city:sos

  • A Ychoux, l’ombre du racisme plane sur la mort de Saïd, visé par son voisin au 22 long rifle - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/06/16/a-ychoux-l-ombre-du-racisme-plane-sur-la-mort-de-said-vise-par-son-voisin

    A Ychoux (Landes), un homme de 38 ans d’origine marocaine est décédé le 4 juin dernier, quinze jours après que son voisin lui a tiré dessus. Il aurait crié « enculé d’arabe ». Une marche blanche aura lieu dimanche dans le village.

    C’est un pavillon banal, niché au bout d’un lotissement d’Ychoux (Landes) où les rues portent, comme pour faire plus joli, des noms de flore (genêts, mimosas) ou de faune (écureuils, pinsons). Contre le crépi jaunissant et le grillage fatigué, les enfants ont abandonné leurs VTT. Au fond du jardin, une balançoire où on les imagine s’élever vers le ciel à grands mouvements de jambes. A moins qu’ils ne tirent dans ces ballons, laissés sur le gazon. Et puis il y a ce rosier qui fait grise mine, les fleurs ternies par le soleil. « Ce rosier de merde où mon frère est tombé », dit Jamila, la voix brisée. Le 20 mai dernier, Saïd El Barkaoui s’est écroulé, blessé par les tirs de son voisin. S’il n’est pas mort sous les balles, le père de famille de 38 ans est décédé de retour à son domicile, deux semaines plus tard – vraisemblablement d’une rupture d’anévrisme. Ironie terrible, sur le bouquet accroché au grillage en sa mémoire, personne n’a pris soin d’ôter l’étiquette du fleuriste : « C’est si simple de faire plaisir. »

    « Enculé d’arabe »

    C’était un dimanche, en fin de journée. Saïd, 38 ans, installe des pièges à taupes dans le jardin. Sa compagne Angelina, 30 ans, prépare le dîner dans la cuisine. Les trois garçons du couple et la petite dernière jouent à l’intérieur. « J’ai tout vu depuis la fenêtre », se souvient la mère de famille, ses yeux bordés de larmes. Elle aurait d’abord entendu le voisin garer sa voiture. « Debout les mains sur les hanches, il attendait juste que Saïd lève le regard. » Le ton monte. Elle aperçoit soudain l’homme sortir une arme de sa voiture et tirer : « Regarde ce que je suis en train de te faire, enculé d’arabe ! » Cinq balles d’un « pistolet 22 long rifle », selon le procureur de la République de Mont-de-Marsan. Dans l’épaule, le bras (avec lequel Saïd tentait de se protéger le visage), la jambe et le dos. « Mon fils est sorti pour courir vers son père, à terre. Le voisin a dit : ‘Qu’est-ce qu’il veut celui-là ?’ J’ai eu peur qu’il tire sur mes enfants », tremble encore Angelina.

    Elle et Jamila sont convaincues que la mort de Saïd a été causée par ces coups de feu. Hospitalisé, l’homme d’origine marocaine avait pu rentrer chez lui après une première opération. Mais deux balles restaient logées près de sa moelle épinière, l’exposant à une éventuelle paralysie. « Il était très fatigué, très inquiet. Il n’a pas supporté la pression, la scène tournait dans sa tête constamment », dit la trentenaire. A part un diabète, RAS. « La question est de savoir si le décès est en lien avec les faits », explique Me Frédéric Dutin, avocat de la famille El Barkaoui, constituée partie civile. Le cas échéant, le retraité de 67 ans, qui a été placé en détention provisoire et mis en examen pour « tentative d’assassinat aggravée par une motivation à caractère raciste », pourrait l’être pour « assassinat ». Les résultats de l’autopsie, devant permettre de déterminer les circonstances du décès, ne sont toujours pas connus.

    « Boum boum » et ballons

    « Je savais qu’il y aurait un drame un jour ou l’autre », nous confie la femme du suspect, 65 ans, vêtue d’un chandail rose sans manches. Dans le village, on décrit cette assistante maternelle à la retraite depuis peu comme une femme « très dévouée, serviable », investie auprès du club de rugby local. Elle affirme que les problèmes auraient commencé avec l’installation du couple, il y a quatre ans. La sexagénaire parle d’insultes, des « boum boum » d’une musique au niveau sonore « intenable »… La tension serait montée crescendo.

    Son mari, raciste ? « Jamais de la vie ! En tant que fils d’immigrés polonais, il a lui-même connu le racisme. » Non, ils ne votent pas FN, assure-t-elle, dans cette commune landaise où Marine Le Pen est arrivée en tête du premier tour de la dernière présidentielle avec plus de 24% des suffrages (contre 19% en 2012). Les insultes pourtant peu équivoques qu’il aurait proférées lors d’une précédente altercation ? « Des propos tenus sous le coup de la colère. » D’ailleurs, il a beaucoup voyagé dans « les pays noirs », se sent-elle obligée d’ajouter. Avant de noter, renfrognée : « Si on peut encore dire ‘noir’, parce qu’on ne peut plus rien dire… » L’avocat du suspect, Me Anthony Sutter déplore : « On tombe dans la caricature de l’homme blanc qui tue son voisin arabe. C’est un conflit de voisinage latent depuis plusieurs années qu’on n’a pas su arrêter. » S’il a reconnu les faits, son client rejette la préméditation et le caractère raciste de l’acte.

    Des tirs en l’air

    Quinze jours avant le drame, une dispute avait opposé les voisins, dont les habitations se font face. Pour une histoire de ballon, passé par dessus l’épaisse haie du couple de retraités. Angelina avait fini par venir le chercher, après que son fils aîné de 11 ans s’était fait rabrouer. « Là, le voisin a commencé à m’insulter. Quand je suis arrivée au portail, il m’a frappée direct. » Une gifle devant les enfants, les lunettes volent. Saïd intervient, les esprits s’échauffent. Déjà là, des propos racistes – « enculé d’arabe ». Le retraité porte plainte, Angelina aussi. Début mars, le sexagénaire avait déposé une main courante à la gendarmerie en raison d’une musique trop forte.

    S’il n’a jamais été condamné, cet ancien ingénieur a fait l’objet de « rappels à la loi » pour « des violences légères » sur un autre voisin, a indiqué le procureur de la République de Mont-de-Marsan. Croisé par hasard, David, 40 ans, connaît bien une voisine immédiate du suspect. Quand les ballons de ses deux fils disparaissaient de l’autre côté de la haie, ils « ne revenaient jamais ». Surtout, ce père de famille n’a pas oublié le soir d’été où ils célébraient l’anniversaire de cette amie musulmane, attablés dehors entre couples d’amis et leurs enfants. « D’un coup, on a entendu quelqu’un tirer en l’air en criant : "Faites moins de bruit". On est vite rentrés ; on s’est dit : "Qu’est ce que c’est que ce mec ?!" »

    Fan de Messi

    « C’est pas facile, pas facile », répète en boucle Mohamed, le père de Saïd, dans le salon quasi-vide du pavillon. L’homme de 82 ans vient tous les soirs humer les vêtements encore imprégnés de l’odeur de son fils. Les cheveux voilés, le menton fendu d’un trait de henné noir, son épouse Daouia, 69 ans, pleure à ses côtés. Elle ne veut pas que « (son) fils soit mort pour rien ». Depuis leur arrivée à Ychoux « le 17 mars 1972 », ils n’ont « jamais eu de problème ». Ensemble, Mohamed et Daouia ont élevé sept enfants – Saïd était le plus jeune – et mené une discrète vie de labeur : des champs aux usines de carottes ou de machines agricoles.

    « Nos parents venaient tous du Maroc, on était tous une famille », raconte Kamel, qui a grandi avec Saïd dans le quartier des HLM. Enfants, ils jouaient « aux pirates » et fabriquaient des cabanes dans la forêt de pins juste derrière « la cité ». Surtout, « on était tous inscrits au club de foot ». Saïd supportait le Barça, en témoigne un imposant poster de Messi – « il adorait son style, ses dribbles » – accroché dans le salon familial, à droite de l’écran plat. Faute de mobylettes, « on faisait du stop le week-end », poursuit l’électricien de 44 ans. L’été, direction le lac ou l’océan. L’hiver, le café de Parentis-en-Borne « parce qu’ici, y’avait pas grand chose ».

    « Caïd du village »

    Dans la commune de quelque 2 200 âmes, c’est d’ailleurs la première fois qu’un tel drame survient. Ici, on attend encore le déploiement de la fibre optique, la station-service fait office de bureau de tabac et de kiosque, et il faut se rendre dans le bourg d’à-côté (à dix kilomètres) pour trouver le premier distributeur de billets. « Les gens vivent très paisiblement, assure une mère de famille, dont la fille est scolarisée avec l’un des fils de Saïd. Il n’y a pas de délinquance, pas de racisme. » Mais « beaucoup de on-dit ». Le long de la D43 qui coupe le village, chacun s’en méfie, tout en les colportant à sa manière.

    Il y a la rumeur, lancinante, qui voudrait faire de Saïd le « caïd du village ». « C’est largement exagéré ! », se marre à moitié Jacky, 30 ans, un copain d’enfance. « Ça lui est arrivé de se bagarrer, mais c’était un travailleur et un mec toujours prêt à rendre service. » Le grand blond tatoué a d’ailleurs « manqué de mettre une gifle » à un collègue s’étant permis le commentaire : « C’est bien fait pour lui, il avait qu’à moins faire le con ». « Beaucoup vous diront que c’était un cas soc’, un bon à rien. Les gens mélangent tout, ça ne justifie rien », glisse une riveraine préférant garder l’anonymat. Pour ce qui est des faits, Saïd était « connu des services de police pour des faits mineurs », a indiqué le parquet de Mont-de-Marsan.

    « Si c’était un noir qui avait tiré... »

    « Si personne ne fait rien, ce sera bientôt le Far West », s’agace une Ychouxoise d’origine portugaise. C’est vrai qu’elle « ne lui aurait pas donné le bon dieu sans confession », mais elle adorait Saïd, qui venait parfois manger avec ses enfants dans son snack-kebab. Sur la devanture, on lit « fermeture exceptionnelle dimanche ». Cette brune de 49 ans a donné pour la cagnotte destinée à aider la famille et participera à la marche blanche organisée dimanche à la mémoire de Saïd. Les délégations locales de la Licra, SOS Racisme et du Mrap seront présentes. Rangeant les glaces au fond de son congélateur, elle lâche : « Si c’était un Noir qui avait tiré... Je vous dis pas ! Là, parce que c’est un Blanc, certains disent : "Il a eu raison, il emmerdait tout le monde". Y’a plus de racistes qu’autre chose ici, vous savez ! »

    En presque 30 ans de mandat, le maire Marc Ducom n’a jamais connu « ambiance aussi détestable ». L’affaire divise son village en deux camps. « Le fondement d’Ychoux, c’est la diversité. Je ne peux pas cautionner un tel acte », dit-il, encore choqué par ce message lu sur les réseaux : « Deux balles auraient suffi ». Dimanche, l’édile marchera auprès de la famille El Barkaoui. Une habitante d’Ychoux résume l’enjeu du rendez-vous : « La seule chose que je souhaite, c’est qu’il y ait beaucoup de "blancs". »
    Chloé Pilorget-Rezzouk envoyée spéciale à Ychoux (Landes)

    Il n’y a vraiment aucune mort d’arabe ou de noir où les blancs, les journalistes n’essaient pas de minimiser la motivation raciste du meurtre ! Et Libé avec leur « ombre » du racisme. Mais allez-y, mouillez vous un peu purée ! Bandes de collabos !

    #racisme #meurtre #Ychoux #el_barkaoui

  • “Faut pas croire” RTS | Aquarius : un bateau au secours des migrants
    https://asile.ch/2018/06/08/faut-pas-croire-rts-aquarius-un-bateau-au-secours-des-migrants

    Depuis 2016, l’Aquarius a sauvé plus de 28’000 vies en Méditerranée. Le bateau de l’ONG « SOS Méditerranée » navigue aux frontières des eaux territoriales libyennes à la recherche de migrants en détresse, palliant l’absence de politique européenne de sauvetage. « Faut pas croire » monte à bord à la rencontre des sauveteurs, médecins, sage-femme, […]

  • PMA : « Si Dieu me permet d’avoir un enfant, peu importe le moyen » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/06/01/pma-si-dieu-me-permet-d-avoir-un-enfant-peu-importe-le-moyen_1656031

    Alors que le Comité d’éthique rend son premier rapport mardi, « Libération » a rencontré des croyantes bisexuelles ou lesbiennes en faveur de la procréation médicalement assistée. Parfois soutenues au sein de l’Eglise, malgré le discours du Vatican.

    Dimanche, 11 h 30. Face à l’assemblée de croyants, le prêtre déclame son homélie, commentaire d’extraits de l’Evangile : « Ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Eglise. » C’est la phrase préférée d’Elise, 22 ans, qui assiste chaque dimanche à la messe de Notre-Dame-de-Clignancourt, dans le nord de Paris. « Pour moi, ça résume tout », s’amuse-t-elle. Les interventions du prêtre sont entrecoupées de chants chrétiens qui résonnent dans la nef. Une forte odeur d’encens a investi le lieu de culte.

    Chignon au-dessus de la tête, lunettes à monture pourpre et robe bleu nuit, Elise, « très croyante », connaît par cœur les chants, qu’elle entonne sans fausse note. Dans sa sphère catholique, elle reste discrète sur sa bisexualité, par « peur du regard des autres ». « L’autre jour, on fêtait les cinq ans du mariage pour tous. Dans la même journée, j’ai parlé à la fois à une pote catho qui m’a dit : "OK, tu peux être bi et catho mais tu devrais viser l’abstinence" et à une militante LGBT [lesbiennes, gays, bisexuels et trans, ndlr] qui m’a lancé :"Non mais je ne comprends pas comment tu peux rester catho alors que t’es bi." Ma foi n’est pas acceptée par les #LGBT et ma sexualité n’est pas tolérée par mes coreligionnaires. Je ne me sens à ma place nulle part. » Sur les pages du livret de chants distribué aux paroissiens, en bas à droite, il est écrit « Bonne fête des mères ! » Plus tard, Elise veut des enfants. Si elle ne se voit pas faire sa vie avec une femme, elle se dit farouchement « pro-PMA [procréation médicalement assistée] pour les couples de même sexe ». « Si j’étais amoureuse d’une femme, c’est évident que je ferais une PMA. »

    « Distance »

    Mardi 5 juin, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) rend son premier rapport aux parlementaires à l’issue des états généraux de la bioéthique, qui se sont clos fin avril. Ces discussions qui ont eu lieu un peu partout en France ont beaucoup tourné autour de la PMA. Avec un noyautage certains des militants de la Manif pour tous - un collectif d’associations notamment opposées au mariage homosexuel et à l’homoparentalité - revenue pour l’occasion dans l’arène médiatique. Engagement de campagne d’Emmanuel Macron, l’ouverture de la PMA à toutes devrait faire l’objet d’un projet de loi au Parlement à l’automne. Comme au moment du mariage pour tous, en 2013, les états généraux de la bioéthique ont donné à voir une opposition binaire entre deux camps : militants LGBT sécularisés d’un côté, catholiques conservateurs de l’autre. La réalité est plus nuancée.

    Stéphanie, 30 ans, lesbienne, était « très pratiquante, enfant de messe et très assidue au catéchisme » jusqu’à son coming out. Si elle a « pris des distances avec l’Eglise », elle continue de se définir comme catholique. Entre son homosexualité et sa foi, elle n’a « aucun cas de conscience ». La « version du catholicisme » que lui a inculquée sa famille, celle d’une « religion d’amour et d’accueil du prochain », est à mille lieues du discours de la Manif pour tous. Sur Twitter, l’architecte lyonnaise, brune aux cheveux courts, a créé avec son épouse une page, Demande à tes mères, pour raconter leur vie de mères et celle d’Alix, 2 mois et demi, défendre la PMA pour toutes et « emmerder la Manif pour tous ». Dans l’entourage de Stéphanie, y compris dans sa famille, très croyante, on « accepte complètement la situation et la venue au monde » de sa fille. Elle se souvient avec émotion de la réaction de sa grand-mère le jour de son retour d’Espagne, où elle s’est fait inséminer : « Elle m’a aspergé d’eau bénite qu’elle reçoit de sa paroisse chaque année. »

    Le 25 janvier, dans l’Emission politique de France 2, la Toulousaine Amélie Georgin a défendu face au président du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. Elle a évoqué sa fille Garance, aujourd’hui âgée de 19 mois, portée par sa femme, Annick, après une #PMA à Barcelone. « Cet enfant, on l’éduque avec une volonté de l’ancrer dans des repères. Garance a été baptisée il y a quelques mois de ça au sein de l’Eglise. » « Sachant que Laurent Wauquiez est lui aussi catholique, c’était un clin d’œil, explique la femme de 39 ans. Une façon de lui dire qu’au sein même de ces familles qui seraient à l’origine d’une "perte de repères", il y a des personnes avec des engagements de foi. » Quand elle a voulu faire baptiser Garance, il y a plus d’un an, le prêtre de son église locale s’est montré réticent, cherchant à « écarter » Amélie et posant des « questions venues d’un autre monde sur notre orientation sexuelle ».

