city:sanaa

  • The #Houthis March South - Carnegie Endowment for International Peace
    https://carnegieendowment.org/sada/79228

    However, the Houthi advance in the cities of central and southern Yemen is not only a result of own capability. Their advance has been aided by Riyadh and Abu Dhabi’s conflicting objectives and agendas, and their relationships with some of the groups backing the internationally recognized government. Notably, the coalition did not allow pro-government fighters to open up new fronts, such as in Qaniya (on the border between Bayda and Marib provinces) and in the Nihm district (northeast of Sanaa), which would have alleviated the pressure on forces in Bayda and Dalea. Instead, they only allowed some skirmishes in Saada province near the Saudi border.

    [...]

    Escalating tensions between the Yemeni government and Abu Dhabi also played a significant role in the Houthis’ military victories. The UAE apparently viewed the new parliament (which convened in Hadramout under the protection of Saudi troops), and its announcement of the National Alliance of Yemeni Political Forces, and the creation of the Southern National Coalition as a threat to its proxy forces—and even to the legitimacy of its intervention in #Yemen. In addition, several government ministers have recently been critical of the coalition’s actions. On May 5, Minister of Interior Ahmed al-Maysari (a member of the new SNC) described the Arab coalition as a partner in the war against the Houthi “revolutionaries,” but not a partner in administering liberated areas. Minister of Transportation Saleh al-Gabwani (likewise a top-ranking leader of the SNC) tweeted that the Arab coalition was refusing to grant permission to increase the number of flights from India to Yemen, even though all seats are being reserved by international organizations, saying, “What is left for us, coalition of brothers?”

    • Didier Rykner - 3 Mars 2019 - La Tribune de l’Art
      https://www.latribunedelart.com/samaritaine-la-victoire-de-bernard-arnault-la-defaite-du-patrimoine

      Depuis la décision plus que contestable du Conseil d’État permettant à LVMH et Bernard Arnault de détruire le dernier bâtiment du XIXe siècle (on le voit sur l’ill. 3) encore debout, pour construire un nouvel édifice de la Samaritaine, nous n’avions rien écrit à ce sujet.


      2. Les bâtiments de la Samaritaine (à gauche) en 2019 Photo : Didier Rykner


      3. Les bâtiments de la Samaritaine en 2008 Photo : Google Maps


      4. Les bâtiments de la Samaritaine en 2019 Architecte : SANAA Photo : Didier Rykner

      On pourra lire les articles que nous avions publiés au sujet de cette affaire. L’un d’entre eux résumait notre position et celle des associations de protection du patrimoine, en expliquant pourquoi ce chantier n’aurait jamais dû démarrer. Ce que nous contestions d’ailleurs, ce n’était pas en soi le bâtiment projeté par SANAA, son architecte, mais d’une part la destruction d’un bâti ancien de qualité des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, au cœur même de Paris, et d’autre part la rupture que ce nouveau bâtiment allait instaurer dans le contexte architectural de la rue de Rivoli. Le PLU interdisait d’ailleurs cette rupture, et c’était cela que le tribunal administratif avait jugé avant que le Conseil d’État ne revienne sur cette décision. . . . .

      . . . . . .
      Qu’on nous laisse en revanche dire que celui de SANAA est une verrue plantée au cœur de Paris, car ce n’est malheureusement rien d’autre. Mais il est vrai qu’on a le droit de critiquer les films ou les livres, mais pas l’architecture ou l’art contemporains…

      Nul doute que dans les prochaines semaines et les prochains mois certains journaux feront entendre leurs cris d’admiration. Qu’on se rappelle alors notre article « La Samaritaine : une question architecturale ou de liberté de la presse ? ». Nous sommes fiers, quoi qu’il en soit, de ne jamais avoir eu ou sollicité de publicité de la part du groupe Arnault. Et si nous en avions eu, nos articles auraient été exactement les mêmes.

      #architecture #destruction #massacre #paris #architecture_contemporaine #LVMH #bernard_arnault #patrimoine

  • LES GUERRES DU YEMEN-(Le Monde Arabe-Sama Mohamed (2018-12-03)

    La présente tentative de paix n’aura aucune chance de réussir si l’ONU ne renouvelle pas sa lecture du conflit yéménite.

    Porté par la vague révolutionnaire du printemps arabe de 2011, le Yémen se trouve depuis en proie à des bouleversements profonds. Bien que la révolution yéménite soit parvenue à mettre fin au régime autocratique du président Ali Abdallah Saleh, le pays n’a pas réussi sa transition politique. Cet échec s’est traduit par une guerre sanglante qui oppose des acteurs locaux, avec l’interposition d’autres acteurs régionaux et internationaux. La dynamique de ce conflit pluriel a fait émerger un véritable « système de guerres » qui rend extrêmement complexe la scène yéménite.

    Au commencement était le printemps yéménite
    Entamé en janvier 2011, un soulèvement de la jeunesse yéménite aux aspirations progressistes et démocratiques va faire tomber le régime du président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans. Malgré une terrible répression en mars 2011, la révolution yéménite gagne en force, attirant dans ses rangs les partis politiques majoritaires et plusieurs groupes sociaux. De plus en plus isolé face aux voix qui réclament son départ, Saleh capitule et accepte un plan élaboré par les États-Unis et le Conseil de la Coopération du Golfe. En novembre 2011, il démissionne et transmet ses pouvoirs à son vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi.

    En février 2012, Hadi, qui vient d’être élu président à la faveur d’un scrutin à candidat unique, forme un gouvernement d’unité nationale. Entre 2013 et 2014, une Conférence de dialogue national est organisée et aboutit à la formation d’une Commission constitutionnelle. En charge d’une nouvelle organisation de la vie politique yéménite, la Commission décide d’une réduction des pouvoirs présidentiels et d’un modèle étatique basé sur une structure fédérale composée de six provinces.

    Les Houthistes à l’offensiveMais cette configuration est rejetée par les Ansar Allah (les partisans de Dieu), communément appelés « les Houthistes ». Il s’agit d’un mouvement contestataire, qui se revendique du chiisme zaydite, établi à Saada, à l’extrême nord-ouest du pays. La région de Saada a été intégrée à la province d’Azal qui s’étend de Sanaa jusqu’au nord du pays. Or, les Ansar Allah exigent que Saada soit considérée comme une province à part entière au sein de l’État fédéral et réclament, en outre, un accès à la Mer rouge. Ce désaccord marque la fin du processus pacifique de transition post-révolutionnaire et plonge le Yémen dans un conflit long et douloureux.

    Craignant que l’histoire se répète et qu’ils deviennent les perdants de la révolution yéménite, les Ansar Allah font le choix de l’affrontement. Le 21 septembre 2014, ils renversent le gouvernement de Hadi et s’emparent de la capitale yéménite, Sanaa. Après cette victoire, les milices d’Abd al-Malik al-Houthi, son dirigeant actuel et, par ailleurs, frère du fondateur du mouvement continuent leur progression vers les autres régions yéménites.

    Avant la fin de l’année 2014, les Houthistes se trouvent à la tête d’une vaste étendue de territoires situés dans le nord du pays. Cette extension territoriale leur a donné accès à des lieux stratégiques, tel le port de Hodeïda, sur la côte Est, par lequel transite la majeure partie des importations yéménites (environ 70 %).

    Face à l’ampleur que prend la rébellion houthiste, l’ancien envoyé spécial de l’ONU, Jamal Ben Omar, tente de jouer les médiateurs. Hadi et les Houthistes signent un accord appelé « Accord sur la Paix et le Partenariat » garantissant une meilleure représentation des rebelles au sein d’un nouveau gouvernement.

    Mais, le 20 janvier 2015, les Houthistes rompent cet accord sous prétexte que certaines de ses clauses n’ont pas été respectées dans le projet constitutionnel qui venait d’être publié par le gouvernement de Hadi. Ils s’emparent du palais présidentiel et poussent Hadi à démissionner. Le 21 février 2015, Hadi, assigné à résidence par les Houthistes, parvient à s’enfuir. Il quitte Sanaa pour la ville portuaire d’Aden, d’où il abroge sa démission et forme une alliance anti-Houthistes. Dès lors, deux gouvernements dirigent le Yémen – l’un établi à Sanaa et l’autre à Aden.

    Une alliance de circonstance avec l’ex-Président Saleh
    À ce stade, les Houthistes, dont le projet politico-territorial est entretenu par des alliances fragiles et incertaines, tentent de resserrer leurs rangs. Dans cette conquête du pouvoir et du territoire, ils jouissent d’un réseau de soutien basé sur les deux pôles du zaydisme au Yémen – religieux et tribal.

    Il s’agit de l’ancienne aristocratie religieuse zaydite (descendants du prophète Mohammed appelés Hachémites ou Sayyids) et des tribus des hauts plateaux yéménites. Ces tribus se situent dans les territoires des alliés historiques de l’imamat zaydite au Yémen, les Hashid et les Bakil. Cependant, il est largement admis que l’ascension rapide des Houthistes n’aurait pu se faire sans l’alliance fondée avec leur ancien ennemi, le président destitué Saleh, l’instigateur des six guerres brutales (appelées les guerres de Saada) dont ils ont été les victimes entre 2004 et 2010.

