city:versailles

  • Dans l’actualité bien grise, une bonne nouvelle : l’affaire me concernant « classée sans suite » par la Justice. Décision attendue qui fait du bien
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/11/09/interpelle-pour-exhibition-sexuelle-robert-rochefort-plaide-coupable_5028380

    Interpellé pour exhibition sexuelle, Robert Rochefort plaide coupable

    ce qui lui permet d’eviter un proces

    Cette procédure de « plaider-coupable », lui permet ainsi d’éviter un procès public. En conséquence, l’enquête le visant « a été classée sans suite », le 28 octobre, a annoncé le parquet de Versailles. Le ministère public n’a pas souhaité préciser la nature de cette peine qui peut, notamment prendre la forme d’une amende.

    Pas de proces ce qui j’imagine empeche aussi une enquete. Que contiens l’ordinateur de ce monsieur ? Y a t’il des enfants dans son entourage ? Est-il souvent « stressé » en presence d’enfants ?

    #pedocriminel #culture_du_viol #justice

  • Les flics défient le pouvoir ! | l’Actualité des luttes
    http://sonsenluttes.net/?Les-flics-defient-le-pouvoir

    Depuis plusieurs jours les policier-e-s cagoulés, manifestent parfois de nuit dans plusieurs villes de France, en plein État d’urgence. Quelles sont les revendications portées par cette rogne. Qu’y a-t-il derrière ces rassemblements ? C’est avec Emmanuel Blanchard, politiste, enseignant à l’université de Versailles-Saint-Quentin, chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, qui a écrit notamment « Quand les forces de l’ordre défient le palais Bourbon (13 mars 1958) », « Les policiers manifestants, l’arène parlementaire et la transition de régime », et également : « Force de l’ordre et crise politique au 20e siècle » que nous allons tenter de mieux cerner cette actualité et son contexte. Durée : 37 min. Source : Fréquence Paris Plurielle via Sons en (...)

    http://sonsenluttes.net/IMG/mp3/161025_les_manifestation_policieres-_emmanuel_blanchard_37mn18-2.mp3

  • Immigration : pourquoi les arguments rationnels ne passent pas

    2 septembre 2016 | Par Carine Fouteau

    L’émotion suscitée par la découverte du corps d’un enfant syrien sur une plage turque n’a pas duré. Un an plus tard, de Nicolas Sarkozy à Jean-Luc Mélenchon, les déclarations des premiers candidats à l’élection présidentielle révèlent à quel point la rhétorique politique constitue les migrants en problème. Cette vision univoque est pourtant contestée par les travaux scientifiques. Mediapart a essayé de comprendre pourquoi les arguments les plus étayés restent inaudibles.

    Les photos d’Aylan Kurdi, cet enfant retrouvé mort le 2 septembre 2015 sur une plage turque alors que sa famille tentait de se rendre en Europe, ont ému le monde entier. Il ne reste plus grand-chose de cette empathie un an plus tard.

    En France, à droite comme à gauche, les premières déclarations des candidats déjà engagés dans la course à l’Élysée témoignent, de Nicolas Sarkozy à François Fillon en passant par Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg, de ce que les migrants sont encore et toujours, élection après élection, considérés comme un problème, alors même que cette vision univoque est unanimement contestée par les travaux scientifiques. Sur ces questions qui promettent d’être au centre de la campagne pour l’élection présidentielle de 2017, l’extrémisme devient la norme. Dans l’espace public tel qu’il est façonné par les représentants politiques en France, le curseur plonge toujours plus à droite sans paraître rencontrer de butée.

    Le livre programmatique que le président des Républicains vient de publier en est le dernier exemple en date : lui qui a verrouillé les conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France – en tant que ministre de l’intérieur de 2002 à 2007, puis en tant que président de la République jusqu’en 2012 – n’a pas l’intention de reconnaître qu’il a échoué, y compris au regard des objectifs qu’il s’était fixés. Au contraire, il pousse la surenchère toujours plus loin, calquant ses propositions sur celles du Front national.

    Lui qui a durci les critères d’accès au regroupement familial entend désormais le « suspendre » (ce qui est potentiellement contraire au principe du « droit à mener une vie familiale normale » inscrit à l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des droits fondamentaux, et au dixième alinéa du préambule de la Constitution de 1946 selon lequel « la nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement ») ; lui qui a vanté l’immigration « choisie » (de travail) veut aujourd’hui la « stopper » (ce qui est contestable au regard des perspectives économiques et démographiques du pays) ; alors qu’en 2007 et 2012, il fustigeait le concept d’« immigration zéro » cher à Marine Le Pen, il le promeut cinq ans plus tard, sans en prononcer le nom.

    L’incohérence ne le gêne pas : s’il entend bloquer l’immigration familiale et économique, il persiste à défendre l’instauration de quotas (pourtant anticonstitutionnelle) ; refusant jusqu’alors de remettre en cause l’aide médicale d’État (reconnue d’utilité publique pour éviter les épidémies et les surcoûts liés à une prise en charge tardive), il est maintenant favorable à sa suppression.

    Le corps échoué d’un enfant de trois ans retrouvé près de Bodrum en Turquie, le 2 septembre 2015. © AP Le corps échoué d’un enfant de trois ans retrouvé près de Bodrum en Turquie, le 2 septembre 2015. © AP
    La vision qu’il dessine est celle d’un pays où les immigrés seraient en trop grand nombre, consommateurs d’allocations, prenant leur travail aux Français ou dégradant les conditions d’emploi. Or une telle vision, il ne peut l’ignorer, repose sur un assemblage de contrevérités. En 2012, Mediapart s’était évertué à les démonter l’une après l’autre (retrouver ici l’argumentaire complet), en s’appuyant non pas sur les analyses d’experts autoproclamés, mais sur les recherches scientifiques réalisées à partir de données fiables, pour la plupart issues d’organismes publics tels que l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et l’Institut national d’études démographiques (Ined). Non, les immigrés ne sont pas si nombreux en France en comparaison de la plupart des pays européens, même si la part de certains d’entre eux, notamment les personnes originaires des anciennes colonies du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, s’est accrue ; non, les nouveaux venus ne volent pas le travail des Français, mais il serait faux d’affirmer que les effets de leur présence sur le marché de l’emploi sont nuls ; non, ils ne profitent pas des aides sociales, beaucoup ignorant leurs droits en la matière, mais leur précarité fait qu’ils sont plus susceptibles de recevoir des prestations sociales que d’autres catégories de personnes ; non, ils ne sont pas tous chômeurs, au contraire, ils sont surreprésentés parmi les créateurs d’entreprise, même si beaucoup font faillite, comme n’importe quel auto-entrepreneur ; etc.

    Lire aussi

    Immigrés : une boîte à outils pour répondre à Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy Par Carine Fouteau
    Comment expliquer que les arguments rationnels, globalement valorisants à l’égard des migrants, ne parviennent pas à se faire entendre ? La question taraude non seulement le monde universitaire mais aussi le secteur associatif, qui contribue à compiler et diffuser la plupart des résultats des études scientifiques. « Entre collègues, nous nous désolons de cette déconnexion », indique François Gemenne, chercheur en science politique à l’université de Liège (CEDEM) et à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (CEARC) et chercheur associé au CERI.

    Spécialiste à la fois des questions migratoires et environnementales, il observe une différence de taille dans la réception des enjeux propres à chacun de ces champs. « La rationalité scientifique a une certaine prise sur la décision politique en matière d’environnement, affirme-t-il, ce n’est pas le cas sur l’immigration. » Il y voit plusieurs raisons. Tout d’abord, rappelle-t-il, le savoir produit sur les migrations est un savoir principalement issu des sciences sociales. Or celles-ci, dans l’esprit des responsables politiques et, plus généralement, de l’opinion publique, continuent d’être perçues comme moins fiables et plus orientées idéologiquement que les sciences dites dures.

    Deuxième facteur : ce savoir pâtit de son manque d’organisation. « Il n’existe pas de structure internationale du type du Giec, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat », analyse-t-il. Pas de lieu, donc, pour poser des bases communes de compréhension du réel. « Le savoir est disparate, peu synthétisé et contesté par de faux experts auxquels les médias donnent la parole, faute de contradicteurs, ajoute-t-il. Alors que sur les questions d’environnement, les climato-sceptiques ont été marginalisés. »

    L’absence d’objectif social faisant consensus constitue une autre raison de l’imperméabilité entre les arguments politiques et scientifiques : « Tout le monde s’accorde, en matière d’environnement ou de santé, par exemple, pour dire qu’il faut trouver les moyens de mieux vivre en accord avec la nature ou mieux prévenir et traiter les maladies. Sur les questions migratoires, il n’y a aucun consensus sur l’objectif : faut-il plus ou moins de migrants ? Faut-il ouvrir ou fermer les frontières ? La question même de savoir s’il faut réduire le nombre de morts en Méditerranée n’est pas considérée comme une priorité partagée par tous. »

    « Les débats sont dominés par les croyances, les idéologies et les opinions », résume François Gemenne, qui rappelle que les immigrés sont en priorité perçus comme des intrus menaçant la façon dont chacun se représente sa place dans la société.

    « On nous accuse de minimiser les flux migratoires... ou alors de les amplifier »

    Le décalage est particulièrement manifeste avec les hommes politiques. La question identitaire s’est tellement imposée dans les discours, y compris à gauche, que les personnalités politiques prêtes à défendre une vision positive de l’immigration se font rares. Au PS, seul l’accueil des réfugiés est encore considéré comme acceptable. Du côté de Jean-Luc Mélenchon, le repli l’emporte. Quand Le Monde, le 24 août, lui demande si « l’immigration peut être une chance pour la France », il répond que la question est « piégée ». Affirmant qu’il n’a jamais été « pour la liberté d’installation », il estime que les migrants feraient mieux de rester dans leur pays d’origine. « L’urgent est qu’ils n’aient plus besoin de partir de chez eux (…), déclare-t-il. Émigrer est une souffrance. »

    Cet écart n’est pas surprenant. Complexes, les enjeux liés aux déplacements de population se laissent difficilement saisir en quelques déclarations, remarque Claire Rodier, juriste au Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), auteure de Migrants & réfugiés, Réponse aux indécis, aux inquiets et aux réticents (La Découverte, 2016). Déconstruire les préjugés, par exemple l’idée selon laquelle les femmes étrangères viendraient en France pour accoucher et ainsi obtenir des papiers, voire la nationalité française, suppose de mobiliser des références, ce qui prend du temps et demande de l’attention. « C’est ardu, et moins percutant qu’un discours démagogique soutenant que les étrangers représentent un danger pour la République », souligne-t-elle. Autre obstacle : les enjeux migratoires prennent tout leur sens sur un temps long, peu compatible avec les contraintes d’immédiateté inhérentes au système d’offre et de demande en politique.

    « Il n’est pas facile de lutter contre cette grande entreprise de simplification », reconnaît lui aussi François Héran, sociologue, anthropologue et démographe, ex-directeur de l’Ined, auteur de Parlons immigration en 30 questions (Documentation française, 2016). « Les hommes politiques, a fortiori lorsqu’ils sont populistes, pensent qu’ils communiquent directement avec le peuple parce qu’ils commandent des sondages à partir d’échantillons réduits, alors qu’ils ignorent les résultats de travaux réalisés à partir de plusieurs dizaines de milliers d’entretiens », regrette-t-il.

    Se concentrant sur le cas de Nicolas Sarkozy, il souligne l’« incapacité » de l’ex-chef d’État à analyser l’« échec » de sa politique. « Sa recherche de la formule-choc n’a d’égale que son refus de se confronter au réel », insiste-t-il. Même si l’actuel président de LR ne l’admet pas, il n’a pas réussi à réduire les flux migratoires comme il s’y était engagé : le nombre des entrées d’étrangers en France reste stable et constant, autour de 180 000 chaque année depuis plus d’une décennie. « Il n’a pas compris que les flux, en France, ne sont pas alimentés par le marché du travail, mais par le droit. Pour stopper les arrivées, comme il se propose de le faire, il faudrait résilier les conventions internationales ratifiées par la France. Or je ne suis pas certain qu’il soit prêt à aller jusqu’à cette extrémité. Mais, plutôt que de revoir son discours, et d’organiser les choses différemment, il se contente de le durcir, ce qui est inopérant », affirme-t-il. « Les marges d’action du politique sont faibles », insiste François Héran, principalement parce que la France n’est pas seule au monde. « Faire croire l’inverse, poursuit-il, c’est faire preuve d’irréalisme. » Mais comme le métier d’homme politique consiste à faire penser que le réel se « gère » et se « maîtrise », un tel argument passe mal.

    Ceux qui, éventuellement à gauche, seraient tentés, à l’inverse, de nier l’impact des migrations sur la société se tromperaient tout autant, prévient François Héran. « Le changement de visage de la société française au cours des dernières décennies n’est pas une vue de l’esprit », indique-t-il, rappelant les données : au recensement de 1975, 20 % seulement des immigrés vivant en France étaient originaires des anciennes colonies du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, contre 43 % en 2011, tous âges confondus. « Il est évident que l’opinion publique perçoit cette évolution, refuser de la reconnaître serait contre-productif », affirme-t-il, précisant que l’explication tient principalement au tarissement des migrations ibériques (espagnole et portugaise) à partir des années 1980. Et si l’on regarde les « flux » et non plus le « stock », un autre aspect de la réalité apparaît : la part du Maghreb et du reste de l’Afrique dans les entrées a reculé au cours des dernières années pour se situer autour de 30 %.

    L’absence de terrain d’entente entre la sphère politique et le monde de la recherche se traduit de temps à autre par des bras de fer médiatiques. « Quand les démographes font remarquer que les entrées représentent 180 000 personnes par an, soit 0,3 % de la population, on nous accuse de minimiser les flux ; quand on rappelle qu’un quart de la population est soit immigrée, soit enfant d’immigrés, on nous accuse de les amplifier pour les rendre irréversibles », résume François Héran.

    De ce face-à-face, les arguments les plus solidement étayés sortent perdants aux yeux de l’opinion publique. Comme le rappelle chaque année le rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), la majorité des Français considèrent qu’il y a trop d’étrangers en France et que la plupart des immigrés viennent en France pour profiter de la protection sociale. Dans la construction de ces représentations négatives, Claire Rodier souligne le rôle dévastateur de certains médias, notamment d’information en continu. « Les migrants sont presque tout le temps représentés de manière effrayante. Les ressorts des reportages sont invariablement la compassion ou l’effroi. Cela ne laisse pas de place à la réflexion », observe-t-elle. Or ce registre de l’émotion est volatil, comme l’a cyniquement montré la diffusion de la photo du petit Aylan. Un consensus semblait s’être construit autour de la nécessité d’aider et de protéger les réfugiés plutôt que de les exclure. Mais, dès que l’empathie s’est effacée des écrans et a disparu des déclarations politiques, la parenthèse s’est refermée. « Ce renversement de l’opinion publique n’était pas rationnel, c’est pour cela qu’il a été de si courte durée », souligne-t-elle.

    Dans la palette des arguments susceptibles de combattre les contrevérités, certains passent toutefois mieux que d’autres : les raisonnements utilitaristes, tournant autour de l’idée que les immigrés rapportent plus qu’ils ne coûtent, sont parmi les plus audibles, selon François Gemenne, alors même qu’ils font partie des moins recevables éthiquement ; Claire Rodier souligne, de son côté, la force du droit pour rappeler les responsables politiques à leurs obligations. « Les succès judiciaires, par exemple à Calais dans la “jungle”, ont un effet mobilisateur qui se traduit par une plus grande visibilité dans l’espace public », note-t-elle, espérant qu’ils finissent par influencer l’opinion publique. Mais le contexte n’est pas propice, jusqu’à l’élection présidentielle tout du moins. La controverse sur le burkini, qui a montré à quel point une tenue manifestant une foi musulmane pouvait heurter viscéralement certaines personnes, augure mal de la suite de la campagne au cours de laquelle il est à prévoir que le rejet de l’autre charpente davantage de discours que la tolérance à l’égard de la différence.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/020916/immigration-pourquoi-les-arguments-rationnels-ne-passent-pas?onglet=full
    #préjugés #asile #migrations #réfugiés #rationalité #irrationalité

  • Les allégeances du gouvernement français - MOINS de BIENS PLUS de LIENS
    http://www.brujitafr.fr/article-les-allegeances-du-gouvernement-fran-ais-110438976.html
    http://www.interieur.gouv.fr/sections/le_ministre/manuel-valls/biographie/manuel-valls/downloadFile/photo/manuel-valls.jpg

    La classe politique est souvent accusée d’incompétence dans l’exercice du pouvoir.