    En se rendant dans une autre paroisse en banlieue toulousaine, elle et son épouse ont rencontré le père François, qu’Amélie continue de porter dans son cœur. « On était vraiment en confiance, il n’y avait pas de jugement. » Amélie a un seul regret, qu’elle exprime en riant : « On aurait aimé se marier à l’église. » Elle en a même fait la demande, en vain. Sociologue au Centre national de recherche scientifique (CNRS), Martine Gross a étudié en 2003 les baptêmes religieux au sein des familles homoparentales. Etonnamment, les prêtres qu’elle a interrogés étaient globalement ouverts à l’idée de baptiser l’enfant d’un couple de même sexe. « Dans la religion catholique, il y a deux volets : la doctrine du Vatican, qui considère que l’homosexualité est un désordre moral et que la PMA devrait être interdite, et la tradition de l’accueil pastoral, qui donne aux prêtres une certaine liberté, détaille la sociologue. A partir du moment où les couples ont une volonté sincère d’intégrer leur enfant dans l’Eglise, les prêtres sont prêts à s’adapter et réduire les aspects réprouvés par la doctrine pour mettre en avant d’autres valeurs, comme l’amour ou la fidélité. »

    « Don »

    Nicaise, étudiante rennaise de 24 ans, va à la messe tous les dimanches et observe le jeûne du carême. Depuis six mois, elle est en couple avec une femme musulmane. Elles savent déjà qu’elles veulent avoir des enfants ensemble. « Toutes les deux, on a toujours eu le désir de porter nos enfants. Donc on penche plutôt pour une PMA. En la faisant, je me sentirais accomplie en tant que femme. » Elle n’y voit aucune contradiction avec sa foi : « Si Dieu me permet d’avoir et d’élever un enfant, peu importe le moyen, c’est que c’est un don de sa part. » « Les homosexuels croyants gèrent de différentes manières la tension intérieure liée à leurs deux dimensions identitaires, analyse Martine Gross. Beaucoup s’aménagent une approche personnelle de la religion, en prenant leurs distances avec l’autorité de l’Eglise tout en construisant une relation plus directe avec Dieu. » Parmi les amis chrétiens de Nicaise, aucun ne l’a jamais jugée sur sa sexualité ni ses projets de vie. « Ils laissent à Dieu le pouvoir de juger », selon elle. C’est pourquoi elle ne se reconnaît ni dans le discours de la Manif pour tous ni dans celui de la Conférence des évêques. Le 7 mai au micro de France Inter, Michel Aupetit, l’archevêque de Paris, a fustigé la PMA pour toutes qui selon lui « créera une situation dont les enfants seront victimes », assumant, au passage, être « descendu dans la rue pendant la Manif pour tous ». « Je ne crois pas une seconde que ça reflète ce que pensent l’ensemble des catholiques », commente Amélie. Elle perçoit un profond décalage entre ce discours officiel et l’accueil qu’elle a reçu de sa famille, du curé qui a baptisé sa fille ou encore de la marraine de Garance, fervente pratiquante. Des études récentes démontrent que la conception de la famille des catholiques a évolué. En décembre 2017, un sondage Ifop montrait que 60 % des Français étaient favorables à l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes. Chez les catholiques, c’était à peine moins : 56 % approuvaient la mesure, dont un petit 35 % des pratiquants mais 59 % des non-pratiquants.

    « Très mignonne »

    Dans les locaux de l’association LGBT David & Jonathan, dans le XIIe arrondissement de Paris, un immense drapeau arc-en-ciel est accroché au mur. Sur la table basse, le dernier rapport de SOS homophobie côtoie un ouvrage sur les liens entre foi et homosexualité. Depuis 1972, l’association défend une autre vision du christianisme et se bat pour faire accepter les personnes LGBT au sein de la religion. Marianne Berthet-Goichot en est membre depuis 2010. « On essaie de défendre l’idée que l’Eglise est plurielle. Je fais aussi partie de cette Eglise et pourtant je suis lesbienne et maman. »

    En 2013, lors des débats sur le mariage pour tous, elle a eu avec Catherine, sa compagne, une fille par PMA. Dans leur petite paroisse rurale de l’Yonne, elles l’ont très vite fait baptiser. « On avait contacté le prêtre, qu’on connaissait bien. Ça s’est bien passé, comme ça aurait été le cas pour n’importe quelle autre personne de la paroisse. Le prêtre m’a dit : "Moi, j’applique la loi." J’étais en procédure d’adoption de ma fille, puisque dans le cadre d’une PMA on est obligé de passer par l’adoption de son propre enfant. Sur le registre de baptême, il n’a écrit que le nom de ma femme mais a laissé de la place pour rajouter mon nom. Deux mois plus tard, quand je lui ai envoyé l’attestation de mariage, il a ajouté mon nom. J’ai trouvé la démarche très mignonne. »

    Dès 2013, David & Jonathan s’est positionné en faveur de la PMA pour toutes. Fin mai, l’association a publié un communiqué pour contrer les arguments des opposants et « montrer, avec notre regard de chrétien, que ce n’est pas incompatible » avec la religion. « Dans l’Eglise, beaucoup de gens ne comprennent pas que l’homophobie, ce n’est pas uniquement des coups, des insultes, mais aussi la différence de traitement entre un couple homo et un couple hétéro. » Marianne le reconnaît volontiers : « La lutte contre l’#homophobie religieuse, c’est un vaste champ de bataille. »
    Timothée de Rauglaudre

    #homosexualité #lesbiennes #église_catholique #religion

  • Le Temps | En haute mer, un abri pour les naufragées
    https://asile.ch/2018/05/22/le-temps-en-haute-mer-un-abri-pour-les-naufragees

    A bord de l’Aquarius, les femmes représentent entre 14 et 16% des naufragés. Les deux ONG qui affrètent le bateau – SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) – leur consacrent un espace réservé : le shelter ou l’abri, en français. Sages-femmes, médiatrices culturelles et docteurs soutiennent les femmes, dont 64% voyagent sans leur époux. Alors que […]

  • À propos de #collapsologie, trouvé ceci sur la page « fesse-bouc » de Pablo Servigne :

    Présages, le podcast qui questionne l’état de notre monde, les risques d’effondrement de notre civilisation industrielle, et les façons de se préparer à vivre différemment.

    https://www.presages.fr

    Pas encore pris le temps d’explorer cette ressource. Alors je pose ça ici, des fois que l’un·e d’entre vous connaisse ou prenne le temps d’aller voir/écouter ... Merci pour les éventuels retours.

    • Perso j’ai un malaise avec cette flopée de technocrates ou ex-technocrates qui sont spécialistes de l’effondrement, et que c’est eux qui seraient les plus pertinents sur ce sujet, et surtout pire sur les moyens d’en sortir.

      J’arrive pas trop à exprimer pourquoi-comment mais je trouve qu’il y a un truc qui cloche.

      Jean-Marc Jancovici est l’invité de Présages. Ingénieur polytechnicien, Jean-Marc Jancovici…

      Isabelle Delannoy est l’invitée de Présages. Isabelle Delannoy est ingénieure agronome de formation et spécialiste du sujet de l’environnement depuis plus de 20 ans. Elle a longtemps travaillé au sein de l’agence de Yann Arthus-Bertrand, et a été coscénariste du film Home…

      Hélène Le Teno est ingénieure des Ponts et Chaussées, spécialiste des questions de transitions écologiques. Son parcours est riche et passionnant : elle a commencé sa carrière en Chine, a travaillé au sein d’un groupe pétrolier, dans la finance, puis durant six ans au sein du cabinet Carbone 4 auprès d’Alain Grandjean et Jean-Marc Jancovici. Aujourd’hui, elle dirige le pôle Transition écologique du Groupe SOS, la première entreprise sociale européenne, avec 16 000 salariés…

      Gaël Giraud est chef économiste de l’Agence Française du Développement (AFD), et prêtre jésuite. Un homme singulier, inclassable, au parcours pour le moins atypique, qui oscille entre des univers que tout oppose a priori. Diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm et de l’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique, il est également docteur en mathématiques appliquées de l’Ecole polytechnique, spécialiste de la théorie des jeux, et directeur de recherches au CNRS.

      Jean-Marc Gancille est le co-fondateur de Darwin, à Bordeaux, un immense lieu dédié à la transition écologique, à la coopération économique, et aux alternatives citoyennes, qui occupe une ancienne caserne militaire rénovée sur plus de 3 hectares. Darwin a créé un écosystème foisonnant d’activités : entrepreneurs sociaux, associations, évènements, restaurants, brasserie, agriculture urbaine, skate parc, épicerie bio…

      Agnès Sinaï est journaliste environnementale et enseignante, co fondatrice de l’Institut Momentum, laboratoire d’idées sur l’Anthropocène et ses issues, et les transitions nécessaires pour le monde post pétrole. Elle travaille depuis de nombreuses années sur la crise écologique planétaire, sur la décroissance et la résilience. Elle enseigne à Sciences Po Paris…

      #technocratie

    • Ouaip ... Moi-t-aussi, j’ai un peu de mal avec ce genre d’approche de l’effondrement (de la civilisation techno et marchande) et notamment avec ceci :
      https://www.presages.fr/blog/2018/1/4/3-bla-bla
      où l’on essaie de te faire croire que l’effondrement, ben c’est pas si grave en fait, et que, somme toute, si tu veux t’en sortir, tu n’as qu’à te conformer au schéma qui n’est autre que les étapes successives du deuil (comme si c’était aussi simple que cela, quelle rigolade !...) On n’est plus très loin des concepts fumeux de l’éco-psychologie avec la #résilience comme maître-mot (une belle connerie encore) et là, je me dis : mais qu’est-ce qu’ils essaient donc de me vendre, ces fieffés cuistres ?

    • Et sinon, oui, pour le « casting » mis en évidence par @rastapopoulos c’est là que tu t’aperçois que « collapsologue », c’est un métier qui a de l’avenir. Pas mal quand même, d’avoir de l’avenir quand on te prédit la fin du monde ...

      Conclusion : je vais me désabonner de la page FB de P. Servigne parce que, merde, quoi, faut pas déconner tout de même. Mais ceci dit, quand tu remets ton âme au diable Zuckerberg pour faire ta « com », il y a quelque chose qui pue (un peu quand même) ... et, pour finir, c’est toi qui est le produit ! #Facebook is Evil.

    • Roo trop fort le générique de fins fions ! les pompiers pyromanes de retour !

      #nouveaux_marchés en perspective, j’aime trop les vautours pour les en traiter, #mange_merde_bio plutôt avec toujours la même classe sociale aux manettes, il faut revoir et relire le bon vieux Albert Jacquard qui dénonce ces dangereux personnages dont le conformisme nous a mené là.
      Référence également aux Pinçon-Charlot quand ils parlent de Macron et du creuset commun de ces #prédateurs hypocrites : les #grandes_écoles

      https://seenthis.net/messages/691527

  • Deux pilotes français achètent un avion pour sauver des migrants en Méditerranée

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/05/01/deux-pilotes-francais-achetent-un-avion-pour-sauver-des-migrants-en-mediterr

    Les jumelles sont prêtes, les provisions aussi. Tout sera bientôt à bord du MCR-4S, le petit avion de Benoît Micolon et José Benavente. Acheminé le 30 avril depuis Annemasse (Haute-Savoie), le Colibri n’a pas grand-chose à voir avec les autres coucous de la base maltaise, garés là avant une petite balade touristique pour se défroisser les ailes.

    Lui doit décoller le 2 mai, « pour quadriller le rectangle de 150 kilomètres de l’est à l’ouest, sur 50 kilomètres au nord de Tripoli ; la zone dans laquelle se concentrent le maximum de sauvetages et les naufrages », observe José Benavente, 49 ans, le père de ce projet original d’appui aux bateaux ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée.

    Avec Benoît Micolon, 35 ans, ils veulent devenir les yeux de la mer. Les deux Français, qui se sont connus sur les bancs de l’école de pilotage en 2006, viennent d’investir la totalité de leurs économies – soit 130 000 euros – pour s’offrir le Colibri, l’avion qui sauvera des vies. « Il y a urgence à assister les navires ONG en repérant les canots et en les leur signalant en même temps qu’au MRCC, l’organisme officiel italien qui gère les sauvetages », rappelle José Benavente.

    « Au départ, on avait pensé monter une opération de crowdfunding pour trouver de l’argent, mais ça aurait pris trop longtemps. Le printemps est là, les départs de Tripoli reprennent », observe José Benavente, qui remonterait bien le temps s’il le pouvait… « Quand les humanitaires de SOS Méditerranée [une des ONG présente au large de Tripoli, avec l’Aquarius, son bateau] nous ont expliqué le mal qu’ils avaient à repérer les canots dans les vagues, on a compris qu’on pouvait vraiment être utile, tout de suite », ajoute-t-il. L’idée des vies en jeu chaque jour les pousse à brûler les étapes, prenant juste le temps de déposer les statuts de leur association le 28 janvier, de trouver l’avion, l’acheter, lui faire installer un pilote automatique pour pouvoir se concentrer sur la mer, un système satellite pour communiquer avec les ONG et un réservoir suffisamment grand pour voler dix heures d’affilée.

  • Ce qu’il en coûtera de faire pousser des tomates
    https://reporterre.net/Ce-qu-il-en-coutera-de-faire-pousser-des-tomates

    Dans le futur, faire pousser une simple tomate est devenu un crime

    Dans un futur aseptisé et indéterminé, la société est hiérarchisée en trois classes sociales distinctes. L’alimentation est devenue entièrement réglementée par des #multinationales. Ce sont elles qui produisent et fournissent tout ce dont se nourrissent les citoyens, si bien qu’il est devenu strictement interdit de cultiver ses propres #semences. Aujourd’hui, pour avoir découvert des graines de #tomate et avoir osé les faire pousser chez elle, une jeune femme est emmenée devant les tribunaux. Ceci est l’histoire de son #procès.

    Dans la lignée des grandes œuvres d’anticipation telles que SOS Bonheur ou 1984, ce nouvel album de Régis Penet questionne les dérives de notre société moderne et l’#appropriation_du_vivant par des sociétés privées. Un récit qui part de rien (une simple tomate)
    et nous raconte la fin du monde… dans un futur qui ne nous semble pas si éloigné que ça.

    #bd #alimentation #pouvoir #totalitarisme

  • #Antifascismes

    http://mondialisme.org/spip.php?article2674

    "Tenir la rue. L’autodéfense socialiste (1929-1938)" de Matthias Bouchenot (Libertalia, 2014)

    A partir d’une analyse limitée dans le temps (neuf années) et dans l’espace (Paris pour la Fédération locale de la SFIO puis celle du PSOP ,) l’auteur nous fait découvrir les activités antifascistes de la Gauche socialiste de Marceau Pivert dans le Parti socialiste puis dans le PSOP : protection des meetings ; représailles systématiques contre des sièges et des permanences nationalistes en cas d’attaques fascistes particulièrement violentes ; protection de la vente de journaux et des collages d’affiches ; contre-manifestations, voire tentatives de dispersion des manifestations fascistes ; surveillance téléphonique des conversations des dirigeants ou des cadres d’extrême droite ; interception de courriers et de documents internes des groupes nationalistes ; établissements de fichiers sur les militants d’extrême droite, leurs réseaux et sur les commissaires de police nationalistes, fascisants ou fascistes ; entraînement aux sports de combat, au tir au pistolet et à la fronde, au maniement de la canne et de la matraque ; mobilisation d’estafettes motocyclistes, etc.

    Les objectifs des antifascistes « soc’ dem’ » des années 1930 n’étaient donc pas simplement défensifs mais aussi offensifs. Même si les socialistes de gauche appartenaient à un parti dont la direction avait toujours privilégié « la concertation et la collaboration avec la préfecture de police de Paris » et qui « se gard[ait] de verser dans l’action armée clandestine ou paramilitaire », leurs pratiques étaient assez semblables à celles des « antifas » de 2018 qui défendent une ligne No platform, que l’on pourrait traduire « Pas de liberté d’expression pour les fascistes ». Partisans de « l’action directe de masse », : ils ne comptaient pas sur l’Etat pour interdire l’espace public aux fascistes, ni pour réclamer au gouvernement la dissolution de groupes qui se reforment très rapidement sous un autre nom. A l’époque, les antifascistes de la Gauche socialiste puis du PSOP ne faisaient pas confiance à la police ; ils refusaient de laisser les flics protéger les fascistes ; et ils étaient prêts à affronter les condés eux-mêmes dans certains cas.

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/tenir_la_rue._l_autodeI_fense_socialiste.pdf

    http://mondialisme.org/spip.php?article2675

    "L’antifascisme en France. De Mussolini à Le Pen" de Gilles Vergnon

    Décortiquer un siècle d’antifascisme dans un seul livre, même au niveau d’un pays, n’est pas une tâche aisée. D’autant plus qu’il faut à la fois s’intéresser à l’évolution de cette idéologie multiforme mais aussi étudier les multiples formes concrètes qu’il a prises. L’auteur a pris le parti de privilégier l’étude idéologique de l’antifascisme à travers les déclarations et communiqués officiels, les débats internes, les articles de la presse de gauche et d’extrême gauche et les mémoires de militants, en précisant à chaque fois le contexte politique et les choix des organisations et des réseaux qui ont eu recours (à plus ou moins forte dose) à la thématique de l’antifascisme : PCF, SFIO/PS, « Jeunes Turcs » du Parti radical-socialiste, Association républicaine des anciens combattants, LICP, FNCR , Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, Ligue des droits de l’homme , Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix, SOS Racisme , Ras l’Front, Scalp, Grand Orient, catholiques de gauche, syndicats ouvriers, enseignants et étudiants. Il est dommage que Vergnon n’ait pas analysé davantage les activités antifascistes concrètes des différents partis, mouvements ou groupes concernés – tâche de toute façon impossible dans un ouvrage de 210 pages.

