city:this

  • Incendie dans un sous-marin russe, 14 morts et silence du Kremlin
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/03/l-incendie-d-un-sous-marin-russe-fait-quatorze-morts_5484836_3210.html

    Les autorités ont donné très peu de détails sur l’accident, survenu lundi dans le Grand Nord de la Russie, invoquant le « secret d’Etat ».

    Quatorze marins sont morts dans un incendie à bord d’un sous-marin de recherche de l’armée russe, basé dans l’Arctique russe, ont fait savoir les autorités. L’armée n’a donné que très peu de détails sur l’accident survenu lundi 1er juillet dans un mystérieux submersible destiné, selon la version officielle, à l’étude des environnements marins et du fond des océans.

    Les victimes auraient été intoxiquées par les émanations dues à l’incendie. Selon le ministre de la défense Sergueï Choïgou, qui s’est rendu au port militaire russe de Severomorsk, mercredi 3 juillet, certains marins auraient survécu.

    Le Kremlin a annoncé que davantage d’informations détaillées sur l’incendie « ne ser[aie]nt pas rendues publiques », invoquant le « secret d’Etat ». «  Cette information ne peut être rendue totalement publique. Elle se trouve dans la catégorie du secret d’Etat », a dit aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
    […]
    Selon des sources citées par les journaux russes RBK et Novaïa Gazeta, le submersible en question est le sous-marin nucléaire AS-12, surnommé Locharik, un engin secret conçu pour la recherche et les opérations spéciales en grandes profondeurs.

  • Une solution contre les traqueurs publicitaires : l’obfuscation | korii.
    https://korii.slate.fr/tech/solution-contre-traqueurs-publicitaires-obfuscation-track-this

    La Mozilla Foundation a conçu une méthode permettant de noyer ces petits espions sous un flot d’informations erronées.

    Pour remédier à cette impression d’être suivi et comprendre comment fonctionne les traqueurs sur internet, ainsi que pour promouvoir son dernier moteur de recherche Firefox Quantum, Mozilla a mis en place Track THIS [suis ça], un site qui peut vous permettre d’embrouiller ces annonceurs un peu trop indiscrets.
    À lire aussiInternet, une décharge à ciel ouvert pour nos données personnelles

    Le système est très simple. Il suffit de choisir un profil (hype beast, bourge, survivaliste ou influenceur, etc.) et le site ouvre cent onglets associés au type de personnalité retenu. En choisissant bourge (filthy rich) par exemple, votre navigateur ouvre les sites de marques de luxe, de voitures de sport, de yachts, d’investissement, etc.

    Cette méthode peut être rapprochée de l’obfuscation. Les universitaires Helen Nissenbaum et Finn Brunton, dans un livre du même nom, définissent l’obfuscation comme le fait de « produire délibérément des informations ambiguës, désordonnées et fallacieuses et à les ajouter aux données existantes afin de perturber la surveillance et la collecte des données personnelles ».

    Cette stratégie d’autodéfense numérique peut passer par différentes techniques. Des outils comme Text Obfuscator empêchent les bots de comprendre ce que vous écrivez en remplaçant un texte existant par des caractères lisibles uniquement par un humain.

    Les universitaires ont aussi développé un plug-in Firefox nommé TrackMeNot [« ne me suis pas »], qui envoie sans cesse des requêtes aléatoires à Google et à d’autres moteurs de recherche afin de brouiller les pistes.

    La philosophie qui sous-tend l’obfuscation dépasse la simple défense de sa navigation personnelle. En tablant sur une utilisation massive de ce type de méthodes, les personnes à l’origine de ces solutions espèrent que les données amassées par les traqueurs perdront leur valeur. Ce qui revient à remettre en cause radicalement le modèle économique des grandes plateformes, fondé sur l’espionnage et l’exploitation de la vie privée des individus.

    #Obfuscation #Helen_Nissenbaum #Finn_Brunton

  • Adult mortality among second-generation immigrants in France : Results from a nationally representative record linkage study (Volume 40 - Article 54 | Pages 1603–1644)
    https://www.demographic-research.org/Volumes/Vol40/54

    Background: France has a large population of second-generation immigrants (i.e., native-born children of immigrants) who are known to experience important socioeconomic disparities by country of origin. The extent to which they also experience disparities in mortality, however, has not been previously examined.

    Methods: We used a nationally representative sample of individuals 18 to 64 years old in 1999 with mortality follow-up via linked death records until 2010. We compared mortality levels for second-generation immigrants with their first-generation counterparts and with the reference (neither first- nor second-generation) population using mortality hazard ratios as well as probabilities of dying between age 18 and 65. We also adjusted hazard ratios using educational attainment reported at baseline.

    Results: We found a large amount of excess mortality among second-generation males of North African origin compared to the reference population with no migrant background. This excess mortality was not present among second-generation males of southern European origin, for whom we instead found a mortality advantage, nor among North African–origin males of the first-generation. This excess mortality remained large and significant after adjusting for educational attainment.

    Contribution: In these first estimates of mortality among second-generation immigrants in France, males of North African origin stood out as a subgroup experiencing a large amount of excess mortality. This finding adds a public health dimension to the various disadvantages already documented for this subgroup. Overall, our results highlight the importance of second-generation status as a significant and previously unknown source of health disparity in France.

    Author’s Affiliation

    Michel Guillot - University of Pennsylvania, United States of America [Email]
    Myriam Khlat - Institut National d’Études Démographiques (INED), France [Email]
    Matthew Wallace - Stockholms Universitet, Sweden [Email]

    Les hommes nés en France de parents nord-africains ont un risque accru de mourir avant 65 ans - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/societe/les-hommes-nes-en-france-de-parents-nord-africains-ont-un-risque-accru-de

    « Les résultats suggèrent que cette surmortalité ne s’explique pas simplement par les différences de niveau d’éducation, mais par un ensemble de désavantages, notamment sur le marché du travail et sur le niveau des revenus », expliquent les auteurs, qui estiment qu’il s’agit d’une « dimension de santé publique importante et inconnue jusqu’ici ».
    « Impact négatif » des discriminations

    La discrimination sur le marché du travail, qui est « plus répandue » parmi la deuxième génération, peut se traduire par une « détérioration du fonctionnement psychosocial » et par un « impact négatif sur la santé », explique les chercheurs de l’Ined, qui ont précisé qu’il a été « difficile » de travailler sur le sujet à cause du manque de données.

    • La première étude sur la mortalité des descendants d’immigrés de deuxième génération en France révèle une importante surmortalité chez les hommes d’origine nord-africaine - Espace presse - Ined - Institut national d’études démographiques
      https://www.ined.fr/fr/actualites/presse/la-premiere-etude-sur-la-mortalite-des-descendants-dimmigres-de-deuxieme-genera

      La France compte une importante population de descendants d’immigrés de deuxième génération, c’est-à-dire les personnes nées en France de parent(s) immigré(s). Si les disparités socioéconomiques selon les pays d’origine sont bien identifiées, les inégalités de santé, et plus particulièrement en matière de mortalité, demeurent méconnues. Michel Guillot et Myriam Khlat, directeur.rice.s de recherche à l’Ined, et Matthew Wallace, post-doctorant à l’Université de Stockholm, ont analysé les niveaux de mortalité entre 1999 et 2010 d’adultes nés en France de deux parents immigrés. Ces travaux, réalisés pour la première fois en France, révèlent une importante surmortalité chez les hommes d’origine nord-africaine.

      Parmi les pays de l’Union européenne de plus d’un million d’habitants, la France est le pays qui compte la plus grande population de descendants d’immigrés de deuxième génération, tant en termes absolus que relatifs. En 2014, la population d’individus nés en France avec au moins un parent immigré représentait 9,5 millions de personnes, soit 14,3 % de la population totale. En raison de l’histoire de l’immigration en France, la population de deuxième génération est, aujourd’hui, vaste et diversifiée : les régions d’origine les plus représentées sont l’Europe du Sud (Portugal, Italie ou Espagne) et l’Afrique du Nord (Algérie, Maroc ou Tunisie), chaque région représentant un tiers environ, le dernier tiers comprenant un ensemble très diversifié de pays d’origine des parents, notamment des pays d’Afrique subsaharienne, d’Europe et d’Asie.
      Un travail de recherche unique en France

      Si les inégalités en matière de niveau scolaire, d’emploi et de revenu des descendants d’immigrés de deuxième génération d’origine non européenne sont bien documentées, aucun travail de recherche ne s’était intéressé jusqu’alors aux disparités dans le domaine de la mortalité.
      Les auteurs de cette étude, Michel Guillot, Myriam Khlat et Matthew Wallace, ont choisi d’étudier pour la première fois ce sujet. Ils ont utilisé l’échantillon longitudinal de mortalité (ELM), échantillon représentatif à l’échelle nationale de 380 000 personnes âgées de 18 ans et plus en 1999 (issu de l’Étude de l’histoire Familiale-EHF de 1999) et ont exploité un suivi de la mortalité au moyen de registres de décès appariés jusqu’en 2010. Ils ont comparé les niveaux de mortalité des descendants d’immigrés de deuxième génération âgés de 18 à 64 ans et originaires d’Europe du Sud et d’Afrique du Nord avec ceux de leurs homologues immigrés de première génération et avec ceux de la population de référence (personnes nées en France de deux parents eux-mêmes nés en France).
      Une surmortalité importante constatée chez les hommes d’origine nord-africaine

      Alors que la probabilité estimée de décès entre 18 et 65 ans s’élève à 162 pour 1 000 pour les hommes de la population de référence, elle est 1,7 fois plus élevée pour les hommes nés en France de deux parents immigrés d’Afrique du Nord (276 pour 1 000). Elle est en revanche plus faible pour ceux de la deuxième génération d’origine sud-européenne (106 pour 1 000), ainsi que pour les hommes immigrés de première génération toutes origines confondues. La surmortalité observée pour les hommes de deuxième génération d’origine nord-africaine demeure importante après ajustement en fonction du niveau d’instruction.
      Les résultats concernant les femmes ne relèvent pas de différences statistiquement significatives par rapport à la population de référence sauf pour les femmes immigrées de première génération d’origine sud-européenne qui bénéficient d’un avantage en matière de mortalité similaire à celui des hommes.

  • Download Subtitles From Youtube, Facebook, Viki, Dailymotion & more
    https://savesubs.com


    C’est une solution charmante pour obtenir une version texte basique d’interviews et de dialogues de films. Malheureusement c’est sur base du système Youtube qui nous impose l’attribution irrévocable du droit d’utiliser nos enrégistrements, au moins tant que les autres plateformes n’offrent pas de système de reconnaissance vocale.

    #video #traduction #multilinguisme

  • Crash du MH-17 : trois Russes et un Ukrainien sont poursuivis pour meurtre par le parquet néerlandais
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/19/vol-mh17-les-pays-bas-vont-juger-trois-russes-et-un-ukrainien-pour-meurtre_5


    Les débris de l’avion de la Malaysia Airlines en Ukraine, en juillet 2014.
    MAXIM ZMEYEV / REUTERS

    Les suspects russes, liés aux services secrets, risquent de ne pas être extradés pour le procès prévu en mars 2020.

    Ils seraient attendus le 9 mars 2020, à 10 heures précises, devant le tribunal hautement sécurisé de Schiphol : trois Russes et un Ukranien sont, selon l’équipe d’enquête internationale (JIT) conduite par les Pays-Bas, les responsables du tir de missile qui, le 17 juillet 2014, a entraîné le crash du vol MH-17 et causé la mort des 298 passagers et membres d’équipage. Le Boeing de la Malaysia Airlines devait relier Amsterdam à Kuala Lumpur.

    Lors d’une conférence de presse à Nieuwegein, les enquêteurs néerlandais, australien, malaisien, belge et ukrainien qui continueront à mener de longues et complexes investigations ont livré, mercredi 19 juin, les noms des Russes Igor Guirkine, Sergueï Doubinski et Oleg Poulatov, ainsi que de l’Ukrainien Leonid Karchenko. Tous les quatre sont poursuivis pour meurtre par le parquet néerlandais, qui ne se fait toutefois guère d’illusion : ces quatre suspects ne seront très probablement pas présents l’an prochain.

    D’autant moins que la Russie n’extrade pas ses citoyens et que les autorités ukrainiennes ignorent où séjourne leur ressortissant. Un traité prévoyant que le procès des responsables présumés se tiendrait aux Pays-Bas a été signé l’an dernier par La Haye et Kiev – qui n’extrade pas non plus, en principe.

