#Obama_doctrine / partie 1
Allez, je me lance dans le commentaire, en espérant faire des émules...
L’article, déjà signalé par @kassem, dont la matière première sont des interviews d’Obama, est consultable ici : ►http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2016/04/the-obama-doctrine/471525
Au tout début de l’article Goldberg nous dépeint une administration américaine en août 2013 persuadée, notamment Kerry, de la nécessité de faire payer amèrement à Assad les 1400 morts de l’attaque chimique de la Ghouta orientale censé avoir tout juste eu lieu. Le tout, bilan humain et responsabilité, considéré comme des faits indiscutables par le journaliste.
In the Damascus suburb of Ghouta nine days earlier, Assad’s army had murdered more than 1,400 civilians with sarin gas. The strong sentiment inside the Obama administration was that Assad had earned dire punishment. In Situation Room meetings that followed the attack on Ghouta, only the White House chief of staff, Denis McDonough, cautioned explicitly about the perils of intervention. John Kerry argued vociferously for action.
Puis retour en arrière sur le désaccords au sein de l’administration US quant au degré d’investissement dans la guerre en Syrie. Parmi les plus chauds partisans d’un investissement militaire plus fort en Syrie, bien sûr Samantha Power et son devoir d’ingérence humanitaire ("responsability to protect") mais aussi Hillary Clinton, selon Goldberg. A ceux-là Obama aurait opposé son principe du « don’t do stupid shit », en clair pas un soldat américain au sol pour réitérer les « conneries » de Walker Bush.
Ce principe du « don’t do stupid shit » n’admettant selon les confidences d’Obama que deux exceptions : les intérêts vitaux américains et, bien sûr, la sacro-sainte sécurité d’Israël :
only a handful of threats in the Middle East conceivably warranted direct U.S. military intervention. These included the threat posed by al‑Qaeda; threats to the continued existence of Israel (“It would be a moral failing for me as president of the United States” not to defend Israel, he once told me); and, not unrelated to Israel’s security, the threat posed by a nuclear-armed Iran.
[Donc ça n’empêchait pas de droner autant qu’on veut au Yémen notamment conte la fameuse menace d’al-Qaïda (AQPA), exception au principe dûment revendiquée, mais aussi de financer des groupes proxies en Syrie, au risque de renforcer la cousine d’AQPA en Syrie : al-Nousra...]
Ensuite Goldberg revient sur la fameuse ligne rouge d’Obama, censée avoir été franchie en août 2013. Adel al-Jubeïr persuadé que cette fois-ci Barack va y aller et puis Merkel qui fait savoir qu’elle n’en sera pas, le vote négatif au Parlement britannique et enfin la visite surprise de James Clapper à Obama pour lui rendre bien clair que si des éléments « robustes » soutenait la thèse de la responsabilité de l’attaque à Assad, ce n’est tout de même pas un « slam dunk ». Bref, plutôt sûr, mais pas vraiment quand même... Genre, s’il avère que c’était faux, je refuse d’endosser, Mister president !
Obama was also unsettled by a surprise visit early in the week from James Clapper, his director of national intelligence, who interrupted the President’s Daily Brief, the threat report Obama receives each morning from Clapper’s analysts, to make clear that the intelligence on Syria’s use of sarin gas, while robust, was not a “slam dunk.” He chose the term carefully. Clapper, the chief of an intelligence community traumatized by its failures in the run-up to the Iraq War, was not going to overpromise, in the manner of the onetime CIA director George Tenet, who famously guaranteed George W. Bush a “slam dunk” in Iraq.
Goldberg nous rapporte ensuite la déception de Valls, Abdallah II de Jordanie, l’émir d’Abou Dabi, et des Saoudiens en la personne d’al-Jubeïr, quand ils apprennent qu’Obama va demander l’autorisation préalable du Congrès.
Tiens, et les Israéliens, qui avaient pourtant fourni obligeamment de supposés enregistrements audio d’Assad au moment de cette attaque, ils en pensaient quoi ?
Epilogue de ce 1er épisode, Godberg nous évoque Obama à l’initiative du deal avec Poutine lors d’un sommet du G20 : abandon des armes chimiques contre abandon des frappes - ce n’est pas cette version là que l’on connaissait !
Amid the confusion, a deus ex machina appeared in the form of the Russian president, Vladimir Putin. At the G20 summit in St. Petersburg, which was held the week after the Syria reversal, Obama pulled Putin aside, he recalled to me, and told the Russian president “that if he forced Assad to get rid of the chemical weapons, that that would eliminate the need for us taking a military strike.”
Et finalement qui a quand même gagné dans ce deal ?
The removal of Syria’s chemical-weapons stockpiles represented “the one ray of light in a very dark region,” Netanyahu told me not long after the deal was announced.
En passant rien sur la neutralisation probable par les Russes de deux missiles tirés - on ne sait trop par qui - vers la Syrie, et qui pourrait bien avoir été une invitation claire de Vladimir à Barack à se cantonner à la diplomatie plutôt qu’au hard power...