Lettre ouverte au président de la République française - L’Orient-Le Jour
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Lettre ouverte au président de la République française
OLJ / Par Dominique EDDÉ, le 20 octobre 2023 à 10h30
Monsieur le Président,
C’est d’un lieu ruiné, abusé, manipulé de toutes parts, que je vous adresse cette lettre. Il se pourrait qu’à l’heure actuelle, notre expérience de l’impuissance et de la défaite ne soit pas inutile à ceux qui, comme vous, affrontent des équations explosives et les limites de leur toute puissance.
Je vous écris parce que la France est membre du Conseil de sécurité de l’ONU et que la sécurité du monde est en danger. Je vous écris au nom de la paix.
L’horreur qu’endurent en ce moment les Gazaouis, avec l’aval d’une grande partie du monde, est une abomination. Elle résume la défaite sans nom de notre histoire moderne. La vôtre et la nôtre. Le Liban, l’Irak, la Syrie sont sous terre. La Palestine est déchirée, trouée, déchiquetée selon un plan parfaitement clair : son annexion. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les cartes.
Le massacre par le Hamas de centaines de civils israéliens, le 7 octobre dernier, n’est pas un acte de guerre. C’est une ignominie. Il n’est pas de mots pour en dire l’étendue. Si les arabes ou les musulmans tardent, pour nombre d’entre eux, à en dénoncer la barbarie, c’est que leur histoire récente est jonchée de carnages, toutes confessions confondues, et que leur trop plein d’humiliation et d’impotence a fini par épuiser leur réserve d’indignation ; par les enfermer dans le ressentiment. Leur mémoire est hantée par les massacres, longtemps ignorés, commis par des Israéliens sur des civils palestiniens pour s’emparer de leurs terres. Je pense à Deir Yassin en 1948, à Kfar Qassem en 1956. Ils ont par ailleurs la conviction – je la partage – que l’implantation d’Israël dans la région et la brutalité des moyens employés pour assurer sa domination et sa sécurité ont très largement contribué au démembrement, à l’effondrement général. Le colonialisme, la politique de répression violente et le régime d’apartheid de ce pays sont des faits indéniables. S’entêter dans le déni, c’est entretenir le feu dans les cerveaux des uns et le leurre dans les cerveaux des autres. Nous savons tous par ailleurs que l’islamisme incendiaire s’est largement nourri de cette plaie ouverte qui ne s’appelle pas pour rien « la Terre sainte ». Je vous rappelle au passage que le Hezbollah est né au Liban au lendemain de l’occupation israélienne, en 1982, et que les désastreuses guerres du Golfe ont donné un coup d’accélérateur fatal au fanatisme religieux dans la région.
Qu’une bonne partie des Israéliens reste traumatisée par l’abomination de la Shoah et qu’il faille en tenir compte, cela va de soi. Que vous soyez occupé à prévenir les actes antisémites en France, cela aussi est une évidence. Mais que vous en arriviez au point de ne plus rien entendre de ce qui se vit ailleurs et autrement, de nier une souffrance au prétexte d’en soigner une autre, cela ne contribue pas à pacifier. Cela revient à censurer, diviser, boucher l’horizon. Combien de temps encore allez-vous, ainsi que les autorités allemandes, continuer à puiser dans la peur du peuple juif un remède à votre culpabilité ? Elle n’est plus tolérable cette logique qui consiste à s’acquitter d’un passé odieux en en faisant porter le poids à ceux qui n’y sont pour rien. Écoutez plutôt les dissidents israéliens qui, eux, entretiennent l’honneur. Ils sont nombreux à vous alerter, depuis Israël et les États-Unis.
Commencez, vous les Européens, par exiger l’arrêt immédiat des bombardements de Gaza. Vous n’affaiblirez pas le Hamas ni ne protégerez les Israéliens en laissant la guerre se poursuivre. Usez de votre voix non pas seulement pour un aménagement de corridors humanitaires dans le sillage de la politique américaine, mais pour un appel à la paix ! La souffrance endurée, une décennie après l’autre, par les Palestiniens n’est plus soutenable. Cessez d’accorder votre blanc-seing à la politique israélienne qui emmène tout le monde dans le mur, ses citoyens inclus. La reconnaissance, par les États-Unis, en 2018, de Jérusalem capitale d’Israël ne vous a pas fait broncher. Ce n’était pas qu’une insulte à l’histoire, c’était une bombe. Votre mission était de défendre le bon sens que prônait Germaine Tillion « Une Jérusalem internationale, ouverte aux trois monothéismes. » Vous avez avalisé, cette même année, l’adoption par la Knesset de la loi fondamentale définissant Israël comme « l’État-Nation du peuple juif ». Avez-vous songé un instant, en vous taisant, aux vingt et un pour cent d’Israéliens non juifs ? L’année suivante, vous avez pour votre part, Monsieur le Président, annoncé que « l’antisionisme est une des formes modernes de l’antisémitisme. » La boucle était bouclée. D’une formule, vous avez mis une croix sur toutes les nuances. Vous avez feint d’ignorer que, d’Isaac Breuer à Martin Buber, un grand nombre de penseurs juifs étaient antisionistes. Vous avez nié tous ceux d’entre nous qui se battent pour faire reculer l’antisémitisme sans laisser tomber les Palestiniens. Vous passez outre le long chemin que nous avons fait, du côté dit « antisioniste », pour changer de vocabulaire, pour reconnaître Israël, pour vouloir un avenir qui reprenne en compte les belles heures d’un passé partagé. Les flots de haine qui circulent sur les réseaux sociaux, à l’égard des uns comme des autres, n’exigent-ils pas du responsable que vous êtes un surcroît de vigilance dans l’emploi des mots, la construction des phrases ? À propos de paix, Monsieur le Président, l’absence de ce mot dans votre bouche, au lendemain du 7 octobre, nous a sidérés. Que cherchons-nous d’autre qu’elle au moment où la planète flirte avec le vide ?
Les accords d’Abraham ont porté le mépris, l’arrogance capitaliste et la mauvaise foi politique à leur comble. Est-il acceptable de réduire la culture arabe et islamique à des contrats juteux assortis – avec le concours passif de la France – d’accords de paix gérés comme des affaires immobilières ? Le projet sioniste est dans une impasse. Aider les Israéliens à en sortir demande un immense effort d’imagination et d’empathie qui est le contraire de la complaisance aveuglée. Assurer la sécurité du peuple israélien c’est l’aider à penser l’avenir, à l’anticiper, et non pas le fixer une fois pour toutes à l’endroit de votre bonne conscience, l’œil collé au rétroviseur. Ici, au Liban, nous avons échoué à faire en sorte que vivre et vivre ensemble ne soient qu’une et même chose. Par notre faute ? En partie, oui. Mais pas seulement. Loin de là. Ce projet était l’inverse du projet israélien qui n’a cessé de manœuvrer pour le rendre impossible, pour prouver la faillite de la coexistence, pour encourager la fragmentation communautaire, les ghettos. À présent que toute cette partie du monde est au fond du trou, n’est-il pas temps de décider de tout faire autrement ? Seule une réinvention radicale de son histoire peut rétablir de l’horizon.
En attendant, la situation dégénère de jour en jour : il n’y a plus de place pour les postures indignées et les déclarations humanitaires. Nous voulons des actes. Revenez aux règles élémentaires du droit international. Demandez l’application, pour commencer, des résolutions de l’ONU. La mise en demeure des islamistes passe par celle des autorités israéliennes. Cessez de soutenir le nationalisme religieux d’un côté et de le fustiger de l’autre. Combattez les deux. Rompez cette atmosphère malsaine qui donne aux Français de religion musulmane le sentiment d’être en trop s’ils ne sont pas muets.
Écoutez Nelson Mandela, admiré de tous à bon compte : « Nous savons parfaitement que notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens, » disait-il sans détour. Il savait, lui, qu’on ne fabrique que de la haine sur les bases de l’humiliation. On traitait d’animaux les noirs d’Afrique du Sud. Les juifs aussi étaient traités d’animaux par les nazis. Est-il pensable que personne, parmi vous, n’ait publiquement dénoncé l’emploi de ce mot par un ministre israélien au sujet du peuple palestinien ? N’est-il pas temps d’aider les mémoires à communiquer, de les entendre, de chercher à comprendre là où ça coince, là où ça fait mal, plutôt que de céder aux affects primaires et de renforcer les verrous ? Et si la douleur immense qu’éprouve chaque habitant de cette région pouvait être le déclic d’un début de volonté commune de tout faire autrement ? Et si l’on comprenait soudain, à force d’épuisement, qu’il suffit d’un rien pour faire la paix, tout comme il suffit d’un rien pour déclencher la guerre ? Ce « rien » nécessaire à la paix, êtes-vous sûrs d’en avoir fait le tour ? Je connais beaucoup d’Israéliens qui rêvent, comme moi, d’un mouvement de reconnaissance, d’un retour à la raison, d’une vie commune. Nous ne sommes qu’une minorité ? Quelle était la proportion des résistants français lors de l’occupation ? N’enterrez pas ce mouvement. Encouragez-le. Ne cédez pas à la fusion morbide de la phobie et de la peur. Ce n’est plus seulement de la liberté de tous qu’il s’agit désormais. C’est d’un minimum d’équilibre et de clarté politique en dehors desquels c’est la sécurité mondiale qui risque d’être dynamitée.