    Bien que Saleh soit d’origine zaydite, son alliance avec les Houthistes aura été purement stratégique : il s’agit pour lui de revenir sur la scène politique yéménite. De même, les Houthistes ont fait preuve de pragmatisme avec cette alliance qui leur a permis d’accéder à d’importantes ressources militaires. Malgré sa destitution, Saleh a en effet conservé une grande influence sur l’armée nationale, en particulier sur les forces de la garde républicaine et les forces de la sécurité centrale.

    Al-Qaïda, Daech et les sudistes, des obstacles sur la route des Houthistes
    Cependant, la prise de pouvoir des Houthistes n’est pas acceptée par tous au Yémen, loin de là. Des groupes sunnites situés dans la mouvance du salafisme et liés au parti politique Islah (antenne locale des Frères musulmans) forment des poches de résistance dans certains territoires (à Marib, Jawf et Taiz).

    Les Houthistes sont également confrontés aux groupes terroristes d’al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqpa) et de l’État islamique au Yémen (Daech). Le premier est né, courant 2009, de la fusion entre al-Qaeda au Yémen et al-Qaeda en Arabie saoudite, tandis que le second a émergé dans le pays en 2015. Ces groupes tirent profit du chaos engendré par la guerre pour étendre leur influence. Les multiples attentats commis depuis le début du conflit visent à la fois les Houthistes et les partisans de Hadi, et causent de nombreuses victimes parmi les populations, tant chiites que sunnites.

    « La régionalisation de la guerre modifie en effet considérablement les modalités et l’expression du conflit yéménite. »

    La fuite de Hadi à Aden en février 2015 a déplacé le centre de gravité du conflit vers les régions du sud, foyer d’un autre groupe qui s’oppose aux Houthistes. Il s’agit des partisans du mouvement séparatiste sudiste appelé al-Harak. Né en 2007, ce mouvement regroupe une large coalition d’acteurs qui proclament, par des manifestations pacifiques, l’indépendance du Yémen du Sud (unifié avec le Nord en 1990). L’avancée des Houthistes vers Aden est très mal perçue par les populations sudistes, largement acquises à la cause séparatiste, et qui considèrent le régime de Sanaa comme un « occupant ». Ce fort sentiment régionaliste est exploité par Hadi et ses alliés pour freiner l’expansion territoriale des Houthistes.

    Face à l’avancée de ces derniers vers Aden en février 2015, Hadi demande en urgence l’intervention militaire de l’Arabie saoudite et se réfugie à Riyad, où il forme un gouvernement en exil. Les Houthistes, de leur côté, cherchent du soutien auprès de l’Iran. Dès lors, la guerre au Yémen entre dans une nouvelle phase, encore plus violente. La régionalisation de la guerre modifie en effet considérablement les modalités et l’expression du conflit yéménite.

    L’Iran et l’Arabie saoudite entrent en scène
    Pour écarter d’emblée toute ambiguïté, il faut rappeler que le conflit irano-saoudien qui se joue au Yémen est géostratégique et en aucun cas confessionnel (chiite/sunnite). Il s’agit d’une rivalité maritime autour de l’accès aux infrastructures portuaires de la zone qui s’étend du détroit d’Ormuz, dans le Golfe arabo-persique, au détroit de Bab Al-Mandab, dans le Golfe d’Aden.

    Avec la progression des Houthistes vers la ville d’Aden, en février 2015, le détroit de Bab Al-Mandab – par lequel transite 4 % de la demande mondiale en pétrole – risque de tomber entre les mains d’un groupe pro-iranien. Le 26 mars 2015, l’Arabie saoudite lance alors l’opération militaire « Tempête décisive », en s’appuyant sur une coalition de neuf pays arabes et musulmans. Ses objectifs déclarés sont de mettre fin à l’offensive des Houthistes et de rétablir au Yémen le gouvernement de Hadi, reconnu comme légitime sur le plan international.

    Dans le but de constituer un camp anti-Houthistes et de disposer de troupes locales loyales à Hadi, la coalition arabe mise sur les affiliations tribales, religieuses et régionales, qui jouent un rôle crucial dans l’espace politique yéménite.

    « Le conflit irano-saoudien qui se joue au Yémen est géostratégique et en aucun cas confessionnel (chiite/sunnite) »

    D’une part, l’Arabie saoudite s’appuie militairement sur certaines tribus yéménites, notamment les Hashids, qui bénéficient de ses subventions depuis de nombreuses années. Après la révolution de 1962, un comité saoudien doté d’un budget de 3,5 milliards de dollars a ainsi été mis en place pour former un réseau de chefs tribaux yéménites fidèles au Royaume.

    D’autre part, les Émiratis, très investis dans la coalition arabe, instrumentalisent le sentiment régionaliste dans le sud du pays afin d’alimenter la guerre contre les Houthistes. Ils soutiennent, en mai 2017, la formation du « Conseil de transition du Sud » à Aden, qui proclame la sécession du sud du Yémen.

    Du côté de l’État iranien, si le soutien aux Houthistes est avéré, son impact sur le déroulement du conflit au Yémen reste limité. Au cours de la formation de leur mouvement, les Houthistes se sont inspirés des codes et slogans de la Révolution iranienne de 1979. Le mouvement a également connu un processus de renouveau, rapprochant le chiisme zaydite du chiisme duodécimain, doctrine de l’État iranien.

    Toutefois, l’influence la plus significative de l’Iran dans le conflit yéménite se manifeste au niveau militaire avec la fourniture aux Houthistes d’une certaine capacité balistique. Depuis 2015, en effet, ces derniers pilonnent les frontières méridionales de l’Arabie saoudite par des tirs de missiles et frappent des navires civils et militaires (saoudiens et émiratis) dans le Golfe au moyen de missiles anti-navires.

    La lutte antiterroriste, l’autre guerre du Yémen
    Mais la complexité du conflit yéménite va au-delà des clivages internes et des rivalités régionales en raison de la guerre antiterroriste qui se joue en arrière-plan. Les questions sécuritaires liées à la présence de groupes terroristes au Yémen ont donné une dimension internationale à cette guerre.

    Depuis 2011, les frappes ciblées menées par les drones américains contre les camps d’entraînement des groupes terroristes (Aqpa et Daech) au Yémen se sont intensifiées, notamment dans les régions de Marib, Shabwa, Baydha, Hadramaout et Abyan. Le rôle des Américains dans la guerre contre le terrorisme au Yémen remonte aux années 2000, à l’attaque de l’USS Cole dans le port d’Aden et aux attentats du 11 septembre 2001. Dans le conflit actuel, les États-Unis offrent également un soutien logistique aux forces émiraties, cibles de plusieurs attentats terroristes.

    Néanmoins, l’intervention de ces acteurs régionaux et internationaux dans la guerre yéménite n’aura que très peu modifié les lignes sur le champ de bataille. Certes, l’opération « Tempête décisive » a stoppé la progression des Houthistes vers les régions méridionales placées, depuis septembre 2015, sous le contrôle des forces gouvernementales. En revanche, les Houthistes maintiennent toujours leurs positions dans le nord du pays, et cela malgré la rupture de leur alliance avec Saleh, qu’ils ont fait assassiner le 4 novembre 2017.

    Face à l’apocalypse yéménite, des efforts de paix hors de propos
    Aujourd’hui, à l’heure où la guerre fait toujours rage, les appels à la paix se multiplient. Les quatre années du conflit yéménite ont entraîné une crise humanitaire sans précédent. Les chiffres sont effrayants : environ 10 000 victimes (dont 60 % de civils), 50 000 blessés, 3 millions de déplacés (sur une population estimée à 27 millions), 80 % de la population dépendant de l’aide humanitaire, 7 millions de personnes exposées au risque de famine et plusieurs milliers de morts dus au choléra. À cela s’ajoutent les crimes de guerres perpétrés par tous les acteurs du conflit, dont la destruction des infrastructures et du patrimoine matériel, l’enrôlement d’enfants dans les forces armées, etc.

    En outre, la polarisation du conflit yéménite autour des clivages tribaux, régionaux et religieux a accentué les antagonismes dans une société qui est déjà profondément divisée. Ces déchirures compliquent la mise en place du processus de pacification.

    Jusqu’à présent, aucune des parties au conflit au Yémen n’a donné la moindre indication quant à la possibilité d’une solution autre que militaire. Ainsi, aucun des pourparlers engagés par l’ONU depuis 2014 (en Suisse et au Koweït) n’ont abouti à un résultat.

    « Il ne fait aucun doute que la paix au Yémen est étroitement liée aux intérêts des pays régionaux et internationaux »

    Dernièrement, l’affaire Khashoggi a incité les hauts responsables des gouvernements américain, français et britannique à hausser le ton, appelant le Royaume saoudien à mettre un terme à la guerre au Yémen. Depuis, on assiste à certaines avancées dans le dossier yéménite. La coalition arabe vient ainsi d’accepter un cessez-le-feu en stoppant ses offensives sur le port de Hodeïda, assiégé depuis le mois de juin.

    Parallèlement, le nouvel envoyé spécial de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, a relancé le processus de paix en annonçant de nouveaux pourparlers en Suède dans les semaines à venir. Mais cette énième tentative de paix n’aura aucune chance de réussir si l’ONU ne renouvelle pas sa lecture du conflit yéménite.

    Il ne fait aucun doute que la paix au Yémen est étroitement liée aux intérêts des pays régionaux et internationaux. Toutefois, pour l’heure, seuls les acteurs locaux sont invités à participer aux pourparlers de l’ONU. Pire, la représentation dans ces discussions se limite aux Houthistes et au gouvernement de Hadi. Ils sont pourtant loin d’être les seuls acteurs influents au niveau local.