    Jugés incapables, les politiques sont ainsi, en quelques sortes, « exonérés » de leurs trahisons et des dévoiement de leurs mandats. C’est là une erreur d’appréciation fondamentale : les échecs des gouvernements successifs dans la réalisation des programmes qu’ils proposèrent à leurs électeurs ne proviennent que rarement d’une incompétence, parfois profonde il est vrai, de tel ou tel ministre.

     La réalité est donc autre. Le décalage entre les promesses électorales, les projets présidentiels, et les réalisations effectives du gouvernement au cours du quinquennat s’explique avant tout par les allégeances respectives des membres de ce gouvernement. Les dirigeants politiques le savent : pour gravir les échelons, il faut prêter serment. Non au Peuple et à la Nation, mais à ceux qui détiennent les clés de la réussite de leurs carrières. Les lobbys, les groupes de pression financiers, militaro-industriels, européiste et atlantiste, la communauté sioniste, et bien sur la Franc-Maçonnerie sont ainsi les véritables décideurs. L’intensification de la crise et l’absence de véritable réponse politique pour y remédier relève donc non d’une incompétence fantasmée mais bien d’une collaboration avérée des gouvernants avec ces structures de l’ombre.

     Leurs échecs politiques si éprouvants pour notre Peuple sont des réussites aux yeux de ceux dont la devise est « Ordo ab chao ». Ce n’est en effet pas un hasard si, de façon systématique, les gouvernements successifs laissent la France dans un état pire que celui qu’ils trouvèrent à leurs arrivée. L’oligarchie a établi des axes directeurs auxquels doivent se soumettre les gouvernements. De « droite » ou de « gauche », ils s’y soumettent, et précipitent ainsi la France dans l’abîme d’un mondialisme qui dissout les nations et les peuples dans un magma a-culturel, reniant ainsi des identités millénaires. Le règne du capitalisme financier et des quelques centaines d’oligarques dont il émane, trouvent dans ces gouvernements des relais serviles qui leur doivent tout.

     Il est donc fondamental de sortir du prêt-à-penser matraqué par la propagande médiatique (dont les mensonges et omissions systématiques s’expliquent en fait simplement), et de comprendre les allégeances des principaux ministres du nouveau gouvernement. Comprendre ainsi pourquoi Hollande ne relèvera pas la France, et trahira – comme les autres – la confiance que lui accordèrent naïvement les Français…

     

     

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    Manuel Valls – Ministre de l’Intérieur : Né à Barcelone en 1962. N’a acquis la nationalité française que par naturalisation en 1982. Ami avec Alain Bauer – qui est le parrain de l’un de ses fils – Grand Maitre du Grand Orient de France de 2000 à 2003. Le 4 Février 2008, il vote pour la réforme de la Constitution permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Se définit comme « blairiste » et « clintonien ». Favorable à l’instauration de la TVA Sociale ; favorable à l’allongement de la durée de cotisation pour le droit à une retraite à taux plein ; favorable à l’alignement des régimes spéciaux de retraites avec le régime général. En 2010, il se déclare favorable au contrôle par la Commission Européenne des budgets nationaux. Participe aux réunions du Groupe Bilderberg. Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Il se prétend « lié de manière éternelle à Israël », et s’est opposé à la demande palestinienne d’adhésion à l’ONU. Intervenant au CRIF, notamment lors du « congrès des amis d’Israël en France » de 2012. Membre du club Le Siècle.

    Pierre Moscovici - Ministre de l’Economie : Issu d’une famille juive. Soutien historique de Dominique Strauss-Kahn. Lors du vote pour la réforme constitutionnelle de 2008, pour la ratification du Traité de Lisbonne, il s’abstient. Directeur de campagne de François Hollande durant la campagne de 2012, il est Vice-Président du Cercle de l’Industrie (Lobby patronal européen, en lien avec le MEDEF), dont Strauss-Kahn fut également Vice-Président et initiateur avec Raymond H.Lévy (PDG de Renault), et Maurice Lévy (président du directoire de Publicis, participant aux réunions du Groupe Bilderberg). Les principales entreprises représentées au sein de ce lobby sont celles du CAC40 (PDF). Participe à la rencontre entre Manuel Valls, François Hollande et Richard Prasquier, président du CRIF, lors d’une entrevue où Hollande s’engagea à « combattre fermement l’antisémitisme et l’antisionisme ». Membre du Cercle Léon Blum, ouvertement sioniste (lien).
     

    Michel Sapin – Ministre du Travail : Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Durant la campagne de François Hollande, il est chargé du programme présidentielle de François Hollande. A propos du Traité de Maastricht, qui préfigure le Traité de Lisbonne, il déclare : « Maastricht apporte aux dernières années de ce siècle une touche d’humanisme et de Lumière qui contraste singulièrement avec les épreuves cruelles du passé ». Lors du Congrès de Versailles en 2008, il vote pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne.Lors du vote qui permit la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité, il s’abstient comme la plupart des parlementaires socialistes, permettant l’adoption du MES à la majorité absolue. Il participe aux diners du CRIF, en particulier en 2003 où il est présent aux « 12 heures pour l’amitié France-Israël » avec François Hollande, Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy, Pierre Lellouche et Benyamin Netanyahou (1er ministre de l’entité sioniste). Il participe aux réunions du Groupe Bilderberg, notamment en 1992 aux côtés de Jacques Toubon, Ernest-Antoine Seillière, Philippe Villin, André Levy-Lang ou encore Bernard Arnault.
     

    Vincent Peillon – Ministre de l’Education Nationale : Issu d’une famille juive par sa mère (lui-même nomme ses quatre enfants Salomé, Maya, Elie et Izaak), son père fut banquier (directeur général de la Banque Commerciale d’Europe du Nord). Marié à la journaliste Nathalie Bensahel. Militant trotskyste à ses débuts. Soutien de Dominique Strauss-Kahn en 2011, il se rallie ensuite à François Hollande. Sioniste, il est Franc-Maçon membre du Grand Orient de France. Il prône une « république spirituelle », considérant « la Franc-Maçonnerie et la laïcité » comme « religions de la république ». Il soutient la ratification du Traité de Lisbonne par la France, et milite pour le fédéralisme européen, et « une harmonisation politique, économique et fiscale au sein de l’Europe ». Au Parlement Européen, il défend les intérêts sionistes et collabore activement au projet de déstabilisation de la Syrie (lien).
     

    Jean-Yves Le Drian – Ministre de la Défense : Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Européiste, il se prononce en 2005 pour la ratification du Traité Constitutionnel Européen. En 2008, il avait menacé de quitter le PS si ses « camarades » ne ratifiaient pas le Traité de Lisbonne. Milite pour une « harmonisation européenne des politiques de défense », donc pour la perte de la souveraineté militaire de la France. Sioniste, il est proche du CRIF. Le piratage de la base de donnée du site du CRIF mentionna Le Drian parmi la liste des utilisateurs abonnés (lien).
     

    Stéphane Le Foll – Ministre de l’Agriculture : Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Sioniste, déclare à propos du diner du CRIF « On n’avait pas de raison de dire non, c’est le genre de dîner où tout le monde va. (…) Le CRIF, on y est allé quasiment tout le temps, c’est comme ça, il y a des choses qui s’installent ». Il participe également au groupe de liaison CRIF-PS mis en place en 2006, aux cotés notamment de Richard Prasquier (président du CRIF), François Hollande, Razzye Hammadi, Malek Boutih. Il se prononce en faveur de la ratification par la France du Traité de Lisbonne. Il est l’un des rares parlementaires socialistes à avoir oser se prononcer pour le Mécanisme Européen de Stabilité. En février 2012, il déjeuna avec l’ambassadeur des Etats-Unis, accompagnés notamment de Michel Sapin.
     

    Laurent Fabius - Ministre des Affaires Etrangères : Issu d’une famille juive. Opère le « tournant de la rigueur » au début des années 80 en tant que 1er Ministre de Mitterrand, entrainant la rupture des communistes avec le PS. Il est mis en cause à cette époque dans l’affaire tragique du Rainbow Warrior, bateau de Greenpeace dynamité par des agents de la DGSE (lien). Également mis en cause dans la sinistre affaire du sang contaminé, au cours de laquelle des poches de transfusion sanguine ont été contaminées par le virus du sida, faute de mesures préventives (lien). Il est ministre sous Jospin lors du passage à l’euro et de la création d’Areva. Lors du Congrès de Versailles de 2008 concernant la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne, il ne prend pas part au vote. Lors du vote concernant le Mécanisme Européen de Stabilité, il s’abstient comme les autres parlementaires socialistes, permettant l’adoption du MES à la majorité absolue. Au début de l’année 2012, il se rend en Israël où il rencontre le Président Shimon Peres et le Ministre de la Défense Ehud Barak. Il participe au diners organisés par le club Le Siècle. Il participe aux réunions du Groupe Bilderberg. Il prend part aux diners du CRIF. Il participe à des réunions maçonniques, son appartenance à la Franc-Maçonnerie n’est pas officielle mais évidente.
     

    Arnaud Montebourg – Ministre du Redressement Productif : Franc-Maçon, membre de la French-American Foundation (fondation atlantiste). Il ne prend pas part au vote lors du Congrès de Versailles de 2008 qui modifia la Constitution pour permettre la ratification du Traité de Lisbonne. Lors du vote pour la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité, à l’instar de la plupart des parlementaires socialistes, il s’abstient. Lié au CRIF, en particulier par sa compagne Audrey Pulvar qui en est l’auxiliaire zélée.
     

    Marisol Touraine - Ministre de la Santé : Fille du sociologue Alain Touraine, aux accointances maçonniques de notoriété publique. Elle est membre du club Le Siècle. Européiste, elle vote en 2008 pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Lors du vote pour la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité, elle s’abstient comme la majorité des parlementaires socialistes, permettant ainsi son adoption à la majorité absolue.
     

    Aurélie Filippetti - Ministre de la Culture : Participe aux diners du CRIF. Lors du Congrès de Versailles de 2008, elle vote pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Lors du vote permettant l’adoption du Mécanisme Européen de Stabilité, elle s’abstient. Elle milite contre l’antisionisme et se revendique ouvertement sioniste. Interrogée par Robert Ménard sur le voyage de Dieudonné en Iran, elle explique « qu’il existe des personnes plus légitimes que d’autres pour parler des droits de l’homme […] et que Dieudonné ne s’est pas beaucoup illustré dans le respect des droits de l’homme » (lien).
     

    Nicole Bricq – Ministre de l’Energie et du Développement Durable : En 1991, elle soutient la Guerre du Golfe. En 2008, en tant que sénatrice PS, elle vote pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Elle s’est déclarée favorable à l’instauration du Mécanisme Européen de Stabilité, et s’est abstenue comme les autres parlementaires socialistes. Elle fit partie des signataires de la lettre ouverte envoyée à Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, lui demandant de ne pas reconnaître l’État Palestinien à l’ONU. Elle est membre du très sioniste (lien) Cercle Léon Blum, comme Pierre Moscovici, Aurélie Filippetti, Julien Dray… (lien).
     

    Jérôme Cahuzac - Ministre du Budget : Probable appartenance au Grand Orient de France. Frère d’Antoine Cahuzac, qui fut président du directoire de HSBC Private Bank France (avant d’être nommé en Janvier à la tête d’une importante filiale d’EDF). Lors du vote de la réforme constitutionnelle de 2008 permettant la ratification du Traité de Lisbonne, il s’abstient. Lors du vote à propos du Mécanisme Européen de Stabilité, il s’abstient. Afin de « préserver la confiance des investisseurs », il se prononce pour une rigueur budgétaire, précisant que cet« objectif interdit la création de postes dans la fonction publique durant le prochain quinquennat ». Il fait de la« confiance des marchés » sa priorité.

    Jean-Marc Ayrault – Premier Ministre : Notable du PS depuis près de 4 décennies. Lors du vote pour la réforme constitutionnelle de 2008, pour la ratification du Traité de Lisbonne, il s’abstient. Lors du vote parlementaire sur le Mécanisme Européen de Stabilité (qui brade une nouvelle fois un pan de la souveraineté Française aux instances européistes), il s’abstient comme la plupart des parlementaires socialistes dont il dirige le groupe, permettant ainsi l’adoption du MES à la majorité absolue. Est mandaté durant la campagne par François Hollande pour traiter la question du vote juif et récupérer les voix, et surtout le soutien, de la communauté. En 1997, il est condamné à 6 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende pour une affaire de favoritisme dans l’attribution d’un marché public, et a depuis 2007 obtenu une « réhabilitation » « exposant quiconque évoquant ces faits à des poursuites ». En 2008, maire de Nantes, il fait voter une subvention de 400 000€ destinée à la rénovation et à l’agrandissement du local servant aux « réunions » de 7 loges maçonniques (face aux critiques de l’opposition, il dû finalement abandonner le projet). Il est membre du Cercle Léon Blum, ouvertement sioniste (lien).

    François Hollande - Président de la République : Franc-Maçon du Grand Orient de France, il prône l’intégration de la « laïcité » dans la Constitution. Millionnaire, il déclare une fortune d’1,17 Million d’euros, omettant la Société Civile La Sapinière, qu’il gère avec Ségolène Royal, dont le capital s’élève à plus de 900 000 € (lien). Membre du club Le Siècle. Sioniste, il participe à plusieurs reprises aux diners du CRIF, qui salue sa victoire. Il est également membre de la fondation atlantiste French-American Foundation (lien). En 2005, il fit campagne pour le « Oui » au référendum visant à ratifier le Traité Constitutionnel Européen. Lors du vote de 2008 concernant la réforme constitutionnelle permettant la ratification du traité de Lisbonne, il s’est abstenu. Lors du vote concernant le Mécanisme Européen de Stabilité, il s’est également abstenu. Il est élu Président de la République avec moins de 40% des suffrages exprimés (lien). Il est mis en cause par la plainte d’Emmanuel Verdin, qui l’accuse d’avoir couvert les agissements pédophiles qui auraient été perpétrés par Jack Lang (lien).

    Vincent Vauclin – la-dissidence.org

  • (1) Facebook
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    Dévoilement de la plaque de la Ville de Grenoble, en hommage aux Algériens assassinés et jetés dans la Seine, le 17 octobre 1961.

    Oui, durant ces trois jours, la République a failli.

    Aujourd’hui, citoyens de France et du monde, responsables politiques, associations, notre responsabilité collective est de faire vivre cette mémoire. Nous refusons le silence, nous refusons l’oubli.

    Mon discours est disponible ici :

    Monsieur le Consul d’Algérie Ferhat CHEBAB
    Mesdames et Messieurs les élus
    Monsieur le porte-parole du Collectif pour une plaque en mémoire du 17 octobre 1961 Mariano BONA
    Monsieur Antonio PLACER
    Mesdames et Messieurs les représentants des associations
    Chers Grenobloises et Grenoblois

    Certaines dates ne peuvent pas s’oublier. Et ne doivent pas être oubliées.
    C’est le cas du 17 octobre 1961. C’était il y a 55 ans, jour pour jour.
    Cette date était déjà gravée dans nos mémoires. Elle est désormais gravée aussi sur les murs de notre ville, Grenoble.

    L’émotion que je ressens, je crois que nous la partageons tous aujourd’hui. Notre présence et cette plaque sont pour moi un acte fort : elles marquent notre volonté de nous souvenir ensemble de cette page sombre de notre Histoire commune. Notre volonté d’avancer ensemble.

    En ce mois d’octobre 1961, la guerre d’Algérie bouleverse les deux rives de la Méditerranée. Le Préfet de police de Paris, un certain Maurice PAPON, instaure un couvre-feu raciste à Paris. Il interdit à tous les Arabes, à tous les Berbères de circuler dans les rues après 20 heures.

    Face à cette décision inique, des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants décident de manifester pacifiquement dans les rues de la capitale. La presse de l’époque les désigne comme des « Nord-Africains ». Mais les mots ont un sens, et c’est bien le Peuple algérien de Paris qui décide de marcher, pour revendiquer tout simplement la dignité et l’égalité, ces deux principes de la République. Avec cette action pacifique, les Algériens veulent faire entendre leur voix. Ils disent : « Nous voulons prendre en main notre avenir. Nous voulons tourner la page funeste de la colonisation ».

    Mais à cette demande de liberté, les autorités françaises opposent une répression sanglante d’une violence inouïe. Du 17 au 20 octobre 1961, des Algériens sont massivement arrêtés. Certains sont torturés, certains seront noyés.

