1919 : Albert Thomas prend la tête de l’#OIT | Alternatives Economiques
▻https://www.alternatives-economiques.fr/1919-albert-thomas-prend-tete-de-loit/00089455
Le traité de Versailles qui met fin à la Première Guerre mondiale donne naissance à la Société des nations (#SDN), mais aussi à une Organisation internationale du travail (OIT) installée à Genève. Deux Français sont appelés à jouer un rôle décisif au sein de cette dernière : le polytechnicien Arthur Fontaine est élu président de son conseil d’administration et l’ancien ministre socialiste Albert Thomas prend la tête du Bureau international du #travail (#BIT), le secrétariat permanent de l’Organisation.
]]>Les #Multinationales françaises face aux simples citoyens : les chiffres de l’injustice
▻https://www.bastamag.net/Les-multinationales-francaises-face-aux-simples-citoyens-les-chiffres-de-l
À partir de ce 22 janvier, grands patrons de multinationales et dirigeants politiques du monde entier se retrouvent à Davos, en Suisse, pour le Forum économique mondial. Lundi, Macron recevait plus de cent responsables de grandes entreprises à Versailles, dont ceux de ArcelorMittal, Coca Cola, Engie ou Google… Un rapport que l’organisation Attac vient de publier avec l’Observatoire des multinationales, montre, en chiffres, que les patrons de multinationales ne sont pas les meilleurs (...)
En bref
/ #Justice_fiscale, #Climat, #Inégalités, Multinationales
▻https://www.bastamag.net/IMG/pdf/les_grandes_entreprises_francaises_un_impact_desastreux_pour_la_societe_et
]]>Mann (21) tiltalt for forsettlig drap etter frontkollisjon på E18 – NRK Vestfold – Lokale nyheter, TV og radio
▻https://www.nrk.no/vestfold/mann-_21_-tiltalt-for-forsettlig-drap-etter-frontkollisjon-pa-e18-1.14155717
En Norvège, un automobiliste est jugé cette semaine pour avoir intentionnellement provoqué un accident de voiture au cours duquel un père de famille avait été tué (le 1er janvier 2018) : le tribunal retient le motif de « meurtre intentionnel », [avec préméditation] ce qui est très rare pour les accidents de la circulation. Après une enquête de plusieurs mois, la police et le tribunal ont établi que le jeune homme de 21 ans - actuellement incarcéré - a prémédité son acte. Ivre au moment de l’accident, le tribunal considère qu’il ne pouvait pas ignorer le danger qu’il représentait.
Pour mémoire, il y a trente ans, le meurtier d’Anne Cellier (l’automobiliste complètement ivre qui avait percuté la voiture de la jeune fille sur l’autoroute de l’ouest en 1986) est resorti libre du tribunal de Versailles.
Frontkolliderte
Tiltalte kommer fra Bergen, men bor i Skien. Ifølge tiltalen krysset han en sperring for å komme seg over i motgående kjørefelt i forkant av kollisjonen.
Han skal ha kjørt i motsatt kjøreretning i flere kilometer på E18 mellom Larvik og Langangen før han frontkolliderte med en annen bil. Politiet mener han gjorde dette med vilje.
Mor, far og tre barn var på vei hjem til Skien da bilen med 21-åringen bak rattet krasjet inn dem. Frontkollisjonen førte til at familiefaren, 47 år gamle Azad Hamam, døde 1. januar.
#sécurité_routière #justice #approche_juridique #anne_cellier
]]>Unédic : un automne studieux pour les partenaires sociaux, Sarah Belouezzane et Bertrand Bissuel
La ministre du travail va s’atteler à partir de la rentrée, à la négociation d’une nouvelle convention sur les règles de l’assurance-chômage.
L’automne prochain ne sera pas la saison du répit, pour la ministre du travail, Muriel Pénicaud, et les membres de son cabinet. Après avoir été absorbée, durant une année, par deux réformes majeures (la réécriture du code du travail, en 2017, puis la loi « avenir professionnel », adoptée définitivement mercredi 1er août), l’ex-DRH de Danone va s’atteler, à partir de la rentrée, à un autre dossier sensible : la négociation d’une nouvelle convention Unédic sur les règles de l’assurance-chômage.
Ce chantier résulte d’un souhait exprimé, le 9 juillet, par Emmanuel Macron devant le Congrès à Versailles. Un souhait totalement inattendu pour deux raisons. D’abord, les partenaires sociaux s’étaient entendus, en 2017, sur les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi dans une convention qui devait s’appliquer jusqu’en octobre 2020. En outre, le projet de loi « avenir professionnel » prévoyait, initialement, que les branches devaient discuter de mécanismes pour combattre la précarité – l’exécutif se réservant la possibilité, en cas d’échec des tractations, de créer un bonus-malus ayant pour effet d’augmenter les cotisations des entreprises où les CDD prolifèrent.
Le bonus-malus n’est pas cité explicitement
Ce plan de marche a donc été entièrement revu, durant l’examen au Sénat du projet de loi « avenir professionnel ». Le gouvernement a, en effet, déposé un amendement au texte, le 10 juillet, le lendemain du discours de M. Macron. Il indique que, « après concertation » avec les partenaires sociaux, un « document de cadrage » est transmis à ces derniers afin qu’ils négocient une nouvelle convention Unédic. Le but est de faire évoluer les règles de manière à « lutter contre la précarité et [à] inciter les demandeurs d’emploi au retour à l’emploi ». Le bonus-malus n’est pas cité explicitement, mais l’exécutif attend du patronat et des syndicats qu’ils trouvent des solutions à la hauteur du problème.
Sinon, prévient-on dans l’entourage de Mme Pénicaud, « on fera le bonus-malus ». Doivent également être revisitées les dispositions permettant de cumuler un salaire et une indemnisation : elles sont critiquées au motif qu’elles dissuaderaient certains demandeurs d’emploi d’accepter une offre de CDI.
Autre thème de discussion pour les organisations d’employeurs et de salariés : l’éventuelle « création d’une allocation-chômage de longue durée, attribuée sous condition de ressources ». « Nous avons décidé de changer notre fusil d’épaule pendant l’élaboration de la loi », reconnaît-on dans l’entourage de la ministre du travail. L’objectif étant de parvenir à une transformation « plus profonde » du système.
Avant d’engager les discussions, les partenaires sociaux devront poser un diagnostic commun, début septembre. Diagnostic qui devrait servir de base au « document de cadrage » préparé par l’exécutif. Celui-ci a vocation à orienter fortement les échanges entre le patronat et les syndicats. Ils disposeront de quatre mois pour conclure. Le gouvernement table, semble-t-il, sur janvier, voire février 2019. Le processus devrait également conduire à aborder un autre sujet chaud : le régime d’indemnisation des intermittents du spectacle.
#assurance-chômage #intermittents_du_spectacle #précarité #salaire #allocation_chômage #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit
]]>« Plus Arnaud Beltrame avançait, plus je sentais Lakdim trembler » - Libération
▻http://www.liberation.fr/france/2018/07/22/plus-arnaud-beltrame-avancait-plus-je-sentais-lakdim-trembler_1668058
Quatre mois après les attaques perpétrées par le jihadiste Radouane Lakdim dans l’Aude faisant 4 morts et 15 blessés, « Libération » révèle les coulisses de l’assaut mené par le GIGN au Super U de Trèbes.
Il est 10h38, ce matin du 23 mars, lorsque la caméra numéro 40 du Super U de #Trèbes filme l’arrivée d’une Opel Corsa blanche. Le véhicule roule à faible allure, avant de s’immobiliser sous un arbre touffu. Une minute plus tard, un homme vêtu d’un pantalon de treillis, d’une doudoune marron clair et d’un tee-shirt long à capuche bleu marine s’en extirpe. En petites foulées, il se précipite alors vers l’entrée du supermarché, et s’apprête à semer quatre heures et demie d’horreur.
Cet homme s’appelle Radouane Lakdim. Fiché S depuis l’été 2014, il ne semblait plus inquiéter la Direction générale de la sécurité intérieure, qui a plusieurs fois envisagé de cesser sa surveillance faute d’éléments probants. Pourtant, ce 23 mars, le Franco-Marocain a bel et bien commis l’une des attaques jihadistes les plus meurtrières de l’histoire du pays. Avant d’arriver au Super U de Trèbes, Lakdim a déjà abattu Jean Mazières, un viticulteur de 61 ans. Il a également tiré sur des policiers revenant d’un footing, appliquant à la lettre les préceptes de l’Etat islamique.
A « bout touchant »
A l’intérieur du supermarché, il ne faut que vingt-six secondes à Radouane Lakdim pour faire une nouvelle victime. L’un des deux bouchers de l’enseigne, Christian Medvès, 50 ans, badine avec l’employée de la caisse numéro 6. Le terroriste, qui revient précipitamment du rayon boulangerie, fond dans son dos. Il ne s’aperçoit de rien. Bras tendu, il porte alors son arme à « bout touchant », à l’arrière de son crâne. Mais le coup ne part pas. Lakdim recharge. Devant l’effroi de la caissière, qui se dissimule sous le tapis roulant, Medvès se retourne légèrement. Cette fois, Lakdim fait feu, toujours à « bout touchant ».
Les clients du magasin comprennent alors qu’ils vivent une attaque terroriste. Dans le champ de la caméra numéro 29, Radouane Lakdim brandit son arme et invective la foule. Aussi hallucinant que cela puisse paraître, à quelques mètres de là, à hauteur de la caisse numéro 3, deux hommes continuent de déposer leurs articles sur le tapis roulant. Est-ce par tétanie qu’ils ne fuient pas ? Le PV issu de la vidéosurveillance ne laisse planer aucun doute quant à leur compréhension de la scène en cours : « Nous pouvons les voir accuser le coup de feu quand ils contractent tous les deux leurs épaules et s’affaissent légèrement. » A 10 h 40, Lakdim s’avance vers l’un d’eux, Hervé Sosna, maçon retraité de 65 ans. Une balle dans la tête, de nouveau à « bout touchant ».
Huis clos
La suite se déroule dans le huis clos de la salle des coffres, un réduit un peu foutraque duquel Lakdim ne sortira pas vivant. Avant d’y pénétrer, le jihadiste lance une grenade artisanale en direction de l’îlot des caisses 1 et 2. Elle n’explosera jamais. Une fois à l’intérieur, il découvre que l’hôtesse d’accueil du magasin, Y., 39 ans, s’y est retranchée. D’un ton satisfait, Lakdim lui lance : « Ben tiens, voilà mon otage. »
Lors d’une incroyable audition, Y. met des mots précis sur ses cinquante-deux minutes de captivité : « Il avait l’air content de trouver son otage, assez vite il m’a dit qu’il ne me ferait rien, il m’a demandé de trouver un téléphone. J’ai pris celui qui se trouve derrière la pièce où je me trouvais. A sa demande, j’ai contacté la gendarmerie de Carcassonne. Il m’a dit de dire qu’il s’agissait d’une prise d’otage au supermarché de Trèbes, il m’a dit de dire que c’était pour les frères en Syrie. »
Au bout du fil, une voix de femme :
– « La gendarmerie, j’écoute bonjour… »
– « Oui, bonjour madame, je m’appelle Y., je travaille à Super U à Trèbes. »
– « Oui ? »
– « Et je suis actuellement euh… prise en otage par un monsieur armé. »
L’enregistrement intégral de l’appel – qui, étrangement, n’est pas horodaté – permet de mesurer la détermination sans faille de Radouane #Lakdim. Même s’il ne se saisit pas directement du combiné, les revendications du terroriste sont aisément audibles : « Allah fait de moi un martyr. Donne-moi un martyr, Allah. Donnez-moi un martyr […]. Moi, j’ai pas peur là. Moi, j’ai envie de mourir. »
Y. l’interrompt :
– « Moi, je ne suis pas prête à ça. »
– « Mais moi j’suis prêt », vocifère le jihadiste.
Pour survivre, Y. tente de se montrer réceptive et compréhensive à l’égard de Lakdim. « Il m’a posé des questions, il m’a demandé mon âge, mes origines, si j’avais des enfants. J’ai compris avec ce qu’il me disait, qu’il faisait une distinction entre ceux qu’il allait abattre et ceux qu’il allait laisser en vie. Il m’a dit qu’il avait tué le client dans le magasin car il ne le prenait pas au sérieux. Donc je me suis concentré pour avoir une attitude pour conserver son respect. Je lui ai dit que je comprenais sa démarche à lui, j’ai gardé mon sang-froid. J’allais dans son sens dès qu’il me parlait. » En psychologie, ce procédé, qui consiste à faire preuve d’un intérêt et d’une certaine empathie vis-à-vis d’un agresseur, a un nom : l’écoute active. Et la technique fonctionne. Moins agressif, Radouane Lakdim explique à Y. « que sa démarche était juste d’allumer une mèche, de faire une petite action, pour donner envie à ses frères de faire des actes plus violents ». Il aimerait par exemple « que ses frères lancent un camion sur le magasin ».
La gendarmerie est toujours en ligne. Radouane Lakdim empoigne désormais de temps à autre le combiné, pour cracher sa propagande : « J’vais la faire à la Coulibaly, j’vais rejoindre mes frères, Mohammed Merah, Coulibaly, ils ont raison […], j’vois que les soldats français violent des enfants au Mali, après ils ont une relaxe, ça se fait ça ? [les faits concernaient la Centrafrique, un non-lieu a été prononcé le 11 janvier, ndlr]. » Plus tard, il reprend : « Je représente l’Etat islamique, vous voyez tous les bombardements que vous avez faits en Syrie, en Irak, au Mali, faut le payer vous voyez. Là, j’ai un otage maintenant, je vais vous dire un truc. Je sais que vous allez pas vouloir, vous allez ramener Abdeslam Salah [seul survivant des commandos du 13 Novembre]. Je veux que vous le libériez, on fait un échange. »
Beltrame les deux mains en l’air
Dehors, les gendarmes s’activent. Selon le rapport d’intervention du GIGN, que Libération a pu consulter, l’unité est prévenue à 10 h 56. Il est indiqué : « Devant la gravité des faits annoncés, le colonel Laurent P., commandant le GIGN, sollicite dès 10 h 58 auprès de la Direction des opérations et de l’emploi de la DGGN, l’engagement du GIGN [basé à Versailles-Satory, près de Paris] et l’envoi immédiat de l’antenne GIGN de Toulouse. » Cette dernière, partie de la Ville rose par la route, est la première unité d’intervention à prendre position au Super U. Le rapport précise : « Douze personnels de l’antenne GIGN d’astreinte arrivent sur le site à 12h10. Dix-huit autres gendarmes supplémentaires de l’AGIGN rejoignent Trèbes ultérieurement. »
Entre-temps, l’un des personnages les plus célébrés de l’histoire récente est entré en scène : le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, 44 ans. A 11 h 21, la caméra numéro 32 filme l’entrée dans le magasin des premiers gendarmes à intervenir. Le PV issu des images de vidéosurveillance souligne : « La progression se fait par binômes, à la tête desquels se trouve le lieutenant-colonel Beltrame. » Un peu plus de trois minutes plus tard, à 11 h 24 et 40 secondes, la caméra 1 montre « le lieutenant-colonel Beltrame les deux bras en l’air, mains bien visibles au-dessus de la tête ; face au bas flanc de l’accueil, derrière lequel se trouve la salle des coffres et Lakdim. Immédiatement, une négociation s’engage entre les deux hommes. Nous voyons le lieutenant-colonel Beltrame agitant les deux mains vers le bas en signe d’apaisement à l’attention de Lakdim, puis vers ses effectifs ayant pris position derrière lui ».
« N’y allez pas colonel »
A cet instant, le destin du gendarme bascule. En prenant ses fonctions quelques heures plus tôt, Arnaud Beltrame était loin d’imaginer qu’il ferait face à « un soldat de l’Etat islamique » venu répandre la terreur dans cette petite ville de l’Aude. C’est seul que le lieutenant-colonel décide de négocier sa captivité contre celle de l’otage. A l’arrière, ses collègues du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie l’en dissuadent fortement. Certains s’écrient « non, colonel, reculez ! » ou encore « vous n’avez pas de gilet pare-balles ! ». Mais sourd et déterminé, Arnaud Beltrame avance vers Radouane Lakdim. Une initiative qui le conduit tout droit vers la mort. Contactées par Libération, six sources familières de ce type d’intervention peinent à masquer leur embarras à l’évocation des faits. Si toutes rendent hommage à la bravoure d’Arnaud Beltrame, qui a payé de sa vie la libération de Y., elles insistent sur le caractère « cavalier » et « inconscient » de la manœuvre. En clair, Beltrame n’aurait jamais dû procéder ainsi. « Les situations de crise telles que les prises d’otage requièrent des protocoles d’intervention des plus rigoureux. Les effectifs sont déployés selon des plans adaptés à la typicité des lieux, ainsi qu’au profil de l’assaillant. Ces schémas complexes sont le fruit d’une élaboration hiérarchique collective, dont l’objectif est d’aboutir à une libération avec le moins de dommages possibles. Arnaud Beltrame est un héros, cela ne fait aucun doute, mais il n’a pas agi selon les règles enseignées. Il les connaissait pourtant parfaitement », regrette, très ému, un gradé de la gendarmerie.