    Cette configuration de la paix est très réductrice et ne reflète en rien la réalité que les quatre années de conflit ont engendrée sur la scène yéménite en termes de rapports de force. Il est illusoire d’élaborer un plan de paix sans prendre en considération la pluralité des acteurs du conflit yéménite et des enjeux locaux, régionaux et internationaux qui s’y superposent.

  • Pourquoi l’assassinat de Jamal Khashoggi n’émeut pas les Yéménites
    https://orientxxi.info/magazine/ce-que-l-affaire-khashoggi-signifie-pour-les-yemenites,2785

    Au début de la guerre actuelle, en mars 2015 (et même quelques mois auparavant, fin 2014), Jamal Khashoggi était apparu comme un partisan résolu de l’intervention militaire décidée par Mohamed Ben Salman, alors ministre de la défense. Les effets catastrophiques de cette offensive ont tôt fait de se manifester, mais le journaliste a mis du temps avant de changer d’avis. Ses tweets, ses écrits et ses interviews télévisées avant le déclenchement de l’opération Tempête décisive portaient un discours sans compromis, insistant sur le danger représenté par l’expansionnisme de l’Iran et la nécessité de convaincre les alliés tels que les États-Unis de se joindre à l’Arabie saoudite pour affronter la République islamique au niveau régional. Il se focalisait alors sur le soutien iranien apporté au mouvement houthiste lors de la prise de contrôle de Sanaa en septembre 2014. Ce soi-disant soutien manquait pourtant cruellement de preuves, mais Khashoggi n’hésitait pas à signaler en février 2015 dans un tweet que les avancées houthistes « généraient un nouvel Etat révolutionnaire ». Par son influence, il portait une voix favorable aux services de renseignement saoudiens et légitimait le recours à la violence ainsi que de nombreux raccourcis analytiques. À travers ces derniers, il a contribué à transformer un conflit politique interne au Yémen en une guerre par procuration aux ramifications confessionnelles.

    En relisant sa production de l’époque, chaque Yéménite peut mesurer combien Jamal Khashoggi a alors servi la propagande du régime saoudien, jetant les bases de son intervention.

  • La rencontre franco-yéménite à Sanaa intrigue : Français capturés ou offre aux entreprises françaises. – Site de la chaîne AlManar-Liban
    http://french.almanar.com.lb/971368

    Selon certaines sources, c’est le sort des français « capturés » à Hudaydah qui aurait entre autres motivé la visite de l’ambassadeur français.
    D’autres y voit surtout les prémices d’une franche victoire des forces yéménites qui au bout de deux mois de résistance, ont réussi à mettre au pas la coalition USA/OTAN/monarchies arabes à Hodeïda.

    #yémen

  • صنعاء تنتفض في مسيرة “تحرير الأرض صونا للعرض” – موقع قناة المنار – لبنان
    http://almanar.com.lb/3605710

    Ca doit être une fake news parce que personne n’en parle ou presque : manifestation à Sanaa hier pour protester contre "l’invasion du Yémen" rendue particulièrement odieuse par le viol du jeune fille par des "mercenaires soudanais".

    #yémen oublié

  • Manifestación gigante en Sanaa muestra la voluntad de resistencia del pueblo yemení frente a la agresión saudí – Sitio de Al Manar en Español
    http://spanish.almanar.com.lb/188135

    Une photo pas vraiment reprise par la presse internationale ; des millions dans la rue à #sanaa en soutien au gouvernement des #houthis au #yémen

  • Les 600 hauts fonctionnaires qui gagneraient plus de 150.000 euros par an sur Orange Actualités
    https://actu.orange.fr/france/les-600-hauts-fonctionnaires-qui-gagneraient-plus-de-150-000-euros-par-a

    Dans son livre « Les intouchables d’État » (Robert Laffont), le journaliste de « L’Obs » Vincent Jauvert se penche sur les très hauts fonctionnaires. Le grand reporter a enquêté pendant deux ans.
    Il révèle notamment l’existence de la liste confidentielle « REM 150 ». Derrière ce nom de code, la liste des 150 cadres du ministère de l’Économie rémunérés plus de 150.000 euros brut par an, soit mieux payés que le chef de l’État. Mais quelque 450 autres membres de cette élite, sous la tutelle de la Santé ou du Quai d’Orsay, gagneraient également davantage qu’Emmanuel Macron.

    L’enquête de Vincent Jauvert, parue le 18 janvier, pourrait accroître la défiance de l’opinion à l’encontre de ce qu’il appelle la « noblesse d’État ». « Je ne m’attendais pas à découvrir un tel déclin de l’esprit public, un tel mépris des règles éthiques », écrit-il, cité par L’Obs qui publie des extraits du livre.

    • Le directeur régional des finances publiques d’Île-de-France trois fois mieux payé qu’un ministre

    Le journaliste a pu se procurer la liste « REM 150 », datée du 4 octobre 2016. Un document estampillé « confidentiel », adressé à une poignée de cadres de Bercy. Il s’agit de la liste des 150 hauts fonctionnaires du ministère de l’Économie et des Finances gagnant plus de 150.000 euros brut par an, soit plus que le chef de l’État. « Dès son arrivée au pouvoir en 2012, François Hollande a baissé le salaire du chef de l’État et du Premier ministre de 30%, pour le fixer à 150.000 euros net par an, raconte l’un des rares destinataires au journaliste, cité par L’Obs. Nous voulions savoir qui, à Bercy, était mieux payé qu’eux et, de ce fait, qui gagnait combien parmi les cadres dirigeants de ce ministère ».

    Dans cette liste, le mieux rémunéré est le Trésorier-payeur général (TPG) d’Île-de-France, rapporte Le Parisien : en 2015, il s’agit de Philippe Parini, un sarkozyste nommé par François Hollande, selon le quotidien, qui touche cette année-là 255.579 euros net, soit 21.298 net par mois. C’est trois fois plus qu’un ministre, précise Le Parisien. « Au total, 104 administrateurs généraux des Finances publiques, un corps de l’Ancien Régime fort prospère, figurent dans ce palmarès », écrit Vincent Jauvert. La liste « REM 150 » compte aussi , « tous les princes de Bercy » - les directeurs -, « et même deux simples chefs de service », mieux payés que le président.

    • Un mystérieux conseiller « contractuel »

    Le journaliste met aussi en lumière la rémunération d’un simple conseiller « contractuel » d’un ministre de Bercy, rémunéré 181.395 euros brut en 2015, soit 150.622 net. Pour quel ministre travaille-t-il ? « Je peux certifier qu’aucun conseiller, en particulier aucun contractuel, ne gagnait 180.000 euros (brut), ni au cabinet de Christian Eckert (secrétaire d’Etat au Budget) ni au mien », assure à l’auteur Michel Sapin, à l’époque en charge des Finances. Et d’ajouter : « Je ne peux pas vous donner la même assurance s’agissant du cabinet Macron (chargé de l’Economie) dont j’ignorais et ignore les rémunérations. » L’Élysée ne souhaite pas commenter. « Il ne nous appartient pas de donner des informations relatives à la vie privée des personnes », explique à L’Obs Sibeth Ndiaye, conseillère presse de la présidence, qui occupait le même poste à Bercy.

    Révélations : les très gros salaires des 600 fonctionnaires mieux payés que le chef de l’Etatpar L’Obs

    Une autre note confidentielle sur laquelle le journaliste a mis la main, remontant à 2013, révèle que plus de 600 hauts fonctionnaires - dont plus de 300 diplomates - gagnaient alors plus de 150.000 euros par an. Le mieux payé, toutes catégories confondues, est le gouverneur de la Banque de France, l’énarque inspecteur des Finances François Villeroy de Galhau, avec 350.845 euros brut annuels, cite Le Parisien. Il bénéficie en outre, « de par sa fonction, d’autres revenus », ce qui porterait son gain total à 450.907 euros par an, selon les confidences du président de la Cour des comptes Didier Migaud. Qui lui ne touche « que » 177.000 euros net par an.

    • Ambassadeur dans un pays dangereux, un poste lucratif

    Parmi les mieux payés de la République, figure par ailleurs l’ambassadeur de France en Afghanistan, le poste diplomatique le plus dangereux. « Il gagne 29.000 euros net par mois, dont une indemnité de résidence non imposable, indexée sur la difficulté du poste, de 23.000 euros. En 2012, il s’agissait de Bernard Bajolet, un ami de François Hollande, qui le nommera patron des services secrets extérieurs (DGSE) l’année suivante. Aujourd’hui, c’est François Richier, ancien conseiller stratégique de Nicolas Sarkozy », explique L’Obs. « Juste derrière, presque à égalité, les ambassadeurs dans d’autres capitales très risquées, comme Bagdad en Irak ou Sanaa au Yémen. »

    « Au-dessus de 200.000 euros brut par an, nous avons découvert aussi l’ancien ministre socialiste de la Santé Claude Évin », révèle à Vincent Jauvert l’un des destinataires de cette note. Il se trouve alors à la tête de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France, où Nicolas Sarkozy l’a nommé en 2009.

