#clause_de_confidentialité

  • La Grèce bâillonne la parole dans les camps de migrants

    Signe d’un durcissement du discours à l’égard des #ONG qui accueillent les réfugiés, un #décret impose une #clause_de_confidentialité aux humanitaires.

    Un bâton dans les roues, en plein rebond de la vague migratoire. Le gouvernement grec a émis un décret resserrant un peu plus l’étau sur les #humanitaires qui accueillent les migrants. Publié au journal officiel local le 30 novembre, il empêche « toutes les personnes » qui travaillent dans les camps de réfugiés de révéler toute « information, document ou données » sur leurs résidents.

    Le document menace directement les ONG de poursuites légales si elles ne respectent pas cette clause de confidentialité, suffisamment vague pour dépasser le règlement européen sur la protection des données.

    Un moyen de réduire les humanitaires « au silence », selon Manos Moschopoulos, de la fondation Open Society. « Une partie du rôle des ONG est d’assister aux opérations d’accueil des migrants pour remplir les vides laissés par les autorités sur le terrain. Et une autre partie de leur rôle est d’obliger le gouvernement à rendre des comptes en cas de manquements. Cette nouvelle règle les empêche de pouvoir le faire. »

    Une simple file indienne de distribution de nourriture qui prend trop de temps ne pourrait pas être dénoncée. « Ça empêche tout lien entre le camp et l’extérieur, s’inquiète Manos Moschopoulos. Alors que ce sont ces liens avec la population qui permettent de s’insérer, de donner des habits ou de la nourriture. »

    Sur place, à Lesbos, principale porte d’entrée des embarcations en Mer Égée, une volontaire (qui requiert l’anonymat) s’inquiète d’un texte « jamais vu ». « Je ne sais même pas si c’est légal, explique-t-elle, apprenant tout juste la nouvelle. Plus rien ne m’étonne. Ça fait des mois qu’on fait tout pour nous empêcher de faire notre boulot. »

    L’exécutif grec en campagne contre les ONG

    Ce n’est pas la première fois qu’Athènes prend les humanitaires en grippe. Cette nouvelle règle pour les #camps s’inscrit dans un contexte d’efforts constants du gouvernement pour limiter l’implication des civils dans l’accueil des réfugiés. Dernier épisode en date, le ministre grec des migrations Notis Mitarachi a accusé, mardi, des ONG d’acheter des visas turcs pour faciliter le passage de migrants somaliens, nombreux à échouer sur les côtes grecques en novembre.

    « L’agenda politique prime sur la politique migratoire, décrypte Michael Maietta, ancien responsable humanitaire et spécialiste des questions de solidarité. Nous sommes dans une période de l’année où les flux qui passent par la Grèce et les Balkans sont très forts. Le gouvernement veut rassurer son électorat et montrer qu’il maîtrise ses frontières. »

    Cet automne, les autorités grecques ont multiplié les attaques contre les #organisations_humanitaires accusées d’« espionnage » et de complicité avec les passeurs. Plusieurs d’entre elles dénoncent la récurrence des refoulements illégaux de réfugiés vers les côtes turques. Si Athènes a toujours nié l’existence de telles pratiques, l’agence européenne Frontex, qui dispose de 600 agents pour aider les garde-côtes de la péninsule, a ouvert une enquête interne sur ces allégations.

    https://www.la-croix.com/Monde/Grece-baillonne-parole-camps-migrants-2020-12-09-1201129173

    #asile #migrations #réfugiés #camps_de_réfugiés #silence #confidentialité #solidarité #criminalisation_de_la_solidarité

    ping @karine4 @isskein

  • Toxique, ma bagnole ? Hum…

    CINQ ANS aprés le fameux « Dieselgate », grâce auquel on avait appris que Volkswagen truquait ses bagnoles avec un logiciel permettant de faire croire qu’elles n’émettaient que très peu d’oxyde d’azote (un gaz très toxique et polluant), est-ce que tout est rentré dans l’ordre ? Non. En France, l’enquête sur la facon dont Renault et Peugeot ont fait de même (ou pas, ou pire) n’en finit pas de ne pas en finir. Mais il y a mieux. Après le Dieselgate, une très vicieuse « #clause_de_confidentialité » a été introduite dans la réglementation européenne. Elle permet aux constructeurs, sous prétexte de protéger leurs secrets de fabrication et leurs intérêts commerciaux, de rester bouche cousue quant à l’existence d’un éventuel dispositif identique à celui qui avait déclenché le scandale. Du coup, impossible pour un conducteur de savoir si sa bagnole est truquée ou non...

    Cette formidable opacité, organisée par des constructeurs automobiles, ClientEarth, une ONG trés efficace, est en train de s’y attaquer, avec, pour commencer, une action en justice dans chaque pays et pour un seul modèle.

    En France, c’est un SUV de Renault, le Kadjar, qui est visé.
    Censé être très vertueux et répondre à la norme antipollution Euro 6, il émettrait, d’après les très sérieux contrôles de l’agence britannique responsable de l’homologation des véhicules, dix fois plus d’ oxyde d’azote que la limite autorisée (« Le Monde », 19/9)… L’ONG vient d’envoyer à Barbara Pompili, dont dépend l’organisme chargé de l’homologation des véhicules, un courrier lui demandant d’éclaircir la chose.
    Réponse d’ici à quelques années ? J.-L. P.

    #SUV #pollution #canard_enchaine
    #tesseract
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