    La répression est terrible, elle frappe à l’aveugle. Des femmes et des hommes sont pourchassés jour et nuit dans les rues de la capitale. Le gymnase Japy sert de lieu d’interrogatoire, de torture. Des militants indépendantistes sont jetés ligotés dans les eaux froides de la Seine. Partout, c’est le règne de la terreur.

    Le bilan est terrible. On rapporte que plus de 10 000 personnes sont raflées et emprisonnées à Vincennes ou à la porte de Versailles. Les corps des Algériens tués affluent à l’Institut Médico-légal. D’autres ne seront jamais retrouvés.

    Durant ces trois jours d’octobre 1961, oui, la République a failli.

    Et la justice française ne s’est malheureusement jamais sérieusement penchée sur ce massacre.

    Au lendemain de ce massacre, peu de voix se sont élevées contre cette barbarie. Je n’oublie pourtant pas le rôle crucial qu’ont joué l’Humanité et Témoignage chrétiens, les seuls organes de presse à s’indigner contre le pouvoir de l’époque.

    Je n’oublie pas non plus le meeting organisé par le MRAP le 18 octobre, en solidarité avec le peuple algérien en lutte et contre la répression.

    Certains (rares) hommes politiques ont aussi tenté de dénoncer les exactions.
    Et des citoyens ont œuvré sans relâche, pour ne pas laisser étouffer ce massacre dans l’obscurité coloniale.
    Leur courage les honore.

    Aujourd’hui, citoyens de France et du monde, responsables politiques, associations, notre responsabilité collective est de faire vivre cette mémoire. Nous refusons le silence, nous refusons l’oubli.

    Car c’est bien la mémoire qui peut panser les plaies, c’est elle qui peut nous aider à construire un avenir commun apaisé. Un avenir dans lequel chacun trouve sa place.

    L’historien Benjamin STORA nous a rendu visite il y a peu de temps à Grenoble, j’ai eu le grand honneur de lui remettre la Médaille d’Or de la Ville de Grenoble. Comme lui, nous savons que la France a trop longtemps refusé de regarder en face son passé colonial, de reconnaître les crimes qui ont accompagné cette période. Cet aveuglement a sans doute participé au sentiment de mépris ressenti par de nombreux Français liés à l’Algérie.

    Cette occultation officielle a aussi été utilisée, instrumentalisé par les nostalgiques de la France coloniale. Aujourd’hui encore, il faut le rappeler, certains s’attèlent à cultiver cette nostalgie nauséabonde, à instrumentaliser les peurs et attiser les fractures et les haines. A ceux-là, nous devons leur adresser une réponse ferme, forte : la guerre d’Algérie est terminée ! L’Algérie est algérienne.

    Je suis convaincu que notre République se grandit quand elle reconnaît ses errements et ses erreurs. Elle se grandit quand elle permet à tous de trouver sa place en son sein, chacun avec sa culture, chacun avec son histoire et ses singularités. La reconnaissance de ce massacre par le sommet de l’Etat il y a 4 ans est un premier pas, qui va dans le bon sens.

    Cet attachement à la vérité, je sais qu’il est largement partagé ici à Grenoble. Il est porté par des citoyens pour qui la Liberté, l’Egalité, et la Fraternité ne sont pas des mots creux, des mots vains.

    Dans notre ville, depuis près de 30 ans, des habitants de Grenoble se rassemblent chaque année ; ils défilent pour ne pas oublier, pour exiger la vérité totale sur ce massacre.

    Cette vérité, nous la devons bien sûr aux victimes et à leurs familles. Nous la devons aussi au peuple algérien. Et nous la devons enfin à nous toutes et tous, enfants de la République française. On ne construit pas une société durable avec du silence et de l’oubli, mais avec de la vérité et avec du respect.

    Alors aujourd’hui, mes remerciements vont bien sûr au Collectif pour une plaque en mémoire du 17 octobre 1961. Votre mobilisation pendant toutes ces années est un bel exemple de lutte noble. Je sais que Jean-Jacques KIRKYACHARIAN, ancien président du MRAP, aurait aimé partager ce moment avec nous, et j’ai aussi une pensée pour lui aujourd’hui.
    Je salue également le Centre d’Information Inter Peuple et l’association Algérie au Cœur, ainsi que tous les citoyens qui ont permis à cette plaque de prendre sa place ici.

    Tous, vous êtes les visages de Grenoble. Vous êtes les visages de notre ville ouverte et solidaire, fière de son engagement contre le racisme et les discriminations, fière de son attachement à la justice et à la vérité, fière aussi de sa tradition d’accueil, qu’elle veut continuer à porter plus haut que jamais.
    Grenoble est riche de ces femmes et de ces hommes venus d’Algérie et d’ailleurs, qui ont fait la ville que nous aimons aujourd’hui.

    Dans son poème La gueule du loup, KATEB YACINE nous demande :

    « Peuple français, tu as tout vu
    Oui, tout vu de tes propres yeux.
    Tu as vu notre sang couler
    Tu as vu la police
    Assommer les manifestants
    Et les jeter dans la Seine […] rougissante
    […]
    Peuple français, tu as tout vu,
    Oui, tout vu de tes propres yeux,
    Et maintenant vas-tu parler ?
    Et maintenant vas-tu te taire ? »

    Je crois que notre réponse, elle est là aujourd’hui, grâce à vous.
    Je vous remercie.

  • Encadrer des « citoyens diminués ». La police des Algériens en région parisienne (1944-1962) - Emmanuel Blanchard.
    https://sociologias-com.blogspot.jp/2011/09/encadrer-des-citoyens-diminues-la.html
    https://lh5.googleusercontent.com/proxy/uuo4aQYlongCxf9BRdWXOWVKpcyz7oG-G4biuSmrUAaHoth5QazUyk_qvHE5Z

    Encadrer des « citoyens diminués ». La police des Algériens en région parisienne (1944-1962)
    Emmanuel Blanchard - CESDIP - Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, Université de Versailles-Saint-Quentin

    Cette thèse est consacrée à l’étude des pratiques des services de police active (police judiciaire, renseignements généraux, sécurité urbaine) à l’égard des « Français musulmans d’Algérie » émigrés en région parisienne entre 1944 et 1962. Ce gouvernement policier est analysé comme une modalité de l’inscription métropolitaine de la « situation coloniale ». Le répertoire d’action policier est étudié en regard de l’histoire des polices métropolitaines et des dispositifs appliqués à d’autres groupes de « citoyens diminués » (vagabonds, prostituées, homosexuels). Les matériaux analysés (archives de la Préfecture de police et de la Sûreté nationale, manuels de police, publications syndicales, enquêtes orales auprès de policiers retraités...) visent à rendre compte des techniques ordinaires des métiers de police et d’une « culture institutionnelle » appréhendées au travers d’une socialisation, de représentations et de pratiques partagées par les agents. La diversité des grades, des métiers et des services est replacée dans leurs relations de concurrence et de complémentarité, afin d’appréhender l’action des polices de cette époque. Les rapports et les confrontations de genre entre un groupe professionnel exclusivement composé d’hommes, garants des rapports sociaux de sexe, et des migrants, le plus souvent venus sans femme, font l’objet d’une attention particulière. La périodisation choisie et l’attention aux routines ou pratiques ordinaires favorisent la compréhension d’événements « hors norme », tel le massacre du 17 octobre 1961. Celui-ci est intégré à l’histoire des dispositifs policiers (rafles, internement administratif...), à une sociologie des relations entre administrations policières et pouvoirs politiques et à l’étude des reconfigurations impériales intervenues au moment des décolonisations. -

    Thèse :
    Vol 1 http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/62/43/02/PDF/ThA_se_Blanchard_2008_vol._1.pdf
    Vol 2 http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/62/43/02/ANNEX/ThA_se_Blanchard_2008_vol._2.pdf

  • Mort et résurrection du 17 octobre 1961, par Benjamin Stora
    http://www.monde-diplomatique.fr/mav/82/STORA/56309 #st

    Des dizaines de morts, des centaines de blessés, des milliers d’expulsés, et 11 500 manifestants arrêtés, parqués au Palais des sports de la porte de Versailles à Paris et dans d’autres lieux. Des policiers parisiens qui jettent dans la Seine des manifestants algériens : longtemps, le souvenir de cette soirée du 17 octobre 1961, terrible répression de manifestants dans la capitale française, restera effacé.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/39586 via Le Monde diplomatique

  • « Aucun ménagement à garder » : pour une autre histoire de la Mission Congo-Nil | Olivier Favier
    http://dormirajamais.org/marchand

    Entre juillet 1896 et mai 1899, la mission Congo-Nil a mené le capitaine Marchand, treize militaires français ainsi que cent-cinquante tirailleurs africains, de Loango sur la côte Atlantique à Djibouti au bord de la Mer Rouge. Pour appréhender la violence coloniale et son acceptation, la mission Marchand s’avère un terrain doublement pertinent : célèbre, elle n’a pas donné lieu à une dénonciation de grande ampleur sur ce plan, richement documentée, elle offre des données précises sur la nature et l’ampleur des exactions. Source : Dormira jamais

    • [LDH-Toulon] la colonne infernale de Voulet-Chanoine
      http://ldh-toulon.net/la-colonne-infernale-de-Voulet.html

      Y a-t-il eu d’autres affaires Voulet-Chanoine oubliées par la suite ?

      Il y en a "un paquet". Au traité de Versailles (1919), les Allemands ont été jugés indignes de coloniser : on les a privés de colonies. Mais les autres nations aussi ont été très dures. Côté français, durant l’époque terrible de la colonisation (1890-1905), il y eut au Congo, qui était exploité en "concessions", l’affaire Gaud et Toqué. Ces deux administrateurs s’étaient amusés, un 14 juillet, à mettre des grenades au cou d’un Noir et à le faire sauter. Ce fut un énorme scandale. De telles violences étaient constitutives du système colonial. C’est vrai, on était ou on pouvait devenir "fou" en Afrique (la "soudanite"), mais le système encourageait les dérives.

      – La colonne Voulet-Chanoine ne compte que huit Blancs...

      C’est le même schéma partout. Il y a une division du travail. Aux officiers blancs, la "gloire" de la conquête. On dit, en France, "nos" soldats mais 90 % à 99 % d’entre eux sont africains, recrutés au départ au Sénégal comme "tirailleurs", puis sur place au fur et à mesure que la conquête avance, et chargés du "sale boulot" (pillage, destruction de récoltes). C’est pourquoi l’intégration africaine pose des problèmes encore aujourd’hui. De la colonisation, nous avons hérité la balkanisation territoriale, mais aussi psychologique : l’ennemi, c’est aussi, et même plus, l’autre Africain.

      Existe-t-il des textes exterminatoires ?

      Pas dans la colonisation française, ni léopoldienne, à ma connaissance. Mais dans l’Allemagne de Guillaume II, il y a des discours enflammés qui évoquent la destruction d’une race : nous sommes dans la problématique du génocide.

      – Aimé Césaire parle de la violence coloniale comme d’un "poison instillé dans les veines de l’Europe". Est-elle à la source des totalitarismes du XXe siècle ?

      Une école historique, au temps de la RDA, s’est penchée sur les origines des hauts gradés de l’armée nazie. Elle a constaté que certains de ces hommes, issus des milieux prussiens, avaient eu un père, un oncle, directement associés à des crimes commis dans le Sud-Ouest africain et au Tanganyika. » En Afrique même, nous n’avons pas fini de payer le prix des violences coloniales. Une culture de l’armée s’est installée. Idi Amin Dada a été soldat de l’armée anglaise qui écrasa la révolte des Mau Mau dans les années 50. Et, dans l’armée qui réprime à Madagascar en 1947, puis en Indochine, il y a peu d’officiers français et beaucoup de troupes coloniales. Des hommes comme Bokassa ou Eyadema ont ensuite développé dans leur pays un instinct de mort. L’horreur actuelle au Sierra Leone, au Liberia, les mains et les bras coupés, rappellent 1890. Le système dans lequel on tue les gens en les faisant souffrir découle de ces années terribles de la colonisation, époque appelée au Congo le "temps des exterminations".

      – Pourquoi cette violence extrême du colonisateur ?

      Les idées racialistes ont forcément joué. Un théoricien disait : il faut expulser [de la métropole] la violence des classes "dangereuses" et lui permettre de se débrider ailleurs. Là-bas, l’individu, livré à lui-même, transgresse tous les interdits. C’est le thème d’ Au coeur des ténèbres de Conrad (1899). En Europe, au XXe siècle, on osera transgresser parce qu’on l’a déjà fait en Afrique. »

    • « En 1884-1885, à la conférence de Berlin, quatorze puissances ont répondu à l’appel du chancelier allemand Otto von Bismarck, pour décider du partage de l’Afrique. Sept sont destinées à en devenir les propriétaires effectifs dans un avenir proche. » http://dormirajamais.org/voulet

      –-
      « La conférence de Berlin marqua l’organisation et la collaboration européenne pour le partage et la division de l’Afrique. Aussi connue comme la conférence de l’Afrique de l’Ouest1, elle commença le 15 novembre 1884 à Berlin et finit le 26 février 1885. À l’initiative du Portugal et organisée par Bismarck, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, le Danemark, l’Empire ottoman, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Russie, la Suède-Norvège ainsi que les États-Unis y participèrent. Une conférence antérieure2 fit commencer le débat sur la conquête des Congo3 et amorça ainsi le début des luttes coloniales. La conférence de Berlin aboutit donc à édicter les règles officielles de colonisation. L’impact direct sur les colonies fut une vague européenne de signature de traités. »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_de_Berlin

      Ressources GALICA :

      « Compte rendu de la XXVe conférence tenue à Berlin du 23 au 28 août 1928 / publié par le bureau interparlementaire - 1928 » http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54482074.r=Conference%20de%20Berlin%20%281884%20%201885%29?rk=21459

      « L’Afrique noire depuis la conférence de Berlin-extraits »
      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3324908h.r=Conference%20de%20Berlin%20%281884%20%201885%29?rk=42918

      « L’Occupation des territoires sans maître » http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5629483f.r=Conference%20de%20Berlin%20%281884%20%201885%29?rk=64378

  • Affaire Kerviel : la Société générale jugée fautive
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/09/24/affaire-kerviel-la-societe-generale-jugee-fautive_5002795_3224.html

    Ça n’a l’air de rien, mais après huit ans de procédure, deux procès en correctionnel, deux condamnations pénales, une cassation sur les intérêts civils et un troisième procès uniquement civil, c’est la première fois, vendredi 23 septembre, que la justice rend une décision compréhensible pour l’opinion publique dans l’affaire Kerviel.

    En trente pages sèches, l’arrêt de la cour d’appel de Versailles qui condamne Jérôme Kerviel à verser un million d’euros de dommages et intérêts à la Société générale, sur les 4,9 milliards d’euros de pertes subies par la banque, replace chacun dans ses responsabilités : à l’ancien tradeur, l’entière faute pénale telle que l’ont établie le tribunal correctionnel et la cour d’appel de Paris ; à la Société générale, la plus grosse part de la responsabilité civile, puisque les défaillances de ses contrôles ont concouru à la gravité du préjudice qu’elle a subi.

    Cette nouvelle lecture a été rendue possible grâce au revirement de jurisprudence opéré par la Cour de cassation dans son arrêt Kerviel du 19 mars 2014. Tout en confirmant la condamnation de l’ancien tradeur à cinq ans d’emprisonnement dont trois ferme pour « abus de confiance, faux, usage de faux et introduction de données frauduleuses », elle avait cassé le volet civil, en donnant aux juges, pour la première fois en matière d’atteinte aux biens, un pouvoir d’appréciation souverain sur la responsabilité « causale » de la victime dans le préjudice subi.

    « Choix managériaux »
    Chaque paragraphe de l’arrêt de Versailles est rédigé de manière à ne laisser…

    … le reste derrière #paywall

    • Ça n’a l’air de rien, mais après huit ans de procédure, deux procès en correctionnel, deux condamnations pénales, une cassation sur les intérêts civils et un troisième procès uniquement civil, c’est la première fois, vendredi 23 septembre, que la justice rend une décision compréhensible pour l’opinion publique dans l’affaire Kerviel.

      En trente pages sèches, l’arrêt de la cour d’appel de Versailles qui condamne Jérôme Kerviel à verser un million d’euros de dommages et intérêts à la Société générale, sur les 4,9 milliards d’euros de pertes subies par la banque, replace chacun dans ses responsabilités : à l’ancien tradeur, l’entière faute pénale telle que l’ont établie le tribunal correctionnel et la cour d’appel de Paris ; à la Société générale, la plus grosse part de la responsabilité civile, puisque les défaillances de ses contrôles ont concouru à la gravité du préjudice qu’elle a subi.

