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  • Notes sur Le Désert des Tartares
    http://www.dedefensa.org/article/notes-sur-le-desert-des-tartares

    Notes sur Le Désert des Tartares

    28 juin 2016 – L’Europe du XXIème siècle est-elle moins compliquée que, par exemple, l’Europe de Canossa ou l’Europe du “Temps des cathédrales”, que l’Europe du Traité de Westphalie ou l’Europe du Traité de Vienne ? Est-elle plus apaisée, plus confiante en son avenir, plus solidaire, plus européenne dans le sens de se sentir d’une même civilisation et d’un même “art de vivre” ? Poser ces questions, c’est rougir par avance de confusion et, subrepticement gêné, en écarter les réponses, tout en notant désespérément que ces pauvres gens de notre-passé n’avaient ni portables, ni pétrole qui brûle, ni droits-de-l’homme, ni tours postmodernes de Doubaï, ni drones, ni 4x4, ni Wall Street, ni Art Contemporain (AC), – euh, ni référendums... Mais l’évidence est impitoyable, par les temps qui (...)

  • #Guerre_asymétrique

    Les guerres coloniales ont été couronnées de succès pendant plusieurs siècles. La supériorité de l’armement ne suffit pas, à elle seule, à l’expliquer. Sinon, pourquoi aujourd’hui n’en irait-il pas de même ? La guerre en milieu colonial ou post-colonial est une guerre asymétrique, opposant un « fort » et un « faible ». C’est une « guerre irrégulière », et non une « guerre frontale classique ». #Gérard_Chaliand, dans “Pourquoi perd-on la guerre ?” présente, sur la base d’un argumentaire solide, un point de vue quelque peu iconoclaste, dont l’intérêt est d’ouvrir la discussion sur des sujets qui, habituellement, font l’objet d’un fort « manque-à-penser ». Nous reprenons ici quelques unes des grandes lignes qu’il développe, sachant que deux pages ne sauraient suffire à résumer cet ouvrage. Les lecteurs intéressés sont donc invités à s’y reporter. Comme toujours, nous rappelons que la recension d’un ouvrage dans nos colonnes est faite sur la base de l’intérêt qu’il présente pour le débat d’idées – que nous espérons bien poursuivre sous une forme ou une autre – et non d’une adhésion à l’ensemble des propos tenus.

    Les clefs du succès des guerres coloniales

    La conquête du Mexique (1519-1521) contient déjà tous les éléments importants du succès des guerres coloniales. C’est d’abord un exemple de guerre asymétrique (victorieuse) puisque l’envahisseur espagnol ne compta que, tout au plus, 2 000 individus « face » à des centaines de milliers d’autochtones.

    Prédateurs sûrs de leur bon droit, les représentants du roi d’Espagne étaient déterminés et motivés par l’or, la gloire et les honneurs.
    La rencontre sur place d’un ancien naufragé espagnol parlant une des langues locales puis l’union de Cortès avec une esclave Aztèque (qui apprit rapidement l’espagnol) leur permit de suffisamment bien connaître les Indiens pour avoir l’audace de s’y attaquer. Connaître la conception du monde des Aztèques – l’incontestable puissance régionale – et, surtout constater, leur désarroi face à ces étrangers qui avaient une apparence et des armes qui les impressionnaient, mais aussi des chevaux (animal qu’ils ne connaissaient pas) et des canons dont le son et l’effet les remplissaient d’effroi fut décisif.

    La conception de la guerre des uns et des autres s’avéra également déterminante, car conduite dans des buts et selon des méthodes différentes. La nature de la guerre, pour les autochtones, proche d’un rituel, était courte et destinée à faire des captures en vue de sacrifices humains. Pour les espagnols, il s’agissait d’être opiniâtres et d’anéantir l’ennemi dans un combat à mort, sans faire de quartier. Ils utilisaient la surprise, le combat de nuit, la terreur ; et leurs chevaux leur conféraient une force de choc inconnue des Aztèques.
    Les conquistadors frappèrent à la tête, profitèrent des divisions, surent s’allier à des tribus hostiles aux Aztèques. Les Aztèques, affamés et minés par la variole, capitulèrent face à cette poignée de bandits.

    Une fois frappées à la tête, des sociétés fortement hiérarchisées, sombrent rapidement dans le désarroi. C’est la leçon qu’ont déjà tirée les conquistadors qui arrivent au Pérou (1532) en pleine guerre civile. En conquérants avertis, ils mettent à genoux ce pays avec moins de 200 hommes.

    La colonisation de l’Asie sera plus lente. Mais, le colonisateur (Etats portugais, hollandais, ...) disposera à peu près des mêmes avantages. Dès le XVIIIème ; la révolution industrielle entraînant des progrès militaires – dont l’armement – permettra aux Etats européens d’investir les terres intérieures au détriment de sociétés régionales dépassées. C’est en jouant des divisions locales et en misant sur la révolution industrielle que la Grande-Bretagne s’imposera en Inde.

    Le contournement de l’Afrique puis la découverte de l’Amérique se font sous l’impulsion d’un besoin des puissances européennes de sortir de l’isolement imposé par les Ottomans qui se retrouvent sur le Danube, assiègent Vienne (1529) et détiennent le contrôle sur l’Océan Indien, voie traditionnelle des échanges.

    Ces guerres asymétriques du passé sont menées par des forces peu nombreuses mais avec des résultats considérables, tout en apportant humiliations et exploitation. Les innovations technologiques ont permis aux Etats européens d’augmenter les échanges mais ont, aussi, apporté des idées nouvelles dont le nationalisme moderne_ : le spectacle d’une contestation perpétuelle chez les oppresseurs dévoilait aux colonisés qu’une lutte pour un monde meilleur était possible.

    Le retournement

    L’appel aux valeurs religieuses ne fut pas suffisant aux colonisés pour apporter une réponse adéquate contre l’envahisseur. Lors du partage de l’Afrique entre puissances européennes (XIX° siècle), l’Islam était présent en Afrique noire depuis longtemps. Bien que dès la fin du XVIIIème siècle, l’islam soit en marche et s’impose – souvent par la force – dans toute l’Afrique, il n’est pas en mesure de s’opposer à la pénétration européenne de l’Afrique noire. Bien, au contraire, le colonisateur comprend que l’islam est un formidable outil d’oppression et d’exploitation des populations, et il saura l’instrumentaliser à son profit (voir dans notre n°149 l’article sur l’invention de l’islamophobie http://seenthis.net/messages/480782 ).

    Le premier désaveu vient du Japon qui, se mettant à l’école de l’Europe et apprenant à la connaître, sut se réorganiser en modernisant son armée et ses méthodes. C’est par l’intégration des valeurs de l’oppresseur que les conquis sont capables de leur opposer une véritable résistance. Toutefois, le cas du Japon est particulier, car la société japonaise était fortement hiérarchisée et disciplinée. Cela permit d’imposer une « révolution » par le haut au profit de ses classes dominantes.

    Après avoir compris et intégré les aspects « institutionnels » des pouvoirs occidentaux, les anciens colonisés finirent par aussi comprendre l’intérêt de l’idéologie ; le marxisme, le nationalisme moderne, parfois un mélange des deux.

    En Asie orientale, les répercussions du bolchevisme éveillent un écho et produisent des soulèvements ouvriers (années 20’ – Shangaï, Canton). La version léniniste envoie une image simplifiée facilement compréhensible et constituera un catalyseur de mobilisation en masse.

    Le cas de l’Inde montre l’importance que va prendre l’opinion publique. La nouvelle que la troupe avait tiré contre une foule pacifique (400 morts) provoqua de vives protestations en Grande-Bretagne, tout en mettant en évidence une contestation de l’ordre établi de plus en plus efficace qui retourne déjà l’idéologie nationaliste contre l’envahisseur.

    La défaite cuisante qu’Abdelkrim infligea aux troupes espagnoles, à Anoual en 1922, imposa aux Etats occidentaux de mettre en oeuvre des moyens très importants pour briser la révolte (1926) ; signe que les choses avaient changé. Lors du dépeçage de l’empire Ottoman, Mustafa Kemal qui s’opposait au diktat des Etats européens dans le partage du califat à l’agonie, renversa la situation par les armes et installa un État séculier calqué sur le modèle européen, condamnant tous les séparatistes à l’assimilation ou à la révolte (Kurdes et Arméniens, notamment).

    Le désordre suscité par la 2° Guerre mondiale va stimuler les nationalistes et les marxistes dans des guerres de libération armées. Dans la guerre révolutionnaire, Mao reprend les méthodes de la guérilla (surprise, mobilité et harcèlement). C’est, d’ailleurs, en s’inspirant de la doctrine militaire de Mao que le Viet-Minh infligera une lourde défaite aux forces coloniales françaises. La doctrine de Mao mêle aspects politiques et militaires. Il s’agit de mobiliser la population grâce à des cadres organisés en infrastructure politique clandestine_ ; transformer sa faiblesse en force par une guerre d’usure_ ; gagner à sa cause les prisonniers pour en faire des propagandistes_ ; user de tactiques défensives dans le cadre d’une stratégie offensive dont le but final est l’anéantissement de l’ennemi. La stratégie de Mao est de mettre une pression permanente sur l’ennemi afin de lui briser le moral par une alternance de guérilla et d’opérations militaires classiques. La guerre irrégulière ne se gagne pas sur un plan strictement militaire, mais par un contrôle administratif des populations. L’importance de l’idéologie pour mobiliser en masse et obtenir l’adhésion enthousiaste est un aspect fondamental de la politique maoïste.