Dans la salle des coffres, Lakdim, qui craint d’être abattu lors de la progression de Beltrame, tient désormais Y. en joue. Lors de son audition, elle raconte : il « a menacé de m’abattre et une minute après il est entré en négociation avec un gendarme [Beltrame, ndlr]. Le gendarme lui demandait exactement ce qu’il voulait mais il n’avait pas grand-chose à demander car je pense qu’il savait comment ça finirait […]. L’auteur m’a mis le canon de son arme sur la tempe, plus précisément derrière l’oreille […]. Plus [il] avançait, plus [Lakdim] tremblait. Là, j’ai vraiment eu peur. Il a demandé au gendarme d’enlever son arme, ce qu’il a fait en la posant sur la table de l’accueil […]. Quand le #gendarme s’est retrouvé avec nous à l’accueil, [Lakdim] a demandé son arme. Le gendarme a fait demi-tour, a pris son arme, a enlevé le chargeur, il l’a fait glisser au sol vers nous. Le gars [Lakdim, ndlr] a vu tout de suite qu’il n’y avait pas le chargeur avec. Il lui a demandé le chargeur. Du coup, le gendarme s’est exécuté, et il a fait passer l’arme au sol. Là, [Lakdim] a ramassé le chargeur et l’arme […]. Il a mis le chargeur dans l’arme. Le gendarme était avec nous dans la pièce. Je lui ai dit "ok, je vais sortir doucement". Pendant que je m’éloignais, le gendarme a pris ma place ». A 11 h 32 et 37 secondes, la caméra 3 filme Y. en train de prendre la fuite en courant. « A compter de cette heure, révèle le PV issu de la vidéosurveillance, l’action est figée dans la salle des coffres. Aucun mouvement n’est détecté par la caméra 3 ou la caméra 1 ; c’est-à-dire que nous n’avons aucun élément sur le huis clos qui s’est déroulé entre le lieutenant-colonel Beltrame et Lakdim. » (Photo AP)
La porte se referme brutalement
Pour comprendre la suite des événements, il faut donc s’en remettre au rapport d’intervention sibyllin du GIGN. En préambule, le document indique que 24 personnels du GIGN décollent à 12 heures, en hélicoptères, de l’aéroport de Villacoublay (Yvelines). Dix minutes plus tard, leurs collègues partis, eux, de Toulouse arriveront sur site. Durant toute la durée du vol, les liaisons téléphoniques seront conservées. Le rapport insiste sur un autre point essentiel : le terroriste dispose désormais d’une arme supplémentaire, le pistolet automatique de dotation d’Arnaud Beltrame, garni d’un chargeur de 15 cartouches.
A 12 h 25, un tireur d’élite de l’antenne de Toulouse se positionne face à la porte de l’accueil du Super U, à une distance de trente mètres. Une escouade de cinq gendarmes s’installe également près de l’accueil, pour intervenir en cas urgence. A 12 h 45, Arnaud Beltrame contacte le commandant de groupement. Ce dernier fait savoir au GIGN par téléphone que Radouane Lakdim exige une nouvelle fois la libération de Salah Abdeslam, faute de quoi il fera sauter ses grenades. Nouveau rebondissement à 13 h 10, le jihadiste apparaît dans l’encadrement de la porte de la salle des coffres, légèrement entrouverte. Arnaud Beltrame lui sert de bouclier humain, empêchant le tireur d’élite d’ouvrir le feu. Mais la porte se referme brutalement. Parallèlement, les gendarmes font sonner différents téléphones dans l’espoir d’entamer une négociation. A 13 h 30, le rapport d’intervention du GIGN mentionne : « L’utilisation d’un moyen d’acquisition du son à travers les murs permet d’entendre T [Radouane Lakdim, ndlr] prier. »
Une dizaine de minutes plus tard, le terroriste s’irrite. Par la voix d’Arnaud Beltrame, il exige qu’on lui remette un chargeur de téléphone sur le comptoir de l’accueil. Le lieutenant-colonel réapparaît dans l’encadrement de la porte de la salle des coffres, et fait « ok » avec sa main. Il annonce en outre que Lakdim dispose de deux armes à feu et d’une grenade. A ce moment précis, un dilemme naît dans l’esprit des gendarmes. L’antenne #GIGN de Toulouse intervient-elle seule ? Ou attend-elle le contingent d’Ile-de-France ? A 14 heures, un compromis est adopté. Le commandant du GIGN donne les directives suivantes : « Jouer la fourniture du chargeur sans attendre si le terroriste s’énerve. Etre en mesure de déclencher un plan d’assaut d’urgence en cas de brusque dégradation de la situation à l’intérieur de la pièce. » A 14 h 08, Beltrame récupère un téléphone – probablement le sien – sur le comptoir de l’accueil.
« Attaque… assaut, assaut »
Depuis le PC arrière de Versailles-Satory, les négociateurs s’activent pour nouer une liaison téléphonique avec Radouane Lakdim. Après de multiples essais infructueux sur les lignes fixes du Super U, une communication s’engage, à 14 h 13, sur le portable d’Arnaud Beltrame. Le lieutenant-colonel demande à Lakdim s’il peut mettre le haut-parleur. Le terroriste accepte :
– « Bonjour Radouane, c’est le négociateur du GIGN. »
– « Oui, alors j’ai demandé qu’on fasse un échange, le lieutenant-colonel gendarme contre Salah Abdeslam, Fleury-Mérogis. »
– « Oui, c’est ce que vous souhaitez ça, c’est exact ? »
– « Vous serez pas capables alors d’échanger un de vos membres contre un de mes membres ? »
– « Ben Radouane, vous savez très bien que ça ne se fait pas comme ça non… »
Une bonne minute passe. Le négociateur évoque la présence de la mère de Radouane Lakdim à ses côtés quand, soudain, Arnaud Beltrame hurle : « Attaque… assaut, assaut. » Il est 14 h 16.
Laps de temps
La suite s’avère relativement confuse. Au téléphone, le négociateur ne semble pas percevoir immédiatement que la situation lui échappe. Il s’égosille, malgré « des bruits de lutte et de cris » (audibles grâce au haut-parleur) : « Vous m’entendez ? Arnaud, vous êtes là ? Radouane, tu m’entends ? » Ses appels désespérés, entrecoupés de « bruit de râle », durent plusieurs minutes. Dehors non plus les effectifs ne semblent pas réagir dans la seconde. Le contingent du GIGN parisien est sur le site depuis à peine une minute lorsque Arnaud Beltrame s’époumone « attaque… assaut, assaut ». Faute de temps pour se coordonner, seuls les gendarmes de l’antenne toulousaine investissent le Super U. A la lecture du dossier, il s’avère très compliqué de connaître le laps de temps précis entre les cris d’Arnaud Beltrame et l’arrivée des gendarmes d’élite dans la salle des coffres. Etrangement, le rapport du GIGN ne donne jamais cette indication. Le PV issu de la vidéosurveillance livre cependant un indice : à 14 h 24 et 30 secondes, la caméra 32 filme l’arrivée des effectifs. Soit donc huit minutes et trente secondes après les premiers cris du lieutenant-colonel, une éternité.
Lorsque les hommes du GIGN pénètrent dans la salle des coffres, Radouane Lakdim est assis, dos à la porte. Arnaud Beltrame, porteur de plusieurs impacts de balles et tailladé au niveau du cou, est allongé sur lui, inanimé. Le terroriste crie « Allah akbar », tente de se redresser. Mais il est finalement abattu. A 14 h 28, l’assaut est terminé et les premiers soins d’urgence sont apportés au lieutenant-colonel. Ils ne permettront pas de le sauver.
Willy Le Devin
Intéressant de savoir comment s’est passé l’intervention du GIGN et totalement incroyable l’initiative de Beltrame quand même. On peut se demander quels sont les ressorts de sa décision, sachant que pour un militaire suivre un protocole et ne pas partir dans une action individuelle sans concertation c’est quand même la base. Le désir de faire preuve d’héroïsme quel qu’en soit le prix et les nécessités ?
]]>Affaire Benalla : Une fronde inattendue à défaut d’une révolution redoutée | Hassina Mechaï
▻https://lemediapresse.fr/politique-fr/affaire-benalla-une-fronde-inattendue-a-defaut-dune-revolution-redoute
▻https://i0.wp.com/lemediapresse.fr/wp-content/uploads/2018/07/Benalla-2.jpg?resize=883%2C473&ssl=1
« Est-ce une révolution ? »
« non monsieur le Président, c’est une Fronde ! ».
Dialogue, imaginaire, ou presque…
L’affaire bruisse de mots, images et de sens. Elle fait sens, par ses signifiants et par ses signifiés. Par son insignifiant aussi, l’homme en question, Alexandre Benalla, pris dans des rets de pouvoir qui le dépassent sans doute, prétexte à autre chose. Une affaire métonymique, de celle qui montre le signe pour la chose, la conséquence pour la cause, l’affaire pour le pouvoir macronien et les oppositions qu’il suscite.
L’ordre du récit se dévide en indignations, enquêtes, bons mots sur les réseaux sociaux, révélations à tiroirs, secrets ou à découvert. En face, c’est-à-dire à l’Elysée, on a d’abord opposé le silence, ou des mots qui tombent au compte-goutte, alors que la presse attendait le mot du monarque, jusqu’alors si prolixe. Puis sont venus les paroles devant un auditoire déjà conquis, « S’ils cherchent un responsable, le seul responsable c’est moi, et moi seul. Qu’ils viennent me chercher ». Rodomontade pour un président de toute façon constitutionnellement irresponsable, contre un « ils » indéfinis, qui semble désigner, pêle-mêle, les journalistes, les parlementaires, les juges peut-être…Les importuns en somme qui ont l’outrecuidance d’interroger et « d’arrêter le pouvoir »...
]]>Révision de la Constitution : Macron vers la monarchie absolue ? - Libération
▻http://www.liberation.fr/debats/2018/04/22/revision-de-la-constitution-macron-vers-la-monarchie-absolue_1644284
Pour conforter la Ve République, l’hyper président Emmanuel Macron renforce ses pouvoirs au détriment d’un Parlement avec moins de députés, mais aussi des citoyens toujours écartés.
Révision de la Constitution : Macron vers la monarchie absolue ?
Emmanuel Macron avait déjà dit que la France manquait d’un roi. C’était en 2015. Depuis son élection, il s’évertue à renforcer la monarchie républicaine de la Ve République : réunion du Congrès pour un discours présidentiel la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre, recours régulier au faste du château de Versailles pour des événements présidentiels, etc. Même Nicolas Sarkozy n’en faisait pas autant !
La révision constitutionnelle annoncée pousse la logique encore plus loin. Le but d’Emmanuel Macron est de conforter la Ve République. Son Premier ministre Edouard Philippe l’a dit clairement : « La philosophie d’ensemble [du régime] sera bien entendu préservée. Car il ne s’agit ni de revenir à la IVe République, ni de passer à la VIe République. » L’hyper-président sortira renforcé, le Parlement encore abaissé, les citoyens toujours écartés.
Depuis le début du quinquennat, Emmanuel Macron veut contourner le Parlement. La démocratie parlementaire, bien imparfaite dans notre pays, est à ses yeux un encombrement. Le recours aux ordonnances sur le code du travail ou sur la réforme de la SNCF tient les députés et sénateurs à l’écart de l’élaboration de la loi. L’application à marche forcée de la loi sur l’enseignement supérieur avant-même son adoption définitive par le Parlement était un autre coup de force. La réduction du nombre de parlementaires va encore aggraver cela. Le journal Le Monde indique que si le nombre de députés passe de 577 à 404 comme le veut Emmanuel Macron, la France sera le deuxième pays d’Europe avec le moins de députés par habitant. Seule la Russie ferait pire. C’est tout un symbole de voir l’horizon démocratique de la France macronienne dans la Russie poutinienne !
« Arnaque »
Faire croire que moins de députés permettraient de mieux contrôler le gouvernement est une arnaque. Le maintien du mode de scrutin actuel pour 85% de l’Assemblée poussera les députés à labourer des circonscriptions deux fois plus grandes qu’aujourd’hui, perdant soit une proximité avec leurs électeurs, soit beaucoup de temps loin du contrôle du pouvoir. Rien dans cette réforme ne prévoit d’ailleurs que les moyens de contrôle et d’enquête des députés seront renforcés. Et le droit de dissolution du président de la République demeure, comme l’organisation des élections législatives dans la foulée de la présidentielle. L’effet est connu d’avance : godillots un jour, godillots toujours !
Au passage, la réduction du nombre de députés peut même se traduire par un recul significatif des droits du Parlement. Ainsi, il faut aujourd’hui 15 députés pour former un groupe à l’Assemblée nationale donnant droit à la parole et à la création d’une commission d’enquête par an, 58 députés pour déposer une motion de censure et 60 pour saisir le Conseil constitutionnel. Le Premier ministre n’a pas évoqué ces seuils dans son annonce. Les maintenir à ce niveau-là tout en réduisant de 577 à 404 le nombre de députés durcirait considérablement ces procédures essentielles au bon fonctionnement démocratique.
Avec la réforme, le pluralisme politique sera aussi affaibli. Moins de députés élus dans des circonscriptions plus grandes, c’est la garantie d’un étouffement implacable pour la diversité des courants d’opinions, surtout ceux ancrés territorialement. Ainsi en Seine-Saint-Denis où 7 des 12 députés appartiennent aux groupes parlementaires de la France insoumise ou du Parti Communiste ou en Corse où 3 des 4 députés sont nationalistes. Ne pouvant les battre à la loyale dans ces circonscriptions, le pouvoir veut les faire disparaître au gré du redécoupage de la carte des circonscriptions et de la réduction de leur nombre.
La dose de proportionnelle proposée ne changera rien à cette menace. D’abord parce qu’elle est marginale : 15%. C’est-à-dire à peine 61 députés sur 404. Une force politique ne parvenant pas à faire élire de députés au scrutin majoritaire dans les nouvelles méga-circonscriptions devrait ainsi obtenir 24% des voix pour pouvoir obtenir 15 députés uniquement à la proportionnelle. La plupart se contenteront de miettes sans moyens d’agir. Ensuite parce que ces élus à la proportionnelle s’ajouteraient à ceux élus au scrutin majoritaire et ne corrigeraient pas les déséquilibres que celui-ci produit comme le fait le système allemand. Dans la foulée de la présidentielle, le parti du président raflera donc aussi la majorité des sièges à la proportionnelle. Il gagnerait ainsi au grattage et au tirage, un comble !
Il ne faut pas oublier non plus que le Premier ministre a maintenu l’idée « qu’il était nécessaire de limiter les amendements » des parlementaires. Certes, l’idée d’un contingentement est écartée. Mais la volonté de restreindre le débat demeure alors que la Constitution limite déjà drastiquement les conditions de dépôt d’amendements des parlementaires.
« Double peine »
Avec cette réforme, les citoyens resteront écartés du pouvoir. La méthode macronienne les tient à distance. La réforme est sortie du chapeau du gouvernement et d’une discussion de boutiquier avec le président du Sénat, très loin de la participation citoyenne qu’aurait permis une Assemblée constituante comme le propose la France insoumise. Le président de la République se refuse également à convoquer un référendum pour faire adopter sa réforme alors qu’une telle procédure devrait être la norme pour modifier la loi fondamentale. Et aucun droit nouveau n’est annoncé pour les citoyens, évidemment pas le droit de révoquer les élus en cours de mandat comme cela existe pourtant dans différents pays et dans certains Etats des Etats-Unis d’Amérique. Les citoyens auront donc moins d’élus pour les représenter et pas plus de pouvoir pour s’exprimer directement : c’est la double peine !
Ces annonces constitutionnelles au cœur d’un conflit social majeur ressemblent fort à un gadget de communicant pour redorer le blason du Président à peu de frais. Mais même là, c’est raté. Si Monsieur Macron tenait tant à réduire le nombre de parlementaires, il pouvait le faire sans menacer encore plus le pluralisme déjà réduit. Il lui suffisait pour cela de proposer de supprimer le Sénat. Mais évidemment il n’en est rien. Parce que le projet Macron n’est pas de moderniser, mais de rhabiller l’ordre existant pour mieux le conserver. Le dégagisme de 2017 n’a pas fini le travail.
Matthias Tavel est l’auteur de Insoumis, en Europe aussi !, éditions Eric Jamet, avril 2018.
Matthias Tavel Orateur national de la France insoumise
]]>Le gouvernement veut le droit de vote « inconditionnel » des personnes handicapées
▻http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/07/15/97001-20180715FILWWW00006-le-gouvernement-s-engage-pour-le-droit-de-vote-in
La secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, s’engage aujourd’hui pour le droit de vote « inconditionnel » des personnes handicapées, promettant qu’ils n’auront bientôt plus à « craindre de se voir retirer » ce droit.
« Gvt échangerait volontiers réduction AAH contre droit de vote inconditionnel. »
]]>« Protection sociale » dans la Constitution : vers une Sécurité sociale affaiblie - Page 1 | Mediapart
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/150718/protection-sociale-dans-la-constitution-vers-une-securite-sociale-affaibli
Le 4 juillet, donc, le député LREM Olivier Véran fait adopter un amendement au projet de loi sur la réforme constitutionnelle qui supprime la mention « sécurité sociale » au profit de « protection sociale » dans sept articles de la Constitution où il est question de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS). L’information passe un peu inaperçue, avant de provoquer un tollé dans les rangs de l’opposition de gauche.