      Cette nouvelle lecture a été rendue possible grâce au revirement de jurisprudence opéré par la Cour de cassation dans son arrêt Kerviel du 19 mars 2014. Tout en confirmant la condamnation de l’ancien tradeur à cinq ans d’emprisonnement dont trois ferme pour « abus de confiance, faux, usage de faux et introduction de données frauduleuses », elle avait cassé le volet civil, en donnant aux juges, pour la première fois en matière d’atteinte aux biens, un pouvoir d’appréciation souverain sur la responsabilité « causale » de la victime dans le préjudice subi.

      « Choix managériaux »

      Chaque paragraphe de l’arrêt de Versailles est rédigé de manière à ne laisser prise à aucune ambiguïté d’interprétation par l’une ou l’autre des parties, qui s’opposent dans une guerre judiciaire, et surtout médiatique, sans merci.
      A propos des « manquements » de la banque, la cour relève qu’ils « ne témoignent pas de négligences ponctuelles mais de choix managériaux qui ont ouvert à un salarié malintentionné comme Jérôme Kerviel un large champ d’action où il a pu développer ses agissements délictueux ».

      « Formé au sein des structures de la banque, Jérôme Kerviel en avait repéré les failles qu’il a ensuite exploitées pour concevoir et couvrir ses activités frauduleuses. C’est son parcours personnel au sein de la Société générale, notamment au middle office, qui lui a donné une connaissance très fine des systèmes qu’il a ensuite utilisés pour développer et dissimuler ses agissements », ajoute l’arrêt.

      « Organisation défaillante »

      Mais, souligne la cour, « quelles que soient la ruse et la détermination de l’auteur des faits, ou la sophistication des procédés employés, un tel préjudice n’aurait pas pu être atteint sans le caractère éminemment lacunaire des systèmes de contrôle de la Société générale, qui ont généré un degré de vulnérabilité élevé ».

      « Cette organisation défaillante et cette accumulation de manquements en matière de sécurité et de surveillance des risques, qui préexistaient aux faits, ont permis la commission des délits et retardé leur détection. » Elles ont également « eu un rôle causal essentiel dans la survenance et le développement du préjudice jusqu’à un seuil critique. C’est ainsi qu’a pu se créer une situation en tout point exceptionnelle, à la fois par l’ampleur du dommage et par les risques qu’elle a fait peser sur l’ensemble de l’économie ».

      La cour refuse toutefois de remettre en cause le montant de ce préjudice, contesté par la défense de Jérôme Kerviel, en rejetant la demande d’expertise qu’elle avait formulée.
      « Dès lors, conclut l’arrêt, si les fautes pénales commises par Jérôme Kerviel ont directement concouru à la production du dommage subi par la Société générale, les fautes multiples commises par la banque ont eu un rôle majeur et déterminant dans le processus causal du très important préjudice qui en a découlé pour elle. »

      Tradeur « malintentionné »

      La cour ne suit pas pour autant les réquisitions de l’avocat général Jean-Marie d’Huy qui avait estimé que la banque devait être reconnue « entièrement responsable » de son préjudice. En condamnant Jérôme Kerviel à ne payer qu’un million d’euros sur les 4,9 milliards d’euros de préjudice, elle souligne que la banque doit assumer aux yeux de la société le prix de sa propre faute.

      Elle rappelle, comme l’avait relevé avant elle la Commission bancaire, que les règles de sécurité que la Société générale a violées ne sont pas seulement destinées « à protéger la banque et l’intérêt de ses actionnaires mais aussi l’ensemble du système bancaire et la confiance des citoyens dans celui-ci ». A charge donc, pour l’administration fiscale de voir désormais si la ristourne fiscale de 2 milliards d’euros obtenue par la Société générale doit être ou non remise en cause.

      Mais en demandant à Jérôme Kerviel de payer une somme à échelle « humaine », la décision de la cour d’appel de Versailles ouvre à la Société générale la possibilité d’en exiger le remboursement, ce qui n’était pas envisageable pour un montant de 4,9 milliards d’euros.

      La banque ne va pas s’en priver, qui entend saisir les revenus que son ex-employé pourrait tirer de l’exploitation de son affaire en droits d’auteur sur son livre ou sur le film qui s’en est inspiré. Elle le ramène au statut beaucoup plus commun d’ancien tradeur « malintentionné » et non pas à celui de martyr du système bancaire qu’il s’est construit.

    • Affaire du Sentier II
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_Sentier_II

      Après plus de sept années de procédure, un procès fleuve s’est tenu entre février et juin 2008, procès clôturé par un jugement du Tribunal de Grande instance de Paris, en date du 11 décembre 2008. (...)

      la profession bancaire a fait valoir qu’un éventuel défaut de vigilance relève de la compétence des autorités de contrôle (Commission Bancaire, Banque de France) et non du juge pénal. C’est cette thèse qui a finalement été retenue par les magistrats du TGI de Paris.

    • « Je tablais sur deux ans de prison, comme dans la jurisprudence des années 80. Je pris 150 ans. Ce fut un tremblement de terre. Rien à voir avec une quelconque justice. On m’a fait un procès en sorcellerie. C’est une habitude chez mes concitoyens : quand ils ne supportent plus de se regarder dans une glace, ils brûlent une sorcière, et repartent ensuite, exorcisés, l’âme en paix et le regard clair. Mais je ne me reconnais pas dans ce rôle de sorcière que l’on veut me faire jouer, à contre-emploi. Je ne suis pas un criminel. Je suis l’un des fondateurs de la nouvelle économie. »

      En entrant dans ce « rêve », le lecteur entre dans la peau d’un des personnages les plus décriés de cette dernière décennie, Bernard Madoff. Issu d’une famille modeste, #Madoff incarne l’American Dream. Dès 1960, il flirte avec l’illégalité pour devenir ce qu’il a toujours souhaité être : riche et influent. Dans les années 90, grâce à des fonds d’investissements privés, il devient l’un des hommes les plus courtisés de la planète. Mais bientôt, la crise des #subprimes ébranle le système. Madoff est jugé coupable. La faillite est totale : il écope de 150 années de prison ferme. À la fois vainqueur et victime d’un système ? L’auteur montre que l’époque ne pouvait que favoriser ce type d’escroquerie. L’ère Reagan, en supprimant les contrôles, facilite les #transactions. Madoff n’est que le maillon d’une chaîne, l’un des noeuds d’un système qui avait déjà tissé sa toile : la puissance du marché. S’il est économique, politique et social, le prisme adopté par l’auteur est aussi personnel : reclus en prison, Madoff déroule sa propre vie sous forme de flash-back. Et cette vie, qu’il aura voulu héroïque, n’est que le symptôme d’une culture qui a fait de son émergence un mythe fondateur : celui du pionnier, de l’aventurier.

      #dominique_Manotti
      http://www.editions-allia.com/fr/livre/649/le-reve-de-madof

  • Affaire Kerviel : La Société Générale va-t-elle devoir rembourser 2,197 milliards d’impôts à l’Etat ?
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/12385-affaire-kerviel-la-societe-generale-va-t-elle-devoir-rembourser-2-1

    La cour d’appel de Versailles (Yvelines) a pointé du doigt, ce vendredi, la responsabilité de la banque dans cette affaire…

    Le siège de la Société générale à La Défense. - ERIC FEFERBERG / AFP

    La justice a toujours été une question de balance. Et pour la Société Générale, elle a radicalement changé de sens, ce vendredi, avec l’arrêt rendu par la cour d’appel de Versailles (Yvelines) dans le dossier Kerviel. Alors qu’elle demandait à bénéficier de 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts, la banque va peut-être, à l’inverse, être contrainte de rembourser plus de deux milliards d’euros d’impôts à l’Etat.

    >> Les faits : Jérôme Kerviel jugé « partiellement responsable »

    La cour d’appel de Versailles a, en effet, jugé Jérôme Kerviel « partiellement responsable » de la fraude qui porte son nom depuis 2008. L’autre « (...)

    #En_vedette #Liberté,_Égalité,_Fraternité... #Actualités_France

  • Saint-Cast-le-Guildo. Emprunts toxiques : la justice donne raison à Dexia
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/12376-saint-cast-le-guildo-emprunts-toxiques-la-justice-donne-raison-a-de

    Un autre domaine qui n’aide pas vraiment les régions, ce sont les prêts toxiques. Je vous rappelle que le gouvernement a rendu ces contrats légaux rétro-activement ce qui empêche (normalement) les régions de se retourner contre les banques en question. Bref, aussi c’est un domaine que l’on suit de près, car il a un impact gravissime sur nos collectivités.

    Alors pour reprendre le contexte de la chose, nous avons cette formidable interview de Jérôme Kerviel, manque de bol elle a été effacée partout. Aussi, si ce n’est déjà fait, abonnez-vous au service de vidéo vk.com, ça ne prend que quelques secondes, et vous aurez accès à toutes les autres excellentes vidéos du blog que nous avons sauvées de l’oubli.

    Amicalement, ; )

    f.

    La cour d’appel de Versailles a débouté mercredi quatre communes (...)

    #En_vedette #Liberté,_Égalité,_Fraternité... #Actualités_France

  • Après le château de Versailles, c’est les lignes hautes tension qui sont vendues
    http://www.brujitafr.fr/2016/08/apres-le-chateau-de-versailles-c-est-les-lignes-hautes-tension-qui-sont-ve

    L’an passé au mois d’août, on a appris que l’Etat avait loué pour 99 ans (donc vendu) une aile du château de Versailles à un groupe hôtelier. Eh bien c’est également mi août qu’on apprend (merci à mes lecteurs chez EDF). Stéphane nous dit : "le gouvernement...

  • #Lactalis : les secrets de l’empire du lait
    https://www.mediapart.fr/journal/france/230816/lactalis-les-secrets-de-lempire-du-lait

    À l’appel de la #FNSEA, les producteurs de lait ont engagé lundi leur mobilisation à #Laval, devant le siège social de l’industriel, numéro un mondial des produits laitiers, qui s’entête à faire baisser le #prix_du_lait. Mediapart détaille les avantages fiscaux hors norme obtenus par le groupe d’Emmanuel Besnier, son opacité financière, et ses méthodes de négociation.

    #France #Emmanuel_Besnier #manifestations #Xavier_Beulin

    • Suffit de demander gentiment.

      –—

      Lactalis : les secrets de l’empire du lait
      23 août 2016 | Par Karl Laske

      À l’appel de la FNSEA, les producteurs de lait ont engagé lundi leur mobilisation à Laval, devant le siège social de l’industriel, numéro un mondial des produits laitiers, qui s’entête à faire baisser le prix du lait. Mediapart détaille les avantages fiscaux hors norme obtenus par le groupe d’Emmanuel Besnier, son opacité financière, et ses méthodes de négociation.

      Cette fois, pour la discrétion, c’est raté. Depuis lundi soir, le groupe Lactalis, l’un des industriels les plus secrets de l’Hexagone, est confronté à un événement hors norme : l’occupation par les producteurs de lait, à l’entrée de Laval, du rond-point du « zoom », fermant l’accès à son usine. L’appel a été lancé par la fédération de Mayenne de la FNSEA puis, poussé par la base, il a été relayé par les fédérations de l’Ouest et la FNSEA nationale sous le hashtag #TousALaval, et devrait se poursuivre jusqu’à jeudi. Depuis trois ans, la multinationale, numéro un mondial des produits laitiers, a gagné la place du plus mauvais payeur dans le peloton de tête des industriels laitiers. Et les producteurs – ils sont onze mille à “servir“ Lactalis – veulent dire stop.

      Selon ses dernières payes de lait du mois de juillet, Lactalis ne paye plus la tonne de lait que 254 euros, soit cent euros environ en dessous des coûts de production. En indexant ses prix à ceux du marché mondial, en chute libre, l’industriel de Laval fait des marges considérables sur le marché français des produits laitiers, et cela alors que le revenu des éleveurs, lui, a été divisé par deux – il est négatif en 2015 pour un quart d’entre eux. « Il faut que les consommateurs sachent que lorsqu’ils achètent les produits Lactalis, ils enrichissent Emmanuel Besnier [le PDG de Lactalis – ndlr], mais ils appauvrissent les producteurs, explique un syndicaliste. Il faut absolument qu’ils achètent d’autres produits, ce n’est plus tenable. »

      Devant le rond-point du “Zoom” et le siège du groupe Lactalis, à Laval © @fdsea53 Devant le rond-point du “Zoom” et le siège du groupe Lactalis, à Laval © @fdsea53

      En février, une cinquantaine d’agriculteurs de la Confédération paysanne avaient mené une opération coup de poing chez Lactalis à Rodez (Aveyron), s’emparant de cartons de fromage pour les distribuer en ville. Une action sporadique, qui avait provoqué le dépôt de plainte de l’industriel. Cette fois, la Conf’ reste en retrait, ainsi que la Coordination rurale et l’association des producteurs de lait indépendants (Apli), et la FNSEA seule est entrée en action. Le 4 août, son président très libéral Xavier Beulin avait demandé à la surprise générale un rendez-vous avec Emmanuel Besnier, « dans les meilleurs délais ». « Les industriels ont besoin de visibilité et de stabilité, a-t-il tenté d’expliquer, pas seulement d’un approvisionnement au plus bas prix. » L’industriel n’a pas fermé la porte à Beulin, et ce rendez-vous prévu d’ici la fin de semaine pourrait être une sortie de crise programmée entre lui et le syndicat.

      Dans un communiqué diffusé jeudi, l’industriel a néanmoins « condamné les actions » du syndicat majoritaire, en dénonçant « un discours irresponsable » qui conteste « la réalité du marché » et s’en prend « à une entreprise en particulier ». En réalité, c’est le groupe Lactalis qui se distingue par des pratiques sociales d’un autre âge, des méthodes illégales sur le marché et une opacité financière revendiquée, et ce alors qu’il a bénéficié d’un joli coup de pouce fiscal, en 2003, lors de la succession de Michel Besnier, le père d’Emmanuel.

      Les actuels actionnaires ont obtenu l’étalement du paiement de leurs droits de succession : 119 millions d’euros sur 14 ans, jusqu’en 2017

      Malgré son chiffre d’affaires de 17 milliards d’euros, Lactalis reste une société familiale, non cotée, propriété de la famille Besnier à travers des holdings domiciliées à Paris. Emmanuel Besnier a pris la direction de l’entreprise en 2000, après le décès de son père Michel qui avait repris, en 1955, la fromagerie fondée par son père André, en 1933. La disparition de Michel Besnier est soudaine, aussi les pouvoirs publics se plient en quatre pour sanctuariser le groupe et faciliter la succession. En 2007, lors de la création de deux holdings – Jema 1 et Jema 2 –, les héritiers Emmanuel, Jean-Michel et Marie – apporteurs chacun de 502 millions d’euros au sein de Besnier SA (BSA) – exposent avoir bénéficié d’un paiement différé et fractionné de leurs droits de succession, qui se sont élevés à 119 483 117 euros.

      Document établi et signé le 5 septembre 2007 par Jean-Michel, Emmanuel et Marie Besnier. © DR Document établi et signé le 5 septembre 2007 par Jean-Michel, Emmanuel et Marie Besnier. © DR

      L’accord fiscal a été scellé en 2003, sous l’autorité du ministre du budget Alain Lambert et du président Jacques Chirac, seul homme politique à apparaître en photo dans le livre de mémoires du groupe. Comme on peut le lire ci-dessus, les héritiers s’engagent à conserver leurs parts sociales jusqu’à la dernière échéance du paiement de leurs droits de succession en 2017. Mais il y a peu de risques qu’ils brisent l’harmonie familiale l’an prochain.
      Lactalis a pour doctrine de ne pas déposer ses comptes annuels et préfère payer l’amende, dérisoire

      Première bénéficiaire de la croissance exponentielle du groupe depuis 2000, la fratrie Besnier s’est propulsée parmi les plus grandes fortunes mondiales : Forbes la positionne à la 8e place française et au 151e rang mondial, avec 8,4 milliards de dollars. En 2014, Marie Besnier apparaissait à la 12e place des milliardaires de moins de 40 ans – avec une fortune estimée à 2,7 milliards. Les héritiers se veulent discrets : il n’y a pas d’images de Marie ni de Jean-Michel, et un seul cliché d’Emmanuel (utilisé par Forbes, ci-dessous).

