city:sand

  • La demande de sable a triplé en 20 ans, l’ONU s’inquiète - Le Temps
    https://www.letemps.ch/monde/demande-sable-triple-20-ans-lonu-sinquiete

    La demande en sable et en gravier atteint 40 à 50 milliards de tonnes par an, 3 fois plus qu’il y a 20 ans. L’extraction a contribué à la diminution de plages et d’aquifères, la pollution, des inondations et des sécheresses. L’ONU veut travailler avec LafargeHolcim.

    Le sable et le gravier constituent des composantes « non reconnues de nos économies et du développement », a estimé mardi devant la presse le directeur exécutif de la base de données des ressources mondiales à Genève d’ONU Environnement (GRID-Genève), Pascal Peduzzi.[...]

    Les pays les plus affectés se trouvent en Asie et en Afrique. Parmi eux, la Chine est confrontée à une augmentation de population et d’infrastructures. Elle a aussi utilisé du sable pour établir rapidement des bases militaires sur les îles contestées dans la Mer de Chine.

    Par habitant, Singapour, qui a étendu son territoire sur la mer de 20% depuis 1973, est le plus gros consommateur. Ces excroissances utilisent 1,2 milliard de tonnes par an.

    Sand and Sustainability: Finding New Solutions for Environmental Governance of Global Sand Resources
    https://wedocs.unep.org/handle/20.500.11822/28163

    #sable #extraction #construction #urbanisation

  • Dans la #Silicon_Valley, le retour des #drogues #psychédéliques | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/dans-la-silicon-valley-le-retour-des-drogues-psychedeliques-1006461

    Tous les matins, c’est le même #rituel. « Je me lève, je bois un thé vert, je prends ma #dose, puis je médite un peu. Sous la douche, déjà, je commence à sentir les bénéfices, j’ai plein d’idées qui apparaissent. » Lové dans un fauteuil de l’hôtel Rosewood Sand Hill, le QG officieux de la crème de la Silicon Valley, à deux pas du siège de Facebook, l’entrepreneur #Cory_McCloud admet ne pas pouvoir fonctionner sans sa « microdose » de #LSD . « Je prends un dixième d’une dose normale, parfois deux dixièmes selon les jours, détaille ce quadra, qui a vendu, au tournant des années 2000, sa première start-up d’édition en ligne à Martin Eberhard, le cofondateur de Tesla. Je le fais de façon quasi quotidienne depuis plusieurs années. Avec le temps, j’ai optimisé mon protocole. Ca m’aide à concevoir des systèmes dans ma tête, à imaginer les architectures dont j’ai besoin pour mes projets. Il y a un effet ’Eureka’. 

    Certains estiment pourtant que le LSD a été à la Silicon Valley ce que la cocaïne a été à Wall Street. « L’iPhone n’aurait jamais existé sans LSD », assure Cory McCloud, qui cite, comme beaucoup d’autres, Steve Jobs. »

  • Harcèlement : l’onde de choc dans les écoles de journalisme après l’affaire de la Ligue du LOL
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/15/harcelement-l-onde-de-choc-dans-les-ecoles-de-journalisme-apres-l-affaire-de

    Depuis quelques jours, à la suite des révélations sur l’existence d’un cyberharcèlement mené par des trentenaires issus des médias et de la communication, la parole se libère au sein des écoles de journalisme. A l’ESJ Lille tout d’abord, l’une des plus renommées et surtout celle dont est issu le fondateur du groupe informel la Ligue du LOL, Vincent Glad. L’incident était jusqu’ici resté entre les murs de l’école. Il s’est déroulé en septembre 2017, peu avant la déflagration #metoo. Dans un amphithéâtre bondé de l’ESJ, Sandrine Rousseau, une des quatre élues écologistes qui avaient accusé publiquement l’année précédente Denis Baupin de harcèlement et d’agressions sexuels, intervient devant une cinquantaine d’étudiants sur les stéréotypes de genre dans les médias.

    Elle en garde un souvenir cuisant. Un petit groupe de jeunes hommes, dans le style « boy’s club », ne cesse de marquer sa désapprobation par des « moqueries, des rires, des choses vraiment désagréables », témoigne Sandrine Rousseau. « Si la fille est bourrée, on peut quand même en profiter ! », lance l’un d’eux. Un sentiment de malaise s’installe, selon les témoignages recueillis par Le Monde. Alors qu’elle évoque en fin d’intervention les titres de presse employant l’expression « crime passionnel », lorsqu’il s’agit de meurtre ou d’assassinat, elle est interpellée sur la sincérité de son combat.

    Sur le moment, elle n’a pas trouvé les mots, finissant par claquer la porte. Dès le lendemain, elle les a couchés dans une lettre aux « étudiant.e.s » : elle s’attendait à un « débat sur l’ampleur des violences faites aux femmes et les ressorts sociaux de ces violences, pas un procès en starification ou en cupidité ». « La Ligue du LOL ne m’a pas étonnée, lorsque c’est sorti », dit-elle aujourd’hui. Une étudiante présente ne comprend toujours pas ce moment. « J’ai eu honte, mais en même temps cela ne correspond pas à ce que nous sommes au quotidien. Notre promotion n’est pas qu’un petit groupe de mecs machos », observe-t-elle, sous le couvert de l’anonymat. D’ailleurs, certaines étudiantes ont envoyé à titre personnel un mail d’excuse à Sandrine Rousseau.

    C’est fantastique de voire que c’est des étudiant E s qui s’excusent !

  • Greenland’s Melt Will Drive Up Sea Levels…But Also Give Us Sand
    https://earther.gizmodo.com/greenlands-melt-will-drive-up-sea-levels-but-also-give-1832536815

    The world is in need of sand—in part, to prepare for rising sea levels and strengthen coasts—and Greenland could play a major role in supplying it. This paper, which isn’t a study but rather a perspective in the journal Nature Sustainability, is the result of a separate study the authors published in 2017 after they realized that parts of this semi-autonomous Danish territory’s coastline were growing. After popping information on ice sheet melt into models, the team realized the growth of sandy river deltas was directly related to the loss of ice.

    Réchauffement climatique : Quand la fonte des #glaciers pourrait enrichir le #Groenland
    https://www.maxisciences.com/pollution/rechauffement-climatique-quand-la-fonte-des-glaciers-pourrait-enrichir

    Néanmoins, l’export de #sable n’est pas sans danger ainsi que le souligne le titre d’un nouveau rapport baptisé "Promesses et périls de l’exploitation du sable au Groenland", dont Bendixen est l’auteure principale. L’exploitation minière du sable pourrait en effet être néfaste aux écosystèmes arctique, dont la biodiversité fragile doit à tout prix être protégée.

    « Si le Groenland doit bénéficier de l’extraction de sable, nous devons éveiller les consciences à la question des ressources locales et globales », souligne Minik Rosing, du muséum d’Histoire naturelle du #Danemark. « Les autorités et l’industrie doivent collaborer pour minimiser les potentiels impacts négatifs de l’extraction sur l’#environnement. »

    #climat

    • Le réchauffement climatique pourrait avoir au moins un impact positif pour les habitants du Groenland. La fonte des glaciers est en effet à l’origine de l’apparition d’importants dépôts de sable.

      Le Groenland pourrait devenir un nouvel exportateur de sable suite à un résultat inattendu du réchauffement climatique. À mesure que ses glaces fondent, elles emportent avec elles d’importantes quantités de sédiments dans la mer, alimentant les dépôts de sable de la côte. Cette découverte inattendue amènent avec elle des questions importantes.

      Une opportunité pour le Groenland

      Alors que la pénurie de sable se dessine au niveau mondial, la possibilité d’exporter ce minerai pourrait être une excellente nouvelle pour les 56.000 habitants du Groenland, qui dépend largement des subventions du Danemark. « Normalement, les populations de l’Arctique sont celles qui souffrent vraiment du changement climatique, de l’érosion des côtes, de la disparition du pergélisol », explique la chercheuse Mette Bendixen. « Il s’agit d’une situation unique. »

      Le réchauffement climatique cause la fonte de la calotte glaciaire groenlandaise, qui renferme suffisamment d’eau pour causer une hausse du niveau de la mer de près de 7 mètres. Lorsque cette glace fond, elle transporte avec elle des sédiments jusque dans les eaux qui bordent la côte, alimentant les dépôts de sable.

      Puis les deux derniers paragraphes au-dessus.

      @sinehebdo

  • L’Amérique des sans-abri. Par Chris Hedges
    https://www.les-crises.fr/lamerique-des-sans-abri-par-chris-hedges

    Source : Truthdig, Chris Hedges, 08-10-2018 8 octobre 2018 Par Chris Hedges PORTLAND, Oregon – Il est 8 heures du matin. Je suis dans les petits bureaux de Street Roots, un hebdomadaire qui imprime 10 000 exemplaires par édition. Ceux qui vendent le journal dans la rue, tous victimes de l’extrême pauvreté et la moitié […]

    • . . . . .
      Bien que les estimations des administrations fédérales situent le nombre de sans-abri du pays à 554 000, la plupart des villes – y compris Portland, qui compte officiellement environ 4 000 sans-abri – estiment que leur nombre, notoirement difficile à évaluer, est au moins trois fois supérieur. Les écoles de Portland, comme la plupart des écoles publiques du pays, constatent une augmentation de l’itinérance chez leurs élèves – 1 522 enfants dans le district scolaire de Beaverton, soit 4 % des inscriptions totales, et 1 509 dans les écoles publiques de Portland, soit 3 % des inscriptions totales. Le problème s’étend à de nombreuses petites villes de l’Oregon. À Butte Falls (429 habitants en 2010), dans le comté de Jackson, il y a 56 étudiants sans-abri, soit 30 % de l’effectif total du district. Beaucoup d’étudiants sans-abri, parce qu’ils passent souvent d’un endroit temporaire à un autre, n’apparaissent jamais dans les statistiques officielles.
      . . . . .
      De l’autre côté de la rue se trouve l’ancien Oshu Nippo News, le quotidien de langue japonaise qui a été attaqué par le FBI le 7 décembre 1941, lors de l’attaque de Pearl Harbor. Elle a été fermée et son personnel arrêté. La population japonaise du quartier a été raflée, dépouillée de tous ses biens et placée dans des camps de concentration, faisant partie des 120 000 Japonais-américains, la plupart originaires de Californie et du Nord-Ouest, qui ont été internés pendant la guerre. Des gens qui n’étaient qu’un seizième Japonais ont été arrêtés. Soixante-deux pour cent de ces personnes déplacées selon une directive d’internement étaient des citoyens américains. Il n’y a pas eu de rapports dignes de foi indiquant qu’ils constituaient un risque pour la sécurité. C’était une politique fondée sur le racisme.

      La communauté japonaise de Portland ne s’est jamais rétablie après la guerre. Les crimes passés de l’État se confondent, aux yeux de Kaia Sand, la directrice exécutive de Street Roots, avec les crimes actuels.

      « Ces familles se sont retrouvées sans-abri et incarcérées sur ordre du gouvernement fédéral », dit-elle. « Leurs possessions étaient réduites à ce qui rentrait dans des valises. Maintenant, dans ces mêmes rues, les gens transportent aussi leurs sacs et leurs chagrins sans domicile. »
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  • Une adolescente handicapée privée de cabine d’essayage dans un magasin Pimkie Guillaume Poingt - 27 Septembre 2018 - le figaro
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/09/27/20002-20180927ARTFIG00053-une-adolescente-handicapee-privee-de-cabine-d-ess

    La cabine d’essayage normalement réservée aux personnes handicapées n’était pas disponible car des vêtements y étaient stockés. Face au refus du magasin de libérer la cabine, l’adolescente et sa mère ont finalement dû partir.

