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  • Entre massacre et lutte antiterroriste, l’armée malienne à l’épreuve du feu | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/140419/entre-massacre-et-lutte-antiterroriste-l-armee-malienne-l-epreuve-du-feu?o

    L’agence française de développement a annulé la publication d’un dossier sur le Mali qui devait paraître dans sa revue Afrique contemporaine. En cause, des articles qui ont déplu, mettant à mal la stratégie de la France ou les autorités du Mali. Mediapart publie l’un d’eux, consacré aux accusations visant l’armée malienne.

    #Paypal #Mali #Censure #AgenceFrançaiseDéveloppement

    • La polémique a éclaté fin mars. Elle a pour origine la démission de Marc-Antoine Pérouse de Montclos, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), de ses fonctions de rédacteur en chef d’Afrique contemporaine, une revue trimestrielle éditée par l’Agence française de développement (AFD). En cause : l’AFD a refusé la publication d’un dossier consacré au Mali.

      Pourtant, les articles de ce numéro spécial, « écrits par des chercheurs réputés, qui connaissent le terrain et écrivent depuis longtemps sur le Mali et l’Afrique, avaient été acceptés et approuvés par le comité de rédaction de la revue », indique Bruno Charbonneau, qui a dirigé ce travail (et qui est lui-même professeur d’études internationales au collège militaire royal de Saint-Jean au Québec).

      L’un des textes du dossier, détaille-t-il, analyse les faiblesses de l’approche militaire du contre-terrorisme actuellement privilégiée par les puissances occidentales. Il montre « comment cette approche qui l’emporte sur tout peut être contre-productive et être elle-même génératrice de violences ». Un autre évoque « l’impunité générale et généralisée dont jouissent des représentants de l’État malien dans la mesure où leurs actions illégales, criminelles et autres ne sont pas ou que rarement punis ».
      Il semble que ce sont ces deux articles qui ont posé problème à l’AFD, laquelle édite la revue mais la dirige aussi, puisque le directeur de la rédaction, Thomas Melonio, est un de ses agents. Ce dernier est le directeur exécutif du département innovation, recherche et savoirs de l’AFD, et a été conseiller Afrique du président François Hollande, après avoir été délégué national responsable de l’Afrique au parti socialiste. Il était en poste à l’Élysée lors du lancement de l’opération militaire française Serval au Mali, en 2013.

      Auteur de l’article consacré aux défaillances de l’armée malienne, le journaliste indépendant Rémi Carayol a confié à Mediapart l’intégralité de son texte, que nous publions ici avec son autorisation.

      *

      Sept ans après sa déroute dans le nord du Mali face aux combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), l’armée malienne se reconstruit difficilement. Les résultats des importants moyens mis en œuvre pour lui permettre d’assumer ses missions sont pour l’heure peu probants. Il est vrai qu’elle revient de loin. En 2012, ses défaites successives dans le septentrion avaient révélé d’importantes faiblesses structurelles : manque de moyens matériels, déficit de cohésion au sein des différents corps, mauvaise gestion des ressources humaines, pratiques clientélistes, commandement défaillant, patriotisme à géométrie variable des soldats…

      Très vite après la perte d’une partie du territoire national, les partenaires du Mali ont entrepris d’aider les autorités à reconstruire une armée digne de ce nom. Il s’agissait alors de lui permettre, avec le soutien d’une force onusienne, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), de reconquérir au plus vite les régions tombées sous le joug des groupes armés djihadistes, lesquels avaient profité de l’offensive du MNLA pour prendre le contrôle des principales villes du nord. Cette mission a finalement été accomplie par l’armée française, avec l’appui des armées africaines, après le déclenchement de l’opération Serval en janvier 2013.

      Lancée dans la foulée de l’intervention française, en février 2013, la mission de formation de l’Union européenne au Mali1 avait pour fonction initiale de former quatre Groupements tactiques interarmes (GTIA), soit un total de 2 600 hommes, destinés à se battre dans le nord. Prolongée à trois reprises en 2014, 2016 et 2018, cette mission en a formé bien plus : environ 12 500 soldats maliens ont officiellement suivi des cours et des entraînements dans le centre de Koulikoro, où sont basés les instructeurs européens. Prévue pour durer au minimum jusqu’en mai 2020, cette mission a pour l’heure coûté près de 133 millions d’euros2.

      L’EUTM a pour mandat de fournir des conseils en matière militaire et de contribuer à rétablir les capacités opérationnelles des Forces armées maliennes (Fama). L’instruction des militaires maliens comporte plusieurs volets, dont une formation en matière de droit international humanitaire, de protection des civils et de droits de l’homme. Depuis sa création, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), qui a succédé à la Misma, a elle aussi prodigué des formations en matière de droits humains aux soldats maliens. La France et les États-Unis mènent de leur côté des programmes de formation destinés aux armées de la sous-région, dont celle du Mali.

      Parallèlement à ces initiatives financées par les partenaires du Mali, le gouvernement malien a fait voter une loi d’orientation et de programmation militaire ambitieuse en mars 2015, dont l’objectif était « de se doter à l’horizon 2019 d’une organisation et d’un plan d’équipements, de disposer d’un outil de défense adapté aux besoins de sécurité, et capable en toutes circonstances de défendre l’intégrité du territoire national tout en contribuant à la consolidation de la démocratie ».

      D’un coût total estimé à plus de 1 230 milliards de francs CFA (près de 1,9 milliard d’euros3) sur une période de cinq ans, ce qui représente un effort colossal pour l’État malien, cette loi visait notamment à recruter près de 10 000 hommes, afin de porter les effectifs des forces de sécurité à 20 000 éléments, et à acquérir du matériel de guerre.

      Alors que « l’horizon 2019 » est bientôt atteint, force est de constater que les objectifs recherchés, tant en matière d’efficacité opérationnelle que de respect des droits humains, sont loin d’avoir été accomplis. Plus que la guerre dans le nord, le conflit multiforme qui secoue le centre du Mali illustre cet échec relatif.

      Si les Fama ont participé à la reconquête du nord, elles ne sont intervenues qu’en second rideau, une fois que les djihadistes avaient été chassés du terrain par les troupes françaises et africaines. Les soldats maliens ont très vite été amenés à reprendre leurs positions dans les villes de Tombouctou et de Gao, mais ils n’ont pas été en mesure de s’installer durablement plus au nord, notamment dans la ville de Kidal. Aujourd’hui encore, l’armée malienne est relativement peu présente dans les zones jadis occupées par les djihadistes. La plupart du temps cantonnée dans ses bases, elle ne sort que rarement des centres urbains. Son rôle est en outre dilué du fait de la multiplication des acteurs armés.

      L’armée française poursuit ses manœuvres dans le cadre de l’opération Barkhane (4 500 hommes), qui a succédé à l’opération Serval en 2014, et dont la base principale se situe à Gao4. Elle se concentre sur les dirigeants des groupes terroristes, qu’elle traque dans l’ensemble de la sous-région avec une totale liberté d’action.

      La Minusma, qui dispose de plus de 12 000 soldats, est également présente sur l’ensemble du territoire septentrional (à Tombouctou, Gao, Tessalit, Aguelhok, Kidal, Goundam, Ber, Gossi, Ansongo et Menaka), ainsi que dans le centre (à Douentza, Sévaré et Diabaly). Si les Casques bleus sortent peu de leurs bases, au grand dam des populations, ils constituent une force non négligeable dans ces villes.

      Enfin, les groupes armés signataires de l’accord de paix issu du processus d’Alger, membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui réunit d’anciens rebelles, ou de la Plateforme, dans laquelle se retrouvent des groupes qualifiés (parfois à tort) de loyalistes à l’égard de Bamako, jouent eux aussi un rôle dans la sécurisation du territoire. Le MNLA, le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) ou encore le Groupe autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia) assurent le contrôle de certaines zones rurales d’où sont absentes les Fama, en lien parfois avec les forces française et onusienne.

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      1 European Union Training Mission (EUTM)

      2 Le budget de l’EUTM Mali n’a cessé d’augmenter au fil des ans : 12,3 millions d’euros en 2013, 27,7 millions en 2014-2016, 33,4 millions en 2016-2018 et 59,7 millions pour la période 2018-2020. Cette dernière hausse spectaculaire s’explique par une extension du mandat de l’EUTM, qui, désormais, forme également des éléments de la Force conjointe du G5-Sahel. Source : EUTM Mali.

