city:venise

  • Recension critique d’une brochure de Bouveresse sur le Progrès par @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2017/05/16/louart-progres

    Comme son titre l’indique, il s’agit donc d’une critique de l’idée de Progrès, et l’on y trouve des citations de quelques grands et moins grands critiques de cette doctrine laïque et obligatoire des sociétés capitalistes et industrielles.

    Et un détour par Polanyi et la contradiction entre « amélioration » et « habitation », venant d’un document du temps des enclosures qui disait :

    L’homme pauvre sera satisfait dans son but : l’Habitation ; et le gentilhomme ne sera pas entravé dans son désir : l’Amélioration.

    Mais

    Ce Progrès se réalise toujours depuis au détriment de « l’habitation », c’est-à-dire du fait de vivre dans un pays, une contrée, sur un bout de terre dont on tire les ressources de son existence et sa subsistance, que l’on cultive et aménage à sa convenance, où l’on trouve des habitants, des compagnons et des complices qui en font autant. Ou dans une ville, dans un quartier, où l’on partage la vie et les activités avec ceux vivants alentour. Bref, l’habitation consiste à construire un monde qui soit le nôtre. Et en fait seule l’habitation est source d’une véritable amélioration de notre condition humaine.

    […]

    J’entend déjà d’ici quelques sarcasmes : « En voilà un qui veut créer un mouvement pour l’immobilisme ! »

    Pourtant, si tant de gens vont prendre des vacances dans des pays exotiques, ou visitent les centres anciens des grandes villes, c’est bien parce que là subsiste encore quelques traces d’authentique habitation. Alors que partout alentour se multiplient les non-lieux : les mêmes supermarchés, les pavillons de banlieue identiques, les tours de bureau semblables, les zones industrielles, les élevages intensifs et les champs remplis de clones, etc. Le touriste fuit ces lieux de sa morne existence pour aller se faire prendre en photo dans les lieux habités qui subsistent. Ce faisant il participe à en chasser les habitants et à transformer leur antiques demeures en décor. Voyez ce qu’est devenue Venise, par exemple.

    L’habitation n’est pas l’immobilisme, c’est la condition pour peupler le monde et donner au voyage un véritable contenu de rencontre et de dépaysement.

    #Progrès #Jacques_Bouveresse #brochure #recension #Karl_Polanyi #critique_techno #enclosures #habitation #amélioration #innovation et @chezsoi du coup

  • #seenthis_fonctionnalités : Les thèmes privilégiés d’un.e auteur/autrice

    Grâce aux hashtags et aux thèmes automatiques, Seenthis fabrique une liste (pondérée) des thèmes privilégiés d’une personne. Cela apparaît en colonne de droite de la page d’un.e contributeur.trice. Par exemple :

    Country:France / Continent:Europe / City:Paris / #femmes / Country:Grèce / #sexisme / #Grèce / #racisme / Currency:EUR / #Palestine / #travail / Country:Israël / Country :États-Unis / #Israël / Country:Allemagne / #féminisme / Person:Encore / City:Gaza / Country:Suisse / Country:Royaume-Uni / City:Londres / City:Bruxelles / Person:Charlie Hebdo / Country:United States / #santé / Currency:USD / #prostitution / City:This / Person:Alexis Tsipras / #politique / Country:Israel / Country:Russie / #histoire / #viol / City:New York / #migrants / #cartographie / #photographie / Country:Espagne / #écologie / Company:Facebook / #inégalités / #réfugiés / Country:Palestinian Territories / Country:Italie / Person:François Hollande / #journalisme / Country:Japon / Continent:Afrique / #art / #culture_du_viol / Country:Syrie / Country:Iraq / City:Athènes / City:Lille / #France / #austérité / #littérature / Person:Manuel Valls / #Suisse / Person:Tony Blair / #misogynie / #éducation / #audio / #islamophobie / Country:Algérie / #plo / #Internet / ProvinceOrState:Cisjordanie / #asile / City:Bonne / #Union_européenne / #cinéma / PublishedMedium:The New York Times / NaturalFeature:Philippe Val / #sorcières / #livre / #revenu_garanti / City:Die / Country:Afghanistan / Person:Hillary Clinton / #photo / #chômage / Country:Danemark / Person:Mona Chollet / Region:Moyen-Orient / #gauche / City:Lyon / Country:Chine / #capitalisme / Person:Jeremy Corbyn / Country:Belgique / #colonisation / #qui_ca / City:Amsterdam / Organization:Académie française / City:London / #violence / Facility:Palestine Square / Country:Liban / #discrimination / #shameless_autopromo / #médecine / Company:Google / #radio / Country:Pays-Bas / Organization:Hamas / ProvinceOrState:Bretagne / ProvinceOrState :Île-du-Prince-Édouard / #société / City:Munich / #domination / City:Nice / City:Cologne / #Europe / Organization:Sénat / #nourriture / Region:Proche-Orient / Person:Christiane Taubira / Country:Suède / Organization:White House / Person:Donald Trump / Person:Laurence Rossignol / Company:Le Monde / #voile / #historicisation / Continent:America / #childfree / Person:Arnaud Leparmentier / #revenu_de_base / #théâtre / ProvinceOrState:Québec / Person:Philippe Rivière / #imaginaire / City:Strasbourg / Country:Finlande / City:Venise / #migrations / #Etats-Unis / Country:Arabie saoudite / City:Jerusalem / #Gaza / Country:Greece / City:Beyrouth / City:Toulouse / #islam / City:Marseille / Person:Mark Regev / Country:Grande-Bretagne / Person:encore / #Genève / City:Ramallah / #temps / #géographie / #sexe / Person:Osez / Country:South Africa / #patriarcat / Country:Pakistan / City:Bordeaux / #urbanisme / Person:Richard Malka / Person:Frédéric Lordon / Continent:Amérique / Company:The Guardian / #occupation / Person:Alain Juppé / Person:Denis Robert / Region:Méditerranée / PublishedMedium:The Guardian / #science / #BDS / City:Damas / Person:Peter Brook / City:Oslo / City:Dublin / #violences_sexuelles / City:Pomerol / City:Juif / Person:Paul Guers / City:Mayenne / #laïcité / Person:Jean-Luc Mélenchon / #censure / Organization:Tsahal / Person:Daniel Schneidermann / Organization:United Nations / Country:Bolivie / Position:Prime Minister / #domination_masculine / City:Nesle / Person:Virginia Woolf / ProvinceOrState:Maine / City:Montsoreau / Person:Jean-Louis Barrault / Person:Paul Dutron / Person:Lino Ventura / Person:Max Weber / City:La Tour / Company:Charles Oulmont /

    À une époque, on avait un gadget trop mignon : on pouvait balancer ça d’un clic sur Wordle pour obtenir une représentation graphique (ici @odilon) :
    https://www.flickr.com/photos/odilodilon/6684464421

    Flickr

    • Commentaire : en pratique, ce n’est pas d’un usage central. Pourtant ça me semble très intéressant pour tenter d’améliorer certaines fonctionnalités :

      – découverte de nouveaux contacts (plutôt que de se baser sur « les gens que suivent les gens que vous suivez », on pourrait utiliser « les gens qui écrivent sur les thèmes des gens que vous suivez ») ;

      – faire ressortir cette notion de « centres d’intérêt/de compétence » évoquée précédemment :
      https://seenthis.net/messages/589554

  • Encensoir volant et Pop art sur cigarettes : gros plan sur la Triennale de l’art russe | Actualités russes
    http://fr.rbth.com/art/culture/2017/03/21/encensoir-volant-et-pop-art-sur-cigarettes-gros-plan-sur-la-triennale-de-la

    Plein d’ironie, Anatoli Osmolovski s’est élevé un monument à soi-même en se représentant comme un grand prêtre, à l’image des futuristes russes. Au début des années 1990, celles de sa jeunesse, il pratiquait la performance avant de se passionner pour des objets et des installations porteuses d’un message politique et social. Ces dernières ont été exposées dans de nombreux pays, notamment à la Biennale de Venise. À la triennale de Moscou, il est représenté dans la section Figure de maître, en compagnie de classiques de l’art contemporain russe comme Dmitri Prigov ou Andreï Monastyrski.

    #art #art_contemporain #russie

  • Sur Twitter cette vidéo est diffusée par Just See Real (aka Cyril) qui rappelle la prise de parole de Luc Saint-Eloy et Calixthe Beyala lors des 25 ans des Césars en 2000 :

    https://twitter.com/JustSeeReal/status/836325535701741568

    César 2017 : Alice Diop, Maïmouna Doucouré, Déborah Lukumuena récompensées
    https://www.youtube.com/watch?v=0EdSfCj0jrY

    La 42ème nuit des #César a consacré des #Noirs, des #femmes_noires, pour leur travail et pour leur talent. C’est suffisamment rare pour être souligné. C’est même historique ! Toute arrivée a son départ...

