city:siné

  • Jacques-Armand Cardon, né en 1936, au Havre (France), commença par travailler dans les arsenaux de la marine. En 1958, l’occasion lui fut offerte de fréquenter l’École des beaux-arts de Toulon, où il étudia la lithographie ; il pratiqua ensuite la gravure et la sculpture.
    .
    Il publia ses premiers dessins en 1961, dans Bizarre, éditions Jean-Jacques Pauvert. Dès 1962, il collabora à Siné-Massacre, France-Soir (il publia entre autres : Le Crime ne paie pas), à L’Humanité, à la revue du SNESUP (Syndicat National de l’Enseignement Supérieur). En 1968, célèbre année, il collabora à L’Action, publia des dessins dans L’Enragé (avec Siné, Gébé, Wolinski, Topor, etc). De 1970 à 1978, il fit paraître des bandes dessinées dans Charlie, L’Écho des Savanes, et des bandes dessinées politiques dans Politique-Hebdo — pour L’Humanité-Dimanche jusqu’en 1979. Il participa à la série télévisée de Jean Frapat, « Tac au Tac » ; il dessina pour un ballet de Paul-André Fortier, à Montréal, en 1981. Il réalisa un dessin animé L’Empreinte (Prix de la 1re oeuvre au Festival d’Annecy, sélection pour le Festival de Cannes, 1974). Il créa la revue Le Père Denis avec Kerleroux, Vasquez de Sola et Grandrémy. Parution de dessins dans l’Anthologie Planète, L’Humour Noir de Jacques Sternberg (1967) ; création de La Condition humaine dans Satirix (1972) ; publication des albums Ligne de Fuite, éditions Albin Michel, de La Véritable histoire des compteurs à air, éditions de la Courtille (1973), du recueil Comment crier et quoi (1986) ; en 1995, dessins pour Les Sursitaires d’Elias Canetti ; en 2001, dessins dans l’Anthologie Tout l’humour du monde, éditions Glénat.
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    Il collabore régulièrement au Monde et au Canard Enchaîné. Parallèlement, il expose ses dessins en France, en Allemagne et dans d’autres pays européens.

    http://www.editions-du-heron.com/2_parutions_bx_livres_cardon_couv_et_coffret_2_A.html
    http://lecanardenchaine.free.fr/equipe.html
    https://www.babelio.com/auteur/Jacques-Armand-Cardon/68709
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=365&v=bLRzwwAZ26o


    #Cardon Jacques-Armand #Dessin

  • Caroline Fourest, qu’elle crève !
    Martial Cavatz, Facebook, le 12 novembre 2015
    https://www.facebook.com/martial.cavatz/posts/10206372317841450?fref=nf

    Caroline Fourest n’est pas la copine de Val pour rien, elle partage avec
    lui au moins deux points communs : 1) elle chante partout son amour de
    la liberté d’expression tout en faisant en sorte de faire taire ceux qui
    ne pensent pas comme elle ; 2) elle use contre ses adversaires des
    mensonges les plus éhontés et des raccourcis les plus grossiers. J’ai la
    plus grande méfiance pour ses admirateurs. Alors que la laïcité peut
    être une conception généreuse permettant de vivre ensemble malgré nos
    petites différences, elle est chez elle une exigence d’alignement sur sa
    petite personne, un narcissisme de petite bourgeoise blanche.

    Cette plaie de Caroline Fourest vient de publier une recension de
    l’ouvrage de son ami Val dans Transfuge. On y apprend que l’on n’a pas
    de droit de traiter de Charlie Hebdo si on n’a pas été membre du journal
    (Mais Caroline, faut arrêter d’écrire des livres sur le FN alors) et que
    les critiques de Charlie veulent « depuis des années pousser Philippe
    Val au suicide. Les kalachnikovs l’ayant épargné, il faut bien finir le
    travail. ». Tout ça montre dans quel magma de merde nagent ses neurones.

