city:théssalonique

  • En #Grèce, des centaines de migrants font pression sur les autorités pour quitter le pays

    Près de 200 migrants et demandeurs d’asile ont envahi les rails de la principale gare d’Athènes, en Grèce, vendredi. Ils réclament entre autre l’ouverture de la frontière avec la Macédoine. Au même moment, 500 migrants se sont rassemblés à Diavata, non loin de Thessalonique. Eux aussi réclament l’ouverture du poste-frontière d’#Idomeni.

    Le trafic ferroviaire entre Athènes et Thessalonique était perturbé vendredi 5 avril en raison d’une manifestation d’environ 200 demandeurs d’asile qui ont envahi les rails de la principale gare de la capitale grecque, Larisis. Les manifestants réclament l’ouverture de la frontière greco-macédonienne, plus de rapidité dans le traitement de leur dossier d’asile et de meilleures conditions de vie.

    « Saloniki (Thessalonique ndrl) », « Germany ! », scandaient les manifestants, dont certains ont installé des tentes sur le quai de la gare, selon un journaliste de l’AFP.

    Aucun train ne pouvait quitter la gare d’Athènes alors que la police tentait de persuader les manifestants de quitter les lieux.

    Cette #manifestation est « un message pour l’Europe qui doit comprendre que la question [migratoire] demande une solution européenne », a expliqué aux médias Miltiadis Klapas, secrétaire général au ministère de la Politique migratoire, qui s’est rendu sur place.

    Un #rassemblement de 500 migrants à #Diavata

    Selon le journal grec, Ekathimerini, les manifestants ont demandé un bus pour les conduire dans la région de Diavata, dans le nord de la Grèce, près de Thessalonique, où environ 500 migrants, y compris des familles avec de jeunes enfants, se sont rassemblés depuis jeudi dans un champ de maïs à l’extérieur d’un #camp, à la suite d’appels sur les réseaux sociaux.

    Ces centaines de migrants rassemblés à Diavata réclament l’ouverture du poste-frontalier d’Idomeni, selon Nikos Ragos, responsable local de la politique migratoire. « Les migrants ont commencé à arriver à Diavata après des rumeurs et ‘#fake_news’ véhiculés sur les #réseaux_sociaux, les appelant à venir dans le nord de la Grèce pour faire pression et réclamer l’ouverture de la frontière ».

    Des heurts ont d’ailleurs éclaté dans la petite ville de Diavata, ce vendredi, entre forces de l’ordre et migrants.

    Situé sur la « route des Balkans », un camp gigantesque s’était formé à Idomeni en 2015. Des dizaines de milliers de migrants y étaient passés en direction du nord de l’Europe avant sa fermeture à la suite de la signature d’un pacte migratoire Union européenne-Turquie en mars 2016 et de son démantèlement.

    Près de 70 000 migrants sont actuellement installés en Grèce, dont 15 000 entassés dans des camps disséminés sur des îles de la mer Égée.

    Depuis le début de l’année, la Grèce a repris la première place pour les arrivées illégales en Europe, devant l’Espagne, avec près de 5 500 arrivées en janvier et février, en hausse d’un tiers par rapport au début 2018, selon l’agence européenne de protection des frontières, Frontex.


    https://twitter.com/JohnPapanikos/status/1113898606405267457/photo/1?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1113898606405267457&

    https://www.infomigrants.net/fr/post/16147/en-grece-des-centaines-de-migrants-font-pression-sur-les-autorites-pou
    #résistance #asile #migrations #réfugiés #gare #occupation #campement #route_des_balkans #frontières #fermeture_des_frontières #Macédoine #accord_UE-Turquie

  • Affaire Benalla : le couple molesté le 1er mai livre sa version
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/09/20/affaire-benalla-le-couple-de-la-contrescarpe-livre-sa-version_5357770_3224.h

    Chloé P. et Georgios D. n’avaient pas encore donné leur version des faits impliquant l’ancien chargé de mission de l’Elysée. Ils ont été entendus par la justice mercredi.

    Ils étaient les muets de la journée du 1er mai 2018. « Deux casseurs », avait dit Alexandre Benalla dans son entretien au Monde, le 26 juillet. Les seuls dont on n’avait pas encore entendu la version des incidents de la place de la Contrescarpe, à Paris, même si leurs visages étaient connus.

    Lui, Georgios D., 29 ans, est l’homme qui, sur une vidéo désormais fameuse publiée sur YouTube, se fait molester par Alexandre Benalla sur cette place du Quartier latin, dans le 5e arrondissement. Elle, Chloé P., 30 ans, la jeune fille que le chef de cabinet adjoint d’Emmanuel Macron, « M. Benalla » comme elle dit, attrape par le cou. Ils sont le « couple de la Contrescarpe » qui intrigue depuis que l’affaire a éclaté, à la mi-juillet.

    L’audition d’Alexandre Benalla devant les sénateurs de la commission d’enquête avait commencé depuis une heure, mercredi 19 septembre, quand Georgios D., fin jeune homme aux cheveux noirs, chemise blanche et pantalon clair, est entré dans le cabinet des trois juges qui instruisent l’affaire. Chloé P., un brin timide, longs cheveux dénoués, lui a succédé en début d’après-midi. Quatre heures pour lui, trois pour elle.

    A la nuit tombée, ils se sont retrouvés pour prendre un verre au pied du Panthéon, leur quartier préféré. Au Monde, il confie n’avoir « toujours pas bien compris ce qui leur est tombé sur la tête », sourit Georgios D. avec son fort accent grec. « On n’est rien ! On n’avait rien demandé », ajoute-t-elle.

    Ce 1er mai, le jeune couple — elle, graphiste, lui, « cuistot » — installé « au calme » dans un pavillon en colocation à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), avait décidé de fêter les six ans de leur « coup de foudre ». Ils se sont rencontrés le 30 avril 2012 à Thessalonique, la ville natale de Georgios D., où ses parents travaillent dans une entreprise de textile. Pour cet anniversaire, ils prévoient simplement une balade en amoureux le long des quais de Seine, et pourquoi pas une crêpe et une bière à « Mouffetard », où le jeune homme a travaillé un temps comme serveur en arrivant en France et dont l’enfilade de bars leur rappelle Thessalonique.

    Lorsqu’ils atteignent le 5e arrondissement, vers 18 heures, ils remarquent un attroupement « de très jeunes gens » rue Blainville, courte artère qui débouche sur la Contrescarpe. Des CRS bloquent le passage. Le couple ignore qu’un comité d’action interlycéen organise un apéro militant. Eux ne sont pas militants, jurent-ils. Georgios D. dit n’avoir participé qu’à une seule manifestation, « j’avais 15 ans. Avec toutes les écoles de Thessalonique, contre la guerre en Irak ».

    Le couple n’est pas connecté non plus. Seul Georgios D. se sert de Facebook pour garder un lien avec sa famille. « Pas d’inscription au TAJ » non plus, le fichier de traitement des antécédents judiciaires, a aussi confirmé la police au procureur de la République de Paris. « Jamais convoqués dans un commissariat », ajoutent-ils.

    « J’ai perdu le contrôle »

    Ils s’approchent, intrigués. Les forces de l’ordre, qui viennent de recevoir un verre du dernier étage d’un immeuble, éloignent les badauds. « Inutile de pousser », dit répliquer le jeune cuistot. Pour toute réponse, il aurait reçu un jet de gaz lacrymogène. « Tout le monde était étonné, raconte la jeune graphiste. Les étudiants nous aidaient à nous nettoyer les yeux. »

    Georgios D. décide de s’approcher à nouveau.

    « Pourquoi tu m’as poussé avec la matraque ?, lance-t-il à un CRS.

    – Si tu n’es pas content, rentre chez toi ou dans ton pays. »

    Chloé P., « choquée et honteuse de ces paroles », l’entraîne. « N’y fais pas attention, viens, on va boire un verre. Nous sommes dans un pays libre ! »

    Le couple s’arrête au Chapi Chapo, rue Descartes, les yeux encore rougis des gaz lacrymogènes. Puis ils se lèvent pour gagner la Kantina, rue Mouffetard, commander leur crêpe. « Place de la Contrescarpe, les terrasses sont pleines. Des jeunes gens sont assis par terre, canettes à la main, l’atmosphère est calme », décrit la jeune femme. Un cordon de CRS barre la rue Lacépède. Ils veulent le contourner lorsque des policiers, agacés par des ballons de baudruche de peinture jetés sur eux, chargent et dispersent la foule avec des gaz lacrymogènes.