L’ex-élu PS justifie son ajout : il s’agit de permettre de financer la dépendance dans le cadre de la LFSS. Et rien d’autre. Selon lui, le texte ne porte aucune volonté d’atteinte à l’existence de la Sécu. L’exposé des motifs, d’ailleurs, soutient son argument, tout en l’élargissant : « À l’horizon 2019, cette adaptation du cadre constitutionnel est une condition indispensable à l’identification de la protection sociale d’un risque de dépendance, conformément au souhait du président de la République, ainsi qu’à la création d’un système universel de retraite. »
...
Fondamentalement, l’évolution sémantique et technique du nouvel amendement ne modifie pas la donne de départ. Qu’y voient encore les parlementaires opposés à cette modification de la Constitution ? « Faire référence à la protection sociale dans la Constitution, c’est acter le passage d’un système financé par les cotisations sociales à un passage à l’impôt, s’emporte le député communiste Sébastien Jumel. C’est un bouleversement de notre système de solidarité. »
Cette extension, avec ou sans changement de nom, ouvre la porte – à terme – à une modification profonde du fonctionnement de la protection sociale à la française. D’abord parce que cette création « externe » d’un nouveau pilier permet d’envisager une extension à d’autres branches de la protection sociale qui ne sont pas incluses dans la Sécurité sociale : les retraites complémentaires ou encore l’assurance-chômage. À chaque fois, la justification sera la même : le financement décroissant par la cotisation et le financement croissant par l’impôt.
Concernant les retraites complémentaires, dites Agirc-Arrco, actuellement gérées par les partenaires sociaux, le doute n’est pas permis. L’amendement d’Olivier Véran persiste à inclure dans la « protection sociale » le futur « système universel de retraites » qui devrait fusionner régime général et régime complémentaire. L’amendement constitutionnel va permettre et faciliter cette fusion dans le budget, dépouillant au passage les syndicats et patronat de leurs prérogatives en matière de gestion.
Autre non-dit : le cas de l’assurance-chômage. Dans son discours devant le Congrès de Versailles le 9 juillet, Emmanuel Macron a pourtant été on ne peut plus clair : « La solidarité nationale est de plus en plus financée par l’impôt, ce que vous avez voté en matière d’assurance-chômage a ainsi supprimé toute cotisation salariale remplacée par la CSG, mais il faut bien expliquer l’ensemble de cette réforme, ne pas voir que la CSG qui augmente d’un côté, en oubliant que ce sont toutes les cotisations sociales salariales qui ont baissé de l’autre. » L’assurance-chômage ne rentrera pas à terme dans le budget lié à la protection sociale et sortira des mains des partenaires sociaux, qui la géraient comme un amortisseur en dehors des contraintes budgétaires de l’État.Si le PLFSS est désormais élargi à ces domaines hors Sécurité sociale, il suffira de vider progressivement par une loi organique la Sécurité sociale de son contenu pour le transférer vers la partie « externe » du texte budgétaire. Cette évolution n’est certes pas certaine, et n’est pas assumée par la majorité. Mais elle sera désormais permise par le texte constitutionnel et s’appuie sur des choix des gouvernements précédents et de ce gouvernement.
En 2017, les exonérations de cotisations représentaient 30 milliards d’euros, soit plus de 10 % des recettes de la Sécurité sociale. Depuis, le gouvernement a supprimé les cotisations salariales maladie et s’apprête à réduire drastiquement, en 2019, les cotisations patronales pour les salaires compris entre le Smic et 1,5 fois le Smic. L’assurance-chômage verra ses cotisations salariales entièrement supprimées en octobre 2018 et remplacées par la CSG, un impôt national au taux fixé par le gouvernement.
Progressivement, donc, le financement par l’État gagne du terrain au détriment du financement par les cotisations. Logiquement, le PLFSS a de moins en moins d’autonomie. Il s’intègre de plus en plus dans le cadre d’une politique budgétaire plus large. La particularité du financement social tend donc progressivement à disparaître et c’est bien ce que l’amendement d’Olivier Véran grave dans le marbre de la loi fondamentale.
...
Comme le révélait Le Canard enchaîné dans son édition du 4 juillet, la réforme des retraites en prend la direction. L’hebdomadaire satirique écrit, évoquant les négociations en cours : « Ce qui se déroule en coulisse ne va pas forcément rassurer les syndicats et les organisations patronales adeptes d’une partition rigoureuse entre le social et l’État. Ainsi, le haut fonctionnaire Christian Charpy planche-t-il en secret sur l’intégration de la loi de financement de la Sécurité sociale dans la loi de finances de l’État. En clair : la Sécu deviendrait une ligne budgétaire. »
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Avec des conséquences dramatiques pour la protection sociale dans son ensemble. En cas de conjoncture basse, le gouvernement pourra faire évoluer directement le système social pour rétablir les équilibres. Ne disposant plus de ressources ni de capacité d’endettement propres, le système social deviendra ainsi un possible moyen d’ajustement afin de préserver les équilibres, de ne pas augmenter la dette publique et, surtout, de préserver les subventions et cadeaux fiscaux à certaines catégories comme les entreprises au nom de l’emploi.
Pour compenser ces ajustements, l’État pourrait, dans ce cadre, intégrer au financement de la protection sociale des mesures d’incitation fiscale à un financement privé qui serait financé par un redimensionnement de la protection sociale, accélérant ainsi la privatisation du système. On irait alors vers une individualisation croissante de la protection sociale, comme le souhaite le gouvernement, et vers la réduction de la solidarité nationale à un simple « filet de protection » pour les plus fragiles. Là encore, on n’y est pas. Mais la déconstruction juridique du cadre de la Sécurité sociale issue du programme du Conseil national de la Résistance ouvre cette possibilité. L’amendement d’Olivier Véran devrait être discuté en séance le lundi 16 juillet.
]]>Congrès de Versailles : en difficulté, Macron veut trouver un second souffle
Congrès de Versailles : en difficulté, Macron veut trouver un second souffle
Partout, depuis 3 ou 4 jours, on trouve cet élément de langage « Macron en difficultés ». On ne sait pas lesquelles, on ne voit pas ce qui est plus difficile maintenant qu’il y a une semaine. Mais on le dit, il est en difficultés. C’est juste pour nous faire croire qu’il doit surmonter une certaine adversité, alors même qu’il prépare une réforme constitutionnelle pour encore plus simplifier l’exercice du pouvoir ?
]]> Macron, le Médiocrate 13 juin 2018 - Anticons
►https://anticons.wordpress.com/2018/06/13/macron-le-mediocrate
Réformateur, pragmatique et efficace, il est “l’homme que nous attendions”, nous laissent entendre des responsables des grands médias. Intellectuellement, il fut très proche du philosophe Paul Ricoeur, nous rabâchent ses admirateurs. Dès 2014, Attali annonçait : « Macron sera président en 2017 » , « Nous avons élu un oiseau très rare ! » nous dit Kouchner. « Il a résisté pendant quelques secondes à la poignée de main Donald Trump » commente Christophe Barbier. « L’échange est ferme, viril mais correct, et hisse la France au niveau de l’Amérique » garantit l’éditocratie. « Macron c’est moi, en mieux » certifie Sarkozy. « Il est mi-Kennedy, mi-Alcibiade » écrit BHL toujours bien inspiré (Alcibiade fut condamné à l’exil et Kennedy mourut assassiné). Pour Alain Minc, « Macron, c’est Bonaparte Premier consul « . Alain Juppé « partage en grande partie » la vision d’Emmanuel Macron. Valéry Giscard d’Estaing « distribue des bons points » à Macron. Bref, cet échantillon de louanges dithyrambiques indique à quel point Emmanuel Macron est le modèle d’une très grande partie de la classe politico-médiatique. N’ayons pas peur des mots, Emmanuel Macron fait consensus auprès des oligarques.
« Je ne suis que l’émanation du goût du peuple français pour le romanesque »
« Aujourd’hui, je ne suis pas prêt à faire les concessions que m’impose le Parti socialiste, c’est-à-dire m’excuser d’être un jeune mâle blanc diplômé. En d’autres temps, c’était un avantage compétitif inouï. Un jeune mâle blanc inspecteur des finances, il y a soixante ans, était le maître du monde »
« Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort »
« Je mise sur la révolution démocratique »
« Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires »
« Il aurait fallu une Margaret Thatcher à la France »
« Fillon, c’est Thatcher dans les années 80, la France mérite mieux que ça »
« Je n’ai pas de leçons à recevoir. »
« Le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler »
« Le libéralisme c’est la loi du plus fort, l’esprit des réformes que nous proposons c’est tout l’inverse »
« Le libéralisme est une valeur de gauche »
« Je suis maoïste, […] un bon programme c’est ce qui marche »
« La politique c’est mystique »
« Quand t’es jeune, 35h c’est de la pipe »
« Travailler plus, sans être payé plus »
« Monsieur Trump » ou « l’Américain » : « N’oubliez jamais que si vous êtes une nation libre, c’est parce que des ambitieux sont partis de ces terres avec l’amour de la liberté, avec le même rêve, le rêve français, le rêve européen. Monsieur Trump, n’oubliez jamais ce que vous nous devez. La liberté, votre existence, c’est celle de Lafayette, c’est la nôtre »
« Avec Trump, nous contribuerons à la création d’un ordre mondial du 21e siècle pour le bien de nos concitoyens »
►https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=DXcrghQfslU
« Il y a dans cette société (Gad), une majorité de femmes, il y en a qui sont pour beaucoup illettrées, pour beaucoup on leur explique : Vous n’avez plus d’avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 km ! Ces gens-là n’ont pas le permis de conduire, on va leur dire quoi ? »
« Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord »
« Mes prédécesseurs n’avaient absolument aucune idée pour l’Europe »
« J’ai une loyauté personnelle envers François Hollande. Je lui dois de m’avoir fait confiance et de m’avoir nommé au gouvernement. En même temps, lorsqu’un président nomme quelqu’un ministre, il le fait parce qu’il pense que c’est bon pour son pays, pas pour en faire son obligé »
« François Hollande, sa présidence bavarde et son “absence d’idée” sur l’Europe »
« Comme De Gaulle, je choisis le meilleur de la gauche, le meilleur de la droite et même le meilleur du centre »
« Je suis l’anti-système »
« J’ai condamné toujours la colonisation comme un acte de barbarie. […] La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime contre l’humanité. Ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes »
« En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé et je ne regrette pas cela parce que – il y a une jolie formule qui vaut pour l’Algérie – la France a installé les droits de l’homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire. […] Tout en reconnaissant ce crime, je ne veux pas qu’on tombe dans la culture de la culpabilisation sur laquelle on ne construit rien »
« Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien, parce que c’est un lieu où on passe, un lieu que l’on partage »
Difficile, au milieu de tant d’inconséquence, de comprendre comment Macron a pu séduire autant de français. Le philosophe Alain Deneault montre qu’Emmanuel Macron, à l’instar de Justin Trudeau, premier ministre du Canada depuis novembre 2015, est devenu une figure charismatique uniquement parce que des médias complaisants lui attribuent plus de qualités qu’il n’en a réellement.
Une figure de proue de l’extrême centre…
Alain Deneault définit l’extrême centre comme un nouvel ordre politique qui s’efforce de liquider les notions de droite et de gauche. Cette nouvelle droite, puisque nous allons voir qu’il s’agit bien de cela, s’applique selon lui à garantir plus d’argent pour les multinationales, plus de dividendes versés aux actionnaires, plus de facilité d’accès aux paradis fiscaux, moins de services sociaux, et le démantèlement des droits des travailleurs.
« Emmanuel Macron, c’est Robin des bois à l’envers : il prend aux pauvres pour donner aux riches » a déclaré le journaliste François Ruffin. Et au vu du bilan de sa première année de présidence, il semble difficile de donner lui tort :
• Suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) dès 2017
• Suppression de l’impôt pour freiner l’exil fiscal (exit tax) pour 2019
• Suppressions de 120 000 postes de fonctionnaires
• Gel du point d’indice et rétablissement du jour de carence pour les fonctionnaires
• Diminution des aides au logement
• Hausse de la CSG
• Stigmatisation des chômeurs
… pour ne retenir que quelques mesures.
►https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=ZnWgYicjYAQ
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, serait-on tenté de dire, puisque l’économiste libéral Milton Friedman soutenait qu’une entreprise ne devrait pas avoir de « responsabilité sociale » envers le public ou la société. Pour Friedman, le seul souci qui doit peser sur l’entreprise est d’accroître les profits pour ses actionnaires ainsi que pour elle-même. Pour les tenants de la doctrine Friedman, en particulier Reagan, Thatcher et Pinochet, la question sociale doit être subordonnée au bon vouloir de l’initiative privée. Une théorie très fortement contestée par la journaliste Naomie Klein qui démontre que la plupart des citoyens s’appauvrissent tandis que les élites corporatives gagnent une énorme richesse. En janvier 2018, l’ONG Oxfam International rapportait dans un rapport consacré à l’année 2017 que les 1% les plus riches ont empoché 82 % des richesses créées cette année-là, tandis que la moitié la plus pauvre de l’humanité n’en n’a pas eu une miette.
L’extrême centre ne tolère pas d’opposition
Deneault explique clairement que l’#extrémisme ne s’évalue pas en fonction du curseur gauche-droite. L’extrémisme nous dit-il, est l’attitude qui consiste à être intolérant à ce qui n’est pas soi. Ainsi, l’extrême centre se présente arbitrairement comme étant “le” centre. L’extrême centre serait donc en somme l’équilibre, la voie médiane qui évite raisonnablement les deux extrêmes. Mais comprenons bien qu’il s’agit avant tout d’une posture. Or la question du positionnement faussement modéré ne date pas d’hier, et l’exemple le plus parlant est peut-être celui d’ #adolphe_thiers qui fut le fut le premier président de la République française (1871-1873), partisan libéral dans un premier temps d’une monarchie constitutionnelle. Adolphe Thiers est l’une des figures emblématiques de l’histoire du #Centre_Gauche, dont il est la représentation de la fausse modération. Honoré de Balzac s’inspirera de Thiers pour créé Eugène de Rastignac, un personnage qui est décrit par Balzac comme ambitieux et prêt à tout pour parvenir à ses fins. L’extrême centre au nom de la raison est violent, cruel, destructeur et aveugle nous enseigne Deneault. Partant de là, rappelons-nous qu’en novembre 1831 débutait à Lyon la première révolte des Canuts, ces ouvriers de l’industrie de la soie. Contre les insurgés, Thiers déclara : « il vaut mieux l’arme blanche que l’arme à feu » . Ce qu’il voulait, c’était éviter de lire dans la presse : « On tire sur le peuple » . Les canuts se soulèveront à nouveau en 1834. Cette nouvelle insurrection sera une fois encore réprimée dans le sang par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Adolphe Thiers. La Commune de Paris est une autre période insurrectionnelle de l’histoire de Paris. Elle s’est développée à partir du 18 mars 1871 pour aboutir à la fameuse « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. Le chef du pouvoir exécutif Adolphe Thiers, réfugié pour l’occasion à Versailles, lancera contre la capitale cinq corps d’armée. Le résultat sera terrible, avec plus de 20 000 victimes dont beaucoup de femmes et d’enfants. Et bien évidemment, pour Macron… Thiers a sauvé la République en 1871.
►https://blogs.mediapart.fr/jean-claude-meyer-du-18/blog/100518/thiers-sauve-la-republique-en-1871-selon-macron
Médiocratie : La marque de l’extrême centre
En politique selon Deneault, être médiocre signifie satisfaire une oligarchie. Aussi la médiocratie est incarnée par l’extrême centre, commente-t-il. Deneault insiste sur le fait que la « médiocrité” est en français le substantif désignant ce qui est moyen, tout comme supériorité et infériorité font état de ce qui supérieur et inférieur. Il n’y a pas de « moyenneté » . En conséquence la médiocrité désigne le stade moyen érigé au rang d’autorité.
Pour Deneault, la principale compétence d’un médiocre est de reconnaître un autre médiocre. Ensemble, ils organisent des réseaux afin d’établir un puissant système de collusions et de renvois d’ascenseurs. Dans un article précédent consacré à Emmanuel Macron, il nous était apparu important de faire la liste des groupes de pression et des réseaux très opaques du patronat qui gravitent autour de notre nouveau président.
Et comme il faut bien que l’extrême centre se distingue de la droite stricto sensu, la duperie va s’accomplir dans la bonne humeur. Étant entendu que c’est uniquement le maquillage qui distingue l’extrême centre de la droite à papa, la mystification repose par conséquent sur une #novlangue. La “théorie du ruissellement” selon laquelle “enrichir les riches profite à tout le monde” est contestée par le Gouvernement Édouard Philippe car trop droitière dans son apparence ? Qu’à cela ne tienne, le problème est contourné par Emmanuel Macron en personne, qui lui prône la théorie des « premiers de cordée » _. Mais comprenons bien que chez Macron, le premier de cordée n’est pas l’instituteur, ni même l’infirmière, l’ingénieur ou l’ambulancier. Les premiers dans le logiciel Macron sont les #réseaux qui lui ont permis d’accéder au pouvoir.