    À la suite de cette prise de parole, #Luc_Saint-Eloy avait été interviewé. Je recopie ici l’interview pour archive :

    http://calixthe.beyala.free.fr/html/entretien%20avec%20Luc%20Saint-Eloy.htm

    [des quotas dans le cinéma ?]

    Entretien avec Luc Saint-Eloy

    directeur artistique de la compagnie du « Théâtre de l’Air Nouveau », metteur en scène, acteur et membre actif du Collectif Egalité.

    « Nous sommes obligés de parler d’oppression, de liberté à retrouver. J’ai personnellement toutes les preuves que ce système nous empêche de fonctionner. »

    Flu : De qui était le texte lu lors de la cérémonie des Césars ?

    Luc Saint-Eloy : De Calixte Beyala et moi-même. Le texte a été écrit très spontanément, le jeudi soir où nous avons appris que nous avions deux invitations pour la cérémonie. Il devait être aux alentours de minuit, nous venions de faire deux courriers avec #Calixte_Beyala et nous étions assez fatigués. Le texte a donc été écrit très rapidement, à deux, pratiquement d’un seul jet. On l’ a revu le samedi après midi avec #Jacques_Martial. On n’a alors corrigé que deux, trois petites choses parce qu’on a pensé que ce texte, qui venait du cœur était déjà assez juste.

    F : Qu’est ce que cela représentait pour vous, de prendre la parole devant ce parterre de personnalités ? C’était un défi ?

    L.S-E : C’était un pari difficile. Nous avions deux invitations qui nous permettaient d’être à l’intérieur du théâtre des Champs Elysées, mais les places étant numérotées et réservées, nous étions installés au deuxième balcon, donc très loin de l’espace scénique. Nous avons plusieurs fois essayé de descendre et d’accéder au rez-de-chaussée. Ce dernier étant réservé aux nominés, aux institutionnels, nous avons été arrêtés à chaque fois. Nous avons alors décidé, vers vingt et une heure quinze de passer par un escalier qui nous faisait arriver vers la porte la plus proche du rez-de-chaussée, où une équipe importante de membres de la sécurité regardaient la cérémonie sur un petit écran. On a attendu patiemment derrière eux, et quand ils s’y attendaient le moins, on est passé en disant que c’était à notre tour de parler. On a ouvert brutalement et rapidement les portes et on est montés directement sur la scène. Evidemment, on ne se sentait pas à l’aise, même si on était sûrs de l’importance de notre démarche. On a eu peur d’être happés juste avant d’arriver sur scène ou d’être coupés au milieu de notre discours et expulsés de l’espace scénique. Donc nous avions quand même une grosse angoisse, qu’il fallait maîtriser, ne pas montrer. C’était donc un pari à gagner, avec souplesse, avec élégance et je crois que nous nous en sommes bien sortis.

    F : Qu’avez vous pensé du parti pris du réalisateur qui a immédiatement filmé les quelques noirs qui étaient dans la salle ?

    L.S-E : Je trouve que le réalisateur a fait preuve d’un grand professionnalisme. Avant de pouvoir prendre la parole, j’ai eu le temps de dire à Alain Chabat, qui présentait la cérémonie, de se rassurer puisque nous ne voulions adresser qu’un message d’espoir. #Alain_Chabat nous a demandé d’attendre que la personne qui était alors sur le plateau finisse son discours avant d’entrer en scène. Je crois que le réalisateur, dans ce court temps d’attente, a reconnu Calixte Beyala et s’est rendu compte que nous allions prendre la parole au nom du #Collectif_Egalité. Il a donc cherché dans la salle où étaient les noirs. Il a fait fort, puisque sur les deux mille personnes qui étaient là, il a réussi à trouver les cinq, six noirs qui étaient présents. Je ne sais pas s’il a voulu cautionner ou non notre discours mais en tout cas on a vu des noirs à l’écran. On a pu voir #Melvin_Van_Peebles, qui est un des plus grands réalisateurs noirs américains, et qui, soit dit en passant, était lui aussi au balcon et non avec le gratin du bas. Personnellement, ce qui m’a le plus touché et scandalisé, à part le fait qu’il n’y ait, une fois de plus, ni acteur ni réalisateur noir nominé, c’est qu’à aucun moment il n’ait été prévu au cours de cette cérémonie de rendre un hommage à #Darling_Légitimus. Son nom n’a même pas été cité lors de la séquence nécrologique qui a eu lieu quelques minutes après notre intervention. Darling avait donné un grand prix d’interprétation à la #France à la Mostra de Venise et pourtant aucun représentant du ministère de la culture n’était présent à son enterrement. J’avais été aussi scandalisé lors de la mort de #Serge_Sommier, qui avait notamment travaillé des années avec #Michel_Drucker, et dont la disparition avait été passée sous silence à la télévision. Donc nous avons donné un prix en notre nom à Darling et je pense définitivement que notre intervention était justifiée et nécessaire.

    F : Comment expliquez vous que le #cinéma_antillais, à la veille de ce XXIème siècle, soit presque inexistant ?

    L.S-E : C’est difficile de répondre en deux minutes à cette question qui est un vrai problème et nécessite un vrai débat. Il existe un cinéma naissant antillo-guyanais. Il existe des scénarios, des projets mais qui ne sont pas suffisamment défendus. Cependant, même lorsqu’ils sont menés à leur terme, ils n’ont pas l’accueil qu’ils mériteraient. J’ai par exemple été l’interprète du dernier film de #Christian_Lara, Sucre Amer, dans lequel je joue le rôle de #Louis_Delgrès. Ce film a été tourné il y a plus de trois ans et n’a toujours pas été distribué. Je sais que Lara a mené un véritable chemin de croix pour réussir à financer son film. Aucune #télévision n’a voulu l’aider, même #Canal+, alors que je pense que le film est original et que le scénario est intelligent et aucunement agressif. Il n’a trouvé des financements qu’auprès du Canada et du Conseil Régional de la #Guadeloupe. J’ai l’impression qu’il existe une véritable volonté de la part des financiers et décideurs français de ne pas nous prendre en considération. Je crois qu’ils ont hérité d’un fonctionnement colonial par rapport aux noirs des #Antilles_françaises et ils continuent à ne pas nous voir comme des êtres normaux. Ils peuvent arriver à considérer talentueux un artiste noir américain, qu’il soit réalisateur, acteur ou technicien et parallèlement, ils sont incapables de reconnaître le talent d’un noir francophone. Je ne sais si c’est à cause de la #traite_négrière ou du #système_colonial, mais ils restent sous la coupe d’un système hérité et ils semblent continuer à croire que nous sommes inexistants ou que nous ne pouvons exister qu’à travers eux. Il existe donc un vrai problème au niveau des mentalités et je crois que, si on ne les fouette pas, si on ne leur montre pas le vrai visage de la France que nous sommes les seuls à connaître, et qui n’a rien à voir avec le discours républicain qu’ils défendent, ils ne nous considèreront jamais comme des gens normaux. Ils vont continuer de plus en plus à nous laisser sur la touche et à ne pas croire qu’il existe des comédiens ou des #réalisateurs_noirs en France. Nous ne savons pas comment faire changer les choses, mais pour l’instant nous avons décidé de nous battre en accusant publiquement, ouvertement la France d’être #raciste.

    F : Est ce qu’il n’y a pas aussi un travail à faire du côté du public noir francophone ? On sait par exemple que #Siméon_d'Euzhan_Palcy n’a pas touché le public antillais visé et qu’il est très dur de mobiliser le public, antillais notamment...

    L.S-E : Il est évident qu’il y a aussi un énorme travail à faire de ce côté là. Mais il ne faut pas oublier que si vous voulez que le public soit au rendez vous, il faut accompagner un spectacle ou un film d’une vraie campagne promotionnelle. Le simple fait que nous n’ayons pas accès aux grands médias diminue largement notre pouvoir de communication. Pour pouvoir parler de marché, il faut avant tout fidéliser un public. Personnellement cela fait dix sept ans que je me sacrifie dans l’univers théâtral, que je me bats pour convaincre les miens qu’il existe un #théâtre qui n’est pas vu et défendu car il n’y a aucune politique pour le défendre. Mais à force d’être au combat, le public sait maintenant qu’il existe des rendez vous théâtraux, même s’ils ne sont pas réguliers. Tant qu’on n’aura pas un espace pour créer et diffuser des spectacles vivants, on ne pourra pas fidéliser le public comme la télévision a réussi à le faire en diffusant des images 24 heures sur 24.

