait jamais personne. »

    Il grandit dans ce huis clos pesant, d’abord à Orly, puis à Pessac, près de Bordeaux, lorsque l’Hôtel des monnaies déménage en Gironde. Le déracinement ne produit pas de miracle. Usé par son sacerdoce conjugal, son père est à cran et la scolarité chaotique de l’élève Bertin lui ouvre une autoroute vers le collège technique. Il est tout juste adolescent quand Michèle, sa sœur aînée, part suivre ses études de prof de gym à Paris. Elle était le seul rayon de soleil dans la maison. Dès lors, il ne sortira plus de sa chambre que pour se rendre à son atelier d’apprenti mécanicien et se brosser les dents.

    Dans son antre, les disques s’empilent. Après s’être fait l’oreille sur le glam-rock d’Alice Cooper, Gilles Bertin saute dans la première vague punk venue d’Angleterre. Nous sommes en 1977. Les Clash, les Sex Pistols éclaboussent l’ordre établi. Une révélation. Meurtri par l’atmosphère de veillée funèbre qui l’escorte depuis l’enfance, il se dit qu’il y a urgence à renaître ailleurs. Vivre ou mourir, peut-être. Mais vite.

    Il a 18 ans, un CAP de tourneur-fraiseur, une piaule dans le quartier Mériadeck. Il paye le loyer grâce à un petit job décroché pendant les vacances d’été. « C’était comme ça sous Giscard, on bossait deux mois et on avait presque droit à un an de chômage. » Très vite, pourtant, il passe l’essentiel de ses jours et de ses nuits avec une petite bande qui effraie les honnêtes gens de la place Gambetta. Tee-shirts déchirés, épingles à nourrice, blousons cloutés.

    « Quelque chose d’animal »

    Avec eux, il a trouvé sa nouvelle famille. Il décolore sa tignasse de paille en jaune fluo, fait graver une bombe siglée d’un A comme « anarchie » sur sa main gauche. Pour manger, on vole à l’étalage, pour dormir, on force une porte. Entre deux parties de rigolade, Gilles et ses frères de rue se défoncent avec ce qu’ils trouvent : le shit, la colle, les coupe-faim… No future ! L’attitude y est, pas encore la musique. Mais ça ne saurait tarder.

    L’avantage avec le punk, c’est qu’on peut fonder un groupe en un claquement de doigt avec deux musiciens sur trois qui ne savent pas jouer d’un instrument. Camera Silens – du nom des cellules d’isolement où étaient emprisonnés les membres de l’organisation terroriste d’extrême gauche allemande Fraction armée rouge – voit le jour à l’été 1981, lors d’une fête où Gilles Bertin croise la route de Benoît Destriau et Philippe Schneiberger. Ce dernier assure à la batterie, Benoît grattouille la guitare, Gilles se dévoue pour la basse et le chant.

    Pendant six mois, le groupe répète dans des caves, avant de partir à Londres pour Noël. Gilles a un pote, là-bas, Philippe Rose, qui squatte du côté de Vauxhall. Ensemble, ils se rendent à Leeds pour assister au festival punk Christmas on Earth. Sur scène, des groupes comme The Exploited, Sham 69, UK Subs… La crème du street-punk anglais, prolétaire, gueulard, belliqueux. Un vrai coup de foudre. Le style Camera Silens est né.

    Dès sa première prestation, au tremplin Rockotone, à Bordeaux, le trio sorti de nulle part casse la baraque et décroche la palme, ex aequo avec Noir Désir. A la basse et au micro, Gilles Bertin n’est pas en manque de charisme face au jeune Bertrand Cantat. Torse nu dès la fin du premier morceau, vomissant illusions perdues et rêves de chaos de sa génération, il aimante tous les regards. « Il ne bougeait pas beaucoup, car il était très crispé sur ses accords de basse, mais il dégageait quelque chose d’animal », souligne Eric Ferrer qui, plus tard, intégrera le groupe pour pallier son absence. Une poignée de concerts suffit alors à figer l’image de Camera Silens : un groupe âpre, hors système, traînant dans son sillage une horde de punks prêts à semer le souk partout où ils pointent leurs Doc Martens.

    « L’adrénaline plus que le fric »

    Mais c’est loin, tout ça. Dans la mémoire de Gilles Bertin, les dates de concert, les souvenirs de pogos se mélangent comme dans un kaléidoscope aux couleurs défraîchies. Il a vécu tant d’autres vies… La seule chose dont il se souvient clairement, c’est qu’un ressort s’est cassé en lui au moment précis où le groupe accédait au gratin de la scène punk hexagonale. Invité au Chaos Festival, à Orléans, à l’automne 1984, Camera Silens se produit dans une atmosphère d’émeute face à un public presque exclusivement composé de skinheads descendus de la région parisienne. « Si j’avais fait tout ça, c’était aussi pour plaire aux filles. Pas pour jouer devant 2 000 crânes rasés qui se foutent sur la gueule. »

    DÉBUT 1984, IL EST PRIS EN FLAGRANT DÉLIT DE CAMBRIOLAGE. UNE BELLE VILLA SUR LES BOULEVARDS. MANQUE DE POT, C’ÉTAIT LA MAISON D’UN JUGE
    Déjà, il est en train de passer à autre chose. En début d’année, il a séjourné six mois derrière les barreaux après avoir été pris en flagrant délit de cambriolage. Une belle villa sur les boulevards. Manque de pot, c’était la maison d’un juge. En prison, il a décroché de l’héroïne. Ça faisait près de deux ans qu’il était tombé dedans. Un gramme par jour, minimum. « Shooté, j’étais un zombie ; en manque, j’étais capable de faire n’importe quoi. » A l’été 1984, sevré, à la dure, il retrouve sa place dans le groupe. Comme chanteur, uniquement. Eric Ferrer tient désormais la basse. Gilles pourrait se sentir plus léger ; c’est le contraire.