Les médiocres sont au service d’instances transnationales
Si nous suivons Alain Deneault dans son raisonnement, nous sommes tous potentiellement des médiocres. Nous sommes donc susceptibles de régresser intellectuellement et moralement. De ce fait, la minorité possédante (oligarchie) qui nous domine et qui emploie Macron met tout en œuvre pour faire de nous des médiocres. Cet asservissement a pour but de nous imposer des protocoles qui insensiblement modifient les consciences, justifiant en cela un discours qui vante les bienfaits de la concurrence. En conséquence, il est facile de comprendre comment la dialectique peut devenir guerrière.
Souvenons-nous : a posteriori, nous avons eu la confirmation que l’explication humanitaire à la guerre de Libye n’était qu’un prétexte. Bis repetita au printemps de cette année : l’histoire se répète avec Macron en Syrie. Cette fois-ci l’acte qui déclenche les hostilités et une (présumée) attaque chimique à la Douma le 7 avril 2018. En quelques jours, ce qui n’était que supposé va devenir avéré dans les bouches du trio Emmanuel Macron, Theresa May et Donald Trump. Ce qui est remarquable, c’est qu’il y a peu de temps encore, la presse occidentale présentait ce dernier comme un adepte des théories du complot, tout en l’accusant d’être à la solde de la Russie, qui attendrait un retour sur investissement.
Rappelons donc qu’Emmanuel Macron vient de s’allier à deux États, en l’occurrence les États-Unis et la Grande Bretagne, qui dans un passé récent ont sciemment menti pour envahir l’Irak, et sur bien d’autres motifs de guerre. Qui sont donc ses “amis” ? La guerre d’Irak ou seconde guerre du Golfe commence officiellement le 20 mars 2003. A cette époque, Theresa May était Présidente du parti conservateur qui a toujours soutenu la guerre en Irak. Donald Trump lui, a promu (en mars 2018) le néoconservateur John Bolton au poste très influent de conseiller à la sécurité nationale. En bon néoconservateur, Bolton fut un farouche partisan de la guerre en Irak et du concept de guerre préventive. En 2002, il enterre le protocole de vérification de la convention sur les armes biologiques. En 2002 encore, il signe la lettre qui indique que les États-Unis renoncent à toute participation à la Cour pénale internationale (CPI). Puis Trump nomme Gina Haspel à la direction de la Central Intelligence Agency (CIA). Gina Haspel a été directement impliquée dans la pratique de la torture de détenus. Dans le Washington Post, John Kiriakou, ancien officier du contre-terrorisme de la CIA, explique qu’il est allé en prison pour avoir divulgué les tortures de la CIA. Gina Haspel a aidé à les dissimuler. En s’associant sans la moindre légitimité au duo Trump / May, Macron vient en notre nom à tous, de légitimer la quintessence du Monde selon Bush : torture, traitements cruels, séquestrations illégales, ingérences, guerres sous faux prétextes, (…). Cela nous ramène à la conclusion d’un dossier précédent, où il nous était apparu nécessaire de souligner qu’étape après étape, la pensée politico-médiatique dominante en France est devenue néoconservatrice.
Confus et nébuleux
« La grosse colère d’Emmanuel Macron face aux eurodéputés hostiles aux frappes en Syrie « , titra la presse sous l’influence des réseaux de l’OTAN, après que la question des preuves d’armes chimiques lors des attaques en Syrie ait été soulevée à l’Assemblée européenne. Une intervention “irresponsable, risquée et sans perspective politique”, indiquaient certains responsables politiques européens, qui notaient que Trump, May et Macron avaient agi sans preuves ni mandat de l’ONU.
Face aux eurodéputés hostiles aux frappes en Syrie, Macron s’improvisa défenseur de la veuve et de l’orphelin, et s’adressa à son opposition en ces termes : « Les mêmes, les mêmes qui à chaque fois s’indignent devant les images que nous avons vu, d’enfants, de femmes, morts d’attaques de chlore, les mêmes, restons-nous assis ? Défendons nous des droits en disant ‘les droits c’est pour nous, les principes c’est pour nous, la réalité c’est pour les autres ? Non, non ! » Le reste est tout aussi indigeste, mais surtout le Président Macron répond totalement à côté, car la seule chose qui lui fut demandée était tout simplement de fournir ses preuves. Par la suite la “médiocrasphère” viendra à la rescousse du nouveau boss : « Révisionnistes, dégueulasses, sont ceux qui réclament des preuves » , affirme #BHL qui sans vergogne recourt une fois encore au point Godwin (l’arme favorite des médiocres).
« Bonnet blanc, blanc bonnet »
Selon les critères définis par A. Deneault, il n’est pas vain d’établir une ressemblance entre le néo-conservatisme et l’extrême centre. Rappelons que le néo-conservatisme est une variante du conservatisme. Sa spécificité est de conserver les caractéristiques du conservatisme traditionnel qui promeut des valeurs établies issues de coutumes et de traditions. Ces règles (foncièrement opposées au progressisme) sont ainsi combinées à l’individualisme, que le #néo-conservateur qualifie de libre entreprise. Sur ce point, la convergence avec le président français est établie par Forbes le magazine d’affaires américain pour qui Macron est le leader des marchés libres.
Dès qu’ils ont eu accès à des postes de pouvoir et d’autorité, les néo-conservateurs ont approuvé la totalité des programmes anti-sociaux. Pour eux, seules les initiatives privées ont pour fonction de renforcer l’action sociale, via le financement d’organisations religieuses qui ont seules la vocation à s’occuper des pauvres et des marginaux. Autant dire que chez les #néocons l’aide sociale, qui repose en principe sur des actions d’insertion, de prévention et de secours, doit-être réduite à sa plus simple expression. La promotion de la #philanthropie est également le leitmotiv du programme économie sociale et solidaire de La République En Marche.
Dans leur logique, l’État est relégué au rang de simple auxiliaire des conglomérats de la finance, de l’énergie et de l’armement. Moins de ressources pour les classes populaires et plus de dividendes pour les groupes financiers constituent également la ligne économique et sociale de l’extrême centre comme nous l’avons vu précédemment. La seule différence est relative à sa forme. Le plus souvent les #néoconservateurs ont migré du trotskisme pour aller vers la droite. De Trotksy, les néocons ont conservé l’idée d’exportation de la révolution, qu’ils ont fait évoluer en ingérence américaine. En résumé, ils se revendiquent ouvertement à la fois pro-israéliens, anticommunistes et anti-New Deals. Ainsi pour les néocons, la réglementation en matières économiques et sociales est un échec. L’extrême centre quant à lui avance masqué. Ses objectifs profonds sont tout aussi cruels que ceux du néo-conservatisme. Mais Deneault nous signale que le médiocre de l’extrême centre est cool, jeune, nouveau, sympathique dans sa présentation. “Il faut penser printemps” prêche son illustre représentant Emmanuel Macron. Cela nous rappelle Michel Clouscard qui surnommait George Pompidou « l’oncle libéral débonnaire » .
Ne perdons pas de vue qu’avant de cautionner la politique pro-Arabie Saoudite, pro-Israël, et anti-Iran que mène Donald Trump, les poids lourds du néoconservatisme, déjà membres influents du parti républicain, avaient jeté leur dévolu sur la candidate Hillary Clinton qui reste par ailleurs une référence de l’extrême centre.
Ainsi nous comprenons pourquoi, vis à vis des crimes de guerre israéliens, l’extrême centre se situe toujours dans un semblant de consensus. Le plus souvent cela débouche sur des formules expéditives. Par exemple Macron appelle Netanyahou au « dialogue » avec les Palestiniens. Sans mentionner Israël, Trudeau a condamné « l’emploi présumé d’une force excessive et de munitions réelles » qu’il juge « inexcusable » . Mais ces annonces laconiques ne débouchent jamais sur aucune action concrète, et leurs contenus sont invariablement ponctués par des « Israël est une grande démocratie » , ou encore « A Paris, Macron joue la proximité avec le premier ministre israélien » .
Le discours paradoxal
Le médiocrate de l’extrême centre peut apparaître déroutant pour son auditoire, tant ses contradictions sont nombreuses. Ainsi pour battre Donald Trump, Hillary Clinton se revendiquait féministe et engagée pour les droits des femmes, alors même que parmi les donateurs de la fondation Clinton, nous retrouvons l’Arabie Saoudite, pays qui condamne les femmes adultères à la mort par lapidation.
Dans le même style, le gouvernement Macron prétend vouloir déconstruire la désinformation et les théories conspirationnistes. Et simultanément la famille Macron entretient une relation fusionnelle avec #philippe_de_villiers qui est pourtant l’archétype du porte-parole au style paranoïaque selon les critères définis par l’historien américain Richard Hofstadter, lorsqu’il établit le portrait robot du théoricien de la conspiration à partir de postulats caractéristiques. Ces postulats nous les retrouvons dans les livres de Philippe De Villiers. Pour lui :
1. La conspiration dure depuis plusieurs décennies
2. Il y a allégeance à une puissance étrangère (le monde arabe)
3. La France sacrifie ses valeurs
4. Les arabes imposent leur langue et leur religion
5. L’alliance France-monde arabe s’appuie sur une politique commune hostile à la chrétienté
6. Il y a complicité des instances dirigeantes française
7. Il y a complicité des médias
8. L’idéologie islamique imprègne les institutions scolaires et universitaires.
►https://www.youtube.com/watch?v=P4U3wBAcMSg
Pour la petite histoire, vous noterez aussi que d’un côté règne l’harmonie parfaite avec Philippe de Villiers, “tête de gondole du pôle vieille France” qui se revendique 100 % souverainiste, tandis que d’un autre côté Macron entretient des relations étroites avec Daniel Cohn-Bendit et Romain Goupil, deux figures du libéralisme libertaire qui se proclament foncièrement européistes. S’il y a autant de contradictions en médiocratie, c’est tout bonnement parce que l’extrême centre est avant tout la sphère des faire-valoir et des faux-semblants. C’est ainsi que Nicolas Hulot a été nommé ministre de la Transition écologique et solidaire par Emmanuel Macron, alors que ce dernier multiplie les camouflets à l’encontre de son ministre et souhaite même rétablir les chasses présidentielles ?… Il va de soi que cet héritage de la monarchie se pratique uniquement entre pairs.
►https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/festival-de-cannes/video-quand-emmanuel-macron-fait-une-apparition-dans-le-film-de-daniel-
Conclusion : un “Président des riches » _
Il n’est ni Machiavel, ni Alcibiade, ni Kennedy, ni Bonaparte. Plus modestement il est le représentant d’une droite qui n’a jamais cessé de modifier son apparence. Son objectif ? Déconstruire méthodiquement le modèle social français. Ses arguments, une fois l’emballage retiré, sont ceux qu’utilisent les différentes droites depuis des lustres : « nous sommes soumis à la concurrence internationale » , « le nombre des fonctionnaires doit-être réduit » , « il faut impérativement contrôler les chômeurs », « les cheminots sont des privilégiés » , « nous devons insuffler un élan méritocratie » et enfin « baissons massivement les impôts des plus riches afin que la théorie du ruissellement opère » .
Il est clair que pour des raisons de convergence d’intérêts, les milliardaires qui possèdent la presse ont pour la plupart soutenu la candidature de notre nouveau président, qui dispose désormais de la quasi-totalité des moyens de communication pour promouvoir sa politique. Ce constat nous renvoie à la question centrale : Pourquoi les médiocres de l’extrême centre dépensent-ils autant d’énergie pour se déguiser ? Ne serait-il pas plus simple de déclarer : “Nous sommes avant tout au service d’une classe sociale communément appelée élite qui, puisqu’elle est élite, doit naturellement dominer” ?
Selon toute vraisemblance la réponse à ces interrogations réside dans le fait que si les médiocres et en particulier Macron, nous imposent ce jeu de dupe, c’est parce que s’ils “mettaient carte sur table”, l’oligarchie qui les emploie n’aurait pas la moindre chance de conserver ses privilèges. Rappelons nous que la médiocratie est le monde des collusions et de la corruption. De ce fait, les médiocres trahissent une idée qui comporte trois mots : “Liberté, Égalité, Fraternité”. Cette devise est en fait l’ADN de la société républicaine. Fortement influencée par Du Contrat social de Rousseau, elle postule que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Ainsi nous comprenons aisément pourquoi cet axiome qui est l’un des fondements de la morale moderne est incompatible avec l’affairisme, les réseaux, et le renvoi d’ascenseur que favorisent les médiocres de l’extrême centre
►https://www.youtube.com/watch?v=oXsFb6iCDZU
Même si le peuple est tour à tour désabusé, désillusionné, perverti ou complice, les principes républicains sont implantés dans sa conscience par l’entremise de l’éducation. Spontanément, le tout-un-chacun juge le monde en vertu de cette maxime « Liberté, Egalité, Fraternité » , que l’on retrouve déjà en gestation dans la littérature antique. L’universalité des valeurs républicaines a supplanté depuis longtemps la morale élitiste du droit divin. Le premier médiocrate à avoir pleinement intégré cette donnée s’appelait Adolphe Thiers. Royaliste à ses débuts, il évoluera vers un projet aux allures républicaines, ce qui lui permettra de combiner ses ambitions personnelles à une stratégie globale qui, sous couvert de libéralisme, garantira à une caste sociale la primauté sur la majorité. Depuis lors, la contre-révolution (représentée par les médiocrates) réinvente à intervalle régulier sa rhétorique pour continuer de faire illusion.
Emmanuel Macron est la nouvelle égérie de la lignée médiocrate. La résurgence de son archaïsme ne laisse planer aucun doute sur ses véritables aspirations (de #Rothschild, de Villiers, Versailles, Chambord… ). Cependant, intuitivement, la plupart des français ont désormais compris à qui ils avaient affaire : Selon le sondage du mois de mai 2018 Odoxa-Dentsu Consulting, les trois quarts des français (72%) perçoivent Emmanuel Macron comme un « président des riches » .
#oligarques #alain_deneault #droite #gauche #centre #extrême_centre #canada #médiocratie #gouvernance #éditocratie #ISF #exit_tax #APL #CSG #chômeurs #milton_friedman #Social #Naomie Klein #citations
#emmanuel_macron #guerre_aux_pauvres #macron #enmarcheverslefn #france #gouvernement_macron #réformes_antisociales
Parcoursup accusé de discrimination, un lycée bloqué
▻https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/parcoursup-accus%C3%A9-de-discrimination-un-lyc%C3%A9e-bloqu%C3%A9/ar-AAy4DEF?li=BBoJIji
Selon plusieurs élus, syndicats et professeurs, un élève sortant d’un lycée prestigieux aurait plus de chances de voir ses vœux acceptés qu’un autre au dossier identique. Le ministère dément.
le rectorat ne voit rien d’inquiétant dans les chiffres communiqués par le proviseur du lycée Paul-Eluard et demande aux élèves d’être patients
Ben oui posez-vous les jeunes, oklm !!! Non mais quel foutage de gueule !
Propos de la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal :
« Un lycéen de Seine-Saint-Denis qui souhaite rejoindre une licence de psychologie, de Paces ou de Staps à Paris ou à Versailles est traité à égalité avec un lycéen issu des lycées de Paris ou de Versailles. »
J’avais lu exactement le contraire il y a quelques semaines dans un article qui expliquait que les lycéens de Seine St Denis était considéré hors zone donc non prioritaire s’ils demandait une fac à Paris par exemple.
#parcoursup #éducation #seine_st_denis #93 #université #rectorat #sélection #discrimination
]]>Premier et second degrés : La crise du recrutement ne s’arrange pas (LeCaféPédagogique)
▻http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/05/18052018Article636622268535065854.aspx
Les premiers résultats des admissibles aux concours externe de professeur des écoles et au capes externe laissent présager que la crise du recrutement dont souffre l’Education nationale se prolonge. En ce qui concerne le premier degré, les premiers résultats sont sans appel. Les résultats des épreuves d’admissibilité disent dès maintenant que dans les académies de Créteil et Versailles on n’aura pas un nombre d’enseignants permettant de couvrir le nombre de postes offerts. Le déficit final pourrait être de 700 postes. Dans le second degré, malgré la forte réduction du nombre de postes proposés cette année, les résultats de l’admissibilité annoncent près de 400 postes non couverts en lettres (modernes et surtout classiques), allemand et maths.
#éducation #enseignant·e·s #salarié·e·s #recrutement #attractivité_du_métier #manque_de_profs
]]>Parcours complexe de supériorité - Le Monolecte
▻https://blog.monolecte.fr/2018/05/29/parcours-complexe-de-superiorite
La neutralité de la machine n’est que celle que l’on veut bien lui accorder. La machine ne fait que le boulot pour laquelle elle a été programmée et le fait suivant les critères et les barèmes qu’on lui a assignés. De ce point de vue là, la machine n’est pas si neutre que cela, elle agit en fonction des intentions de ceux qui se cachent derrière.
En résumé, une machine qui trie en fonction des aptitudes à faire du vélo ne pourra en aucun cas être bienveillante pour les poissons. Sa seule neutralité, en fait, c’est de servir de paravent à l’humain ou au groupe d’humain qui a décidé délibérément d’exclure les poissons de la compétition.