    Le résultat global est utile, d’autant plus qu’il n’existe pas d’étude exhaustive de l’antifascisme en France. Pour l’auteur, « l’antifascisme est un phénomène de longue durée, riche d’usages multiples, et toujours constitutif des identités politiques de gauche et surtout d’extrême gauche, dans ses composantes libertaires et trotskistes ». Malheureusement, Vergnon n’adopte aucun point de vue critique par rapport au nationalisme et au républicanisme bourgeois français. Bien au contraire, il semble apprécier leur version « jaurésienne ».

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/l_antifascisme_en_france_de_vergnon.pdf

    http://mondialisme.org/spip.php?article2676

    "Antifacisme radical ? Sur la nature industrielle du fascisme" de Sebastian Cortés

    Tout, ou presque, est dans le titre et dans l’appartenance syndicale de l’auteur. Cortés considère que « l’industrialisme » serait le véritable responsable du fascisme et que le « syndicalisme » (révolutionnaire ?) serait la solution pour mettre fin au danger civilisationnel que représente le système capitaliste.

    L’hypothèse n’est pas tout à fait dénuée de fondement :
    – les régimes fascistes des années 20 et 30 sont nés à un moment où le capitalisme connaissait des transformations importantes, notamment le taylorisme qui s’imposa aussi bien aux Etats-Unis qu’en URSS dite « socialiste » ;
    – les transformations technologiques imposées par le capitalisme depuis les années 1920 conduisent, au nom du progrès, à déposséder de plus en plus les travailleurs de tout contrôle sur leur activité productive mais aussi sur leur vie : l’automatisation et l’informatisation ne « libèrent » pas plus les ouvriers de la domination capitaliste, que la machine à laver ou le four à micro-ondes n’ont « libéré la femme » de la domination masculine ; le « temps libre », les loisirs individuels et collectifs, sont soumis –eux aussi – au règne de la marchandise, de la concurrence et du conditionnement des esprits ; l’informatique permet de mieux contrôler (y compris à distance) les salariés, mais aussi de mieux surveiller politiquement les opposants au système capitaliste, etc.
    – l’industrialisation de la planète, grâce à la mondialisation, aboutit à de graves crises voire à des catastrophes écologiques.

    Pourquoi donc la lecture de ce livre nous laisse-t-elle sur notre faim et pourquoi l’argumentaire proposé nous semble-t-il aussi insuffisant ?

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/corteI_s_antifascisme_radical.pdf

    http://mondialisme.org/spip.php?article2677

    "Ces Allemands qui ont affronté Hitler", de Gilbert Badia

    Décédé en 2004, Gilbert Badia était un historien très proche du PCF, et un résistant antinazi courageux, membre de la MOI , qui fut arrêté en 1943 et s’évada deux fois. Dans ce livre paru en 2000, il ne prétend pas nous offrir une étude globale et détaillée de tous les mouvements de résistance en Allemagne mais une série de portraits d’individus exceptionnels (tels le menuisier Georg Elser qui organisa tout seul un attentat contre Hitler), passés à la trappe de l’histoire officielle, ainsi que quelques réflexions sur les différentes facettes des mouvements ou courants antinazis. Il conclut par une réflexion assez pessimiste sur la capacité des nazis de « souder étroitement tout le peuple dans une “communauté du peuple allemand” la Volksgemeinschaft » totalement fanatisée par son Chef, prête à gober n’importe quoi et à se taire devant les actes les plus barbares, voire à y participer sans discuter.

    Et il décrit l’isolement des résistants antifascistes (quelques dizaines de milliers) dont les activités (distribution de tracts et de journaux clandestins, organisation de manifestations éclairs, rassemblements lors de funérailles de militants, tentatives de grèves, sabotage, noyautage d’organisations nazies, aide aux travailleurs étrangers et aux Juifs, etc.) « sont restées en Allemagne quasi secrètes, ignorées du peuple allemand, sauf lorsque les nazis annonçaient » leur arrestation, leur condamnation et leur exécution, ce qui n’était pas fréquent.

    Ce n’est pas cet aspect, pourtant fondamental (comment des fascistes arrivèrent à briser toute résistance dans un pays donné et à fanatiser un peuple) qui nous intéresse ici, mais plutôt la façon dont Badia décrit les idées fondamentales des antifascistes allemands. Avant d’aborder le vif du sujet, il me faut tout d’abord faire un sort à l’insupportable philo-stalinisme de l’auteur.

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/badia_allemands_contre_hitler_.pdf

    http://mondialisme.org/spip.php?article2678

    « L’antifascisme militant. Un siècle de résistance » de M. Testa (Militant antifascism. A hundred years of resistance)

    M. Testa se présente comme un « blogueur antifasciste qui a écrit pour la revue anarchiste Freedom et appartient à l’Anti-Fascist Network ». Son livre a été publié en 2014 chez AK Press, une maison d’édition anarchiste anglaise.

    Selon M. Testa, le fascisme se caractérise par « le racisme, la misogynie, l’antisémitisme, le gangstérisme, l’homophobie, le militarisme et une politique essentiellement anti-ouvrière » qui amène ses partisans à collaborer « de façon opportuniste avec des liberals », des démocrates bourgeois. Le fascisme repose sur le « Führerprinzip » (le culte du Chef), « l’exclusion des minorités (juifs, musulmans, Roms) », « la pureté de la race » et sa « supériorité génétique », la « défense de la famille et de l’hétéronormalité », « l’anti-intellectualisme », « une politique dure en matière de criminalité et de châtiment mais seulement pour certains criminels ».

    Cette définition pourrait s’appliquer (avec évidemment des nuances) à la plupart des dictatures des années 30 et à de nombreuses « démocraties autoritaires » actuelles (Birmanie ou Thaïlande, par exemple) ainsi qu’à de nombreux mouvements politiques, y compris les Talibans, Daesh, al-Qaida, le GIA, le Hamas et le Hezbollah, mais aussi aux partis nationaux-populistes : Front national, Vlaams Belang, Ligue du Nord, PVV de Geert Wilders, etc.

    Cette définition est trop générale et s’applique beaucoup plus à l’extrême droite qu’au fascisme proprement dit.

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/m._testa_l_antifascisme_militant_.pdf

    http://mondialisme.org/spip.php?article2680

    Matthieu Gallandier et Sébastien Ibo : "Temps obscurs. Nationalisme et fascisme en France et en Europe"

    Il est extrêmement difficile, voire sans doute impossible, en 157 pages, d’exposer ce que furent le fascisme italien et le nazisme allemand, de décrire les groupes néofascistes actuels en Europe, d’évoquer les « grands partis électoraux xénophobes » (que je préfère appeler « nationaux-populistes ») et de s’interroger sur la possibilité d’une résurgence du fascisme ainsi que d’envisager les moyens de la contrecarrer efficacement. Il faut donc savoir gré aux auteurs d’avoir tenté l’aventure en utilisant un langage militant mais compréhensible par tous.

    Ce livre est malheureusement davantage centré sur des considérations idéologiques (le plus souvent justes mais trop peu étayées) que sur des références et des explications historiques précises et convaincantes. Les auteurs tiennent des raisonnements très (trop) généraux en s’appuyant sur des données fréquemment inexactes ou vagues, en transformant des faits ayant une portée limitée en tendances lourdes ce qui exagère leur portée (par exemple, les quelques patrouilles effectuées par des Identitaires dans le métro parisien ou lyonnais) mais permet de les faire entrer plus aisément dans leur cadre d’analyse (les Identitaires seraient en train de constituer des milices, ou au moins des « embryons de milices »).

    Cet article commencera donc par évoquer les qualités de ce livre avant d’évoquer ses nombreux défauts, que nous mentionnerons à la fin de ce texte, afin de ne pas vous décourager de lire cet ouvrage !

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/temps_obscurs.pdf

  • Nel mare ci sono i coccodrilli

    In questo libro Fabio Geda scrive la storia di Enaiatollah Akbari. Costui è un ragazzo afghano e appartiene alla minoranza degli Azara considerata inferiore in particolar modo dai talebani che hanno come loro obiettivo quello di colpirli. Egli racconta come suo padre sia morto, stava lavorando per un ricco signore, il cui carico del camion che guidava è andato perduto e Enaiatollah doveva esserne il risarcimento. Ad ogni ora del giorno i talebani bussano alla porta e lui deve correre a nascondersi. Ma sta diventando troppo grande per la buca in terra che sua mamma gli ha scavato nel campo di grano dietro casa. Così, un giorno, gli dice che deve intraprendere un lungo viaggio .

    All’età di undici anni la madre lo trasferisce in Pakistan, a Quetta, ed è qui che gli fa promettere di non rubare, di non drogarsi e di non usare armi. Poi, prima di lasciarlo, gli da un ultimo bacio in fronte.

    Quando il mattino Enaiatollah si sveglia e cerca sua madre, non trovandola, chiede notizie al portinaio del dormitorio che gli risponde che è ritornata a casa. Il ragazzino ci rimane male, deve trovare un lavoro e riesce a convincere il portinaio ad assumerlo. Dopo tanti giorni di lavoro, incontra un signore che nota la sua bravura e l’intelligenza e gli propone di lavorare per lui. Enaiatollah deve comprargli la merce e poi venderla per la città. Il giorno dopo si mette a lavorare per le strade del Pakistan. Continua così finché non conosce un gruppo di ragazzini nelle sue stesse condizioni. Loro vogliono partire per arrivare in Iran e col cuore ricco di speranza, Enaiatollah si unisce a loro. Tra questi c’era anche Sufi. Dopo una settimana di ricerca vengono assunti come muratori in un cantiere dove costruivano case per i signori. Una volta arrivati il controllo della polizia e il ragazzino rischia di essere rispedito in Afghanistan. Allora il suo amico Sufi, preso dalla paura dei poliziotti, decide di andare in Iran e Enaiatollah dopo qualche giorno, lo raggiungerà. Anche lì trovano lavoro come muratori, nel cantiere li pagano bene e il venerdì, che era il loro unico giorno libero, come tutti gli altri bambini vanno a giocare. Enaiatollah conosce un altro gruppo di ragazzini che gli propone di andare in Turchia. Lui accetta ma Sufi decide di rimanere in Iran. Si salutano nella speranza che si possano rincontrare. I ragazzi attraversano a piedi le montagne per circa un mese e vivono al freddo con la paura dei lupi. Per non essere scoperti dalla polizia si nascondono per tre giorni di viaggio nel cassone di un camion con un doppio fondo alto poco più di cinquanta centimetri che li porta in Turchia. Scesi dal camion gli fanno male le gambe, la schiena e tutte le ossa poiché sono state in una posizione scorretta. Senza fare la pipì e senza bere e mangiare. Questo gli portò una grave infezione urinaria, e perde sangue per molti giorni. In Turchia vivono sotto un ponte, e la ricerca di un lavoro è vana, così Enaiatollah e i suoi amici partono di notte con un gommone, a remi, per la Grecia.


    https://it.wikipedia.org/wiki/Nel_mare_ci_sono_i_coccodrilli

    #livres_pour_enfants #livre #migrations #asile #réfugiés #réfugiés_syriens #parcours_migratoire #itinéraire_migratoire #livre_pour_enfants

    • “Eux, c’est nous” sensibilise les #jeunes à la situation des réfugiés

      À l’initiative d’une réflexion collective menée par plus de 40 grands éditeurs jeunesse, “Eux, c’est nous” amène les plus jeunes à réfléchir sur les problématiques migratoires, tout en les incitant à porter un regard bienveillant sur les personnes réfugiées. L’écrivain Daniel Pennac, déjà connu pour son engagement associatif, signe une nouvelle édition de ce livre d’une trentaine de pages illustré par Serge Bloch et préfacé par Christophe Deltombe, président de l’association La Cimade.

      Un livre porteur d’espoir et de solidarité

      Eux c’est nous est un ouvrage unique en son genre : rares sont les livres qui s’adressent aux plus jeunes en traitant d’une thématique aussi complexe que celles des réfugiés et des migrants. Souvent construits autour d’un portrait d’enfant, les quelques ouvrages livres sur le sujet traitent rarement la question de manière frontale, ou préfèrent s’adresser aux parents, à l’image du Petit guide de survie : répondre aux préjugés sur les migrations (éditions ritimo).

      Paru symboliquement en librairie le 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant, la nouvelle édition du livre Eux, c’est nous, trois ans après sa première version, a été distribuée dans les écoles primaires, collèges, lycées et bibliothèques jeunesse. L’objectif : sensibiliser les jeunes à la situation des réfugiés, en leur expliquant de manière pédagogique le contexte et les enjeux du défi migratoire que connaît l’Europe depuis quelques années.

      Ce livre se veut être un outil pédagogique et un support de discussion pour inviter les jeunes à la réflexion avec leurs professeurs, leurs parents ou d’autres adultes. Comme lors de la première édition, l’intégralité des bénéfices de l’ouvrage, disponible en librairie au prix de 3 euros, sera reversée à La Cimade, une association qui œuvre pour aider les réfugiés, les migrants et les demandeurs d’asile dans leurs démarches administratives.

      Un ouvrage collectif porté par l’engagement de Daniel Pennac

      L’écrivain Daniel Pennac, déjà connu pour son engagement envers les réfugiés (il soutient notamment l’association SOS Méditerranée et a participé aux levées de fonds pour les missions de son bateau l’Aquarius), a pris la plume bénévolement pour rédiger ce livre de 32 pages. Un engagement naturel, pour celui qui est né au Maroc dans les années 1940 et qui a vécu sa jeunesse sur plusieurs continents.

      Ancien professeur de français, Daniel Pennac se fait conteur et historien pour rappeler à ses jeunes lecteurs toutes les vagues migratoires accueillies par la France depuis plus d’un siècle. “Et ce sont eux, tous ces réfugiés du vingtième siècle, jugés chaque fois trop nombreux, qui font, avec nous, la France d’aujourd’hui”, souligne l’écrivain.

      Les auteures jeunesse Jessie Magana et Carole Saturno présentent ensuite un lexique pédagogique, construit autour des huit lettres du mot “Réfugiés” : Réfugié, Étranger, Frontière, Urgence, Guerre, Immigration, Économie, Solidarité. Les illustrations de Serge Bloch, simples mais frappantes, viennent compléter cet ouvrage engagé et solidaire.

      http://www.carenews.com/system/article/b9a33f884f3b8f60236486e97c4a6814d4c480bd.png?1546508392
      http://www.carenews.com/fr/news/12154-livre-eux-c-est-nous-sensibilise-les-jeunes-a-la-situation-des-refug

    • Pour adolescents à partir de 13 ans

      #Les_Étrangers

      Basile sait que de nombreux migrants passent dans la région. Il a entendu parler des camps et des trafics, des jeunes gens qui s’accrochent sous les camions et en meurent parfois. Il sait tant et tant de choses qui le concernent si peu ! Tout change lorsqu’il croise quatre garçons dans une gare désaffectée. Ils sont à cran, ils se cachent, la police les cherche depuis qu’ils ont fui le centre pour mineurs isolés.
      Quand l’un d’entre eux se fait enlever par des passeurs, Basile n’a plus le choix. Il s’embarque dans une nuit sans fin à la recherche de ce garçon qu’il ne connaît pas, cet étranger, prisonnier de la mafia.

      https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/etrangers

    • A contre-courant, #Sarajevo affiche sa solidarité

      Quelque 600 migrants parmi les 8 000 entrés dans le pays depuis le début de l’année sont actuellement en transit dans la capitale.

      La scène est devenue familière. Sur le parking de la gare de Sarajevo, ils sont environ 300 à former une longue file en cette soirée chaude de juillet. S’y garera bientôt une camionnette blanche d’où jailliront des portions des incontournables cevapcici bosniens, quelques rouleaux de viande grillée servis dans du pain rond, accompagnés d’un yaourt. Une poignée de femmes et quelques enfants se mêlent à ces jeunes hommes, venus de Syrie, d’Irak, du Pakistan ou d’Afghanistan et de passage en Bosnie sur la route vers l’Europe de l’Ouest. Environ 600 des 8 000 migrants entrés dans le pays depuis le début de l’année sont actuellement en transit dans la capitale. La majorité est bloquée dans le nord-ouest, en tentant de passer en Croatie.

      « Ici, l’accueil est différent de tous les pays par lesquels nous sommes passés. Les gens nous aident. Ils essaient de nous trouver un endroit où prendre une douche, dormir. Les flics sont corrects aussi. Ils ne nous tabassent pas », raconte un Syrien sur les routes depuis un an. Plus qu’ailleurs, dans la capitale bosnienne, les habitants tentent de redonner à ces voyageurs clandestins un peu de dignité humaine, de chaleur. « Les Sarajéviens n’ont pas oublié que certains ont été eux-mêmes des réfugiés pendant la guerre en Bosnie[1992-1995, ndlr]. Les pouvoirs publics ont mis du temps à réagir face à l’arrivée des migrants, contrairement aux habitants de Sarajevo qui ont d’emblée affiché une solidarité fantastique. Grâce à eux, une crise humanitaire a été évitée au printemps », affirme Neven Crvenkovic, porte-parole pour l’Europe du Sud-Est du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

      En avril, 250 migrants avaient mis en place un campement de fortune, quelques dizaines de tentes, dans un parc du centre touristique de Sarajevo. L’Etat qui paraissait démuni face à cette situation inédite ne leur fournissait rien. « Dès que nous avons vu venir des familles, nous nous sommes organisés. Des gens ont proposé des chambres chez eux, ont payé des locations », raconte une bénévole de Pomozi.ba, la plus importante association humanitaire de Sarajevo. L’organisation, qui ne vit que des dons des particuliers en argent ou en nature, sert actuellement un millier de repas par jour dans la capitale bosnienne et distribue vêtements et couvertures. Lors du ramadan en mai, 700 dîners avaient été servis. Des nappes blanches avaient été disposées sur le bitume du parking de la gare de Sarajevo.

