#claude-alexandre_gustave

  • Controverse dans la communauté scientifique autour de la mystérieuse hépatite des enfants – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/controverse-dans-la-communaute-scientifique-autour-de-la-mysterieuse-hepa
    https://www.liberation.fr/resizer/7-jZIGlTM4aSnn3um-cVrPzGnxY=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3168x1276:3178x1286)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/PPCMQJS43FFGHLD6B6CGTZP64E.jpg

    Début avril, le Royaume-Uni a émis une alerte sanitaire auprès de l’OMS en signalant une incidence inhabituellement élevée d’hépatites infantiles d’étiologie inconnue, avec fièvre, jaunisse, selles décolorées et urines foncées. Outre la fréquence inhabituelle de cette pathologie dans des classes d’âges aussi jeunes (moins de 10 ans), ces hépatites présentent deux particularités : elles sont précédées d’un syndrome digestif associant nausées, vomissements, diarrhées, et surviennent chez des enfants sans comorbidité ni antécédents médicaux notables.

  • #Covid-19 : ce qui se cache derrière l’inquiétante explosion de la mortalité chez les jeunes Brésiliens |entretien avec Claude-Alexandre Gustave
    https://atlantico.fr/article/decryptage/covid-19---ce-qui-se-cache-derriere-l-inquietante-explosion-de-la-mortalit

    Le Brésil est confronté à l’explosion du nombre de décès chez les jeunes. Plus de 4.000 quadragénaires sont morts en mars, contre 1823 en janvier ; et plus de 2.000 trentenaires, contre moins de 1.000 en janvier. Le mutant du Covid-19 apparu à Manaus est plus agressif que la forme traditionnelle du virus et a la particularité d’être nocif pour les jeunes.

    [...]

    Une seconde hypothèse pouvant expliquer une forte hausse de la mortalité par COVID chez les plus jeunes, tient à la saturation des hôpitaux et notamment des services de réanimation. En reprenant les données fournies par Santé Publique France à propos des COVID sévères nécessitant une hospitalisation ou une admission en réanimation, on remarque que les patients âgés de 75 ans et plus représentent à eux-seuls 49% des hospitalisations. Cependant, ils ne représentent que 19% des admissions en réanimation. En effet, les soins intensifs de réanimation sont souvent bien trop « violents » pour être supportés par des patients de plus de 75 ans, pour qui la probabilité de survie en réanimation est inférieure à 20%. Ce ne sont donc pas les patients les plus âgés qui saturent les réanimations. En France, 38% des patients admis en réanimation pour COVID grave ont 65 à 74 ans, 37% ont entre 45 et 64 ans et 6% ont entre 15 et 44 ans.

    Plus les patients sont jeunes, plus leurs chances de survie en réanimation et grâce à la réanimation sont grandes. En cas de forte diffusion épidémique, ces patients jeunes sont donc ceux pour qui l’impact de la saturation des réanimations est le plus néfaste, avec une forte dégradation de leur chances de survie. Ce phénomène a été documenté par l’Institut Pasteur montrant que le risque de mortalité hors réanimation était plus que doublé pour les 0- 59 ans quand les réanimations sont saturées ! Or au Brésil, depuis plusieurs semaines on constate une saturation de l’ensemble des services de réanimation sur tout le territoire. Ceci pourrait donc également expliquer une forte dégradation des capacités de prise en charge des COVID sévères chez les plus jeunes, et donc expliquer une forte progression de la mortalité dans ces tranches d’âges.