    Ce qui est bien avec Caroline c’est qu’elle réécrit l’histoire. Elle
    nous révèle que grâce à Val, Cavanna a mené "une vie libre très
    confortable, dans sa belle demeure, jusqu’au bout.". Il serait peut-être
    intéressant à ce stade donner des chiffres, alors que Val se salariait
    13 000 euros brut Cavanna lui touchait 1 800 euros mensuel. Val a
    récupéré en quelques années 1 million d’euros de dividende et est parti
    en laissant les caisses du journal vides au point que ce dernier était
    sur le point de crever en 2014 et à la recherche de 200 000 euros. A
    l’époque, bien entendu, Val ne s’est pas proposé pour filer un coup de main.

    Au lieu de discuter des arguments et des preuves de Denis Robert, elle
    écrit : « Comment peut-on aller jusqu’à faire parler les morts contre
    les vivants pour salir une histoire qui n’est même pas la sienne ? ».
    Petit problème pour nous, Cavanna est bien plus vivant que Philippe Val,
    un écrivain ne meurt jamais mais surtout si tu t’étais un petit peu
    renseignée, tu saurais que Denis Robert et Nina Robert ont fait parler
    Cavanna de son vivant dans un très beau film, Cavanna, jusqu’à l’ultime
    seconde, j’écrirai (ça sort en DVD en décembre) où il a eu l’occasion de
    dire tout ce qu’il pensait de Charlie ce qu’il avait déjà fait dans son
    dernier ouvrage Lune de miel (Gallimard, 2011).

    Dans cet article, elle ne peut s’empêcher de dégueuler sur Siné omettant
    trois petits détails ; 1) il a été blanchi en première instance et en
    appel de l’accusation d’antisémitisme ; 2) les Prud’hommes ont considéré
    le licenciement de Siné injustifié et ont condamné le journal à 90 000
    euros de dommages et intérêts et ; 3) il est particulièrement
    dégueulasse de reprocher à Siné de ne pas être mort le 7 janvier
    (Caroline tu es toujours vivante si je ne me trompe), il n’a aucune
    leçon de courage à recevoir d’une vague chroniqueuse, lui qui a aidé les
    Algériens pendant leur lutte d’indépendance.

    Comme aurait dit Choron : "Caroline Fourest, qu’elle crève !".

    #Caroline_Fourest #Philippe_Val #Charlie_Hebdo #Cavanna #Denis_Robert #Siné

  • Ça faisait longtemps que Charlie Hebdo ne faisait plus rire, aujourd’hui il fait pleurer. | quartierslibres
    http://quartierslibres.wordpress.com/2015/01/07/ca-faisait-longtemps-que-charlie-hebdo-ne-faisait-plus-ri

    Il est minuit moins le quart dans le siècle. Nous sommes à un point de bascule historique sur l’islamophobie et le déchaînement du racisme en France et plus largement en Europe. La lecture simplifiée à l’extrême par les médias de cette journée du 7 janviers 2015 va se résumer et s’imprimer dans de nombreux cerveaux « par l’attaque meurtrière contre un journal « de Gauche » par des Musulmans. Cela va déstabiliser et retourner des positionnements politiques. La Peur, la colère, la tétanie, l’incompréhension, la panique morale vont chez certains laisser largement place à la Haine.

    • Les seuls gagnants de cette attaque sont les réactionnaires de tous bords, islamophobes en tête. En face, les tak-taks qui veulent le repli sur elle d’une communauté musulmane hétérogène se frottent les mains. Cette attaque, c’est un verrou qui est mis en place pour nous bloquer entre le marteau des takfirs et l’enclume du néo-libéralisme.

      Ce qui s’est passé ce 7 janvier, c’est la possibilité offerte par les tak-taks à ceux qui nous oppriment de couper des liens de solidarité et de détruire une communauté de destin entre croyants et non croyants. C’est la possibilité de condamner à l’avance n’importe qui en fonction de sa croyance ou de son faciès.

