• Petit précis d’atomisation de la #classe_ouvrière. Préface de l’ouvrage "Histoire de la séparation".

    PRÉFACE À « HISTOIRE DE LA SÉPARATION » - des nouvelles du front
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    PRÉFACE À « HISTOIRE DE LA SÉPARATION »

    La préface d’Aaron Benanav & John Clegg à « HISTOIRE DE LA SÉPARATION » (en librairie le 26 janvier 2024), est désormais disponible en ligne sur le site des Editions Sans Soleil

    La fin des années 1960 a vu fleurir les marxismes dissidents à travers l’Europe : l’operaismo en Italie, le situationnisme en France, et ce qui sera nommé par la suite la Neue Marx-Lektüre [Nouvelle Lecture de Marx] en Allemagne. L’orthodoxie marxiste est entrée en crise après la révolution hongroise de 1956. Une «  nouvelle gauche  » s’est mis à la recherché de nouvelles idées, et une vague mondiale de révoltes ouvrières et étudiantes, dont 1968 marque l’apogée, exigeait une théorie critique du capitalisme d’après-guerre conforme à la critique pratique qui s’ébauchait dans les rues et les usines. A l’instar du sursaut théorique dans le sillage la Révolution russe qui avait renouvelé l’esprit critique des lectures marxiennes, la nouvelle génération de marxistes dissidents a également opéré son propre «  retour à Marx  » inspirée par la découverte et la publication de nombreux manuscrits inédits[1].

    En s’appuyant sur les écrits de jeunesse de Marx, ces dissidents rêvaient d’un avenir fondamentalement différent de ce qu’avait à offrir l’Est comme l’Ouest, un avenir dans lequel le travail pénible et ses contraintes seraient réduits au minimum afin de libérer le plus de temps libre possible pour satisfaire les plaisirs les plus simples comme les plus sophistiqués, tels que la production de savoir scientifique ou la création artistique. Certains pensaient même qu’il serait possible de dépasser radicalement la distinction entre travail et loisir, abolissant du même coup la séparation entre travail manuel et intellectuel qui constituait jusqu’alors la racine des civilisations agraires et industrielles. Les dissidents cherchaient avant tout à renverser les conditions de la vie sociale de sorte à réaliser le potentiel libérateur et humain contenu mais prisonnier des structures actuelles.

    Contrairement aux marxistes orthodoxes qui tendaient à nier la chute du taux d’exploitation dans les pays développés (ou qui tournaient leur regard vers les travailleurs censément surexploités ailleurs dans le monde), les dissidents des années 1960 estimaient que l’amélioration des conditions de vie des ouvriers exigeait une réactualisation de la théorie marxiste pour mettre en conformité avec ces réalités nouvelles. Ce faisant, ils mettaient en avant les préoccupations centrales de Marx, la liberté, la critique de l’aliénation et de l’idéologie, contre les aspects plus «  économicistes  » de ses écrits plus tardifs, particulièrement ceux qui projetaient une dégradation des conditions matérielles (et non seulement spirituelles) d’existence du prolétariat.

    Le changement technique rapide des années d’après-guerre a conduit de nombreux dissidents à abandonner l’idée selon laquelle les rapports sociaux capitalistes né seraient que des «  entraves  » à une forme de production toujours plus socialisée. Cette perspective était tout bonnement incompatible avec les horreurs de la chaîne de montage décrites par Raniero Panzieri ou Harry Braverman, ainsi que face à la critique pratique du travail qui se manifestait au cours des nombreuses grèves sauvages[2]. Même si ces dissidents ont continué à adhérer à l’idée selon laquelle les innovations techniques recelaient une potentielle libération des êtres humains par l’extension du «  règne de la liberté, ils considéraient que sous le capitalisme, la technique était devenue le moyen de mettre en œuvre une rationalisation toujours plus catastrophique de la vie sociale[3].

    Les marxistes des années 1960 ont vécu une époque marquée par la surabondance de biens, ouvrant la possibilité d’une libération massive du temps libre pour l’ensemble de la société – un potentiel qui né pouvait se concrétiser en raison de la charge de travail pesant sur les individus. Dans une période de chômage extrêmement faible et d’un essor considérable des salaires réels, ces théoriciens pouvaient difficilement imaginer ce qui suivrait : au milieu des années 1970, le temps libre que recelait potentiellement la société né s’est pas traduit par une expansion du règne de la liberté, mais par une crise de surproduction, associée à une croissance dramatique des taux de chômage et de sous-emploi. Ces tendances ont ouvert la voie, non pas à un renouveau et une transformation du mouvement ouvrier, comme l’imaginaient certains marxistes, mais plutôt à sa dissolution tendancielle.

    [CONTINUER LA LECTURE] https://kdrive.infomaniak.com/app/share/306219/e55b631e-a6af-4af2-a2f9-b822d7b221db/preview/pdf/12581

    #Marxisme #communisme #prolétariat #théories_communistes

  • Le gaz est aussi nocif pour le #climat que le charbon | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/030823/le-gaz-est-aussi-nocif-pour-le-climat-que-le-charbon

    Alors que l’Europe et les majors pétrolières se ruent vers le gaz, une nouvelle étude scientifique montre que ce combustible fossile est tout aussi néfaste que le charbon. Ces résultats ébranlent l’idée vantée par les industriels que le gaz serait une #énergie de transition vers un avenir vert. Telle est l’amère sensation qui ressort à la lecture d’une vaste étude scientifique, publiée le 17 juillet dans Environmental Research Letters. https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ace3db

    -- Permalien

  • Le #lobbying sans #frontières de #Thales
    (publié en 2021, ici pour archivage)

    Pour vendre ses systèmes de surveillance aux confins de l’Union européenne, l’entreprise use de son influence. Indirectement, discrètement, efficacement.

    Ce 23 mai 2017, au sixième étage de l’immense tour vitrée qui héberge les locaux de #Frontex à Varsovie, en Pologne, les rendez-vous sont réglés comme du papier à musique. L’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes reçoit des industriels pour des discussions consacrées à l’utilisation de la biométrie aux confins de l’Union. Leonardo, Safran, Indra… Frontex déroule le tapis rouge aux big boss de la sécurité et de la défense. Juste après la pause-déjeuner, c’est au tour de #Gemalto, qui sera racheté deux ans plus tard par Thales (lire l’épisode 5, « Thales s’immisce dans ta face »), de déballer pendant quarante-cinq minutes ses propositions. Un document PowerPoint de 14 pages sert de support visuel. L’entreprise franco-néerlandaise y développe diverses utilisations de la reconnaissance faciale aux frontières : en collectant un selfie grâce à son téléphone avant de voyager, en plein vol dans un avion ou dans un véhicule qui roule. Oubliant de s’interroger sur la légalité et le cadre juridique de cette technologie, la présentation conclut : « La reconnaissance faciale en mouvement n’a pas été testée dans les essais de “frontières intelligentes” mais devrait. » Une manière à peine voilée de dire que Frontex devrait coupler des logiciels de reconnaissance faciale aux caméras de surveillance qui lorgnent les frontières extérieures de l’Europe, afin de mieux identifier et surveiller ceux qui tentent de pénétrer dans l’UE.

    Ce document est l’un des 138 dévoilés le 5 février dernier par les « Frontex Files », enquête diligentée par la chaîne de télévision publique allemande ZDF, en collaboration avec l’ONG européenne Corporate Europe Observatory. Ce travail lève le voile sur des réunions menées par Frontex avec 125 lobbyistes, reçus entre 2018 et 2019… ainsi que sur leur opacité, puisque 72 % d’entre elles se sont tenues très discrètement, en dehors des règles de transparence édictées par l’Union européenne.

    Depuis 2016, Frontex joue un rôle dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Son budget atteint 544 millions en 2021

    Fondée en 2004 pour aider les pays européens à sécuriser leurs frontières, Frontex est devenue une usine à gaz de la traque des réfugiés. Depuis 2016 et un élargissement de ses fonctions, elle joue désormais un rôle dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Alors qu’il plafonnait à 6 millions d’euros en 2005, son budget atteint 544 millions en 2021. Pour le prochain cycle budgétaire de l’UE (2021-2027), la Commission européenne a attribué une enveloppe de 12,7 milliards d’euros à la gestion des frontières et de 9,8 milliards à la migration.

    Thales et Gemalto trônent dans le top 10 des entreprises ayant eu le plus d’entretiens avec l’agence européenne : respectivement trois et quatre réunions. Mais les deux sociétés devraient être comptées comme un tout : en rachetant la seconde, la première a logiquement profité des efforts de lobbying que celle-ci avait déployés auparavant. Pour le géant français, l’enjeu des frontières est majeur, ainsi que nous le racontions précédemment (lire l’épisode 6, « Thales police les frontières »). #Murs, #clôtures, #barbelés, #radars, #drones, systèmes de reconnaissance d’#empreintes_digitales biométriques… Chaque année, les marchés attribués se comptent en millions d’euros. L’ONG Transnational Institute parle de « business de l’édification de murs », du nom d’un de ses rapports, publié en novembre 2019. Celui-ci met la lumière sur les trois entreprises qui dévorent la plus grosse part du gâteau : l’espagnole #Leonardo (ex-#Finmeccanica), #Airbus et bien sûr Thales. Un profit fruit de plus de quinze années de lobbying agressif.