    Une troisième hypothèse repose sur le principe immunologique de l’ADE (Antibody Dependent Enhancement), bien décrit pour la Dengue, et qui peut être associé au phénomène d’ERS (Enhanced Respiratory Syndrome) dans le cas de la COVID. L’ERS correspond à une atteinte respiratoire aggravée via nos propres anticorps censés pourtant nous protéger. Après une première infection ou une vaccination, nous produisons notamment des anticorps spécifiques contre SARS-CoV-2. Parmi ces anticorps ont trouve des anticorps neutralisants (capables de se fixer au virus ET de bloquer sa fusion avec nos cellules), et des anticorps non-neutralisants (simplement capables de se fixer au virus mais sans bloquer sa fusion avec nos cellules). Ces derniers peuvent représenter un danger en cas de réinfection car ils se fixent au virus mais ne l’empêchent pas d’infecter nos cellules. Au contraire, ils peuvent même lui permettre d’infecter des cellules auxquelles le virus n’aurait pas naturellement accès. C’est notamment le cas des monocytes/macrophages (cellules impliquées dans la réponse inflammatoire) et qui expriment à leur surface, un récepteur capable de fixer les anticorps (le CD32). Lors de l’ADE, les anticorps non-neutralisants fixés au virus sont captés par les monocytes/macrophages via le CD32, puis sont internalisés par la cellules et servent alors de « cheval de Troie » pour le virus qui parvient à entrer dans ces cellules sans passer par ACE2. Ceci permet donc au virus d’infecter des cellules pro-inflammatoires auxquelles il n’a pas normalement accès. Ceci peut s’associer à une exacerbation des atteintes respiratoires et ainsi favoriser une COVID sévère lors d’une 2ème infection. Ce phénomène est théoriquement possible après une 1ère infection ou vaccination, en cas de faible production d’anticorps neutralisants (infection paucisymptomatique ; infection/vaccination ancienne…), ou en cas de réinfection par un variant doué d’échappement immunitaire et de résistance aux anticorps neutralisants. C’est notamment le cas des variants brésiliens P.1 (notamment porteur des mutations K417T et E484K) ou P.2 (avec la mutation E484K), ou encore des variants sud-africains B.1.351, ou californien B.1.429…

    Ce qui nous amène à la 4ème hypothèse, portant sur la virulence intrinsèque des variants en circulation au Brésil. Près de 71% des cas recensés actuellement au Brésil sont associés au variant P.1 (Manaus) ou au variant britannique B.1.1.7. Pour le variant P.1, on sait qu’il est plus de 2 fois plus transmissible et associé à 1,6 fois plus de réinfections que les souches « historiques ». Bien que sa virulence n’ait pas encore été formellement caractérisée, la tragédie qui a frappé Manaus depuis décembre 2020 laisse craindre une létalité bien plus grande que celle des autres variants avec un impact majeur même chez les plus jeunes. De plus, une étude récemment publiée (pas encore revue par les pairs) et basée sur les données épidémiologiques de l’état du Parana (sud du Brésil) entre le 01/09/2020 et le 17/03/2021 , suggère que la létalité associée au variant P.1 est multipliée par 3 chez les 20-29 ans, par 1,93 chez les 30-39 ans, par 2,1 pour les 40-49 ans, et par 1,8 chez les 50-59 ans. Quant au variant B.1.1.7, on sait également qu’il est 1,5 à 1,7 fois plus transmissible et 1,6 fois plus létal que les souches « historiques », avec une circulation accrue chez les plus jeunes. On sait aussi que ces variants sont associés à des charges virales accrues, ce qui pourrait favoriser une évolution plus rapide et plus défavorable de la COVID. Tout ceci concourt donc à accroître l’impact de l’épidémie chez des patients jeunes, et pourrait donc expliquer la forte hausse de mortalité chez les 20 – 40 ans au Brésil. Enfin, il ne faut pas exclure de potentielles causes liées à une prévalence élevée de comorbidités à risques chez des patients jeunes au Brésil (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires…).

    #variant_P.1 #variant_B.1.1.7 #Claude-Alexandre_Gustave

  • Variant brésilien : cet autre (et tragique) échec qui nous pend au nez ? | Atlantico.fr
    https://atlantico.fr/article/decryptage/variant-bresilien---cet-autre--et-tragique--echec-qui-nous-pend-au-nez-fro

    Alors que le #variant_P1 -nettement plus tueur que le virus original- a été détecté aux États-Unis chez des personnes qui n’avaient pas voyagé, allons-nous reproduire la même erreur que face au variant britannique en ne faisant pas respecter les quarantaines post-passage des frontières ?