Par Dominique EDDÉ. Écrivaine.
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La Litanie des Cimes : Clément Janinet (violon), Élodie Pasquier (clarinettes), Marc Ducret (Violoncelle).
▻https://youtu.be/7mRMBHr9qBE?si=aqyNheNrIKVvbykb
Kauperts Bekenntnisse - die vielen Namen der Dorotheenstraße
▻https://m.kauperts.de/Strassen/Dorotheenstrasse-10117-Berlin
Es geht natürlich um die Dorotheenstraße in 10117 Berlin-Mitte. Die namensgebende Dame war im aufstrebenden Preußen des 19. Jahrhunderts so populär, daß noch heute drei weitere Straßen in Adlershof, Lichterfelde und Wannsee nach der Kurfürstin von Brandenburg aus dem 17. Jahrhundert, der zweiten Frau Friedrich Wilhelms (der mit dem Reiterstandbild, nicht der mit dem U-Bahnhof), des „großen Kurfürsten“ benannt sind.
Und so beschreibt uns Herr Kaupert die Geschichte der heutigen Dorotheenstraße zwischen #Am_Kupfergraben bis #Ebertstraße und #Scheidemannstraße:
Geschichte — Dorotheenstraße Alter Bezirk Mitte
Alte Namen Am Bauhof (um 1696-1822), Hinter dem Observatorium (18. Jh.-1822), Hinter Gasse (17. Jh.-18. Jh.), Letzte Straße (18. Jh.-1822), Clara-Zetkin-Straße (1951-1995)
Name seit 25.4.1822
Die Dorotheenstraße trägt ihren Namen, wie wir der Liste ihrer früheren Bezeichnungen eine Zeile über der Angabe „seit 25.4.1822“ entnehmen können, in der Tat erst seit 1995, denn unmittelbar zuvor hieß sie nach der Frauenrechtlerin und kommunistischen Reichstagsabgeorneten und Kampfgefärtin Rosa Luxemburgs Clara Zetkin.
Die Sortierung der Straßennamen erschwert dem Leser die historische Einordnung der Bezeichnungen, unterstellt, dass hier nur ungeschickte Überlegungen zum Layout der Danenbankeinträge sichtbar werden. Unterschwellig ider ausdrücklich zeigt sich hier jedoch eine revisionistische Sicht auf die deutsche Geschichte. Die heutige Benennung nicht mit dem Datum der Widmung durch die zuständige BVV Mitte zu bezeichnen sondern mit dem des preußischen Erlaß von 1822, tut so, als ob mit der Umbenennung ein voheriger Zustand wieder hergestellt worden wäre, und die Epoche der Clara-Zetkin-Straße nicht existiert hätte. Zurück nach Preußen, die Kontinuität der Geschichte ist bis 1822 wieder hergestellt. Wem gehört der Verlag heute? „Zepter und Krone GmbH“ heißt die Dachgesellschaft und Besitzer des „Kaupert“ heute. Wenn das kein Zufall ist.
▻https://de.m.wikipedia.org/wiki/Kaupert_(Verlag)
Und so würde eine zutreffend fortlaufend sortierte Liste der historischen Bezeichnungen der heutigen Dorotheenstraße aussehen:
Am Bauhof (um 1696-1822), Hinter dem Observatorium (18. Jh.-1822), Hinter Gasse (17. Jh.-18. Jh.), Letzte Straße (18. Jh.-1822),
Dorotheenstraße (25.4.1822 - 1951)
Clara-Zetkin-Straße (1951-1995)
Name seit 1995
Die Neubenennung als Dorotheenstraße erfolgte in einem neuen historischen Kontext und hat deshalb eine neue Bedeutung. Im Jahr 1822 wurde der Kurfürstin Dorothea gedacht, im Jahr 1995 hingegen sollte der kommunistischen Frauenrechtlerin ausdrücklich nicht mehr grdacht werden. Frag heut mal wen auf der Straße nach Dorothea. Niemand kennt sie. Das ist nicht weiter schlimm, denn ihre Epoche haben wir seit lamgem hinter uns gelassen. Und niemand soll mehr an die olle Clara erinnert werden. Das ist schade, denn sie hat viel für die Frauen von heute erreicht.
Erstaunlich, wie ideologisch nicht nur eine Straßenumbenennung sindern auch ihre Abbildung im Code von Datenbankabfragen und Layoutanweisungen sein kann.
[Moacrealsloa] Ken Vandermark
▻https://www.radiopanik.org/emissions/moacrealsloa/ken-vandermark
Ken Vandermark is an American composer, saxophonist, and clarinetist.
A fixture on the Chicago-area music scene since the 1990s, Vandermark has earned wide critical praise for his playing and his multilayered compositions, which typically balance intricate orchestration with passionate improvisation. He has led or been a member of many groups, has collaborated with many other musicians. He plays tenor saxophone, clarinet, bass clarinet, and baritone saxophone.
During his passage with drummer Paul Lytton, and trumpeter Nate Wooley at “Werkplaats Walter”, Ken found extensive time to have a conversation with him.
Picture Ken Vandermark @ Werkplaats Walter 14-09-2023 (c) Geert Vandepoele
Playlist :
Ken Vandermark : Heike (for Akira Sakata) / Raven (for Masahisa Fukase) (Snapshots: (...)
▻https://www.radiopanik.org/media/sounds/moacrealsloa/ken-vandermark_16506__1.mp3
Le « closed controlled access center » à Kos, le centre construit après l’incendie au centre de Moria (►https://seenthis.net/messages/993810)
▻https://i.imgur.com/Gzfin4h.png
Retour de la visite sur place de #Clara_Anne_Bünger, parlemantaire allemande (Die Linke) :
Um die menschenverachtenden Grenzverfahren durchzuführen braucht man an den EU-Außengrenzen Haftlager mit 30.000 de facto Haftplätzen, die in der #EU vorgehalten werden müssen für bis zu 120.000 schutzsuchende Menschen im Jahr! Eines dieser Haftlager hab ich auf Kos angeschaut.
▻https://i.imgur.com/MiF88rr.png
▻https://i.imgur.com/JSQ1lP8.png
▻https://i.imgur.com/kB8uN3U.png
▻https://i.imgur.com/1KBlTvT.png
▻https://twitter.com/C_AB_/status/1667533133741170690
#Grèce #no_more_Morias #asile #migrations #réfugiés #frontières #camps #encampement #camps_de_réfugiés #closed_controlled_access_center #centre_fermé #aéroport
☮️ ♀ #femmes #féminisme #antiguerre #antimilitarisme #Paix #guerre #nationalisme #PremièreGuerremondiale #militarisme #barbarie
#internationalisme #Bertha_von_Suttner #Rosa_Luxemburg #Clara_Zetkin #Hélène_Brion #Aleta_Jacobs #Jane_Addams...
🛑 LES FEMMES CONTRE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE - Socialisme libertaire
" Les Femmes en Noir de Madrid se souviennent des Cassandres de la Grande Guerre :
Bertha von Suttner a travaillé pour éviter une autre guerre, n’importe quelle guerre. Son roman Déposez vos armes est un appel à la paix et décrit les horreurs de la confrontation armée. Elle a fondé La Société autrichienne pour la Paix en 1891 et a travaillé infatigablement pour le mouvement pacifiste international. Elle a dénoncé le réarmement en temps de paix, qui pouvait ruiner les nations et a mis en garde contre la préparation de divers pays pour un grand conflit. Elle a confronté la virulente opposition de nationalistes, du clergé et des antisémites. La Première Guerre mondiale a commencé un mois après sa mort. Elle a été la première femme à recevoir le Prix Nobel de la paix. Rosa Luxemburg a été arrêtée en février 1914 pour avoir incité les soldats à se rebeller et avait déclaré : « S’ils attendent que nous assassinions les Français ou n’importe quel autre frère étranger, il faut leur dire : « Non, en aucune circonstance. » Une semaine ou deux après l’éclatement de la guerre, elle a déclaré son désappointement que le Mouvement des travailleurs européens n’ait pas évité la catastrophe. Elle s’est opposée aux directives du Mouvement socialiste international et pensait qu’une fois la guerre terminée, les « traîtres » devaient être poursuivis en justice. Elle a été exécutée en janvier 1919 par des paramilitaires, récemment démobilisés du front de la guerre (...)
