• Bleu, S3ns : pourquoi les offres Cloud de confiance seront certainement soumises au Cloud Act ETX Studio - La Tribune
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/bleu-s3ns-pourquoi-les-offres-cloud-de-confiance-seront-certainement-soumi

    Une étude commandée à un cabinet d’avocats américain par le ministère de la Justice des Pays-Bas sur le Cloud Act, conclut que les entités européennes peuvent êtres soumises à cette loi extraterritoriale même si leur siège social n’est pas aux Etats-Unis. Elle précise même que le Cloud Act s’applique aussi quand un fournisseur de cloud européen utilise du hardware ou un logiciel américain, ce qui est le principe même des futures offres de « Cloud de confiance » Bleu (les technologies de Microsoft proposées par Orange et Capgemini) et S3ns (celles de Google avec Thales). L’étude, dont les analyses sont validées par plusieurs experts du droit du numérique consultés par La Tribune, contredit donc la communication du gouvernement français ainsi que celles de Bleu et de S3ns. Elle pointe surtout un risque pour les opérateurs d’importance vitale (OIV), les opérateurs de services essentiels (OSE) et les administrations invités à souscrire sans attendre à ces offres.

    Nouvelle claque pour le gouvernement français et sa stratégie très controversée de « Cloud de confiance ». Suffit-il de posséder un siège social en France ou en Europe et de couper tout lien capitalistique avec les Etats-Unis pour être protégé contre le Cloud Act, même en vendant une offre basée sur des technologies américaines ? Non, tranche une étude réalisée par le bureau européen du cabinet d’avocats américain Greenberg Traurig LLP, https://www.ncsc.nl/documenten/publicaties/2022/augustus/16/cloud-act-memo pour le compte du ministère de la Justice et de la Sécurité des Pays-Bas, et rendue publique le 26 juillet dernier.

    Le gouvernement néerlandais souhaitait savoir si le Cloud Act, une législation extra-territoriale adoptée en 2018 pour légaliser la collecte de données à l’étranger au nom de la protection des Etats-Unis, s’appliquait seulement aux entités américaines présentes en Europe, comme on le présente souvent, ou s’il pouvait oui ou non aussi toucher les entreprises 100% européennes, c’est-à-dire dont le siège social est situé dans l’Union européenne.

    Le Cloud Act peut s’appliquer aux entreprises qui vendent des logiciels américains
    La réponse du cabinet américain Greenberg Trauring LTT -qu’on ne peut accuser de servir un agenda pro-européen- est très claire :  « Les entités européennes peuvent être à la portée du Cloud Act, même si [elles] sont situées en dehors les Etats Unis » , tranche le document en première page. https://www.ncsc.nl/documenten/publicaties/2022/augustus/16/cloud-act-memo

    Les avocats précisent toutefois qu’il est possible pour les entreprises européennes de minimiser ce risque en établissant une « muraille de Chine » avec les Etats-Unis, notamment en n’employant aucun Américain ou n’avoir aucun client américain. Ceux-ci peuvent être des chevaux de Troie pouvant justifier une intervention au titre du Cloud Act.

    Mais d’après les auteurs de l’étude, même ce bouclier anti-Cloud Act est insuffisant si l’entité utilise des technologies américaines. « Le Cloud Act peut accéder aux données via des sous-traitants/fournisseurs de matériel et de logiciels, de/vers les fournisseurs de cloud » , affirme le rapport.

    Or, ce sera précisément le mode de fonctionnement de Bleu, coentreprise entre Orange et Capgemini, et de S3ns, détenue par Thales. Bleu commercialisera sous licence les offres cloud logicielles de Microsoft Azure (notamment la suite Office 365), tandis que S3ns proposera celles de Google Cloud. Ces deux offres se présentent comme souveraines : elles affirment qu’elles seront étanches au Cloud Act américain car le service sera hébergé par des datacenters situés en France, et sera commercialisé par une entreprise de droit français, coupé de tout lien capitalistique avec les Etats-Unis.

    Ces précautions, accompagnées d’autres mesures de sécurité, sont effectivement suffisantes pour la plupart des entreprises. Mais probablement pas pour Bleu et S3ns, car Microsoft et Google sont pour elles des fournisseurs de logiciels dont elles commercialisent les services. Contacté par La Tribune, le cabinet Greenberg Trauring LTT confirme également qu’il suffit, d’après lui, de vendre des logiciels américains, même si l’entreprise est française, pour tomber sous le coup du Cloud Act.

    Cette déduction apparaît logique : dans l’économie numérique, l’hébergement des données n’est qu’une commodité. La valeur réside dans l’infrastructure logicielle qui fait tourner les clouds, ainsi que dans les logiciels qui utilisent les données. Pour justifier l’application du Cloud Act à une entité étrangère comme Bleu ou S3ns, les Etats-Unis doivent montrer que celle-ci a « suffisamment de contacts avec les Etats-Unis » , et pour de nombreux experts juridiques, la commercialisation de technologies américaines sous licence leur offre une raison suffisante.