      Non loin de la gare, un petit restaurant de grillades, « le Broadway », est tenu par Mirsad Suceska. Bientôt la soixantaine, cet homme discret apporte souvent des repas aux migrants. Ses clients leur en offrent aussi. Il y a quelques semaines, ils étaient quelques-uns à camper devant son établissement. Un groupe d’habitués, des cadres qui travaillent dans le quartier, en sont restés sidérés. L’un d’eux a demandé à Mirsad de donner aux migrants toute la nourriture qui restait dans sa cuisine. « Quand je les vois, je pense aux nôtres qui sont passés par là et je prends soin de ne pas les heurter, les blesser en lançant une remarque maladroite ou un mauvais regard », explique Mirsad. Dans le reste du pays, la population réserve un accueil plus mitigé à ces voyageurs.

      http://www.liberation.fr/planete/2018/07/29/a-contre-courant-sarajevo-affiche-sa-solidarite_1669608

    • Et au contraire... la #non-hospitalité

      Le guide de l’hospitalité que n’a pas écrit #Christian_Estrosi

      En juillet 2013, le maire LR de #Nice, Christian Estrosi, envoyait à 3 500 édiles ses recommandations pour éviter la concentration de populations migrantes. Le Perou, un collectif d’urbanistes, a adressé en juillet aux mêmes communes un guide de l’hospitalité, issu de leurs expériences dans des bidonvilles.

      http://www.liberation.fr/france/2018/08/07/le-guide-de-l-hospitalite-que-n-a-pas-ecrit-christian-estrosi_1671153

      Pour télécharger le #guide du #Perou :
      http://www.romeurope.org/wp-content/uploads/2018/08/Guide_PEROU_images.pdf

    • Barcellona e Open Arms si uniscono per salvare vite umane nel Mediterraneo

      La nave #Open_Arms avrebbe dovuto lasciare il porto di Barcellona in direzione della zona SAR della Libia per continuare il suo compito umanitario di osservazione e salvataggio, ma la Capitaneria di porto, che dipende dal Ministero dello Sviluppo spagnolo, le ha negato l’autorizzazione a partire fino a quando non sarà garantito un accordo con le autorità della zona SAR del Mediterraneo per lo sbarco delle persone salvate in mare. È improbabile che ciò avvenga, vista la chiusura dei porti di Italia e Malta.

      In risposta, la sindaca di Barcellona Ada Colau ha inviato una lettera al Ministro dello Sviluppo, José Luis Ábalos, chiedendo l’immediata revoca del blocco della nave OpenArms. La sindaca esprime la preoccupazione che per ragioni amministrative il governo spagnolo non riesca a proteggere i migranti che intraprendono un viaggio molto pericoloso attraverso il Mediterraneo, in fuga dall’orrore. Esorta inoltre il Ministero ad attuare le azioni necessarie per superare il più rapidamente possibile gli ostacoli amministrativi che impediscono alla nave di lasciare il porto di Barcellona.

      Allo stesso modo, il Comune di Barcellona ha firmato un accordo di collaborazione con Open Arms per lo sviluppo del progetto della fondazione per la protezione dei migranti a rischio di naufragio e conseguente pericolo di morte imminente per le aree SAR nel Mediterraneo centrale come emergenza umanitaria. L’accordo persegue inoltre l’obiettivo di denunciare la situazione di violazione dei diritti umani nel Mediterraneo.

      Il progetto Open Arms “Protezione per presenza, soccorso umanitario e comunicazione di emergenza nel Mediterraneo” si articola in tre filoni di lavoro:

      – Protezione attraverso la presenza nella zona SAR, la visibilità come deterrente per eventuali violazioni dei diritti umani e la garanzia di protezione per le persone trovate in mare.

      – Protezione attraverso l’azione, con il salvataggio di persone in pericolo di morte in acque SAR e sbarco con garanzie di sicurezza.

      – Comunicazione di emergenza, per rendere visibile e denunciare l’attuale situazione di violazione dei diritti dei migranti nel viaggio attraverso il Mediterraneo e le sue frontiere.

      L’accordo, in vigore fino all’ottobre del 2019, finanzierà con 497.020 euro il 35,4% del progetto della ONG. Con questo contributo la città di Barcellona si riafferma come città rifugio, vista la presenza minima di ONG nel Mediterraneo centrale dalla scorsa estate a causa della chiusura dei porti italiani e maltesi e della criminalizzazione e blocco delle imbarcazioni delle ONG di soccorso umanitario.

      Il Comune di Barcellona e Open Arms concordano sul fatto che la situazione di crisi e il blackout umanitario al largo delle coste libiche richiedano un’azione di emergenza con il massimo sostegno delle istituzioni pubbliche, in particolare delle città europee, sull’esempio di questo accordo.


      https://www.pressenza.com/it/2019/01/barcellona-e-open-arms-si-uniscono-per-salvare-vite-umane-nel-mediterrane

      #Barcelone

    • Siracusa pronta ad accogliere i migranti della Sea Watch. Sindaco: «Cittadini disponibili a ospitarli nelle loro case»

      Il primo cittadino del capoluogo aretuseo, #Francesco_Italia, ha già scritto al ministro della Marina mercantile chiedendo di consentire l’attracco della nave. «Al resto, penseremo noi, la Curia e le associazioni di volontariato disposte a prestare aiuto»

      https://meridionews.it/articolo/73871/siracusa-pronta-ad-accogliere-i-migranti-della-sea-watch-sindaco-cittadi
      #Syracuse #Siracusa

    • Numéro spécial sur villes et hospitalité de la revue Plein Droit :

      À rebours des politiques migratoires impulsées par les États, des municipalités ont décidé de se montrer solidaires des migrant⋅e⋅s qui passent ou qui s’installent sur leur territoire, et de leur venir en aide, voire de les protéger contre des autorités étatiques qui ne cherchent qu’à les chasser. Villes-refuge, villes sanctuaires, villes solidaires, villes d’asile, villes rebelles, les qualificatifs sont aussi nombreux que les degrés d’hospitalité qui vont de l’affichage médiatique à une réelle politique municipale qui crée les conditions d’un accueil digne des exilé⋅e⋅s. Et quand les municipalités se montrent également hostiles à l’égard des migrant⋅e⋅s, il arrive que les citoyen⋅ne⋅s prennent le relais, faisant fi des menaces institutionnelles, de la pression policière ou du climat xénophobe, parfois pour parer à l’urgence humanitaire, parfois pour favoriser une réelle cogestion fondée sur l’autonomie. Ces expériences multiples d’hospitalité et d’activisme local montrent que l’humanité peut l’emporter sur la fermeté, n’en déplaise aux gouvernements.


      https://www.gisti.org/spip.php?article5812

    • #BD publiée par @vivre sur la commune de #Fourneaux :

      La BD reportage « Après l’arrivée » raconte une histoire d’accueil. Comment 33 réfugiés, débarquant du jour au lendemain de la jungle de Calais, s’inscrivent dans le récit d’une commune de Savoie et de ses habitants. Un dessinateur, HERJI, une journaliste, Julie Eigenmann, sont partis à leur rencontre et ont ramené dans leur valise ce reportage dessiné. L’histoire pourrait se dérouler un peu partout sur la planète, parce qu’il s’agit d’humanité, de partage et de ces rencontres qui montrent qu’un autre monde est possible.


      https://asile.ch/sommaire/ve-165-decembre-2017

    • #Convention_sur_l'accueil de #Grande-Synthe :

      Dans un contexte de sécurisation et de fermeture des frontières européennes, l’#accueil des réfugiés s’impose dans le débat public et dans nos réalités locales.

      Grande-Synthe reçoit la Convention nationale sur l’accueil et les migrations, 2 jours de débats pour réfléchir collectivement à une politique d’accueil fondée sur la solidarité et le respect des droits humains et pour questionner les pouvoirs publics. Avec la participation de nombreuses associations et ONG impliquées quotidiennement ainsi que de personnalités : Anne Hidalgo (Maire de Paris), Benjamin Stora (Historien, Professeur et Président du Musée national de l’histoire de l’immigration), Edwy Plenel (Médiapart), Eric Piolle (Maire de Grenoble), Frederic Leturque (Maire d’Arras), Pierre Laurent (Secrétaire national du PCF) mais également Benoit Hamon, Aurélien Taché (Député LREM), Eric Coquerel (Député – France Insoumise), Michel Agier (Dir. d’études à l’EHESS), Rony Brauman (co-fondateur de MSF) , Cédric Herrou, ainsi que des représentants du HCR, de la Cimade, de MDM et des associations locales…

      Autour de cette convention ouverte à tous, une programmation culturelle plurielle : expo, humour, concert, docus…

      http://convention-accueil-grande-synthe.fr

    • Des dizaines de villes inventent une politique d’accueil des migrants

      Jeudi et vendredi s’est tenue à Grande-Synthe la première #Convention_nationale_sur_l’accueil_et_les_migrations. Des élus aux associatifs, tous les acteurs de l’aide aux migrants ont jeté des ponts entre les initiatives locales, cherchant à construire un réseau des villes accueillantes.

      https://reporterre.net/Des-dizaines-de-villes-inventent-une-politique-d-accueil-des-migrants

    • Entre accueil et rejet : ce que les villes font aux migrants. Ce que les villes font aux migrants

      ce livre permet de mieux comprendre la diversité et la complexité des formes de l’accueil des migrants sur notre continent. Il nous fait saisir comment cet enjeu refaçonne les liens sociaux, les valeurs et les émotions collectives, et interroge les définitions pratiques de la citoyenneté prise dans un jeu de frontières. Dans un contexte d’anxiété identitaire qui se manifeste par la fermeture des frontières, le confinement et les expulsions, ce livre montre que la ville peut constituer un pôle de résistance et de contournement, voire de renversement des décisions de l’État central.

      Il est constitué d’enquêtes claires et approfondies menées dans plusieurs grandes villes européennes (Paris, Copenhague, Berlin, Barcelone, Istanbul…), et de témoignages d’acteurs concernés (migrants, militants, observateurs directs…).

      http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/bibliotheque-des-frontieres/entre-accueil-et-rejet-ce-que-les-villes-font-aux-migrants.html

    • Les ciutats fan front a la necessitat urgent d’habitatge públic

      Les ciutats europees han de fer front a la necessitat urgent d’habitatge públic. Per això, molts governs municipals estan reforçant les seves polítiques amb mecanismes innovadors que permetin fer front a la crisi de l’habitatge i a l’expulsió dels veïns dels seus barris.

      L’Ajuntament de Barcelona ha presentat un projecte per construir pisos d’estada temporal de construcció ràpida, sostenible i de qualitat. La iniciativa, anomenada APROP (Allotjaments de Proximitat Provisional), oferirà una resposta urgent mentre es construeixen les promocions d’habitatge públic, que requereixen de més temps.

      Responsables del consistori barceloní van explicar ahir aquest projecte en un acte organitzat per l’Observatori DESC i el propi Ajuntament.

      La jornada, anomenada ‘Urgent: solucions innovadores en habitatge públic’, es va celebrar al Pati Manning de Barcelona i hi van participar representants de les ciutats d’Amsterdam i Munic, a banda d’entitats com la Federació d’Associacions de Veïns i Veïnes de Barcelona (FAVB), la Fundació Hàbitat 3 i l’Institut de Tecnologia de la Construcció de Catalunya (ITeC), entre d’altres.

      http://ajuntament.barcelona.cat/lescorts/ca/noticia/les-ciutats-fan-front-a-la-necessitat-urgent-dhabitatge-pzblic

      Et dans ce cadre, le projet #APROP:
      https://www.barcelona.cat/infobarcelona/en/temporary-local-housing-to-combat-gentrification-2_622017.html
      #Barcelone

    • Sanctuary in the City : #Beirut

      The world’s refugee crisis is a global responsibility that is especially discharged locally, in particular, in Lebanon, where refugees and displaced persons form a large percentage of the national population. Since the beginning of the Syrian Crisis in March 2011, Lebanon has been a refuge for many hundreds of thousands of people fleeing war. This project explores how municipalities cope with the crisis within the normative framework of human rights and corresponding obligations. It seeks to give voice to the experience of Beirut among the world’s cities claiming to apply that framework in policies, practice, services and local democratic leadership and administration.

      Through a series of workshops and other survey tools, the project captures the expressions, principles and experiences of local governance amid the refugee/displacement crisis. It seeks to channel the experience of refugees, civil society and local authorities by expressing operational principles and allows people in Beirut to identify what works and what could work better.

      One outcome of the project will be a local charter that gives voice to this community of practice among the world’s cities that are facing comparable challenges. The charter will form a basis for exchange, mutual learning and guidance for local administrations in future. The Beirut charter is seen as one tangible way to give credit to the people of Beirut for their role in assuming a local responsibility that the wider world shares.

      http://hic-mena.org/spage.php?id=qG8=

      Ici pour télécharger la charte de la ville de Beirut :
      http://www.hlrn.org/img/documents/Beirut_Charter_to_share_EN.pdf
      #ville-refuge

    • Migrants’ (Denied) Right to the City

      The history of cities in the Indian sub-continent goes as far as the middle of the third millennium BC with the emergence of cities like Harappa and Mohenjo Daro in the Indus valley (Champakalakshmi 2006:8). During different phases of Indian history, many new cities have emerged and many have declined, shaping the history of India (Ramachandran 1995). The dynamics of city growth shows that migration has been a very important component as cities were centres of trade, manufacturing and services. These functions could not have been sustained without migration and migrant labour. People migrate to cities not only for work, but also on account of business, education, marriages, natural disasters and conflicts etc. As cities have evolved through various migrations over a long period of time, they are characterized by diversity in terms of ethnic and religious identities, occupations, language, culture, food habits and so on. In fact heterogeneity is the hallmark of cities and innovations -in which migrants have played a very significant role -are central to their existence. Migration, especially internal migration, contributes significantly to the growth of Indian cities. The Indian Constitution guarantees freedom of movement and freedom to settle within the territory of India as a fundamental right of all citizens (Article 19). Yet migrants face several barriers in terms of access to civic amenities, housing and employment, as well as restrictions on their political and cultural rights because of linguistic and cultural differences. These discriminations are articulated in various parts of India in the theory of ’sons of the soil’, which evokes anti migrant sentiments (Weiner 1978, Hansen 2001). Migrants are all the more vulnerable to discrimination and exploitation as many of them are poor, illiterate and live in slums and hazardous locations prone to disaster and natural calamities. As such, the condition of migrants in cities needs to be addressed squarely in urban policies and programmes.

      https://www.researchgate.net/publication/234169322_Migrants'_Denied_Right_to_the_City

    • Mobile Commons, Migrant Digitalities and the Right to the City

      This book examines the relationship between urban migrant movements, struggles and digitality which transforms public space and generates mobile commons. The authors explore heterogeneous digital forms in the context migration, border-crossing and transnational activism, displaying commonality patterns and inter-dependence.



      https://www.palgrave.com/us/book/9781137412317
      #livre

    • Ce qu’ils font est juste : ils mettent la solidarité et l’hospitalité à l’honneur

      L’étranger est par essence louche, suspect, imprévisible, retors, de taille à commettre des avanies, même s’il survit dans le plus profond dénuement, s’il souffre de la faim, du froid, qu’il n’a pas de toit pour se protéger. L’étranger, homme, femme ou enfant, représente toujours un danger, qu’il faut combattre à tout prix.

      La loi dispose que « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France » encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.

      Cette sanction pénale est réservée aux « aidants » désintéressés, animés par le seul élan d’humanité et de dignité vis-à-vis d’eux-mêmes et de ceux voués à tout juste subsister. Ils ont choisi, en connaissance de cause, de commettre ce qu’on appelle le « délit de solidarité » ou « d’hospitalité ». Des expressions devenues familières, dans leur obscénité, depuis qu’on a vu traduits devant les tribunaux des « désobéissants », paysans, professeurs, élus municipaux, citoyens bienfaisants coupables d’avoir, sans contrepartie d’aucune sorte, secouru, protégé, rendu service à des hommes, femmes et enfants qui n’avaient pas l’autorisation de fouler la terre française.

      Les élections présidentielle et législatives en France ont fourni l’occasion d’une chasse aux désobéissants, comme si la majorité des candidats s’étaient accordés pour rassurer l’opinion en la sommant de collaborer : la France ne laissera pas entrer chez elle des hordes de réfugiés, de migrants si menaçants. Chaque jour a apporté son nouveau délinquant, lequel n’a pas désarmé, il est entré en résistance. Il offre le gîte, le couvert, la circulation à des exilés miséreux, il est capturé par des policiers, punit par des magistrats… et il recommence, parce que l’hospitalité et la solidarité ne sont pas une faveur mais un droit, un devoir et qu’il aime accomplir ce devoir-là.