#parcoursup #éducation #école #domination #inégalité #surnuméraires
]]>L’écrasement de la Commune | Histoire et analyse d’images et oeuvres
▻https://www.histoire-image.org/fr/etudes/ecrasement-commune
L’écrasement de la Commune
Proclamée en mars 1871 dans la capitale assiégée par les troupes allemandes, la #Commune_de_Paris est une tentative de gouvernement populaire autonome. Réfugié à Versailles, Thiers entend terrasser cette « République de Paris ». Le 21 mai 1871, les troupes versaillaises conduites par les généraux Mac Mahon et Galliffet entrent dans la ville pour la reprendre aux insurgés. C’est le début de la « Semaine sanglante ».
]]>À Paris, un rassemblement en mémoire d’Ismaïl Bokar Deh, mort percuté par la police - Bondy Blog
▻https://www.bondyblog.fr/reportages/cest-chaud/paris-un-rassemblement-en-memoire-dismail-bokar-deh-mort-percute-par-la-po
Ismaïl Bokar Deh, vendeur d’articles de souvenirs devant le château de Versailles, est décédé le 30 avril percuté par un fourgon de police alors qu’il tentait de fuir un contrôle d’identité. Collectifs et associations d’aide aux #sans-papiers ont manifesté, vendredi 11 mai, pour exprimer leur désarroi et réclamer justice pour le Sénégalais de 58 ans arrivé en France en 2001, époux et père de huit enfants.
]]>Sexisme à l’école, silence dans les rangs - L’Express
▻https://www.lexpress.fr/education/sexisme-a-l-ecole-le-grand-tabou_2005156.html
Partout, dans les établissements scolaires, les filles sont victimes de violences sexistes. Dans un mutisme assourdissant.
Une ado de 15 ans plaquée contre le mur des toilettes du lycée professionnel Gallieni de Toulouse et victime d’attouchements de la part de trois agresseurs. Des élèves de terminale du lycée Camille Pissarro de Pontoise (Val d’Oise) qui, parce qu’elles seraient trop court-vêtues, doivent affronter des camarades masculins hilares, mimant des actes pornos et les injuriant sans retenue - « sale pute », « gros cul », « t’es bonne »...
La vidéo d’une toute jeune fille ayant des rapports sexuels avec deux garçons qui circule de téléphone en téléphone, sans le consentement bien sûr de l’intéressée, auprès de ses pairs du lycée d’Alembert, dans le XIXe arrondissement parisien. Ce « tu suces ? » jeté au visage d’une élève du lycée Jacques-Prévert, à Savenay, près de Nantes, pour avoir eu l’"audace", encore une fois, de porter une jupe avec des chaussettes hautes et des souliers à talons. Mais aussi, parce que désormais le sexisme prend de nouvelles formes, des garçons qui refusent de s’asseoir à côté de leurs homologues féminines au collège Versailles de Marseille...
LIRE AUSSI >> N’abandonnons pas les filles
Ces anecdotes, glanées à travers toute la France, sont très loin d’être des cas isolés. Et les établissements cités ci-dessus ne sont pas forcément les plus « difficiles » ou les plus laxistes en matière de lutte contre les violences faites aux femmes.
« Si les parents savaient... »
Parmi eux, beaucoup, comme le lycée d’Alembert par exemple, ont même le mérite de dénoncer haut et fort ce qui se cache ailleurs. Mais voilà, entre l’accès à la pornographie - facilité par Internet, les smartphones et les tablettes -, la violence et le harcèlement pratiqués à grande échelle sur les réseaux sociaux, les stéréotypes de genre intégrés dès le plus jeune âge et, enfin, le développement de la radicalité religieuse dans certains établissements, c’est bien toute l’Education nationale qui doit faire face à une très inquiétante situation.
#discrimination #misogynie #sexisme #viol #culture_du_viol #violence_masculine #sexisme_d'etat #violences_sexuelles #mixité #harcelement_sexuel #école #éducation #deni #backlash #pornographie #prostitution #enfance #harcelement #facebook #snapchat #slut_shaming #grossophobie
]]>Un an de «Macronomics» ou la fin de l’équilibre
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/090418/un-de-macronomics-ou-la-fin-de-l-equilibre
Emmanuel Macron salue à Versailles, le 22 janvier, le dirigeant du groupe pharmaceutique suisse Novartis, Vasant Narasimhan © Reuters Élu sur un programme équilibré entre le libéralisme et le social, le président a oublié ce second pilier pour mener une politique classique et à contre-temps de réformes néolibérales.
]]>Un collectif de plus de deux cents trente enseignants-chercheurs à l’université explique dans une tribune au « Monde » pourquoi ils ne veulent pas classer les candidatures des bacheliers, tel que le prévoit la procédure mise en place depuis le déploiement de la plate-forme Parcoursup :
« Enseignants à l’université, nous refusons d’examiner les dossiers des lycéens »
Tribune collective, Le Monde, le 6 avril 2018
▻http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/06/enseignants-a-l-universite-nous-refusons-d-examiner-les-dossiers-des-lyceens
Le 31 mars, les bacheliers ont confirmé leurs voeux de poursuite d’études sur la plate-forme Parcoursup . Ils ont eu raison de le faire parce qu’étudier à l’université accroît les connaissances et élargit les horizons. Le diplôme constitue, aussi, la meilleure protection face au chômage. Leur avenir est désormais dans les mains d’une poignée d’enseignants-chercheurs désignée pour examiner leur dossier dans les formations de leur choix.
Nous faisons partie de ces enseignants, mais nous refusons d’accomplir cette tâche. Nous refusons de classer les candidatures parmi des milliers d’autres (pour une centaine de places dans nos formations). Nous refusons de porter un jugement sur les espoirs, les aspirations et la capacité de chacun à réaliser ses rêves. Cette lettre vise à expliquer pourquoi nous nous considérons incapables d’accomplir une telle tâche.
Notre métier n’est pas de prédire
En tant qu’enseignants à l’université, notre métier n’est pas de prédire les chances des uns et des autres de réussite, mais d’accompagner les étudiants dans la poursuite de leur parcours universitaire. Notre mission est de transmettre nos connaissances pour qu’elles puissent leur servir à l’avenir. Il s’agit de leur offrir, tant que possible, les moyens de réaliser leurs ambitions et, en aucun cas, de les restreindre.
Cette mission est difficile et nous échouons parfois à la mener à bien. Les difficultés que nous rencontrons ne tiennent pas à la « qualité » des dossiers scolaires des bacheliers ou la cohérence de leurs choix (qui à 18 ans n’ont heureusement rien de certain), mais au manque de moyens dont nous disposons pour les soutenir. Amphis parfois bondés, salles occasionnellement non chauffées, équipement informatique insuffisant, enseignants précaires, secrétariat surchargé, les gouvernements successifs ont abandonné l’université au profit d’autres établissements, réservés à une « élite ».
Des moyens, nous n’en avons pas davantage pour examiner avec soin les dossiers soumis par les bacheliers. Nous disposons d’un outil d’aide à la décision (un logiciel) qui va permettre d’ordonner automatiquement les milliers de candidatures. Les enseignants ne seront pas en mesure de regarder (ou à la marge) le projet de formation motivé et le CV. Ce classement ne pourra donc se faire autrement qu’en donnant la priorité aux notes au lycée. Or, les sociologues l’ont montré, ces dernières reflètent d’autres choses que le « mérite ».
Dans le dossier d’une bachelière, que l’on nommera Céline, cette dernière explique vivre avec sa mère et sa soeur sans grande aide financière de son père avec qui elle a peu de contacts. Elle raconte avoir réalisé son année de terminale en parallèle d’un emploi à mi-temps dans un fast-food. Cela a sans doute eu un effet sur ses notes au lycée (cas extrait de la plate-forme, anonymisé).
Désavantagée sur la base de ses notes
Mais dans le flot de candidatures, cette lettre, les enseignants ne la liront pas ! Si sa situation familiale (son origine sociale) a pesé sur sa scolarité (sur ses dispositions à répondre aux exigences de l’école), elle sera à nouveau désavantagée et, sur la base de ses notes, elle tombera bas dans le classement.
Matthieu a obtenu de meilleures notes, notamment en anglais. Il se trouve qu’il a réalisé un séjour de plusieurs mois aux Etats-Unis (cas extrait de la plate-forme, anonymisé). Il ne le précise pas, mais on peut supposer que ce dernier a été financé par ses parents (qui ont davantage de ressources), il aura la chance de recevoir des « oui » pour l’ensemble de ses voeux dès sa première connexion.
Ordonner les dossiers sans moyens de les examiner précisément ou devoir fermer à certains la porte de nos formations faute de ressources, ce n’est rien d’autre que cautionner des classements scolaires dont on sait pourtant à quel point ils reflètent les inégalités sociales. C’est aussi refuser aux bacheliers la possibilité de découvrir leur voie quelles que soient leurs scolarités antérieures.
Certains disent que, de toute façon, il y en a déjà partout de la sélection, dès le collège et ensuite au lycée. Certes. Justement, il nous paraît d’autant plus important de garder un espace à l’abri de cette aggravation de la sélection. L’université était le seul endroit qui permettait encore à chacun de tenter sa chance dans le supérieur et qui offrait la possibilité à certains de se réconcilier avec l’école.
Laisser à chacun la possibilité d’entrée à l’université
Les bacheliers ont pu entendre dire qu’ils risquaient de se « planter » à l’université. Certes, 9 % des étudiants ne poursuivent finalement pas leurs études et 25 % se réorientent ( direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance , 2013) vers une autre formation. L’université constitue donc un moment de réflexion avant de réaliser d’autres projets professionnels ou d’études. Ce serait dommage de s’en priver et cette mission d’accompagnement nous convient.
En refusant de classer les candidatures, de nombreux départements d’administration économique et sociale (AES), de géographie, de mathématiques, de philosophie, d’histoire, de sciences de l’éducation, de sciences sociales, de science politique, de sociologie, de sciences et techniques des activités physiques et sportives, etc. de nombreuses universités d’Amiens, Aix-Marseille, Bordeaux, Brest, Evry, Lyon, Paris (I et V), Marne-la-Vallée, Nanterre, Lille, Rouen, Saint-Denis, Tours, Versailles, etc. ne souhaitent ni fermer leurs portes de leurs formations, ni envoyer de mauvais signaux.
Au contraire, notre seul combat est de laisser à chacun, la possibilité d’entrée à l’université (en conservant le diplôme du baccalauréat comme passeport d’entrée) et de s’y investir, parce que chacun peut y réussir.
Si nous portons tous le même combat et cette même vision, les rectorats et le ministère trouveront sans doute un moyen d’inscrire chacun tous là où va sa préférence. L’université française n’a pas besoin de trier les candidats, elle a besoin de moyens pour garantir une place à tous les bacheliers dans la formation de leur choix et assurer la réussite du plus grand nombre.
Précédents articles sur le sujet là :
►https://seenthis.net/messages/683337
Les femmes derrière les barreaux - Lyon Bondy Blog
▻http://lyonbondyblog.fr/LBB/les-femmes-derriere-les-barreaux
En France métropolitaine et d’outre-mer, il y a 188 établissements pénitentiaires. Seulement deux prisons sont entièrement réservées aux femmes : le centre pénitentiaire de Rennes et la maison d’arrêt de Versailles. 56 prisons pour hommes disposent de « quartiers femmes ». Cela fait un total de 2 458 places, pour 2 265 détenues.
Ces chiffres peuvent laisser croire que les femmes ne sont donc pas concernées par la surpopulation carcérale. Ce n’est pourtant pas le cas. À cause du faible nombre de places qui leur est réservé, les établissements sont fortement éloignés les uns des autres et donc souvent du domicile des détenues. Cette mal-répartition engendre une surpopulation malgré les places disponibles. C’est notamment le cas à Nîmes (10 détenues pour 5 places) et à Toulouse-Seysses (74 détenues pour 40 places), mais aussi à Bordeaux, Perpignan, ou encore Strasbourg.
Au-delà de cette surpopulation, l’éclatement spatial des prisons accessibles aux femmes sur le territoire complexifie le maintien des liens familiaux et sociaux. Six prisons en France peuvent accueillir des femmes condamnées à de longues peines. Cinq sont dans la moitié nord du pays.
]]>lundi 26 mars 2018, Chapelle Royale de Versailles
J. S. BACH, Passion selon Saint Marc, le bis de Jordi Savall en direct de La Chapelle Royale de Versailles. « Je suis auprès de toi ».
« C’est un Choeur de solidarité, de compassion », qu’il a « dédié, personnellement, à ceux qui dans mon pays souffrent de la persécution politique ».
vidéo sur FB
▻https://www.facebook.com/laurent.brunner.3/videos/417002962058130
Pénicaud valide le #licenciement d’un syndicaliste, contre l’avis de son ministère
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/260318/penicaud-valide-le-licenciement-d-un-syndicaliste-contre-l-avis-de-son-min
La ministre vient de donner raison à #La_Poste, qui souhaite licencier #Gaël_Quirante, l’un des responsables du syndicat SUD et figure du mouvement #social. La procédure a été refusée à quatre reprises par l’Inspection du travail, qui juge que le licenciement est lié aux activités syndicales du militant. Gaël Quirante, en septembre 2017 © capture d’une vidéo du Front social - Youtube
]]>Université de Grenoble : « Les CRS nous ont matraqué.e.s sans sommation »
►http://www.revolutionpermanente.fr/Campus-de-Grenoble-Les-CRS-nous-ont-matraque-sans-sommation-ble
#Lycée_militaire de #Saint-Cyr : une machine à broyer les femmes - Libération
▻http://www.liberation.fr/france/2018/03/22/lycee-saint-cyr-une-machine-a-broyer-les-femmes_1638211
« Libération » a enquêté sur le #sexisme érigé en système au sein des #classes_préparatoires militaires par un puissant groupe d’élèves : les « tradis ». Entre humiliations et #harcèlement_moral, tout est fait pour saper les ambitions des étudiantes.
]]>Le big data face à ses premiers accidents industriels
▻http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/03/20/le-big-data-face-a-ses-premiers-accidents-industriels_5273627_3234.html
Passante tuée par une voiture autonome Uber, fuite massive de données d’utilisateurs de Facebook… Deux accidents industriels qui arrivent à point nommé pour infléchir le destin d’une technologie, explique Philippe Escande, éditorialiste au « Monde ». Le numérique compte ses victimes. Cette semaine, une voiture autonome Uber a causé la mort d’une passante aux Etats-Unis, tandis que l’on apprend qu’une entreprise britannique a siphonné à des fins politiques les données personnelles d’une cinquantaine de (...)
#Facebook #Uber #algorithme #élections #manipulation #BigData #électeurs
]]>Numérique : Quand Google Et Facebook Forment Etudiants Et Chômeurs | Forbes France
▻https://www.forbes.fr/technologie/numerique-quand-google-et-facebook-forment-etudiants-et-chomeurs/#
50 000 personnes éloignées de l’emploi devraient être formées avant la fin de l’année 2019 aux compétences de base du web. Objectif : lutter contre la fracture numérique. Idem à la fac, où des formations intensives et certifiantes y sont proposées. Les formateurs : Google et Facebook. Le maître de conférence Olivier Ertzscheid dénonce une opération de communication.
C’était fin janvier à Versailles. Emmanuel Macron lançait un « choose France » aux grands patrons de ce monde. Ni une, ni deux, le milliardaire Mark Zuckerberg annonçait qu’il comptait combler la fracture numérique en proposant, par Pôle Emploi, de former 50 000 chômeurs avant la fin de l’année 2019 lors de journées « d’inclusion numérique ». Idem pour Google qui propose dans les universités des formation « Digital active ». Au total, Google et Facebook, les deux géants du web, veulent former 165 000 personnes.
Du 20 au 23 février par exemple, en pleine période de vacances, l’université de La Rochelle accueillait une centaine de personnes venues assister à une formation accélérée sur « la maîtrise d’Internet et des bases du marketing digital ». « Le but n’est pas d’en faire des experts du web mais de les aider à apprivoiser ces nouveaux outils numériques », rapporte France 3 Régions. Idem à l’université d’Angers, de Marne-la-Vallée, de Lorraine, et de Cergy. D’après Google, 13 000 personnes ont déjà suivi ces formations à l’université.
Des formations qui s’adressent essentiellement aux étudiants et aux chômeurs dans le cas de Facebook. Une initiative qui semble indispensable à l’époque du « tout numérique » et qui pose pourtant question. En effet, ces formations certifiantes et gratuites sont réalisées par Google et Facebook avec l’accord de l’Etat français.
Amphithéâtres et temps de cerveau disponible
Olivier Ertzscheid, maître de conférence, chercheur en sciences de l’information et de la communication, est en colère. « C’est une opération de communication dans laquelle Google se voit offrir des amphithéâtres et du temps de cerveau disponible », explique-t-il au téléphone. « Faire ces formations est une bonne idée, mais nous avons à l’université les compétences pour les faire. » Et de manière plus critique, selon lui. « Ce n’est pas le fait que ce soit un acteur privé qui réalise les formations qui me gêne mais le fait que l’on invisibilise les formations réalisées à l’université qui, elles, montrent plusieurs outils aux étudiants. » Il n’est en effet pas certain que Google pousse les étudiants vers d’autres moteurs de recherche. Inquiétude accentuée par le fait que ces formations soient effectuées par des étudiants, eux-mêmes formés par Google. Or, dénonce l’enseignant-chercheur, « les ambitions de Google sur les formations sont très claires ».