    Atlantico : Alors que les cas semblent se multiplier aux Etats-Unis, quel est l’état de la menace du variant brésilien ?

    Claude-Alexandre Gustave : Tout d’abord il convient de préciser de quel variant nous parlons. L’expression « variant brésilien » peut prêter à confusion car selon les publications elle peut se référer à au moins 3 variants différents : la lignée B.1.1.28, ainsi qu’à deux « descendants » appelés variant P.1 (initialement décrit à Manaus), et variant P.2 (initialement décrit à Rio). Ces 3 lignées sont apparentées mais c’est bien le variant P.1 qui est le plus préoccupant et au cœur de la surveillance génomique. L’évaluation de sa diffusion est difficile car elle repose d’une part sur la détection des infections par SARS-CoV-2, et d’autre part sur la surveillance génomique (#séquençage) pour identifier formellement le #variant associé à ces infections. Dans le premier cas, l’OMS estime que seules 10% des contaminations sont effectivement détectées (en France, nous en détectons 30%). Quant au séquençage, hormis quelques pays où il est très intense (Royaume-Uni, Danemark, Australie, Japon…), la plupart des pays ne séquencent guère plus de 1 à 2 échantillons pour 1000 positifs (2,4 pour 1000 en France) ! Les données relatives à la diffusion de ce variant P.1 doivent donc être analysées avec prudence car elles sont probablement très lacunaires.

    #covid-19 #Claude-Alexandre_Gustave

  • #Covid-19, le scénario noir : et si c’était parti pour durer... des années (avec des milliers de morts chaque année) ?
    https://atlantico.fr/article/decryptage/covid-19-le-scenario-noir---et-si-c-etait-parti-pour-durer----des-annees--
    https://atlantico.imgix.net/image001_1_af8dc9c2e5.png?auto=compress=large

    [Claude-Alexandre Gustave ] Beaucoup on traduit cela en « il faut vivre avec le virus ». C’est pourtant une grave erreur car en l’état actuel, cela se traduirait par un pays durablement handicapé, avec de multiples pans économiques et activités à l’arrêt sans perspective d’ouverture, et de multiples restrictions durables, pour simplement espérer éviter l’effondrement du système de soins submergé par l’afflux de patient en état grave (sans même parler de la mortalité, et des COVID longues et autres séquelles de la COVID au long cours). A cela s’ajoute la nécessité de déprogrammer toujours plus de soins pour ouvrir de nouvelles capacités d’accueil pour les COVID sévères. Avec une telle approche, on dépend alors totalement de la vaccination et de ses aléas de production, d’approvisionnement… On se rassure alors en évoquant l’adaptation rapide des vaccins à ARNm face aux nouveaux variants. Cela se heurte tout d’abord à une incertitude quant à l’efficacité de ces mises à jour ; puis aux capacités de production qui seraient durablement sous tension maximale et probablement dépassées. Enfin, pour mettre à jour les vaccins, il faut d’abord assurer une surveillance virologique intense pour repérer précocement les nouveaux variants susceptibles d’échapper à l’immunité vaccinale. Et là, l’Occident, à l’exception du Danemark ou du Royaume-Uni, est clairement en grande difficulté puisque les capacités de séquençage virologique sont notoirement insuffisantes. De plus, contrairement à la grippe, nous ne bénéficieront pas d’un décalage saisonnier entre les hémisphères pour anticiper la composition vaccinale. Nous engageons donc une course sans fin, entre les variants d’une part, et l’adaptation vaccinale d’autre part. Comme le rappelait l’OMS via son conseiller scientifique (Dr. Aylward) : « les pays qui misent tout sur la vaccination vont perdre », ou via son directeur du programme d’urgence sanitaire (Dr. Ryan) : « les vaccins seuls ne peuvent pas faire tout le job » .

