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  • Le président d’honneur du Fonds CMU dénonce les idées reçues sur la prestation - Localtis.info un service Caisse des Dépôts
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    La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a auditionné, le 4 décembre, Jean-François Chadelat, président d’honneur du Fonds de financement de la protection complémentaire de la couverture universelle du risque maladie (Fonds CMU) et Raphaëlle Verniolle, directrice par intérim. Jean-François Chadelat - qui a dirigé le fonds depuis sa création en 1999 et est l’un principaux experts de la protection sociale - a exposé aux membres de la commission un vibrant plaidoyer en faveur de la CMU complémentaire (#CMU-C). Affirmant que la loi du 27 juillet 1999 créant la CMU est « l’une des lois les plus importantes des cinquante dernières années dans le domaine de la protection sociale, qui concerne des personnes se situant largement en dessous du seuil de pauvreté », il a rappelé que cette prestation a permis de faire passer le taux de renonciation aux soins des personnes appartenant au premier décile de revenus de 30% en 1998 à 15% en 2002.

    (…)

    Enfin, sur le point sensible de la fraude, le président d’honneur du fonds a indiqué qu’en 2011, la Cnam a relevé seulement 563 cas de fraude pour 4,4 millions de bénéficiaires.

    (…)

    Mais la principale difficulté demeure le « terrible effet de seuil » engendré par la CMU-C lors de sa création. La mise en place (…) d’un crédit d’impôt pour les revenus juste supérieurs au plafond de ressources pour l’accès à la CMU-C s’est révélée un échec complet. Le système a donc été remplacé par un « chèque santé », puis par la création de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS). Malgré des hausses répétées du plafond de ressources et donc du nombre de bénéficiaires potentiels (…) l’ACS est encore très loin d’avoir touché son public. Un exemple de situation de non recours aux droits, au moins aussi probant que celui du RSA activité largement évoqué lors de la préparation de ce même plan de lutte contre la pauvreté...

    Ça fait du bien d’entendre (enfin, faut tendre l’oreille, parce que mainstream…) un expert de la protection sociale défendre une prestation !

    • RSA ou CMU-C, même problème, même punition : le non recours vient pour beaucoup, selon moi, du niveau de contrôle social qui va avec. Dans les deux cas, il faut accepter un niveau d’intrusion dans la vie privée qui ne me semble pas compatible avec la simple idée de citoyenneté. Le principal problème, pour moi, c’est que ces prestations sont calculées en fonction des revenus des foyers et non des personnes. Ce qui implique que l’on doit définir ce qu’est un foyer, ce qui n’a jamais été fait. Du coup, certains agents se permettent d’enquêter pour savoir, non pas si tu vis avec quelqu’un, ce qui est déjà, pour moi, inadmissible, mais pour savoir si tu couches avec quelqu’un et de manière régulière.

      Il y a là une pression morale qui s’exerce prioritairement sur les femmes : un partenaire = dépendance totale au supposé « conjoint » ; plusieurs partenaires = suspicion de prostitution. Dans tous les cas de figure, pour avoir le droit à la moitié du seuil de pauvreté, une femme doit clairement montrer sa culotte.

      Inadmissible !

      Pour moi, il ne saurait y avoir de solidarité nationale que universelle, individuelle et inconditionnelle, autrement dit, qui nous laisse totalement libres de nos choix de vie !

    • @monolecte, je rejoins ton propos. L’exemple vécu concerne un homme en difficulté que nous logions gracieusement dans notre maison en colocation. Le RSA lui a été refusé après enquête sous prétexte que j’étais une femme, l’administration a déduit qu’étant sous mon toit nous étions en couple et donc que je devais lui venir en aide. Je ne sais pas si une femme aurait eu droit aux mêmes soupçons, l’hétérosexualité étant évidemment la norme administrative.
      #prostitution