« C’est très sympathique, cette fois-ci, parce que c’est Google, mais que dirait-on si Monsanto venait organiser des formations gratuites sur comment cultiver les champas », alerte Pierre Chantelot, enseignant à Marne-la-Vallée dans Le Monde.
Pour Olivier Ertzscheid, « l’Etat continue de se désengager du numérique et se laisse guider par des acteurs privés au risque de mauvaises surprises ».
Quant à Facebook, le problème est encore différent. Le réseau social a en effet indiqué qu’il ciblerait les personnes éloignées de l’emploi ayant le plus besoin d’une formation au numérique. « Si Pôle Emploi ouvre sa base de données et que Facebook cible sur son propre réseau, il y aurait là un problème de croisement des fichiers dont pourrait se saisir la CNIL », indique Olivier Ertzscheid.
Les partenaires, de leur côté, indiquent qu’elles n’auraient peut-être pas les moyens de former autant de personnes aux compétences du numérique.
]]>« Libé » en écho d’un vertige commun. - Un texte paru dans Libération en 2001 à propos d’événement prenant place dans les années 1970
▻http://www.liberation.fr/france/2001/02/23/libe-en-echo-d-un-vertige-commun_355723
Signalé par un copine de passage dans le fjord
« Libé » en écho d’un vertige commun.
Par Sorj CHALANDON — 23 février 2001 à 23:08
A la fin des années 70, la pédophilie est une déviance écoutée.
En janvier 1977, trois hommes comparaissent devant la cour d’assises de Versailles pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans ». Leurs trois années de détention préventive déclenchent une pétition relayée par Libération. Le texte ne laisse aucune place à l’ambiguïté. Une fois encore, il affirme que les enfants n’ont subi « aucune violence », qu’ils étaient « consentants ». « Si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ? », demande la pétition. Le texte estime qu’il n’y a pas « crime » et que « trois ans pour des baisers et des caresses, ça suffit ».
Qui signe ? Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, François Chatelet, Jack Lang et bien d’autres encore, de Félix Guattari à Patrice Chéreau ou Daniel Guérin.
Jean-Claude Guillebaud, journaliste à Sud-Ouest (et au Nouvel Observateur), écrivait à propos des années 70 et de la pédophilie : « Des crétins dans le vent allaient jusqu’à vanter la permissivité en ce domaine, sans que cela ne suscite beaucoup de protestations. Je pense à ces écrivains qui exaltaient dans les colonnes de Libération ce qu’ils appelaient "l’aventure pédophile". »
Qu’allons nous faire de ces #grands_hommes #pédophilie #viol #enfance
]]>Le licenciement d’un prestataire de Renault annulé au nom de la liberté d’expression
▻http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/03/05/le-licenciement-d-un-prestataire-de-renault-annule-au-nom-de-la-liberte-d-ex
L’ancien salarié d’Eurodecision avait adressé un mail aux syndicats du constructeur automobile pour les inviter à diffuser le film « Merci patron ! ».
La cour d’appel de Versailles a annulé le licenciement pour faute grave d’un salarié sous-traitant du Technocentre Renault à Guyancourt (Yvelines) qui avait invité par mail les syndicats à diffuser le documentaire satirique Merci patron ! et relaté dans la presse une remontrance de son patron à propos de l’envoi de ce courriel. La cour estime que le licenciement porte « atteinte à la liberté d’expression ». Elle condamne l’employeur, Eurodecision, à payer 45 000 euros à son ancien salarié ainsi que 3 000 euros aux syndicats SUD et CGT, qui l’avaient soutenu, pour « atteinte à la liberté syndicale », selon l’arrêt rendu le 28 février. « C’est une consécration pour la liberté d’expression », a réagi Marie-Laure Dufresne-Castets, l’avocate de l’ancien salarié.
Le salarié, qui avait enregistré l’entretien car, a-t-il expliqué, il n’était pas en capacité de prendre des notes compte tenu de son inquiétude, avait ensuite transmis des extraits au journal alternatif fondé par M. Ruffin, Fakir, et pour lequel il était bénévole. L’histoire de cette vidéo, qui ne comportait aucun nom ni aucun visage, avait été relayée dans la presse.
Dans un second temps, le 21 avril 2016, il avait été licencié pour faute grave, son employeur estimant qu’il avait violé son « obligation de loyauté et de bonne foi » en enregistrant la discussion et en diffusant les extraits. Certes, admet la cour dans l’arrêt, mais « ces agissements sont intervenus dans un contexte d’angoisse liée à la crainte d’être injustement licencié, crainte qui s’est avérée fondée ».
Pour la cour, ni la mise à pied du salarié, ni son licenciement n’étaient fondés, et l’ancien salarié est « recevable à invoquer le statut de lanceur d’alerte ». En outre, souligne-t-on de même source, Renault comme Eurodecision, « ont participé à la réalisation de leur propre préjudice en ne respectant pas une liberté fondamentale ».
]]>Un troublant exercice de style !
Ou comment dissimuler ses partis pris sous le masque trompeur d’une objectivité proclamée.
A propos d’un article d’Ariane Chemin sur le Média (Le Monde, 3 mars 2018)
Ariane Chemin est une journaliste que je connais bien. Nous ne sommes pas des amis, mais on discute de temps en temps, il nous est arrivé de déjeuner ensemble et quand l’un appelle l’autre sur son portable, l’autre répond aussitôt. Récemment encore, nous avons parlé de son métier, et comme la plupart de ses confrères qui ont le sentiment de faire honnêtement leur travail, Ariane trouvait fort injuste que les journalistes soient tellement décriés par nos concitoyens. Or il se trouve que le 1er mars dernier, dans le cadre de l’enquête qu’elle menait pour le Monde sur le Média dont je suis l’un des co-fondateurs, elle m’a téléphoné, me demandant de répondre à un certain nombre de ses questions, ce que j’ai fait longuement, sans en écarter aucune. Deux jours plus tard, je lisais son enquête qui me laissait — comment dire ? — perplexe. Ne voulant pas que cette perplexité m’encombre, je vais en rendre compte ici, souhaitant que cela serve éventuellement à expliquer ce qu’il n’est pas toujours illégitime de reprocher aux journalistes : la dissimulation de leurs présupposés et de leurs partis pris sous le masque trompeur d’une objectivité proclamée.
Beaucoup d’entre nous ont déjà éprouvé ce sentiment étrange quand un article concerne des faits que l’on connaît personnellement. Très souvent, on y trouve un certain nombre d’imprécisions, de confusions, d’erreurs, et on se prend à penser que s’il en est de même pour tous les articles qui traitent de sujets qu’on ne connaît pas ou mal, ce ne serait guère rassurant. C’est assurément exagéré, mais en tout cas, dans l’article d’Ariane Chemin, je dois bien avouer n’avoir rien retrouvé de ce que j’ai vécu au Média et rien non plus de ce que je me suis efforcé de lui raconter pendant plus d’une heure. Pour ne pas infliger au lecteur la liste de tout ce qui cloche à mes yeux dans cet article et ne pas donner l’impression fâcheuse d’être un mauvais coucheur, voire un censeur, je me contenterai de prendre le début, les premières phrases, celles qui donnent le ton, créent l’ambiance et préparent psychologiquement le lecteur à adopter le point de vue spécieux de l’auteur. Car l’article d’Ariane Chemin est un modèle de ce qu’on pourrait appeler, en hommage à Raymond Queneau, un troublant exercice de style.
Ariane Chemin commence par quelques mots aussi précis qu’un constat d’huissier : « Montreuil, métro Robespierre, lundi 19 février, 9 heures du matin. » Jusque là, rien à dire. Encore que souligner dans un article la station de métro la plus proche de l’endroit dont on parle doit avoir une utilité. Pour ma part, si j’écrivais un article sur BFM, je ne commencerai pas par ces mots : « Paris, métro Porte de Versailles, lundi 19 février, 9 heures du matin. » Evidemment, l’avantage avec la station Robespierre, c’est qu’on peut imaginer par exemple la guillotine et ça tombe bien. Car de quoi s’agit-il tout de suite après ? De décrire justement une scène inquiétante, une scène de procès comme les robespierristes, assoiffés de vengeance et de sang, sont supposés en avoir eu le goût à leur époque.
Deuxième phrase : « La journaliste Aude Rossigneux a été convoquée la veille par un mail lapidaire. » Dès la deuxième phrase, pas d’hésitation, on comprend bien pourquoi le Média s’est installé à un jet de pierre de la station Robespierre : les mails qu’il envoie ne sont pas concis — ce qui est quand même le cas de bien des messages, textos et autres, que nous nous échangeons —, non, ils sont lapidaires, ce qui est déjà menaçant. Limite angoissant. On imagine le mail lapidaire en question : « Aude, descends à la station Robespierre, emprunte la rue Lénine, puis l’avenue Fidel Castro, et arrive jusqu’à nous. »
La troisième phrase vaut son pesant de cacahuètes : « Dans la cuisine du Média, au sous-sol des nouveaux locaux de la télé proche des « insoumis », le dos au réfrigérateur, elle cherche à comprendre l’objet de cette réunion un brin solennelle. » Ça, je ne l’aurais pas inventé : « le dos au réfrigérateur ». Aude s’est assise où elle a voulu, on est dans une cuisine, il y a un frigo, et la voilà… le dos au mur, pardon, « le dos au réfrigérateur ». Si elle voulait s’enfuir par là, impossible — elle est prisonnière ! Et comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, « elle cherche à comprendre l’objet de cette réunion. » Bon, la rédaction du Média était en ébullition depuis des semaines, Aude était au centre de très vives tensions — il est difficile de croire qu’elle tombait ce jour-là des nues, mais peu importe. Pour paraphraser Hitchcock, « demander à un journaliste qui veut raconter une histoire à sa façon de tenir compte de la vraisemblance est aussi ridicule que de demander à un peintre figuratif de représenter la réalité avec exactitude. » Poursuivons donc notre lecture.
« De l’autre côté de la table en bois clair, trois hommes lui font face : le psychanalyste Gérard Miller, le réalisateur Henri Poulain, accompagné de son directeur de production et associé, Hervé Jacquet. » On n’est qu’à la quatrième phrase de l’article et j’espère que chacun apprécie le talent de l’auteur : l’angoisse est à son paroxysme, Ariane tient la scène. Aude est seule, alors que le nommé Henri est venu « accompagné » dont ne sait quelle âme damnée. Aude est seule, « le dos au réfrigérateur », alors que « trois hommes lui font face ». Aude est seule et, pétrifiée, « elle cherche à comprendre » ce qui se passe. Le grand Alfred, que je viens d’évoquer, appelait ça l’anticipation. Au cinéma, expliquait-il, un coup de fusil ne fait pas peur. Ce qui fiche la trouille au spectateur, c’est le fait de l’attendre. Et en moins de temps qu’il ne faut pour le lire, Ariane Chemin, en toute objectivité bien sûr, a fait le job : on sait de quel côté de la « table en bois clair » est le côté obscur de la force, on tremble, on s’attend au pire — il viendra.
Cinquième et sixième phrases : « A quelques tasses de café, enfin, la réalisatrice Anaïs Feuillette, compagne de M. Miller, et tout au bout, Sophia Chikirou. « Comment dire tout ça ? » commence la directrice générale de la chaîne, avant de passer la parole au psychanalyste. » Là, plus de doute, on vit la scène comme si on y était et on entrevoit l’incroyable dispositif mis en place, digne des procès en sorcellerie : face à l’innocence persécutée, Savonarole et ses deux assesseurs, et loin sur le côté (à gauche ou à droite, on ne nous le précise pas) deux femmes, dissimulées derrière des « tasses de café », deux femmes dont l’une, « tout au bout » (curieuse indication : derrière elle, il y a quoi ? la porte de l’enfer ?), dont l’une, « tout au bout » ouvre le bal en prononçant une sentence elliptique, quasiment codée : « Comment dire tout ça ? », avant de replonger dans l’ombre et de céder la parole à l’un des trois hommes.
Arrive la septième et dernière phrase de cette introduction si peu orientée : « L’ancien « mao » parle « d’embarras », de « mauvaise ambiance », de « quelque chose qui s’est mal emmanché », avant de lâcher : « Aude, on a en tête de te parler de la possibilité que tu quittes la rédaction ». Ah, c’était donc ça : on cherchait du côté de Florence (Savonarole), on était prêt à regarder vers Moscou (Vychinski), il fallait penser à Pékin (Mao). Un des trois hommes était un « ancien mao », reconverti donc dans les médias — tout un programme ! Bon, même dans la description peu flatteuse qui est faite de lui, le procureur rouge semble plutôt embêté et laisse même entendre qu’il s’agit pour Aude de quitter la rédaction, pas le Média, mais foin des nuances — Ariane Chemin peut être satisfaite, elle a produit son effet : en sept phrases, pas une de plus, son exercice de style atteint son but. Elle a décrit un « procès » (c’est le signifiant qu’elle n’hésitera pas à utiliser quelques lignes plus tard) et tout le reste de son article peut être à l’avenant. Partiel et partial, ne laissant entendre qu’un seul son de cloche et faisant le procès du Média tout en lui reprochant d’avoir fait celui d’Aude.
Allez, je tire ici le rideau. Mais j’ajouterai encore une chose : cette scène mensongère et blessante par laquelle la journaliste-romancière a ouvert son papier, j’y étais — on l’aura deviné, pas elle. Comme Fabrice à Waterloo je n’y ai peut-être pas tout vu, mais je peux en tout cas affirmer que la description d’Ariane Chemin est absolument fausse. Comme elle n’a jamais parlé ni avec Anaïs, Henri, Hervé et Sophia (ont-ils eu tort de se méfier d’elle ?), et que je sais ne lui avoir rien dit qui puisse corroborer ses propos, ou elle a inventé ce qu’elle a décrit, ou elle a repris à son compte, sans recul, sans contre-champ, la description que lui en a faite la sixième personne présente, Aude Rossigneux. C’était tout à fait son droit, bien évidemment, et je ne saurais le lui reprocher. Mais alors, une question : est-ce qu’il n’aurait pas été préférable qu’elle prévienne ses lecteurs de son incroyable parti-pris ? Oh, pas grand chose, juste quelques mots, en petits caractères : « Attention, je vous ai décrit une scène à laquelle je n’ai jamais assisté, mais en faisant comme si j’y étais, et ce pour les besoins de ma démonstration. Je tiens à préciser que cinq sur six des participants présents l’ont vécue tout à fait autrement, mais je m’en fous, car je suis convaincue que j’ai raison et qu’eux ont tort. D’ailleurs, tout mon article est du même acabit. J’enquête, mais au final je juge autrui à mon aune, je n’entends que ce que je veux écouter et je n’écoute que ce qui me convient. Subjectif mon article ? Je l’assume. Honnête ? Je vous laisse juge. »
Gérard Miller
▻https://www.lemediatv.fr/articles/un-troublant-exercice-de-style
]]>Contractuels, annonces Facebook, embauches via les ambassades : le bricolage du recrutement de profs (Bondy Blog)
▻http://www.bondyblog.fr/201707101237/contractuels-annonces-facebook-embauches-via-les-ambassades-le-bricolage-d
Dans l’académie de Versailles, la pénurie de professeurs dans le secondaire s’intensifie. Elle enregistre 255 postes vacants en mathématiques par exemple. D’autres disciplines sont touchées comme la technologie ou les langues. Le recours aux profs remplaçants et aux contractuels augmente au point de ne pas être trop regardant sur la formation des recrutés.
Pénurie d’enseignants : le nouveau management public en cause ? (Blog Mediapart)
▻https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-veran/blog/030717/penurie-d-enseignants-le-nouveau-management-public-en-cause
Selon NLTimes, aux Pays-Bas, la pénurie est telle dans l’enseignement primaire que « beaucoup d’élèves professeurs ont un emploi d’enseignant dès leur deuxième année de formation »… « ce qui peut conduire à des burnouts et des dropouts (abandons) ».
#éducation #enseignant.e.s #embauche #pénurie #recrutement #salarié.e.s #précarité
]]>Petite mise à jour postes ouverts (publiés) #MCF #ESR. On suit toujours la tendance qui conduit à 0 postes ouverts en 2030.
Avec ce commentaire intéressant :
Pas étonnant alors qu’ils mettent en place #parcours_sup qui réduit l’accès à l’Université : plus de lycéens, moins de profs : la #sélection organisée ...
▻https://twitter.com/ben_schnecken/status/967001264390361089
#postes #travail #université #statistiques #chiffres #MCF #France #it_has_begun
En route vers une université sans enseignant·es !