    • Muriel Pénicaud chez Business France

    Le journaliste évoque aussi le cas de la ministre du Travail Muriel Pénicaud. « Début 2015, Emmanuel Macron (alors ministre de l’Économie, ndlr) et Laurent Fabius (Affaires étrangères, ndlr) décident de la nommer à la tête de Business France, l’agence chargée de promouvoir les PME françaises à l’étranger », écrit L’Obs. Après négociations, elle « obtient 225.000 euros brut par an. Près de 19.000 euros par mois. »

    • Il révèle notamment l’existence de la liste confidentielle « REM 150 ». Derrière ce nom de code, la liste des 150 cadres du ministère de l’Économie rémunérés plus de 150.000 euros brut par an, soit mieux payés que le chef de l’État. Mais quelque 450 autres membres de cette élite, sous la tutelle de la Santé ou du Quai d’Orsay, gagneraient également davantage qu’Emmanuel Macron.

      Macron, petit joueur ?
      #oligarchie #aristocratie (républicaine) #raie_publique #couic

  • Le calvaire des enfants yéménites se poursuit
    https://www.mediapart.fr/journal/international/180118/le-calvaire-des-enfants-yemenites-se-poursuit

    Une femme près de sa fille de cinq ans dans un centre de traitement de Sanaa, le 22 novembre 2017. © REUTERS/Khaled Abdullah Menacé de famine, le #Yémen reste l’un des « pires endroits sur la planète pour les enfants », estime l’Unicef, qui dresse un bilan effroyable des souffrances causées par une guerre dont personne ne voit l’issue. Responsable de la mort de milliers d’enfants, l’Arabie saoudite bénéficie toujours d’une totale impunité.

    #International #Arabie_Saoudite #UNICEF

  • The Angry Arab News Service/وكالة أنباء العربي الغاضب: US-Saudi war on Yemen’s schools
    http://angryarab.blogspot.com/2017/12/us-saudi-war-on-yemens-schools.html

    “US-backed Saudi aggression coalition warplanes have damaged 244 schools in the Yemeni capital Sanaa, according to a recent report released by the Education Ministry. The damaged 244 schools are out of 300 total number of schools in Sanaa, according to director of the Education Office in the capital Mohammed Abdullah al-Fadhli.”

    #yémen

  • كيف نَجحت الإمارات أخيرًا بإقناع السعوديّة بقُبول الرئيس صالح حَليفًا؟ ولماذا رَفضتْ إيران التّحالف مَعه رَغم نِداءاتِه المُتكرّرة؟ ومَن سَيتزّعم حزب “المُؤتمر” من بَعدِه طارق أم أحمد؟ وما هِي خِيارات الحوثيين المُقبلة؟ | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=789955

    Edito d’ABA, dont je résume quelques trucs (à ma manière), à propos de la mort de Saleh au Yémen. On est en plein feuilleton. Dommage que les Yéménites paient ce scénario admirable.

    Voilà longtemps que les Emirats essayaient de convaincre leurs alliés saoudiens de débaucher l’ex-président Saleh, sans doute le seul moyen pour eux de pas trop mal finir l’expédition du Yémen. Sauf que les Saoudiens, qui l’avaient tiré d’affaire à demi-mort [à Sanaa en juin 2011] ne se décidaient pas à lui pardonner son alliance, après coup, avec les Houthis. Un des deux fistons du défunt avait même été envoyé négocier un arrangement avec MbS, qui n’était alors que le vice du vice (roi), et on l’avait traité de moins que rien. Du coup, Saleh avait continué son alliance avec les Houthis, pendant que l’invasion saoudo-émirienne piétinait. Une jolie prise, donc, que cette rupture entre Saleh et les Houthis, mais Emiriens et Saoudiens n’auront eu qu’à peine 24 heures pour se réjouir, le temps pour les Houthis [un peu à la surprise générale, parce qu’on les prend souvent pour des péquenots du Nord] de refroidir l’allié fugitif [les circonstances ne sont pas encore très claires, il y aurait - gros conditionnel - eu embuscade en rupture d’un accord pour la sortir de l’ex-président et sa mise en lieu sûr].

    Personne ne sait trop bien ce qui va sortir de cette nouvelle situation [et les Yéménites n’ont pas fini d’en voir]. Saleh avait sur le devant de la scène deux fils, militaires, dont un aux EAU : prendront-ils la tête de son parti ? Les tribus yéménites vont-elles recomposer de nouvelles alliances ? Les Houthis subiront-ils les foudres des partisans de Saleh ? Pour l’heure, ceux qui se frottent les mains, ce sont les Iraniens qui n’ont jamais eu confiance en Saleh. En tout cas, ils étaient près de perdre gros au Yémen [même si officiellement ils ne font rien, ce qu’ABA n’a pas l’air de croire beaucoup] et, en moins de 24 heures, la situation est retournée [du moins pour le moment].

    ABA, qui le connaissait, bien, à des mots d’adieu pour Saleh, en citant un poète célèbre, lequel affirmait que "chevaucher un lion, c’était plus compliqué encore que diriger le Yémen"...

    #yémen aussi appelé #arabie_heureuse

  • Enquête. Les écoles d’Espérance banlieues, un danger public
    https://humanite.fr/enquete-les-ecoles-desperance-banlieues-un-danger-public-646259

    Ces établissements portent une conception réactionnaire et rigoriste de l’éducation.

    C’est un courriel de professeurs du Rhône qui a levé le lièvre : « Le numéro deux de la région Rhône-Alpes, Étienne Blanc (“Les Républicains” — NDLR), a assisté le 6 novembre à la cérémonie de remise des uniformes aux élèves d’Espérance banlieues Pierre-Bénite. » Suivaient quelques lignes décrivant ces écoles hors contrat, « fer de lance de la mouvance réac-républicaine », qui, « sous couvert de lutte contre le décrochage scolaire », privilégieraient une approche « néocoloniale » de l’éducation avec « lever des couleurs » hebdomadaire au son de la Marseillaise et inscription dans le règlement intérieur de l’« interdiction de parler la langue des parents ». Des établissements gérés par « la droite catholique et réactionnaire », qui cherchent à s’implanter en banlieue, ciblant un public pour partie d’origine immigrée et/ ou de confession musulmane, du moment qu’il paie. Un réseau dont la gestion va « à l’encontre de (leur) vision d’une école émancipatrice », alertaient ces enseignants. Le ton grave du message, les mots alarmants sont partagés par toutes les personnes que nous avons interrogées sur le fonctionnement de ces écoles hors contrat. De Montfermeil (Seine-Saint-Denis) à Marseille (Bouches-du-Rhône), en passant par Pierre- Bénite (Rhône), la fondation Espérance banlieues, parfois appuyée au plus haut sommet de l’État, organise son réseau dans le but – officieux mais dénoncé par de nombreux enseignants – de « dynamiter l’école publique ».

    • « Espérance banlieue » : quand la #privatisation (rampante) récupère la désespérance des familles à l’encontre de l’incurie du service public d’éducation, incurie provoquée par l’abandon de l’état des fameux « quartiers pourris »

      https://www.humanite.fr/sous-le-masque-social-une-machine-broyer-lecole-republicaine-646233

      Éducation. Dans les écoles du réseau Espérance banlieues, on affiche les valeurs de la République comme un refuge pour des enfants de quartiers populaires en mal de repères. Mais entre lacunes éducatives et rigorisme nationaliste, un drame éducatif se joue avec la complicité passive de l’État.

      Dans la galaxie réactionnaire, le soutien à ces écoles va de soi : Radio Courtoisie, le site Internet catholique traditionaliste le Salon beige… Logique. Après tout, la fondation a été créée par une des futures têtes de la Manif pour tous, Anne Coffinier. Dans son numéro du 15 septembre dernier, le Figaro Magazine consacre un dossier vantant les « nouvelles pédagogies » qui seraient appliquées dans ces établissements (1)… Sans surprise, l’hebdomadaire conservateur est enthousiaste, avançant la « liberté d’éducation », de ces « laboratoires » que sont les écoles hors contrat. Comme Causeur, autre titre de la même eau, dans les colonnes duquel Élisabeth Lévy s’extasiait en septembre sur la façon d’enseigner l’éducation civique : « Quand même, entendre des petits Alioune et Sanaa brailler l’hymne national avec tant de cœur, ça rend optimiste… »
      Les filles balayent la cour, font la vaisselle... pendant que les garçons jouent au football

      La palme revient à ce documentaire de la série Infrarouge produit par Mélissa Theuriau et diffusé sur France 2 en novembre 2016. Là encore sans commentaires ni analyse, le ton mielleux laisse pourtant percevoir d’inquiétantes fractures. Le cours Alexandre-Dumas de Montfermeil y est présenté comme une « école privée laïque », sans que la pertinence des enseignements y soit interrogée. À peine y entend-on des échanges entre le directeur et des élèves, certes intéressants, sur le sentiment d’appartenance à la nation. Ou des recadrages de professeurs sur la discipline. En matière d’éducation, on appréciera aussi de voir les filles balayer la cour, faire la vaisselle collective, nettoyer les tables à grande eau… pendant que les garçons jouent au football. Pour le reste, on s’étonne que le creusement d’une tranchée derrière les préfabriqués de l’école tienne lieu de cours sur l’histoire de la Première Guerre mondiale. Ou que la fin de l’Empire carolingien, si on lit bien le cahier de cet élève de primaire que la caméra saisit au vol, ne soit imputée qu’aux « barbares » qui « lancèrent des raids contre l’occident chrétien : les Arabes remontèrent le Rhônes, à l’Oest les Wikings vinrent de Norvège et du Danemark à bort de leurs drakkars et les Hongrois vinrent de l’Est. Ils pillèrent les villes, les églises et les monastères »… Passons sur les fautes oubliées par les corrections en rouge. Le seul fait de présenter « l’Occident chrétien » – en fait le royaume franc de Charlemagne divisé en trois à sa mort – comme la France assiégée conjointement par les Vikings, les Sarrasins et les Hongrois (des invasions qui ont eu lieu avec parfois soixante ans d’écart !) offre une vision pour le moins particulière de l’histoire…
      « Il s’agit d’enseigner les connaissances fondamentales »