    « Pourquoi vous traitez les gens comme ça ? » En réponse, selon eux, « un des policiers du bout de la ligne shoote dans une bouteille de verre dans [leur] direction ». C’est là que tout bascule. « J’ai perdu le contrôle », convient le cuisinier. Il jette une carafe attrapée sur une table vers les forces de l’ordre. Etait-ce un cendrier, un sous-verre ? Chloé P. ne s’en souvient plus, mais elle vise aussi les CRS : « Une réaction sanguine, stupide, que nous regrettons mais en aucun cas de la provocation. »

    « Un CRS me frappe derrière les genoux »

    « On voulait manger deux crêpes, on a mangé deux tartes », résume Georgios en riant. Chloé P. se souvient d’un coup de sifflet. « Puis, j’ai vu Georgios se faire attraper par un policier en civil. Un autre, avec un casque de CRS, me saisit par la nuque et le bras. » Ils l’apprendront bien plus tard. Ce sont « M. Alexandre Benalla et M. Vincent Crase », gendarme réserviste, crâne chauve, déjà régulièrement enrôlé par l’Elysée, et dont on sait désormais qu’il était armé ce jour-là. La jeune femme ne résiste pas.

    Georgios D., lui, se débat. « J’entendais Chloé crier. J’essaie de me libérer pour la rejoindre. » Selon le major Philippe Mizerski, chargé d’encadrer les deux « stagiaires », la jeune fille lance un « bâtards ! » — elle ne s’en souvient pas. Georgios D., lui, se retrouve à terre devant Vincent Crase. « J’essaie de m’expliquer, mais M. Benalla arrive derrière moi, m’attrape par la nuque, m’étrangle, me soulève. Je reçois un coup à l’estomac, un coup sur le visage. Il me tient toujours. » Il croit que c’est fini. Mais non. « Un CRS me frappe derrière les genoux avec sa matraque. Je tombe par terre. Et je reçois un coup de pied final de M. Benalla, qui m’écrase le thorax. »

    Un passant crie : « Il faut l’amener à l’hôpital », en voyant que le jeune homme a du mal à respirer. L’homme qui filme, portable à la main, désigne le policier à la foule : « Regardez bien sa tête, regardez bien sa tête, il l’a tabassé par terre. » Alexandre Benalla s’éloigne. Chloé P., elle, attend par terre, une main de M. Mizerski sur la tête. « Avec lui, je n’ai eu aucun problème. Il était calme. Son comportement n’a rien à voir avec celui de M. Benalla, qui donnait l’impression de se défouler », précise-t-elle.

    « On part en vacances »

    Le couple est conduit à « l’Evangile », des locaux de police proches de la gare du Nord utilisés pour accueillir les gardes à vue lorsqu’il n’y a plus de place dans les commissariats. A nouveau, ils déclinent leur identité, sans se défausser, comme l’avait dit un temps Alexandre Benalla, mais aussi le préfet de police de Paris, devant l’Assemblée nationale, le 25 juillet, expliquant que les deux trentenaires avaient « déclaré une fausse identité ».

    Dès le lendemain, le couple s’interroge. Faut-il porter plainte ? « On ne connaît rien à la justice, et à tout ça. » Ils s’attendent surtout à être convoqués à nouveau. « On part en vacances. Ça allait mieux. On rentre, on fête la Coupe du monde dans des bars autour de la Contrescarpe. » Trois jours plus tard, l’affaire les rattrape. « Benalla ou pas Benalla, ce qu’on a retenu, nous, ce sont les violences. ­L’affaire politique nous dépasse complètement. »

  • Athènes et Skopje s’accordent pour renommer la #Macédoine
    https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/06/12/athenes-et-skopje-s-accordent-pour-renommer-la-macedoine_5313794_3214.html

    Après vingt-sept ans d’une querelle politico-sémantique, Athènes et Skopje sont parvenues, mardi 12 juin, à un accord sur le nom de la Macédoine.

    Le premier ministre macédonien, Zoran Zaev, a annoncé à Skopje qu’un accord sur le nom de l’ex-république yougoslave avait été conclu avec Athènes prévoyant que son pays s’appellerait désormais « République de Macédoine du Nord ». L’accord devra être approuvé par le Parlement macédonien et soumis à référendum.

    #FYROM #Macédoine_du_Nord, ou encore ex-FYROM (après tout, on s’y était attaché…) ou FFYROM (Former Former Yugoslavian Republic of Macedonia).

  • Projection de « L’amour et la révolution », de Yanis Youlountas à Villard Bonnot
    http://grenoble.indymedia.org/2018-04-22-Projection-de-L-amour-et-la

    Projection en présence du réalisateur qui présentera son nouveau film. La projection sera suivie d’un débat. Synopsis Dix ans après les premières émeutes, les médias ne parlent plus de la crise grecque. Tout laisse croire que la cure d’austérité a réussi et que le calme est revenu. Ce film prouve le contraire. À Thessalonique, des jeunes empêchent les ventes aux enchères de maisons saisies. En Crète, des paysans s’opposent à la construction d’un nouvel aéroport. À Athènes, un groupe mystérieux inquiète (...)

    #Anciens_éditos

    https://www.grece-austerite.ovh
    http://lamouretlarevolution.net/spip.php?article12

  • Projection de « L’amour et la révolution », de Yanis Youlountas à Villard Bonnot
    https://grenoble.indymedia.org/2018-04-22-Projection-de-L-amour-et-la

    Projection en présence du réalisateur qui présentera son nouveau film. La projection sera suivie d’un débat. Synopsis Dix ans après les premières émeutes, les médias ne parlent plus de la crise grecque. Tout laisse croire que la cure d’austérité a réussi et que le calme est revenu. Ce film prouve le contraire. À Thessalonique, des jeunes empêchent les ventes aux enchères de maisons saisies. En Crète, des paysans s’opposent à la construction d’un nouvel aéroport. À Athènes, un groupe mystérieux inquiète (...)

    #Anciens_éditos

    https://www.grece-austerite.ovh
    http://lamouretlarevolution.net/spip.php?article12

  • [Villard Bonnot] Projection de « L’amour et la révolution », film de Yannis Youlountas
    https://grenoble.indymedia.org/2018-04-18-L-amour-et-la-revolution-film-de-Y

    En présence du réalisateur qui présentera son nouveau film. La projection sera suivie d’un débat. Plus d’info sur https://www.grece-austerite.ovh ou sur http://lamouretlarevolution.net/spi... Synopsis Dix ans après les premières émeutes, les médias ne parlent plus de la crise grecque. Tout laisse croire que la cure d’austérité a réussi et que le calme est revenu. Ce film prouve le contraire. À Thessalonique, des jeunes empêchent les ventes aux enchères de maisons saisies. En Crète, des paysans (...)

    #Agenda

    https://www.grece-austerite.ovh
    http://lamouretlarevolution.net/spip.php?article12

  • TSIPRAS ATTAQUE À NOUVEAU LES SQUATS À ATHÈNES !
     
    La tension monte à Athènes depuis l’aube, suite à une nouvelle agression du pouvoir contre le mouvement social et les réfugiés. Huit mois après l’attaque surprise et simultanée de trois squats à Thessalonique le 27 juillet 2016*, Tsipras vient de recommencer ce matin à l’aube, mais cette fois au centre de la capitale.
     
    C’est à nouveau un squat de réfugiés et de migrants qui a été la victime principale de sa répression policière : le squat « Scholeio » (École) de la rue Alkiviadou (Alcibiade), dans le quartier d’Acharnon, à 500 mètres d’Exarcheia .

    Les 126 réfugiés et migrants, pour la plupart des familles syriennes (une cinquantaine d’enfants), ont été malmenés, effrayés et parfois trainés sur le sol dans la rue selon des témoins, avant d’être envoyés au centre d’identification des étrangers de Petrou Ralli. Ils rejoindront par la suite les indignes camps de rétention de l’Attique, pour la plupart conçus à l’initiative des dirigeants de l’Union européenne. Début 2016, Bernard Cazeneuve (alors ministre de l’intérieur) s’était déplacé en personne, accompagné par plusieurs dizaines de techniciens français pour faire ce sale boulot en Attique et dans plusieurs îles dont Lesbos.