▶️ Lire le texte complet…
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Hardi, compagnons ! (Clara Schildknecht) // Les éditions Libertalia
▻https://www.editionslibertalia.com/catalogue/poche/hardi-compagnons
Masculinités et virilité anarchistes à la Belle Époque
Cet ouvrage aborde d’une façon novatrice, par le prisme de la domination de genre, un sujet d’études déjà défriché par les historien·nes : la constellation anarchiste française, dans ses diverses composantes (syndicalistes, illégalistes, milieux libres), entre 1871 et 1920.
On y croise Ravachol et la bande à Bonnot, Émile Pouget, Louise Michel, Rirette Maîtrejean, Vigo, Libertad, Madeleine Pelletier, Germaine Berton, E. Armand, Henriette Roussel...
L’autrice analyse le rapport à la violence souvent héroïsée et s’interroge sur la glorification virile, l’homophobie et la phraséologie misogyne qui avaient trait dans le milieu. Elle aborde la réappropriation des marqueurs de virilité par certaines militantes, le paraître libertaire, les tentatives d’égalité. Ce faisant, elle propose une relecture stimulante et passionnante de ces années charnières.
Clara Schildknecht est enseignante. Ce livre est issu d’un M2 soutenu au Centre d’histoire du XIXe siècle de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Je n’ai pas lu mais le sujet me semble très intéressant (dans ma liste).
Venant juste de terminer la lecture de ce livre, je propose cette #recension.
De l’antiféminisme légendaire de Proudhon jusqu’aux remous provoqués par l’onde de choc MeToo dans les mouvements les plus radicaux, la « masculinité et virilité anarchiste », loin de ne constituer qu’un sujet d’étude abstrait, est une constante qui traverse l’histoire du mouvement libertaire.
La critique de l’anarchisme « réellement existant ou ayant existé », si l’on peut dire, sous l’angle de son contenu intrinsèquement masculiniste, semble une approche des plus stimulantes. Cela devrait contribuer à débarrasser les fondamentaux libertaires de l’une de ses scories récurrentes, parmi les plus pénibles.
L’étude de Clara Schildknecht, Hardi Compagnons ! ne concerne que la période dite de « la Belle époque ». Il s’agit, dans l’histoire du mouvement anarchiste français, d’une séquence historique importante.
C’est à cette période que se sont constituées les différentes tendances, dans la continuité du collectivisme antiautoritaire de la première internationale : communistes libertaires, auteurs d’attentats (propagande par le fait), syndicalistes révolutionnaire et individualistes.
Quelle que soit la tendance, on glorifie le rôle strictement masculin du « compagnon » anarchiste, lequel, par son tempérament viril sera supposé être le plus à même de provoquer le salut révolutionnaire.
La place qu’occupent les femmes, de façon générale, dans la vie des anarchistes est des plus accessoires. On s’adresse, par exemple, aux mères, nécessairement cantonnées au rôle de l’éducation des enfants, pour les convaincre des bienfaits de la propagande antimilitariste. On est loin des audaces radicales, réellement émancipatrices, de Fransisco Ferrer.
Les théorises anarchistes de cette époque comportent parfois une critique des instituions patriarcales et religieuses telles que le mariage ou des rôles assignés aux femmes dans la procréation, notamment dans les théories néomalthusiennes. Il n’en reste pas moins que la critique est formulée de façon ultra majoritaire par des hommes. Il n’est pas question de remettre en cause la place occupée par les femmes dans la société en tant qu’opprimées ni même d’envisager que puisse exister l’expression autonome de cette dénonciation par les femmes elles-mêmes.
Les « compagnes », dans les communautés individualistes, sont considérées le plus souvent comme faire-valoir de « l’amour libre ». Si on leur reconnaît le droit à ne pas limiter leur sexualité à un seul partenaire c’est aussi pour que les hommes puissent mieux en profiter.
L’autrice montre que les représentations dominantes de l’époque, en matière de discrimination de genre, sont bien inscrites dans les esprits, fussent-ils anarchistes.
Lorsque certaines femmes accèdent au statut reconnu par la société d’anarchiste à part entière, c’est pour mieux en faire des sortes de créatures extraordinaires, à la fois fascinantes et repoussantes. Ces femmes anarchistes sont probablement alors perçues comme étant encore plus mystérieuses que leur alter ego masculins, tel Ravachol qui s’efforce, notamment lors de son procès, de présenter toutes les marques de virilité – courage et absence de peur - pour affirmer sa défiance et son opposition à l’autorité de l’État.
Quand Louise Michel ou Henriette Roussel revendiquent l’usage de la violence révolutionnaire, elles sont systématiquement renvoyées, dans la représentation de l’époque, à leur supposée laideur physique. Bien entendu, les anarchistes ne reprennent pas à leur compte ces stéréotypes dégradants mais ils n’échappent pas aux représentations de l’être extraordinaire au sens propre du terme, parce que femme et s’exprimant par la violence, en tant que révolutionnaire anarchiste.
Remarque personnelle : on peut considérer qu’il s’agit de représentations profondes et tenaces qui se sont manifestées notamment lors de l’enterrement de notre brave Louise Miche, femme du peuple, et qui lui vaudront le statut d’icône quasi-religieux dont elle fait l’objet, encore aujourd’hui, dans les milieux libertaires.
L’autrice nous révèle qu’il n’y a visiblement pas pire injure dans le mouvement anarchiste de l’époque (et probablement la classe ouvrière) que celle, déjà en usage de « tante » ou de « tapette ». Miguel Almeyreda, par exemple, en fera les frais. On moquera sa tendance à porter de beaux habits, histoire de lui reprocher, de façon détournée, son ralliement à Gustave Hervé.
Enfin, il est rappelé que les revendications féministes, le plus souvent, ravalées sous le sobriquet méprisant de « suffragettes » sont alors majoritairement considérées, dans les milieux anarchistes, comme des fantaisies réformistes.
Considérant que l’anarchisme est partie constitutive du mouvement ouvrier, il serait probablement erroné de considérer qu’à la même époque, l’idéologie masculiniste et misogyne ne s’exprimait pas de façon tout aussi caricaturale dans les autres tendances socialistes de l’époque. Une étude plus générale, si elle n’existe pas déjà, serait fort utile pour évaluer cette hypothèse.
Voilà, en tout cas, qui devrait nous interroger sur le fait que, dans 100 ans, s’il y a encore du monde sur cette planète en mesure de formuler des critiques sociales, on mettra certainement en exergue tout un tas d’aberrations et contradictions idéologiques, alors insoupçonnées, mais portées par les mouvements radicaux de ce début du 21e siècle.
#Clara_Schildknecht #Hardi_compagnon #anarchisme #virilisme #virilité #masculinité #sexisme #critique_sociale #féminisme #syndicalisme_révolutionnaire #individualisme
Ville du quart d’heure, ville des GAFA ?
▻https://metropolitiques.eu/Ville-du-quart-d-heure-ville-des-GAFA.html
Que cache le retour en grâce récent du thème de la ville du quart d’heure ? Mettant les discours à l’épreuve des faits, Marco Cremaschi souligne la menace d’un nouveau clivage social rendu possible par l’emprise croissante des GAFA sur les villes. Le mirage de la ville du quart d’heure fait florès en France. L’impulsion est venue du confinement du printemps 2020, qui a replacé au centre des #Débats le rêve de proximité tout en imposant un clivage entre les personnes travaillant à domicile (confinées dans Débats
/ #numérique, proximité, #urbanisme, #temps, #services_urbains
#proximité
▻https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_cremaschi2.pdf
Album hommage à Tony Scott, pour le centenaire de sa naissance, par Francesco Bearzatti. Que des compos originales, sauf cette reprise de « Lush Life ».
#musique #clarinette # jazz
CLARA YSÉ - Le monde s’est dédoublé (Live) - YouTube
►https://www.youtube.com/watch?v=hMhnOHX69yY
Villageois solidaires Ep01 : Les sentinelles de #Névache
A Névache, un petit village de 340 habitants perché à 1700m d’altitude au pied du #col_de_l'Echelle, dans les #Hautes-Alpes, #Bernard_Liger et #Jean-Gabriel_Ravary organisent la #solidarité villageoise pour venir en aide à ceux qui, au péril de leur vie, tentent de franchir la #frontière italienne par la montagne.
Depuis 2015 et la fermeture de la frontière franco-italienne à Vintimille, la route de l’exil pour les migrants francophones venus d’Afrique de l’Ouest passe par les différents cols des Hautes-Alpes.
