city:soyons

  • Critique de Popper et de la falsifiabilité au travers le la théorie...
    https://diasp.eu/p/7572280

    Critique de Popper et de la falsifiabilité au travers le la théorie des cordes

    La zététique, scientiste, mal comprise et naive, c’est pas tip top ... Soyons zététiciens avec nos pratiques et nos pensées zététiques !

    https://www.youtube.com/watch?v=L0CbD35REXU

    la tete dans les étoiles, c’est cool, mais avec les pieds bien par terre.

    #science #astrophysique #Popper #theoriedescordes #scientisme #scepticisme #zététique #rationalisme

  • Partage des tâches ménagères : SOYONS DES MEGERES !
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/08/01/partage-des-taches-menageres-soyons-des-

    Parce qu’on nous a construit la figure de la mégère, cette espèce d’horrible femme qui est laide, qui est méchante, qui n’aime pas les autres et qui râle tout le temps. Mais en fait, si on réfléchit au personnage de la mégère, c’est un personnage positif, qu’il faudrait réintégrer : c’est juste quelqu’un qui dit : « non, il n’y a pas de raison que je fasse tout ! » Et l’égoïsme de la mégère, il faut qu’on en parle, il faut qu’on arrête de nous menacer avec ce cliché de vieille sorcière. C’est très bien, s’il faut être une mégère pour se faire respecter, soyons des mégères ! Une histoire d’amour peut survivre à une discussion sur les tâches ménagères.

    #megerisme

    • Franchement, je pense que si elle lui en avait demandé plus, il aurait oui et l’aurait ensuite bien plantée dans sa merde !

      J’adore aussi le retournement de responsabilité : « je me suis moi-même mise là-dedans ». Ben non, elle n’a pas eu le choix. Je trouve aussi ça très marrant que la nuptialité soit symboliquement magnifiée pour les femmes et dénigrée par les hommes. C’est du marketing : en réalité, c’est tout bénef pour lui et que de la merde pour elle. Non seulement la mise en couple assure une meilleure vie, une meilleure carrière et une meilleure santé aux hommes, mais en cas de maladie, ils sont les premiers à laisser tomber leur compagne avec la bénédiction sociale : « le pauvre, il n’en pouvait plus, c’était trop dur à assumer pour lui. » Alors que l’inverse…

      La nuptialité, c’est bien l’asservissement gratuit de la force de travail de la femme au profit de l’entretien et de la reproduction de celle de l’homme. Et ça, même si ce n’est jamais dit, c’est parfaitement bien intériorisé. C’est pour cela que toutes les attentes pèsent sur la femme, parce qu’elle est assignée par défaut à son job de boniche. On lui a juste concédé ces dernières années le droit de refuser l’asservissement sexuel… mais je pense que dans les faits, ça doit continuer à bien violer dans les chaumières.

    • On lui a juste concédé ces dernières années le droit de refuser l’asservissement sexuel… mais je pense que dans les faits, ça doit continuer à bien violer dans les chaumières.

      J’ai pas remarqué ce refus d’asservissement sexuel. Est-ce que tu veux parlé de la loi sur les putiers ou les futures contravention pour agression verbale ou physique de femmes dans les lieux public ? Pour le coté viol et nuptialité a mon avis c’est comme le partage des taches ménagères, les hommes disent tous qu’ils sont super reglo là dessus, et dans les faits ca n’a pas changé depuis les 25 dernières années.

      Ca me rappel une anecdote raconté par une copine. Un matin son compagnon la reveille pour la baiser vite fait parcequ’au reveil il a les couilles qui le démange et il aime bien les vider dans un etre humain qui voudrait dormir. Elle veut donc dormir et le repousse. Il insiste, lourdement, longuement. Elle finit par lui Re-re-re-re dire NON et vu qu’il comprend toujours pas elle finit par lui dire « J’ai dit non, tu va pas me violer quand même !? » et lui au lieu de s’excusé il lui fait une scène comme quoi elle est dégueulasse de l’accusé d’être un violeur. Il l’a punie toute la journée. Resultat qu’est-ce qu’elle poura répondre le matin suivant si il lui refait ce plan ? Heureusement pour elle ils sont séparés depuis mais ce sont pas des vieux à l’ancienne, c’était un couple de jeunes d’une trentaine d’années bourgeois branchés tendance queer arty...

    • En effet, on a un soucis :

      La loi du 4 avril 2006 a inséré l’incrimination expresse du viol entre époux dans la loi :

      « Le viol et les autres agressions sexuelles sont constitués lorsqu’ils ont été imposés à la victime dans les circonstances prévues par la présente section, quelle que soit la nature des relations existant entre l’agresseur et sa victime, y compris s’ils sont unis par les liens du mariage. Dans ce cas, la présomption de consentement des époux à l’acte sexuel ne vaut que jusqu’à preuve du contraire. »

      -- Article 222-22 ancien du Code pénal

      Enfin, la loi du 9 juillet 2010 a supprimé la référence à une présomption de consentement des époux à l’acte sexuel.

      Le côté « schizophrénique » qu’il y a, d’une part, à sanctionner pénalement le viol entre époux, et, d’autre part, à sanctionner le refus unilatéral de se soumettre au devoir conjugal, a pu être relevé.

      Parce que si on a plus le droit de violer tranquillou la conjointe (l’inverse se vérifiant nettement plus rarement), l’absence de relations sexuelles (entendre généralement de pénétration du vagin par le pénis, parce que le reste, on s’en fout !) est encore prétexte à divorce :

      Si la reconnaissance de la possibilité d’un viol entre époux empêche aujourd’hui l’exécution forcée du devoir conjugal, l’absence de relations sexuelles reste un motif de divorce pour faute valable. Jean-Michel Bruguière cite un arrêt de la Cour d’appel d’Amiens, du 28 février 1996 :

      « Il est de jurisprudence constante que le devoir de cohabitation implique l’obligation de consommer le mariage, chacun des époux étant tenu envers l’autre à accomplir le devoir conjugal. »

      Il réfute aussi l’idée que le non-accomplissement du devoir conjugal n’aurait plus de portée dans le divorce pour faute, relevant, en 2000 : « Une recherche attentive sur cette question menée depuis 1980 fournit en effet pas moins de cent vingt-quatre décisions ».

      De plus, l’absence de relations sexuelles a pu être jugée comme constituant un quasi-délit, sur le fondement de la doctrine de la responsabilité du fait personnel disposée dans l’article 1240 de Code civil (qui était l’article 1382 antérieurement à l’ordonnance du 10 février 2016), qui oblige celui qui a commis un dommage à autrui à le réparer (notamment en payant) :

      « Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. »

      -- Article 1240 du Code civil

      D’un autre côté, je croyais qu’on avait tordu le cou au divorce pour faute ?

      Putain de patriarcat :

      Le divorce pour faute est prévu aux articles 242 à 246 du Code civil. Il a pour but est de répondre aux cas de fautes particulièrement graves, principalement lors de violences conjugales, d’injures, de diffamations ou de défaut de participation à la vie familiale.

    • Je croi que ca à deja été signalé sur @seenthis mais il y a pas que le devoir de subir des viols dans la mise en couple. Il y a aussi le devoir de se prendre les coups en silence.
      https://seenthis.net/messages/714829

      Sinon par rapport aux catholiques, le viol n’est pas reconnu dans cette religion. Le viol n’est pas pour elleux une faute, la faute (ou pecher) c’est le sexe hors mariage. Dans le mariage catho il y a toujours le viol obligatoire et sa negation. Le fait d’être consentant·es ou pas hors mariage ne change pas grand chose aux yeux de leurs gourous du viol et dans le mariage catho il n’y a pas de viol. Ici un article détaillé sur l’éducation au viol chez les catholiques :
      https://seenthis.net/messages/667926
      Et des cathos il y en a encore beaucoup, en macronie ils ont le vent en poupe car le viol d’enfants, de conjointes et de religieuses n’est pas leur seul activité, ils pratique aussi la spéculation financière et immobilière, le détournement d’héritage, la fraude fiscale, le blanchiment d’argent via leur banque mafieuse ce qui en fait des marcheurs épanouis et des premiers de cordée.

  • Allergies : l’ambroisie coûte 40 millions d’euros par an à la Sécurité sociale en Auvergne-Rhône-Alpes
    https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/allergies-l-ambroisie-coute-40-millions-d-euros-par-a-la-securite-sociale

    Les consultations, les traitements, les désensibilisations coûtent chaque année 40 millions d’euros à la Sécurité sociale en région Auvergne-Rhône-Alpes ce qui est extrêmement conséquent.

    Plutôt que d’essayer de lutter contre la plante, ce qui est forcément une perte de temps et d’argent (comme la lutte contre le dérèglement climatique, vous l’aurez compris), on pourrait tenter une solution disruptive... comme par exemple... euh... dérembourser les frais de santé liés aux allergies. Ou éliminer les allergiques. Carrément. Soyons audacieux !

    Ce choix de se concentrer sur les coûts... Ils ne pourraient pas aussi se concentrer sur les coûts des forêts de bouleaux ?... ils sont eux aussi très allergisants. Et tout le reste... qui fait qu’on est de plus en plus allergiques à tout... On pourrait comme cela décider de couper toutes les plantes allergisantes. Ou supprimer les allergiques (déjà dit).

  • Quand la créativité devient mot d’ordre
    http://www.laviedesidees.fr/Quand-la-creativite-devient-mot-d-ordre.html

    « Soyons créatifs ! » Andreas Reckwitz retrace la généalogie de ce nouveau mot d’ordre, explorant avec bonheur et érudition ses virages historiques successifs. Un ouvrage stimulant qui n’a pas renoncé à une certaine philosophie de l’histoire.

    #Recensions

    / #esthétique, #auto-entrepreneur, #gentrification

  • A propos de l’histoire de quelques noms de rues à Berlin
    https://de.wikipedia.org/wiki/Liste_der_Stra%C3%9Fen_und_Pl%C3%A4tze_in_Berlin-Wedding

    Une remarque d’ @aude_v m’a donné envie de me pencher sur la question et d’écrire une petite réflexion sur la géographie et les raisons d’être de noms de rue berlinoises. En se mettant à la place des responsables pour le nommage du réseau urbain on croise l’esprit du temps en vogue à des époques différentes dont nous connaissons les crimes et les heures de gloire.

    Nous nous intéressons aux anciens quartiers ouvriers de Wedding et Neukölln où les responsables politiques essayent de laisser leur empreinte à travers le nommages des rues.

    Pendant notre ballade entre les quartiers populaires nous traversons Berlin Mitte où nous découvrons les principes du combat pour l’hégémonie urbaine ce qui nous ouvre la voie vers une analyse plus précise des phénomènes et projets urbains. Tout ceci reste à un stade de développement limité et n’a de vocation que de motiver d’autres enquêtes et combats.

    A Berlin-Wedding j’ai d’abord connu la Maxstraße comme repère de squatteurs et gauchistes de Berlin-Ouest dans la phase qui précéda la décomposition sociale de l’arrondissement de Wedding. Déjà à l’époque la quasi-homonymie de « Max » et « Marx » nous faisait fantasmer après la cinquième bière sur l’erreur et les perspectives de son appellation. L’unique repaire typique pour ces années encore « debout » est le Café Cralle toujours aussi féministe et gauchiste qu’à l’époque.

    Café Cralle
    https://cafecralle.wordpress.com

    Chez nous les Max et Marx sont régulièrement un sujet à confusion. Le cardinal Marx par exemple est sans doute moins révolutionnaire et plus éloigné de Karl Marx que Max Hoelz et plein d’autre jeunes hommes qui s’appellent Max .

    Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Reinhard_Marx

    Max Hoelz
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Hoelz

    Depuis 1945 notre camarade Karl ne se plaint plus d’un manque d’attention dans les girus historiques sous forme des rues de Berlin.

    Karl-Marx-Straße
    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Karl-Marx-Strasse-12043-12055-12057-Berlin
    https://de.wikipedia.org/wiki/Karl-Marx-Stra%C3%9Fe_(Berlin)
    https://www.berlin.de/special/shopping/einkaufsmeilen/2005465-1724955-karlmarxstrasse.html

    D’abord le 31.7.1947, deux ans avant de solidifier la séparation des Allemagnes par la fondation de la RFA, les social-démocrates dans l’arrondissement Neukölln nous font cadeau de la Karl-Marx-Straße. C’est un acte typiquement SPD qui remplit toujours deux fonctions. D’abord on montre qu’on est le parti politique le plus ancien d’Allemagne et qu’on est toujours avec les petits gens qu’ils soient paysans, ouvriers ou employés.

    Le deuxième élément d’une décision social-démocrate est son pragmatisme. Là on contribue à réduire le nombre de rues qui portent le nom Berliner Straße . Aujourd’hui nous en avons encore huit avec l’avenue Berliner Allee et la rue privée Berliner Freiheit en prime. Initialement en 1920 lors de la création de Groß-Berlin on compte une bonne cinquantaine de Berliner Strasse. Imaginez les quiproquos et confusions provoqués par le manque d’imagination chez les notables des petites villes sous le Kaiser .

    Karl-Marx-Platz
    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Karl-Marx-Platz-12043-Berlin
    https://de.wikipedia.org/wiki/Liste_der_Stra%C3%9Fen_und_Pl%C3%A4tze_in_Berlin-Neuk%C3%B6lln#Karl-Ma

    Ensuite le 14.2.1950 la SPD-Neukölln recommence et nous donne cette fois le square Karl-Marx-Platz à mi-chemin entre les deux bouts de la Karl-Marx-Straße. Encore pragmatique la mairie SPD commande une belle statue de Karl et fait disparaître le mémorial pour l’empereur Guillaume en même temps que le square Hohenzollernplatz (actuellement Berlin conserve un Hohenzollernplatz, sept rues et un pont qui portent le nom de la dynastie des empereurs allemands).

    Ce square mériterait une réflexion historique à lui tout seul. Ce sera pour un autre jour.

    Deutscher Kaiser
    https://de.wikipedia.org/wiki/Deutscher_Kaiser

    Hohenzollern
    https://de.wikipedia.org/wiki/Hohenzollern

    Karl-Marx-Allee
    https://de.wikipedia.org/wiki/Karl-Marx-Allee
    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Karl-Marx-Allee-10178-10243-Berlin

    Enfin le 13.11.1961 à Berlin-Est la Karl-Marx-Allee remplace l’Allée Staline dans les arrondissements Mitte et Friedrichshain. C’est le moment propice pour montrer le nouvel esprit d’ouverture après le 13 août de la même année. Il y a même une chanson sur l’événement.