      Le classement Forbes place la famille Besnier au 8ème rang français, quand Challenges les positionne à la 13 ème place. © DR Le classement Forbes place la famille Besnier au 8ème rang français, quand Challenges les positionne à la 13 ème place. © DR

      Pour des raisons fiscales, Lactalis, qui ne publie pas ses comptes, fait migrer une partie de ses avoirs en Belgique

      Alors qu’il se lance dans une campagne de rachat d’entreprises à l’étranger, Besnier SA (BSA) installe sa filiale – et bras armé – BSA international à Ixelles, en Belgique. Le capital de cette entité, qui détient une soixantaine de filiales étrangères, est passé de 100 millions d’euros en 2005 à 2,1 milliards d’euros en 2014… Son objectif étant de profiter d’une disposition fiscale belge – « les intérêts notionnels » – qui réduit la base imposable d’une société selon le niveau de ses fonds propres. Ainsi, alors que le résultat net cumulé de la filiale, en 2004-2014, s’est élevé à 268 millions d’euros, BSA international n’a versé que 7,23 millions au fisc belge sur la même période. Rien d’illégal, soutient à juste titre le groupe.

      L’aîné de la fratrie, Jean-Michel, s’est quant à lui fait fort de contester durant dix ans l’imposition de sa société, le groupement forestier des grandes loges. Une propriété dans l’Orne, créé avec son père, de 1 600 hectares de forêt d’un seul tenant, dédiée à la chasse. Propriétaire d’un « pavillon de chasse » disposant d’une cave à vin, d’une chambre froide et « d’une salle de découpe du gibier avec rail de manutention », le groupement forestier – dont le capital s’élève à 16,5 millions euros – organisait une dizaine de journées de chasse moyennant une participation annuelle, et revendait « la majeure partie du gibier tiré lors des chasses à des grossistes »… En 2012, la cour d’appel de Versailles a finalement condamné le milliardaire, qui contestait l’activité commerciale de sa chasse. La justice a ainsi conclu qu’il avait été redressé à juste titre.

      En revanche, Lactalis a pour doctrine de ne pas déposer ses comptes annuels et préfère payer l’amende, dérisoire. Or depuis le début de la crise laitière, la transparence est devenu un enjeu crucial des négociations entre producteurs, industriels et distributeurs. L’an dernier, les industriels n’avaient pas répercuté la baisse de leurs prix d’achat du lait sur leurs tarifs aux distributeurs, laissant deviner des marges importantes. L’un des dispositifs du projet de loi Sapin 2 relatif à la transparence vise précisément à enjoindre les industriels à la publication de leurs comptes, sous l’astreinte d’acquitter 2 % du chiffre d’affaires journalier moyen hors taxes réalisé en France.

      Lactalis a récemment été mis en cause à deux reprises pour « entente » sur les prix avec certains de ses concurrents

      En 2015, deux “cartels” d’industriels laitiers ont été mis au jour en France et en Espagne, visant à s’entendre, l’un sur les prix de vente des produits laitiers frais à la grande distribution, l’autre sur le prix d’achat du lait aux producteurs en Espagne. Et dans les deux cas, le numéro un mondial Lactalis en était partie prenante. Ces deux affaires ne sont pas de nature à rassurer les producteurs.

      Les marques du groupe Lactalis Les marques du groupe Lactalis
      Le groupe lavallois a été condamné le 26 février 2015 par l’autorité espagnole de la concurrence, la Comisión Nacional de Mercados y la Competencia (CNMC), à une amende de 11,6 millions d’euros, puis le 12 mars 2015 à une amende de 60,1 millions d’euros par l’Autorité française. En France, Lactalis ne « conteste pas les griefs notifiés » mais fait appel. En effet, le groupe estime que l’Autorité « n’a pas fait une juste appréciation du contexte économique » et a « surévalué de façon manifeste la gravité des faits et leur impact sur l’économie »…

      La gravité de la fraude et son « ampleur nationale » sont au contraire soulignées dans l’affaire française. « La pratique concertée et les accords en cause ont permis aux principales entreprises du secteur de pratiquer des niveaux de prix supérieurs à ceux qui auraient résulté d’une concurrence non faussée », juge l’autorité. Concrètement, des réunions secrètes, tenues de 2002 à 2012, visaient à truquer les appels d’offres lancés par les grandes surfaces, à se répartir les clients et les volumes, ainsi qu’à s’entendre sur les prix.
      « Le partage de la valeur ajoutée est une idée trotskyste qui n’est pas dans l’ADN de Lactalis »

      « Le centre de gravité de l’entente était constitué des quatre leaders du secteur : Yoplait, Novandie, Lactalis et Senoble, a résumé l’Autorité de la concurrence – dont l’avis intégral est en ligne ici. Les réunions avaient lieu le plus souvent dans des hôtels réservés à tour de rôle par les participants. Les lieux changeaient à chaque fois pour des raisons de discrétion. Les contacts téléphoniques se faisaient notamment à partir de téléphones portables secrets dédiés à l’entente. Un “carnet secret” de l’entente était tenu par le représentant de Yoplait, de façon à consigner toutes les décisions prises lors de ces différents échanges. »

      Le cas espagnol a attiré l’attention des syndicats de producteurs, car ce cartel visait à « adopter une stratégie commune pour contrôler le marché d’approvisionnement en lait cru du marché ». Et les industriels ont cette fois mis en œuvre « des accords concrets pour coordonner les prix d’achat du lait, et le transfert d’éleveurs entre industriels » entre 2003 et 2011. Cette entente concernait les prix payés aux producteurs, et aussi des transferts d’un industriel à l’autre, par exemple pour simplifier les tournées de collecte.

      Ces deux condamnations dans des affaires d’entente sont un coup dur pour l’industriel, déjà définitivement condamné en novembre 2008 pour « falsification de denrées alimentaires » à l’issue d’une enquête sur le mouillage du lait. Selon les juges, 37 millions de litres de perméat liquide ou en poudre additionnés d’eaux blanches avaient été mélangés à 682 millions de litres de lait de consommation. Le groupe prétendait qu’il « standardisait » son lait pour lui donner une teneur à peu près égale en protéines en France.Il y ajoutait du perméat – un sous-produit liquide à faible teneur en protéines obtenu par microfiltration. Une manipulation totalement interdite par la réglementation.

      Selon les juges, Lactalis avait ainsi augmenté de 5,48 % son volume de lait, à un prix avantageux. Le perméat ne coûtait que 21 centimes au litre, au lieu de 2,20 francs le litre de lait payé au producteur. Dans cette affaire, Marcel Urion, l’ancien directeur général et président du directoire du groupe jusqu’en 2003, écope de six mois de prison avec sursis. Plutôt qu’admettre la fraude, Lactalis a accusé jusqu’au bout la réglementation.

      Une action des jeunes agriculteurs (JA) visant à vérifier l’origine des produits, en février dernier à Quimper. © DR Une action des jeunes agriculteurs (JA) visant à vérifier l’origine des produits, en février dernier à Quimper. © DR

      La multinationale du lait tient à distance les producteurs, et rejette toutes les velléités de négociations

      La négociation n’est pas dans sa culture. Il faut rappeler que le groupe de Michel Besnier avait fait appel en février 1982 à un commando de parachutistes pour évacuer la fromagerie Claudel-Roustang, à Isigny Sainte-Mère, occupée par ses salariés grévistes. Les paras recrutés par une officine d’extrême droite bloquent les entrées de la ville, séquestrent les grévistes, tout en évacuant 750 000 camemberts – ce qui vaudra au secrétaire général du groupe, lui-même ancien parachutiste, une condamnation à six mois d’emprisonnement avec sursis.

      Sans aller désormais jusqu’à cet extrême, Lactalis se fait fort de ne pas négocier avec les organisations de producteurs ou les syndicats. Faisant le bilan des prix accordés aux éleveurs en 2012 et 2013, l’Organisation de producteurs de Normandie et du Centre (OPNC), fédérant 500 producteurs, a décidé de porter plainte contre Lactalis pour non-respect du contrat. Le médiateur ouvre une négociation, qui se termine par le retrait de la plainte, et la promesse d’une renégociation du contrat, qui n’aura pas lieu. « Lactalis fixe les prix et aménage les règles en fonction de son bon vouloir, raconte Guislain de Viron, l’un des responsables de l’OPNC. Et le souci, c’est qu’ils veulent acheter le lait le moins cher possible. En 2012, il manquait en moyenne 8 000 euros par exploitation. »

      Le prix se calcule à partir d’une formule en partie indexée sur le marché mondial. Les producteurs réclament, sans être entendus, qu’on y intègre les coûts de production, et qu’on tienne compte des prix du marché intérieur. Mais les industriels font les calculs qui les arrangent. Ainsi, sur la paye de lait de juillet, Lactalis a fixé unilatéralement un prix à 232 euros la tonne, augmenté de 30 euros en « soutien », mais diminué d’une « flexibilité additionnelle » de 9 euros. Aucun contrôle n’est possible.

      « Il faut qu’il y ait une juste répartition de la marge, plaide Ghislain de Viron. Mais Lactalis n’a pas voulu négocier. Lors d’une réunion, Serge Molly, le directeur des approvisionnements de Lactalis, nous a dit que le partage de la valeur ajoutée était “une idée trotskyste, socialo-communiste”, et qu’elle n’est pas “dans l’ADN du groupe Lactalis”. » On avait cru le comprendre.

  • A La Courneuve, le plus grand parc populaire d’Ile-de-France est menacé par les promoteurs
    25 juillet 2016 / Marie Astier et Julie Rochereau (Reporterre)
    https://reporterre.net/A-La-Courneuve-le-plus-grand-parc-populaire-d-Ile-de-France-est-menace-p

    Avec ses buttes couvertes de bois ou de fleurs, ses prairies et ses lacs, le parc Georges Valbon n’a rien à envier aux jardins du château de Versailles. Situé au coeur de quartiers populaires, il accueille de nombreuses familles. Mais ces terrains, proches de Paris, attirent les promoteurs immobiliers.

  • Aux Arts et métiers, une enquête ouverte pour des faits de #bizutage
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080716/aux-arts-et-metiers-une-enquete-ouverte-pour-des-faits-de-bizutage

    L’école Arts et métiers ParisTech (ex-Ensam), régulièrement épinglée pour sa pratique de l’usinage, apparenté au bizutage, fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris, à la suite du signalement du ministère de l’éducation nationale.

    #France #Ecole_nationale_des_Arts_et_métiers #ENSAM #enseignement_supérieur #usinage

    • Pas une fois le mot #sadisme dans cet (excellent au demeurant) article, et c’est dommage, parce qu’il s’agit en fait de tout un système basé sur des pratiques sadiques et complètement rétrogrades.

      Un article qui montre bien le côté bien pourrave du truc avec comme explication à la poursuite dette grosse merde, comme toujours, le cocktail « garder le pouvoir et argent ».

      Je me suis toujours demandé pourquoi les directeurs d’établissements étaient incapables de faire cesser ou au mieux évoluer ces pratiques sadiques. La réponse est dans le papier, à lire absolument.

    • spécialement pour @mad_meg et exceptionnellement, je poste l’article complet, il me semble être juste et une bonne base pour un débat sur la question. et si vous avez envie de voir ou revoir wei or die c’est là http://wei-or-die.nouvelles-ecritures.francetv.fr

      Juste pour voir ce que nos élites soutiennent.

      –---

      enseignement supérieur Enquête

      Aux Arts et métiers, une enquête ouverte pour des faits de bizutage
      8 juillet 2016 | Par Faïza Zerouala

      L’école Arts et métiers ParisTech (ex-Ensam), régulièrement épinglée pour sa pratique de l’usinage, apparenté au bizutage, fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris, à la suite du signalement du ministère de l’éducation nationale.

      Le geste est fort et en dit long sur la gravité de dérives persistantes. Le 24 février 2016, le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur a dénoncé auprès du procureur de la République de Paris des pratiques assimilées au bizutage ayant cours à l’école Arts et métiers ParisTech (ex-Ensam). Des actes humiliants ou dégradants seraient imposés aux nouvelles recrues lors de manifestations liées au milieu scolaire, selon une source proche de l’enquête. Le parquet de Paris a ouvert, dans la foulée, une enquête préliminaire confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

      Ce signalement du ministère est fait en vertu de l’article 40.1 du code pénal, qui stipule que : « Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs. »

      Lire aussi

      Harcèlement moral : quatre plaintes visent l’école des avocats Par Michel Deléan

      En parallèle, selon nos informations, une enquête administrative a été lancée au sein de l’école au début du mois de juin par Laurent Carraro, le directeur général, après qu’il a été avisé de l’existence de trafics de drogue sur les campus, organisés par des étudiants qui en discutent dans des courriers électroniques. Certains élèves seraient initiés aux drogues dures par leurs pairs. En fonction des résultats de l’enquête, le directeur pourrait à son tour signaler ces faits au parquet, qui jugera des suites à donner à l’affaire.

      Interrogé par Mediapart, Laurent Carraro s’inquiète également de conduites addictives des étudiants, qui consomment alcool et drogues en grande quantité. « C’est un vrai problème dans toutes les grandes écoles, explique-t-il. Ici, vu la vie collective très riche, le terreau est fertile. Je m’inquiète pour la santé de mes étudiants. »

      L’école des Arts et métiers © DR L’école des Arts et métiers © DR
      La vie mondaine aux Arts et métiers est en effet foisonnante. L’école se targue même de cette attention portée à la perpétuation des traditions. Et glorifie des valeurs a priori positives comme l’entraide, la solidarité ou la fraternité. La tradition au sein de l’Ensam et l’esprit d’appartenance sont très forts, dans la lignée de ce qui existe dans toutes les grandes écoles. Un établissement prestigieux, plutôt bien classé en 2016. Il pointe à la quatorzième place du classement des écoles d’ingénieurs réalisé par L’Usine nouvelle.

      À l’école des Arts et métiers, passer le concours pour intégrer l’établissement n’est pas le seul préalable : un autre rite de passage officieux consacre le nouvel étudiant comme étant membre à part entière de la communauté estudiantine. Ceci se pratique durant six à huit semaines, au cours desquelles les valeurs propres à l’école sont perpétuées lors de la « période de transmission des valeurs », indispensable à l’intégration. Ce moment a longtemps porté le vocable d’« usinage ».

      En l’occurrence, il s’agit de transformer le néo-étudiant en « Gadzart », c’est-à-dire en « gars des Arts », comme se surnomment avec fierté les élèves de l’école fondée en 1780. Ils l’inscrivent ainsi dans une histoire prestigieuse, constituée de codes avec un lexique quasiment indéchiffrable pour les béotiens, et l’intègrent à une famille. Certains jeunes gens considèrent l’obtention de ce titre comme un aboutissement, presque plus précieux que leur diplôme. Mais le terme historique n’est guère plus usité car trop associé au délit de bizutage, y compris par sa rime.

      Durant cette « période de transmission de valeurs » (PTV), organisée par les étudiants de deuxième année, les jeunes gens sont invités à boire lors de jeux d’alcool, se font hurler dessus tous les soirs au cours de cérémonies secrètes, doivent rester debout ou être accroupis pendant des heures, longer les murs en chantant des chansons paillardes. Les jeunes étudiants sont tenus d’apprendre les chants des Gadzarts ou de porter sans discontinuer la blouse grise. En 1982, un article du Monde en deux volets (ici et là) épinglait ces pratiques.

      Le 31 août 2015, par exemple, un étudiant fait sa rentrée comme tous ses camarades avant de démissionner, relate l’Inspection générale. Ses parents, persuadés que la « période de transmission des valeurs » est fautive dans cet abandon prématuré de sa scolarité, dénoncent, par exemple, les convocations quotidiennes pour des séances de chants et de défilés par les étudiants des années supérieures. Les élèves de première année sont censés être sans cesse disponibles pour participer à des manifestations dont ils ignorent la teneur, y compris les week-ends. En cas de refus, certains organisateurs de ces rites n’hésiteraient pas à faire du chantage ou à menacer de représailles les jeunes réticents.

      Une source judiciaire rapporte que d’autres élèves ont été victimes de crises de nerfs ou d’épilepsie à l’occasion de ces rites initiatiques. Selon l’enquête interne initiée par l’école en avril 2016, dont Mediapart a pu prendre connaissance, certains ont dû cheminer à travers un parcours guidé de fers à repasser allumés, yeux bandés, leur occasionnant des brûlures à l’occasion de la rentrée 2015. Tous ont été victimes d’alcoolisation forcée. En prévention des conséquences physiologiques consécutives à une absorption massive d’alcool, les étudiants de deuxième année avaient même préparé de larges poubelles, permettant à ceux de première année d’y vomir. Certains étudiants ont été désignés pour nettoyer les dégâts. Les jeunes gens ont aussi été confinés dans des pièces exiguës, provoquant des malaises. Toutes les semaines, ils doivent aussi changer de chambre, histoire de bouleverser leurs repères. Ces faits, jugés « dégradants et humiliants » et dénoncés, ont été confirmés par l’enquête interne. À l’automne 2015, plusieurs parents d’élèves ont saisi des avocats pour les représenter et demander à la direction de faire cesser ces pratiques.