      Des écrivains ont accepté avec enthousiasme d’écrire, à leur guise, dans une nouvelle, fiction ou rêverie, leur respect pour ces gens de bien, et leur inquiétude de voir agiter les spectres de graves menaces incarnés par des êtres humains réduits à peu de choses. Pas seulement : c’est aussi vers l’Autre que va leur curiosité, l’Autre qui gagne toujours à être connu et non chassé.

      http://www.donquichotte-editions.com/donquichotte-editions/Argu.php?ID=147

  • RTS | Témoignage d’un Genevois embarqué sur un bateau de l’ONG SOS Méditerranée
    https://asile.ch/2018/03/06/rts-temoignage-dun-genevois-embarque-bateau-de-long-sos-mediterranee

    Le Genevois Basile Fischer est en mer depuis près d’un an à bord de l’Aquarius, l’un des bateaux de l’ONG SOS Méditerranée. Il dirige le canot de sauvetage qui récupère les migrants en mer.

  • Des conférences catholiques sur « l’accompagnement » des homosexuels indignent des associations LGBT
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/02/27/sud-ouest-des-associations-lgbt-s-elevent-contre-des-conferences-catholiques

    L’évêché de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) a suscité l’indignation d’associations LGBT par sa décision d’organiser des conférences publiques sur « l’accompagnement des personnes à tendance homosexuelle », en liaison avec un groupe catholique américain ultraconservateur qui prône la chasteté pour les homosexuels.

    Le 7 mars à Bayonne et le 8 mars à Pau sont en effet organisées des conférences, animées par l’abbé Louis-Marie Guitton, délégué épiscopal pour la famille du diocèse de Fréjus-Toulon et aumônier national de l’association Courage.

    Lire aussi : L’homophobie au quotidien persiste en France
    Une association américaine ultraconservatrice

    Sur son site Internet, cette association américaine se présente « comme un groupe de catholiques attirés par les gens de même sexe » mais choisissant la chasteté, et dont les membres « sont guidés par des chapelains attentionnés qui leur proposent réconciliation et direction dans leur vie spirituelle ».

    « Elle a été créée dans les années 1980. Elle est arrivée en France dans le sillage de la mouvance du mariage pour tous », explique Benat Gachen, président de Los Bascos, une association LGBT de Bayonne, qui a appelé « à un rassemblement bruyant et déterminé » lors de la tenue des conférences.

    « L’association Courage, partenaire de cette réunion, fait l’objet de plusieurs plaintes aux Etats-Unis, où elle organise des “thérapies de guérison” de l’homosexualité. Loin d’aider et de soutenir les personnes LGBT, ce type de réunions peut créer chez elles un sentiment de culpabilité relatif à leur orientation sexuelle ou à leur identité de genre. »

    La Miviludes saisie

    SOS homophobie et le mouvement LGBT chrétien David et Jonathan ont annoncé par communiqué avoir saisi la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et soulignent « l’irresponsabilité de la Conférence des évêques de France », à qui elles demandent, comme au diocèse de Bayonne, l’annulation des conférences.

    Lire aussi : Les actes homophobes repartent à la hausse

    « Ces conférences sont dangereuses. La clé de voûte du discours de l’abbé Guitton est que l’homosexualité est une déviance, ça heurte frontalement toutes les avancées législatives de notre pays », dénonce Benat Gachen.

    Ce type d’enseignement « est susceptible d’engendrer de profondes souffrances psychologiques, un isolement, des pratiques à risque, voire un rejet de soi qui peut conduire à des tentatives de suicide », dénonce l’association David et Jonathan.

    L’évêque de Bayonne, contacté par l’AFP, n’a pas souhaité communiquer sur ce sujet. Mgr Marc Aillet est connu pour ses positions sur l’avortement. Il avait notamment déclenché une polémique à la mort de Simone Veil, en juillet 2017, pour un tweet contre l’avortement. Il organise chaque mois à Bayonne le Rosaire pour la vie, des prières de rue où jusqu’à quarante participants se mettent à genoux pour prier et demander la fin du droit à l’avortement.

    #homophobie #catholicisme

  • Un caveau pour Déon : la droite découvre l’intersectionnalité
    https://www.nouvelobs.com/rue89/notre-epoque/20180213.OBS2104/un-caveau-pour-deon-la-droite-decouvre-l-intersectionnalite.html

    Ne pas croire que la secrétaire perpétuelle de l’Académie, Hélène Carrère d’Encausse, réserve toute son énergie à la lutte contre l’écriture inclusive, et la féminisation des titres, comme nous le relations dans cette émission avec Eliane Viennot. Elle a d’autres combats. Et notamment celui-ci : trouver une place, dans un cimetière parisien, pour l’urne funéraire de Michel Déon, écrivain, académicien, mort en Irlande en décembre 2016, à l’âge de 97 ans.

    Son combat contre la mairie de Paris, qui s’y refuse, est relaté en détail dans Le Figaro, repris depuis hier par toute la réacosphère. On a bien le droit d’avoir des combats, au Figaro. Mon confrère Etienne de Montety révèle donc ce combat d’une année contre la « sécheresse administrative » de cette « bureaucratie infranchissable » à laquelle se heurte Carrère d’Encausse, « spécialiste de l’ère soviétique », rappelle pertinemment Le Figaro. La mairie bolchevique, elle, répond qu’elle n’a pas le droit de faire une dérogation funéraire, le défunt ne remplissant pas les conditions -argument qui semble un peu spécieux.

    Sans doute Hidalgo-la-Rouge ferait-elle mieux de donner franchement ses vraies raisons : la peur d’émettre un signal politique qui serait immédiatement utilisé contre elle. Car entre autres titres, Déon fut, de 1942 à 1944, secrétaire du polémiste antisémite obsessionnel Charles Maurras, à propos duquel il déclarait en 2016, quelques mois avant sa mort : « j’ai eu beaucoup de moments merveilleux avec lui. »

    Tout en concédant : « Il a pu commettre des erreurs, comme son #antisémitisme, qui m’agaçait ». Des erreurs !

    Ca fait beaucoup de potes et potesse de Maurras dans cette AF. J’ai pas entendu la Licra ni les asso juives s’exprimer sur ce club Maurrassien sponsorisé par l’état français.

    • Une pétition des auteurs de droite qui sont très fâchés que la mairesse de Paris ne recycle pas les déchets d’AF. Les auteurs, dont la plus part sont des membres d’AF, demandent un passe-droit pour le secrétaire personnel de C.Maurras.

      http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/02/18/31003-20180218ARTFIG00134-cent-ecrivains-pressent-anne-hidalgo-de-trouver-u

      Je voie pas trop pourquoi la ville de Paris devrait payé l’avarice de ce mec. Il y a pas de loi qui lui interdisait d’acheter une concession dans un cimetière parisien.

      –---

      Interwiew de Déon 2011 - http://www.lepoint.fr/livres/michel-deon-en-relisant-les-poneys-sauvages-j-ai-ete-horrifie-19-12-2010-127

      ous n’avez jamais renié votre jeunesse maurrassienne et votre engagement dans l’Action française...

      Je n’y vois rien de honteux. J’étais un grand lecteur des classiques, de latin et d’historiens, c’était mon jus. Maurras détestait le fascisme. Il pensait que la monarchie, c’était le pouvoir modéré, qui ne tient pas sa force des élections, mais des traditions. Nous étions aussi fascinés par Jacques Bainville, notre grand penseur. Dans Les conséquences politiques de la paix, il avait tout prévu, y compris la date de la chute de la Yougoslavie.

      Etes-vous toujours monarchiste ?

      Le spectacle qu’offre le monde n’est pas fait pour me convaincre que la démocratie est universelle. Je constate que les monarchies se reforment dans des pays - en Syrie, en Corée du Nord, au Congo-Kinshasa - où les mêmes familles ont le pouvoir sur plusieurs générations. Et aux États-Unis, si vous vous appelez Kennedy, vous êtes automatiquement élu président (rires).

  • Se séparer d’un conjoint violent : danger permanent pour les enfants et leur mère – Marianne Kuhni
    https://mariannekuhni.com/2014/05/16/se-separer-dun-conjoint-violent-danger-permanent-pour-les-enfants-et-

    Depuis 2002, l’association SOS Papa a réussi à faire exclure les violences conjugales de la loi famille, sous prétexte qu’« un mari violent peut être un bon père ». Or, selon Patrizia Romito (voir article ci-dessous) « entre 40 et 60% des maris violents sont aussi des pères violents (Edleson, 1999 ; Unicef, 2003) ». Donc cette affirmation de SOS Papa est d’une dangerosité extrême pour les enfants et leur mère. Mais n’ayant consulté quasiment que les associations de pères et non les spécialistes, les députés de l’époque n’ont pas été choqués de cela. La loi de 2002 a d’ailleurs été surnommée « loi SOS Papa », parce qu’elle reprenait quasiment toutes les demandes de SOS Papa, ignorant les avis des spécialistes de la violence conjugale et des médecins (psychiatres, pédopsychiatres, etc.) qui demandaient pourtant à être entendus.

    A cause de la « loi SOS Papa », depuis 2002, les mères et les enfants confrontés à des hommes violents vivent des situations dramatiques. Après la séparation, ces hommes violents continuent d’exercer en permanence leur violence, allant parfois jusqu’au meurtre ou l’assassinat des enfants et/ou de leur mère pour se venger de la mère qui a osé les quitter.

    Donc la loi famille de 2014 doit absolument prendre en compte les violences conjugales qui s’amplifient fréquemment après la séparation. En 2014, comme en 2002, c’est encore majoritairement les associations de pères qui sont entendues par le gouvernement. Malgré leur demande, les médecins (psychiatres, pédopsychiatres, etc.) n’ont pas été entendus (comme en 2002). Comment est-ce possible pour une loi qui prétend s’occuper de l’intérêt de l’enfant, donc de sa santé ? Pour les députés, l’intérêt de l’enfant est-il véritablement sa santé ? Ou est-ce l’intérêt des pères dont il est question dans cette loi, comme dans celle de 2002.

    romito - un silence de morte

    Patrizia Romito est l’auteure de
    Un silence de mortes : La violence masculine occultée

    (lien ci-dessus : article de Sisyphe, avec extrait de l’introduction d’Un silence de mortes – La violence masculine occultée, de Patrizia Romito, Ed. Syllepse, Paris, 2006,
    pp. 15-25)

    A propos du danger de la séparation dans un contexte de violence conjugale, 6 mères survivantes du meurtre de leurs enfants par leur ex-conjoint ont adressé un manifeste au gouvernement du Québec, afin de développer des mesures pour prévenir et accompagner les mères confrontées à ce type de situation : Manifeste des mères survivantes au meurtre de leur(s) enfant(s) par leur ex-conjoint et père biologique

    • Une partie interessante sur les fausses accusation en cas de divorce :

      Aux États-Unis, Thoennes et Tjaden (1990) ont analysé 9000 cas de divorce dans lesquels il existait un conflit ayant trait à la garde des enfants. Dans moins de 2% des cas, un des parents avait porté plainte pour violence sexuelle. Parmi ces plaintes, la moitié était fondée ; un tiers était peu probable, dans les autres cas, il n’y avait pas assez d’informations pour trancher. Certains critères retenus pour décider du « peu de probabilité d’un cas » sont cependant discutables : l’enfant était très jeune, il n’y avait eu qu’un seul épisode de violence ou il y avait un conflit grave entre les parents. Au Canada, Trocmé et Bala (2005) ont analysé 7672 cas de maltraitance sur enfants signalés aux services sociaux : dans 4% de ces cas seulement, les dénonciations étaient fausses. En cas de conflits pour la garde des enfants après une séparation, cette proportion apparaissait plus élevée (12%) ; les fausses dénonciations concernaient plutôt la négligence que la violence sexuelle. De plus, les fausses dénonciations étaient formulées le plus souvent par le parent n’ayant pas la garde, en général le père (15%), que par l’autre parent, en général la mère (2%). Sur 7672 cas de maltraitance, il y avait seulement 2 fausses dénonciations contre un père n’ayant pas la garde. D’après des recherches en Australie, dans les causes relatives au « child contact », des plaintes pour violences sur les enfants étaient présentes entre 1% et 7% des cas ; seulement une minorité s’avérait fausse ; les plaintes déposées par les mères apparaissaient fondées quatre fois plus souvent que celles déposées par les pères.

      Cependant, même quand les plaintes des mères étaient fondées et que les enfants manifestaient clairement leur refus de voir le père, les juges, dans la plupart des cas, accordaient aux pères des droits de visite, parfois sans aucune supervision (Flood, 2010).

      En bref, les dénonciations de violences sur les enfants faites lors de la séparation ne sont pas fréquentes et elles sont très rarement fausses, surtout quand elles sont faites par les mères. Cependant, le préjugé selon lequel ces plaintes seraient des inventions de mères hostiles et vindicatives semble être à la base de nombreuses décisions des services sociaux et judiciaires. Quelques-unes de ces situations ont été documentées en France par une étude du Collectif Féministe Contre le Viol (1999), réalisée en collaboration avec la Délégation Régionale aux droits des femmes d’Ile de France. En deux ans et demi, 67 cas d’inceste dans un contexte de séparation des parents ont été constatés avec au total 94 mineurs impliqués, surtout des petites filles, qui accusaient dans la majeure partie des cas leur père. Dans 77% des cas, les enfants avaient clairement décrit les agressions subies, souvent très graves, et donné le nom de leur agresseur. En 1999, quand le rapport a été rédigé, 51 plaintes avaient été déposées. Néanmoins, dans plus de la moitié des cas, les plaintes avaient été classées sans même une enquête préliminaire ; dans 22% des cas, la mère, ne pouvant obtenir aucune information, ignorait ce qui se passait ; 9% des cas s’étaient conclus par un non-lieu ; un seul agresseur avait été condamné ; dans d’autres cas, l’enquête ou le procès était encore en cours. Souvent les mères étaient accusées de manipuler les enfants et étaient qualifiées par les experts de « névrosées, hystériques, vindicatives ». En outre, dans 20% des cas, les mères, parent protecteur, avaient été dénoncées à leur tour pour ne pas avoir voulu confier l’enfant au père lors de la visite décidée par le juge et un tiers d’entre elles avait été condamné. Ces cas dramatiques ont attiré l’attention de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, qui a envoyé en France un « spécial rapporteur », Juan Miguel Petit. Dans son rapport, Petit (2004) admet qu’en France, les personnes qui soupçonnent ou dénoncent des violences sur mineurs, surtout s’il s’agit des mères, se retrouvent face à d’énormes difficultés et risquent à leur tour d’être accusées de mentir ou de manipuler les enfants. Il évoque en outre le cas des mères divorcées préférant fuir et quitter leur pays plutôt que de confier leurs enfants aux maris suspectés de violence. À propos des accusations d’agression sexuelle de la part du père, qui apparaissent moins crédibles si elles naissent dans un contexte de procédure de divorce, il affirme qu’« un examen attentif des raisons pour lesquelles les parents étaient en train de divorcer a révélé un pattern de violence domestique en famille, y compris la violence domestique exercée contre la mère » (p. 14). Il conclut que « de nombreux individus occupant des positions de responsabilité dans le domaine de la protection des enfants, plus particulièrement dans la magistrature, refusent encore de reconnaître l’existence et l’ampleur de ce phénomène, incapables d’accepter le fait que beaucoup de ces accusations de violence sexuelle puissent être vraies » (p. 20).

  • A Paris, un marchand de sommeil condamné à 500 000 euros d’amende
    http://lemonde.fr/logement/article/2018/02/07/paris-un-marchand-de-sommeil-condamne-a-500-000-euros-d-amende-et-deux-ans-d

    Condamné pour « mise à disposition d’hébergement contraire à la dignité humaine », le propriétaire, qui louait une soixantaine de logements, ne pourra plus exercer son activité de logeur. (...)

    Jugé en première instance en 2015, Michel Zaghdoun avait été relaxé. Le parquet et les parties civiles avaient fait appel. La sévérité de l’arrêt, inédite à Paris, s’explique par l’ampleur du délit qui a concerné jusqu’à 60 familles à la fois, pendant près de dix ans, bien que les faits ici jugés ne couvrent que la période de mars 2011 à mars 2013. (...)

    Quarante-quatre arrêtés d’insalubrité
    Alertés, les services de la Ville et l’Agence régionale de santé (ARS) avaient, dès 2011, dressé 44 arrêtés d’insalubrité touchant tant les parties communes que les logements. Pour remédier aux défauts pointés dans ces arrêtés, M. Zaghdoun s’empressait de faire les travaux : « Mais il s’agissait de travaux cache-misère. M. Zaghdoun n’attendait même pas que les plâtres soient secs pour peindre », a constaté un ex-locataire.
    « En 2012, M. Zaghdoun a demandé à deux familles de quitter les lieux quelques heures pour changer les fenêtres. En réalité, il a abattu des cloisons pour supprimer les pièces aveugles, et laissé les lieux couverts de gravats et de poussière sur les affaires des locataires, a rappelé MmeVolson. Un épisode traumatisant pour l’une des familles, qui avait un nourrisson. »
    « J’ai travaillé d’arrache-pied dans cet immeuble, a soutenu M. Zaghdoun devant la présidente du tribunal, Danièle Dionis. J’y ai laissé ma santé, ma vie, j’ai fait tout ce que demandaient les arrêtés, j’ai embauché des ouvriers et même payé un architecte. » Et M. Zaghdoun a, en effet, non seulement réussi à faire annuler sept de ces arrêtés par le tribunal administratif, mais obtenu la mainlevée de tous les autres.
    Malgré les arrêtés d’insalubrité et une enquête de police de 2 000 pages, l’affaire a frôlé le fiasco juridique en raison de la fragilité des arguments de l’ARS qui a mal rédigé ses arrêtés, n’a pas assez vérifié la qualité des travaux réalisés et, surtout, ne s’est pas défendue devant le tribunal administratif, ni n’a fait appel de l’annulation de ses arrêtés. Ce qui a sans doute pesé en première instance.