    Wolf Biermann - Acht Argumente für die Beibehaltung des Namens Stalinallee für die Stalinallee
    https://www.youtube.com/watch?v=AQ0hxzmtprw


    Paroles : http://lyrics.wikia.com/wiki/Wolf_Biermann:Acht_Argumente_F%C3%BCr_Die_Beibehaltung_Des_Namens_Stal

    Maxstraße

    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Maxstrasse-13347-Berlin
    https://de.wikipedia.org/wiki/Liste_der_Stra%C3%9Fen_und_Pl%C3%A4tze_in_Berlin-Wedding#Stra%C3%9Fenn


    Boulangerie industrielle Wittler à Maxstraße

    La Maxstraße n’a pas de parrain historique. Elle fait partie des nombreuses rues de Berlin qui portent simplement un prénom quelconque généralement féminin. Le guide des rues de Berlin quasi officiel Kaupert porte à notre connaissance la date du dimanche le 22.9.1872 pour la cérémonie’d’inauguration. Cette date anodine marque l’achèvement de l’urbanisation du quartier suivant le plan Hobrecht dessiné en 1962.

    Max & Moritz : mort aux profs !

    J’aime l’idée du parrainage de la Maxstraße par Max und Moritz ces éternels rebelles et fauteurs de troubles pour les petits bourgeois que le Zeitgeist punit avec une cruauté et ingéniosité qui rendrait fier n’importe quel personnage d’Octave Mirbeau dans le jardin des supplices. Malheureusement ce n’est pas vrai, surtout quand on vérifie l’origine des Moritzstraße incontournables pour compléter le couple infernal.

    Max & Moritz : Le boulanger comme bourreau

    Max und Moritz (1865)
    https://de.wikipedia.org/wiki/Max_und_Moritz

    Max und Moritz / Max and Moritz
    https://germanstories.vcu.edu/mm/mmmenu.html

    Berlin-Wedding - Un quartier marqué par la guerre de succession d’Espagne
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Succession_d%27Espagne


    Leopold und Anneliese Fürst und Fürstin von Anhalt-Dessau
    Leopold est responsable pour une réforme des impôts, pour l’introduction du pas cadencé et des exercices en permanence dans l’armée prusse. Il obtient ainsi une plus grande vitesse des mouvements de ses troupes et arrive à augmenter leur cadence de tir à trente pour cent au dessus de celle des troupes ennemies. Il combat entre autres dans la guerre de succession d’Espagne. Le 2.4.1891 on renomme l’ancien square « J » Leopoldplatz en honneur de l’homme connu comme « maître d’exercice de Prusse ». Avec le roi Frédéric-Guillaume IV il marque l’image de l’homme allemand encore de nos jours.


    Battle of Denain (1712), French military commander Claude-Louis-Hector, duc de Villars, defeating Prince Eugene of Savoy during War of the Spanish Succession. On ne trouve aucune allusion à la bataille de Denain dans les rues de Berlin. Vas savoir pourquoi.

    On peut se demander pourquoi la Maxstraße a échappé aux connotations bellicistes des autres noms de rue du quartier. On y rencontre les souvenirs de la guerre de Succession d’Espagne avec le général Léopold Ier d’Anhalt-Dessau et les batailles d’Amsterdam, Utrecht, Turin et Malplaquet. L’ironie de l’histoire y est incarnée par la Prinz-Eugen-Straße nommée en honneur du prince Eugène de Savoie-Carignan, vainqueur contre les turcs à Belgrade. Depuis Belgrade a été perdue par l’alliance européenne et le quartier de Leopoldplatz s’acommode très bien de l’invasion turque au vingtième siècle.

    Le plan Hobrecht définit la structure, les locaux rajoutent une couche idéologique


    Cette interpration du plan Hobrecht montre le développement de la structure urbaine historique jusqu’au le Berlin de l’après guerre. L’image est intéressante parce qu’elle montre les limites de la planification. Sont marquées en rouge les structures devenus réalité et en noir les parties du plan qui n’ont pas survécu l’intervention des forces de la réalité.

    Les dessinateurs du plan original se sont abstenus de toute appellation susceptible de détourner l’attention du développement technique. Une fois les terrains découpés par les promoteurs les équipes de vendeurs et plus tard les élus des arrondissements attribuent des noms aux objets du plan Hobrecht.

    Comment lire ce plan historique

    Au moment du nommage de la Maxstraße l’arrondissement de Wedding fait déjà partie de la capitale Allemande. Quand l’administration compétente attribue sa nouvelle appellation à la « Straße 52, Abt. X/1 des Bebauungsplanes » on est au début du boom après la victoire allemande sur la France et la fondation du Deutsches Reich sous le roi de Prusse fait Deutscher Kaiser par Bismarck le rusé.

    Sur ce plan on trouve la rue no. 52. en identifiant le square « J » (l’actuel Leopoldplatz) délimité par la Schulstraße qui existe encore. Elle commence à l’endroit où la rue no. 39 touche l’angle nord du square J et se termine de l’autre côté de la Schulstraße à l’endroit de rencontre des rues no. 51 et no. 53.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Hobrecht

    Aujourd’hui nous vivon dans des villes où depuis des générations les notables tentent de créer des structures efficaces d’abord pour la production industrielle puis ils leurs superposent des couches d’idéologie par le nommage de projets, bâtiments, rues et quartiers. C’est comme la peinture sur un mur qui lui assure une protection temporaire contre le vent et la pluie.


    Le Palast der Republik démoi après 1989 contient des restaurants, un bowling, des salles de conférences et un grand hall pour des concerts et des congrès.

    A Berlin la lutte des classes et époques historiques s’exprime à travers le contrôle du centre géographique de la ville. A la fin du moyen age les grands électeurs y construisent un palais pour contrôler les citoyens rebelles. Ce palais est gravement endommagé pendant les raids aériens de la deuxième guerre mondiale. Il est remplacé comme la classe des exploiteurs par le pouvoir socialiste en RDA qui y construit un palais pour le peuple appellé Palast der Republik . Celui-ci est détruit après 1989 et la grande bourgeoisie fait ériger à sa place une copie en béton du palais royal des Hohenzollern qui met en scène son pouvoir sur la ville devenue capitale de fait de l’Europe capitaliste.

    Pendant l’intermède historique que contitue son existence l’état socialiste RDA insère une couche nominative à moitié disparue aujord’hui dans le tissu urbain berlinois. Actuellement, après avoir fait disparaître la majorité des noms donnés par les socialistes, le gouvernement de la ville s’attaque aux structures matérielles urbaines mis en place pendant la phase du nettoyage de la ville des debris de la guerre et du reigne capitaliste avec le but de la construction d’une société plus juste et paisible.


    Alexanderplatz - les nouveaux bâtiments placés sur l’espace libre afin de détruire le dessin au sol d’une spirale qui élargit la forme de la fontaine de l’amitié entre les peuples.

    Afin de redéfinier l’espace désormais implicitement modifié par la privatisation on commence par le nommage et s’attaque ensuite aux éléments structurels facilement accessibles qui forment la couche la plus basse au dessus de la couche physique. Ce sont les attributions de numéros et d’appartenance de bâtiments à une rue ou une autre. Voixi l’exemple de l’Alexanderplatz

    Alexanderplatz 1: Berolinahaus
    Alexanderplatz 2: Alexanderhaus
    Alexanderplatz 3: Berlin Congress Center (bcc) / Kongresshalle, neu: Alexanderstraße 11
    Alexanderplatz 4: Haus des Lehrers, neu: Alexanderstraße 9
    Alexanderplatz 5: Haus des Reisens, neu: Alexanderstraße 7
    Alexanderplatz 6: Haus der Elektroindustrie, neu: Alexanderstraße 1, 3 und 5
    Alexanderplatz 7: Untergebäude des Hotelhochhauses mit Geschäften
    Alexanderplatz 8: Hotel Park Inn
    Alexanderplatz 9: Galeria Kaufhof (ehemals: „Centrum“-Warenhaus)

    La connnaissance des structures et détails de cette histoire transforme nos ballades en excursions archéologiques qui valent largement la visite de l’hôtel de Pergame encore inaccessible pendant plusieurs années pendant sa transformation pour une nouvelle mise en scène touristique. Le coût de ce projet rivalise avec les frais en explosion permanente du nouvel aéroport BER.

    Soyons matérialistes, découvron la transformation matérielle sous le vernis idéologique.

    #Berlin #Wedding #Maxstraße #Prinz-Eugen-Straße #Leopoldplatz #Turiner_Straße #Amsterdamer_Straße #Malplaquetstraße #Neukölln #Karl-Marx-Straße #Karl-Marx-Platz #Mitte #Friedrichshain #Karl-Marx-Allee #Geschichte #Stadtentwicklung #Politik

  • BALLAST | Saïd Bouamama : « Des Noirs, des Arabes et des musulmans sont partie prenante de la classe ouvrière »
    https://www.revue-ballast.fr/said-bouamama
    #fuiqp

    dans mon livre La France : autopsie d’un #mythe_national, j’ai analysé la séquence 1789-1799. Il n’y a pas seulement la prise de la #Bastille mais les serfs qui s’emparent des terres et se les partagent : c’est une #réforme_agraire imposée par la base et personne n’en parle. Il y a, de #1789 à 1793, le droit de #vote accordé aux #résidents_étrangers — et on se bat encore pour ça aujourd’hui !

    • Dans une période où grandissent les mouvements antiautoritaires, Bouamama prône un retour à un marxisme plus classique :

      Il ne suffit pas de résister : on sait le faire. La ZAD résiste, oui, de même que les autonomes ou les quartiers populaires. Mais la question que l’on doit résoudre, c’est celle du pouvoir. Si on ne touche pas au pouvoir, on ne change pas la société. La transformation des rapports sociaux suppose une victoire sur le pouvoir — ce qui n’empêche pas de travailler avec toutes les formes de résistance. Il n’y a pas un modèle : historiquement, les partisans de la prise du pouvoir s’opposent à ceux du contre-pouvoir ; des troisièmes ou des quatrièmes voies peuvent émerger. Laissons ouverts les champs de l’Histoire. Les peuples inventent. Le passé nous apprend que nous n’avons pas la solution en la matière : la dynamique de refus du pouvoir n’a jamais abouti à des transformations sociales globales ; la dynamique partidaire, malgré des succès indéniables, a également conduit à de nombreux échecs… Soyons humbles. On sait qu’il faut détruire le pouvoir de domination ; par quoi le remplacer ? C’est aux mouvements de masse de l’inventer demain, non aux petits groupes militants. Ce qui reste certain, c’est qu’on n’abat pas durablement un système sans organisation.

    • Déclaration intéressante aussi (même s’il n’est pas le seul à le dire) sur le sens du mot #Islamophobie :

      Un mot devient légitime dès lors que les victimes d’une domination le reprennent à leur compte. Prenons « islamophobie ». Si je le travaille en tant qu’universitaire, je ne le choisirais pas : il renvoie à une « phobie », donc une « peur », or il s’agit d’un racisme — il n’est donc pas correct et j’aime mieux « racisme anti-musulman ». Mais les musulmans, de par le monde et en France, se sont reconnus dans ce terme pour exprimer leur expérience de la domination. Il a donc gagné sa légitimité. Quelle arrogance de venir, de l’extérieur, dire à une population dominée que l’on sait mieux qu’elle comment s’exprimer !

  • Déplorant les conditions de détention de Tariq Ramadan, Fanny Bauer-Motti dénonce une procédure qui a été bâclée et en appelle au président de la République. – world-muslims-news.com
    https://lakhdarbahlouli.wordpress.com/2018/04/10/deplorant-les-conditions-de-detention-de-tariq-ramadan-fa

    AFFAIRE TARIQ RAMADAN : LETTRE OUVERTE À EMMANUEL MACRON, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
    Déplorant les conditions de détention de Tariq Ramadan, Fanny Bauer-Motti* dénonce une procédure qui a été bâclée et en appelle au président de la République.

     

     Fanny Bauer-Motti 
    « J’accuse… ! »

    Monsieur le Président,

    « Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. » C’est ainsi que débute Zola, dans sa lettre dénonçant le procès de l’affaire Dreyfus. 125 ans plus tard, en tant que citoyenne française, je souhaite moi aussi prendre parole pour mes concitoyens. Prendre parole pour une France unie et juste qui ne vilipende pas un homme en fonction de sa confession ou de son idéologie. Une France qui, forte de son Histoire, lutte et œuvre contre l’antisémitisme, l’islamophobie et contre toute forme de xénophobie. « Nous sommes l’étranger de l’autre », disait la psychanalyste Marinette Motti. Il serait temps qu’en France le débat public s’oriente vers l’union plutôt que vers la division.

    J’accuse une procédure qui a été bâclée et une négation de la présomption d’innocence
    Le Professeur Tariq Ramadan est incarcéré en détention provisoire depuis le 2 février 2018, après s’être présenté à la justice de son plein gré, en homme libre. Il était confiant tant en la justice qu’en la suite de la procédure. Il clame son innocence depuis le début dans une affaire de mœurs qui a pris la direction d’une affaire aussi politique qu’idéologique.

    Dès la première audition, les incohérences et contradictions dans les témoignages des deux premières plaignantes, signalées par l’équipe juridique de Tariq Ramadan, ont été ignorées. Sans prendre le temps de mieux connaître et de comprendre tant la psychologie que l’histoire des plaignantes, un début d’enquête à charge a jugé plus que durement Tariq Ramadan.

    Alors que d’autres hommes politiques, sous le joug du même type d’accusation, sont en liberté — ce qui est normal, via la présomption d’innocence —, Tariq Ramadan a été placé en détention et à l’isolement total. Pendant les premiers 45 jours, il a été privé de visites familiales et d’appels téléphoniques, un droit dont jouissent même les criminels de droit commun.

    D’autre part, Tariq Ramadan n’a pas eu l’autorisation jusqu’à aujourd’hui d’appeler tous ses enfants. Les juges ne lui donnent pas cette autorisation. En France, en 2018, quel traitement est-ce que celui-là ? La présomption d’innocence est là pour protéger le justiciable. En faire fi, c’est exposer à toutes les dérives la justice et l’Homme. Est-ce cela la loi telle qu’elle peut s’appliquer en France ?

    L’histoire ne s’arrête pas là. Tariq Ramadan s’est vu refuser une demande de libération sous caution, alors que l’affaire était encore au stade de l’enquête préliminaire. Les magistrats ont rejeté la proposition de la défense consistant en la remise du passeport suisse de Tariq Ramadan, le placement en résidence surveillée avec un dispositif de surveillance électronique et un pointage quotidien à la police. Son courrier a été retenu et censuré sans motif valable. Les juges d’instruction lui ont refusé l’accès à son propre dossier judiciaire. Comment un homme peut-il se préparer à sa défense sans savoir contre ‘qui et quoi’ il se bat ? La justice peut-elle réellement cautionner ce type de procédé ?

    J’accuse un système judiciaire délétère qui ne prend pas en compte la santé du justiciable
    Tariq Ramadan est atteint d’une sclérose en plaques diagnostiquée depuis 2014, qui était sous contrôle grâce à un suivi médical régulier et rigoureux.