    D’un autre côté, notre cinéma ne peut pas avoir absolument du succès à tous les coups et convaincre tous les publics. On sait que la rencontre avec le public est un évènement que l’on ne peut pas prévoir et dont personne ne connaît la recette. Siméon a été un relatif échec et des conclusions sont immédiatement tirées sur l’absence de marché pour le cinéma antillais. Nous savons que c’est faux, puisque Rue Cases Nègres a fonctionné et pas uniquement grâce au public antillo-guyanais, mais grâce à une véritable campagne promotionnelle. C’est vrai qu’en plus, le public a été séduit par les personnages, sachant que c’était la première fois que l’on montrait de si beaux personnages de noirs et par le sujet du film et sa réalisation. Mais même les plus grands réalisateurs ont des échecs... Je pense que ce qu’il faut surtout souligner c’est que les publics antillo- guyanais et africain n’ont pas encore ce réflexe d’aller voir des films qui pourraient les toucher parce qu’ils ne se posent pas de questions par rapport à leur représentation à l’image. La traite négrière n’est abolie que depuis à peine cent cinquante ans et elle a été remplacée par le système colonial qui nous a enfermés dans encore autre chose. Donc nous sommes encore sous domination. Un public qui est sous domination ne peut pas avoir de vrais réflexes de survie. C’est pourquoi nous tentons de débroussailler tout cela, de faire le ménage pour que nos enfants n’aient plus à évoluer dans le même contexte que nous. Si je me bats ce n’est pas pour moi, c’est avant tout pour que nos enfants bénéficient d’un regard complètement défolklorisé.

    Ce problème de promotion est aussi lié au problème d’information. On peut se demander pourquoi notre intervention aux Césars n’a pas été traitée le soir même sur les chaînes publiques. La marche que nous avions faite en juin 98, et qui avait mobilisé plus de 80 000 personnes, avait été de la même manière passée sous silence. Je ne pense pas que tout cela soit normal....

    F : Comment comptez vous mener votre combat ?

    L.S-E : Il faut changer le regard qui est posé sur nous : dire haut et fort que nous voulons définitivement vivre hors domination, dire haut et fort que nous ne voulons plus nous fâcher avec nous mêmes, comme on nous l’a appris. Lors de notre intervention au cours des Césars, nous avons parlé au nom des peuples noirs, au nom de toutes les communautés visibles, au nom de l’ #Afrique et des #Antilles et c’était une première. Dorénavant nous savons que nous vivons sur le sol français, que l’histoire nous a rendus français, que nos enfants grandissent ici et nous sommes fiers de ce que nous sommes ! Nous sommes fiers de notre passé et c’est pour cela que nous voulons le faire ressurgir pour bâtir le socle qui nous manque. Nous ne voulons pas du socle qu’on a établi pour nous, mais au contraire bâtir nos propres repères. Le combat à mener est dans leurs têtes et dans nos têtes. C’est un véritable #rapport_de_force entre #colonisateurs et #colonisés. Nous sommes obligés de parler d’oppression, de liberté à retrouver. J’ai personnellement toutes les preuves que ce système nous empêche de fonctionner. Je sais les bâtons qu’on a voulu me mettre dans les roues quand j’ai voulu monter une grande fresque historique en juin 98.

    F : Donc votre combat pour la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité et votre combat artistique sont intimement liés..

    L.S-E : Pour l’instant, en France, le domaine sportif est le seul domaine dans lequel ils acceptent que nous existions. Il me semble qu’il faut faire attention car cela me rappelle une période où ils n’avaient besoin que de nos muscles. Je n’ai pas envie que mes enfants ne rêvent à ne devenir que des sportifs, même si je n’ai rien contre les sportifs. Mon combat en tant qu’artisan de la #culture est de trouver une nouvelle manière de nous rebâtir. En tant que créateur, je ne peux m’éloigner de ce qui m’opprime. Il me faut d’abord me libérer. Donc c’est effectivement totalement lié. Il faut se fabriquer de nouvelles ailes pour pouvoir être un oiseau neuf.

    F : Pourriez-vous nous parler de votre compagnie du « Théâtre de l’Air Nouveau » ?

    L.S-E : Je suis directeur artistique de cette compagnie qui a maintenant dix-sept ans. Nous avons à notre actif plus de quinze créations. J’ai toujours dénoncé l’exclusion dont nous sommes victimes, l’exclusion dont le théâtre antillo-guyanais est victime dans le paysage culturel français. Je dénonce leur manière de parler à notre place à chaque fois qu’il s’agit de mettre en scène les rares actes théâtraux qui parlent de notre histoire. J’ai toujours adressé pour chaque création des demandes de subvention au Ministère de la Culture, à la Drac Ile-de-France et à chaque fois ces demandes ont été refusées. Pourtant j’essaie d’expliquer que notre théâtre souffre de ne pas être soutenu. Je ne pleure pas, je ne me plains pas, simplement pendant ce temps je paye des impôts en tant que citoyen français et le Ministère de la Culture m’ignore... Nous sommes à la merci de commissions dans lesquelles pas un de nos auteurs ne figurent. Je pense que les personnes qui sont dans ces commissions ne savent pas nécessairement me lire. Leur approche du théâtre n’est pas la mienne. Je veux définir ma manière de jouer et je ne veux plus que mon théâtre repose sur leurs critères. Mon théâtre est né dans les plantations, dans un système d’oppression. Il descend de l’art du conteur qui a toujours été une forme de résistance à l’oppression et donc de marronage. Le système culturel actuel me marginalise, puisque mes dossiers sont refusés et que je ne peux pas jouer dans les théâtres traditionnels. Donc je commence à me considérer comme un « marron ». N’oublions pas que les marrons ne sont pas partis des îles, mais se sont enfuis dans les mornes où ils se sont organisés comme de véritables sociétés, redescendant parfois pour brûler les plantations. Je suis en train de m’organiser comme un marron, de trouver des idées nouvelles. C’est mon devoir de rappeler les symboles. Ce que j’ai fait lors des Césars est un acte de marronage. Nous sommes entrés dans le temple. Encore une fois, je me tourne vers les enfants qui nous regardent, et je ne veux même pas savoir ce que mon père, qui est toujours proche du rôle de la victime, pense. Je ne veux plus voir ma communauté passive, mais actrice de son devenir.

    F : J’aimerais avoir votre opinion sur la question des quotas.

    L.S-E : Nous sommes dans un pays extrêmement vieux. Les choses ne bougent dans ce pays que lorsque des lois sont votées et appliquées. Nous savons dorénavant qu’il ne faut plus espérer et attendre les bonnes volontés des uns et des autres. Alors je dis oui aux quotas. En disant que nous voulons des quotas, nous créons le débat. Des gens sont pour, d’autres sont contre. J’attends que ceux qui sont contre nous fassent d’autres propositions et nous démontrent que notre démarche est injuste. Mais je pense que les #quotas, pendant une période donnée, permettront à ceux qui ont du talent de le montrer. Ils auront ainsi une chance d’être jugés comme les autres. Pour le moment nous sommes loin d’avoir la possibilité de pouvoir exprimer nos talents. Donc pour pouvoir créer des chances égales, nous voulons des lois. Nous ne pouvons plus faire confiance à un système qui nous a opprimés, un système qui ne veut pas évoluer. Nous ne voulons pas une petite politique volontariste qui ne durera qu’un temps limité. Nous voulons aller jusqu’au bout. Nous voulons des quotas et point final. Nous tirerons des leçons de cette politique après un certain temps mais on aura eu le temps de laisser jaillir nos talents. Nous sommes nombreux à avoir du talent. La France serait-elle le seul pays d’Europe où il y aurait des minorités visibles sans talent ?

    F : L’émergence de la littérature antillaise aurait pu faire croire que les autres arts allaient être reconnus.