    Simultanément, une deuxième attaque a été planifiée, à l’aube également, contre le squat « Villa Zografou », au cœur d’un parc tranquille de l’autre côté du Lycabette, qui était pourtant occupé depuis 2012 et offrait de nombreuses activités gratuites ou à prix libres à tous les habitants du quartier : projections de films, débats, activités sportives et artistiques, jardins partagés… 7 camarades anarchistes et antiautoritaires ont été arrêtés et transférés à la Division générale de la police de l’Attique (GADA) et le parc est bouclé par une armada de CRS (MAT).

    Préparée en secret, l’ensemble de l’opération a été coordonnée par le sinistre Nikos Toskas, ministre de l’ordre public, homme de main de Tsipras et ancien général de l’armée à la retraite.
     
    Alors que la journée avance, une forte présence policière vient d’être déployée dans plusieurs secteurs du centre d’Athènes, principalement autour d’Acharnon, Exarcheia, Zografou et derrière le parlement.
     
    Parmi les premières ripostes du mouvement social, en ce moment même, des rassemblements ont commencé : place Gardenias à Zografou, place Exarcheia, mais aussi dans d’autres villes en solidarité avec les expulsés.
     
    Le rassemblement de la place Exarcheia vient maintenant de se déplacer devant le nouveau squat « Gare » situé 74 rue Kalidromiou à Exarcheia. Une grande manif « Pas touche aux occupations » est prévue ce soir à Athènes, à 18 heures locales, au départ de la place Gardenias. Demain, il y aura également une manif à motos et d’autres actions (dont probablement plusieurs mauvaises surprises pour le pouvoir).
     
    Une rumeur évoque un risque d’attaque dans les prochains jours au cœur même d’Exarcheia. Des assemblées ont prévu, dès ce soir, de débattre et de s’organiser pour parer à cette éventualité. Une attaque qui ne serait pas sans dommages collatéraux, quand on connait l’énorme capacité de résistance d’Exarcheia, qui plus est à quelques jours de l’arrivée du convoi solidaire** (avec son soutien politique, financier et matériel, et la présence dans le quartier des 57 camarades venus de France, Suisse, Espagne et Belgique).
     
    A suivre…

    Yannis Youlountas, 13/03/2017

    --
    L’attaque des trois squats à Thessalonique le 27 juillet 2016 et les suites :
    http://blogyy.net/2016/07/27/tsipras-attaque-les-squats-videos
    http://blogyy.net/2016/07/27/riposte-le-siege-de-syriza-thessalonique-occupe
    http://blogyy.net/2016/07/28/syriza-jusquau-bout-de-labject
    http://blogyy.net/2016/07/29/tsipras-la-honte
    http://blogyy.net/2016/07/30/festival-je-lutte-donc-je-suis-a-thessalonique
    http://blogyy.net/2016/08/04/s-o-s-thessalonique
    http://blogyy.net/2016/08/07/greve-de-la-faim-des-refugies-en-grece
    http://blogyy.net/2016/08/07/lettre-ouverte-a-alexis-tsipras-et-a-son-gouvernement
     
    *
    Le convoi solidaire de 23 fourgons qui est attendu à Exarcheia le 28 mars :
    http://blogyy.net/2017/03/12/un-convoi-qui-fait-boule-de-neige
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    http://blogyy.net/2017/03/13/tsipras-attaque-a-nouveau-les-squats-cette-fois-a-athenes

  • Grèce : manifestations lors de la dernière visite du président Obama à l’étranger - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/grece-manifestations-lors-de-la-derniere-visite-du-president-obama

    Des milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Athènes pour protester contre Barack Obama lors de son arrivée pour sa dernière visite à l’étranger comme président des États-Unis, celle-ci visait à assurer aux classes dirigeantes européennes que l’élection de Donald Trump ne porterait pas atteinte à leurs relations avec Washington.
    Obama va terminer sa visite de deux jours aujourd’hui, juste avant le 43eanniversaire du soulèvement étudiant de 1973 à Athènes contre la dictature militaire en Grèce. Ce soulèvement fut brutalement réprimé par la junte des colonels soutenue par les États-Unis, qui s’est effondrée l’année suivante.
    Avec les centaines d’agents des services secrets américains mobilisés pour protéger Obama, le gouvernement de Syriza (coalition de la gauche radicale) a déployé une force massive de 5000 policiers antiémeute pour assaillir les manifestants et boucler une grande partie du centre d’Athènes ainsi que des zones autour de l’hôtel où Obama est installé. Les affrontements se sont propagés dans le centre-ville d’Athènes, avec la police antiémeute tirant des gaz lacrymogènes alors que les manifestants essayaient de pénétrer dans la zone que Syriza avait déclarée interdite d’accès.
    Des manifestations ont également eu lieu dans d’autres villes à travers le pays, avec un drapeau américain brûlé par des manifestants à Thessalonique, la deuxième ville de la Grèce.
    Parmi les dizaines de milliers de réfugiés fuyant les guerres menées par les États-Unis au Moyen-Orient et en Afrique et forcés de rester dans des centres en Grèce, certains d’entre eux ont également publiquement critiqué Obama. « Nous voulons que Obama vienne nous voir ici, voir nos conditions de vie », a déclaré Hatzi Naser, un réfugié afghan qui a fui l’occupation de son pays par l’OTAN. « C’est lui la raison pour laquelle nous sommes ici, à cause de la guerre de son armée. Nous voulons qu’il vienne voir la saleté dans laquelle nous vivons ».
    La Maison Blanche a tenté de présenter la visite du président sortant comme l’apogée d’une carrière consacrée à la démocratie. Les responsables américains ont déclaré au quotidien de droite Kathimerini qu’il devait prononcer un discours sur la mondialisation et la démocratie à Athènes aujourd’hui qui serait son « discours testament », avant de se rendre en Allemagne, puis à un sommet Asie-Pacifique au Pérou. Obama a apparemment cité Périclès, l’orateur et homme d’État de l’Antiquité grecque, dans ses discussions avec les responsables grecs.
    La réalité est que la démocratie, que ce soit aux États-Unis ou en Grèce, est sur le point de s’effondrer, minée par une crise capitaliste mondiale et les politiques impopulaires de guerre et d’austérité poursuivies tant par le Parti démocrate aux États-Unis que Syriza et les partis similaires à travers l’Europe.
    Obama a quitté les États-Unis au moment où des manifestations contre l’élection de Trump, et la nomination par ce dernier de Stephen Bannon, un partisan fasciste de la suprématie blanche comme son principal conseiller politique, avaient lieu. Obama a refusé de critiquer la décision, en disant au contraire que : « Il ne serait pas approprié pour moi de commenter chaque nomination que le président élu va entreprendre si je veux être cohérent avec l’idée que nous allons essayer de faciliter une transition en douceur ».
    Quant à Syriza, elle a été discréditée par sa répudiation des multiples votes du peuple grec pour mettre fin à l’austérité de l’Union européenne (UE), auxquels elle a répondu en imposant des réductions des retraites, des privatisations et d’autres mesures d’austérité aux ouvriers grecs appauvris.
    Les points soulevés par Obama étaient remarquables, en fait, pour le mépris qu’ils ont exprimé à l’égard des sentiments populaires du peuple grec et américain. Tout en offrant des assurances vaines à la bourgeoisie européenne que Trump n’abandonnerait pas l’alliance militaire de l’OTAN, même si Trump l’a dénoncée pendant la campagne électorale, Obama a ensuite félicité Syriza pour avoir aidé les guerres américaines impopulaires et dépensé massivement sur l’armée grecque, même si cela a laissé le peuple grec exsangue.
    Avant de quitter Washington, Obama a accordé un entretien à Kathimerini,dénonçant le président syrien Bachar al-Assad et saluant le rôle de SYRIZA dans la mise à disposition de bases militaires pour les guerres de Washington au Moyen-Orient, telles que la base navale de la baie de Souda. Il a déclaré : « Les Américains continuent à accorder une importance énorme à notre alliance avec la Grèce. Malgré des difficultés économiques extraordinaires, la Grèce est l’un des cinq alliés de l’OTAN qui consacrent 2 pour cent du PIB à la défense. Nous remercions nos alliés grecs pour notre coopération étroite à Souda Bay ».
    Il a également approuvé le programme d’austérité de Syriza, en s’engageant à « réaffirmer le soutien des États-Unis aux réformes qui améliorent le climat des affaires ».
    Obama a assuré aux responsables européens qu’ils pouvaient tout simplement rejeter la rhétorique de campagne de Trump qui dénonçait l’OTAN et promettait de retirer les troupes américaines d’Europe comme étant sans importance. Obama a déclaré que dans leurs discussions bilatérales, Trump « manifestait un grand intérêt pour le maintien de nos relations stratégiques fondamentales, et ainsi un des messages que je serai en mesure de communiquer est son engagement envers l’OTAN et l’alliance transatlantique ».
    A Athènes hier, Obama a de nouveau déclaré au président grec Prokopis Pavlopoulos que l’OTAN est d’une « extrême importance » pour les présidents démocrate et républicain, promettant que la politique américaine connaîtrait une « continuité significative alors même que nous sommes dans une période de transition au gouvernement ».
    Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Alexis Tsipras, Obama a félicité la Grèce sous Syriza pour avoir maintenu les dépenses militaires très élevées de la Grèce en dépit des « temps difficiles ».
    Selon les médias russes, Obama se prépare à exiger que la Grèce ferme ses ports à tous les navires de guerre russes, dans un contexte de tensions militaires croissantes entre les États-Unis et la Russie dans la guerre en Syrie.
    Tsipras, pour sa part, a clairement indiqué que Syriza essaierait de travailler avec Trump, prédisant platement que, malgré les « manières agressives » de Trump, le nouveau président américain agirait différemment une fois entré en fonctions. Malgré les craintes en Grèce sur ce qu’une présidence Trump pourrait impliquer, Tsipras a dit que : « Nous devrions construire des ponts, pas des murs ».
    Les assurances d’Obama et de Tsipras selon lesquelles les relations américano-européennes ne connaîtront pas un effondrement catastrophique sont, pour être franc, des promesses aussi dénuées de valeur que l’engagement de Tsipras à mettre fin à l’austérité en Grèce. En fait, ce que seront les politiques de Trump n’est pas de tout clair, ni ce qu’il espérait obtenir précisément des puissances européennes en menaçant de quitter l’OTAN.
    Ce qui est clair, cependant, c’est que Tsipras a l’intention de continuer à fournir aide et assistance au Pentagone, alors même qu’un gouvernement d’extrême-droite impopulaire prend le pouvoir à Washington.
    (article paru en anglais le 16 novembre 2016)
    Par Alex Lantier                                                                                                                               http://www.wsws.org/fr