    L’héroïne lui manque ; en concert, il ne s’éclate plus comme avant. Il cherche, presque malgré lui, une addiction de substitution. Elle va lui être offerte sur un plateau par Didier Bacheré, le roadie du groupe, et son beau-frère, José Gomez, alias « Inaki », un Basque proche des commandos autonomes anticapitalistes. Après avoir sévi dans le trafic de drogue, le duo s’apprête à monter au braquage. Gilles Bertin sent un délicieux frisson courir le long de son échine. « Plus que le fric, c’est l’adrénaline que je voulais par-dessus tout. » Désormais, quand il n’est pas sur les routes avec Camera Silens, il part à l’aventure avec ses deux complices. Il croit mener sa double vie en secret, mais il ne trompe pas grand monde. A l’époque, Jean-Marc Gouaux, le manager du groupe, est aussi organisateur de concerts et n’en sort pas toujours gagnant. Un soir de banqueroute, il croise Gilles dans le public. « Il te manque combien ? – 7 000 francs… – Tiens, les voila, mon pote ! »

    Un coup rondement mené

    Ses proches font mine de ne rien voir, pas la police. Au printemps 1986, après avoir cassé une bijouterie, à Nantes, le trio surprend une conversation sur son scanner. Les policiers sont sur leurs traces. Panique à bord. Quelques jours plus tard, Camera Silens doit se produire à Brest. Son chanteur oublie de se présenter au départ du bus. Il a juste livré un dernier couplet à ses collègues : « On se mettra en cavale/A pied ou à cheval/Et l’humeur vagabonde/On ira de l’autre côté du monde… » Pour Gilles Bertin, c’est le début de la fin.

    Que fait-il durant les deux ans qui suivent ? Il se planque, déjà. A Bordeaux, puis à quelques encablures de Toulouse, dans une ferme où se côtoie une faune hétéroclite de punks, de proches de l’ETA, de militants des Sections carrément anti-Le Pen (Scalp) et de junkies. Il essaye d’avoir un embryon de vie de famille avec Nathalie, son premier amour, une jeune Bordelaise aux yeux très bleus, aux cheveux trop blonds, prisonnière de l’héroïne. Leur fils, Loris, est né au début de l’année 1986. Gilles cherche à les extirper de cet abîme. Il réussit à franchir la frontière espagnole et s’installe à Gijon pour travailler sur les marchés. Mais il ne parle pas la langue, Nathalie non plus, et son petit pactole a bien fondu. L’expérience tourne court. Retour en France.

    Lors du procès d’assises de 2004, le casse du dépôt toulousain de la Brink’s, au printemps 1988, a été assimilé au fait d’arme d’une bande de marginaux qui n’avaient plus rien à perdre, car presque tous atteints du sida. Pour Gilles Bertin, c’est un raccourci. Lui, par exemple, n’a appris sa maladie que sept ans plus tard. « Ce qui est vrai, c’est qu’en l’espace de quelques mois, le sida était passé du statut de rumeur à celui de pandémie, explique-t-il. A Bordeaux, les premiers copains tombaient. Il régnait comme un état d’urgence. » Ça n’exclut pas la minutie.

    Avec ses comparses braqueurs, dont les inévitables beaux-frères Didier et « Inaki », mais aussi Philippe Rose, le squatteur de Vauxhall, il ausculte les habitudes des employés de la Brink’s et la procédure d’ouverture de la chambre forte pendant près d’un an. Et le 27 avril 1988, tout se passe comme sur des roulettes. Le détenteur des codes d’ouverture est enlevé à son domicile, les employés sont neutralisés en douceur par de faux gendarmes, aucune détonation d’arme à feu ou d’explosif ne retentit. Butin : 11,7 millions de francs (environ 1,8 million d’euros) en espèces. Du travail de pro accompli par un escadron de losers. « Pour se déguiser, on avait acheté de vieux uniformes aux Puces de Saint-Ouen, et on les avait repeints en bleu », se souvient Gilles Bertin, presque ébahi.

    « Des gangsters, j’en voyais passer tous les jours »

    Commence alors sa deuxième vie. Ou sa troisième, on ne sait plus très bien. Il file en Espagne avec Philippe Rose. Il loue une villa de prince sur la Costa Brava, s’éclate à Ibiza au son nouveau de la musique électronique. Il rêve surtout de partir loin, en Australie ou en Argentine, avec Nathalie et Loris. Rose est chargé d’accueillir la jeune femme et son bambin à l’aéroport de Barcelone. Gilles suit le petit cortège à distance. Sage précaution : sa compagne et son fils sont filés par la Guardia Civil… Place de Catalogne, au point de rendez-vous, les policiers sont partout. Gilles achète un journal allemand, le déplie pour cacher son visage, s’approche des siens, donne l’alerte. Philippe Rose et lui détalent dans les rues adjacentes. Nathalie et Loris restent plantés là. Il ne reverra pas son fils pendant vingt-huit ans. Nathalie, elle, est morte du sida en 1994.

    « EN THÉORIE, MON CLIENT RISQUE UNE PEINE DE VINGT ANS DE RÉCLUSION, MAIS IL Y A QUELQUES RAISONS DE SE MONTRER OPTIMISTE »
    ME CHRISTIAN ETELIN, AVOCAT DE GILLES BERTIN
    Pendant deux ans, il erre à travers l’Espagne dans de discrètes pensions de famille sous le nom d’emprunt de Didier Ballet. Entre-temps, Philippe Rose s’est fait arrêter à Valence alors qu’il s’apprêtait à braquer un dealer. Gilles l’a appris dans le journal. Il n’appelle plus la France, tous ses proches sont sur écoute.

    « J’avais peur pour eux, pour moi. C’est pour ça que j’ai décidé de larguer les dernières amarres. »
    Il finira par trouver un port d’attache. Elle s’appelle Cécilia. Ses parents tiennent un café à la périphérie de Barcelone, à Poligono Canyelles, un quartier populaire où s’entassent les ouvriers venus du sud de l’Espagne, un coupe-gorge dévasté par le trafic de drogue. Elle est étudiante en journalisme, brune, fougueuse, gauchiste. Et très amoureuse. Elle sait tout de Gilles depuis leur première rencontre. Ça ne la démonte pas. « Des gangsters, j’en voyais passer tous les jours dans le café de mes parents, souligne-t-elle. Pour moi, Gilles était à l’opposé de ça. C’est quelqu’un qui souffrait. »

    Et ce n’est qu’un début. Pour l’heure, le couple décide de s’expatrier. Direction le Portugal. Le sac de toile dont Gilles Bertin ne se sépare jamais et qui, trois ans plus tôt, contenait l’équivalent de 350 000 euros, est désormais bien léger. Juste de quoi louer un petit appartement et un pas-de-porte dans une galerie commerçante du centre-ville de Lisbonne. « Cécilia s’est occupé de toutes les démarches, dit-il. Moi, je n’existais pas. » Très vite, leur boutique de disques vinyles attire le chaland grâce, notamment, aux imports qu’il demande à sa compagne d’aller chercher à Londres, une fois par mois. Pour autant, il ne crie pas victoire. Dès qu’il aperçoit une voiture immatriculée en France, son cœur s’accélère. Et quand Noir Désir vient jouer sur les docks de Lisbonne, il se terre chez lui pendant cinq jours de peur de croiser une tête connue.

