A Uzerche, je vis des arbres de la liberté devant toutes les portes.
Vous croyez que Uzerche est une ville, c’est une forêt. Je ne serais pas très rassuré s’il fallait la traverser à minuit. La diligence y passe heureusement à midi. Le beau sexe et celui qui ne l’est pas, m’ont paru très médiocrement attrayants. Des canards barbottent (sic) dans de petites mares, au milieu des rues encombrées de fumier. Un monsieur, très démocrate, je suppose, a fait dans sa maison, une niche à un arbre de la liberté, qui en cette qualité se trouve emprisonné dans la muraille, laquelle est peinte en rouge. Ce monsieur a bien du goût. A la bonne heure ! voilà un vrai patriote qui doit faire le bonheur de ses concitoyens, et qui voit les questions d’un peu haut. Braves Uzerchois, ou Uzerchiens, allez !
Frédéric Le Blanc d’Hackluya, « De Toulouse à Paris », poème en prose publié en 1849 dans le quotidien Le Corsaire. Le Blanc d’Hackluya, de son vrai nom Frédéric Le Blanc du Vernet, est un écrivain et critique d’art toulousain du milieu du XIXe siècle.