    33.000 « like », près de 60.000 partages et une avalanche de messages de soutien. Le post Facebook d’une mère de famille a suscité une vive polémique, et une grande indignation, sur les réseaux sociaux. Le week-end dernier, Sandrine se rend au centre commercial de Parly 2 (Yvelines) avec ses deux filles, Zoé et Camille. Âgée de 17 ans, Camille est handicapée et se déplace en fauteuil roulant, comme Sandrine l’explique dans son message sur Facebook.


    Tout se déroule pour le mieux jusqu’au moment où elles rentrent dans la boutique Pimkie pour choisir puis essayer des vêtements. La cabine d’essayage normalement réservée aux personnes handicapées n’est en effet pas disponible car les vendeuses y stockent des vêtements. Une vendeuse puis la responsable du magasin expliquent alors à Sandrine qu’elle peut installer sa fille dans la cabine « normale ». Un lieu pourtant totalement inadapté aux personnes à mobilité réduite..... Sandrine insiste pour installer sa fille dans la cabine réservée aux personnes handicapées mais la responsable finit par lui dire que « les cartons ne bougeraient pas ». En colère et se sentant profondément humiliée, Sandrine se résout à quitter le magasin avec ses deux filles. Dans la foulée, elle lance un appel au boycott de la marque.

    Pimkie présente ses excuses
    Face à l’ampleur de la polémique, Pimkie a réagi dans un communiqué publié lundi. « Samedi 22 septembre, un regrettable évènement est survenu dans l’un de nos magasins », explique l’enseigne. Avant de poursuivre : « Nous tenions à nous excuser auprès d’elle (NLDR : de Camille), cette situation ne reflète en aucun cas l’attention que nous souhaitons porter à nos clientes ». La marque explique également qu’elle fera « son maximum » pour que « cela reste un incident isolé ».
    D’autres précédents
    Au cours des dernières semaines, plusieurs cas de discrimination à l’encontre de personnes handicapées ont suscité des polémiques. Au mois d’août, un jeune homme handicapé avait notamment été privé de son chien d’assistance dans un supermarché Carrefour au motif que l’animal risquait de « lécher les légumes » et de « renifler les saucissons ». La loi autorise pourtant les chiens d’assistance à entrer dans les lieux publics.
    La mésaventure vécue par Camille et sa mère pose également la question de l’accessibilité des lieux publics aux personnes à mobilité réduite. Des handicapés manifestaient d’ailleurs mercredi à Paris pour dénoncer l’inaccessibilité du métro parisien : sur 303 stations, seulement 9 sont équipées pour les personnes à mobilité réduite.

    LE POST facebook Sandrine Zcs à Parly 2
    https://www.facebook.com/jesandrine/posts/10212601242046385
    Petit message d’appel à Boycott et surtout à faire passer de façon virale les amis svp# aujourd’hui comme toutes les mamans je décide d’aller faire du shopping avec mes filles, zoé et Camille. Camille est une ado de 17 ans et Camille est en fauteuil. Jusqu’ici rien d’anormal ... nous rentrons dans la boutique PIMKIE à Parly 2 (78150 Le Chesnay) mes ados choisissent des vêtements et au moment de vouloir aller en cabine. Celle réservée aux handicapés n’est pas disponible.

    Non pas car une personne valide est dedans... non !!! Mais car c’est là où les vendeuses stockent leurs vêtements.

    https://scontent-cdt1-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-0/p526x296/42351436_10212601241806379_5454150755550232576_n.jpg_nc_ca

    Je demande où ma fille peut aller et on m’indique une cabine normale. Je demande à voir la responsable qui arrive et me dit que la cabine PMR n’est pas libre et que je peux m’installer dans la cabine normale. Je lui répond qu’elle peut prendre ma place et y installer ma fille !!!

    Cette dernière n’a rien trouvé de mieux que de me répondre que les cartons ne bougeraient pas.

    Je n’ai eu le choix de quitter le magasin avec le sentiment que ma fille n’a eu aucun droit au respect, ni même qu’elle fait partie de la société. JAMAIS on l’a traitée aussi mal dans un

    commerce ! HONTEUX !
    @PIMKIE#DISCRIMINATION

    Vous pouvez également aller poster des commentaires via ce lien sur leur site directement : https://fr.custplace.com/pimkie

    Un grand merci pour Camille !

    #Mulliez #discrimination #handicap #accessibilité #Auchan, #Adeo, #Décathlon, #Oosterdam-Pimkie, #Acadie #Maison-Familiale ) #Kiabi #Happychic ( #Jules, #Brice ), HTM Group ( #Boulanger etc ...), #Agapes ( #Flunch ...), #Cultura , #Mobivia ( #Norauto )

  • "C’est de l’#intimidation" : à 75 ans, #Léopold_Jacquens va connaître son sixième procès en huit ans pour avoir aidé une femme sans-papiers

    Il préfère en plaisanter. « Le Havre, Rouen, Caen, Amiens... J’ai l’impression de faire le tour de France des tribunaux », ironise Léopold Jacquens. A 75 ans, ce retraité de l’usine Renault de Sandouville (Seine-Maritime), va connaître le 4 juin son sixième procès devant la cour d’appel d’Amiens (Somme). Depuis 2011, ce « #délinquant_solidaire », comme il se surnomme, est poursuivi pour avoir fourni une attestation d’hébergement à une femme sans-papiers, afin qu’elle puisse demander un titre de séjour.


    #solidarité #délit_de_solidarité #sans-papiers #procès #asile #migrations #réfugiés #France #délinquants_solidaires

  • Californie : un enseignant tire accidentellement un coup de feu en plein cours et blesse un élève
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_californie-un-enseignant-forme-au-maniement-des-armes-blesse-accidentell

    Moins d’une semaine après l’approbation d’une loi en Floride ouvrant la voie à la possibilité d’armer certains enseignants, un nouvel incident vient alimenter le débat aux Etats-Unis sur la meilleure façon de protéger les élèves de fusillades comme celle qui a coûté la vie de 17 personnes à Parkland en Floride, le 14 février dernier.

    Un enseignant à la Seaside High School dans le comté de Monterey, en Californie, qui est également officier de police de réserve, et est à ce titre formé à l’utilisation d’armes à feu, a en effet accidentellement tiré un coup de feu en pleine classe ce mardi à au cours d’un cours consacré à la sécurité publique. Un étudiant aurait été blessé, mais sans gravité, rapporte le Washington Post.

    Le père de l’élève a expliqué au Washington Post que le professeur avait pointé le pistolet au plafond, en expliquant qu’il agissait ainsi pour s’assurer que son arme n’était pas chargée, mais le coup de feu serait parti entraînant un ricochet et la chute de débris : son fils de 17 ans est rentré avec du sang sur sa chemise, des éclats de balle dans son cou, et a été soigné à l’hôpital.

    Selon le père, l’enseignant aurait eu l’intention de montrer en classe comment désarmer quelqu’un.

    Le chef de la police de Sand City, Brian Ferrante, a rapporté qu’Alexander avait reçu sa dernière formation sur la sécurité des armes à feu il y a moins d’un an. Mais on ignore dans quel cadre l’enseignant avait décidé d’apporter son arme

    Le père a dit à KSBW que l’enseignant se préparait à utiliser le pistolet pour montrer comment désarmer quelqu’un.

    La loi de l’état et la politique de l’école interdisent pourtant le port d’armes à feu sur le campus sans autorisation. Alexander, at-il dit, n’était pas autorisé.

    L’enseignant a été mis en congé administratif pendant l’enquête, selon l’école.

    #NRA #armes #enseignant #USA #gorafi_encore_plagié

  • Une tranche de bifteck - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/Une_tranche_de_bifteck

    Sandel avançait et reculait, surgissait à droite, survenait à gauche, léger de jambes et ardent de cœur, miracle vivant de chair blanche et de muscle offensif, s’échappant et bondissant comme une navette, accomplissant entre deux mouvements toute une série de gestes intermédiaires, combinés en vue de démolir Tom King, cet obstacle interposé entre lui et la fortune. Et Tom King, avec patience, endurait tout cela. Il connaissait son affaire et comprenait la jeunesse maintenant qu’elle ne lui appartenait plus. Rien à faire avant que l’autre eût perdu un peu de vapeur, pensait-il ; et il souriait en lui-même en se baissant exprès pour recevoir sur le crâne un coup lourdement asséné. C’était une malice, mais parfaitement conforme aux règles du jeu. Au boxeur de prendre soin de ses jointures, et s’il s’obstine à frapper l’adversaire sur le sommet de la tête, c’est à ses risques et périls.

    King aurait pu se baisser un peu plus et laisser le coup se dépenser à vide, mais il se souvenait de ses premiers assauts et de la façon dont il s’était brisé une première jointure sur la caboche de la Terreur du Pays de Galles. Il se conformait aux règles du jeu. Cette parade coûterait à Sandel une de ses jointures : non pas que le jeune homme dût s’en apercevoir sur-le-champ : il continuerait avec une superbe indifférence, frappant aussi dur que jamais jusqu’au bout de la bataille. Mais plus tard, lorsque commenceraient à se faire sentir les effets d’assauts multiples et prolongés, il regretterait cette jointure et se rappellerait comment il l’avait démolie sur la tête de Tom King.

    #boxe #malice #jack_london

    • malice donc :

      Quand la reprise approcha de sa fin, King, averti du fait par la vue des seconds qui se préparaient à bondir entre les cordes, s’arrangea pour mener la bataille vers son propre coin. Et dès que sonna le gong, il s’assit immédiatement sur son tabouret qui l’attendait, tandis que Sandel dut traverser toute la plate-forme en diagonale pour rejoindre son coin. C’était peu de chose, mais c’est le total de ces petites choses qui compte. C’était peu de chose, mais c’est le total de ces petites choses qui compte. Sandel fut obligé de faire ces pas supplémentaires, de dépenser cette minime somme d’énergie, et de perdre ainsi une partie de sa précieuse minute de repos. Au début de chaque reprise, King avançait de son coin en flâneur, obligeant ainsi l’autre à parcourir la plus grande distance. À la fin de chaque reprise, King manœuvrait pour attirer l’autre dans son coin et s’asseoir immédiatement.

    • Assis dans son coin et regardant son adversaire, il se prit à songer qu’en additionnant sa propre prudence et la jeunesse de Sandel, on obtiendrait un fameux champion du monde des poids lourds. Mais voilà l’ennui : Sandel ne deviendrait jamais un champion du monde : il lui manquait la prudence : il ne pouvait l’acquérir qu’au prix de sa jeunesse. Et quand il posséderait la prudence, il lui manquerait la jeunesse, dépensée à l’obtenir.

  • VIDEO - ONPC : Comment Angot et Moix ont violemment voulu réduire Sandrine Rousseau au silence
    https://www.marianne.net/societe/video-onpc-comment-angot-et-moix-ont-violemment-voulu-reduire-sandrine-rou

    https://www.dailymotion.com/video/x62q1im

    Je suis tombé sur des articles parlant de la sortie du livre de Sandrine Rousseau et la manière dont elle a été recu chez Ruquier.
    En plus du #male_gaze de Moix qui ne trouve pas violent d’écouter le récit de ce qu’a subit Sandrine Rousseau, la haine des victimes de Angot est incroyable. Cette émission est un concentré de la récéption de la parole des femmes. On reproche à Rousseau de ne pas dire les choses dignement cad comme le dirait un agresseur et non une victime ou, comme le dirait un écrivain et pas une écrivaine. En tout cas celui qui n’est pas poussé aux larmes et engueulé à la TV par Angot et Moix, c’est Baupin.