    Lors de ses enseignements et cours à l’université d’Oxford, je l’ai vu de nombreuses fois avoir de profondes douleurs dans les jambes mais continuer à faire cours par souci éthique. Je l’ai vu avoir des tremblements et se lever pour faire passer la douleur. Nous l’avons vu, nous, chercheurs, étudiants, professeurs de l’université d’Oxford, vivre une maladie tout en respectant ses engagements professoraux. Or, depuis son incarcération, l’absence d’un traitement médical approprié a contribué à la progression rapide de la maladie. Même les procédures médicales, telles que le transport en ambulance, n’ont pas été respectées.

    Neuf médecins ont confirmé le diagnostic de la sclérose en plaques, y compris le médecin en chef de la prison Dr. Farid Mehareb. Il a affirmé que l’état de santé de Tariq Ramadan était incompatible avec l’incarcération. Ces rapports ont été mis en doute sur fond de discrimination latente puisque l’avocat d’une des plaignantes, Me Morain, a ouvertement exprimé devant les magistrats qu’il s’agit de « ce docteur Farid », citant le prénom. Oblitérant le nom, insinuant le lien communautaire. Est-ce que de tels procédés ont leur place dans le droit français ?

    Il ne s’agit pas des seules dérives.

    Afin de décider du maintien en détention de Tariq Ramadan, le tribunal nomme un expert chargé de l’examiner. Lors de la première expertise, vingt minutes ont suffi à déclarer que la santé de ce dernier était compatible avec le maintien en détention. Une expertise si « précise » qu’elle lui donne dix kilos de plus que son poids réel. Cet examen médical a été contesté par l’équipe juridique de Tariq Ramadan et les juges d’instruction ont été contraints d’ordonner un second examen. Leur rapport, initialement attendu le 31 mars, doit maintenant être rendu le 15 avril. La nouvelle expertise a duré plus d’une heure, et un bilan plus poussé « aurait été fait ». Mais alors pourquoi cela n’a pas été le cas lors de la première expertise ? Et comment pouvons-nous avoir confiance en un système qui remet en question l’expertise de médecins qui connaissent le dossier de Tariq Ramadan depuis des années et attestent que la détention provisoire n’est pas compatible avec son état de santé ? De quoi est coupable Tariq Ramadan pour que l’on ne respecte ni son intégrité, ni sa santé, durant le temps de l’investigation. Y a-t-il des zones de non-droit en France ?

    En attendant, Tariq Ramadan souffre d’importantes douleurs et éprouve de la difficulté à marcher. A plusieurs reprises, il a dû se rendre au parloir en fauteuil roulant. Le Consul suisse, qui a rendu visite à son concitoyen en prison, a été choqué par l’état de santé de ce dernier. En effet, il souffre d’intenses maux de tête, d’engourdissement des membres, de violentes crampes, de troubles du sommeil et de la mémoire. 

    Ses symptômes s’aggravent chaque jour passé en détention. Ce traitement absolument dégradant se poursuit avec des risques de préjudices permanents. Il est clair que la détention provisoire aggrave la maladie dont souffre le Professeur Tariq Ramadan. La détention provisoire peut-elle se faire au détriment de la santé d’un homme ?

    J’accuse certains médias d’avoir soufflé le vent de l’islamophobie
    J’accuse les médias d’avoir manqué de neutralité. D’avoir soufflé le vent de l’islamophobie en faisant constamment référence à la croyance, à l’idéologie et à la filiation du Professeur Tariq Ramadan. D’avoir usé de caricature attaquant une religion, une communauté et créant stigmatisation et division communautaire.

    Les fuites d’information, la distorsion et la manipulation de faits essentiels dans l’affaire ont eu un impact grave sur l’opinion publique. Créant trauma pour les uns et confortant les autres dans une représentation de « l’autre » comme dangereux. Le terme « islamiste » s’incrustant dans le débat sans qu’il n’ait rien à y faire. Pourquoi une campagne médiatique à charge ? Ignorance ? Manipulation des masses ? Le devoir de neutralité n’a pas été respecté.

    Des enquêtes journalistiques à charge ont été faites au sujet du Professeur Tariq Ramadan. Proférant mensonges et diffamation sur sa personne mais aussi sur ses soutiens. Si l’on enquête sur lui, pourquoi ne pas avoir enquêté sur les plaignantes ?

    En effet, la presse n’a pas parlé des faits que je vais énumérer et que vous pourrez vérifier par vous-même.

    Les plaignantes n’ont avancé aucun élément de preuve pouvant étayer leurs accusations. Elles ont même fait des déclarations contradictoires aux enquêteurs et aux médias. Mme Ayari affirme qu’elle a cessé de contacter M. Ramadan en 2013. Or, les avocats de la défense ont découvert qu’elle lui avait envoyé près de 300 messages en 2014, soit quinze mois après le viol présumé. Elle a reconnu l’avoir contacté via Facebook dans le but de le séduire et le piéger.

    La deuxième plaignante, « Christelle », a admis à la police avoir créé de faux comptes sous le nom de Tariq Ramadan afin de diffuser de fausses informations. De plus, même si cette dernière a nié avoir été directement en contact avec Mme Ayari, l’enquête technique montre que les deux femmes ont quatre numéros en commun dont celui de Fiammetta Venner, la compagne de Mme Fourest. Entre mai et novembre 2017, « Christelle » a appelé ce numéro 116 fois et Mme Ayari 156 fois. D’autre part, elle appartient à la mouvance d’extrême droite. En ce sens, comment pouvons-nous parler d’emprise sectaire ?

    La troisième plaignante, « Marie », a non seulement essayé de piéger une personnalité publique de haut rang, mais aussi d’escroquer son assurance par la déclaration de faux vols. La sœur de « Marie » a contacté Tariq Ramadan en 2014 et l’a averti que sa sœur essayait de le piéger avec un paparazzi, comme elle avait tenté de le faire avec Dominique Strauss-Kahn contre de l’argent au magazine Closer.

    La vérité laisse bien sûr des traces. Ces éléments sont dans les mains des avocats et des magistrats en charge de l’enquête. Le temps de la justice est long. La présomption d’innocence en est le garant humain et éthique.

    Monsieur le Président, la Cour européenne des droits de l’Homme a été saisie par la défense de Tariq Ramadan. Le dossier est actuellement en cours d’instruction auprès de cette instance. Il est cependant triste de constater que, en France, nombreuses plaintes sont déposées devant la CEDH, reflet d’un système judiciaire qui ne protège pas mais expose. Ne prévient pas mais est dans la répression. Une justice qui parfois détruit plus qu’elle ne construit. 

    Quand la France apprendra-t-elle de son Histoire ? Une société juste ne peut que se construire en veillant à ce que les institutions véhiculent nos valeurs de liberté, égalité et fraternité. La justice en est le pilier. Œuvrons ensemble à la construction d’une justice qui a les moyens de travailler en toute impartialité en dehors de tout relent idéologique antisémite ou islamophobe.

    Soyons unis. Nous aurions tous pu être Dreyfus. Nous pourrions tous être Ramadan. Demain, qui sera cet « autre » que l’on vilipende ? « Au commencement était l’acte », a un jour dit Sigmund Freud. Positionnons-nous face à une justice à géométrie variable quelle qu’elle soit.

    Pour finir, je reprendrais ici les paroles de Zola, illustrant notre réalité d’aujourd’hui : « Telle est donc la simple vérité, monsieur le Président, et elle est effroyable, elle restera pour votre présidence une souillure. Je me doute bien que vous n’avez aucun pouvoir en cette affaire, que vous êtes le prisonnier de la Constitution. Vous n’en avez pas moins un devoir d’homme, auquel vous songerez, et que vous remplirez. Ce n’est pas, d’ailleurs, que je désespère le moins du monde du triomphe. Je le répète avec une certitude plus véhémente : la vérité est en marche et rien ne l’arrêtera. C’est aujourd’hui seulement que l’affaire commence, puisque aujourd’hui seulement les positions sont nettes : d’une part, les coupables qui ne veulent pas que la lumière se fasse ; de l’autre, les justiciers qui donneront leur vie pour qu’elle soit faite. Quand on enferme la vérité sous terre, elle s’y amasse, elle y prend une force telle d’explosion que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l’on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres. »

    Nous serons mémoire.

    Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mon estime.

    Fanny Bauer-Motti

    * Fanny Bauer-Motti est docteur en psychologie clinique et psychopathologie, psychologue, psychanalyste.

  • Bruxelles : 70 personnes interpellées lors d’une manifestation féministe non-autorisée RTBF - Belga
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_bruxelles-70-personnes-interpellees-lors-d-une-manifestation-feministe-n

    Une septentaine de personnes ont été interpellées samedi soir, dans le centre de #Bruxelles, lors d’une #manifestation_féministe non-autorisée, a-t-on appris auprès de la police locale.


    Cette manifestation intitulée « Reclaim the night » devait se tenir samedi soir, nuit de pleine lune, au Quai au Bois à Brûler, sous la forme d’une marche aux flambeaux. « La ’Reclaim the Night’ est une marche de nuit féministe, en #mixité choisie #sans_mecs, afin de se réapproprier la rue la nuit contre les #violences #sexistes et #policières », expliquent ses organisateurs sur leur blog.

    Il devait s’agir de la cinquième « Reclaim the Night » mais une précédente édition, en 2017, avait été émaillée d’incidents avec la police, ce qui explique que la manifestation n’ait pas été autorisée ce samedi soir.

    Les participantes à la manifestation se sont tout de même rassemblées samedi soir, Quai au Bois à Brûler, avant d’être cantonnées par la police à la rue Sainte-Catherine. « Nous leur avons dit d’arrêter leur action mais comme cela ne s’est pas produit, nous avons arrêté administrativement le groupe. Il s’agit de quelque 70 personnes », a explique le commissaire Olivier Slosse, de la police de Bruxelles.

    #détention_administrative #Arrestations_administratives

    • Les manifestantes féministes interpellées à Bruxelles dénoncent l’action policière RTBF avec Belga - 2 Avril 2018 _
      https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_les-manifestantes-feministes-interpellees-a-bruxelles-denoncent-l-action

      Les organisatrices et participantes à la manifestation féministe « Reclaim the Night » qui ont été interpellées par la police de Bruxelles samedi, affirment lundi avoir été traitées violemment et brutalement.

      Il devait s’agir de la cinquième « Reclaim the Night » mais une précédente édition, en 2017, avait été émaillée d’incidents avec la police, ce qui explique que la manifestation n’ait pas été autorisée samedi soir.


      Les participantes à la manifestation se sont tout de même rassemblées, avant d’être cantonnées par la police à la rue Sainte-Catherine, à Bruxelles. « Nous estimons que nous devrions avoir le droit de nous approprier la rue sans avoir à négocier. Nous estimons avoir le droit d’être présent(es) en nombre dans la rue. Notre liberté ne se négocie pas, elle s’impose », répondent les manifestantes dans un texte publié sur internet.

      « Vers 20h30, après avoir marché dix minutes au départ de la place Sainte-Catherine, un important dispositif policier nous a bloqué la route puis encerclé(es) », racontent les manifestantes. « Notre cortège, composé d’une centaine de personnes, s’est retrouvé comprimé entre des lignes de robocop armés de leurs boucliers-casques-matraques, rue bloquée de tous les côtés par plusieurs combis, camions, voitures de police. Pendant ce temps, des barrières Heras recouvertes de toiles ont été disposées tout autour de nous de manière à nous invisibiliser de la foule amassée aux alentours et des soutiens. Une fois à l’abri des regards, les flics ont commencé à extirper les personnes une à une de manière très brutale, plaquées au sol, tirées par les cheveux, fouillées, colsonnées et embarquées. Certaines personnes venues en soutien se sont vues brutalisées également. »

      Les manifestantes affirment également avoir été brutalisées ensuite à la caserne d’Etterbeek, où elles avaient été embarquées. « Nous avons été disposé(es) dans les cellules en nous distinguant bien entre ’assignée femme’ et ’assigné homme’ », ajoutent-elles, y voyant une « violence transphobe humiliante ». Les manifestantes parlent enfin d’"insultes, blagues sexistes, homo-trans-phobes."

      Selon les organisatrices, « la Police nous sort un discours faussement poli en amont en nous disant qu’elle veut simplement co-organiser l’événement avec nous. Nous trouvons extrêmement paradoxal de demander une autorisation à un État patriarcal pour pouvoir manifester contre lui. Nous refusons donc de négocier avec la milice répressive et liberticide de ce même État. »

    •  RECLAIM THE NIGHT BRUXELLES
      https://reclaimthenightbruxelles.wordpress.com

      Ce samedi 31 mars 2018, la répression s’est à nouveau abattue sur une manifestation bruxelloise.

      La Reclaim the Night est une marche féministe en mixité-choisie, pour dénoncer les violences sexistes dans l’espace public. Nous réclamons le droit de marcher librement dans les rues, où les femmes et personnes trans sont exclues, où nous subissons le harcèlement et la violence constamment. 
Après avoir subit une violence policière décomplexée lors de la précédente Reclaim the Night le 11 février 2017 ( https://bxl.indymedia.org/spip.php?article13619 ), nous avons choisi de marcher à nouveau ensemble hier soir sans se résigner au bon vouloir d’un État autoritaire et patriarcal qui nous opprime quotidiennement


      Vers 20h30, après avoir marché dix minutes au départ de la place Ste-Catherine, un important dispositif policier nous a bloqué la route puis encerclé-e-s.
Notre cortège, composé d’une centaine de personnes, s’est retrouvé comprimé entre des lignes de robocop armés de leurs bouclier-casque-matraque, rue bloquée de tous les côtés par plusieurs combis, camions, voitures de police. 
Pendant ce temps, des barrières Heras recouvertes de toiles ont été disposées tout autour de nous de manière à nous invisibiliser de la foule amassée aux alentours et des soutiens. Une fois à l’abri des regards les flics ont commencé à extirper de la nasse les personnes une à une de manière très brutale, plaquées au sol, tirées par les cheveux, fouillées, colsonnées et embarquées. 
Certaines personnes venues en soutien se sont vues brutalisées également.

      Colsons serrés nous sommes entassé-e-s dans bus et camionnettes, au rythme de doux « Tout le monde déteste la police » scandés par les nombreux-ses copain-e-s venu-e-s en soutien et repris par les personnes arrêtées dans les véhicules. On chante, on hurle, on tape des pieds, on rit, on se soutien, on se rassure, on est ensemble. Et on se moque bien évidemment de la situation absurde, démesurée, et des ploucs en uniforme qui ont enlever leur cerveaux pour pouvoir mettre leur casque et képi. 