    • On entend souvent que « les virus évoluent pour devenir plus contagieux et moins virulents » ! C’est un lieu commun qui n’a que peu ou pas de support scientifique. Un virus n’a pas de stratégie, il n’est même pas vivant. C’est simplement une information génétique (un génome) empaqueté dans des protéines (nucléocapside), parfois enrobé dans une membrane lipidique (enveloppe). Tant que cette entité peut accéder à un hôte (en l’occurrence nos cellules), elle peut se répliquer. Chez un seul infecté, des trillions de particules virales sont produites. Ce sont autant de réplications et donc autant d’occasion d’acquérir des mutations. Le génome de SARS-CoV-2 ne contient que 30000 nucléotides (cibles de ces mutations). On comprend donc aisément qu’à l’échelle d’une population d’individus infectés, chaque mutant possible existe à chaque instant en au moins 1 exemplaire, chez au moins 1 infecté. Parmi tous ces mutants, certains ne sont pas fonctionnels ni même stables, ils sont spontanément éliminés et indétectables à notre échelle. D’autres mutants s’associent à des changements dits « phénotypiques », c’est-à-dire qu’ils modifient la structure et/ou le comportement du virus. Selon les conditions, ces mutants peuvent acquérir un avantage sélectif capable de promouvoir leur diffusion préférentiellement aux autres lignées virales. Croire que cette sélection se fait toujours dans le sens d’un virus plus contagieux et moins virulent est une erreur. L’exemple du variant britannique B.1.1.7 l’illustre bien : il est 50% plus transmissible et 64% plus létal.

      #immunité_collective #Claude-Alexandre_Gustave

  • Dans le triptyque tester/tracer/isoler, nous avons oublié que le plus important est l’isolement ! – Claude-Alexandre GUSTAVE, Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1325906387071856640.html

    Seule action efficace pour rompre les chaînes de contaminations

    Les pays victorieux contre la COVID en ont fait le pilier stratégique.
    Citons par exemple 🇹🇼 et ses 10000€ d’amende en cas de non-respect de l’isolement pour les infectés ou cas-contacts...
    Ou bien 🇰🇷 avec l’assignation à domicile, 8000 € d’amende ou 1 an de prison ...

    Sur ce sujet, aucun espoir en France puisque le Ministre de l’Economie vient de rejeter ce modèle 🇰🇷 car ce système d’isolement contraint des infectés était contraire à nos libertés publiques... !!!????
    Le « stop & go » et tragédie sanitaire, ça par contre ça passe ! 🤪

    Nous avons également oublié, que le triptyque tester/tracer/isoler n’est pas l’alpha et l’omega de la réponse sanitaire mais doit seulement servir à cibler certaines mesures sanitaires et « rattraper » les contaminations qui passent au travers du « filet » sanitaire ...14/23
    Sur ce point, @tomaspueyo résume très bien l’approche qui s’est avérée victorieuse dans tout l’Extrême-Orient et l’Océanie notamment.
    Sa description de la « Swiss cheese strategy » est parfaite :
    https://tomaspueyo.medium.com/coronavirus-the-swiss-cheese-strategy-d6332b5939de

    La France fait donc le choix du « stop & go » pour privilégier les profits de court terme, au mépris du risque sanitaire.
    L’épidémie ne va donc pas être mise sous contrôle, avec une succession de vagues, de tension hospitalière extrême, de perte d’accès aux soins ...16/23
    Pour donner l’impression de protéger les citoyens, les autorités feront probablement le choix de la stratégie chère à D. Trump = déclaration de Great Barrington : immunité collective par infection des actifs et confinement ciblé des « vulnérables »

    Mais aussi des possibilités d’inciter à l’#isolement, en lui dédiant des logements et de le soutenir, comme l’illustrait un slogan italien « tu nous enfermes, tu nous payes »..

    #covid-19 #Claude-Alexandre_Gustave #Great_Barrington_Déclaration