      Les analyses biaisées servant de propagande aux pires réactionnaires, les appels à l’ordre républicain, à l’unité nationale, à la laïcité, à la liberté d’expression, à la démocratie parlementaire comme rempart face à la barbarie de l’ennemi intérieur nous tombent dessus comme une déferlante. Dans ce contexte la ritournelle sur « l’angélisme » dont la « gauche coupable » a fait preuve envers l’immigration et les Musulman.e.s risque de faire basculer bien des personnes raisonnables dans le camp de la haine de l’autre.

      La population vivant en France se retrouve coincée dans ce contexte de crise économique entre l’enclume néolibérale qui ne donne pas de solution autre qu’individuelle et le marteau réactionnaire qui met les origines culturelles ou biologiques des classes populaires en compétition. La seule chose à faire est de tenir la ligne qui permette de nous sortir de ce piège : se battre collectivement pour la justice économique et sociale. Pris entre le marteau et l’enclume nous devons stopper le forgeron. Dans cette période sombre nous devons nous inspirer de ce qui se passe ailleurs dans le monde comme au Kurdistan coincé entre l’impérialisme occidental et les réactionnaires de Daesh. Ici comme ailleurs, nous avons la possibilité de créer les conditions de notre libération.

    • Aujourd’hui, porter la guerre dans la salle de presse de Charlie hebdo c’est comme poser une bombe à la gare de Bologne. C’est un acte de terreur pour désorienter

      L’article parle de Bologne, moi, après le premier choque, j’ai pensé à l’attentat du 26. September 1980 contre la fête de la bière à Munich sur laquelle on n’arrête pas d’apprendre des nouvelles. L’Euromaidan historique, quoi.

      26.9.2014 - Oktoberfestattentat : Neuer Zeuge will Köhler mit mehreren Personen gesehen haben
      http://www.heise.de/tp/artikel/43/43551/1.html

      26.09.2014 - Ulrich Chaussy über das Oktoberfest-Attentat und die NSU-Mordserie
      http://www.heise.de/tp/artikel/42/42857/2.html

      25.03.2014 - « Hatten die einen Tipp, dass ein Attentat am Abend geplant war ? »
      http://www.heise.de/tp/artikel/41/41329/2.html

      13.03.2014 - Gladio : Bundesregierung beantwortet Fragen zu geheimen Erddepots der Untergrundarmeen

      Oktoberfest Attentat : « Der blinde Fleck »
      http://www.heise.de/tp/artikel/41/41217/1.html
      http://www.heise.de/tp/news/Oktoberfest-Attentat-Der-blinde-Fleck-2104410.html

      Untergrundarmeen und das Wissen über verdeckte Kriegsführung

      Man muss heute nicht lange lesen, um in den Foren der großen Medien bei entsprechenden Artikeln auf Begriffe wie Strategie der Spannung, Stay-Behind-Organisationen, Tiefenpolitik, Tiefer Staat, oder „Operationen unter falscher Flagge“ zu stoßen. Hinter ihnen verbirgt sich ein ganzer Komplex an Wissen, das sich, bei richtiger Anwendung, wie eine Art Schablone um bestimmte Fälle und Anschläge legen lässt.

      Während sich heute bereits Arbeitsgemeinschaften von Schülern an Gymnasien mit den Hintergründen der „verdeckten Kriegsführung“ im Unterricht auseinandersetzen und ganz im Sinne einer gesellschaftspolitisch-kritischen Schule im Rahmen einer Schulexkursion bis in den Gerichtssaal vordringen, in dem der Prozess gegen die ehemalige RAF-Terroristin abläuft, bleibt so manchem hochgestandenen Staatsanwalt, der beim Oktoberfestattentat ermittelt hat, wie Klaus Pflieger, dem ehemaligen Generalstaatsanwalt, nur noch zu sagen:

      „Das Einzige was mir in den ersten drei Monaten in denen ich selber unmittelbar vor Ort an den Ermittlungen hier in München beteiligt war…aus heutiger Sicht gefehlt hat, das war der Hinweis auf Gladio, der erst später aufkam. Das hätte man damals schon miteinbinden können, aber das ging der ganzen Welt so, das Gladio damals noch kein Begriff war.“