    Dans les colonies, l’oppresseur va perdre sa légitimité en même temps que son prestige. Les colonisés, outre la connaissance acquise sur leurs maîtres, ont compris que ceux-ci étaient vulnérables ; battus par les japonais, puis battus en Indochine, etc. En 1948, après la défaite du nazisme, la Déclaration Universelle des droits de l’Homme est proclamée. Avec l’écrasement d’une idéologie fondée sur la supériorité d’une supposée « race germanique », qui encore aurait pu soutenir une supériorité raciale du colonisateur face aux populations des colonies ?

    Après la défaite d’Indochine, l’état français tente de conserver son rang et ne cédera en Algérie qu’après un autre conflit meurtrier. Malgré une maîtrise militaire de la situation, le mythe de l’Algérie française, creuset d’un statut discriminatoire envers les autochtones, est rejeté par ces derniers qui manifestent en masse pour l’indépendance. La désaffection de la population signait une défaite politique de la France dont l’opinion publique était favorable à l’indépendance.

    Entre-temps, les USA ont pris le relais au Viet-nam. La force du Viet-công résidait dans sa capacité à gagner l’adhésion de la population qui participa à la logistique de guerre. Mais, plus encore, ce sont les erreurs commises par l’oppresseur qui vont coûter cher. La mise en place de Diêm (un catholique) qui va s’aliéner la population va permettre au Viet-Công de se poser en défenseur et de justifier sa présence partout. L’augmentation du nombre de conseillers US, l’équipement de l’armée sud-vietnamienne et un déluge de feu et d’acier n’auront pas le dessus sur la volonté du Viet-Công et de la population. Les opérations coup de poing au cœur même du dispositif US mettront l’opinion publique US en effervescence rappelant les pertes nombreuses du contingent US et l’inutilité de cette guerre. En gagnant l’opinion publique, le Viet-công gagnait politiquement la guerre.

    La leçon à tirer, dans ce type de conflits, c’est que la victoire tient plus à la motivation que procure une idéologie, c’est-à-dire au facteur moral, qu’au préjugé qui suppose que la technologie peut tout « résoudre ».

    Nous pouvons ajouter, aussi, que rien ne peut se faire sans l’adhésion active de l’ensemble d’une population.

    L’ouvrage de G. Chaliand aborde ensuite des conflits qui font l’actualité. La question palestinienne bien sûr, mais aussi, le rôle de l’Arabie Saoudite qui a profité pleinement de la crise pétrolière pour entreprendre une ré-islamisation militante des sociétés, la transformation de l’Iran en un État théocratique chiite (1979)... Sont abordés aussi les conséquences de l’entrée des troupes de l’Etat communiste russe en Afghanistan et le rôle de l’opinion publique dans l’échec de cette attaque. Viennent ensuite une analyse de la 1ère guerre du Golfe, des représailles qu’elle entraîne (comme le 11 septembre 2001) et du renforcement des néo-conservateurs (partisans d’une « guerre préventive » et du « Patriot Act »), la chute de Saddam, le recrutement par l’Etat US de véritables « armées privées », le scandale de Guantanamo,… la perte de crédibilité des Etats occidentaux dont les discours se révèlent aux yeux de tous n’être que des slogans vides de sens… et les mensonges constants des « alliés » à leur propres populations pour justifier leurs politiques désastreuses constituent autant de sujets de débat.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°150 été 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article817

  • Cancer du sein : La recherche mise sur les chiens renifleurs de tumeurs
    http://www.20minutes.fr/sante/1869335-20160620-cancer-sein-recherche-mise-chiens-renifleurs-tumeurs

    Une somme de 100.000 euros a été levée par l’Institut Curie grâce à une campagne de financement participatif destinée à développer le projet Kdog, rapporte Pourquoi Docteur. Lancé en avril dernier, ce programme met à contribution des chiens renifleurs pour détecter les cancers du sein.

    Créé par l’entreprise cynophile ITDC, le projet repose sur le constat que certaines cellules cancéreuses s’attaquant aux seins ont une identité olfactive particulière. Cette dernière pourrait donc être détectée par des chiens spécialement dressés.

    Chez ITDC, en Haute-Vienne, deux bergers malinois de l’armée de l’Air, habituellement utilisés pour repérer des explosifs ou de la drogue, sont d’ailleurs formés par le spécialiste Jacky Experton.

    Ainsi, les réactions de Thor et Hunter face à l’odeur de tumeurs prélevées, mais aussi de pièces de tissu imprégnées de la sueur de patientes, sont observées de près. Par la suite, l’expert fera sentir aux deux animaux des tissus portés par des femmes malades ou en bonne santé et il sera alors possible de déterminer si les deux ex-chiens-soldats arrivent à faire la différence.

  • Charter Awards : le palmarès en images
    10 juin 2016 Par La Cimade Blog : Le blog de La Cimade
    https://blogs.mediapart.fr/la-cimade/blog/100616/charter-awards-le-palmares-en-images

    Enfermement et expulsion : La Cimade et ses partenaires décernent des prix aux préfectures les plus zélées . Sous le signe du voyage et de la générosité de l’administration française, les Charter Awards ont récompensé les préfectures qui se sont illustrées en 2015 par leurs pratiques illégales ou abusives .

    2 prix pour la préfecture du Pas-de-Calais : « Retour en Enfer », « Tarzan, roi de la jungle ».

    Le prix « Very Bad Trip » a été décerné à la préfecture de la Seine-Saint-Denis
    Le prix « 48 heures chrono » a été décerné à la préfecture de la Gironde
    Le prix « Je vais bien, ne t’en fais pas » a été décerné à la préfecture de Loire-Atlantique
    Le prix « Péril jeune » a été décerné à la préfecture de la Vienne
    Le prix « Maman, j’ai raté l’avion » a été décerné à la préfecture de Haute-Garonne
    Le prix « Fast and Furious » a été décerné à la préfecture de la Guadeloupe
    Le prix « La quête du Graal » a été décerné à la préfecture de la Guyane
    Le prix « Nos enfants chéris » a été décerné à la préfecture Doubs
    Le prix « Retour en Enfer » a été décerné à la préfecture du Pas-de-Calais
    Le prix « Tarzan, roi de la jungle » a été décerné à la préfecture du Pas-de-Calais

  • Classe ! Camille Senon une femme debout
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/11852-classe-camille-senon-une-femme-debout

    Cette info a pas mal été reprise, mais au cas où elle vous aurait échappé, c’est avec plaisir que je la publie ici.

    Mes respects, Madame.

    Lesbrindherbes.org

    Source : CGT

    Survivante d’Oradour-sur-Glane, elle refuse l’ordre du mérite !

    Farouchement opposée à la loi travail, Camille Senon ne se voyait pas recevoir une décoration, surtout après une vie de militantisme acharné. Admirable.

    Le 10 juin 1944, les soldats SS massacraient 642 hommes, femmes et enfants du village d’Oradour-sur-Glane, dans la Haute-Vienne. 72 ans plus tard, l’une des rares survivantes de cet abominable drame fait de nouveau l’actualité… et de la plus belle des manières.

    Camille Senon avait onze ans quand les nazis ont tué ses parents, ses voisins et ses amis. Depuis, elle a connu toute une vie de militantisme et de syndicalisme et, (...)

  • Le cabinet du Dr Folamour, par Serge Halimi (juin 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/06/HALIMI/55769 #st

    Bientôt un domino tombera : trente mille voix ont manqué au candidat d’extrême droite pour devenir président de la République d’Autriche. La veille du scrutin, M. Jean-Claude Juncker avait prévenu : « Avec l’extrême droite, il n’y a ni débat ni dialogue possible. » Mais pouvait-on faire meilleur cadeau à une formation se prévalant d’être hors système qu’une telle admonestation de l’ancien premier ministre d’un paradis fiscal (le Luxembourg), devenu président de la Commission européenne grâce à un maquignonnage de la droite et des socialistes ? Lesquels ont gouverné ensemble à Vienne trente-neuf des soixante-neuf dernières années, et ont été balayés dès le premier tour de l’élection présidentielle.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/28335 via Le Monde diplomatique

  • www.lepopulaire.fr - Haute-Vienne - LIMOGES (87000) - Copier les CD et les DVD de la médiathèque sur son ordinateur, c’est parfaitement légal
    http://www.lepopulaire.fr/limousin/actualite/departement/haute-vienne/2016/05/30/copier-les-cd-et-les-dvd-de-la-mediatheque-sur-son-ordinateur-cest-parfa

    Samedi, la bibliothèque francophone multimédia (BFM) de Limoges organisait pour la première fois une « copy party ». Le but : montrer aux gens comment copier le contenu d’un CD...sur leurs propres ordinateurs.

  • قراءة في الدستور الروسي لـ”سورية الجديدة” : تشريع دولي للتفتيت.. واعتماد رسمي للمحاصصة الطائفية والعرقية التي دمرت العراق.. تقزيم الجيش السوري.. والغاء الهوية العربية والاسلامية.. فهل سيقبل السوريون في السلطة والمعارضة هذه النهاية؟ | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=446366

    Sombre sombre éditorial d’ABA qui commente un projet de Constitution (ou plutôt de déConstitution) pour la Syrie, fuité dans la presse il y a quelques jours (Al-Akhbar). Je synthétise SES idées et remarques.

    A ses yeux, il est clair que les négociations de Genève et de Vienne sont de la poudre aux yeux, l’important étant ce qui se dessine sur le terrain grâce à l’entente russo-USA, donnant notamment aux Kurdes un rôle important dans la reprise de Rakka.

    Il se livre à une analyse détaillée du projet de Constitution en question, présenté par ceux qui le commentent comme une Constitution "à la Russe", très fédérale. Il relève toutes sortes de choses qui vont toutes dans le même sens : la dislocation de l’unité territoriale d’un pays divisé en gouvernements régionaux ; la disparation de la nature arabe et musulmane de l’Etat syrien auquel on propose un système de gouvernement sur la base de quotas confessionnalo-ethniques dont on a vu la réussite en Irak.

    Parmi les points qu’il évoque je note : le point 1, le changement du premier article de la Constitution de 2012 qui supprime le mot arabe dans la définition du pays (république arabe syrienne) - le point 2 où il est mentionné que la supression de la référence à l’islam dans l’actuelle Constitution signifie que le pays n’aura pas d’identité religieuse définie par la Constitution ; le point 3 qui donne à la langue kurde une place identique à la langue arabe (récompense aux sacrifices militaires des Kurdes) ; le 4 qu souligne l’importance des prérogatives données aux chambres régionales qui auront leur administration ; le point 5, selon lequel l’Assemblée nationale devient une association du peuple (jam’iyyat al-sha’ab) ce qui revient à retirer à ce peuple sa souveraineté en tant que peuple ; le point 9 où le système imaginé met en évidence un système de gouvernement avec des quotas pour les minorités et autres groupes ethniques ; le point 10 qui évoque une économie libre, et donc l’abandon de toute politique compensatoire au profit des plus pauvres...

    Soulignant qu’il s’agit à l’évidence d’un ballon d’essai, ABA souligne que l’axe principal du projet tourne autour d’un fonctionnement sur la base de quotas ethnico-confessionnels, l’identité naitonale syrienne étant déconstruite au profit de ces nouveaux référents identitaires. Il note aussi que l’armée n’aura plus aucune capacité offensive, à commencer contre Israël.

    Un scénario qui ressemble beaucoup, conclut_il, à ce qu’on a vu se mettre en place en Irak, coupé de son environnement arabe et sorti de la lutte contre Israël.

    On souriait, rapelle-t-il, quand il prévenait que la Syrie allait connaître le même dépeçage que l’Irak et le Yémen, mais les faits sont en train de parler d’eux-mêmes.

    Le silence vis-à-vis de ce projet de Constitution, de la part du régime syrien ou de l’opposition, signifie leur accord, ce qui ne fait que désespérer des gens comme lui [attachés à une certaine forme d’arabisme qui semble, de fait, historiquement condamnée...]

    #catastrophe_arabe #syrie #contitution

  • #Autriche : victoire ou sursis face à l’extrême droite ?
    http://www.taurillon.org/autriche-victoire-ou-sursis-face-a-l-extreme-droite

    Le suspense était à son comble à Vienne dimanche 22 mai et lundi 23 mai. Les élections présidentielles autrichiennes très serrées, n’ont pas permis d’annoncer de résultats définitif le jour même de l’élection. Il a donc fallu attendre lundi après-midi et le dépouillement des votes par correspondance pour qu’Alexander Van der Bellen, candidat soutenu par le parti die Grünen (parti vert autrichien) soit déclaré vainqueur face à son adversaire Norbert Hofer, candidat du FPÖ (parti d’extrême droite autrichien). Soulagement dans le camp européen, mais loin d’être une victoire, l’avantage d’Alexander Van der Bellen est à bien des égards un sursis.

    Actualités

    / Autriche, #Élections, Extrême (...)

    #Extrême_droite

  • Présidentielle en Autriche : l’avertissement viennois
    http://www.ouest-france.fr/europe/autriche/presidentielle-en-autriche-lavertissement-viennois-4246982

    Qui, en démocratie,peut prétendre se positionner contre le peuple ? Or, aplatir la démocratie au seul rendez-vous électoral ou référendaire, comme le font ces nouvelles forces, c’est prendre le plus sûr chemin vers la démocratie autoritaire. Poutine et Erdogan en sont l’illustration parfaite. Avant eux, il y eut même pire en Europe. À Vienne, notamment.

    Conclusion de l’édito d’Ouest-France, ce jour.

    Normalement, c’est censé causer des « nouvelles forces » (ie droite radicale). Je dois certainement avoir #mauvais_esprit parce que ça ne m’a pas l’air de leur être très spécifique.

  • En #Autriche, la tentation de l’extrême droite
    https://www.mediapart.fr/journal/international/200516/en-autriche-la-tentation-de-lextreme-droite

    Dernier meeting de campagne du FPÖ, vendredi 20 mai à #Vienne. © Reuters Dimanche 22 mai, les électeurs autrichiens élisent leur président. Après un premier tour, le 24 avril, qui a placé le candidat de l’extrême droite du FPÖ très largement en tête, la probabilité est grande pour que ce parti xénophobe prenne la tête de l’État autrichien. Reportage sur une société tentée par le réveil d’un passé enfoui.

    #International #Alexander_Van_Der_Bellen #élection_présidentielle #europe #extrême_droite #FPÖ #Norbert_Hofer #SPÖ #Verts

  • « Les mois difficiles », selon Nasrallah - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/986727/-les-mois-difficiles-selon-nasrallah.html

    « Nous avons devant nous des mois difficiles. » Lorsque le secrétaire général du Hezbollah a lancé cette phrase dans un de ses derniers discours, il ne croyait pas si bien dire. L’un des chefs militaires du parti, Moustapha Badreddine, n’avait pas encore été tué, mais Hassan Nasrallah avait déjà compris que pour le Hezbollah, la situation allait devenir de plus en plus complexe. Alors que le Liban est plongé dans des élections municipales présentées comme des batailles existentielles, la situation dans la région se complique de jour en jour. La réunion de Vienne sur le dossier syrien s’est terminée sur un quasi-constat d’échec face à l’incapacité des deux délégations de trouver le moindre terrain d’entente. Ce qui laisse supposer que les combats qui font rage dans ce pays depuis plus de 5 ans vont se poursuivre et même connaître des développements dramatiques au cours des prochains mois.

  • Accord international pour armer la Libye (24 délégations africaines/arabes/UE/UN/US), l’embargo bientôt partiellement levé

    http://www.rfi.fr/afrique/20160516-libye-embargo-armes-bientot-partiellement-leve-sarraj-etat-islamique

    Les 24 délégations africaines, arabes, européennes, onusiennes et américaines réunies ce lundi à Vienne ont annoncé qu’elles soutenaient la demande du Premier ministre Fayez el-Sarraj qui compte réclamer la levée partielle de l’embargo sur les armes qui touche son pays depuis 2011. « Nous avons reçu la demande du gouvernement d’union et elle doit évidemment être débattue dans le respect des processus onusien. Mais l’embargo sur les armes autorise bien le gouvernement d’union à demander des armes si elles sont spécifiquement destinées à la sécurisation du pays et à la lutte contre le groupe Etat islamique », a déclaré John Kerry.

  • Mourir ? Plutôt crever ! :(
    http://www.goffi.org/blog/goffi/3b30dd90-58a3-41d6-bb96-8ea8afe73c98

    C’est rare que je sois touché par la disparition d’une célébrité, mais j’aimais beaucoup Siné même si je n’étais pas toujours d’accord avec lui. C’est un des derniers représentants d’une génération qui s’en va, et c’est bien triste. Pour ceux qui ne le connaissent pas, le documentaire « Mourir ? Plutôt crever ! » est vraiment pas mal, et il n’est pas rare de croiser ses dessins un peu partout, que ce soit dans la presse ou dans des bars (y compris en dehors de la France, j’en ai déjà vu à Vienne en Autriche par exemple). Son histoire est chargée, le documentaire cité raconte des choses comme sa rencontre avec Malcom X ou comment la police chinoise l’a intérrogé sur son dessin de chat disant « Mao ». Ses chroniques du mercredi vont me (...)

  • un homme est mort écrasé apparemment accidentellement par un véhicule antiémeute, en traversant une rue du centre-ville, selon la police. Une trentaine de personnes ont été interpellées, selon l’agence de presse pro-gouvernementale Anatolie.

    Des militants du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) ont également été dispersés par la police, qui a mobilisé près de 25.000 hommes et bouclé de nombreuses rues en prévision de la fête du Travail, souvent l’occasion de heurts entre militants opposés au pouvoir et forces de sécurité.

    En Russie, près de 100.000 personnes selon la police ont participé à Moscou à une grande parade organisée sur la Place Rouge, brandissant drapeaux et ballons sous le murs du Kremlin, rappelant les grandes parades de la défunte URSS. Plusieurs millions de manifestants étaient attendus dans tout le pays pour célébrer la fête des travailleurs, jour férié qui coïncide cette année avec la Pâque orthodoxe.

    En Italie, une manifestation unitaire des trois principaux syndicats (CGIL, CISL et UIL) s’est déroulée dimanche matin, sous la pluie et sans incident, dans les rues de Gênes (nord-ouest), en présence d’environ 5.000 personnes, alors qu’un grand concert rock était prévu dans la soirée à Rome, place Saint Jean de Latran, haut-lieu des rendez-vous syndicaux.

    En Suisse, des manifestations du 1er Mai ont eu lieu ou étaient prévues dans plus de 50 localités, notamment Genève et Zurich, sous la houlette des syndicats, pour dénoncer l’injustice sociale, la baisse des pensions et la majorité de droite, selon l’agence ATS. Des déprédations ont été signalées, notamment dans la ville de Limmat dans la nuit de samedi à dimanche.

    En Corée du Sud, des dizaines de milliers de personnes ont protesté contre une réforme annoncée des conditions de travail, projet du président Park Geun-Hye et de son parti conservateur, qui prévoit de faciliter les conditions de licenciement.

    En France, la fête du Travail se déroulait dans un climat particulièrement tendu, après deux mois de contestation contre un projet de loi sur le travail et de nombreuses manifestations émaillées de violences. Un défilé unitaire des syndicats, réunis pour la première fois en sept ans, était prévu dans l’après-midi.

    Le gouvernement a adressé une ferme mise en garde aux éventuels “casseurs”, et prévu toute une série de mesures pour éviter les débordements. Dans plusieurs villes de province, Marseille, Bordeaux, Toulouse ou Nantes, plusieurs milliers de personnes ont défilé dimanche matin dans le calme pour réclamer le retrait de cette loi travail.

    En Autriche, le chancelier social-démocrate Werner Faymann a été accueilli par des huées réclamant sa démission alors qu’il s’adressait à une foule d’environ 80.000 personnes à Vienne et qu’il essayait de défendre la politique envers les migrants et pour l’emploi de la grande coalition avec les chrétiens-démocrates qu’il dirige.

    La journée des travailleurs, célébrée dans de nombreux pays, est née à Chicago en 1886 à l’initiative d’un mouvement syndicaliste réclamant la journée de travail de huit heures.

  • Vienne veut que l’UE prolonge les contrôles aux frontières dans l’espace Schengen

    L’Autriche a déclaré samedi être en pourparlers avec l’Union européenne pour prolonger les contrôles aux frontières rétablis provisoirement l’année dernière dans l’espace Schengen afin d’endiguer le flux de migrants.

    http://www.courrierinternational.com/depeche/vienne-veut-que-lue-prolonge-les-controles-aux-frontieres-dan

    #fermeture_des_frontières #asile #migrations #réfugiés #Autriche #Schengen (fin de -)

  • L’Autriche adopte un « état d’urgence » migratoire
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/04/27/crise-migratoire-l-autriche-veut-limiter-drastiquement-le-droit-d-asile_4909

    Tétanisés par la montée inexorable de l’extrême droite, les députés de la majorité au pouvoir ont en effet adopté à une large majorité une loi inédite d’« état d’urgence » migratoire, qui va stupéfier Bruxelles.

    Sociaux-démocrates et chrétiens conservateurs, unis dans une coalition gouvernementale depuis 2008, ont choisi de suivre la politique du voisin hongrois Viktor Orban en introduisant des dispositions qui, sauf à Budapest, n’ont guère d’équivalent au sein de l’Union européenne.

    Désormais, les réfugiés syriens, afghans ou irakiens auront un permis de séjour limité dans le temps. Au bout de trois ans, la situation dans leur pays d’origine sera examinée. Si la guerre y est finie, ils devront rentrer chez eux.

    Ils auront également plus de difficultés à faire valoir leurs droits à une vie maritale. Un frein drastique est mis aux conditions du regroupement familial, notamment pour les bénéficiaires de la protection subsidiaire.

    Cette mesure vise spécifiquement à décourager les jeunes hommes afghans, qui ont été les plus nombreux parmi les 90 000 requérants à l’asile en Autriche (8,5 millions d’habitants) pour l’année 2015.

    Anticipant une possible arrivée massive l’été prochain de réfugiés en provenance d’Italie, Vienne veut enfin pouvoir mettre en place un régime d’exception, valable deux ans, afin de refouler les migrants à ses frontières, si son administration se juge dépassée.

    Les réfugiés, même de nationalité syrienne ou irakienne, devront alors prouver dans le pays par lequel ils sont arrivés en Autriche qu’ils sont persécutés. C’est cette dernière disposition qui choque le plus, car elle est très clairement destinée à faire pression sur l’Italie, accusée par Vienne de ne pas contrôler efficacement ses frontières extérieures, et surtout, de laisser beaucoup de migrants continuer leur route vers le nord sans les enregistrer.

  • Les « 28 pages » classifiées : une diversion aux vrais problèmes entre Ryad et Washington
    Gareth Porter
    http://www.middleeasteye.net/opinions/les-28-pages-classifi-es-une-diversion-aux-vrais-probl-mes-entre-ryad

    ...il est peu probable que la déclassification de ces 28 pages caviardées n’ajoute une quelconque nouvelle révélation dramatique au sujet des Saoudiens et des pirates de l’air qui ont perpétré les attentats du 11 septembre. L’ancien sénateur Bob Graham, qui était à la tête de la Commission d’enquête conjointe pour le Sénat, a laissé entendre que ces 28 pages contenaient des éléments à charge sur les liens des pirates de l’air avec le gouvernement saoudien. Toutefois, les preuves tangibles de Graham seront probablement davantage des pistes spéculatives plutôt que des preuves réelles de l’appui du gouvernement saoudien aux pirates de l’air. -

    [...]

    Le régime saoudien a certainement joué un rôle dans la suite d’événements qui ont abouti au 11 septembre, mais nul besoin d’attendre la déclassification des 28 pages pour le comprendre. Il a longtemps été bien documenté que la base socio-politique favorable à l’organisation anti-américaine de ben Laden dans le royaume était si grande et influente que le gouvernement lui-même avait été contraint de marcher sur des œufs avec al-Qaïda jusqu’à ce que commencent les attaques du groupe contre le régime saoudien en 2003.

    L’administration Clinton avait appris que les partisans saoudiens de ben Laden avaient été autorisés à financer ses opérations par le biais d’organismes de bienfaisance saoudiens. Le régime saoudien a systématiquement rejeté les demandes de la CIA concernant le certificat de naissance, le passeport et les relevés de banque de ben Laden. En outre, les enquêteurs de la Commission sur le 11 septembre ont appris que, après le départ de ben Laden du Soudan pour l’Afghanistan en mai 1996, une délégation de responsables saoudiens avait demandé à de hauts dirigeants talibans de dire à ben Laden que s’il n’attaquait pas le régime, la déchéance de sa citoyenneté saoudienne et le gel de ses avoirs de 1994 seraient annulés.

    Le gouvernement américain savait que le financement saoudien de madrasas partout dans le monde était une source majeure d’activisme djihadiste. Le point de vue wahhabite extrémiste du régime saoudien sur l’islam chiite est la base de sa position paranoïaque concernant le reste de la région et de la déstabilisation de la Syrie et du Yémen. Les 28 pages devraient être publiées, mais au moment où les contradictions entre les intérêts américains et saoudiens commencent enfin à être reconnues ouvertement, cette question n’est qu’une autre diversion au réel débat concernant l’Arabie saoudite – un débat nécessaire et urgent.

    #Arabie-Saoudite #Etats-Unis

  • EDITO : : ACTUALITÉ : : Alternative brune
    http://www.lecourrier.ch/138564/alternative_brune

    Alternative brune
    Mardi 26 avril 2016
    Benito Perez

    Imaginez Marine Le Pen dans un an en tête du premier tour de la présidentielle française avec près de 40% des voix… Irréaliste ? C’est pourtant ce que viennent de vivre les Autrichiens dimanche avec la percée de Norbert Hofer. Bien évidemment, la présidence autrichienne n’a pas le poids du monarque républicain, mais les sondages semblent formels : des législatives aujourd’hui en Autriche donneraient les clés du gouvernement au mal nommé Parti de la liberté (FPÖ).

    Au pays de la social-démocratie raisonnable et du conservatisme bon teint, le choc est rude. Avec 11% chacun, les candidats du SPÖ (centre-gauche) et du ÖVP (centre-droit) sont laminés. Leur gouvernement commun à Vienne paraît condamné, deux ans avant terme. Il n’est pas pour rien dans la débâcle. Accordées aux réalités européennes, où les principaux choix économiques sont imposés depuis Bruxelles, les « grandes coalitions » entrent en revanche en conflit avec les systèmes représentatifs. La démocratie d’alternance exige des alternatives, fussent-elles symboliques.

    Comme en Allemagne, l’extrême droite autrichienne et les Verts se disputent ce rôle de premier opposant, devenu vacant. Chaque fois à l’avantage des populistes, qui ont pour eux la nouveauté, la radicalité et l’air du temps.

    A l’heure où la médiacratie française célèbre le « phénomène Macron », dernier avatar du discours de la fin des idéologies par ralliement au dogme néolibéral, un coup d’œil par-dessus les frontières n’est pas inutile. Afin de voir dans quel état de déliquescence est ressorti le travaillisme du blairisme et la social-démocratie germanique des grandes coalitions à répétition.

    En Espagne, où une violente crise économique et les mouvements sociaux ont eu raison du bipartisme, le mythe de la concorde nationale s’installe à son tour. Les plus extrêmes-centristes y réclament un gouvernement conservateur-socialiste-Ciudadanos dans une tentative de bâtir un front anti-Podemos. Comme si bâillonner le messager allait effacer le message.

    Avant de « dépasser les clivages », la politique doit d’abord les affronter. Les oppositions de classe, les divergences d’intérêts, les désaccords philosophiques ne disparaissent pas en les niant ; ils se redéploient. Et si ce n’est par la raison, ils reviennent en émotions, en passions.

    La démocratie, comme la politique, a horreur du vide. Et l’extrême droite – que l’ère de la démocratie, de l’égalité et de la citoyenneté aurait dû définitivement écarter – s’empresse de le remplir de ses slogans égoïstes et de sa haine.

    On a tendance à l’oublier : l’extrême droite n’est pas un danger mais bien une réalité institutionnelle en Europe. Dominante en Hongrie depuis des lustres et en Pologne depuis six mois, elle participe ou soutient les gouvernements danois, finlandais, suisse et croate. Son ancrage est bien plus profond que la vague migratoire actuelle. Aucune digue turque n’arrêtera sa marche en avant.

    A l’Est, elle a déjà remplacé la gauche comme principale alternative au néolibéralisme. A l’Ouest, il est minuit moins cinq.

  • #Autriche : l’extrême droite ramasse la mise au premier tour de la présidentielle
    https://www.mediapart.fr/journal/international/250416/autriche-lextreme-droite-ramasse-la-mise-au-premier-tour-de-la-presidentie

    C’est son meilleur score jamais réalisé dans un scrutin national : dimanche 24 avril, le FPÖ, l’extrême droite autrichienne, a raflé plus de 36 % des voix. Les deux partis gouvernementaux, eux, sont hors jeu. Un résultat qui vient confirmer, une fois de plus en #europe centrale, qu’un exécutif à la rhétorique anti-migrants fait le jeu de son aile la plus réactionnaire.

    #International #élection_présidentielle #extrême_droite #FPÖ #Helderplatz #Herbert_Hofer #ÖVP #SPÖ #Vienne

  • Quand Fabius vendait en catimini un joyau français au Qatar
    http://www.lepoint.fr/societe/quand-fabius-vendait-en-catimini-un-joyau-francais-au-qatar-24-04-2016-20345

    À Vienne, le palais Clam-Gallas, le plus bel institut culturel français à l’étranger, a été cédé au Qatar sans le moindre appel d’offres.

    […]

    Le 15 octobre 2015, alors qu’aucune annonce n’a été diffusée, qu’aucune mise en concurrence n’a officiellement eu lieu, les candidats acquéreurs reçoivent, stupéfaits, une lettre annonçant que la vente est, hélas, désormais conclue. Pourtant, la règle, lorsqu’un bien français est mis en vente, est toujours l’appel d’offres : l’État ordonne trois expertises différentes, fait la moyenne de ces estimations, puis publie une annonce sur le site de France Domaines et dans les agences immobilières locales. Pour le Clam-Gallas, rien de tout cela n’a eu lieu et on admet au Quai d’Orsay, un peu gêné, que la vente s’est effectivement passée, avec dérogation spéciale signée par le ministre, de « gré à gré ». « Les Qataris mettaient 10 millions d’euros de plus sur la table », dit un connaisseur de ce dossier tellement emblématique du déclin de la vieille Europe.

  • Dans l’atelier de Jérôme Bosch (2/5) : Le Jardin des délices / Deuxième partie : Claire Vassé

    http://www.franceculture.fr/emissions/un-autre-jour-est-possible/dans-l-atelier-de-jerome-bosch-25-le-jardin-des-delices

    pour @mad_meg

    L’historien de l’art Frederic Elsig contextualise les oeuvres de Jérôme Bosch pour une meilleure compréhension de son oeuvre. Après « Le Jugement dernier » de Vienne, aujourd’hui, analyse du « Jardin des délices ». En 2ème partie : littérature et deuil avec Claire Vassé.

  • Macedonia extends Border Emergency until end of year

    The Macedonian Parliament on Monday voted to extend the state of emergency enforced in the areas on the southern and northern borders until 31 December 2016 as a result of the migrant crisis.


    http://macedoniaonline.eu/content/view/29164/45
    #Macédoine #asile #migrations #réfugiés #fermeture_des_frontières #Balkans #urgence #militarisation_des_frontières

    • La Macédoine, vigie des frontières extérieures de l’UE

      Skopje se montre intraitable depuis le début de la crise des réfugiés : alors que la plupart des migrants ne faisaient que passer par la Macédoine, le pays a décidé de fermer sa frontière avec la Grèce. Pendant que le Conseil européen se réunit à Bruxelles pour accoucher d’un nouveau plan, focus sur cette Macédoine qui gère, de facto, une frontière extérieure de l’Union sans en être membre.

      Un nouvel épisode à la frontière gréco-macédonienne, en début de semaine, est venu démontrer s’il était besoin la détermination des migrants et l’absurdité de la politique de fermeture des frontières. Lundi 14 mars, après des heures de marche pour contourner la clôture mise en place par Skopje, plusieurs centaines de migrants ont fini par traverser une rivière en crue pour aller fouler le sol macédonien, où ils ont été cueillis par l’armée. D’après les autorités macédoniennes, ces personnes seront toutes renvoyées en Grèce, sans préciser où, ni les modalités ni le cadre juridique. Certaines ont même déjà été forcées de rebrousser chemin, à pied.

      Cela fait plusieurs semaines maintenant que les migrants sont coincés du côté grec de la frontière, autour de la ville d’Idomeni, en attendant de pouvoir s’engouffrer dans la route des Balkans afin de rejoindre les pays d’Europe du Nord, Allemagne en tête. D’après les autorités hellènes, ils étaient, mercredi 16 mars, plus de 10 500 à Idomeni, et plus de 43 000 en transit dans tout le pays. Déjà, depuis le 18 novembre, une sévère sélection s’était mise en place et seuls les Syriens, les Afghans et les Irakiens pouvaient passer. Le 25 février, l’étau s’était resserré aux Syriens et aux Irakiens, au nombre de 580 par jour. Et depuis la semaine dernière, c’est zéro. À la suite de la Slovénie qui a fermé hermétiquement sa frontière, Skopje a décidé de faire de même, au moins jusqu’à l’issue du conseil européen des 17 et 18 mars : aucun migrant ne passe, en ce moment, au poste-frontière d’Idomeni.

      Lundi 14 mars 2016, des centaines de migrants traversent une rivière en crue pour rejoindre la Macédoine, avant de se faire refouler © Reuters
      Problème : avec cette décision unilatérale, la Macédoine, pays non membre de l’Union européenne, contrôle de facto une frontière extérieure de l’UE et de l’espace Schengen, à savoir celle qui la sépare de la Grèce. Mais c’est aussi la frontière d’entrée dans les Balkans et donc, par ricochets, celle qui permet d’accéder à l’UE, via la Hongrie ou la Slovénie. Skopje fait ainsi reposer tout le poids de la vague d’immigration actuelle sur la Grèce qui, elle, est bien membre de l’UE. Et use de méthodes qui posent question : intimidations, répression policière et intervention de l’armée sont la règle ; et les droits des migrants – et notamment celui de déposer une demande d’asile – ne sont pas respectés.

      Or selon la Convention de Genève, que la Macédoine a signée le 18 janvier 1994, les individus, quelle que soit la manière dont ils entrent dans un pays, ne peuvent en aucun cas être reconduits à la frontière s’ils n’ont pas eu la possibilité de demander l’asile, et l’asile, une fois obtenu, leur garantit une protection. « Aucun des États contractants n’expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques », stipule la Convention de 1951, tandis que la Déclaration des Nations unies sur l’asile territorial, adoptée en 1967, précise : « Aucune personne visée au paragraphe 1 de l’article premier ne sera soumise à des mesures telles que le refus d’admission à la frontière ou, si elle est déjà entrée dans le territoire où elle cherchait asile, l’expulsion ou le refoulement vers tout État où elle risque d’être victime de persécutions. »

      Et ce n’est pas tout. Le 29 février, la police macédonienne allait jusqu’à tirer des gaz lacrymogènes sur des personnes qui tentaient de franchir la frontière afin de les empêcher de passer… Un pays tiers de deux millions d’habitants qui fait la pluie et le beau temps sur la politique migratoire de l’UE et ses frontières : comment en est-on arrivé là ?

      Pour le journaliste Iseni Bashkin, Albanais de Macédoine résident en Suisse, certes, l’attitude de la Macédoine est condamnable et le racisme des autorités « insupportable » : « Ce pays a hérité d’une logique totalitaire dans la manière de gérer les migrants et il y a une réelle incapacité, un manque de savoir-faire en la matière. » Mais l’UE est tout aussi responsable, selon ce fondateur d’un site d’information sur les Balkans. « L’UE se dédouane en stigmatisant ces petits pays qui n’ont ni ressources ni maturité pour gérer ces milliers de personnes. Mais en vérité, cela l’arrange que la Macédoine bloque la frontière ! Et lorsque Donald Tusk [le président du Conseil de l’UE – ndlr ] vient à Skopje pour dire aux réfugiés “ne venez pas en Europe”, c’est à la limite du ridicule ! L’Europe n’est pas à la hauteur de la tâche. D’autant que les Balkans resteront toujours un lieu de passage, donc il faut se donner les outils, en termes de savoir-faire et de droits humains, pour gérer ce problème structurel. Il faut arrêter de le traiter comme si c’était un problème d’urgence. »

      En réalité, explique Erwan Fouéré, du think tank bruxellois Center for European Policy Studies, « la Macédoine a suivi ce qui a été décidé le 24 février à Vienne où le gouvernement autrichien avait invité les pays des Balkans, mais pas la Grèce, ni l’Allemagne, ni les institutions européennes. La décision de Vienne était elle-même unilatérale : elle a été prise en dehors du cadre européen et elle est révélatrice du manque de coordination et de solidarité européennes ». La décision a d’ailleurs fâché tout le monde, et Athènes a aussitôt rappelé son ambassadeur à Vienne.

      Mais l’alignement de Skopje sur les Balkans est aussi lié à la situation politique intérieure macédonienne. Avec un exécutif très contesté dans la rue depuis l’an dernier, qui fait face à des accusations persistantes de fraudes électorales et d’abus de pouvoir, et dont certains anciens membres se trouvent aujourd’hui sous le coup de poursuites judiciaires, la situation est critique pour le parti de droite au pouvoir alors que des élections doivent se tenir en juin prochain. Comme le racontait le Courrier des Balkans la semaine dernière, « l’autoritarisme croissant du régime de Nikola Gruevski [l’ex-premier ministre qui a démissionné en janvier, conformément à l’accord de sortie de crise – ndlr] a littéralement fait main basse sur l’État macédonien. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la décision de la Cour constitutionnelle, rendue il y a quelques jours. Celle-ci permet au président de la République d’élargir le champ d’application de l’amnistie aux personnes soupçonnées de fraude électorale. Une décision tout sauf accidentelle, car elle fait suite à l’acte d’accusation que la Procureure spéciale a déposé il y a quelques semaines contre deux anciens ministres du gouvernement Gruevski, tous deux soupçonnés d’avoir commis des irrégularités durant les élections de 2012. Les juristes ont qualifié cette décision de la Cour constitutionnelle de “coup d’État” ».

      Pour Erwan Fouéré, joint à Bruxelles, la stratégie est claire : « Le gouvernement macédonien utilise la crise des réfugiés à la fois pour essayer de cacher ces accusations de fraude et à la fois pour montrer à l’UE qu’elle fait tout pour mettre fin à cette route migratoire. Elle veut être reconnue pour cela, ce qui lui permettrait de remettre la question de son adhésion à l’UE sur le tapis. »

      Entre Grèce et Macédoine, un lourd passif

      S’aligner sur Vienne et Budapest concernant la question des frontières n’est pas gratuit : pour Skopje, c’est l’occasion d’obtenir, en sous-mains, un soutien non négligeable pour son gouvernement contesté. De fait, aucun de ces deux pays n’a fait de commentaire quant aux scandales qui pèsent sur l’exécutif macédonien, alors que la situation se dégrade à tous les niveaux dans le pays. En six ans, la Macédoine a perdu plus de 80 places dans le classement de Reporters sans Frontières, ce qui la place aujourd’hui au 117e rang, soit la dernière position de la zone UE-Balkans. Vu sous cet angle, on peut comprendre pourquoi le pays a le soutien de la Hongrie de Viktor Orban… Du côté de l’Autriche, ce n’est pas tant une proximité idéologique que des intérêts économiques qui semblent à la manœuvre. Vienne a en effet toujours soutenu la perspective d’une adhésion de la Macédoine à l’UE. Or l’actuel commissaire européen à l’élargissement, Johannes Hahn, est autrichien… Et sa carrière antérieure lui a permis d’établir de solides liens avec Skopje, ainsi que le relatait Le Courrier des Balkans en février. Le commissaire est en effet l’ancien PDG de Novomatik, une entreprise autrichienne de casinos qui, entre autres, loue des machines à sous en Macédoine et se trouve, aujourd’hui, sous le coup d’une enquête en Autriche pour blanchiment d’argent.

      Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’aucune réaction officielle de la Commission n’ait fait suite à la fermeture de la frontière macédonienne et aux méthodes qui y sont employées, pourtant contraires au droit européen. Seul l’usage des gaz lacrymogènes a semblé émouvoir le porte-parole de la Commission. « La Commission est très inquiète de voir ces images, a ainsi déclaré Margaritis Schinas au lendemain des tirs de gaz, début mars. L’ancienne République yougoslave de Macédoine a bien sûr le droit de défendre ses frontières, mais ces images montrent bien que la seule solution possible est une solution européenne, collective. » En définitive, seule Angela Merkel, désormais très isolée sur le plan intérieur comme sur la scène européenne, a critiqué le blocage de cette frontière en s’opposant fermement à la fermeture de la « route des Balkans ».

      Signe que l’attitude de Skopje, dans le fond, ne gêne pas grand monde, la candidature de la Macédoine à l’UE n’est par ailleurs absolument pas remise en cause pour l’instant et les institutions européennes restent partie prenante d’un processus national de sortie de crise engagé l’an dernier. À Bruxelles, la porte-parole « politique de voisinage et négociations d’élargissement » pour les affaires étrangères européennes, Maja Kocijancic, explique : « La question migratoire, ce n’est pas mon dossier, elle est complètement déconnectée du dossier élargissement. » Mais s’il y a violation des droits de l’homme à la frontière ? « Nous ne sommes pas encore au stade où nous discutons des droits de l’homme avec l’ancienne république yougoslave de Macédoine : nous ne sommes pas rentrés dans la phase des négociations. C’est un pays qui est encore en pleine transition politique et économique, la situation est complexe, et nous sommes encore loin d’avoir ouvert les chapitres des négociations. » Le pays a le statut de candidat depuis 2005. « En 2009, la Commission européenne a émis des recommandations préalables à l’ouverture des négociations en vue de l’adhésion, précise la porte-parole. Mais les conditions n’étant pas remplies, le Conseil de l’UE a rejeté, pour l’instant, le processus. L’UE participe toutefois à la mise en œuvre d’un accord politique national. Le commissaire Johannes Hahn lui-même ainsi que trois eurodéputés se sont rendus à Skopje pour aider à la signature de cet accord qui doit permettre la bonne tenue des élections, début juin. » Ces trois députés, ce sont le Slovène Ivo Vajgl, le Slovaque Eduard Kukan, et le Britannique Richard Howitt. Ce n’est pas un hasard : deux sont issus de ces pays d’Europe centrale dont les gouvernement partage les positions de la Macédoine en matière de réfugiés…

      En réalité, l’exécutif macédonien joue sur tous les tableaux. Alliance avec Vienne et Budapest, recherche de soutien à Bruxelles, critique sans vergogne de la Grèce… Tous les arguments sont bons pour se poser en victime de la crise des réfugiés, sans crainte de verser dans la mauvaise foi. Dans une interview à Bild parue la semaine dernière, le président Gjorge Ivanov déclare ainsi que la Macédoine aurait déjà dépensé 25 millions d’euros pour l’accueil des réfugiés tandis qu’elle n’aurait pas touché un centime européen pour la gestion de la frontière (alors que les Grecs « obtiennent tout ce qu’ils veulent »). C’est faux : Skopje a déjà touché dix millions d’euros de la part de la Commission européenne pour améliorer sa gestion des frontières et la situation des migrants. Le chef d’État s’érige par ailleurs en défenseur de l’UE et de Schengen face à une Union incapable de se coordonner et une Grèce considérée comme laxiste, voire favorisant l’arrivée de migrants sur le continent : « Certains prétendus réfugiés voyagent avec de fausses identités à travers le continent et la Grèce leur donne tout simplement le tampon pour continuer le voyage », assure-t-il au quotidien allemand. Ce type d’accusation a redoublé lundi avec le convoi de migrants tentant de se frayer un passage : Skopje insinue que tout cela se fait avec l’aide des autorités grecques…

      Mais jeter la pierre sur les institutions européennes ou sur sa voisine hellène ne convainc guère. Le pays « sait accueillir des réfugiés », fait remarquer Erwan Fouéré, qui fut en poste à Skopje entre 2005 et 2011, comme représentant de l’UE. « Il en a accueilli 320 000 pendant la guerre du Kosovo, il avait très vite mis en place des campements à l’époque. » La demande de financement doit, elle aussi, être relativisée. « Quand on sait que Skopje a dépensé près de dix millions d’euros dans la construction d’une statue d’Alexandre le Grand dans la capitale, il est difficile de croire qu’elle n’a aucun moyen financier... »

      Quant à l’accusation visant la Grèce, elle n’est pas fortuite. Elle est à lire à travers le prisme des antagonismes liant les deux pays depuis la dislocation de la Yougoslavie. Skopje et Athènes se sont en effet opposées dans les années 1990 sur la « querelle du nom », la première revendiquant le nom de Macédoine et l’héritage antique d’Alexandre le Grand tandis que la seconde le lui refusait, faisant valoir que la Grèce comptait déjà une région appelée Macédoine où reposent nombre de vestiges liés à l’empire d’Alexandre. La Grèce a fini par obtenir gain de cause auprès de l’Union européenne : si, en dehors de la Grèce, le nom « Macédoine » s’est imposé dans le langage courant pour cet État des Balkans, reste qu’officiellement, pour les institutions européennes, le pays porte le nom d’« ancienne République yougoslave de Macédoine » (« Fyrom », en grec).

      « Avec cette crise, la Macédoine tient sa revanche sur la Grèce, analyse Pierre Sintès, géographe à l’université d’Aix-en-Provence et spécialiste des Balkans. Certes, la fermeture de cette frontière résulte d’abord d’un enchaînement européen. Mais localement, ce sont d’autres déterminants, d’autres leviers qui s’animent. Et la suspicion mutuelle entre les deux pays liée aux conflits passés rend toute coordination à la frontière impossible. » Signe que cette tension est bien présente, des deux côtés : ce mercredi, le ministre grec délégué à la politique migratoire, Yannis Mouzalas, a parlé de « Macédoine » et nom de « Fyrom » comme il est d’usage en Grèce. Levée de boucliers immédiate à Athènes, dans les rangs de la droite mais aussi chez le partenaire de coalition de Syriza, les souverainistes d’Anel, qui demande la démission du ministre…

      Tous les experts le disent : outre tous les problèmes juridiques, politiques et diplomatiques que pose la fermeture de cette frontière, elle ne résout en rien la crise des réfugiés. « Le blocage d’une route conduit à l’ouverture d’autres itinéraires, rappelle Pierre Sintès. Le passage par la Bulgarie semble compliqué, le gouvernement bulgare ayant annoncé la construction d’une clôture à sa frontière avec la Grèce. Mais le flux peut se déplacer ailleurs : les routes maritimes au départ des ports grecs de Patras et Igoumenitsa, qui desservent l’Italie, peuvent reprendre de l’ampleur. Et la route albanaise va certainement attirer du monde, même si elle est dangereuse en raison de son caractère montagneux et des températures très basses qui règnent encore en cette saison. » Dans les années 1990, des dizaines de milliers d’Albanais avaient emprunté cette route pour venir s’installer et travailler en Grèce, où vit aujourd’hui une communauté de plus de 500 000 personnes. Aujourd’hui, ces Balkans qui ont tant profité de l’ouverture occidentale après la chute du rideau de fer se referment, semblant oublier combien les migrations leur ont été – et leur sont encore – bénéfiques.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/170316/la-macedoine-vigie-des-frontieres-exterieures-de-lue?onglet=full

  • „Gäste haben Angst“: Kärntner Wirt erteilt allen Flüchtlingen Hausverbot - DIE WELT
    http://www.welt.de/vermischtes/article153734069/Kaerntner-Wirt-erteilt-allen-Fluechtlingen-Hausverbot.html
    https://www.flickr.com/photos/loub_gerhard/1337781468

    Flickr

    La région autrichienne Carinthie (Kärnten) confirme sa réputation de fief réactionnaire.

    Peter Moser könnte man als „besorgten Bürger“ bezeichnen. Der österreichische Gastwirt betreibt ein Café im Zentrum von Althofe in Kärnten und macht sich Sorgen wegen der 28 Flüchtlinge, die in der 5000-Einwohner-Stadt wohnen. Mit ihrer puren Anwesenheit versetzen sie die Gäste seinen Angaben zufolge in Angst.

    Und das ist offenbar schlecht fürs Geschäft. Aus vermeintlicher Rücksichtnahme auf die Gäste schrieb er den Flüchtlingen am Karfreitag einen offenen Brief auf Facebook, in dem er ihnen Hausverbot erteilte.

    „Liebe Flüchtlinge“, begann er seine Zeilen in englischer Sprache, „es tut uns sehr leid, aber es ist uns nicht möglich, euch ein Getränk auszuschenken. Viele unserer Gäste sind bereits wirklich sauer auf euch und uns, einige von ihnen haben Angst und fühlen sich nicht wohl, wenn ihr hier in der Bar seid. Deswegen müssen wir uns um unsere Gäste kümmern und können euch nicht erlauben, hier in dieser Bar zu bleiben.“ Unterzeichnet hatte er den Brief mit „der Boss“.

    Carinthie (Land)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Carinthie_%28Land%29#Au_XXe.C2.A0si.C3.A8cle_:_forteresse_conservatric

    Au XXe siècle : forteresse conservatrice

    Depuis le XIXe siècle, la Carinthie est une place forte de la droite en Europe centrale. À cette époque les germanophones véhiculent des idées nationalistes, antislaves et antijuives, anticléricales aussi, alors que les Slovènes sont loyaux envers le gouvernement central de Vienne, et l’État plurinational des Habsbourg. En 1919, quand l’Autriche-Hongrie est démembrée, le parlement de Carinthie demande le rattachement à l’Allemagne. L’armée yougoslave occupe les régions slovènes et se bat contre la garde nationale carinthienne. Jusque vers 1980 les gouvernements de Carinthie honorent les hommes de la garde nationale comme des héros et défenseurs du peuple contre les Slaves.

    Par le référendum du 10 octobre 1920, les régions slovènophones décident de rester rattachées à la Carinthie, à la suite de la promesse faite aux 70 000 locuteurs de l’époque de mettre en place des écoles dans leur langue. Entre 1938 et 1945, sous les nazis les Slovènes sont persécutés par les SS. Pour se défendre, ils créent des groupes de partisans qui affrontent comme ils le peuvent l’armée et la police nazies. Ces résistants sont considérés comme traîtres par les politiciens de la droite carinthienne actuelle. L’extrême droite recueille généralement un grand pourcentage de voix aux élections : 42,5 % en 2004 pour le FPÖ derrière Jörg Haider et 45,5 % en 2009 pour le seul BZÖ des héritiers d’Haider, sans compter les 3,8 % du FPÖ orthodoxe.

    Jörg Haider
    https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%B6rg_Haider

    #Autriche #droite #racisme #réfugiés

  • Dans le Loiret, le djihad pour tuer l’ennui

    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/03/17/a-orleans-le-djihad-pour-tuer-l-ennui_4884442_1653578.html

    C’est un bout de la guerre en Syrie qui a fait irruption dans les bois verts du Loiret. Tout a débuté par l’interception d’une ligne téléphonique turque bizarrement en lien avec une adresse en plein centre-ville d’Orléans.

    «  Allô, Salam. (…) Tu penses venir quand  ?

    – (…) Euh (…), j’ai ma voiture à vendre en fait avant (…), mais inch’Allah il y a des frères qui vont arriver…  »

    On est alors le 14 février 2014, jour de la Saint-Valentin, a priori sans histoires, sur les bords de Loire.

    Cet hiver-là se trame en réalité un voyage d’un genre particulier. Le propriétaire de la ligne turque se trouve dans les rangs djihadistes en Syrie. L’homme au bout du fil, à Orléans, est à deux doigts de tenter l’aventure pour le rejoindre. Derrière lui, une douzaine de jeunes de la ville, âgés de 20 à 27 ans, s’apprêtent à lui emboîter le pas… Un phénomène d’une ampleur inédite pour un département semi-rural comme le Loiret.

    La région a, comme d’autres, depuis longtemps, son petit vivier d’individus signalés. Le 15 mars, un homme de 47 ans, bien connu des services antiterroristes, a été interpellé, avec son fils et son épouse, à Montargis, dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Charlie Hebdo et de l’HyperCacher en janvier 2015. Il est toujours en garde à vue. Mais l’enquête sur la «  filière  » d’Orléans, que Le Monde a pu consulter, témoigne d’une évolution plus souterraine. Et illustre la banalisation progressive des affaires de «  filières  » djihadistes sur l’ensemble du territoire. ( ... )

    Deux jeunes Orléanais ont d’ailleurs été visiblement aiguillés jusqu’en Syrie par un Lunellois, preuve que les réseaux djihadistes finissent par s’entremêler. Mais, à Orléans, pas de rôle particulièrement saillant d’un « recruteur » comme cela se voit dans certains dossiers. A peine les enquêteurs ont-ils trouvé la trace de quelques vidéos de propagande regardées sur Internet.

    Que s’est-il passé alors ? Est-ce la hantise de la « dunya » ? Ce terme, qui veut dire littéralement « inférieur » en arabe, désigne par extension dans le Coran « la vie d’ici-bas ». Dans les innombrables conversations téléphoniques de la bande d’Orléans qu’ont interceptées les policiers, le terme apparaît en filigrane. La « dunya » ou le symbole de la vie à fuir à tout prix. La « dunya » ou l’incarnation, à les entendre, de l’ennui absolu. Le djihad plutôt que la « dunya » ?

    L’histoire d’Orléans, c’est en tout cas la rencontre improbable entre la guerre en Syrie et la vie bien rangée. Un choc inattendu qui est l’un des fils conducteurs des discussions qu’ont entretenues par téléphone, pendant des mois, un jeune couple d’Orléanais avec leurs camarades partis au front. Jusqu’à son interpellation en novembre 2014, Yanis, 29 ans, formait avec sa compagne Inès (les prénoms ont été modifiés), 25 ans, un couple discret. Un tandem uni autour de leur fille de 2 ans et leur petite résidence proprette située à deux pas de la ligne du tramway.

    Conversations métaphoriques

    « T’es parti où en match là ? », s’enquiert Yanis, par exemple, ce jour de septembre, comme on viendrait aux nouvelles d’un vieil oncle. Inquiet d’être sur écoutes, il utilise le vocabulaire du football en espérant duper les oreilles indiscrètes. Les matchs, ce sont les combats.
    « (...) A la frontière de l’autre pays, juste à côté », décrit son correspondant en Syrie, volontairement allusif.
    – Ah d’accord... et c’était comment ? – (...) Je vois le drapeau d’ici... »

    Yanis est aujourd’hui soupçonné d’avoir largement outrepassé ces conversations métaphoriques en rendant divers services compromettants à ses amis. Par exemple, conduire à toute berzingue jusqu’à Vienne, en Autriche, pour ramener l’un d’entre eux voulant échapper aux contrôles. Partir en Turquie avec la grand-mère d’Inès dont la justice se demande si elle n’a pas servi d’alibi pour faire passer puces téléphoniques et pâtisseries orientales. Plus gênant – bien qu’il s’en défende : livrer armes et véhicules, comme certains de ses camarades sont allés jusqu’à le lui demander.

    Djihadistes anonymes

    Lors de ses conversations de canapé, la violence de la guerre débarque parfois sans prévenir.
    « J’te dis que j’suis dans une tranchée, comme dans la seconde guerre mondiale !, hurle dans le combiné ce jour-là l’interlocuteur de Yanis depuis la Syrie.
    – Hé hé hé, trop bête ! hé hé hé... T’es un barbu ? Tu fais partie des barbus ?, titille Yanis, désarçonnant de décontraction.
    – De quoi ? », tente de comprendre le combattant au front, qui n’a manifestement pas la tête à un jeu de mots avec les « poilus » de la première guerre mondiale.

    Certains observateurs voient dans l’affaire d’Orléans une sorte d’effet « capillarité ». La faute à cette petite heure de train Intercités qui suffit à rallier la banlieue parisienne à l’ancien fief capétien. Les services de renseignement ont constaté, désemparés, les diverses visites de courtoisie de jeunes salafistes franciliens à leurs « frères » de province. Plusieurs tentatives de déstabilisation de mosquées ont failli aboutir. Le département compte même désormais sa poignée de djihadistes anonymes, tués dans cette guerre lointaine pour le « califat ».

    « Les kouffars, ce n’est pas grave »

    Les profils du groupe d’Orléans sont aussi singuliers que leur origine géographique. Des hommes relativement diplômés et sans casier judiciaire, reflets des mille et uns visages de la radicalisation. Dans la valise de l’un d’entre eux, Hakim, ex-étudiant en licence de mathématiques, les enquêteurs ont retrouvé gribouillée sur un calepin, l’architecture sophistiquée de toute une logistique pour améliorer les rotations des combattants, mal fichues à son goût. « C’était le bazar (...), donc j’ai proposé à l’émir cette organisation. (...) Il était super-content que la proposition vienne de nous », leur a-t-il expliqué.

    En Syrie, la bande d’Orléans s’était affublée des traditionnels surnoms musulmans : Abou Youssouf, Abou Khalid, Abou Bilel, Abou Aymen... Mais dans leur appartement de centre-ville ou à la fenêtre de leur HLM sans histoire, ils répondaient aux prénoms de Rémi, Moussa, Sadio, Romuald, Clément-Victor, Jean-Marc, ou Alexandre. Les clichés les auraient volontiers imaginés abîmés par le chômage, caïds infatigables. Mais ils étaient vendeur, veilleur de nuit, employé à la Sécurité sociale.

    Leurs amitiés ne se sont pas forgées dans les quartiers ghettoïsés d’Orléans. Plutôt au collège, au lycée, ou autour de la sociabilité discrète d’une salle de prière située à moins de 800 mètres de la grande cathédrale Sainte-Croix, la mosquée des Carmes. Comme si sept cents ans après, Jeanne d’Arc et autant d’années de commémoration de son héroïsme guerrier avaient transmis le goût de l’engagement combattant à leur génération.

    Les conversations d’Inès, la compagne de Yanis, montrent son désarroi face au décalage entre la guerre romantique qu’elle semble s’être imaginée, et les informations télévisées qu’elle suit assidûment :
    « A la télé, tu vois, ils montrent les décapitations qu’ils font (...), ils montrent genre le peuple irakien, les Kurdes, etc. en train de fuir (...), des esclaves, des machins et tout..., s’épanche-t-elle un jour auprès de l’un des membres de la bande en Syrie.

    – Oui mais les kouffars [infidèles], ce n’est pas grave, c’est bien tu vois. Le problème c’est que eux, ils font ça avec les musulmans, lui répond le djihadiste.
    – Aux infos ils ont dit que Barack Obama allait taper la Syrie aussi !, s’alarme-t-elle une autre fois. – Dis-lui qu’on l’attend, tête de mort ! », lui répond en rigolant son jeune interlocuteur.

    « Ça a tapé proche »

    Avec le bouche-à-oreille, toute la bande d’Orléans s’est en tout cas retrouvée, entre 2012 et 2015, à différentes dates de séjour, à veiller ensemble en Syrie. Dans le même groupuscule proche d’Al- Qaida au nom prophétique : l’Armée de Mohammed. A ses heures de gloire, le groupe a compté jusqu’à 400 combattants. Leur chef était un vieil Egyptien au nom d’Abou Obeida. Leur ennemi : Bachar Al-Assad. Leur étendard : la profession de foi de l’islam inscrite en lettres blanches sur un grand carré de toile noire, avec pour particularité, un grand sabre en travers.

    D’après une note de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l’Armée de Mohamed a participé à des combats particulièrement durs sur le terrain : notamment lors d’une offensive menée conjointement avec l’organisation Etat islamique dans le nord d’Alep en juillet 2013 ou dans la région d’Homs quelques mois plus tard.

    « Ça a tapé proche (...), on va dire à 500 mètres derrière tu vois !, détaille ainsi un jour au téléphone l’un des Orléanais en Syrie, en ligne avec Yanis.
    – Putain une grosse ? (...) Ça a fait des dégâts ?, interroge le jeune père de famille tout en prenant sa fille dans ses bras.

    – Ça a détruit des trucs dans les environs (...). Le machin, il est au-dessus de nous tu vois. (...) Je vois les flammes (...), il s’approche et après on entend un bruit de plus en plus comme s’il tombait sur nous. »

    Des fusils dissimulés dans des jardinières

    Un seul Orléanais, âgé de 20 ans, ancien étudiant en horticulture, converti à 15 ans, a fini par admettre, devant les enquêteurs, avoir pris part à ces combats. Un témoignage rare alors que la plupart des mis en cause préfèrent jurer qu’ils n’ont fait que des « ribats » (« tours de garde »). « Je me suis rendu dans le sous-sol d’une usine. (...) Il y avait tellement de volontaires qu’il y a eu un tirage au sort, a-t-il détaillé. J’ai été tiré au sort. La nuit tombée, l’opération a été lancée. J’étais équipé de ma kalachnikov. (...) Quand on a vu que les premiers se faisaient tuer, on a battu en retraite. (...) J’ai ressenti beaucoup d’adrénaline, de la peur. »

    Le jeune homme a finalement été interpellé chez lui, début novembre 2015, alors qu’il était rentré en France depuis un an après un simple « débriefing » avec la DGSI. Il avait entamé une reconversion dans la plomberie. « Appartement très bien rangé et bien meublé », ont noté les policiers, comme surpris en découvrant le petit F3 où il logeait avec sa mère. Un logement situé à deux pas d’une promenade agréable sur les berges de la Loire, pas très loin d’une placette de village et ses vieilles pierres.

    Est-ce l’âpreté de la vie en Syrie qui l’a, comme les autres, officiellement incité à revenir ? Ou bien des projets cachés plus macabres ? « Si tu dois rentrer, tu sais ce que tu as à faire pour avoir les récompenses, tu vois ? », explique un jour au téléphone, dans une conversation sujette à diverses interprétations, le mari d’Inès, à Moussa, 22 ans, las des combats et de son célibat.

    En apparence, les profils des neuf Orléanais mis en examen ne sont pas les plus inquiétants. Mais à l’automne 2015, les enquêteurs ont mené une perquisition chez l’un d’eux où ils ont découvert fusils, talkies-walkies et caméscope. Tout un attirail dont la finalité n’a jamais vraiment été élucidée et qu’il avait pris soin de dissimuler, sous la terre, au fond de ses jardinières.