A Névache, premier village français de l’autre côté de la frontière italienne, les habitants connaissent les dangers qu’encourent ceux qui tentent de rejoindre l’eldorado français en franchissant la frontière par la #montagne, à pied et mal équipés.
Simple réflexe de montagnard au départ, la solidarité s’est peu à peu organisée autour de Bernard Liger, un ancien officier militaire aujourd’hui décédé, et Jean Gabriel Ravary, guide de haute montagne, pour recueillir et parfois sauver ces « #naufragés_de_la_frontière ».
"Moi je reprends souvent l’image des #marins : il y a eu les phares avec des gens dedans qui regardaient les bateaux. Nous on est un peu comme ça, mais j’utilise le terme de « #sentinelles ». Tout le monde est #sentinelle chez soi, on ne bouge pas, et après on est organisé - sans être très organisé- mais on sait qui fait quoi." Jean-Gabriel Ravary
Et au village, la solidarité est telle que parmi les gens qui aident, il y a toutes les couleurs politiques. Pas question donc de sortir les banderoles, au risque de réveiller les tensions ou de vieilles jalousies.
« Névache, c’est un truc particulier, ça fait penser à Astérix et Obélix : on s’est organisé par rapport à cette #humanité. On a un #objectif_commun et on n’en déroge pas au risque de tout faire éclater. » Jean-Gabriel Ravary
Si Bernard Liger et Jean-Gabriel Ravary n’ont jamais eu à faire ni à la police, ni à la justice, l’aide aux personnes en situation irrégulière est passible de lourdes amendes et de cinq ans de prison. Ce jeudi 22 avril, deux personnes seront jugées au tribunal de Gap, pour « aide à l’entrée et à la circulation sur le territoire français de personnes en situation irrégulière ». Un appel à soutien a été lancé par l’association « Tous Migrants », et une pétition pour demander leur relaxe est en ligne.
« On est devant un problème éternel : la #loi d’un côté, l’#éthique de l’autre. #Antigone, c’est ça. Nous sommes dans cette situation. Les gens qui sont ici ont fait le #choix de l’éthique. » Bernard Liger
▻https://www.franceinter.fr/emissions/des-vies-francaises/des-vies-francaises-17-avril-2021
#frontière_sud-alpine #frontières #asile #migrations #réfugiés #Briançonnais #Italie #France #Vallée_de_la_Clarée #Clarée
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ajouté à la métaliste sur les Hautes-Alpes :
►https://seenthis.net/messages/733721
La pétition de soutien aux 2 maraudeurs jugés jeudi 22 avril à Gap et pour l’appel des « 3+4 » du 27 mai : ►https://www.change.org/p/pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-fran%C3%A7aise-relaxe-pour-les-3-4-2
La cagnotte de soutien : ▻https://seenthis.net/messages/909136#message909140
« Hourra pour le Père Noël » avec les Fleshtones . Stocking Stuffer et Sharon Jones & The Dap-Kings . It’s a Holiday Soul Party
▻https://seenthis.net/messages/817378
▻https://seenthis.net/messages/876602
▻https://thefleshtones.bandcamp.com/album/stocking-stuffer
▻https://sharonjonesandthedapkings.bandcamp.com/album/its-a-holiday-soul-party
le père noël… ou les macchabées !
je ne connaissais pas cette chanson de hanoukka de Sharon Jones, soul du coup, et c’est amusant de la découvrir pile pendant cette semaine là (cette année hanoukka est du 10 au 18 décembre) !
ya même un clip, avec des chandeliers et des toupies :)
▻https://sharonjonesandthedapkings.bandcamp.com/track/8-days-of-hanukkah
Please Come Home For Christmas, la plus triste et la plus belle chanson de #Noël de tous les temps, originale par :
▻https://www.youtube.com/watch?v=itdNoGtPQ3I
Version Sharon Jones :
▻https://www.youtube.com/watch?v=uuuK54ItvGY
Le #Père-Noël blues-soul-funk :
I’ll Be Your Santa Baby -
▻https://www.youtube.com/watch?v=bS3hq3S3mW8
Back Door Santa - #Clarence_Carter
Santa Baby - #Eartha_Kitt
I Saw Mommy Kissing Santa Claus - #The_Jackson_Five
Certains l’aiment Fip vous invite à un Noël jazz, avec la diffusion le 25 décembre à 20h, d’un concert exceptionnel du #pianiste donné en octobre 1992 dans la célèbre salle londonienne.
▻https://www.fip.fr/emissions/live-a-fip/live-a-fip-dave-brubeck-au-royal-festival-hall
▻https://www.youtube.com/watch?v=PHdU5sHigYQ&feature=emb_logo
Les White Stripes vous offrent leur bûche de Noël
▻https://www.fip.fr/rock/les-white-stripes-vous-offrent-leur-buche-de-noel-18641
Dolly Parton - A Holly Dolly Christmas
▻https://www.discogs.com/Dolly-A-Holly-Dolly-Christmas/master/1815083
▻https://www.youtube.com/watch?v=ClqKogp7cCk
Un Noël algéro-québécois (en 2016):
#Labess - Mon beau Sapin
Douce Nuit en reggae au trombone (par le grand Rico Rodriguez, en 1967) :
▻https://www.youtube.com/watch?v=fOivTo-goKk
Douce Nuit en blues au trombone (par les London Tenor Trombonists confinés) :
►https://www.youtube.com/watch?v=qy1OXwcCmx8
Si tu aimes le #trombone (moi aussi !), tu vas être servi ici :
▻https://hainesdejacques.blogspot.com/search?q=Sacqueboute
Pas-Boum de Noël au Magasin 4
▻https://www.aredje.net/Pas-Boum
Vendredi 25 décembre, c’était diffusion de blocs de morceaux captés au long de notre Pas-Boum de Noël au Magasin 4. Ce soir là, mais aussi la nuit, ou le lendemain ou aujourd’hui même, une fois que c’est lancé, ça reste de la vidéo visible tant que la wifi, internet etc. restent des services essentiels pour lesquels travaillent dans toutes sortes de cave(erne)s virtuelles et concrètes des armées de petits lutins joyeux (c’est la magie du Noël permanent de l’économie confinée).
« Back Door Man » est une chanson de blues écrite par Willie Dixon pour Howlin’ Wolf, publiée par Chess Records en face B de « Wang Dang Doodle » de Wolf en 1961.
▻https://www.youtube.com/watch?v=gcxR1Rx7aTw&feature=emb_logo
L’auteur de la chanson, Willie Dixon, l’a enregistrée sur son album I Am The Blues en 1970.
▻https://www.youtube.com/watch?v=I17sIMCYXSM
Willie Dixon - I Am The Blues
▻https://www.discogs.com/Willie-Dixon-I-Am-The-Blues/master/160238
Cette chanson est devenue un des premiers standards de la reprise des Doors et ils l’ont enregistrée pour leur premier album en 1967.
▻https://www.youtube.com/watch?v=WTwNzhLvRGs
Koko Taylor & Willie Dixon - Wang Dang Doodle
▻https://www.youtube.com/watch?v=_w6IY0v-0pA&feature=emb_logo
Puisque c’est de saison, on a aussi le Back Door Santa de #Clarence_Carter :
Il semblerait que le sens originel ne soit que « celui qui passe par la porte arrière », donc l’amant qui se cache du mari. Mais Jim Morrison (et peut-être Clarence Carter) lui donnerait un autre sens, celui du sexe anal...
@sinehebdo peut-être trouveras-tu la réponse à ce sous-entendu de sodomie de « Back Door Man » dans l’interview de Howlin’ Wolf de 1967 sur le site arhoolie.org des nouvelles suite à leur newsletter grâce à tes bons soins : ►https://seenthis.net/messages/889643
▻https://seenthis.net/messages/714290
ITW : Howlin’Wolf
▻https://arhoolie.org/howlin-wolf-interview-2
L’allusion de Morrison est celle d’un trou du cul !
Que fait Willie Dixon ? Est-ce qu’il écrit encore beaucoup de musique ?
Oui, il écrit beaucoup de musique. Dixon est une personne très gentille. Mais pour ce qui est de mon opinion, à partir de maintenant, je vais les faire moi-même parce que certaines choses qu’ils me donnent, je ne les aime pas. Willie, c’est quelqu’un de bien, mais je n’essaierais même pas de le chanter, parce que je n’ai pas besoin de lui donner un sens, en ce qui me concerne.
▻https://www.youtube.com/watch?v=EBYUfxqF6xQ
Chris: It was just a matter of that “Spoonful” being kind of a dirty song, wasn’t it, to begin with?
Howlin’ Wolf: Yes, it was a dirty song.
J’apprends que « rooster » est de l’argot pour un sexe masculin, et que le tube de Howlin’ Wolf de 1961, Little Red Rooster est donc peut-être une chanson sur l’impuissance !