    Thales avance à couvert et s’appuie sur l’#European_Organisation_for_Security, un think tank qui regroupe ses principaux alliés et concurrents

    Flash-back en 2003. Le traumatisme des attentats du 11-Septembre est encore vif. L’Union européenne aborde l’épineuse question de la sécurisation de ses frontières. Elle constitue un « groupe de personnalités », dont la mission est de définir les axes d’un futur programme de recherche européen sur la question. Au milieu des commissaires, chercheurs et représentants des institutions s’immiscent les intérêts privés de sociétés spécialisées dans la défense : Thales, Leonardo, mais aussi l’allemande #Siemens et la suédoise #Ericsson. Un an plus tard, le rapport suggère à l’UE de calquer son budget de recherche sur la sécurité sur celui des États-Unis, soit environ quatre dollars par habitant et par an, raconte la juriste Claire Rodier dans son ouvrage Xénophobie business : à quoi servent les contrôles migratoires ? (La Découverte, 2012). En euros, la somme s’élève à 1,3 milliard par an. La machine est lancée. Les lobbyistes sont dans la place ; ils ne la quitteront pas.

    Au sein du registre de transparence de l’Union européenne, Thales publie les détails de ses actions d’influence : un lobbyiste accrédité au Parlement, entre 300 000 et 400 000 euros de dépenses en 2019 et des réunions avec des commissaires et des membres de cabinets qui concernent avant tout les transports et l’aérospatial. Rien ou presque sur la sécurité. Logique. Thales, comme souvent, avance à couvert (lire l’épisode 1, « Nice, le “little brother” de Thales ») et s’appuie pour faire valoir ses positions sur l’#European_Organisation_for_Security (EOS), un think tank qui regroupe ses principaux alliés et concurrents : #Airbus, Leonardo ou les Français d’#Idemia. Bref, un lobby. L’implication de Thales dans #EOS est tout à fait naturelle : l’entreprise en est la créatrice. Un homme a longtemps été le visage de cette filiation, #Luigi_Rebuffi. Diplômé en ingénierie nucléaire à l’université polytechnique de Milan, cet Italien au crâne dégarni et aux lunettes rectangulaires doit beaucoup au géant français. Spécialisé dans la recherche et le développement au niveau européen, il devient en 2003 directeur des affaires européennes de Thales. Quatre ans plus tard, l’homme fonde EOS. Détaché par Thales, il en assure la présidence pendant dix ans avant de rejoindre son conseil d’administration de 2017 à 2019.

    Depuis, il a fondé et est devenu le secrétaire général de l’#European_Cyber_Security_Organisation (#Ecso), représentant d’influence enregistré à Bruxelles, dont fait partie #Thales_SIX_GTS France, la filiale sécurité et #systèmes_d’information du groupe. À la tête d’Ecso, on trouve #Philippe_Vannier, également président de la division #big_data et sécurité du géant français de la sécurité #Atos… dont l’ancien PDG #Thierry_Breton est depuis 2019 commissaire européen au Marché intérieur. Un jeu de chaises musicales où des cadres du privé débattent désormais des décisions publiques.

    Entre 2012 et 2016, Luigi Rebuffi préside l’European Organisation for Security… et conseille la Commission pour ses programmes de recherche en sécurité

    Luigi Rebuffi sait se placer et se montrer utile. Entre 2012 et 2016, il occupe, en parallèle de ses fonctions à l’EOS, celle de conseiller pour les programmes de recherche en sécurité de la Commission européenne, le #Security_Advisory_Group et le #Protection_and_Security_Advisory_Group. « C’est une position privilégiée, analyse Mark Akkerman, chercheur et coauteur du rapport “Le business de l’édification de murs” de l’ONG Transnational Institute. Rebuffi faisait partie de l’organe consultatif le plus influent sur les décisions de financement par l’UE de programmes de recherche et d’innovation dans le domaine de la sécurité. »

    Ce n’est donc pas un hasard si, comme le note le site European Research Ranking, qui compile les données publiées par la Commission européenne, Thales est l’un des principaux bénéficiaires des fonds européens sur la #recherche avec 637 projets menés depuis 2007. La sécurité figure en bonne place des thématiques favorites de la société du PDG #Patrice_Caine, qui marche main dans la main avec ses compères de la défense Leonardo et Airbus, avec lesquels elle a respectivement mené 48 et 109 projets.

    Entre 2008 et 2012, l’Union européenne a, par exemple, attribué une subvention de 2,6 millions d’euros à un consortium mené par Thales, dans le cadre du projet #Aspis. Son objectif ? Identifier des systèmes de #surveillance_autonome dans les #transports_publics. Des recherches menées en collaboration avec la #RATP, qui a dévoilé à Thales les recettes de ses systèmes de sécurité et les coulisses de sa première ligne entièrement automatisée, la ligne 14 du métro parisien. Un projet dont l’un des axes a été le développement de la #vidéosurveillance.

    Thales coordonne le projet #Gambas qui vise à renforcer la #sécurité_maritime et à mieux repérer les bateaux de réfugiés tentant de rejoindre l’Europe

    À la même période, Thales s’est impliqué dans le projet #Oparus, financé à hauteur de 1,19 million d’euros par la Commission européenne. À ses côtés pour penser une stratégie européenne de la surveillance terrestre et maritime par #drones, #EADS (ancien nom d’#Airbus) ou #Dassault_Aviation. Depuis le 1er janvier dernier, l’industriel français coordonne aussi le projet Gambas (1,6 million de financement), qui vise à renforcer la sécurité maritime en améliorant le système de surveillance par #radar #Galileo, développé dans le cadre d’un précédent #projet_de_recherche européen pour mieux repérer les bateaux de réfugiés tentant de rejoindre l’Europe. Une #technologie installée depuis 2018 aux frontières européennes.

    Des subventions sont rattachées aux derniers programmes de recherche et d’innovation de l’Union européenne : #PR7 (2007-13) et #Horizon_2020 (2014-20). Leur petit frère, qui court jusqu’en 2027, s’intitule, lui, #Horizon_Europe. L’une de ses ambitions : « La sécurité civile pour la société ». Alors que ce programme s’amorce, Thales place ses pions. Le 23 novembre 2020, l’entreprise s’est entretenue avec #Jean-Éric_Paquet, directeur général pour la recherche et l’innovation de la Commission européenne. Sur quels thèmes ? Ont été évoqués les programmes Horizon 2020 et Horizon Europe, et notamment « dans quelles mesures [les] actions [de la Commission] pourraient susciter l’intérêt de Thales, en vue d’un soutien renforcé aux PME mais aussi aux écosystèmes d’innovation au sein desquels les groupes industriels ont un rôle à jouer », nous a répondu par mail Jean-Éric Paquet.

    L’European Organisation for Security s’intéresse aussi directement aux frontières européennes. Un groupe de travail, coprésidé par #Peter_Smallridge, chef des ventes de la division « #borders_and_travel » de Thales et ancien de Gemalto, poursuit notamment l’ambition « d’encourager le financement et le développement de la recherche qui aboutira à une industrie européenne de la sécurité plus forte ». Entre 2014 et 2019, EOS a organisé 226 réunions pour le compte d’Airbus, Leonardo et Thales, dépensant 2,65 millions d’euros pour la seule année 2017. Le chercheur Mark Akkerman est formel : « Toutes les actions de lobbying sur les frontières passent par l’EOS et l’#AeroSpace_and_Defence_Industries_Association_of_Europe (#ASD) », l’autre hydre de l’influence européenne.

    L’AeroSpace and Defence Industries Association of Europe a particulièrement souligné la nécessité de renforcer les liens entre les politiques de sécurité européennes et l’industrie de la sécurité.
    Sonya Gospodinova, porte-parole de la Commission chargée de l’industrie de la défense

    Dans ses derniers comptes publiés, datés de 2018, EOS déclare des dépenses de lobbying en nette baisse : entre 100 000 et 200 000 euros, un peu moins que les 200 000 à 300 000 euros de l’ASD. La liste des interlocuteurs de ces structures en dit beaucoup. Le 12 février 2020, des représentants d’EOS rencontrent à Bruxelles #Despina_Spanou, cheffe de cabinet du Grec #Margarítis_Schinás, vice-président de la Commission européenne chargé des Migrations. Le 11 juin, c’est au tour de l’ASD d’échanger en visioconférence avec Despina Spanou, puis début juillet avec un autre membre du cabinet, #Vangelis_Demiris. Le monde de l’influence européenne est petit puisque le 30 juin, c’est Ecso, le nouveau bébé de Luigi Rebuffi, d’organiser une visioconférence sur la sécurité européenne avec le trio au grand complet : Margarítis Schinás, Despina Spanou et Vangelis Demiris. Pour la seule année 2020, c’est la troisième réunion menée par Ecso avec la cheffe de cabinet.