      Je trouve très touchant le commentaire de Siné :
      http://www.sinemensuel.com/zone-de-sine/le-7-janvier-2015

      À mon âge, j’avais déjà eu l’occasion de perdre quelques bons copains, Chaval, Tetsu, André François, Ronald Searle …et d’autres !
      Mais quatre d’un coup, Tignous, Wolinski, Charb, Cabu… assassinés par des fous, des malades,

      Trop c’est trop, c’est insupportable, c’est abominable… C’est inhumain !
      Y a pas de mots pour décrire mon effondrement, ma peine.

      Je pianote ces quelques mots de ma chambre d’hosto où on essaie de me sortir d’une grande anémie.
      C’est pas ça qui va arranger les choses !

      PS. Tout l’équipe de Siné Mensuel, est tout aussi effondrée que moi.

      Je souhaite à Siné le courage et la force de surmonter cette catastrophe, souhaits que j’aimerais aussi exprimer aux familles et amis de tous ceux qui sont tombés ce matin.

    • Il y a le temps du deuil, et puis après, pour que ce drame nous permette de mourir plus lucides, il conviendra de réfléchir à ce que peut apporter la provocation vis à vis de gens dont l’orgueil est plus fort que leur instinct de survie.
      Un orgueil qui pousse à tuer et se faire tuer.
      La provocation aura-t-elle combattu la bêtise ? Non elle l’aura excitée.
      Les stylos peuvent être une arme, mais là en l’occurrence chez Charlie ils ne furent que des fléchettes plantées dans le dos du monstre qu’il nous plaisait d’humilier dans l’arène comme pour nous convaincre qu’on le combattait en le défiant à mains nues, mais là il vient de nous charger avec sa seule force à lui : la barbarie...
      Il faudra qu’on accepte que ce n’est pas parce qu’on pouvait se défouler sur les curés qu’on peut en faire autant tout le monde. Ce n’est pas donner raison aux barbares que de dire cela, c’est prendre conscience que si la démocratie nous permet de vivre sans gilet pare-balles, acceptons juste de pas faire les malins devant les pitbulls, c’est pas comme ça qu’on les neutralisera.

      Bref, je suis Charlie, mais j’espère qu’il se relèvera en faisant un usage plus subtil de ses stylos.

    • #TBP , à lire bien entendu

      Les analyses biaisées servant de propagande aux pires réactionnaires, les appels à l’ordre républicain, à l’unité nationale, à la laïcité, à la liberté d’expression, à la démocratie parlementaire comme rempart face à la barbarie de l’ennemi intérieur nous tombent dessus comme une déferlante. Dans ce contexte la ritournelle sur « l’angélisme » dont la « gauche coupable » a fait preuve envers l’immigration et les Musulman.e.s risque de faire basculer bien des personnes raisonnables dans le camp de la haine de l’autre.

    • En ce jour tragique, nous, Fondations politiques de toutes les sensibilités, tenons à nous exprimer ensemble.
      Pour dire notre solidarité totale avec les familles endeuillées,
      Pour dire que notre attachement à la liberté de la presse et, au-delà, aux valeurs de la République est indéfectible,
      Pour appeler à l’unité sans faille de notre nation.

      Fondation de l’Ecologie politique
      Fondation Gabriel Péri
      Fondation pour l’Innovation Politique
      Fondation Jean-Jaurès
      Fondation Res Publica

      http://newsletter.jean-jaures.org/2015/01/08/charlie/nl.html

      #unité_nationale

    • Intéressant propos de Luz sur la responsabilité, sur le fait qu’ils n’ont pas pris la mesure de ce qu’ils faisaient.
      Comprendre que ce qui n’est pas une insulte pour l’un peut l’être pour l’autre. Ce qui ne blesse pas l’un peut blesser l’autre.
      Je maintiens que tout cela relève de la psychologie. Niveau intellectuel, on surestime le truc je crois..