    « Dans la peau d’un tricheur »

    Au départ, c’est un détail insignifiant, une mauvaise toux, une simple grippe. C’est ce qu’il croit. Sauf qu’elle dure six mois et qu’il est perclus de fièvre. Et quand un ami de Cécilia l’emmène aux urgences, il a déjà perdu près de trente kilos. Le médecin exige un test du sida. Positif. L’annonce lui est faite, de manière très solennelle, dans un salon où sont réunis tous les pontes de l’établissement. On lui tend des calmants et des somnifères. « En 1995, séropositif, ça signifiait qu’on était condamné à mort », rappelle-t-il.

    Pendant deux ans, il repousse l’échéance, tant bien que mal. Alors qu’il n’a ni papier ni couverture sociale, les médecins de l’hôpital du Barreiro, une commune communiste de la périphérie de Lisbonne, lui administrent des traitements de riche. Il souffle comme un scaphandrier, un cytomégalovirus lui coûte son œil gauche, une neuropathie anesthésie ses jambes, mais il résiste jusqu’à l’arrivée des trithérapies. Il est sauvé. Et pourtant, il déprime. « Ce n’est pas évident, quand on se prépare à mourir, de revenir à la vie. »

    Il est en piteux état, mais il est encore là, libre, quand tous les autres ont été fauchés par la justice ou la maladie : Philippe Rose, au placard pendant trois ans en Espagne puis en France, « Inaki », arrêté à un péage, mort du sida, Didier Bacheré idem… Il sait tout ça. Il lit les journaux français. Et sa cavale, au fil du temps, s’est alourdie de ce fardeau moral. « Parfois, je me sentais un peu dans la peau d’un tricheur… » Cécilia, seule détentrice de ses secrets, le soutient de toutes ses forces mais, au magasin, il erre comme un fantôme. Pour ne rien arranger, l’invasion des CD finit par avoir raison de leur petit commerce de vinyles.

    Au début des années 2000, le couple revient à Barcelone pour reprendre le café des parents de Cécilia. Les horaires et la clientèle sont rudes, mais Gilles finit par comprendre l’argot du coin et à se fondre dans le paysage. Les années passent et sont presque ordinaires en comparaison des précédentes. Il est épuisé du matin au soir, et son traitement à l’interféron pour soigner une hépatite C n’arrange rien. Mais l’on s’habitue à tout, surtout lui. Quand naît le petit Tiago, en 2011, au terme d’une fécondation in vitro, ça pourrait presque être le bonheur. Presque.

    Se rendre à la justice et à l’évidence

    Depuis qu’il est revenu à Barcelone, Gilles a pris l’habitude d’appeler son père, une fois par an, depuis une cabine téléphonique. Besoin de renouer un lien. Tant pis pour le risque. En entendant la voix de son fils, la première fois, le vieil homme a eu du mal à masquer son émotion. Gilles, aussi, quand il a appris que sa mère était morte de son cancer depuis dix ans. Et puis, en 2010, la sonnerie a résonné dans le vide. Il a tout de suite compris. Il a raccroché tristement. Et, une fois de plus, il s’est maudit de mener cette vie où, à force de passer pour un autre, il s’était perdu lui-même.

    Finalement, il s’est rendu à la justice comme on se rend à l’évidence. Il n’en menait pas large en passant la frontière, ce 17 novembre 2016, et encore moins quelques jours plus tard quand il a revu, pour la première fois, Loris, son fils, ce bout de chou de 31 ans… Les deux hommes se sont retrouvés dans un boui-boui à couscous, à Toulouse. Gilles ne savait pas par où commencer alors il lui a dit qu’il avait les mêmes yeux bleus que sa mère. Loris a souri d’un air timide, le même que le sien. « Merci papa », a-t-il soufflé presque naturellement. Pas de reproche. Pas de jugement. Ça, c’est l’affaire de la cour d’assises, quatorze ans après un premier procès organisé en son absence, qui avait tourné au fiasco : la plupart des policiers appelés à la barre étaient déjà à la retraite, les experts guère plus fringants, la moitié des accusés avaient été emportés par le sida au siècle précédent…

    « Pour retrouver sa liberté d’homme, Gilles Bertin a pris le risque de la perdre, c’est admirable, avance son avocat, Christian Etelin. Le procès prévu pour s’étaler sur trois jours ne va durer qu’un seul. En théorie, mon client risque une peine de vingt ans de réclusion, mais il y a quelques raisons de se montrer optimiste… » C’est quoi, l’optimisme ? Gilles Bertin a oublié ce sentiment depuis si longtemps. Il revient de si loin. Dans le bistrot de la place des Carmes, il observe d’un air songeur la pluie sur la vitre. Tout à l’heure, il a appris qu’un organisateur de concert était prêt à débourser 20 000 euros pour la reformation de Camera Silens. Il a haussé les épaules comme s’il connaissait la chanson. Pour la gloire ? Eh, eh, répondit l’écho.

    #punk #braquage

  • Vous entrez dans un théâtre, sur scène une grande table noire, de part et d’autre de la-quelle, deux chaises indiquent qu’il y aura, conformément à l’affiche du spectacle, deux lec-teurs, d’ailleurs leurs deux textes sont posés sur la table au-devant des chaises et sont éclairés vivement dans un rectangle de lumière qui emprisonne parfaitement les deux tas de feuilles, la réflexion des deux tas de feuilles blanches est d’ailleurs le seul éclairage, si ce n’est la lumière rouge d’un écran, au lointain, derrière la table. La sonorisation de la salle de spectacle passe en boucle une chanson d’un autre temps, Smile, chantée par Timi Yuro. Vous vous installez et discutez, ou pas, avec les personnes autour de vous. Ça dure un peu, on vous passe bien cinq fois la chanson, c’est un peu lassant à vrai dire, puis au moment, où cela pourrait presque devenir plaisant, panne d’électricité, toutes les lumières s’éteignent et la chanson est brusquement interrompue. La rumeur autour de vous cesse. Deux ombres viennent s’assoir, l’une à jardin, l’autre à cour. Puis tout d’un coup le vidéoprojecteur envoie une image générique et sombre de la ville de nuit et, avec elle, la sonorisation, elle, crache des coups de feu, des cris, des invectives et pendant cinq minutes le plan fixe de la ville ne bouge pas, il se rapproche d’un immeuble, il y a une vie silencieuse dans des appartements, en revanche la bande-son est insoutenable parce que vous avez compris, assez rapidement, qu’il s’agissait d’un enregistrement aux abords du Bataclan un soir de 13 novembre 2015. Et très franchement, vous seriez en droit de vous demander si on vous a bien regardés, qui sont les personnes qui sont en train de vous imposer ces longues minutes, de les revivre d’une façon spectaculaire, vous êtes à deux doigts de vous lever et de foutre le camp, d’autant que la probabilité n’est pas faible que vous ayez perdu un proche dans les attentats du 13 novembre 2015, ou dans un autre attentat, ou encore que vous connaissiez, parmi vos proches, une personne qui a effectivement perdu quelqu’un dans des conditions tellement éprouvantes et, donc, qui sont les personnes - les deux ombres sur scène - - qui sont en train de faire spectacle de tout et de justement d’un événement pareillement mortifère ? Pour tout vous dire, les deux ombres en question y pensent salement et même redoutent qu’effectivement, vous vous leviez et même que vous les invectiviez et les deux ombres le redoutent tout particulièrement qu’elles trouveraient la chose, votre désertion, vos invectives, parfaitement justifiées et ces deux ombres sont en train de spéculer dans le noir, sans même se regarder, mais elles en ont parlé entre elles, plus d’une fois, et longtemps, de savoir si c’est ce qu’il va se passer ou si, au contraire, elles vont pouvoir s’appuyer sur la confiance du public pour lui dire ce qu’elles ont à vous dire - lire.