    Également commissaire chargé de la Promotion du mode de vie européen, Margarítis Schinás a notamment coordonné le rapport sur la « stratégie de l’UE sur l’union de la sécurité ». Publié le 24 juillet 2020, il fixe les priorités sécuritaires de la Commission pour la période 2020-2025. Pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé, le texte indique que « des mesures sont en cours pour renforcer la législation sur la sécurité aux frontières et une meilleure utilisation des bases de données existantes ». Des points qui étaient au cœur de la discussion entre l’ASD et son cabinet, comme l’a confirmé aux Jours Sonya Gospodinova, porte-parole de la Commission chargée de l’industrie de la défense. « Lors de cette réunion, l’ASD a particulièrement souligné la nécessité de renforcer les liens entre les politiques de sécurité européennes et l’industrie de la sécurité », confie-t-elle. Difficile d’avoir le son de cloche des lobbyistes. Loquaces quand il s’agit d’échanger avec les commissaires et les députés européens, Luigi Rebuffi, ASD, EOS et Thales n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Pas plus que l’une des autres cibles principales des lobbyistes de la sécurité, Thierry Breton. Contrairement aux Jours, l’AeroSpace and Defence Industries Association of Europe a décroché deux entretiens avec l’ancien ministre de l’Économie de Jacques Chirac en octobre dernier, pour aborder des sujets aussi vastes que le marché international de l’#aérospatiale, la #défense ou la #sécurité. À Bruxelles, Thales et ses relais d’influence sont comme à la maison.

    https://lesjours.fr/obsessions/thales-surveillance/ep7-lobbying-europe

    #complexe_militaro_industriel #surveillance_des_frontières #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #lobby

    • Thales police les frontières

      De Calais à Algésiras, l’entreprise met ses technologies au service de la politique antimigratoire de l’Europe, contre de juteux contrats.

      Cette journée d’octobre, Calais ne fait pas mentir les préjugés. Le ciel est gris, le vent âpre. La pluie mitraille les vitres de la voiture de Stéphanie. La militante de Calais Research, une ONG qui travaille sur la frontière franco-anglaise, nous promène en périphérie de la ville. Un virage. Elle désigne du doigt un terrain poisseux, marécage artificiel construit afin de décourager les exilés qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne. À proximité, des rangées de barbelés brisent l’horizon. Un frisson claustrophobe nous saisit, perdus dans ce labyrinthe de clôtures.

      La pilote de navire marchand connaît bien la région. Son collectif, qui réunit chercheurs et citoyens, effectue un travail d’archiviste. Ses membres collectent minutieusement les informations sur les dispositifs technologiques déployés à la frontière calaisienne et les entreprises qui les produisent. En 2016, ils publiaient les noms d’une quarantaine d’entreprises qui tirent profit de l’afflux de réfugiés dans la ville. Vinci, choisi en septembre 2016 pour construire un mur de 4 mètres de haut interdisant l’accès à l’autoroute depuis la jungle, y figure en bonne place. Tout comme Thales, qui apparaît dans la liste au chapitre « Technologies de frontières ».

      Thales vend son dispositif comme un outil pour protéger les employés, mais on voit bien que c’est pour empêcher les réfugiés de passer.
      Stéphanie, militante de l’ONG Calais Research

      Stéphanie stoppe sa voiture le long du trottoir, à quelques mètres de l’entrée du port de Calais. Portes tournantes et lecteurs de badges, qui permettent l’accès aux employés, ont été conçus par Thales. Le géant français a aussi déployé des dizaines de caméras le long de la clôture de 8 000 mètres qui encercle le port. « Thales vend son dispositif comme un outil pour protéger les employés, glisse Stéphanie, mais on voit bien que c’est pour empêcher les réfugiés de passer. » Le projet Calais Port 2015 – année initialement fixée pour la livraison –, une extension à 863 millions d’euros, « devrait être achevé le 5 mai 2021 », d’après Jean-Marc Puissesseau, PDG des ports de Calais-Boulogne-sur-Mer, qui n’a même pas pu nous confirmer que Thales en assure bien la sécurité, mais chiffre à 13 millions d’euros les investissements de sécurité liés au Brexit. Difficile d’en savoir plus sur ce port 2.0 : ni Thales ni la ville de Calais n’ont souhaité nous répondre.

      Les technologies sécuritaires de Thales ne se cantonnent pas au port. Depuis la mise en place du Brexit, la société Eurotunnel, qui gère le tunnel sous la Manche, a mis à disposition de la police aux frontières les sas « Parafe » (« passage automatisé rapide aux frontières extérieures ») utilisant la reconnaissance faciale du même nom, conçus par Thales. Là encore, ni Eurotunnel ni la préfecture du Pas-de-Calais n’ont souhaité commenter. L’entreprise française fournit aussi l’armée britannique qui, le 2 septembre 2020, utilisait pour la première fois le drone Watchkeeper produit par Thales. « Nous restons pleinement déterminés à soutenir le ministère de l’Intérieur britannique alors qu’il s’attaque au nombre croissant de petits bateaux traversant la Manche », se félicite alors l’armée britannique dans un communiqué. Pour concevoir ce drone, initialement déployé en Afghanistan, Thales a mis de côté son vernis éthique. Le champion français s’est associé à Elbit, entreprise israélienne connue pour son aéronef de guerre Hermes. En 2018, The Intercept révélait que ce modèle avait été utilisé pour bombarder Gaza, tuant quatre enfants. Si le patron de Thales, Patrice Caine, appelait en 2019 à interdire les robots tueurs, il n’éprouve aucun état d’âme à collaborer avec une entreprise qui en construit.

      Du Rafale à la grande mosquée de la Mecque, Thales s’immisce partout mais reste invisible. L’entreprise cultive la même discrétion aux frontières européennes

      À Calais comme ailleurs, un détail frappe quand on enquête sur Thales. L’entreprise entretient une présence fantôme. Elle s’immisce partout, mais ses six lettres restent invisibles. Elles ne figurent ni sur la carlingue du Rafale dont elle fournit l’électronique, ni sur les caméras de vidéosurveillance qui lorgnent sur la grande mosquée de la Mecque ni les produits informatiques qui assurent la cybersécurité du ministère des Armées. Très loquace sur l’efficacité de sa « Safe City » mexicaine (lire l’épisode 3, « Thales se prend un coup de chaud sous le soleil de Mexico ») ou les bienfaits potentiels de la reconnaissance faciale (lire l’épisode 5, « Thales s’immisce dans ta face »), Thales cultive la même discrétion sur son implication aux frontières européennes. Sur son site francophone, une page internet laconique mentionne l’utilisation par l’armée française de 210 mini-drones Spy Ranger et l’acquisition par la Guardia civil espagnole de caméras Gecko, œil numérique à vision thermique capable d’identifier un bateau à plus de 25 kilomètres. Circulez, il n’y a rien à voir !

      La branche espagnole du groupe est plus bavarde. Un communiqué publié par la filiale ibérique nous apprend que ces caméras seront installées sur des 4x4 de la Guardia civil « pour renforcer la surveillance des côtes et des frontières ». Une simple recherche sur le registre des appels d’offres espagnols nous a permis de retracer le lieu de déploiement de ces dispositifs. La Guardia civil de Melilla, enclave espagnole au Maroc, s’est vue attribuer une caméra thermique, tout comme celle d’Algésiras, ville côtière située à quelques kilomètres de Gibraltar, qui a reçu en complément un logiciel pour contrôler les images depuis son centre de commandement. Dans un autre appel d’offres daté de novembre 2015, la Guardia civil d’Algésiras obtient un des deux lots de caméras thermiques mobiles intégrées directement à un 4x4. Le second revient à la police des Baléares. Montant total de ces marchés : 1,5 million d’euros. Des gadgets estampillés Thales destinés au « Servicio fiscal » de la Guardia civil, une unité dont l’un des rôles principaux est d’assurer la sécurité aux frontières.

      Thales n’a pas attendu 2015 pour vendre ses produits de surveillance en Espagne. D’autres marchés publics de 2014 font mention de l’acquisition par la Guardia civil de Ceuta et Melilla de trois caméras thermiques portables, ainsi que de deux systèmes de surveillance avec caméras thermiques et de quatre caméras thermiques à Cadix et aux Baléares. La gendarmerie espagnole a également obtenu plusieurs caméras thalesiennes « Sophie ». Initialement à usage militaire, ces jumelles thermiques à vision nocturne, dont la portée atteint jusqu’à 5 kilomètres, ont délaissé les champs de bataille et servent désormais à traquer les exilés qui tentent de rejoindre l’Europe. Dans une enquête publiée en juillet dernier, Por Causa, média spécialisé dans les migrations, a analysé plus de 1 600 contrats liant l’État espagnol à des entreprises pour le contrôle des frontières, dont onze attribués à Thales, pour la somme de 3,8 millions d’euros.