      http://www.lesinrocks.com/2015/01/10/actualite/luz-tout-le-monde-nous-regarde-est-devenu-des-symboles-11545315

      Depuis 2007, Charlie est regardé sous l’angle de la responsabilité. Chaque dessin a la possibilité d’être lu sous l’angle d’enjeux géopolitique ou de politique intérieure. On met sur nos épaules la responsabilité de ces enjeux. Or on est un journal, on l’achète, on l’ouvre et on le referme. Si des gens postent nos dessins sur Internet, si des médias mettent en avant certains dessins, ce sont leur responsabilité. Pas la nôtre.

      Sauf que c’est absolument l’inverse qui se passe.

      On doit porter une responsabilité symbolique qui n’est pas inscrite dans le dessin de Charlie. A la différence des anglo-saxons ou de Plantu, Charlie se bat contre le symbolisme. Les colombes de la paix et autres métaphores du monde en guerre, ce n’est pas notre truc. On travaille sur des points de détails, des points précis liés à l’humour français, à nos analyses de petits Français.

      édit : désolé déjà moultes fois postés http://seenthis.net/messages/328954
      http://seenthis.net/messages/328982
      http://seenthis.net/messages/328932
      avec discussions intéressantes
      désolé pour le doublonnage et les redites

    • Réponse à quelques amis qui n’ont pas voulu être présents à la marche du 11 janvier, #Sabine_Prokhoris
      http://www.lesinrocks.com/2015/01/22/actualite/reponse-quelques-amis-qui-nont-pas-voulu-etre-presents-la-marche-du-11-j

      Cet article cherche à caractériser ce qui a eu lieu : #impureté_du-politique, #multitude n’est pas #masse, etc., et n’est pas dépourvu d’intérêt. Mais il se conclue sur une citation « en défense » qui me parait au contraire résumer à l’os l’embarras dont il est question...

      Proust : “le mort saisit le vif qui devient son successeur ressemblant, le continuateur de sa vie interrompue”.

  • ‘Jammin’ the Blues,’ by Gjon Mili | Open Culture
    http://www.openculture.com/2011/10/jammin_the_blues_by_gjon_mili.html

    Arrêtez tout. Vous avez forcément 10 minutes pour regarder ce chef-d’oeuvre. Quelle intelligence dans la manière de filmer la musique. Gjon Mili était directeur de la photographie de Life. Le film date de 1944.

    Merci à Siné de m’avoir fait découvrir ce morceau de plaisir.

    Vous avez forcément 10 minutes pour ça !

    Et trois minutes pour lire la « mini zone de Siné » qui en parle. Comme Seenthis est sans limitation, la voici ... Courage Bob.