  • Why is populism booming ? Today’s tech is partly to blame | Jamie Bartlett, the author of The People vs Tech
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/nov/29/populism-tinder-politics-swipe-left-or-right-unthinkingly

    This makes sense once you understand that social media platforms are, given where their money comes from, advertising firms. As any ad man will tell you, emotion and simplicity sell. Online, that’s true in the literal sense: the more content is shared, the more advertising revenue it generates. Populist messages – especially if you’re in opposition, and can rant without the inconveniences of power – perform better than anything from the watery centre ground. But the natural affinity runs deeper: populists are more spiritually attuned to today’s technology. From shopping to dating to music to news, everything is personalised – quick, convenient, as-you-wish. What a frustrating, compromise-ridden and plodding affair politics is by comparison! Populists promise to cut through that. They offer Tinder politics – swipe left or right to get exactly what you want, without thinking too much. Anyone who stands in the way is part of a shadowy corruption – Blairites, newspapers, judges, immigrants… The good news is, says the populist, we now have a direct line to those honest, decent, hard-working people, circumnavigating the self-interested establishment parties and media. This is why many populists – whether it’s Twitter addict Trump, or the Swedish Democrats or the Italian Five Star Movement – are early adopters, and entirely at ease with the format.

    Lire aussi, dans le @mdiplo du mois, ce passage dans l’article sur l’ascension de Matteo Salvini :

    (…) Pour y parvenir, le chef de la Ligue a dû opérer deux changements majeurs : une nouvelle stratégie électorale et un rapport novateur au numérique. Pour y parvenir, le chef de la Ligue a dû opérer deux changements majeurs : une nouvelle stratégie électorale et un rapport novateur au numérique.

    C’est alors que M. Luca Morisi entre en scène. Cet expert en informatique de 45 ans dirige, avec un associé, l’entreprise Sistema Intranet, qui ne compte aucun employé, mais une foule de clients institutionnels. Il prend en main M. Salvini à une époque où ce dernier est déjà inséparable de sa tablette et largement familiarisé avec Twitter, mais où sa présence sur Facebook demeure négligeable. Son nouveau conseiller numérique lui enjoint de changer de stratégie. Twitter est un carcan, lui explique-t-il. Selon lui, la plate-forme est fondamentalement autoréférentielle et favorise les messages de confirmation. « Les gens sont sur Facebook et c’est là que nous devons être », soutient-il. Une équipe dévolue aux réseaux sociaux se constitue. Elle ne tarde pas à devenir l’un des plus importants services de la Ligue.

    M. Morisi énonce dix commandements auxquels le chef du parti doit se soumettre. Les messages de sa page Facebook doivent être écrits par M. Salvini lui-même, ou en donner l’illusion. Il faut en publier tous les jours, tout au long de l’année, et commenter y compris les événements qui viennent juste de se produire. La ponctuation doit être régulière, les textes simples, les appels à l’action récurrents. M. Morisi suggère également d’utiliser autant que possible le pronom « nous », davantage susceptible de favoriser l’identification des lecteurs, mais aussi de bien lire les commentaires, en y répondant parfois, afin de sonder l’opinion publique.

    Résultat : la page Facebook de M. Salvini fonctionne comme un quotidien, notamment grâce à un système de publication créé en interne et connu sous le nom de « la bête ». Le contenu est mis en ligne à heures fixes et repris par une multitude d’autres comptes ; les réactions font l’objet d’un suivi continu. M. Morisi et ses collègues rédigent quatre-vingts à quatre-vingt-dix publications par semaine, quand M. Renzi — alors président du conseil — et son équipe n’en produisent pas plus de dix. Pour fidéliser les abonnés, M. Morisi imagine une astuce : il conseille de s’en tenir aux mêmes mots, afin d’évoquer davantage un pilier de bar qu’un homme politique traditionnel.

    Le ton des messages relève de l’irrévérence, de l’agressivité et de la séduction. Le chef de la Ligue dresse ses lecteurs contre l’ennemi du jour (les « clandestins », les magistrats véreux, le Parti démocrate, l’Union européenne…), puis il publie une photographie de la mer, de son repas ou encore de lui-même en train de donner l’accolade à un militant ou de pêcher. L’opinion publique se nourrit d’un flot incessant d’images de M. Salvini mangeant du Nutella, cuisinant des tortellinis, mordant dans une orange, écoutant de la musique ou regardant la télévision. Chaque jour, une tranche de sa vie est ainsi diffusée auprès de millions d’Italiens, selon une stratégie où le public et le privé s’entremêlent en permanence. Cet éclectisme vise à lui donner une image humaine et rassurante, tout en lui permettant de continuer ses provocations. Son message : « En dépit de la légende qui me présente comme un monstre rétrograde, un populiste peu sérieux, je suis une personne honnête, je parle ainsi parce que je suis comme vous, alors faites-moi confiance. »

    La stratégie de M. Morisi repose également sur la « transmédialité » : apparaître à la télévision tout en publiant sur Facebook, passer au crible les commentaires en direct et les citer pendant l’émission ; une fois celle-ci terminée, monter des extraits et les mettre sur Facebook… Cette approche, dans laquelle M. Salvini est passé maître, n’a pas tardé à porter ses fruits : entre mi-janvier et mi-février 2015, il a obtenu pratiquement deux fois plus de temps d’antenne que M. Renzi. En 2013, il n’avait que dix-huit mille abonnés sur Facebook ; mi-2015, il en comptait un million et demi, et ils sont plus de trois millions aujourd’hui — un record parmi les dirigeants politiques européens.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/06/PUCCIARELLI/59962

    #CM #populisme #médias_sociaux

  • #Mir_Streiked !

    „Mir Streiked!“ ist die Hymne für der Schweizerischen Frauen*streiktag 2019. SASA, KimBo, Mer Ayang und Sascha Rijkeboer komponieren in ihrer musikalischen Unterschiedlichkeit ein Lied, das gleichzeitig bewegt, anklagt und mobilisiert.

    https://www.youtube.com/watch?v=m001Efj0ymI&feature=share


    #grève_féministe #14_juin #femmes #grève #Suisse #chanson #14_juin_2019 #hymne
    #musique_et_politique (ping @sinehebdo)

    v. aussi le #manifeste académique de la grève :
    https://seenthis.net/messages/777511

    et une tribune sur le #féminicide, tribune publiée en lien avec la grève :
    https://seenthis.net/messages/780868

    • "Les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes"

      Alors que l’égalité salariale est au coeur de la grève des femmes prévue le 14 juin, Manuela Honegger, politologue et politicienne indépendante, relève qu’en une année « les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes ».

      « L’écart de revenu entre l’homme et la femme reste notre préoccupation première », a affirmé dans La Matinale Manuela Honegger, membre du collectif genevois pour la grève des femmes. De plus, le travail domestique effectué par les femmes n’est toujours pas reconnu.

      « On estime aujourd’hui que faire à manger a plus de valeur en Suisse que ce que le secteur financier produit, la valeur que les femmes produisent tous les jours gratuitement et qui péjore leur vie est énorme. A la fin de l’année, les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes », a précisé la politicienne.

      De plus, « sur la base des différences salariales, les femmes devraient seulement travailler jusqu’à 57 ans et pas jusqu’à 64 ans », a-t-elle encore indiqué.
      Chiffre pas connu

      « La politique ne nous prend pas au sérieux, nous les femmes, et ne met pas nos préoccupations au centre », a encore souligné la politicienne. Alors que tout le monde connaît le nombre d’étrangers vivant en Suisse, « cela fait 25 ans que l’UDC martèle ces chiffres », combien de personnes connaissent le pourcentage des femmes qui font la lessive ou qui assument l’éducation des enfants ?

      « Les femmes accomplissent 80% de la lessive faite en Suisse et assument 70% de l’éducation des enfants. Ce sont des réalités à mettre sur l’agenda politique, c’est pourquoi nous avons choisi la grève. La grève est un moyen de pression pour dire stop », a conclu #Manuela_Honegger.

      https://www.rts.ch/info/suisse/10179694--les-femmes-gagnent-108-milliards-de-moins-que-les-hommes-.html

      #salaire

    • Vers la grève féministe en Suisse

      Dans cet entretien, Anouk (étudiante, investie dans les mouvements étudiants et de l’immigration coloniale et post-coloniale) et Maimouna (militante queer antiraciste « qui penche du côté marxiste de la force » et qui travaille dans un syndicat interprofessionnel du secteur public) nous livrent un récit du processus qui va porter nombreuses femmes* en Suisse à se mettre en grève pour la journée du 14 juin 2019. Nous saissons l’occasion pour relayer le manifeste de la grève, dont il est beaucoup question dans l’interview, et une émission radio sur cette lutte, dont le titre annonce : Ne changeons pas les femmes, changeons la société !

      – PEM : Le 14 juin se tiendra en Suisse une grève des femmes et féministe : Quel a été votre rapport à cette grève ?

      M : J’ai participé à cette grève surtout par l’organisation des travailleuses au sein de mon syndicat, mais également pendant une période par le biais de la coordination romande et du collectif genevois. Pour des raisons de santé, je n’ai pas pu participer à tout l’aspect collectif et de coordination des six derniers mois. Cette grève m’a accompagnée durant toute l’année et le fait de participer à sa construction sur les lieux de travail a sûrement été une des expériences militantes les plus intéressantes de ma vie.

      A : De mon côté, j’ai une position assez ambiguë par rapport à la grève. Rationnellement et politiquement, je suis super emballée par le processus. Je suis convaincue de la nécessité de s’y investir, et de la justesse d’organiser une grève générale à partir d’une position féministe. Mais d’un point de vue subjectif, j’arrive pas à me sentir concernée ou impliquée d’une quelconque manière. Pour plusieurs raisons, je n’arrive plus du tout à m’identifier aux discours du type “nous les femmes”, même si j’ai une compréhension du monde et des manières de me comporter profondément féministes. Du coup, je me suis tenue un peu à l’écart de tout le processus d’organisation de la grève, et j’ai juste participé aux débuts de la rédaction du manifeste, et j’ai été co-organisatrice de la journée du 10 février.

      – PEM : Pouvez-vous nous dire comment en Suisse on en est arrivé à organiser une grève féministe ? Quels ont été les éléments déclencheurs ?

      M : En Suisse, cette grève a été impulsée par des femmes syndicalistes après une énième discussion au parlement sur un projet de loi sur l’égalité salariale qui n’a abouti à rien. Je pense que c’est un aspect assez intéressant, notamment par rapport à d’autres endroits où ce genre de mobilisation a eu lieu, comme dans l’Etat espagnol, où le rôle des syndicats était beaucoup moins fort, voire un frein à l’organisation de cette mobilisation. Néanmoins, l’impulsion ne vient pas des directions syndicales mais plutôt de la base. Elles ont d’ailleurs plutôt été forcées à rejoindre le mouvement sous pression de leurs militantes. Je trouves aussi assez intéressant que ça vienne pas forcément de femmes très jeunes à la base, mais plutôt de militantes assez expérimentées, même si ça a très vite pris chez les femmes plus jeunes. Certaines étaient déjà là en 1991, lors de la première grève des femmes en Suisse d’ailleurs.

      A : Il y a une autre particularité par rapport à la Suisse. Ici, la construction de la grève s’appuie sur un réseau militant de syndicalistes féministes, de féministes organisées dans des partis de gauche radicale, et aussi de féministes autonomes, qui s’étaient toutes mobilisées contre cette loi sur l’augmentation de l’âge de la retraite - soutenue par les centrales syndicales au niveau national. Il y a donc une filiation entre cette opposition référendaire dans le champ institutionnel et l’impulsion de la grève féministe.

      – PEM : Pouvez-vous préciser quel a été le rôle des syndicats par rapport au mouvement ?

      M : Il faut bien comprendre que ce mouvement vient de la base. Il y a eu cette énorme manifestation à Berne qui a réuni 22 000 personnes en septembre 2018. Pour la petite histoire, chaque deux ans la plus grande organisation syndicale, l’USS [1], organise une manifestation nationale. Il s’agit avant tout d’une démonstration de force mais souvent avec un contenu politique très institutionnel. Donc du coup, comme chaque deux ans, l’USS a choisi un thème, et cette année-là c’était l’égalité salariale. Il n’y avait pas la volonté de parler de la grève qui se prépare aujourd’hui mais l’idée c’était simplement de mettre en avant cette revendication qui pouvait plaire à tout le monde. Le mouvement a fini par presque troller cette manifestation en créant un tronçon appelant à la grève féministe en 2019, ce qui a fait apparaître clairement nos revendications comme bien plus larges et radicales. Ça s’est fait littéralement aux nez et à la barbe des centrales syndicales qui ne voulaient parler que d’égalité salariale.

      A : Dès le début, et en raison de la manière dont le mouvement s’est structuré, il a appelé à aller plus loin qu’une grève « classique », qui reste contenue à un cadre de rapport salarié uniquement. Tout ceci ouvre des perspectives beaucoup plus larges, et ça remue le mouvement ouvrier dans son ensemble, notamment sur la question du travail reproductif, et de la grève politique (qui est d’ailleurs implicitement interdite par notre Constitution [2]).