      Algésiras héberge le port le plus important du sud de l’Espagne, c’est depuis des années l’une des portes d’entrées des migrants en Europe.
      Salva Carnicero, journaliste à « Por Causa »

      Le choix des villes n’est bien sûr pas anodin. « Algésiras héberge le port le plus important du sud de l’Espagne, c’est depuis des années l’une des portes d’entrées des migrants en Europe », analyse Salva Carnicero, qui travaille pour Por Causa. Dès 2003, la ville andalouse était équipée d’un dispositif de surveillance européen unique lancé par le gouvernement espagnol pour contrôler sa frontière sud, le Système intégré de surveillance extérieure (SIVE). Caméras thermiques, infrarouges, radars : les côtes ont été mises sous surveillance pour identifier la moindre embarcation à plusieurs dizaines de kilomètres. La gestion de ce système a été attribuée à l’entreprise espagnole Amper, qui continue à en assurer la maintenance et a remporté plusieurs appels d’offres en 2017 pour le déployer à Murcie, Alicante et Valence. Une entreprise que Thales connaît bien, puisqu’elle a acquis en 2014 l’une des branches d’Amper, spécialisée dans la création de systèmes de communication sécurisés pour le secteur de la défense.

      Ceuta et Melilla, villes autonomes espagnoles ayant une frontière directe avec le Maroc, sont considérées comme deux des frontières européennes les plus actives. En plus des caméras thermiques, Thales Espagne y a débuté en septembre 2019, en partenariat avec l’entreprise de sécurité suédoise Gunnebo, l’un des projets de reconnaissance faciale les plus ambitieux au monde. Le logiciel thalesien Live Face Identification System (LFIS) est en effet couplé à 35 caméras disposées aux postes-frontières avec l’Espagne. L’objectif : « Surveiller les personnes entrant et sortant des postes-frontières », et permettre « la mise en place de listes noires lors du contrôle aux frontières », dévoile Gunnebo, qui prédit 40 000 lectures de visages par jour à Ceuta et 85 000 à Melilla. Une technologie de plus qui complète l’immense clôture qui tranche la frontière. « Les deux vont de pair, le concept même de barrière frontalière implique la présence d’un checkpoint pour contrôler les passages », analyse le géographe Stéphane Rosière, spécialisé dans la géopolitique et les frontières.

      Chercheur pour Stop Wapenhandel, association néerlandaise qui milite contre le commerce des armes, Mark Akkerman travaille depuis des années sur la militarisation des frontières. Ses rapports « Border Wars » font figure de référence et mettent en exergue le profit que tirent les industriels de la défense, dont Thales, de la crise migratoire. Un des documents explique qu’à l’été 2015, le gouvernement néerlandais a accordé une licence d’exportation de 34 millions d’euros à Thales Nederland pour des radars et des systèmes C3. Leur destination ? L’Égypte, un pays qui viole régulièrement les droits de l’homme. Pour justifier la licence d’exportation accordée à Thales, le gouvernement néerlandais a évoqué « le rôle que la marine égyptienne joue dans l’arrêt de l’immigration “illégale” vers Europe ».

      De l’Australie aux pays du Golfe, l’ambition de Thales dépasse les frontières européennes

      L’ambition de Thales dépasse l’Europe. L’entreprise veut surveiller aux quatre coins du monde. Les drones Fulmar aident depuis 2016 la Malaisie à faire de la surveillance maritime et les caméras Gecko – encore elles –, lorgnent sur les eaux qui baignent la Jamaïque depuis 2019. En Australie, Thales a travaillé pendant plusieurs années avec l’entreprise publique Ocius, aidée par l’université New South Wales de Sydney, sur le développement de Bluebottle, un bateau autonome équipé d’un radar dont le but est de surveiller l’espace maritime. Au mois d’octobre, le ministère de l’industrie et de la défense australien a octroyé à Thales Australia une subvention de 3,8 millions de dollars pour développer son capteur sous-marin Blue Sentry.

      Une tactique rodée pour Thales qui, depuis une quinzaine d’années, profite des financements européens pour ses projets aux frontières. « L’un des marchés-clés pour ces acteurs sont les pays du Golfe, très riches, qui dépensent énormément dans la sécurité et qui ont parfois des problèmes d’instabilité. L’Arabie saoudite a barriérisé sa frontière avec l’Irak en pleine guerre civile », illustre Stéphane Rosière. En 2009, le royaume saoudien a confié la surveillance électronique de ses 8 000 kilomètres de frontières à EADS, aujourd’hui Airbus. Un marché estimé entre 1,6 milliard et 2,5 milliards d’euros, l’un des plus importants de l’histoire de la sécurité des frontières, dont l’attribution à EADS a été vécue comme un camouflet par Thales.

      Car l’entreprise dirigée par Patrice Caine entretient une influence historique dans le Golfe. Présent aux Émirats Arabes unis depuis 45 ans, l’industriel y emploie 550 personnes, principalement à Abu Dhabi et à Dubaï, où l’entreprise française est chargée de la sécurité d’un des plus grands aéroports du monde. Elle y a notamment installé 2 000 caméras de vidéosurveillance et 1 200 portillons de contrôle d’accès.

      Au Qatar, où elle comptait, en 2017, 310 employés, Thales équipe l’armée depuis plus de trois décennies. Depuis 2014, elle surveille le port de Doha et donc la frontière maritime, utilisant pour cela des systèmes détectant les intrusions et un imposant dispositif de vidéosurveillance. Impossible de quitter le Qatar par la voie des airs sans avoir à faire à Thales : l’entreprise sécurise aussi l’aéroport international d’Hamad avec, entre autres, un dispositif tentaculaire de 13 000 caméras, trois fois plus que pour l’intégralité de la ville de Nice, l’un de ses terrains de jeu favoris (lire l’épisode 1, « Nice, le “little brother” de Thales »).

      La prochaine grande échéance est la Coupe du monde de football de 2022, qui doit se tenir au Qatar et s’annonce comme l’une des plus sécurisées de l’histoire. Thales participe dans ce cadre à la construction et à la sécurisation du premier métro qatari, à Doha : 241 kilomètres, dont 123 souterrains, et 106 stations. Et combien de milliers de caméras de vidéosurveillance ?

      https://lesjours.fr/obsessions/thales-surveillance/ep6-frontieres-europe

  • Khrys’presso du lundi 8 janvier 2024
    https://framablog.org/2024/01/08/khryspresso-du-lundi-8-janvier-2024

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière. Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer … Lire la suite­­

    #Veille #Claviers_invités #GAFAM #Internet #Revue_de_web #Revue_hebdo #Surveillance #veille #webrevue

  • # Le gouvernement veut délaisser les #énergies #renouvelables électriques au profit du #nucléaire

    Ce texte est une véritable bombe à plusieurs niveaux

    1-On dit clairement au monde : on s’en fout du climat, tout ce qu’on veut c’est relancer le nucléaire. C’est bien juste après la clôture de la cop28.
    2-RTE a dit plusieurs fois récemment que la relance du nucléaire c’était presque trop tard pour stopper le réchauffement climatique, faut surtout, dans l’urgence actuelle, tenter de sécuriser le parc nucléaire existant pour développer les ENR à côté (https://www.rte-france.com/actualites/bilan-previsionnel-transformation-systeme-electrique-2023-2035).
    RTE c’est un peu le corps d’ingénieure de l’état le plus respecté dans le monde de l’énergie par la qualité de son expertise et la pertinence de ses prévisions. Donc là on chie sur ce qu’ils ont pondu, on sent les bonnes habitudes prises pendant le covid (vous inquiétez pas, ça va passer)
    3- On vire TOUS les objectifs : réduction de CO2, production d’ENR...sauf qu’on s’est engagé au niveau européen (il me semble, j’en suis pas 100% sûr). Je n’imagine même pas le merdier politico-diplomatique que ça va foutre à l’échelle européenne.

    Je suis totalement estomaqué

    https://www.liberation.fr/environnement/climat/le-gouvernement-veut-delaisser-les-energies-renouvelables-electriques-au-
    https://www.liberation.fr/resizer/LDMXyje8ds9FsOqnL_jubsH88tc=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3045x2605:3055x2615)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/GW2BSH7FU5EVNA53OKKVV4S6DQ.jpg

    Sans doute peu confiant dans la capacité de l’#atome à diminuer la dépendance du pays aux hydrocarbures, l’exécutif affaiblit aussi l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre inscrit dans le code de l’énergie : il ne s’agirait désormais plus de « réduire » mais de « tendre vers une réduction de » ces émissions. Soit une vague obligation de moyens et non de résultats.

  • Transatlantic slavery continued for years after 1867, historian finds

    Exclusive: Evidence found by Hannah Durkin includes ships landing in Cuba in 1872, and people held in Benin in 1873

    Historians have generally assumed that the transatlantic slave trade ended in #1867, but it actually continued into the following decade, according to new research.