▻https://www.youtube.com/watch?v=_CRdD2-8kUY
Marrant d’ailleurs que ce soit aussi devenu un tube pour les #Rolling_Stones en 1964, auteurs l’année d’après avec Satisfaction d’une des plus célèbres chansons sur l’impuissance...
« Back Door Man » reprise de Little Bob sur « Still Burning » double CD The Gift - Dixiefrog records (2005)
▻https://www.youtube.com/watch?v=0A4KHE3cw0Q
Vincent Courtois / Robin Fincker / Daniel Erdmann - Love of life - La VOD du Triton - YouTube
▻https://www.youtube.com/watch?v=vuR4rRj9-Z8
Vincent Courtois / Robin Fincker / Daniel Erdmann - Love of life
Denis Colin, Pablo Cueco, Julien Omé, Simon Drapier
▻https://www.youtube.com/watch?v=_wwQgJvnHvk
#musique #clarinette_contralto #viole_de_gambe #guitare #percussions
Alors, puisque not’gouvernement à tous il dit qu’il faut produire, ben moi pendant cette période confinée j’ai produit un tas de trucs sans conséquences sur la transmission du virus (et sans masque s’il vous plaît) :
– une petite composition qui n’attendait que ce moment de calme pour se conclure : ▻http://www.vents-sauvages.fr/bruit/ne-coupez-pas.html
– un tuto (c’est la mode !) qui t’explique comment jouer à Billie & Lester confinés (oui bon d’accord Lester a troqué son sax ténor contre une clarinette basse) : ▻https://dav.vents-sauvages.fr/mycloud/index.php/s/pkdd7zsjw2Wbj5y
– une autre tuto (comme toute mode elle est faite pour qu’on en abuse), qui t’explique comment jouer à Django & Hubert confinés (à ceci prêt que Django est une copine qui a troqué la guitare contre une mandoline, on va pas chipoter) : ▻https://dav.vents-sauvages.fr/mycloud/index.php/s/k6oQXDSMidYwokc
– deux andouilleries pour déconfiner mon duduk du tas de poussière sous lequel il dormait : ►https://dav.vents-sauvages.fr/mycloud/index.php/s/bfcopNmzxKC9qGp mais aussi ►https://dav.vents-sauvages.fr/mycloud/index.php/s/K3JLxwKf4a8t45o
Cities must act
40,000 people are currently trapped on the Aegean islands, forced to live in overcrowded camps with limited medical services and inadequate sanitation.
#Glasgow, sign this petition from @ActMust
@ScotlandMustAct
demanding relocation from the islands.
▻https://twitter.com/scotrefcouncil/status/1253348493332267009
#Ecosse #UK #villes-refuge #Glasgow #migrations #asile #réfugiés #Grèce #relocalisation #pétition
–---
Ajouté à la métaliste sur les villes-refuge :
►https://seenthis.net/messages/759145
#CitiesMustAct (qui fait partie de la #campagne #EuropeMustAct)
#CitiesMustAct is a bold new campaign asking the citizens, councils and mayors of European towns and cities to pledge their support for the immediate relocation of asylum seekers on the Greek islands.
In our previous campaigns we pushed for change on the EU level. From our interaction with EU leaders we have learned that they are hesitant or even unable to act because they believe that there is no broad support for helping refugees among European citizens. Let’s prove them wrong!
On the 30th of March, the Mayor and citizens of Berlin pledged to take in 1,500 refugees. Now we are asking cities and towns across Europe to join Berlin in offering sanctuary to refugees in overcrowded camps on the Greek mainland and islands.
As COVID-19 threatens a health crisis in densely overcrowded camps, we must act now to relieve pressure on these horrendous camps.
Whilst cities may not have the legislative power to directly relocate refugees themselves, #CitiesMustAct will send a powerful message of citizen solidarity that governments and the EU can’t ignore!
Join us in spreading the #CitiesMustAct campaign across Europe - join us today!
Cities lobby EU to offer shelter to migrant children from Greece
#Amsterdam, #Barcelona and #Leipzig among cities calling for action to ease humanitarian crisis
Ten European cities have pledged shelter to unaccompanied migrant children living in desperate conditions on Greek island camps or near the Turkish border.
Amsterdam, Barcelona and Leipzig are among the cities that have written to European Union leaders, saying they are ready to offer a home to vulnerable children to ease what they call a rapidly worsening humanitarian crisis in Greece.
“We can provide these children with what they now so urgently need: to get out of there, to have a home, to be safe, to have access to medical care and to be looked after by dedicated people,” the letter states.
But the cities can only make good on their pledge if national governments agree. Seven of the 10 local government signatories to the letter are in countries that have not volunteered to take in children under a relocation effort launched by the European commission in March.
#Rutger_Groot_Wassink, Amsterdam’s deputy mayor for social affairs, said it was disappointing the Dutch government had declined to join the EU relocation scheme. He believes Dutch cities could house 500 children, with “30-35, maybe 40 children” being brought to Amsterdam.
“It’s not that we can send a plane in and pick them up, because you need the permission of the national government. But we feel we are putting pressure on our national government, which has been reluctant to move on this issue,” he said.
The Dutch government – a four-party liberal-centre-right coalition – has so far declined to join the EU relocation effort, despite requests by Groot Wassink, who is a member of the Green party.
“It might have something to do with the political situation in the Netherlands, where there is a huge debate on refugees and migrants and the national government doesn’t want to be seen as refugee-friendly. From the perspective of some of the parties they feel that they do enough. They say they are helping Greece and of course there is help for Greece.”
If the Dutch government lifted its opposition, Groot Wassink said transfers could happen fairly quickly, despite coronavirus restrictions. “If there is a will it can be done even pretty soon,” he said.
Ten EU countries – Belgium, Bulgaria, France, Croatia, Finland, Germany, Ireland, Portugal, Luxembourg and Lithuania – have pledged to take in at least 1,600 lone children from the Greek islands, just under a third of the 5,500 unaccompanied minors estimated to be in Greece.
So far, only a small number have been relocated: 12 to Luxembourg and 47 to Germany.
The municipal intervention chimes with comments from the German Social Democrat MEP Brigit Sippel, who said earlier this month that she knew of “cities and German Länder who are ready … tomorrow, to do more”. The MEP said Germany’s federal government was moving too slowly and described the initial transfer of 47 children as “ridiculous”.
Amsterdam, with Utrecht, organised the initiative through the Eurocities network, which brings together more than 140 of the continent’s largest municipalities, including 20 UK cities. The UK’s home secretary, Priti Patel, has refused calls to take in lone children from the Greek islands.
Groot Wassink said solidarity went beyond the EU’s borders. He said: “You [the UK] are still part of Europe.”
►https://www.theguardian.com/world/2020/apr/24/cities-lobby-eu-to-offer-shelter-to-migrant-children-from-greece
#Barcelone #îles #vulnérabilité #enfants #MNA #mineurs_non_accompagnés
Migrants and mayors are the unsung heroes of COVID-19. Here’s why
- Some of the most pragmatic responses to COVID-19 have come from mayors and governors.
- The skills and resourcefulness of refugees and migrants are also helping in the fight against the virus.
- It’s time for international leaders to start following suit.
In every crisis it is the poor, sick, disabled, homeless and displaced who suffer the most. The COVID-19 pandemic is no exception. Migrants and refugees, people who shed one life in search for another, are among the most at risk. This is because they are often confined to sub-standard and overcrowded homes, have limited access to information or services, lack the financial reserves to ride out isolation and face the burden of social stigma.
Emergencies often bring out the best and the worst in societies. Some of the most enlightened responses are coming from the world’s governors and mayors. Local leaders and community groups from cities as diverse as #Atlanta, #Mogadishu (▻https://twitter.com/cantoobo/status/1245051780787994624?s=12) and #Sao_Paulo (▻https://www.docdroid.net/kSmLieL/covid19-pmsao-paulo-city-april01-pdf) are setting-up dedicated websites for migrants, emergency care and food distribution facilities, and even portable hand-washing stations for refugees and internally displaced people. Their actions stand in glaring contrast to national decision-makers, some of whom are looking for scapegoats.
Mayors and city officials are also leading the charge when it comes to recovery. Global cities from #Bogotá (▻https://www.eltiempo.com/bogota/migrantes-en-epoca-de-coronavirus-en-bogota-se-avecina-una-crisis-478062) to #Barcelona (▻https://reliefweb.int/report/spain/barcelonas-show-solidarity-time-covid-19) are introducing measures to mitigate the devastating economic damages wrought by the lockdown. Some of them are neutralizing predatory landlords by placing moratoriums on rent hikes and evictions. Others are distributing food through schools and to people’s doorsteps as well as providing cash assistance to all residents, regardless of their immigration status.