  • http://blogyy.net/2016/10/21/2-millions-de-repas-pour-la-cuisine-sociale-lautre-humain

    2 millions de repas pour la cuisine sociale l’Autre humain

    par Yannis Youlountas · 21/10/2016
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    A Mytilène, île de Lesbos, avec les jeunes rescapés la mer Égée.

    En Grèce, parmi les initiatives solidaires, gratuites et autogérées, totalement indépendantes de l’Eglise et de l’État, des ONG et des partis politiques :

    LA CUISINE SOCIALE « L’AUTRE HUMAIN » VIENT D’ATTEINDRE LES DEUX MILLIONS DE REPAS, PRÉPARÉS ENSEMBLE ET PARTAGÉS DANS LA RUE, EN CINQ ANS !

    Ce collectif, lancé fin 2011 par notre ami Konstantinos Polychronopoulos, vient de diffuser, hier, un petit bilan :
    – 20 000 litres d’huile d’olive
    – 500 tonnes de nourriture
    – 20 tonnes de coulis de tomates
    – 10 tonnes de pâtes
    – 5 000 bouteilles de propane (brûleurs à gaz sous les énormes marmites, puisque dans la rue)
    – 2 000 000 de repas

    Une initiative qui refuse la « distribution verticale de nourriture dans la pitié et la miséricorde » pour lui préférer « l’acte horizontal de cuisiner ensemble pour faire du repas un moment de fraternité et d’égalité ».

    Une initiative athénienne qui a essaimé au Pirée, à Thessalonique et surtout en mer Égée pour aider les réfugiés et migrants.

  • dans la série des « plans d’aide à la Grèce »

    Fin septembre, sous pression européenne, le Parlement grec a donné son feu vert à la relance des privatisations. Une aubaine dont comptent profiter plusieurs entreprises françaises, en premier lieu Suez qui vise les services d’eau d’#Athènes et Thessalonique. Coïncidence ? La France, qui se complaît tant à se présenter comme une amie de la #Grèce, a placé deux hauts fonctionnaires de #Bercy à des positions clés pour influencer le processus de privatisation.

    #privatisations #néo-libéralisme #austérité #mémorandums #Syriza

    http://multinationales.org/Privatisations-grecques-la-France-place-ses-hauts-fonctionnaires-po

  • #Privatisations grecques : la #France place ses hauts fonctionnaires pour mieux favoriser ses entreprises
    http://multinationales.org/Privatisations-grecques-la-France-place-ses-hauts-fonctionnaires-po

    Fin septembre, sous pression européenne, le Parlement grec a donné son feu vert à la relance des privatisations. Une aubaine dont comptent profiter plusieurs entreprises françaises, en premier lieu Suez qui vise les services d’eau d’Athènes et Thessalonique. Coïncidence ? La France, qui se complait tant à se présenter comme une amie de la #Grèce, a placé deux hauts fonctionnaires de Bercy à des positions clés pour influencer le processus de #privatisation. C’est un haut fonctionnaire français, inspecteur (...)

    Actualités

    / Grèce, France, #Suez_environnement, #Eau, Privatisations, #Lobbying, #influence, privatisation, services (...)

    #services_publics
    « http://www.world-psi.org/en/new-documentary-highlights-aggressive-efforts-troika-and-corporations-pri »

  • Rojava, Turquie, France, Grèce, à Thessalonique-Kedistan
    http://www.kedistan.net/2016/09/06/rojava-turquie-france-thessalonique

    @Ad Nauseam - La solidarité transnationale existe, nous l’avons rencontrée. Les 7, 8 et 9 septembre à l’Université Aristote de Thessalonique, se déroulera le 7ème “Festival International pour la démocratie directe”, avec entres autres pour thèmes le Rojava, la Turquie, la France et la Grèce. En voici le programme : (...)

    #Kedistan / #Mediarezo

  • S.O.S Thessalonique – Blog YY
    http://blogyy.net/2016/08/04/s-o-s-thessalonique

    S.O.S Thessalonique

    by Yannis Youlountas · 04/08/2016
    solidarité thessalonique image

    (important, à faire tourner svp)

    S.O.S. THESSALONIQUE

    Le mouvement social de Thessalonique et les réfugiés viennent de lancer un appel à la solidarité internationale, pour faire face aux coups violents subis ces jours-ci :
    http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?rubrique16

    Merci de les aider à se relever.

    Y.Y.

    Avec AK Thessalonique, collectif solidaire Anepos, espace social libre Mikropolis, Niki Dimitriadi, Maud Youlountas, Grigoris Tsilimantos.

    PS : si vous êtes actuellement à Thessalonique, diverses actions solidaires sont également prévues sur place, pour essayer de financer le plus urgent, notamment une fête ce soir à l’espace social libre Mikropolis :
    https://www.facebook.com/events/160527524370548

    Rappel des derniers événements à Thessalonique :
    http://blogyy.net/2016/07/27/tsipras-attaque-les-squats-videos
    http://blogyy.net/2016/07/27/riposte-le-siege-de-syriza-thessalonique-occupe
    http://blogyy.net/2016/07/28/syriza-jusquau-bout-de-labject
    http://blogyy.net/2016/07/29/tsipras-la-honte
    http://blogyy.net/2016/07/30/festival-je-lutte-donc-je-suis-a-thessalonique

  • Grèce : les actions directes s enchaînent en réponse aux expulsions de squats du mercredi 27 juillet à Thessalonique
    http://endehors.net/news/grece-les-actions-directes-s-enchainent-en-reponse-aux-expulsions-de-squat

    Lu sur [Squat !net] : "Mercredi 27 juillet à l aube, les chiens policiers de Syriza ont perquisitionné et expulsé simultanément trois squats hébergeant des migrants à Thessalonique. Parmi eux, il y a le squat Orfanotrofio , ancien orphelinat appartenant à l Eglise [1], la communauté Hurriya de la (...) — International

  • #grèce : les actions directes s’enchaînent en réponse aux expulsions de squats du mercredi 27 juillet à Thessalonique
    https://nantes.indymedia.org/articles/35338

    Mercredi 27 juillet à l’aube, les chiens policiers de Syriza ont perquisitionné et expulsé simultanément trois squats hébergeant des migrants à Thessalonique. Parmi eux, il y a le #squat “Orfanotrofio”, ancien orphelinat appartenant à l’Eglise [1], la communauté “Hurriya” de la rue Karolou Diehl (propriété privée) et d’autres squats situés sur la Nikis Avenue, dont l’université est propriétaire [2]. Plusieurs dizaines de personnes vivant à l’intérieur ont été arrêtées. Celles dépourvues de papiers ont été très probablement enfermées en centres de rétention. Un bon nombre de militants “no border” vont être renvoyés devant le tribunal pour passer en (...)