    Et pour tout vous dire, les deux ombres en question ne sont pas exactement des professionnels du spectacle, elles ont un putain de trac et cette entrée en matière ne fait qu’ajouter de la peur à leur peur, la peur du public à la leur. Sans compter, répétitions obligent, que cette bande-son les deux ombres l’ont entendue un très grand nombre de fois et que ce n’est pas parce qu’elles l’ont déjà entendue un grand nombre de fois qu’elle fait moins mal à entendre, ce serait plutôt le contraire. De là à vous dire que les deux ombres s’imposent à elles-mêmes ce qu’elles sont en train de vous imposer. Dans la bande-son, la voix angoissée et incrédule d’un journaliste du Monde, voisin du Bataclan, qui, réflexe professionnel, filme au téléphone de poche la petite rue derrière le Bataclan - le passage Saint-Pierre Amelot - par lequel s’échappent des personnes, comme elles peuvent, parmi lesquelles une femme qui explique être enceinte et qu’elle va bientôt lâcher - de la rembarde de fenêtre à laquelle elle s’est suspendue pour s’échapper. Et de fait elle finira par tomber - ici, je préfère tout de suite dire que cette femme est toujours en vie et que son enfant est né quelques mois plus tard. Le journaliste du Monde filme et enregistre sa propre voix, trempée dans l’angoisse qui exige de savoir : « mais qu’est-ce qu’il se passe ? »

    Et maintenant que se passe-t-il ?

    Les deux îlots de lumière éclairent à nouveau les tas de feuille. Une voix off, jeune, en-tame la narration : « Désormais, nous le savons, tout est à recommencer. »

    Si vous avez reconnu l’incipit de L’Étreinte d’Adrien Genoudet, vous avez bon. Et vous vous doutez depuis le début que je suis une des deux ombres et que l’autre c’est celle d’Adrien Genoudet et que nous sommes en train d’entamer la lecture spectacle de l’Étreinte, vous avez bon aussi. Et à vrai dire si vous n’avez pas encore lu L’Étreinte d’Adrien, je ne peux que vous encourager à le faire et vous allez enfin lire quelque chose de sensible, d’intelligent et de cultivé sur le sujets des attentats du 13 novembre 2015, ça devrait vous changer de tout ce que vous avez déjà lu sur le sujet. Le texte d’Adrien va vous prendre par la main, vous emmener partout où la violence a éclos et semé la mort et vous dire d’une très poétique façon que Notre Mal vient de plus loin, pour reprendre le titre d’Alain Badiou. Adrien avec force exemples, comparaisons, métaphores, symboles, citations, bref avec toutes les armes de la littérature, va faire rien moins que de vous dire que pour monstrueux que soient les attentats de novembre 2015, ils ne venaient pas de nulle part, qu’ils étaient en nous, prêts à germer, que notre part inconsciente, mieux encore, notre histoire, et notre culture, portaient tout cela en elles et en nous. Et pour comprendre, entendre de telles atrocités en somme, il va falloir nous faire confiance. Une confiance presque aveugle et qu’en quelque sorte ce qu’on vous a imposé au début de notre affaire c’était une manière, un peu maladroite, de vous demander cette confiance.

    Et aussi invraisemblable que cela puisse paraître à la fin, vous serez remué et retournée ou retourné et remuée. En tout cas pas indemnes. A Rennes, après la première lecture, au foyer, un homme un peu plus âgé que moi est venu me trouver pour me dire que cette lecture lui avait fait prendre conscience que depuis le 13 novembre 2015 il se trompait du tout au tout dans sa lecture de ces faits affreux, et que pour ainsi parler, sur le sujet, on nous raconte beaucoup de carabistouilles, on nous fait avaler des couleuvres.

    Il n’empêche la question des moyens employés subsiste, pourquoi ce début, et d’autres effets - je e vais pas tout vous dire non plus, des fois qu’on le rejoue, notamment le 16 juin à Autun, notez ! - et qui sommes-nous pour nous permettre de tels effets, une telle violence ?

    Nous avons joué deux fois ce spectacle. Les deux fois, pendant tout le début, j’étais au bord de vomir de trac et d’angoisse, et quand c’est à moi de prendre la parole le premier - « Adrien, je viens de lire l’Étreinte que Tiffanie avait mis de côté pour moi » - je peux vous dire que je ne fais pas le fier, en revanche je suis vidé d’une chose, je n’ai plus peur et je vais pouvoir faire ce que j’ai à faire et que je ne sais pas vraiment faire, à savoir lire en public, devant une centaine de personnes, et même - les idées d’Adrien, des fois ! - vous gratifier de cinq dix minutes de complète improvisation sur une guitare électrique, instrument que je maîtrise presque aussi bien que des patins à glace. Bref je suis lancé. Et pour Adrien, c’est un peu pareil, pour lui c’est plus dur que pour moi, ses parties de texte sont plus longues à lire et c’est un peu son texte qu’on est en train de défendre ici. Et lancés, nous avons acquis une forme de légitimité, en tout cas, j’en ai le sentiment, après-coup.