    #viol #culture_du_viol #victime #victime_blaming #domination_masculine

    • Je suis en train de lire cette défense du comportement d’Angot par un homme qui me file bien la haine :

      Peut-on hiérarchiser les souffrances ? On peine à s’en défendre. L’inceste est un trou noir. La violence que Sandrine Rousseau décrit semblait jadis bénigne, un outrage qu’une gifle suffirait à résoudre. Ce ne fut pas seulement un point de vue d’homme. En 1969, Chantal Ackerman réalisait le film féministe le plus vif de l’époque, quand s’ébrouait le MLF. Il s’appellait La fiancée du pirate. Bernadette Lafont y jouait une scandaleuse des campagnes, orpheline superbe et un peu sorcière, qui vendait ses charmes et tourneboulait un village moisi, et (à 1 heure et 4 minutes de projection) se débarrassait d’un mâle aviné d’un coup de genou bien placé. Le film célébrait la liberté d’une femme, sur une chanson écrite par Moustaki, Moi j’m’en balance, que chantait Barbara. Barbara évidemment, qui avait su ce que souffrir signifiait, étrange soeur d’Angot, rescapée d’un inceste, et qui n’avait pas pleuré…

      http://www.slate.fr/story/151976/il-ne-faut-pas-condamner-christine-angot-pour-les-larmes-de-sandrine-rousseau

      Ce bitard joue à donner des médailles de bonne et mauvaise victime aux différentes femmes. Angot, Barbara sont des bonnes victimes et Rousseau est une mauvaise victime. Et ce Askolovitch c’est une bonne ordure.

    • Interview d’une violence hallucinante où Christine Angot (qui n’a pas lu le livre ou pas au delà de la page 56 comme elle le dit), écrivaine qui si j’ai bien compris a largement écrit sur les viols que son père lui a fait subir, reproche à Sandrine Rousseau d’avoir cherché à lire d’autre récits de femmes racontant leur vécu, leur expérience, après avoir parlé publiquement des viols ou d’agressions sexuels qu’elles ont subit.

      Christine Angot : Est-ce que c’est pour autant que vous comprenez vous-même ce que c’est le viol. Ou ce que c’est que UN viol ! Car ça n’existe pas LE viol. [...] Et vous vous parlez DU viol et de la parole sur LE viol alors que ça n’existe pas.

      Sandrine Rousseau : Mon livre ne parle absolument pas du viol. Et je ne parle absolument pas du viol dans le livre. Absolument pas, je n’évoque pas du tout ça. Le livre porte uniquement sur le parcours une fois qu’on a déposé plainte et les bouleversements que ça génère.

      Laurent Ruquier (coupe la parole à Rousseau) : pardon je dois préciser qu’une agression sexuelle ne va pas forcément jusqu’au viol. Voilà c’est important de le préciser.

      Sandrine Rousseau : Bah non c’est deux juridictions différentes.

      Laurent Ruquier : Voilà, non mais c’est bien de le rappeler.

      Sandrine Rousseau : Et moi je ne prétend pas voler la parole à d’autre, au contrainte. Ce que je dis c’est qu’à partir du moment où on a dénoncé ça, on ne sait pas ce qui s’ouvre à nous. Et moi j’ai eu l’impression quand-même d’un bouleversement et d’une révolution très dérangeante. J’ai cherché des livres pour m’expliquer si ce que je ressentais était normale ou pas, si c’était commun ou pas, s’il y avait d’autres femmes qui ressentaient ça ou pas. Et je n’en ai quasiment pas trouvé. Il y a assez peu d’écrit sur ce parcours.

      Laurent Ruquier : Sur ce qu’on vit après en fait.

      Sandrine Rousseau :Oui ce qu’on vit après et ce qu’on vit après dans la parole. Parce que ce qu’on vit avant la parole c’est encore différent. Et là je pense que ce livre il est vraiment fait pour tendre la main à celles qui le veulent, à celles qui en ont envie. Pour dire « préparez-vous quand même un peu à cela ». Mais ce n’est pas du tout une injonction.

      Christine Angot : Mais pourquoi vous cherchez un exemple à coté ? Pourquoi vous cherchez dans un livre ? Pourquoi pour comprendre ce que vous ressentez vous cherchez un livre où quelqu’un aurait expliqué ce qu’il a ressenti ? Vous cherchez à l’extérieur de vous la réponse de ce qu’il y a à l’intérieur de vous ?

      Sandrine Rousseau :Je ne m’attendais pas à la violence de ce qu’on a subit une fois qu’on parle. Ça vraiment pour moi ça a été une surprise et plus qu’une surprise... enfin je ne sais pas comment dire autrement qu’un bouleversement. Je ne m’attendais pas à être confronté à cette violence là après la prise de parole.

      Tout dans ce passage montre que Ruquier et son équipe cherchent à délégitimer tout discours sur le viol, toute réflexion qui mettrait en relation les différents viols et les viols avec les agressions sexuelles.

      Dans la première partie de l’émission (qui commence à 40min30s et finie à 56min) Christine Angot et Yann Moix sont au moins aussi agressifs que dans la seconde partie mise en avant par Ruquier sur Youtube.

    • #société_du_spectacle : tout part de là, indirectement, Debord avait déjà tout dit. Même si ce n’est pas tout à fait l sujet de sa thèse, il me semble que des émissions poubelles comme ONPC font parti d’un système essentiellement destiné à faire du fric. Il faudrait simplement refuser de participer à ce cirque, Sandrine Rousseau, son récit et les propositions qu’elle porte méritent beaucoup mieux comme plateforme de débat que ces deux crapules, et ces plateformes existent. Mais elle a peut-être été poussée par la maison d’édition via l’attaché·e de presse qui voit dans cette émission la possibilité de buzz et de promotion. Je trouve que c’est déprimant, et cette histoire comme les autres fout le bourdon.

    • Angot / « On se débrouille » : le gouvernement saisit le CSA - Arrêt sur images
      https://www.arretsurimages.net/breves/2017-10-02/Angot-On-se-debrouille-le-gouvernement-saisit-le-CSA-id20869

      Ouverture d’une enquête au CSA. Après la séquence qui a opposé l’ancienne députée EELV Sandrine Rousseau à l’écrivaine et chroniqueuse Christine Angot dans l’émission On n’est pas couché samedi 30 septembre, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a adressé ce lundi 2 octobre un signalement auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Dans la lettre, que s’est procurée France Inter, la secrétaire d’État dit trouver « éminemment regrettable qu’une victime ayant le courage de briser le silence autour des violences sexuelles soit ainsi publiquement humiliée et mise en accusation ».

    • Cet histoire en dit long sur la haine retourné contre soi et ses semblables qui détruit tant de femmes et de victimes.
      Au passage on ne parle plus que d’Angot et Moix s’en tire à bon compte alors que son attitude était aussi gerbante.

    • Marlène Schiappa cite une phrase de Guy Debord dans sa lettre

      « Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes médiatisé par des images »

      Le rapport social a été coupé au montage, Sandrine Rousseau se souviendra longtemps de son passage à #ONPC. Le seul point positif de ce buzz, pour l’auteure, serait qu’il fasse grimper les ventes de son livre. Guy Debord écrivait qu’il importe peu, à l’ère du spectacle, que l’on croie le mensonge auquel on se trouve continuellement exposé, l’essentiel étant qu’il soit la seule chose à laquelle on ai droit.
      http://www.gouvernement.fr/ministre/marlene-schiappa

    • Ce qui me taraude, c’est que beaucoup de femmes pensent en ces termes exprimés par Angot : « Je ne suis pas une victime, je suis une personne. » Comme s’il fallait choisir. Une personne victime dans une situation donnée n’est pas une victime à vie, en toutes circonstances. Victime, ce n’est pas une identité en soi. Etre renvoyée au miroir de la victime, à des schémas sociaux, est difficile, douloureux, révoltant. Mais je crois que cette étape de la reconnaissance de l’asymétrie entre les hommes et les femmes, donc de l’inégalité et des violences spécifiques, est un passage collectif nécessaire pour qui rêve d’égalité et de liberté. Je sais que les féministes sont de ce fait parfois accusées de porter un « discours victimaire », comme si nous voulions enfermer les femmes dans le rôle de victimes, les amalgamer dans un tout homogène, une « brochette », en niant les réalités individuelles évidemment si diverses, les chemins que chacune s’invente pour survivre, vivre dans le monde tel qu’il est. Que des femmes arrivent à se débrouiller toutes seules, tant mieux. Mais nous avons le devoir de tendre la main à celles, si nombreuses, qui en ont besoin. Nous devons modifier l’ordre existant pour que reculent les violences faites aux femmes, pour que ce ne soit plus « comme ça », pour que le désir masculin sorte d’un modèle prédateur. Ce que nous voulons, c’est que la société mesure, comprenne et déjoue les mécanismes à l’œuvre. Si nous voulons combattre le viol, le harcèlement sexuel, nous ne pouvons échapper à une entreprise de changement des normes.

      sur les victimes par C.Autain

    • Ce qui est pénible avec Angot c’est qu’elle refuse de voir le sexisme et la culture du viol comme un problème culturel et sociétal à combattre. Elle ne propose absolument rien pour faire reculer ce fléau, tout ce qu’elle répète c’est : « c’est comme ça, un point c’est tout. » Aucun argument ! Elle a trouvé refuge elle dans la littérature et ce faisant, elle voudrait faire de son cas une généralité. Mais tout le monde n’a pas les mêmes ressorts face à ces violences et de toute façon, ce combat doit être mené individuellement ET collectivement.

    • Angot à une posture ultra individualiste très viriliste et patriarcale. Elle est forte comme un homme avec des grosses couilles d’auteur-écrivain et elle s’en sort elle (le résultat est pas fabuleux pourtant) et si les autres victimes ne s’en sortent pas c’est leur faute à elles d’avoir subit une agression et Angot se fera une devoir de les agressée à son tour. Les agresseurs par contre pas de pbl, surtout si ils ont une belle plume comme Céline qui fait tellement bander les littérateurs.

      @aude_v je suis désolé pour ce que tu as enduré, mais ca fait pas de Rousseau une bonne ou mauvaise victime. Une femme victime de misogynie n’a pas été solidaire 100% du temps avec 100% des femmes. C’est pas cool mais ca n’a pas sa place ici.
      #procès_de_la_victime #sororité

    • Désolé @aude_v d’avoir été blessante et d’avoir minoré le harcelement et son déni que tu as enduré. Je te fait mes excuses. Je vais édité les parties qui donnent des infos par rapport à ton témoignage puisque tu l’as enlevé.

    • @aude_v : Les informations que tu donnes sur Rousseau sont intéressantes, si on souhaite juger Rousseau, mais en effet, je suis d’accord avec ce qu’exprime mad_meg, à savoir que les faits ONPC dépassent le cas particulier de Rousseau. Je doute que Moix et Angot se soient défoulés sur Rousseau parce qu’ils étaient au courant des faits que tu as subis ou de faits équivalents dont Rousseau serait coutumière (faits que personne ne remet en cause d’ailleurs, en tout cas pas moi).
      Ils se sont défoulés sur cette femme parce que femme.

    • Après Angot : la télé publique, c’est vraiment « comme ça » ? - Arrêt sur images
      https://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=10205

      Le message délivré par la télévision publique, par la chroniqueuse de la télévision publique, aux victimes d’agressions sexuelles, notamment de la part des puissants, et sans aucune atténuation de l’animateur sur le plateau, restera donc : face aux agressions sexuelles, « on se débrouille, c’est comme ça ». Autrement dit, rien à faire. Personne à qui parler, Aucune instance à laquelle s’adresser. Aucun recours. Aucune aide, aucune solidarité à attendre, aucun espoir. Rien. La soumission à la loi du mâle est immémoriale, pourquoi ça changerait ? Si tu en es capable, tu fais un livre. Sinon tu te débrouilles. C’est comme ça.