    #Resistances #/ #logement #Resistances,/,squat,logement

  • Le temps de demain
    http://www.greekcrisis.fr/2016/05/Fr0512.html

    Les ministrions SYRIZA/ANEL ainsi que leurs élus, s’apprêtent à faire adopter... l’insignifiant dominant, dans la pire parodie “parlementaire” de ce premier quart du nouveau siècle grec, décidément troïkanisé. Le mémorandum-4 s’installe comme alors une formalité... ou presque. Dans la journée, des manifestants... de l’autre gauche, une fois surgis devant les locaux SYRIZA à Thessalonique, ils ont été repoussés par les forces de l’ordre, lesquelles n’ont pas du tout lésiné sur les moyens... chimiques. L’insignifiant est autant un redoutable asphyxiant, mais nous le savions déjà et cela même par expérience. Pauvre... modernité ! Source : greek (...)

  • A la frontière gréco-macédonienne, le « #tri » des migrants profite aux #réseaux_mafieux

    Alors qu’un froid polaire règne depuis la mi-janvier sur l’Europe du Sud-Est, 1 000 à 3 000 réfugiés s’engagent tous les jours sur la « route des Balkans » pour gagner l’Europe occidentale. Les gouvernements et les ONG redoutent une nouvelle augmentation de ces flux dès le retour de températures plus clémentes, alors que des milliers de « migrants économiques », désormais illégaux, errent dans la région.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/010216/la-frontiere-greco-macedonienne-le-tri-des-migrants-profite-aux-reseaux-ma
    #Grèce #asile #migrations #réfugiés #Macédoine #passeurs

    • L’article complet:

      Alors qu’un froid polaire règne depuis la mi-janvier sur l’Europe du Sud-Est, 1 000 à 3 000 réfugiés s’engagent tous les jours sur la « route des Balkans » pour gagner l’Europe occidentale. Les gouvernements et les ONG redoutent une nouvelle augmentation de ces flux dès le retour de températures plus clémentes, alors que des milliers de « migrants économiques », désormais illégaux, errent dans la région.

      Macédoine, de nos envoyés spéciaux.- La flamme d’une bougie vacille dans l’obscurité, quelques morceaux de tissus ont été tendus pour voiler une fenêtre brisée par laquelle s’engouffre le vent glacial qui descend des montagnes de la Macédoine voisine. Pour tenter d’endiguer le flux de candidats à l’exil, les autorités de Skopje ont posé des barbelés tout le long de la frontière méridionale du pays et, depuis le 18 novembre, seuls les ressortissants d’Afghanistan, d’Irak et de Syrie ont la permission de s’engager dans le « corridor » qui conduit vers la Serbie, la Croatie, la Slovénie puis l’Autriche. Le statut de réfugiés est systématiquement refusé aux citoyens de toutes les autres nationalités, désormais considérés comme des « illégaux ». Chaque nuit, des dizaines de personnes campent donc dans les chambres en ruine d’un hôtel désaffecté, dont la carcasse se dresse au bout du parking de la station-service d’Evzoni, sur l’autoroute qui file vers Thessalonique, à un kilomètre de la frontière. « Nous ne pouvons pas faire de feu, sinon la police arrive et nous renvoie à Athènes », explique un homme engoncé dans un sac de couchage, au milieu d’un monceau de détritus, de conserves éventrées et de bouteilles en plastique.

      Des taxis déposent sans cesse de petits groupes de migrants sur le parking, d’autres arrivent à pied. Ici, tous ou presque viennent d’Algérie ou du Maroc. En contrebas, de l’autre côté de l’autoroute, se cache un autre hôtel, le Hara. Il propose des chambres à 40 euros la nuit, mais les migrants qui n’ont pas suffisamment d’argent s’allongent sur la terrasse, derrière une bâche, pour prendre un peu de repos. D’autres partagent du pain dans la salle de restaurant. Ici, tout se paie, mais il y a Internet, une ressource vitale pour contacter les passeurs, étudier les itinéraires qui permettent de forcer les barbelés dressés par la Macédoine le long de ses frontières avec la Grèce, ou simplement pour parler avec la famille restée au pays. Omar, un jeune Marocain d’une vingtaine d’années, porte une vilaine cicatrice sur la joue : il a été agressé il y a quelques jours par d’autres réfugiés, qui lui ont volé son argent et son téléphone portable. Ces violences sont fréquentes. Le 25 janvier, un Pakistanais est mort dans une bagarre avec des Afghans, deux autres, blessés, ont été hospitalisés.

      Larbi a déjà tenté deux fois de passer en Macédoine, les deux fois il a été arrêté. « Il y a des trous dans le grillage », explique cet homme de 33 ans, originaire du sud du Maroc. « Mais souvent ce sont des pièges : les Macédoniens te laissent entrer, mais quelques centaines de mètres plus loin, l’armée arrive. » Le « tarif » est bien établi : un tabassage en règle, puis la remise à la police grecque. Chaque jour, celle-ci remplit des autocars de « refoulés », qui sont ensuite abandonnés à leur sort dans des stations-services de la périphérie d’Athènes, à 600 kilomètres de là.

      Dans son pays, Larbi était guide de montagne et sa famille possède un petit hôtel. Depuis deux ans, il n’y a plus de touristes ou presque, aussi s’est-il résolu à partir. Il s’est rendu en avion à Istanbul, a payé 700 euros son passage vers l’île grecque de Lesbos, puis s’est caché dans un camion pour monter dans un ferry vers le port du Pirée. « Depuis Athènes, le trajet jusqu’à Belgrade coûte de nouveau 700 euros. Nous avons confié l’argent à un ami qui remettra la somme quand nous serons rendus à destination. » Son rêve, rejoindre son frère aîné installé à Alicante, dans le sud de l’Espagne. « Là-bas, les salaires ne sont pas mauvais, même pour les clandestins. Au minimum, on est payés 50 euros la journée. Et puis au bout de trois ans, tu es sûr d’être régularisé. » Parti du Maroc, Larbi a donc décidé de faire le tour du Bassin méditerranéen pour arriver en Europe ; pour lui, la « route des Balkans » est désormais la voie de passage la plus sûre. De toute façon, il a aussi de la famille en Belgique et aux Pays-Bas. Si ça ne marche pas en Espagne, il tentera sa chance plus au nord. « Moi, si je viens en Europe, c’est pour travailler », clame-t-il, la capuche de sa parka rabattue sur le crâne pour se protéger du froid. Autour de lui, tout le monde acquiesce.

      Si Larbi et ses compagnons parviennent à franchir la frontière macédonienne, d’autres épreuves les attendent sur la route : dans le nord de la Macédoine, les kidnappings ont repris. Les migrants sont enfermés dans des maisons des villages de Lojane et Vaksince, accolés à la frontière avec la Serbie et repaires connus de trafiquants, jusqu’à ce qu’ils s’acquittent d’une rançon. Les volontaires des réseaux de soutien aux migrants diffusent les cartes de routes alternatives qui passent par la montagne du Karadag, au-dessus de ces hameaux, mais il faut être en excellente condition physique pour les emprunter. Plus au nord, l’accès à la Croatie leur étant interdit, de plus en plus de « clandestins » passent à nouveau par la Hongrie, dont la frontière est également défendue par un mur de barbelés. Ces dernières semaines, 200 réfugiés campaient dans la « jungle » de Subotica, tout au nord de la Serbie, fréquentée par les migrants depuis 2011. C’est là que les passeurs viennent recruter leurs clients pour le franchissement de la frontière. Les obstacles posés par les États ont pour première conséquence de faire grimper les tarifs et de justifier les « prestations » offertes par ces bandes criminelles.