    Et pour tout vous dire une chose qui me donne à moi, pour Adrien je ne sais pas, je pense que cela vient d’ailleurs, cette forme à la fois de légitimité et de courage, c’est que je me dis que je ne pourrais jamais dire quelque chose de plus stupide que tout ce que j’ai entendu de la part des femmes et des hommes politiques de ce pays en commençant par le premier d’entre eux, le précédent président de la République, je sais je l’ai déjà dit, les deux pieds mal assurés sur les décombres du Bataclan, déclarer, faussement martial, que la France est en guerre. Et il s’est dit des choses plus stupides encore, notamment le 14 juillet suivant après les attentats de Nice, quand cet abruti de Guaino - l’homme qui vomit ses électeurs aux dernières législatives perdues par lui - qu’il faudrait installer des lance-roquettes sur des endroits comme la promenade des Anglais à Nice. C’est qu’elle va être belle la promenade des Anglais, ses palmiers et ses lance-roquettes, parfaitement intégrées dans le paysage, Philippe Stark nous fera bien quelque chose.

    Je ne vais pas m’attarder sur le fait que l’état d’urgence décrété en 2015 n’a finalement été levé qu’une fois que ses dispositions avaient été intégrées au sein même du code civil, en revanche je ne doute pas qu’à la prochaine occasion, quand l’état d’urgence sera de nouveau décrété, cela permettra de corser encore un peu plus l’affaire, je crois même que militaires et bleusaille pourront désormais décider d’élire domicile chez qui leur semble bon, peut-être au-rons-ils la politesse d’apporter leurs propres brosses à dents, mais cela ne sera pas tant par politesse mais par souci, sans doute, de ne pas mélanger torchons et serviettes dans leurs petits fichiers de collectes d’ADN. Bref l’état d’urgence c’est maintenant. Surtout, comme l’ont amplement montré les journées du procès de Tarnac, la lutte contre le terrorisme, si fictive soit-elle, c’est en fait le Nord des gouvernements de droite qui se succèdent sur le trône. Ce serait très injuste et incorrect de ma part sans doute de sous-entendre que pendant que d’amples ressources matérielles et humaines étaient dédiées à la surveillance d’un magasin d’épicerie dans un petit village de la Creuse, d’aucuns se radicalisaient, et pas que sur internet.

    D’ailleurs il est désormais loisible de prendre la mesure de cette menace, tout du moins ce que l’on veut bien nous en dire. Vous n’imaginez pas à côté de quoi nous sommes passés. Le journal Le Monde - au sommet sa volonté de nous informer sans doute, ou est-ce de nous pousser dans le gosier des données, graphiques compris, toutes droites pondues et made in ministère de l’Intérieur - nous donne donc le récit, à la fois exhaustif et pléthorique, de tous les attentats manqués ou réussis - leurs mots, pas les miens. Et cela me met dans une colère noire, vous n’avez pas idée.

    Voici désormais les impensés du pouvoir et de leur chambre à écho, la presse.

    À l’antiterrorisme, ils et elles sont trop forts, ils et elles n’arrêtent pas de nous éviter la mort au coin de la rue. Regardez tout ce qu’ils et elles ont déjoué.
    Mais il faut quand même continuer d’avoir peur.
    Grâce à l’état d’urgence, qui fait tellement l’économie de la liberté de chacunes et cha-cuns, on n’a pu déjouer tant et tant d’attentats (dont par ailleurs il est assez difficile de déter-miner le niveau de terreur, quelques empêchements de quitter le territoire national pour des mineurs sont parfois caractérisés, hypothétiquement, comme des évitements de grands mal-heurs, ce qu’ils sont peut-être, c’est possible, mais sont-ce vraiment des attentats déjoués)
    Mais il faut quand même continuer d’avoir peur.
    Lisez bien cette longue liste d’attentats déjoués et vous devriez normalement en trouver un près de chez vous. Elle n’est pas passée bien loin celle-là. Couplez cela avec un peu d’intelligence artificielle et la prochaine fois vous devriez avoir les horaires de passage manqué de la grande faucheuse. Quand on vous dit que l’antiterrorisme est une fiction - je vais finir par leur envoyer mon C.V. d’auteur et donc des compétences à revendre dans le domaine de la fiction, au moins je serais vraiment payer pour de telles compétences qui seraient enfin reconnue à leur insurpassable hauteur.
    Mais il faut quand même continuer d’avoir peur.
    Last but not least, ne perdez jamais de vue, braves gens, que le sujet de préoccupation principale qui doit être le vôtre c’est que le terrorisme est partout - devenez un peu comme Finkielkraut, désolez-vous que Nuit debout détourne l’attention publique de l’islam radical.
    Mais il faut quand même continuer d’avoir peur.

    Est-ce que la logique pure ne pourrait pas nous venir un peu en aide, chers et chères journalistes du Monde, le journal qui décode ? Est-ce qu’un attentat déjoué n’est pas, en soi, un non-événement par excellence ? Et est-ce qu’un non-événement n’est pas une non-information ? Et est-ce qu’une non-information n’est pas, par définition, de la désinforma-tion ? De la fiction ?

    D’ailleurs posez-vous un peu la question, là, tout de suite, de quel fait d’actualité le pouvoir, et ses médias inféodés, aimeraient détourner notre attention, là, tout de suite, maintenant ?

    Je vous aide un peu ou vous trouvez par vous-mêmes ?

    #pendant_qu’il_est_trop_tard

  • Le mystère Adèle Ferrand, identification d’une artiste réunionnaise - 7 Lames la Mer
    http://7lameslamer.net/le-mystere-adele-ferrand-1569.html

    Qui était la vraie #AdèleFerrand ? Et qui était la fausse ? La vraie était une #artiste #peintre dont l’oeuvre est l’un des trésors du #Musée #LéonDierx. Au cours d’une carrière fulgurante, elle a conquis les critiques jusqu’au Salon Royal du #Louvre. Terrassée à 30 ans par la fièvre #typhoïde, elle meurt le 1er avril 1848 à Saint-Pierre (île de #LaRéunion). A ses côtés, son fils adoré de 16 mois encore au berceau et un portrait inachevé de son père sur le chevalet. Identification d’une femme, farouchement hostile à l’#esclavage, « #Créole par le cœur et par la descendance », écrivait #RaphaëlBarquissau... qui nous a légué une #œuvre immense.

    #LaReunion

  • Gianluigi Nuzzi, la bête noire du Vatican

    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2017/11/26/gianluigi-nuzzi-la-bete-noire-du-vatican_5220528_4497186.html

    Il est celui par qui les VatiLeaks arrivent. Dans un nouvel ouvrage, le journaliste italien lève le voile sur des abus sexuels commis au sein du Saint-Siège.