      M : C’est vraiment important cette question de grève politique en Suisse. On a réussi à la rendre licite grâce à des mécanismes assez alambiqués, sachant que le droit de grève bien qu’inscrit dans notre constitution, est très limité.

      – PEM : Comment s’est organisé et structuré le mouvement pour la grève ? Quelles sont les formes d’organisation que vous vous êtes données et est-ce qu’elles sont présentes sur l’ensemble du territoire suisse (les différents cantons, dans les villes ou en campagne, etc.) ?

      M : En fait, le mouvement est né en Suisse romande et Suisse italienne et la Suisse allemande a rejoint le mouvement un peu plus tard. Actuellement, quasiment tous les cantons suisses et les grandes villes ont un collectif organisant la grève. Honnêtement, quand ça a commencé, ça aurait pu être ce genre d’initiatives super sympas lancées par dix meufs motivées qui aboutit à 5000 femmes dans la rue un an plus tard. Mais là, ça a pris bien plus d’ampleur ! Je pense que la manière dont le mouvement s’est construit, notamment la démocratie interne, la décentralisation, et surtout la totale liberté laissée aux collectifs - avec juste le Manifeste comme garde-fou - font que c’est un mouvement à la fois très large et radical.

      A : Oui, j’ai le souvenir d’une militante syndicale qui disait que ça avait impulsé la formation de collectifs sur plein de lieux de travail, ce qui en Suisse, est dingue ! En tous cas, je pensais pas que ça serait un truc aussi énorme, et que ça lancerait autant de personnes à s’organiser sur leur lieu de travail, de formation, etc. Au-delà même du 14 juin, ça ouvre des perspectives d’organisation beaucoup plus larges.

      M : La décentralisation du mouvement est très particulière mais aussi très adaptée à notre contexte fédéral. C’est vraiment une organisation décentralisée, qui part des collectifs locaux. C’est très difficile pour moi de parler de ce qui passe dans les cantons suisses alémaniques. Ce que je vois sur les réseaux sociaux (car le mouvement y est assez actif), c’est qu’en fait, finalement, dans des endroits où j’aurais pas pensé, il y a des choses qui se construisent.

      A : Le caractère de radicalité du mouvement est aussi lié au fait qu’il se construit au niveau national, au-delà des barrières linguistiques, mais d’une manière décentralisée comme tu l’as dit. C’est quand même très rare en Suisse. Mais l’organisation ne se fait pas uniquement selon des bases purement géographiques (ville, canton, etc.), mais aussi en fonction des lieux d’activité, sur les lieux de travail et de formation, etc.

      M : Je pense que c’est grâce aux organisatrices qui ont vraiment tout mis en place pour permettre la plus grande démocratie possible, ce qui est hallucinant et qui a représenté un travail phénoménal. S’assurer toujours qu’il existe des espaces de dialogues où les questions de contenu mais aussi de forme peuvent être entendues et discutées, ce qui a notamment permis de créer ce Manifeste avec une adhésion très large, a, d’après moi permis cette construction très large d’un mouvement.

      – PEM : Qu’est-ce qu’a apporté au mouvement la rédaction d’un manifeste ? Quels thèmes principaux en sont ressorti ?

      M : Alors, le manifeste regroupe dix-neuf revendications. Elles concernent tout : le rapport au corps, le rapport au travail, notamment l’inégalité salariale, mais la question du travail reproductif est également très développée. Je pense qu’on trouve pas le terme “anti-capitalisme” dans le texte (même si le terme capitalisme doit y apparaître), mais dans le fond, on est dans des revendications vraiment en rupture. Beaucoup de revendications tournent autour du monde du travail. Déjà parce que ce mouvement est très syndical mais aussi parce que les enjeux autour des inégalités sur les lieux de travail sont encore loin d’être résolus. Il n’y a pas de réelles protections contre les inégalités salariales, les protections contre le sexisme sur le lieu de travail sont peu ou mal mis en place, et la dévalorisation sociale et salariale des métiers typiquement féminins existe. On est quand même un pays où les personnes travaillant dans l’économie domestique ne sont même pas soumises à la loi sur le travail dont le texte est censé protéger les travailleuses et travailleurs.

      A : Oui, notamment celle de réduction du temps de travail ! Et la question des violences sexistes est aussi importante pour nous. C’est vrai qu’avec le Manifeste, on donne une vision d’unité, comme si tout le monde était d’accord sur tout, mais il y a quand même eu des grosses contradictions internes. D’ailleurs, la force du cas suisse, c’est d’avoir pu dépasser ces contradictions et de ne pas s’être scindé. C’est peut-être lié à la culture du compromis suisse [rires]. Dans tous les cas, il y a eu un travail politique phénoménal sur les sujets de dissension, pour aboutir à une orientation d’un féminisme de classe et anticapitaliste, et aussi sur la question de la pénalisation des violences de genre. À la première séance de rédaction du Manifeste en août passé, les nombreuses personnes présentes étaient réparties en groupes de travail « par thématique », où on discutait de nos revendications et leur articulation. Il se trouve que j’ai eu la bonne idée d’aller au groupe sur les violences faites aux femmes. C’était assez difficile, et il a fallu un travail important (que des camarades ont mené tout au long de l’année) pour éviter une orientation pro-punitive, et amener une vision globale sur les conséquences de ces orientations en termes de rapports sociaux de race, et plus largement de répression. Mais c’est une position qui est extrêmement ambivalente et compliquée à trouver et défendre, entre d’un côté dire que les violences de genre sont un sujet politique fondamental (et qu’on ne va pas s’en occuper « après » pour le dire vite), mais de l’autre, se demander comment on peut y répondre sans converger avec l’appareil répressif d’Etat. Il y a donc eu tout un travail : déjà, sur le moment même, et avec les relectures et amendements successifs du Manifeste. Plus largement, et dans un deuxième temps, on a organisé avec SolidaritéS [3] une journée d’étude qui a réuni des personnes actives dans les organisations qui luttent concrètement contre les violences de genre, pour essayer d’élaborer des pistes d’actions anti-punitives, mais concrètes et ancrées dans notre réalité. Il y avait beaucoup de personnes impliquées dans l’organisation de la grève, et l’idée était de revenir ensuite dans les différents collectifs et mettre ça en avant. Au final, quand on regarde le Manifeste maintenant, on remarque que ce travail collectif (qui prend différentes formes) a porté ses fruits.

      – PEM : Du coup, est-ce que vous diriez que le Manifeste, rédigé en août dernier, rend bien compte de la pluralité des composantes du mouvement tel qu’il est aujourd’hui ?

      M : Le mouvement s’est organisé en mixité choisie, sans hommes cisgenres. Pour la composante sociale, dans les collectifs que je connais, principalement en Suisse romande, on compte majoritairement des femmes* déjà militantes, peu de femmes non blanches, par contre plutôt très intergénérationnelle. Néanmoins, quelques femmes ayant un parcours migratoire ont été très actives, ce qui a permis d’amener des revendications concrètes et précises sur les questions d’asile et d’accueil. L’exemple qu’a donné Anouk, et il y en aurait d’autres, montre bien qu’en tant que minorités dans la minorité, c’est très dur de réussir à mettre en avant ses revendications s’il n’y a pas un vrai travail d’organisation en interne. On l’a notamment vu pour les questions LBTIQ, où finalement des revendications spécifiques n’ont pas été visibilisées et ce alors qu’en Suisse on serait dans un contexte assez propice à la mise en avant de revendications par exemple liées à la parentalité, aux parcours trans* ou encore d’égalité juridique. De ce que j’ai perçu, en tout cas en Romandie, il nous a été difficile de nous organiser entre nous pour faire émerger ces revendications. Par contre, le travail fait par les femmes migrantes et leurs alliées ont réussi à imposer des revendications puissantes sur cette question, autant dans le manifeste que dans l’organisation collective. Ces questions, par exemple le fait de ne pas avoir de permis de séjour ou juste un permis provisoire en tant que travailleuse – en lien avec tout le travail syndical qui est mené sur ce front depuis des années - sont bien comprises et intégrées. Par contre, on n’a pas constaté la même chose sur les questions de race. Pour être bien claire, quand on parle de femmes migrantes en Suisse, on parle de femmes qui viennent du troisième cercle (le Sud global) comme on dit, mais aussi d’Europe du Sud.

      A : C’est vrai qu’il y a eu un travail politique pour orienter ces revendications dans un sens émancipateur pour tout le monde. Donc le Manifeste n’est bien sûr pas parfait, mais c’est le fruit d’un travail politique de longue haleine, parfois éreintant, mené par un grand nombre de personnes. Au début, il y avait carrément des propositions islamophobes, ou abolitionnistes (du travail du sexe)… Le fait que ce genre de choses ne soient pas passées (même si le Manifeste n’est pas explicite sur ces questions), c’est aussi le fruit d’un travail. Ça permet de le garder ouvert à une organisation politique sur les rapports coloniaux, sur le travail du sexe, etc.

      M : Sur ces questions, on constate qu’il y avait cette peur au début, comme dans tout mouvement unitaire : « que vont faire les femmes qui ne sont pas organisées à gauche, et comment elles vont pouvoir adhérer à ce manifeste ? ». Finalement, on se rend compte que plus il y a de revendications, plus elles sont larges, plus elles sont radicales, et - c’est assez contre-intuitif - plus elles sont rassembleuses. En fait, ça a permis de créer un mouvement ultra large. La question des “femmes de droites” - doit-on les intégrer,, comment leur parler, est-ce qu’on les effraient ou pas - a souvent été posé, surtout au début dans les collectifs locaux. Je me souviens très clairement d’une femme qui disait « si les femmes de droite se reconnaissent dans le manifeste, elles viendront, et sinon tant pis ». Il faut juste imaginer que lors de l’appel de la première coordination nationale à Bienne, il devait y avoir 500 à 600 personnes, qui sont des personnes qui organisent activement cette grève.

      –PEM : Pourquoi est-il important de faire grève pour faire valoir ces raisons ?

      M : Il y a un truc que je trouve intéressant dans le droit suisse, la grève est considérée comme l’ultima ratio. Donc c’est le dernier outil que les travailleurs et travailleuses mettent en place pour obtenir leurs revendications, après que tout a échoué. Là, ça fait 38 ans qu’on a une égalité dans la constitution qui n’est pas appliquée, et tout part quand même de là ! On peut se dire que c’est très réformiste et partiel, mais littéralement, ça veut dire qu’en Suisse, il y a aucune possibilité de sanction ni de contrainte pour vraiment combattre l’égalité salariale même dans son sens le plus strict. Tu peux faire reconnaître - mais c’est très compliqué – que tu n’es pas payée la même chose que ton collègue masculin et toucher le différentiel ainsi qu’une indemnité représentant six mois de salaire et c’est la seule sanction que tu auras en tant qu’employeur. En gros, une mise en conformité plus une petite amende. De plus, ce n’est pas soumis à un contrôle régulier, sauf pour les entreprises de plus de 100 employé-e-s, ce qui représente environ 2% des employeurs en Suisse. On en est là. Donc c’est pour ça que c’est important de faire grève, c’est pour montrer qu’on en a marre du système suisse de la négociation et de la « paix du travail » et que oui, en tant que femmes ont a tout essayé mais que là ça suffit et que donc on utilise l’outil de l’ultima ratio.

      A : Pour moi, cette grève a permis de montrer, dans ce système suisse, qui est officiellement « pacifié » et qui jure que par cette fameuse « paix du travail », que la conflictualité sociale, elle existe ; que les antagonismes de classe, ils existent. La conflictualité, c’est pas nous qui l’inventons, elle est réelle. Du coup, l’analyse qu’on fait en étant marxistes et féministes, c’est de lier les raisons larges pour lesquelles on fait grève (qui ne concernent pas uniquement les inégalités dans le travail salarié), à ce mode de production particulier. Donc une fois qu’on a dit ça, notre mode d’action doit rendre compte de ça.

      M : Sur la question de la grève, ça a pas été sans tension, vraiment ! Évidemment, faire grève en Suisse en 2019, c’est aussi le rappel de la grève de 1991 [4], qui a été un des plus beaux moments de luttes en Suisse. C’est aussi le rappel de ces femmes qui se sont battues en 1971 pour obtenir le droit de vote [5]. Il y a des femmes qui ont fait grève en 1991, et nous en 2019, on lutte aussi !