      Dans la boutique de la station-service d’Evzoni, les affaires se portent bien, on vend des chaussettes, des bonnets et des sacs de couchage. À la terrasse, deux hommes sirotent un café, indifférents au froid. « Ils sont pakistanais, souffle Kamel, un Algérien, ce sont eux qui contrôlent les passages. » De temps à autre, une camionnette de Médecins sans frontières (MSF) vient assurer une permanence médicale, distribuer un peu de vivres, des couvertures. Des voitures de la police passent sans s’arrêter. Les autorités grecques rapatrient plus au sud les migrants qui se font arrêter par les Macédoniens, elles laissent courir les autres, pas mécontentes de les voir continuer leur route vers le nord.

      « Les enfants représentent au moins un tiers des personnes qui arrivent ici »

      « Pour venir d’Athènes, les migrants doivent payer 25 euros », explique Andres Moret, le coordinateur de MSF pour le nord de la Grèce. « En théorie, le rapatriement forcé vers Athènes devrait être gratuit, mais certains de nos employés ont pris ces bus en se faisant passer pour des migrants. Les chauffeurs demandent de l’argent, souvent jusqu’à 50 euros. » Dans cette région pauvre touchée de plein fouet par la crise, les candidats à l’exil sont devenus une manne. « La police est en contact avec les propriétaires des bus qui sont toujours à côté de la frontière. Ils te disent, ou tu paies ou tu vas en prison. Ici, les gens profitent des migrants. Tout se paie au prix fort, la nourriture, les magasins, les hôtels », se plaint Larbi.

      À quelques kilomètres du poste-frontière, des travailleurs humanitaires affalent les tentes du camp de transit d’Eidomeni menacées par de fortes rafales de vent. Un peu plus loin, quelques toilettes mobiles posées en plein champ ont été renversées. De toute manière, le camp est pratiquement vide : depuis les graves incidents qui ont opposé, en novembre dernier, la police aux « migrants économiques » bloqués sur la frontière, les autorités grecques en interdisent l’accès à tous les réfugiés. Durant trois semaines, plusieurs milliers d’Iraniens, de Marocains et de Pakistanais ont « occupé » le camp d’Eidomeni, avant d’être évacués. De nombreux graffitis peints sur les immenses tentes vides témoignent encore de la longue épreuve de force : « Lebanon + Maroc + Pakistan + Iran + Ghana : they are starving. Let them cross the border. »

      Désormais, les autocars qui amènent les réfugiés depuis Athènes se garent dans des stations-services en amont : c’est là que s’effectue, en théorie, le tri entre nationalités. Les cars reprennent leur route jusqu’à Eidomeni seulement s’ils ont reçu l’assurance que la frontière macédonienne est ouverte et que les migrants peuvent passer sans s’arrêter. Pour pallier les besoins les plus urgents, Médecins sans frontières a installé quelques tentes à la station de Polykastro, à une vingtaine de kilomètres de la Macédoine. Le 1er janvier, près de 3 000 personnes y sont restées bloquées durant 48 heures, alors que les températures descendaient chaque nuit à dix degrés sous zéro. « Il n’y a pas de douches, pas de tentes chauffées », s’indigne Andres Moret. « Les responsables de la station nous empêchent de donner des vêtements chauds, car ils en vendent. Tout doit se négocier, même une simple distribution de soupe. Il ne nous appartient pas de critiquer les décisions politiques, comme celle de fermer la frontière aux ressortissants de certains pays, mais le devoir d’assistance humanitaire qui s’impose à tous n’est pas respecté en Grèce. Les enfants représentent au moins un tiers des personnes qui arrivent ici. Or le flux reste toujours très important, même en hiver. Entre 1 000 et 3 000 personnes par jour, parfois plus. »

      Aux abords du camp d’Eidomeni, un autre graffiti proclame : « Fuck the racket ! » La fermeture de la « route des Balkans » aux soi-disant « migrants économiques » a naturellement relancé l’activité des passeurs et des trafiquants. Dans le nord de la Grèce, un laissez-passer grec trafiqué, prêtant la nationalité irakienne ou syrienne à des ressortissants d’autres pays, se vend 200 euros, mais ces faux, grossièrement falsifiés, ne trompent personne. Pour un passeport d’un pays donnant droit au statut de réfugié, il faut débourser de 3 à 6 000 euros, suivant la qualité du document. Bien peu ont les moyens de s’offrir un tel sésame. « C’est du déjà-vu », s’indigne Andres Moret. « Nous en sommes revenus à la situation du printemps dernier, avant que le corridor humanitaire des Balkans ne se mette en place. »

      Fin janvier, la Macédoine a fermé pendant près de 48 heures sa frontière, suscitant la panique chez les autorités grecques ainsi que parmi les travailleurs humanitaires. Pour justifier cette interruption « temporaire », Skopje avait invoqué « une demande reçue de la Slovénie ». En réalité, les menaces de blocage sont devenues quotidiennes sur la route des Balkans. Comme aucun pays de la région n’a les capacités d’accueillir plusieurs milliers de personnes, tous essaient de stopper le flux en amont. « On ne sait jamais ce que va décider Skopje. Chaque jour, chaque heure même, la situation change. Toutes les six heures, il y a une relève de la police en Macédoine. Le nouveau chef peut décider de fermer la frontière ou de la rouvrir », se désole Antonis Rigas, officier de terrain de MSF en charge du camp d’Eidomeni. Il gratte sa longue barbe blanche : « Cela nous oblige à sans cesse remettre en cause nos plans d’action. Ce n’est pas sérieux. »

      Quand tout se passe sans accroc, des groupes d’une cinquantaine de personnes, c’est-à-dire la contenance d’un bus, passent toutes les demi-heures en direction du camp de Gevglija, à moins d’un kilomètre, le long de la voie de chemin de fer. Côté macédonien, le camp de transit fonctionne à plein régime. Depuis l’automne, de nouvelles tentes pouvant accueillir jusqu’à 300 personnes chacune ont été montées, ainsi que de nombreux petits baraquements. Des systèmes de chauffage y maintiennent une température acceptable. C’est là que les réfugiés doivent attendre avant de pouvoir monter dans les trains affrétés, irrégulièrement, par la compagnie nationale de chemin de fer macédonienne. « La situation dans le camp s’est nettement améliorée depuis l’été, désormais tout le monde travaille ensemble, les citoyens, les ONG et le gouvernement », explique Lence Zdravkin, une volontaire macédonienne qui coordonne bénévolement depuis des mois les dons des citoyens dans le sud du pays. « Mais depuis quelques semaines, je vois de nouveau des groupes de réfugiés “illégaux” qui remontent à pied vers le nord, ils passent devant chez moi. Ils ont froid, ils souffrent d’engelures, ils sont en danger. » Comme au printemps dernier, quand le « corridor » des Balkans n’avait pas été mis en place, la petite maison de Lence est devenu un havre où les migrants en errance peuvent trouver des vêtements chauds, un peu de nourriture, se reposer avant de reprendre la route. « Dès les vents se calmeront en mer Égée, les flux augmenteront de nouveau et nous serons totalement dépassés. »

  • EndNotes : Dynamique et limites de la situation
    http://dndf.org/?p=14550

    Traduction du texte discuté lors des deux réunions qui se sont tenues à Thessalonique et Athènes, les 27 et 28 novembre dernier Mise à jour sur “The Holding Pattern” https://www.dropbox.com/s/w8ce97ciomy4crp/endnotes%20presentation_english.docx?dl=0 Présentations à Thessalonique et Athènes, 27 au 28 (...) — Du coté de la théorie/Around theory

  • Sous pression de l’Europe, la #Grèce va-t-elle relancer la #privatisation de l’eau ?
    http://multinationales.org/Sous-pression-de-l-Europe-la-Grece-va-t-elle-relancer-la-privatisat

    Les négociations de cet été entre les institutions européennes et la Grèce au sujet d’un nouveau plan d’aide financière ont débouché, entre autres, sur une relance de la machine à privatiser. Le plan prévoit la cession au secteur privé de propriétés et d’entreprises à l’État grec pour une valeur estimée à 50 milliards d’euros. Le secteur de l’eau est à nouveau concerné, malgré le coup d’arrêt qui avait été mis à une première tentative de privatisation en 2014. C’est une des conséquences du nouveau plan d’aide (...)

    Actualités

    / Grèce, #Allemagne, #France, #Suez_environnement, #Eau_et_assainissement, #Eau, #Privatisations, privatisation, #droits_humains, services (...)

    #services_publics
    « http://www.sven-giegold.de/wp-content/uploads/2015/08/Privatisation-Programme.pdf »
    « http://www.theguardian.com/sustainable-business/2015/aug/14/germanys-hypocrisy-over-greece-water-privatisation »

    • L’Observatoire des multinationales a consacré deux enquêtes aux privatisations imposées à la Grèce en général et en particulier à la tentative de privatisation des services de l’eau d’Athènes et de Thessalonique. L’entreprise Suez environnement était considérée comme favorite pour racheter ces deux entreprises, mais la tentative avait fini par avorter, en raison de la combinaison d’une forte résistance locale (un référendum local non contraignant organisé à Thessalonique avait donné un résultat sans appel de 98% des votants contre la privatisation) et d’une décision du Conseil d’État grec qui avait déclaré la privatisation de l’eau inconstitutionnelle, car le service touche aux besoins vitaux des citoyens.

      @marclaime

  • De la Grèce à la Macédoine, itinéraire d’un Syrien perdu

    Les rires des enfants résonnent sur le quai. Des petits groupes se massent dans le hall sombre. Perdus, les Hommes lèvent les yeux sur les panneaux d’affichage qui ne fonctionnent plus. Les guichetiers sont débordés. Il est 14 heures à la gare de Larissa, à Athènes en ce jour d’août. Des centaines et des centaines de Syriens, Afghans, Irakiens patientent, fixant les longs rails. Des jeunes hommes en bande, des familles épuisées, des femmes qui pianotent sur leurs téléphones... tous attendent le prochain train qui les mènera à Thessalonique, ville du nord du pays, qui les rapprochera de la frontière macédonienne. Les trois premiers trains, bondés, n’accueillent plus personne. Il faudra attendre celui de 18 heures.


    http://labogrec.blog.lemonde.fr/2015/09/01/de-la-grece-a-la-macedoine-itineraire-dun-syrien-perdu
    #itinéraire_migratoire #asile #réfugiés #parcours_migratoire #Balkans #visualisation #cartographie

  • « L’homme qui pleure », l’histoire derrière l’image poignante d’un retraité grec

    Un retraité grec, aux prises avec le service minimum imposé aux banques cette semaine, s’est effondré en pleurs devant une succursale de Thessalonique (nord) vendredi, saisi dans sa détresse par un photographe dont les images, plébiscitées sur les réseaux sociaux, montrent d’abord un homme meurtri pour son pays, a confié ce dernier à l’AFP.


    http://www.liberation.fr/monde/2015/07/04/l-homme-qui-pleure-l-histoire-derriere-l-image-poignante-d-un-retraite-gr
    #Grèce #photographie #pauvreté #retraité #banques

  • En Grèce, de l’humanitaire à l’économie solidaire | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/en-grece-de-lhumanitaire-leconomie-solidaire-567067

    La crise a eu pour effet de multiplier les initiatives sociales et solidaires. Dans un pays où le rapport aux économies alternatives n’est pas nouveau, le gouvernement compte accompagner l’émergence de ce mouvement et l’installer le plus rapidement possible dans un cadre législatif solide.

    La crise humanitaire grecque, fruit gâté des politiques d’austérité menées depuis six ans par les gouvernements de droite et socio-démocrates sous l’injonction de la troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne), est le terreau bien involontaire d’une série d’initiatives économiques et sociales sans précédent dans le pays. Devant l’urgence de la situation, au lendemain des législatives de 2012, Alexis Tsipras lançait ainsi Solidarité pour tous. Cette structure multipolaire a mis en place, grâce à l’action bénévole de citoyens ou de militants, des centres médicaux, des banques alimentaires, des banques de médicaments ou encore des centres d’accueil pour les réfugiés. Quelque 114 points de ce type ont essaimé dans la seule région de l’Attique. De cette expérience, des cercles vertueux s’esquissent, notamment dans l’agriculture, avec, par exemple, la remise en route de circuits courts entre producteurs et consommateurs, faisant fi de la loi mise en place par le gouvernement Samaras il y a trois mois, qui interdit la vente directe et impose les intermédiaires classiques de type grandes surfaces. Parallèlement, les citoyens grecs ont accumulé les initiatives dans de nombreux secteurs : tout particulièrement dans le commerce de proximité avec l’apparition d’une myriade de petits cafés citoyens, zapatistes et bio vendant des produits locaux et/ou équitables. Le secteur industriel, avec l’usine VioMe, est, lui aussi, touché par le phénomène. Le cas est rare, mais l’exemple n’est pas anodin de ces 23 ouvriers de Thessalonique qui se sont constitués en coopérative en 2013 en rachetant une partie du matériel de l’ex-usine de construction et en tournant la stratégie de l’entreprise vers la création de produits nettoyants naturels à base de savon et de vinaigre.
    Au XVIIIe siècle, l’une des premières coopératives modernes en Europe voit le jour en Thessalie

    Cependant, tout comme l’attachement à la démocratie ne jaillit pas du néant aux pays des Athéniens, l’économie sociale et solidaire en Grèce n’est pas une nouveauté. Au XVIIIe siècle déjà, l’une des premières coopératives modernes en Europe voit le jour en Thessalie, avec la création de la société commune d’Ambélakia. Fondé en 1750, ce regroupement de 22 villages de la région de Tempi réunissait l’ensemble des producteurs de coton et de fil rouge. La réussite économique est fulgurante. En un demi-siècle à peine, la société compte quelque 6 000 membres, 24 usines et 17 filiales dans toute l’Europe. Une réussite doublée d’un modèle social unique, puisque chacun des membres avait droit à une assurance sociale, des hôpitaux, une école et même une université libre. Seul le capitalisme moderne naissant du début du XIXe siècle, avec l’arrivée de gros producteurs munis de nouvelles techniques couplée à des taxes de plus en plus lourdes, aura raison de cette expérience, dix ans avant la révolution grecque de 1821. Il faudra attendre le début du XXe siècle pour que ce type d’économie émerge de nouveau, difficilement en Grèce jusqu’à aujourd’hui encore (voir interview p. III du ministre de l’Économie, Giorgios Stathakis). Les études récentes le montrent bien. D’après les chiffres des chercheuses grecques Ioanna Garefi et Eirini Kalemaki dans leur ouvrage Case Study : Greece, le poids réel de l’économie sociale en 2010 en Grèce, avant les mémorandums, était relativement faible. « 117 123 Grecs travaillaient dans le secteur, principalement dans des organisations à but non lucratif (associations, fondations, etc.), soit 2,67 % de l’emploi rémunéré, contre 6,53 % en moyenne en Europe. » Les mêmes chercheuses observant cependant une forte augmentation de l’emploi dans ce secteur (+ 67,2 %) entre 2003 et 2010. Et qui depuis le pic de la crise continue d’augmenter de manière exponentielle. C’est fort de ce constat et de l’expérience accumulée au cours des deux dernières années que Syriza a décidé de miser sur ce type d’économie. Le programme décliné par Alexis Tsipras, en septembre dernier, à Thessalonique, fait référence très concrètement : «  Nous utiliserons une banque spécialisée en développement local pour financer des projets locaux par des prêts à bas taux d’intérêt et par la création par cette banque d’obligations bancaires pour réaliser des travaux publics. Nous annonçons un grand projet pour la création de 300 000 emplois dans le pays, dans les secteurs public, privé et dans l’économie solidaire.  » Tout le pari sera, pour le nouveau gouvernement, de réussir à transformer cette économie sociale d’urgence en une économie solidaire et durable.

  • En Grèce, « une nouvelle page s’ouvre » pour la télévision publique - Passages
    http://www.passages-blog.fr/spip.php?article27

    L’ex-groupe audiovisuel public grec devrait réouvrir sous l’ère Syriza. Ses salariés veulent garder l’ADN de résistance qu’ils se sont forgés pendant l’année et demie de leur lutte

    Depuis la fermeture de leurs faisceaux en juillet 2013, une poignée d’ex-employés de la radio-télévision publique grecque, ERT, continuaient d’émettre sans salaire (lire notre reportage).

    La victoire de Syriza, qui promettait la réouverture du réseau, ouvre une nouvelle ère pour ses employés. Le point avec Christina Siganidou, journaliste de l’ERT à Thessalonique.

    Quelle est l’ambiance depuis dimanche, en Grèce et spécialement à l’ERT ?

    Il y a une ambiance de réjouissance et de soulagement, le sentiment qu’une toute nouvelle page s’ouvre devant nos yeux. Chez nous, à l’ERT, tout le monde est venu le soir des élections pour partager sa joie avec les anciens collègues.