    Dr Hannah Durkin, an historian and former Newcastle University lecturer, has unearthed evidence that two slave ships landed in #Cuba in 1872. One vessel, flying the Portuguese flag, had 200 captives aged from 10 to 40, and the second is believed to have been a US ship with 630 prisoners packed into its hold.

    Durkin said she found references in US newspapers from that year to the landings of these ships. “It shows how recently the slave trade ended. The thefts of people’s lives have been written out of history and haven’t been recorded.”

    Other newly discovered evidence includes an 1872 Hansard parliamentary record of a British politician challenging “assurances of the Spanish government that there had been no importation of slaves into Cuba of late years”.

    Durkin said that, while Spain officially ended its slave trade in 1867, she had come across an account by the explorer Sir Henry Morton Stanley, who had travelled to Benin and visited the slave port of Ouidah in 1873. He wrote of seeing 300 people locked in a barracoon, a slave pen, and noted that two slave ships had recently sailed from that port.

    Ouidah was the second-most important slave port in the whole of Africa, behind only Luanda, in Angola, Durkin said. “The region bore the European nickname ‘Slave coast’ for the vast numbers of people that were forcibly displaced from there between the mid-17th and mid-19th centuries. Almost 2 million people, around one in six of all enslaved people sent to the Americas, are estimated to have been transported from the Bight of Benin.”

    Although Stanley’s account had appeared in the New York Herald at the time, Durkin said it was another overlooked key piece of evidence that she unearthed. There had been rumours of later trade but this evidence supported findings by Cuban historians that trafficking continued into the 1870s.

    Recently digitised newspapers of the 19th century had been particularly revealing, she said: “Historians haven’t easily been able to consult those sources before, which is one reason why I was able to find so much.”

    The research will feature in her forthcoming book, Survivors: The Lost Stories of the Last Captives of the Atlantic Slave Trade. Drawing on previously unseen archival material, it tells the story of the #Clotilda, the last US ship of the Atlantic slave trade.

    She has identified most of the Clotilda’s 110 captives for the first time and tracked down their descendants. One of them had a previously unpublished 1984 interview with the grandson of Amey Greenwood Phillips that her family had kept. She had been a teenager when she was enslaved and put to work on an Alabama plantation.

    Durkin said: “Amey’s enslaver was a man named Greenwood. According to her grandson Percy Phillip Marino, Amey’s enslaver was a ‘good man’, but he hired out Amey to unidentified enslavers in another state who beat her. He retrieved Amey when he learned of the abuse, but the scars on her legs never healed.”

    Others told Durkin of the sexual violence to which their ancestors had been subjected. She found an account of a woman who had been enslaved at the age of 13. The horrors she endured included being made to sleep with African-American and Native American men so that she would have children – who could also be enslaved.

    Durkin said: “There’s a lot of evidence of a system in which the enslavers wanted to produce small enslaved children because that would make them richer.

    “Whether it’s sugar plantations of Cuba or the cotton plantations of the US south, wherever slavery took place, it was a barbaric system that completely dehumanised people.”

    Durkin’s research found that almost all the Clotilda survivors were Yoruba speakers from the same town in present-day south-west Nigeria, challenging previous conclusions that they were from a variety of locations in Benin and Nigeria.

    https://www.theguardian.com/world/2024/jan/04/transatlantic-slavery-continued-for-years-after-1867-historian-finds
    #esclavage #esclavage_transatlantique #histoire #Bénin

    ping @reka

    • Survivors: The Lost Stories of the Last Captives of the Atlantic Slave Trade

      This is an immersive and revelatory history of the survivors of the Clotilda, the last ship of the Atlantic slave trade, whose lives diverged and intersected in profound ways.

      The Clotilda docked in Mobile Bay, Alabama, in July 1860 – more than half a century after the passage of a federal law banning the importation of captive Africans, and nine months before the beginning of the Civil War. The last of its survivors lived well into the twentieth century. They were the last witnesses to the final act of a terrible and significant period in world history.

      In this epic work, Dr. Hannah Durkin tells the stories of the Clotilda’s 110 captives, drawing on her intensive archival, historical, and sociological research. Survivors follows their lives from their kidnappings in what is modern-day Nigeria through a terrifying 45-day journey across the Middle Passage; from the subsequent sale of the ship’s 103 surviving children and young people into slavery across Alabama to the dawn of the Civil Rights movement in Selma; from the foundation of an all-Black African Town (later Africatown) in Northern Mobile – an inspiration for writers of the Harlem Renaissance, including Zora Neale Hurston – to the foundation of the quilting community of Gee’s Bend – a Black artistic circle whose cultural influence remains enormous.

      An astonishing, deeply compelling tapestry of history, biography and social commentary, Survivors is a tour de force that deepens our knowledge and understanding of the Atlantic slave trade and its far-reaching influence on life today.

      https://harpercollins.co.uk/products/survivors-the-lost-stories-of-the-last-captives-of-the-atlantic-sla

      #livre

    • Il sait se défendre le bougre, il est habitué, mais aussi parce qu’il parle méga vite et fort. Et quand il y a une étude qui contredit : « je ne l’ai pas lu je ne peux rien en dire », ce qui peut à la fois être tout à son honneur contrairement aux éditorialistes qui parlent sur mille sujets qu’ils ne connaissent pas, et en même temps c’est bien pratique… (et quand on est un spécialiste de ce domaine, c’est quand même bizarre qu’il n’ait pas connaissance de certaines études importantes qui en parlent).

      On voit aussi encore, qu’il est totalement anti démocratique, technocrate, et qu’il est typiquement ingénieur à notre connaitre en réalité que son petit bout de spécialité, avec des affirmations sur la nature humaine etc qui sont en contradiction totale avec les savoirs actuels en anthropologie et sociologie. Ils parlent de la Chine et de la Russie, comme il aurait pu parler des Incas ou de l’empire Romain : en ne parlant QUE des énormes civilisations impériales et industrielles, comme si ça représentait toute l’humanité. Bah non il se trouve que la majorité de l’humanité + sur la majorité de l’histoire humaine, c’est une vie de paysannerie et de petites communautés… Les pays dont ils parlent ne sont qu’une infime minorité de l’histoire humaine et ils les prends à témoin comme étant l’exemple de sa démonstration que c’est ça la « nature humaine ».

      Il est totalement ridicule sur ce point, et c’est vraiment dommage qu’aucun des deux journalistes ne l’ait contredit sur ce point fondamental d’anthropologie…

      #Jean-Marc_Jancovici #Jade_Lindgaard #nucléaire #écologie #climat #réchauffement_climatique #carbone #démocratie

  • Dérèglement, réchauffement ou changement climatique ?
    https://bonpote.com/dereglement-rechauffement-ou-changement-climatique

    Doit-on dire dérèglement climatique, réchauffement climatique ou changement climatique ?

    Et pourquoi pas chaos climatique ? Ou effondrement climatique, comme le suggère le climatologue Peter Kalmus ? Crise climatique ? Enfer climatique ? Dérive climatique ? Dans un sondage Instagram sur le compte Bon Pote, avec plus de 13 000 réponses, en posant la question “que faut-il dire ?” et avec les 3 termes réchauffement / changement / dérèglement, l’expression dérèglement climatique l’emportait très largement avec 68% des votes.

    Nous verrons que ce n’est pas forcément l’expression privilégiée par les scientifiques. Mais est-il seulement possible d’avoir un consensus sur le meilleur terme à utiliser ?
    Changement climatique : le plus juste ?

    Adoptée lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) a dès le début reconnu le danger des changements climatiques : “conscient que les changements du climat de la planète et leurs effets néfastes sont un sujet de préoccupation pour l’humanité tout entière“.

    #Climat #Vocabulaire

    • Un dérèglement est une gêne et à laquelle on peut facilement remédier, un peu comme au sortir d’un repas trop copieux. C’est donc bien rassurant et ça permet de continuer, en choisissant entre un digestif alcolisé ou une tisane réputée bonne pour la digestion.
      Un autre terme était employé il y a 30 ans déjà par l’anarchitecte Michel Rosell : celui de « basculement climatique », qui ne figure pas dans l’extrait cité.
      Parler de « basculement climatique » rappelle le fait que ce "dérèglement" est systémique, complexe, et que ses conséquences s’auto-amplifient et nous échappent.

  • La fonte des pergélisols entrainera une catastrophe climatique mondiale
    https://www.enviscope.com/la-fonte-des-pergelisols-entrainera-une-catastrophe-climatique-mondiale

    Près d’un quart de la surface de la Terre est gelé en permanence. Ces permafrosts ou pergélisols, se trouvent dans les régions polaires du Nord et en haute montagne, notamment dans les Alpes où ils couvrent entre 5 et 6% du territoire suisse. Leur fonte est amorcée, avec des conséquences potentiellement catastrophiques pour le climat. C’est ce qu’explique l’article suivant, qui reprend les éléments d’un texte rédigé par Sarah Perrin de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne.