    • je consulte rarement slate.fr sauf parfois quand il est indiqué ici sur @seenthis J’ai trouvé ce lien sur tumblr ici : http://lechatfeministe.tumblr.com
      ce résumé me semble tellement juste que je le repost intégrale (sans les liens interne qui ne manque pas d’intérêts aussi)

      source : http://m.slate.fr/story/152003/christine-angotsandrine-rousseau-pas-clash

      Ne réduisons pas l’échange Christine Angot-Sandrine Rousseau à un vulgaire clash télé
      Le piège était grossier. On a pourtant sauté dedans avec entrain.
      Samedi soir, dans « On n’est pas couché », a eu lieu une « altercation » entre #Sandrine_Rousseau, qui accuse l’ex-député #Denis_Baupin d’agression sexuelle, et l’écrivain et chroniqueuse #Christine_Angot. Dès la veille, la « séquence », comme on dit désormais, était largement teasée dans la presse avec force ellipses…

      Pendant deux jours, nous avons été abreuvés d’articles écrits non sans gourmandise annonçant qu’un « violent clash » –une « violente altercation »– avait eu lieu lors de l’enregistrement de l’émission entre Sandrine Rousseau et Christine Angot. Que cette dernière a quitté le plateau, et que la première a pleuré.

      L’Express, avant même la diffusion de l’émission, concluait l’article ainsi :

      « Sans jamais que le mot d’“inceste” soit prononcé, la réaction épidermique de Christine Angot, qui est d’ailleurs citée dans le livre de Sandrine Rousseau, tient sans doute à son histoire personnelle. Mais cela autorisait-il la chroniqueuse à prendre à partie une invitée, victime elle-aussi d’une agression ? »

      « Je pensais presque qu’Angot avait pété les plombs et tapé sur Rousseau »

      La production, elle, a bien pris soin de tirer une autre grosse ficelle, en prévenant que le moment où Angot quitte le plateau a été coupé au montage, pour faire « faire preuve d’élégance » à l’égard de sa chroniqueuse –pourquoi, d’ailleurs, avoir pris soin de le dire ici, quand tant d’autres émissions ont été également coupés sans que cela fasse l’objet d’un communiqué de la prod’ ? L’élégance, cela aurait été de ne pas chauffer le téléspectateur à blanc, de ne pas dire que le départ d’Angot n’apportait « rien sur le fond » et donc vider de son sens la réaction de l’écrivain. L’élégance aurait et de ne pas scénariser en amont un échange qui avait déjà tout de tragique pour le rabaisser au niveau d’un vulgaire clash comme la télé sait les organiser. Avec en plus, cette façon de sous-entendre qu’un désaccord entre deux femmes est au mieux une simple bataille de chiffonière. Les termes « harpies », « hystériques » et « folles » n’auront d’ailleurs pas tardé.

      On s‘attendait donc à assister à une scène d’une violence inouïe. À une mise à mort. Un ami me confiait : « Je pensais presque qu’Angot avait pété les plombs et tapé sur Rousseau. » Mais en regardant l’échange –long, ample, fourni, et ne se résumant certainement pas à quelques phrases tirées de leur contexte qui ont permis à plusieurs sites web de continuer à faire leur beurre–, on réalise que ça n’est ni un clash, ni une altercation, et certainement pas un « bad buzz ». On a assisté à la rencontre de deux souffrances. Et constaté qu’une douleur + une douleur, ça ne s’annule pas.

      Ici, Claude Askolovitch écrit pourquoi « il ne faut pas condamner Angot pour les larmes de Rousseau ». Que ce sont bien deux souffrances, mais aussi deux manières de les intellectualiser qui se trouvent confrontées, sans jamais se rejoindre.

      Pas une grande communauté de victimes

      Pour Rousseau, il faut « parler ». Pour Angot, il faut se « débrouiller ». Et il y a, je crois, eu un grand malentendu sur l’emploi de ce verbe : « se débrouiller ». Angot n’impose pas, elle constate. Que quand on a été victime d’une agression sexuelle, on est seul, on se démerde. C’est terrible oui, mais c’est comme ça. Elle n’intime pas à Rousseau l’ordre de se taire, elle lui dit de lui foutre la paix, et à elle, et à toutes les autres victimes (Angot a été victime d’inceste paternel). De ne pas appeler à former une grande communauté de victimes, car chacun(e) doit se débrouiller. En écrivant des livres, en militant, en ne faisant rien…

      Tout cela est trop compliqué et trop peu commode : ça va beaucoup plus vite de décréter qu’il y a de bonnes et de mauvaises victimes. De décider que certaines sont audibles et légitimes, et d’autres trop dures

      Elle essaie aussi de nous dire quelque chose, et on est passés à côté. « Parler » n’est pas nécessairement moins violent que « se débrouiller ». Il y a, sur ces questions des violences faites aux femmes, une injonction à dire. Il suffit de voir ce que les femmes victimes de viols et d’agressions entendent systématiquement : « Porte plainte ! il ne faut pas se taire ! Sinon, cela arrivera à d’autres et cela sera de ta faute. » Voilà comme on passe de victime à coresponsable, simplement parce qu’on a préféré se taire, pour les raisons que ne devraient appartenir qu’à nous.

      Rousseau, elle, croit au collectif. Elle est optimiste, ou en tout cas, y met toutes ces forces. Elle veut que la parole se libère. Et dit comme ça, on ne peut qu’être d’accord. D’ailleurs, je suis d’accord avec les deux. Je comprends Angot et je comprends Rousseau. Même s’il est vrai, qu’après avoir vu l’échange, j’ai ressenti une peine immense pour Sandrine Rousseau, davantage que pour Angot, que je sens et sait plus costaude.

      Choisir son camp, pourquoi ?

      La question est de savoir qui nous a demandé nos avis. Pourquoi devrait-on choisir ? Pourquoi devrait-on élire notre victime préférée et disqualifier l’autre ? Peu importe que Sandrine Rousseau elle-même ait pris soin de préciser que ce n’est pas Angot qui l’a fait pleurer. Tout cela est trop compliqué et trop peu commode : ça va beaucoup plus vite de décréter qu’il y a de bonnes et de mauvaises victimes. De décider que certaines sont audibles et légitimes, et d’autres trop dures. Que leurs traits, leur rage, ne collent pas avec l’idée qu’on se fait d’une femme abusée. Nécessairement démolie mais vaillante.

      On a le sentiment aussi que l’imaginaire collectif veut décréter la sororité obligatoire. Que la solidarité féminine doit aller de soi. Et qu’une femme qui s’en prend à une autre femme est une traitresse. Un homme admonestant une femme sera bien souvent moins accablé. Une femme qui crie sur une femme, et c’est une faute morale, un canif dans le contrat qui ferait des femmes des sœurs unies dans la douleur. Contrat qu’on a jamais signé. Il est sidérant aussi de constater que les auteurs –supposés ou non– des violences dont Angot et Rousseau parlent, ont été eux, extraordinairement épargnés par les commentateurs.

      L’ironie de la chose, c’est que ceux qui se sont découverts une fibre féministe (coucou Rémi Gaillard) se sont pourtant acharnés sur Angot avec fiel et sexisme.

      Torrents de haine

      Il existe sur Facebook un événement « Cours de self contrôle avec Christine Angot ». Je m’y suis abonnée pour voir. Et c’est bien ce que je redoutais : blagues misogynes, remarques odieuses sur le physique, posts débiles sur Angot « qui a ses règles », des « Christine sera notre punching-ball ». Pour de nouveaux hérauts de la lutte contre les violences faites aux femmes, c’est assez cocasse.

      Pour finir, ce moment n’a rien a voir avec « TPMP » ou « Salut les Terriens », monuments de dégueulasserie cathodique. Ce moment est un crève-cœur, parce qu’on est impuissant face à tant de souffrances. Il est aussi symptomatique de notre besoin de choisir un camp, de façon forcément binaire : il faut être #TeamQuelquechose. C’est finalement la façon dont les femmes doivent réagir à la violence qui a été commentée ; pas les auteurs de violences. Ce qui donne tristement raison à Angot : « C’est tellement compliqué de parler. »

    • https://www.franceculture.fr/emissions/la-chronique-de-jean-birnbaum/la-chronique-de-jean-birnbaum-jeudi-5-octobre-2017

      Moi qui aime profondément Angot et ses textes, et qui supporte mal les attaques obscènes dont elle est la cible depuis si longtemps, je me suis souvenu d’un échange que nous avions eu, au cours duquel je lui avais demandé pourquoi elle n’avait jamais porté plainte contre son père qui avait abusé d’elle sexuellement. Elle m’avait révélé qu’en réalité elle avait porté plainte, juste avant ses 28 ans, avant la prescription. Elle avait été bien reçue par un commissaire qui lui avait expliqué que, vu l’ancienneté des faits, son père ne serait sans doute pas condamné. Angot avait donc renoncé et des années plus tard, me racontant cette scène, elle avait conclu, je la cite : « Je vous le dis, il n’y a qu’une seule chose de valable, c’est la littérature. La justice, la police, ce n’est rien. Il n’y a pas de vérité hors de la littérature ».

    • Sauver Angot ! Après l’essorage de Sandrine Rousseau par Christine Angot et Yann Moix chez Ruquier, après le cyber-lynchage consécutif d’Angot, ils sont deux à tenter de sauver l’écrivaine, sur le site Slate.

      D’abord, Claude Askolovitch, de la revue de presse de France Inter. Puis Nadia Daam (notamment chroniqueuse sur Europe 1). Ils disent sensiblement la même chose. Oui, Sandrine Rousseau a souffert, mais Christine Angot aussi. Souffrance contre souffrance. Que n’ont-elles réussi à se parler ! D’ailleurs, le terrible "on se débrouille, c’est comme ça" d’Angot, n’est pas vraiment un "on se débrouille, c’est comme ça", tente d’expliquer Daam. On l’aura mal comprise. Alors reprenons.

      Oui, Angot a souffert. Et elle en a fait un très grand livre, "L’inceste" (paru en 1999), suivi d’un autre, "Une semaine de vacances", paru en 2012. Oui, Angot est (à mon sens) un écrivain français majeur d’aujourd’hui. Mais parmi tous ceux qui auront vu l’agression insensée (et incompréhensible, après montage-charcutage) dont a été victime Sandrine Rousseau sur le plateau de Ruquier, qui l’auront vue en direct, en replay, dans les videos promotionnelles, qui en auront entendu parler dans les buzz préalables orchestrés par la prod de l’émission, combien SAVENT qui est Christine Angot ?

      Combien l’ont lue ? Un sur dix ? Un sur cinq ? Ce serait déjà énorme. Pour eux, cette personne hystérique est une snipeuse de Ruquier comme avant elle Salamé, Polony ou Pulvar. C’est une voix de la télé publique, rien de plus, rien de moins. Le message délivré par la télévision publique, par la chroniqueuse de la télévision publique, aux victimes d’agressions sexuelles, notamment de la part des puissants, et sans aucune atténuation de l’animateur sur le plateau, restera donc : face aux agressions sexuelles, "on se débrouille, c’est comme ça".

      Mission de la télé publique

      Autrement dit, rien à faire. Personne à qui parler, Aucune instance à laquelle s’adresser. Aucun recours. Aucune aide, aucune solidarité à attendre, aucun espoir. Rien. La soumission à la loi du mâle est immémoriale, pourquoi ça changerait ? Si tu en es capable, tu fais un livre. Sinon tu te débrouilles. C’est comme ça. Ce message est d’abord profondément de droite. Le "c’est comme ça", c’est la plus pure définition de la droite (la définition de la gauche étant par exemple "et si ça pouvait être autrement ?").

      Comme le dit très bien Clémentine Autain, si nous aspirons à être sujets de nos vies, c’est précisément pour que ce ne soit plus « comme ça ». Le point de vue politique est celui qui n’accepte pas la résignation et qui, loin de laisser chaque femme se débrouiller seule avec le violeur, entend fonder une réponse collective". Au moins, le "c’est comme ça" est-il cohérent avec la récente évolution vallso-macronienne d’Angot.