      3 427,59 milliards FCFA pour les investissements ; 442,57 milliards CFA pour le fonctionnement ; et 360,38 milliards CFA pour le personnel.

      4 Le quartier général de l’opération est basé à N’Djamena (Tchad).

      Le centre du Mali, foyer des violences
      Dans le centre du pays, par contre, les Fama sont en première ligne, et ont même longtemps été un peu seules. Cette zone, qui englobe la région de Mopti et une partie de la région de Ségou, est aujourd’hui considérée comme l’épicentre des violences au Mali, et est désormais perçue à New York, au siège des Nations unies, comme l’enjeu principal du moment. 40 à 50 % des violences recensées dans le pays en 2018 l’ont été dans ces deux régions.

      Selon un décompte de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), environ 1 200 personnes y ont été tuées ces deux dernières années, dont au moins 500 entre les mois de janvier et août 20185. Or l’armée malienne n’est pas étrangère à un tel bilan.

      En 2012, le centre du Mali, zone géographique relativement vague, marquait la séparation entre le nord, placé sous le joug des djihadistes, et le sud, administré par l’État. Ses habitants n’ont pas été exposés aux violences au même degré que ceux du nord, mais ils en ont subi les conséquences de manière plus ou moins directe : désertion des représentants de l’État, y compris des militaires dans certaines zones, multiplication des actes de banditisme, détérioration de la situation économique…

      En 2013, dans la foulée des troupes françaises et africaines, les Fama ont réinvesti la zone. Alors que les Français, dont les objectifs se

      IBK et Emmanuel Macron lors de la commération du centenaire de la Première Guerre mondiale à Reims le 6 novembre 2018. © Reuters
      IBK et Emmanuel Macron lors de la commération du centenaire de la Première Guerre mondiale à Reims le 6 novembre 2018. © Reuters
      situaient plus au nord, ne faisaient qu’y passer, et que la Minusma s’y implantait timidement, l’armée malienne, elle, y a repris ses positions. Cette reconquête s’est accompagnée d’exactions contre les populations locales, et plus particulièrement les Peuls, victimes d’amalgames en raison du ralliement de certains d’entre eux aux groupes djihadistes, souvent pour des raisons autres que religieuses6.
      Plusieurs dizaines de personnes ont été exécutées et jetées dans des puits par des soldats maliens à Sévaré7. Des cas de tortures ont également été mentionnés8. De nombreuses personnes ont en outre été portées disparues après avoir été arrêtées par l’armée malienne9.

      Ce retour « musclé » n’a pas permis pour autant de restaurer la sécurité, et encore moins la confiance entre les populations et l’armée. Outre les violences attribuées aux soldats maliens, des tueries (impunies jusqu’à présent) ont aussi été commises par des bandits armés10, et les pillages n’ont pas cessé.

      « Une fois que les Fama sont revenues, les vols de bétail se sont multipliés, précise un élu local de la commune de Nampala. Les gens sont allés voir les militaires pour leur demander de sécuriser les déplacements des troupeaux, mais ils n’ont rien obtenu. Certains se sont alors tournés vers les groupes armés ou ont décidé de s’armer eux-mêmes. »11

      C’est dans ce contexte de méfiance à l’égard des représentants de la force publique et de violences diffuses qu’est apparu début 2015 un nouveau mouvement djihadiste : la katiba Macina, affiliée au groupe dirigé par Iyad Ag-Ghaly, Ansar Eddine. Sa première attaque a eu lieu à Nampala, deux ans presque jour pour jour après la bataille de Konna, qui avait vu l’armée française entrer en action.

      Le 5 janvier 2015, plusieurs dizaines d’hommes armés lancent l’assaut sur le camp de l’armée malienne, puis investissent la ville et y font flotter leur drapeau noir pendant quelques heures, avant de se replier vers leur base. Depuis lors, les membres de cette katiba n’ont cessé d’étendre leur zone d’influence. Ils ont multiplié les attaques contre l’armée malienne et la Minusma, tuant des dizaines de soldats maliens et onusiens. La plupart du temps, ils profitent du passage d’un convoi pour lancer l’assaut12. Ils attaquent également des bases militaires ou des barrages de la gendarmerie à l’entrée des villes, et s’en prennent à des soldats isolés ou en permission.

      Après avoir chassé l’armée malienne des zones les plus difficiles d’accès dès les premiers mois de l’année 2015, les « hommes de la brousse » (c’est ainsi que les habitants de la zone ont pris l’habitude de les dénommer) ont mené une stratégie d’exécutions ciblées et d’enlèvements contre des représentants de l’État, des chefs religieux, des notables locaux et des élus soupçonnés de s’opposer à leur projet ou de collaborer avec l’État.

      Aujourd’hui, ils contrôlent une grande partie des zones rurales du centre du pays, où ils rendent justice, règlent les contentieux, imposent des règles de vie aux populations, gèrent l’accès aux ressources… Des centaines d’écoles publiques (dites « françaises ») ont été fermées, et parfois saccagées, ces dernières années13.

      Plusieurs facteurs peuvent expliquer la facilité avec laquelle les djihadistes se sont implantés dans le centre, et ont parfois gagné les cœurs de ses habitants : un État perçu depuis longtemps comme prédateur, notamment en raison de la corruption de certains de ses agents ; une économie vacillante, qui a subi de plein fouet les sécheresses des années 1970 et que la guerre au nord a encore un peu plus affaiblie ; la récurrence des litiges liés à l’utilisation des ressources naturelles, qui aboutissent parfois à des conflits communautaires ; la prolifération des armes…

      Mais si l’État a perdu le contrôle de pans entiers de cette zone, c’est aussi parce que l’armée malienne s’est jusqu’ici révélée incapable de faire face aux incursions djihadistes, et encore moins de gagner la confiance des populations. À Nampala, une semaine après l’attaque du 5 janvier 2015, un élu rapporte que « les [soldats des] Fama sont revenus. Ils ont dit que les Peuls étaient responsables. Ils ont arrêté des suspects, les ont tabassés. Certains ont été amenés à Bamako, et libérés après avoir dû verser de l’argent. Après ça, la population ne collaborait plus avec eux. » Les djihadistes en ont immédiatement profité : « Ils sont venus dans les villages et ont dit : “On ne vous demande rien, sauf de ne pas nous dénoncer.” Ils ont exécuté plusieurs informateurs de l’armée. »14

      Passée cette première phase de repli début 2015, au cours de laquelle elles se sont réfugiées dans les camps situés dans les grands centres urbains, les Fama ont mené des opérations anti-terroristes d’envergure, mais souvent sans lendemain. « Ils venaient, ils passaient quelques heures dans le village, ils arrêtaient des gens, puis ils repartaient, et nous laissaient à la merci des groupes armés », explique un élu local du cercle de Tenenkou15.

      International Crisis Group notait en 2016 que « ce type d’intervention vise à contenir l’expansion des groupes armés plutôt qu’à agir sur les sources de l’insécurité »16. L’opération Seno, lancée à l’automne 2015 dans le cercle de Bankass, a permis d’arrêter un certain nombre de suspects. Mais elle a également abouti à des arrestations violentes de personnes n’ayant rien à voir avec la katiba Macina, à des détentions arbitraires, parfois très longues, à des actes de torture17 et à des vexations, dont certaines, filmées et postées sur les réseaux sociaux, ont alimenté un sentiment victimaire chez nombre de Peuls.

      Début 2018, sous l’impulsion du nouveau gouvernement dirigé par Soumeylou Boubèye Maïga, un « Plan de sécurisation intégré des régions du Centre » a été élaboré. Ce plan, toujours en vigueur, prévoit le renforcement du dispositif sécuritaire dans les régions de Mopti et Ségou, et des mesures en matière de gouvernance et de développement économique et social. Des aides d’urgence ont été annoncées par le premier ministre lors de divers déplacements sur le terrain. Des représentants de l’administration, dont des sous-préfets, ont repris possession de leur poste dans quelques villes secondaires.

      Cependant, nombre de services publics sont toujours inaccessibles aux habitants des zones rurales, et l’État reste un mirage pour une grande partie d’entre eux. Au-delà des quelques promesses opportunément annoncées peu de temps avant l’élection présidentielle (à l’issue de laquelle le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, a été réélu), seul le volet militaire a été réellement mis en œuvre.