      A : Il faut préciser que cette grève s’inscrit dans un renouveau de perspectives de luttes de la gauche politique et syndicale. Il faut rappeler brièvement que le système suisse permet de s’opposer à des projets du parlement (et d’en proposer) en récoltant un certain nombre de signatures. Les initiatives ou référendum sont ensuite soumises au vote de la population suisse. Je précise, car j’ai vu beaucoup de discussions sur ce système de démocratie semi-directe en France, en lien avec la revendication du RIC défendues par certain·es Gilets Jaunes. Or, un élément pour moi central est à chaque fois laissé de côté : le système suisse est fondé sur l’exclusion politique d’une partie importante (environ un cinquième) de la population et des classes populaires, à savoir la population “d’origine étrangère”. En effet, les droits politiques sont conditionnés à la possession de la nationalité suisse, qui est extrêmement difficile à obtenir. En l’espace d’un an, la gauche politique est parvenue à faire refuser un projet d’augmenter l’âge de la retraite des femmes (appelé PV2020), et une autre loi (appelée RIE3) sur la défiscalisation massive du capital des multinationales implantées en Suisse (ce qui représente un transfert massif de richesses des collectivités publiques, notamment du Sud global, vers les actionnaires de Nestlé, Glencore, etc.). J’ai l’impression que ça a vraiment créé une dynamique de gauche qui est de nouveau capable d’arracher des grandes victoires. En même temps, on a lancé tout récemment un référendum contre la soeur jumelle de la RIE3 , donc contre une loi qui prévoyait exactement les mêmes dispositifs fiscaux ; on a fait aboutir le référendum, mais on l’a perdu en votation car la réforme a été massivement approuvée. Et on a certes refusé l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, mais il y a déjà un projet au Parlement pour l’augmenter à nouveau. Cette question des initiatives et référendums constitue un grand débat au sein de nos organisations, et pour ma part, je ne crois pas qu’il faille rejeter une lutte institutionnelle par référendum en bloc, parce que comme on l’a vu, ça permet de lancer des dynamiques d’opposition substantielle. Par contre, sur la base de cette séquence politique, on voit que si on les considère comme une fin en soi, on n’a pas fini de s’opposer aux mêmes projets de loi, et on passe notre temps à récolter des signatures.

      M : Oui, au bout d’un moment, à ce jeu, ils gagnent en fait ! C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a ce dessin qui tourne et qui montre une femme avec une batte de base-ball disant “j’ai décidé de changer de méthode”.

      – PEM : Quelles autres expériences de lutte à l’échelle globale ou dans l’histoire suisse sont importantes pour vous ?

      M : La grève générale de 1918 ! Parce que j’ai découvert cette grève il y a un an et demi au moment du centenaire, et parce que l’organisation des syndicats au niveau national, l’USS (Union syndicale suisse) qui a organisé une super journée de conférence [rires] avec des historien·nes où, littéralement, leur conclusion c’était que c’était pas si bien parce qu’au final, on n’a rien gagné. C’est les syndicats qui disent ça ! Ça m’a donné envie de creuser, j’ai découvert plein de trucs, notamment que c’était pas tant un échec que ça, et je pense que ça montre aussi à quel point en Suisse, on ne connaît pas l’histoire des luttes.

      A : Au centre des revendications de la grève générale de 1918, il y avait celle du droit de vote des femmes ! Cette revendication dont on dit souvent qu’elle apparaît beaucoup plus tard, a été portée par le mouvement ouvrier dès 1918. Face aux frappadingues pour qui la grève féministe divise la classe ouvrière – ce qui est une analyse complètement hors sol quand on voit le développement massif de collectifs sur les lieux de travail – on se rend compte que dès le début, il y a un lien organique entre les luttes féministes et le mouvement ouvrier, simplement parce que les femmes font partie du mouvement ouvrier ! Après personnellement, l’histoire des luttes des travailleurs immigrés, et notamment italiens est importante politiquement pour moi.

      M : Ce qui est terrible, c’est qu’on est hyper à la ramasse et qu’on ne connaît presque pas notre histoire, parce qu’on a vraiment un roman national très fort : en Suisse, on dit qu’on est riche parce qu’on sait faire des compromis, que les valeurs paysannes et protestantes sont celles qui assurent notre prospérité et qu’on obtient jamais rien par la force. Par exemple, sur l’obtention du droit de vote des femmes en 1971, ce que tout le monde croit, c’est que le gentil parlement a décidé d’autoriser les femmes à voter parce que c’était quand même un peu la honte d’avoir attendu si longtemps. Or j’ai appris cette année, en creusant un peu, qu’il y avait eu une énorme mobilisation populaire, notamment des femmes autour de cette question.

      – PEM : Les institutions semblent réagir de manière plutôt bienveillante voire encourager certaines initiatives qui vont se tenir à l’occasion du 14 Juin : comment expliquez-vous cette bienveillance (paternaliste ?), et comment, dans ce contexte, garantir une certaine offensivité lors de cette journée de grève ?

      M : On constate effectivement une offensive massive du Parti socialiste (gauche gouvernementale) et des directions syndicales pour essayer de récupérer et pacifier cette grève en en retirant les aspects les plus combatifs. En même temps, c’est vrai qu’en Suisse , où qu’on soit sur l’échiquier politique il devient compliqué de dire qu’on est contre l’égalité. Les solutions choisies, comme dans beaucoup d’autres endroits, c’est de dire qu’on utilise pas la bonne méthode ou que l’on a mal compris l’égalité. On l’a vu syndicalement avec la réaction des employeurs. D’abord, il y a eu une offensive pour dire que cette grève n’était pas licite. Puis, sous la pression des collectifs, les employeurs du publics - sur Genève et sur Vaud, en tout cas - ont fini par dire qu’il n’y aurait pas de sanction pour cette grève, tout en sous-entendant que ça en était pas vraiment une. Une conseillère d’état PLR [6] à Genève a même affirmé que le mot grève n’avait qu’une valeur historique, et qu’en réalité il s’agissait d’une grande fête. On passe évidemment notre temps à rappeler que nous avons des revendications de ruptures et que oui c’est bien une grève. Le problème c’est qu’on n’est pas toujours entendu, face au discours dominant, notamment des médias. C’est ce qui permet à des meufs de l’exécutif ou de droite de participer aux mobilisations, qu’elles essaient de vider de leur sens...

      A : Oui, mais en même temps, elles vont marcher derrière des syndicalistes et des féministes qui revendiquent la réduction générale du temps de travail, et qui refusent catégoriquement l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes ! D’une certaine manière, c’est bon signe, ça veut dire que les collectifs ont réussi à imposer un rapport de force qui fait que les autorités se sentent obligées d’y participer. Surtout, les dynamiques d’organisation que cette grève a impulsées sur les lieux de travail, de vie et de formation, c’est pas quelque chose qui est “récupérable”. Pour moi c’est ça le plus important : le 14 juin n’est pas une fin en soi, c’est un but qui permet à des collectifs d’essaimer un peu partout, et de développer ou renforcer notre organisation collective.

      M : Ce qui est complètement dingue avec cette grève, c’est que malgré la radicalité du Manifeste (et même grâce à cette radicalité), des dizaines de milliers de femmes vont se mobiliser ce 14 juin. Ça permet de contrer cette idée très répandue, selon laquelle il faudrait pas être trop radicale, ou faire trop de bruit, pour pouvoir mobiliser largement. Or ce qu’on a constaté c’est qu’en permettant aux femmes de s’exprimer et en ancrant les revendications dans une réalité, ça marche, et c’est énorme !❞


      http://www.platenqmil.com/blog/2019/06/13/vers-la-greve-feministe-en-suisse

    • Un « ras-le-bol général » : vendredi, c’est la grève des femmes en Suisse

      Vingt-huit ans après une première mobilisation nationale, syndicats et collectifs féministes appellent à la mobilisation pour mettre fin aux inégalités femmes/hommes.

      Le reste du monde a le 8 mars. La Suisse a son 14 juin. Vendredi 14 juin 2019, collectifs féministes et syndicats organisent une « grève des femmes », pour l’égalité avec les hommes, 28 ans après la première du nom, en 1991.

      Une grève que les organisateurs espèrent nationale et globale. « Il ne s’agit pas seulement d’une grève du travail rémunéré, explique au Parisien Anne Fritz, coordinatrice de la mobilisation à l’Union syndicale suisse, à l’origine de la mobilisation. Il y aura aussi une grève du ménage, du prendre soin, de la consommation… » De toutes ses tâches, encore majoritairement effectuée au quotidien par des femmes, peu reconnues et non rémunérées.
      Une date symbolique

      Un mot d’ordre, l’égalité, et plusieurs déclinaisons : égalité des salaires, fin des violences sexistes, fin de la précarité des femmes… Plusieurs manifestations seront organisées ce jour-là, dans tout le pays. « Le plus important, c’est que chaque femme puisse participer à son niveau, là où elle est », poursuit Anne Fritz.

      La date du 14 juin est hautement symbolique en Suisse. En 1981, était introduit dans la Constitution un article concernant l’égalité entre les femmes et les hommes. Dix ans plus tard, près de 500 000 personnes - pour un pays de 3,46 millions d’habitants - se mobilisaient pour dénoncer les inégalités toujours persistantes.

      Près de trois décennies plus tard, les femmes continuent de toucher 20 % de moins que les hommes, il n’existe pas de congé paternité et les places en crèche sont rares et chères, freinant la participation des femmes à la vie active.

      L’année dernière, une loi sur l’égalité salariale a été votée dans le pays. Mais la version adoptée en définitive était nettement édulcorée, par rapport au texte initial. La dernière version ne prévoit pas, par exemple, de sanction pour les entreprises discriminantes.
      Le patronat suisse grince des dents

      Un sentiment de trop peu, qui fait germer l’idée d’une nouvelle grève, à l’image de celle de 1991, dans les milieux féministes, et au sein de l’Union syndicale suisse. Le mouvement #MeToo, ainsi que diverses mobilisations internationales, pour défendre l’avortement ou critiquer certains dirigeants comme le président américain Donald Trump ou Jair Bolsonaro, le président brésilien, sont aussi passés par là.

      Pour Anne Fritz, c’est un « ras-le-bol général des femmes » qui a permis de concrétiser cette grève anniversaire. Elle est née en cette année symbolique de 1991. Aujourd’hui, elle estime que les femmes ne sont « pas entendues en manifestation. C’est la raison pour laquelle il faut faire grève ».

      Plusieurs entreprises et administrations ont affiché leur soutien à cette grève des femmes. À Genève par exemple, la ville fermera des crèches. Mais l’Union patronale essaie de contrer le mouvement. Le syndicat le considère comme « illicite », car ne visant « pas uniquement les conditions de travail », selon les propos Marco Taddei, un de ses représentants, à l’AFP.

      Difficile de prévoir l’ampleur du mouvement de vendredi, la grève ne faisant pas partie de la culture suisse. Depuis l’instauration en 1937 de la « paix du travail », une convention signée entre patronats et syndicats, la négociation est souvent préférée à la grève. Anne Fritz espère « énormément » de personnes. Ou au moins autant qu’en 1991.

      http://m.leparisien.fr/societe/un-ras-le-bol-general-vendredi-c-est-la-greve-des-femmes-en-suisse-13-0

    • Les guettes ont appelé Lausanne à une nuit mauve

      Du haut de la cathédrale, quatre femmes ont lancé la mobilisation du 14 juin. Un cri inédit, relayé une bonne partie de la nuit avant la grande journée de vendredi.

      l faut « garder le dos bien droit, mettre les mains en porte-voix et s’adresser à Lausanne ». Un rapide conseil, glissé par Renato Häusler, guet de la cathédrale de Lausanne, à celles qui s’apprêtent à prendre sa place. Pour la première fois depuis 614 ans, la voix d’une femme va donner l’heure à la ville. A 23 heures, ce jeudi 13 juin en guise d’échauffement, puis à minuit, 1 heure et 2 heures, avec en prime un appel à la grève des femmes, à la grève féministe.

      C’est ainsi qu’à minuit, Nadia Lamamra, représentante du collectif vaudois pour la grève, Nicole Christe, cheffe du Service de l’architecture de la Ville de Lausanne, Joëlle Moret, déléguée à l’égalité et la chanteuse Billie Bird crient de concert « C’est la grève, c’est la grève ! ». Et après un bref silence, les acclamations montent de l’esplanade où plusieurs centaines de personnes affluent depuis 22 heures. « Il y a enfin un peu de reconnaissance, même dans les professions très atypiques les bastions masculins finissent par tomber », apprécient les guettes en chœur. La grève nationale du 14 juin est lancée à Lausanne, la cathédrale peut s’enflammer et briller en mauve dans la nuit.

      « C’était un moment fou, j’en ai eu des frissons. Il y avait un grand silence, on entendait juste les tambours, il y avait quelque chose de mystique et, tout à coup, tout le monde a hurlé. J’ai failli pleurer », raconte Anne-Julie.