      Hormis en épluchant ces reportages bienveillants, il est assez difficile d’obtenir des informations de première main sur le contenu des cours dispensés dans les écoles labellisées EB (Espérance banlieues). Professeur au collège Pablo-Picasso de Montfermeil, Jordi Le Cointe a « récupéré » plusieurs élèves que leurs parents, « déçus », « soucieux », voire « alarmés », ont retirés du cours Alexandre-Dumas. « On n’a aucune trace de leur vie scolaire passée », soupire-t-il. La direction de Dumas inciterait, selon les membres du collectif Pour l’école de la République, dont il fait partie, à « cacher ou à détruire les cahiers » même après avoir quitté l’établissement. Ce que l’on connaît, c’est « le niveau catastrophique » de ces élèves : « Ils sont arrivés en 3e, mais on a été obligés de les inscrire en 5e pour qu’ils rattrapent leur retard. Je leur parlais de génétique, ils me répondaient que “Dieu a tout créé”… Les collègues de français disaient qu’ils n’avaient aucun esprit critique, prenant les écrits au premier degré. Aujourd’hui ils sont en 3e avec un niveau convenable, mais, chez nous, on ne fait pas de miracle. On avait demandé un accueil spécifique pour ces enfants, mais on n’a pas eu de réponse du rectorat… » Dominique Dellac, conseillère départementale communiste de Seine-Saint-Denis, affirme avoir rencontré à Montfermeil une mère de famille qui elle aussi a retiré sa fille d’Alexandre-Dumas car « au bout d’un an en CP elle ne savait pas lire ». Les chiffres de réussite au brevet des collèges eux aussi en disent long : « Trois élèves sur cinq présentés » l’ont validé, soit « 60 % », contre 83 % dans les des établissements publics du département. Au temps pour l’excellence… Il faut dire que, selon les fiches de recrutement des professeurs visibles sur le site de la fondation, aucun diplôme n’est requis pour diriger un de ses établissements, ou pour enseigner, quel que soit le niveau. Il ressort que l’attachement aux « valeurs » est plus important que les capacités à transmettre le savoir.

      Espérance banlieues le reconnaît d’ailleurs sur son site, sa « mission fondamentale » n’est pas l’enseignement au sens où il se pratique dans le public, mais « l’instruction. Il s’agit d’enseigner les connaissances fondamentales : lire, écrire, compter, calculer, ainsi que les fondements de la culture occidentale (repères historiques, géographiques, littéraires, spirituels) » et de donner « le goût et la recherche du vrai en toute chose ». Repères historiques désuets, repères « spirituels » orientés, à base de chants catholiques, voire de prières, rapportent les observateurs… En décembre 2015, le Figaro assistait, au cours Saint-Exupéry d’Asnières (Hauts-de-Seine), à un cours de mathématiques consacré à la lecture d’un texte de… Madeleine de Jessey, égérie de la Manif pour tous, alors porte-parole de Sens commun : « Notre société devra réaffirmer l’amour de sa culture et de ses grands penseurs, la fierté de toute son histoire, des Gaulois à notre République, et l’attachement aux racines judéo-chrétiennes qui lui donnent sa stabilité et ses ressources spirituelles. » La charte des écoles d’Espérance banlieues a beau proclamer qu’elles « n’affichent ni ne conduisent aucun enseignement religieux » – même si « les appartenances religieuses des élèves (et des professeurs – NDLR) ne sauraient être mises “entre parenthèses” » –, voilà « un arrière-plan idéologique assez inquiétant pour une association qui se présente comme “aconfessionnelle” », explique à l’Humanité l’inspecteur de l’éducation nationale Paul Devin, secrétaire général du Syndicat des personnels d’inspection FSU.

      Le développement du réseau s’appuie sur des élus de droite dure, voire extrême. Les maires des communes où il s’implante, comme Xavier Lemoine (Parti chrétien-démocrate) à Montfermeil, ou « les Républicains » Jérôme Moroge à Pierre-Bénite ou Manuel Aeschlimann à Asnières, appuient sans réserve son action. À Pierre-Bénite, sous l’impulsion d’un maire « de droite droite », l’école bénéficie d’un « bâtiment avec un bail emphytéotique (au minimum 99 ans – NDLR), l’ancien hôtel de ville de la jeunesse », déplore le conseiller municipal PCF Daniel Deleaz. L’opposition a dénoncé cette aide, et la municipalité a renoncé à verser en prime une subvention. Mais la région Auvergne-Rhône-Alpes a pris le relais, et pris en charge la construction d’une salle d’activités à 250 000 euros, « au nom de la politique de la ville ! » s’étrangle Daniel Deleaz. À Montfermeil, le terrain où s’élève l’école EB a été acquis par la ville dirigée par « un fou de Dieu », selon ses opposants, pour 2 millions d’euros, plus 1,25 million de travaux, « pour un prix de location dérisoire », s’étonne l’opposition : 1 500 euros pour 1 500 mètres carrés. À Béziers, Robert Ménard aimerait verser son obole, mais son projet n’a pas été retenu parmi la vingtaine qu’Espérance banlieues compte ajouter aux onze existants, dans des villes reconquises par la droite en 2014 (Le Blanc-Mesnil, Saint-Ouen), des villes de gauche (Nantes, Trappes), voire à direction communiste (Nanterre).

      Pour Paul Devin, le soutien plus ou moins discret à ces écoles prépare une « libéralisation du marché de l’école » (voir encadré). Le faisceau des soutiens à Espérance banlieues et à la Fondation pour l’école le laisse craindre. "Dès 2007, Nicolas Sarkozy écrivait dans une lettre de cadrage à son ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos : « Vous ne dissuaderez pas les établissements privés de s’installer dans des quartiers en difficulté et, au contraire, vous soutiendrez, lorsqu’ils existent, de tels projets d’installation. » Le plan Espoir banlieues était né. L’année suivante, la Fondation pour l’école, qui pilote Espérance banlieues, est reconnue d’utilité publique. En 2016, lorsque le président LR du Sénat, Gérard Larcher, visite l’école la Boussole de Mantes-la-Jolie (Yvelines), il y voit « la réalisation de l’école telle que la décrivait son rapport sénatorial de 2015  : basée sur l’autorité et débarrassée du pédagogisme », analyse Paul Devin." Durant la campagne présidentielle, François Fillon, dont une des porte-parole, l’ex-déléguée à l’éducation des « Républicains » Annie Genevard (sa fille est chargée de projet à Espérance banlieues), reprenait les mots de Sarkozy dans son discours de Besançon du 9 mars 2017 : « L’État ne devra plus s’opposer à cette nouvelle offre éducative issue de la société civile ; il devra leur faciliter la tâche et les aider. » Depuis, les réseaux LR sont mobilisés : Laurent Wauquiez et François Baroin ont pu « apprécier les vertus » du cours la Passerelle de Pierre-Bénite (le Progrès du 15 mars 2017), et la région Île-de-France, dirigée par Valérie Pécresse, a octroyé l’an dernier 35 000 euros à la Fondation pour l’école. Logique, pour Céline Malaisé, présidente du groupe Front de gauche au conseil régional : « Il y a trois élus de Sens commun dans notre assemblée, qui ont une influence démesurée. » Même le très consensuel Jean-Louis Borloo s’était affiché, en 2016, aux côtés de la journaliste Natacha Polony au colloque annuel d’EB. Il n’est pas le seul à être là où on ne l’attend pas…
      Le ministre de l’éducation nationale est resté discret sur son attachement à « l’école libre »

      Qu’Éric Zemmour dise le plus grand bien de ce système éducatif est compréhensible, mais nombre de stars ont prêté leur concours à la fondation. Le journaliste de TF1 Harry Roselmack a signé en 2015 la préface du livre Espérance banlieues, en réalité écrit par Anne Coffinier, nous apprend le rapport d’activité de la Fondation pour l’école. L’acteur Jamel Debbouze en a fait la promotion, avec sa compagne Mélissa Theuriau, sur le plateau de Michel Drucker (Vivement dimanche) la même année. Mais le soutien le plus inattendu, bien qu’officieux, reste celui… du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer ! Aujourd’hui, déplore Paul Devin, qui affirme n’avoir eu accès à aucune des enquêtes de l’inspection, « on ne sait pas trop quelle est la position du gouvernement ». Depuis sa nomination, Blanquer est resté relativement discret sur son attachement à « l’école libre », dans ou hors contrat avec l’éducation nationale. Mais, en 2016, il avait fait passer un message vidéo diffusé lors du colloque d’Espérance banlieues pour dire « (s)on soutien » sans ambiguïté : « À mes yeux elle rassemble les ingrédients de ce qui réussit le mieux dans un système scolaire », notamment « l’engagement des professeurs » avec « une formation appropriée pour chacun d’entre eux » (sic). Et de vanter ces « convergences » qu’il a mises en œuvre en tant que recteur de l’académie de Créteil entre 2007 et 2009 avec « les internats d’excellence ». Il avait pris position à l’avance.

