• Une cité maya découverte par un ado grâce aux étoiles ? - Libération
    http://www.liberation.fr/futurs/2016/05/09/une-cite-maya-decouverte-par-un-ado-grace-aux-etoiles_1451449

    William Gadoury a 15 ans et son heure de gloire a sonné. Mais il était encore enfant quand il a commencé ses recherches en solitaire. Ce jeune Québécois se passionne pour la civilisation des Mayas depuis 2012 et la controverse autour d’une fin du monde prophétisée par la fin de leur calendrier. Mais ce n’est pas cela qu’il choisit d’étudier. William découvre l’expertise maya en matière d’astronomie, les grandes cités dont elle a parsemé l’Amérique centrale et à 12 ans, il lui est venu l’idée de vérifier s’il n’y avait pas un lien entre les astres et la géographie… si les Mayas ne tentaient pas de reproduire au sol les figures qu’ils voyaient dans le ciel.

    Depuis, il enchaîne les « expo-sciences », au Québec, en peaufinant sa théorie à mesure qu’il engrange les médailles. Sa conclusion intéresse aujourd’hui les archéologues et des chercheurs de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Ils veulent l’aider à écrire sa toute première étude dans une publication scientifique. Selon William Gadoury, les cités mayas reproduisent les constellations. Et il reste à découvrir une grande cité perdue dans la jungle, au Belize, dont il croit avoir repéré des vestiges sur Google Earth.

    #Maya #étoile #cartographie

    • La trop belle histoire de la cité #maya découverte par un ado québécois - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/articles/2016-05-10/La-trop-belle-histoire-de-la-cite-maya-decouverte-par-un-ado-quebeco

      Parmi les journalistes #sceptiques, on compte tout de même Morgane Kergoat, journaliste web à Sciences et Avenir. Interrogée par @si, elle nous raconte avoir vu passer l’info ce week-end mais avoir refusé de la relayer sur le site de Sciences et Avenir : « je trouvais l’histoire un peu trop romancée. J’ai surtout tiqué en apprenant que le jeune homme s’était étonné de savoir que les Mayas avaient construit leurs cités loin des rivières. Or c’est très naïf comme vision. Comme toutes les civilisations verticales, les Mayas ont bénéficié des cours d’eau des montagnes. J’y ai vu une méconnaissance du sujet ».

      Eric Taladoire, également spécialiste des #civilisations_mayas et par ailleurs superviseur de l’édition française des trois codex mayas utilisés par notre génie en herbe (qui pose en photo avec) ? Sa réponse est pire : « non seulement je souscris totalement aux propos de Marie-Charlotte Arnauld, mais j’en rajoute. Autant j’envisageais une manipulation de cet adolescent par des journalistes désireux de se faire de la pub à bon marché, autant la consultation de la longue notice de Wikipedia sur ce découvreur m’incite à penser à une manipulation préparée avec soin ». En effet, le jeune homme de 15 ans dispose d’une notice sur l’encyclopédie en ligne taillée sur mesure. Cette dernière stipule néanmoins que « l’admissibilité de cet article est à vérifier ». Motif : possibilité de canular.

      Marie-Charlotte Arnauld, directrice de recherche émérite au CNRS et archéologue de la Mésoamérique. Et que croyez-vous qu’on fit ? On la sollicita. Interrogée par mail, sa réponse est cinglante : « cette histoire de planification de l’ensemble des cités en fonction des constellations est une aberration : les constellations sont des constructions culturelles (il s’agit juste de relier des points), les nôtres nous viennent des Grecs ! » En clair, utiliser des constellations grecques comme Cassiopée et les appliquer aux civilisations mayas serait une hérésie. L’archéologue balaie d’une main la trouvaille de notre génie : « inutile de perdre son temps à essayer de situer son nouveau site, car de toutes façons, son hypothèse de départ est fausse : elle oublie 3 000 ans d’Histoire, en supposant que les cités étaient toutes fondées et occupées en même temps. » En effet, il est dur d’imaginer que les Mayas avaient un plan d’urbanisme calqué sur les étoiles qu’ils auraient déployé sur trois millénaires. D’ailleurs, rappelle l’archéologue, « les villes sont des fondations politiques, socio-économiques, circonstancielles. Il n’y a pas de grand dessein maya et la forêt tropicale se gère comme n’importe quel milieu naturel, millénaire après millénaire. Ce n’est pas la planète Mars ».

      Autre argument : « le Belize est archi-prospecté par des centaines d’archéologues, aucun grand site n’a échappé à tout ce monde-là, ni aux paysans ». Enfin, toujours selon l’archéologue, « obtenir des images satellitaires de la NASA ne veut pas dire qu’on a la caution scientifique de la NASA. D’ailleurs, les chercheurs intéressés ne sont pas nommés et les deux chercheurs mexicains contactés n’ont même pas daigné répondre. Bref, tout ça est utile pour ramasser 1 000 dollars et payer son voyage au garçon. Triste que les journalistes acceptent ces canulars ! »