      Au pied de la cathédrale, en continu, il y a les banderoles et les pancartes, les danses et les accolades, les chants et les slogans comme autant de cris du cœur. Entres autres : « Fortes, fières et pas prêtes de se taire » ou « Patriarcat t’es foutu, les femmes sont dans la rue ». « Ça me rend euphorique cet engouement, j’espère que ce sera le début d’un vrai mouvement. Il faut que les gens comprennent ce que l’on vit, commente Charlotte. Je pense aussi à celles qui ont de grandes difficultés, les travailleuses pauvres, les mères isolées ou celles qui ne peuvent pas être là parce qu’elles sont empêchées par quelque chose ou quelqu’un. »

      Puis comme la cathédrale, la place de la Riponne s’embrase. Autour d’un feu de camp, la foule donne de la voix tandis que quelques objets volent au milieu des flammes. Du carton, un tee-shirt ou un soutien-gorge, avalés par les flammes sous les applaudissements. « Symboliquement c’est déjà très fort ce que l’on voit ce soir, observe Yesmine. J’ai vécu près de la cathédrale et tous les jours j’ai entendu un homme crier. Alors aujourd’hui c’est beaucoup d’émotions, quelque chose se concrétise. »


      Beaucoup d’émotions et pas mal d’actions, au moment de se disperser dans la ville aux alentours d’1h30. Un peu partout, l’eau des fontaines devient violette, comme la cheminée de Pierre-de-Plan. Les stickers militants fleurissent sur les murs et 56 rues sont même rebaptisées. C’est l’oeuvre du collectif ruElles, parti arpenter la ville toute la nuit avec de la colle et de faux panneaux en papier. « Une soixantaine de rues lausannoises portent le nom de personnes illustres ayant marqué l’histoire suisse. Trois d’entre elles seulement sont des femmes, explique les membres. Ce soir, les femmes sortent de l’ombre de l’Histoire et vont dans les rues. » Elles feront de même ce vendredi 14 juin, dès 8 heures et pour toute la journée.

      https://www.24heures.ch/vaud-regions/guettes-appele-lausanne-nuit-mauve/story/13485264

    • Toutes les femmes du Courrier…

      … se joignent aux revendications de la grève féministe / grève des femmes*. Toutes, nous croiserons les bras en ce vendredi 14 juin, vingt-huit ans après la journée historique qui avait vu 500 000 femmes s’unir à travers toute la Suisse pour exiger, enfin, l’égalité dans les faits.

      Car nous observons chaque jour l’ampleur du fossé qui nous sépare de l’égalité. Aujourd’hui comme hier, nous exigeons une meilleure reconnaissance de toutes les tâches que nous exécutons au quotidien ainsi que le respect de notre personne et de notre individualité. Par notre refus de travailler ou d’exécuter des travaux domestiques durant vingt-quatre heures, nous posons nos limites. 91-19… Et cette impression de tourner en rond.

      C’est ce que ressentent aussi les femmes du Courrier, qui se sont réunies pour énoncer leurs doléances. Notre cahier de revendications en cinq axes complète celles du manifeste de la grève et, surtout, rejoint l’expérience d’innombrables femmes, par-delà la branche économique du journalisme. Les problèmes soulevés touchent des facettes très différentes de nos vies et, pourtant, s’imbriquent pour former un continuum sexiste.

      Nous demandons la valorisation du travail des femmes. Comme tant de pairs, nous portons une immense partie de la charge émotionnelle au travail. Est attendu de nous que nous soyons patientes, à l’écoute, gestionnaires du quotidien. Quand on se tournera vers les hommes pour ce qui relève de compétences jugées plus techniques et mesurables. Invisibilisé, notre travail est pourtant essentiel à la bonne marche de toute entreprise.

      Nous attendons que notre parole soit écoutée, notre légitimité reconnue comme celle de nos collègues masculins.

      Nous voulons concilier vie privée et professionnelle sans nous épuiser dans de doubles journées, que nous soyons mères ou proches-aidantes. Cela passe par le respect de notre temps de repos, des congés (parentaux notamment) suffisants et la possibilité d’aménager notre temps de travail selon nos besoins. Il n’existe pas de recette magique applicable à toutes. Et nous méritons d’être considérées au-delà des stéréotypes de genre.

      Nous exigeons la parité à tous les niveaux de l’entreprise, de la base aux instances dirigeantes.

      Enfin, la lutte contre le sexisme doit s’appliquer à chacune de nos pages. Elle passe par la généralisation du langage épicène, des images non stéréotypées, des formulations s’abstenant de ramener les femmes à leur seul statut de mère, de fille ou d’épouse, sans cliché machiste.

      Le chantier ne fait que commencer. Et nous aurons toutes et tous à gagner de ce monde plus égalitaire. Solidaires, les hommes du Courrier nous soutiennent d’ailleurs dans notre lutte. Nous leur confions, l’espace d’une journée, la tâche de confectionner un journal spécial dédié à la grève, qui paraîtra samedi. Cette édition ancrera la date du 14 juin 2019 dans les mémoires. Pour qu’elle ne devienne pas une date anniversaire, mais une date charnière, le marqueur d’un changement de société dans toute sa profondeur.

      https://lecourrier.ch/2019/06/13/toutes-les-femmes-du-courrier

    • Swiss women strike for more money, time and respect

      Women across Switzerland are preparing for a nationwide strike in protest against what they say is the country’s unacceptably slow pace to equality.

      Friday’s protest comes 28 years after similar action saw half a million women take to the streets in 1991.

      Swiss women have long campaigned to accelerate the pace of gender equality.

      They joined millions of other women in Europe after World War One ended in 1918 in demanding the right to vote - but did not get it until 1971.

      At the time of the 1991 strike there were no women in the Swiss government, and there was no statutory maternity leave.

      Appenzell, the last Swiss canton to refuse women the right to vote, had just been ordered to change its policy by Switzerland’s Supreme Court.


      https://www.bbc.com/news/world-europe-48615911

    • Les journaux romands se mettent au violet

      Que ce soit sur un mode humoristique, ironique ou sérieux, la presse romande relate largement la grève des femmes vendredi.

      Les quotidiens romands parlent abondamment de la grève des femmes dans leurs éditions de vendredi. La plupart se sont parés de violet, la couleur du mouvement.

      « Suissesses en colère », écrit « 24 heures » en une. Le quotidien vaudois illustre sa première page avec le dessin d’une femme en violet sur fond jaune, poing dressé en l’air. Plus sobre, la « Tribune de Genève » titre « Une journée de grève pour exiger l’égalité » avec la photo de manifestantes vêtues en violet.

      « 20 Minutes » titre « Hall of femmes » en référence à l’expression anglophone « Hall of fame », temple de la renommée en français. Du côté de Neuchâtel, « Arcinfo » propose la photo d’une foule de femmes en première page avec le titre « Respect ».

      Le « Journal du Jura » opte lui pour un dessin de presse humoristique, montrant une mère en train d’accoucher à 15h24, heure symbolique à laquelle les femmes ne sont plus payées par rapport aux hommes. « L’étoffe des héroïnes » lance quant à lui le « Quotidien jurassien ».

      Un dessin orne également la une de « La Liberté », celui d’une femme en gants de boxe. « Pour que la lutte porte ses fruits », titre le journal fribourgeois. « Grève féministe Jour G », renchérit Le Courrier, qui a abandonné sa traditionnelle couleur rouge pour le violet.

      « Le Temps » montre un dessin où plusieurs hommes sont représentés, mais aucune femme. « Un genre vous manque, et tout un journal est dépeuplé », titre le quotidien. Son édition de vendredi est parsemée de cases blanches, là où une journaliste devait écrire un article.

      https://www.tdg.ch/suisse/suisse-romandejournaux-romands-mettent-violet/story/25605124

    • En Suisse, les femmes appelées à la grève pour dénoncer les inégalités

      Les organisateurs souhaitent mettre en lumière les différences salariales, mais aussi insister sur la reconnaissance du travail domestique et dénoncer les violences contre les femmes.


      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/14/en-suisse-les-femmes-appelees-a-la-greve-pour-denoncer-les-inegalites_547605

    • Why Swiss women are back on strike today

      On June 14, 1991, half a million women in Switzerland joined the first women’s strike. Now, nearly 30 years later, they’re mobilising again.

      Many people in Switzerland were taken by surprise on that spring day in 1991. The idea came from a small group of women watchmakers in the Vaud and Jura regions. Organised by trade unionist Christiane Brunner, it became one of the biggest political demonstrations in Swiss history.

      About 500,000 women throughout the country joined in the women’s strike through various types of actions. They called for equal pay for equal work, equality under social insurance law, and for the end of discrimination and sexual harassment.
      Why 1991?

      The choice of date was not arbitrary: on June 14 a decade prior, Swiss voters had approved a new article in the constitution on equality of the sexesexternal link. But the principle laid down in the constitution had not been translated into concrete legislation. The gap between men’s and women’s pay was still glaring.

      The 1991 strike was also intended to mark the 20th anniversary of women getting the vote at the federal level, a goal achieved very late in Switzerland compared to all other countries in Europe and most of the world.
      Why a strike?

      The idea of presenting the mobilisation of 1991 as a strike at first struggled to find acceptance. “At the outset, the Swiss trade union congress was not enthusiastic,” recalls historian Elisabeth Joris, who specialises in women’s and gender history in Switzerland. “The word was going round: ‘This is a day of action, not a strike’, because the very notion of a strike was linked to paid work, while women worked in very varied settings and often not for a paycheque.”

      On the other hand, talking in terms of a strike took on a highly political significance. “Every social movement takes place in a historical context, it is linked to other events,” notes Joris. Declaring a nationwide political strike meant appealing to the precedent of the other great nationwide political strike in Swiss history: the general strike of 1918, which included women’s suffrage among its demands, and in which women played an important role.

      “Women were borrowing a tradition from the workers’ movement, but gave it a wider meaning, transforming and adapting it to the needs of the feminist movement,” explains Joris. The idea of a women’s strike was not new, either. In 1975 there was such a strike in Iceland, to mark International Women’s Year. Even the choice of March 8 as International Women’s Day commemorates the strike by New York garment workers in 1909 and 1910.

      A different kind of strike

      The 1991 strike movement had many obstacles to overcome. In the economic and political world, there was much opposition. At the time, Senate President Max Affolter urged women not to get involved in it and risk “forfeiting men’s goodwill towards their aspirations”.

      On the other hand, the varied working environment of women, often outside the realm of paid work, did not lend itself to traditional forms of mobilisation. “The 1991 women’s strike involved a wide range of actions,” points out Elisabeth Joris. “This was able to happen because the strike was organised on a decentralised basis, unlike traditional strikes.”
      Snowballs for politicians

      Even if its historical significance was not recognised at the outset, the 1991 strike had a decisive impact on progress regarding equality of the sexes and the struggle against discrimination in Switzerland. The newfound strength of the women’s movement showed itself in 1993, when the right-wing majority in parliament declined to elect the Social Democratic Party candidate Christiane Brunner to a seat in the Federal Council, preferring a man.

      “The majority in parliament thought it could do the same thing it had done ten years before with Lilian Uchtenhagen [another Social Democrat who failed to win the election]”, notes Joris. “But Christiane Brunner was the women’s strike. The reaction was immediate. A few hours later, the square in front of parliament was full of demonstrators. Some parliamentarians found themselves pelted with snowballs.”

      Francis Matthey, the candidate elected to the Swiss executive branch, came under such pressure from his own party as well as demonstrators that he felt obliged to resign. A week later Ruth Dreifuss was elected in his place. “Since that time, the idea of there being no women in cabinet is just not acceptable.”

      In 1996, legislation was brought in to ensure the equality of the sexes, which had been one of the demands of the strike. In 2002, Swiss voters approved legislation legalising abortion. In 2004, the article in the constitution on maternity leave, which had been in the constitution since 1945, was finally implemented in a piece of enabling legislation.
      ‘A new generation that favours feminism’

      And yet, in spite of the victories of the women’s movement, equality remains a burning issue. Pay gaps between women and men remain considerable. The #metoo movement has brought to the fore – like never before – the issue of sexual harassment and discrimination based on a person’s gender or sexual orientation.

      “Already around the 20th anniversary there was talk of another women’s strike, but the idea didn’t take hold,” notes Elisabeth Joris. “To succeed, a movement needs an emotional energy to it. This energy has now accumulated. There is a huge generation of young women in their 20s and 30s that favours feminism.”

      “In 2019, we are still looking for equality, and realise that there has to be a lot more than this – the culture of sexism is part of everyday life in Switzerland, it’s invisible, and we are so used to getting along that we hardly notice it is there,” says Clara Almeida Lozar, 20, who belongs to the collective organising the women’s strike at the Swiss Federal Institute of Technology Lausanne.

      https://www.swissinfo.ch/eng/feminism_why-swiss-women-are-back-on-strike-today/45025458

  • « Choc des civilisations » ou crise de civilisation ?
    Par Pepe Escobar – Le 20 mai 2019 – Source The Saker - Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone
    https://lesakerfrancophone.fr/choc-des-civilisations-ou-crise-de-civilisation

    (...) Quo vadis, humanité ?