]]>« Emmanuel Macron est capable d’audace et de transgression » ; une "révolution énergétique a commencé sous l’impulsion de Nicolas Hulot", nous dit une tribune d’Edgar Morin (Sociologue et philosophe), LE MONDE | 21.02.2018
Chacun possède une dualité, voire une multiplicité intérieure, mais certains personnages historiques sont remarquables par une dualité politique étonnante. Ainsi de Gaulle, à la fois rebelle et rassembleur national pendant la guerre, porté au pouvoir par l’Algérie française et renversant ses géniteurs putschistes pour reconnaître l’Algérie algérienne, politiquement rénovateur et socialement conservateur durant sa présidence.
Pour comprendre Macron, je partirais d’un fait de vie privée qui traduit un choix de vie audacieux et une capacité de transgression extraordinaire : contre vents et marées et plutôt contre les obstacles des milieux conformistes bourgeois de province, il épouse sa professeure de lycée plus âgée que lui et déjà mère de deux enfants, et il assume cette transgression ouvertement tout au long de sa carrière.
QUAND IL SE LANCE DANS L’AVENTURE PRÉSIDENTIELLE, IL TRANSGRESSE TOUTES LES RÈGLES DU JEU APPAREMMENT INAMOVIBLES DE L’ADOUBEMENT PAR UN PARTI
Quand il se lance dans l’aventure présidentielle, il transgresse toutes les règles du jeu apparemment inamovibles de l’adoubement par un parti et il part aventureusement, créant de toutes pièces un rassemblement dynamique d’éléments captés dans les partis, qui s’en disloquent, ce qui, évidemment dans des circonstances favorables, le conduit à la présidence de la République. On peut dire qu’il y a du Bonaparte, du Boulanger, du de Gaulle dans cela, mais la différence est qu’il n’y a au départ aucun prestige ni gloire militaire, mais un jeune civil audacieux.
Par ailleurs, une autre étonnante dualité réside dans le fait d’être un intellectuel littérairement et philosophiquement cultivé et un homme qui fait carrière aux antipodes de la philosophie, dans la banque et la finance.
Hulot ou l’antagonisme au gouvernement
D’où une autre dualité. Il remet à l’actualité le souci du grand destin de la France, se hausse au niveau de l’intérêt national supérieur, mais, en même temps, sa pensée politico-économique demeure totalement conforme au néolibéralisme et plus encore à la vulgate technocratique économique régnante dans les classes dirigeantes, comme chez ses prédécesseurs, fondée sur la compétitivité, les économies budgétaires, les faveurs aux entrepreneurs et les restrictions aux salariés, et respectant comme évident le pouvoir financier. Et lui-même a plusieurs fois affirmé sa conviction que la richesse nationale vient principalement des riches.
Les cabinets ministériels sont truffés plus que jamais de jeunes technocrates qui ne voient le réel qu’à travers les chiffres. On arrive même à une contradiction entre sa pensée humaniste affirmée et le comportement concret du ministre de l’intérieur, des instances policières et judiciaires à l’égard des réfugiés.
SUR NOTRE-DAME-DES-LANDES, IL NE SE RALLIE PAS À LA CONCEPTION DES ZADISTES, MAIS IL TRANSGRESSE LA VISION TECHNO-ÉCONOMIQUE DOMINANTE
Enfin, Emmanuel Macron a instauré de lui-même, sinon une contradiction, du moins un antagonisme, au sein de son gouvernement, non tant en mêlant ministres issus de la gauche et de la droite, mais en y installant à une place noble [ministre de la transition écologique] Nicolas Hulot, symbole des problèmes écologiques devenus vitaux et d’une nouvelle politique.
Cela dit, deux actes macroniens témoignent d’un début de transgression de la vulgate techno-économique. Le premier est la riposte à la décision du président Trump de renoncer à l’accord international sur le réchauffement climatique, dans le discours où s’énonce pour la première fois une pensée planétaire, « Make our planet great again ». Le second est dans le renoncement à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes où s’étaient cristallisées et radicalisées deux conceptions de la société. Il ne se rallie certes pas à la conception des zadistes, mais il transgresse, dans ce cas symbolique, la vision techno-économique dominante dont il était le promoteur.
Une autre pensée économico-politique
Va-t-il évoluer et passer de la transgression au renoncement, du renoncement à l’adoption d’une autre pensée économico-politique ? Cette autre pensée a déjà été formulée. C’est celle d’une grande politique de salut public, dont la révolution énergétique (qui a commencé sous l’impulsion de Nicolas Hulot) serait un premier élément, et comporterait une grande politique des villes visant à dépolluer et déstresser la vie urbaine, une grande politique des campagnes faisant régresser l’agriculture et l’élevage industrialisés, ravageurs des terres, dont les produits standardisés sont insipides et insanes, au profit de l’agriculture fermière, raisonnée, et bio.
Lire aussi : Petite philosophie du macronisme
L’une et l’autre politique auront besoin de main-d’œuvre, fourniraient du travail, feraient régresser le chômage, l’une et l’autre auraient un apport décisif à la santé publique et susciteraient d’énormes réductions dans les dépenses de pharmacie, de médecine, des hôpitaux.
Enfin, ces deux volets politiques auraient besoin d’être complétés par un grand projet de solidarité qui oriente le service national annoncé des jeunes en service national de solidarité, qui opère la création dans tout le tissu urbain français des maisons de solidarité, qui effectue prêts ou subventions favorisant et stimulant toutes entreprises ayant un caractère d’entraide de secours et de solidarité.
La transgression peut être une progression
La promotion conjointe de responsabilité et de solidarité seraient elles-mêmes favorisées par une réforme profonde de l’éducation dont est capable le ministre en exercice, Jean-Michel Blanquer, qui enseignerait le mieux-vivre. C’est bien là la nouvelle voie qui permettrait à M. Macron de réaliser son aspiration profonde, qui est d’inscrire sa marque historique dans le destin national et d’infléchir le destin planétaire. C’est à cette ultime transgression, qui serait alors une grande progression, que le convient les forces vives du pays.
Emmanuel Macron ira-t-il soit progressivement, soit par conversion rapide, vers un grand destin national, lequel est inséparable d’une grande politique, pas seulement extérieure, mais intérieure ? Autrement, il n’y aura pas de grande présidence. Au moment de conclure, une voix me dit que j’ai aussi mon double « je » :
« Cet espoir est-il crédible ? N’est-il pas déjà trop installé dans son credo techno-économique ? N’a-t-il pas acquis définitivement le culte de la réussite et le dédain pour les laissés-pour-compte ?
– Peut-être, je ne sais pas… Mais je sais qu’il est capable d’audace et de transgression. »
Après Emmanuel Carrère et François Dosse (j’ai du en louper), une autre présentation du énième président des riches en intellectuel "complexe", de quoi raffermir un anti intellectualisme déjà bien présent dans l’hexagone.
]]>Le premier distributeur chinois JD.com crée un bureau en France
▻https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/0301187513103-le-premier-distributeur-chinois-jdcom-cree-un-bureau-en-franc
L’« Amazon chinois », classé 28 e au classement mondial des distributeurs établi par Deloitte, nomme un directeur France pour intensifier les échanges entre les marques françaises et le gigantesque marché de consommation en Chine. Le jour de l’annonce ne doit sans doute rien au hasard. Le jour même où Emmanuel Macron reçoit ce lundi une centaine de patrons étrangers au château de Versailles, dont Michael Evans, président d’Alibaba Group, son concurrent JD.com annonce l’ouverture d’un bureau en France. (...)
]]>Sang contaminé : que sont devenus les principaux acteurs du scandale ? - Libération
▻http://www.liberation.fr/france/2018/02/07/sang-contamine-que-sont-devenus-les-principaux-acteurs-du-scandale_162820
Médecins, ministres, journalistes… Trente ans après, certains sont morts, d’autres continuent de se battre pour les malades.
L’affaire du sang contaminé a marqué le monde de la #santé comme aucun autre dossier, transformant profondément les relations malade-médecin, distillant une méfiance qui depuis s’est enkystée, provoquant aussi une nouvelle organisation de ce qui est devenu la sécurité sanitaire. Quant aux acteurs de ce drame unique, ils ont pour la plupart disparu de la scène publique. En 1992, puis en appel en 1993, ils étaient quatre médecins à comparaître. Deux étaient jugés pour « tromperie » : l’ex-directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), Michel #Garretta, condamné à quatre ans de prison ferme, et Jean-Pierre Allain, responsable au #CNTS du département recherche et développement, condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis. Les deux autres étaient poursuivis pour « non-assistance à personne en danger » : Jacques Roux, ancien directeur général de la Santé, a été condamné à trois ans de prison avec sursis alors que Robert Netter, ex-directeur du laboratoire national de la santé, a été relaxé.
En 1999, l’ancien Premier ministre Laurent Fabius et les ex-secrétaires d’Etat Georgina #Dufoix et Edmond #Hervé ont comparu devant la Cour de justice de la République pour « homicide involontaire » dans l’affaire du sang contaminé. Dufoix et #Fabius ont été acquittés. Seul Edmond Hervé a été condamné pour « manquement à une obligation de sécurité ou de prudence », mais il a été dispensé de peine car, selon la Cour, il « n’a pu bénéficier totalement de la présomption d’innocence », ayant été « soumis, avant jugement, à des appréciations souvent excessives ».
De ces acteurs du premier cercle, certains, comme le professeur Roux, sont aujourd’hui décédés. Georgina Dufoix a opéré une conversion singulière au protestantisme évangélique au début des années 90, au point que durant la campagne présidentielle de 2007, elle a lancé un blog de prière pour soutenir les candidats. Edmond Hervé, lui, est resté droit dans ses bottes, demeurant maire de Rennes jusqu’en 2008. La journaliste Anne-Marie Casteret (qui travaillait alors à l’Evénement du jeudi) est morte en 2006 à Saint-Nazaire. Elle avait joué un rôle essentiel en révélant les notes du CNTS où étaient formulées des consignes sidérantes, entre autres celles d’écouler tous les stocks de produits sanguins, y compris ceux qui étaient contaminés.
La juge d’instruction Marie-Odile #Bertella-Geffroy a ensuite porté le dossier judiciaire, seule mais avec une obstination inégalée, en engageant des poursuites sur la question du retard des tests de dépistage. Cette insistance n’a pas été du goût du parquet, qui ne voulait plus de nouveaux procès. L’instruction s’est terminée par un non-lieu généralisé. A la retraite de la magistrature, Marie-Odile Bertella-Geffroy a endossé en 2016 la robe d’avocate et défend les malades, notamment dans l’affaire du Levothyrox.
Aujourd’hui retraité, Edmond-Luc Henry est resté, lui aussi, engagé. A l’époque victime du sang contaminé et membre très actif de l’Association française des #hémophiles, il a toujours porté avec force la parole des malades, témoignant sans relâche, pour devenir ensuite président de l’AFH.
Enfin Jean #Péron-Garvanoff. Qui se souvient de lui ? Il joua pourtant un rôle déterminant. Avec son frère, solitaires et rebelles, ils ont été les premières victimes à se révolter et à monter à l’assaut de la forteresse qu’était alors le CNTS. Son témoignage a été décisif pour convaincre Anne-Marie Casteret de s’occuper de ce dossier. Nous n’avons pas retrouvé sa trace. Aujourd’hui, on estime que 1 350 hémophiles ont été contaminés par le #VIH. Et qu’un millier d’entre eux sont décédés.
Eric Favereau
▻http://www.liberation.fr/france/2018/02/07/sang-contamine-garretta-et-son-magot-insaisissables-depuis-dix-huit-ans_1
L’ex-directeur du Centre de transfusion sanguine a disparu alors qu’il doit rembourser à l’organisme plus de 1,5 million d’euros, une somme qui correspond à des indemnités injustifiées.
Certains se souviennent de sa moustache, d’autres de son élégance un brin méprisante. D’autres encore du fait qu’il n’a jamais fait part de ses regrets. Michel Garretta a été au cœur du plus terrible scandale sanitaire français du XXe siècle. Ancien directeur du Centre de transfusion sanguine (CNTS), il a été inculpé pour « tromperie » et « non-assistance à personne en danger » dans l’affaire du sang contaminé, puis condamné le 23 octobre 1992 à une peine de quatre ans de prison ferme, la condamnation la plus lourde prononcée dans cette affaire, ainsi qu’à une amende de 500 000 francs (un peu plus de 76 000 euros), confirmée l’année suivante en appel. Il a été incarcéré du 28 octobre 1992 au 15 mai 1995.
Près de trois ans en prison. Puis, il a disparu. On a dit qu’il travaillait comme chasseur de têtes pour le monde de l’industrie pharmaceutique. Juste des rumeurs, puis plus rien. Aujourd’hui, l’Etablissement français du sang (EFS), qui a succédé aux différentes structures qui s’occupaient de la collecte du sang et de la fabrication de ses composés dans les années 70-90, le recherche avec insistance. Mais ne sait comment faire. « Michel Garretta nous doit plus de 1,5 million d’euros », nous explique un responsable de l’EFS, qui ajoute : « C’est une affaire complexe, Garretta s’est mis en situation de liquidation judiciaire, nous avons été nommés contrôleur de sa liquidation, mais celle-ci n’est toujours pas prononcée. On en est là, c’est trop long, on a des courriers laconiques en réponse à nos relances. Il ne se passe rien. » François Morette, l’avocat de Michel Garretta, qui hier le défendait dans l’affaire du sang et qui aujourd’hui reste son conseil, nous répond, lapidaire : « Je n’ai rien à dire. » Et quand on insiste, lui demandant simplement s’il réside en France, il ajoute : « Je n’ai rien à vous dire, c’est une formule assez claire, je suis tenu au secret professionnel. »
« Honteuses »
De fait, quand on nous a parlé de cette affaire qui ressurgissait, on a plutôt eu envie de ne pas se replonger dans ce drame terrible où quasi aucun des acteurs n’a reconnu sa responsabilité, et encore moins Michel Garretta, directeur omnipuissant du CNTS de 1984 à 1991, date de sa démission, quelques mois avant son procès. A ce dernier, il avait été reproché d’avoir traîné pour « chauffer » les produits sanguins concentrés, utilisés alors pour soulager les hémophiles, et de ce fait il était accusé d’avoir continué à donner des produits qui présentaient un risque élevé de contaminer le patient avec le virus du sida. On lui reprochait aussi d’avoir écoulé les stocks de produits non traités. Bref, les charges étaient lourdes, avec Garretta au cœur des décisions prises ou non prises.
En juin 1991, l’affaire battait alors son plein, le Dr Garretta se retrouvant de plus en plus accusé. Quelques mois avant de passer en procès, d’un commun accord avec la Fondation de la transfusion sanguine qui est son employeur, il décide de démissionner… en bétonnant les conditions de rupture de son contrat de travail. Pour cela, Garretta signe deux conventions très avantageuses. Elles prévoient le versement d’une indemnité de rupture, ainsi qu’une autre compensation destinée à indemniser « les atteintes portées à l’honneur, à la probité et à la notoriété de Michel Garretta, du fait de la campagne de presse ». A cela s’ajoute « l’obligation pour la fondation de continuer d’assurer la sécurité de M. Garretta et de ses proches, de prendre à sa charge l’intégralité des frais et honoraires des conseils, notamment avocat […], de maintenir un assistant à un poste d’assistant juridique et de communication spécifiquement appliqué au dossier ; et de prendre en charge l’ensemble des condamnations pécuniaires éventuellement prononcées contre M. Garretta ». Bref, des conventions qui lui sont particulièrement favorables. « Elles sont surtout honteuses, dit aujourd’hui Edmond-Luc Henry, qui fut président de l’Association française des hémophiles, voilà qu’on lui donnait de l’argent pour son honneur et sa notoriété. Un comble. »
Un long combat juridique a suivi. En 1995, puis en 1998, le conseil des prud’hommes puis la cour d’appel de Paris donnent raison au Dr Garretta, mais cet arrêt est cassé par la chambre sociale de la Cour de cassation en mai 2000 avant que la cour d’appel de Versailles ne donne raison à la Fondation de la transfusion sanguine. Et condamne Garretta à rembourser 894 223 francs (136 000 euros).
Retraite
Point final ? Nullement. Garretta engage devant les prud’hommes une nouvelle procédure pour contester son « licenciement », demande rejetée en septembre 2003, puis en appel en octobre 2005. En avril 2007, la Cour de cassation met un terme à ce conflit, condamnant définitivement Garretta à reverser donc près de 900 000 euros.
C’était il y a dix ans. S’ensuit une série d’épisodes qui permet à l’ancien directeur de ne pas payer. Il crée une société, puis quelques mois plus tard la met en liquidation. Du coup, impossible pour l’Etablissement français du sang de récupérer le moindre centime. Arrive la retraite du Dr Garretta. L’EFS tente une saisie en septembre 2012, mais l’avocat de Michel Garretta montre un jugement du tribunal de commerce de Bobigny du 19 septembre 2013, qui ouvre une nouvelle procédure de liquidation judiciaire à l’encontre du docteur.
Tout continue. Et ainsi de suite. Comme il est en liquidation, on ne peut saisir sa retraite, il faut donc attendre la fin de sa liquidation, mais celle-ci ne vient toujours pas… En septembre 2014, l’EFS écrit une nouvelle fois au liquidateur judiciaire, qui, lui répond que la clôture des opérations n’est pas encore à l’ordre du jour. C’était il y a trois ans. « Avec les intérêts, il nous doit plus de 1,5 million d’euros », lâche l’EFS. Vieille histoire, assurément. « Mais faut-il pour autant baisser les bras ? » interroge Edmond-Luc Henry.