  • Quando l’arte di strada rigenera. Dentro le “Trame” di #Grosseto

    Contro la desertificazione del centro storico della città maremmana, il collettivo #Clan ha immaginato nel 2020 il #festival_Trame, con l’obiettivo di ridare colore alle serrande chiuse. Chiamando a dipingerle artisti da tutta Italia.

    “Serrande chiuse per arte aperta” è il modo più immediato per descrivere Trame, il festival di arte urbana che dal 2020 sta contribuendo alla rigenerazione del centro storico di Grosseto, la “Kansas City” di Luciano Bianciardi, una città di circa 80mila abitanti persa in mezzo alla Maremma, in una delle zone meno antropizzate d’Italia. Quattro edizioni dell’evento hanno permesso di trasformare 50 serrande, grazie ad artisti arrivati da tutta Italia tramite residenze finalizzate alla rigenerazione territoriale.

    Trame è un’iniziativa del Collettivo libero anti noia (Clan) e nasce dall’osservazione di un contesto comune a molti altri centri urbani. “Il Collettivo è nato nel 2012 da un gruppo di amici per promuovere e diffondere la cultura in tutte le sue forme, dall’attività artistica alla promozione del territorio. Abbiamo una sede in centro dal 2018, grazie al progetto ‘Pop up lab’, promosso dal Comune di Grosseto e dalla Regione Toscana per contrastare la desertificazione dei centri storici. Quando ci siamo insediati in questa ‘viettina tremenda’ ci siamo resi conto che la maggior parte delle saracinesche erano abbassate, ormai le persone vivono altrove, i servizi sono rarefatti”, sottolinea Giada Breschi, tra i fondatori di Clan.

    “A Grosseto il centro è la nuova periferia, che le persone non frequentano anche perché -continua- non ha senso passeggiare di fronte alle serrande chiuse”. A meno che queste non diventino delle vere opere d’arte, come hanno immaginato i soci di Clan, due dei quali, Giada e Mara, lavorano per l’associazione culturale. “La prima edizione di Trame, nel 2020, l’anno della pandemia da Coivd-19, è stata senz’altro la più difficile, anche perché dovevamo ‘confrontarci’ con la diffidenza dei proprietari degli immobili -ricorda Breschi-. Edizione dopo edizione, però, tutti si sono resi conto che le opere sono realizzate da professionisti e in tanti hanno iniziato a proporci le loro serrande. Inizialmente abbiamo fatto degli appelli ma anche proposto un questionario online, per capire quali tipologie di azioni risultavano più gradite ai cittadini come esempi di riqualificazione. Abbiamo poi attaccato cartelli su tutti i garage del centro storico: ‘Vuoi trasformare la tua serranda in un’opera d’arte?’. Con tutti i proprietari stringiamo un accordo”.

    Gli artisti invece arrivano a Grosseto grazie a una call nazionale. Ogni edizione di Trame ha avuto un tema. Quella del 2023, ad esempio, è stata “Facciamo tempesta”, dove la tempesta e ciò che scuote e scardina lo status quo, tanto più importante in provincia, “dove ci si sente tagliati fuori dai centri dove le cose accadono e le uniche burrasche che sembrano colpirci sono quelle che il cambiamento, invece che alimentarlo, lo affogano”, spiega il documento elaborato da Clan.

    Sono 50 le serrande di Grosseto “trasformate” dalle quattro edizioni del festival

    Nel 2023 sono stati selezionati otto artisti, sulla base dei progetti inviati. Grazie al contributo della Fondazione CR Firenze, che sostiene il progetto, vengono ospitati a Grosseto per tre giorni e ricevono un rimborso per le spese di viaggio, vitto e alloggio oltre a quelle per dipingere. “Arrivano qui sapendo di trovare le serrande pronte, perché la pulizia e anche il ripristino del fondo lo facciamo noi”, spiega Breschi.

    In questi anni hanno lavorato nella città toscana alcuni nomi importanti della street art italiana, come Luogo Comune, Exit/Enter e Ginevra Giovannoni, in arte Rame 13. “Ogni intervento dialoga con il palazzo, con le vie, questo è un elemento a cui teniamo molto e su cui concentriamo la nostra attività a livello curatoriale”, sottolinea Breschi. Per completare l’azione di rigenerazione territoriale, i soci di Clan accompagnano le persone attraverso il museo a cielo aperto organizzando il “Trame street tour”.

    “Ogni intervento dialoga con il palazzo, con le vie, questo è un elemento a cui teniamo molto e su cui concentriamo la nostra attività a livello curatoriale” – Giada Breschi

    “Anche se tramite il nostro sito chiunque può scoprire in autonomia tutte le serrande -racconta Breschi- a noi piace di più raccontare le storie degli artisti ed è bello farlo attraverso i più giovani, a partire dai laboratori di mediazione artistica che teniamo nelle scuole. Tornando a casa con questa ‘scoperta’, i bambini poi portano i genitori a fare il giro delle serrande: le mappe le costruiamo insieme a loro. Lavoriamo dalle materne alle superiori, con laboratori ovviamente differenziati. Alle secondarie di secondo grado dopo il tour si chiede agli insegnanti di far vedere i documentari che pubblichiamo per ogni edizione, chiedendo loro poi di collegare l’arte contemporanea locale al super-contemporaneo delle serrande. A quelli delle medie chiediamo invece di realizzare una loro idea di street art”.

    In inverno i laboratori si tengono al Molino Hub, un centro di promozione culturale e artistica ricavato all’interno delle Mura medicee della città: un altro dei progetti del Collettivo libero anti noia che il 2 dicembre 2023 ha ospitato l’atto finale di Trame 2023, con la presentazione del docu-film realizzato durante la quarta edizione del festival di arte urbana e della nuova street art map, per camminare nel centro storico di Grosseto con altri occhi.

    https://altreconomia.it/quando-larte-di-strada-rigenera-dentro-le-trame-di-grosseto
    #Italie #street-art #art_de_rue #graffitis #festival #régénération_urbaine #villes #urban_matter #centre-ville #désertification #art

    • The visualization presents monthly global temperature anomalies. This visualization is updated roughly two weeks after the end of each month.

      Temperature anomalies are deviations from a long term global avergage. In this case the period 1951-1980 is used to define the baseline for the anomaly. These temperatures are based on the GISS Surface Temperature Analysis (GISTEMP v4), an estimate of global surface temperature change. The data file used to create this visualization is publically accessible here.

      The term ’climate spiral’ describes an animated radial plot of global temperatures. Climate scientist Ed Hawkins from the National Centre for Atmospheric Science, University of Reading popularized this style of visualization in 2016.

      The Goddard Institute of Space Studies (GISS) is a NASA laboratory managed by the Earth Sciences Division of the agency’s Goddard Space Flight Center in Greenbelt, Maryland. The laboratory is affiliated with Columbia University’s Earth Institute and School of Engineering and Applied Science in New York.

  • Khrys’presso du lundi 1er janvier 2024
    https://framablog.org/2024/01/01/khryspresso-du-lundi-1er-janvier-2024

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière. Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer … Lire la suite­­

    #Veille #Claviers_invités #GAFAM #Internet #Revue_de_web #Revue_hebdo #Surveillance #veille #webrevue
    https://mamot.fr/system/cache/media_attachments/files/111/617/950/157/482/750/original/27fe9ec7a9eeed49.mp4