    L.S-E : Tout cela est très vicieux. Si la #littérature émerge, c’est parce que de temps en temps on remet des prix aux écrivains antillais. J’ai l’impression que de temps en temps, on nous autorise à être dans tel ou tel secteur. Je ne trouve pas cela normal. Nous devons être dans tous les secteurs et nous n’avons pas besoin de prix, de César ou de #Molière. Il faut simplement que nous puissions nous représenter et ainsi donner des signes de reconnaissance à nos enfants. Le système français est hypocrite. Il n’existe pas de loi contre les noirs, mais cela ne signifie pas que tout aille bien en France. Il ne faut pas attendre que cela éclate en violence dans les rues. J’ai peur de la #violence. Je n’ai pas envie que nos enfants aillent se battre dans les rues. Je veux trouver des solutions avant d’arriver à ces solutions extrêmes. C’est pour cela que nous faisons des propositions afin de construire ensemble une société meilleure. Nous montrons que nous sommes en train de voler au secours des valeurs républicaines. Et je pense que nous devrions en être remerciés. Où sont en effet les chances d’égalité, de fraternité, de justice concernant les populations des communautés visibles ? Nous avons été suffisamment humiliés, bafoués. Je connais des enfants qui veulent se suicider parce qu’ils ont la peau noire. Des directeurs d’écoles briment des enfants surdoués parce qu’ils sont noirs. Des étudiants noirs en DEA vivent l’enfer avec leur directeur de mémoire. Tout cela n’est pas normal et ne doit pas continuer. Nous voulons la parole pour dire tout cela. Nos ancêtres ont gagné leur liberté, en brisant leurs chaînes. Leur liberté s’est arrachée, avec leur sueur, avec leur sang. Le respect s’arrache aussi et nous l’arracherons exactement comme nos ancêtres l’ont fait. Nous arracherons l’honneur et le respect. Point final.

    Propos recueillis par Florence Combaluzier-Kromwel

    [retour édiTARD.41]

    #Alice_Diop, #Maïmouna_Doucouré, #Déborah_Lukumuena #Racisme

  • Existe-t-il quelque part un comparateur de vols intelligent ? Je ne parle pas en terme de prix, pour gnognoter 3 euros, mais pour trouver différentes alternatives de voyage.

    Typiquement, je cherche à faire un vol, disons, Lannion-Ljubljana. Tous les comparateurs de prix vont me sortir des propositions délirantes de voyage en 36h pour 1500 euros pour relier ces deux petits aéroports spécifiquement à tout prix.

    Mais je sais qu’il existe plein d’autres alternatives plus intelligentes (notamment départs de : Brest, Rennes, Dinard, proches et bien desservis par des compagnies différentes, et comme destinations : Venise, Trieste, Zagreb, notamment, à 2h de Ljubljana avec des tas de liaisons par bus et de surcroît des escales intéressantes à visiter).

    Je ne trouve qu’une tripotée de comparateurs parasites à la noix, et d’agrégateurs agrégeant des comparateurs du même vol au même prix, et pas un seul pour me faire des propositions intelligentes (ne serait-ce qu’une liste d’alternatives possibles avec les compagnies et les correspondances).

    #aviation

    • j’ai besoin d’un comparateur qui me dise à quel moment acheter des billets si je sais 10 mois à l’avance où et quand je veux partir

    • @sandburg Sur traveloob, il n’y a pas les prix... mais surtout il n’y a pas les compagnies aériennes. Apparemment on a simplement le Transilien, Voyages-Sncf et Blablacar pour les transports, et sans les prix.

      @fil Là pour le coup même avec les données Amadeus je ne pense pas qu’on puisse prédire de façon fiable la réponse à ta question 10 mois avant puisqu’elles dépendent à chaque fois du taux de remplissage à l’instant t (et aussi de politiques tarifaires, marketing ou algorithmiques pouvant évoluer au cours de ces 10 mois). Sans compter que si un tel service existait, le système de réservation serait évidemment adapté pour lutter contre.

    • @lazuly En fait, ce que j’ai fait depuis une dizaine d’années, j’ai moi même fait les recherches (mais il faut renouveler tous les trois ou quatre mois) pour lister toutes les connexion possibles entre les aéroports que je fréquent dans l’année, depuis disons mon mini aéroport norvégien et ceux des environs (Kristiansand, Stavanger, Torp, Aarhus, Malmö), plus les bus et les bateaux. Et j’ai souvent trouvé des connexions complètement improbables mais qui marchent bien et qui m’ont fait gagner beaucoup de temps (moins le temps de la recherche pour le connexions) à des prix souvent très raisonnables sans être toutefois aussi obscènes que ceux pratiqués par Ryanair genre 9 euros aller retour Oslo Paris, mis ce n’est pas ce que je recherche. Mais voilà, beaucoup de travail personnel.

      Un peu comme la discussion sur le Décodex qui est aussi une espèce d’agrégateur complètement inutile, beaucoup d’agrégateurs de voyages sont complètement inutiles dans ce cas de figure (sauf Kelkoo, qui bizarrement, réussi des cocktails de compagnies tout à fait improbables mais assez efficaces).

    • @reka @fil @arno Ca ne me semble pourtant pas très complexe à développer, à condition d’avoir les données des transports (ville de départ et d’arrivée, heures de départ et d’arrivée et les jours/périodes applicables, durée et compagnie). Je ne parle même pas de proposer les prix dans ce service, mais rien que lister les possibilités de voyages intelligentes, ce serait très bien. Pour essayer, il suffirait de trouver en open data :
      – la liste des aéroports (européens déjà pour commencer), leur code IANA et position GPS
      – la liste des vols réguliers (programmes de vols avec le code compagnie).

      Avec ça tu dois pouvoir calculer tous les trajets possibles des aéroports à moins de 200km de ton point de départ souhaité, vers ceux à moins de 200km de ton point de destination souhaité, avec un temps de voyage inférieur à X, sur une période de temps donnée. Après, tu as juste à chercher le prix du vol Vueling de Brest à Malaga via Barcelone tel jour à telle heure.

    • Bon, on progresse, j’ai trouvé des copains : http://openflights.org/data.html

      Ils proposent de télécharger une liste d’aéroports (avec code IANA et position GPS), une liste de compagnies aériennes, et une liste des routes. Après les avoir chargés : tout a l’air propre et complet, j’y retrouve bien toutes les routes que je connais, sauf que pour le moment ils « considèrent » juste l’idée d’ajouter les horaires. On sait qu’il existe des vols BES->BCN (Brest Barcelone de Vueling et Iberia, mais on ne sait absolument pas à quelles dates), on peut éventuellement rechercher les aéroports à proximité basé sur la position GPS et les combinaisons de routes possibles, mais sans aucune information sur les dates et horaires des vols ça n’a guère d’utilité.

      Sinon, un site commercial avec des API et notamment les horaires : https://developer.flightstats.com/getting-started/pricing

      Les prix ne sont pas élevés du tout, ça peut être jouable d’essayer, mais la plaie avec leur API c’est qu’il faut chercher N fois (par date et aéroport) pour avoir les vols, c’est parfaitement idiot (enfin non : quand tu vends des API à l’acte, c’est tout sauf idiot). Bref, il faudrait la timetable à plat, comme sur OpenFlights.

      @reka @fil @arno

    • Bon, j’arrête tout, ça existe déjà. Mon collègue de bureau m’a donné le truc : suffit d’aller sur Skyscanner, on peut cocher « aéroports à proximité » à l’aller et au retour. Et ça marche plutôt bien.

  • Un homme noir se noie sous les rires des passants à Venise…Personne ne le sauve
    http://observers.france24.com/fr/20170126-homme-noir-noie-sous-rires-passants-venise-personne-sau

     ???

    Un jeune Gambien s’est jeté dans le Grand Canal de Venise dimanche 22 janvier, très certainement dans l’intention de se suicider. Depuis les bateaux de transport en commun sur l’eau, plusieurs personnes ont sorti leur téléphone pour filmer, pendant que d’autres insultaient le jeune homme mourant… Mais personne n’a sauté pour le secourir.

  • Les villes du monde : collages géographiques
    https://www.actualitte.com/article/livres/les-villes-du-monde-collages-geographiques/69201

    Les Editions Usborne sont anglaises et existent depuis 1973. Exclusivement consacrées à la jeunesse, elles sont présentes en France depuis 2015 et publient des ouvrages pour tous les âges et dans tous les genres, du bébé jusqu’à l’adolescence.
    Avec l’année qui commence, elle propose au jeune lecteur à partir de 3 ans, une exploration interactive des grandes villes du monde. Ainsi de Londres à Sydney, en passant par New-York, Tokyo, Istanbul ou Venise, l’enfant découvre les principaux monuments et les particularités attractives de chaque destination (11 villes en tout).

    #album #pays #monuments

  • Punir l’autre, quelle jouissance - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2017/01/16/punir-l-autre-quelle-jouissance_1541847

    Pour réfléchir, dans son nouvel ouvrage, aux relations troubles que nous entretenons à la justice et au châtiment, le sociologue et anthropologue Didier Fassin convoque aussi bien les Néo-Guinéens du début du XXe siècle que l’usurier juif du Marchand de Venise. Il aurait pu prendre un autre point de départ, une autre coutume étonnante et plus contemporaine, qu’on appelle parfois la « télé-pinpon ». Pourquoi prenons-nous tant de plaisir à regarder des policiers poursuivre, sirènes hurlantes, de jeunes hommes - si l’on en croit l’incroyable place qu’occupent désormais ces émissions sur les chaînes du câble ou de la TNT ?