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      5 « Dans le centre du Mali, les populations prises au piège du terrorisme et du contre-terrorisme », Rapport d’enquête n° 727 de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme et de l’Association malienne des droits de l’homme, novembre 2018.

      6 Sangare Boukary, « Le centre du Mali : épicentre du djihadisme ? », note d’analyse du GRIP, mai 2016.

      7 Communiqué de Human Rights Watch, 31 janvier 2013 : https://www.hrw.org/fr/news/2013/01/31/mali-larmee-malienne-et-des-groupes-islamistes-ont-execute-des-prisonniers.

      8 Communiqué de Human Rights Watch, 26 mars 2013 : https://www.hrw.org/fr/news/2013/03/26/mali-des-soldats-ont-torture-des-detenus-lere.

      9 Entretiens avec l’auteur, Bamako, mars 2018.

      10 Le 18 mars 2013 à Doungoura (cercle de Tenenkou), au moins 20 personnes, essentiellement des Peuls, ont été tuées et jetées dans un puits par des hommes armés apparentés au MNLA. D’autres exactions ont été rapportées les jours suivants dans la même zone. Sources : entretiens avec l’auteur, Bamako, avril 2016.

      11 Entretien avec l’auteur, Bamako, mai 2018.

      12 Le premier semestre de l’année 2017 a été particulièrement sanglant. Le 19 janvier 2017, la pose d’une mine, suivie d’une fusillade, aurait provoqué la mort d’au moins dix soldats maliens dans la zone de Diabaly. Le 5 mars, l’attaque d’une patrouille des Fama à Boulikessi a fait 11 morts et 5 blessés. Le 2 mai, une embuscade entre Nampala et Dogofri a tué neuf soldats et en a blessé cinq autres.

      13 À la fin de l’année scolaire 2018, deux écoles sur trois de l’académie de Mopti étaient fermées. Source : ONU.

      14 Entretien avec l’auteur, Bamako, mai 2018.

      15 Entretien avec l’auteur, Bamako, mars 2018.

      16 « Mali central, la fabrique d’une insurrection ? », International Crisis Group, Rapport Afrique n° 238, juillet 2016.

      17 « Mali : Les abus s’étendent dans le sud du pays », rapport de Human Rights Watch, février 2016.

      Des massacres laissés impunis
      Dès le mois de janvier 2018, les Fama ont repris le contrôle des camps qu’elles avaient abandonnés trois ans plus tôt, et dans lesquels elles n’étaient revenues qu’occasionnellement. Elles ont en outre mené plusieurs opérations de lutte anti-terroriste, parfois sous commandement du G5-Sahel. Mais ce retour en force n’a pas permis de reprendre le contrôle des territoires perdus, qui restent encore aujourd’hui des zones de non-droit.

      Les éléments de la katiba Macina l’ont bien compris : ils évitent soigneusement les patrouilles et se cachent dans leurs repères, souvent situés dans des forêts, jusqu’à ce que les militaires repartent. Le reste du temps, ce sont eux qui dictent leur loi aux habitants. Cette situation empêche ces derniers de collaborer avec les forces de sécurité.

      Un sous-officier de l’armée malienne qui a mené plusieurs opérations en 2018 dans le centre du pays admet qu’il est compliqué de créer un lien avec les populations : « Quand on entre dans un village, on voit bien que les gens ont peur. Ils ne nous regardent même pas. Comme l’État n’est pas là la plupart du temps, ils doivent faire avec les djihadistes. Si on passe dans la journée, ils savent que le soir même les djihadistes viendront dans le village et attraperont ceux qui nous ont parlé . »18

      Outre cette menace décrite comme omniprésente par les habitants, d’autres raisons sont avancées pour expliquer cette défiance. Des Peuls déplorent notamment l’absence de dialogue avec les militaires maliens. D’autres évoquent la réputation qui les précède. Les opérations de l’armée malienne ont en effet été marquées par de nombreux abus en matière de droits humains ces derniers mois : l’enquête de la FIDH et de l’AMDH a démontré que des unités de l’armée avaient exécuté au moins 67 personnes, des Peuls dans leur grande majorité, au cours de six opérations menées entre février et juillet 2018, la plupart dans le cadre de l’opération « Dambe »19.

      D’une tuerie à l’autre, le scénario est sensiblement le même : une colonne de l’armée malienne installe un camp provisoire pendant quelques jours dans une zone considérée comme étant « infestée » de djihadistes ; elle procède à des arrestations sur la base de dénonciations villageoises ou du simple fait de l’appartenance à la communauté peule ; certaines des personnes arrêtées sont passées à tabac avant d’être libérées ou envoyées à Bamako, d’autres sont exécutées et enterrées dans une fosse commune…

      Salif Traoré, ministre malien de la sécurité et de la protection civile, en août 2018. © Reuters
      Salif Traoré, ministre malien de la sécurité et de la protection civile, en août 2018. © Reuters
      Le 21 février 2018 par exemple, dans les environs de Sokolo, les Forces armées maliennes patrouillent dans plusieurs villages et campements peuls. Elles y arrêtent neuf personnes : sept Peuls et deux Bambaras, qui sont relâchés le soir même. Quelques jours après le départ des militaires, des villageois se rendent dans leur campement pour tenter de retrouver les disparus. Sur les lieux, ils trouvent ce qui pourrait être une fosse de 3 mètres sur 2,5 mètres. « Il y avait des petits trous dans la terre, et des traces de sang, comme quand on égorge un mouton », indique un témoin20.
      Selon toute vraisemblance, les sept Peuls ont été exécutés et enterrés par des soldats maliens, sur les lieux mêmes où la colonne avait installé son camp provisoire, dans une forêt. Une enquête a été ouverte et très vite refermée. Elle n’a abouti à aucune arrestation21.

      Les méthodes employées par les soldats maliens semblent relever de la politique de la terre brûlée. « On a parfois l’impression qu’ils arrêtent n’importe qui, du moment qu’il est peul, et qu’ils ont pour consigne d’en tuer un certain nombre pour effrayer les populations », souligne un observateur onusien déployé dans la région22.

      Un officier de l’armée en poste à Bamako, loin du théâtre des opérations, pense pour sa part qu’au contraire, ces pratiques sont liées à l’absence de consignes de la part de la hiérarchie : « On envoie des jeunes éléments sur un terrain très difficile, sans consigne claire sur ce qu’il faut faire. Ils ne connaissent pas le contexte, ni parfois la langue des habitants, ils ont peur, ils sont nerveux, et donc parfois ils tirent dans le tas. »23

      Il paraît cependant difficile d’expliquer certaines opérations autrement que par une volonté manifeste de terroriser les populations. Le 5 avril, les Fama ont arrêté 14 hommes dans le hameau de Nelbal, situé à une quinzaine de kilomètres de Dioura. Selon des témoins, les militaires ont encerclé le campement peul, ils ont rassemblé tous les habitants, hommes, femmes et enfants, ont bandé les yeux à tous les hommes valides et les ont emmenés avec eux24. Le lendemain, l’armée a publié un communiqué indiquant que 14 hommes, présentés comme de présumés terroristes, étaient morts en tentant de s’évader de la prison de Dioura25.

      Deux mois plus tard, le 13 juin, les soldats maliens ont tué 25 hommes qu’ils avaient arrêtés dans les villages de Nantaka et Kobaka, situés tout près de Mopti, et les ont enterrés dans trois fosses communes à quelques kilomètres des deux villages. Dans un communiqué publié le 19 juin, le ministère de la défense a confirmé « l’existence de fosses communes impliquant certains personnels Fama dans des violations graves ayant occasionné mort d’hommes à Nantaka et Kobaka », et annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire26. Celle-ci n’a pour l’heure abouti à aucune arrestation ni à aucune sanction officielle.

      D’autres massacres commis par les Fama paraissent pouvoir répondre d’un esprit de vengeance. Ce qui s’est passé à Boulikessi le 19 mai 2018 en fournit une illustration. En 2015, face à la menace des djihadistes, l’armée avait quitté le camp qui jouxte cette ville. Le 28 décembre 2017, un détachement de l’armée malienne, sous commandement du G5-Sahel, a réinvesti le camp. Quelques jours après son arrivée, un lieutenant a organisé une réunion avec les habitants, au cours de laquelle il aurait annoncé que si les militaires subissaient une attaque, ils s’en prendraient aux habitants. « Pour un mort de notre côté, on en tuera vingt de votre côté », aurait-il dit à plusieurs reprises, selon des notables locaux27.