    « L’ARS a cédé aux pressions de M. Zaghdoun, qui l’appelait tous les jours, alors qu’elle savait très bien que ces travaux ne réglaient rien », explique M. Mouchard. Les réponses de l’Etat aux marchands de sommeil sont d’une grande faiblesse et ne protègent pas les victimes. La législation est complète, ce sont les moyens de l’appliquer qui font défaut », estime-t-il. « Nous allons examiner la motivation de l’arrêt et peut-être nous pourvoir en cassation. L’indignité des locaux ou la vulnérabilité des personnes qui toutes ont bénéficié d’aides de l’Etat, posent question », a déclaré Me Muriel Ouaknin-Melki, avocate du propriétaire, après l’énoncé du jugement en appel, mercredi.

    Justice. Logement indigne, la lutte avance | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/justice-logement-indigne-la-lutte-avance-650151

    La cour d’appel de Paris a infligé hier des sanctions sans précédent à un marchand de sommeil qui avait loué 61 appartements insalubres dans le 18e, à Paris.

    C’est peut-être un tournant dans la lutte contre les marchands de sommeil. Hier, la cour d’appel de Paris a condamné Michel Zaghdoun à deux ans d’emprisonnement avec sursis et 200 000 euros d’amende pour « soumission de personnes vulnérables à des conditions de logement indigne », ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer le métier de loueur. Le quinquagénaire devra aussi payer des dommages et intérêts au titre du préjudice moral à dix des habitants des immeubles dont il était propriétaire au 40-44, rue Marx-Dormoy, dans le 18e arrondissement de Paris. Sa société devra également payer une amende de 300 000 euros. « À Paris, il n’y a jamais eu de condamnation aussi lourde. C’est vraiment un cas emblématique, capital pour motiver les victimes à agir et pour les associations qui les soutiennent », a commenté Violette Volson, directrice du Comité actions logement (CAL), partie civile.

    À cinq dans un 12 m2 sous les combles pour 660 euros

    « Je suis très satisfait de cette condamnation », a réagi Jeff, seule victime du marchand de sommeil à s’être rendue au palais de justice de Paris. Lui est arrivé rue Marx-Dormoy en 2006. Animateur, ne disposant pas de garant, il ne trouvait pas d’appartement dans le très compétitif marché parisien du logement. Moyennant plusieurs mois de loyers en liquide, Michel Zaghdoun lui dégote un studio dans un des immeubles qu’il a acquis en 1989. Mais Jeff déchante. « Ça s’est vite dégradé. Il y avait les rongeurs. Les murs étaient mous et humides et rien de ce qu’on y fixait ne tenait. Les escaliers étaient dangereux. » Avec un studio de 15 m2 loué 600 euros, Jeff, un des rares Français dans cet ensemble de 61 appartements, dont une majorité loués à des réfugiés, n’est pourtant pas le plus mal loti. Une famille sri-lankaise avec trois enfants a loué pendant six ans un 12 m2 sous les combles pour 660 euros. Une autre famille de Bangladeshis était logée à cinq dans 28 m2 sans lumière ni chauffage. Les témoignages des habitants, soutenus par la Fondation Abbé-Pierre (FAP), font état d’électricité défaillante, d’absence de chauffage, d’infiltrations d’eau… S’y ajoute une stratégie de l’intimidation du logeur, qui exigeait ses loyers en liquide, et n’hésitait pas à faire irruption dans les habitations sans prévenir. « Il est grand, avec une grosse voix, se souvient Jeff. Il savait aussi qu’il avait en face de lui des gens fragiles, apeurés. »

    La décision de la cour d’appel est l’aboutissement d’un « marathon pénal » démarré en 2011. Tout a commencé par hasard, quand, menacé d’expulsion, un des locataires du 40-44 a poussé la porte de l’espace solidarité habitat (ESH) de la FAP. Très vite, l’association comprend qu’il y a d’autres problèmes. Dans le cadre de son programme SOS Taudis, elle se coordonne avec le CAL pour alerter la Ville de Paris et lancer des procédures. Mais la plainte déposée en 2012 conjointement par la FAP, le CAL et une dizaine de locataires s’enlise. Il faut près d’un an pour qu’une enquête soit lancée par les services de police. Et, en juillet 2015, c’est la claque. En première instance, le tribunal relaxe le prévenu. « Avant même de regarder si les conditions de logement étaient indignes, le tribunal a considéré que les ménages qui portaient plainte n’étaient pas assez “vulnérables” », explique la présidente du CAL. Un raisonnement que les associations ont tenté de contrer lors de l’appel en prouvant que, dans un marché très tendu, un salarié pauvre, à plus forte raison s’il est étranger, est de fait en situation de vulnérabilité. Si cet argument était retenu dans les motifs de la décision des juges de la cour d’appel, il pourrait faire jurisprudence. « Il y a un arsenal juridique conséquent pour protéger les victimes mais la difficulté, c’est sa mise en œuvre. Ce qu’il manque, c’est un accompagnement pour aider les personnes à faire valoir leurs droits », observe Samuel Mouchard, qui dirige l’ESH. Les difficultés rencontrées pour faire aboutir cette plainte traduisent aussi le manque de formation des policiers et des juges sur les questions de mal-logement. Même si la situation s’est améliorée avec la création récente d’une unité de police consacrée à ce problème, se lancer dans une telle procédure relève du parcours du combattant pour un public fragile. « Le plus dur, ça a été la lenteur de la procédure. Il n’a pas été simple de convaincre tout le monde de ne pas abandonner », observe Violette Volson, dont l’association a accompagné les plaignants. Remotiver, expliquer, organiser des réunions ont été déterminants. Une analyse partagée par Me Alexandra Boisset, une des avocates des victimes : « Il faut féliciter le CAL. Sans son travail d’accompagnement, rien de tout cela n’aurait été possible. »

    #logement #marchand_de_sommeil

  • GPA : « Non au marché de la personne humaine »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/01/19/gpa-non-au-marche-de-la-personne-humaine_5243840_3232.html

    Tribune. En un temps où l’on s’insurge contre les violences faites aux femmes, où l’on traque les stéréotypes de genre et où l’on revendique l’égalité des sexes, il serait opportun que l’usage commercial de leur corps dans l’industrie procréative mobilise davantage l’opinion publique et les médias.

    Au lieu de cela, on observe une étrange complaisance à l’égard de ce que l’on nomme abusivement une « technique », alors que la maternité de substitution est une « pratique sociale » qui consiste à louer la vie d’une femme, jour et nuit, pendant neuf mois.

    Pour lui donner un aspect altruiste, on appelle gestation pour autrui (GPA) la convention par laquelle une femme s’engage à devenir enceinte (par insémination artificielle ou transfert d’embryon) et à accoucher d’un enfant qu’elle remettra dès sa naissance, et moyennant paiement, à ses « parents contractuels ». Personne ne peut ignorer que cette pratique fait partie d’un marché procréatif mondialisé en pleine expansion, qui inclut, comme en Californie, la vente du sperme et des ovocytes. Là où il existe, ce marché constitue une forme nouvelle d’appropriation du corps féminin.

    Lire aussi : « On ne peut plus ignorer les enfants nés par GPA »

    L’enjeu des choix législatifs nationaux et internationaux en ce domaine est considérable, face à la pression de tous ceux qui trouvent un intérêt financier important dans cette affaire : cliniques, médecins, avocats, agences de « mères porteuses », auquel s’ajoute l’intérêt subjectif de ceux que les agences appellent sans vergogne les « clients » et qui désirent obtenir un enfant à tout prix.

    L’objet d’un tel commerce n’est pas seulement la grossesse et l’accouchement, c’est aussi l’enfant lui-même, dont la personne et la filiation maternelle sont cédées à ses commanditaires.
    On convient à l’avance du prix du « service »

    Dans son principe, une telle transaction commerciale (elle l’est toujours, même si l’on déguise le paiement en indemnité ou dédommagement) est contraire aux droits de la personne humaine et s’apparente à une forme de corruption. De corruption en effet, puisqu’elle attribue une valeur marchande et à l’enfant et à la vie organique de la mère de substitution. Car l’un et l’autre sont des personnes, sujets de droits, et il existe une différence, capitale en droit, entre les personnes et les biens. De plus, depuis l’abolition de l’esclavage, nul ne peut exercer sur une personne humaine les attributs du droit de propriété.

    C’est pourquoi, en matière d’adoption, la Convention de La Haye interdit tout arrangement programmant à l’avance l’abandon d’un enfant par sa mère de naissance et tout paiement de l’enfant par les parents adoptifs.

    Or c’est un tel arrangement préalable qui est en cause avec la maternité de substitution : on convient à l’avance du prix du « service » rendu par la mère et donc du prix de l’enfant à naître. Et celle qui accouche est bien la mère biologique, même lorsque l’enfant n’hérite pas de ses gènes, car un embryon n’a aucune chance de devenir un enfant sans un corps féminin qui lui assure son lent développement biologique. On ne fait pas un enfant seulement avec des gènes.
    « Depuis l’abolition de l’esclavage, nul ne peut exercer sur une personne humaine les attributs du droit de propriété »

    La GPA est ainsi une façon de falsifier la filiation maternelle de l’enfant en substituant une mère « intentionnelle » à sa mère de naissance. Certains demandent à la France de transcrire tels quels les actes d’état civil établis à l’étranger sur la base d’une GPA, sachant que cette transcription légitimerait la GPA et mettrait immédiatement en cause notre législation. Or, en dépit de mensonges réitérés sans relâche, ces enfants ont heureusement des papiers, par exemple des passeports américains, ou délivrés par d’autres pays, et si l’un de leurs parents est français ils obtiennent un certificat de nationalité. Dans son arrêt du 26 juin 2014, la Cour européenne des droits de l’homme elle-même a reconnu que la famille Mennesson vivait en France « dans des conditions globalement comparables à celles dans lesquelles vivent les autres familles ».

    Certains soulignent que des femmes « consentent », en connaissance de cause, à servir de mères porteuses, et donc qu’elles acceptent leur propre aliénation et leur propre marchandisation. Sans doute : mais l’inégalité économique entre la femme et ses clients explique assez ce genre de consentement. Et surtout, dans une société où il y a des lois protectrices des droits fondamentaux, il n’appartient pas aux individus de passer entre eux des contrats contraires à ces droits. C’est pourquoi, en France, nul ne peut consentir légalement à vendre un de ses reins, ni s’engager à devenir esclave.
    Résister au « marché total »

    Dans cette affaire, débattue dans notre pays depuis presque trente ans, il s’agit de comprendre que la demande d’enfant est déjà un effet de l’offre médicale, dès lors que la médecine, oubliant l’impératif de ne pas nuire, collabore avec les marchés du corps humain au nom de la liberté des contrats. Dans certains pays, des médecins ne voient pas non plus d’inconvénient à greffer sur leurs patients des reins achetés à des « donneurs » vivants, ou même extorqués par des trafiquants aux populations les plus déshéritées, comme les réfugiés.

    Le corps médical doit ainsi s’inquiéter de savoir s’il veut sacrifier son éthique à une idéologie ultralibérale qui tend à réduire la personne humaine à une ressource biologique disponible sur le marché. Dans le passé, ne l’oublions pas, des médecins éminents se sont compromis avec des idéologies encore plus redoutables : la bioéthique est née à partir des procès de Nuremberg.

    La responsabilité du législateur est ici immense, car le respect des droits de la personne humaine et de son corps est l’un des principaux critères susceptibles de définir une société civilisée.

    Les Etats doivent-ils renoncer à la protection des personnes en les abandonnant aux lois du marché ? L’enfant doit-il être conçu comme un produit dont le prix fluctue selon l’offre et la demande ?

    Il s’agit de savoir dans quelle société nous voulons vivre et d’avoir le courage de résister au « marché total », comme c’est encore le cas de la plupart des pays européens. L’honneur de notre pays serait, avec d’autres, de travailler à l’abolition universelle d’une pratique qui touche aujourd’hui, dans le monde, les femmes les plus vulnérables.

    Eliette Abécassis, écrivaine ; Sylviane Agacinski, philosophe ; Marie Balmary, psychanalyste ;
    Pilar Aguilar Carrasco, représentante du groupe espagnol No somos vasijas ; Marie-Jo Bonnet, historienne des femmes ; José Bové, député européen ; Lise Bouvet, philosophe, politiste et traductrice féministe ; Didier Cahen, écrivain ; Laure Caille, présidente de l’association Libres Mariannes ; Geneviève Couraud, présidente de l’association l’Assemblée des femmes ; Michèle Dayras, médecin, présidente de SOS Sexisme ; Maria De Koninck, professeure émerite à la faculté de médecine de l’Université Laval ; Anne Desauge, secrétaire générale d’Elus locaux contre l’enfance maltraitée (Elcem) ; Ana-Luana Stoicea-Deram, présidente du Collectif pour le respect de la personne ; Laurence Dumont, députée, initiatrice des Assises pour l’abolition universelle de la GPA ; Alice Ferney, écrivaine ; Eric Fiat, professeur de philosophie morale et d’éthique médicale, à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée ; René Frydman, gynécologue obstétricien ; Cristina Gramolini, présidente de l’association nationale Arcilesbica, Italie ; Florence Gruat, cadre hospitalière sup, docteure en éthique ; Diane Guilbault, présidente du groupe pour les droits des femmes du Québec ; Béatrice Joyeux-Prunel, historienne de l’art contemporain ; Frédérique Kuttenn, professeure émérite d’endocrinologie de la reproduction ; Catherine Labrusse-Riou, ­professeure de droit à l’université Paris-I ; Anne-Yvonne Le Dain, géologue, agronome, ancienne députée ; Manuel Maidenberg, pédiatre ; Christine Mame, présidente d’Elus locaux contre l’enfance maltraitée (Elcem) ; Francesca Marinaro, représentante de l’association italienne Se non ora quando - Libere ; Yaël Mellul, ancienne avocate, présidente de l’association Femme & libre ; Florence Montreynaud, historienne et féministe ; Françoise Morvan, présidente de la coordination française pour le lobby européen des femmes, membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ; Isabelle Moulins, présidente du Centre évolutif Lilith de Marseille ; Nicole Péry, ancienne secrétaire d’Etat aux droits des femmes et vice-présidente du Parlement européen ; Yvette Roudy, ancienne ministre des droits des femmes ; Dominique Schnapper, directrice d’études à l’EHESS, ancienne membre du Conseil constitutionnel ; Martine Segalen, ethnologue, professeure émérite des universités ; Didier Sicard, professeur émérite de médecine et ancien président du Comité consultatif national d’éthique ; Myriam Szejer, pédopsychiatre et psychanalyste, présidente de l’association La Cause des bébés ; Jacques Testart, biologiste de la procréation ; Henri Vacquin, sociologue ; Monette Vacquin, psychanalyste ; Jean-Louis Vildé, professeur émérite pour les maladies infectieuses ; Jean-Pierre Winter, psychanalyste.
    Associations et collectifs : Association nationale Arcilesbica, Italie ; Assemblée des femmes ; Collectif pour le respect de la personne (CoRP) ; CQFD Lesbiennes Féministes ; Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception (Cadac) ; Elus locaux contre l’enfance maltraitée ; Femme & Libre ; groupe No somos vasijas ; Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec) ; association Se non ora quando - Libere ! (Espagne) ; Libres Mariannes ; collectif Ressources prostitution ; SOS Sexisme

    #Reproduction #GPA #Féminisme

  • RTS | Caroline Abu Sa’Da présente l’action salvatrice de SOS Méditerranée
    https://asile.ch/2018/01/18/rts-caroline-abu-sada-presente-laction-salvatrice-de-sos-mediterranee

    Caroline Abu Sa’Da, directrice générale de SOS Méditérannée Suisse, était l’invitée du TJ du dimanche 14 janvier 2018. Elle y expose le détail et l’importance des opérations de sauvetage en mer menées par l’association à bord de l’Aquarius. SOS Méditerranée, association européenne de sauvetage en mer Méditerranée, a été fondée en 2015 par un groupe […]

  • Le Baromètre des agricultures familiales – SOS Faim Belgique
    https://www.sosfaim.be/publication/le-barometre-des-agricultures-familiales

    La nouvelle édition annuelle de Défis Sud propose un regard sur les agricultures, avec des faits, des chiffres et des prévisions.

    Face à l’augmentation de la population, au réchauffement climatique et à la perte de ressources naturelles, les solutions proposées pour répondre au défi de la #sécurité_alimentaire mondiale devraient davantage miser sur l’agriculture familiale et l’#agroécologie.

    En 2018 les #agricultures_familiales seront encore menacées.

    https://www.sosfaim.be/wp-content/uploads/2017/10/defis_sud_barometre_complet.pdf

  • Rock Against Police – Des lascars s’organisent
    http://rapdocsonores.org

    Ce blog héberge une série de six documentaires sonores, composés d’entretiens, d’archives et de musiques, qui racontent l’expérience politique du réseau Rock against police.

    A la fin des années 70, dans un contexte de crise économique et de chômage, les expulsions de jeunes immigrés et les meurtres en banlieue, qu’ils soient commis par des flics ou des beaufs, se multiplient. Un réseau informel et fluctuant se constitue pour réagir collectivement en organisant une série de concerts Rock against police au beau milieu des cités. De 1980 à 1983, l’initiative fait tâche d’huile. Plusieurs concerts sont organisés en région parisienne : Paris, Vitry, Nanterre, Cergy, Argenteuil. L’idée est également reprise par d’autres groupes en France, notamment à Marseille, Saint Dizier, et Lyon avec les concerts organisés par Zâama d’banlieue.