      Mais le "c’est comme ça" est surtout profondément incivique. Le harcèlement sexuel est puni par la loi. Non, le crime organisé, c’est pas "comme ça". La haine raciale, c’est pas "comme ça". La torture, c’est pas "comme ça". La fraude fiscale, c’est pas "comme ça". Il y a des lois nationales, des lois de la guerre, du droit international. La mission de la télévision publique est-elle d’en proclamer l’inefficacité radicale et absolue ? Le CSA a été saisi par le gouvernement. A lui de dire si la télé, "c’est comme ça".

      http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20171003.OBS5457/le-on-se-debrouille-c-est-comme-ca-d-angot-profondement-inciviq

    • Pour celleux qu’auraient pas compris, je conseille de passer en mode essorage rapide sur RTL.
      http://www.rtl.fr/emission/les-grosses-tetes

      N°1 en France, RTL affiche une audience confortable de 12,2% avec une durée d’écoute élevée de 2H25 en moyenne, faisant mentir ceux qui prédisaient la chute de la maison de la Rue Bayard avec le vieillissement de son auditoire. Le meilleur exemple de sa recette gagnante est le rajeunissement des « Grosses Têtes » qui se sont appuyées sur l’arrivée de Laurent #Ruquier pour renouveler avec succès la formule de l’émission culte de Philippe Bouvard.

      Pas de doute, on est bien en France !

  • On n’est pas couché : vive altercation entre Christine Angot..
    http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/on-n-est-pas-couche-vive-altercation-entre-christine-angot-et-sandrin

    Selon nos confrères de L’Express , l’échange avait plutôt bien commencé jusqu’à ce que Christine Angot s’en prenne violemment à Sandrine Rousseau. « Je vous interdis de dire ce que vous dites ! Vous ne pouvez pas parler au nom de toutes les femmes, vous auriez dû dire “je”. On ne peut parler que de son viol », a attaqué l’auteur de L’Inceste vraisemblablement très remontée et rapidement huée par le public. Vexée, Christine Angot a alors jeté tout ce qui se trouvait devant elle avant d’annoncer son départ du plateau et regagner sa loge en hurlant. « Reviens ! », a ensuite lancé Laurent Ruquier tentant de la retenir avant de déplorer la réaction des spectacteurs.

  • Le crabe des neiges jette un froid entre l’Union européenne et la Norvège | L’Echo
    http://www.lecho.be/economie-politique/europe-general/Le-crabe-des-neiges-jette-un-froid-entre-l-Union-europeenne-et-la-Norvege/9913503

    La pêche au crabe des neiges dans l’ar­chi­pel du #Sval­bard fait l’ob­jet de vives ten­sions entre l’Union eu­ro­péenne et la Nor­vège. Der­rière ce dif­fé­rend au­tour de l’in­ter­pré­ta­tion d’un traité se joue l’ex­ploi­ta­tion d’hy­dro­car­bures en­core in­ex­ploi­tés.

    Si des pans en­tiers de l’ar­chi­pel nor­vé­gien du Sval­bard sont re­cou­verts de glace, c’est sur­tout le froid avec l’Union eu­ro­péenne qui se fait sen­tir à Oslo. Sous les la­ti­tudes de cet ar­chi­pel de l’océan Arc­tique, la pêche au crabe des neiges fait l’ob­jet de vive ten­sions. Et le duel entre l’Union eu­ro­péenne et la Nor­vège ra­vive la course aux res­sources pé­tro­lières.

    Fin 2016, la Com­mis­sion eu­ro­péenne a donné son au­to­ri­sa­tion à seize ba­teaux baltes de pê­cher des crabes dans la zone du Sval­bard. La Nor­vège s’est de­puis lors fâ­chée contre Bruxelles, qui viole selon elle le droit in­ter­na­tio­nal. Pour Oslo, l’UE ne res­pecte pas sa sou­ve­rai­neté sur son ter­ri­toire. « L’UE est sans gêne et prend ce genre de dé­ci­sion sans nous consul­ter » s’est in­di­gné le mi­nistre nor­vé­gien de la pêche, Per Sand­berg. En jan­vier der­nier, la Nor­vège a d’ailleurs ar­rêté un ba­teau let­ton au­tour du Sval­bard et lui a im­posé une amende pour pêche illé­gale.

    Le cœur du pro­blème se situe dans l’in­ter­pré­ta­tion du Traité de Paris de 1920, dont font par­tie cer­tains États membres de l’Union ainsi que la Rus­sie et les Etats-Unis. Cet ac­cord confie à la Nor­vège la sou­ve­rai­neté de l’ar­chi­pel. Mais il sti­pule que les res­sor­tis­sants des pays si­gna­taires ont le droit d’y exer­cer des ac­ti­vi­tés éco­no­miques « sur un pied de par­faite éga­lité ».

  • On n’arrête pas l’éco

    Alexandra Bensaid reçoit Antoine Frérot, PDG de #Véolia. Débat sur le retrait des USA de l’#accord-climat, et reportage de Mélanie Nunes : le #luxe face à la concurrence d’internet.

    L’invité

    Deux jours après l’annonce par Donald Trump du retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris,vous entendrez la réaction d’Antoine Frérot, PDG du numéro un mondiale du traitement de l’#eau et des déchets Véolia.
    Le débat

    Quels impacts, quelles conséquences sur le plan économique aura ce retrait des Etats-Unis des Accords de Paris ? Sonne-t-il le glas des ambitions dé-carbonnées des économies développées ? Ou est-ce au contraire l’élément accélérateur de la formation d’un « axe » vert ? Et pour nous, qu’est-ce que ça change ? L’actualité économique analysée par Christian Chavagneux ( Alternatives_économiques ) et Emmanuel Lechypre ( BFM_Business )

    Le reportage

    L’industrie française du luxe face à la nouvelle concurrence des internets ! Un reportage de Mélanie Nunes

    Ma vie au boulot
    Sandrine répond à un courrier de Raphaël : il s’inquiète de la perspective de radiation de #Pôle_Emploi s’il refuse deux offres d’emplois « décentes »... C’est quoi, une « offre décente » ?

    Chaque semaine, Sandrine Foulon répond à un courrier d’auditeur : vous aussi, parlez-nous de vos conditions de #travail : écrivez à Sandrine Foulon en suivant le formulaire contact ci-dessous

    https://www.franceinter.fr/emissions/on-n-arrete-pas-l-eco/on-n-arrete-pas-l-eco-03-juin-2017

    http://radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_11548.xml

    #économie #emploi #climat #carbone (marché carbone, fiscalité carbone)

  • Vive le #populisme ! | Le blog de Thomas Piketty
    http://piketty.blog.lemonde.fr/2017/01/17/vive-le-populisme

    Le risque de cette #présidentielle, c’est que toutes les autres forces politiques – et les grands médias – se contentent de fustiger ces deux candidatures et de les mettre dans le même sac en les qualifiant de « populistes ». Celle nouvelle insulte suprême de la politique, déjà utilisée aux Etats-Unis avec le succès que l’on sait face à Sanders, risque une fois de plus d’occulter la question de fond. Le populisme n’est rien d’autre qu’une réponse confuse mais légitime au sentiment d’abandon des #classes populaires des pays développés face à la mondialisation et la montée des inégalités. Il faut s’appuyer sur les éléments populistes les plus internationalistes – donc sur la gauche radicale incarnée ici et là par Podemos, Syriza, Sanders ou Mélenchon, quelles que soient leurs limites – pour construire des réponses précises à ces défis, faute de quoi le repli nationaliste et xénophobe finira par tout emporter.

    C’est malheureusement la #stratégie du #déni que s’apprêtent à suivre les candidats de la droite libérale (Fillon) et du centre (Macron), qui vont défendre tous deux le statu quo intégral sur le traité budgétaire européen de 2012. Rien d’étonnant à cela : l’un l’a négocié et l’autre l’a appliqué. Toutes les enquêtes le confirment : ces deux candidats séduisent avant tout les gagnants de la mondialisation, avec des nuances intéressantes (cathos contre bobos) mais finalement secondaires par rapport à la question sociale. Ils prétendent incarner le cercle de la raison : quand la France aura regagné la confiance de l’Allemagne, de Bruxelles et des marchés, en libéralisant le marché du travail, en réduisant les dépenses et les déficits, en supprimant l’impôt sur la fortune et en augmentant la TVA, alors il sera bien temps de demander à nos partenaires de faire un geste sur l’#austérité et la dette.

  • La résolution de l’UNESCO sur Jérusalem : La vérité cachée - Wikistrike
    http://www.wikistrike.com/2016/10/la-resolution-de-l-unesco-sur-jerusalem-la-verite-cachee.html

    La (folle) idée d’amener les juifs du monde entier à quitter leurs patries, pour s’établir sur une terre (palestinienne) occupée en “s’inventant un peuple juif” est le véritable théâtre de l’absurde.”

    Dans une récente et exceptionnellement dure et osée résolution de l’UNESCO sur les sites historiques de la vieille ville de Jérusalem, Israël y est explicitement nommé, et à plusieurs reprises, comme “la puissance d’occupation”, le mur occidental (dit mur des lamentations) est mentionné de son nom arabe, la place Al-Bourak et le Mont du Temple comme Al Haram Al Sharif. En d’autres termes, après des années de recherches et d’enquêtes L’United Nations Educational. Scientific and Cultural Organization (UNESCO) a échoué de trouver des racines originelles, historiques réelles juives à la vieille ville de Jérusalem. N’est-ce pas choquant ? Comment cela peut-il être vrai ? Oh, vous allez être surpris…

    Le comité exécutif de l’UNESCO s’est réuni à Paris à partir du 4 octobre courant. Après une semaine d’étude attentive et de délibération, l’UNESCO a décidé qu’il n’y avait aucune connexion juive avec Jérusalem et le Mont du Temple. Le vote de la résolution qui fut soumise par l’Algérie, l’Egypte, le Liban, le Maroc, Oman, le Qatar et le Soudan, avait été repoussé depuis le mois de juillet. Quoi qu’il en soit, une résolution similaire avait été approuvée en avril courant.

    26 pays se sont abstenus tandis que 24 pays ont soutenu l’initiative, 6 pays ont voté contre : les Etats-Unis, la GB, la Lithuanie, les Pays-Bas, l’Estonie et l’Allemagne.

    La résolution “condamne fermement les agressions croissantes israéliennes et les actions illégales entreprises dans Jérusalem-Est. Elle déplore également les mesures israéliennes refusant aux musulmans un accès à leur site sacré d’Al Aqsa / mosquée Al-Haram al Sharif et demande à Israël, la puissance d’occupation, de respecter le status quo historique et d’immédiatement cesser ces mesures.”

    Lisez le texte complet de la décision de l’UNESCO here.

    Le premier ministre israélien Netanyahou a répondu en disant : “Le théâtre de l’absurde continue avec l’UNESCO et aujourd’hui, l’organisation a rendu une de ses décisions les plus bizarres. En disant qu’Israël n’a pas de connexion avec le Mont du Temple et le mur occidental, c’est comme dire que la Chine n’a pas de connexion avec la Grande Muraille ou l’Egypte avec les pyramides.”

    “De manière évidente, ils n’ont jamais lu la bible, mais je conseillerais aux membres de l’UNESCO de visiter l’arche de Titus à Rome, où ils pourront constater ce que les Romains amenèrent à Rome après qu’ils aient eu détruit et pillé le Mont du Temple il y a 2 mille ans” a ajouté Netanyahou.

    De prime abord, ce qu’a dit Mr Netanyahou semblerait être tout à fait persuasif et d’un grand bon sens, Mais en fait non. De plus, la résolution de l’UNESCO n’est ni politisée, ni biaisée.

    En fait, le parallèle que fait Mr Netanyahou n’est pas valide. Le lien des peuples égyptien et chinois avec les pyramides et la grande muraille est essentiellement fondé sur leur histoire commune et leur culture en tant que nation et groupe ethnique, ainsi le lien culturel est absolument indiscutable.

    Le Mont du Temple (s’il y a effectivemert eu une telle chose en Palestine…) n’est important pour les juifs que comme La Mecque l’est pour les musulmans du monde entier.