      Le 19 mai, jour de foire à Boulikessi, les militaires ont mis leur menace à exécution. Ce jour-là, un soldat qui patrouillait près du marché a été tué par un homme venu à moto et reparti aussitôt. Trente minutes plus tard, les militaires sont revenus en nombre. Ils ont tiré de manière indiscriminée sur les gens qui étaient restés sur les lieux, tuant dix hommes, puis ils sont allés chercher deux autres personnes dans la maison d’un commerçant, qu’ils ont exécutées sous les yeux du chef de village28.

      À l’évidence, les formations en matière de droits humains promulguées par l’EUTM et la Minusma n’ont pas eu l’effet escompté. Quant aux efforts consentis par l’État malien pour renforcer l’armée, ils ne lui ont pas permis pour l’heure d’engranger les victoires. Certes, des caches de la katiba Macina ont été découvertes et des combattants ont été arrêtés ou parfois tués. Un important travail a également été mené au niveau du renseignement.

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      Mais la lutte anti-terroriste ne peut se résumer à ce seul tableau de chasse. Jusqu’à présent, les forces de sécurité se sont montrées incapables de protéger les civils, comme en témoigne ce chiffre de l’ONU : lors des seuls mois d’avril, mai et juin 2018, au moins 287 personnes ont été tuées dans le centre du pays29.
      Les Fama n’ont pas été plus efficaces face aux différentes milices qui se sont constituées ces trois dernières années dans cette zone. Afin de remédier à l’absence de l’État, des mouvements armés dits « d’autodéfense » ont été créés de manière plus ou moins spontanée, sur la base de l’appartenance communautaire : dogon, peul, bambara. Mais ils ne protègent que leur propre communauté, et s’en prennent plus souvent aux civils issus de la communauté « concurrente » qu’aux combattants de la katiba Macina.

      Ces milices ont commis de nombreux massacres en 2018, plus particulièrement à l’approche de la saison des pluies30. Elles ont incendié des villages et ont obligé des milliers de personnes à se déplacer. Certaines d’entre elles ont agi au nez et à la barbe des soldats maliens, et parfois avec le soutien de responsables politiques et militaires.

      Il semble notamment que les Dozos (chasseurs traditionnels), qui jouent un rôle majeur dans les milices bambara et dogon, ont été dans un premier temps utilisés par les Fama comme éclaireurs ou informateurs, avant de participer plus activement aux combats. Or cette stratégie a d’ores et déjà montré ses limites : au fil du temps, ces groupes armés ont gagné en autonomie ; ils menacent désormais de s’en prendre à l’armée si elle se met en travers de leur route31 et mènent des expéditions meurtrières d’une ampleur inédite au Mali32.

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      18 Entretien avec l’auteur, Ségou, mars 2018.

      19 Rapport d’enquête n° 727 de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme et de l’Association malienne des droits de l’homme, novembre 2018.

      20 Entretien avec l’auteur, Bamako, mai 2018.

      21 https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/04/13/au-mali-les-autorites-enquetent-sur-des-soupcons-d-executions-sommaires-par-.

      22 Entretien avec l’auteur, Mopti, mai 2018.

      23 Entretien avec l’auteur, Bamako, mars 2018.

      24 Entretiens avec l’auteur, Bamako et Mopti, mai 2018.

      25 http://www.fama.ml/tentative-devasion-des-suspects-trouvent-la-mort-a-dioura.

      26 https://www.jeuneafrique.com/579883/societe/mali-le-gouvernement-confirme-lexistence-de-fosses-communes-impliquant.

      27 Entretiens avec l’auteur, Bamako, juin 2018.

      28 Entretiens avec l’auteur, Bamako, juin 2018. Voir également le rapport d’enquête de la Minusma : https://minusma.unmissions.org/la-minusma-conclut-son-enqu%C3%AAte-sur-les-incidents-de-boulkes.

      29 Rapport du Secrétaire général des Nations unies, S/2018/866, 25 septembre 2018.

      30 « “Avant, nous étions des frères”. Exactions commises par des groupes d’autodéfense dans le centre du Mali », rapport de Human Rights Watch, décembre 2018.

      31 https://www.voaafrique.com/a/l-arm%C3%A9e-cible-un-groupe-arm%C3%A9-dogon-au-mali/4474766.html.

      32 Le 23 mars 2019, une attaque menée par des Dozos sur le village peul d’Ogossagou, dans le centre du Mali, a fait au moins 160 morts.

  • Au #Sahel, une paix introuvable
    https://www.mediapart.fr/journal/international/091017/au-sahel-une-paix-introuvable

    Lors du sommet du #G5 Sahel en juillet © Reuters La force conjointe regroupant #Mali, #Burkina_Faso, #Niger, #Tchad et #Mauritanie est attendue pour le mois d’octobre. Cinq ans après le déclenchement des opérations Serval, puis Barkhane, par la France, impuissance militaire et inertie politique se conjuguent.

    #International

  • Serval, le maillage sous Android pour communiquer sans carte SIM
    https://www.nextinpact.com/archive/70426-serval-communications-maillage-android-sim.htm

    Il y a en outre une conséquence particulière à l’infrastructure en maillage : la résistance. Il sera très difficile par exemple pour un gouvernement de faire taire la totalité des téléphones utilisant Serval. Autre cas pratique : une catastrophe naturelle. Même si des relais ont été détruits, une communication pourrait passer de téléphone en téléphone jusqu’à parvenir à un point Wi-Fi relié à Internet.

    Limitation actuelle : il faut un téléphone rooté...

    Voir aussi :
    – le site officiel du projet : http://www.servalproject.org
    – repo de l’app sur F-droid : https://f-droid.org/repository/browse/?fdfilter=serval&fdid=org.servalproject

    #serval #mobile #pair_à_pair #mesh #open-source #réseau #SIM

    • La force Barkhane – constituée de 4 000 soldats – mène des opérations antiterroristes, notamment transfrontalières, sur cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso). Elle a pris le relais de l’opération Serval déclenchée en janvier 2013 pour libérer le nord du Mali.

      #Barkhane #Serval

      En passant, à l’instant sur le live du Monde Afrique :
      http://www.lemonde.fr/afrique/live/2017/02/28/djibouti-egypte-malawi-suivez-l-actualite-africaine-en-direct_5086684_3212.h

      EGYPTE : le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian décoré pour « l’essor » de la coopération avec la France

      Le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, a été décoré mardi au Caire par le président Abdel Fattah al-Sissi pour « l’essor sans précédent » de la coopération militaire entre les deux pays, selon la présidence égyptienne.

      L’Egypte a renforcé depuis 2015 son arsenal militaire en achetant à la France 24 avions de combat Rafale, une frégate multimissions de type FREMM et des missiles pour un montant total estimé à 5,2 milliards d’euros, ainsi que deux navires de guerre de type Mistral pour un total d’environ 950 millions d’euros.

      #armes #coopération_militaire #guerre

  • Quatre ans après l’intervention française, la guerre au #Mali se déplace
    https://www.mediapart.fr/journal/international/160117/quatre-ans-apres-lintervention-francaise-la-guerre-au-mali-se-deplace

    Ce n’est plus vraiment la guerre, mais pas encore la paix. Quatre ans après le début de l’opération Serval, lancée par la France en janvier 2013, le conflit prend d’autres formes, s’étend comme une tache d’huile vers le sud du pays. Au centre, les Peuls attendent d’être invités à la table des négociations.

    #International

  • AQMI et Al-Mourabitoun : le djihad sahélien réunifié ? | IFRI - Institut français des relations internationales
    https://www.ifri.org/fr/publications/etudes-de-lifri/aqmi-al-mourabitoun-djihad-sahelien-reunifie

    AQMI et Al-Mourabitoun : le djihad sahélien réunifié ? Études de l’Ifri, janvier 2017

    Le 4 décembre 2015, le chef suprême d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdel, annonçait le ralliement du groupe de Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoun, dans ses rangs.