    –-------------
    Mini zone du 29 mai

    J’aimais beaucoup Moustaki. C’était un super brave mec, incroyablement gentil. Pas l’ombre d’une quelconque méchanceté. C’en était presque énervant ! Une voix douce, un regard tendre, un sourire permanent comme la révolution qu’il appelait de ses vœux.
    Mais sa nonchalance ne l’empêchait pas d’avoir des convictions bien arrêtées. Bien que d’origine juive, il était foncièrement contre la politique d’Israël, ce qui n’est pas très courant, mais on était en phase sur beaucoup d’autres sujets.
    Il m’avait écrit, un jour, quand je travaillais encore à Charlie-Hebdo, pour me demander si j’avais une combine pour qu’il puisse se procurer le film de Gjon Mili, Jammin’ the Blues, dont j’avais dit beaucoup de bien dans une de mes zones et qu’il cherchait désespérément depuis des années.
    Il me disait être prêt à payer une fortune pour revoir ce pur chef-d’œuvre. Je décidai d’aller lui faire dupliquer à la FNAC et de lui porter dans son duplex, au cinquième étage de la rue Saint-Louis-en-l’Île.
    Je savais qu’il luttait contre un emphysème et qu’il était coincé chez lui, sans pouvoir en sortir.
    Je n’étais pas en très bon état non plus, mais quand même plus vaillant que lui, et devais me trimbaler avec une bouteille d’oxygène dans un sac à dos et des tuyaux dans le tarin à cause d’une insuffisance respiratoire due à mes trois paquets de clopes quotidiens.
    J’avais déjà beaucoup de difficultés à marcher avec mes prothèses de hanches et les escaliers n’étaient pas recommandés pour mon cœur fatigué et mes bronches en compote.
    Néanmoins, je réussis à grimper les cinq étages en m’asseyant à chaque palier pour retrouver ma respiration, et j’arrivai enfin devant sa porte apparemment frais comme un gardon après avoir patienté cinq bonnes minutes avant de sonner.
    Quand il vint m’ouvrir, on s’embrassa en nous emmêlant les tuyaux, car lui aussi en était affublé !
    Il m’envia ma forme presque olympique et je me gardai bien de lui révéler ma supercherie !
    C’est bizarre où va se nicher la coquetterie !
    Fou de joie et fébrile d’impatience, il tint à regarder le film immédiatement, et comme il ne dure que dix minutes, on se le farcit même deux fois !
    C’est un très joli souvenir !
    J’ai regretté de n’avoir pu l’accompagner au cimetière, mais maintenant je ne peux même plus faire semblant de marcher. Je suis fait comme un rat !

    JAMMIN’THE BLUES, est un petit joyau en noir et blanc de Gjon Mili, photographe albanais exilé aux USA en 1923. Ce film est sorti en 1944. J’ai eu la chance de le voir, pour la première fois, vers 195O au Hot-club, et j’ai du le revoir une bonne centaine de fois depuis ! Dès les premières images sur le chapeau de Lester Young qui joue comme un dieu sur son ténor avec une cigarette coincée entre deux doigts, on est cloué au fauteuil subjugué par tant de beauté et ça n’arrête pas jusqu’à la fin. Les musiciens, Illinois Jacquet, Harry Edison, Red Callender, Big Sid Catlett, Jo Jones, Barney Kessel, la chanteuse Mary Bryant dans un époustouflant On the Sunny Side of the Street , et les danseurs sont tous au mieux de leur forme et les images sont à se taper le cul par terre !
    Je crois que je vais m’en refiler une giclée accompagnée d’un petit Old Fashioned ! De vous en parler, ça m’a mis l’eau à la bouche !
    À plus !

  • • Les nouveaux patrons de presse ? Tous mauvais...
    http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-j-y-suis-les-nouveaux-patrons-de-presse-tous-mauvais

    Leurs airs de gentils mécènes ne trompent personne. Quand Bernard, Vincent, Serge, Xavier et les autres injectent des millions dans Les Echos, La Tribune ou Le Figaro, c’est pour mieux maintenir les rédactions sous pression et par la même réaliser de belles petites pirouettes fiscales.

    Xavier Niel n’a-t-il pas un jour déclaré : « Quand les journalistes m’emmerdent, je prends une participation dans leur canard et après ils me foutent la paix… »

    Parlez-en à Jean-Michel Dumay, ancien président de la société des rédacteurs du Monde qui s’est battu contre la financiarisation du quotidien de référence avant de se faire débarquer... Ou encore à Véronique Brocard qui a dû quitter Télérama pour se refaire les dents à Siné mensuel. Deux journalistes invités aujourd’hui à débattre de la question autour du livre de Jean Stern « Les patrons de la presse nationale, tous mauvais » (éditions La Fabrique, 2012).

    Un entretien de Daniel Mermet.

    Remerciements à Véronique Brocard (de Siné mensuel), Jean-Michel Dumay (ex président de la société des rédacteurs du Monde) et à Jean Stern, auteur des « 
    Patrons de la presse nationale, tous mauvais... », paru aux éditions La Fabrique (2012).

    http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=507513
    http://www.lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=713
    #médias #presse