    #justice (nulle part) #répression #punition #anthropologie #sociologie

  • Naissance du #commerce mondialisé
    http://www.laviedesidees.fr/Naissance-du-commerce-mondialise.html

    Se penchant sur le fonctionnement quotidien d’une entreprise moyenne du XVIIIe siècle, Francesca Trivellato décrit la mise en place d’un commerce interculturel qui sait utiliser et dépasser les réseaux communautaires selon les besoins. Elle éclaire ainsi d’un nouveau jour l’âge du commerce sur lequel a longtemps reposé le #capitalisme.

    Livres & études

    / capitalisme, commerce, #culture

    #Livres_&_études

    • La Hanse, Arras, Bruges, Venise, Paris, Les foires de Champagne, Gand, Florence, Constantinople, Alep, la Chine, Amsterdam, Florence, Sienne, la route de la soie . . . Tout cela n’a jamais existé, si j’ai bien compris.
      Etonnant n’est ce pas ?

      La route des idées, elle passe où ?
      Par facebook ?

  • Ces dix lieux où les conséquences du changement climatique sont déjà dramatiques
    http://www.bastamag.net/Ces-dix-lieux-ou-les-consequences-du-changement-climatique-sont-deja

    Le 7 novembre prochain, la 22ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique doit s’ouvrir à Marrakech, sans faire l’objet d’un intérêt aussi marqué qu’il y a un an, pour celle de Paris. Pourtant, le changement climatique n’est déjà plus un lointain péril. Le processus est bel et bien enclenché. Ses premières conséquences se font sentir : îles du Pacifique englouties par les eaux, villages contraints de déménager, patrimoines de l’humanité menacés, premiers réfugiés climatiques... Avec des (...)

    #Décrypter

    / #Le_défi_du_réchauffement_climatique, #Climat, A la une, #Afrique, #Asie_et_Pacifique, #Europe, #Amériques, (...)

    #Pollutions_

  • La Maison pour tous de Rikuzentakata

    Après le tsunami de 2011 au #Japon, un collectif animé par Toyo Ito a lancé le projet des « maisons pour tous », lieux collectifs pour les habitants des villes dévastées. Trois jeunes architectes, Su Fujimoto, Kumiko Inui et Akihisa Hirata, ont construit un bâtiment à #Rikuzentakata.

    Surmonté d’un toit pointu, il donne l’impression de voir « l’image d’une maison ». Transpercé par dix-neuf troncs récupérés dans la forêt détruite, il a obtenu le Lion d’or à la Biennale de Venise en 2012.

    https://www.youtube.com/watch?v=UH5JHJvSskI


    http://www.arte.tv/guide/fr/048638-000-A/architectures

    #architecture #howto

  • #Venise se mobilise contre les ravages des « grandi navi »
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/09/25/venise-se-mobilise-contre-les-ravages-des-grandi-navi_5003080_3214.html

    Malgré les belles paroles assurant qu’il sera bientôt mis un terme aux passages de #navires_de_croisière géants dans la #lagune de Venise, les habitants de la ville continuent à voir plusieurs fois par jour, à la saison estivale, des mastodontes des mers frôler au ralenti les façades des palais et des églises, avant de déboucher sur le bassin de Saint-Marc
    [...] Sur le papier, la cause est entendue. Depuis le #décret_Clini-Passera, au printemps 2012, l’entrée dans la lagune est interdite aux navires de #croisière. Mais en réalité, c’est exactement le contraire, car le texte affirmant le principe de l’interdiction est assorti d’une précaution qui en annule la portée : le passage des navires est interdit, certes, mais il reste autorisé… tant qu’il n’aura pas été mis sur pied de solution alternative.

    [...] En 600 passages par an, les navires géants déversent 1 million de touristes sur les restaurants et les commerces de souvenirs, permettant ainsi, selon les avocats du statu quo, le maintien de plusieurs centaines d’#emplois. Un argument de poids, face auquel la colère des habitants pèse bien peu.

    Pendant ce temps, la ville se dépeuple inexorablement. Le centre de Venise compte chaque année 1 000 résidents de moins. En 2015, ils étaient à peine plus de 55 000.

    #patrimoine_mondial #tourisme

  • Le Paradis de Kontchalovski décroche le Lion d’argent à la Mostra de Venise
    http://www.lecourrierderussie.com/culture/2016/09/paradis-kontchalovski-lion-argent-mostra-venise

    Andreï Kontchalovski, 79 ans, frère du célèbre cinéaste russe Nikita Mikhalkov, avait déjà remporté un Lion d’argent en 2014 pour son film Les nuits blanches du facteur. Cet article Le Paradis de Kontchalovski décroche le Lion d’argent à la Mostra de Venise a été publié en premier sur Le Courrier de Russie.

  • L’Unesco demande à Venise de bannir les navires de croisière
    http://www.lemarin.fr/secteurs-activites/shipping/25917-lunesco-demande-venise-de-bannir-les-navires-de-croisiere


    Pour l’Unesco, le passage des grands navires de croisière à proximité immédiate de Venise menace son patrimoine architectural.
    Photo : DR

    Le site de Venise classé patrimoine mondial en danger au même titre que les sites antiques de la Syrie ou de la Libye en guerre ? C’est la menace brandie par l’Unesco. En cause, notamment, le passage des grands navires de croisière à proximité immédiate de la Cité des Doges.
    Réuni le 15 juillet en assemblée générale à Istanbul, le comité des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture n’a pas hésité à adresser un véritable ultimatum aux autorités italiennes en leur laissant jusqu’au 1er février 2017 pour présenter un plan de mesures concrètes pour la sauvegarde de Venise et de sa lagune.
    Parmi les attentes prioritaires du comité de l’Unesco, l’interdiction de navigation des grands paquebots à proximité immédiate de la cité lacustre mais aussi celle des pétroliers dans la lagune à destination du port industriel de Marghera.
    L’Unesco suggère également la réduction de la vitesse des petites embarcations à passagers dans les canaux ou encore l’adoption de modèles de coques générant moins de houle.
    Plus largement, et cela ne s’adresse pas uniquement à l’industrie de la croisière qui représente 520 escales de paquebots pour 1,5 millions de passagers, soit 6 % des 25 millions de touristes annuels de Venise, l’Unesco demande aux autorités la mise en place d’un plan de développement touristique durable.
    Les grands navires de croisière naviguant en Adriatique sont toujours autorisés à entrer dans la lagune de Venise et à naviguer le long du canal de la Giudecca jusqu’à la gare maritime. Selon plusieurs études, leur passage déplace du sable et crée des vagues qui fragilisent les pilotis sur lesquels reposent palais et maisons. Mais, pour le moment, les projets de routes alternatives ne se sont pas concrétisés.

    • La résolution de l’Unesco : un tournant historique pour Venise et sa Lagune | Gruppo 25 aprile
      https://gruppo25aprile.org/2016/07/14/la-resolution-de-lunesco-un-tournant-historique-pour-venise-et-sa-la

      La résolution de l’Unesco adoptée à l’unanimité aujourd’hui 14 Juillet 2016 par l’Unesco, crée un environnement comparable à celui qui a entraîné l’adoption de la première Loi spéciale de 1973 sur Venise.

      Le groupe 25Aprile se félicite et salue cette résolution de l’Unesco qui va finalement créer la pression morale nécessaire pour remuer les eaux stagnantes de l’administration locale et nationale.

      Le groupe 25 Aprile lance un appel au gouvernement national, dans la mesure où l’Italie est signataire de la Convention et que c’est à l’Italie de répondre à tout manquement avant le délai fixé par l’Unesco (février 2017) afin d’éviter la honte que représenterait l’inscription de Venise sur la liste des sites du patrimoine mondial de l’humanité en danger : une honte sans précédent dans l’histoire de notre pays.

      Le groupe 25 Aprile souligne comme cela a été fait aujourd’hui lors de la retransmission en mondiovision de la conférence (en webstreaming) que l’Unesco a parlé du risque pour Venise de devenir un simple “village touristique” et d’une administration locale impuissante (“l_ocal powers unable to cope_”) face à la situation actuelle. De par notre propre expérience, nous ne pouvons que confirmer cette affirmation grave mais véridique.

  • Cet article d’Annika Joeres est paru dans le TaZ (Tageszeitung), quotidien berlinois à tirage national que l’on pourrait qualifier de « rouge et vert » ou « rouge-rose-vert ».
    Cet article est paru dès le 15 juillet, j’ai voulu le traduire en français et le partager car il tranchait avec ce que je pouvais lire à ce moment dans la presse mainstream française.
    L’auteure de l’article semble cependant présupposer que le tueur avait des motivations terroristes bien définies, ce qui est mis en doute à l’heure actuelle.