      Arrivé-e-s aux habituelles casernes d’Etterbeek, véritable village de bleus, le comité d’accueil est présent. Nous nous faisons sortir un-e à un-e, toujours attaché-e-s, une flikette filme chaque visage. Certaines personnes, refusant qu’on les prenne en photo, se penchent en avant, cheveux devant le visage ou capuche bien abaissée, un flic par militant-e, plusieurs se font brutaliser pour être mis-e face à l’appareil, une copine se fait étrangler dans un coin, d’autres plaquées violemment contre le mur, visages tenus de force en l’air, etc. 
Ensuite disposé-e-s dans les cellules en nous distinguant bien entre « assignée femme » et « assigné homme », logique binaire de la Police, violence transphobe humiliante. S’y ajoutant bien sur les insultes, blagues sexistes, homo-trans-phobes, … .
Les dernières personnes seront relâchées vers 1h du matin.

      Nous ne pouvons que constater que l’État et les autorités bruxelloises n’acceptent pas que de personnes puissent manifester, clamer leurs revendications sans passer par le processus d’ « autorisation » et de « négociation ». C’est à dire se voir imposer un parcours, un service d’ordre, des combis ouvrant et fermant le cortège.

      Nous estimons que nous devrions avoir le droit de nous approprier la rue sans avoir à négocier. 
Nous estimons avoir le droit d’être présent-e-s en nombre dans la rue.
Notre liberté ne se négocie pas, elle s’impose.

      La Police nous sort un discours faussement poli en amont en nous disant qu’elle veut « simplement co-organiser l’événement » avec nous. 
Nous trouvons extrêmement paradoxal de demander une autorisation à un État patriarcal pour pouvoir manifester contre lui. 
Nous refusons donc de négocier avec la milice répressive et liberticide de ce même État. De plus, la Police, les autorités, sont un combo concentré de toutes les oppressions contre lesquelles nous nous battons, sexiste, transphobe, raciste, homophobe, le pouvoir par l’autorité, pour n’en citer que quelques unes.

      Nous ne sommes pas à notre coup d’essai dans les milieux anar ou de gauche radicale, nous remarquons que de plus en plus les manifestations qui s’opposent à demander une autorisation à Bruxelles se font quasi systématiquement réprimées. Une semaine avant la RTN, la manifestation pour le droit au logement s’est faite avortée par un arsenal policier encore une fois complètement démesuré. Même schéma pour d’autres manifestations contre la loi anti-squat il y a plusieurs mois, à la dernière Reclaim the Night, à plusieurs rassemblement place Bara ou à la Bourse.

      Les autorités veulent nous décourager et nous affaiblir, elles veulent nous dissuader d’organiser de nouvelles manifestations ou rassemblements, elles veulent nous museler. Pour pouvoir atteindre cet idéal de ville ordonnée, où les personnes peuvent crier leur colère mais seulement un dimanche tous les six mois à 14h Gare du Nord, où nous pouvons habiter dans des bâtiments vides mais seulement légalement en passant par des gestionnaires, en faisant des beaux petits dossiers qui prennent des mois, en ayant plusieurs milliers d’euros sur un compte en banque.

      Il est important que rien ne cesse, que des groupes autonomes et autogérés continuent à fleurir pour encore organiser des événements non-négociés et non-négociables. 
Pour s’organiser ensemble face à l’Etat et ses clones. 
Nous continuerons à foutre notre délicieux désordre au milieux de tous ces carcans. 
Nous continuerons à désobéir, à se rassembler pour nos luttes, 
Contre tout Etat et contre tout pouvoir.

      Récupère la nuit, elle t’appartient !
      En 1976, Françoise d’Eaubonne écrivait : « il est un fait certain que c’est plutôt paradoxal et fâcheux d’aller chercher la justice-de-papa contre le viol-de-papa dans cette société de classe ET de sexe où règne papa ». Il en est de même pour les manifestations et rassemblements. La police que nous avions en face de nous hier soir n’a eu de cesse de nous rappeler le caractère « non autorisé » de la RTN. Comme si ce fait nous faisait instantanément plonger dans un Marvel où gentils policiers se sentent droit-e-s dans leurs bottes pour nasser, étouffer et embarquer de dangereux-ses et méchant-e-s manifestant-e-s. Mais les batmans se cachent. Nous avons marché exactement 300 mètres à une petite centaine de personnes avant que les robocops ne débarquent de part et d’autres de la rue Sainte-Catherine. L’année passée c’était les camionnettes qui tentaient de faire barrage aux regards curieux ou solidaires, cette année la police était équipée de barrières de chantier. « Couvrez cette rage que je ne saurais voir » voulait dire Molière. La répression opère partout avec un message similaire : ne vous renseignez pas, ne vous politisez pas, ne vous mobilisez pas, ne vous défendez pas…. la police et l’armée sont là, dans vos rues et dans vos vies pour mieux vous protéger chers enfants…. vous protéger de qui ? Mais de vous-même, quelle question !

      Seul papa-le-bourgemestre-de-la-ville-de-Bruxelles peut décider de quand tu sors, avec qui tu sors et comment tu sors. « Fallait mieux rester à la maison ! », lancent les policiers. Zont encore tout compris…

      C’en est tellement classique qu’on en vient à se poser la question de l’intérêt des témoignages. Ça peut être le REFUS de NORMALISER ces pratiques répressives et liberticides. La conviction que l’avenir dépend aussi des traces qu’on aura pu laisser. Comme le mot « Azâdi » (liberté) qui trône dans une des cellules collectives des casernes d’Etterbeek et qui donnera du courage à chaque personne qui se verra passer par là.

      Dans la loi, seules les manifestations « à caractère revendicatif » doivent faire l’objet d’une demande d’autorisation au préalable. Il n’y a pas plus évident comme moyen de contrôle de toutes formes de contestations. La Reclaim the night a comme particularité que son objet est de pouvoir se réapproprier l’espace public en tant que personnes exclues de cet espace ce qui rend d’autant plus aberrant de devoir demander une autorisation. Mais la contradiction peut s’étendre à tous les rassemblements.

      L’état actuel des choses est tel que si on veut faire entendre le maximum de nos voix, favoriser la participation d’un maximum de personnes à la redéfinition d’une société juste et égalitaire, il est difficilement possible d’échapper à ces demandes d’autorisation parce que la répression policière est imprévisible et dangereuse. Les rares moments où il est décidé de faire l’impasse sur le contrôle policier sont donc cruciaux.

      Soyons encore plus nombreux-ses la prochaine fois ! Et soyons surtout ponctuel-le-s.

      Merci à toutes les personnes qui étaient là en soutien. On vous a entendues derrière les barrières, on vous a vues depuis les vitres des fourgonnettes, on a reçu vos messages et sms. Ça devrait être comme ça partout et tout le temps !

      Procédure de fichage militant (pour avertir hein, pas pour faire peur ! On a plein de chansons et de super stratégies pour se booster jusqu’au bout) : 
 nasse 
 on est extrait-e-s un-e à un-e par la police et colçonné-e-s 
 embarqué-e-s dans une fourgonnette où on te demande une première fois ton identité 
 débarqué-e-s aux casernes d’Etterbeek et photographié-e-s avant d’être mis-es en cellule pendant 2h 
 sorti-e-s à condition de donner son identité 
 réembarqué-e-s et déposé-e-s à différents endroits de Bruxelles pour éviter nouveau rassemblement 
 pour les personnes qui ont refusé de donner leur identité, embarquement vers l’Amigo. 
 Là, on te menace : si tu ne donnes pas ton identité, on entame une procédure pour séjour illégal avec relevé s’emprunte et détention de 24h.

      Aucune présence de personnes sans papier pendant la RTN
      Témoignage – Reclaim the night
      CW : Propos sexistes (menaces de viols) et transphobes
      M., présente de le groupe de manifestant-e-s arrêté-e-s :
      « Je voulais juste partager quelques insultes sexistes et transphobes que j’ai entendues hier. Quand on était plus qu’une dizaine dans la nasse, ils disaient « je pense que maintenant on est assez de policiers pour qu’il y ait une fille pour chacun », ou alors ils arrêtaient pas de demander a une personne si c’était une fille ou un garçon en se demandant mutuellement « t’arrives à dire toi ? Parce que moi je sais vraiment pas » en rigolant, pour se moquer et l’humilier. »

    • La police invite les manifestantes féministes à porter plainte après l’action de samedi RTBF - Belga - 18h39 ce Mardi 2 Avril 2018
      https://www.rtbf.be/info/regions/detail_la-police-invite-les-manifestantes-feministes-a-porter-plainte-apres-l-a

      « Si les participantes à la manifestation ’Reclaim the Night’ se plaignent de l’action policière, nous les invitons à se faire connaître », a indiqué lundi le porte-parole de la police Bruxelles-Capitale/Ixelles, Olivier Slosse en réaction aux accusations des manifestantes qui affirment avoir été traitées violemment et brutalement samedi soir. Celles-ci peuvent introduire une plainte directement auprès de la police bruxelloise ou au Comité P. « L’intervention policière a été filmée », a ajouté le porte-parole.

      Une septantaine de personnes ont été interpellées samedi soir, dans le centre de Bruxelles, lors du rassemblement féministe. La précédente édition, en 2017, avait été émaillée d’incidents avec la police, ce qui explique que la manifestation n’avait pas reçu d’autorisation cette année.

      « Aucune demande pour une manifestation n’a été introduite », a expliqué le commissaire Slosse. « Quelques jours avant l’événement, nous avons tenté d’entrer en contact avec les organisateurs qui n’ont pas réagi. Samedi soir également, nous avons essayé de discuter avec eux, en vain. Etant donné qu’il y avait eu des incidents l’an dernier, il a été décidé de bloquer la manifestation et d’interpeller administrativement les personnes présentes. »

      Déploiement de barrières
      La police a fait usage de barrières Heras, comme l’avaient expliqué les militantes. _ « Elles ont en effet été déployées pour protéger les manifestantes et éviter un éventuel malaise parmi les badauds », a souligné M. Slosse. « Toute l’opération a été filmée par une de nos équipes spéciales, tant sur place, que lors de l’intervention et à la caserne. Les images pourront être utilisées pour enquêter sur les plaintes. » _

      #foutage_de_gueule , normal, c’est la #police #belge

  • Article 266 - #Thiébault_Dromard ( #Challenges ) cire les pompes de Bernard Arnault
    Par #Benoit_Boussemart, Blog La richesse des Mulliez et les grandes fortunes, le 29 Mars 2018

    Bonsoir
    Je viens de lire dans #Challenges du 29/03/2018 un papier (chiotte) de #Thiébault_Dromard sur le documentaire d’hier soir de FR3 à propos du grand homme Bernard Arnault ; ce monsieur (qui n’a rien d’un journaliste) indique à la fin de ses critiques (sic) : "Pièces à conviction fait dire que LVMH ne crée pas d’emplois. Il suffit de se plonger dans le rapport annuel pour constater que le numéro un du luxe mondial a recruté 33 200 personnes en CDI dans le monde l’an dernier dont 4 111 en France (le groupe a annoncé hier l’ouverture prochaine de deux maroquineries qui vont créer 500 emplois en France l’an prochain). En 25 ans, les effectifs du groupe ont été multipliés par 5 pour atteindre 140 000 personnes aujourd’hui".

    Comme je suis clairement responsable du calcul des #emplois dans ce documentaire, où j’indique que Bernard Arnault n’a jamais créé un seul emploi, il faut expliquer le calcul au sieur Dromard (niveau maternelle revisitée par #Macron ; il a dû sécher les cours).

    D’abord, où sont les 140 000 personnes dont parle Dromard, l’immense journaliste d’investigation, spécialisé en économie chez Challenges ? Le rapport #LVMH sur les comptes 2017 (document de référence, page 81) indique 145 247 emplois fin 2017 (effectifs total CDI et CDD), pour un effectif de 128 637 Equivalent Temps Plein en 2017. Les mêmes documents de référence donnaient en CDI et CDD respectivement 134 476 emplois à fin 2016 (page 75) et 125 346 emplois à fin 2015 (page 71). Soyons encore plus précis : ce total des emplois se répartit entre CDI et CDD, et comprend des salariés à temps partiel ; pour ces données : total, #CDI, #CDD ; temps partiel, nous avons respectivement :
    – en 2015 : 125 436 ; dont 112 319 CDI et 13 027 CDD ; 24 363 à temps partiel ;
    – en 2016 : 134 476 ; dont 119 970 CDI et 14 506 CDD ; 27 423 à temps partiel ;
    – en 2017 : 145 247 ; dont 129 366 CDI et 15 880 CDD ; 27 875 à temps partiel.

    Dans le monde, le nombre total de CDI du groupe Arnault est passé de 119 970 à 129 366 entre 2016 et 2017  : où sont les 33200 personnes annoncées par Dromard ? Il a dû abuser sur l’alcool ou la #fumette pour voir 3 fois le nombre de pseudo créations d’emplois ... Car en plus, il s’agit bien de pseudo créations d’emplois (voir ci-après notre second point). S’il s’agit de l’écart entre 2015 et 2016, le multiplicateur est encore plus important ; là, c’est #alcool et fumette !

    Pour la France, la création d’emplois (il n’y a aucune distinction entre CDI et CDD) est calculée en fin de chaque année : les emplois sont passés de 23 150 en 2015, à 26 970 en 2016 et à 29 578 en 2017. L’écart est considérable ... Le brave grognard Dromard peut ici sortir l’artillerie "Arnault" (voir la déclaration de #Bernard_Arnault en 2015 dans son autre journal (Les Echos), dont nous parlons dans le documentaire, où il se vantait d’avoir « "la volonté d’embaucher tous les ans près de 3000 personnes" (Les Echos du 28/10/2015).

    Paru tenu ? Entre 2015 et 2016, l’emploi du groupe LVMH en France augmente (voir ci-dessus) de 3 820 emplois ; c’est le monde merveilleux de Bernard Arnault et de son cireur de pompes Dromard. La réalité est tout autre ; il est en effet mentionné (en petites lettres, mais Dromard a également dû sécher les cours de français) en page 75 du document de référence 2016 que "la hausse des effectifs dans la division "Autres activités" s’explique par l’intégration au 1er janvier 2016 du groupe Parisien" qu’Arnault vient de racheter ; cette hausse des "autres activités" fait passer l’emploi de 2 068 en 2015 à 5 116 en 2016. Déjà plus de 3 000 emplois pseudo créés viennent en fait d’un rachat. Aucun impact sur les emplois de l’économie française : ce ne sont pas des créations, mais des transferts d’emplois d’un groupe vers un autre. Dans le détail, nous avions vérifié dans le document qui était sur la table et que je tiens bien évidemment à disposition de tout à chacun, il y avait en France en plus au moins 496 emplois sous la société "Le parisien", 189 emplois sous la société " #Team_Diffusion " et 1 766 emplois sous la société " #Proximy " ... Cela, sieur Dromard, c’est du travail d’investigation, et pas de la com. reprise telle quelle de groupe Arnault !