    A partir de ces concerts gratuits et auto-organisés, d’une « musique sociale issue du quotidien », l’idée est « de brancher des gens qui vivent dans la même merde, qui partagent les mêmes besoins, les mêmes envies », de créer des occasions de rencontres et de circulations à l’intérieur des cités, mais aussi entre différentes banlieues. Dans une conjoncture particulièrement tendue, face aux meurtres, au racisme et à l’occupation policière, l’enjeu est de se réapproprier « le territoire social » de la cité. Et donc, pour les « jeunes immigrés et prolétaires de banlieue », cible et bouc-émissaire principaux de l’idéologie sécuritaire, de s’affirmer et de prendre la parole de façon autonome, en dehors des cadres et des discours établis. C’est pourquoi le rock, comme mode de vie et langage, mais aussi le théâtre, la radio, les journaux de contre-information, le super 8 ou la vidéo, dès lors qu’ils sont réappropriés par les « lascars », participent pleinement d’une dynamique de lutte. A travers la recherche d’un imaginaire et d’une identité collective propres, il s’agit très concrètement d’arracher une possibilité d’existence, d’affirmer ses besoins et ses aspirations à une autre vie.

    Cette série documentaire a été réalisée à six mains. La découverte d’un journal-tract intitulé « Rock against police : concert de jeunes immigrés et prolétaires de banlieue » et la recherche universitaire de l’une d’entre nous, en furent le point de départ. A partir des nombreuses heures d’entretiens déjà enregistrées, la décision a été prise de prolonger la forme orale, et donc sonore, de cette enquête.

    L’histoire de l’expérience Rock against police a ainsi été reconstruite à partir des témoignages de personnes y ayant directement pris part : qu’ils soient à l’époque organisateurs ou simples participants, lycéens, militants politiques, musiciens. Leurs souvenirs et analyses dialoguent avec trois types d’« archives » : des lectures des journaux-tracts diffusés lors des concerts ; des extraits sonores tirés de films ou d’émissions de radio réalisés par des proches du réseau Rock against police, ainsi que d’émissions de télé ; des morceaux de musique, parfois issus des groupes ayant joué pendant les concerts, ou qui ont marqué cette période.
    Au final, l’histoire proposée reste à la fois partielle et partiale. D’une part parce qu’elle est, à près de trente années de distance, passée au filtre des souvenirs et de la mémoire de ses protagonistes. Mais aussi parce qu’elle est liée à des choix de montage effectués en fonction de nos propres questionnements présents. Le récit reste donc ouvert, à l’image sans doute de toute expérience collective de lutte. Nous n’avons pas abordé l’expérience du réseau Rock against Police comme une lutte exemplaire ou un modèle à suivre, mais plutôt comme un gisement d’affirmations qui résonnent encore fortement aujourd’hui.

    Si la Marche pour l’égalité et contre le racisme de décembre 1983 est reconnue comme le moment d’émergence de la dite « seconde génération » immigrée, l’histoire officielle retient peu les luttes et les mouvements qui ont amené des dizaines de milliers de personnes à marcher derrière des jeunes brandissant les portraits de leurs compagnons assassinés. Luttes concrètes sur les préoccupations immédiates de la jeunesse précaire et immigrée, elles ne cadrent pas avec l’image d’une société multi-culturelle alors façonnée de toutes pièces par certains partis et associations de gauche comme SOS Racisme. Elles collent à la vie quotidienne des cités : harcèlement policier, menaces d’expulsions, conditions de logement pourries, difficultés à circuler, manque d’argent, le tout aggravé le plus souvent par une gestion municipale ouvertement raciste et sécuritaire… Mais elles collent d’abord et avant tout aux comportements diffus de révolte, de refus, de créativité, qui traversent alors le jeune prolétariat métropolitain, et croisent de ce fait d’autres expériences de rupture de l’époque comme les coordinations lycéennes, le mouvement squat, les luttes anti-carcérales ou les luttes de femmes. Ces luttes autonomes ont pour point commun d’affirmer des comportements et des besoins sociaux spécifiques et de refuser les organisations politiques traditionnelles. Elles affrontent le compromis social et productif issu des Trente Glorieuses, à un moment où celui-ci est en train de craquer de toutes parts. C’est particulièrement vrai de ces « jeunes immigrés et prolétaires de banlieue » qui mettent à nu les contradictions de l’histoire ouvrière et immigrée dont ils sont le produit. Chômeurs qui refusent bien souvent le travail et le destin de leurs parents, enfants d’immigrés qui s’affirment pleinement d’ici et non d’ailleurs, délinquants « sociaux » qui s’assument comme tels, mais aussi apprentis-journalistes ou cinéastes, musiciens, « écrivains de l’ombre » qui prennent la parole pour eux-mêmes…
    En ce début des années 80, l’initiative des concerts Rock against police sera l’une des expressions de ce courant de révolte et d’affirmation subjective. Une caisse de résonnance parmi d’autres, mais aussi une tentative de « transcription politique » plus large de cette dynamique à l’oeuvre à l’intérieur des cités et des quartiers populaires. L’histoire de Rock against police semble s’être écrite dans cette tension : comment s’en sortir (vivre et non plus survivre !) sans sortir, sans quitter le terrain social quotidien ? Comment s’affirmer « tel qu’on est », appuyer les dynamiques déjà existantes dans la jeunesse prolétaire et immigrée, tout en les reliant à d’autres composantes sociales de la cité et de la société : luttes des familles dans les cités de transit, luttes de l’immigration autour des « papiers », du droit au séjour, et contre les conditions d’exploitation dans les usines, luttes anti-carcérales, luttes des chômeurs et précaires… Comment organiser une riposte collective face aux meurtres et à l’occupation policière, tout en évitant le piège mortel, tendu par le pouvoir, du face-à-face et de l’isolement ?
    A travers cette série de montages sonores, nous avons avons cherché à rouvrir ces questionnements ainsi qu’à documenter les pratiques sociales et politiques qui s’y sont confrontées. Entre intervention militante et expérience sociale, entre rage de vivre et volonté de s’organiser, il nous a semblé que cette histoire collective, assez peu connue, n’avait pas encore dit son dernier mot et valait la peine d’être racontée.

    Bonne écoute !

  • En France, faible dépendance mais forte vigilance - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/06/25/en-france-faible-dependance-mais-forte-vigilance_1579451

    Selon lui, le profil des personnes intoxiquées à la suite de surdosages d’antalgiques opiacés ne correspond pas au profil habituel des toxicomanes. La majorité des personnes sont des femmes d’une soixantaine d’années, ne souffrant pas de pathologies cancéreuses (57 %) et près de la moitié (44 %) de ce groupe de patients n’a même pas consulté de médecin pour se faire prescrire un antalgique. Ce qui laisse à penser que l’opiacé incriminé pourrait souvent être en vente libre, comme le Codoliprane, un médicament qui associe paracétamol et codéine.

    Pour William Lowenstein, médecin addictologue et président de l’association SOS Addictions, l’effet addictif des opiacés, qu’ils soient faibles (dits de palier 2, par exemple la codéine ou le tramadol) ou forts (palier 3, comme l’oxycodone ou le fentanyl), est supérieur à celui de la morphine. Et l’accoutumance peut être rapide. Certains médicaments de palier 2 comme le tramadol peuvent induire une dépendance un mois à peine après le début de leur introduction. L’association à d’autres molécules, comme les benzodiazépines (Xanax, Lexomil, Valium, Témesta…) ou médicaments apparentés (Stilnox, Imovane…) majore encore le risque de surdose.

    L’augmentation des cas d’overdose, de décès déclarés, l’émergence d’un marché parallèle ou l’apparition d’opiacés de synthèse illicites sont autant de signaux pour les structures de pharmacovigilance françaises, alarmées par l’exemple nord-américain. L’organisation du système de santé français permet cependant un meilleur suivi des patients et a certainement permis d’éviter la flambée des addictions aux opioïdes. Le remboursement des frais de santé incite ainsi plus à consulter. « La culture française en matière de santé est très différente de celle des Etats-Unis. Les patients se tournent plus facilement vers leur médecin que vers un dealer pour obtenir un traitement », note William Lowenstein. Le réseau de prise en charge des addictions, bien développé sur tout le territoire, est lui aussi plus accessible qu’outre-Atlantique, ajoute le président de SOS Addictions.

    Ainsi, pour Nicolas Authier, il est impératif de développer une stratégie de prévention des addictions coordonnées avec tous les acteurs de santé. « La régularisation seule ne suffira pas pour endiguer les dérives. On peut interdire la vente libre de médicaments à base de codéine mais qu’adviendra-t-il des personnes déjà dépendantes ? L’exemple des Etats-Unis nous prouve que c’est insatisfaisant. Il faut avant tout informer les professionnels de santé, en particulier les médecins généralistes et les pharmaciens, mais aussi les associations de patients. » Et de prévenir : « Pour une fois que nous pouvons anticiper un problème de santé publique majeur, il faut réellement se mobiliser. »

    #Opioides #France

  • Vidéo | The Valley Rebels : l’agriculture français qui aide les réfugiés à traverser l’Europe
    https://asile.ch/2017/12/07/video-the-valley-rebels-lagriculture-francais-aide-refugies-a-traverser-leurop

    Cédric Herrou est un agriculteur qui soutient et héberge des réfugiés africains dans le village de Breil-Sur-Roya, dans le sud de la France. Certains le considèrent comme un bon samaritain héroïque, mais d’autres – y compris la police des frontières et le procureur de la République – le dénoncent comme le chef d’une bande de […]

  • Violences infligées aux femmes : « Nous exhortons le gouvernement à revoir sa copie »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/12/02/violences-infligees-aux-femmes-nous-exhortons-le-gouvernement-a-revo

    Tribune. Un collectif de 100 personnalités demande au président d’augmenter le budget alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes.

    #Féminisme

    • Tribune. Samedi 25 novembre, Emmanuel Macron l’a juré, les femmes seront bien la grande cause nationale de son quinquennat. Il a également annoncé son plan d’action pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Un discours qui se voulait symboliquement fort et promeut plusieurs mesures nouvelles, telles dix unités de psycho-traumatologie dans les centres hospitaliers ou l’augmentation des délais de prescription pour les mineurs, et reprend également des mesures existantes, comme la formation des professionnels (inscrite dans la loi depuis 2014), l’interrogation des pratiques des professionnels de santé (protocole du 5 novembre 2014) ou l’arrêt des bus de nuit à la demande (juillet 2015). Sauf que ces mesures ne sont accompagnées d’aucun financement supplémentaire.

      Le budget du secrétariat d’Etat sera « sanctuarisé à son plus haut niveau », 30 millions d’euros. En 2017, il était de 29,81 millions d’euros. Les féministes mesurent l’effort sans précédent… Les crédits interministériels dédiés à l’égalité femmes-hommes passent de 400 millions à 420 millions d’euros. Bonne nouvelle ! Mais là encore, il y a un loup : seuls 15 % de ces crédits sont consacrés à la lutte contre les

      violences. Ajoutons que les 20 millions supplémentaires reprennent des actions qui sont déjà effectuées, qui seront désormais labellisées « égalité ».

      AUCUNE AUGMENTATION DU BUDGET DÉDIÉ AUX DROITS DES FEMMES NI AUX VIOLENCES, DES ANNONCES NON FINANCÉES. C’EST CE QUI S’APPELLE UNE OPÉRATION DE COMMUNICATION

      Il s’agit donc bien d’un tour de passe-passe budgétaire. Aucune augmentation du budget dédié aux droits des femmes ni aux violences, des annonces non financées. C’est ce qui s’appelle une opération de communication. Comment peut-on se contenter de si peu face à la réalité des violences infligées aux femmes dans notre pays ? 93 000 femmes adultes victimes chaque année de viol et de tentative de viol, 220 000 victimes de violences conjugales ou intrafamiliales, 550 000 victimes d’agressions sexuelles…

      Deuxième angle mort, le travail. 25 % des agressions sexuelles ont lieu au travail, où les rapports de domination se cumulent avec le lien de subordination et le risque de perdre son emploi pour les victimes qui auraient le courage de briser le silence. Les syndicats et les associations proposent des mesures à intégrer dans la loi, pour sanctionner les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations de prévention et pour protéger les femmes victimes de violences. Ajoutons que le gouvernement supprime avec ses ordonnances les seuls outils de prévention au travail, les CHSCT.

      Des annonces très en deçà de l’enjeu

      Au niveau international, nous avons réussi à imposer à l’ordre du jour de l’Organisation internationale du travail, en juin prochain, l’examen d’une norme contre les violences et le harcèlement. Le contenu et la portée de cette norme dépendront de la position des Etats, aussi est-il regrettable qu’Emmanuel Macron n’en ait pas dit un mot samedi. Ce, d’autant que pour l’instant, la position de la France est… étonnante : elle refuse que les violences fondées sur le genre soient identifiées spécifiquement dans cette norme.

      Mais, que l’on se rassure, il y aura une session de rattrapage. Emmanuel Macron l’a dit, il s’agit de premières annonces. Et heureusement, parce qu’aujourd’hui le compte n’y est pas, face à l’ampleur des violences sexistes et sexuelles.

      D’ici là, nous exhortons le gouvernement à revoir sa copie et à prendre en compte, sans anathème, chantage ou pression sur aucune d’entre nous, les critiques des féministes. Nous demandons une augmentation budgétaire au moins équivalente à ce que l’Espagne a débloquée – à savoir 1 milliard d’euros sur cinq ans – associé à une loi-cadre contre les violences permettant notamment de transposer dans le droit français la Convention d’Istanbul [sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique, ratifiée en 2014].

      Le respect du débat démocratique impose que l’on accepte, surtout sur un sujet si important, que ces annonces soient passées au crible, vérifiées, confrontées à la réalité et dénoncées pour ce qu’elles sont : très en deçà de l’enjeu et de l’urgence.

      Les signataires : Ludmila Acone, historienne ; Ana Azaria, présidente de Femmes Egalité ; Anne Baltazar, syndicaliste ; Christine Bard, historienne ; Marie-Noëlle Bas, présidente des Chiennes de garde ; Françoise Basch, professeur émérite à l’université Denis-Diderot ; Francine Bavay, présidente de SOS Femmes Alternative, centre Flora-Tristan ; Delphine Beauvois, auteure de littérature de jeunesse ; Maude Beckers, avocate ; Fatima Benomar, coporte-parole des Effronté-e-s ; Savine Bernard, avocate ; Eric Beynel, co porte-parole de Solidaires ; Gérard Biard, président de Zeromacho ; Agnès Bihl, chanteuse ; Sophie Binet, pilote du collectif Femmes mixité de la CGT ; Rita Bonheur, présidente de l’Union des femmes de Martinique ; Catherine Bloch-London, militante féministe ; Emmanuelle Boussard-Verrecchia, avocate ; Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne, chef de service Maternité des Lilas ; Michel Bozon, sociologue ; Geneviève Brisac, écrivaine ; Carole Cano, syndicaliste CFE-CGC ; Pascale Carayon, féministe ; Coline Cardi, sociologue ; Marie -France Casalis, porte-parole du Collectif féministe contre le viol ; Marie Cervetti, militante féministe ; Carole Chotil-Rosa, militante féministe ; Annick Coupé, syndicaliste ; Saïd Darwane, conseiller national UNSA ; Madeline Da Silva, militante féministe et des droits de l’enfant ; Michèle Dayras, présidente de SOS-sexisme ; Laurence De Cock, historienne ; Caroline De Haas, militante féministe ; Christine Delphy, sociologue ; Monique Dental, présidente du réseau féministe Ruptures ; Héloïse Duché, militante féministe ; Sylvia Duverger, blog « Féministes en tous genres » ; Eric Fassin, sociologue ; Christine Fauré, historienne ; Aude Fiévet, association Le monde à travers un regard ; Léa Filoche, militante féministe ; Geneviève Fraisse, philosophe ; Jean Gadrey, économiste ; Nicole Gadrey, sociologue ; Valérie Ganne, journaliste, auteure ; Sigrid Gérardin, secrétaire nationale de la FSU ; Cécile Gondard-Lalanne, coporte-parole de Solidaires ; Clara Gonzales, initiatrice du « 06 anti-relous » ; Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU ; Véronique Haché, directrice Générale d’Autolib’ et de Vélib’ métropole ; Anaïs Haddad, coprésidente des Effronté-e-s ; Clémence Helfter, dirigeante de l’UGICT-CGT en charge de l’égalité F-H ; Alice Heyligers, ancienne militante du MLF ; Helena Hirata, sociologue ; Violaine Husson, responsable des questions de genre à la Cimade ; Clara Jaboulay, présidente de l’Union nationale lycéenne ; Marie-Anne Juricic, sociologue ; Danièle Kergoat, sociologue ; Annie Lahmer, féministe ; Mathilde Larrere, historienne ; Sandra Laugier, philosophe ; Lilâ Le Bas, présidente de l’UNEF ; Elisabeth Leininger, psychopraticienne ; Yannick Le Quentrec, sociologue ; Séverine Lemière, économiste ; Elliot Lepers, chef d’entreprise ; Florence Lhote, présidente de l’Association entraide et mouvement des femmes ; Sylvie Liziard, secrétaire nationale UNSA ; Raphaëlle Manière, délégation droit des femmes du CESE ; Marie-Thérèse Martinelli, Marche mondiale des femmes ; Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT ; Christiane Marty, Fondation Copernic ; Dominique Meda, sociologue ; Mar Merita Blat, militante féministe ; Florence Montreynaud, Encore féministes ! ; Tania Mouraud, artiste plasticienne ; Solmaz Ozdemir, SKB France ; Birthe Pedersen, présidente d’ActionAid France-peuples solidaires ; Sophie Pochic, sociologue ; Claire Poursin, co-présidente des effronté-e-s ; Soudeh Rad, militante féministe ; Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d’Osez le féminisme ! ; Sabine Reynosa, collectif Femmes mixité CGT ; Florence Rochefort, historienne ; Marie-Sabine Roger, auteure ; Suzy Rojtman, porte-parole du Comité national pour les droits des femmes ; Roselyne Rollier, présidente de la Maison des femmes Thérèse-Clerc ; Laure Salmona, cofondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement et co-initiatrice de #SoyezauRDV ; Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie ; Zeynep Saygi, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie ; Sibylle Schweier, sociologue ; Geneviève Sellier, professeure émérite à l’université Bordeaux Montaigne ; Réjane Sénac, politiste ; Rachel Silvera, économiste ; Charlotte Soulary, cofondatrice de Chair collaboratrice ; Isabelle Thieuleux, Cndf ; Loïc Trabut, chercheur à l’INED ; Françoise Traverso, présidente de l’Association internationale des droits de l’homme ; Elodie Tuaillon-Hibon, avocate ; Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT ; Françoise Vouillot, psychologue.