      (1) L’Humanité a cherché à contacter la fondation, via son site Internet, sans résultat.

      Grégory Marin

    • L’abandon de la population ouvrière des banlieues (voir la politique de Levallois entre 1995 et 2000) avec la nécessité de construire un ennemi/bouc émissaire, a aussi permis l’instauration d’une soumission au préceptes religieux à la place d’un accueil libre et ouvert pour tout·es. Les imams comme les curés ont senti l’aubaine que les politiques leurs ont offerte, se retrouvant les seuls à proposer un accueil aux enfants. Honte à tous ces crevards.

      Aujourd’hui ils sont en 3e avec un niveau convenable, mais, chez nous, on ne fait pas de miracle. On avait demandé un accueil spécifique pour ces enfants, mais on n’a pas eu de réponse du rectorat…

      #montfermeil
      #école_alexandre_dumas

  • Un prince saoudien tué dans le crash d’un hélicoptère près du Yémen (TV)
    AFP / 05 novembre 2017 22h17
    https://www.romandie.com/news/Un-prince-saoudien-tue-dans-le-crash-d-un-helicoptere-pres-du-Yemen-TV_RP/860131.rom

    Ryad - Un prince saoudien a été tué dimanche dans le crash d’un hélicoptère dans le sud de l’Arabie saoudite, près de la frontière du Yémen en guerre, a indiqué la TV d’Etat Al-Ikhbariya.

    « D’autres responsables » se trouvaient à bord de l’appareil, a ajouté la chaîne sur son compte Twitter sans évoquer leur sort. « Le prince Mansour ben Moqren, vice-gouverneur de la province d’Assir, est mort dans le crash ».

    La chaîne n’a pas révélé les causes du crash ni l’identité des autres responsables. L’hélicoptère avait disparu au-dessus de la province d’Assir avant de s’écraser.

    Depuis 2015, l’Arabie saoudite intervient militairement au Yémen pour aider le pouvoir face aux rebelles Houthis qui contrôlent de vastes régions du pays dont la capitale Sanaa.

    Samedi, l’Arabie saoudite a intercepté et détruit au nord-est de Ryad, près de l’aéroport international, un « missile balistique » qui provenait du Yémen, selon des responsables saoudiens.(...)

  • Yemen’s Houthi rebels shoot down Saudi-led coalition Typhoon jet - Xinhua | English.news.cn
    http://news.xinhuanet.com/english/2017-10/28/c_136710936.htm

    There were no immediate comments by the Saudi-led coalition over the Houthi claims.

    But if confirmed, this fighter jet would be the second plane downed by the Yemeni rebels in less than one month.

    On Oct. 1, the Houthis fired a surface-to-air missile and shot down a U.S.-made drone, General Atomics MQ-9 Reaper, in north of the capital Sanaa.

    The United States, which is the main supporter to the Saudi-led coalition fighting Iranian-allied Shiite Houthis, admitted losing its fighter aircraft.

    Targeting the Eurofighter Typhoon, one of the world’s most advanced swing-role fighters, came few hours after Houthi fighters fired a ballistic missile toward a Saudi military base deep inside the Saudi southern border province of Najran.

    The coalition said the missile destroyed a residential compound belonging to a Saudi-owned government company and slightly injured one worker.

    The fierce escalation came one day after remarks by the Kingdom’s Crown Prince Mohammed bin Salman that his country will continue the war against the Iranian-backed Shiite Houthi rebels in #Yemen.

  • Beaucoup d’optimisme, peu de confiance dans l’accord Hamas-Fatah
    Omar Karmi [ ancien correspondant du journal The National à Jérusalem et à Washington, DC.]
    13 octobre 2017| The Electronic Intifada | Traduction : MR pour ISM
    http://www.ism-france.org/analyses/Beaucoup-d-optimisme-peu-de-confiance-dans-l-accord-Hamas-Fatah-article-

    C’est avec une hâte presque inconvenante que le Fatah et le Hamas, les deux principales factions palestiniennes, ont annoncé avoir conclu un accord préalable d’unité au Caire le 12 octobre, après deux jours de négociations. L’accord a été accueilli en fanfare. Mahmoud Abbas, chef du Fatah et de l’Autorité palestinienne, l’a appelé « une déclaration de la fin de la division et un retour à l’unité nationale palestinienne. » « Nous avons ouvert la porte à cette réconciliation, » a dit Saleh Arouri, chef de la délégation du Hamas au Caire.

    Les Gazaouis sont descendus en masse dans les rues de Gaza pour célébrer l’annonce avec l’espoir que l’accord apporterait à la bande côtière démunie un véritable changement qui empêcherait le désastre humanitaire majeur prédit depuis longtemps.

    Obstacles et optimisme

    Mais de réels obstacles demeurent, et il faut se garder de tout optimisme quant à la réalisation d’une avancée. Ce n’est pas le premier accord conclu en 10 ans, depuis 2007, quand le Hamas a expulsé les forces du Fatah de Gaza. En fait, il y en a eu quatre, qui ont finalement disparu dans de mutuelles récriminations : La Mecque (2007), Le Caire (2011), Doha (2012) et Gaza et Le Caire (2014). Il y eut également la Déclaration de Sanaa en 2008 et l’Accord du Caire de 2012.

    Quelques-uns des problèmes qui ont empêché la résolution des désaccords précédents ont été abordés cette fois. La question du paiement de quelques 40.000 fonctionnaires embauchés après que le Hamas ait chassé les forces du Fatah et les rémunérations versées par l’AP à d’anciens fonctionnaires pour qu’ils restent à la maison étaient parmi ces points de friction. En vertu de l’accord annoncé hier, l’AP a accepté de payer la moitié de leurs salaires, ce qui équivaut à ce qu’ils perçoivent maintenant, dans l’attente de la vérification de leurs qualifications.

    Quelques 3.000 agents de sécurité du Fatah doivent rejoindre la police de Gaza, comme première étape de reprise du contrôle de Gaza par l’AP. De plus, la garde présidentielle palestinienne doit assumer la responsabilité des points de passage de Gaza vers Israël et l’Egypte, avec supervision de l’EUBAM, agence des frontières de l’Union Européenne, à Rafah.

    Mais il n’y a aucune décision quant à ce qu’il faut faire avec l’aile militaire du Hamas, estimée à environ 25.000 hommes. La semaine dernière, Abbas a appelé le Hamas a déposé les armes, une demande qui ne sera vraisemblablement pas satisfaite. Ce qui signifie que le contrôle sécuritaire du Fatah sur Gaza, du moins à court terme, sera de pure forme.

  • Why did Saudi Arabia save Yemen’s ex-president again ?
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2017/10/saudi-arabia-yemen-save-ali-abdullah-saleh-russia.html

    The Saudis are increasingly desperate to find a way out of the Yemeni quagmire. They apparently believe Yemen’s ex-dictator, their longtime enemy Ali Abdullah Saleh, can help.

    A Russian medical team flew into Sanaa on Oct. 11 with the approval of the Saudis, who control Yemeni airspace. The Russian surgeons then performed a life-saving procedure on the 75-year-old Saleh. Some reports say the surgery took place at the Russian Embassy in the capital. Saleh’s exact health issue is unclear, but it apparently is a result of the severe burns and other injuries he suffered during an assassination attempt in 2011. At the time, the Saudis rushed him to a hospital in the kingdom, where his life was saved. He formally gave up the presidency the next year.

    (...) After the Russian doctors saved Saleh, the Saudi press reported: “Saudi-led coalition intervenes to save seriously ill Saleh’s life!” The reports noted that this is the second time Riyadh saved Saleh from his injuries. No explanation for why Riyadh wanted Saleh to live was offered. Nor was the permission to fly into Sanaa, breaking the Saudi blockade of Yemen, put into a larger context.

    Most likely the Saudis are hoping to break the rebel alliance between Saleh and the Houthis, which has been fraying this year. The Saudi war effort is costly and contributing to the flatlining of the Saudi economy. It is unpopular in the West. The battlefield is a brutal stalemate that has produced the worst humanitarian catastrophe in the world. If the rebels split, perhaps the Saudis and their partners can prevail against the Houthis.

    #yémen

  • #Yémen : des victimes civiles dans des frappes aériennes sur Sanaa (témoins)

    Un raid aérien mené ce mercredi 23 août sur la capitale yéménite Sanaa a fait de nombreuses victimes, dont des civils, ont rapporté des témoins. La chaîne de télévision Massira, proche des rebelles Houthis qui contrôlent la capitale yéménite, a fait état de plus de 30 morts mais ce bilan n’a pu être confirmé de sources indépendantes. Massira a attribué le raid à la coalition pro-gouvernementale soutenue par l’Arabie saoudite.

    http://www.rfi.fr/contenu/ticker/yemen-victimes-civiles-frappes-aeriennes-sanaa-temoins?ref=tw_i
    #conflit #guerre #Sanaa

  • Yémen : la fermeture de l’aéroport de Sanaa entrave l’acheminement de l’aide humanitaire
    http://www.actioncontrelafaim.org/fr/content/yemen-la-fermeture-de-l-aeroport-de-sanaa-entrave-l-acheminement

    L’impact de la fermeture de l’aéroport international de Sanaa est gravissime pour les populations yéménites. Près de 10 000 personnes sont mortes parce qu’elles n’ont pas pu recevoir une #aide_médicale internationale, selon le ministère de la Santé yéménite. Cette estimation représente les #victimes cachées de la #guerre qui déchire le #Yémen. Ce chiffre serait équivalent au nombre de personnes tuées par les combats.