    Tout comme il serait ridicule d’entendre que les musulmans d’Indonésie clâment des droits historiques sur La Mecque, juste parce qu’ils sont musulmans (ou nouvellement convertis à l’Islam), ce serait la même chose que de voir les juifs européens clâmer des droits historiques sur Jérusalem.

    En bref, le judaïsme est une religion dont les croyants ne devraient avoir aucun droit historique sur la terre de leurs sites saints et sacrés.

    Tout comme les chrétiens latins ne peuvent pas (et ne devraient pas) clâmer le “Vatican” comme leur patrie historique, les juifs européens ne le peuvent pas non plus pour Jérusalem.

    A l’encontre des Egyptiens et des Chinois, les juifs ne sont pas une nation ou un groupe ethnique qui a une culture et une histoire commune. Shimon Perès, l’ancien président qui vient de mourir était un juif européen né en Pologne qui ne serait jamais venu en Palestine en première instance.

    Et pourtant, non seulement Pérès (né Szymon Perski) vint en Palestine, mais il y a vécu suffisamment longtemps pour s’assurer que la très vaste majorité du peuple natif de l’endroit ait été virée à grand renfort de force brutale et de diplomatie trompeuse. Pour cela, Shimon Pérès, un criminel de guerre par essence, a été enterré en Palestine comme héros national d’Israël.

    Les juifs qui furent conquis par l’empereur romain Titus étaient une petite communauté qui habitait à une époque une partie de Jérusalem il y a deux mille ans. La perception de longue durée qu’après cela il y eu une diaspora juive n’est qu’un mythe ; les Romains n’ont exilé personne de Palestine, encore moins la communauté juive. Les descendants de ces anciens juifs sont plus que probablement les musulmans et les chrétiens de la Palestine moderne.

    L’état israélien moderne est fondé sur la croyance en “un peuple juif” en tant que nation unifiée, établie dans les temps bibliques, dispersée par Rome, forcée à l’exil pendant 2000 ans et retournée en terre promise.

    Mais d’après l’historien israélien Schlomo Sand, il n’y a pas eu d’exil, et comme il le montre par une dense analyse archéologique, historique et scientifique, il est absurde de parler aujourd’hui de “peuple d’Israël”. Du moins pas si par cela vous voulez dire les juifs.

    Les juifs qui ont récemment migré d’Europe vers Israël sont des descendants des Khazars (Khazars,) et s’ils sentent le mal du pays, alors ils feraient bien mieux de s’installer en Ukraine, en Russie (ou en Pologne dans le cas de Pérès), mais certainement pas en Palestine.

    Les juifs sont comme les musulmans et les chrétiens : ils viennent en toutes couleurs, tailles et cultures du monde entier. L’idée (folle) d’amener les juifs du monde entier à quitter leur pays, de s’installer en terre (palestinienne) occupée et “de s’inventer” un peuple juif est le véritable “théâtre de l’absurde”.

    Dans une réponse angoissée à la résolution (attendue) de l’UNESCO, le ministre israélien des affaires étrangères a fait publier une brochure de la connexion historique juive à Jérusalem, qui a été distribuée aux 120 délégués permanents à l’UNESCO dont les pays ont des relations diplomatiques avec Israël. Mise en place de choix dans la brochure se tient une photo de l’arc de triomphe de Titus qui commémora la conquête de Jérusalem par l’empereur romain en 70 EC. Gravé sur l’arc se trouve un menorah ou candélabre à sept branches, largement vu et compris comme un symbole hébraïque.

    Il est bien vrai que l’empereur romain a mené une énorme armée et a conquis l’ancienne ville de Jérusalem. De fait, Titus laissa Jérusalem en totales ruines.

    “Maintenant les Romains ont mis le feu aux extrémités de la ville [banlieues] et les brûlèrent et ils démolirent complètement ses murs [de Jérusalem]” Josephus (guerre VI. 9,4.)

    Les chrétiens connaissent les quatre prophéties de Jésus dans le Nouveau Testament disant qu’il n’y aurait plus une pierre se tenant sur une autre, ni au temple et ses murs, ni même de la ville de Jérusalemm et de ses murs (Mathieu, 24:1,2 ; Marc 13:1,2 ; Luc 19:43,44 et 21:5,6). Mais aussi étrange que cela puisse paraître, les murs entourant Al Haram Al-Sharif demeurent dans toute leur gloire passée et leurs pierres d’Hérode et pré-Hérode de plus de 10 000 ans, toujours solidement ancrés en place dans leurs fondations mêmes. Si ces pierres sont celles du Temple, alors les prophéties de Jésus peuvent être sérieusement mises en doute et n’ont aucune valeur historique ni aucun mérite au gré de toute analyse par des observateurs intelligents et non biaisés.

    D’après les témoignages de témoins occulaires de la campagne impitoyable de Titus, absolument tout dans la vieille ville de Jérusalem fut aplati, absolument rien ne resta debout : les marchés, ls bâtiments officiels, les maisons et bien sûr le temple juiif et les murs qui l’entouraient. Donc, si cela était le cas (historique), alors qu’est-ce que c’est que cet énorme mur que l’Israël moderne appelle le “Mur Occidental” ?

    Ce que Mr Netanyahou n’a pas mentionné, et je suis certain que les historiens sionistes le savent parfaitement, c’est que Titus a démoli PRESQUE tous les bâtiments qui se tenaient à l’endroit de la vieille ville de Jérusalem, tous sauf une construction : sa forteresse militaire romaine.

    Ce que nous avons été amenés à connaître comme étant le mur occidental n’est qu’un des murs toujours en place de la forteresse romaine : alias Fort Antonia.

    L’archéologue et auteur américain, le professeur Ernest L. Martin (1932-2002) a fait des fouilles archéologiques dans l’Est de Jérusalem. Dans son livre controversif “The Temple that Jerusalem Forgot”, publié en 1999 et suivant son travail de terrain exensif, le Dr Martin a conclu que les sites saints musulmans, la mosquée Al Aqsa et le dôme de pierre ne sont pas construits sur les ruines du Mont du Temple.

    Plusieurs autres historiens, incluant le professeur Benjamin Mazar, ancien président de l’Hebrew University, sont parvenus à une conclusion similaire, à savoir que les 45 acres de terre connus dans le monde musulman comme Haram Al-Sharif depuis 638 EC sont en fait une forteresse romaine construite par le roi Hérode et que le “mur des lamentations” juif (ou mur occidental) n’a jamais fait partie du second temple détruit en 70 EC.

    En fait, si vous y pensez bien, la résolution de l’UNESCO sur Jérusalem n’est pas une résolution aussi choquante que de connaître la vérité sur ce soi-disant “mur occidental”. Je veux dire que découvrir soudainement que des millions de juifs dans le monde ont prié et se sont lamentés sur un mur romain païen est incroyablement douloureux. Les archéologues ne peuvent pas montrer de manière conclusive de pierres appartenant au second temple, encore moins le premier. Tout autant douloureux est le fait que les experts et les historiens commissionnés par l’UNESCO n’ont pas réussi à trouver une quelconque connexion juive à l’endroit que les sionistes appellent le “Mont du Temple”. L’historicité du site a commencé avec la mosquée Al Aqsa qui était à l’origine une toute petite maison de prière construite par le calife Oumar. Elle fut reconstruite et étendue par le calife de l’Oumayyadh Abd al-Malik et finie sous son fils Al-Walid en 705 EC. Que vous l’aimiez ou pas, c’est ce que les archives historiques anciennes nous disent au sujet de cet ancien site.

    Une fois de plus, un bon nombre de personnes trouvera ces nouvelles révélations quelque peu perturbantes, car comme l’a si bien dit Mr Netanyahou, la bible raconte une toute autre histoire. La bible dit que le Temple Juif aussi bien que toutes les histoires des Israélites se sont passées à Jérusalem. La bible peut-elle avoir tort ?

    Elle n’a pas tort, mais cela revient au comment le monde en est venu à l’interpréter, le livre et ses histoires. En premier lieu, la bible n’a jamais rien dit au sujet de la Palestine, mais cela fut rendu très clair dans le livre que la terre des anciens Israélites était appelée “Canaan”

    En d’autres termes, ce que la bible (hébraïque) mentiona de manière répétitive comme étant “Jérusalem”, n’est pas situé géographiquement sur la terre ancienne de Palestine.

    Par conséquent, toutes les histoires israélites comme celles d’Abraham, de David, de Salomon et de Moïse, se sont déroulées sur une autre terre, loin de la Palestine et de ce qu’est l’”Israël” des temps modernes. C’est sur cette terre ancienne que le premier temple des Israélites s’est tenu à cette époque.

    Ceci n’est en rien une théorie de la conspiration, mais simplement la vérité cachée. Pour vous aider à digérer ces nouvelles révélations choquantes, stimulons un peu votre pensée critique avec quelques faits historiques qui vont vous aider à différencier la Palestine de Canaan.

    Dès la fin de l’âge du bronze (1150 AEC), la terre qui s’étendait de la Méditerranée à la rivière Jourdain était connue sous le nom de “Peleset” dans les archives égyptiennes et “Pilitsu” dans les archives assyriennes.
    La première claire utilisation du terme de Palestine pour se référer à cette zone entre la Phénicie et l’Egypte fut au Vème siècle AEC dans la Grèce ancienne, lorsque Hérodote écrivit au sujet d’un district de la Syrie appelé Palaistiné dans “Les Histoires”. De manière intéressante, dans ses archives historiques, Hérodote n’a jamais mentionné avoir vu ou même entendu parler de quelques juifs que ce soit ou de leur Temple.
    En 332 AEC, lorsqu’Alexandre le Grand conquît toute la côte méditerranéenne orientale, les villes qu’il conquît comme Tyre, Gaza et Jérusalem étaient référées en tant que villes phéniciennes et non pas cananéennes.
    Lorsque l’empereur Titus conquît Jérusalem, toute le territoire était appelé “Palastina” et non pas Israël ou Canaan. Après le siège de 70 EC et avant la révolte juive de 132 EC (Bar Kokhba), Jérusalem fut reconstruite et renommée “Aelia Capitolina” par les Romains. Ce nom resta jusqu’à la conquête islamique de 638 EC. Ensuite, et jusqu’à aujourd’hui, elle fut toujours appelée “Quds” par les Arabes.
    L’endroit que les esclaves israélites ont conquis après leur exode est bibliquement appelé “Canaan”.

    Si, historiquement parlant, la terre de l’ancienne Palestine était, à un moment des temps anciens, réferée comme étant Canaan, alors nous pourrions avoir une base, un fond commun pour considérer la “Jérusalem” moderne comme la ville biblique de David et Salomon.

    Mais jamais la Palestine ne fut appelée Canaan et jamais Jérusalem n’a été la ville de David. “Canaan” est un terme biblique qui a été projeté frauduleusement par les érudits occidentaux biaisés sur la terre de Palestine.

    Ce qui est absurde n’est pas la résolution de l’UNESCO ; mais pendant tout ce temps, notre (fausse) lecture de l’histoire biblique et de celle de l’ancien Proche-Orient.