    Mais direz-vous, entre 2016 et 2017 ? Là, c’est 2 608 emplois en plus pour la France. Là encore, sieur Dromard, il faut un peu se réveiller et préparer sérieusement ses dossiers. Il est indiqué dans le rapport 2017 (en page 81) que la hausse des effectifs dans les activités "Mode et maroquinerie" s’explique par l’intégration de #Christian_Dior Couture. Donc, ces effectifs viennent de la filiale Dior de Groupe Arnault, qui l’a refilée à LVMH en 2017, réalisant à cette occasion une superbe plus-value, payant en fait une grande partie du rachat des titres Dior pour monter à son capital. Il suffit de lire ce blog. Donc, sieur Dromard, nul de chez les nuls !

    Je peux remonter plus haut si vous le souhaitez ... Notamment, lors du rachat du groupe #Agache-Willot (voir le livre que j’ai publié avec mon collègue Rabier à la Fondation des Sciences politiques sur le groupe à l’époque) ... Et que reste-t-il des emplois repris dans #Boussac-Saint-Frères, des licenciements et fermetures de sites textiles etc .. sans oublier #Peaudouce. Au lieu de lire et de tresser des louanges aux ouvrages de votre complice Gobin, vous feriez mieux de lire mon dernier ouvrage sur "Grandes fortunes, banquiers, politiciens ... La collusion des pouvoirs face à la crise". Editions #Estaimpuis. Vous pourrez y trouver en pages 286 et 287 une analyse de l’emploi du groupe LVMH. Ce qui évitera de déblatérer des bêtises.

    Sieur #Dromard, je ne vous salue pas.
    B. Boussemart

    Source : http://richessem.eklablog.com/article-266-thiebault-dromard-challenges-cire-les-pompes-de-bern

    #Journuliste #Expert

  • La Confédération embarrassée par ses milliards - Le Temps

    https://www.letemps.ch/suisse/confederation-embarrassee-milliards

    S’ils sont vraiment embarrassés ils puvent toujours faire une bonne action et financer seenthis ou visionscarto.net

    La Confédération embarrassée par ses milliards

    Ueli Maurer annonce un solde positif de 2,8 milliards pour 2017. Ce montant n’inclut pas une provision de 2 milliards au titre de l’impôt anticipé. Ces recettes excédentaires donnent des idées

  • Retour sur la journée d’action contre la sélection du 6 février
    https://rebellyon.info/Retour-sur-la-journee-d-action-contre-la-18690

    Le 6 février nous étions 1500 dans la rue pour nous opposer aux réformes du lycée et de l’université ! Soyons encore plus nombreux/euses aux prochains rendez-vous : mardi 13 février à 12h Assemblée Générale Etudiante à Bron et jeudi 15 février une nouvelle journée de grève et de mobilisation contre les réformes du lycée et de l’université.

    #Infos_locales

    / #Éducation_-_partage_des_savoirs, Une, #Syndicalisme-mouvement_ouvrier, Solidaires Etudiant-e-s Lyon - Syndicat de lutte (ex-FSE), Sélection à l’université

    #Solidaires_Etudiant-e-s_Lyon_-_Syndicat_de_lutte_ex-FSE_ #Sélection_à_l'université

  • 20 janvier 2018, on fait Front.
    https://grenoble.indymedia.org/2018-01-19-20-janvier-2018-on-fait-Front

    Coucou, dans le cadre de la Journée d’action Nationale du Front Social, une initiative à Grenoble s’organise, pour un Macro « On se bouge contre Macron » ! c’est ce samedi 20 janvier de l’An-Nouveau-18, 10h Marché de la Villeneuve, 12h assemblée de rue/ p’tit pic nic, amenez du casse-croûte à partager :-), 15h arrêt TRAM A / GRAND PLACE... Soyons nombreux contre le MEDEF, MACRON, La finance, Les grands patrons & le grand capital nauséabond. SUPPRESSION de milliers d’EMPLOIS en cours dans le (...)

    #Articles

    / #Infos_locales, Travail / Précariat

    #Travail_/_Précariat
    https://grenoble.indymedia.org/IMG/pdf/Affiche-Front-social-grenoble-20-janvier_-_et_pour_vous_-.pdf

  • • Vol de photos par le Figaro
    http://kecebolaphotographie.blogspot.fr/2017/12/pour-info.html

    Pour Info
    Chère Photographe,

    L’UPP APPELLE L’ENSEMBLE DE LA PROFESSION A ETRE SOLIDAIRE DANS LE PROCES DE NOS DEUX CONFRERES CONTRE LE FIGARO

    Marc Enguérand et Pascal Gély ont assigné le Figaro pour avoir mis en ligne sur le site du Figaro depuis 2010 sans déclaration, sans autorisation l’ensemble de leurs parutions depuis 1997 soit plus de 1 000 photographies téléchargeables sans aucun copyright.
    En première instance le Figaro a mis en cause l’originalité des photographies, a prétendu que la page d’un journal est une œuvre collective et donc qu’une photographie reproduite sur support papier en 1998 par exemple, donne au journal et au GROUPE Figaro tous les droits de reproductions de cette photographie, sur tous supports, pour la durée de la protection de la propriété intellectuelle ; en deux mots pour l’éternité…
    Ils ont perdu en première instance.
    En appel, les photographes décrivent l’originalité de chacune de leur photographie, démontrent qu’ils ont réalisé à leur seule initiative chacun de ces reportages et demandent des indemnités en réparation des différents préjudices à hauteur de 4.500 000 € chacun suivant le barème indicatif de l’UPP.

    L’appel aura lieu demain,

    jeudi 21 Décembre 2017 à 14h au Palais de Justice de Paris, devant la Cour d’appel (Pole 5-Chambre 2),
    escalier Z 2eme étage,
    emplacement 2-Z-.67.

    CE PROCES, C’EST AUSSI LA DEFENSE DE NOS DROITS !
    SOYONS NOMBREUX !

    #vol #photographie #presse #figaro #Enguérand #Gély #upp

  • 11 déc 2017, le FPLP fête ses 50 ans de résistance contre l’occupation de la Palestine !

    –-> Le 11 décembre est le 50e anniversaire de la fondation du FPLP (Front populaire pour la libération de la Palestine). C’est aussi la date à laquelle Netanyahou sera reçu au parlement européen. Soyons nombreux dans les rues de Bruxelles pour dire que Netanyahou et d’autres criminels de guerre ne sont pas les bienvenus !
    Un rassemblement aura lieu à l’appel d’un grand nombre d’organisations,

    le lundi 11 décembre, de 11 h 30 à 13 h 30 à la « Petite rue de la Loi »
    (entre le Rond-Point Schuman et le parc du Cinquentenaire).

    Boycott apartheid Israël ! Soutien à la résistance palestinienne !
    http://www.pourlapalestine.be/le-front-populaire-apres-50-ans-strategie-pour-la-liberation-de-la-p

    لاح العلم الاحمر لاح لاح لاح

  • « Soyons humains », la campagne de la Fondation Abbé-Pierre pour dénoncer le mobilier urbain anti-SDF
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14277-soyons-humains-la-campagne-de-la-fondation-abbe-pierre-pour-denonce

    Prendre soin des SDF c’est prendre soin de nous même, car personne n’est à l’abris d’une descente aux enfers, surtout avec les nouvelles lois d’Emmanuel Macron..., du reste le nombre de SDF à doublé en 20 ans. (Informations complémentaires)

    Ils sont de plus en plus nombreux en France et apparaissent sous diverses formes. Les dispositifs anti-SDF sont signalés par la Fondation Abbé-Pierre avec une opération qui vise à sensibiliser l’opinion publique.

    Accoudoirs, plans inclinés, grilles, cactus… Les mobiliers urbains anti-SDF se multiplient un peu partout en France depuis une quinzaine d’années. Leur objectif est d’empêcher les sans-abri de s’allonger ou s’abriter à certains endroits, pour in fine les chasser des centres-villes. En France, ils sont plus de 140 000 SDF selon l’Insee et (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • A Grenoble et Lyon, des amphis d’université occupés pour abriter des migrants

    A l’#université_Lumière_Lyon-II puis à l’#université_Grenoble_Alpes, des associations et des étudiants ont investi des locaux tout en demandant à l’Etat d’apporter une solution pérenne aux migrants.

    http://www.lemonde.fr/campus/article/2017/12/05/a-grenoble-et-lyon-des-amphis-d-universite-occupes-pour-abriter-des-migrants
    #université #occupation #Grenoble #Lyon #résistance #migrations #asile #réfugiés #France

    (je n’y suis pour rien...)

    cc @isskein @reka

    • Grenoble. 60 migrants logés à la fac pendant la trêve hivernale, grâce à l’action des soutiens

      Dans l’agglomération grenobloise, depuis le 4 décembre 2017, une soixantaine de migrant.e.s/ exilé.e.s occupent un bâtiment du campus universitaire de Saint-Martin d’Hères. Cette action a commencé par l’occupation d’un amphithéâtre pour finalement se prolonger par la mise à disposition d’un bâtiment vide par la direction de l’université.


      http://www.revolutionpermanente.fr/Grenoble-60-migrants-loges-a-la-fac-pendant-la-treve-hivernale-
      #patio

    • Le Conseil d’administration @UGrenobleAlpes s’engage en faveur de la prolongation de l’accueil des migrants sur le campus

      Le conseil d’administration du 11 janvier 2018 a adopté à l’unanimité une motion en faveur de l’engagement de l’Université Grenoble Alpes pour la prolongation de l’accueil des migrants sur le campus.

      https://www.univ-grenoble-alpes.fr/fr/acces-direct/actualites/a-la-une/a-la-une-universite/le-conseil-d-administration-de-l-universite-grenoble-alpes-s-eng

    • Des exilés à la rue occupent la fac de #Paris_8

      Une occupation par des exilé.e.s à la rue et leurs soutiens est en cours actuellement à l’université Paris 8 à Saint-Denis. Le Gisti soutient leur lutte.

      En effet, cette initiative se situe dans un contexte où, depuis des années, des milliers d’exilé.e.s sont maltraité.e.s par les autorités et sont contraint.e.s de vivre à la rue.

      Depuis plus de vingt ans, les gouvernements successifs perpétuent une politique de mise à l’écart et d’exclusion. Ces milliers de personnes qui, malgré tous les obstacles, souvent au risque de leur vie, ont réussi à atteindre la France, voient leurs droits les plus fondamentaux foulés aux pieds. Ils et elles sont relégué.e.s, maintenu.e.s dans la précarité, violenté.e.s, enfermé.e.s, expulsé.e.s parfois vers des pays où ils et elles sont en danger de mort.

      Les nouveaux centres dits « d’accueil » créés ces derniers mois en région parisienne (à la porte de La chapelle, à Cergy ou Ris Orangis) n’ont de centres d’accueil que le nom mais fonctionnent comme des centres de tri : ils ne sont qu’une première étape avant que les exilé.e.s ne soient dispersé.e.s, isolé.e.s et rendu.e.s moins visibles, le temps d’organiser leur expulsion (voir le dossier sur le site du Gisti sur les campements d’exilés en région parisienne et sur les nouveaux centres d’hébergement coercitif).

      Celles et ceux qui réussissent à y échapper se retrouvent très vite de nouveau sans droit au séjour ni droits sociaux et viennent grossir le nombre de gens qui dorment à la rue.

      Cette politique est une politique du rejet et non de l’accueil. Personne n’est dupe. Il nous appartient à tous de la contester. C’est ce qu’ont déjà fait plus de 400 organisations affirmant qu’elles sont « fermement décidées à promouvoir un changement radical qui mette un terme à ces politiques migratoires aux conséquences humaines dramatiques ». Elles ont pris l’initiative de susciter la mise en place d’États généraux destinés à « faire ressortir des revendications communes et des propositions concrètes pour une autre politique migratoire, respectueuse des droits fondamentaux ». « L’humanité de demain se construit par l’accueil des migrants aujourd’hui ».


      http://gisti.org/spip.php?article5842

    • Des exilés à la rue occupent la fac de Paris 8

      Une occupation par des exilé.e.s à la rue et leurs soutiens est en cours actuellement à l’université Paris 8 à Saint-Denis. Le Gisti soutient leur lutte.

      En effet, cette initiative se situe dans un contexte où, depuis des années, des milliers d’exilé.e.s sont maltraité.e.s par les autorités et sont contraint.e.s de vivre à la rue.

      Depuis plus de vingt ans, les gouvernements successifs perpétuent une politique de mise à l’écart et d’exclusion. Ces milliers de personnes qui, malgré tous les obstacles, souvent au risque de leur vie, ont réussi à atteindre la France, voient leurs droits les plus fondamentaux foulés aux pieds. Ils et elles sont relégué.e.s, maintenu.e.s dans la précarité, violenté.e.s, enfermé.e.s, expulsé.e.s parfois vers des pays où ils et elles sont en danger de mort.

      Les nouveaux centres dits « d’accueil » créés ces derniers mois en région parisienne (à la porte de La chapelle, à Cergy ou Ris Orangis) n’ont de centres d’accueil que le nom mais fonctionnent comme des centres de tri : ils ne sont qu’une première étape avant que les exilé.e.s ne soient dispersé.e.s, isolé.e.s et rendu.e.s moins visibles, le temps d’organiser leur expulsion (voir le dossier sur le site du Gisti sur les campements d’exilés en région parisienne et sur les nouveaux centres d’hébergement coercitif).

      Celles et ceux qui réussissent à y échapper se retrouvent très vite de nouveau sans droit au séjour ni droits sociaux et viennent grossir le nombre de gens qui dorment à la rue.

      Cette politique est une politique du rejet et non de l’accueil. Personne n’est dupe. Il nous appartient à tous de la contester. C’est ce qu’ont déjà fait plus de 400 organisations affirmant qu’elles sont « fermement décidées à promouvoir un changement radical qui mette un terme à ces politiques migratoires aux conséquences humaines dramatiques ». Elles ont pris l’initiative de susciter la mise en place d’États généraux destinés à « faire ressortir des revendications communes et des propositions concrètes pour une autre politique migratoire, respectueuse des droits fondamentaux ». « L’humanité de demain se construit par l’accueil des migrants aujourd’hui ».

      http://gisti.org/spip.php?article5842

    • Lettre ouverte à Annick Allaigre, présidente de l’université de Saint Denis, contre l’évacuation policière des migrants de l’université de Saint Denis

      Depuis le Mardi 30 Janvier 2018, plusieurs dizaines d’exilés occupent le bâtiment A de l’université de Saint Denis. Aucun d’entre eux ne peut se laisser réduire au terme de migrant, étant porteur d’une histoire riche et singulière. Ils sont là après avoir traversé de nombreux obstacles et surmonté d’innombrables difficultés, pour fuir la condition de misère qui était la leur dans leur pays.

      En tant que personnels de l’université de Saint Denis, nous avons reçu pendant plusieurs semaines des messages électroniques de la présidence de l’université nous informant de la situation. Quasiment quotidiens au début, 30 janvier, premier février, 3 février et 7 février 2018, ces messages étaient marqués à la fois par la volonté de se montrer solidaire face au durcissement de la politique du gouvernement à l’égard des migrants et de maintenir la continuité du service public.