    Il n’est pas difficile de détecter le sourire subtil sur le visage des stratèges chinois lorsqu’ils contemplent « le vaste panorama » du point de vue de leurs 5 000 ans de civilisation. L’Occident chrétien, en tant que paradigme unique pour délivrer l’humanité du mal – en fait, l’instauration de la Pax Americana – est considéré au mieux comme une fiction amusante.

    Cette fiction a maintenant l’air carrément dangereuse, se vautrant dans l’exceptionnalisme et la diabolisation de « L’Autre » sous une multitude de formes. L’Autre – de la République islamique d’Iran à la Chine athée, en passant par la Russie « autocratique » – est automatiquement qualifié d’incarnation du « mal ».

    La Chine, au contraire, est polythéiste, pluraliste et multipolaire. Elle loge le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme. Cela se reflète dans la tendance actuelle vers un système mondial multipolaire. Ce qui compte, c’est l’unité dans la multiplicité – comme Xi l’a souligné dans son discours liminaire. On y trouve la Chine et la Perse, deux civilisations anciennes – liées par l’ancienne Route de la soie – et qui se ressemblent, non pas par accident.

    Ensuite, il y a l’état épouvantable de la planète, qui éclipse le spectacle actuel, aussi épouvantable, de la folie politique. Le géographe de l’UCLA [Université de Californie à Los Angeles] et auteur de best seller mondiaux, Jared Diamond, n’est pas très précis, mais il estime qu’il y a 50% de chances pour « que le monde tel que nous le connaissons s’effondre d’ici à 2050 ». (...)

    • Far from quiet on the US vs Russia-China front
      By Pepe Escobar - May 29, 2019
      https://www.asiatimes.com/2019/05/article/far-from-quiet-on-the-us-vs-russia-china-front

      Kazakhs fear impacts of new ‘cold war’, but Putin is adamant Eurasian integration will go ahead

      Let’s start in mid-May, when Nur-Sultan, formerly Astana, hosted the third Russia-Kazakhstan Expert Forum, jointly organized by premier think tank Valdai Club and the Kazakhstan Council on International Relations.

      The ongoing, laborious and crucial interconnection of the New Silk Roads, or Belt and Road Initiative and the Eurasia Economic Union was at the center of the debates. Kazakhstan is a pivotal member of both the BRI and EAEU.

      As Valdai Club top analyst Yaroslav Lissovolik told me, there was much discussion “on the state of play in emerging markets in light of the developments associated with the US-China trade stand-off.” What emerged was the necessity of embracing “open regionalism” as a factor to neutralize “the negative protectionist trends in the global economy.”

      This translates as regional blocks along a vast South-South axis harnessing their huge potential “to counter protections pressures”, with “different forms of economic integration other than trade liberalization” having preeminence. Enter “connectivity” – BRI’s premier focus.

      The EAEU, celebrating its fifth anniversary this year, is fully into the open regionalism paradigm, according to Lissovolik, with memoranda of understanding signed with Mercosur, ASEAN, and more free-trade agreements coming up later this year, including Serbia and Singapore. (...)

  • mermaid · GitBook
    https://mermaidjs.github.io

    Generation of diagrams and flowcharts from text in a similar manner as markdown.
    Ever wanted to simplify documentation and avoid heavy tools like Visio when explaining your code?
    This is why mermaid was born, a simple markdown-like script language for generating charts from text via javascript.

    Un générateur (javascript) de diagrammes à partir de sources en markdown.
    Basé sur le moteur de rendu de #3djs, utilise la syntaxe de js-sequence-diagram (https://bramp.github.io/js-sequence-diagrams)

    A tester : l’éditeur en ligne https://mermaidjs.github.io/mermaid-live-editor

    Plusieurs éditeurs de code supportant le markdown proposent des plugins pour la prévisualisation (VS Code, Sublime text, VIm...).
    Un plugin Gitlab permet d’afficher les schémas intégrés dans les fichiers .md (en particulier le Readme.md) : idéal pour des schémas intégrés à la documentation
    (à intégrer dans le plugin markdown de SPIP ?)

    #diagramme #javascript #markdown #gitlab #js-sequence-diagram #documentation

  • Réponse de Wilfrid Lupano au ministre de la Culture.
    https://archive.org/details/20190521ChevalierNonLupano

    « Chevalier ? Moi ? Non merci. » Monsieur le ministre, À ma très grande surprise, vous m’avez adressé la semaine dernière un courrier pour m’annoncer que vous me décerniez le grade de chevalier des arts et lettres....This item has files of the following types : Apple Lossless Audio, Archive BitTorrent, Columbia Peaks, Item Tile, JPEG, JPEG Thumb, Metadata, Ogg Vorbis, PNG, Spectrogram, VBR MP3

    #audio/opensource_audio #politique
    https://archive.org/download/20190521ChevalierNonLupano/format=VBR+MP3&ignore=x.mp3

    • Comme beaucoup, j’ai été très (mais alors très) touchée par la digne lettre de Les Vieux Fourneaux / Wilfrid Lupano adressée au Ministère de la Culture pour refuser le déshonneur d’être décoré par un Gouvernement lui faisant honte (mais alors très...)

      La photo qui illustre cette lecture représente le Champ des Vieux Fourneaux, sur la #zad #NDDL, 6 jours après la mutilation de Maxime Peugeot. Je vous laisse aller voir les références & archives qui sont sous la lecture du texte...

    • boom, c´est parti.
      eh bien, ca s´annonce mal pour l´avenir. Allez, un mélange de mots à la vollée. Nouvelles créatures améliorées, automatisation de production en chaine, intelligence artificielle, surnombre, mise en impasse des précédentes branches de l´évolution si improductives, transhumanisme, capitaux, on remue le tout et,

  • La liberté de manifester n’est déjà plus un droit à défendre, mais à reconquérir - J.Salingue
    https://archive.org/details/LiberteDeManifester_Salingue



    (photo : @val_k )

    La manifestation parisienne du 1er mai a été l’occasion, pour le pouvoir, de franchir un nouveau cap répressif. Une ville en état de siège, près de 18 000 contrôles préventifs, et des techniques de « maintien de l’ordre » qui apparaissent de plus en plus comme étant destinées à dissuader quiconque de revenir défiler dans la rue. À Paris et ailleurs, beaucoup se posent la question : pourra-t-on encore, demain, manifester en France ?

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    #opensource_audio #Repression

  • #Lecture #Audio : Comment la machine policière a brisé la manif du 1er mai
    https://archive.org/details/MachinePoliciere1erMai_Basta


    « Tout le monde voulait échapper aux forces de l’ordre » : comment la machine policière a brisé la manif du 1er mai
    Selon les autorités, une partie des manifestants auraient « volé » le défilé du 1er mai à Paris. Depuis le cortège, et à écouter les témoignages, c’est un autre tableau qui se dessine. Au niveau de la Pitié-Salpêtrière et sur le boulevard Saint-Marcel, des milliers de personnes de tous âges ont été contenues dans une immense nasse, progressivement refermée à coups de matraques et de lacrymogènes. Une partie d’entre-elles ont dû se réfugier dans les halls d’immeubles pour éviter l’écrasement et la suffocation. Fidèles aux consignes données, les forces de l’ordre ont fait preuve d’une agressivité qui, loin de se limiter à ses adversaires déclarés, a brutalisé l’ensemble de la
    manifestation.

    Article de Thomas Clerget
    à lire, richement illustré de photos, vidéos et tweets de témoins, sur @bastamag !
    https://www.bastamag.net/Tout-le-monde-voulait-echapper-aux-forces-de-l-ordre-comment-la-machine

    Débunkage de l’intox sur l’Hôpital Pitié-Salpêtrière et liste d’articles par la suite : https://seenthis.net/messages/778352

    Photo d’illustration : devant la "Maison du Peuple des Gilets Jaunes de Saint-Nazaire & Alentours", le 14/04/2019 par @val_k
    Série complète et infos à retrouver ici : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157680024416028

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    #Repression

  • 25 ans plus tard : le #zapatisme poursuit sa lutte
    https://archive.org/details/25ansZapatismeLutteBallast

    25 ans plus tard : le zapatisme poursuit sa lutte Par Julia Arnaud Le 1 er janvier 2019, les zapatistes ont célébré les 25 ans de leur soulèvement . L’occasion de réaffi rmer leur engagement dans la construction, ici et maintenant, de leur autonomie et la défense de leur territoire au sud d....This item has files of the following types : JPEG, Metadata, Windows Media Audio

    #audio/opensource_audio

  • Controlling Transboundary Trade in Plastic Waste | GRID-Arendal
    http://www.grida.no/publications/443

    scrap plastic formally registered as ´recycled´ by developed nations is commonly exported to emerging economies for further sorting, processing and recycling. This lowers processing costs and avoids environmental impacts in the country of origin, which may record an artificially high recycling rate while waste importing countries in emerging economies are ultimately responsible for processing the waste. However, waste importing countries typically lack the necessary enforcement and facilities to properly process this scrap plastic, resulting in ocean, air, and land pollution.

    Un superbe rapport des Nations Unies sur le (non-)recyclage du #plastique, (qui n’apprendra sans doute rien à @aude_v) ; j’ai contribué la collecte des données qui alimente la carto.

  • Ola Bini, développeur de protocoles de #cryptographie et proche de #Julian_Assange a été arrêté dans la foulé de l’arrestation de celui-ci. Collaborateur de #WikiLeaks [il] a été inculpé, samedi 13 avril, en Équateur pour attaque de systèmes informatiques. Il est soupçonné par le gouvernement d’avoir participé à des activités de déstabilisation du régime.
    http://www.rfi.fr/ameriques/20190414-equateur-wikileaks-assange-arrestation-cadre-ola-bini-patino-correa

    Bini a été placé en détention préventive et ses comptes bancaires ont été gelés. Lors d’une rencontre avec la presse étrangère jeudi, la ministre de l’Intérieur, Maria Paula Romo, avait dénoncé sans donner de noms la présence d’un activiste de Wikileaks et de deux hackers russes, soupconnés de participer à un plan de « déstabilisation » du président Lenin Moreno.

    Son GitHub : https://github.com/olabini

    Who Is Ola Bini ? Swedish Developer Who Visited Assange Arrested In Ecuador
    https://talkingpointsmemo.com/news/who-is-ola-bini-swedish-programmer-who-visited-assange-arrested-i

    On Saturday, prosecutors said they intend to charge Bini for hacking-related crimes and had him ordered detained for up to 90 days while they compile evidence.

    The 36-year-old was arrested Thursday at the airport in the Ecuadorian capital of Quito as he prepared to board a flight to Japan. The arrest came just hours after Assange was evicted from the Ecuadorian Embassy in London. Bini was carrying at least 30 electronic storage devices.

    Voir aussi :

    My boyfriend and extremely talented open source programmer, Ola Bini (@olabini ) is retained. He is a humble, amazing and curious person. I have worked with him in several projects. Please, #freeolabini
    https://twitter.com/claucece/status/1117569977563996160

    .@olabini Ola Bini is a software developer with whom I have worked for 4 years~ now. He is excellent in all of his work and it is a person that works creating privacy enhancing tools, even in the development of OTR. He is arrested right now. Please, help him #FreeOlaBini
    https://twitter.com/claucece/status/1116973839265738752

    URGENT UPDATE: 90 days of pre-trial detention of Swedish citizen @olabini. Political persecution of a friend of #Assange. Friendship is not a crime. Knowledge is not a crime. Expertise is not a crime.
    https://twitter.com/avilarenata/status/1116960285749927936

    • Site pour la campagne de soutien à #Ola_Bini : https://freeolabini.org/fr

      Notre collègue et ami, Ola Bini, a été arrêté en tant que prisonnier politique par le gouvernement équatorien et a besoin de votre aide. Montrez votre soutien en promouvant et en participant à ces actions :
      1- Signe la lettre de solidarité de la communauté technologique : https://freeolabini.org/fr/statement
      2- Suit le compte @FreeOlaBini (https://twitter.com/FreeOlaBini), utilise le hashtag #FreeOlaBini et visite le site web, freeolabini.org pour te tenir informé des actualités
      3- Si tu souhaites participer plus activement et soutenir cette campagne avec des actions ou idées plus spécifiques, envoie-nous un email à : support@freeolabini.org
      4- Rejoins notre bulletin d’actualités : https://freeolabini.org/fr/subscribe

    • Lettre de solidarité pour la libération de Ola Bini - Ola Bini est un développeur, pas un criminel : https://freeolabini.org/fr/statement

      En tant que technologues, développeurs de logiciels libres et open source, et en tant que personnes et organisations œuvrant pour la protection de la sécurité sur Internet, nous voulons dénoncer énergiquement la détention de Ola Bini. Ola Bini est un expert en matière de cybersécurité, consultant spécialiste de la protection de la vie privée sur Internet, il contribue au développement et à la défense de l’Open Source et il est défenseur des droits numériques. Nous considérons sa détention préventive comme arbitraire et comme une attaque contre toute notre communauté, et donc contre nous-mêmes.