Cities were already in a tight spot before COVID-19. Many were facing serious deficits and tight budgets, and were routinely asked to do ‘more with less’. With lockdowns extended in many parts of the world, municipalities will need rapid financial support. This is especially true for lower-income cities in Africa, South Asia and Latin America where migrants, refugees and other vulnerable groups risk severe hunger and even starvation. They also risk being targeted if they try and flee. International aid donors will need to find ways to direct resources to cities and allow them sizeable discretion in how those funds are used.
Philanthropic groups and city networks around the world are rapidly expanding their efforts to protect and assist migrants and refugees. Take the case of the #Open_Society_Foundations, which is ramping up assistance to New York City, Budapest and Milan to help them battle the pandemic while bolstering safety nets for the most marginal populations. Meanwhile, the #Clara_Lionel_and_Shawn_Carter_Foundations in the US have committed millions in grants to support undocumented workers in Los Angeles and New York (▻https://variety-com.cdn.ampproject.org/c/s/variety.com/2020/music/news/rihanna-jay-z-foundations-donate-million-coronavirus-relief-1203550018/amp). And inter-city coalitions, like the #US_Conference_of-Mayors (▻https://www.usmayors.org/issues/covid-19) and #Eurocities (▻http://www.eurocities.eu/eurocities/documents/EUROCITIES-reaction-to-the-Covid-19-emergency-WSPO-BN9CHB), are also helping local authorities with practical advice about how to strengthen preparedness and response.
The truth is that migrants and refugees are one of the most under-recognized assets in the fight against crises, including COVID-19. They are survivors. They frequently bring specialized skills to the table, including expertise in medicine, nursing, engineering and education. Some governments are catching on to this. Take the case of Portugal, which recently changed its national policies to grant all migrants and asylum seekers living there permanent residency, thus providing access to health services, social safety nets and the right to work. The city of #Buenos_Aires (►https://www.lanacion.com.ar/sociedad/coronavirus-municipios-provincia-buenos-aires-sumaran-medicos-nid234657) authorized Venezuelan migrants with professional medical degrees to work in the Argentinean healthcare system. #New_York (▻https://www.governor.ny.gov/news/no-20210-continuing-temporary-suspension-and-modification-laws-relating), #New_Jersey (►https://www.nj.gov/governor/news/news/562020/20200401b.shtml) and others have cleared the way for immigrant doctors without US licenses to provide patient care during the current pandemic.
There are several steps municipal governments, businesses and non-governmental organizations should take to minimize the impacts of COVID-19 on migrants and displaced people. For one, they need to clearly account for them in their response and recovery plans, including ensuring free access to healthy food and cash assistance. Next, they could strengthen migrant associations and allow qualified professionals to join the fight against infectious disease outbreaks. What is more, they could ensure access to basic services like housing, electricity, healthcare and education - and information about how to access them in multiple languages - as Portugal has done.
Mayors are on the frontline of supporting migrants and refugees, often in the face of resistance from national authorities. Consider the experience of Los Angeles’s mayor, #Eric_Garcetti (▻https://losangeles.cbslocal.com/2020/04/08/coronavirus-garcetti-relief-businesses-immigrants), who recently called on the US Congress to provide rapid relief to roughly 2.5 million undocumented immigrants in California. Or the mayor of Uganda’s capital #Kampala, #Erias_Lukwago (▻https://www.monitor.co.ug/News/National/Opposition-gives-out-food-to-poor-despite-Museveni-ban/688334-5518340-hd23s8/index.html), who has resorted to distributing food himself to poor urban residents despite bans from the central government. At the same time, #Milan ’s mayor, #Giuseppe_Sala (▻https://www.corriere.it/economia/finanza/20_aprile_13/sala-sindaci-europei-alla-crisi-si-risponde-piu-solidarieta-attenzione-citt), wrote to the European Union to urgently request access to financial aid. These three mayors also lead the #Mayors_Migration_Council, a city coalition established to influence international migration policy and share resources (▻https://docs.google.com/document/u/1/d/e/2PACX-1vRqMtCR8xBONCjntcDmiKv0m4-omNzJxkEB2X2gMZ_uqLeiiQv-m2Pb9aZq4AlDvw/pub) with local leaders around the world.
The truth is that refugees, asylum seekers and displaced people are not sitting idly by; in some cases they are the unsung heroes of the pandemic response. Far from being victims, migrants and displaced people reflect the best of what humanity has to offer. Despite countless adversities and untold suffering, they are often the first to step up and confront imminent threats, even giving their lives (►https://www.nytimes.com/2020/04/08/world/europe/coronavirus-doctors-immigrants.html) in the process. The least we can all do is protect them and remove the obstacles in the way of letting them participate in pandemic response and recovery. Mayors have got this; it’s now time for national and international decision-makers to follow suit.
►https://www.weforum.org/agenda/2020/04/migrants-and-mayors-are-the-unsung-heroes-of-covid-19-heres-why
#Mogadisho
signalé par @thomas_lacroix
*Bologna: il Consiglio comunale per la regolarizzazione dei
migranti irregolari*
Il Consiglio Comunale di Bologna oggi ha approvato, con 18 voti favorevoli e 6 contrari, un ordine del giorno per ottenere un provvedimento di regolarizzazione dei migranti attualmente soggiornanti in territorio italiano in condizione di irregolarità originaria o sopravvenuta, con la massima tempestività, data l’emergenza sanitaria in corso.
L’ordine del giorno è stato presentato dal consigliere Federico Martelloni (Coalizione civica) e firmato dai consiglieri Clancy (Coalizione civica), Frascaroli (Città comune), Palumbo (gruppo misto-Nessuno resti indietro), Errani, Persiano, Campaniello, Mazzoni, Li Calzi, Colombo (Partito Democratico), Bugani, Piazza, Foresti (Movimento 5 stelle). Ecco il testo :
“Il Consiglio Comunale di Bologna, a fronte dello stato di emergenza sanitaria da Covid-19 in corso e delle misure assunte dal Governo nazionale e dalle Giunte locali per contrastarne la diffusione e limitarne l’impatto sulla popolazione attualmente presente sul territorio. Ritenuto che non trova spazio nell’odierno dibattito pubblico, segnato dalla predetta emergenza, l’esigenza di assumere provvedimenti che sanino la posizione dei migranti che soggiornano irregolarmente nel nostro Paese, tema oggetto dell’ordine del giorno votato il 23 dicembre 2019 dalla Camera dei Deputati in sede di approvazione della legge di bilancio, adottato col fine di produrre molteplici benefici per la collettività , a partire dal fatto che: a) si offrirebbe l’opportunità di vivere e lavorare legalmente nel nostro Paese a chi già si trova sul territorio ma che , senza titolo di soggiorno , è spesso costretto per sopravvivere a rivolgersi ai circuiti illeciti ; b) si andrebbe incontro ai tanti datori di lavoro che , bisognosi di personale, non possono assumere persone senza documenti , anche se già formati, e ricorrono al lavoro in nero ; c) si avrebbero maggiore contezza – e conseguentemente controllo – delle presenze sui nostri territori di alcune centinaia di migliaia di persone di cui poco o nulla si sa , e, conseguentemente, maggiore sicurezza per tutti.