    Toutes mes excuses pour les imprécisions qui pourraient subsister dans la traduction française.

    L’article original se trouve à cette adresse :
    https://www.taz.de/!5324909

    Extraits :

    [...] La Promenade des Anglais est un lieu où tous les individus et toutes les nationalités se mêlent.
    Avec l’attentat, un lieu a été sali, qui appartenait à tout le monde : aux riches de la Côte d’Azur, qui ingurgitent leurs huîtres dans les restaurants face à la mer ; aux jeunes, qui jouent de la guitare le soir sur la plage et boivent du vin en brique ; et aux touristes qui bronzent sur les galets. C’est un lieu où se mélangent tous les individus et toutes les nationalités : beaucoup plus coloré et mélangé que ne le sont les plages exclusives des villes voisines de Cannes ou Saint-Tropez.

    [...] le président Hollande avait déclaré hier qu’il mettrait fin à l’état d’urgence. Une amie a appelé juste après cette annonce, tellement était grande la joie de se débarrasser de l’ « état d’urgence ». Car l’état d’urgence a changé notre vie en France, non de manière spectaculaire, mais tout de même, de façon insidieuse. Parce que les triangles rouges s’étalaient partout, et parce que nous ne pouvions plus déposer nos enfants dans la salle de classe à l’école maternelle, obligés de leur dire « au revoir » [1] à la porte d’entrée.
    Parce que pendant le Carnaval de Nice, le plus grand du monde après ceux de Rio et Venise, les clowns étaient surveillés par des hommes lourdement armés, parce que des fêtes ont été annulées, et parce que dans les centres commerciaux les sacs à dos étaient fouillés. Et parce que tout à coup, l’association de parents d’élèves de l’école élémentaire ne se battait plus pour les repas bio à la cantine, mais débattait pendant des heures de l’augmentation de la hauteur des clôtures entourant la cour de l’école.
    Notre quotidien est rempli de tentatives insensées destinées à contenir le terrorisme, mais le sentiment persiste qu’aucune force spéciale au monde ne pourra nous protéger tant que que nous attiserons les conflits en faisant le plein de carburant en provenance du Proche-Orient, et tant que la France exilera ses familles d’immigrés dans de tristes banlieues. [...]

    Le texte complet :

    Après l’attentat de Nice. Un lieu qui était à tout le monde
    Annika Joeres
    Die Tageszeitung, 15/07/2016

    Après l’attentat de Nice
    Chaque attentat conduit à une montée de l’indifférence, à l’acceptation de ce qui est exceptionnel. Insidieusement, l’état d’urgence change la vie.

    Tout devait, enfin, revenir à la normale. Enfin nous allions pouvoir, insouciants, faire à nouveau la fête en ville ; enfin les horribles barrières de sécurité, placées devant toutes les mairies et les écoles, allaient être démontées. Enfin nous allions retrouver ce sentiment d’habiter une France familière, et comme tous les ans, nous avions envie de fêter la Révolution française, avec un feu d’artifice, de la musique et beaucoup de rosé.
    Mais un tueur vient de terminer sa course folle sur la Promenade des Anglais à Nice, entraînant dans la mort au moins 84 personnes et enterrant du même coup l’espoir d’une vie quotidienne en France qui soit agréable.
    Maintenant, comme après les attentats de Paris en novembre dernier, de nouveau règne la peur, de nouveau arrivent les appels des amis et de la famille pour savoir si l’on ne se trouvait pas au mauvais endroit en France. À nouveau les enfants nous regardent, les yeux pleins de questions ; et à nouveau le président François Hollande tente de créer un sentiment de sécurité au moyen d’un état d’urgence, de barrières de sécurité dans les écoles ; une sécurité qui ne peut exister quand un camion suffit pour commettre un attentat.
    La cible de l’auteur de l’attentat est pour Nice, dans le Sud de la France, ce que la Porte de Brandebourg est à Berlin ou bien ce que la Tour Eiffel est à Paris : la promenade s’étend sur sept kilomètres le long de la mer, c’est l’emblème de la ville. Pas un habitant du Sud de la France qui n’ait déjà déambulé sur la promenade. Pas un touriste à Nice qui n’ait observé la mer depuis l’asphalte rouge, pas une famille qui n’ait déjà mangé une glace avec ses enfants sous un dattier.
    La Promenade des Anglais est un lieu où tous les individus et toutes les nationalités se mêlent.
    Avec l’attentat, un lieu a été sali, qui appartenait à tout le monde : aux riches de la Côte d’Azur, qui ingurgitent leurs huîtres dans les restaurants face à la mer ; aux jeunes, qui jouent de la guitare le soir sur la plage et boivent du vin en brique ; et aux touristes qui bronzent sur les galets. C’est un lieu où se mélangent tous les individus et toutes les nationalités : beaucoup plus coloré et mélangé que ne le sont les plages exclusives des villes voisines de Cannes ou Saint-Tropez.
    C’est précisément ici que l’auteur de l’attentat a lancé sa course mortelle. Précisément ici et précisément un 14 juillet. Quasiment aucune autre journée ne voit la Promenade des Anglais aussi animée qu’en un jour de fête nationale. Durant plusieurs minutes, le feu d’artifice illumine la promenade le long de la mer, des dizaines de milliers de touristes le contemplent de la Côte d’Azur. Désormais, ce point culminant de l’année est assombri par l’attentat, pour toujours.

    La fin d’un été paisible
    Mais aussi, l’état d’urgence est de nouveau prolongé pour une durée de trois mois, et par conséquent tous les réglements qui ont été introduits depuis les attentats de novembre dernier à Paris. « Cela n’apporte vraiment rien », c’est ce que disent maintenant les amis, car qui peut arrêter des individus qui ne ressentent manifestement que haine envers la société française ? Pour beaucoup de Français, personne ne peut les arrêter ; et la boulangère refuse de lâcher « un mot » [1], « un seul mot » sur l’attentat, parce qu’elle a envie de retrouver « sa France » et que peut être elle pourra, par le silence, y croire encore.
    L’été s’annonçait paisible, ici. Après la réussite de l’Euro 2016, pendant lequel, à l’exception des bagarres de quelques supporters avinés, tout s’était bien passé, le président Hollande avait déclaré hier qu’il mettrait fin à l’état d’urgence. Une amie a appelé juste après cette annonce, tellement était grande la joie de se débarrasser de l’ « état d’urgence ». Car l’état d’urgence a changé notre vie en France, non de manière spectaculaire, mais tout de même, de façon insidieuse. Parce que les triangles rouges s’étalaient partout, et parce que nous ne pouvions plus déposer nos enfants dans la salle de classe à l’école maternelle, obligés de leur dire « au revoir » [1] à la porte d’entrée.
    Parce que pendant le Carnaval de Nice, le plus grand du monde après ceux de Rio et Venise, les clowns étaient surveillés par des hommes lourdement armés, parce que des fêtes ont été annulées, et parce que dans les centres commerciaux les sacs à dos étaient fouillés. Et parce que tout à coup, l’association de parents d’élèves de l’école élémentaire ne se battait plus pour les repas bio à la cantine, mais débattait pendant des heures de l’augmentation de la hauteur des clôtures entourant la cour de l’école.
    Notre quotidien est rempli de tentatives insensées destinées à contenir le terrorisme, mais le sentiment persiste qu’aucune force spéciale au monde ne pourra nous protéger tant que que nous attiserons les conflits en faisant le plein de carburant en provenance du Proche-Orient, et tant que la France exilera ses familles d’immigrés dans de tristes banlieues.

    Poussée du Front national
    Cependant, peu nombreux sont ceux qui interrogent les causes profondes. Lors des dernières élections, dans certains quartiers, plus d’une personne sur deux a déjà voté pour le Front national et, selon des sondages récents, Marine Le Pen rallie encore plus de sympathisants. La colère monte, et en même temps s’accroît - et c’est ce qui est surprenant - l’indifférence, oui : l’acceptation de ce qui est exceptionnel. Car les choses ont quand même changé depuis les attentats de Paris, il y a maintenant plus de huit mois. À l’époque, les directeurs d’école, encore sous le coup de la panique, nous disaient de nous placer à l’entrée de l’école, dépassés qu’ils étaient par les nouveaux réglements.
    Avant, voisins et amis étaient sidérés que la France puisse être la cible d’attentats. Cette fois, presque tous s’attendaient à ce qui est arrivé. « Cela ne me surprend pas », dit-on maintenant, même si maintenant cela se passe à proximité directe plutôt que dans la capitale, à 900 km de là. Nous nous sommes habitués à vivre en état d’urgence : la vie normale, insouciante, est encore une fois, pour beaucoup de Français - et tout d’abord pour ceux du Sud de la France - une perspective lointaine.