    Enfant, Gianluigi Nuzzi faisait sonner les cloches de la petite église du village du Frioul où il passait ses vacances. A l’école élémentaire, à Milan, la ville où il réside toujours, il avait pour institutrice une cousine d’Albino Luciani, cardinal de Venise, qui deviendra pape sous le nom de Jean Paul Ier, le 26 août 1978, avant de s’éteindre subitement trente-trois jours et six heures de règne plus tard. « Elle nous parlait souvent de lui, de son sourire, de sa simplicité. »

    S’il tient tant à ces petits détails, c’est qu’il entend souligner – alors qu’est sorti, le 9 novembre, en Italie et en France, Péché originel (Flammarion), son quatrième livre de révélations sur les dessous du Vatican – qu’il n’a rien contre la religion catholique en général ni contre les papes en particulier. « On peut être baptisé, avoir la foi et enquêter sur les institutions religieuses, je ne vois pas le problème. »

    Après avoir scruté le fonctionnement suspect de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), autrement dit la « banque du pape » par laquelle ont transité l’argent de la Mafia et les pots-de-vin des hommes politiques (Vatican SA, éd. Hugo et Cie, 2011) ; expertisé la gestion désinvolte des finances de l’Etat du Saint-Siège (Sa Sainteté, scandale au Vatican, éd. Privé, 2012) – un scandale qui aurait mené Benoît XVI à se retirer ; mis au jour une vaste affaire de détournement de fonds destinés aux indigents (Chemin de croix, Flammarion, 2015), le journaliste révèle cette fois rien moins que des abus sexuels qui se seraient déroulés au pré-séminaire Saint-Pie-X, à l’ombre de la coupole de la basilique Saint-Pierre et à seulement quelques mètres de la résidence Sainte-Marthe, où loge François depuis le début de son pontificat.

    Dans la cuisine du bel appartement où il nous reçoit, en ce dimanche de novembre, Gianluigi Nuzzi, 48 ans et chauve comme un genou, explique qu’il a voulu dans son dernier livre « en tissant les fils du sang, du sexe et de l’argent reconstruire la toile d’araignée dans laquelle le pape est retenu prisonnier et ses prédécesseurs avant lui. Le Vatican est un lieu de pressions réciproques, de secrets qui sont autant d’armes pour contrer l’autorité du pape, de silences qui pèsent comme des tombes. Schématiquement, deux blocs de pouvoir s’affrontent : ceux qui veulent les réformes et ceux qui s’y opposent, de peur que ne soient révélées leurs combines, en s’aidant, au besoin, du chantage ».

    Pas de sécurité qui tienne

    Nuzzi en profite aussi pour parcourir de nouvelles pistes dans des affaires anciennes. De quoi Jean Paul Ier est-il vraiment mort ? Pourquoi une gamine de 15 ans, Emanuela Orlandi, fille d’un fonctionnaire du Vatican, s’est-elle volatilisée à jamais, un jour de juin 1983 ? Pourquoi l’un de ses ravisseurs et assassins présumés, un caïd notoire de la malavita romaine, assassiné en 1990, a-t-il bénéficié du repos éternel dans la crypte de la basilique Saint-Apollinaire de Rome, un honneur normalement réservé aux prélats notoires ?

    Pourquoi le Vatican a-t-il refusé de collaborer pleinement avec la justice italienne sur cette affaire qui hante l’Italie au point qu’il ne se passe pas une semaine sans que la presse en parle ? Pourquoi l’homme de confiance de Benoît XVI à la tête de l’IOR a-t-il démissionné sans explication, craignant pour sa vie ? Autant de questions qui vous font regarder d’un air légèrement apeuré la grande muraille qui cerne la cité-Etat et dissimule ses secrets.

    Sur la table de la cuisine traînent les restes d’un gâteau d’anniversaire. Des enfants jouent dans le salon. Il y a une machine à expresso sur le plan de travail, une trancheuse à jambon rutilante et une petite caméra au-dessus de la porte, de même que dans toutes les autres pièces. On ne sait jamais. Nuzzi ne s’explique toujours pas comment certains documents confidentiels sur lesquels il travaillait au moment de l’écriture de Chemin de croix se sont retrouvés dans la presse avant la parution du livre, comme si quelqu’un avait souhaité, en faisant fuiter une partie des révélations, en atténuer les effets. « J’essaie de vivre normalement, dit-il. Je n’utilise pas de messagerie cryptée. Ces caméras me rassurent, mais quand on a affaire à un Etat aussi fort, il n’y a pas de sécurité qui tienne. »

    Comme un roman d’espionnage

    Pour confesser Kamil Tadeusz Jarzembowski, le jeune séminariste polonais à l’origine des révélations sur les abus sexuels dans l’enceinte du Vatican, il lui a donné rendez-vous sur la terrasse du Marcella Royal Hotel. Un lieu ouvert, difficile à espionner, et suffisamment loin du Saint-Siège pour garantir la confidentialité de leur face-à-face. Pour prendre connaissance des documents de l’IOR mettant en lumière les étranges mouvements de fonds entre des comptes, il s’est réfugié dans la discrète villa d’une amie à la périphérie de la capitale italienne. « C’était étrange, se souvient-il, il y avait des mômes qui rentraient de l’école, un chien qui jouait sur la pelouse. Et moi qui manipulais des bordereaux d’encaissement douteux. »

    Légèrement parano, Gianluigi Nuzzi ? Depuis le succès de Vatican SA (250 000 exemplaires en Italie, traduit en 14 langues), sa première enquête fondée sur les archives secrètes de monseigneur Renato Dardozzi, un influent conseiller du Saint-Siège, la genèse de ses livres s’apparente de plus en plus à des romans d’espionnage à mesure que ses sources se rapprochent de la « troisième loge », comme on appelle l’étage du Vatican où siège la secrétairerie d’Etat, autrement dit le gouvernement du plus petit Etat du monde.

    « Souvent, ce sont les informateurs qui me sollicitent directement. Mais je ne suis pas une boîte aux lettres. Je vérifie et recoupe toutes les infos. » En 2011, c’est Paolo Gabriele, le propre majordome de Benoît XVI, qui prend contact avec lui. Cette gorge profonde, qui assiste le pape dans son activité quotidienne et regarde parfois la télévision avec lui le soir, se veut le représentant d’un « groupe de personnes » convaincues que des « forces obscures et coalisées » s’opposent à la volonté de Joseph Ratzinger de mener à bien son œuvre de réforme de l’Église.