    Alexis Tsipras a promis la réouverture de l’ERT. Comment vont se passer les jours qui viennent ? Avez-vous déjà des contacts avec le gouvernement ?

    Pour le moment nous attendons, avec la priorité de produire un produit audiovisuel de top niveau. Il y a aussi l’enjeu de l’audience. Depuis trois mois, plusieurs villes en Grèce nous reçoivent sur leurs écrans, en plus de la réception via internet. Nous devons donc avoir l’image d’une chaine professionnelle, digne de redevenir la radio-télévision publique de la Grèce.

    Aux législatives de dimanche dernier, trois anciens travailleurs de l’ERT ont été élus au Parlement. Nous avons donc les meilleurs tuyaux pour avoir un dialogue de près avec le gouvernement.

    Si réouverture il y a, allez-vous conserver votre organisation en autogestion ?

    Nous avons eu une nouvelle assemblée générale au lendemain des élections. Cette fois-ci, nous étions vraiment nombreux. Notre souci commun était de formuler un texte pour dire de manière solide notre souhait de continuer de fonctionner avec notre modèle d’autogestion. Garder notre voix indépendante du pouvoir, où les journalistes ne reçoivent aucune censure.

    L’ERT était devenue, entre autres, une caisse de résonance pour les luttes des Grecs. Souhaitez-vous conserver cette ligne dans votre futur projet éditorial ?

    Il va de soi que notre futur projet éditorial ne peut pas changer. Nous avons formé une famille avec tous les mouvements de base, qui ont été nos alliés.

    Il y déjà, le deuxième jour, l’engagement du gouvernement, de réembaucher les gardiens d’écoles et une décision très favorable de la Cour pour les ouvriers de la cimenterie de Chalkis.

    N’avez-vous pas peur de devenir la chaîne de Syriza ? Comment pourrez-vous garantir votre indépendance ?

    Il n’ y a pas de peur, notre combat a été trop solide, mur et consistant pour être manipulés !

  • Lendemain(s) de victoire La victoire de Syriza... - Stathis Kouvelakis
    https://www.facebook.com/stathis.kouvelakis/posts/10152982612265470?fref=nf&pnref=story

    Lendemain(s) de victoire
    La victoire de Syriza est un espoir et une opportunité immense pour la gauche radicale et le mouvement ouvrier européen. On peut le dire aussi de façon inverse, un échec aurait des conséquences incalculables.
    Quelques rapides commentaires sur les premières difficultés et problèmes.
    Tout d’abord, Syriza a frôlé mais en fin de compte échoué à obtenir la majorité absolue. Son résultat final (36,3%) s’est situé dans la fourchette basse de ce qu’annonçaient les sondages sortie des urnes, celui de la Nouvelle Démocratie dans la fourchette haute. D’où un certain retournement d’ambiance dans le local de campagne et devant les Propiléa hier. Par ailleurs, pour avoir vécu beaucoup de soirées électorales dans le centre ville d’Athènes, je dois dire que celle-ci a mobilisé assez peu de monde comparée aux soirs de victoire du Pasok dans les années 1980-1990.
    Même si les 8,5% d’écart avec la ND sont un résultat important, il faut rendre compte des raisons de cette dynamique de moindre ampleur qu’espérée. Les résultats laissent voire une tendance frappante : si, au niveau national, Syriza progresse de près de 10 points par rapport à juin 2012, ou aux européennes, sa progression est nettement moindre dans les grandes centres urbains (avant tout Athènes et Thessalonique), de l’ordre de six points. Ainsi, alors qu’en juin 2012, mis à part le département de Xanthi (où il avait bénéficié de l’appui massif de la minorité turcophone), son meilleur résultat était dans la très ouvrière et emblématique pour la « gauche rouge » 2e circonscription du Pirée, cette fois ce sont sept départements (dont d’anciens bastions du Pasok, notamment en Crète et dans le nord du Péloponèse) qui surclassent la ceinture industrielle du Pirée (où il passe quand même de 37 à 42%).
    La poussée de Syriza s’est donc avant tout effectuée dans les zones rurales et semi-urbaines ainsi que dans les moyennes villes de province, dans une Grèce plus conservatrice et « légitimiste » dans son comportement politique. Son influence est maintenant plus homogène dans le pays, il apparaît comme un « parti de gouvernement » légitime, mais il lui a manqué cette dynamique qui aurait creusé l’écart dans les grandes villes et permis d’arracher les sièges manquant dans les méga-circonscriptions d’Athènes et de Thessalonique. Son profil électoral est désormais celui d’un parti plus « transclasse », sans les « aspérités » de 2012, moins nettement ancré dans les salariat des grandes centres urbains, même si son influence se situe à un très haut niveau et qu’il y obtient la plus grande part des ses voix.
    Ce fait est sans doute à mettre en parallèle avec le fait que le KKE enregistre une progression, certes limitée (+1% par rapport à juin 2012), ainsi qu’Antarsya (qui passe de 0,33 à 0,64%), progression qui concerne essentiellement les grands centres urbains. Syriza a donc bien subi des pertes « sur sa gauche », pour une modeste part, et, surtout, n’a pas su mobiliser d’importantes réserves parmi les abstentionnistes (le taux de participation national reste modeste, de l’ordre de 64%).
    Le nouveau gouvernement, dont la composition n’est pas connue à l’heure om j’écris ces lignes, se trouvera confronté à des difficultés proprement hallucinantes. Les caisses sont vides, plus que prévu, les recettes de l’Etat s’effondrent. Il apparaitra très vite que le financement prévu du « programme de Thessalonique » reposaient sur des estimations largement surévaluées, ou fausses, dont le but était de laisser croire qu’il était réalisable en réorientant (pour moitié) des crédits européens (qui sont fléchés, pour une part déjà attribués et dont le versement dépend de toute façon du bon vouloir de l’UE), et pour l’autre moitié par une meilleure collecte de recettes fiscales, sans réforme de la fiscalité et sans avoir recours à des déficits. L’orientation stratégique du gouvernement par rapport à l’UE reste également floue. Tsipras hier soir a voulu rassuré l’UE et les marchés, il a parlé de « dialogue sincère » et de « solution mutuellement avantageuse ». Le mot « dette » n’a pas été prononcé.
    J’ai entendu hier avec sidération des camarades me faire l’éloge de Draghi, en le présentant comme un grand adversaire de Merkel et de Schauble et quasiment comme un allié de Syriza. Aujourd’hui le seul dirigeant européen dont le visage souriant orne la « une » du site officiel du parti left.gr est celui de M. Schulz, qui se propose de rencontrer Tsipras immédiatement. Il semble que des cercles du parti soient arriver à se persuader eux-mêmes de la validité de slogans de campagne du type l’ « Europe change », au sens de l’ « UE est prête à un compromis honorable avec nous ». Mais la perspective qui se dessine de ce côté est, dans le meilleur des cas, celle de contourner le Troïka pour « négocier » (ah, ce mot « magique » !!) directement avec les institutions de l’UE une version adoucie à la marge des Mémorandums.
    Last but not least, M. Kammenos et son parti de droite souverainiste ANEL, qui sont sont certes un moindre mal comparé à des formations de type Potami, dont l’objectif affiché était de forcer Syriza de se mouvoir dans le strict cadre fixé par l’UE et les mémorandums. Néanmoins c’est un mal. Sa participation au gouvernement, fut-ce avec un seul ministère, signe la fin symbolique de l’idée du gouvernement de la « gauche anti-austérité ». Par ailleurs c’est un parti de droite, soucieux notamment de protéger le « noyau dur » de l’ appareil d’Etat (il faudra suivre avec attention le portefeuille qui lui sera attribué). Nul hasard si ses premières demandes étaient le ministère de la défense ou de l’ordre public. Il semble néanamoins qu’il ne les obtienne pas.
    La marge de manoeuvre est donc étroite mais les ambigüités n’ont qu’un temps. La société reste pour l’instant passive, mais les attentes sont très concrètes et très fortes. Une tâche redoutable attend les forces qui sont conscientes des dangers et déterminées à défendre les points clé du programme de rupture avec l’austérité qui est celui de Syriza. Plus que jamais il deviendra clair qu’entre la confrontation et le reniement l’espace est proprement inexistant.
    Le moment de vérité est imminent.

    Athènes, le 26 janvier 2015