  • Je ne suis pas une balance, mes agresseurs ne sont pas des porcs. | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/11/17/je-ne-suis-pas-une-balance-mes-agresseurs-ne-s

    Il y a quarante ans, un vent de liberté de parole a soufflé sur les victimes d’agressions sexistes et sexuelles. Des dizaines d’entre elles ont témoigné en s’appropriant les médias de l’époque : les plateaux de télévision, les livres. Est ainsi paru, aux États-Unis, The courage to heal, un recueil décapant de témoignages de femmes victimes de viol pendant l’enfance. Les femmes de cette génération ont dit que la violence sexiste s’arrêtait ici et maintenant, que c’en était fini du patriarcat. Des lois ont été votées, telle, en France, en 1980, la première loi faisant du viol un crime passible de quinze ans de réclusion criminelle. Puis des associations qui préfiguraient l’actuel SOS Papa sont apparues, et avec elles la théorie anti-scientifique des faux souvenirs. La chape est retombée, les victimes de viol se sont tues.

    Il y a vingt ans, un vent de liberté de parole a soufflé sur les victimes d’agressions sexistes et sexuelles. Des centaines d’entre elles ont témoigné en s’appropriant les nouveaux médias de cette nouvelle époque : les forums sur internet. Sur l’ancien site web des Chiennes de garde, par exemple, s’est constitué le fil de discussion « banalités des violences sexuelles » au long duquel, en quelques semaines à peine, plus de six cents femmes ont décrit les violences qu’elles avaient subi, et les symptômes dont elles souffraient encore. J’avais vingt-cinq ans. J’ai expliqué à mes aînées que ce qu’elles n’avaient pas réussi à déclencher à la génération précédente allait enfin se produire, que la violence sexiste s’arrêtait ici et maintenant, que c’en était fini du patriarcat. En France, la notion de viol s’est élargie pour inclure celle du viol sur mineur de quinze ans et aussi celle, encore balbutiante (le consentement des deux époux étant présumé jusqu’à preuve du contraire), du viol conjugal. Puis l’affaire d’Outreau a déporté les projecteurs des victimes de viol vers les dérives judiciaires (tout le monde a oublié aujourd’hui que, dans cette affaire, même si l’on a désigné de faux coupables, de vrais enfants ont été violés pour de vrai). La chape est retombée, les victimes de viol se sont tues.

    Aujourd’hui, une fois encore, les victimes de la nouvelle génération entendent souffler le vent de la liberté de parole. Par milliers, elles s’approprient les réseaux sociaux : de « je connais un violeur » sur Tumblr à #balancetonporc. L’actrice américaine Alyssa Milano, qui a relancé le mouvement #metoo, a récemment expliqué dans une interview que la violence sexiste doit s’arrêter ici et maintenant, qu’on doit en finir avec le patriarcat.Le gouvernement français prépare un texte qui inscrira dans la loi le non-consentement présumé de l’enfant (à l’heure où j’écris ces lignes, l’absence de consentement doit être établie au cas par cas, indépendamment de l’âge de la victime) et, en 2010, a enfin disparu de la loi le consentement présumé des deux époux (autrement dit, se marier n’équivaut plus à consentir a priori à tout acte sexuel voulu par le conjoint). J’espère que la chape ne retombera pas. Mais…

    • C’est aussi celui de la radicalité des mouvements d’extrême droite, c’est aussi celui des millions de facho masculinistes « connectés à internet ». Donc ce n’est pas l’existence de cette technologie qui devrait changer grand chose (#techno-béat :p)

      (Et c’est faux, depuis le 19ème siècle les mouvements révolutionnaires, ouvriers, anarchistes, féministes, dialoguent entre pays et sont peut-être pas planétaires ok mais inter-nationaux quand même. Les militant⋅es de tel pays savaient qu’il y avait une grosse manif dans tel autre pays, sans internet et même sans téléphone, faut arrêter la réécriture progressiste du passé quand même.)

    • Oui je suis assez refroidie aussi, j’etais sur le forum des CDG en 2001 et aujourd’hui je constate que tout ce qui va rester de cette affaire Weishtein en France c’est que le seul violeur c’est Tarik Ramadan, que les pedovioleurs peuvent se faire plaisir avec des mineurs de 13 à 18ans et que le féminisme va servir de prétexte a la police pour harceler les hommes racisés.

    • En fait le texte répond à tes remarques de départ @fsoulabaille et c’est pas que ce que tu dit est faux et qu’il y a pas du positif dans le fait que les victimes s’expriment.
      Le fait que c’est pas identique à il y a 40 ans est clairement dit dans le texte et ce que j’ai mis ici n’est que le début. Ok il y a une différence d’échelle, on passe de « international » à « planétaire » et c’est pas pareil.

      Ce que j’aimais particulièrement dans ce texte c’est qu’il donne un peu de contexte historique. C’est pas la première vague de révélations du tout et je trouve important de rappeler les actions des féministes car elles sont aussi méthodiquement effacées de l’histoire que le message qu’elle porte. Planétairement les femmes témoignent des violences qu’elles subissent et planétairement les hommes n’en ont profondément rien a fiche et attendent que ca passe pour faire comme si de rien n’était. Avant ca, internationalement les femmes ont témoignés des violences qu’elles subissent et internationalement les hommes n’en ont rien eu à fiche.
      Si les témoignages pleuvent actuellement on sait que la chape de silence que le patriarcat fera retombé sera d’autant plus lourde. Pour la France l’affaire d’Outreau a servie à banalisé à nouveau l’inceste et à faire taire les victimes ( avec l’aide des faux souvenirs, SAP, SOS papa, maintenant garde-alterné imposé par défaut...).

      D’autre part ce texte me fait pensé à celui sur l’histoire des femmes et de l’imprimerie ( https://seenthis.net/messages/645682 ). Quand j’ai lu ce texte de Viennot j’avais l’impression qu’en décrivant les fraternités des clercs (étudiants, apprentis, compagnons...) elle décrivait le comportement des Kheys (frères) du forum 15-25ans de jeux-video qui à force d’insulter les femmes dans la littérature française et de menaces de viol via la prostitution sont arrivé à se faire appeler « Immortels » et « grands hommes » et à établir leur domination. Aujourd’hui le numero anti-relou n’est plus disponible et l’etat qui sois disant veut lutter contre le harcelement de rue n’interviens pas et ne propose pas de protection des victimes de harcelement et des outils qu’elles mettent en place.

      Je dit pas que 2017=1517 par contre je remarque que les hommes se donnent beaucoup de mal pour ne rien entendre, y compris sur seenthis (BCE et Butadaie ont donné beaucoup d’énergie pour discrédité le sujet). Et pour les réponses des politiques, Macron a exprimé sont rien-à-foutre, la press n’a rien changé dans sa manière de rigoler des viols et des enfants et femmes assassinées par les hommes.

      Enfin ce qui est bien dans ce texte c’est que la critique du tag « Balance ton porc » est faite sans discrédité la parole des femmes qui s’exprime tout en expliquant ce qui pose pbl avec ces mots.

    • @mad_meg merci <3 :-)
      « C’est pas la première vague de révélations du tout »

      Je suis totalement d’accord avec ça, et cet article est utile en cela qu’il nous le rappelle. L’Histoire ne se répète jamais deux fois, ce qui doit être rapproché à ce texte c’est qu’il commet cette erreur de perspective.

      Il ne s’agit plus d’un mouvement local/national dont la nouvelle se propage, ce n’est pas comparable. Ce n’est pas non plus un organisme (association, collectif, etc.) qui lance le mouvement. Il n’existe aucune coordination, aucun « hub » (un site web ou autre) par lequel passent l’ensemble de l’information.
      ça n’est vraiment pas comparable d’un point de vue sociologique ou culturel non plus.
      ça ne touche pas qu’un petit nombre d’hommes non plus.
      Les hommes ont commencé à se déchirer entre eux (i.e. Charlie vs Mediapart), la situation n’est donc pas sous leur contrôle comme elle pouvait l’être auparavant.

      @rastapopoulos
      Les mots ont un sens. Je les emploie avec délicatesse, je les choisis. Quand je les lis, je les comprend avec leur sens, je suis ce qu’on appelle, une lecteurice « littérale ».
      Me dire que ce que j’écris est faux alors que ce n’est pas le cas c’est très irritant car ton argumentaire est bon, mais il est tellement a coté de ce que j’écris que j’ai la sensation d’être une voix qui s’exprime dans le désert. J’ai beaucoup connu ça en politique, nier l’autre pour mieux rester droit dans ses bottes. C’est tellement « vieux monde » et machiste que ça discrédite l’intelligence de celleux qui enferment ainsi leurs pensées.

    • Je ne connais pas Saratoga qui signe l’article, mais je n’aime pas du tout comme iel écrit.
      Par exemple :
      « Les agresseurs ne sont pas des porcs et les témoins qui préfèrent se rincer l’œil plutôt que d’intervenir (combien de collègues rient des agressions verbales à mon encontre au lieu de protester) ne sont pas des porcs non plus. Tous ces hommes ont intégré, et revendiquent, le fait que le corps des femmes appartient à l’espace public. »

      deux phrases distinctes, la première, prise isolément, est à double sens contradictoires :
      1/ le vocabulaire employé n’est pas adapté à ce qui est dénoncé, c’est pire
      2/ le vocabulaire employé n’est pas adapté à ce qui est dénoncé, c’est exagéré

      la deuxième prise isolément est à double sens encore une fois :
      – ces hommes sont sincères et honnêtes et ne réclament que leur bien
      – ces hommes sont masculinistes.

      Du coup, je ne sais pas lire ce texte sans y voir le doute permanent, la bascule entre le sexisme et le féminisme est permanente tout au long du texte. Il est clair que l’auteurice manque de recul sur iel-même pour ce qui concerne les rapports femmes-hommes, entre le désir et le dégout.

    • Je voie pas ou le texte dit que l’histoire se répète à l’identique et je ne voie pas non plus ou il est ecrit qu’il y a rien de spécifique à l’affaire Weinstein.

      par raport à ceci :

      ça ne touche pas qu’un petit nombre d’hommes non plus.
      Les hommes ont commencé à se déchirer entre eux (i.e. Charlie vs Mediapart), la situation n’est donc pas sous leur contrôle comme elle pouvait l’être auparavant.

      les hommes dont tu parle sont en conflit depuis longtemps et les femmes ( mais sutrout Monsieur T.Ramadan) ne sont qu’un pretexte à un nouvel épisode de leur conflit qui est raciste et islamophobe. Du coup je comprend pas trop ce que ces machos de Charlie prouvent ni viennent faire ici. il y a des homme qui instrumentalisent les violences faites aux femmes pour se battre entre eux mais j’appel pas ca une nouveauté. Le fait qu’en france le seul agresseur affiché dans la presse soit musulman est inquiétant.

    • La répétition de l’Histoire n’est pas exprimée clairement dans une phrase. elle est sous entendue dans le texte avec la superposition des deux premiers paragraphes commençant et se terminant par les mêmes mots à un près :
      « Il y a quarante ans (...) La chape est retombée, les victimes de viol se sont tues.
      Il y a vingt ans (...) La chape est retombée, les victimes de viol se sont tues. »

      Ce texte est truffé de pièges et d’artifices, je ne l’aime pas du tout.

    • « Il y a quarante ans (...) La chape est retombée, les victimes de viol se sont tues.
      Il y a vingt ans (...) La chape est retombée, les victimes de viol se sont tues. »
      Pourtant c’est ce qui s’est passé. Après Outreau la chappe de plomb est tombé sur l’inceste en France, l’affaire Dutroux avait commencer le travail de détournement de l’attention populaire vis à vis de l’inceste.
      La comparaison historique est possible non ? Le fait de travailler sur une mémoire des actions des femmes et des féministes est pour moi une chose importante et ta vision sois disant global (ne pas considéré les faits un à un) n’apporte rien à la cause des femmes. Ce que tu dit me semble un discours largement entendu depuis le début de l’affaire weistein et ce qui m’interesse dans ce texte c’est qu’il donne d’autres perspectives. Il me semble plus interessant de prevenir la future chappe de plomb qui se fabrique collectivement (comme il s’en fabrique une à chaque fois) et d’y réfléchir plutot que de faire la fete comme si le patriarcat était tombé.

    • L’affaire d’Outreau c’est de l’entre-mecs juges et vrais ou faux coupables, pareil pour Dutroux. C’est entre les mains de la justice, de la police et de la presse. Il y a un calendrier administratif, on en connait les échéances on peut doser l’effet au fil du temps, faire monter la sauce, la laisser retomber etc.

      J’insiste sur la spontanéité de ce qu’il se passe en ce moment. On déboulonne Elie Wiesel, prix Nobel de la paix et harceleur sexuel, c’est passé comme un verre d’eau, ça n’a heurté personne ou si peu. La presse a chaque jour et presque chaque heure un nouveau scandale qui lui vient à la connaissance mais elle ne peut pas en faire grand chose car l’info est publique dans le même temps. Il n’y a pas de calendrier possible, rien n’est prévisible. je ne vois pas comment une chappe de plomb pourrait avoir une couverture planétaire désormais.

    • Je comprend pas ce que tu dit sur Outreau, mais ca change pas que cet « entre-mec » à eu comme résultat de faire taire les victimes et d’invisibilisé les problèmes d’inceste et violences dans la famille.
      Pour ton second paragraphe personne ne prétend que ce que tu dit n’est pas vrai, l’article en question ne dit pas que ce mouvement n’est pas spécifique et particuilier. Pour l’aspect spontané, la vague de témoignages sur le forum CDG en 2001 était spontanée aussi.
      Et pour le fait que tu voie pas comment une chappe de plomb planétaire se formerait, c’est pas une raison pour t’opposer à l’élaboration d’une réflection sur ce sujet. Perso je vois une bonne quantité de moyen pour que le silence retombe : euphémisation, retour du discours d’une égalité déjà la, prétexte que le sujet est connu et qu’il faut passé à autre chose, baisse de la majorité sexuelle en France, instrumentalisation du harcelement sexuel à des fins raciste, classistes, xenophobes, correctionnalisation des viols, peines legères voire symbolique pour les agresseurs et non-lieux en masse dans les procès suite à cette vague et lourde condamnation des victimes attaquées en diffamation, accusation des femmes d’en faire trop, victimisation des agresseurs, naturalisation de la domination sexuelle ... Dans le texte le fait que le « porc » devienne un argument retourné contre les femmes est possible, genre « les hommes sont des porcs, c’est leur nature que voulez vous ». Argument deja bien connu et très utilisé par les français·e·s qui s’accommodent de cet etat de fait.

      Pour le prix nobel je l’ai pas vu passé et je me focalise sur le contexte français, comme la personne qui écrit l’article de départ le fait aussi. Même si la parole est dénoué de manière planétaire (avec quand meme une seule japonnaise et beaucoup de pays qui n’ont pas fait de bruit du tout) en France il y a une forte résistance au féminisme et les masculinistes sont en position de force. Pour l’instant il me semble qu’en France le problème est en train de se réduir au cas Ramadan et d’un truc propre à Hollywood et je trouve utile de se servir des enseignements du passé pour empêcher que cela sois le cas.

  • Victime des « macroniens du PS » ? Filoche s’explique sur RT France après son tweet jugé antisémite
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14207-victime-des-macroniens-du-ps-filoche-s-explique-sur-rt-france-apres

    (c) JOEL SAGET Source : AFP

    Visé par une procédure d’exclusion du PS, Gérard Filoche a estimé que le tweet polémique qu’il a partagé puis retiré en s’excusant, était « une connerie ». Il juge toutefois que la polémique est instrumentalisée par ses adversaires politiques.

    « C’est une erreur », lance d’emblée Gérard Filoche au sujet d’un tweet diffusé sur son compte (puis rapidement retiré) le 17 novembre, montrant Emmanuel Macron avec un brassard nazi, sur lequel un dollar remplace la swastika, des drapeaux israélien et américain en arrière plan.

    « J’assume car c’est sous mon nom », poursuit-il toutefois.

    Avouant se faire épauler pour les sites et les réseaux sociaux, le membre du bureau national du Parti socialiste (PS) et cofondateur de l’association SOS Racisme explique à RT (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises