city:vienne

  • Les néonazi autrichiens champions de la lutte contre l’antisémitisme ?

    Non au détournement par Israël de la lutte contre l’antisémitisme - Association France Palestine Solidarité

    http://www.france-palestine.org/Non-au-detournement-par-Israel-de-la-lutte-contre-l-antisemitisme

    C’est à Vienne que le coup s’est préparé, dans une réunion des ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne, réunion qui s’est tenue sous les auspices du gouvernement autrichien… qui comprend plusieurs néo-nazis tout en étant courtisé par le Premier ministre Benyamin Netanyahou…Sous la pression du lobby européen inconditionnel de l’État d’Israël, ce comité a adopté un projet de résolution « pour la lutte contre l’antisémitisme et la protection des communautés juives en Europe » qui sera soumis à la décision finale du Conseil européen « Justice et affaires intérieures ».Jusqu’ici rien à dire… sauf que l’article 2 de ce projet de résolution demande aux États membres d’adopter la « définition IHRA » de l’antisémitisme. Une définition manipulée, car elle cherche à assimiler toute critique visant la politique de l’État d’Israël à de l’antisémitisme. Une définition indigente sur le fond, mais qui est là pour introduire des « exemples » qui entretiennent confusion et manipulation.

  • Le Qatar annonce son départ de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole
    https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/03/le-qatar-annonce-son-depart-de-l-organisation-des-pays-exportateurs-de-petro

    L’émirat du Golfe, qui devrait se retirer du cartel de l’or noir en janvier, est l’un des plus petits producteurs de l’OPEP et son influence y est limitée.

    L’annonce a surpris. « Le Qatar a décidé de se retirer comme membre de l’OPEP avec effet en janvier 2019 », a déclaré lundi 3 décembre le nouveau ministre de l’énergie de l’émirat, Saad Sherida Al-Kaabi. Le pays est membre depuis 1961 de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.

    Cette décision résulte d’une réflexion sur les moyens de renforcer le profil international du Qatar et de préparer sa stratégie de long terme, largement axée sur l’industrie gazière, a expliqué M. Al-Kaabi. Le richissime émirat, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, est l’un des plus petits producteurs de l’OPEP et son influence y est limitée.

    Son annonce survient juste avant une réunion cruciale du cartel et de ses partenaires à Vienne, en Autriche, les 6 et 7 décembre, qui a pour objectif de trouver un accord sur une réduction de la production de pétrole. Les prix de l’or noir ont chuté de plus d’un quart depuis le début d’octobre, lorsqu’ils avaient atteint leur plus haut niveau en quatre ans. Doha a assuré cependant qu’il continuerait de respecter ses engagements, comme les autres pays qui ne font pas partie de l’OPEP.

    Le ministre de l’énergie qatari assure que ce départ n’est pas politiquement motivé. Mais le petit Etat de 2,6 millions d’habitants est en conflit ouvert avec ses voisins, dont l’Arabie saoudite, chef de file du cartel et l’un de ses cofondateurs. Depuis le 5 juin 2017, Riyad et ses alliés – les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte – ont tous coupé leurs liens avec Doha, l’accusant de soutenir des mouvements « terroristes », de se rapprocher de l’Iran et de saper la stabilité de la région.

    La seule frontière terrestre de la petite nation péninsulaire avait alors été fermée, sa compagnie aérienne publique interdite d’emprunter l’espace aérien des pays voisins, et ses citoyens expulsés de ces mêmes pays. Depuis plusieurs mois, le régime saoudien entretient également le flou autour d’un projet de canal maritime, percé parallèlement à sa frontière avec le Qatar, qui transformerait de facto l’émirat en île.

  • Libération.fr – 220 femmes : tuées par leur conjoint, ignorées par la société
    https://www.liberation.fr/apps/2017/06/220-femmes-tuees-conjoints-ignorees-societe

    Ils sont les grands oubliés des violences conjugales, mais y sont directement confrontés. Ces trois dernières années, d’après les calculs de Libération, 51 enfants mineurs (et huit enfants majeurs) étaient présents lors du meurtre de leur mère par celui qui était, le plus souvent, leur père. Onze d’entre eux ont perdu la vie en même temps que leur mère. La délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur confirme cette exposition des plus jeunes à la violence conjugale : d’après ses chiffres, en 2015, 36 enfants ont été tués en France dans le cadre des violences dans le couple, dont 11 enfants tués par leur père en même temps que leur mère. 68 enfants, souvent en bas âge, étaient présents au domicile au moment des faits, dont 13 témoins directs du meurtre. Dans d’autres cas, c’est l’enfant qui retrouve le corps inanimé ou agonisant de sa mère, par exemple en rentrant de l’école. Il peut aussi assister au suicide de son père, ainsi qu’à l’intervention des secours et de la police et à l’arrestation de son père. Autant de scènes traumatisantes pour les enfants à l’issue desquelles ils deviennent orphelins d’un parent, voire des deux, et voient leur structure familiale définitivement explosée. Les professionnels sont unanimes : la présence des enfants n’est pas un frein pour l’auteur. L’enfant est même souvent l’élément déclencheur de la violence, explique Karen Sadlier, docteure en psychologie clinique qui a notamment écrit l’Enfant face à la violence dans le couple (Dunod) : « Les trois quarts des passages à l’acte violents dans le couple sont liés à la question de l’éducation des enfants : savoir quand il doit prendre son bain, s’il a fait ses devoirs, s’il a fini son assiette… » énumère-t-elle, tandis que l’enfant, de son côté, peut être pris dans un « conflit de loyauté », se sentant partagé entre ses deux parents.

    • « Je l’aimais tant, que pour la garder, je l’ai tuée ». Un peu comme dans la chanson Requiem pour un fou de Johnny Hallyday, la presse a souvent tendance à avoir recours au champ lexical de la folie quand elle traite d’un homicide conjugal. Ces actes de violence apparaissent souvent présentés comme incompréhensibles, insensés, et dû, forcément, au « coup de folie » (L’indépendant, 20 août 2014) d’un homme « rongé par la jalousie » (Le Progrès, 13 janvier 2016). L’« impensable folie d’un père », titre ainsi le Parisien après le meurtre d’une femme et de ses trois enfants en 2014 dans le Nord, La personnalité jalouse du meurtrier - voire de la victime - est souvent mise en avant, les médias évoquant de manière fréquente un « meurtre sur fond de jalousie », ou une « femme tuée par jalousie ». Si l’on en croit la presse, l’excès d’amour tue. A la lecture de ce genre d’articles, le lecteur n’a pas le sentiment d’être face à un récit décrivant un phénomène de société, mais à un fait divers isolé. On donne l’impression que rien de tout cela n’était prévisible ou évitable.

      Article du journal Le Parisien daté du 23 octobre 2015.

      Les paroles de la police ou des avocats alimentent aussi cette idée, et sont ensuite retranscrites telles quelles dans les pages du journal. « Rien ne laissait présager que cela pouvait arriver », commente ainsi un commissaire dans L’Indépendant en 2016. « On n’est pas dans le cadre de violences conjugales » affirme même le gradé à propos de l’affaire (une femme tuée par son mari). « La jalousie à l’origine du drame », peut-on lire là encore dans le titre. Les proches, eux, voient souvent dans le geste fatal du conjoint violent un acte romantique, une preuve ultime d’amour. « J’ai l’impression qu’il a voulu protéger sa famille », justifie par exemple la sœur d’un auteur. L’homme, âgé de 26 ans, a égorgé sa femme et ses deux enfants de 10 mois et 6 ans. « Quand un homme a un chagrin d’amour, il est capable de tout », défend un voisin dans une autre affaire, survenue en Guadeloupe en 2015. Souvent, les membres de la famille ou les amis justifient l’acte par l’impossibilité supposée pour l’auteur de vivre sans sa compagne, et d’accepter la rupture. « Il ne se voyait pas vivre sans elle, c’était un couple très uni », commente un proche après le meurtre d’une femme puis le suicide de son mari à Pornichet. « Il ne pouvait tout simplement pas imaginer vivre sans elle », lit-on à la fin d’un papier de l’Est Républicain, dans lequel un proche réagit au meurtre d’une quinquagénaire par son compagnon, qui s’est ensuite suicidé. Là encore, l’homme « n’aurait pas supporté l’idée de la voir partir ».
      Insister sur la personnalité du suspect, un « homme bien »

      Le geste semble d’autant plus incompréhensible que l’auteur est souvent présenté comme un homme bien sous tous rapports, qui n’avait rien à se reprocher, et qui formait avec sa compagne un « couple sans histoire ». Les commentaires sont souvent élogieux : « c’est un garçon serviable, le locataire modèle », vante le voisin d’un homme accusé d’avoir poignardé à mort sa compagne à Auch en 2016. A propos d’un homme ayant tué son épouse et sa fille avec son fusil de chasse avant de se suicider la même année, dans la Vienne cette fois, la Nouvelle république décrit un « ex-gardien de château sans histoire, ancien combattant plusieurs fois décoré, chasseur émérite ».

      Les antécédents judiciaires de l’auteur sont également souvent occultés ou minimisés. « Il était quasiment inconnu de la justice » détaille ainsi la Voix du Nord à propos d’un infirmier qui a tué trois personnes dont son ex lors d’un réveillon près d’Arras, avant de préciser que le casier judiciaire de l’auteur portait « une seule mention pour violence conjugale dans le cadre d’un divorce en 2013 ». « Il était le premier à rendre service. Il était très correct et cordial », affirme le voisin d’un sexagénaire qui a tué son ex-compagne avant de se suicider dans l’Orne en 2016. L’homme avait pourtant déjà été placé en garde à vue pour menace de mort envers la victime. Les articles, souvent rédigés dans l’urgence après les faits, ne sont pas forcément fidèles à la personnalité de l’auteur, aucune enquête n’ayant encore eu lieu. En août 2014, un retraité tue son épouse à coup de hache près de Rennes, après 56 ans de vie commune. Ouest France décrit alors l’auteur comme « un homme rigoureux et travailleur, avec qui tout le monde avait des relations courtoises ». Lors de son procès, l’homme est pourtant dépeint comme « un tyran domestique », à la « détermination monstrueuse ».

      Plus la victime est d’un milieu social favorisé, plus l’on parle d’un notable, plus la presse se montre prudente et a tendance à dresser un portrait flatteur du meurtrier présumé, quitte à occulter totalement sa victime. Le Parisien relaie ainsi le témoignage d’un maire, incrédule après le meurtre d’une épouse par son mari qui s’est ensuite suicidé, un « drame » d’autant plus incompréhensible que le couple habitait un « beau pavillon avec de belles tourelles ».

      Un fait divers survenu en 2015 à Paris est particulièrement éloquent. Le meurtrier, Charles Lüthi, était secrétaire général de l’Automobile Club de France, un club très sélect - et interdit aux femmes. Lui et son épouse Marie-France vivaient dans le cossu XVIe arrondissement. Le dimanche 7 juin, on retrouve le corps de Marie-France Lüthi, le corps criblé de coups de couteau, dans l’appartement familial, ainsi que celui de son époux, défenestré du huitième étage de leur appartement - un témoin racontera très rapidement qu’il a vu l’homme sauter. Dans les principaux articles de presse sur le sujet, on assiste à un effacement de la victime, au profit du meurtrier. On remarque aussi une curieuse formulation dans l’AFP, reprise par plusieurs médias : « Le secrétaire général de l’Automobile club de France défenestré, sa femme poignardée ». Ce titre laisse entendre que nous serions face à un double meurtre commis par une tierce personne, alors même que l’enquête s’est très vite orientée sur l’hypothèse du meurtre de l’épouse par son mari, suivie de son suicide. Plusieurs articles gomment aussi la personne de Marie-France Lüthi pour se concentrer uniquement sur la mort du prestigieux époux, comme le prouve ce délicat communiqué de l’Automobile Club de France, qui ferait presque croire à un accident arrivé au seul époux : « Le président Robert Panhard, tous les membres et le personnel de l’Automobile Club de France, très peinés d’apprendre le grand malheur qui vient d’affecter la famille Lüthi, tiennent à saluer la mémoire de Charles Lüthi, secrétaire général de l’ACF, qui vient de décéder à son domicile dans des circonstances personnelles tragiques. » Le JDD rapporte de son côté les propos d’un ami du meurtrier, abasourdi, et en fait le titre même de l’article : « Je n’arrive pas à imaginer Charly un couteau à la main ».

      Article du journal Le Figaro daté 7 juin 2016.

      On ne saura pas grand chose non plus de Christelle Delval, épouse de Frédéric Delval, figure locale d’Anglet, au Pays basque. Son époux est accusé de l’avoir tué, elle et leurs deux filles, en juin 2016, avant de se suicider. Sud Ouest rend hommage dans plusieurs articles à un « homme complexe et torturé », « qui pouvait se montrer attachant avec un désir quasi obsessionnel de justice ».

      Ce mécanisme n’est pas nouveau. Déjà, en 1980, dans le cas de Louis Althusser, dont il fut question plus haut, la personnalité publique du philosophe, figure intellectuelle marquante des Trente Glorieuses, semblait compter davantage dans le récit du meurtre que celle de la victime. Dans le premier numéro de la revue Perspectives critiques, un autre philosophe, André Comte-Sponville, assumait ainsi son absence d’empathie pour Hélène Rytmann, l’épouse de Louis Althusser : « L’annonce du meurtre, le 16 novembre 1980, nous bouleversa tous, élèves et amis, même si notre compassion, il faut le dire, allait davantage à lui qu’à son épouse. C’était injuste et compréhensible. Il était notre maître ; nous ne la connaissions presque pas. Puis mourir est le lot commun. La folie, non. L’homicide, non. L’enfermement, non. »

      Dans un texte publié sur le site Les mots sont importants, le professeur de science politique François Dupuis-Déri écrit : « Althusser a donc été l’objet de bien des théorisations quant à son profil et ses motivations psychologiques, y compris par des personnes qui ne l’ont jamais rencontré et qui n’ont jamais pu consulter son dossier médical ». Et d’expliquer qu’un processus « similaire » a été à l’œuvre dans le cas du terroriste qui a tué 14 femmes à l’École polytechnique de Montréal en 1989. Un massacre à l’évidence antiféministe (le meurtrier l’a dit à plusieurs reprises pendant la prise d’otages, et on a retrouvé sur lui une liste de femmes à abattre). Cependant, la grille de lecture de cet attentat, que ce soit par la presse ou par les autorités locales (la Ville de Montréal, par exemple) fut d’abord psychologique. Pour la sociologue Mélissa Blais, « les comparaisons des différents crimes commis spécifiquement contre les femmes et les analyses cherchant à trouver des explications dans les rapports sociaux sont mises de côté ou se trouvent submergées par les commentaires […] dans le domaine de la psychologie ».
      Minorer les faits ou mal les qualifier

      Un « couple retrouvé mort », « un couple tué par balles », « deux morts par balles » : à la lecture de ces titres, rien n’indique que l’on a affaire à un homicide conjugal - formulation quasiment absente des médias - suivi d’un suicide de l’auteur. Comme pour le cas du couple Lüthi évoqué plus haut, ce type de titres, qui laissent penser qu’il s’agit d’un double meurtre, commis par un tiers, est fréquent. Il faut parfois lire plusieurs lignes pour comprendre qu’une femme a en fait été tuée par son compagnon, qui s’est ensuite donné la mort. Certaines militantes féministes épinglent régulièrement sur les réseaux sociaux les médias qui, avec ces titres trompeurs, qui participent à « minimiser les violences patriarcales ». Les homicides conjugaux ne sont pas les seuls concernés : la presse a tendance à minorer toutes les formes de violences faites aux femmes, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles, souvent en les qualifiant de manière erronée. Ce qui relève de la tentative d’agression sexuelle doublée de coups et blessures deviendra par exemple de la séduction dans les colonnes du journal Paris Normandie, qui titrait encore récemment le récit d’une audience d’un « l’apprenti séducteur condamné ».

      Autre exemple, également relevé par le Tumblr Les mots tuent (« compilation d’articles pour dénoncer le traitement journalistique des violences faites aux femmes »), un article du Berry Républicain consacré à « Pascal de Vierzon ». « Que voulez-vous, c’est l’amour vache », commente le journaliste, qui s’amuse : « On picole, on rigole chez Pascal… Enfin, on rigole… Faut pas trop le chatouiller non plus, le Vierzonnais. Il a des fusils non déclarés plein les pognes, des cartouches en haut de l’armoire et le poignet souple pour la détente. Toutefois, il ne chasse ni le garenne, ni la poule d’eau. Mais, avec sa poulette régulière, il n’est pas très tendre. »

      Alors qu’elles ne reposent sur aucun fondement juridique, les expressions « drame conjugal », « drame de la séparation », ou « crime passionnel » reviennent également régulièrement sous la plume des journalistes. Nous avons recensé plus d’une cinquantaine d’utilisation du mot « drame » - le plus souvent « drame passionnel » ou « drame conjugal » - sur les 220 cas traités par la presse entre 2014 et 2016. « Ces affaires [...] suscitent le sentiment que la mort violente est un des risques naturels, objectifs, d’une rupture d’initiative féminine, et que personne n’y peut rien », écrivait Libération en 2004 lors d’un recensement du nombre de femmes tuées par leur conjoint.
      Culpabiliser la victime

      « Il aurait fallu qu’elle parte. Qu’elle quitte ce foyer où la violence écrasait tous les mots. Elle en avait eu l’occasion l’année dernière quand son concubin a été incarcéré pour avoir exercé sur elle des violences conjugales mais elle ne l’a pas fait. C’était à l’été 2013 : Carole Stepien avait été sérieusement blessée par son concubin, elle avait dû être hospitalisée pendant plusieurs jours... mais n’avait pas porté plainte. Comme deux ans auparavant, en mars 2011, Jean-Noël Hannebicque avait été rattrapé par la justice et condamné. On avait alors entrevu une porte de sortie pour sa concubine mais elle l’a toujours ignorée ». Ainsi, un article de La Voix du Nord relatant l’histoire de Carole Stepien, 47 ans, assassinée en 2015 près de Douai par son conjoint, insiste lourdement sur le fait que si la victime était partie, on n’en serait pas là. Alors même que la question de l’emprise psychologique se pose dans de nombreux cas, alors même que les choses ne sont pas si simples, alors même que le plus important n’est pas qu’une femme aurait dû ou non quitter le foyer conjugal afin de ne pas mourir, mais sans doute qu’elle ne soit pas tuée en premier lieu.

      « Mais bon sang, pourquoi n’est-elle pas partie ? », semble se dire le rédacteur de l’article. Culpabiliser la victime, même après sa mort : le procédé n’est pas rare. Lorsque ce n’est pas la coupable léthargie de la victime qui est évoquée, on s’interroge : après tout, si elle avait répondu favorablement aux avances du meurtrier, si elle n’avait pas voulu le quitter, peut-être tout cela ne serait-il pas arrivé. « Amoureux éconduit, il écrase son ex-copine », ont ainsi titré plusieurs médias dont le Figaro après le meurtre d’une jeune fille de 17 ans à Marseille en 2014, renversée volontairement en voiture par son ex-petit ami. Elle l’avait quitté quelques jours plus tôt. Si elle ne l’avait pas « éconduit », que se serait-il passé ? Et quel sens revêt le mot « éconduire », sachant que dans la bouche de certains rédacteurs d’articles de faits divers, il correspond à « repousser une tentative de viol ou d’agression sexuelle » ? « Le criminel est excusé en raison du caractère imprévisible de son acte, mais, de plus, la contribution de la victime à la genèse du crime est fréquemment invoquée », écrit Marie-France Hirigoyen dans Femmes sous emprise.

      La femme, pourtant victime, est aussi tenue, après sa mort, pour responsable du sort de son conjoint violent. « Une femme décédée. Un homme derrière les barreaux. Une véritable catastrophe humaine », s’émeut ainsi dans la République du Centre le maire d’une commune du Loiret théâtre d’un homicide conjugal. Dans Midi Libre, un avocat insiste sur la souffrance de son client, accusé d’avoir tué sa petite amie de 20 ans à Nîmes, en 2016 : « Il craignait qu’elle le trompe et avait une véritable passion pour cette jeune fille. Aujourd’hui, il y a deux familles brisées », déplore l’avocat, avant de décrire le suspect comme « totalement anéanti ».
      Former les journalistes dans les écoles et les rédactions

      Comment les médias sont-ils sensibilisés à ces questions ? En 2014, le collectif de femmes journalistes Prenons la une* publiait une tribune intitulée « Le crime passionnel n’existe pas », rappelant que l’Espagne a adopté dès 2001 une charte de bonnes pratiques médiatiques pour évoquer les violences faites aux femmes. Si les écoles de journalisme ont également un rôle à jouer, elles sont rares à intégrer la question des violences faites aux femmes, par exemple lors de leurs sessions sur le journalisme judiciaire. Et de manière générale, les violences de genre ou les inégalités femmes-hommes sont assez peu abordées.

      Dans les Côtes-d’Armor, l’IUT de Lannion est l’une des rares écoles de journalisme françaises à évoquer le traitement des inégalités femmes-hommes dans ses cours. Sandy Montanola, responsable pédagogique du DUT journalisme, fait en sorte que les étudiants réalisent des dossiers sur une thématique différente chaque année. « Cette année, ils ont travaillé sur "la violence gynécologique". Nous insistons sur le fait que les mots sont porteurs de sens et surtout symbolisent les luttes discursives portées par des acteurs ou des mouvements sociaux. Ainsi, certains termes permettent d’invisibiliser des acteurs, de rejeter la faute sur d’autres etc. Notre objectif est d’amener les étudiants à comprendre le mécanisme pour ensuite être en mesure de l’appliquer sur l’ensemble des thèmes. » Elle poursuit : « Les étudiants ont des cours sur les stéréotypes et des interventions de chercheurs sur le thème des assignations (de genre, classe, âge) et sur les mouvements sociaux (histoire du féminisme, des sexualités, des luttes, les violences symboliques). En licence professionnelle, nous leur demandons d’identifier leurs représentations sociales pour anticiper par exemple, l’effet dominant/dominé dans les interviews, mais également le choix du sexe des interviewés, les désignations... ». Il y a quelques années, le collectif Prenons la Une avait proposé à la Conférence nationale des écoles de journalisme (qui regroupe 14 écoles) afin de leur proposer des interventions sur ce thème - sans succès.

      –--------

      « Mais bon sang, pourquoi n’est-elle pas partie ? »
      quant elles partent le juge donne la garde partagé des enfants à leurs tortionnaires parcequ’il ne faut pas séparé les enfants de leur tortionnaire. Les impôts l’obligent à être en contacte avec leur tortionnaire car c’est lui qui reçoit et détiens les avis d’imposition sans lequel aucune démarche administrative n’est possible. Enfin la plus part des femmes assassinée par leur conjoint, l’on été parce qu’elles essayait de partir.

    • @mad_meg, il me semble que « l’abandon de domicile » est toujours puni par la loi. J’ai une amie qui en a fait les frais il y a 25 ans, le père lui tapait dessus et la violait, coquard sur l’œil elle part se réfugier chez des potes et dépose une main courante, mais ça ne suffit pas car le père a obtenu la garde de l’enfant devant le juge (ça a été super dur pour elle de se défendre car elle parlait mal le français).
      Elle m’a raconté cette histoire longtemps après, en pleurant, le père était mon frère.

  • Justice pour les enfants de Fatiha Taoui , Demande de Remise en liberté .
    https://www.change.org/p/emmanuel-macron-justice-pour-les-enfants-de-fatiha-taoui-demande-de-remise-e

    Bonjour , aujourd’hui je fais cette pétition pour que vous aidiez cette femme, cette mère de famille qui a été victime de violence conjugale pendant une vingtaine d’années sans avoir aucune autre issue , aucun autre recours la justice n’a jamais eté présente pour la soutenir et l’aider à se protéger des violences répétées que son mari lui as infliger . Jusqu’au jour où celui ci a gagné le domicile familial de madame Taoui et de ses enfants avec un fusil en menaçant de tous les tuer , Madame Taoui à voulu lui retire l’arme des mains pour défendre ses enfants et survivre mais à se moment là là coup est parti et son ex conjoint décédera par la suite mais le tribunal de Limoges na pas retenu la légitime défense et la condamne aujourd’hui pour se crime .

    <<Fatiha Taoui, une femme de 43 ans, a été condamnée mercredi à cinq ans de réclusion criminelle, dont trois ferme, aux Assises de la Haute-Vienne, pour avoir tué il y a cinq ans son mari violent d’un coup de fusil.>>

    Aide nous s’il vous plaît pour que l’on puisse l’aider à sortir pour retrouver ses enfants et surtout se reconstruire , après toutes ses années de souffrances de violences et de peurs c’est tous se qu elle mérite être accusé d’être une meurtrière alors qu’elle n’a fait que sauver la vie de ses enfants et la sienne . Combien de femmes sont mortes aujourd’hui à cause des coups de leurs maris , Aurai t il fallut qu’elle aussi meurt et laisse 3 enfants orphelins pour quelle soit considérée comme une victime mobilisons nous pour faire bouger les choses merci

    #justice #légitime_défense #féminicide #sexisme_d'etat

  • Alexandre Astier, compositeur, comédien, réalisateur et scénariste.
    https://www.francemusique.fr/emissions/musique-emoi/alexandre-astier-compositeur-humoriste-comedien-realisateur-et-scenari

    Astier sur France Musique pour parler donc avant tout de musique, et notamment évidemment de Bach. Et d’improvisation, d’écriture…

    http://rf.proxycast.org/1504062025964199936/16307-18.11.2018-ITEMA_21895853-0.mp3

    Jean-Sébastien Bach
    Cantate BWV 147 « Jesu bleibet meine Freude » (Choral)
    Consentus Musicus de Vienne
    Choeur de Garçons de Tolz
    Direction : Nikolaus Harnoncourt

    Jean-Sébastien Bach
    Concerto pour 2 violons et orchestre en ré mineur BWV.1043 (Vivace)
    Felix Ayo et Roberto Michelucci, violons.
    I Musici

    Jean-Sébastien Bach
    Variations Goldberg BWV.988 (Variation n°15)
    Ekaterina Derzhavina, piano

    Jean-Sébastien Bach / Alexandre Astier
    Extrait du spectacle d’Alexandre Astier « Que ma joie demeure »
    Unter deimem Schirmen (sous la protection de votre bouclier)

    Maurice Ravel
    Concerto pour piano en sol Majeur (Adagio assai)
    Martha Argerich, piano
    Orchestre Philharmonique de Berlin
    Direction : Claudio Abbado

    Miles Davis
    You’re under arrest
    Bob Berg : saxophone
    Robert Irving III : claviers
    JOHN Scofield : guitare
    Darryl Jones, basse
    Vincent Wilburn Jr. Steve : batterie
    Steve Thornton : percussions

    Charlie Parker
    Donna Lee
    Don Alias, congas
    Jaco Pastorius, basse

    Erik et Ulf Wakenius
    Birdland
    Erik et Ulf Wakenius, guitares

    Ludwig van Beethoven
    Symphonie n°8 en fa Majeur op.93 (Allegro vivace)
    Orchestre Révolutionnaire et Romantique
    Direction : John Eliot Gardiner

    Alexandre Astier
    Extrait de la B.O.F. « David et Madame Hansen »
    Camerata du Rhône
    Direction : Alexandre Astier

    Richard Robbins
    Extrait de la B.O.F. " Chambre avec vue "
    Orchestre Philharmonique de Londres
    Direction : John Pritchard

    Jean-Sébastien Bach
    Prélude en ut Majeur BWV. 846 (extrait du Clavier bien tempéré)
    Scott Ross, clavecin

    Jon Lennon / Paul Mac Cartney
    Blackbird
    Bobby Mc Ferrin, chant

    #Alexandre_Astier #musique #classique #Jean-Sébastien_Bach #radio #audio #France_Musique

  • Pour ma sortie de l’hôpital, pas très mobile, sur béquilles, ne pouvant pas sortir de chez moi, luttant pas mal à la fois contre la douleur après le choc opératoire orthopédique et une certaine forme d’anxiété post anesthésie, mes enfants ont été très gentils avec moi, notamment les grands. Jusqu’à mon gendre, que je ne connais pas bien, et qui a eu la gentillesse de me créer un compte à un service de vidéo à la demande grâce auquel je pourrais regarder autant de films que je veux.

    Je n’ai pas la télévision. Je ne peux pas dire que je ne l’ai jamais eue, mais les quelques fois où je l’ai eue, cela n’a pas duré très longtemps et ce n’était jamais de mon fait, je peux donc dire que les rares fois où j’ai eu la télévision c’était de manière indirecte. Et chaque fois quelques réflexes assez sains de ma part ont fait que je l’ai regardée très peu et de biais.

    Et du coup sans aucune culture télévisuelle, pour singer Grégoire Bouillier dans Le Dossier M. ,la télévision, pour moi, s’est arrêtée dans les années septante, avec la fin de Zorro et l’avénement de Dallas, sans toile de fond télévisuelle donc, j’ai été dans un très grand embarras pour ce qui est de renseigner utilement mon profil pour ce service de video à la demande. Rien que pour le choix de l’image de profil cela n’a pas été simple, puisque m’ont été présentées des centaines de petites vignettes à l’effigie de toutes sortes de personnages auxquels j’ai vraiment peiné à m’identifier, j’ai fini par choisir celui d’un gros animal gris qui a l’air un peu triste, c’était ce qu’il y avait de plus ressemblant.

    Ensuite il a fallu que je choisisse trois films préférés. J’ai cherché La Grande Illusion de Jean Renoir, Nostlaghia d’Andreï Tarkovsky et La Dolce Vita de Federico Fellini, mais force est de constater que cela ne faisait pas partie des choix proposés au contraire de quelques centaines de films dont je n’avais jamais entendu parler. J’ai fini par en prendre trois par défaut et complètement au hasard, notamment un parce qu’il y avait un avion de chasse sur l’affiche et j’aime bien les avions (mon papa était pilote).

    Et à partir de là j’ai décidé de me laisser entièrement faire, de me soumettre à la logique da l’algorithme.

    Après deux semaines d’un ou deux films par jour et de quelques épisodes de séries butinés en suivant les recommandations de l’algorithme, je pense qu’il est temps de faire la liste de toutes les choses dont je suis désormais persuadé. Au plus profond de moi.

    Quand une personne est filmée en train de dire au revoir à ses enfants avant de monter dans sa voiture, une fois sur deux cette dernière explose. Ce qui est très triste. Pour les enfants en question, qui deviennent soit, des terroristes plus tard, soit, au contraire, des spécialistes du déminage.

    Conviction #1

    Le terrorisme, surtout celui islamiste, est le seul vrai cancer de notre société. C’est un cancer prioritaire. Et il ne semble pas y avoir de lien entre la géopolitique, la politique, l’économie, l’écologie et le terrorisme. Pour s’attaquer au terrorisme, il n’existe qu’un seul moyen l’usage de la force contre la force.

    Conviction #2

    Les pays occidentaux ont tous une règle d’or, on ne négocie JAMAIS avec les terroristes, c’est souvent répété, cela doit avoir son importance.

    Conviction #3

    Il ne faut pas généraliser, il existe de très bons Musulmans, de véritables savants qui sont capables de réciter toutes sortes de sourates qui arrivent à point nommé en contradiction des messagers de la haine qui, eux, ont lu le Coran à l’envers, enfin vous voyez ce que je veux dire (je dis cela parce que des fois on voit des Occidentaux qui trouvent un exemplaire du Coran, souvent dans le voisinage d’explosifs et de munitions, à croire que les Islamistes n’ont qu’un seul livre dans leur bibliothèque dans laquelle, par ailleurs, ils et elles rangent leur arsenal, et ces Occidentaux qui n’ont pas l’air d’être au courant qu’ils ou elles le regardent à l’envers par rapport à son sens de lecture original).

    Conviction #4

    Par bonheur des hommes et des femmes au courage immense et à la tête de moyens techniques considérables et sophistiqués ne comptent pas leurs heures pour ce qui est de poursuivre les terroristes. Nous allons le voir on est vraiment dans le sacrifice personnel.

    Conviction #5

    Sans les caméras de surveillance omniprésentes dans des villes comme Londres ou New York, on serait foutu et toutes et tous tués par des terroristes, surtout des kamikazes, qui souvent ne sont que des lâches et qui n’ont pas toujours le courage de se suicider, en fait.

    Conviction #6

    Les hommes et les femmes, mais surtout les hommes, qui risquent tous les jours leurs vies pour que nous on puisse continuer de se bâfrer au barbecue en continuant de roter des bibines en marge de matchs de baseball entre copains, sans craindre qu’à tout moment, nous soyons les victimes d’attaques terroristes absolument dévastatrices, ces hommes et ces femmes donc ne dorment presque jamais et sacrifient leur vie privée dans les grandes largeurs mais ces hommes sont souvent mariés à des femmes qui comprennent qu’un tel devoir passe avant toutes choses et que leurs maris font cela pour le bien du pays et il n’y a pas de plus grands enjeux que le bien du pays et la sécurité nationale. Ce sont aussi elles les héroïnes de la sécurité nationale. Et plus tard les enfants nés de telles unions reprendront le flambeau. Bon sang ne saurait mentir. Surtout si l’un de ces parents est mort dans la lutte antiterroriste, a fortiori dans l’explosion de sa voiture piégée un matin en partant au travail.

    Conviction #7

    Parfois des agents, des policiers, des militaires, bref des personnes qui luttent contre le terrorisme se sacrifient pour éviter des massacres, le plus souvent ces héros qui font le sacrifice ultime sont noirs. Leurs enfants reçoivent alors un drapeau américain plié en triangle. Ce qui est une très belle récompense, ces enfants, souvent des garçons, consolent courageusement leur mère, qui, elle, une femme, pleure comme une madeleine. Faut dire aussi, c’est un peu triste. Mais elles finissent par comprendre la nécessité de ce sacrifice et même elles en conçoivent une grande fierté. Elles ne se remarient jamais.

    Conviction #8

    Ce n’est pas de gaité de coeur que les forces de l’ordre sont parfois contraintes à recourir à la violence et à la torture pour tenter d’extraire in extremis des informations qui vont sauver des centaines, parfois des milliers, de personnes innocentes et c’est tellement pas de gaité de coeur qu’en général de telles scènes de torture sont super bien filmées pour bien montrer que c’est nécessaire. A vrai dire dans les films pas une scène de torture qui ne vienne apporter une information cruciale, ce qui équivaut à dire : la torture cela marche. Ici je glisse une remarque qui ne concerne pas totalement le terrorisme, mais quand ce sont des Nazis de la Seconde guerre mondiale (parce que j’ai aussi regardé deux films dont l’action était située pendant l’occupation) qui torturent des résistants, la torture alors ne fonctionne pas à tous les coups, sauf auprès des plus faibles, des lâches qui n’étaient sans doute pas de vrais résistants, qui finissent par donner les noms de grands chefs de la résistance, qui, sans cette traitrise, ne seraient jamais tombés.

    Conviction #9

    De même lors des interrogatoires d’éventuels complices de terrorisme les enquêteurs et enquêtrices font souvent des propositions de marché avec les personnes qu’elles interrogent et elles respectent TOUJOURS leur parole, c’est à ce genre de choses que l’on voit que ce sont des personnes d’une droiture exceptionnelle parce qu’elles parviennent toujours à surmonter leurs préjugés, mais c’est quand même souvent qu’ensuite les complices de terrorisme déçoivent et trahissent cette confiance et cette droiture, parce qu’on ne peut vraiment pas leur faire confiance. Et le plus souvent quand ces personnes rejoignent inexorablement les forces du mal, au cours d’actions dangereuses les personnes de l’antiterrorisme les tuent dans des cas probants d’autodéfense. Comme ça c’est réglé. Ces terroristes et ces complices ont eu leur chance mais n’ont JAMAIS su en profiter.

    Conviction #10

    Les forces de l’ordre ne sont jamais racistes. Il arrive que certaines personnes des forces de l’ordre aient des préjugés raciaux mais c’est souvent facilement explicable parce qu’en fait le neveu de la belle soeur d’un collègue de leur jardinier faisait partie des victimes de nine eleven, mais par la suite leur partenaire, leur binôme qu’ils et elles n’ont pas choisi, parfois issu de l’immigration récente, arrive à leur montrer qu’il faut surmonter de telles douleurs. Et ils et elles y arrivent très bien. Et à la fin c’est souvent accolades et embrassades à tout va. C’est assez viril et chaleureux, de cette sorte d’accolade américaine dite Hug dans laquelle le fracas des tapes dans le dos est tel qu’il couvre tout potentiel érotique dans le rapprochement des deux corps.

    Conviction #11

    Dans les hommes et les femmes politiques, il y a deux sortes de personnalités, les manipulatrices dont on finit TOUJOURS par découvrir qu’ils et elles ont trempé dans toutes sortes de combines qui les ont enrichies et souvent en mettant la vie des forces de l’ordre et des forces militaires en danger, tout ça pour leurs intérêts personnels (ce qui est quand même très mal), et d’autres qui ont plus des profils d’underdogs et qui finissent TOUJOURS par triompher en dépit d’un parcours jonché d’embûches dont ils et elles se relèvent TOUJOURS. Et à la fin ce sont elles et eux qui sont élus et tout redevient normal et pacifié.

    Conviction #12

    Bien souvent le grand public n’a pas la plus petite idée des épouvantables menaces qui pèsent sur lui à tout moment, périls qui sont heureusement évités in extremis par les forces de l’ordre qui sont toujours là au bon moment, qui sont des héros, ce que l’on sait rarement, et qui ne demandent rien de plus pour de tels actes de bravoure, que des salaires modestes et de pouvoir humer l’air de la ville en paix un vendredi soir et savoir, au plus profond d’eux et d’elles-mêmes, que si ce n’est que rires, fêtes et insouciance autour d’elles et eux, c’est grâce à ce travail de l’ombre qui n’a pas d’autre reconnaissance. Mais cela leur suffit amplement.

    Conviction #13

    En fait tous les peuples sont amis, c’est juste quelques tarés, notamment islamistes, qui font régner la terreur parce qu’ils et elles voudraient qu’on soit tous religieux de la même manière, la leur, mais heureusement, Dieu merci, il y a des hommes et des femmes d’exception qui veillent sur nous.

    Conviction #14

    La vidéosurveillance c’est très important, ça permet de surveiller les terroristes avant qu’ils et elles n’aient le temps de perpétrer un attentat, ou, si les terroristes parviennent quand même à faire exploser leur bombe ou que sais-je, ça permet de reconstituer la manière dont ils et elles ont procédé et de retrouver leurs complices. La vidéosurveillance est au coeur de tout, sans elle aucun espoir. Les professionnels de la vidéosurveillance savent tout de suite qui est qui sur les images, les personnes comme vous et moi qui ne font rien de mal, et qui n’ont rien à cacher, et les terroristes, à vrai dire les personnes derrière les écrans de vidéo surveillance sont tellement débonnaires que des fois elles voient de petits larcins en direct mais comme elles ont d’autres chats à fouetter, elles ferment gentiment les yeux sur ces délits mineurs, presque elles feraient des compilations de ces petits délits pour les fêtes de fin d’année dans le service, c’est vraiment vous dire que la vidéo surveillance c’est pour les terroristes. Qui sont ultra-minoritaires.

    Conviction #15

    Il arrive parfois, malgré tout, que certaines choses se superposent à la vidéo surveillance ou que les forces de l’ordre mal renseignées commettent des erreurs et arrêtent momentanément des personnes qui ne sont pas du tout impliquées dans le terrorisme, de telles erreurs sont toujours très vite corrigées et les forces de l’ordre admettent volontiers leurs erreurs et produisent des excuses sincères qui sont bien comprises et bien acceptées, surtout quand on explique à ces personnes arrêtées par erreur qu’il y avait des enjeux de sécurité nationale et on s’excuse, ne vous excusez pas vous ne pouviez pas savoir.

    Conviction #16

    Grâce à une technologie d’extrême pointe, les services antiterroristes parviennent à faire survoler n’importe quel endroit de la planète instantanément avec des satellites et des drônes qui leur permettent systématiquement de déterminer qui est qui qui dit quoi à qui et qui qui donne quoi à qui etc… La technologie de pointe en question est tellement puissante qu’elle ne semble jamais sujette à la moindre défaillance et semble produire des temps de réponse prodigieusement instantanés et exempte de tout décalage horaire, le contribuable en a pour son argent question technologie et moyens techniques.

    Conviction #17

    Quand un ou une responsable entre dans une réunion, dès qu’il ou elle enfonce rageusement une touche de la télécommande du vidéo projecteur, on tombe pile sur la bonne image, le bon enregistrement, la bonne photocopie du bon document. La technologie est notre meilleure amie. Et les personnes de l’antiterrorisme qui l’utilisent n’ont généralement qu’une seule commande à taper sur leur clavier pour faire apparaitre à l’écran suspects et preuves.

    Conviction #18

    Les personnels des différentes agences qui luttent contre le terrorisme ont souvent des scrupules à propos de la manière dont elles obtiennent des informations, notamment grâce à la technologie, il y a des tas de contraintes juridiques qui sont suivies à la lettre et, seulement de temps en temps, quand vraiment il s’agit de sauver des centaines de vies, alors il arrive que l’on enfreigne de telles limitations juridiques, mais par la suite on se rend bien compte que c’était un mal nécessaire et que de toute manière tout le monde n’a rien à cacher donc c’est un moindre mal.

    Conviction #19

    Les hommes et les femmes politiques qui sont en première ligne de la sécurité nationale n’ont pas nécessairement d’ambition politique, ce serait mal les connaitre et les juger, leur première préoccupation c’est de servir le pays et ses habitants.

    Conviction #20

    Toutes les différentes agences anti terroristes travaillent main dans la main et parviennent parfaitement à mettre de côté leurs éventuels différends quand il s’agit de lutte contre le terrorisme, il y a même parfois des rencontres étonnantes entre les personnels de ces différentes agences qui peuvent aller jusqu’à l’amour charnel.

    Conviction #21

    A la Maison Blanche personne ne dort plus de trois heures par nuit. Et quand le président des Etats-Unis recommande à ses aides de rentrer chez eux pour aller faire une bonne nuit de sommeil parce que la journée de demain est porteuse de nouveaux défis, en général il est déjà bien plus de minuit. C’est aussi cela servir.

    Conviction #22

    Quand un ou une agente spéciale s’approche d’un ordinateur, il ou elle n’a généralement pas besoin ni de le démarrer ni de se connecter, encore moins de lancer le programme dont il ou elle a besoin, direct il ou telle tape les termes de sa recherche et en général le temps de réponse est instantané et souvent s’affiche automatiquement sur un grand écran où ses supérieurs peuvent constater qu’il ou elle trouve beaucoup plus souvent qu’il ou elle ne cherche.

    Conviction #23

    A vrai dire les personnes qui travaillent à l’antiterrorisme cherchent peu et trouvent rapidement. Ils sont très forts. Ils ne se trompent presque jamais. Et quand ils sont dans l’erreur, c’est seulement momentané, et quand ils et elles finissent par recoller les morceaux du puzzle alors Gare !

    Conviction #24

    Les rapports que le président des Etats-Unis entretient avec les autres dirigeants sont systématiquement cordiaux et pondérés sauf quand les dirigeants de petits pays insignifiants commencent à casser un peu les couilles du président et alors le ton monte et le président des Etats-Unis menace de l’usage de la force en faisant par ailleurs état d’un truc que ses services secrets ont découvert récemment et c’est la déconfiture du dirigeant du petit pays insignifiant, il faut voir sa tête.

    Conviction #25

    Pour travailler à la Maison-Blanche, il est recommandé aux femmes d’avoir de jolies jambes et de belles poitrines. Quand une femme a plus de cinquante ans elle est impérativement première ministre d’un autre pays. Elle n’est alors plus tenue d’avoir de jolies jambes et ou une belle poitrine.

    Conviction #26

    Les enquêtes de l’antiterrorisme vont à toute allure, une autopsie peut ne prendre d’une petite heure, une analyse balistique est en général instantanée, de même que d’éplucher des relevés bancaires d’un magnat de la drogue, il faut dire avec les moyens techniques qu’on leur alloue c’est un peu normal non ? Et c’est même pour cela qu’on les leur alloue, c’est pour le bien et la sécurité de toutes et tous.

    Conviction #27

    Les terroristes islamistes ont vu, et étudié dans le détail, The Mandchourian Candidate de John Frankheimer donc quand ils rendent de prisonniers et des otages, on n’est jamais trop prudents pour ce qui est de les surveiller étroitement parce qu’il y a de grandes chances pour qu’ils soient devenus des terroristes islamisées eux-mêmes.

    Conviction #28

    On peut TOUJOURS se fier à des agents du Mossad.

    Conviction #29

    Il arrive parfois que des agents et des agents de l’antiterrorisme outrepassent leurs droits, notamment dans la surveillance de quidams, ils et elles en ont parfaitement conscience, mais ils et elles suivent des intuitions imparables et voient des postes que personne n’avaient vues avant elles et eux, et même ils et elles jouent souvent leur carrière dans de telles enfreintes de la loi, mais par la suite on trouve toujours un juge ou que sais-je pour reprendre la situation et lui donner des allures légales.

    Conviction #30

    Quand une agence ou un agent de l’antiterrorisme est tellement pris par le travail qu’il ou elle en arrive à manquer l’anniversaire d’un neveu ou d’une nièce adorées, il ou elle trouve toujours le moyen de se faire pardonner auprès de l’enfant et de ses parents, avec les parents c’est facile il suffit d’invoquer le devoir et la sécurité nationale.

    Parallèlement à toutes mes convictions nouvelles en matière de terrorisme j’ai également appris que le soleil ne se couchait jamais dans le monde de l’antiterrorisme, il n’y a pas de décalage horaire très marquant entre le Moyen Orient et les Etats-Unis d’Amérique (pas même à l’intérieur même des Etats-Unis), que les rues de New York et d’autres grandes villes avaient été interdites d’accès aux personnes obèses, aux vieilles personnes et aux personnes vagabondes, qui quand elles apparaissent sont le plus souvent des agents sous couverture, que dans un film qui traite de terrorisme plus historique, en décembre 1975, à Vienne en Autriche, il y avait encore des feuilles aux arbres, que pour les besoins d’un scénario, des jeux olympiques pouvaient avoir lieu, à tout moment, et là au feuillage vert printemps des arbres, on peut penser que désormais les JO d’été ont lieu en avril. Il est également possible de copier le contenu d’un disque dur ou d’un serveur en une poignée de secondes sur des cartes mémoires ultra compactes, sont bien équipés les gus.

    Bref ça file un peu les jetons tout de même ce terrorisme, surtout celui islamiste mais bon on est quand même bien protégés, par des gars et des filles qui sont prêtes à se sacrifier pour nous et qui peuvent s’appuyer sur des caméras de surveillance un peu partout, ce serait même bien d’en mettre davantage.

    #pendant_qu’il_est_trop_tard

    • @aude_v J’ai mis un moment avant de comprendre ta question, je présume que tu parles d’une série qui s’intitule 24 heures chrono . Je n’ai pas regardé une série entière, d’ailleurs je ne suis pas sûr d’avoir regardé un épisode de quelques séries que ce soit en entier, j’ai butiné pour ce qui est des séries qui est un format qui me convient mal. Les films en revanche je les ai tous, presque tous, regardés en entier pour mieux forger mes nouvelles convictions.

    • @philippe_de_jonckheere , ton texte m’a rappelé celui ci :

      https://lundi.am/Mieux-comprendre-la-police-avec-Engrenages

      Engrenages est une série policière française. A chaque saison la même équipe d’enquêteurs va résoudre un meurtre. A chaque fois la victime était en lien avec un milieu différent. A la saison 4, ce fut celui des « jeunes autonomes ». Le portrait qu’en fit cette série fut terrifiant.

      Ce texte, dans un style lundimatin, partait de cette saison pour en tirer quelques réflexions sur la police.

    • @parpaing

      Je n’avais pas vu passer ce texte sur Lundimatin ou alors j’avais du juger hâtivement que je n’en tirerais pas bénéfice parce que cela parlait de la télévision, domaine dans lequel je n’ai donc aucune connaissance et ne souhaite pas en acquérir. Mais oui, bien sûr, nous parlons bien de la même chose.

      Et tu vois il faut croire que je suis constant sur cette ligne parce que ton commentaire m’a rappelé ces deux passages de Raffut

      … mais le téléphone a sonné, j’ai pensé que ce serait la mère d’Émile qui me rappellerait, ça va vous suivez toujours ? Mais non, il s’agissait du gardien de police qui me disait que la garde à vue de l’agresseur de votre fils va être prolongée de vingt-quatre heures, d’une part parce que les témoignages sont non concordants sur les causes du différend, mais aussi parce que le procureur de la République, quand on y pense, procureur de la République, ça en impose salement, on imagine facilement quelque patriarche à barbe blanche et fort coffre tonnant des rodomontades contre les impétrants, poursuivant de tirades quasi en alexandrins des aigrefins au ban de la société bien gardée, et la bonne morale avec elle, par pareil cerbère, bref le procureur de la République demande que votre fils soit présenté dans un institut médicolégal pour être examiné par un médecin légiste. Alors là autant vous le dire tout de suite j’ai beau ne pas être particulièrement spectateur d’une part de la télévision, je n’ai pas la télévision, ni, d’autre part, de films policiers, genre que je déteste, sur le sujet j’ai même des vues assez tranchées, j’aimerais en effet qu’on m’explique, une mauvaise fois pour toutes, comment il se fait que l’on dépense, que l’on ait dépensé, des hectomètres de pellicule de cinéma tout à la gloire de l’action policière, et pour ainsi dire pas du tout, peut-être quelques centimètres de-ci de-là, pour les éboueurs, dont l’action est à mon sens plus urgente, quotidienne, leurs rares grèves nous le rappellent chaque fois, que celle plus ponctuelle et exceptionnelle de la police, mais je m’emporte, il n’empêche, nul n’entend la phrase pour que votre fils soit examiné par un médecin légiste sans imaginer votre fils allongé sur une paillasse, le ventre ouvert et froid, un médecin légiste poussiéreux, c’est le même acteur que pour le procureur de la République, mais mal rasé et légèrement grimé, le médecin légiste poussiéreux, donc, notant scrupuleusement le poids de chaque organe pour mieux se prononcer sur les causes de la mort de votre fils tout en statuant que par ailleurs, de toute façon, il était condamné par une leucémie qui n’avait pas encore été décelée, quand on n’a pas la télévision et qu’on ne la regarde pas, voire jamais, on la regarde encore trop.

      Et

      Et que les deux nuits que Youssef avait passées au commissariat aient été, pour l’avocat, la première, l’occasion d’une bonne soirée télévision, la chaîne Arte entamait un cycle consacré au cinéaste Otto Preminger, avec ce soir-là donc, Autopsie d’un meurtre avec James Stewart et la musique de Duke Ellington, c’était le lm préféré de tous les avocats et celui de Youssef ne dérogeait pas à la règle, et la deuxième, d’un dîner, le mardi soir donc, chez des amis, lui est avocat aussi et elle, organisatrice de séminaires dans le monde des a aires, oui, un mardi on s’excuse mais avec l’emploi du temps de ces mes- sieurs on ne va pas reporter le dîner aux calendes grecques, là aussi le cinéma, surtout lui, nous o re une très vaste palette des tranches de vie que l’on prête aux avocats, notamment une vie sociale riche et intense en même temps que simultanée à des a aires complexes, nécessairement complexes, qu’ils ont à traiter et qui peuplent leur esprit jusqu’à un encombrement qui les empêche de pro ter pleinement de cette vie sociale enviable seulement en apparence. Décidément on ferait bien de s’interroger sur cette propension du cinéma de fiction à brosser d’aimables tableaux d’une certaine catégorie sociale, en plus d’un cinéma tout acquis aux œuvres policières.

  • Macron et Pétain : la curieuse rhétorique
    https://www.fnlp.fr/news/596/17/Macron-et-Petain-la-curieuse-rhetorique/d,lp_detail.html

    Quand le général Pershing débarqua à Saint-Nazaire en 1917 à la tête du corps expéditionnaire US, la légende dit qu’il cria « La Fayette, nous voilà ! » Avec #Emmanuel_Macron pour le 100e anniversaire du 11 novembre 1918, c’est plutôt :  « La boulette, nous voici ! ». Mais y aurait-il une simple erreur de communication dans son hommage rendu à #pétain. Qui suit qui ?

    Si l’on en croit le Point : « Alors qu’Emmanuel Macron avait soutenu cette idée de rendre hommage au maréchal Pétain ce samedi aux Invalides, en début de soirée, l’Élysée a assuré le contraire. Le chef de l’État avait notamment jugé « légitime » de rendre hommage au maréchal Pétain samedi aux Invalides, soulignant que le dirigeant du régime de Vichy avait été « pendant la Première Guerre mondiale un grand soldat », même s’il a « conduit des choix funestes pendant la Seconde. » Et à propos de celui qui fut condamné en 1945 à l’indignité nationale et à la mort pour « collaboration avec l’Allemagne nazie » il rajouta : « Il a été un grand soldat, c’est une réalité. »

    Rappelons aussi que parler sans cesse du « maréchal » Pétain est un faux juridique, il a été condamné à l’indignité nationale en 1945 et déchu du titre de maréchal et. Il ne peut donc plus être question de lui décerner ce titre aujourd’hui. Il n’y a pas plus de « maréchal Pétain » que de beurre en branche. Mais tout cela est-il aussi innocent qu’il y paraît ?

    La version officielle macronesque est donc (au mépris de la vérité) : « Pétain a été un grand chef de guerre en 1914-1918, il s’est mal comporté ensuite. Il faut distinguer 1914-1918 de 1939-1945 ». Voici ce qu’en dit sa biographe réputée : « L’historienne Bénédicte Vergez-Chaignon, auteure d’une biographie de Pétain (éditions Perrin, 2014), écorne cependant le mythe du héros et du « plus humain des chefs ». Si Pétain économise la vie des soldats, explique-t-elle en substance, ce n’est ni par humanisme ni par compassion, mais parce qu’il dispose de ressources humaines limitées. Pour mater les mutineries de 1917, il améliorera le quotidien du poilu, mais continuera de faire fusiller « pour l’exemple ». (Source : Le Point)

    Appliquons le raisonnement macronesque à d’autres cas célèbres

    « Il faut distinguer le #Hitler du début du XXe siècle à l’horrible dirigeant #nazi qu’il fut ensuite. Il fut un aquarelliste honorable à Vienne et un excellent caporal en 1914-1918. La Guerre de 1939, les pogromes contre les Juifs, Auschwitz et les 6 millions de #Juifs assassinés sont à examiner à part. » Qui pourrait colporter une telle version ignoble ? Qui ne serait pas légitimement indigné d’une telle déclaration ?

    « Il faut distinguer le #Staline au XIXe siècle qui fut un pas-très-brillant #séminariste et le Staline après 1924 qui fut un assassin patenté, qui a plus de sang de #communistes sur les mains qu’’Hitler et qui a persécuté le clergé orthodoxe, comme il a persécuté tout le monde. » Qui pourrait croire à une telle fadaise ?

    C’est pourtant bien la curieuse rhétorique que nous sert Emmanuel Macron à propos du chef de l’Etat français condamné pour collaboration avec l’#Allemagne nazie. Qui n’y voit pas une réhabilitation larvée du Pétain de #Vichy avec tous les crimes qui vont avec ?

    Il y a quand même de curieux points de convergence entre Pétain et Macron

    Il y a le logo de #En_marche ! Le même que celui du régime de Vichy. Il y a ensuite aujourd’hui la volonté de disloquer la loi de 1905 de Séparation des #Églises et de l’#Etat, en reprenant les mêmes dispositions financières et réglementaires que la loi du 25 décembre 1942 de Pétain.

    Il y a ensuite toute la conception sociale et économique de la société : le corporatisme issu de la Doctrine sociale de l’Eglise catholique qui fut mis en œuvre par Pétain, à l’instar de Salazar, Franco, Mussolini, Hitler. Voici ce qu’en dit La Croix du 26 juin 2018 (que l’on ne peut suspecter d’#anticléricalisme primaire) : « Son action montre qu’il [Macron-NDLR] est certes sensible aux thèses libérales d’amélioration des performances de notre #économie, mais aussi attentif aux mécanismes de solidarité collective, dont il conviendrait d’améliorer l’efficacité. Au fond, cela rejoint le discours de la Doctrine sociale qui, de Léon XIII jusqu’à François, s’est toujours prononcé pour une solidarité institutionnellement organisée sans pour autant tomber dans l’écueil de l’assistanat contre quoi Jean-Paul II cherchait à nous prémunir : « L’État a par ailleurs le devoir de surveiller et de conduire l’application des droits humains dans le secteur économique, (…) mais en intervenant directement et en privant la société de ses responsabilités, l’état de l’assistance provoque la déperdition des forces humaines, l’hypertrophie des appareils publics, animés par une logique bureaucratique plus que par la préoccupation d’être au service des usagers, avec une croissance énorme des dépenses » (Centesimus annus). »

    On peut remarquer que la stigmatisation "l’état assistance" tout comme la prétendue "hypertrophie des appareils publics" inspire directement la remise en cause des services publics, leurs #privatisations ou la réduction de leurs budgets de fonctionnement.

    Comment ne pas voir aussi que la destruction du #Code_du_Travail par les lois Travail de #Hollande et de Macron est directement inspirée des #encycliques sociales papales ? Tout cela commence à faire beaucoup. Il n’y a donc peut-être pas qu’une « boulette » ou un faux pas dans tout ce scénario grotesque d’hommage à Pétain par Emmanuel Macron.

    Si vous voulez en savoir plus, la #Libre_Pensée vous conseille de vous procurer le volume IV (Tome 6) des Actes du Colloque tenu à #Lyon sur Pétain. C’est un ouvrage complet et complété qui fait suite aux trois premiers volumes déjà publiés.

    • A propos du 11 novembre, savez-vous que… FNLP
      https://www.fnlp.fr/news/590/17/A-propos-du-11-novembre-savez-vous-que/d,lp_detail.html

      Il a été annoncé sur un air de sonnerie militaire que #Donald_Trump allait participer au défilé et à la parade pour le centième anniversaire du #11_novembre 1918. Cela n’a l’air de rien, mais c’est très significatif. Depuis 1918, il n’y a jamais eu de défilé militaire pour le 11 novembre, sauf le 11 novembre 1944, qui a mélangé les civils et les militaires. C’était la Libération. Mais autrement, JAMAIS il n’y a eu de parade militaire à cette occasion. Les anciens combattants, les soldats, les victimes de guerre, les « #gueules_cassées » ont interdit depuis 1918, la glorification de la guerre le 11 novembre. Le défilé de la « Victoire », c’était le 14 juillet 1919. Les 14 juillet, il y a depuis le défilé militaire pour « exalter » la force militaire de l’#impérialisme français.

      Les survivants de la boucherie impérialiste de 1914-1918 ont imposé que le 11 novembre prenne un caractère contre la guerre, pour la paix et l’entente entre les peuples. « Plus jamais cela ! ». Et on nous annonce qu’Emmanuel Macron et Donald Trump vont présider un défilé militaire à Paris le 11 novembre 2018 !

      Et aussi :
      Le symbole est clair : c’est la guerre qui dure, c’est la guerre qui vient. C’est la guerre comme seul horizon

      Quelle autre signification que le maintien de la guerre et de l’exploitation ?

      A la recherche d’une commémoration

      Le 11 novembre : Commémoration religieuse ou journée des Poilus ?

      Trois ans d’attente

      Qui a fait le 11 novembre ?

      Qu’ont-ils fait du 11 novembre ?

  • La légitime défense, une « arme au service des dominants »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/071118/la-legitime-defense-une-arme-au-service-des-dominants

    Dans Légitime défense. Homicides sécuritaires, crimes racistes et violences policières (CNRS éditions, septembre 2018), Vanessa Codaccioni retrace l’évolution de cette notion, montrant comment l’État français a réussi, par une politique volontariste, à faire diminuer depuis les années 1990 ces homicides en légitime défense. L’historienne met également en garde contre la tentation, sur le modèle du Canada, d’étendre cette notion aux femmes battues qui tuent leur compagnon. Entretien.

    Vous décrivez un véritable Far West français dans les années 1980-1990. Comment expliquer cette multiplication des homicides présentés en légitime défense ?

    Vanessa Codaccioni : Il y a plusieurs raisons. La politisation de l’insécurité par le gouvernement, les médias ainsi que le marché de l’autodéfense va se conjuguer à la hausse des atteintes aux biens, qui débute dans les années 1950. Dans les années 1970, on atteint un pic de vols et cambriolages. De cette utilisation des chiffres du crime et de la peur du crime résulte une augmentation du sentiment d’insécurité de la population.

    Il y a une popularisation de la notion de légitime défense, qui était tombée en désuétude. Dans les archives du magistrat Étienne Bloch, fondateur du Syndicat de la magistrature, j’ai trouvé une petite note qui disait : « On ne parlait plus de la légitime défense et aujourd’hui on ne parle que de ça. » En 1978, une association nommée Légitime défense va médiatiser ce sujet, en appelant les citoyens à s’armer contre les délinquants, les voleurs, à leur tirer dessus, en leur promettant l’acquittement. Cette association fait croire qu’existe un droit à la légitime défense, ce qui est faux, et qu’en plus, il y a une impunité à tuer un supposé cambrioleur.

    Pourquoi la légitime défense n’est-elle pas un droit ?

    Historiquement, elle a toujours été considérée comme un droit. Si vous êtes attaqué, vous vous défendez, vous pouvez même tuer pour protéger votre vie. C’est un droit à l’autoconservation. Mais au Moyen Âge, une rupture se produit : on considère que ces actes de légitime défense sont assimilables à une forme de justice privée. Or la construction de l’État et d’une justice publique suppose l’éradication de cette justice privée. Les actes de légitime défense deviennent un crime excusé. Les juges vont vérifier qu’il y a bien eu légitime défense.

    C’est aussi un moyen pour le roi de disciplinariser les nobles. À partir du XVIe siècle, si un noble tue et se déclare en état de légitime défense, il doit demander le pardon du roi et des juges dans une cérémonie où il se met à genoux. On passe ainsi d’un droit à un crime excusable. Dans le premier code pénal de 1810, la légitime défense devient une cause d’irresponsabilité pénale, comme la folie. Si vous êtes reconnu en état de légitime défense, vous n’êtes pas jugé, vous êtes libre et n’allez même pas en prison.

    Un personnage relie votre précédent travail sur la justice d’exception et ce livre sur la légitime défense : François Romerio, ex-président de la Cour de sûreté de l’État et créateur de l’association Légitime défense.

    C’est un personnage incroyable. François Romerio est un juge de l’exception : un juge qui a toujours exercé des fonctions d’exception ou qui a toujours recherché la proximité avec les politiques. Cet ancien juge colonial a exercé en Indochine, où il mettait en œuvre une justice coloniale. Il était donc déjà habitué à des pratiques arbitraires. Il a été président des assises, puis de la Cour de sûreté de l’État de 1965 à 1975. Pendant dix ans, il a jugé les ennemis politiques : l’OAS [Organisation armée secrète], les manifestants de mai 1968, les maos de la Gauche prolétarienne, les premiers indépendantistes corses, basques, bretons. Et dans ses mémoires, François Romerio fait une distinction très claire entre les ennemis politiques et les droits-communs, pour lesquels il a une véritable aversion. Ce qui va se manifester dans la création de l’association Légitime défense, clairement dirigée contre ce qu’il appelle la « racaille » et la « vermine ».

    À la Cour de sûreté de l’État, avait-il une pratique aussi sévère ?

    Non, au contraire, il avait presque une forme d’admiration pour les ennemis politiques déférés devant ce tribunal d’exception [créé en 1963 et dissous en 1981 – ndlr]. Par exemple, il leur permettait de parler pendant des heures. Il acceptait que des militants du FLNC fassent de longues déclarations politiques. Les journalistes n’avaient jamais vu ça. En revanche, après son départ à la retraite, son discours devient extrêmement répressif. Il diffuse une idéologie sécuritaire très conservatrice. Il a un discours d’animalisation du délinquant : c’est un loup, c’est un chien, une bête sauvage. Et si c’est une bête, ce n’est donc pas un homme, on peut le tuer. Son discours est presque d’eugénisme : le délinquant ronge la société française. Il faut assainir la société, presque dans une perspective évolutionniste.

    Et, chose importante, François Romerio considérait que le délinquant n’est pas récupérable. Pour la droite et l’extrême droite, la criminalité ne peut s’expliquer par des facteurs sociaux – enfance difficile, parcours scolaire difficile, précarité – mais uniquement par l’égoïsme. C’est pour cela qu’il existe toujours un lien entre la légitime défense et la peine de mort. Vu que les délinquants ne sont pas récupérables, il faut les tuer par la peine de mort ou par la légitime défense. Quand on a commencé à évoquer l’abolition de la peine de mort, à la fin des années 1970, François Romerio a prévenu qu’il resterait la légitime défense, perçue comme un palliatif à cette abolition.

    Comment ce Far West se traduit-il dans les faits ?

    Entre 1978 et 1980, uniquement en termes de crimes sécuritaires, il y a 41 cambrioleurs ou voleurs supposés qui périssent dans le cadre de la légitime défense en France. La plupart sont des faux cas de légitime défense.

    Outre ces crimes sécuritaires, parmi les nombreux cas présentés comme des « affaires de légitime défense » par la presse, beaucoup sont en réalité, selon vous, des bavures policières et des « crimes racistes ». Comment l’expliquez-vous ?

    L’association Légitime défense naît d’un comité de soutien au brigadier de police Marchaudon qui, en 1977, a vidé son chargeur sur un jeune Algérien de 21 ans, Mustapha Boukhezer, qui rôdait autour d’un bureau de poste. En 1974, ce brigadier avait déjà tué un jeune Algérien de trois balles dans le dos, au métro Anvers. C’est un récidiviste.

    À partir des années 1970, les affaires de bavure policière sont beaucoup plus médiatisées. Les policiers ont toujours beaucoup tué, mais on parlait finalement peu de ces homicides. Pensez au silence qui a entouré le 17 octobre 1961. Mon hypothèse est qu’on en parle davantage parce que ces affaires sont dites « en légitime défense », qui est alors un sujet d’actualité.

    L’un des cas les plus connus est celui, en 1972, de Mohamed Diab, un chauffeur de poids lourd algérien tué d’une rafale de pistolet-mitrailleur par un sous-brigadier, au prétexte qu’il se serait rebellé dans le commissariat. Sauf que le sous-brigadier a dit, avant de le mitrailler : « Oui, je te tue, sale race, je te tue. » Le sous-brigadier ne sera jamais jugé, il bénéficiera d’une ordonnance de non-lieu. Il y a quelques rares procès de policiers, qui sont pour la plupart acquittés.

    Puis, parmi les homicides dits en légitime défense, il y a ce que j’appelle les homicides querelleurs. Ce sont des hommes qui se disputent, le beau-père et son ex-beau-fils, deux personnes en conflit dans une petite ville, et ça finit mal. Enfin, il y a énormément de crimes racistes qui sont justifiés par la légitime défense à partir de la fin des années 1970.

    Pour comprendre la légitime défense, vous vous intéressez au profil tant des auteurs que des victimes. Quel est-il ?

    Ceux qui tuent en état de légitime défense sont toujours des hommes. De 1978 au milieu des années 1990, il n’y a qu’un seul cas de femme, c’est l’affaire de la boulangère de Reims qui, en 1989, tue d’une balle dans la tête Ali Rafa parce qu’il aurait voulu voler des pains au chocolat. Le phénomène des femmes battues qui retournent la violence contre leur conjoint, à l’image de Jacqueline Sauvage, est extrêmement récent.

    Mon point de départ est de vouloir déconstruire cette idée selon laquelle la légitime défense est une arme pour les plus faibles. C’est le discours tenu historiquement par les juristes, les hommes politiques, les criminologues. Or, quand on regarde qui tue et qui est tué, on voit très bien que c’est l’inverse. La légitime défense est une arme au service des dominants, c’est-à-dire ceux qui ont toujours monopolisé la violence. Ce n’est qu’une disposition de plus qui permet aux détenteurs du monopole de la violence de tuer presque en impunité : des hommes qui ont des armes, des chasseurs, des policiers, des vigiles.

    Toujours des hommes d’âge mûr, blancs, qui exercent des professions qui peuvent leur attirer de la sympathie – commerçants, artisans, garagistes – ou dites respectables comme les policiers, les vigiles. Ce profil d’honnêtes gens leur sert au moment du procès. Ces hommes n’étaient pas prédestinés à tuer. Alors, s’ils sont des honnêtes gens, ce sont les personnes en face qui n’étaient pas des gens respectables. Cela joue en miroir contre ceux qui sont tués.

    Qui sont-ils ?

    Ce sont plutôt des jeunes en situation d’exclusion sociale, soit au chômage, soit exerçant des petits boulots précaires, souvent vivant en banlieue et souvent racisés, noirs ou arabes. Dans la période 1978-1990 sur laquelle j’ai travaillé, ce sont souvent des jeunes de banlieue issus de l’immigration maghrébine. La moyenne d’âge est de 22 ans. Certains sont très jeunes. Ce sont des « délinquants », des « racailles », donc, dans cette façon de penser, ils sont tuables, quel que soit leur âge. Il y a presque deux idéotypes opposés : les honnêtes gens ou les bons flics, et la racaille. Souvent, les personnes tuées avaient un passé de délinquance, étaient connues des services de police ou avaient un casier judiciaire. Et ça va justifier leur mort.

    De façon étonnante, vous racontez que l’association Légitime défense va militer pour faire passer ces procès du tribunal correctionnel aux assises.

    Les affaires de légitime défense sont des procès qui vont toujours être politisés. Il y a toujours un enjeu politique derrière : le droit de posséder des armes, de défendre sa vie, ses biens, son commerce, etc. Les affaires de légitime défense ont toujours été jugées au tribunal correctionnel, qu’il s’agisse de policiers ou de citoyens. Mais ce n’est pas la bonne juridiction pour politiser la légitime défense, car c’est un petit tribunal, qui ne permet pas de faire des grandes plaidoiries politiques, des grands défilés de témoins. Et les magistrats professionnels du tribunal correctionnel sont plutôt sévères envers les auteurs de légitime défense. Ils condamnent souvent symboliquement à du sursis ou à une peine d’amende pour signifier qu’il y a eu mort d’homme.

    Or le fait qu’un auteur d’homicide dit défensif soit condamné, même à du sursis, est inacceptable pour les avocats de Légitime défense. Ils vont demander que leurs clients soient passibles des assises, ce qui est du jamais-vu : des avocats qui demandent à aggraver la situation pénale de leurs clients. Ils disent : ce n’est pas un homicide involontaire puisque mon client avait vraiment l’intention de tirer sur cette personne. C’est très risqué, car les peines en cour d’assises peuvent être beaucoup plus lourdes. Mais c’est une stratégie payante : les jurys vont acquitter très majoritairement les tireurs.

    Au début des années 1980, l’État veut être de plus en plus sévère contre les auteurs de légitime défense en les traduisant devant les cours d’assises. Deux camps opposés, qui réclament l’un la limitation de la légitime défense, l’autre son extension, vont se retrouver sur la juridiction où les tireurs doivent être jugés, la cour d’assises.

    Comment les cours d’assises traitent-elles ces homicides ?

    Ma thèse est que la légitime défense impose aux jurés d’assises une problématique particulière. On passe de la question habituelle : « L’accusé est-il coupable ou innocent ? », à une autre question : « L’accusé a-t-il tiré en état de légitime défense ? ». Ce qui modifie complètement les questions des juges, la plaidoirie des avocats, la perception des jurés.

    Le juré d’assises va toujours s’identifier avec celui qui a tiré parce qu’il y a des proximités en termes de classe sociale et de vision du monde. Les jurés d’assises ont toujours été très sévères envers les atteintes aux biens. Dans une société où on martèle qu’il y a de l’insécurité, les jurés ont tendance à acquitter celui qui a tiré sur un voleur supposé, aperçu sur un toit, en train de s’enfuir dans leur jardin.

    Il y a cette croyance qu’on peut défendre ses biens par les armes, alors qu’en France l’atteinte aux biens a toujours été exclue des crimes de sang. On peut être excusé si on tue en état de légitime défense, quand on protège sa vie, mais pas quand on protège un bien, sauf si on entre chez vous la nuit ou qu’on essaie de vous voler avec une extrême violence.

    Le profil de la victime semble également déterminant. Qu’attend-on d’une bonne victime ?

    Les jurys d’assises ne jugent pas tant celui qui a tiré que celui qui a été tué. C’est le mort qui est en procès : avait-il une bonne vie ? Était-il un délinquant ? Était-il en train de commettre un crime ou un délit ? Dans ces procès, on assiste à une criminalisation post mortem de la personne tuée. Cela débouche souvent sur deux affirmations : soit « il l’a bien mérité », soit « il est responsable de son propre décès », s’il commettait un délit au moment où il a été tué. Par exemple, quand un voleur est tué, les avocats du tireur diront que ce sont les risques du métier.

    Les bonnes victimes de la légitime défense sont très rares. Il n’y a que trois configurations où les tireurs sont condamnés et où la famille de la victime peut obtenir justice. Premier cas, les jurés ne peuvent vraiment pas croire que la personne était en état de légitime défense parce qu’elle a inventé une menace ou a maquillé la scène du crime. Les jurés ne peuvent alors pas croire à sa peur.

    Deuxième cas, lorsque le tireur a un rapport problématique aux armes, est un fanatique des armes. C’est le cas du gardien de supermarché qui a tué Moussa Mezzogh, qui venait de dérober des blousons. Il a été condamné à cinq ans de prison, dont trois avec sursis. La police avait trouvé chez lui un arsenal.

    Le troisième cas, c’est lorsque le racisme est reconnu comme le mobile unique. Dans les crimes racistes, pour que la question du racisme apparaisse lors des audiences, il faut qu’il n’existe aucune autre possibilité. Pour que la thématique du racisme apparaisse, il faut que la personne tuée soit « blanche comme neige », si je peux me permettre l’expression : qu’elle n’ait aucun passé délinquant et ne fasse absolument rien au moment où elle est tuée.

    Les médias ont un rôle très important, car ils participent à l’idéologie de l’insécurité en mettant l’accent sur les faits divers. Et ils ont tendance à participer à la criminalisation post mortem de la victime. Soit ils ne parlent pas de la personne tuée, qui est invisibilisée, soit ils insistent sur sa mauvaise conduite.

    Aujourd’hui, hors quelques cas médiatisés comme celui du bijoutier de Nice, en 2013, les homicides en légitime défense ont diminué. Comment l’expliquer ?

    Il y a effectivement de moins en moins de cas de légitime défense mortels. Entre 2015 et 2017, il y a eu une cinquantaine de cas où l’argument de la légitime défense est avancé au procès, dont moins d’une dizaine mortels. Donc, moins de dix cas mortels en deux ans contre quarante cas mortels juste pour des cambriolages ou des vols en 1978 et 1980.

    Cela rentre dans un processus plus général de pacification des mœurs, mais aussi dans une politique volontariste de l’État français pour réduire la légitime défense. Il limite les ventes d’armes d’autodéfense les plus utilisées, notamment la carabine 22 long rifle. Dans les années 1980, on achetait ces armes à la FNAC, au BHV, sur catalogue à La Redoute, etc.

    Mais l’État ne pourra jamais limiter l’une des principales armes de légitime défense : le fusil de chasse. Les cas récents montrent que c’est ce fusil de chasse qui est utilisé dans les affaires mortelles dites de légitime défense.

    À partir de 1994, il inclut dans le code pénal des critères, issus de la jurisprudence, qui encadrent la légitime défense : l’immédiateté, la simultanéité, la proportionnalité et la nécessité d’avoir une menace réelle et non imaginaire. Et l’État impose ce qu’est une bonne autodéfense : appeler la police, ne pas garder d’argent chez soi, s’assurer contre le vol, ne pas ouvrir quand on frappe, être très méfiant. L’État français construit un sujet résilient, acteur de sa propre sécurité, qui développe des sentiments de suspicion envers autrui mais qui a confiance envers la police.

    Reste l’exception policière : les policiers ont eux, au contraire, connu ces deux dernières années une extension du champ de la légitime défense, au nom de la menace terroriste.

    La légitime défense policière s’analyse comme un dispositif d’exception qui, après les attentats du 13 novembre 2015 et après l’état d’urgence, est devenu permanent. J’ai découvert que la France avait déjà étendu la légitime défense pour les policiers à deux reprises, sous Vichy et pendant la guerre d’Algérie, en leur permettant d’utiliser plus facilement leurs armes. Ce sont les moments les plus répressifs de notre histoire récente, où on a inventé le plus de dispositifs d’exception et dans lesquels on va puiser des mesures aujourd’hui, dans le cadre de la lutte antiterroriste.
    Sous Vichy et pendant la guerre d’Algérie, on avait déjà aligné la légitime défense policière sur les règles d’ouverture du feu militaires, dans un cas, pour abattre plus facilement des résistants, dans l’autre, pour abattre des indépendantistes ou leurs soutiens. Mais après Vichy et après la guerre d’Algérie, on avait refermé cette parenthèse. La légitime défense policière était redevenue ordinaire.

    Après les attentats, au contraire, on a étendu par deux lois, en 2016 et 2017, la possibilité pour les policiers de tirer. C’était une très vieille revendication, à la fois des syndicats de policiers et de la droite et de l’extrême droite, au moins depuis le début des années 1980. Et tous les chefs d’État, gouvernements, tous les ministres de l’intérieur s’y étaient toujours opposés. Même Charles Pasqua, connu pour avoir couvert de graves bavures policières, était contre, car il disait que c’était trop dangereux. En 2015, dans le contexte traumatique post 13-Novembre et de l’état d’urgence où l’État a beaucoup demandé aux policiers, il a accédé à leurs revendications.

    Cela a-t-il eu un impact sur le nombre de personnes tuées par la police ?

    Je ne crois pas. Il y a eu 14 morts l’an dernier, or on sait que la police a tué plus de 450 personnes en 40 ans [de juillet 2017 à mai 2018, 14 personnes ont été tuées lors d’opérations policières, selon un recensement inédit de l’IGPN, qui ne comptabilisait pas ces morts auparavant – ndlr]. En revanche, il y a une augmentation exponentielle du nombre de tirs policiers. En 2017, la police a tiré 394 fois, soit une augmentation de 54,5 % par rapport à 2016. Il va falloir observer les effets de ces lois sur le temps long.

    Après les attentats à Londres de 2005, les officiers de Scotland Yard ont adopté la théorie du shooting to kill, qui vise à abattre le plus rapidement possible un potentiel terroriste avant qu’il ne déclenche une possible ceinture d’explosifs. Quelques semaines après l’adoption de cette doctrine, en juillet 2005, un électricien brésilien, Jean Charles de Menezes, a été tué de sept balles dans la tête, dans le métro londonien, par deux policiers qui l’avaient pris pour un suspect pakistanais. Cela a été considéré comme une affaire de légitime défense.

    Une nouvelle problématique s’est mise en place, qui est celle du « faire mourir le terrorisme ». Michel Foucault parlait des techniques du « faire mourir » et du « laisser vivre ». Aujourd’hui, il me semble que nous sommes dans une réflexion sur le « faire mourir les terroristes ». Comment les tuer ? À quel moment ? Cela répond à la militarisation de la police, qui fait suite à cette expression entendue partout après le 11 septembre 2001 : « On est en guerre. » Si nous sommes en guerre, alors la police doit pouvoir tuer, comme l’armée, et avoir une possibilité de tir plus étendue sans être inquiétée par la justice.

    Et chez nos voisins européens, comment cette législation sur la légitime défense évolue-t-elle ?

    C’est assez inquiétant. Nos voisins européens sont dans une démarche totalement différente de la nôtre sur la légitime défense citoyenne. Au début des années 2000, le Royaume-Uni a par exemple entamé une réflexion sur la possibilité d’étendre la légitime défense pour les particuliers, notamment quand il s’agit de cambriolage. En 2008, une loi a mis en place la légitime défense subjective, qui a toujours été refusée en France. C’est considérer que quelqu’un qui croyait honnêtement être en légitime défense ne sera pas inquiété par la justice. Celle-ci s’applique aussi aux policiers.

    Le pire à venir est en Italie. La Ligue du Nord a fait de la légitime défense un enjeu central de ses campagnes en politisant les affaires de vols, de cambriolages. En 2015, elle a réussi à la faire étendre. Et le ministre de l’intérieur Matteo Salvini, qui porte des tee-shirts en faveur de la légitime défense [comme ici, en mai 2017 – ndlr], défend des propositions de loi pour aller plus loin. Ce qui est très préoccupant, car il y a énormément d’armes en circulation en Italie, avec un fort lobby des armes. Et ce n’est pas un hasard si, depuis quelques mois, on assiste à une multiplication des fusillades racistes visant des Noirs.

    Sans parler de la République tchèque, qui dit qu’il faut s’armer contre les terroristes islamistes. Avec notre État centralisé très fort qui veut centraliser la violence, nous sommes un peu une exception par rapport à nos voisins.

    Aujourd’hui, certaines féministes revendiquent une extension de la légitime défense aux femmes battues, comme c’est déjà le cas au Canada, au vu notamment du cas de Jacqueline Sauvage, condamnée pour le meurtre de son mari. Cela vous semble-t-il souhaitable ?

    En France, les femmes battues ne sont jamais reconnues en état de légitime défense, car deux critères leur font défaut quand elles tirent. Celui de la simultanéité : il faut que la femme tue son compagnon violent au moment même où elle est battue, ce qui est extrêmement rare. C’était le cas d’Alexandra Lange qui, en 2009, a poignardé son mari au moment où il l’étranglait. Elle a été acquittée en avril 2012. Mais souvent, les femmes les tuent après la séquence de violence conjugale, soit d’une balle dans le dos, soit dans leur sommeil. Et il y a celui de la proportionnalité : peut-on tirer sur quelqu’un qui vous a donné une gifle ?

    Le cas le plus ahurissant est celui de Fatiha Taoui, condamnée en mars 2018 à cinq ans de réclusion criminelle, dont trois ferme, aux assises de la Haute-Vienne. Elle a été battue pendant plusieurs années, son mari avait été condamné trois fois pour violences conjugales et harcèlement, il avait des injonctions à ne pas s’approcher du domicile. Il défonçait sa porte à coups de hache, il la menaçait de mort, elle et ses enfants. Un soir, il est arrivé avec un fusil de chasse chez elle et elle l’a tué. Les juges ont trouvé son discours incohérent, car elle a affirmé l’avoir abattu dans un corps à corps, alors qu’elle a utilisé un fusil long. C’est représentatif, car les femmes qui tuent leur conjoint ne sont quasiment jamais reconnues en état de légitime défense.

    Au Canada, en 1990, une législation a créé la légitime défense différée. Elle supprime ce critère de simultanéité. Un expert décide si la femme qui a tué est atteinte d’un syndrome de la femme battue (SFB). Ce qui est une manière aussi de pathologiser ces femmes, mais cela leur permet de pouvoir mobiliser la légitime défense comme les hommes. On considère qu’elles ont tellement été battues qu’elles ne sont plus en état de décider si c’est bien ou mal au moment où elles tirent.

    Est-ce transposable en France ?

    Je suis réservée parce que la légitime défense a été faite pour les hommes, ceux qui disposent des armes, qui monopolisent la violence, qui vont à la chasse, qui sont inscrits dans un club de sport de tir. Ne faut-il pas laisser la légitime défense aux hommes et imaginer autre chose ?

    En tout cas, il faut être extrêmement prudent dès qu’on parle d’extension de la légitime défense, pour deux raisons. En Angleterre, on a étendu la légitime défense citoyenne. Immédiatement, ça s’est appliqué aux policiers. En 2014, Christian Estrosi (LR) et Éric Ciotti (LR) avaient déposé une proposition de loi pour étendre la légitime défense pour les commerçants. Ils ont justifié cette extension en prenant l’exemple des femmes battues au Canada ! C’est-à-dire que les causes féministes peuvent être utilisées pour justifier la légitime défense des dominants et des hommes.

  • Max Nordau et l’art dégénéré du goy (1900)
    http://www.dedefensa.org/article/max-nordau-et-lart-degenere-du-goy-1900

    Max Nordau et l’art dégénéré du goy (1900)

    Philosophe juif et sioniste hérétique (il acceptait l’Ouganda…), Max Nordau appartient à toute cette génération de penseurs juifs politiquement incorrects qui défièrent à Vienne le monde moderne dans le sillon de Nietzsche, et auxquels j’ai rendu hommage dans mon livre sur Kubrick. Schnitzler, le jeune Weininger, l’extraordinaire et éternellement méconnu Karl Kraus et même Freud dans son genre furent, entre beaucoup d’autres, ces êtres qui foraient, sapaient et minaient le monde moderne qui s’était construit depuis beaucoup plus longtemps que ne le pensaient les chrétiens peu éclairés et les traditionalistes de l’époque. Un rappel : Jonathan Swift se demandait déjà par quoi on remplacerait le christianisme au début du dix-huitième siècle. Eh bien on le remplaça par (...)

  • Des fragments de micro-plastiques présents dans la chaine alimentaire humaine
    https://www.crashdebug.fr/sciencess/15203-des-fragments-de-micro-plastiques-presents-dans-la-chaine-alimentai

    Its too late... On se dirige droit vers Idocratie... Ce qui est beau c’est que les principaux concernés ne s’en rendent même pas compte..... (Informations complémentaires)

    Différents types de plastique ont été trouvés chez les huit volontaires de cette étude pilote, présentée lors d’un congrès de gastro-gastroentérologie à Vienne comme une première mondiale.

    Pendant une semaine, cinq femmes et trois hommes âgés de 33 à 65 ans, vivant en Finlande, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Italie, en Pologne, en Russie, au Japon et en Autriche, ont noté ce qu’ils mangeaient.

    La taille des échantillons de plastique trouvés dans leurs selles varie de 50 à 500 micromètres, soit l’épaisseur d’un cheveu ou plus. Les scientifiques supposent qu’ils ont été ingérés via des produits de la mer (...)

  • A Panazol, la future voie verte est plutôt brune
    https://labogue.info/spip.php?article278

    Sur les bords de Vienne, les arbres ont été massivement coupés à la fin du mois d’août pour laisser place à un champ de bataille. Alors que le fonctionnement des arbres et leur rôle dans nos vies sont de mieux en mieux compris, certains préfèrent continuer l’absurdité généralisée qu’est la gestion des arbres en Limousin. Source : La bogue

  • Portrait


    Photo : Archiv für die Geschichte der Soziologie in Österreich, Uni Graz, Nachlass Marie Jahoda

    Marie Jahoda (1907-2001), grande psychologue et sociologue viennoise, n’a pas d’entrée dans le Wikipédia français (je devrais vraiment m’en occuper !). Elle a pourtant révolutionné la pratique de l’enquête sociologique avec une première étude sur les impacts psycho-sociaux du chômage de longue durée.
    Sociale-démocrate très engagée, évoluant dans Vienne la Rouge de l’entre-deux-guerres, elle obtient son doctorat de psychologie à 25 ans seulement. Elle s’engage dans la résistance, est faite prisonnière en 1936 et doit s’exiler aux USA, puis en Grande-Bretagne et devient une professeure de psychologie sociale de renommée internationale.
    Jahoda s’est inspirée de la « psychologie du développement » de la psychologue Charlotte Bühler (une autre grande scientifique « oubliée »), qui cherchait à quantifier des données psychologiques selon une typologie précise. Pour Jahoda, la science doit avant tout « rendre visible ce qui est invisible » pour « changer le monde ».
    Die Arbeitslosen von Marienthal. Ein soziographischer Versuch über die Wirkungen langandauernder Arbeitslosigkeit, paru en 1933, est la première enquête « sociographique » de l’histoire des sciences sociales. Avec Paul Lazarsfeld et Hans Zeisel, Jahoda a collecté des données quantitatives et qualitatives dans la fabrique textile de Marienthal (près de Vienne), dont tous les ouvrières et ouvriers étaient au chômage. Pendant deux mois, l’équipe s’est installée sur place, a interviewé les habitants sur leur biographies familiales et professionnelles et collecté des données chiffrées sur différents aspects de leur vie. L’équipe est alors arrivée à la conclusion tout à fait surprenante que le chômage de longue durée provoquait chez les gens une apathie politique plutôt que la révolte.

    http://www.dasrotewien.at/seite/jahoda-lazarsfeld-marie

    „Trotz Wirtschaftskrise, Inflation und Arbeitslosigkeit war diese Massenbewegung, deren Grundlage der Austromarxismus war, erfüllt von einem Geist der Lebensbejahung, der – wie ich glaube – im 20. Jahrhundert keine Parallele hat.“ Marie Jahoda, „Aus den Anfängen der sozialwissenschaftlichen Forschung in Österreich“, 1981 [...]

    http://www.fembio.org/biographie.php/frau/biographie/marie-jahoda
    Biografie

    Marie Jahoda ist eine Pionierin der Sozialpsychologie und empirischen Sozialforschung. Ihr erstes bedeutendes Werk “Die Arbeitslosen von Marienthal”, das sie gemeinsam mit Paul Lazarsfeld und Hans Zeisel 1933 veröffentlichte, bescherte ihr Weltruhm. Es wurde in viele Sprachen übersetzt. In der Studie werden Auswirkungen von Langzeitarbeitslosigkeit auf Arbeitslose dargestellt. Arbeitslosigkeit führt nicht zu revolutionärem Verhalten, sondern zu Resignation. Wegen ihrer Originalität ist diese Studie noch immer sehr lesenswert. […]

    Ici, elle est interviewée à l’âge de 90 ans :
    https://vimeo.com/69620688

    #Marie_Jahoda #sociologie #histoire_des_femmes

  • L’article du Monde est sous #paywall :

    Réchauffement climatique : en 1979, tout le monde savait déjà
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/08/26/1979-1989-decennie-verte_5346313_3232.html

    Celui du Temps est en accès libre :
    Comment nous avons perdu le combat contre le changement climatique
    https://www.letemps.ch/sciences/avons-perdu-combat-contre-changement-climatique

    I – 1979-1982
    Printemps 1979 : un militant inquiet
    Automne 1979 : une mobilisation cahin-caha
    1980-1981 : malgré la blitzkrieg de Ronald Reagan, la mobilisation grandit

    II – 1983-1989
    1983-1984 : l’exceptionnalisme américain contre le changement climatique
    1985 : le trou d’ozone contre le réchauffement
    1987-1988 : la censure de la science, et le brûlant été 1988
    Eté 1988 : la conférence de Toronto, le « Woodstock du climat »
    1989 : la Maison-Blanche se rebiffe
    Novembre 1989 : l’enterrement définitif à Noordwijk

    • Réchauffement climatique : en 1979, tout le monde savait déjà

      Une étude révèle que l’humanité a été très proche, il y a quarante ans, de prendre les bonnes décisions pour arrêter le réchauffement !

      Rapport d’étonnement. Cet été, toute l’Europe cuisait sous la canicule. Le 1er août, la National Oceanic and Atmospheric Administration expliquait que l’année 2017 a été la troisième année la plus chaude de l’histoire moderne après 2016 et 2015. Le 6 août, une équipe scientifique internationale publiait une inquiétante étude dans la revue PNAS prévenant que l’actuelle combinaison de la fonte de l’Antarctique de l’ouest – une perte de 2 720 milliards de tonnes de glace depuis 1992 d’après Nature du 13 juin –, de la déforestation et des émissions de gaz à effet de serre aggrave le risque de l’« effet domino » à partir d’un réchauffement à 2° Celsius – qui pourrait être atteint avant 2100. Ces « rétroactions auto-renforçantes », estime l’étude, pourraient pousser « le système terrestre vers un seuil planétaire » et « provoquer un réchauffement continu ».

      La Terre deviendrait alors, « dans quelques décennies », une étuve avec « des températures de 4° à 5° supérieures à la période préindustrielle », tandis que le niveau des mers s’élèverait « de 10 à 60 mètres ». Des régions côtières, des villes entières seraient submergées, des îles disparaîtraient, le Sahara s’étendrait vers le sud, la pénurie d’eau deviendrait fatale, le régime de la mousson serait gravement perturbé, des milliers d’espèces disparaîtraient, les phénomènes climatiques extrêmes se multiplieraient. Quant à la civilisation humaine, je vous laisse imaginer…

      « Enjeu “non partisan” »

      Le plus dramatique peut-être dans notre impuissance actuelle face à cette catastrophe annoncée est que l’humanité a été très proche, il y a quarante ans, de prendre les bonnes décisions pour arrêter le réchauffement ! C’est ce que révèle une investigation de l’essayiste américain Nathaniel Rich, « Perdre la Terre », publiée le 1er août dans le New York Times, appuyée sur dix-huit mois d’enquêtes et plus de cent interviews de scientifiques, de politiciens et d’écologistes.

      Dans les années 1970, rappelle Rich, « l’effet de serre » est déjà bien connu des scientifiques, et décrit dans n’importe quel « manuel d’introduction à la biologie ». Il est alors clair que plus l’atmosphère contient de dioxyde de carbone, plus elle se réchauffe, et qu’il faut réagir au fait que nous en produisons des quantités astronomiques en brûlant du charbon, du pétrole et du gaz. En 1979, un rapport de la National Academy of Sciences américaine prévient que « la question du dioxyde de carbone devrait figurer à l’ordre du jour international dans un contexte qui maximisera la coopération ». Quant aux démocrates et aux républicains, ils jugent que le problème du réchauffement est grave et doit devenir un enjeu « non partisan ».

      Ils sont entendus ! A Genève, lors de la première Conférence mondiale sur le climat de 1979, les scientifiques de 50 pays conviennent qu’il est « urgent » de réduire les émissions. Quatre mois plus tard, à Tokyo, le groupe des sept pays les plus riches s’engage à prendre des mesures. Dans les années qui suivent, grâce au militantisme du consultant indépendant Rafe Pomerance, des Amis de la Terre et du climatologue James E. Hansen, les risques d’un changement climatique rapide font les couvertures des journaux…

      Premières campagnes « climatosceptiques »

      Et puis en 1985, la découverte par le grand public du « trou » de la couche d’ozone, qui nous protège des rayons ultraviolets, dramatise la question climatique. L’ONU s’en empare, la Convention de Vienne sur la protection de la couche d’ozone est signée, Etats-Unis en tête, en dépit d’une opposition virulente des entreprises de réfrigération ou chimiques. Elle est confirmée par la signature du protocole de Montréal en 1987, qui entraîne une mobilisation internationale contre les chlorofluorocarbones – en 2016, une étude parue dans Science indique que le « trou » a diminué de 4 millions de km2, évitant « deux millions de cancers de la peau ».

      Fort de ce succès, les scientifiques et les écologistes mobilisés pensent qu’ils vont pouvoir obtenir gain de cause pour contenir les émissions de gaz à effet de serre. En 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), placé sous l’égide de l’ONU, est créé. En 1989, à La Haye, 149 pays conviennent qu’un traité international contraignant doit être rapidement signé, préparant le Sommet de la Terre à Rio en 1992…

      Hélas, en 1990, le consensus s’effondre aux Etats-Unis. Les premières grandes campagnes « climatosceptiques » démarrent, menées par l’American Petroleum Institute et l’organisation de lobbying Global Climate Coalition financée par les entreprises opposées à toute mesure de restriction. Dépensant des millions de dollars, ils vont réussir à retourner des politiciens et des scientifiques proches des industriels, jusqu’à paralyser la ratification du protocole de Kyoto par les Etats-Unis.

      Pourtant, dès les années 1970, « tout le monde savait, rappelle Nathaniel Rich. Et nous le savons tous encore ».

  • Un grand projet de réservoirs d’eau sert les intérêts de l’agriculture intensive au mépris de l’avenir des rivières
    https://www.bastamag.net/Un-grand-projet-de-reservoirs-d-eau-sert-les-interets-de-l-agriculture

    Pour continuer d’irriguer leurs cultures de maïs très gourmandes en eau, des exploitants agricoles installés dans la Vienne envisagent la construction de 41 réservoirs d’eau d’ici 2022. Ces retenues, qui ne profiteraient qu’à une poignée d’agriculteurs, équivaudraient à 7,5 fois le projet de barrage de Sivens. Objectif : pomper de l’eau dans les rivières et les nappes phréatiques durant l’hiver, puis la stocker en vue de limiter le pompage en été. Un moyen, selon les opposants, de contourner les (...)

    #Résister

    / #Accès_à_l'eau, Quelle #Agriculture pour demain ?, #Eviter_le_dépôt_de_bilan_planétaire, Agriculture, A la (...)

    #Quelle_agriculture_pour_demain_ ?

  • Une semaine marquée par les hommages à Semira Adamu, morte lors de son expulsion il y a 30 ans

    https://parismatch.be/actualites/politique/176787/une-semaine-marquee-par-les-hommages-a-semira-adamu-morte-lors-de-son-exp

    Se souvenir, 30 ans après et manifester : c’est remarquable. J’espère qu’on manifestera à Vienne le 1er mai 2019 pour marcus Omofuma.

    La mort de Semira Adamu reste très présente dans les esprits. Le 22 septembre 1988, la jeune Nigériane de 20 ans meurt étouffée par un coussin lors d’un rapatriement forcé. Elle avait fui le Nigéria pour échapper à un mariage forcé et introduit une demande d’asile en Belgique. Cette dernière avait été rejetée et la jeune femme avait été incarcérée au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Elle avait fait l’objet de plusieurs tentatives d’explusions, et la dernière lui fut fatale. Le 22 septembre, elle est étouffée lors de son rapatriement forcé à l’aide d’un coussin par deux policiers belges. À l’époque, la technique était autorisée par les autorités dans certaines conditions pour calmer les demandeurs d’asile déboutés.

    #asile #migrations #meurtres

  • Immigration : l’UE veut intensifier sa coopération avec l’Egypte et l’Afrique du Nord

    Les dirigeants européens sont convenus d’engager des négociations avec l’Egypte et d’autres pays d’Afrique du Nord pour lutter contre les départs clandestins de migrants vers l’Europe, a annoncé jeudi le chancelier autrichien Sebastian Kurz au second jour d’un sommet de l’UE à Salzbourg.

    « L’Egypte est prête à approfondir son dialogue avec nous », s’est félicité M. Kurz, saluant « une nouvelle étape importante » dans la lutte contre l’immigration en Europe.

    Depuis le pic de la crise migratoire en 2015, l’UE a déjà conclu avec la Turquie et la Libye des accords qui ont contribué à une forte baisse des arrivées sur le continent via la Méditerranée.

    Mais les Européens veulent étendre ces partenariats à tous les pays d’Afrique du Nord à la faveur notamment d’un sommet avec la Ligue arabe (basée au Caire) que le Conseil européen (représentant les Etats membres) espère organiser en février.

    Pays fondateur de la Ligue arabe, l’Egypte joue un rôle modèle dans la lutte contre les embarquements clandestins à destination de l’Europe, a souligné M. Kurz, dont le pays assume jusqu’à la fin de l’année la présidence tournante de l’UE.

    « L’Egypte est le seul pays (d’Afrique du Nord) qui a réussi depuis 2016 à empêcher tout départ de migrants » par voie de mer, a souligné le chancelier autrichien, saluant l’"efficacité" du Caire.

    Le ministère égyptien des Affaires étrangères a confirmé la proposition d’un sommet UE-Ligue arabe en Egypte, en ajoutant toutefois que l’immigration ne saurait figurer seule au menu.

    « Le sommet proposé aborde toutes les questions de coopération arabo-européenne et ne se limite pas au sujet de l’immigration comme cela se dit », a insisté le ministère égyptien.

    Malgré la chute des arrivées en Europe à des niveaux inférieurs à ceux d’avant 2015, la question migratoire reste une des priorités des Vingt-Huit, qui en ont fait l’un des deux principaux sujets à l’ordre du jour du sommet informel de Salzbourg, avec le Brexit.

    « Nous avons une crise politique, pas une crise migratoire. Les chiffres (d’arrivées) sont même inférieurs à ceux qu’ils étaient en 2007. Mais il faut répondre aux préoccupations des citoyens européens, on ne peut pas les ignorer et attendre la prochaine crise », a reconnu le Premier ministre libéral luxembourgeois Xavier Bettel, à quelques mois de l’échéance électorale européenne (mai 2019).

    Pour autant, quand on évoque les sujets migratoires, « on parle de gens », a-t-il relevé, appelant les pays européens à faire preuve de « davantage de solidarité » au sein de l’UE.

    M. Kurz, un tenant d’une ligne dure dans ce dossier, a toutefois souligné que « la question migratoire ne se résoudra pas par la répartition (des migrants au sein des pays de l’UE), mais par la défense des frontières extérieures », telle que la souhaite la Commission européenne avec un renfort des moyens de l’Agence européenne des gardes-frontières et des gardes-côtes (Frontex).

    Répondant aux critiques de Vienne, qui avait accusé jeudi les capitales du sud de l’Europe d’aborder avec réticence le renforcement de la mission Frontex, une source diplomatique espagnole a assuré jeudi que son pays ne voyait « pas d’inconvénient » à une telle mesure. « Mais nous le considérons comme un mécanisme flexible et complémentaire », a ajouté cette source.

    Craignant une atteinte à la souveraineté hongroise, le Premier ministre Viktor Orban a indiqué jeudi avoir proposé à la présidence européenne de garantir « le droit des pays à défendre » eux-mêmes leurs frontières.

    Une source proche de la présidence française a jugé que la question de la souveraineté était un « faux débat », car « personne n’a jamais dit qu’un garde-frontière étranger imposerait sa décision dans le pays où il est posté ».

    https://www.voaafrique.com/a/migrants-l-ue-veut-intensifier-sa-cooperation-avec-l-egypte-et-l-afrique-du-nord-/4579509.html
    #asile #migrations #réfugiés #externalisation #frontières #Egypte #UE #EU #politique_migratoire

    • Egypt

      Introduction

      Egypt is a destination country along the central Mediterranean refugee route with people arriving from both the Middle East and east Africa. A growing population of concern is stranded in the most overcrowded and poorest neighbourhoods of its largest cities such as Cairo and Alexandria as a result of an upward trend of new arrivals and tightened control measures aimed at curbing irregular outflows towards Europe.

      Of the more than 247 000 refugees registered by the UNHCR, around 133 000 are from Syria with the remainder from East Africa or Iraq.
      What are the needs?

      Egypt continues to see a steady increase of refugees and migrants. Almost 31 000 were registered in 2018, more than 30 percent of them Syrians.

      Newly-arrived refugees and asylum seekers mix with an urban refugee population as well as with stranded migrants, and are heavily reliant on humanitarian assistance. Refugees reside in overcrowded and impoverished urban centres, where local communities already struggle with difficult living conditions, high unemployment rates and poor access to critical services such as healthcare and education. According to the UN, 85 percent of registered Syrian refugees in Egypt are unable to meet their basic needs.

      This coincides with Egypt’s worst economic recession in decades, which has seen dramatic price hikes in food and utilities. In addition, refugees from African countries have no or limited access to formal education and suffer linguistic barriers and discrimination, further contributing to their marginalisation.

      How are we helping?

      European Union assistance targets Syrian refugees and the most vulnerable among other refugees groups and their hosting communities. The EU funds humanitarian projects that focus on three main priorities: protection, healthcare, and education in emergency (EiE).

      Given the upward trend for new arrivals and, amongst them, the sharp increase of unaccompanied and separated children, strengthening core protection activities for the most vulnerable remains the paramount objective.

      While refugees in Egypt are legally entitled to access public health services, several structural causes (e.g. poor quality of services), calling for developmental investments, limit their capacity to benefit from them.

      The EU’s humanitarian aid efforts aim to facilitate access to emergency health services, particularly maternal and reproductive health, for those refugees without financial means to afford health fees, as well as for victims of discrimination and marginalisation. The most vulnerable groups or individuals in the hosting communities may also benefit from these interventions.

      In the area of education, the EU’s humanitarian aid funding intends to provide access to formal schooling and reduce related barriers for the most vulnerable refugee children. Barriers to education may be academic, financial, institutional or social and emotional, as well as any other obstacles children face as refugees. The support for educational activities focuses on primary and secondary school levels.

      The EU also provides multipurpose cash assistance to address the basic expenditures of those most in need among the registered refugees through cash transfers. The value of the transfer is normally based on a minimum expenditure basket (MEB, or what a household needs on a regular or seasonal basis and its average cost over time), while taking into account the contribution made by households, and available resources.

      https://ec.europa.eu/echo/where/middle-east/egypt_en
      #Egypte

      Avec ce commentaire de Marie Martin via la liste Migreurop :

      Pour celles et ceux pour qui ce serait pas clair, l’Union européenne considère désormais l’Egypte comme un pays de « destination » pour les personnes réfugiées, alors que les années précédentes les documents officiels parlaient de pays de « transit et de destination ». L’appel du HCR fait ainsi étrangement écho à une réalité qui ressemblerait presque à une #prophétie_auto-réalisatrice.

      –-> Appel du #HCR :

      Le HCR appelle à un « soutien crucial » en faveur de l’Egypte, débordée par le nombre de réfugiés

      Près de 250 000 réfugiés et demandeurs d’asile sont présents dans le pays, principalement des Syriens, des Soudanais et des Ethiopiens.
      Le nombre de réfugiés arrivant en Egypte est en hausse, a signalé l’ONU, jeudi 28 février, appelant à un « soutien crucial » face aux « ressources insuffisantes » du pays, partenaire clé dans le contrôle des migrations en Méditerranée. « Les conflits en cours au Yémen et en Afrique subsaharienne ont forcé davantage de personnes à fuir en Egypte », a indiqué dans un communiqué le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

      Le nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile enregistrés dans le pays au cours des deux dernières années a augmenté de 24 %, selon cette organisation internationale spécialisée. Au total, près de 250 000 réfugiés et demandeurs d’asile sont enregistrés par le HCR en Egypte, principalement des Syriens, des Soudanais et des Ethiopiens, selon des chiffres publiés en février par l’agence de l’ONU.
      « Des conditions humanitaires épouvantables »

      La capacité d’accueil de l’Egypte « est sous forte pression en raison de cette hausse d’arrivées et de ressources insuffisantes », a averti le HCR. « Huit réfugiés sur dix en Egypte vivent dans des conditions humanitaires épouvantables, estime dans ce communiqué le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. Ils ne peuvent même pas satisfaire leurs besoins les plus élémentaires. Mettre du pain sur la table est un défi quotidien. Or nous ne sommes pas en mesure de leur fournir le strict nécessaire ni de maintenir nos principaux programmes de protection des réfugiés dans ce pays. » Le HCR appelle ainsi à un « soutien crucial ».

      Du 24 au 26 février, l’Egypte a accueilli un sommet entre la Ligue arabe et l’Union européenne, dont la lutte contre l’immigration illégale était l’un des thèmes principaux au menu des discussions, sans aboutir à des annonces concrètes. Dans ses relations avec les chancelleries européennes, Le Caire se présente régulièrement comme un champion de la lutte contre l’immigration illégale et un modèle pour l’intégration des réfugiés sur son sol.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/03/01/le-hcr-appelle-a-un-soutien-crucial-en-faveur-de-l-egypte-debordee-par-le-no
      #UNHCR

    • Limoges : le chasseur visait un faisan, il blesse une fillette Le progrés - 17 Septembre 2018
      https://www.leprogres.fr/faits-divers/2018/09/17/limoges-l-homme-visait-un-faisan-il-blesse-une-fillette

      Un chasseur a grièvement blessé une fillette de 10 ans par arme à feu, dimanche en fin d’après-midi à Limoges (Haute-Vienne).

      La jeune victime pique-niquait avec sa famille sur les bords de la Vienne quand elle a été touchée au thorax. La fillette a dû être opérée en urgence mais ses jours ne sont pas en danger.

      D’abord, l’homme nie les faits
      L’auteur présumé du coup de feu, âgé de 69 ans, a été interpellé et sa carabine saisie. Il s’est d’abord montré « récalcitrant pour avouer sa participation avant de finalement reconnaître les faits », a indiqué la police.

      L’enquête devra déterminer si la balle, qui a tué le gibier, a ricoché avant de toucher la fillette. Les enquêteurs ont déjà établi qu’un seul coup de feu avait été tiré.

  • « Ceux qui disent qu’Idleb est effectivement une zone de désescalade ne savent pas de quoi ils parlent ! » - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2018/09/ceux-qui-disent-qu-idleb-est-effectivement-une-zone-de-desescalade

    "Ceux qui disent qu’Idleb est effectivement une zone de désescalade ne savent pas de quoi ils parlent !"
    Publié le 11 septembre 2018 par S. Sellami

    Pour mémoire, intervention du délégué permanent de la Syrie auprès des Nations Unies le 7 septembre 2018 devant le Conseil de sécurité, présidé jusqu’à la fin du mois par la déléguée permanente des États-Unis ; les discussions ayant porté quasi exclusivement sur la situation « humanitaire » à Idleb...

    Merci Madame la Présidente,

    Permettez que je commence par un petit clin d’œil éducatif pour expliquer à mes collègues ce que signifient les accords d’Astana.

    L’Accord d’Astana 4, aux délibérations duquel j’ai participé, avait pour objectif la création de « zones de désescalade » en Syrie, était limité à six mois, renouvelable si les « groupes armés » concernés par l’accord respectaient le cessez-le-feu et se séparaient des « groupes terroristes armés » exclus de ce même accord. Ce qui ne fut pas le cas à Idleb, puisque les groupes armés ont refusé de se séparer des groupes terroristes armés ou, plus exactement, puisque leurs sponsors ont refusé que cette séparation ait lieu.

    De plus, les terroristes d’Idleb ont lancé 400 drones sur la base russe de Hmeimim, à Lattaquié, et ont bombardé quasi quotidiennement la ville d’Alep depuis environ un an et demi, en dépit de ces accords. C’est pourquoi, celui qui dit qu’Idleb est une zone de désescalade est dans l’erreur et ne sait pas de quoi il parle. Cette zone est tombée parce que les groupes armés n’ont pas respecté les conditions de l’Accord d’Astana 4.

    Cette simple introduction devrait donc expliquer aux membres de ce Conseil pourquoi les choses en sont arrivées là où elles sont à Idleb. Mais, naturellement, le problème remonte à plus loin et a commencé avec la « Conférence de Vienne » de novembre 2015, conférence à laquelle la Syrie n’était pas invitée et n’a donc pas participé.

    Pour rappel [*], les participants à cette conférence ont décidé de charger la Jordanie d’établir la liste des terroristes et des non terroristes, puis ont demandé à l’Arabie saoudite de préciser qui était dans l’opposition et qui ne l’était pas. Ce qui n’a toujours pas été fait, parce que les États protecteurs du terrorisme refusent de distinguer le terroriste de l’opposant armé.

    Le processus d’Astana a tenté de résoudre ce problème par la création des zones de désescalade. Mais l’expérience a échoué à Idleb, les groupes armés et les groupes terroristes armés n’ayant respecté ni les conditions de la Conférence de Vienne, ni les accords d’Astana.

    Ma collègue déléguée de la Grande-Bretagne et M. de Mistura ont estimé qu’une faible minorité de combattants armés étaient présents à Idleb. C’est vrai. Mais cette faible minorité correspond à 50 000 terroristes ! Que diriez-vous, chère collègue déléguée de la Grande-Bretagne, si l’un de ces quatre matins 50 000 terroristes se répandaient dans Manchester pour y semer leurs méfaits, tandis que nous en parlerions comme d’une « opposition britannique armée modérée » et que l’OCHA [le Bureau de la coordination des affaires humanitaires] se mettait à leur envoyer des aides pour les garder en vie ?

    Telle est l’exacte absurdité de la situation à Idleb.

    ...suite...

  • Le projet de passeport autrichien pour ses germanophones fâche l’Italie Belga - 7 Septembre 2018 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_le-projet-de-passeport-autrichien-pour-ses-germanophones-fache-l-italie?

    Le ministère italien des Affaires étrangères a dénoncé vendredi soir la poursuite du projet de Vienne d’offrir un passeport autrichien aux habitants germanophones de la province de Bolzano, dans le nord-est de la péninsule.

    Le ministère a annoncé avoir appris l’existence à Vienne d’une commission gouvernementale chargée de préparer un projet de loi pour sur l’instauration de cette double nationalité.

    « Cette initiative est inopportune en raison de sa portée potentiellement perturbatrice », a insisté le ministère.



    « Il est surtout singulier que le gouvernement assurant la présidence tournante de l’Union européenne, plutôt que de se concentrer sur des actions qui unissent et favorisent la concorde réciproque entre les pays, cultive des projets de loi susceptibles de fomenter la discorde », a-t-il ajouté.

    « Une telle initiative est de plus vraiment curieuse si l’on considère que pour unir les citoyens des différents pays membres de l’UE, il existe déjà la citoyenneté européenne, comme le stipulent les passeports délivrés par chaque Etat » membre, a poursuivi le ministère.

    Province autonome
    La province de #Bolzano, une région montagneuse appelée Alto Adige (Haut-Adige) en italien et Südtirol en allemand, a été principalement autrichienne pendant des siècles, avant d’être intégrée après la Première guerre mondiale à l’Italie, où elle bénéficie d’un régime d’autonomie particulier.

    Au dernier recensement en 2011, 70% de ses habitants s’y sont déclarés germanophones, 26% italophones et 4% ladinophones, une langue rare locale d’origine romane. Le programme du gouvernement autrichien prévoit de proposer un passeport aux germanophones et aux ladinophones.

    Lors de l’annonce du projet fin 2017, les responsables de la province autonome de Bolzano s’étaient réjouis de cette opportunité tout en réaffirmant leur ancrage européen, tandis que leurs voisins également germanophones du Trentin avaient regretté de ne pas figurer dans les plans de Vienne.

    #nationalité #citoyenneté #identité #Sudètes #germanophones #frontières #minorités #nationalisme #UE #union_européenne #Autriche #Italie #passeport #patrie

  • L’#ingénierie_sociale d’#Otto_Neurath

    Il s’agit de la première étude en français consacrée à l’œuvre et aux théories de l’économiste autrichien Otto Neurath (1882-1945), également philosophe du Cercle de Vienne et concepteur du système graphique d’information Isotype.

    Il s’agit aussi, dans le champ de l’histoire des idées politiques et des théories d’économie politique, de la première étude en langue française portant sur la notion d’ingénierie sociale.


    http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100158320

    #livre

  • Un an après, la galère des anciens députés Caroline Fontaine - 3 aout 2018 - maris patch
    https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Un-an-apres-la-galere-des-anciens-deputes-1567013

    Seuls 25 % des élus de l’Assemblée nationale ont survécu au raz-de-marée En marche !. Parmi les battus, une grande majorité de socialistes. Leur difficulté à retrouver un emploi signe la fin de « l’ancien monde ».

    C’est le premier signe d’un changement d’importance : ils ne décrochent plus leur téléphone aux premières sonneries. D’ailleurs, ils ne le décrochent plus du tout. Et ils ne rappellent pas. Difficile pour eux, qui ont tant aimé prendre la lumière, d’annoncer qu’ils ne s’en sortent pas. Les élections législatives de 2017 ont laissé 434 sortants sur le carreau, dont environ deux tiers sont PS ou écologistes. Un an après, leur reconstruction personnelle et professionnelle est, pour beaucoup, loin d’être achevée. Digérer l’humiliation de la défaite – certains n’ont pas passé le premier tour – a pris du temps. « Pendant les cinq ans de mon mandat, je me suis investi à 110 %, confie Philippe Baumel, ancien élu socialiste de Saône-et-Loire. Mon échec m’a semblé profondément ingrat. J’ai vécu pendant six mois une forme de tétanisation. J’ai eu beaucoup de mal à tourner la page. »

    Six mois, c’est le temps qu’il a fallu à Véronique Massonneau, ex-députée écolo de la Vienne, pour ne serait-ce que sortir de chez elle : « J’avais du mal à supporter la compassion des gens. » Idem pour Catherine Lemorton, ancienne présidente PS de la commission des Affaires sociales, qui avait vendu sa pharmacie pour se consacrer à son travail d’élue. « Après le choc », elle a flirté avec les abîmes : « J’ai flanché. Ne plus me sentir utile a été très violent pour moi. » « On a eu peur qu’elle se suicide », glisse une de ses anciennes camarades. « La politique est une drogue dure », s’excuse Alexis Bachelay, ex-député socialiste des Hauts-de-Seine et porte-parole de Benoît Hamon pendant la campagne de la primaire. Tous sont habités par un profond sentiment d’injustice : s’ils n’ont pas été réélus, ce n’est pas leur faute, non, mais celle de François Hollande et de son gouvernement. « J’avais un seul défaut circonstanciel, celui d’être socialiste », dit Catherine Lemorton. Un an après, les plaies ne sont pas encore toutes cicatrisées.


    Notre enquête révèle leur difficulté à trouver un emploi malgré leur réseau et leur expérience
    Un sevrage violent, voilà donc le premier enseignement de notre enquête. Pour tous, même pour les 225 qui ont fait valoir leurs droits à la retraite. « J’avais le sentiment de n’avoir pas démérité », confie Dominique Raimbourg, ancien patron socialiste de la commission des Lois à l’Assemblée. Mais eux, au moins, savent qu’à leur manière, ils ont eu « de la chance », selon les mots de Patricia Adam, son homologue PS à la Défense : « Je suis un privilégié dans le sens où je suis vieux ! » s’amuse Raimbourg. Leur téléphone sonne beaucoup moins, mais, grâce à leur pension, ils ont pu rester actifs – en s’impliquant dans des associations, des think tanks ou des fondations – sans crainte du lendemain. « Ça aide », confirme Jean-Christophe Cambadélis, ancien patron du PS et ex-député de Paris. Pour les autres, pour ceux qui, comme le dit Véronique Massonneau, ont eu « la mauvaise idée de n’avoir “que” 59 ans », notre enquête révèle leur difficulté à trouver un emploi malgré leur réseau et leur expérience. Une première.

    « J’ai réalisé qu’on paraissait obsolète », s’attriste Véronique Massonneau
    « Autrefois, les députés avaient des carrières longues, explique Emile Blessig, président du Groupe des anciens députés. S’ils perdaient leur siège, ils gardaient leur mairie, leur conseil général… » Désormais, l’interdiction du cumul des mandats les prive de cette possibilité de rebond. Autre changement, l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron a signé la fin de l’alternance, ce balancier qui garantissait un retour dans l’hémicycle : après la droite, la gauche et ainsi de suite. Résultat, beaucoup se sont retrouvés sans rien. « Je ne suis plus une personne publique, je n’ai plus à m’exprimer », coupe Sandrine Mazetier, ancienne vice-présidente socialiste de l’Assemblée nationale. « Je n’ai rien à vous dire. Je suis redevenu un citoyen ordinaire », prétend Kader Arif, autrefois plus bavard dans sa vie d’élu de Haute-Garonne ou de ministre délégué de François Hollande. « Certains ont pris de tels coups sur la gueule qu’ils ne veulent plus entendre parler de rien », décode Catherine Coutelle, présidente de l’Association des anciennes députées. Et ce d’autant moins que la poignée d’anciens députés qui ont raconté leurs difficultés ont récolté sur les réseaux sociaux une volée d’insultes, sur le thème : « Mais pour qui se prend ce privilégié ? » Alors ils préfèrent se taire.
     « Avant, une entreprise pensait qu’un politique pouvait lui apporter des marchés, analyse Jean-Christophe Cambadélis. Aujourd’hui, elle se dit qu’il va lui valoir des emmerdes »

    « La vague a touché beaucoup de monde, rappelle Véronique Massonneau. Il y a d’anciens ministres, des vice-présidents de l’Assemblée nationale sans emploi. Et comme on cherche tous dans les mêmes domaines – porte-parole de fondation, dans les relations institutionnelles –, les places sont rares. » Alors même que leur image s’est dégradée : « Avant, une entreprise pensait qu’un politique pouvait lui apporter des marchés, analyse Jean-Christophe Cambadélis. Aujourd’hui, elle se dit qu’il va lui valoir des emmerdes ! » Catherine Coutelle opine : « Elles n’ont pas envie de s’encombrer avec des gens battus et dévalués dans l’opinion. » De surcroît s’ils viennent du PS. Alexis Bachelay raconte : « J’ai passé quelques entretiens. Mon étiquette politique est complètement démonétisée. Dans l’ancien monde, on était recruté parce que, cinq ans plus tard, on allait être à nouveau au pouvoir. Là, on est tricard. » Tricard et ringardisé par les jeunes loups macronistes. « J’ai réalisé qu’on paraissait obsolète », s’attriste Véronique Massonneau. Un « retour au réel » d’autant plus dur que certains « ont pris de mauvaises habitudes, admet Jean-Christophe Cambadélis. Ils ne veulent pas perdre leur position sociale. Ils cherchent donc des emplois plus élevés dans la hiérarchie que ceux qu’on leur propose. » Leurs difficultés n’avaient pas été anticipées. Rien n’a été prévu par l’Assemblée. Ici, aucun accompagnement pour les aider dans leur reconversion.

    En juillet 2017, 97 ex-députés touchaient l’allocation de retour à l’emploi
    Même pour les fonctionnaires – un quart des sortants –, le retour au bureau s’est révélé compliqué. « Vous n’êtes pas toujours le bienvenu, rappelle Catherine Coutelle. Une directrice de recherche a été déclassée de trois échelons. Une autre mise au placard… » Alexis Bachelay a travaillé onze ans dans la fonction publique territoriale : « Ils me reprenaient à leurs conditions. Ce n’étaient pas les miennes. » Au terme de six mois de congé parental à 370 euros par mois, il s’est mis en disponibilité – sans droits au chômage – pour créer, comme tant d’autres, sa société de conseil. « Ce n’est pas très original, mais, quand vous avez été parlementaire, vous n’avez pas 50 000 possibilités de reconversion ! »

    En juillet 2017, 97 ex-députés touchaient l’allocation de retour à l’emploi (contre 44 après les législatives de 2012). Un an après, ils sont encore 70 à la percevoir. Et certains, comme Alexis Bachelay ou Véronique Massonneau, qui a obtenu de son précédent employeur une rupture conventionnelle, n’y ont pas droit. En 2007, Guillaume Bachelay, ancienne figure montante du PS, député battu en 2017, publiait un livre au titre toujours d’actualité : « Désert d’avenir ? Le Parti socialiste, 1983-2007 ». Sollicité pour cette enquête, il n’a jamais donné suite à nos appels. Tout comme d’anciens ténors du PS – Christophe Borgel, François Lamy, Pascal Cherki… Signe que la nouvelle vie de ces ex-piliers de la Rue de Solferino doit être encore en construction. Un an après la défaite.

    #députés #députées #PS #politicards #chômage #chômeurses #chômeurs #précarité #assurance-chômage #crise #pauvreté #politique #exclusion , retour de bâton , subir les lois qu’ils/elles ont voté #tricard #ringard #réel #solferino #assistanat #galère

    • C’est poignant, tant de misère humaine ...

      Les 26 députés qui ont voté contre l’état d’urgence

      François Asensi (GDR) Alain Bocquet (GDR) Marie-George Buffet (GDR) Jean-Jacques Candelier (GDR) Patrice Carvalho (GDR) André Chassaigne (GDR)Jacqueline Fraysse (GDR)

      Laurence Abeille (non inscrit) Pouria Amirshahi (non inscrit) Isabelle Attard (non inscrit) Danielle Auroi (non inscrit) Michèle Bonneton (non inscrit) Sergio Coronado (non inscrit) Cécile Duflot (non inscrit) Noël Mamère (non inscrit) Philippe Noguès (non inscrit) Jean-Louis Roumégas (non inscrit)Eva Sas (non inscrit)

      Jean-Frédéric Poisson (LR)

      Fanélie Carrey-Conte (SRC) Linda Gourjade (SRC) Jean-Luc Laurent (SRC) Denys Robiliard (SRC) Barbara Romagnan (SRC) Gérard Sebaoun (SRC)Suzanne Tallard (SRC)
      Les 4 députés qui se sont abstenus

      Jean Lassalle (non inscrit)

      Nicolas Sansu (GDR)Gaby Charroux (GDR)

      Jean-Patrick Gille (SRC)

    • Erratum : la liste ci-dessus est la liste de ceux qui n’ont pas voté pour le reconduction de l’état d’urgence.
      Voici la liste des six qui n’ont pas voté l’état d’urgence :
      L’élu socialiste Pouria Amirshahi avait pour sa part annoncé son intention de voter contre. Deux autres socialistes, Barbara Romagnan et Gérard Sebaoun, l’ont également fait. Ainsi que les écolos Sergio Coronado, Noël Mamère et Isabelle Attard. La députée PS Fanélie Carre-Conte s’est pour sa part abstenue.

      Tout ça pour dire que le déconvenue aurait pu être plus douce en s’affirmant.

      Qu’en sera t-il pour les députés godillots de la tribu des DRH (futurs gestionnaires de camps) de LREM ?

    • Je ne me fous pas spécialement de leur gueule, c’est juste que je sais qu’il est facile de taper sur la gueule d’une partie de la population quand on a l’assurance de ne jamais se retrouver dans sa situation. Donc, le chômage, c’est toujours pour les autres, quand on veut, on peut, utilise ton foutu réseau et tu auras un boulot…
      Là, avec une réseau qui n’a rien à voir avec celui d’un chômeur en fin de droits, ils sont triquards.

      J’aimerais bien que ça les fasse réfléchir à ce qu’ils ont infligé aux autres.
      Cela dit, je me souviens quand on avait les anciens cadres qui arrivaient sur Actu>chômage. En fait de prise de conscience, on avait le droit à « pourquoi moi ? ».
      Désespérant.

    • Mais moi je me marre et sans aucune forme de honte. Ces gens là ils n’ont pas vocation à être député à vie non plus ou alors faut clairement aller en Chine et faire partie des pontes du PC chinois. Et ils viennent pleurer après…
      Ça me rappelle une entrevue entre le maire d’une petite ville de la banlieue de Lille avec des amis qui essayaient de mettre en place une mosquée et à qui le maire mettait des bâtons dans les roues régulièrement. Pendant la conversation le maire ne parlait qu’en terme de possession personnelle des ressources municipales : mon terrain, mes parkings etc Mon ami lui a alors dit « On ne va pas se mentir Monsieur X, on sait tous ici que vous êtes en CDD ». Le maire a rougi et n’a plus rien dit.
      Cerise sur le gâteau du texte : Cambadelis comme porte-parole, franchement ! Le gars il a été condamné plusieurs fois et il incarne la corruption et les magouilles du monde politique à lui tout seul.

  • https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/260718/il-n-y-aura-pas-d-expulsion-sur-la-montagne-limousine

    Des habitants et amis de la Montagne limousine, dont de nombreux élus locaux et figures intellectuelles ou artistiques locales, ont décidé de ne pas tenir compte des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) pour empêcher les expulsions des exilés qui ont trouvé refuge sur ce territoire. « Nous appelons tout le monde, partout, à faire de même, à exercer ce « devoir de fraternité » dont de lointaines révolutions nous ont laissé l’héritage. »

    https://vimeo.com/280093582

  • La stratégie de l’Elysée se fracasse sur la réalité de l’affaire Benalla
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/07/24/affaire-benalla-l-elysee-espere-avoir-passe-le-pire_5335159_823448.html

    Calmer le jeu, pour pouvoir ensuite reprendre la main.
    […]
    Et où il pourrait prendre la parole sans donner le sentiment de céder à la pression. « Quand il le jugera utile », comme il se plaît à le répéter à ses proches.

    Histoire de ne pas se retrouver face à une nuée de caméras dans un contexte décalé, il a annulé, lundi, son déplacement sur le Tour de France prévu mercredi. « Le président de la République a intérêt à prendre de la hauteur. A ce que les choses retombent en intensité avant de s’exprimer », confirme François Patriat, président du groupe La République en marche (LRM) du Sénat. Une façon de temporiser en attendant un contexte plus favorable.

    Cette stratégie #toute_en_subtilité a été fracassée par l’actualité.
    […]

    #paywall
    #car_tel_est_notre_plaisir

    • La stratégie de l’Elysée se fracasse sur la réalité de l’affaire Benalla

      Emmanuel Macron espérait une accalmie pour reprendre la main. La journée de lundi a balayé cet espoir.

      Calmer le jeu, pour pouvoir ensuite reprendre la main. Jusqu’à lundi 23 juillet dans l’après-midi, l’Elysée espérait encore pouvoir circonscrire la crise politique qu’a fait naître l’affaire Benalla, du nom de cet ancien collaborateur du président de la République qui a molesté un jeune homme et une jeune femme lors des manifestations du 1er-Mai. L’objectif était de la ramener à une simple dérive d’un individu, avec en toile de fond de vieilles inimitiés entre différents services administratifs.

      Avec le licenciement d’Alexandre Benalla, vendredi, et le début des auditions devant les commissions d’enquête parlementaires à l’Assemblée nationale, lundi, et au Sénat, mardi, Emmanuel Macron pensait entrer dans un moment où il serait moins exposé. Et où il pourrait prendre la parole sans donner le sentiment de céder à la pression. « Quand il le jugera utile », comme il se plaît à le répéter à ses proches.

      Histoire de ne pas se retrouver face à une nuée de caméras dans un contexte décalé, il a annulé, lundi, son déplacement sur le Tour de France prévu mercredi. « Le président de la République a intérêt à prendre de la hauteur. A ce que les choses retombent en intensité avant de s’exprimer », confirme François Patriat, président du groupe La République en marche (LRM) du Sénat. Une façon de temporiser en attendant un contexte plus favorable.

      Version démentie

      Cette stratégie toute en subtilité a été fracassée par l’actualité. A l’Assemblée, lundi, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a souligné la responsabilité du cabinet du président de la République : « Il leur appartenait donc d’agir. C’est la règle pour tous les manquements. » Pire, le soir, à une question de Marine Le Pen, Alain Gibelin, directeur de l’ordre public et de la circulation (DOPC), a affirmé que M. Benalla était présent à des réunions entre ses services et l’Elysée entre le 4 et le 19 mai. Une période pendant laquelle l’adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron était censé être suspendu.

      Cet aveu contredit la version de l’Elysée et crée un doute immense sur la sincérité de la déclaration du porte-parole du président, Bruno Roger-Petit, jeudi. Mardi matin, les proches de M. Macron ont démenti la version de M. Gibelin. Quelques minutes plus tard, ce dernier affirmait s’être trompé dans les dates. Lundi soir, l’Elysée a dû aussi réfuter l’information de L’Express sur les 180 000 euros de travaux qui auraient été provisionnés pour réaliser des travaux dans l’appartement de M. Benalla, dans une dépendance de l’Elysée, quai Branly.

      Et, alors que M. Macron avait fait un premier pas dans l’organisation de sa riposte, dimanche soir, en faisant savoir qu’il jugeait « choquant et inacceptable » le comportement de son ancien chargé de mission, ses troupes semblent toujours désarmées. Lundi matin, son premier cercle a répondu aux invitations des médias.

      « Le président nous a rappelé hier que depuis le premier jour de son arrivée à l’Elysée, seuls les policiers et la gendarmerie, qui sont attachés à sa sécurité, sont en responsabilité pour l’organisation de la sécurité du président de la République », a expliqué sur RTL le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

      Une version démentie toute la journée au cours des auditions. Sur BFM-TV, Christophe Castaner, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, a lui aussi minoré le rôle de M. Benalla, notamment au sujet de sa présence dans le bus de l’équipe de France de football, le jour du retour des Bleus : « J’ai entendu dire qu’il était en charge de la logistique, notamment des bagages. » Des prises de parole en décalage total avec les faits révélés au fur et à mesure des auditions.

      Même si lundi après midi, l’examen du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel s’est poursuivi dans des conditions normales, la vie politique ne reprend pas son cours normal. Mardi, les questions au gouvernement auxquelles le premier ministre, Edouard Philippe, devait se soumettre ne manqueront pas d’être chahutées par l’opposition.

      Etant donné le contexte incendiaire, l’hypothèse d’une prise de parole d’Emmanuel Macron reste toujours incertaine. Certains de ses proches estiment que le moment n’est pas venu. « La parole présidentielle, il n’y que la presse qui l’attende ! », minimise-t-on ainsi dans l’entourage de Richard Ferrand. « L’ambiance est bonne, comme dans toutes les crises, les troupes sont soudées », poursuit cette source proche du président du groupe LRM de l’Assemblée.

      « Si le président s’exprime, on dira qu’il s’immisce dans une enquête qui est en cours », abonde Aurore Bergé, porte-parole du groupe LRM au Palais-Bourbon. « Je ne vois pas ce qu’une parole présidentielle viendrait faire ici alors que les ministres [Benjamin] Griveaux et [Christophe] Castaner se sont exprimés dans les matinales », résume Gilles Le Gendre, vice-président du groupe majoritaire à l’Assemblée.

      « Les fusibles ont été enclenchés »

      « Tout ça va se dégonfler. On est loin de l’affaire d’Etat. Benalla, c’est l’histoire d’un type qui a outrepassé ses prérogatives, veut croire Pieyre-Alexandre Anglade, député (LRM) des Français de l’étranger. Les Français qui auront regardé les auditions du ministre de l’intérieur et du préfet lundi y auront vu une bataille entre administrations avec des acronymes incompréhensibles. »

      L’opposition n’a, elle, pas manqué de rebondir sur les déclarations de MM. Collomb, Delpuech et Gibelin, pour mettre en cause directement le cabinet de M. Macron. « On voit bien que les fusibles ont été enclenchés. Très clairement deux fusibles, le directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda, et le préfet de police, Michel Delpuech. C’est naturellement grossier et grotesque », a estimé le député (Les Républicains) Eric Ciotti.

      « ON N’A PAS BEAUCOUP ENTENDU LES MINISTRES DÉFENDRE MACRON CES DERNIERS JOURS, À PART CASTANER ET GRIVEAUX »
      FRANÇOIS PATRIAT, PRÉSIDENT DU GROUPE LRM AU SÉNAT

      Le chef de l’Etat doit « s’expliquer », a lancé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise, pour qui « tout ramène à Macron », demande à ce que le président soit auditionné. Tout comme le patron de Génération.s, Benoît Hamon. « Ceux qui semblent devoir s’expliquer, ce sont les membres du cabinet du président de la République », a renchéri la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, sur Europe 1.

      Mardi, le directeur de cabinet de l’Elysée, Patrick Strzoda, devait être auditionné par les députés puis par les sénateurs, qui entendront aussi le secrétaire général du Château, Alexis Kohler. Impossible de savoir ce qui sortira de ces auditions. Cette incertitude ne permet pas à la communication de l’Elysée de s’organiser.

      « Un immense gâchis »

      Si l’exécutif espère toujours une normalisation de la vie politique, après la plus grave crise qu’il lui a été donné de connaître depuis son arrivée au pouvoir, il n’en reste pas moins que l’affaire Benalla a fait des dommages collatéraux. Au premier rang desquels le projet de révision constitutionnelle, dont le gouvernement a annoncé, lundi, le report sine die. François de Rugy, le président de l’Assemblée, évoque une reprise des débats en septembre ou en octobre quand Gérard Larcher, son homologue au Sénat, juge que le contenu du texte doit « être repensé ».

      « On n’a pas beaucoup entendu les ministres défendre Macron ces derniers jours, à part Castaner et Griveaux, regrette François Patriat. Il faut monter au créneau pour défendre le chef. » Une nouvelle fois, le président de la République est apparu en première ligne, dans la tourmente, quand même ses ministres les plus politiques, comme Gérald Darmanin (action et comptes publics), se sont faits discrets.

      « La séquence de ces derniers jours n’est pas une bonne communication pour la majorité », regrette aussi Sacha Houlié, député (LRM) de la Vienne. Elle a sans conteste jeté le discrédit sur la République exemplaire dont le chef de l’Etat se veut le garant et sur l’exigence de transparence dans l’exercice du pouvoir dont il se fait le chantre. Benalla « aurait dû être licencié le 2 mai. Aujourd’hui, on est en train de s’enferrer dans des demi-mensonges et des contre-vérités, de bouffer de la crédibilité, juge un haut fonctionnaire, soutien historique de M. Macron. On gâche une partie de la relation tissée avec les Français. C’est un immense gâchis. Remonter la pente demandera un effort considérable au président de la République. »

      Un proche du chef de l’Etat cache mal son agacement devant cette histoire : « [Macron] doit être exemplaire dans ses décisions et rester conforme aux valeurs qu’il porte. Il ne faut jamais laisser prise à l’ambiguïté, éviter de tergiverser. Or, là, les décisions prises et la communication n’ont pas été à la hauteur. »