    Dr. Ashraf Ezzat 

     

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    url de l’article original : http://www.veteranstoday.com/2016/10/20/unesco-resolution-on-jerusalem-the-hidden-truth

    Traduit de l’anglais par Résistance 71

  • En Israël, le dirigeant d’extrême droite Avigdor Lieberman devrait prêter serment mardi 24 mai en tant que ministre de la défense, en charge notamment des territoires palestiniens occupés. En réalité, l’« ère Lieberman » a commencé dès mars 2009, lorsque celui-ci fut nommé ministre des affaires étrangères dans un précédent gouvernement déjà dirigé par Benyamin Netanyahou. « Dans sa Moldavie natale, il exerçait le métier de videur de boîte de nuit, commentait alors l’historien Schlomo Sand. Maintenant, ce sont les Arabes qu’il veut vider. »

    Les Palestiniens d’Israël, otages de l’extrême droite, par Joseph Algazy & Dominique Vidal (mai 2009) http://www.monde-diplomatique.fr/2009/05/ALGAZY/17049 #st

    Lire aussi « Israël à l’heure de l’Inquisition », par Charles Enderlin (mars 2016) http://www.monde-diplomatique.fr/2016/03/ENDERLIN/54916

    http://zinc.mondediplo.net/messages/27336 via Le Monde diplomatique

    • Le ministre de la Défense démissionne et met en cause Netanyahou
      http://www.lejdd.fr/International/Israel-le-ministre-de-la-Defense-demissionne-et-met-en-cause-Netanyahou-786861

      "Malheureusement, des éléments extrémistes et dangereux ont pris le contrôle d’Israël et du Likoud et menacent la société." C’est par cette phrase que, vendredi, l’ancien ministre de la Défense israélienne Moshe Yaalon a expliqué sa démission. « J’ai dit au Premier ministre qu’étant donné son comportement au cours des derniers événements et mon manque de confiance en lui, je démissionnais du gouvernement et de la Knesset (Parlement) et prenais mes distances avec la vie politique », a également écrit Moshé Yaalon sur Twitter. 

      Certes, son sort était de toute façon scellé. Mercredi, Benyamin Netanyahou avait offert son poste à l’ultranationaliste Avidgor Lieberman. Mais selon les observateurs, le siège de ministre des Affaires étrangères lui était promis. Yaalon n’en a pas voulu. Dans la foulée, il a aussi abandonné son mandat de député.

      À 66 ans, c’est sans doute la première fois que ce militaire de carrière revendique une désertion. Son engagement au sein de Tsahal remonte à la guerre du Kippour en 1973. Il a ensuite gravi tous les échelons de l’institution jusqu’à devenir chef d’état-major en 2002. Ce n’est qu’en 2005 qu’il se tourne vers la politique, en rejoignant le Likoud (droite), le parti de Netanyahou. En 2013, ce dernier lui confie les clés du ministère de la Défense. Il le confirme à son poste deux ans plus tard.

  • Une nouvelle espèce de #dinosaure à cornes découverte aux Etats-Unis
    http://www.lemonde.fr/paleontologie/article/2016/05/19/une-nouvelle-espece-de-dinosaure-a-cornes-decouverte-aux-etats-unis_4921849_

    Des paléontologues ont mis au jour aux Etats-Unis une nouvelle espèce de dinosaure dotée de quatre cornes qui vivait il y a 77 millions d’années. Cette découverte faite en Utah, dans le parc national du Grand Staircase-Escalante National Monument, fait l’objet d’une publication mercredi 19 mai dans la revue américaine PLOS One. Cet herbivore qui devait mesurer de six à huit mètres de long et peser de une à deux tonnes, a été baptisé #Machairoceratops cronusi.

  • Le Front national lance un collectif des juifs -
    Modifié le 27/04/2016 à 07:05 - Publié le 26/04/2016 à 20:04 |
    http://www.lepoint.fr/politique/le-front-national-lance-un-collectif-des-juifs-26-04-2016-2035139_20.php

    Tout est parti d’un dossier du Jerusalem Post datant du 13 avril 2016, dans lequel on découvrait que le Front national était en train de créer un collectif des juifs. Une organisation informelle, en marge du parti, à destination des électeurs juifs. Pour expliquer la création de ce mouvement, le journal israélien précisait : « De plus en plus de juifs de banlieue, se sentant particulièrement menacés par l’antisémitisme musulman, estiment que le FN est le seul parti politique doté d’un programme susceptible de les protéger. »

  • Sanders et le #socialisme
    http://www.wsws.org/fr/articles/2016/jan2016/sand-j30.shtml

    Dans un pays où toute l’élite politique, médiatique, et universitaire est obsédée par les questions de race, de genre, et d’orientation sexuelle, où les questions de classe sont systématiquement ignorées, il s’avère que ce qui préoccupe la vaste majorité des gens sont les questions économiques et sociales fondamentales qui dépassent la politique sociétale et concernent tous les travailleurs.

    De larges couches de travailleurs et de jeunes se radicalisent sous l’impact de décennies d’une réaction sociale qui s’est intensifiée sous Obama, le soi-disant tribun de « l’espoir » et du « changement ». Ils sont scandalisés par les guerres sans fin qui gaspillent d’immenses ressources pour tuer et piller les pays étrangers, ainsi que par le pillage de l’économie américaine par une aristocratie financière criminelle.

    N’ayant entendu de la part de la classe politique que des mensonges dont la fiction que l’Amérique jouit d’une relance économique, ils réagissent avec surprise et espoir quand un candidat présidentiel médiatisé leur parle de choses qui les concernent.

    La montée du soutien à Sanders provoque la crainte des élites dirigeantes, pas tellement à cause de Sanders lui-même, mais à cause du profond virage à gauche et de la montée de l’opposition sociale qui sous-tend sa montée dans les sondages.

  • Le sable en voie de disparition
    http://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2015/09/01/le-sable-en-voie-de-disparition_4742188_1655027.html

    Le commerce et l’extraction du sable racontent, en creux, la folle expansion des hommes. Même s’il entre dans la composition du papier, de la lessive et des microprocesseurs, ce matériau naturel nourrit d’abord massivement les appétits du secteur de la construction. Les deux tiers des réalisations sont en béton. Mélangé au ciment, le sable possède l’avantage d’être performant, bon marché et facile à trouver… jusqu’il y a peu. Car les carrières accessibles se raréfient et les lits des rivières ont été vidés. Les industriels se sont alors tournés vers les fonds sous-marins, d’où ils extraient par pompage des quantités astronomiques de granulat. Une méthode qui aspire tout sur son passage, non seulement le sable, mais aussi le plancton et les autres êtres vivants. De plus, elle déstabilise le littoral, accélérant son érosion.

    Pour bâtir ses îles artificielles, Dubaï importe du sable marin d’Australie – celui des déserts n’ayant pas les qualités nécessaires – pour gagner du terrain sur la mer ; Singapour fait venir illégalement du granulat pompé chez ses voisins ; pour construire et loger leurs populations, la Chine et l’Inde, insatiables, en achètent partout… La tension étant réelle sur les marchés, le trafic s’organise à grande échelle. A petite aussi : le documentaire nous montre d’étonnantes images de « pêcheurs », plongeant par trois ou quatre mètres de fond pour emplir des sacs de chantier dans les lagons des Maldives ; au Maroc, les « pilleurs » du littoral transportent leur butin à dos d’âne. Leur récolte servira à construire des résidences pour les touristes attirés par les ex-belles plages de la région, elles aussi victimes de l’érosion.

    #construction #écologie

  • les limbes | ou la vie sauvage, via @rezo et @kaparia sur to_eat_hours
    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2015/08/12/les-limbes

    Il y aura des #files_d’attente, des combats au couteau, une procession de femmes portant sur le visage de longs masques d’antilope à striures blanches et noires et traversant silencieusement le nord du Mali, une embarcation frêle dérivant au large de Metline, des militaires en guenilles courant derrière un camion dans le désert de Libye comme après un buisson emporté par le vent, des centaines puis des milliers d’hommes sur la mer d’Alboran se retournant l’un vers l’autre et se cherchant des yeux, un mineur afghan, de nom inconnu, marchant seul sur la côte de Jonic, en Calabre, un bateau sans équipage dérivant au large du canal d’Ibiza, des pêcheurs espagnols réparant leurs filets sur la plage de Calp et y voyant soudain apparaître des visages, une barque en flammes au large d’Annaba, des maisons et des champs tout au bord de la #frontière turque, un adolescent #clandestin disparaissant à l’arrière d’un camion, entre Patras et Ancône, des nuées d’enfants sur le port de Patras escaladant les grilles, courant vers les camions, se dispersant, réessayant quelques minutes ou heures plus tard et finissant à bout de ressources par se transformer en oiseaux, un homme d’une cinquantaine d’années et une jeune fille traversant au matin un champ de mines à la frontière gréco-turque et disparaissant eux aussi, devenant fumée, des mains et des regards à travers les grillages du centre pour demandeurs d’asile de Charleroi, Belgique, une tombe de fortune à la frontière grecque, un simple mot tracé sur le carton, “Afghan”, un téléphone cellulaire et le numéro d’un appartement de Tunis composé d’une main tremblante au milieu de la mer, une voix, une file d’attente dans le réfectoire du centre pour #demandeurs_d’asile de Sandholm, Danemark, l’heure de la paye sur le chantier de démolition de navires de Chittagong, Bangladesh, la silhouette de Wadim S., autour de 21 ans, #immigré de Lettonie marchant au bord d’une voie ferrée près de Hambοurg, la silhouette de Maiouad …, garçon de 15 ans traversant pieds nus une autoroute près de Calais, une lettre adressée à Jimmy Mubenga, 46 ans, originaire d’Angola, la silhouette penchée d’une Érythréenne de 22 ans sur la route, entre Tbilissi et Foggia, quelques mots en arabe retrouvés dans la doublure du manteau d’un mineur de nom inconnu, près de Trieste, la notification de refus à la demande d’asile déposée par Osman Rasul, 27 ans, Irakien (Nottingham), un sac de sport retrouvé dans une cellule de la #prison de Langenhagen, un livre ayant appartenu à un homme de pays et de nom inconnus poignardé par un autre demandeur d’asile, à Alves, Suisse, dans un appartement loué par l’Office d’immigration, le portrait souriant d’Abdoulaye …, 20 ans, né en Côte-d’Ivoire, le portrait d’Alan Rasoul Ahmed, Irakien, qui souffrait du mal du pays, “left in limbo ” ce qui signifie en anglais “en prison” et en latin du Moyen-Âge “à la frontière de l’Enfer”, Liverpool, la photographie de Ramahdin …, Afghan de 16 ans, dans une rue de Dunkerque, en route vers l’Angleterre, une photographie d’identité de …,

    #Dimitris_Alexakis

  • Carnet de classe(s) - Question de la #représentation à l’#école
    http://carnetdeclasses.tumblr.com/post/113700010195/question-de-la-representation-a-lecole

    À l’école, les textes qu’on étudie sont principalement écrits par des hommes, à l’exception sans doute des époques plus contemporaines. On a vaguement Louise Labé, Georges (!) Sand, puis, soudain, au XXe siècle, les femmes ont enfin eu une chambre à elles et pu écrire, alors on peut enfin étudier des textes signés au féminin. De toute façon, l’histoire est écrite par les vainqueurs, et les vainqueurs sont des hommes, et puis le génie n’a pas de genre, n’est-ce pas ?

    À l’école, les textes qu’on étudie sont principalement écrits par des hommes blancs. À l’exception d’Alexandre Dumas, dont on néglige souvent de préciser qu’il ne l’était pas. Dans l’étude du contemporain, on trouve Leopold Sedar Senghor et Aimé Césaire, et c’est déjà pas mal. En gros, l’histoire littéraire telle que narrée scolairement devient : les hommes blancs écrivent, écrivent, écrivent, et soudain, dans les années 1950, quelques hommes noirs se réapproprient cet outil. Si c’est mal amené, ça peut tomber de nulle part et ne ressembler à rien. Mais encore une fois : l’histoire est écrite par les vainqueurs, et les vainqueurs sont des hommes blancs, et puis le génie n’a ni genre ni couleur, n’est-ce pas ?