Retraite
Point final ? Nullement. Garretta engage devant les prud’hommes une nouvelle procédure pour contester son « licenciement », demande rejetée en septembre 2003, puis en appel en octobre 2005. En avril 2007, la Cour de cassation met un terme à ce conflit, condamnant définitivement Garretta à reverser donc près de 900 000 euros.
C’était il y a dix ans. S’ensuit une série d’épisodes qui permet à l’ancien directeur de ne pas payer. Il crée une société, puis quelques mois plus tard la met en liquidation. Du coup, impossible pour l’Etablissement français du sang de récupérer le moindre centime. Arrive la retraite du Dr Garretta. L’EFS tente une saisie en septembre 2012, mais l’avocat de Michel Garretta montre un jugement du tribunal de commerce de Bobigny du 19 septembre 2013, qui ouvre une nouvelle procédure de liquidation judiciaire à l’encontre du docteur.
Tout continue. Et ainsi de suite. Comme il est en liquidation, on ne peut saisir sa retraite, il faut donc attendre la fin de sa liquidation, mais celle-ci ne vient toujours pas… En septembre 2014, l’EFS écrit une nouvelle fois au liquidateur judiciaire, qui, lui répond que la clôture des opérations n’est pas encore à l’ordre du jour. C’était il y a trois ans. « Avec les intérêts, il nous doit plus de 1,5 million d’euros », lâche l’EFS. Vieille histoire, assurément. « Mais faut-il pour autant baisser les bras ? » interroge Edmond-Luc Henry.
Eric Favereau
]]>Brexit : moment de doute à l’heure du choix ?
▻http://www.rfi.fr/emission/20180206-brexit-moment-doute-heure-choix
Avec Emmanuelle Saulnier-Cassia, professeur de droit public à l’Université Versailles St Quentin Paris Saclay, spécialiste du droit de l’Union …
]]>Les marchés financiers au bord de la panique
▻https://www.mediapart.fr/journal/economie/050218/les-marches-financiers-au-bord-de-la-panique
Trader à #Wall_Street, le 5 février 2018. © Reuters Après un début d’année euphorique, la baisse brutale entamée vendredi à Wall Street s’est propagée sur les marchés, tous passés en mode vendeur. Les tensions se concentrent sur les #marchés_obligataires. Les investisseurs redoutent de voir la fin des politiques monétaires ultra-accommodantes menées par les banques centrales depuis dix ans.
#Economie #banque_centrale #dettes #Fed #inflation #politique_monétaire
]]>Liste commémoration 2018
Avec l’histoire de Maurras je découvre ces listes et je me demande aussi combien de femmes sont présentes dans ces listes.
►https://francearchives.fr/commemo/recueil-2018
418
Avènement de Théodoric Ier
Accession de saint Germain au trône épiscopal d’Auxerre
918
Baudouin II, comte de Flandre
Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine
1118
Bertrade de Montfort - Parmi les reines de France, rares sont celles à avoir laissé une aussi mauvaise réputation que Bertrade de Montfort, maîtresse puis épouse de Philippe Ier. Les chroniqueurs la dépeignent comme ambitieuse, perverse et manipulatrice (...)
la fiche wikipédia est moins à charge : est successivement, par ses différents mariages, comtesse d’Anjou et reine des Francs. Elle était fille de Simon Ier, seigneur de Montfort, et d’Agnès d’Évreux.
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrade_de_Montfort
1218
Fondation des Sables-d’Olonne
Simon de Montfort
1268
Rédaction du Livre des métiers d’Étienne Boileau
1318
Fin de la réforme territoriale de Jean XXII
1418
Bernard VII d’Armagnac
Repli à Bourges du Dauphin
1468
Jean de Dunois, bâtard d’Orléans
Signature du traité de Péronne
1568
Destruction de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans
1618
Barbe Acarie - Animatrice d’un cercle religieux, elle introduit en France l’ordre des Carmes déchaux. Après la mort de son mari, elle entre au Carmel sous le nom de Marie de l’Incarnation. Grande mystique, elle est la première stigmatisée française officiellement reconnue.
Guillaume Couture
Roger de Bussy-Rabutin
Nicolas François Blondel
François Pierre de La Varenne
1668
Marquise Thérèse de Gorla, dite Mlle Du Parc - est une comédienne française née en 1633 et morte à Paris le 11 décembre 1668. Elle fit partie de la troupe de Molière de 1653 à 1667, avant de passer à l’Hôtel de Bourgogne, où elle créa le rôle-titre de la tragédie de Jean Racine Andromaque.
Jean Gilles
François Couperin
Henri François d’Aguesseau
Début de la publication des Fables de La Fontaine
Création de L’Avare
1718
Guy Crescent Fagon
Philippe de La Hire
Élie Fréron
Fondation de La Nouvelle-Orléans
1768
Charles Cressent
Marie Leczinska - est une aristocrateNote 2 polonaise, fille du roi de Pologne (1704 – 1709) Stanislas Leszczynski, reine de France par son mariage avec Louis XV en 1725. De par son fils le dauphin Louis, qui épousa Marie-Josèphe de Saxe, elle est la grand-mère des trois derniers rois de France 1, Louis XVI, Louis XVIII et Charles X.
Elle est la dernière reine de France à mourir avec sa couronne. Pieuse et généreuse, elle fut une figure effacée de la cour de Versailles de par l’importance des maîtresses de son mari, en particulier la marquise de Pompadour.
François Joseph Bosio
Jean-Baptiste Joseph Fourier
Charlotte Corday - est une personnalité de la Révolution française, célèbre pour avoir assassiné Jean-Paul Marat le 13 juillet 1793.
Louis Charles Antoine Desaix
François René de Chateaubriand
Arrivée de Bougainville en Polynésie
Cession à la France de la souveraineté sur la Corse
1818
Anne Vallayer-Coster - Le 18 février 1818, mourait à Paris, rue Coq-Héron, la première femme artiste à s’être distinguée publiquement en France par son art, plus de dix ans avant ses consoeurs Vigée Le Brun et Labille-Guiard
François Joseph Bélanger
Gaspard Monge
Cham
Marius Petipa
Henri Sainte-Claire Deville
Charles Gounod
Charles Marie Leconte de Lisle
Ivan Tourgueniev
Élection de Guillaume Guillon-Lethière à l’Académie des beaux-arts
Promulgation d’une loi interdisant la traite négrière
Création de la Caisse d’épargne et de prévoyance
Rétablissement de la statue d’Henri IV sur le Pont-Neuf
1868
Léon Foucault
Jacques Boucher de Perthes
Alain
Gaston Leroux
Paul Claudel
Théodore Botrel
Alexandra David-Néel - est une orientaliste, tibétologue, chanteuse d’opéra et féministe, journaliste et anarchiste, écrivaine et exploratrice, franc-maçonne et bouddhiste de nationalités française et belge.
Édouard Vuillard
Gustave Auguste Ferrié
Francis Jammes
Création de La Lanterne
Fondation de l’École pratique des hautes études (EPHE)
Construction de la nouvelle salle de lecture de la Bibliothèque impériale
1918
Bataille de Reims et offensive alliée des Cent Jours
Lancement de l’offensive du Printemps
Paul Vidal de La Blache
Claude Debussy
Robert Escarpit
Émile Reynaud
Guillaume Apollinaire
René Rémond
Edmond Rostand
Patachou
Jean Degottex
Maurice Druon
Louis Althusser
André Bazin
Louise de Bettignies - est une agente secrete française qui espionna, sous le pseudonyme d’Alice Dubois, pour le compte de l’armée britannique durant la Première Guerre mondiale.
Joost Van Vollenhoven
Proclamation de l’armistice de 1918
Nomination de Foch à la tête des armées alliées
Roland Garros
Épidémie de grippe espagnole
1968
Diffusion du premier épisode des Shadoks
Tsuguharu Foujita
Sortie de Baisers volés de François Truffaut
Incendie du château de Hautefort
Publication de Belle du Seigneur d’Albert Cohen
Première greffe cardiaque en Europe
Léopold Survage
Mai 68
Élection de Pierre Emmanuel à l’Académie française
Premier lancement de la fusée Véronique depuis la base de Kourou
Ouverture des Xes Jeux olympiques d’hiver
Charles Münch
Marcel Duchamp
Kees Van Dongen
Jean Paulhan
Cassandre
Jacques Chardonne
Attribution du prix Nobel de la paix à René Cassin
Joseph Peyré
Autres commémorations nationales
1618
Simon Arnauld de Pomponne
1668
Traité d’Aix-la-Chapelle
Publication des Maladies des femmes grosses et accouchées
1718
Claude Henri Watelet
Début de la construction de l’hôtel d’Évreux
1768
Michel Blavet
Jean Lefebvre de Cheverus
Jean-Baptiste Bessières
1818
Découverte de l’eau oxygénée
Découverte de la strychnine
1868
Promulgation de la loi portant création des caisses d’assurances décès et accident du travail
Jane Avril - fut une des danseuses les plus célèbres du Moulin Rouge où elle était surnommée « Jane la Folle » ou « La Mélinite ».
André Suarès
Invention de la pile électrique
Promulgation de la loi portant réforme du droit des incapables majeurs
1918
Lili Boulanger - est une compositrice française.
Gérard Souzay
Création du service de comptes courants et de chèques postaux
Premier combat de chars motorisés
Entrée des troupes alliées dans Strasbourg
Parution de Bécassine mobilisée
Renée Faure - est une actrice française.
1968
Inauguration du port de Fos-sur-Mer
Lucienne Dhotelle, dite la Môme Moineau - est une chanteuse française des années 1920.
J’ai compté 12 femmes et 1 événement en lien spécifique aux femmes ( Publication des Maladies des femmes grosses et accouchées ) ce qui fait 13 entrées sur 160 et 83 hommes nommés.
]]>Célébrer un siècle de sécurité balte en Europe [Lettonie-Francija]
Avec l’aimable autorisation de son Excellence Imants Lieģis, Ambassadeur de Lettonie en France, ancien ministre de la Défense, voici la traduction de son texte paru en anglais ce 30 janvier 2018 dans Europeanleadershipnetwork.org
Célébrer un siècle de sécurité balte en Europe
par Imants Lieģis, Ambassadeur de Lettonie en France, ancien ministre de la Défense.
Estonie, Lettonie et Lituanie sont probablement plus sûres aujourd’hui qu’elles ne l’ont jamais été au cours des 100 dernières années. Cependant, l’engagement continu de leurs partenaires euro-atlantiques est essentiel pour relever les défis régionaux.
Alors que l’Europe commémore le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, la Lettonie et l’Estonie célébreront le centenaire de la naissance de nos États-nations (et la renaissance de la Lituanie), évolution du système de Versailles d’après-guerre. [1]
La Lettonie a officiellement déclaré son indépendance le 18 novembre 1918.
Le conflit a duré un peu plus longtemps. La capitale, Rīga, fut libérée des insurgés étrangers en novembre 1919. La reconnaissance officielle (de jure) ne vint qu’en janvier 1921. Ces premières années ont vu des Français, des Britanniques et d’autres vies européennes, sacrifiés sur notre territoire pour la cause de la liberté..
La survie au cours du dernier siècle n’a pas été une mince affaire. La liberté a été arrachée à la jeune nation dans la Seconde Guerre mondiale à travers l’accord néfaste entre Staline et Hitler pour diviser entre eux divers pays européens. La victoire des alliés sur l’Allemagne hitlérienne en mai 1945 a laissé la Lettonie et d’autres grandes parties de l’Europe entre les mains de l’Union soviétique totalitaire de Staline pendant près d’un demi-siècle.
Le retour à l’indépendance en 1991 à travers la « révolution chantante », entièrement pacifique, a marqué le début d’une période sans précédent de paix et de sécurité. Cela a été renforcé après 2004 quand nous sommes devenus membres de l’OTAN et de l’UE. Plutôt qu’une menace pour la Russie, notre adhésion a en fait renforcé la stabilité à la frontière occidentale.
Rejoindre ces deux organisations a ancré notre succès au succès de l’Europe. La Lettonie et nos voisins de la Baltique ont été fiers de contribuer à la sécurité internationale. Nos soldats sont morts en Irak et en Afghanistan, où ils ont servi côte à côte avec les Alliés pour défendre et investir dans la liberté. Malgré le sentiment de sécurité qui prévaut dans le contexte historique, il n’y a pas de place pour la complaisance.
Après une décennie comme membres de l’OTAN et de l’UE, la sécurité dans notre région & au-delà a subi un coup avec la perturbation des normes et de l’ordre européen qui existait depuis les années 1990. En 2014 l’annexion illégale par la Russie du territoire ukrainien en Crimée et l’attaque militaire contre l’Ukraine orientale ont amené la communauté euro-atlantique à reconnaître que les actions d’une Russie agressive & imprévisible exigeaient une réponse.
En outre, les attaques terroristes dans un certain nombre de pays européens et l’émergence d’une crise des migrations / des réfugiés ont fondamentalement affecté la sécurité européenne au cours des deux dernières années. L’incertitude a augmenté à cause du Brexit et de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Combinée aux menaces en évolution rapide que représentent les guerres hybrides (cyberattaques, guerre de l’information, etc) et aux défis du régime actuel de contrôle des armes nucléaires, la population lettone et ceux qui vivent ailleurs en Europe se sentent plus vulnérables.
Les décideurs doivent rester unis et vigilants afin d’éviter dérive, tourmente et incertitude.
L’unité euro-atlantique doit prévaloir en particulier dans la politique envers la Russie. La réponse depuis 2014 a été solide et solidaire. Les sanctions ont été maintenues, tout en étant liées aux progrès réalisés dans la mise en œuvre des accords de Minsk. Le dialogue avec la Russie et la recherche de solutions devraient se poursuivre en parallèle à travers les formats Normandie, OSCE ou ONU.
Malgré les appels à un dialogue accru à tous les niveaux, pour produire ce dialogue constructif, la Russie doit regagner la confiance de ses partenaires en respectant les accords déjà sur la table.
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Lire la suite : ▻https://www.lettonie-francija.fr/Imants-Liegis-celebrer-siecle-securite-balte-en-Europe-1486?lang=f
#Estonie, #Lettonie, #Lituanie, #balte, #Otan, #Europe, #Russiçe, #Ukraine, #Crimée, #France
]]> Le mai 68 des vieux fourneaux Le Grand soir - 30 janvier 2018 - Théophraste R. (Meneur d’hommes, âgés).
▻https://www.legrandsoir.info/le-mai-68-des-vieux-fourneaux.html
Trop de maltraitances, d’abandons, d’indifférences dans les maisons de retraite. Pour une question de gros sous.
Les personnels et les vieux (personnes âgées, cheveux d’argent, oui, je sais) se révoltent.
Allez, les ancêtres, debout (ceux qui le peuvent) ! Dans la rue sous vos casquettes et avec vos cannes. Sus à la préfecture, à Matignon, à l’Elysée, à Versailles, au MEDEF, avec vos panneaux : « Nous avons fait la richesse de ce pays ».
Allez au contact des CRS : ils n’oseront pas vous frapper. S’ils s’y risquent, leurs mères vont se fâcher, leur dire de se démerder dorénavant tous seuls pour aller chercher leurs enfants à l’école. Elles vont s’accommoder en pénitence des graffitis « CRS, fils de putes » et les jeunes vont arracher les pavés.
En avant pour votre dernier combat ! Le plus glorieux peut-être, le combat de la dignité. Face à un petit morveux quadragénaire dont le cœur est un coffre-fort qui lui été greffé chez Rothschild, imperméabilisé chez Hollande, ignifugé chez Valls.
Allez, les vieux fourneaux, refaites-nous votre mai 68, en mieux ! Etonnez le monde !
Théophraste R. (Meneur âgé).
]]>n° 30 - John Brinckerhoff Jackson - Ecole Nationale Supérieure de Paysage - Versailles - Marseille
▻http://www.ecole-paysage.fr/site/carnets_du_paysage/n-30-John-Brinckerhoff-Jackson.htm
#John_Brinckerhoff_Jackson (1909-1996), historien et théoricien américain du paysage, a incarné un courant de pensée qui, sans renier la place essentielle des lectures esthétiques des paysages, a tenté de les relier à d’autres perspectives : l’action, la pratique, la vie des gens, l’histoire du droit et des formes de gouvernement #politique, le renouvellement des modes d’#occupation_des_sols dans le #monde_rural comme dans le #monde_urbain. Les #paysages, pour J. B. Jackson, doivent être envisagés, vus et lus comme des documents dans lesquels l’histoire des #sociétés s’est traduite, et non pensés comme séparés de la vie ordinaire, comme des objets exceptionnels. Ils font partie de l’existence humaine, individuelle et collective, à laquelle ils fournissent une #organisation_spatiale tout autant qu’un visage et une sorte d’identité.
Cette façon de mettre en relation les paysages avec les univers de la pratique humaine et de l’histoire, caractéristique de l’œuvre de J. B. Jackson, fournit des éléments décisifs pour l’approfondissement des enjeux théoriques et pratiques de notre temps ; un guide éclairant pour les réflexions sur le projet de paysage.
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