    Annika Joeres

    [1] En français dans le texte

  • https://reinventercalais.org

    Nous connaissons très précisément la violence des expulsions, les impasses qu’elles dessinent, la peur panique qui les anime, la déraison des politiques publiques dont elles relèvent.
    Nous ne mesurerons pas encore la brutalité des prétendues solutions d’humanité qui s’inventent en contre feu. Leur programme est aujourd’hui publié : il est annoncé à Paris comme à #Grande-Synthe que l’hospitalité au 21e siècle s’administrera, que l’encampement sera sa norme ; il est acquis que l’architecte engagé se fera designer de #camps, expert en innovations « modulaires », producteur d’espaces anti-urbains mais « dignes » parce que techniques et conviviaux, promoteur de dystopies frappées d’incontestabilité morale.
    Toujours, il s’agit de traiter des corps en trop : au moyen, d’un côté, d’opérations militaires d’évacuation et de neutalisation du territoire ; à la force, de l’autre, du déploiement massif de niches à la propreté clinique. Jamais nous ne considérons ces femmes, ces hommes, ces enfants comme des citoyens en plus. Jamais nous ne prêtons attention aux relations fragiles mais cruciales qu’ils ont tissées avec les riverains que nous sommes. Jamais nous n’imaginons cultiver les constructions infimes peut-être, mais vivantes assurément, qu’ici mêmes ils ont risquées.
    Alors poursuivons-nous au PEROU notre travail systématique et appliqué de consigne de ce qui s’invente, s’affirme, se construit aujourd’hui à Calais. Tel est le sens de cet « Atlas d’une ville potentielle » que constitue la plateforme www.reinventercalais.org. Ainsi nous efforçons-nous de tracer un chemin en #dissidence, de donner forme et pensée à une autre politique de l’#hospitalité, de « #Réinventer_Calais » enfin. A Arc-en-Rêve à Bordeaux, à la Biennale d’architecture de Venise comme à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine de Paris, nous avons initié le processus de cet appel à idées. Ce mardi 7 juin à partir de 18h30 aux Caves Dupetit Thouars (12 rue Dupetit Thouars, M° République) nous tâcherons d’en débattre, et de le préciser encore.

    –-> reçu par email via @reka

    #Calais #migrations #asile #réfugiés #architecture #urbanisme #campement #photographie
    cc @albertocampiphoto

    #cartographie :

    #dignité

  • Le photographe malien #Malick_Sidibé, « l’œil de #Bamako », est mort
    http://www.rfi.fr/afrique/20160415-mort-malick-sidibe-photographe-malien-oeil-bamako

    Malick Sidibé, grand photographe malien, s’est éteint jeudi 14 avril au soir à Bamako, à l’âge de 80 ans, des suites d’un cancer. Celui qui, avec Seydou Keita, incarnait la photographie populaire africaine, avait reçu en 2003 le Prix de la photographie Hasselblad et un Lion d’or à la biennale d’art contemporain de Venise en 2007. Il était considéré comme un « trésor national » au Mali.


    Sans titre, vers 1970 © Malick Sidibé

    Sans titre, vers 1970 © Malick Sidibé
    #photographie #afrique

  • Hérault : dans les coulisses de la lutte contre la fraude aux allocations familales
    http://www.midilibre.fr/2016/04/12/allocation-s-gare-a-la-fraude,1316135.php

    A lors que s’ouvre le procès d’un imam de Montpellier pour #fraude aux prestations sociales ce mercredi 13 avril, la #Caf de l’Hérault renforce son dispositif de contrôle sur pièces et sur place.

    Après deux renvois, c’est ce mercredi 13 avril que doit s’ouvrir le procès de l’imam Mohamed Khattabi et de sa compagne devant le tribunal correctionnel de Montpellier. Ils sont poursuivis pour escroquerie et fausses déclarations en vue d’obtenir des prestations sociales. En l’occurrence, l’#APL (aide personnalisée au logement) et l’aide pour parent isolé. La Caf (caisse d’allocations familiales) de l’Hérault détecte chaque année des fraudes. En 2015, 998 cas ont été recensés, soit une augmentation de 35 % par rapport à 2014, pour un montant estimé à 7 M€.
    Chiffre à relativiser toutefois puisque la fraude représente entre 0,7 % et 1 % du montant de l’ensemble des prestations accordées. "Le système déclaratif repose sur un contrat de confiance avec les allocataires, souligne le directeur Thierry Mathieu. On ne peut pas empêcher les gens de frauder, mais tôt ou tard, ils seront détectés." L’organisme resserre les mailles du filet grâce à deux types de contrôle : sur pièces et sur place.

    Suspension des allocations

    La Caf met en place les prestations au moment de la demande. En cas d’incohérence, un courrier est envoyé pour modifier la déclaration. Si l’allocataire ne répond pas aux courriers de la Caf dans les six mois, la prestation est suspendue. Chacun des 300 employés qui traitent les dossiers disposent d’un double écran pour croiser les données fournies par l’allocataire avec différents organismes : Pôle Emploi, impôts, Urssaf, Sécurité sociale, Carsat..

    "Pas de profil type de fraudeur"

    La création d’une sous-direction spécifique dont dépend le service du “#contrôle_sur_place ” constitue la dernière nouveauté en date. Une douzaine d’enquêteurs - ils seront 16 en fin d’année - vérifient les #signalements de tiers, les mentions “n’habite pas à cette adresse” mais surtout les dossiers classés à risques grâce au procédé de #data-mining (exploration de données informatiques). L’examen des données du demandeur permet de lui attribuer un score. La vigilance est accrue passé un certain seuil. Ces enquêteurs, à la diffférence de leurs collègues, examinent les déclarations sur le terrain.
    Avant un passage inopiné chez l’#allocataire [est ici revendiquée une #pratique_illégale, les contrôleurs doivent prévenir de leur passage, ndc] , les contrôleurs s’informent en mairie ou à l’école sur la composition du foyer. Ils sont autorisés à éplucher les comptes bancaires et consulter le fichier des cartes grises. "L’approche diffère d’un dossier à l’autre, confie l’un d’eux. Tout dépend de l’intentionnalité, il y a aussi une #fraude_de_survie. D’abord on oublie de signaler le changement, puis on s’installe dans une zone de confort. C’est une fuite en avant." Lorsque le contrôleur frappe à la porte de l’intéressé, l’accueil diffère s’il s’agit d’un simple oubli ou d’une fausse déclaration. "Il n’existe pas de profil type du fraudeur." 

    Fraude en tous genres

    Exemple avec cet ingénieur qui perçoit des allocations familiales alors que ses enfants vivent avec leur mère à l’étranger. Un salarié, depuis sept ans, qui touche le RSA sans avoir jamais rien déclaré aux impôts. Un autre qui bénéficie de l’allocation d’adulte handicapé alors qu’il paye l’impôt sur la fortune... Les contrôles aléatoires, par types de profils, permettent aussi de mettre au jour des fraudes qui n’ont fait l’objet d’aucun signalement. Le contrôleur raconte le cas de cette mère célibataire avec trois enfants qui touchait le RSA et les allocations familiales depuis des années. Sauf qu’à l’adresse indiquée dans son dossier, il tombe... chez son père.
    Vérification faite auprès de l’Académie, aucun des trois enfants n’est inscrit dans un établissement héraultais. Les comptes bancaires de la dame montrent des retraits réguliers aux États-Unis. L’enquêteur poursuit son investigation sur internet. Coup de bol : l’allocataire laisse beaucoup de traces. Les photos, glanées sur Facebook, en disent long sur son train de vie. Maison cossue en Pennsylvanie, chaussures Louboutin, escapade à New York. Mais aussi : mariage à Las Vegas, voyage de noces à Venise...

    54,7 M € recouvrés en 2015

    Son enquête achevée, le contrôleur transmet son rapport à une commission qui calcule le #trop-perçu sur deux ans, en cas d’indu, ou trois ans, en cas de fraude. Des pénalités sont appliquées. La Caf a recouvré 54,7 M€ en 2015 entre indus et fraude, soit 4,7 M€ de plus qu’en 2014. "Il ne s’agit pas de bandits de grand chemin la plupart du temps", rappelle le directeur. Ce dernier reçoit des demandes d’exonération au quotidien. "90 % du recouvrement s’effectue sur les prestations à venir." Une plainte est sytématiquement déposée si le préjudice dépasse 25 000 €.