  • Schlomo Sand : « Je ne suis pas #Charlie » - [UJFP]
    http://www.ujfp.org/spip.php?article3768

    En 1886, fut publiée à Paris La France juive d’Edouard Drumont, et en 2014, le jour des attentats commis par les trois idiots criminels, est parue, sous le titre : Soumission, « La France musulmane » de Michel Houellebecq. La France juive fut un véritable « bestseller » de la fin du 19ème siècle ; avant même sa parution en librairie, Soumission était déjà un bestseller ! Ces deux livres, chacun en son temps, ont bénéficié d’une large et chaleureuse réception journalistique. Quelle différence y a t’il entre eux ? Houellebecq sait qu’au début du 21ème siècle, il est interdit d’agiter une menace juive, mais qu’il est bien admis de vendre des livres faisant état de la menace musulmane. Alain Soral, moins futé, n’a pas encore compris cela, et de ce fait, il s’est marginalisé dans les médias… et c’est tant mieux ! Houellebecq, en revanche, a été invité, avec tous les honneurs, au journal de 20 heures sur la chaine de télévision du service public, à la veille de la sortie de son livre qui participe à la diffusion de la haine et de la peur, tout autant que les écrits pervers de Soral.

    Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance #dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité #dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « #voltairiens et les #rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.

    En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs #musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’#échelle_sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des #pauvres et des non instruits.

    De plus, et sachant que tout texte s’inscrit dans un contexte, comment ne pas s’interroger sur le fait que, depuis plus d’un an, tant de soldats français sont présents en Afrique pour « combattre contre les djihadistes », alors même qu’aucun débat public sérieux n’a eu lieu en France sur l’utilité où les dommages de ces interventions militaires ? Le gendarme colonialiste d’hier, qui porte une responsabilité incontestable dans l’héritage chaotique des frontières et des régimes, est aujourd’hui « rappelé » pour réinstaurer le « droit » à l’aide de sa force de gendarmerie néocoloniale. Avec le gendarme américain, responsable de l’énorme destruction en Irak, sans en avoir jamais émis le moindre regret, il participe aux bombardements des bases de « daesch ». Allié aux dirigeants saoudiens « éclairés », et à d’autres chauds partisans de la « liberté d’expression » au Moyen-Orient, il préserve les frontières du partage illogique qu’il a imposées, il y a un siècle, selon ses intérêts impérialistes. Il est appelé pour bombarder ceux qui menacent les précieux puits de pétrole dont il consomme le produit, sans comprendre que, ce faisant, il invite le risque de la terreur au sein de la métropole.

  • Préface à Sandrine Ricci : Avant de tuer les femmes vous devez les violer
    http://delphysyllepse.wordpress.com/2014/11/13/preface-a-sandrine-ricci-avant-de-tuer-les-femmes-vous-dev

    Avec cet ouvrage, Sandrine Ricci a entrepris une grande première en langue française : étudier le génocide – ici le génocide des Tutsi en 1994 – dans une perspective féministe . Mais étudier ce génocide de ce point de vue, c’est remettre en cause les présupposés qui informent toutes les études sur les génocides, et le génocide en général ; et qui informent aussi les présupposés sur les violences contre les femmes commises dans toutes les guerres.
    Car oui, la guerre est « genrée », comme la paix.
    En fait, ces violences ne sont pas ignorées des études sur les guerres, sur la guerre : elles sont là, mentionnées, mais comme des conséquences de la nature humaine, qui aurait deux formes, la masculine et la féminine. La première serait naturellement violente, et la deuxième naturellement soumise. Donc, les hommes vont violer en temps de guerre : violer quand c’est possible fait partie de leur nature, et la guerre constitue une de ces possibilités. Et c’est là que résident les limites de toutes ces études sur le viol qui mentionnent le viol des femmes, ennemies ou non, comme une espèce de dommage collatéral, mais inévitable.
    Ricci, elle, regarde à travers la longue-vue des analyses féministes des violences sexuelles, et plus largement encore des violences sexuées (dirigées contre des femmes parce qu’elles sont des femmes), elle voit le viol comme exprimant, mais aussi produisant l’infériorité des femmes.
    Pour Ricci, « ces violences reflètent des rapports sociaux qui n’apparaissent pas et ne disparaissent pas avec les guerres ». Plus de « nature humaine » pour justifier la domination des hommes sur les femmes, mais des rapports sociaux, et par « rapports sociaux », on n’entend pas prendre l’apéritif avec les voisins mais une construction entièrement sociale des catégories « hommes » et « femmes ». Le fait, qui existe aujourd’hui dans toutes les sociétés connues, que le groupe « hommes » domine le groupe « femmes » n’est pas dû – bien qu’on essaie de nous en persuader – à des « causes naturelles ».
    Avant d’en venir à la partie consacrée à l’analyse des violences que lui ont racontées des rescapées, elle brosse le tableau de ce génocide, de ses prémisses. Ce génocide massif – 900 000 personnes tuées en trois mois – elle en retrace la genèse. Car loin d’être une explosion spontanée, un retour de flamme du « tribalisme », l’expression de la nature finalement sauvage et cruelle des habitants de l’Afrique subsaharienne, le grand génocide a été précédé de plusieurs « petits », et par une persécution toujours accrue de la population Tutsi au cours des dix années précédant avril 1994.
    Au Rwanda, le génocide a été annoncé et préparé par des vexations, des injures, des menaces et des meurtres, et par une propagande gagnant sans cesse en intensité, qui présentait les Tutsi comme des « étrangers », mieux comme des « cafards » rongeant la nation rwandaise, la vraie, censée être constituée des « premiers arrivants », les Hutu.
    Mais comment dans ce pays, des gens qui vivaient sur le même territoire, dans les mêmes villages, qui se mariaient entre eux, ont-ils et elles pu être considéré·es et traité·es comme des factions ennemies l’une de l’autre ? Comment a-t-on pu faire croire à une partie, appelée Hutu, qu’une autre partie du peuple, appelée Tutsi, la menaçait, au point qu’elle devait être exterminée ?
    Cela ne s’est pas fait en un jour, ni en une semaine, ni en un an, ni même en dix. Cette division idéologique de la population prend ses racines dans l’occupation et la colonisation belges à la fin du19e siècle. En pleine période de classification raciale. Des ethnologues belges prétendent que les premiers occupants du Rwanda étaient des Bantous, agriculteurs, et que plus tard, sont venus des Hamites du Nord, plus grands, plus « européens » de traits, et pasteurs.
    Après l’indépendance du Rwanda (1962), la mention « Hutu » ou « Tutsi » devient obligatoire sur les cartes d’identité. La graine semée par les colonisateurs mûrit en un système de pensée et d’action fondé sur la racialisation. Ce système est prêt pour ce à quoi il était destiné : son utilisation à des fins politiques. Cette racialisation, on la voit à l’oeuvre partout, pas seulement au Rwanda : en Europe, en Amérique, en Afrique. Elle s’accompagne souvent d’une confessionnalisation : ainsi en Centrafrique s’entre-tuent aujourd’hui des Chrétiens et des Musulmans qui vivaient auparavant ensemble.
    Mais là aussi, comme le montre bien Sandrine Ricci, la racialisation, elle-même destinée à la hiérarchisation, et le dénigrement des « mauvaises races », sont genrés : les femmes tutsi sont plus diabolisées que les hommes. Elles sont belles, elles sont fourbes, elles provoquent la perte des hommes hutu qu’elles prennent dans leurs filets. Portrait classique de l’infâme séductrice. Et petit à petit la haine se construit, s’exprime dans une défiance généralisée vis-à-vis des Tutsi, puis par des assassinats, puis par des « petits » massacres, répétition du grand massacre qui sera, lui, soigneusement organisé, avec des listes de gens à tuer, village par village.
    On estime qu’environ 500 000 femmes ont été violées. La plupart ont été tuées ensuite. Mais d’abord violées. Quelques-unes, dont certaines ont été violées, ont échappé à la mort. C’est parmi ces « rescapées », soit au Rwanda, soit au Québec où elles se sont réfugiées, que Ricci a conduit des entretiens. Des 26 femmes interviewées, cinq ont « admis » avoir subi elles-mêmes des violences sexuelles.
    La lecture du chapitre qui relate ces entretiens est particulièrement éprouvante. Ce que ces femmes ont enduré est au-delà de l’imagination. Elles ont eu faim et soif, bien sûr. Elles ont du vivre en sachant que leur mari, leurs enfants, leurs parents, n’existaient plus. De plus, souvent leurs bourreaux exécutaient leurs maris, leurs frères, leurs mères, leurs pères, et jusqu’à leurs enfants, devant elles : elles les ont vu·es coupé·es en morceaux, jeté·es vivant·es dans les latrines. Elles ont vu aussi d’autres femmes torturées à mort d’une façon spéciale, d’une façon réservée aux femmes. Non seulement des pénis mais toutes sortes d’objets, jusqu’à des branches d’arbres, étaient introduits dans leurs vagins. Les bourreaux avaient une obsession pour la « matrice » des femmes tutsi, qui, prétendaient-ils, n’était pas la même que celle des femmes hutu. Ils voulaient la voir et pour ce faire, l’extirpaient à coups d’épée du corps de ces femmes encore en vie.
    Certaines des survivantes ont été violées par des dizaines, parfois des centaines d’hommes ; certains préféraient qu’elles meurent à petit feu du SIDA qu’ils leur avaient transmis volontairement. Et surtout, surtout, elles vivaient dans la terreur, pensant à chaque minute que cette minute était peut-être la dernière.
    Or aujourd’hui, le gouvernement rwandais table sur la « réconciliation ». Des reportages occidentaux prétendent même montrer un Rwanda totalement « pacifié » où ex-victimes et ex-bourreaux vivraient côte ą côte dans l’oubli et le pardon. Celles qui vivent au Québec, et qui sont encore en train de batailler contre leurs cauchemars, souvent avec l’aide de spécialistes du syndrome de stress post-traumatique, ne retourneront pas au Rwanda. Mais celles qui y sont restées ? Celles avec qui Ricci a pu parler vivent en réalité dans la peur. Car beaucoup de bourreaux ont été relâchés. Ils sont revenus au village, après des procès souvent bâclés. Et souvent aussi, ils les narguent, leur font comprendre qu’à leurs yeux, « le travail n’a pas été terminé ». Pour elles, la réconciliation, c’est une vie incertaine, dans des maisons qui ne ferment pas, et où la nuit tout peut arriver.
    Ricci montre que le terme de « viol de guerre » renvoie à une vision naturaliste des hommes, qui seraient poussés par des frustrations et par leurs « pulsions ». Le terme de « viol arme de guerre » n’est pas acceptable non plus, car il se concentre sur les hommes, qui seraient « démoralisés » par le viol de leurs femmes. Certes. Mais là encore les femmes ne sont vues que comme des instruments au service d’une bataille entre hommes. Ce qu’elles souffrent, elles, leur propre démoralisation, leur propre vie, n’est pas pris en compte.
    Au lieu d’isoler le « viol de guerre », il faut au contraire le replacer dans la série mondiale des viols, et plus largement encore, dans la série des agressions sexuées – dues au sexe (ou genre) de l’agressée – et qui ne sont pas forcément sexuelles. Il est nécessaire de prendre en compte, et d’abord d’admettre qu’il existe, sous toutes les latitudes, un trait commun hélas à toutes les cultures connues aujourd’hui : la haine des femmes – la haine que les dominants éprouvent pour les dominé·es. Car les dominants, contrairement à ce qu’on pourrait croire, haïssent beaucoup plus leurs victimes que l’inverse. Ainsi, la haine des hommes est-elle interdite, et les femmes, y compris les féministes, craignent toujours d’en être accusées, et multiplient les preuves que non, elles ne détestent pas les hommes, tandis que ceux-ci peuvent, y compris publiquement, exprimer leur haine des femmes en toute liberté.
    Enfin, c’est le grand mérite de ce livre que de faire le lien entre le calvaire d’une femme précise, qu’elle soit tutsi, française ou québécoise, et toute la gamme des violences subie par la partie « femmes » de la population mondiale ; « psychologiques », et physiques, tout un continuum de violences leur enjoint de rester à leur place subalterne ; les oblige à un nombre incroyable de stratégies de protection ; et les fait vivre dans une peur diffuse mais constante, que le déni du danger, ou de la peur elle-même, ne suffit pas à dissiper.

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