  • Everything politicians tell you about immigration is wrong. This is how it actually works | Hein de Haas | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2023/dec/29/politicians-immigration-wrong-cheap-labour
    https://i.guim.co.uk/img/media/6e53b5beb207e5e821a2c7f58bdb45714b46e31e/0_0_2560_1536/master/2560.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Everything politicians tell you about immigration is wrong. This is how it actually works
    Hein de Haas
    We seem to be living in times of unprecedented mass migration. Images of people from Africa crammed into unseaworthy boats desperately trying to cross the Mediterranean, asylum seekers crossing the Channel into Britain, and “caravans” of migrants trying to reach the Mexico-US border all seem to confirm fears that global migration is spinning out of control. A toxic combination of poverty, inequality, violence, oppression, climate breakdown and population growth appear to be pushing growing numbers of people from Africa, Asia and Latin America to embark upon desperate journeys to reach the shores of the wealthy west.
    All of this results in the popular idea of a “migration crisis” that will require drastic countermeasures to prevent massive waves of people arriving in the future, apparently exceeding the absorption capacity of western societies and economies. Despite this, however, there is no scientific evidence to sustain the claim that global migration is accelerating. International migrants account for about 3% of the world population, and this percentage has remained remarkably stable over the past half a century. Likewise, refugee migration is much more limited than political rhetoric and media images suggest. About 10% of all international migrants are refugees, representing 0.3% of the world population. While refugee flows fluctuate strongly with levels of conflict, there is no evidence of a long-term increasing trend. About 80-85% of refugees remain in regions of origin, and that share has also remained rather stable over the past decades. And there is no evidence that illegal migration is spinning out of control – in fact, the large majority of migrants who move from the global south to the global north continue to move legally. For instance, nine out of 10 Africans move to Europe legally, with passports and papers in hand.
    The evidence also turns common understandings of the causes of migration on its head. The conventional view is that south-to-north migration is in essence the outgrowth of poverty, inequality and violence in origin countries – hence the popular idea that poverty reduction and development are the only long-term solutions to migration. However, this assumption is undermined by evidence showing that migration rises as poor countries become richer. This is because increasing levels of income and education, alongside infrastructure improvements, raise people’s capabilities and aspirations to migrate. Instead of the stereotypical “desperate flight from misery”, in reality migration is generally an investment in the long-term wellbeing of families and requires significant resources. Poverty actually deprives people of the resources required to move over long distances, let alone to cross continents.
    This is also one of the many reasons why, contrary to common assumptions, climate breakdown is unlikely to trigger mass movements of “climate refugees”. Research on the effects of droughts and flooding shows that most people will stay close to home. In fact, the most vulnerable people are most likely to get trapped, unable to move out at all. It is no coincidence that most migrants come from middle-income countries such as India and Mexico. The paradox is that any form of development in the poorest countries of the world – such as in sub-Saharan Africa – is therefore likely to increase their future emigration potential. Still, despite global averages remaining stable, it is difficult to deny that legal immigration to the US, Britain and western Europe has been growing over the past decades. The frequent discontent this has caused has gone along with repeated calls for less, more controlled or more selective immigration. But border crackdowns have clearly failed to achieve these objectives or have even made problems worse because they were not based on an understanding of how migration really works. The main reason is that these policies ignored the most important root cause of migration: persistent labour demand.
    The misleading assertion that poverty causes migration conceals the fact that labour demand has been the main driver of growing immigration to western countries since the 1990s. More widespread education, women’s emancipation and population ageing have led to labour shortages; these have fuelled a growing demand for migrant workers in sectors such as agriculture, construction, cleaning, hospitality, transport and food processing, as supplies of local workers willing and able to do such jobs have increasingly run dry. Without such chronic labour shortages, most migrants wouldn’t have come. But this hasn’t been a natural process. It is instead one that has been encouraged by decades of policies geared towards economic and labour market liberalisation, which have fuelled the growth of precarious jobs that local workers won’t take. Politicians from left to right know this reality, but they don’t dare admit it out of fear of being seen as “soft on immigration”. They choose instead to talk tough and revert to acts of political showmanship that create an appearance of control, but that in effect function as a smokescreen to conceal the true nature of immigration policy. Under this current arrangement, more and more migrants are allowed in, and the employment of undocumented workers is widely tolerated as they fill in crucial labour shortages.
    Politicians have turned a blind eye as proven by almost laughably low levels of workplace enforcement. To break away from this legacy of failed policies, politicians need to gather the courage to tell an honest story about migration: that it is a phenomenon that benefits some people more than others; that it can have downsides for some, but cannot be thought or wished away; and that there are no simple solutions for complex problems. Fundamental choices have to be made. For example, do we want to live in a society in which more and more work – transport, construction, cleaning, care of elderly people and children, food provision – is outsourced to a new class of servants made up mainly of migrant workers? Do we want a large agricultural sector that partly relies on subsidies and is dependent on migrants for the necessary labour? The present reality shows that we cannot divorce debates about immigration from broader debates about inequality, labour, social justice and, most importantly, the kind of society we want to live in.
    Hein de Haas is professor of sociology at the University of Amsterdam, and the author of How Migration Really Works

    #Covid-19#migrant#migration#flux#pauvrete#globalmigration#climat#afrique#asie#ameriquelatine#travailleurmigrant#economie#inegalite#sante

    • Les Révoltes du ciel , Jean-Baptiste F... | Editions Seuil
      https://www.seuil.com/ouvrage/les-revoltes-du-ciel-jean-baptiste-fressoz/9782021058147

      Sciences humaines
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      Les Révoltes du ciel
      Visuel HD
      Les Révoltes du ciel
      Une histoire du changement climatique XVe-XXe siècle
      Jean-Baptiste Fressoz
      Fabien Locher

      De l’aube de l’époque moderne au milieu du XXe siècle, les sociétés occidentales ont débattu du changement climatique, de ses causes et de ses effets sur les équilibres écologiques, sociaux, politiques. On ne se préoccupait alors ni de CO2 ni d’effet de serre. On pensait par contre que couper les forêts et transformer la planète modifieraient les pluies, les températures, les saisons. Cette question fut posée partout où l’histoire avançait à grands pas : par les Conquistadors au Nouveau Monde, par les révolutionnaires de 1789, par les savants et les tribuns politiques du XIXe siècle, par les impérialistes européens en Asie et en Afrique jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
      Cette enquête magistrale raconte pour la première fois les angoisses et les espoirs de sociétés qui, soumises aux aléas du ciel, pensent et anticipent les changements climatiques. Elle montre que la transformation du climat fût au coeur de débats fondamentaux sur la colonisation, Dieu, l’Etat, la nature et le capitalisme et que de ces batailles ont émergé certains concepts-clés des politiques et des sciences environnementales contemporaines. Si, pendant un bref laps de temps, l’industrie et la science nous ont inculqué l’illusion rassurante d’un climat impassible, il nous faut, à l’heure du réchauffement global, affronter de nouveau les révoltes du ciel.

      Jean-Baptiste Fressoz est historien, chercheur au CNRS, auteur de L’Apocalypse joyeuse. Une histoire du risque technologique (Seuil, 2012) et, avec C. Bonneuil, de L’Événement anthropocène. La Terre, l’histoire et nous (Seuil, 2016).

      Fabien Locher est historien, chercheur au CNRS, il a codirigé récemment les volumes Posséder la nature. Environnement et propriété dans l’histoire (avec F. Graber) et Crash Testing Property : How Disasters Reshape and Reveal Property Institutions (avec M. Elie).

  • #Climat des exoplanètes: d’habitables à infernales, un rien suffit

    Une équipe de l’UNIGE, du PRN PlanetS et du CNRS est parvenue à simuler de manière complète l’emballement de l’effet de serre, qui peut rendre une planète totalement inhabitable.

    La Terre est une magnifique planète bleue et verte, couverte d’océans et de vie, alors que Vénus est une boule jaune stérile totalement inhospitalière. Pourtant, la différence entre les deux ne tient qu’à quelques degrés seulement. Une équipe d’astronomes de l’Université de Genève (UNIGE) et membres du Pôle de Recherche National (PRN) PlanetS, avec le soutien des laboratoires du CNRS de Paris et Bordeaux, a réalisé une première mondiale en parvenant à simuler la totalité du processus d’#emballement de l’effet de serre, qui peut transformer le climat d’une planète idyllique et parfaitement habitable en un environnement plus qu’inhospitalier. Les scientifiques ont par ailleurs démontré que dès les premiers signes du processus, les structures de l’#atmosphère et de la #couverture_nuageuse sont modifiées en profondeur, conduisant à un #emballement de l’effet de serre quasi-inéluctable et extrêmement compliqué à inverser. Sur Terre, une élévation de seulement quelques dizaines de degrés Celsius de la température moyenne globale, provoquée par une légère augmentation de la luminosité du Soleil, serait suffisante pour provoquer cet emballement et rendre notre planète inhabitable. Ces résultats sont à découvrir dans Astronomy & Astrophysics.

    L’idée d’un #emballement_de_l’effet_de_serre n’est pas nouvelle. Dans ce #scénario, une planète peut évoluer d’un état tempéré semblable à la Terre à un véritable enfer, avec une surface à plus de 1000°C. En cause ? La #vapeur-d’eau, gaz à effet de serre naturel. Celle-ci empêche le rayonnement solaire absorbé par la Terre d’être réémis vers le vide spatial, sous forme de rayonnement thermique. La vapeur d’eau piège donc la chaleur, un peu à la manière d’une couverture de survie. Un soupçon d’effet de serre est utile – sans lui, la Terre aurait une température moyenne négative, ressemblant alors à une boule couverte de glace et hostile à la vie.

    À l’opposé, un effet de serre trop important augmente l’évaporation des océans et donc la quantité de vapeur d’eau dans l’atmosphère. « Il existe un seuil critique pour cette quantité de vapeur d’eau au-delà duquel la planète ne peut plus refroidir. À partir de là, tout s’emballe, jusqu’à ce que les océans finissent par s’évaporer totalement et que la température atteigne plusieurs centaines de degrés », explique Guillaume Chaverot, ancien chercheur post-doctorant au Département d’astronomie de l’UNIGE, et auteur principal de l’étude.