      L’école est dans le viseur de l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR), qui a diligenté deux enquêtes, rendues publiques en 2015 et 2016 (à lire en PDF respectivement ici et là) et recensant ces faits, qui relèvent potentiellement du bizutage tel que la loi du 17 juin 1998 le qualifie : « Le bizutage est le fait d’amener une personne à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants, que ce soit contré son gré ou non. Le bizutage concerne généralement les étudiants mais aussi parfois les élèves d’autres établissements. C’est un délit, puni de 6 mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende, et ce, que la victime soit consentante ou non. »
      Des pratiques difficiles à faire évoluer

      Mais les autorités ont toutes les peines du monde à changer ces pratiques. D’abord parce que les témoignages sont rares, par peur des représailles et d’être ostracisé par le reste de la promotion et de l’école. Quelques élèves opposent une résistance et refusent de participer, une fois passés dans la classe supérieure, à l’usinage des petits nouveaux. D’autres demandent à être transférés dans d’autres campus afin de se soustraire à la pression de leurs camarades.

      Michel Maya, enseignant en mécanique depuis 1982 à l’école des Arts et métiers, rapporte que les élèves « hors usinage » sont très rares : « Si l’un veut sortir du groupe, les anciens s’en occupent. Ils mettent la pression à ses camarades en leur disant : “Il torpille votre groupe. Vous ne ferez pas de bons Gadzarts, s’il n’y a pas de cohésion.” » Ne pas souscrire à ces rites, c’est se placer à part et, croient-ils, compromettre leur avenir professionnel. En effet, à une époque, les étudiants « hors usinage » n’avaient pas le droit d’apparaître sur l’annuaire des Anciens. Une menace de les priver de ce réseau, l’un des atouts mis en avant dans la formation.

      Par ailleurs, il est parfois difficile de qualifier juridiquement ces pratiques, consenties par certains élèves, comme le note l’Inspection générale, et qui se situent souvent sur la ligne de crête. L’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche considère cependant clairement, dans le deuxième rapport daté de janvier 2016, que « la période de transmission des valeurs » (PTV), qui marque l’entrée à l’Ensam, « est génératrice de dérives − potentielles et avérées − assimilables à des actions de bizutage ». Elle rappelle qu’un élève est décédé lors d’une bagarre en 2013, qu’un autre a été gravement blessé en 2014 en tombant d’une fenêtre. Les deux incidents n’ont pas été à proprement parler causés par la PTV, mais se sont produits en marge de fêtes fortement alcoolisées.

      « Si ce nouveau rapport fait le constat que la direction générale de l’école s’est fortement mobilisée, non sans tensions avec l’association des anciens élèves, pour aboutir à la signature d’une charte et à la rédaction d’un nouveau règlement intérieur, il alerte surtout sur la persistance de dérives graves », écrit l’Inspection.

      À l’intérieur même de l’école, cette PTV ne fait pas l’unanimité. Michel Maya, enseignant de mécanique à l’Ensam, fait partie des contempteurs. Lui-même interdit dans sa salle de classe le port de la blouse grise, imposée en permanence aux étudiants de première année par leurs pairs pour leur inculquer l’humilité et gommer les différences sociales. Ils doivent aussi apprendre par cœur le nom d’autres élèves des promotions ou des chants propres aux Gadzarts. L’hymne célébrant les traditions, « les trad’s », s’achève par : « Les trad’s mourront quand mourront les Gadz’Arts. »

      Il fut un temps, se rappelle aussi Michel Maya, où les élèves avaient à répondre à une série de questions. En cas d’échec, ils devaient réaliser une série de pompes. « Cela a toujours eu des conséquences directes sur le travail que l’étudiant doit fournir. Il y a 15 à 20 heures par semaine consacrées à la PTV. Il faut bien les prendre quelque part, donc forcément cela a des retombées pédagogiques », explique-t-il.

      Le directeur général Laurent Carraro n’entend pas supprimer ce rituel. « Cela ne me choque pas, je n’ai rien contre sur le principe, toute la question porte sur la méthode », dit-il à Mediapart. Toutes les écoles organisent des week-ends d’intégration, dont l’objet est « de se soûler durant 48 heures », rappelle-t-il. La période de transmission des valeurs a même, selon lui, des vertus « indéniables en terme de solidarité ». « Il y a des effets positifs à cette période qui peut se passer normalement. » Mais, pour le directeur, la PTV doit évoluer et surtout être porteuse de sens.

      Il imagine par exemple qu’elle pourrait inciter les étudiants à réaliser des travaux d’intérêt général comme rafraîchir les peintures dans des EPHAD, les établissements accueillant des personnes âgées, ou débroussailler les mauvaises herbes de la commune. Des actions consensuelles en somme. Et bien plus honorables pour l’école, dont l’image a été bien abîmée par les dénonciations récurrentes de dérives lors de la PTV.

      Mais cette tradition est si fortement ancrée que la remettre en cause provoque de très vives tensions au sein de l’école, où couve une véritable crise de gouvernance. En cause : la toute-puissance de la « Soce », la société des ingénieurs Arts et métiers, qui regroupe 33 000 ingénieurs diplômés de l’Ensam. Ces anciens jouent un rôle classique : ils financent via leurs dons des résidences à destination des étudiants, et constituent un réseau pour dénicher stages et premier emploi. Mais ils vont bien au-delà.
      L’influence excessive des anciens élèves

      La « Soce » est directement investie dans la gestion opérationnelle de l’école. C’est elle qui est détentrice de la marque. Propriétaire d’un siège luxueux situé sur la très chic avenue d’Iéna, elle bénéficie d’un véritable trésor de guerre. En 2015, son budget s’élevait à 3,5 millions d’euros, et elle emploie 25 salariés. Elle est également la propriétaire des résidences dans lesquelles sont logés les étudiants. Elle s’occupe de les construire et de les rénover le cas échéant : elle va ainsi financer, à hauteur de 4,1 millions d’euros, une partie du projet de réhabilitation de la résidence étudiante de l’école au sein de la Cité internationale universitaire de Paris. La « Soce » consacre chaque année 1 million d’euros aux bourses d’études délivrées aux élèves les plus modestes, et elle finance en partie l’Union des élèves de l’école, dont le budget total s’élève quant à lui à 5,8 millions d’euros !

      Mais selon l’Inspection, c’est aussi elle qui empêche, par son influence excessive, la direction générale de s’engager dans une politique volontariste pour lutter contre ces dérives de la PTV et pour moderniser l’établissement. Dans ses rapports, l’Inspection avait donc préconisé de couper le cordon. Un décret, signé par le ministère de l’éducation nationale, et dont la publication est imminente, va modifier la composition du conseil d’administration de l’école. Huit personnalités qualifiées extérieures, non diplômées de l’Ensam et non impliquées dans sa gestion opérationnelle, vont l’intégrer. En clair, la « Soce » est boutée hors du conseil d’administration et perd ainsi voix au chapitre.

      Depuis, les anciens se sont lancés dans une vaste contre-offensive, médiatique et politique. En cause, selon son président Jacques Paccard, qui explique n’avoir eu aucun contact avec la ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem : le « manque de concertation » dans la mise en œuvre de cette réforme.

      Le 14 juin, les anciens sont parvenus à publier une lettre ouverte à François Hollande dans deux grands quotidiens, Le Figaro et Les Échos, assortie d’une pétition en ligne sur le site Change.org sobrement baptisée Sauvons Arts et métiers, signée par plus de 20 000 personnes. Dans la lettre ouverte, Jacques Paccard considère que cette réforme « aboutirait à une gouvernance hors sol, centralisée et isolée, coupée de tout lien avec les ingénieurs diplômés et les implantations territoriales ». Il explique qu’il s’agit à son sens « d’une mauvaise solution à un problème ».

      La « Soce » fait également jouer ses relais politiques. Les députés LR Bernard Accoyer, Gérard Menuel ou le sénateur UDI de la Marne Yves Detraigne se sont ainsi fendus d’un courrier à la ministre Najat Vallaud-Belkacem pour obtenir une réponse. Interrogé sur sa démarche, Yves Detraigne explique simplement l’avoir fait sur demande d’un administré, sans même connaître les détails du dossier… Il n’a jamais obtenu de réponse de la ministre. Gérard Menuel, député de l’Aube, alerté par de nombreux anciens, trouve cette mise à l’écart « dommageable ». Dans sa circonscription, les Gadzarts évoluent dans les nombreuses PME et font « un travail essentiel », explique-t-il.

      Le 24 mai, une question écrite a été posée par le député LR des Bouches-du-Rhône, Jean-Pierre Maggi, avec les mêmes arguments que ceux de l’association des anciens. « À l’heure où la réindustrialisation de notre pays est la priorité absolue du gouvernement pour relancer l’emploi et la création de richesses, il semble peu judicieux de se priver des retours d’expérience, financements, débouchés professionnels et avancées en matière de recherche scientifique que prodiguent les anciens de cette école connue pour ses formations d’excellence en matière d’ingénierie. »

      En interne, le président de la « Soce » a par ailleurs annoncé la suspension de la convention, signée entre l’association et l’établissement en septembre 2015, qui permet aux anciens d’aider l’école, à hauteur de 150 000 euros en 2015, pour améliorer la vie interne à l’école grâce à ses 2 000 bénévoles (tutorat, recherche de stages pour les étudiants, lien avec le tissu industriel local…).

      Selon un document confidentiel interne consulté par Mediapart, daté du 24 mars 2016, la « Soce » précise que « les projets et l’appui financier, pour tout ce qui concerne les PGs [les petits Gadz’arts – ndlr] continuent. Ils ne sont pas touchés par la suspension de la convention École/Soce. 
En l’espèce, par exemple, les bourses aux élèves continuent à être attribuées, l’organisation du processus d’attribution pouvant être ajusté ». Les actions de tutorat ou d’accompagnement professionnel réalisées par les bénévoles pourraient cesser, en guise de représailles. 
En revanche, la suspension de la convention entraîne l’arrêt de toute communication conjointe.

      Le geste vise clairement à mettre le directeur de l’école sous pression, et à menacer indirectement, malgré les dénégations de Jacques Paccard, de couper les cordons de la bourse. Les relations entre le directeur général et le président de l’association sont exécrables.

      Le conflit entre les deux parties se déroule, presque publiquement, à coups de correspondances assassines. Dans le dernier développement de ce feuilleton à rebondissements, Laurent Carraro, excédé par les déclarations de Jacques Paccard, lui a adressé le 7 juillet une lettre diffusée auprès de tout le personnel de l’école d’ingénieurs, que Mediapart a pu consulter. Il lui demande de cesser sa « large campagne de désinformation tant auprès de [ses] sociétaires que de différents responsables publics et privés en énonçant de multiples contre-vérités ». Dans ce document, plusieurs épisodes récents sont évoqués par l’actuel directeur.
      « Des délits imaginaires »

      Par exemple, l’initiative personnelle de Jacques Paccard d’écrire mi-juin au cabinet d’Emmanuel Macron pour placer l’école sous tutelle du ministère de l’économie et de l’industrie est vécue comme un affront supplémentaire. Enfin, la lettre « spontanée » (à découvrir ici) envoyée au président de la République par Jérôme Gavois, ancien Gadzart, au nom des enseignants des Arts et métiers pour soutenir la « Soce » creuse un peu plus le fossé entre les deux hommes. Non seulement le courrier met en cause la gestion de Laurent Carraro, mais sa rédaction serait selon ce dernier, toujours dans cette lettre interne, téléguidée par Jacques Paccard lui-même : « Je viens d’apprendre que le courrier “spontané” d’un enseignant de l’école au Président de la République s’opposant à l’évolution de nos statuts, abondamment relayé par l’association que vous présidez, implique vos collaborateurs les plus proches. J’ajoute que le message en question provient de 7 personnels de l’établissement pour un effectif avoisinant les 1 100 ! »

      Le président de la « Soce » reconnaît, dans un lapsus, que son association est « puissante », avant de se reprendre en disant « présente ». « Nous sommes présents pour prodiguer des conseils, aider à trouver des stages, le premier emploi, justifie Jacques Paccard. On est sensibles à la qualité de la formation. Tout ça dans un souci de bien-être chez les étudiants. C’est évident, on ne se désintéresse pas de la vie de l’école. On le fait bénévolement, ça nous coûte du temps, de l’énergie et de l’argent pour les bénévoles. »

      Après la publication des rapports de l’Inspection générale, il avait pris la plume à deux reprises, en 2015 et 2016, et écrit à la ministre de l’éducation nationale pour réfuter point par point, ou presque, les conclusions de ces enquêtes. Elles comprennent « des extrapolations psychologiques, des jugements moraux et un vocabulaire stigmatisant », écrit Paccard. Il est notamment furieux que l’Inspection considère que certains élèves sont en proie à un syndrome de Stockholm, ce phénomène psychologique observé chez d’anciens otages qui développent une empathie avec leurs bourreaux.

      Plus largement, le patron de la « Soce » nie en bloc les accusations de bizutage, qualifiées de « délits imaginaires ». Il n’y a jamais eu de condamnations pénales ni de conseil de discipline, insiste Paccard auprès de Mediapart, avant de renvoyer la responsabilité sur les directeurs des centres, garants du bon déroulement des pratiques internes. « Ce ne sont pas nos prérogatives », juge-t-il. Pourtant, il y a un an et demi, une charte tripartite entre la direction, l’union des élèves et la Soce avait été signée pour réglementer la PTV. « L’école complote avec le ministère pour détruire les Gadz et leurs traditions », a lancé Charles Duplaa, un autre ancien, chargé à l’école de réfléchir à l’évolution de la PTV, dans un mail interne que nous avons consulté.

      L’Union des élèves des Arts et métiers n’a pas souhaité répondre à Mediapart, en raison de « la situation et des tensions présentes », selon son responsable communication. Cependant, plus disert en interne, il a envoyé un message de dix-sept pages aux élèves afin de les éclairer sur les derniers rebondissements. Son analyse est nettement plus nuancée que celle de la « Soce » : « Que le ministère nous ait dans le collimateur, c’est une certitude. Et ce n’est pas nouveau : cela fait au moins 15 ans que c’est le cas. Mais dire que les deux rapports IGAENR qui nous sont tombés dessus sont faux, et basés sur du vent n’est pas crédible. À nous de trouver le moyen de transformer nos traditions de manière à ce qu’elles deviennent acceptables par tous, tant par les conscrits que par les personnes lambda, sans sacrifier à notre folklore et notre Histoire et surtout en faisant en sorte d’assurer la transmission de nos valeurs. De nombreux PGs s’interrogent actuellement là-dessus, je ne vous apprends donc rien. Et si on peut communiquer intelligemment dessus et redorer notre blason tant mieux ! » Le signe, peut-être, d’un renouvellement profond des traditions.

    • Merci @reka pour l’article gentilement offert :)
      Je comprend maintenant cette pression de la « Soce » sur la direction de l’école. La direction semble vouloir vraiment en finir avec ce bizutage mais elle à un adversaire plutot imposant. L’idée des travaux d’intérêt généraux à la place du parcours à l’aveugle dans les fer à repasser allumé est séduisante mais je me pose des questions sur l’intérêt de ces rituels d’intégration d’une manière général. Il y a aussi la question de l’alcoolisme promu par les associations étudiantes.
      Et je me demande comment ca se passe pour les étudiantes et les étudiant·e·s racisé·e·s dans un tel contexte.