  • Yémen : les enjeux d’une guerre occultée
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/31/yemen-les-enjeux-d-une-guerre-occultee_5166873_3218.html

    La guerre au Yémen (1/5). Le pays est l’un des théâtres de la lutte d’influence entre l’Arabie saoudite et l’Iran, mais le conflit révèle d’autres fractures.
    Par Jean-Philippe Rémy (Aden, envoyé spécial)

    Plus de 10 000 morts, dont la moitié sont des civils ; des bombardements qui touchent aussi bien des écoles et des musées que des camps militaires ; une dizaine de pays impliqués, du Moyen-Orient à l’Afrique ; une épidémie de choléra qui atteint plus de 300 000 personnes : la guerre entamée en 2015 au Yémen est un conflit dévastateur, et il se déroule pratiquement sans témoin extérieur.

    Plus de deux ans après son déclenchement, le Yémen est coupé en deux. Il y a une forme de gouvernement au Nord, à Sanaa, mêlant des responsables de la rébellion houthiste et les fidèles de l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Dans le Sud, à Aden, siège un autre gouvernement, reconnu, celui-ci, par la communauté internationale et soutenu par une coalition d’une dizaine de pays dirigée par l’Arabe saoudite. Les deux camps qui s’affrontent au Yémen ont tout mis en œuvre pour empêcher les journalistes de s’y rendre. C’est, pour l’heure, leur seule réussite.

    #paywall

    • Plus de 10 000 morts, dont la moitié sont des civils ; des bombardements qui touchent aussi bien des écoles et des musées que des camps militaires ; une dizaine de pays impliqués, du Moyen-Orient à l’Afrique ; une épidémie de choléra qui atteint plus de 300 000 personnes : la guerre entamée en 2015 au Yémen est un conflit dévastateur, et il se déroule pratiquement sans témoin extérieur.

      Plus de deux ans après son déclenchement, le Yémen est coupé en deux. Il y a une forme de gouvernement au Nord, à Sanaa, mêlant des responsables de la rébellion houthiste et les fidèles de l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Dans le Sud, à Aden, siège un autre gouvernement, reconnu, celui-ci, par la communauté internationale et soutenu par une coalition d’une dizaine de pays dirigée par l’Arabe saoudite. Les deux camps qui s’affrontent au Yémen ont tout mis en œuvre pour empêcher les journalistes de s’y rendre. C’est, pour l’heure, leur seule réussite.

      Or les enjeux sont importants. Le Yémen est un des théâtres de la féroce lutte d’influence entre l’Arabie saoudite et l’Iran, qui se joue aussi en Syrie ou en Irak. Mais la guerre agit aussi comme le révélateur d’autres fractures, notamment celle entre le nord et le sud du pays. Alors que le conflit semble enlisé et que la situation humanitaire devient intenable, le Yémen semble menacé de destruction massive. Dans ce contexte, les djihadistes, à commencer par Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), tapis en embuscade, voient des opportunités à saisir.

      Quelles sont les racines du conflit ?

      Il revient à quelques fonctionnaires du Fonds monétaire international (FMI) d’avoir, involontairement, allumé l’étincelle d’une situation qui n’attendait que d’exploser. En 2014, sous pression de l’institution financière, le pouvoir de l’époque – avec à sa tête le président Abd Rabo Mansour Hadi – annonce la suppression de subventions sur les produits pétroliers. Les manifestations s’étendent, notamment à la capitale, Sanaa, et fragilisent le pouvoir. Les rebelles houthistes, au nord du pays, en profitent pour mener une opération de conquête partielle de Sanaa. Dirigé par Abdel Malik Al-Houthi, ce mouvement se réclame du zaïdisme, une branche minoritaire du chiisme, qui a été le socle de l’imamat, le régime politique à la tête du Yémen, du IXe siècle jusqu’en 1962 et l’avènement de la République.

      Le renouveau zaïdite des houthistes est une réaction à la montée en puissance du salafisme sunnite dans le Nord, encouragée par l’Arabie saoudite. De 2004 à 2010, les houthistes ont été en rébellion ouverte contre le pouvoir central du président Ali Abdallah Saleh – pourtant lui-même zaïdite. Frontalier de l’Arabie saoudite, le « pays » houthiste, dont la ville de Saada est la « capitale », a été ravagé par les campagnes successives de l’armée yéménite, appuyée dès les années 2000 par l’aviation saoudienne.

      Ali Abdallah Saleh, pour sa part, n’a pas résisté au « printemps yéménite » de 2011. Son pouvoir déliquescent, miné par une corruption vertigineuse, a été balayé par les manifestations… et l’aide de l’Arabie saoudite, qui l’a poussé vers la sortie. Son vice-président, Abd Rabo Mansour Hadi, lui a alors succédé. Mais l’ex-chef de l’Etat avait conservé des stocks d’armes, beaucoup d’argent et la loyauté des troupes d’élite de l’armée. Une alliance va donc alors être nouée avec ses ennemis d’hier, les houthistes, pour repartir à l’assaut du pouvoir. En deux temps, septembre 2014 puis janvier 2015, les nouveaux alliés prennent le contrôle de la capitale, Sanaa, sans coup férir. La guerre peut commencer.

      Abd Rabo Mansour Hadi, placé en résidence surveillée, parvient à s’enfuir et à gagner Aden, dans le Sud. Les houthistes – dont la branche politique s’intitule Ansar Allah – et les forces pro-Saleh – réunies dans son parti, le Congrès populaire général (CPG) – se lancent alors à l’assaut du reste du pays. Pour l’Arabie saoudite, c’est la confirmation de la tentative masquée de l’Iran de prendre le contrôle du Yémen par l’intermédiaire de ses alliés supposés, les houthistes, d’obédience chiite eux aussi.

      Dans la nuit du 25 au 26 mars 2015, alors que les forces de l’alliance houthistes-CPG sont entrées dans Aden, une coalition pro-saoudienne de neuf pays entre en action et commence ses frappes aériennes. Cette coalition va déployer des navires pour empêcher le ravitaillement de ses ennemis par la mer, mais aussi des soldats au sol, bien qu’en nombre limité, pour participer à la reconquête. Deux ans plus tard, Aden est libérée, mais la guerre est enlisée.


      Panneau à l’éfigie du Président Abdrabbo Mansour Hadi, le 17 juin à Aden.

      Est-ce une guerre entre chiites et sunnites ?

      Au départ, ce n’est pas le cas. Les houthistes n’ont pas de revendications fondées sur des différences entre chiites et sunnites (de rite majoritairement chaféite, au Yémen). Les populations zaïdites représentent un tiers environ des Yéménites et, même si techniquement elles appartiennent au chiisme, leur culte diffère considérablement de celui pratiqué en Iran. Sur le plan politique, les houthistes ont repris le slogan iranien : « Dieu est grand ! Mort à l’Amérique ! Mort à Israël ! Que la malédiction s’abatte sur les juifs ! L’islam vaincra ! », mais ils ne sont pas des satellites iraniens comme le Hezbollah libanais.

      De plus, la guerre des houthistes ne s’est pas menée sur la base d’un appui iranien. Les armes, même lourdes, se trouvent facilement en vente libre dans le nord du Yémen. Surtout, les houthistes ont pu compter sur les stocks constitués par Ali Abdallah Saleh, qui dispose d’un important réseau d’alliances tribales comme politiques, et sur les unités de l’armée qui les ont rejoints, jusque dans Aden. Un rapport du panel d’experts de l’ONU estimait en 2016 que le « gouvernement légitime pourrait avoir perdu le contrôle de plus de 68 % des stocks nationaux [d’armes] pendant le conflit ». Les mêmes experts ont mené l’enquête sur les trafics d’armes iraniennes à destination des houthistes et n’ont pas décelé de transferts d’importance, hormis dans certains secteurs spécialisés (missiles, drones). Ces armes ont été apportées en contrebande, par voie maritime ou depuis le sultanat d’Oman. Or, ces deux voies semblent s’être taries courant 2017, selon une source au sein du groupe d’experts.

      A mesure que le conflit s’éternise, l’opposition entre chiites et sunnites, telle que l’envisage l’Arabie saoudite, pourrait s’aggraver. Mais, au-delà, le conflit a fait resurgir d’autres questions complexes comme celle de l’unité du pays. Le sud du Yémen a, en effet, été indépendant de 1967 à 1990.

      Des crimes de guerre sont-ils commis ?

      Ils ont été commis par les deux camps. Il y a, d’abord, les victimes civiles, qui constituent environ 60 % des morts, et cela indique le type de guerre qui se mène au Yémen : la coalition bombarde un grand nombre de bâtiments, considérés comme des stocks d’armes potentiels. Les écoles, dans ce cadre, ont beaucoup été visées. Les houthistes affirment que près de 2 500 écoles dans le Nord auraient été touchées. Des immeubles dans des villes classées au Patrimoine mondial de l’Unesco, comme la vieille ville de Sanaa, ont aussi été ciblés. Des trésors archéologiques ont été détruits par des bombardements de la coalition, notamment dans des musées. De plus, le recours à des sous-munitions par la coalition a été avéré.