      Dans un message du 3 mai 2018, la présidence nous informait alors que le comité de médiation, mis en place au début du mois de mars 2018, était arrivé à des avancées significatives, solutions spécifiques trouvées pour la dizaine de femmes présentes parmi les migrants, prise en charge des mineurs par les organismes compétents, augmentation des capacités d’accueil du Département Universitaire de Français Langue Etrangère (DUFLE), démarches entreprises pour trouver des logements et mise en place d’un suivi individualisé de chaque exilé afin qu’il soit accompagné dans son projet d’installation en France.

      Avec ces annonces, nous avions le sentiment que la présidence s’engageait dans un véritable suivi au moins à moyen terme et dans une recherche de solutions.

      Enfin, Jeudi 14 Juin 2018, nous recevons un dernier message électronique par lequel le comité de mobilisation nous fait part de l’échec des démarches qu’il avait entreprises avec la préfecture. Vous le remerciez pour son travail sanitaire, sécuritaire et administratif, mais force est de constater que la faiblesse de la réponse apportée par notre université est révélatrice de l’état de l’université en général, dans sa difficulté à penser le monde qui l’entoure et qui bouge, alors même qu’elle se doit d’être le lieu par excellence du débat d’idées et d’une pensée créatrice, vivante et en mouvement.

      Pire, nous apprenons en marge du conseil d’administration de l’université de Saint Denis du Vendredi 15 Juin 2018 qu’une intervention et une évacuation policière ont été approuvées par la majorité des membres du conseil d’administration, vous laissant pleine possibilité de passer par ce recours à partir du Dimanche 17 Juin 2018.

      Comment Vincennes à Saint-Denis, après avoir depuis son origine accueilli des étudiants étrangers, baisserait-elle aujourd’hui les bras devant les quelques migrants qui se sont réfugiés dans ses locaux, sous le climat délétère de la loi asile immigration ?

      C’est pourquoi nous demandons instamment à la présidence de l’université de Saint Denis de renoncer à faire appel aux forces de l’ordre pour évacuer les migrants.

      Nous vous demandons de continuer à chercher avec les acteurs concernés toutes les solutions possibles pour accompagner ces migrants dans leur projet d’installation en France comme il en était question dans votre message électronique du 3 mai 2018.

      Il nous semble que c’est seulement à travers ce type d’engagement que notre université pourra fêter dignement son cinquantième anniversaire.

      http://fischer02003.over-blog.com/2018/06/petition-pour-les-migrants-de-saint-denis.html

    • Saint-Denis : le spectre de l’expulsion plane sur Paris 8

      Dans la nuit de lundi à mardi, entre 100 et 300 soutiens aux migrants occupant l’université Paris 8 à Saint-Denis ont dormi sur place. En cause ? La rumeur d’une intervention policière. Cédric, l’une des personnes solidaires, rembobine le fil de l’histoire. « La semaine dernière, dit-il, la présidente [NDLR : Annick Allaigre] nous a annoncé qu’à partir du 17 juin, elle souhaitait que nous ayons quitté les lieux, sous peine de faire intervenir la police » Sollicitée, la présidence n’a pas souhaité réagir. De son côté, la préfecture indique qu’elle « n’a pas été saisie par l’université pour intervenir dans une éventuelle évacuation ».

      Lundi, les soutiens apprennent « de plusieurs sources » l’hypothèse d’une évacuation policière. « On a lancé un appel d’urgence pour que les gens viennent », explique Cédric. Mélanie* en fait partie. Alertée à 22 heures, elle file rejoindre les personnes déjà sur place.

      « Vers 1 heure, on a fait un point, pour savoir quel comportement adopter en cas d’intervention », retrace-t-elle. Les soutiens optent pour une attitude pacifique. Les troupes s’organisent. Certains font des tours de garde. Les quelques connaisseurs du droit d’asile discutent des risques juridiques encourus par les exilés. Le tout, dans une ambiance « stressante », mais « bon enfant ». « Les gens mettaient de la musique, buvaient du thé… », raconte Mélanie.

      A partir de 5 h 30, voyant que la police n’arrive pas, les soutiens commencent à quitter les lieux. « Il y aura des personnes solidaires tous les soirs », annonce Cédric.
      *Les prénoms ont été modifiés.

      http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/saint-denis-le-spectre-de-l-expulsion-plane-sur-paris-8-19-06-2018-778170

    • Appel à soutenir le Patio Solidaire !

      Le Patio solidaire·mercredi 20 juin 2018, campus universitaire de Saint
      Martin d’Hères

      Depuis le 5 décembre 2017, le Patio Solidaire est occupé par une
      soixantaine de personnes prises dans des situations administratives
      diverses. La majorité de ses habitant.e.s sont en situation de demande
      d’asile. Légalement, l’État doit leur fournir un hébergement. Ce qu’il
      ne fait que rarement. La plupart sont aussi concernées par les
      procédures de Dublin. Le ministère de l’Intérieur cherche à les déporter
      vers les premiers pays par lesquels elles sont entrées en Europe
      (souvent l’Italie). Ces pays sont les seuls où leur demande d’asile
      peut-être étudiée.
      Le Patio Solidaire est un ancien laboratoire de droit au cœur du campus.
      Autogéré, il est progressivement devenu un espace de vie, d’échanges et
      de rencontres entre étudiant.e.s, enseignant.e.s, activistes,
      chercheur.e.s, habitant.e.s du Patio, de Grenoble, de Saint Martin
      d’Hères et au-delà, en exil ou non.

      Mi-mars, une lettre était envoyée au Président de l’Université, au
      Vice-président en charge de la Recherche et à l’ensemble des membres du
      Conseil d’administration (CA). Elle revenait sur la richesse des liens
      tissés au Patio et la diversité des activités qui s’y sont déployées
      (formations mutuelles, recherches collectives, ateliers artistiques,
      sorties culturelles, organisation d’évènements publics...). Un ouvrage
      collectif est même issu d’une de ces rencontres et sera bientôt publié.
      Il est intitulé « Le bureau des dépositions. Angle de transformation des
      politiques migratoires et des Etats-Nations capitalistes ». La lettre
      proposait le vote d’une motion qui viserait à maintenir le Patio et
      améliorer les conditions d’hébergement et de vie jusqu’à l’ouverture
      d’un nouveau lieu d’habitation et de travail sur le campus selon des
      modalités à discuter collectivement.

      Le 23 mars, une délégation du Patio intervenait donc au CA pour exposer
      la situation et les revendications des habitant.e.s. Le CA votait
      finalement, à l’unanimité, « la prolongation de l’hébergement transitoire
      des migrants jusqu’au 30 juin 2018 accompagnée de la poursuite des
      démarches visant à aboutir à leur relogement ».

      Aujourd’hui, nous sommes à une semaine de cette échéance du 30 juin et
      l’équipe présidentielle ne répond plus à nos sollicitations. Le 6 mai,
      nous répondions au Directeur Général des Services, Joris Benelle, suite
      à sa demande d’intervention des services techniques pour des
      prélèvements d’amiante. Dans cette réponse, nous nous inquiétions déjà
      de l’absence d’avancées concernant le relogement des habitant.e.s et la
      relocalisation du Patio dans un bâtiment plus adapté. Le 5 juin, nous
      écrivions au Président de l’UGA pour le rencontrer et discuter des
      engagements pris fin mars. Ces messages sont restés sans réponse.

      Au delà du 30 juin, nous ne savons pas quel sort sera réservé au Patio
      par une équipe présidentielle qui fait la sourde oreille.
      Nous nous donnons rendez-vous vendredi 22 juin à 8h30 au Patio pour
      marcher ensemble vers le Conseil d’Administration. Nous nous y
      rassemblerons pour petit-déjeuner, intervenir à l’assemblée, y présenter
      nos revendications et interpeler l’équipe présidentielle pour obtenir
      des engagements fermes.
      Puis, dès samedi 23, rendez-vous au Patio à partir de 15h pour fêter les
      6 mois de vie du Patio avec des conférences-débats, repas et concerts.
      Enfin, le lendemain, un tournoi de foot est organisé à partir de 13h.

      M. le Président, soyez innovant !

      Inventons avec le Patio le lieu d’une Université-Monde solidaire, et pas
      celui de la répression d’une expérience humaine et politique unique !

      Reçu via la mailing-list du patio, le 20.06.2018

    • "Paris 8 expulsé, on occupe à la rentrée !"

      Texte d’intervention de personnes solidaires qui ont participé à l’occupation du bâtiment A de Paris 8 aux côtés des exilé.e.s, sans papiers, migrant.e.s .

      Nous, personnes solidaires, avons occupé aux côtés des exilé.e.s, sans papiers, migrant.e.s, le bâtiment A de l’Université Paris 8 du 30 janvier au 26 juin 2018. Les revendications de l’occupation sont claires : des papiers et des logements pour tou.te.s. Le samedi 19 avril 2018, après 3 mois de mobilisation, la présidente de l’Université Paris 8, Annick Allaigre, a annoncé que selon le Ministère de l’Intérieur, tout.e.s les occupant.e.s auraient des papiers. Un mois et demi plus tard, elle nous apprend l’échec du plan de négociation et nous informe de notre expulsion prochaine, qui a eu lieu le 26 juin.

      Ce texte n’est pas un bilan, ni un résumé de 6 mois de lutte. C’est une intervention politique qui propose des axes pour la suite de notre combat contre le racisme d’Etat français.

      La violence spectacle et la violence bureaucratique

      Le 26 juin à 4h40 du matin, la police envahit Paris 8 pour nous expulser. Alors que quelques jours plus tôt, nous avions réussi à faire annuler l’expulsion par la présence massive de personnes solidaires, le nombre encore plus grand ce matin-là n’a pas suffi.

      Ahmed, occupant de Paris 8 raflé par la police et déplacé au gymnase du Raincy, nous dira « quand ils sont arrivés on croyait que c’était une opération antiterroriste ». Hordes de camions de CRS, flics masqués style GIGN qui descendent en rappel avec des cordes sur le toit, pince sur le dos, masse à la main, équipement anti-émeute, « sale pute » et « si vous parlez arabe, on vous casse la bouche », coup de poing, de pied, de bouclier, yeux cramés par le gaz, évanouissement. L’Etat met en scène sa toute-puissance en offrant sa violence en spectacle.

      L’autre violence, c’est la violence sourde, lisse, parfaitement huilée et bureaucratique qui fait monter 194 migrant.e.s, exilé.e.s et sans papiers dans des bus à destinations inconnues. Ici, pas d’insultes, de coups, pas de mise en scène viriliste et raciste : la banalité d’une rafle. Quand la préfecture, dans son communiqué post-expulsion, nous dit que « cette opération d’ordre public s’est déroulée dans de bonnes conditions et qu’aucun incident n’a été relevé », il faut savoir lui donner raison pour comprendre la nature de la chasse aux migrant.e.s. Cette violence-là n’a rien d’exceptionnel, de spectaculaire, de « disproportionné », c’est la routine d’un Etat raciste qui traque, trie, enferme et déporte en silence. Allez à Porte de la Chapelle, il ne s’y passe rien : une zone d’attente en plein air, le quadrillage et le harcèlement policier en plus. Même quand les gens y meurent, ils y meurent en silence, le visage caché et le nom tu. La violence n’y est pas un événement. Elle ne s’offre pas à l’indignation perplexe de tribunes d’universitaires, à l’esprit de communion des manifestations happening devant le Sénat contre une loi qui n’a rien d’inédit ou à une énième tirade révoltée contre les « bavures » policières. Il est bien plus facile de s’émouvoir 48h d’un coup de matraque, d’un gazage ou de l’histoire de l’Aquarius alors même qu’on est content de pouvoir retourner prendre le soleil sur les quais à Jaurès, une fois que tous les migrant.e.s qui y vivaient ont été raflé.e.s.

      Cette violence-là appelle à s’organiser et à lutter politiquement avec celles et ceux que la police, la préfecture et la mairie « évacuent » comme des déchets.

      Les camps de tri

      Les occupant.e.s de Paris 8 ont été bougé.e.s sans jamais savoir où, entre le gymnase Kellerman à Porte d’Italie et le gymnase du Raincy. De là, l’Etat a organisé leur dispersion vers Vaux le Penil, Nanterre, Villiers-le-Bel et Cergy. En moins de 48h, certain.e.s avaient été trimballé.e.s entre 3 lieux différents. Ce qui frappe, c’est la simplicité avec laquelle les espaces civils sont convertis en espaces concentrationnaires : ici, une salle de classe de Paris 8 devient la scène d’un tri racial entre étudiant.e.s français.e.s et migrant.e.s sans papiers ; là, un gymnase (Le Raincy, Porte d’Italie, Viliers-le-Bel), une patinoire (Cergy) ou encore un centre de tri de la poste (Vaux-le-Penil), deviennent des camps. Tout espace est déjà un camp en puissance. Entassement dans de petites salles sur des lits de camps, numéros d’identification, nourriture jamais halal servie avec des gants en plastique, couvre-feu, équipes de sécurité en permanence et BAC qui tourne le soir.

      Les associations qui gèrent ces « hébergements d’urgence » (Espérer 95, Secours Islamique, Emmaüs, Empreintes, etc.) sont les larbins de l’Etat raciste qui leur délègue le travail de tri : prise d’empreintes, tri administratif, transfert à la préfecture, tout ça sans interprète. Ils parlent de « mise à l’abri », nous parlons de tri raciste. A Vaux le Pénil, où le règlement intérieur n’a jamais été traduit ni expliqué, des personnes qui étaient là depuis 4 mois étaient toujours persuadées de ne pas avoir le droit de sortir le dimanche.

      Dans son communiqué, la préfecture nous explique que les occupant.e.s « ont été pris.e.s en charge par les services de l’Etat et pourront ainsi bénéficier de mise à l’abri » et que « cette démarche permettra de procéder à des examens individuels de situation au bénéfice des migrants et à des orientations administratives adaptées et respectueuses de droits des intéressés ». Ici aussi, on doit se garder de dire que la préfecture nous ment. Au contraire, il faut la prendre au pied de la lettre quand elle nous dit que le droit est « respecté » puisque le CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et demandeurs d’asile) codifie avec une grande application, toujours plus innovante mais fermement coloniale, la violence légitime qui s’applique à « l’étranger ».

      C’est pourquoi nous occupons

      Nous ouvrons et occupons des bâtiments parce qu’ils sont vides ou qu’ils appartiennent à l’Etat. Nous occupons des facs parce que ce sont des lieux où se perfectionnent déjà les techniques d’un tri de race et de classe, comme demain nous occuperons des préfectures, parce qu’on y catégorise, gère et déporte à grand renforts de convocations, tampons officiels, derrière des masques de fonctionnaires.