    Cette alliance, qui intervient trois ans après le départ de Belmokhtar d’AQMI, interroge à bien des égards. Pourquoi Droukdel, qui avait destitué Belmokhtar de sa brigade en octobre 2012, a-t-il souhaité le voir rejoindre de nouveau l’organisation ?

    À la tête d’un des mouvements djihadistes les plus puissants du Sahel, quels intérêts poursuit à l’inverse Belmokhtar en réintégrant la hiérarchie de sa maison d’origine, alors affaiblie par plusieurs années d’opération militaire franco-africaine ?

    Quelle place et quelles garanties a-t-il obtenu ? Comment s’intègrent Al-Mourabitoun et son émir Belmokhtar dans la structure organisationnelle d’AQMI ?

    Afin d’apporter des éléments de réponses à ces questions, cette étude revient sur des problématiques plus larges, de la recomposition des forces djihadistes dans l’espace sahélien à la lutte d’influence opposant AQMI à l’État islamique (#EI), du #Sahel à la Libye jusqu’au front syro-irakien.

    La première partie de l’étude, essentiellement contextuelle, retrace l’implantation d’#AQMI au Sud du Sahara ainsi que les reconfigurations récentes du groupe, quatre ans après le lancement de l’opération Serval au Mali. Elle rappelle par ailleurs les luttes internes au sein de l’organisation ayant conduit à la création d’#Al-Mourabitoun en 2013.

    La seconde partie propose une analyse approfondie d’Al- Mourabitoun, de ses objectifs à son fonctionnement interne, ses effectifs et sources de financement, sa place au sein d’AQMI jusqu’à son mode opératoire et ses principaux faits d’armes. Elle s’attache enfin à examiner les raisons et conséquences de la « réunification » avec AQMI sur les plans organisationnels et opérationnels mais aussi, d’un point de vue plus global, sur la stratégie renouvelée d’#Al-Qaïda face à la montée en puissance de l’EI sur ses terres.

  • En territoire indien | Terrorismes, guérillas, stratégie et autres activités humaines
    http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2016/01/16/ouaga

    Trois ans après le déclenchement de l’opération Serval au Mali contre AQMI et ses alliés, l’opération terroriste commise à Ouagadougou, les 15 et 16 janvier, rappelle que la France est confrontée aux limites de sa présence dans la région. L’intervention militaire déclenchée le 11 janvier 2013, authentique succès tactique, n’avait évidemment pas éradiqué les terroristes, comme le souhaitait le Président – dont les ambitions dans le domaine sont d’un constant irréalisme – mais elle avait permis à la fois le rétablissement de la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire et infligé des coups sévères aux jihadistes.

    #Burkina #franceafrique

  • Quelques réflexions post #attentats, à transformer et à compléter, en vue d’une #RiposteDémocratique « Pacte de sécurité » vs « Pacte de stabilité » - Ce ce que j’en sais...ou pas
    http://cazueladepolo.canalblog.com/archives/2015/11/19/32949381.html
    Vous retrouverez l’ensemble de l’article ci-dessous, mais attention les nombreux liens servant à justifier l’argumentaire ne sont pas pris en charge par le copier/coller, je vous conseille donc d’aller faire un tour sur l’article original .

    L’importance donnée à la sécurité.

    En France, les maladies professionnelles et les accidents du travail tuent plus de 1.000 personnes par an (en 2012, 520 victimes et 557 victimes respectivement ; en 2011, 569 et 550 victimes, sources INSEE). Quel rapport avec le #pacte_de_sécurité ? Le gouvernement en place, au nom de la #compétitivité et donc du #pacte_de_stabilité, permet aux employeurs, dont l’entreprise emploie de 11 à 299 salariés, de supprimer les représentants des Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) pour les remplacer par des membres de la Délégation Unique du Personnel (source www.legifrance.gouv.fr).

    Rien n’empêche de considérer que la sécurité dans l’emploi, et par conséquent la mort pour cause d’emploi, n’est pas aussi importante que la sécurité dans la rue. À charge pour celleux qui ont cette opinion de nous en démontrer le bien-fondé. Pour ma part, un décès reste un décès, qu’il soit la conséquence de la politique sociale ou de la géopolitique de l’Exécutif français.

    Le président, le chef de guerre, François Hollande nous dit donc que « Le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité » (source RFI). Bien sûr, dans son discours digne du début du XXème siècle, celui-ci ne parle pas de la sécurité des travailleurs, mais de la guerre contre le terrorisme, comme Bush Junior avant lui. Ce discours me semble pourtant archaïque, et dangereux, dans une société qui se veut démocratique et horizontale.

    Un ennemi extérieur et réactionnaire ou une idéologie conforme à l’infrastructure nationale contemporaine ?

    Pourtant, il faut bien admettre, malgré la propagande en cours, que ce ne sont pas des ennemis de l’extérieur (je précise tout de suite que je ne partage pas l’expression « d’ennemis de l’intérieur », il n’existe que des victimes de l’intérieur) qui ont perpétués les attentas sur le sol français, mais des enfants, des laissés-pour-compte, de la République. Je précise : oui, il existe en Irak et en Syrie des groupes de terroristes qui en appel à la violence au nom du salafisme, mais ce ne sont ni des Syriens ni des Irakiens qui viennent massacrer des innocents sur le sol français, mais bel et bien des citoyens locaux. J’ai bien peur qu’une fois l’État Islamique (EI ou DAESH ou ISIS) détruit – car il sera, au moins en Irak et en Syrie, avant de renaître ? – la colère, et la violence, de ces jeunes s’incarnera dans autre chose, ne serait-ce que dans le banditisme.

    Nous voyons ici à quel point l’État Islamique (EI ou DAESH ou ISIS) n’est pas une résurgence du passé, mais une organisation totalement contemporaine. J’en veux pour preuve, outre son aspect multinational, transfrontalier, son organisation en réseau, en petites unités liées entre elles par les NTIC, tout comme les entreprises actuelles. Ajoutons-y la forme de leur propagande, via le Web, qui reprend les codes de la communication la plus innovante, et qui ne s’éloigne pas tellement de celle fait par l’armée de terre à la recherche de nouvelles recrues (sur le recrutement de EI, vous pouvez regarder ce documentaire de LCP-AN Djihad 2.0 et comparer les analyses des « experts » avec les clips de l’armée française – par exemple ici ou là –, voire avec ce documentaire, réalisé par le ministère de la Défense, que cette même chaîne a passé à la suite de l’émission consacrée aux attentats du vendredi 13 novembre – Date symbolique dans le cinéma hollywoodien -, Opération Serval, une brigade au combat). Le caractère archaïque de cette organisation reste donc à démontrer, tout comme la stigmatisation des migrants comme principale force d’attaque. On me dira que ce sont les « valeurs » de EI/DAESH qui sont rétrogrades, réactionnaires, lesquelles me semblent être, notamment, le machisme – demandez aux féministes ce qu’elles pensent du machisme chez nous, ou regardez le traitement fait aux corps des femmes par la publicité et l’audiovisuel en général –, la célébration de la violence – regardez là encore l’audiovisuel et notamment le cinéma et les séries étasuniennes, ou la propension des grandes puissances militaires à justifier l’emploi de la force contre la diplomatie, sans parler des soutiens reçus par ce bijoutier (et donc lié structurellement, par exemple, aux trafics de diamants) assassin au nom de la propriété privée –, sa conception du monde à la fois universaliste et univoque – que dire de nos dirigeants et économistes médiatiques libéraux avec leur fameux TINA (There Is Not Alternative – Il n’y a pas d’alternative), etc. Là encore, la pensée réactionnaire semble plutôt bien partagée.

    Quand le libéralisme va trop loin, l’État retrouve sa légitimité par la guerre.

    L’ouverture des frontières aux marchandises et aux capitaux, parfois accompagnés de l’ouverture des frontières aux humains, met les peuples en concurrence. Précisons ici que ce ne sont pas les États qui sont en concurrence, ceux-ci seraient plutôt les cocréateurs de la règle du jeu, au nom de la « division internationale du travail » (voir, par exemple, les déclarations de Pascal Lamy dans cet entretien aux Échos). Cette concurrence internationale, voulue par les États, ne permet à ces derniers d’intervenir dans l’économie d’une seule et unique manière : s’assurer que le peuple bosse dans des conditions de plus en plus difficiles, et incertaines, sans broncher.

    Mais les travailleurs finissent toujours par s’indigner de cette situation, dès lors, ils se plaignent de leurs conditions de vie et se tournent vers l’État pour les protéger contre les capitalistes. Dans cette période, les travailleurs, si ce n’est le peuple tout entier, pointent, à juste titre, le problème de l’ouverture des frontières. Il y a donc une demande d’État de la part des travailleurs, mais aussi des capitalistes : il y a, dans les deux cas, une demande de protection des uns contre les autres.

    L’État démocratique, au risque de perdre sa légitimité (d’exister ?), doit être présent et répondre à ces demandes contradictoires. Ne pouvant alors apporter une réponse d’ordre économique, puisque c’est sur ce terrain que les exigences des uns et des autres sont irréconciliables, il répond avec ce qui le caractérise en propre, la violence légitime, incarnée par ses forces armées, civiles et militaires, avec comme objectif déclaré un ennemi extérieur, mais toujours avec des répercussions, négatives, sur la liberté de ses sujets, notamment sur la liberté de manifester, intimement liée à liberté d’expression dans l’espace public, mais aussi au droit des peuples de disposer d’eux-mêmes. Attention, je me place dans un cadre d’une réflexion socialiste, laquelle admet que les lois de la société et de ses institutions sont indépendantes de la volonté des individus particuliers. La reconnaissance de ces lois, au sens scientifique du terme, de la part de la pensée libérale – c’est-à-dire où seul l’individu rationnel, agissant pour ses intérêts bien compris, existe – s’appelle la théorie du complot ; je rejette cette pensée qui ne permet pas de comprendre les changements sociaux.

  • Burkina, feu orange de la France en faveur des putschistes | Mondafrique.com
    http://mondafrique.com/lire/decryptages/2015/09/23/burkina-feu-orange-de-la-france-en-faveur-des-putschistes
    « L’ancien chef de la garde présidentielle de Blaise Campaoré et chef des putschistes burkibabés, le général Gilbert Diendéré posséde de nombreux réseaux au plus huat niveau, Elysée et ministère français de la Défense. Le militaire félon a bénéficié du soutien discret à Paris de deux hommes clés : l’ancien ambassadeur français au Burkina, le général Emmanuel Beth et, le chef de l’Etat Major particulier de l’Elysée, le général Benoit Puga. Les trois généraux se connaissent depuis leurs années de formation ; et les liens ne se sont jamais démentis. Il arraivait au général Diendéré de sauter en parachute avec son ami l’ambassadeur Beth.

    Le général Puga, qui occupait les mêmes fonctions à l’Elysée sous Nicolas Sarkozy, joue un role majeur dans la politique française en Afrique. Il fut un des artisans de l’intervention en Libye sous le quinquennat précédent et un des maitres d’oeuvre de l’opération Serval. De bonne source, Mondafrique peut affirmet qu’il était au courant des intentions belliqueuses de son ami le général Diendéré. Autant dire que l’Elysée était au parfum et n’a rien fait pour dissuader le militaire putschiste.

    La Françafrique, le retour

    Quant au général Beth, il travaille désormais dans un cabinet connu d’intelligence économique ESL Network : Lequel passe pour avoir recruté d’anciens conseillers de Manuel Valls au ministère de l’Intérieur et pour entretenir les meilleures relations avec Matignon. De là à penser que le Premier minsitre actuel Manuel Valls était au parfum de la tentative de prise de pouvoir, il n’y a qu’un pas que nombre d’observateurs de la scène africaine franchissent volontiers.

    Autre indice d’une complaisance française en faveur des putschistes, les quelque 320 militaires français des COS (Commandos d’opérations spéciales) présents au Burkina n’ont pas bougé durant la tentative de coup d’Etat du général Gilbert Diendéré. L’accomapgnement de la transition burkinabé par les autorités françaises connait quelques ratés. Et l’image de la France, rattrappée par la Françafrique, n’en sort pas grandie. »
    #burkina #afrique #françafrique #democratiebafouée

  • En attendant l’intervention militaire en Libye, la guerre contre Boko Haram

    http://www.sciencespo.fr/newsletter/archive-b4f181bf2c01dfcbea7b5057623219ad.html

    Par Roland Marchal

    Enfin, diront certains. Après des années de relative indifférence, face à l’inaptitude des forces de sécurité nigérianes, les pays de la région se liguent pour porter un coup décisif à Boko Haram qui sévit non seulement dans le nord-est du Nigeria mais a pris ses aises au Cameroun et au Niger et menacerait à terme le Tchad. Tel est le discours entendu aujourd’hui pour justifier une intervention militaire dont le Tchad a pris l’initiative, fort de sa participation à l’opération Serval et de l’hospitalité qu’il fournit à l’état-major de l’opération Barkhane. En l’espace de quelques semaines, les forces tchadiennes associées à leurs homologues camerounaises et nigériennes ont ainsi amorcé un mouvement de prise en tenaille des combattants du mouvement radical nigérian et marqué plusieurs premières victoires.
    Au-delà de ces pétitions de principe, on se doit de questionner l’évidence pour ne pas avoir à affronter les déconvenues provoquées ailleurs, au Mali notamment. Seront évoquées ici plusieurs aspects qui tiennent à la nature problématique d’une victoire militaire contre un groupe tel que Boko Haram, à une situation régionale plus différenciée qu’elle n’apparaît dans ce sursaut commun contre l’organisation islamiste et, enfin, aux conséquences de ce moment.
    Boko Haram n’est pas un problème nouveau dans l’univers politique et religieux du Nigeria. On ne reviendra pas sur l’histoire ce groupe en détail si ce n’est pour rappeler deux points importants. Son développement a été possible grâce à une connivence avec certaines élites du nord-est du Nigeria qui manifestaient ainsi leur insatisfaction profonde face à leur marginalisation croissante, notamment sous les deux mandats du président Goodluck Jonathan. Cette croissance a été accélérée par la répression menée avec une rare inefficacité par les forces de police et l’armée nigérianes. Cette situation demeure inchangée malgré l’intervention armée de pays de la région.
    Le rôle éminent joué par le président tchadien Idriss Déby dans cette crise mérite de nombreux commentaires. Les caisses sont vides à Ndjamena à cause d’un prix du pétrole trop bas compte tenu des coûts de production, de la qualité de l’huile, du prix du transport jusqu’au port de Kribi et d’un prix international en dessous de 50 dollars par baril. Elles sont vides aussi à cause d’une gouvernance économique calamiteuse. La crise sociale menace et les incursions de Boko Haram au nord Cameroun, en affectant la sécurité du principal axe d’approvisionnement international du Tchad (et le pipeline), constituaient une véritable menace. Le président tchadien peut à juste titre estimer que son intervention sera dûment récompensée par la présidence à Abuja, quand bien même les généraux nigérians multiplient, eux, les gestes de défiance. Son action lui permet aussi, grâce à l’intermédiation française, de reprendre langue avec le FMI et d’escompter une aide des donateurs institutionnels que sa gestion des fonds publics interdisait jusqu’alors.
    En construisant un consensus national au Tchad contre Boko Haram et en mobilisant Paris et Washington à ses côtés, Idriss Déby réussit aussi à pousser ses pions sur plusieurs questions importantes. La première passe inaperçue mais pourrait receler d’enjeux économiques conséquents : la démarcation de la frontière passant par le Lac Tchad. La seconde touche au financement d’un appareil militaire disproportionné eu égard aux fondamentaux du Tchad, qui lui garantit un appui dans les groupes sociaux qui pourraient le plus évidemment contester son pouvoir. Le troisième acquis est que cette guerre va durer suffisamment longtemps pour justifier son maintien au pouvoir, au-delà du terme de son mandat en 2016. Enfin, le président tchadien va marquer un dernier point sur la question de la Libye. De façon récurrente, y compris lors du Forum de Dakar en décembre 2014, Idriss Déby fait systématiquement référence aux dangers que la situation libyenne fait naître chez ses voisins du Sahel. L’attaque du musée Bardo à Tunis par des terroristes formés en Libye est la tragique illustration que cette menace concerne aussi le Maghreb. Des opérations menées par les forces spéciales occidentales (notamment françaises et américaines) ont déjà lieu dans le sud de la Libye mais il faudra plus pour sortir de l’impasse politico-militaire actuelle et le Tchad entend faire valoir ses intérêts.
    L’implication des forces tchadiennes aux côtés des forces spéciales camerounaises vise à éradiquer une influence de Boko Haram qui s’est construite dans les deux dernières années sans réaction majeure de Yaoundé. Elle n’a pas réduit la méfiance entre les deux pays. La presse camerounaise, en effet, n’hésite pas à faire du Tchad le bras armé de la France et à voir dans Boko Haram un mouvement piloté par Paris (rien de moins) pour permettre un retour d’influence de la France sur Yaoundé. Un ministre tchadien a apporté sa contribution à cette vision pour le moins paranoïaque en déclarant que près de 40% des armes saisies sur des combattants de Boko Haram étaient d’origine française. On attend encore le démenti promis par Ndjamena. Mais peut-être est-ce une tentative de réconciliation sur le dos de l’ancien colonisateur ?
    Le problème dans cette région n’est pas dissimilaire de celui rencontré au nord-est du Nigeria, même si son intensité est moindre. Le gouvernement camerounais vient dans l’urgence, comme cela se fit au Mali en 2011 avec les conséquences que l’on sait, de définir un plan d’urgence richement doté pour restaurer une présence de l’Etat dans cette zone délaissée du pays. Mais on peut craindre que le versant militaire de ce programme ne l’emporte sur toutes les autres composantes avec des effets contre-productifs sans surprise (sans même évoquer les retards que des plans similaires ont connu dans d’autres régions du pays).
    Le maillon faible est le Niger pour des raisons qui tiennent à l’intensité des flux transnationaux, aux liens ethniques et à l’extrême pauvreté de la zone concernée par les agissements du mouvement nigérian. La situation au Niger éclaire, plus encore qu’au Cameroun et au Tchad, l’inadéquation de l’aide internationale, notamment européenne. Encore une fois, dopée par la coopération militaire française et américaine, l’armée nigérienne mène ses batailles mais est impuissante à gérer ses victoires faute de moyens, faute aussi d’une administration civile qui accompagnerait la campagne militaire et restaurerait un sentiment de normalité.
    De cette courte analyse découlent plusieurs points de réflexion.
    Le premier est que l’optimisme des communiqués de victoire ne doit pas nous faire oublier qu’il n’y a souvent pas de vérification indépendante, que les centaines de combattants de Boko Haram mis hors d’état de nuire risquent d’être assez souvent des civils et que les villes libérées restent fondamentalement des ruines inaptes à accueillir leurs anciens habitants. Si les affirmations les plus sensationnalistes se succèdent sur les liens entre Boko Haram, AQMI, ISIS, on sait peu de choses – hormis sa propagande et la contre-propagande – sur le fonctionnement interne de ce mouvement, la logique de ses recrutements, ses débats entre une aile moins militariste et les commandants qui sont aujourd’hui en pointe. Penser à une victoire militaire (même sanglante) comme ce fut le cas en 2002 vis-à-vis du mouvement Maitatsine est en tout cas une illusion.
    Un second point est que l’intervention régionale pourrait avoir des effets paradoxaux. D’abord, on assiste depuis déjà plusieurs années à la concrétisation d’une prophétie auto-réalisatrice : Boko Haram est devenue plus terroriste, plus violente et a tenté de tisser des liens avec d’autres mouvements armés sur des bases plus opportunistes qu’idéologiques. Ensuite, si toutes les analyses ont pendant longtemps souligné le caractère fondamentalement nigérian de ce mouvement, l’intervention internationale le place dans une dynamique de régionalisation qui ne sera pas défaite par les seules batailles menées actuellement. Enfin, comme cela a été le cas avec le MUJAO malien et Shabaab somalien, la récurrence de défaites militaires peut inciter ce mouvement à se réinventer sous une forme beaucoup plus difficile à combattre militairement. D’où l’importance d’une approche qui ne se limite pas à la dimension guerrière.
    Le troisième point est que la région est maintenant sur le pied de guerre, plus qu’elle ne l’avait jamais été et qu’il faut en mesurer les conséquences. D’une part, on doit s’interroger sur ce que cela signifie en termes d’économie politique d’Etats très pauvres qui sont déjà dépendants d’une assistance internationale. Il convient donc d’analyser les termes de l’intervention en fonction des paradigmes existants mais aussi les effets induits sur le fonctionnement des appareils d’Etat de la région avec des armées qui ont une histoire spécifique dans les vies politiques nationales. De l’autre, ce qui est en jeu c’est l’émergence de puissances militaires, certes adossées sur des financements internationaux, mais dotées d’une autonomie et d’ambitions propres. Le Tchad, par exemple, entend bien obtenir le commandement de la force régionale discutée en janvier 2014 à Addis-Abeba et, demain, saura construire les alliances dans la région pour intervenir dans d’autres crises (Libye).
    Le dernier point qui est tout à fait lié à ce qui précède est que la définition de la région qui focalise les intérêts et reflète la menace est en train de changer. Il y a encore quelques mois, la République centrafricaine était l’épicentre d’une crise dont on percevait les effets dans une grande partie de l’Afrique centrale. Parce que le gouvernement centrafricain a été incapable de capitaliser sur ce moment, les intérêts des Etats de la région, mais aussi des gouvernements occidentaux, poussent à une redéfinition qui resserre le trop fameux arc de crise plus au nord, vers le Sahel historique et la Libye…

    #libye #nigeria #boko_haram

  • Hollande prophète
    http://survie.org/billets-d-afrique/2015/244-mars-2015/article/hollande-prophete-4916

    Dans son intervention devant le Parlement européen le 5 février dernier, le président français a lancé : « J’assure ici, le #Mali retrouvera son intégrité territoriale, le moment est proche ». On croyait que c’était déjà fait, puisque c’était un des trois objectifs officiels de l’opération Serval qui, nous a-t-on assez répété, a été un succès complet… « Viendra le temps politique, celui du dialogue, de la réconciliation, de la stabilité dans ce pays et dans cette région de l’Afrique de l’Ouest, le temps du (...)

    #244_-_mars_2015

    / Mali, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, #François_Hollande

  • La guerre tue toujours
    http://survie.org/billets-d-afrique/2015/243-fevrier-2015/article/la-guerre-tue-toujours-4907

    Depuis début janvier, chaque semaine apporte son lot de victimes au nord du #Mali. Ni Serval et ni Barkhane, les deux opérations françaises, ni les Casques bleus de la MINUSMA n’ont ramené la paix. Rappel préalable En 2012, les groupes séparatistes prennent le contrôle du nord du Mali. Début janvier 2013, prétextant une menace pour la capitale Bamako, la France lance une opération militaire de reconquête, baptisée Serval. Depuis août 2014, celleci est officiellement remplacée par l’opération Barkhane, (...)

    #243_-_février_2015

    / Mali, #Salves, #François_Hollande

  • Les opérations Sabre et Barkhane en violation de la Constitution
    http://survie.org/billets-d-afrique/2015/243-fevrier-2015/article/les-operations-sabre-et-barkhane-4908

    Sous couvert de lutte contre le #Terrorisme, la France est prête à violer sa propre Constitution. La preuve, avec les opérations militaires déployées dans la zone sahélienne. Lors d’une grande tournée en Afrique de l’Ouest et Centrale à la mi-juillet 2014, François Hollande a déclaré la fin de l’opération Serval au #Mali, déclenchée début janvier 2013, mais l’armée française n’a pas plié bagage pour autant (cf. Billets n°238, septembre 2014). En effet, à l’opération Serval au Mali succède l’opération Barkhane, (...)

    #243_-_février_2015

    / #Tchad, #Niger, #Centrafrique, #Burkina_Faso, Mali, #Mauritanie, #Salves, Terrorisme, Armée (...)

    #Armée_française

  • Opération Barkhane : le prolongement de l’opération Serval en violation de la Constitution
    http://survie.org/francafrique/article/operation-barkhane-le-prolongement-4853

    En respect de la Constitution, ce 13 janvier, l’Assemblée nationale se prononcera par vote sur la prolongation de l’intervention française en Irak débutée en septembre dernier. A l’inverse, l’opération « Barkhane », déclenchée le 1er août 2014 pour prendre la suite de l’opération Serval au Mali se poursuit actuellement, sans que sa prolongation n’ait été votée par le Parlement, donc en violation de la Constitution. Survie dénonce le « deux poids, deux mesures » en matière de politique extérieure de la France (...)