    Pour le prouver, Gabriele photocopie une partie de la correspondance de Benoît avec Mgr Vigano, ancien responsable de l’administration du Saint-Siège, et contacte le journaliste. Les deux hommes se retrouvent dans un appartement vide du quartier de Prati, à Rome. Ils ne se parlent pas avant d’avoir vérifié que des micros n’ont pas été posés entre deux rendez-vous auxquels se rend Paolo Gabriele, ses précieux documents agrafés à la doublure de sa veste. Le majordome sera arrêté le 23 mai 2012, jugé et condamné à 18 mois de prison avec sursis avant d’être gracié par Benoît XVI.

    Scoop retentissant et procès

    Deux ans après les premiers VatiLeaks, Nuzzi frappe encore plus fort en obtenant les dossiers de travail de la Cosea, la commission de contrôle des finances du Vatican mise en place par François dès le début de son pontificat, en mars 2013. Une fois encore, des informateurs bien intentionnés le contactent, certains d’aider le pape à venir à bout des dérives de la curie et de dépenses jugées « hors contrôle ».

    Une fois encore, deux camps s’affrontent ouvertement : d’un côté, les gestionnaires austères et frugaux, regroupés autour de François ; de l’autre, les dépensiers, les habitués de la pourpre, des dentelles et de l’apparat comme le cardinal Tarcisio Bertone, numéro deux de la curie, qui vient de faire restaurer, pour 500 000 euros en partie prélevés sur la dotation d’un hôpital romain, son appartement de fonction avec terrasse.

    Un homme, Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, un prélat frustré dans ses ambitions, et une femme, Francesca Immacolata Chaouqui, une intrigante en mal de notoriété, tous deux membres de la Cosea, proches de l’Opus Dei et peut-être amant et maîtresse, vont lui fournir clés en main son scoop le plus retentissant, sur le détournement à grande échelle du denier de Saint-Pierre, une quête mondiale destinée à alimenter des œuvres de charité.

    Mais, cette fois, le Vatican décide de réagir, au risque du ridicule. Soupçonnés dès avant la sortie de Sa Sainteté par les limiers de la gendarmerie du Saint-Siège, Balda et Chaouqui sont interpellés. Nuzzi n’échappe pas à un procès, qui s’ouvre le 24 novembre 2015 pour « vol et divulgation illégale d’informations confidentielles », un délit passible de huit ans de prison.

    « C’était la première fois que j’entrais au Vatican », s’amuse-t-il. Huit mois plus tard, il est acquitté avec un autre confrère – Emiliano Fittipaldi, qui, grâce aux mêmes sources, avait publié Avarizia (Feltrinelli, non traduit). Francesca Chaouqui obtient une condamnation avec sursis. Seul le prêtre sera incarcéré pour dix-huit mois. « Je redoutais le verdict, se souvient Nuzzi, bien que le risque que j’aille en prison fût assez mince. Il aurait pour cela fallu que le Vatican demande et obtienne mon extradition. Mais une sanction aurait fait de moi le journaliste condamné par l’Eglise pour le restant de ma vie. »

    Best-sellers et bête de télé

    De ces journées d’audience, assis sur l’inconfortable banc de bois des prévenus dans le minuscule tribunal du Vatican, où la presse n’était admise qu’à raison de six représentants par jour soigneusement sélectionnés, il garde le souvenir d’un grand huissier tout vêtu de noir, debout à ses côtés. « Un jour, il s’est penché vers moi pour me dire : “Je ne manque jamais une diffusion de ‘Quarto Grado’.” »

    « Quarto grado » (Quatrième degré), c’est l’autre vitrine de Gianluigi Nuzzi. Cette émission de télévision du groupe Mediaset, propriété de Silvio Berlusconi, se propose, une fois par semaine depuis 2010, de revenir sur les énigmes de la cronaca nera (« chronique noire », les faits divers) italienne. Nuzzi en a pris les rênes en 2013. « Dramatique », « révélation », « mystère » sont les mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche du présentateur, soulignés à chaque fois par une musique de thriller.

    Dimanche 19 novembre, au soir de notre visite, l’émission était consacrée au chapitre de Péché originel concernant la mort, forcément énigmatique, de Jean Paul Ier : infarctus ou empoisonnement ? Nul doute qu’on se posera encore la question dans dix ans. Drôle d’effet, cependant, de voir Nuzzi homme de télévision faire la promotion de Nuzzi auteur de best-sellers, pendant que, sur une autre chaîne du groupe, une émission d’info-divertissement diffusait les confessions d’une des victimes présumées des abus sexuels au Vatican, avec force références au livre de Nuzzi enquêteur. Un modèle économique parfait…

    « Je ne parle jamais de ses livres. C’est un principe, s’agace au téléphone un vaticaniste d’un grand quotidien italien, qui souhaite conserver l’anonymat. Les soi-disant révélations de Péché originel étaient connues de tous ceux qui s’intéressent au Vatican. Quant à l’histoire des prétendus abus sexuels, elle a été proposée à d’autres journalistes, qui n’ont pas jugé les témoignages suffisamment fiables. »

    « A Rome, c’est surtout l’immobilisme qui prévaut »

    Derrière ces propos perce l’agacement de ceux qui, au quotidien, décortiquent les activités du pape et voient paraître tous les deux ans en librairie un livre les faisant passer pour des complices ou des aveugles. « Les vaticanistes italiens sont des enfants de chœur qui font passer leur foi avant leur travail, c’est pourquoi ils sortent rarement de grosses affaires, raille Nuzzi. Moi, je n’ai pas peur des faits ni de leurs conséquences, je me contente de les raconter. »

    Marco Politi, ex-plume du quotidien La Repubblica et écrivain (François parmi les loups, éd. Seuil), est plus indulgent. Pour avoir été aussi correspondant à Moscou, il connaît la difficulté d’enquêter « sur le Kremlin, la Cité interdite ou le Vatican, les pouvoirs derrière les murs ». « Les livres de Nuzzi sont très importants afin de faire comprendre aux catholiques les intérêts économiques de la curie. Toutefois, sa théorie des blocs antagonistes au sein de l’Église doit être nuancée. A Rome, c’est surtout l’immobilisme qui prévaut. 20 % de la curie soutient le pape, 10 % est contre lui, et 70 % attend le prochain pontife. » Du boulot en perspective pour Gianluigi Nuzzi.

    Mais en a-t-il envie ? « Les marchands sont toujours dans le temple », se désole-t-il. Page 235 de Péché originel, il écrit : « Il sera inévitable de descendre aux Enfers pour y découvrir ces secrets des palais sacrés qui aujourd’hui encore tiennent en échec les réformes de François. » Une façon d’admettre qu’il n’y est pas parvenu.