    • Merci beaucoup pour l’article de Mediapart.
      Quelques commentaires, en vrac, d’un gadzarts (promo 1997-2000) :
      – Je suis très dubitatif quant à certains faits rapportés, l’histoire des fers à repasser notamment ; si c’est avéré, ça relève du pénal et les crétins qui ont organisé ou permis ça doivent être poursuivis et condamnés ; mais ce ne serait pas la première fois que des accusations très graves seraient formulées et pourtant basées sur du vent. Je parle d’expérience, ma promo ayant eu le plaisir d’étrenner la ligne SOS Bizuthage mise en place par Royal en 97. Concernant mon centre, une dizaine de signalements ont été faits, qui allaient du défilé forcé en caleçon jaune dans la ville à l’imposition d’attouchement sexuels, tous faux. Vrais ou faux, qu’importe, ministère et police partent du principe qu’il n’y a pas de fumée sans feu, nous avons eu droit à des fermetures, des exclusions temporaires des supposés « meneurs », même des gardes à vue (six mois après les faits présumés, sans suite bien sûr, le but étant d’intimider la promo suivante qui préparait la suite).
      – De mon expérience toujours, qui n’a pas prétention universelle, ceux qui refusent l’usinage ou ultérieurement toute participation aux activités de l’association des élèves, ne sont pas osctracisés. Je ne nie pas que la majorité, au moins dans un premier temps, suit et subit sans trop se poser de question, sans avoir le couteau sous la gorge non plus : il faut relativiser le poids qu’on prête à la Soce pour faire carrière une fois diplômé et en première année, pour la plupart, c’est encore un concept très abstrait. A titre d’exemple, sur ma promo, 120 élèves : 5 n’ont pas suivi l’usinage jusqu’au « baptême » ; parmi ceux-ci, que nous fréquentions tous les jours en cours, dans l’asso sportive indépendante, lors des repas, dans la résidence universitaire, 3 ont finalement demandé à intégrer l’association des élèves dans les deux ans qui ont suivi ; les 3 ont été admis comme membres de plein droit - et il est difficile de les accuser de carriérisme vu que deux ont enchaîné avec l’ENS pour devenir profs, l’influence de la Soce sur l’admission au concours étant nulle évidemment. À l’inverse, 3 autres se sont déclarés « hors promotion » en deuxième année car ils ne voulaient pas participer à l’usinage, sans conséquence sur leur scolarité ni leur empoyabilité à priori ; il y a cinq ou six ans l’un d’entre eux a souhaité adhérer à la Soce, son « retour » s’est fait sans problème.
      – Il y a bien un problème culturel d’alcoolisme, il n’est malheureusement pas spécifique aux Arts&Métiers ni lié à l’usinage mais généralisé dans toutes les strates étudiantes que j’ai pu fréquenter.
      – Concernant le supposé laisser-faire de la direction, historiquement la perpétuation des traditions s’est toujours faite contre l’administration, certes plus ou moins active mais toujours hostile. L’avantage de ce conflit latent, c’est qu’il évite de se poser des questions sur le cursus pédagogique, sur lequel il y aurait pourtant beaucoup à dire...
      – Concernant les étudiants racisés, je n’ai jamais eu l’occasion de constater de problème, ça ne veut pas dire qu’il n’y en pas mais je pense que parmi les bons côtés de l’usinage, il y a un véritable apprentissage de la tolérance et de l’ouverture d’esprit. Ceci étant dit, deux mois d’usinage ne peuvent pas venir à bout de vingt ans de préjugés.
      – J’ai volontairement parlé ci-dessus d’étudiants et pas d’étudiantes car du fait du déséquilibre (moins de 10 % de femmes !) des formes de sexisme se développent inévitablement, ne serait-ce qu’un paternalisme lourdingue : « on a peu de filles, alors on les choie... »
      – J’ai participé activement à l’usinage des deux promotions qui ont suivi, j’essaie de prendre et de garder le contact chaque année avec mes nouveaux-elles filleul-les et je n’ai pas l’impression d’être un sadique, pour reprendre le mot de Reka. Encore une fois mon expérience n’est pas universelle, il faut cependant comprendre que l’usinage n’est pas un calvaire de deux mois pendant lequel les deuxièmes années se défouleraient sur les premières, c’est un jeu de rôles grandeur nature auquel sont invités à participer les nouveaux, qui demande plusieurs mois de préparation, pendant lequel les 2e année se réunissent matin et soir pour se briefer et débriefer, et qui est beaucoup plus éprouvant, physiquement et mentalement, quand on usine que quand on est usiné car on est responsable de tout ce qui peut arriver.

      J’ai déjà écrit un long pavé, je vais m’arrêter là mais n’hésitez pas à me poser des questions plus précises si vous le souhaitez.

    • Merci beaucoup @iyhel pour le témoignage, toujours très utile de lire, d’échanger et d’écouter, de rechercher, de garder les canaux de dialogues ouverts, et de réfléchir et essayer de comprendre les liens de ce « système social » complexe.

      Je peux bien comprendre et admettre ton vécu, j’imagine que la biodiversité des élèves et étudiant(e)s « bizutables » fraîchement arrivé(e)s du lycée est très variée et que chacun doit s’accommoder de cette « épreuve » un peu comme il/elle peut (accepter de mauvais gré, trouver que c’est rigolo quand c’est pas sadique, y aller en se bouchant le nez en espérant que le mauvais moment passe vite, penser que c’est un formidable moyen de s’intégrer à une communauté/groupe", perdre ses repères en acceptant d’être soumis et/ou humilié).

      Je n’ai pas de bons souvenir de ms propres « baptêmes du feu », et j’ai entendu d’autres témoignages beaucoup plus inquiétants que le tien :) Ça fait longtemps que cette question me turlupine, de même que le « mobbing » à l’école pour mes enfants, si difficile à prévenir et pourtant si présent (oui, même en Norvège...).

      Pour revenir au bizutage, j’ai entendu des amis forts, d’autres plus vulnérables (tout le monde n’est pas forcément armé pour affronter ce genre de trucs et peuvent être profondément déstabilisé, et je trouve ça vraiment sadique parce que comme êtres sociaux, nous devrions plutôt faire attention et protéger les personnes vulnérables, pour moi c’est juste la base du respect humain) et sensibles en parler, et décrire cette expérience comme au mieux « désagréable » et au pire une vraie torture morale (et physique quand il s’agissait d’épreuves dites « sportives » - sic).

      Je n’arrive toujours pas à m’expliquer pourquoi les étudiants travaillent si dur (comme tu as l’air de le dire) pour perpétuer une tradition aussi destructive et inutile (comme si on avait le temps). Pourquoi faudrait-il que les assoss d’élèves et/où d’étudiants cherchent à tout prix à asservir les nouveaux, à les soumettre à leur ordre et leurs « traditions » ? Pourquoi, depuis toutes ces décennies, on a pas penser à transformer ce truc en quelque chose de plus constructif, culturel, festif ? ou alors ce qui se fait dans les bizutages, c’est le reflet de ce qu’est notre société, alors mieux vaut y être préparé le plus tôt possible ? :) Quand j’étais étudiant à Paris, ça ma vraiment fait chier d’entendre « allez les mecs, on va jouer à la guerre sur le terrain de paint ball, ça va être cool et on va vraiment se marrer ». Mais je n’ai jamais entendu « allez, rendez vous au tas de sable avec vos instruments et on se fait le mouvement lent du quintet de Schubert » (ou sans instrument, répèt de choeur). Pour moi ça aurait eu plus d’allure, mais je dois être très vieux-jeu.

      Ce qui est intéressant dans ton témoignage, c’est que c’est pour moi la première fois que j’en lis un aussi positif qui semble dire que ces pratiques sont finalement bonnes pour la tolérance et l’ouverture, et ça c’est assez nouveaux. Mais comme toi, mon expérience est loin d’être universelle et je n’ai peut-être pas eu tous les sons de cloches. Mais les expériences de mes copines victimes de sexisme et de harcèlement, j’ai entendu. Et ça m’a effrayé. Je ne fais pas vraiment confiance à des étudiant(e)s de deuxième année qui « usinent » les petits nouveaux sans aucuns contrôle (et au nom d quoi ont-ils ce pouvoir d’ailleurs ? de l’imposer aux autres ?).

      Bref, c’est en vrac, mais je mets ça au débat aussi (et comme je ne suis pas un ancien gadzart, sur cette école en particulier, je ne peux pas en dire plus bien entendu, ne connaissant pas l’école de l’intérieur, mais seulement quelques amis qui en sont sorti - et qui ont détesté ce bordel, raison pour laquelle cet article m’a interpellé :)

    • Concernant mon centre, une dizaine de signalements ont été faits, qui allaient du défilé forcé en caleçon jaune dans la ville à l’imposition d’attouchement sexuels, tous faux. Vrais ou faux, qu’importe, ministère et police partent du principe qu’il n’y a pas de fumée sans feu, nous avons eu droit à des fermetures, des exclusions temporaires des supposés « meneurs », même des gardes à vue (six mois après les faits présumés, sans suite bien sûr, le but étant d’intimider la promo suivante qui préparait la suite).

      Merci pour tes explications @iyhel mais je me demande comment tu peu affirmer avec autant de certitude que les agressions sexuelles étaient fausses. A part si c’est toi qui avait fait ces fausses déclarations ca me semble pas possible d’être aussi affirmatif.

      Pour le sexisme tu dit qu’il y a seulement du paternalisme. Mais comment ca se passe un défilé forcé en caleçon jaune en ville pour les étudiantes ?

      Je sais d’expérience que les hommes sont aveugle au sexisme et à la misogynie. Il n’y a qu’a les écouté faire les ahuris quant on aborde le sujet du harcèlement de rue.

      Mon ex beau père avait fait l’école Boule. Il me racontais avec nostalgie à quel point il avait aimer son bizutage dans cette école. Le bizutage consistait à mettre nue un étudiant et une étudiante, les peindre entièrement l’un en bleu, l’autre en jaune, les enfermé dans une pièce sans lumière et ne les laisser sortir que lorsqu’ils sont tous les deux entièrement verts. Il faut savoir que mon ex beau père est un agresseur sexuel multirécidiviste. J’ose pas imaginé ce qu’a enduré l’étudiante qui était enfermé avec lui ainsi que les autres étudiantes de cette promo.

      C’était à l’école Boule dans les années 1980 mais c’est juste pour dire que ce bizutage amusait beaucoup les mecs et que la plus part d’entre eux n’y voyaient pas de sexisme, juste un sympathique jeux des couleurs très bon enfant.

      Dans le cadre d’une structure tel que l’usinage, ou les étudiants de seconde année organisent l’humiliation des première année, ca m’étonnerais qu’il n’y ai pas des abus liée a ce déséquilibre de pouvoir.

      Tu dit que les participants sont « invités à un jeu de rôle » mais il est quant même aussi question de « marche forcée en caleçon » ca me semble pas être une invitation. Tu parle de jeu de rôle comme d’un truc inoffensif, mais le jeu de rôle du dominant-dominé peut être dangereux : https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Stanford

      Si les étudiant·e·s qui ont refusé ces humiliations peuvent être à la « Soce » et profiter des mêmes avantages que celleux qui ont été humilié·e·s pendant 2 mois, je me demande à quoi sert encore cette pratique et pourquoi vouloir la défendre et la conservé ?

    • Mad Meg, j’ai dû mal m’exprimer : aucune des dénonciations faites n’avait de fondement. Ni les défilés en caleçon, ni les agressions sexuelles.
      Concernant celles-ci, je n’ai pas la prétention de savoir tout ce qui a pu se passer 24 h sur 24 pendant deux mois mais il faut bien comprendre qu’on vit les uns sur les autres (le poids de cette promiscuité pendant 3 ans est une autre affaire) et que ce serait très compliqué à dissimuler - et encore plus à justifier devant le reste des élèves.
      Je n’ai connaissance que d’un cas de viol, dans un autre centre, en cours d’année, après une beuverie, d’un élève par un autre ; celui-ci a été immédiatement exclu de l’association, je ne sais pas quelles ont été les suites judiciaires.

      Je n’ai pas dit que le sexisme se manifestait uniquement sous forme de paternalisme, simplement que c’en était l’expression principale. 10 % de filles seulement, comme on l’imagine elles sont très sollicitées, surtout dans les centres comme Châlons ou Cluny où hors des A&M il n’y a pas beaucoup d’autres étudiant-e-s. Elles se retrouvent facilement cataloguées « salope » ou « allumeuse » pour peu qu’elles mettent du temps à « choisir ». Je répète mon commentaire précédent, deux mois d’usinage n’effacent pas vingt ans de préjugés sexistes d’un coup de baguette magique.

      J’en reviens à mon expérience personnelle et mes motivations pour accepter de suivre puis faire suivre l’usinage : j’ai fait mon lycée à Versailles, dans un établissement supposé fait partie des meilleurs de France. Je n’y ai pas fait ma prépa et je ne voulais surtout pas l’y faire à cause de l’ambiance qui y régnait et notamment du bizuthage qui s’y pratiquait - une semaine à faire des pompes sous les hurlements des ’spés’, à déambuler dans les rues affublé d’un sac poubelle et que sais-je encore, tout ça pour une ambiance de merde derrière, ça ne m’attirait pas vraiment. J’ai fait ma prépa dans un lycée sans bizuthage ni « période d’intégration », les interactions entrés sups et spés étaient assez limitées. Des rumeurs circulaient évidemment sur la dureté et la violence de l’usinage aux Arts&Métiers, largement alimentées par mes camarades qui étaient en internat à l’école militaire de St-Cyr et avaient eu droit à un programme copieux comme savent faire les (apprentis-)militaires. Vu mon expérience, de loin, du bizuthage en prépa, je n’avais aucune envie ni intention de participer à ça une fois en école d’autant que je cultivais les tendances asociales et ne percevais absolument pas l’attrait de la communauté gadzarts. Pour moi l’affaire était entendue, ils pouvaient bien venir me chercher, je leur expliquerais que leurs gesticulations, ça ne m’intéressait pas et qu’ils se passeraient de moi comme victime de leurs petits jeux defoulatoires.
      Las, une semaine avant mon entrée à l’école, j’ai été invité, comme tous les élèves, à un dîner d’accueil régional organisé par 1ère et 2e années. Et là je suis tombé sur des gars qui ne s’étaient pas vus depuis deux mois car éparpillés en stage dans toute la France, qui ne se connaissaient généralement que depuis un an à peine et entre lesquels je percevais pourtant un lien, très fort, de camaraderie, de complicité, de partage, que je n’avais jamais vu ailleurs.
      Ça a suffisamment éveillé ma curiosité pour que je laisse une chance à l’usinage - et je ne l’ai pas regretté.

      Il y a beaucoup à discuter sur les méthodes employées (j’y reviendrai plus tard), qui évoluent d’ailleurs énormément d’une année sur l’autre, à l’initiative des élèves et pas seulement sous la pression de l’administration qui préférerait qu’on organise un gentil week-end de débauche effrénée, de préférence loin de l’école, comme cela se fait dans beaucoup d’établissements. Mais il faut aussi garder à l’esprit que ces huit semaines ne sont qu’une partie d’un tout, l’amorce d’une vie associative très intense trois ans durant, plus distendue une voie entré-e-s dans la vie active. Supprimer la « période de transmission des traditions » (pardon, des « valeurs », c’est l’élément de langage à la mode) n’éradiquerait pas l’esprit gadzarts - qui est la véritable cible du ministère et ce depuis des décennies.

    • Ok @iyhel, merci pour ces nouvelles précisions. Mais ca consistait en quoi concrètement les épreuves initiatiques auxquel tu as participé ?

      Si la disparition de l’usinage n’éradiquerais pas l’esprit Gadzart alors pourquoi la Soce et les Gadzart veulent conserver cette tradition alors qu’elle n’a pas d’utilité ? L’article de médiapart rapporte qu’il y a de nombreuses plaintes des parents et étudiant·e·s des arts et métiers.

      Je répète mon commentaire précédent, deux mois d’usinage n’effacent pas vingt ans de préjugés sexistes d’un coup de baguette magique.

      L’usinage peut justement causé une aggravation des inégalités de genre et servir d’outil à la perpétuation de discriminations sexistes (et racistes aussi). Et le fait qu’on ne pourrais pas cacher à la collectivité des agressions sexuelles sous prétexte que ca serais difficile à dissimulé me semble vraiment douteux. Il y a 150 000 agressions sexuelles par an en France, un tiers des femmes subissent au moins une agression sexuelle au cours de leur vie en France, une sur cinq avant leur 15 ans et la très grande majorité de ces agressions sont parfaitement dissimulées et cela pendant bien plus que 3 ans et pourtant les femmes vivent cela dans une globale indifférence.

      Je ne dit pas que l’usinage est forcement toujours sexiste ou raciste mais l’usinage me semble un terrain propice a ces agressions parce que l’usinage se produisent dans un contexte patriarcale, raciste et hiérarchique qu’on efface pas d’un coup de baguette magique pour reprendre ton expression. L’usinage comporte ce risque important et rien que pour ca je pense que cette pratique ne devrais pas être conservée.