    Une « muraille de Chine » en théorie possible mais extrêmement complexe et coûteuse
    Le gouvernement français n’ayant pas demandé ou rendu publique une étude approfondie sur la portée réelle du Cloud Act sur les futures solutions « Cloud de confiance », les conclusions du rapport de Greenberg Trauring doivent être prises avec des pincettes.

    La Tribune a donc demandé à d’autres avocats experts du droit du numérique, d’analyser la portée du Cloud Act sur les offres Cloud de confiance.  « La seule voie possible pour Bleu et S3ns, c’est de cloisonner l’offre de telle façon à ce qu’il y ait pas d’accès possible à une personne sous juridiction américaine », explique Olivier Iteanu, avocat spécialiste du droit du numérique. « Cela signifie qu’il ne peut pas y avoir de clients américains et surtout, pas un seul employé américain dans la structure, sinon le Cloud Act s’applique », met-il en garde.

    L’avocat rappelle la genèse du Cloud Act, après le scandale Snowden en 2013 qui a révélé au monde l’ampleur de la surveillance de masse opérée par les services de renseignement américains, au nom de leur souveraineté nationale.  « Les Etats-Unis ont besoin de légaliser les pratiques de surveillance de masse, de façon à ne pas soumettre les entreprises et les personnes qui coopèrent avec eux, à des actions judiciaires a posteriori. Ils ont donc prévu un très large éventail d’actions pour le Cloud Act. Il est mensonger de dire qu’il ne s’applique qu’aux entreprises américaines à l’étranger et pas aux entreprises locales ».

    Sonia Cissé, avocate associée en droit des technologies au sein du cabinet Linklaters, affirme « partager l’analyse du cabinet Greenberg Trauring » sur le fait que « les offres Cloud de confiance peuvent être soumises au Cloud Act ». Elle insiste elle-aussi sur la nécessité d’ériger une « muraille de Chine » pour se protéger au maximum des possibles intrusions américaines.

    « En plus d’empêcher tout Américain, y compris pour du support technique ou de la sauvegarde de données, d’accéder à la plateforme, il faudra mettre en place une totale ségrégation des données. Cela nécessite un cumul de mesures très lourdes, complexes et extrêmement coûteuses : c’est une muraille de Chine technique et organisationnelle, impliquant la gouvernance même des structures ainsi que les ressources humaines et la communication entre entités, qu’il faudra mettre en place et surveiller en permanence », décline-t-elle, tout en pointant les « nombreuses zones de flou » qui demeurent encore du côté de l’organisation de Bleu et de S3ns.

    Backdoors et loi FISA, les autres gros risques des offres « Cloud de confiance »
    Si le gouvernement, Bleu et S3ns se sont montrés très légers en affirmant avant même la création des offres Cloud de confiance qu’elles seront labellisées par l’Anssi -ce qui n’est pas garanti- et immunes au Cloud Act en dépit d’une analyse juridique approfondie, que dire des deux autres éléphants dans la pièce eux aussi magistralement ignorés : le risque accru de backdoors -logiciels espions infiltrés dans le code-, et celui d’une autre loi extraterritoriale américaine, FISA.

    Ainsi, FISA -pour Foreign Intelligence Surveillance Act - s’applique uniquement aux citoyens étrangers. Cette loi permet aux agences de renseignement américaines de demander aux fournisseurs de cloud l’installation de dispositifs permanents qui permettent de scanner toutes les données qu’ils gèrent en dehors des Etats-Unis. Cette surveillance peut se faire avec du matériel d’inspection des paquets en profondeur (DPI), ou de manière invisible au niveau de l’infrastructure logicielle du cloud, c’est-à-dire en utilisant les fournisseurs de la technologie. Or, Bleu et S3ns devraient ne pas avoir accès au code source des logiciels de Microsoft et de Google, qui sont leur secret industriel le plus précieux. Et même s’ils y avaient accès, encore faudrait-il qu’ils repèrent la porte dérobée imposée par les services de renseignement.

    Ces portes dérobées, ou backdoors, peuvent aussi être illégales. C’est l’autre gros risque, pour les données des opérateurs d’importance vitale, d’utiliser des services étrangers. Or, les logiciels de Microsoft et de Google sont bien connus des services américains de renseignement, et il est certainement plus facile pour eux d’entrer dans un logiciel américain qu’ils connaissent que dans une autre solution bénéficiant des plus hauts niveaux de sécurité.