    Chaque contrôleur mène 360 enquêtes par an. Les partenaires de la Caf, réunis au sein du Comité départemental de lutte contre la fraude, sont tenus informés. Si le montant moyen de la fraude s’élève à 7 000 €, il peut atteindre des sommes considérables. Un homme a ainsi été condamné à quatre ans de prison, en janvier dernier à Montpellier, pour avoir escroqué 81 000 € à plusieurs caisses d’allocations familiales. Il fabriquait des faux papiers dans sa cave. Il a été dénoncé car il n’habitait pas à l’adresse indiquée. Les fraudeurs éventuels sont prévenus.

    Vérification à la source et redistribution

    Plutôt que les pièces justificatives, la caisse préfère désormais le croisement des données informatiques. Les informations fournies par les allocataires sont systématiquement vérifiées. Le recueil national des bénéficiaires, mis en place en 2010, permet d’éviter les affiliations multiples. Un outil qui s’avère utile pas seulement pour détecter ceux qui voudraient s’inscrire dans plusieurs Caf à la fois. Exemple : quand un étudiant demande une aide au logement dans l’Hérault, le dossier des parents est mis à jour s’ils ne l’ont pas déjà fait. L’identité du demandeur est vérifiée grâce au numéro de Sécurité sociale (NIR). Un acte de naissance est demandé en cas d’incohérence.

    Montpellier / Béziers : la Caf est encore mieux armée contre la fraude
    http://www.midilibre.fr/2014/06/01/la-caf-est-encore-mieux-armee-contre-la-fraude,868697.php

    En 2013, la Caisse d’allocations familiales de l’Hérault a décelé quelque 888 fraudes. C’est peu au regard du volume des opérations traitées, mais cela représente une augmentation de 33,5 % par rapport à l’année précédente.
    Pour le directeur de la Caf, le Biterrois Thierry Mathieu, cela témoigne surtout de la qualité des contrôles menés par ses services suivant le procédé du data mining. Il s’agit de l’exploration des données communiquées par les candidats à une prestation sociale. (...)
    « Les contrôles sont de mieux en mieux ciblés. Avec ce #profilage, on score les dossiers et on les contrôle. Ça marche redoutablement. On est 40 % plus efficace », précise-t-il. Les résultats de l’année dernière, lors de laquelle, le data mining a été utilisé à sa pleine mesure pour la première fois, le démontrent. « Et ça va être encore plus efficace » ajoute Bernard Estournet, le responsable du contentieux de la caisse départementale.(...)
    Désormais, la Caf inscrit dans son #fichier_national_des_fraudeurs chaque personne ayant perçu une prestation indûment.

    #contrôle

  • Les 500 ans du #ghetto de #venise mettent l’Europe en demeure
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/290316/les-500-ans-du-ghetto-de-venise-mettent-leurope-en-demeure

    Le 29 mars 1516, Venise décrète que les juifs seront regroupés dans le quartier des fonderies : ghetto en dialecte local. Une telle ségrégation, sur fond de mutations, de doutes et de fureurs identitaires, parle de (et à) l’Europe…

    #Culture-Idées #discriminations

  • 8h30, je sors du RER sur le parvis de la Gare du nord après avoir croisé des enfants crasseux et leurs parents assis par terre qui ont surement passés la nuit dans la gare à se geler et demandent quelques sous pour manger. Maintenant, certains prennent le soleil du matin sur le trottoir, un carton aplatit sous leurs fesses comme unique coussin. Et puis, il y a foule, ça se bouscule à la sortie, et on ne peut pas rater ce truc dehors … ça me saute à la gueule comme une insulte. Voila l’archétype du promoteur immobilier Haussmanien, destructeur du petit peuple de Paris, militaire de la ville qui à coups de bulldozer impose l’ordre industriel. Voila l’insulte close à tous ceux qui n’ont pas de logis, à ceux qui espèrent ne pas mourir de misère la nuit prochaine, tout cela dans une misérable représentation réaliste de décor théatral. A peine sorti de votre voyage, vous êtes censé plonger dans l’ambiance du tourisme de pacotille des villages français miniaturisé, cette grosse beauferie chiante digne du Reader’s digest pour vous inculquer le minima de culture contrôlée en 1/2 heure avec en premier lieu le Paris des riches radins. Et ici c’est censé être drôle parce que ça fondrait ? c’est juste indigne.


    COP 21 « Maison Fond » de Leandro Erlich sur le parvis de la Gare du Nord
    http://www.gares-sncf.com/fr/gare/frpno/paris-nord/actualite/11310/maison-fond-leandro-erlich-parvis-gare-du-nord

    #Leandro_Erlich #art_contemporain #môcheté #insulte_contemporaine #art_apolitique #habitat #logement


    • Une préfecture de région qui pète plus haut que son cul !

      UN #ELEPHANT BLANC * sur la place Sainte-Anne .
      Une analyse des enjeux économiques du Centre des Congrès d’Affaires au couvent des Jacobins.

      C’est une de ces idées reçues volontiers défendues et martelées par les dirigeants politiques et les #élus-locaux : les grands projets urbains créent de l’emploi. Ils seraient même la recette #miracle pour relancer la #croissance et réduire le #chômage, et par là même, obtenir le consentement des populations déstabilisées par la #précarité.

      Les exemples de ce chantage à l’emploi, qui fait fi des préoccupations sociales et écologiques, sont multiples. Les campagnes des #lobbys qui voudraient un aéroport à Notre Dame des Landes en sont une l’illustration évidente. A #Rennes, les exemples ne manquent pas non plus du Centre des Congrès d’Affaires au quartier d’affaires #EuroRennes (« EuroRennes, un potentiel de 7000 emplois » ! ), en passant par le centre commercial Rive Ouest à Pacé censé permettre "la création de 300 emplois directs ».

      La captation de l’argent public par des grands #groupes-privés serait donc bonne pour l’emploi ? L’analyse des données économiques du Centre des Congrès d’Affaires de la place Sainte-Anne démonte l’imposture. Le collectif Place à défendre http://place-a-defendre.blogspot.fr démontre que loin de créer des emplois, les transformations en cours dans le quartier Sainte-Anne détruisent directement et indirectement de l’emploi stable à la fois dans le secteur marchand et dans le secteur public. L’analyse économique met alors à jour les véritables enjeux de l’opération conduite à l’emplacement du couvent des Jacobins pour le plus grand profit de la firme #Vinci et des #promoteurs qui font main basse sur la ville.

      * Un éléphant blanc est une réalisation d’envergure et prestigieuse,souvent d’initiative publique, mais qui s’avère souvent plus coûteuse que bénéfique, et dont l’exploitation ou l’entretien devient un fardeau financier.
      http://www.rennes-congres.fr

    • http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/2012/12/paris-haussmann-revolution.html

      Dès sa nomination à la préfecture de la Seine, le 23 juin 1853, M. Haussmann se préoccupe de la question du plan d’ensemble de Paris dont le magistral poursuit activement la réalisation, mais jusqu’à l’ancien mur d’octroi seulement. Le préfet ne songe pas alors le moins du monde à la zone immense que Paris doit absorber bientôt. Il Continue le prolongement de la rue de Rivoli ; il commence en 1854 le boulevard depuis décoré du nom de Sébastopol, puis d’autres trouées ici, là, partout dans l’ancien Paris. 57 rues ou passages sont supprimés, 2,227 maisons jetées par terre et plus de 25,000 habitants, presque tous ouvriers, contraints d’abandonner à l’instant le centre de la ville, sont repoussés vers les extrémités. Ce déplacement, qui suivit la progression des travaux dans le centre de Paris, fut une émigration forcée, comme on va le voir.

      @reka, merci de ton merci Je suis très énervée contre les artistes non seulement incapables de questionner le politique (Le « que faisons nous là ensemble ? ») mais également l’#histoire, semblant préoccupés en premier lieu de diffuser leur imagerie de #carte_postale prépensée.

      #prêt_à_penser

  • Comité Fédéral de l’UEF-Europe à Venise
    http://www.uef.fr/comite-federal-de-l-uef-europe-a-venise

    Ce weekend s’est tenu à Venise le Comité Fédéral de l’UEF-Europe. L’UEF-France était présente avec une délégation importante : Claudine Pruvost, Jean-Francis Billon, François Mennerat, Pauline Gessant, Marlis Simonin Chaniot, Rémy Volpi. La conférence d’ouverture : Le futur de la zone euro et de l’Union Européenne. Vers une Union fiscale, économique et politique. (« The Future of the Eurozone and the European Union, Towards a fiscal, economic and political union. ») s’est déroulée à l’université Foscari. (...)

    #Europe

    / #Comité_fédéral_UEF-Europe