Dato atto chetale esigenza è stata ribadita, alla vigilia della dichiarazione dello stato di pandemia, dalla ministra dell’interno Lamorgese in data 15 gennaio 2020, in Risposta a interrogazione orale, confermando che “L’intenzione del Governo e del Ministero dell’Interno è quella di valutare le questioni poste all’ordine del giorno che richiamavo in premessa, nel quadro più generale di una complessiva rivisitazione delle diverse disposizioni che incidono sulle politiche migratorie e sulla condizione dello straniero in Italia” (resoconto stenografico della seduta della Camera dei Deputati del 15 gennaio 2020, pag. 22).Tenuto conto che il tema della regolarizzazione degli stranieri irregolarmente soggiornanti diventa ancor più rilevante e urgente nella contingenza che ci troviamo ad attraversare, come giustamente rimarcato nell’Appello per la sanatoria dei migranti irregolari al tempo dei Covid-19, elaborato e sottoscritto da centinaia di associazioni (visibile al seguente indirizzo: ▻https://www.meltingpot.org/Appello-per-la-sanatoria-dei-migranti-irregolari-ai-tempi.html#nb1), atteso che alle buone ragioni della sanatoria si aggiungono , oggi, anche le esigenze di tutela della salute collettiva, compresa quella delle centinaia di migliaia di migranti privi del permesso di soggiorno, che non hanno accesso alla sanità pubblica. Considerato che l’Appello richiamato al punto che precede giustamente sottolinea che il migrante irregolare:-non è ovviamente iscritto al Sistema Sanitario Nazionale e di conseguenza non dispone di un medico di base, avendo diritto alle sole prestazioni sanitarie urgenti ;-non si rivolge alle strutture sanitarie nei casi di malattia lieve, mentre, nei casi più gravi non ha alternativa al presentarsi al pronto soccorso , il che contrasterebbe con tutti i protocolli adottati per contenere la diffusione del virus. – è costretto a soluzioni abitative di fortuna , in ambienti spesso degradati e insalubri, condivisi con altre persone .Considerato,in definitiva,che i soggetti “invisibili” sono per molti aspetti più esposti al contagio del virus e più di altri rischiano di subirne le conseguenze sia sanitarie, per la plausibile mancanza di un intervento tempestivo, sia sociali, per lo stigma cui rischiano di essere sottoposti a causa di responsabilità e inefficienze non loro ascrivibili .Assunto che iniziative di tal fatta sono all’ordine del giorno anche in altri paesi dell’Unione, avendo il governo del Portogallo già approvato una sanatoria per l’immediata regolarizzazione di tutti i migranti in attesa di permesso di soggiorno che avessero presentato domanda alla data di dichiarazione dell’emergenza Coronavirus, per consentirne l’accesso al sistema sanitario nazionale, all’apertura di conti correnti bancari; alle misure economiche straordinarie di protezione per persone e famiglie in condizioni di fragilità ; alla regolarizzazione dei rapporti di lavoro .Condivide l’urgenza di intercettare centinaia di migliaia di persone attualmente prive di un regolare permesso di soggiorno, per contenere il loro rischio di contrarre il virus; perché possano con tranquillità usufruire dei servizi della sanità pubblica nel caso di sintomatologia sospetta; perché non diventino loro malgrado veicolo di trasmissione del virus, con tutte le nefaste conseguenze che possono derivarne nei territori, incluso il territorio di Bologna.
Invita il Sindaco e la Giunta a dare massima diffusione, anche attraverso i canali di comunicazione istituzionale, agli appelli e alle iniziative finalizzate ad ottenere un provvedimento di regolarizzazione dei migranti attualmente soggiornanti in territorio italiano in condizione d’irregolarità originaria o sopravvenuta .a farsi promotore, in tutte le sedi istituzionali, a partire dall’ANCI, delle iniziative volte a ottenere l’adozione di un provvedimento di regolarizzazione ed emersione degli stranieri irregolarmente soggiornanti, con la massima tempestività richiesta dell’emergenza sanitaria oggi in corso.
▻https://www.pressenza.com/it/2020/04/bologna-il-consiglio-comunale-per-la-regolarizzazione-dei-migranti-irrego
#Bologne #régularisation
un peu de #musique confinée. Duduk + Clarinette basse
►https://dav.vents-sauvages.fr/mycloud/index.php/s/K3JLxwKf4a8t45o
fait à la maison.
#confinement #clarinette #duduk
CLARA YSÉ - Le monde s’est dédoublé (Live) - YouTube
►https://www.youtube.com/watch?v=hMhnOHX69yY
#CLARA_YSÉ - Le monde s’est dédoublé
Entre expulsion et retour volontaire, la frontière est fine
Une nouvelle sémantique s’est construite au sein de l’Union européenne : celle du « retour volontaire » des migrants irréguliers. Découvrez sur le blog « Dialogues économiques » l’analyse du politologue #Jean-Pierre_Cassarino, qui travaille depuis de longues années sur la #migration_de_retour et met en garde contre l’utilisation abusive du terme « #retour » dans le discours politique.
À l’heure des fake news et des décodex, les mots prennent des tournures ambivalentes. Langue de bois et autres artefacts langagiers construisent, au-delà des mots, des murs. Des murs qui n’ont plus d’oreilles et brouillent notre compréhension. Derrière cet appel incessant au « retour », résonnent les mots de Patrick Chamoiseau : « Ils organisent le fait que l’on n’arrive jamais1 ».
Contrôles aux frontières, centres de détention, identification par empreintes digitales ou encore quotas d’expulsions ont fleuri dans tous les pays européens. Ces dispositifs ont germé sur le terreau fertile des discours sur le « retour » des migrants, diffusés dans les États membres et au sein de l’Union européenne.
Avec la première vague migratoire venue des Balkans, cette nouvelle terminologie s’est affirmée au cours des années 1990 au point de devenir hégémonique aujourd’hui. Basée sur la dichotomie entre « #retour_volontaire » et « #retour_forcé », elle a été accréditée par l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM). Elle prend corps dans divers mécanismes comme « l’#aide_au_retour_volontaire » en France qui propose aux migrants irréguliers de retourner dans leur pays moyennant #compensation_financière.
À travers une multitude d’entretiens réalisés en Algérie, au Maroc et en Tunisie avec des migrants expulsés ou ayant décidé de rentrer de leur propre chef, Jean-Pierre Cassarino, enseignant au Collège d’Europe et titulaire de la Chaire « Études migratoires » à l’IMéRA (Marseille), en résidence à l’IMéRA et enseignant au Collège d’Europe (Varsovie) revient sur l’utilisation trompeuse de ces catégories.
La #novlangue du retour forcé/retour volontaire
Dans 1984, George Orwell construisait une véritable novlangue où toutes les nuances étaient supprimées au profit de dichotomies qui annihilent la réflexion sur la complexité d’une situation. C’est oui, c’est non ; c’est blanc, c’est noir ; c’est simple. Toute connotation péjorative est supprimée et remplacée par la négation des concepts positifs. Le « mauvais » devient « non-bon ». Dans le livre d’Orwell, cette pensée binaire nie la critique vis-à-vis de l’État et tue dans l’œuf tout débat.
Aujourd’hui, les instances internationales et européennes produisent un #discours_dichotomique où le retour volontaire se distingue du retour forcé. En 2005, le Conseil de l’Europe, écrit dans ses « Vingt principes directeurs sur le retour forcé » : « Le retour volontaire est préférable au retour forcé et présente beaucoup moins de #risques d’atteintes aux #droits_de_l’homme. C’est pourquoi il est recommandé aux pays d’accueil de l’encourager, notamment en accordant aux personnes à éloigner un délai suffisant pour qu’elles se conforment de leur plein gré à la décision d’éloignement et quittent le territoire national, en leur offrant une #aide_matérielle telle que des #primes ou la prise en charge des frais de transport, en leur fournissant des informations détaillées dans une langue qui leur est compréhensible sur les programmes existants de retour volontaire, en particulier ceux de l’Organisation internationale des migrations (OIM)2. »
Pour Jean-Pierre Cassarino, la #coercition s’applique pourtant dans les deux cas. L’Allemagne par exemple, considère l’Afghanistan comme un pays sûr. Elle a signé un accord avec ce dernier pour le « retour » volontaire et forcé des Afghans en situation irrégulière. Mais « les migrants qui ont été expulsés d’#Allemagne ont été forcés d’accepter le retour volontaire », explique Jean-Pierre Cassarino. Un des interrogés afghans témoigne ainsi : « On m’a demandé de signer et j’étais en détention, je ne voulais plus rester enfermé, j’avais peur ». Dans ce cas, parler de « retour volontaire » affirme un aspect positif. C’est un mécanisme politique plus facilement accepté par le public.
Pour l’OIM, le retour volontaire concerne la personne qui signe une #déclaration dans laquelle elle accepte de retourner dans son pays. Dans ce cas et en règle générale, on lui offre le billet de retour. À l’inverse, dans le cas du retour forcé, la personne est contrainte, par ordre de la préfecture, de quitter le territoire. Elle est souvent accompagnée d’une #escorte de #rapatriement qui est coûteuse pour le gouvernement. Le retour volontaire n’est pas qu’une question sémantique, c’est aussi une question financière. On estime entre 10 000 et 15 000 euros une #reconduite_forcée à la frontière contre 2 000 à 4 000 pour un retour volontaire3. Dans tous les cas, dans cette dichotomie, la décision individuelle du migrant compte de moins en moins.
Que se cache-t-il derrière le mot retour ?
Peut-on utiliser le même mot pour un #migrant_rapatrié dans un pays en guerre, pour celui qui est renvoyé parce qu’illicite et pour celui qui décide, de sa propre initiative, de revenir au pays ? Difficile de nier l’aspect pluriel du retour migratoire.
Jean-Pierre Cassarino explique comment la terminologie du « retour » s’assimile à l’#expulsion, par #manipulation_politique. Il se réfère à Albert Camus. Dans L’homme révolté, Camus plaide pour la #clarté_terminologique, parce qu’il ne faut pas « pactiser avec la propagande ». « Si une personne est expulsée de son pays elle n’est pas ‘retournée’ au pays. Les chercheurs travaillent de fait sur l’expulsion quand ils parlent de retour. »
« Éjecté volontaire » ou « déplacé poétique », écrit l’écrivain Patrick Chamoiseau pour faire contrepoids.
Retour pour le développement ?