      Nous occupons parce qu’il ne s’agit pas de lutter pour imposer une meilleure application de la loi ou sanctuariser le droit d’asile mais de lutter contre ce droit. C’est ce code raciste qu’est le CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile), sur lequel l’Etat s’appuie, ainsi que les pratiques de ses administrations, qui mettent à la rue et fabriquent industriellement des étranger.e.s illégalisé.e.s. C’est le droit, et pas l’entorse au droit, qui enferme dans les centres de rétention, qui déporte vers le Soudan, le Mali, l’Algérie ou l’Afghanistan.

      Nous occupons pour ne pas reconduire les catégories de l’Etat et de ses bras armés ou gantés, la préfecture, les flics, l’OFII, l’OFPRA, la CNDA, les centres de rétention, la police aux frontières. Nous occupons pour lutter contre l’Etat procédurier raciste qui s’ingénie à traiter les exilé.e.s

      individuellement, par l’application de sa doctrine du « cas par cas », qu’il s’agisse du droit d’asile ou de sa politique de régularisation des sans-papiers. Nous occupons pour que ces luttes deviennent collectives.

      Nous occupons pour faire corps, pour que ce corps s’organise, nomme ses objectifs et qu’il ait des bases d’action. Pour briser la ségrégation politique organisée par l’Etat entre français et non français, avec ou sans papiers, pour construire une lutte collective qui rompt l’isolement politique des uns et des autres. Nous occupons pour tenir une position avec en tête cette déclaration tunisienne : Ni police ni charité : un toit pour s’organiser ! Pour que ces moments d’organisation soient déjà des victoires contre le néolibéralisme raciste de l’Etat français républicain et contre l’architecture européenne ségrégationniste. Nous ne voulons pas être de celles et ceux qui "regardent sombrer les bateaux qui demandent à accoster". Parce que notre lutte est antiraciste, nous construisons une solidarité en actes, nous luttons avec et jamais pour.

      Nous occupons parce que la rue tue, en été plus qu’en hiver, quand la solidarité est en vacances et que la mairie de Paris coupe les points d’accès à l’eau. C’est sûrement, nous dit le poète soudanais, que je suis venu « pourrir dans les rues de Paris, ces rues nettoyées à grandes eaux chaque matin... alors je ne sais plus si je suis un bout de viande ou un morceau d’asphalte ».

      Nous occupons parce qu’on nous dit « tout est mieux que la rue », tandis qu’on se suicide dans les centres d’hébergement. Dans ces centres comme dans la rue, on perd son nom pour gagner au mieux un numéro et il faudrait en plus dire merci.

      Nous occupons parce que c’est à nous de réquisitionner des bâtiments parmi les 205 000 vides dénombrés à Paris.

      Soyons dans la rue cet été, occupons à la rentrée

      Après l’expulsion, nous avons vu le tri se faire, les retours à la rue après 10 jours dans un gymnase, les expulsions sans raison d’un centre d’hébergement, les gens qui partent pour éviter un rendez-vous à risque à la préfecture, celles et ceux qui partent simplement parce que ça devient insupportable. Tel le chasseur qu’il est, l’Etat raciste a fait une grande prise en détruisant ce printemps tous les campements de Paris et en expulsant Paris 8 puis en enfermant dans des centres le temps d’un tri administratif. Aujourd’hui dans la rue, après ce tri, il ne reste plus que les personnes expulsées de leur centre, en fuite, déboutées de l’asile, autrement dit le « surplus issu du tri ». En fait, ce surplus représente les personnes à rafler. Depuis le début de l’été, la rue est le terrain d’une chasse à l’homme de grande ampleur.

      Si notre occupation n’a jamais été une mise à l’abri humanitaire mais un combat politique contre les politiques raciste de l’Etat français envers les exilé.e.s, migrant.e.s et sans-papiers, la lutte ne saurait s’arrêter à l’expulsion d’un lieu. Du point du vue de la temporalité de lutte des exilé.e.s, il y a une continuité évidente entre l’avant et l’après-occupation.

      A toutes les personnes solidaires, nous tenons à rappeler que Paris 8 ne doit pas marquer le début et la fin d’une « expérience » politique de la solidarité. L’occupation n’était qu’un moment, une modalité d’organisation particulière à un certain contexte d’une lutte de longue date bien plus large.

      C’est dans la rue que la guerre se livre déjà cet été et se livrera à la rentrée.

      C’est là qu’on nous trouvera pour s’opposer aux rafles, c’est là qu’on s’organisera pour occuper.

      Des personnes solidaires ayant participé à l’occupation de Paris 8

      https://blogs.mediapart.fr/la-chapelle-en-lutte/blog/140818/paris-8-expulse-occupe-la-rentre-e

  • Trump’s Tweets Manage a Rare Feat : Uniting Britain, in Outrage - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/11/30/world/europe/trump-tweets-uk-visit.html

    LONDON — One member of Parliament called him a “fascist.” Another described him as “stupid.” A third wondered aloud whether President Trump was “racist, incompetent or unthinking — or all three.”

    The stream of criticism that began after Mr. Trump shared anti-Muslim videos from a far-right British group on Wednesday morning turned into a gusher on Thursday, after he rebuked Prime Minister Theresa May in a nighttime tweet, telling her: “Don’t focus on me, focus on the destructive Radical Islamic Terrorism that is taking place within the United Kingdom.”

    Mr. Trump’s one-two punch managed to generate rare unanimity in a Britain that is deeply divided over the contentious process of leaving the European Union.

    Là, ça va aller très mal. Trump est en train de virer l’ex-patron d’Exon qui est Ministre des affaires étrangères, jugé trop « diplomate » (et pourtant !). Il le remplace par le chef de la CIA.

    Il insulte son meilleur partenaire, qui heureusement réagit avec force et détermination (les anglais sont toujours très étonnants sur ce genre de choses). La vidéo de l’article est très représentative.

    Les comportements de Trump sont trop souvent assimilés à de la bêtise, de l’instabilité... bref, rapportés à sa personnalité. Or l’histoire nous a montré que les personnalités détraquées sont aussi celles qui savent cristalliser des ambiances délétères.

    Soyons au clair : c’est le fascisme qui essaie de s’installer, avec les mêmes méthodes, comportements et appels aux bas instincts que dans les années trente. Certes, les Etats-Unis disposent de contre-pouvoirs plus puissants et cohérents que l’Allemagne... mais le danger est bien là.

    Ne croyons jamais que la bête immonde ne peut pas renaître de ses cendres.

  • Un millier de personnes manifestent à Paris contre l’esclavage en Libye
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/11/19/un-millier-de-personnes-manifestent-a-paris-contre-l-esclavage-en-libye_5217

    Un millier de personnes ont manifesté samedi 18 novembre à Paris contre des cas d’esclavage en Libye, selon la préfecture de police de Paris. Ils réagissaient à la diffusion d’un reportage de CNN montrant des migrants vendus aux enchères. Les manifestants ont répondu à l’appel de plusieurs associations, et notamment d’un Collectif contre l’esclavage et les camps de concentration en Libye (CECCL), créé à la suite de cette diffusion.

    Brandissant des pancartes « non à l’esclavage en Libye », ils étaient rassemblés vers 16 heures, avenue Foch, non loin de la place de l’Etoile où étaient positionnées des forces de l’ordre. Plusieurs personnalités, comme le comédien Omar Sy, le footballeur Didier Drogba ou l’ancienne Miss France Sonia Rolland, avaient relayé les appels à manifester : « Soyons solidaires et au rdv pour protester contre cette torture et cette violence », avait tweeté Omar Sy.

    #esclavage #manifestation

  • L’affaire Tariq Ramadan, Houria Bouteldja et la nécessité d’un féminisme décolonial
    https://blogs.mediapart.fr/camilia-b/blog/011117/laffaire-tariq-ramadan-houria-bouteldja-et-la-necessite-dun-feminism

    Face au dilemme impossible entre la race et le genre, face au fémonationalisme, mais aussi face au patriarcat indigène, nous défendons un féminisme résolument décolonial. Nous plaçons nos forces politiques et nos plus beaux espoirs dans cette sororité à venir Incha’Allah.

    Dans la lancée du mouvement #metoo et #balancetonporce, Henda Ayari a récemment dénoncé sur Twitter Tariq Ramadan comme auteur du viol et des agressions sexuelles dont elle parle dans son livre « J’ai choisi d’être libre », paru en 2016.

    Henda Ayari a déposé une plainte contre l’intéressé pour viol, agression sexuelle, harcèlement et intimidation.

    Quelques jours plus tard, une seconde femme dont le nom n’a pas été révélé par la presse a également porté plainte contre Tariq Ramadan pour viol et agressions sexuelles. Selon certaines sources, une troisième victime hésiterait encore à porter plainte.

    **

    Dans un post Facebook du 21 octobre, Houria Bouteldja fait une brève déclaration sur « l’affaire Tariq Ramadan ».

    **

    A la lecture du bref texte de Bouteldja sur « l’affaire Tariq Ramadan », c’est d’abord le dégoût qui prend aux tripes. Dégoût pour cette militante qui, au lieu de soutenir ses soeurs, préfère se mettre au service des porcs.

    Ensuite, le dégoût a laissé place à la colère. Colère de lire de la main d’une militante indigène, figure de l’antiracisme politique, un texte rempli de misogynie et de mépris pour la douleur des victimes de violences sexuelles.

    Car que dit le bref texte d’Houria Bouteldja ? Il dit que malgré « la consternation dans le camp de Tariq Ramadan », finalement, « c’est déjà une affaire politique qui dépasse les protagonistes » et où la véracité des propos d’Henda Ayari est questionnable. La fameuse théorie du complot, en somme.

    • @mad_meg comme j’ai encore (mais je ne sais pas pour combien de temps...) un compte FB pour les besoin de visionscarto, je te copie colle le texte :

      Houria Bouteldja 21 octobre, 12:48 ·

      La jubilation est à son comble dans le camp des ennemis de Tariq Ramadan accusé de viol par une femme, Henda Ayari. Dans le camp de ses partisans, c’est la consternation.
      Soyons clair, c’est déjà une affaire politique qui dépasse les protagonistes tant les passions soulevées par le sexisme d’une part et par le racisme de l’autre trouvent leurs causes dans les profonds malaises de nos sociétés malades. Ajoutons à cela la haine contre TR et la polarisation des positions à son endroit. C’est un cocktail explosif.

      Si les faits sont avérés et si Hind Ayari est honnête dans sa démarche, l’éthique voudrait que nous refusions toute instrumentalisation raciste de cette affaire pour n’offrir aucune prise à toutes celles et ceux qui se foutent pas mal des violences faites aux femmes mais qui verront là une aubaine providentielle pour faire avancer un agenda politique peu avouable.

      Il est en effet impératif que cette affaire ne serve pas les intérêts des chiens de garde au détriment de la vérité.
      Si les accusations sont fausses, l’accusé doit faire valoir le fait que le procès, s’il a lieu, ne peut pas être fait par les faiseurs d’opinion ou par la vox populi. Toute personne est innocente tant que sa culpabilité n’est pas démontrée à minima.

      Je finirais en citant ma soeur Safiya Meziani qui dit le juste et le sage : « Si les faits sont prouvés, que justice soit faite, et si son honneur a été sali, que justice lui soit rendu. Point final. »

    • 31/10 12h20 Houria Bouteldja

      Sainte Caroline repart en croisade. L’affaire Ayari/Ramadan est en train de se transformer en propagande islamophobe.
      Où l’on apprend que le réseau de TR est « complotiste, antisémite, violent, haineux et sous emprise car TR exerce une fascination sur ses militants qui dépasse la fascination intellectuelle, c’est une fascination d’emprise sectaire. »
      Où l’animateur découvre « une sexualité qui ressemble aux idées qu’il défend ».
      Un affaire qui est en train d’inventer le viol islamique, qui reconvoque les notions de laïcité, de valeurs républicaines alors que ces « valeurs » se sont toujours accommodées de l’oppression patriarcales et que la religion ou les idées politiques de leurs auteurs ne sont pas mises en cause selon qu’ils soient athées, chrétiens, juifs, de gauche ou de droite.
      Une affaire où l’on ethnicise et le viol (rappelons nous Cologne, les « tournantes ») et la peur des femmes victimes de violences sexuelles alors qu’il est un fait parfaitement documenté c’est que la majorité de ces femmes de quelque origine et classe sociale qu’elles soient sont terrifiées à l’idée de porter plainte. L’autre fait indéniable, c’est que les sociétés capitalistes exploitent et chosifient les femmes. Accuser l’islam ou les « Frères musulmans » c’est encore une fois innocenter les sociétés modernes et occidentales et externaliser le sexisme (juste après l’affaire Weinstein, c’est cocasse).
      Une affaire où les médias et politiques sont d’une irresponsabilité terrifiante car il faudrait être particulièrement naïf ou d’un cynisme effroyable pour imaginer que l’instrumentalistaion de cette affaire servira les intérêts des femmes, musulmanes qui plus est. C’est tout le contraire qui se passera. NOUS, femmes indigènes, nous retrouverons une fois de plus entre les feux croisés d’une partie raciste et tranquillement sexiste qui poursuit sa cabale contre toute une communauté en s’en prenant à ses symboles et une partie pétrifiée et clouée au pilori qui réagira en versant comme on le voit déjà dans une défense complotiste. Plus le levier raciste de cette affaire sera utilisé, plus la communauté musulmane se sentira stigmatisée, plus les femmes seront suspectées de faire le jeu des oppresseurs, moins elles auront le courage de dénoncer leurs agresseurs. C’est un cercle vicieux (que j’ai au passage dénoncé dans mon bouquin et qui m’a valu d’être accusée de complaisance vis à vis du viol - lol) d’où les femmes non blanches ressortent plus vulnérables qu’elles ne le sont déjà.
      Je le redis au risque de me répéter : à l’heure actuelle, le seul camp admissible, c’est celui de la DIGNITE. Avec une conscience forte que notre société est profondément sexiste et raciste. Même si la justice est à son l’image, nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre que les faits soient établis et de nous soustraire à la folie qui s’empare de nos cerveaux. La parole de la plaignante doit être entendue et respectée. Mais tant que le procès n’a pas lieu, elle n’a pas encore le statut de victime. L’accusé doit bénéficier de la présomption d’innocence. Mais tant que le procès n’a pas eu lieu, il n’est pas coupable au moment où nous écrivons. POINT.