  • Procès Kerviel : le parquet requiert la suppression des 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts de la Société générale
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/06/17/kerviel-le-parquet-requiert-la-suppression-des-4-9-milliards-d-euros-de-domm


    Faget/AFP

    L’avocat général a requis, vendredi 17 juin, au procès en appel de l’ex-trader Jérôme Kerviel, le rejet de la demande de dommages et intérêts à hauteur de 4,9 milliards d’euros formulée par la Société générale.

    « Votre décision pourrait être un message fort donné aux établissements bancaires pour éviter qu’à l’avenir de tels faits puissent se reproduire », a expliqué l’avocat général Jean-Marie d’Huy devant la cour d’appel de Versailles.

    Et d’ajouter :
    « [La banque a] commis des fautes civiles, distinctes et de nature différente des fautes pénales de Jérôme Kerviel, qui apparaissent suffisantes pour entraîner la perte totale de son droit à réclamer une compensation intégrale de ses pertes. »

  • Affaire Kerviel : la version officielle s’effondre à l’audience
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/170616/affaire-kerviel-la-version-officielle-seffondre-laudience

    L’audience du 16 juin devant la cour d’appel de Versailles marque un tournant dans l’affaire Kerviel. Entre l’audition partielle de l’enregistrement de la parquetière dénonçant une #Justice « manipulée », et des témoins qui démontrent que la #banque ne pouvait rien ignorer des agissements du trader, c’est toute la version officielle du dossier qui est mise en loques.

    #Economie #Jérôme_Kerviel #Société_Générale

  • Au procès Kerviel, la guerre de tranchées reprend
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/160616/au-proces-kerviel-la-guerre-de-tranchees-reprend

    Huit ans après la révélation de l’affaire, la cour d’appel de Versailles tente de déterminer les responsabilités entre l’ancien trader et la #Société_Générale pour fixer le montant du préjudice. La banque demande toujours 4,9 milliards d’euros d’indemnités à #Jérôme_Kerviel. Enjeu caché de cette position : le crédit d’impôt de 2,2 milliards que la banque devrait rembourser, si sa responsabilité est reconnue.

    #Economie #Justice

  • Violences policières : « Les procureurs sont trop dépendants des forces de l’ordre »

    Le Monde | 09.06.2016 à 12h26 |

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2016/06/09/violences-policieres-les-procureurs-sont-trop-dependants-des-forces-

    Alors que les polémiques sur les violences policières se sont multipliées lors des manifestations contre la « loi travail », Christian Mouhanna, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), évoque la faiblesse de la réponse judiciaire. Le Cesdip, qui réunit des sociologues, des anthropologues et des juristes, est une unité mixte de recherche du CNRS, en cotutelle avec le ministère de la justice et l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.

    –L’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) dénonce, dans un récent rapport, une « impunité créée de facto » pour les forces de l’ordre. Partagez-vous un tel constat ?

    En grande partie, oui. Il y a d’abord tout une frange de la population qui craint la police et n’ira jamais porter plainte. Parler à un policier peut paraître compliqué pour les jeunes des quartiers défavorisés, alors porter plainte… Et puis on voit combien il est difficile, dans un commissariat, d’enregistrer une plainte contre un collègue. Il y a une très forte solidarité au sein de l’institution. Même des policiers qui voudraient dénoncer des choses hésitent à la faire, de peur de passer pour des traîtres.

    – Qu’est-ce qui vous permet de le dire ?

    Nous faisons depuis de longues années des enquêtes de terrain dans les tribunaux et dans les commissariats sur les relations police/justice.

    – Une fois la plainte déposée, le plus dur est-il fait ?

    Non ! La justice se retrouve souvent confrontée à la parole du policier contre celle de la personne agressée. Le policier étant assermenté, les magistrats lui accordent en moyenne davantage de crédit, y compris par rapport au témoignage de tiers. La procédure elle-même montre que le parquet a du mal à prendre en main l’enquête et à la diriger. Dès l’ouverture d’une enquête judiciaire pour suspicion de violence policière, une enquête administrative est lancée en parallèle par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), quand elle n’a pas même débuté avant. Dans la pratique, même si juridiquement ce n’est pas le cas, les deux enquêtes sont rapidement mêlées. L’affaire reste donc entre les mains de la hiérarchie de la police judiciaire.

    – Vous évoquez un manque de zèle des parquets, mais que dites-vous des enquêtes de l’IGPN ?

    Depuis quelques années, l’IGPN cherche à développer ses compétences et à s’imposer comme un acteur sérieux dans la lutte contre les violences policières. Le problème est qu’elle reste une institution ancrée au ministère de l’intérieur. Elle a beau sanctionner, on pourra toujours la soupçonner, à tort ou à raison, de partialité.

    – Les condamnations sont-elles à la hauteur des délits constatés ?

    Il est fréquent, dans ce type de procès, de voir des policiers venir en nombre et en uniforme à l’audience. Il s’agit très clairement de faire pression sur le tribunal. Le poids des syndicats policiers dans les procédures est très important. On ne se pose pas la question de ce que signifie une manifestation de policiers devant un tribunal. Or, cela arrive parfois dès la mise en examen. Le parquet, on l’a vu, est assez timide. Reste les magistrats du siège. Il faudrait du courage, plus que de l’indépendance, pour prendre une décision qui va à l’encontre des policiers.

    – Quelle est la responsabilité du gouvernement dans cet état de fait ?

    Depuis quelques années, la vie politique fonctionne à l’émotion. La police est devenue un instrument essentiel du discours des gouvernements, quels qu’ils soient. Le politique a énormément besoin de sa police et ne va pas se fâcher avec elle. On est passé d’une rhétorique « que fait la police ? » à une rhétorique « que fait la justice ? », sans que l’une soit plus étayée que l’autre. Les politiques ont d’ailleurs facilement accordé aux policiers l’usage des Flash-Ball et des Taser, au prétexte que ce sont des armes non létales. Aux Etats-Unis, où les policiers sortent leurs armes facilement, ces technologies sont un progrès. En France, où il y a une réticence historique des policiers à faire usage de leur arme, c’est une régression.

    – La multiplication des vidéos amateurs montrant des incidents avec la police lors de manifestations va-t-elle changer la donne ?

    Cela a déjà changé les choses. On sort de cette confrontation « parole contre parole ». Un contrôle de la police s’exerce donc par la vidéo, y compris par les caméras fixes des municipalités ou les vidéos tournées par la police elle-même. L’arrivée des caméras piétons portées par les policiers participe de ce mouvement. Mais il ne faut pas croire que la vérité jaillit d’une image. Car la vidéo d’un policier frappant un manifestant peut être confrontée à celle montrant l’inverse quelques minutes plus tôt. Les violences policières sont aujourd’hui plus fréquentes dans ce type de situations un peu limites, comme une manifestation ou un contrôle d’identité qui tourne mal, avec une tension et une peur qui peuvent provoquer des surréactions. En revanche, les violences dans les commissariats ou en garde à vue sont, elles, beaucoup moins fréquentes qu’avant.

    – Existe-t-il des études sur la réponse judiciaire aux violences perpétrées, accidentellement ou volontairement, par les forces de l’ordre ?

    Quelques études tournent autour du sujet, mais sans grande précision. En revanche, sur les outrages ou les violences dont les policiers peuvent être victimes, ainsi que sur les suites pénales données à ces affaires, nous disposons de beaucoup d’éléments. Paradoxalement, la réponse aux violences policières est sans doute plus importante à l’intérieur de l’institution elle-même que de la part des tribunaux.

    –Comment expliquez-vous la faiblesse de cette réponse judiciaire ?

    Il faut regarder le contexte des relations entre la police et l’institution judiciaire, et surtout le parquet. Dans leur travail, les procureurs sont trop dépendants des forces de l’ordre, de leur bon vouloir, par exemple lorsqu’ils mettent en place une politique pénale. Il ne s’agit pas d’une dépendance juridique, puisque le parquet, dans ses domaines d’intervention, a autorité sur la police. Mais l’essentiel du travail des magistrats du parquet se fait avec les policiers. En pratique, ils se sont organisés pour répondre à leurs demandes, par exemple en mettant en place des standards téléphoniques pour le traitement en temps réel. L’idée de départ était de faire intervenir les magistrats plus tôt dans la procédure, afin de leur permettre de prendre la main sur les enquêtes. Dans les faits, le magistrat a quelques minutes pour prendre une décision sur la base d’un compte rendu plus ou moins rapide effectué au téléphone par l’officier de police judiciaire. Le contrôle sur les affaires ordinaires est extrêmement faible. Dans ces conditions, le parquet est peu sensibilisé à l’ouverture de procédures pour des violences attribuées aux policiers.

    – Comment régler ce problème de proximité entre la police et le parquet ?

    On a plutôt compliqué la situation du parquet ces dernières années avec tout ce qu’on a développé autour de la politique de la ville et de la prévention. Les procureurs participent aux conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD). Une bonne intention, mais dans les faits ces CLSPD sont présidés par les maires aux côtés des préfets. Travailler dans un tel cadre crée un déséquilibre. Le parquet n’a aucun moyen d’analyse propre. Ce n’est pas un gage d’indépendance pour la justice, encore moins le signe d’une institution forte qui serait en mesure d’exprimer un désaccord. Pourtant, c’est d’elle que l’on attend la réponse à tout.

    Jean-Baptiste Jacquin
    Journaliste

  • Licenciements annulés, mais Sanofi Toulouse n’existe plus et bon nombre de salariés sont partis
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article725

    En juin 2014, nous avons interviewé, Eric Denjean militant syndicaliste à SFR. la cour de cassation a validé la condamnation de l’opérateur pour « collusion frauduleuse » après le transfert de ses salariés au groupe Téléperformance en 2007. Le lundi 30 mai 2016, le conseil d’état confirme la décision prise par la cour administrative d’appel de Versailles le 30 septembre 2014 dont nous vous rappelons le contenu, « Annulation de la décision de validation du projet de licenciement collectif pour raison (...)

    #Mémoire_du_mouvement_social

    « http://www.ladepeche.fr/article/2016/06/03/2357865-plan-social-invalide-chez-sanofi-consequences-ex-salaries.html »
    http://universitepopulairetoulouse.fr/IMG/pdf/20160606-communique-de-presse-vf.pdf

  • Ni cahiers ni doléances !-Non Fides
    http://www.non-fides.fr/?Ni-cahier-ni-doleances

    @Ad Nauseam - En marge des manifestations pacifiques pour soutenir l’examen des cahiers de doléances, des groupes de casseurs ont attaqué la Bastille, se livrant à de nombreuses dégradations et se payant, de manière inadmissible, la tête du gouverneur. Ce sont les mêmes casseurs qui avaient auparavant brûlé les (...)

    #Non_Fides / #Mediarezo

    • http://www.non-fides.fr/local/cache-vignettes/L250xH104/arton4994-40317.jpg?1463842725 Sous prétexte de vouloir abolir les privilèges et même instaurer une république (aberrante utopie !) ces groupes ultra-minoritaires et hyper-violents ne cessent de harceler les soldats du guet, ainsi que les dragons et hussards des troupes royales, proférant contre eux des messages de haine (« Tout le monde déteste les soudards ») et les agressant à chaque fois qu’ils occupent la rue pour faire respecter notre droit à régner sans partage.
      Malgré les interdictions de manifester décrétées par nos autorités, ces enragés continuent à exprimer leur haine des institutions et cherchent à dresser la populace contre les troupes qui défendent nos palais avec un grand sang froid et un professionnalisme admirable.
      Suite à ces exactions, dénoncées aussi bien par la plus respectable noblesse que par les sages élus du Tiers-état, le procureur de Paris à ouvert une enquête pour tentative de régicide. Nous Roi des François, ne tolérerons pas que des zones de non droit divin s’établissent dans le royaume. Nous confions au Maréchal en chef des troupes royales la mission de renforcer les 30 000 mercenaires déjà affectés à la défense de la paix sociale et des privilèges qui la garantissent.

      Les casseurs seront traités avec la plus grande fermeté.

      Le royaume ne cèdera pas.

      Versailles, le 15 juillet 1789.

      Les éditions du Bras d’honneur, 20 mai 2016.


  • La visite, Pippo Delbono, 2015

    Le contexte, le moment, l’état d’âme
    Juste après Matière première.

    L’histoire comme dans un livre (ce que ça m’inspire et ce que j’en dis mais sans m’occuper de questions de cinéma)
    L’histoire et le dispositif de ce film c’est pareil alors c’est suffisamment conceptuel et en même temps suffisamment doc pour être exactement le genre de film qui me botte.

    Le film, minute par minute, émotion par émotion
    Très aimé le début, abstrait et quand même du sens.
    Et puis j’ai retrouvé le personnage star de Pippo Delbono. Et puis... Mais oui, c’est qui ? C’est Pipo ? Non non, ah oui ça y est j’ai trouvé c’est Mickael Lonsdale.
    Avec une mise en scène comme ça, c’est vraiment propre à faire naître des métaphores dans tous les sens.

    L’image. La couleur, le grain, les formes, les visages, les paysages (c’est pareil)
    Ah merde j’étais tellement dans mes réflexions que j’ai pas fait gaffe, il me semble que c’est plutôt fixe ou au moins très stable.

    Celles qui m’ont le plus plues
    La séquence du début vraiment.

    Le son, l’ambiance, la musique, les bruits
    RAS

    L’enjeu, la question
    Le corps de ces personnages patraques confronté au corps des rois de Versailles. Je dis le corps mais aussi leur esprit bien sûr.

    A quel film il m’a fait penser
    Bon, dîtes moi qui n’a pas répondu à cette question par : « les portrait d’Alain Cavalier »

    Y’a aut’ chose ?
    C’était bien.

    https://www.youtube.com/watch?v=EF7bw6Yr8Sk


    #critique_a_2_balles #cinema #documentaire #comptoir_du_doc #Pippo_delbono #la_visite #2016 #handicap #Versailles

    • Shannon recalled how he was giving a talk at the institute when suddenly the legendary Einstein entered a door at the rear of the room. Einstein looked at Shannon, whispered something to another scientist, and departed. After his talk, Shannon rushed over to the scientist and asked him what Einstein had said. The scientist gravely told him that the great physicist had “wanted to know where the tea was,” Shannon said, and burst into laughter.

    • Il est passé (enfin..) sur France Culture il y a peu dans Continent Sciences

      Claude Shannon et l’avènement du numérique

      http://www.franceculture.fr/emissions/continent-sciences/claude-shannon-et-l-avenement-du-numerique

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16256-11.04.2016-ITEMA_20958287-0.mp3

      Nous fêtons, cette année, le centenaire de la naissance d’un extraordinaire excentrique. Celle du mathématicien et ingénieur Claude Shannon. Né dans le Michigan en 1916, Shannon est l’un des fondateurs essentiels de la révolution numérique, et de la naissance de l’informatique, avec ses alter ego ; Alan Turing et John von Neumann. Shannon est le premier qui emploie l’expression « théorie de l’information ». Cela en 1948, dans un article intitulé : « A Mathematical Theory of Communication ». La curiosité du mathématicien américain la porte vers des domaines, ou des objets, aussi divers que la science du codage des messages, la cryptographie. La construction de machines intelligentes. Comme cette souris mécanique, capable de retrouver son chemin dans un labyrinthe. Mais aussi le jonglage, voire la maîtrise de la moto. Monocycle qu’il utilise quand il se promène dans les couloirs du Massachusetts Institute of Technology.

      Avec une définition de l’information réduite au choix entre deux options (oui/non, ouvert/fermé, pile/face, 0/1), Shannon invente son unité de mesure, le « bit », chiffre binaire aujourd’hui universellement utilisé. Mais aussi la formule destinée à calculer la quantité d’information. Elle repose sur la notion de probabilité (réduite à une sur deux), donc d’incertitude, de surprise, d’aléatoire. Le contenu ou le sens n’a pas grande place dans l’affaire : « ce qui est significatif, c’est la difficulté à transmettre le message d’un point à un autre », écrit Shannon. Bref, il a montré les limites ultimes de capacité de communication. Ces limites étant liées au « bruit », présent dans les canaux de transmission, en rapport avec les imperfections inéluctables de ces derniers.

      Josselin Garnier, professeur attaché au Laboratoire de Probabilités et Modèles Aléatoires et au Laboratoire Jacques-Louis Lions de l’Université Paris-Diderot, nous explique en quoi Claude Shannon a introduit le concept moderne de l’information.

      Martin Andler, professeur au laboratoire de mathématique de Versailles, nous présente l’ensemble des conférences organisées par la Bibliothèque nationale de France et la Société Mathématique de France sous le titre : Leçons de science : un texte, un mathématicien.