      /.../

      Ola Bini est un expert en cybersécurité, consultant en protection des données personnelles dans le domaine de l’Open Source ainsi qu’un défenseur reconnu des droits numériques. Il est citoyen suédois et réside en Equateur avec un permis valable pour 6 ans. Il vit en Equateur parce que c’est un pays qu’il aime et dans lequel il a construit sa vie. Ola a été développeur toute sa vie, depuis l’âge de 8 ans. Son travail est prolifique : il a collaboré et collabore à une longue liste de projets, parmi lesquels (nous souhaitons souligner par l’importance de ses contributions) OTR version 4 et JRuby. Il est aussi membre du conseil qui mène le projet européen phare DECODE (avec le numéro de subvention 732546) sur la cryptographie avancée et la confidentialité de la vie privée dès la conception (privacy-by-design). La communauté considère sa détention comme un obstacle important et négatif aux projets avec lesquels il collabore.

      /.../

      Défendre le droit à la vie privée n’est pas un crime. Défendre le droit aux logiciels libres et ouverts n’est pas un crime. Ola consacre sa vie à la liberté de tous. Maintenant, c’est à notre tour de lutter pour la liberté d’Ola.
      Nous le voulons en sécurité, nous le voulons de retour parmi nous, nous le voulons libre !
      #FreeOlaBini
      S’il te plaît, ajoute ton organisation ou toi-même à cette déclaration de support en envoyant un courrier électronique à : signatures@freeolabini.org

    • Déclaration d’Ola Bini suite à son arrestation arbitraire depuis la prison de El Inca, en Équateur :
      https://freeolabini.org/fr/statement-from-ola

      Tout d’abord, je tiens à remercier toutes les personnes qui me soutiennent. On m’a parlé de l’attention que cette affaire a suscité dans le monde entier et c’est quelque chose j’apprécie plus que ce que je ne sais exprimer avec mes paroles. À ma famille, mes amis, à tous ceux qui sont proches, je vous envoie tout mon amour. Je vous ai toujours dans mes pensées.

      Je crois fermement au droit à la vie privée. Sans vie privée, il n’y a pas d’agence et sans agence, nous sommes des esclaves. C’est pourquoi j’ai consacré ma vie à cette lutte. La surveillance est une menace pour nous tous. Ça doit s’arrêter.

      Les leaders du monde mènent une guerre contre le savoir. L’affaire contre moi est basée sur les livres que j’ai lus et sur la technologie dont je dispose. C’est un crime seulement depuis une pensée orwellienne. Nous ne pouvons pas laisser cela arriver. Le monde va fermer de plus en plus autour de nous jusqu’à ce qu’il ne nous reste plus rien. Si l’Équateur peut le faire, d’autres le peuvent aussi. Nous devons arrêter cela avant qu’il ne soit trop tard.

      J’ai confiance en qu’il sera évident que cette affaire ne peut pas être justifiée et va donc s’effondrer.

      Je ne peux pas m’empêcher de dire quelque chose sur le système pénal équatorien. Je suis détenu dans les meilleures conditions et pourtant c’est terrible. Une réforme sérieuse est nécessaire. Mes pensées vont à tous les prisonniers en Équateur.

      Ola Bini

      (j’ai l’impression que certains passages sont mal traduits...)

    • apparemment, l’original est en anglais (il n’y a pas actuellement de version suédoise).

      1. First, I want to thank all my supporters out there. I’ve been told about the attention this case is getting from all the world, and I appreciate it more than I can say. To my friends, family and nearest ones: all my love - you’re constantly in my thoughts.

      2. I believe strongly in the right to privacy. Without privacy, we can’t have agency, and without agency we are slaves. That’s why I have dedicated my life to this struggle. Surveillance is a threat to us all, we must stop it.

      3. The leaders of the world are waging a war against knowledge. The case against me is based on the books I’ve read and the technology I have. This is Orwellian - ThoughtCrime. We can’t let this happen. The world will close in closer and closer on us, until we have nothing left. If Ecuador can do this, so can others. We have to stop this idea now, before it’s too late.

      4. I’m confident it will be obvious that there’s no substance to this case, and that it will collapse into nothing.

      5. I can’t avoid saying a word about the Ecuadorian penal system. I’m being held under the best circumstances and it’s still despicable. There needs to be serious reform. My thoughts go out to all fellow inmates in Ecuador.

      Ola Bini

      Oui, il y a un gros problème de traduction sur agency, ici je pense au sens de possibilité d’agir, capacité d’agir.

      Et moins problématique pour le sens, sur le ThoughtCrime, " C’est un crime de pensée (au sens de la Police de la Pensée) orwellien(ne).

  • Revenge of the Bacteria : Why We’re Losing the War - Video - NYTimes.com
    https://www.nytimes.com/video/health/100000005932983/bacteria-antibiotics-war.html

    Une vidéo géniale sur le danger des bactéries résistantes et le lien entre la multiplication des antibiotiques et l’argent des big pharma (et plus largement du système agro-médical).

    Bacteria are rebelling. They’re turning the tide against antibiotics by outsmarting our wonder drugs. This video explores the surprising reasons.

    #Antibiotiques #Alimentation #Agriculture #Bactéries_résistantes
    #Santé_publique

  • The Democratic Electorate on Twitter Is Not the Actual Democratic Electorate - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2019/04/08/upshot/democratic-electorate-twitter-real-life.html

    Une étude intéressante sur la différence entre l’expression des Democrates (tendance « progressiste ») et la réalité Démocrate.

    Mais l’article propose une version figée de la politique, négligeant les effets d’entraînement. En particulier, il est intéressant de voir l’exemple cité des progressistes qui n’ont pas pu accéder à l’élection en perdant les primaires... devant des candidat(e)s qui au final ont perdu l’élection présidentielle.

    Mais ce soit disant « réalisme » existe partout, qui plonge les pays vers le centre... alors même que cela n’offre aucune garantie de changement, voir même de résultat positif aux élections (yes, l’exemple turs du mois passé est un contrepoint intéressant... rien n’est jamais bianire en politique).

    Today’s Democratic Party is increasingly perceived as dominated by its “woke” left wing. But the views of Democrats on social media often bear little resemblance to those of the wider Democratic electorate.

    The outspoken group of Democratic-leaning voters on social media is outnumbered, roughly 2 to 1, by the more moderate, more diverse and less educated group of Democrats who typically don’t post political content online, according to data from the Hidden Tribes Project. This latter group has the numbers to decide the Democratic presidential nomination in favor of a relatively moderate establishment favorite, as it has often done in the past.

    #Politique_USA

  • AfropeanEcho 11 décembre 2017
    http://www.radiopanik.org/emissions/afropean-echo/afropeanecho-11-decembre-2017

    Animateurs : Frédéric Lubansu, Louise Manteau, Gaëtan Kondzot

    Invité : David Minor Illuga

    Auteur et comédien, David nous parle de « Délestage », écrit et joué par David Minor Illunga, mise en scène Roland Mauhauden.

    Events passés : #Sankara Legacy festival par le collectif

    Events futurs : Afropean open Lab III, le 23 février 2017 à 20h30 pour le festival Afropolitan festival à Bozar.

    Musiques :

    Babylone Nneka feat Joss stone Bombe anatomique Jean goubald This is a men world James brown feat Pavarotti

    Liens :

    jossstone.co.uk

    https://tarmacdesauteursblog.wordpress.com

    https://www.youtube.com/watch?v=2xHwcVcE73Q

    #Alternatives_Théâtrales #Tarmac #Théâtre_de_Poche #Kinshasa #Espace_senghor #Délestage #Art.15 #Métis #Alternatives_Théâtrales,Tarmac,Sankara,Théâtre_de_Poche,Kinshasa,Espace_senghor,Délestage,Art.15,Métis
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/afropean-echo/afropeanecho-11-decembre-2017_06511__1.mp3

    • Netanyahu polishes security image in Moscow as vote approaches
      Ben Caspit April 3, 2019
      https://www.al-monitor.com/pulse/originals/2019/04/israel-russia-syria-benjamin-netanyahu-vladimir-putin.html#ixzz5kCuSazCq

      Prime Minister Benjamin Netanyahu will pass up no opportunity for political points as the April 9 elections approach. Today, April 4, he will meet with Russian President Vladimir Putin in Moscow, their second meeting in about six weeks. The last one took place on Feb. 27, after a long disconnect between the two leaders. This one comes only a few days before the political electoral verdict that will also decide Netanyahu’s personal fate. During this meeting, Netanyahu will also thank Putin. The Arab media reported that Russia was a third country that helped Israel to return the body of soldier Zacharia Baumel, who had been missing for 37 years. After he milked the March 25 celebration with President Donald Trump in the White House, Netanyahu is looking toward Putin, who is still venerated by many former Soviet Union citizens who moved to Israel. In this last-minute trip, Netanyahu is again trying to convey that no one can replace him in terms of international status.

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      Russia helps find remains of Israeli soldier missing since 1982
      April 4, 2019 4:56 P.M. (Updated : April 5, 2019 1:03 P.M.)
      http://www.maannews.com/Content.aspx?id=783107
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      https://seenthis.net/messages/772531

    • Le Hezbollah se mure dans son silence après le « cadeau » russe fait à Netanyahu
      Jeanine JALKH | OLJ | 05/04/2019
      https://www.lorientlejour.com/article/1164974/le-hezbollah-se-mure-dans-son-silence-apres-le-cadeau-russe-fait-a-ne

      La remise par Moscou des restes du soldat porté disparu en 1982 n’affectera toutefois pas les relations entre le parti chiite et la Russie, estime un analyste proche du Hezb.

      Par-delà sa signification et ses effets escomptés sur les relations russo-israéliennes, la remise des restes de Zachary Baumel, commandant de char du 362e bataillon blindé porté disparu en 1982 au Liban, par la Russie à Israël, n’a suscité aucune réaction de la part du Hezbollah qui se refuse catégoriquement à commenter cette affaire. Le parti a probablement du mal à comprendre pourquoi Moscou, voire même le régime syrien, partenaire présumé de la Russie dans cette opération, aurait consenti à cet échange, sachant qu’il a de tout temps adopté la politique du donnant donnant, notamment dans le cadre d’échanges de prisonniers de guerre ou des dépouilles de combattants ou de soldats.

      Hier, la Russie a annoncé officiellement son parrainage de l’opération de recherche qui a abouti à localiser le corps du soldat, un commandant de char qui avait disparu entre le 10 et le 11 juin 1982 lors d’une bataille qui s’était déroulée à la Békaa, dans la localité de Sultan Yacoub, non loin de la frontière libano-syrienne. (...)

    • Poutine : la Syrie a aidé la Russie à récupérer la dépouille de Zachary Baumel
      Par Judah Ari Gross, Times of Israel Staff et AFP 4 avril 2019
      https://fr.timesofisrael.com/poutine-la-syrie-a-aide-la-russie-a-recuperer-la-depouille-de-zach

      Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que l’armée russe, avec l’aide de la Syrie, avait participé aux efforts visant à récupérer la dépouille du sergent Zachary Baumel, qui avait été tué en 1982 lors de la Première guerre du Liban lors de la bataille de Sultan Yacoub contre l’armée syrienne.

      « Les soldats de l’armée russe ont trouvé le corps en coordination avec l’armée syrienne », a déclaré Poutine durant une conférence de presse avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

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      La Syrie contredit Poutine, nie avoir aidé au rapatriement de Zachary Baumel
      Par Judah Ari Gross, Adam Rasgon et Times of Israel
      https://fr.timesofisrael.com/la-syrie-contredit-poutine-nie-avoir-aide-au-rapatriement-dun-sold

      Damas soutient que "toute l’opération était l’œuvre d’Israël et de groupes terroristes," après que le Kremlin a indiqué que les troupes russes l’avaient menée avec l’armée syrienne
      (...)
      « Nous n’avons pas la moindre information sur le sujet et ignorons s’il y a des restes ou pas, » ajoute le communiqué.
      Un responsable de l’organisation terroriste palestinienne du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) basé en Syrie a fait savoir mercredi que des insurgés ayant pris le contrôle du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas jusqu’à l’année dernière avaient excavé des tombes à la recherche des dépouilles de trois soldats disparus. Le FPLP l’avait déjà affirmé par le passé.

      Le ministre de l’Information syrien Imad Sara a assuré à la télévision officielle que la Russie n’était pas non plus impliquée. « Ce que nous croyons, c’est que toute l’opération a été menée par Israël et des groupes terroristes armés en Syrie. »(...)