      21/10 12h48 Houria Bouteldja

      La jubilation est à son comble dans le camp des ennemis de Tariq Ramadan accusé de viol par une femme, Henda Ayari. Dans le camp de ses partisans, c’est la consternation.
      Soyons clair, c’est déjà une affaire politique qui dépasse les protagonistes tant les passions soulevées par le sexisme d’une part et par le racisme de l’autre trouvent leurs causes dans les profonds malaises de nos sociétés malades. Ajoutons à cela la haine contre TR et la polarisation des positions à son endroit. C’est un cocktail explosif.
      Si les faits sont avérés et si Hind Ayari est honnête dans sa démarche, l’éthique voudrait que nous refusions toute instrumentalisation raciste de cette affaire pour n’offrir aucune prise à toutes celles et ceux qui se foutent pas mal des violences faites aux femmes mais qui verront là une aubaine providentielle pour faire avancer un agenda politique peu avouable. Il est en effet impératif que cette affaire ne serve pas les intérêts des chiens de garde au détriment de la vérité.
      Si les accusations sont fausses, l’accusé doit faire valoir le fait que le procès, s’il a lieu, ne peut pas être fait par les faiseurs d’opinion ou par la vox populi. Toute personne est innocente tant que sa culpabilité n’est pas démontrée à minima.
      Je finirais en citant ma soeur Safiya Meziani qui dit le juste et le sage : « Si les faits sont prouvés, que justice soit faite, et si son honneur a été sali, que justice lui soit rendu. Point final. »

    • C’est sur que le nom de TR accusé de viol sera utilisé à des fins racistes. Mais aussi à des fins sexiste.
      Il y a la fauxculsserie habituelle des religions, toutes pro viol et patriarcale, islam comme les autres. Le fait que si peu de noms d’agresseurs des milieu religieux (musulman, catho, juifs, indouistes, boudhistes...) sortent en ce moment est le signe d’une très grande pression sur les femmes et les enfants qui subissent certainement beaucoup d’agressions de la part d’hommes osant ce réclamé d’un dieu.
      Sinon bien d’accord sur la ccl sauf que je la mettrais au pluriel car Bouteldja ne s’interesse pas beaucoup à l’honneur et à la dignité des victimes potentielles.
      « Si les faits sont prouvés, que justice soit faite, et si LEUR honneur a été sali, que justice LEUR soit rendu. Point final. »

  • Mediapart met en « Une » du journal un billet qui attaque Houria Bouteldja en lui faisant dire des choses qu’elle ne dit absolument pas. Lire ce billet en suivant le lien
    https://blogs.mediapart.fr/camilia-b/blog/011117/laffaire-tariq-ramadan-houria-bouteldja-et-la-necessite-dun-feminism

    Le vrai texte de Houria Bouteldja sur sa page Facebook, reproduit dans deux commentaires du billet, ci-dessous :

    La jubilation est à son comble dans le camp des ennemis de Tariq Ramadan accusé de viol par une femme, Henda Ayari. Dans le camp de ses partisans, c’est la consternation.
    Soyons clair, c’est déjà une affaire politique qui dépasse les protagonistes tant les passions soulevées par le sexisme d’une part et par le racisme de l’autre trouvent leurs causes dans les profonds malaises de nos sociétés malades. Ajoutons à cela la haine contre TR et la polarisation des positions à son endroit. C’est un cocktail explosif.
    Si les faits sont avérés et si Hind Ayari est honnête dans sa démarche, l’éthique voudrait que nous refusions toute instrumentalisation raciste de cette affaire pour n’offrir aucune prise à toutes celles et ceux qui se foutent pas mal des violences faites aux femmes mais qui verront là une aubaine providentielle pour faire avancer un agenda politique peu avouable. Il est en effet impératif que cette affaire ne serve pas les intérêts des chiens de garde au détriment de la vérité.
    Si les accusations sont fausses, l’accusé doit faire valoir le fait que le procès, s’il a lieu, ne peut pas être fait par les faiseurs d’opinion ou par la vox populi. Toute personne est innocente tant que sa culpabilité n’est pas démontrée à minima.
    Je finirais en citant ma soeur Safiya Meziani qui dit le juste et le sage : « Si les faits sont prouvés, que justice soit faite, et si son honneur a été sali, que justice lui soit rendu. Point final. »

    @mediapart

    #media #islamophobie #féminisme #racisme

    • #paywall alors :

      Pesticides « tueurs d’abeilles » : une nouvelle couleuvre majeure pour Nicolas Hulot ?
      Coralie Schaub, Libération, le 19 octobre 2017
      http://www.liberation.fr/france/2017/10/19/pesticides-tueurs-d-abeilles-une-nouvelle-couleuvre-majeure-pour-nicolas-

      Un nouveau pesticide neonicotinoïde, le sulfoxaflor, vient d’être autorisé en catimini en France, vidant leur interdiction de sa substance. Leur toxicité est pourtant en cause dans l’effondrement des populations d’insectes, et leurs effets nocifs sur la santé humaine inquiètent.

      C’est une nouvelle bombe dans le dossier décidément ultra-explosif des pesticides. Pendant que tous les projecteurs sont braqués sur le glyphosate, la très toxique substance active de l’herbicide Roundup de Monsanto qui doit être réautorisée (ou pas) dans l’Union Européenne, les industriels n’oublient pas d’avancer leurs pions sur les tout aussi toxiques néonicotinoïdes, une autre famille de pesticides dits « tueurs d’abeilles », et dont l’impact sur notre santé inquiète de plus en plus. Et ils viennent de remporter une victoire majeure, mettant dans l’embarras le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot.
      Interdiction des néonicotinoïdes « vidée de sa substance »

      L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement, et du travail (Anses), a en effet autorisé en septembre la mise sur le marché en France de deux pesticides (le Closer sur plusieurs fruits, légumes et plantes vertes, et le Transform sur des céréales à paille et sur le lin) contenant du sulfoxaflor, une molécule produite par l’entreprise américaine Dow AgroSciences. Or, mine de rien, ces deux autorisations « vident de sa substance l’interdiction des néonicotinoïdes » à partir du 1er septembre 2018 prévue par la loi sur la biodiversité de 2016 (un engagement que le candidat Macron avait pourtant promis de maintenir), s’alarment les apiculteurs de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). Ces derniers ont découvert l’affaire mardi, au détour d’un rendez-vous à l’Anses pour faire le point sur cette interdiction.

      « C’est extrêmement grave, nous sommes révoltés, abasourdis, assommés », a lancé Gilles Lanio, le Président de l’Unaf, jeudi matin, lors d’une conférence de presse prévue de longue date pour alerter une énième fois sur une année catastrophique pour les abeilles (la récolte de miel en 2017 est à nouveau inférieure à 10 000 tonnes) et présenter un rapport très complet, détaillant comment les butineuses sont toujours largement exposées aux néonicotinoïdes, encouragés par le système agricole français.

      Et Gilles Lanio de s’expliquer : « A notre grande surprise, nous avons appris avant-hier qu’on va a priori arrêter l’usage des néonicotinoïdes, mais qu’on va les remplacer par un nouveau néonicotinoïde, le sulfoxaflor ! On nous dit : "C’est vrai, c’est un neurotoxique, il agit de la même façon, mais ça n’est pas un néonicotinoïde." C’est faux ! On se moque de nous, je n’en reviens pas. C’est scandaleux, honteux et irresponsable. Cela s’est fait en catimini, je ne sais pas qui a fait ce coup-là, mais c’est pas mal… »
      « Hautement toxique pour les abeilles »

      L’astuce est bien trouvée. Comme le fait Dow AgroSciences, il suffit de nier le fait que le sulfoxaflor est un néonicotinoïde, puisque ces derniers ont désormais mauvaise presse. Omniprésents dans l’environnement et dans le corps humain (leurs effets sur le développement du cerveau, en particulier des enfants, inquiètent notamment de plus en plus), ils sont aussi présents dans 75% des miels produits dans le monde. Et ce sont eux qui seraient les principaux responsables de l’effondrement de 80% en trente ans des populations d’insectes en Europe, comme le suggère une étude publiée mercredi dans la revue PLoS One.

      Pourtant, « plusieurs publications scientifiques établissent que le sulfoxaflor appartient bien à la famille des néonicotinoïdes », insiste l’UNAF. Dans un avis rendu en mai 2014, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui n’est pourtant pas connue pour être alarmiste (et c’est un euphémisme), a qualifié l’insecticide de « hautement toxique pour les abeilles ». Et en septembre 2015, une décision de justice américaine, annulant l’autorisation du sulfoxaflor à la demande d’apiculteurs et d’ONG, lui reconnaissait aussi l’appartenance à la famille des néonicotinoïdes.

      Gilles Lanio ne décolère pas : « On alerte l’Anses sur les dangers de cette molécule depuis 2015, ils nous ont dit : "Ne vous inquiétez pas, on ne va pas l’autoriser, et de toute façon on vous tiendra informés." On leur a reposé la question il y a quelques mois, tout allait pour le mieux. Et là, on apprend que l’affaire est passée en catimini. L’Anses avait aussi la possibilité de lancer une consultation du public sur le sujet, elle ne l’a pas fait. C’est scandaleux, triste, pitoyable. »

      L’Unaf s’inquiète aussi du fait que le sulfoxaflor soit mis sur le marché alors qu’aucune étude n’a été menée sur sa teneur dans les pollens et nectars des fleurs. Or, avance le syndicat d’apiculteurs, cette molécule a toutes les chances de s’y trouver, puisqu’elle est systémique, comme les autres néonicotinoïdes : une fois absorbée par la plante, elle circule jusque dans sa fleur. Comme elle a une longue persistance dans la plante, on pourrait même en retrouver des résidus dans les récoltes.
      « Double langage »

      « Plus de vingt ans après l’arrivée des néonicotinoïdes en France en 1994, on continue de les homologuer à la légère en disant : "On verra bien après !", s’insurge Henri Clément, le porte-parole de l’Unaf. On mettra ensuite dix ou quinze ans à retirer ces produits toxiques et pendant ce temps, chaque année, il y aura 300 000 à 400 000 colonies d’abeilles qui mourront, sans compter l’impact sur les eaux, les pollinisateurs, etc. »

      L’affaire est d’autant plus scandaleuse, selon lui, « qu’on est toujours dans le double langage. D’un côté le gouvernement dit : "On préserve l’environnement, les abeilles, on prend soin de la nature et de votre santé", et puis, par-derrière on poursuit cette politique d’agrochimie, avec tous les impacts qu’elle peut avoir sur le plan environnemental, de la santé etc. C’est inacceptable, pitoyable, pathétique et irresponsable, c’est un manque de courage des pouvoirs publics qui est lamentable, un manque de responsabilité vis-à-vis de l’avenir et des générations futures ».
      « En démocratie, ce ne sont pas les lobbys qui gouvernent »

      L’Unaf demande à obtenir les données sur lesquelles s’est basée l’Anses pour autoriser les produits Closer et Transform. Et demande à ce que le sulfoxaflor – ainsi qu’un autre « néonic » non encore autorisé, le flupyradifurone – « soient intégrés de toute urgence dans le projet de décret définissant les substances actives de la famille des néonicotinoïdes présentes dans les pesticides, afin que l’interdiction prévue dans la loi biodiversité couvre cette molécule ».

      Or, selon l’ancienne ministre de l’Ecologie de François Hollande et actuelle députée PS Delphine Batho, en pointe dans la lutte contre les néonicotinoïdes, ce projet de décret – dont la publication serait prévue dans les prochains jours, sans le sulfoxaflor – n’a tout simplement pas lieu d’être. « La loi sur la biodiversité dit que les produits à base de néonicotinoïdes seront interdits à partir de 2018, avec des dérogations possibles jusqu’au 1er juillet 2020, mais elle ne dit pas que le gouvernement doit prendre un décret pour dire quelles substances – ou molécules – entrant dans la composition de ces produits sont des néonicotonoïdes. Cette liste n’a pas de raison d’exister car la réglementation des substances est de la compétence européenne. Il s’agit d’un stratagème des firmes pour contourner la loi interdisant les néonicotinoïdes », explique-t-elle à Libération.

      Delphine Batho poursuit : « Cette affaire ne date pas de ce matin. Depuis des semaines, on savait que ce projet de décret est très sujet à caution, c’est une peau de banane destinée à ce qu’on ait des problèmes avec l’Europe. Et en plus, comme par hasard, le sulfoxaflor n’y figure pas. Je demande le retrait immédiat de l’autorisation de l’Anses des deux pesticides qui en contiennent. Nicolas Hulot doit réagir vivement et faire respecter la loi et l’esprit de la loi, car en démocratie, ce ne sont pas les lobbys qui gouvernent. »
      Embarras et couacs

      « Dès qu’on a appris l’autorisation de mise sur le marché de l’Anses, on a contacté le cabinet de Hulot, raconte Gilles Lannio. Ils sont franchement embarrassés, apparemment eux aussi se seraient fait surprendre. Je ne m’explique pas cela. On entend un président de la République qui dit : "Je veux mettre tout le monde en ordre, on évite les couacs." Si ça n’en est pas un…. On peut se demander aujourd’hui s’il y a un pilote dans l’avion sur ces sujets. »

      Au cabinet de Nicolas Hulot, on confirme que le ministre a bel et bien apposé sa signature sur le décret, aux côtés de ses collègues de l’Agriculture et de la Santé, ce texte « permettant de sécuriser l’interdiction des néonicotinoïdes, pour qu’elle soit opérationnelle au niveau européen ». Quant à l’autorisation des deux produits contenant du sulfoxaflor par l’Anses, le ministère de la Transition écologique « savait que c’était dans les tuyaux » : « Cela ne nous plaît pas du tout, donc on cherche des solutions ». Une réaction officielle est prévue ce vendredi.

      Fin juin, le premier « couac » gouvernemental, et premier bras de fer entre Nicolas Hulot et l’un de ses collègues, avait concerné… les néonicotinoïdes. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert avait dit vouloir revenir sur leur interdiction, aussitôt contredit par Nicolas Hulot. Le Premier ministre Edouard Philippe avait apparemment donné raison à ce dernier… tout en laissant la porte ouverte aux lobbys.

      « La question politique de fond, la voici : quel est le pouvoir du ministère de l’Environnement par rapport au ministère de l’Agriculture ? interroge Henri Clément. Depuis vingt-cinq ans, en règle générale, c’est toujours le ministère de l’Agriculture et sa cohorte de la FNSEA qui a le pouvoir sur toutes les décisions du monde agricole. Soyons clairs : dire l’inverse est une aberration. Nicolas Hulot est ministre d’Etat, on aimerait bien qu’il arrive à s’imposer face à Travert. » S’il ne le faisait pas, sur cette nouvelle affaire, ce ne serait pas une couleuvre, qu’il avalerait, mais un anaconda.

  • #Manif10octobre #Nantes #GameOfTags: “SOYONS SAUVAGES SOYONS ANTICAPITALISTES”
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    ValK. a posté une photo :

    Manifestation unitaire pour la Fonction Publique, contre la Loi Travail XXL et l’État d’Urgence permanent, Nantes le 10 octobre 2017. Suivi en direct par Radio Cayenne sur nantes.indymedia.org/articles/38758 Rappel, mes photos sont pour la lutte et les #médiaslibres, pas permettre aux mainstream ou réseaux sociaux de se faire du blé... merci !