L’ampleur qu’a pu prendre « le retour » dans les instances internationales repose aussi sur la promotion du #développement dans les pays d’origine. Jean-Pierre Cassarino et son équipe de chercheurs ont interrogé 700 migrants tunisiens de retour en questionnant l’influence de l’expérience migratoire sur l’#entreprenariat. En mars 2014, un partenariat avait été signé entre la Tunisie et l’Union européenne pour faciliter l’acquisition de #compétences aux jeunes Tunisiens afin de leur permettre, une fois rentrés, de « développer des activités économiques rentables ».
Qu’en est-il dans les faits ? Les migrants qui se sont insérés facilement dans le marché du travail avaient achevé leur séjour migratoire par eux-mêmes en affirmant leur souhait de revenir au pays. Qu’ils aient fini leurs études, qu’ils veuillent créer leur entreprise ou qu’ils aient atteint leurs objectifs en France, tous ont pu réunir les opportunités, le temps et les ressources nécessaires pour construire un projet de retour. Ici le « retour volontaire » prend tout son sens. Jean-Pierre Cassarino parle de cycle migratoire « complet ».
Mais tous les migrants n’ont pas eu cette chance. La décision relève parfois d’un choix par défaut. Une socialisation difficile, des problèmes familiaux ou la précarité peuvent pousser la personne à rentrer à contrecœur. Pire, l’expérience migratoire peut être brutalement interrompue par une obligation à quitter le territoire. Pour ces migrants qui ne peuvent achever leur cycle (qu’il soit incomplet ou interrompu), de sérieuses difficultés se présentent sur la route du retour. Ils ont beaucoup plus de mal à s’insérer dans le monde professionnel.
En approchant le retour par la complétude des #cycles_migratoires, Jean Pierre Cassarino montre qu’il n’y a pas qu’une façon de revenir et que la durée du séjour a des conséquences sur le développement dans le pays d’origine. C’est un appel à repenser les usages politiques et sémantiques du « retour » ; à remettre en question des notions qui s’inscrivent dans les inconscients collectifs. C’est un rappel à ce que Václav Havel écrit dans Quelques mots sur la parole : « Et voilà justement de quelle manière diabolique les mots peuvent nous trahir, si nous ne faisons pas constamment preuve de prudence en les utilisant ».
Références :
– Cassarino, Jean-Pierre (2014) « A Reappraisal of the EU’s Expanding Readmission System », The International Spectator : Italian Journal of International Affairs, 49:4, p. 130-145.
– Cassarino, Jean-Pierre (2015) « Relire le lien entre migration de retour et entrepreneuriat, à la lumière de l’exemple tunisien », Méditerranée, n° 124, p. 67-72.
▻https://lejournal.cnrs.fr/nos-blogs/dialogues-economiques-leco-a-portee-de-main/entre-expulsion-et-retour-volontaire-la
#expulsion #retour_volontaire #mots #sémantique #vocabulaire #migrations #asile #réfugiés #dichotomie #prix #coût
Autres mots, @sinehebdo ?
#migration_de_retour
#migrant_rapatrié
« #éjecté_volontaire »
« #déplacé_poétique »
De plus en plus cyniquement inventifs : la discussion sur le #vocabulaire pour décrire #migrants et #réfugiés est là :
►http://seenthis.net/messages/414225
#Clara_Delente : À l’ère #MeToo, il faut (re)lire la prose féministe percutante d’#Andrea_Dworkin
▻https://www.telerama.fr/livre/a-lere-metoo%2C-il-faut-re-lire-la-prose-feministe-percutante-dandrea-dwork
▻https://tradfem.wordpress.com/2019/12/25/redecouverte-a-lere-metoo-il-faut-relire-la-prose-feministe-percu
Comment la féministe de la deuxième vague Andrea Dworkin (1946-2005) aurait-elle réagi si elle avait traversé à nos côtés les deux premières années de la déferlante #MeToo ? Sans étonnement. Avec joie, peut-être. Cette féministe radicale américaine, juive, lesbienne, qui a théorisé la prégnance des violences sexuelles dans l’expérience féminine, appelait de tous ses vœux la prise de conscience naissante que nous vivons aujourd’hui. Elle est morte il y a quatorze ans d’une déficience cardiaque, à 58 ans, après avoir consacré trois décennies de sa vie au militantisme féministe. Andrea Dworkin voulait comprendre et faire entendre la souffrance sexuelle des femmes.
#télérama #violences_masculines #les_femmes_de_droite #souvenez-vous_résistez_ne_cédez_pas
(20+) Adèle Haenel, une parole qui change la donne - Libération
▻https://www.liberation.fr/france/2019/11/05/adele-haenel-une-parole-qui-change-la-donne_1761776
Une force qu’on n’imaginait plus s’est exprimée dans ce nouveau monde connecté, une heure durant, limpide, qui impose le respect. C’est vos gueules, s’il vous plaît . Le temps d’y repenser, et puis de joindre le geste à la parole, la parole d’Adèle Haenel, pour savoir comment faire à présent, pour être à la hauteur si possible. Or tout est possible, maintenant, voici du nouveau.
Une heure de parole très claire, intelligente et nue, les mains comme le visage crispés sous la pression, la conscience intense de choisir d’être là pour jouer un rôle, pas de cinéma, changer les choses, les hommes, le monde, rien que ça, et les yeux abîmés dans l’hyperconcentration blême de ne rien oublier de ce qu’elle avait à dire, à lire, comme la magnifique lettre à son père, qui avait modifié le point de vue de celui-ci (lequel préférait alors conseiller à sa fille de se taire). C’est ce qu’on a vu de plus fort, en réalité, comme prise de parole féministe et politique d’un seul tenant.
Un papier qui ne réduit pas à une dimension testimoniale ce qui a eu lieu. Voir ça dans Ration, c’est étrange. Ne boudons pas notre plaisir.
#Violences_sexuelles #domination_masculine #féminisme
#clarté
Sandansko horo, bizarrerie rythmique bulgare (ou macédonienne, c’est pas clair...) :
▻http://www.vents-sauvages.fr/documents/bruit/sandansko/Sandansko%20Horo_r2_2019-10-18.mp3
#musique #balkans #bulgarie #macédoine #clarinette_basse #shameless_autopromo
Dansé, c’est tout aussi bizarre.
(description de la danse et du rythme dans le (très) court billet plus vidéos)
Sandansko Horo - Санданско Хоро (Bulgaria) | Folk Dance Musings
▻http://folkdancemusings.blogspot.com/2014/07/sandansko-horo-bulgaria.html
The dance is from Sandanski in Pirin Macedonia.
Dans l’extrait visible sur la page de recherche gg, je trouve cette phrase que je ne trouve pas dans le billet :
The dance is also known as Bosarka and the Bulgarian variant is known as Nišavsko Horo.
Quant à Bulgarie ou Macédoine, ex-FYROM et depuis peu (12/02/2019) officiellement Macédoine du Nord, des régions appelées Macédoine se trouvent dans trois pays : Macédoine of course, Bulgarie (Macédoine du Pirin) et Grèce…
Et, pour faire court, la #Macédoine_du_Pirin est la partie de Macédoine en Bulgarie…
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9bat_autour_du_nom_de_la_Mac%C3%A9doine#Accord_de_Prespa
L’aire géographique macédonienne est aujourd’hui divisée entre la Grèce (52,4 %), la république de Macédoine du Nord (35,8 %), la Bulgarie (10,1 %) et, selon les cartes, l’Albanie (1,4 %) et de la Serbie (0,3 %).
• Macédoine grecque ou Macédoine égéenne (l’une des 9 régions traditionnelles de Grèce), partagée en 3 périphéries (régions administratives) ː
– Macédoine-Centrale ;
– Macédoine-Orientale-et-Thrace, qui comprend également la Thrace occidentale ;
– Macédoine-Occidentale.
• Macédoine du Vardar : appellation de la partie de la Macédoine qui forme aujourd’hui la Macédoine du Nord.
• Macédoine du Pirin : partie de la Macédoine située à l’ouest de la ligne de crête de la chaîne de montagne du Pirin et à l’est de la montagne de Vlahina, de part et d’autre de la rivière Strouma. Elle se situe aujourd’hui en Bulgarie.
Merci @simplicissimus pour le lien vers les pas de danse. Effectivement faut s’accrocher ! (mais ça donne de bons renseignements sur la façon de faire groover le morceau).
Effectivement, au vu de tes remarques géographiques, il ne serait pas surprenant que ça vienne du Pirin. Maintenant que tu m’as rappelé ça j’ai été fureter dans mes archives, j’ai d’autres morceaux qui viennent du Pirin et il y a comme qui dirait un parfum commun (sur les fin de phrases en particulier).
Merci pour tous ces compléments en tout cas.