  • Penser « la nature et la société » face à la catastrophe climatique (ou : le procès de Bruno Latour)
    https://www.cairn.info/revue-zilsel-2019-1-page-367.htm
    À propos d’#Andreas_Malm, The Progress of This Storm : Nature and Society in a Warming World, Londres, Verso, 2018, 248 pages

    L’une des tares de l’« hybridisme » est de brouiller ces pistes. C’est pourtant une bannière sous laquelle une bonne partie de la théorie sociale actuelle est produite, déplore Malm. Et, selon lui, #Bruno_Latour est « la source d’inspiration principale de cette façon de penser », de ce « dissolutionnisme » qui « proclame que la société et la #nature sont devenues impossibles à distinguer parce qu’elles sont en fait une seule et même chose » (p. 44-46). Avec cette incrimination commence le procès de Latour dans The Progress of This Storm, en tête de la cohorte de ces théoriciens pour lesquels, semble-t-il, « il n’y a pas d’extase plus élevée que la dissolution des dualismes » (p. 185). Cette tendance s’exprime notamment sous la forme d’un anti-cartésianisme. Mais en réalité, ce rejet est superficiel, car Malm décèle dans l’hybridisme les traces fatales d’« une forme extrême de dualisme » de la substance – puisque c’est la conception d’une radicale différence de la nature et de la société qui interdit à Latour et consorts d’envisager leur coexistence. Ergo, « l’hybridisme est au cartésianisme ce que les cigarettes électroniques sont aux cigarettes » (p. 51).

    Il faut donc l’abandonner, au profit d’un « monisme de la substance » et d’un « dualisme des propriétés » permettant de penser les relations de dépendance et les différences entre des entités présentant une certaine communauté de substance, mais des propriétés différentes. Le fait que l’arbre se nourrit de la terre et dépérit sans elle n’oblige pas à les confondre ; de même, le fait que la société ne peut se déployer hors de la nature n’empêche pas de reconnaître qu’« elle s’est ramifiée dans d’innombrables directions dans le cours de ce que nous appelons l’histoire » (p. 52-59). Car si « les propriétés sociales dépendent, en dernière instance des propriétés naturelles », leur caractère émergent implique qu’elles ne peuvent être réduites aux propriétés naturelles des entités qui les supportent. Face à une marée noire ou au « trou » dans la couche d’ozone, la pensée véritablement écologique implique ainsi de reconnaître que « tout est connecté », mais aussi que les relations de production à leur origine « sont matérielles et sociales et non naturelles » (p. 63-70). Ainsi, « le changement climatique n’est pas construit mais provoqué [not built but triggered]. Le climat n’est pas créé mais changé, débloqué, perturbé, déstabilisé [changed, unhinged, disrupted, destabilised]. » Le choix des mots importe ici, et Malm appelle à oublier le lexique de l’hybridisme, qui conduit à considérer « qu’il n’y a rien de qualitativement différent entre le processus de la photosynthèse et celui de négociations climatiques à l’ONU », au profit de celui de l’articulation : il est important en effet de pouvoir considérer la façon dont les configurations sociales, par exemple celles qui sont au principe de l’économie fossile, s’articulent (« combine ») avec des processus naturels qu’elles ne peuvent pas modifier (p. 73-74).

    Pour Malm, l’aspect intentionnel des activités humaines les différencie de façon essentielle des processus (simplement) naturels. Il y a donc un risque important à succomber au charme des sirènes du « nouveau matérialisme », qui met en valeur l’« agentivité » de la matière inanimée (par exemple celle des fleuves, des espèces chimiques ou des forces géophysiques). Cette focalisation a en effet entraîné certains auteurs à se passer de la distinction entre une action intentionnelle et « la [simple] production d’une différence dans un état de fait » – pour reprendre la définition donnée par Latour de cette « agentivité ». Cette option analytique n’est pas seulement à contre-courant du sens pratique commun, elle est aussi invalidée par un vaste corpus de philosophie de l’action, auquel Malm consacre quelques pages. Pour ce qui concerne le changement climatique, notamment, il importe de distinguer les choix effectués par certains collectifs humains au cours de leur histoire (et les intentions à leur origine) des processus constitutifs du système climatique : en l’occurrence, ce qui est en cause dans le réchauffement actuel, ce sont bien les activités humaines, « le reste n’est que conséquences [physico-chimiques] » (p. 108). L’autre problème, crucial dans la perspective activiste de Malm, est que la dissolution de l’intentionnalité humaine fond dans la masse (celle des « agents ») les responsables aux manettes de l’économie fossile : pour lui, la dissertation sur l’agentivité du charbon, par exemple, produit un écran de fumée coupable, car nuisant à l’analyse des décisions politiques, économiques, industrielles, etc. que l’on peut estimer aujourd’hui à l’origine du changement climatique (p. 98-99, 111-112). Pour Malm, c’est d’autant plus incompréhensible que certains acteurs clés de cette histoire ne cachent pas du tout les intentions qui les animent. L’exemple de Rex Tillerson, 41 ans de service dans l’industrie pétrolière, à la Maison-Blanche auprès de Donald Trump (jusqu’à son limogeage en mars 2018), est édifiant : « ma philosophie [sic] c’est de faire de l’argent. Si je peux me faire de l’argent en forant, c’est ce que j’ai envie de faire » (cité p. 106).

    Malm souligne aussi que face à ce type d’acteurs (et à leurs réseaux), responsables de la « violence irrationnelle » consistant à persister dans l’exploitation du charbon, ou dans l’extension des infrastructures au service des automobiles ou de l’aviation, l’abandon de toute référence à l’idéal de vérité scientifique, au profit d’une analyse de la « robustesse » dérivée de la puissance intéressée d’acteurs (et d’actants) alliés, constitue une expérience heuristique politiquement néfaste. Il est difficile, remarque l’historien, d’établir aujourd’hui que l’accumulation, la solidification et la diffusion des données climatologiques ont affaibli les climatosceptiques. Dans ces conditions, nier la spécificité du discours scientifique aurait plutôt tendance à faciliter encore la propagande de ces derniers. Autrement dit, l’aplanissement relativiste du champ de bataille est un handicap qui rend très incertaine l’issue de la confrontation plus directe à laquelle appelle Latour, en exhortant les climatologues (et leurs alliés) à assumer davantage la robustesse et la puissance de leurs assemblages scientifico-politiques. À son relativisme, Malm oppose un « réalisme épistémologique du climat », qu’il présente à travers dix thèses soulignant la déconnexion analytique du couple puissance-vérité (« might/right »), l’indépendance des objets du savoir vis-à-vis des moyens de la connaissance humaine, mais aussi l’importance politique des discours sur la nature (p. 126-133)

    Aux yeux de Malm, l’inconséquence politique des options théoriques prônées par Latour – son relativisme, son fétichisme, son hobbésianisme augmenté (« hobbesianism-plus-things »), etc. – est énorme. Ces options trouvent en outre un écho suspect dans certaines de ses déclarations (e. g. « don’t focus on capitalism ») et certains de ses compagnonnages (par exemple avec le Breakthrough Institute). L’animosité envers « ce bienveillant centriste français » est clairement exprimée, et il n’est pas exclu qu’elle ait été motrice pour la réflexion de Malm. Mais, s’il est souvent très personnalisé, le procès intenté à Latour lui permet surtout de passer en revue un certain nombre de travers de la théorie contemporaine, qu’il estime incompatible (au mieux) avec la critique de l’économie fossile et l’identification des foyers du pouvoir capitaliste qui la soutiennent.

  • Lecture : « Du trop au faux »
    https://archive.org/details/DuTropAuFaux

    Du trop au faux. Chronique d’un premier avril 2019. Le président de la république affirmant qu’une vielle femme de 73 ans victime de plusieurs fractures et commotions cérébrales après une charge de CRS n’a « jamais été en contact avec les forces de l’ordre » alors même que les faits sont docum....This item has files of the following types : Archive BitTorrent, Columbia Peaks, Item Tile, JPEG, JPEG Thumb, Metadata, Ogg Vorbis, PNG, Spectrogram, VBR MP3, Windows Media Audio

    #audio/opensource_audio #fakenews
    https://archive.org/download/DuTropAuFaux/format=VBR+MP3&ignore=x.mp3

  • Israeli navy sprays Palestinian fishermen with ’skunk water’
    April 2, 2019 11:59 A.M. (Updated: April 2, 2019 3:44 P.M.)
    http://www.maannews.com/Content.aspx?ID=783077

    GAZA CITY (Ma’an) — Israeli naval boats sprayed ‘skunk water’ at Palestinian fishermen working off the coast of the central besieged Gaza Strip, on Tuesday noon.

    Head of the Palestinian Fishermen Union in Gaza, Zakariya Bakr, reported that Israeli naval boats sprayed Palestinian fishermen with “skunk water” at 12 nautical miles off coast of the central Gaza Strip.

    This is the first Israeli assault against Palestinian fishermen since the the expansion of the permitted fishing zone off Gaza’s coast a day earlier.

    The permitted fishing zone was extended from 12 nautical miles to 15 nautical miles.

    Known as “skunk,” the Israeli military has been using the chemical since at least 2008 as a form of non-lethal crowd control. Palestinians, however, simply call the liquid “shit,” after the smell that can stay for weeks on clothes, body, walls and furniture.

    • Gaza : l’armée israélienne annonce l’élargissement de la zone de pêche
      Par RFI Publié le 01-04-2019 - Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
      http://www.rfi.fr/moyen-orient/20190401-gaza-elargissement-zone-peche-large

      L’armée israélienne a annoncé ce lundi 1er avril un élargissement de la zone de pêche au large de Gaza, passant à 15 milles nautiques sur une partie du littoral gazaoui. La décision confirme l’avancée de négociations en cours entre le Hamas et Israël.

      Alors que le Hamas répète depuis quelques jours qu’un accord est en cours de négociation, Israël se refuse à tout commentaire. Mais après avoir jugé que le mouvement islamiste a fait preuve de « retenue » samedi lors des rassemblements marquant le premier anniversaire de la Grande marche du retour, l’armée a annoncé successivement la réouverture des points de passage entre l’enclave palestinienne et le territoire israélien ainsi que l’élargissement de la zone de pêche.

      Désormais, les marins gazaouis pourront aller pêcher jusqu’à 15 milles nautiques au large des côtes, selon l’armée israélienne. Une distance nettement supérieure aux 6 milles nautiques habituellement autorisés et qui n’avait pas été accordée depuis de nombreuses années.

      Mais le syndicat des marins pêcheurs de Gaza précise que cette distance n’est autorisée que dans le sud de l’enclave, près de la frontière égyptienne, alors qu’au nord, près des côtes israéliennes, la zone de pêche ne s’étend toujours que sur 6 milles. Et les 15 milles restent inférieurs aux 20 prévus par les accords d’Oslo, relève l’ONG Gisha, qui milite pour la liberté de circulation des Palestiniens.

  • Les astéroïdes Bénou et Ryugu, deux amas de gravats sombres dans l’espace
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/03/19/les-asteroides-benou-et-ryugu-deux-amas-de-gravats-sombres-dans-l-espace_543


    L’ombre de la sonde Hayabusa-2 à la surface de l’astéroïde Ryugu.
    HANDOUT / AFP

    Les sondes japonaise Hayabusa-2 et américaine Osiris-Rex ont permis de collecter des données qui font l’objet de dix publications simultanées, mardi 19 mars, dans les revues scientifiques « Science » et « Nature ».

    Cela s’appelle une rafale éditoriale. Mardi 19 mars, les équipes de deux missions spatiales – la japonaise #Hayabusa-2, qui ausculte l’astéroïde #Ryugu depuis juin 2018, et l’américaine #Osiris-Rex, qui en fait autant avec l’astéroïde #Bénou (#Bennu) depuis décembre 2018 – ont publié les premiers résultats sur ces deux petits corps dans un total de dix études. Trois sont consacrées à Ryugu et paraissent dans Science et les sept autres décrivent Bénou dans Nature et trois de ses revues filles, Nature Astronomy, Nature Geoscience et Nature Communications.

    Indices sur la naissance et l’évolution du Système solaire
    Dix études simultanées dans quelques-uns des plus grands journaux scientifiques mondiaux, l’affaire n’est pas si courante. Pour Patrick Michel, directeur de recherches CNRS à l’Observatoire de la Côte d’Azur, et qui a le privilège d’appartenir aux équipes des deux missions, cette rafale se justifie : « Ce sont les premiers résultats jamais obtenus in situ sur des astéroïdes carbonés », explique-t-il. Les astronomes font la cour à ces objets parce qu’ils sont les restants des matériaux qui ont composé les planètes il y a un peu plus de 4,5 milliards d’années. Les auteurs de l’étude de Science consacrée à la surface de Bénou soulignent par ailleurs que ces astéroïdes sont représentatifs des objets qui ont pu apporter à la Terre primitive de l’eau et des molécules favorables à l’apparition de la vie. Les informations que l’on peut en tirer constituent donc autant d’indices sur la naissance et l’évolution du Système solaire.


    Bennu, OSIRIS-REx, source : NASA
    la (vraie) légende est derrière le #paywall