    #extraterritorialité #Backdoors #surveillance #vie_privée #donnée_personnelles #nsa #bigdata #FISA #cloud #Bleu #S3ns #Cloud_Act #Logiciels #Microsoft #Orange #Capgemini #OIV #OSE

  • Жильбер гилбс sut Twitter

    Depuis hier, #TousAntiCovid permet de convertir le #Pass_Sanitaire français 2D-DOC vers le format européen DCC. Problème : au moment de la conversion, l’intégralité des données du pass transitent par un prestataire américain, Akamai.

    L’application TousAntiCovid qui devait être complètement anonyme finit donc par intégrer un wallet nominatif des pass sanitaires, puis par transmettre les données de ce wallet à une société tierce (déjà dénoncée) qui les fait transiter par un intermédiaire américain.

    Tout ça utilise la même API d’IN Groupe que lors de mon thread initial sur TousAntiCovid Verif : https://twitter.com/gilbsgilbs/status/1401128591153373186 . La terminaison TLS se fait toujours chez l’américain Akamai, société soumise au #Cloud_Act. Seuls des serveurs géolocalisés en UE semblent répondre désormais.

    Ils sortent ça alors qu’ils sont parfaitement au courant du problème et considèrent même que c’est un risque de gravité importante dans leur AIPD : https://twitter.com/cryptosaurus6/status/1410695579458547712 . De là à dire qu’ils se moquent de nos données personnelles, il n’y a qu’un pas.

    Un ticket a été ouvert sur le GitLab de l’application TousAntiCovid concernant cette fuite de données : https://gitlab.inria.fr/stopcovid19/stopcovid-android/-/issues/76 .

    https://twitter.com/gilbsgilbs/status/1410948608841576449

    #StopCovid #vie_privée #protection_des_données #secret_médical

  • La #Suisse sous couverture - Agents infiltrés (1/5)

    En 1955, les #services_de_renseignement américains et l’entreprise suisse #Crypto_AG concluent un accord confidentiel qui permettra l’#espionnage des communications de 130 pays. Durant des décennies, un pan de l’industrie helvétique sera impliqué dans ces activités, malgré la « #neutralité » du pays et avec la bénédiction du Conseil fédéral.

    https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-agents-infiltres-15?id=10868165

    #histoire #USA #guerre_froide #Crypto #William_Friedman #cryptographie #technologie #espions #renseignements #Boris_Hagelin #neutralité #espionnage #affaire_Buehler #Hans_Buehler #Nora_Makabee #BND #Siemens #Loèches #Valais

    ping @simplicissimus @etraces

    • La Suisse sous couverture - Les grandes oreilles de la Confédération (2/5)

      A #Loèche, #Swisscom, le Département fédéral de la défense et des entreprises privées proches de la #National_Security_Agency (#NSA) gèrent un parc d’antennes pour les communications satellitaires entre la Suisse et l’étranger. En l’an 2000, ce site stratégique devient la porte d’entrée privilégiée de Washington pour espionner les communications dans le monde entier.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-les-grandes-oreilles-de-la-confederation-25-?id=108681
      #neutralité #télécommunication #satellites #ONYX #services_de_renseignement #USA #Etats-Unis #Jean-Paul_Rouiller #signalhorn #Treasure_Map serveurs_clandestins #déni

    • La Suisse sous couverture - #Genève, nid d’espions (3/5)

      Des salons de l’#ONU truffés de micros, des antennes camouflées dans les missions diplomatiques et des agents russes ou américains infiltrés partout... A Genève, où Edward Snowden travaillait pour la #CIA, le petit monde du renseignement grenouille discrètement et les espions chassent en meute.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-geneve-nid-despions-35?id=10868210
      #Snowden #Nations_Unies #Special_collection_service (#SCS) #organisations_internationales #système_d'écoute #site_C #Wiesbaden #Fort_Meade #NSA #Russie

    • La Suisse sous couverture - Le secret bunker suisse (4/5)

      Nos données numériques personnelles sont une mine d’or d’informations qu’il faut protéger des regards indiscrets. En Suisse, une législation déficiente – elle date de 1992 – permet à des puissances étrangères d’accéder à ces données. Dans le dossier du « big data », c’est la souveraineté de la Confédération qui est en jeu.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-le-secret-bunker-suisse-45?id=10868236

      #big_data #données_numériques #coffre-fort_numérique #réduit_national_4.0 #stockage #RGPD #protection_des_données #cloud_act

    • La Suisse sous couverture - Crypto révolution (5/5)

      D’un côté, Google et consorts contrôlent les canaux et le stockage de l’information. De l’autre, une puissante mouvance de hackers tente de rendre cette information publique, en piratant des systèmes informatiques. L’enjeu de cette guerre ? La défense de libertés fondamentales, aussi bien sur internet que dans la société.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-crypto-revolution-55?id=10868255

      #activisme #résistance #hackers #Digital_Gesellschaft #droits_humains #chaos_computer #club #surveillance #économie_de_la_surveillance

    • La CIA s’est servie d’une entreprise suisse pour espionner plus de 100 pays

      Une affaire d’espionnage secoue la Suisse : pendant des décennies, les services de renseignement américains et allemands ont secrètement utilisé une entreprise suisse et sa technologie pour espionner de nombreux États. Que savaient les autorités suisses à ce sujet ?