    Première mondiale

    « Jusqu’à présent, les autres études clés en climatologie se sont concentrées sur l’étude soit de l’état tempéré avant l’emballement, soit de l’état inhabitable à l’issue de l’emballement », révèle Martin Turbet, chercheur dans les laboratoires CNRS de Paris et Bordeaux, et co-auteur de l’étude. « C’est la première fois qu’une équipe étudie la transition en elle-même avec un modèle 3D de climat global, et s’intéresse à la façon dont le climat et l’atmosphère évoluent durant ce processus ».

    L’un des points clés de l’étude décrit la mise en place d’un motif nuageux bien particulier, participant à l’effet d’emballement et rendant le phénomène inexorable. « Dès le début de la transition, on peut voir que des nuages très denses se développent dans la haute atmosphère. Cette dernière ne présente d’ailleurs plus l’inversion de température typique de l’atmosphère terrestre et séparant ses deux couches principales : la troposphère et la stratosphère. La structure de l’atmosphère est modifiée en profondeur », indique Guillaume Chaverot.

    Des conséquences pour la recherche de vie ailleurs

    Cette découverte est un élément central pour l’étude du climat sur d’autres planètes, en particulier sur les exoplanètes – des planètes orbitant autour d’autres étoiles que le Soleil. « En étudiant le climat d’autres planètes, l’une de nos principales motivations est de déterminer le potentiel de celles-ci d’abriter la vie », détaille la professeure Émeline Bolmont, directrice du Centre pour la Vie dans l’Univers (CVU) de l’UNIGE et co-auteure de l’étude.

    Le CVU mène des projets de recherche interdisciplinaires de pointe sur l’origine de la vie sur Terre et sur la recherche de la vie dans notre système solaire et les systèmes exoplanétaires. « Grâce à de précédentes études, nous soupçonnions déjà un tel seuil de vapeur d’eau critique, mais la formation du motif de nuages est une vraie surprise ! », s’enthousiasme Émeline Bolmont. « Nous avons étudié en parallèle comment ce motif pourrait créer une ‘‘empreinte’’ spécifique détectable lors de l’observation des atmosphères exoplanétaires. La prochaine génération d’instruments devrait être à même de la détecter », précise Martin Turbet. L’équipe ne compte d’ailleurs pas s’arrêter là, Guillaume Chaverot ayant en effet reçu une bourse de recherche pour poursuivre cette étude à l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (IPAG). Cette nouvelle étape du projet de recherche se concentrera sur le cas spécifique de la Terre.

    Une planète Terre à l’équilibre fragile

    Avec ces nouveaux modèles climatiques, les scientifiques ont calculé qu’un accroissement infime de la luminosité du Soleil - conduisant à une augmentation de seulement quelques dizaines de degrés de la température moyenne terrestre - pourrait être suffisant pour enclencher ce processus irréversible sur Terre et rendre celle-ci aussi inhospitalière que Vénus. L’un des enjeux climatiques actuels est de réussir à limiter le réchauffement moyen sur Terre, résultant des émissions de gaz à effet de serre, à seulement 1.5 degrés d’ici 2050. L’une des questions de la bourse de recherche de Guillaume Chaverot est de déterminer si les gaz à effet de serre peuvent démarrer ce processus d’emballement comme le ferait un accroissement de la luminosité du Soleil. Si oui, la question suivante sera de déterminer si les températures de déclenchement sont les mêmes pour les deux processus.

    La Terre n’est donc pas si loin de ce scénario apocalyptique. « Dans l’hypothèse où ce processus d’emballement s’enclencherait, une évaporation de seulement 10 mètres de la surface des océans résulterait en une augmentation de la pression atmosphérique au sol d’1 bar. En quelques centaines d’années, nous atteindrions une température de plus de 500°C au sol. Plus tard, nous atteindrions même jusqu’à 273 bars de pression et plus de 1500°C, lorsque la totalité des océans finirait par être évaporée », conclut Guillaume Chaverot.

    Les exoplanètes à Genève : 25 ans d’expertise couronnés par un prix Nobel

    La première exoplanète a été découverte en 1995 par deux chercheurs de l’Université de Genève, Michel Mayor et Didier Queloz, lauréats du prix Nobel de physique 2019. Cette découverte a permis au Département d’astronomie de l’Université de Genève de se situer à la pointe de la recherche dans le domaine avec notamment la construction et l’installation de HARPS sur le télescope de 3,6m de l’ESO à La Silla en 2003.

    Ce spectrographe est resté pendant deux décennies le plus performant du monde pour déterminer la masse des exoplanètes. HARPS a cependant été surpassé en 2018 par ESPRESSO, un autre spectrographe construit à Genève et installé sur le Very Large Telescope (VLT) à Paranal, au Chili.

    La Suisse s’est aussi engagée dans les observations depuis l’espace des exoplanètes avec la mission CHEOPS, résultat de deux expertises nationales, d’une part le savoir-faire spatial de l’Université de Berne avec la collaboration de son homologue genevoise, et d’autre part l’expérience au sol de l’Université de Genève secondée par sa consœur de la capitale helvétique. Deux compétences scientifiques et techniques qui ont également permis de créer le Pôle de recherche national (PRN) PlanetS.

    Le Centre pour la Vie dans l’Univers : un pôle d’excellence interdisciplinaire

    Le Centre pour la Vie dans l’Univers (CVU) est un centre interdisciplinaire de l’Université de Genève (UNIGE) créé en 2021, à la suite de l’obtention en 2019 du prix Nobel de physique par les professeurs Michel Mayor et Didier Queloz. Grâce aux progrès réalisés au cours de la dernière décennie, à la fois dans les domaines de l’exploration du système solaire, des exoplanètes et de la structure organique de la vie, la question de l’émergence de la vie sur d’autres planètes peut désormais être abordée de manière tangible, et non plus spéculative.

    À la convergence de l’astronomie, de la chimie, de la physique, de la biologie et des sciences de la Terre et du climat, le CVU a pour objectif de comprendre les origines et la répartition de la vie dans l’Univers. Initié par le Département d’astronomie, le CVU réunit des chercheuses et chercheurs de nombreux instituts et départements de l’UNIGE, ainsi que de multiples universités partenaires à l’international.

    https://www.unige.ch/medias/2023/climat-des-exoplanetes-dhabitable-infernale-un-rien-suffit
    #habitabilité #inhabitabilité #changement_climatique #effet_de_serre

  • Effroyable déplacements des micro-plastiques avec les ouragans.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4553

    C’est encore une histoire de déchets produits par des humains. De plus nocifs que le règne que les descendants d’Adam ont produit jusqu’à notre époque, par la consommation du nombre de personnes débordantes sur la nature. Si les effets néfastes sur le système immunitaire, le système hormonal et même le développement neurologique chez les enfants, sont redoutés. Pour l’environnement, c’est l’hécatombe pour les espèces fragiles. #Climat

    / Sciences & Savoir, #Ecologie,_environnement,_nature,_animaux, #calamités_naturelles, #Réchauffement_climatique, #Data_-_Données

    #Sciences_&_Savoir

  • Khrys’presso du lundi 25 décembre 2023
    https://framablog.org/2023/12/25/khryspresso-du-lundi-25-decembre-2023

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière. Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer … Lire la suite­­

    #Veille #Claviers_invités #GAFAM #Internet #Revue_de_web #Revue_hebdo #Surveillance #veille #webrevue

  • L’#hydrogène est un #gaz_à_effet_de_serre deux fois plus puissant qu’on ne le pensait
    (date de publication : 2022)

    Une étude publiée ce vendredi par le département britannique de l’Economie, de l’Énergie et de la Stratégie industrielle (BEIS) a révélé que l’hydrogène est un gaz à effet de serre deux fois plus puissant qu’on ne le pensait auparavant.

    Le rapport explique que la molécule d’hydrogène exerce une action indirecte sur le climat. Elle réagit avec d’autres gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère en augmentant leur potentiel de réchauffement global (PRG). Le résultat de cette étude confirme ainsi l’alerte lancée précédemment par d’autres scientifiques.

    Alors que l’effet néfaste induit par l’hydrogène sur le méthane et l’ozone dans la troposphère – la couche la plus basse de l’atmosphère – était déjà connu, « nous avons maintenant considéré aussi, pour la première fois dans nos calculs du PRG de l’hydrogène, l’influence ignorée jusqu’ici de ce gaz sur la vapeur d’eau et l’ozone présents dans la stratosphère » expliquent les auteurs du rapport, des scientifiques du National Center for Atmospheric Sciences et des universités de Cambridge et de Reading. « Nous estimons maintenant que le PRG de l’hydrogène pour une période de 100 ans est en moyenne de 11, c’est-à-dire qu’il est 11 fois plus néfaste pour le climat que le dioxyde de carbone (CO2) », précisent-ils. Une précédente étude publiée en 2001 et fréquemment citée depuis, évaluait le PRG de l’hydrogène à 5,8.

    https://www.france-hydrogene.org/lhydrogene-est-un-gaz-a-effet-de-serre-deux-fois-plus-puissant-quo

    #changement_climatique #climat #transition_énergétique