      Symétriquement, les houthistes minent systématiquement les zones dont ils se retirent, notamment la ville de Taëz. Ils ont aussi organisé des tueries à l’aveugle dans des quartiers des zones « ennemies » en usant de leur artillerie ou en déployant des snipers chargés d’abattre les civils.

      La guerre du Yémen est-elle impossible à gagner ?

      Après une phase de mouvements – la ruée vers le Sud de l’alliance houthistes-CPG, suivie de la bataille d’Aden, qui s’est soldée par sa défaite et un début de repli –, le conflit s’est enlisé, à de rares exceptions près. La coalition et ses alliés yéménites ne parviennent pas à prendre pied dans les massifs montagneux. Ils sont bloqués sur les contreforts, notamment dans la région de Marib, et ont échoué, pour le moment, à s’allier avec des tribus qui leur permettraient d’avancer.
      En janvier 2017, une offensive a été lancée par la coalition pour conquérir les ports de la mer Rouge. Pour l’Arabie saoudite, il s’agissait de contrer une menace potentielle iranienne sur le trafic commercial (et militaire) passant par l’une des plus grandes routes maritimes de la planète, le détroit de Bab Al-Mandab. L’autre nation-clé de la coalition, les Emirats arabes unis, cherche à se constituer une zone d’influence dans la partie sud du Yémen, quitte à soutenir les mouvements séparatistes locaux. A terme, l’Arabie et les Emirats risquent donc de se trouver en contradiction sur le dossier yéménite.

      Les pays membres de la coalition sont, du reste, de moins en moins convaincus par la guerre au Yémen. Bahreïn a ordonné le retrait. Les Saoudiens se sont massivement retirés. Les Emirats, les plus présents, comptent sur des mercenaires ou des soldats soudanais (notamment des unités irrégulières ayant mis à feu et à sang le Darfour), pour les protéger. « Ni l’Arabie saoudite, ni les Emirats ne parviendront à instaurer des sphères d’influence durables au Yémen, estime Michael Horton, analyste à la fondation Jamestown, un institut de recherche basé à Washington. Dans ce pays, la politique est un sport de combat sanglant dont les étrangers comprennent rarement toutes les règles et dans lequel ils ne parviennent jamais à l’emporter. »

  • Red Cross chief visits besieged city on Yemen’s front lines | Lexington Herald Leader
    http://www.kentucky.com/living/health-and-medicine/article163246203.html

    The chief of the international Red Cross made a rare visit to the front lines in #Yemen Monday, taking a dirt road to reach the besieged western city of Taiz, devastated by more than two years of fighting.

    The visit by Peter Maurer, the head of the International Committee of the Red Cross, is meant to provide the ICRC with a firsthand look at Yemen’s raging #cholera epidemic and humanitarian crisis amid the civil war. Maurer already visited the southern port city of Aden and will be ending his trip in Sanaa.

    The executive directors of UNICEF and WHO are also in Yemen to urge for much-needed humanitarian aid. The $2.1 billion humanitarian appeal for Yemen is only 33 percent funded, and the response to the cholera epidemic requires an additional $250 million, of which just $47 million has been received, according to the United Nations.

    Maurer posted a video showing him driving on unpaved roads to Taiz and tweeted: “The city is encircled and main roads are cut off.

    I find this needless suffering absolutely infuriating. The world is sleep-walking into yet more tragedy,” Maurer said on Sunday.

    #CICR

  • Vers une mise à plat du dispositif des instituts français de recherche au Moyen Orient
    A l’heure où l’IFPO (donc en fait le ministère des Affaires étrangères) licencie dans l’ingratitude une partie de ses salariés en Syrie (http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/06/08/l-institut-francais-du-proche-orient-dans-la-tourmente_5140966_3218.), un rapport de l’IREMMO appelle à une remise à plat du dispositif français de recherche en SHS au Moyen Orient

    La région Maghreb-Moyen-Orient, priorité de politique étrangère pour le nouveau quinquennat ? - iReMMO
    http://iremmo.org/rencontres/controverses/region-maghreb-moyen-orient-priorite-de-politique-etrangere-nouveau-quinquen

    Les Instituts Français de Recherche à l’Etranger
    Plus spécifiquement encore, une réflexion poussée doit enfin être conduite, avec une large remise à plat, sur l’outil remarquable, mais aujourd’hui malmené que constituent les Instituts Français de
    Recherche à l’Etranger (IFRE). Bénéficiant souvent d’une ancienneté, d’une image, d’une notoriété inhérente à la longue tradition de présence de notre pays dans cette zone, ces acteurs constituent des
    atouts stratégiques à redécouvrir. On compte aujourd’hui le Centre Jacques Berque à Rabat, le CEDEJ (Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociales) au Caire et à Khartoum, le Centre français d’archéologie et de sciences sociales de Sanaa (CEFAS, actuellement au Koweït), le Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ), l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC, à Tunis), l’Institut français de recherche en Iran (IFRI) à Téhéran, l’Institut français du Proche Orient (IFPO) à Beyrouth, Amman, Erbil et les territoires palestiniens en attendant peut-être de
    retourner en Syrie, l’Institut français d’études anatoliennes Georges Dumézil (IFEA) à Istanbul. Après avoir subi des baisses de crédit et de personnels, après avoir été trop légèrement pointés comme
    dispendieux et comme proies faciles pour des réductions budgétaires, ces instituts qui continuent d’effectuer un travail difficile dans des zones en crise, au contact direct d’une population très demandeuse, permettent en réalité à coût réduit une connaissance importante des sociétés, un échange avec leurs analystes les plus pointus, des publics intéressés, et maintiennent la présence d’une France ouverte, telle qu’elle est encore souhaitée par des segments entiers de ces sociétés.
    Ils doivent faire l’objet désormais d’une attention soutenue. Il convient qu’ils soient considérés directement dans la perspective de notre ambition affichée, mais rarement explicitée, de développer
    une politique d’influence, au sein d’une diplomatie publique qui s’adresse aux forces vives des sociétés civiles. Une réflexion sur leur gouvernance et sur leur inscription directe dans le processus de
    connaissance de la région est indispensable en combinant d’une part respect de la liberté universitaire, et d’autre part utilité politique et sociale des recherches menées. Il importe d’ouvrir, de diversifier
    considérablement le recrutement des cadres dirigeants et chercheurs qui les animent, et qui tournent trop souvent, au fil des dernières années, autour du même vivier. Pour ce faire, une politique attractive
    des élites de la recherche doit être imaginée. Il importe surtout de les doter des moyens décents de développer une politique d’influence (missions, invitations, colloques, revues, sites internet,
    diplomatie publique, voire pourquoi pas une journée annuelle de rendez-vous stratégique telle que d’autres pays en proposent via des think tanks, comme la Grande-Bretagne avec le Manama Dialogue
    organisé par l’IISS de Londres). A cette fin, une clarification/ rationalisation de la présence intellectuelle française dans certains pays est indispensable (pour éviter les doublons entre filières francophones universitaires, université française à part entière, antennes, centres de recherche variés ou autres entités, comme au Caire par exemple).

    #ifre

  • Le #Yémen en proie à une épidémie de #choléra et menacé de #famine
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/06/06/le-yemen-en-proie-a-une-epidemie-de-cholera-et-menace-de-famine_5139164_3244

    Depuis la fin du mois d’avril, une épidémie de choléra s’étend à une vitesse exponentielle au Yémen. Les structures de santé, dévastées par plus de deux ans de conflit, sont incapables de contenir la catastrophe. Des premiers cas ont été signalés à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dès octobre 2016 mais l’épidémie flambe de nouveau ce printemps : entre le 27 avril et le 30 mai, 65 041 cas ont été recensés. Au cours de la seule semaine du 15 au 22 mai, 18 000 nouveaux cas ont été signalés et entre 3 000 et 5 000 nouveaux cas sont désormais enregistrés chaque jour. 532 morts ont été dénombrés. Samedi 3 juin, le directeur régional de l’Unicef, Geert Cappelaere, estimait que 130 000 personnes au total pourraient être infectées d’ici deux semaines.

    Si dix-neuf des vingt-trois gouvernorats sont touchés, l’épidémie affecte principalement des régions contrôlées par les rebelles houthistes alliés à l’ex-président Ali Abdallah Saleh : la capitale, Sanaa, et sa région, ainsi que les gouvernorats d’Amran et de Hajja, situés dans le nord-ouest du pays. Ces zones font l’objet d’un blocus de la coalition internationale dirigée par l’Arabie saoudite, en guerre contre les rebelles depuis mars 2015.

    L’apparition du choléra s’ajoute à une menace de famine majeure : la sécurité alimentaire de 17 millions de personnes est menacée et 6,8 millions de Yéménites sont « à un pas de la famine », a rappelé, le 31 mai, le coordinateur des secours d’urgence des Nations unies, Stephen O’Brien. Ce dernier appelle la coalition internationale à ne pas lancer l’assaut sur le port d’Hodeïda, principale voie d’accès aux zones rebelles, dont l’activité a été drastiquement réduite par les bombardements et le blocus.

    #paywall (et il n’y a plus le truc de la lecture zen pour le contourner…)