    Dans sa cuisine milanaise, alors que la nuit est tombée, il rêve d’un autre sujet. Il a en tête l’histoire de deux femmes qu’un ami lui a racontée : l’une a participé à l’élaboration de la bombe atomique, l’autre s’y est opposée. Ou un ouvrage politique sur les « visionnaires ». Il a le temps de décider. Le succès de ses livres le met à l’abri du besoin. Les éditeurs le courtisent. « Je n’ai pas acheté pour autant une Ferrari, mais cela me permet de payer une bonne école à mes enfants. » Précision : c’est une école catholique.

  • Accusations d’agressions sexuelles au sein même du Vatican
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/11/08/accusations-d-agressions-sexuelles-au-sein-meme-du-vatican_5212128_3214.html

    Livre après livre, depuis six ans, Gianluigi Nuzzi désosse pour nous certains des aspects les moins avouables de la vie au Vatican au long des dernières décennies. Les activités de sa banque, les finances opaques, la porosité aux réseaux mafieux, la gestion hasardeuse et surtout l’irrésistible inertie que la machine curiale sait opposer à quiconque veut essayer d’assainir la situation.

    Dans Péché originel, le journaliste italien, qui travaille notamment pour le Corriere della Sera, nous emmène à nouveau dans les mille et un détours des pistes enchevêtrées de son enquête toujours inachevée. Cette fois, il termine son nouvel ouvrage par un témoignage destiné à faire grand bruit. C’est celui d’un homme jeune qui raconte que, dans l’enceinte même du Vatican, un lycéen, au moins, a subi des agressions sexuelles.

    Ce témoin s’appelle Kamil Tadeusz Jarzembowski. De 2009 à 2014, de l’âge de 13 ans à 18 ans, ce jeune Polonais était résident au pré-séminaire Saint-Pie-X. Installée dans le palais Saint-Charles, à quelques mètres de la basilique Saint-Pierre et de la résidence Sainte-Marthe, où loge le pape François, cette institution accueille de jeunes garçons venus du monde entier. Collégiens ou lycéens qui s’interrogent sur une éventuelle vocation sacerdotale, ils sont aussi les servants de messe de la basilique Saint-Pierre. En résumé, ce sont les enfants de chœur du pape.

    Kamil Tadeusz Jarzembowski raconte que pendant l’année scolaire 2011-2012, la nuit, un ancien élève du pré-séminaire, autorisé par le recteur à continuer d’y résider pour préparer un cursus de séminariste, contraignait son camarade de chambre à des rapports sexuels.
    Un silence très embarrassant

    La victime avait « 17 ou 18 ans ». Sans position hiérarchique officielle, l’agresseur était cependant, aux dires de cet informateur, protégé par l’évêque recteur du pré-séminaire, dont il avait la confiance. De ce fait, il était investi d’une autorité...

    #catholicisme #violences_sexuelles #violences_masculine #religion #vatican

  • Les secrets de Toune dévoilés par un vieil album-photos

    http://7lameslamer.net/un-vieil-album-photos-livre-ses-935.html

    La belle Toune est née le 1er juin 1905 à Saint-Pierre de #LaRéunion. Elle fut l’une des premières femmes réunionnaises à obtenir le permis de conduire. Son #destin extraordinaire la conduit jusqu’aux salons parisiens où elle sera #mannequin pour le grand #couturier Jean #Patou. Voici l’histoire de celle que les intimes surnommaient Toune, à travers un vieil album-photos retrouvé au fond d’un tiroir.

  • Le clip de campagne de Marine Le Pen tourné sans autorisation dans le Morbihan
    https://www.francebleu.fr/infos/politique/le-clip-de-campagne-de-marine-le-pen-tournee-sans-autorisation-dans-le-mo

    Le clip, qui avait été détourné et moqué par les réseaux sociaux, dure 2 minutes 22 secondes. On y voit Marine Le Pen sur les côtes morbihannaises. Au bord de falaises ou sur des plages. La candidate du Front National y retrace sa vie et les principes politiques qu’elle veut défendre. Le tout avec une musique digne de film américain en fond. Les scènes ont été tournées notamment près de l’Arche du Port-Blanc ou sur la plage du Port-Bara. Deux localités situées sur la commune de Saint-Pierre-Quiberon.

    Sauf que personne n’a été prévenu. Ni la mairie de Saint-Pierre. Ni le Conservatoire du Littoral. Sur certains sites, c’est pourtant obligatoire d’obtenir une autorisation préalable pour un tournage.

    A Saint-Pierre-Quiberon, la maire Laurence Le Duvéhat regrette ce clip de campagne. Elle n’aurait sans doute pas donné son autorisation si elle avait été informée du tournage. « Marine Le Pen n’est pas n’importe qui, son équipe devait sans doute être au courant. Elle s’affranchit de certains réglementations. Actuellement, on ne veut plus des politiques qui dépassent les bornes, qui se sentent au-dessus de tout », tranche l’élue.

    « On peut regretter d’être pris en otage dans cette situation. Je ne veux vraiment pas que la presqu’île de Quiberon soit considéré comme une terre du Front National, car c’est totalement faux ! Être amalgamé Front National, ce n’est pas valorisant » Laurence Le Duvéhat, maire de Saint-Pierre-Quiberon

    Rhaaaaa ! c’est juste mon patelin !

  • La carpe asiatique a atteint le Québec | Le Devoir
    http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/492832/la-carpe-asiatique-est-arrivee-au-quebec

    La crainte s’est transformée en menace très concrète. La #carpe_asiatique est désormais présente dans le fleuve #Saint-Laurent, ce qui signifie que les principaux cours d’eau du sud du Québec risquent d’être envahis par une espèce qui a provoqué des ravages aux États-Unis et qui serait pour ainsi dire impossible à éradiquer.

    Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a confirmé mardi que les tests menés au cours des derniers mois ont permis de détecter la présence de la carpe de roseau, l’une des quatre espèces de carpes asiatiques, à 16 endroits le long du fleuve Saint-Laurent.

    Les données du ministère indiquent que cette espèce serait déjà présente dans le secteur de Montréal, mais aussi à différents endroits situés en aval, soit de Repentigny jusqu’à la tête du lac Saint-Pierre. La carpe a même été détectée dans la rivière Richelieu et la rivière Saint-François. Selon ce qu’a fait valoir le Dr Louis Bernatchez, de l’Université Laval, la superficie du territoire où les scientifiques ont détecté la présence de la carpe asiatique est donc déjà importante.