    #Françafrique

    / #Communiqués_de_presse, #Réforme_de_la_politique_de_la_France_en_Afrique

    http://survie.org/IMG/pdf/2015_01_12_CP_Survie_Mali_-_Operation_Serval_Barkhane.pdf

  • L’éradication du terrorisme au Mali devient une nécessité
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2324

    Forte de 9000 hommes, la MINUSMA n’est pas encore venu à bout des hordes islamistes armées qui ont convoité le pouvoir Bamako. Avant d’être chassées lors de l’opération SERVAL, au nord-Mali, les islamo-terroristes ont pratiqué l’une des pires terreurs. Quand le chat prend sa sieste, les souris se mettent à ripailler... Le retour de ces criminels est devenu une réalité, après une saison de répit. Encore plusieurs dizaines, voire même des centaines (les estimations françaises suggèrent plus de 200) de (...)

    Monde, informations, actualité, international, politique, relations, diplomatie, affaires étrangères,

    / Mali, sécurité, terrorisme, AQMI, intervention, ONU, CEDEAO, armée, , Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique (...)

    #Monde,informations,_actualité,_international,_politique,_relations,_diplomatie,_affaires_étrangères, #Mali,_sécurité,_terrorisme,_AQMI,_intervention,_ONU,_CEDEAO,_armée, #Terrorisme_,islamisme,Al-Qaeda,politique,_

  • Montage au #Mali
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/237-juillet-aout-2014/article/montage-au-mali-4759

    Après l’intervention en Libye et celle en Côte d’Ivoire, le journaliste « autorisé » Jean-Christophe Notin publie un nouvel ouvrage sur l’opération Serval. JD. Merchet (Lopinion.fr, 17/06) précise que « l’auteur a eu accès aux meilleures sources françaises, notamment dans l’armée et les services de renseignement. Et que ses interlocuteurs lui ont, en quelque sorte, donné leur blanc-seing pour qu’il publie ce récit extrêmement complet. Jean-Christophe Notin ne dit pas tout, mais ce qu’il dit a été validé. » (...)

    #237_-_juillet_août_2014

    / Mali, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs

  • Gouvernorat (pro-)français à Kidal
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/236-juin-2014/article/gouvernorat-pro-francais-a-kidal-4748

    Plus d’un an après le déclenchement de l’opération Serval, l’intégrité du territoire malien n’est toujours pas restaurée, contrairement aux objectifs officiels de l’armée française, le Nord échappant toujours à l’autorité administrative malienne. La France, qui voulait l’année dernière « détruire les terroristes », continue de ménager son allié le MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), mais étend sa bienveillance à certains ennemis de la veille. Le Mouvement Arabe de l’Azawad et le Haut Conseil (...)

    #236_-_juin_2014

    / #Mali, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs

  • Mali : l’opération Serval remplacée par Barkhane pour combattre le terrorisme au Sahel
    http://www.brujitafr.fr/article-mali-l-operation-serval-remplacee-par-barkhane-pour-combattre-le-t

    C’est ce qu’annonce le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, alors que l’opération Serval au Mali doit prendre fin. Un an après le déclenchement de l’opération Serval au Mali, l’armée française s’apprête à lancer une nouvelle opération régionale, baptisée Barkhane, pour combattre le terrorisme dans le Sahara et au Sahel, a annoncé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dimanche 13 juillet, lors de l’émission « Le Grand Rendez-vous » sur Europe 1, Le Monde et i-Télé. Il confirme ainsi des informations du Parisien. Selon le quotidien, cette nouvelle opération doit « terminer le travail » entamé par Serval, qui est « de fait terminée » selon les termes du ministre. Il s’agit désormais d’"éradiquer la menace islamiste radicale dans la (...)

  • Petits profits
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/236-juin-2014/article/petits-profits-4734

    Jeune Afrique (18/05) rapporte, au sujet de la dernière tournée africaine de Le Drian, que les présidents sénégalais et mauritaniens « en ont profité pour demander un renforcement de la #Coopération_militaire avec la France, déjà au beau fixe, et pour évoquer l’achat de matériel de guerre à des tarifs abordables. "Tous disent la même chose depuis l’opération Serval, explique un membre du cabinet du ministre : "Nous voulons acheter français, mais nous avons besoin de facilités financières."" Ce à quoi Le (...)

    #236_-_juin_2014

    / Coopération militaire, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs

  • #Afrique - #Carte : la #France réorganise ses forces militaires au #Sahel - France 24
    http://www.france24.com/fr/20140508-carte-sahel-terrorisme-armee-france-reorganisation-militaires-tch

    Bientôt les opérations Serval [au Mali], Épervier [au Tchad] ou Sabre [au Burkina-Faso] n’existeront plus. Ou plutôt, elles feront partie d’une nouvelle configuration militaire française mise en place dans le Sahel pour lutter contre le #terrorisme à l’échelle régionale. Ainsi en a décidé le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

    « Nous sommes en train de nous réorganiser pour avoir une conception régionale du #contre-terrorisme (...) Sur le Mali maintenant, les forces des Nations unies sont là, l’armée malienne se reconstitue (...) et notre rôle à nous c’est de poursuivre le contre-terrorisme, non seulement au Nord-Mali, mais aussi au Nord-Niger, et nous sommes en train de réorganiser notre dispositif pour que 3 000 militaires français soient dans cette lutte contre le terrorisme », a expliqué Jean-Yves Le Drian ce jeudi 8 mai.

    Concrètement, ce nouveau contingent militaire des forces françaises se déploie autour de quatre pôle principaux : #N’Djamena (#Tchad), Niamey (#Niger), Gao (#Mali) et Ouagadougou (#Burkina_Faso). Le commandement en chef sera installé dans la capitale tchadienne – où les effectifs militaires devraient passer de 950 à 1200 hommes. Niamey abritera le pôle de renseignement et les deux nouveaux #drones Reaper achetés aux #États-Unis. Ouagadougou sera la base arrière des forces spéciales – soldats d’élite qui opèrent déjà dans toute la zone – tandis qu’à Gao, un important contingent de 1 000 soldats français devrait être concentré, accompagné d’un détachement d’hélicoptères.

    À ces quatre bases principales s’ajoutent également deux bases d’appui : Tessalit, dans le nord du Mali et Faya-Largeau, dans le nord du Tchad. Deux « zones d’interception de groupes terroristes » selon « L’Opinion », "qui auraient « vocation à accueillir des petits détachements et à abriter des stocks de carburant et de munitions », a indiqué de son côté « L’Express ».

  • A qui le tour ?
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/232-fevrier-2014/article/a-qui-le-tour-4618

    L’opération Serval n’est toujours pas soldée ; les promesses de résultats rapides de l’opération Sangaris en RCA ont fait long feu, mais l’État­-major des armées semble déjà préparer sa prochaine guerre. L’Amiral Guillaud a en effet plaidé pour une intervention militaire internationale dans le sud libyen « scénario idéal » selon lui pour poursuivre la guerre contre le terrorisme. Une annonce apparemment faite sans la moindre concertation avec les autorités libyenne. « Je suis content que la France soit prête (...)

    #232_-_février_2014

    / #Armée_française, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, #Libye

  • L’accord de coopération de défense entre la France et le #Mali ou le retour au temps béni des colonies
    http://survie.org/francafrique/mali/article/l-accord-de-cooperation-de-defense-4611

    Alors que l’opération Serval vient de fêter sa première année, l’association Survie dénonce la signature imminente d’un accord de coopération de défense entre la France et le #Mali, qui constitue un grave retour en arrière sur le plan de l’indépendance et de la souveraineté maliennes, comme plusieurs mouvements de la société civile malienne s’en sont déjà alarmés. Tandis que le gouvernement précédent avait amorcé la divulgation et la soumission au Parlement de huit « partenariats de défense », destinés à (...)

    Mali

    / Mali, #Communiqués_de_presse, #Armée_française

  • La Françafrique aujourd’hui - Idées - France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-la-francafrique-aujourd%E2%80%99h

    http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4776198

    Un an après le début de l’intervention Serval au Mali, Aminata Dramane Traore et Boubacar Boris Diop, écrivains et essayistes, proposent un bilan très critique et une lecture engagée de la situation actuelle. Ils exposent leur point de vue dans La Gloire des imposteurs (Philippe Rey) et souhaitent « secouer le baobab des idées reçues ».