      Vue de l’extérieur, la firme zougoise Crypto AG était une entreprise suisse sérieuse, spécialisée dans la technologie de pointe. Elle fabriquait un produit peu utilisé par la plupart des gens : des appareils de chiffrement. Ses clients étaient des États ainsi que leurs armées et services secrets voulant rendre leurs communications secrètes illisibles, c’est-à-dire les crypter ou les chiffrer.

      Cependant, Crypto AG n’était une entreprise normale et respectant les valeurs ayant cours en Suisse que côté pile. Côté face, elle possédait une structure cryptique – au sens propre – car ses propriétaires agissant dans l’ombre étaient, à partir de 1970, l’agence centrale de renseignement américaine (CIA) et le service de renseignement allemand (BND). Les deux services secrets firent en sorte que la technologie de cryptage « swiss made », réputée infaillible, soit munie d’une porte dérobée.

      Grâce à ces manipulations ciblées, la CIA et le BND ont pu espionner 148 États – ennemis ou alliés – pendant des dizaines d’années. Tous ces pays avait investi des millions pour obtenir la technologie de ce pays neutre et digne de confiance qu’était la Suisse. Autrement dit, ils ont payé eux-mêmes les appareils qui les ont trahis.

      Les faits ont été dévoilés à la mi-février par la télévision suisse alémanique SRF, la chaîne allemande ZDF et le « Washington Post » à l’issue d’une enquête commune. L’équipe de recherche s’est appuyée sur des dossiers de la CIA qu’on lui a fait passer en douce, et sur des entretiens avec d’anciens employés de Crypto AG et leurs proches.

      L’ampleur du « coup du siècle des services secrets » – ce sont les termes de la CIA – paraît énorme. L’affaire met en lumière les tensions de l’époque de la guerre froide. La complicité de la CIA et du BND éclaire d’un nouveau jour bon nombre d’événements historiques de ces 50 dernières années. Jusqu’où faut-il réécrire l’histoire mondiale récente ? Seule une étude approfondie des CryptoLeaks le déterminera. L’histoire suisse doit-elle, elle aussi, être révisée ? C’est la question qui fait tant de vagues aussi en Suisse. On se demande ce que les autorités suisses savaient, et si l’État suisse était au courant des agissements des services de renseignement étrangers sur son sol et les a couverts.
      « Le programme a dépassé les espérances les plus folles »

      Dans quelle mesure les activités d’espionnage de la CIA et du BND, s’appuyant sur la technologie truquée de l’entreprise Crypto AG, ont-elles abouti ? Le succès des espions est toujours un échec pour ceux qui en sont victimes : la réponse dépend donc du point de vue adopté. Celui de la CIA, d’après les sources publiées, est le suivant : « Cela a été le projet d’espionnage à la fois le plus productif et le plus long depuis la Seconde Guerre mondiale. » Ainsi, entre 80 et 90 % des communications secrètes de l’Iran ont pu être déchiffrées. D’après la source de la CIA, « le programme a dépassé les espérances les plus folles de ses inventeurs. »

      Ces écoutes ont permis aux États-Unis d’influencer l’issue de tous les grands conflits ou presque à leur profit. Un exemple : selon l’état actuel des sources, le coup d’État militaire au Chili (1973) a été soutenu par les États-Unis sur la base des écoutes. En même temps, la CIA et le BND ont épié les conversations du régime militaire alors parvenu au pouvoir et n’ont donc jamais rien ignoré des méthodes de persécution et de torture qui coûtèrent la vie à 30 000 opposants au régime.
      Beaucoup de questions, premières réponses

      Les révélations sur Crypto AG font beaucoup de vagues, mais il n’est pas encore possible d’en tirer des conclusions définitives. Les grandes questions qu’elles posent esquissent cependant la portée de l’affaire pour la Suisse.

      Pourquoi la CIA et le BND ont-ils utilisé la couverture discrète d’une entreprise suisse ?

      Crypto AG a été fondée en 1952 par le cryptologue suédois Boris Hagelin. Il n’a pas implanté son entreprise en Suisse par hasard : « Lorsqu’on travaillait dans un domaine aussi sensible que la cryptographie, il valait mieux rechercher la protection d’un pays neutre mais faisant preuve de peu de scrupules moraux », indique la source de la CIA. Boris Hagelin a vendu son entreprise en 1970 à une société-écran de la CIA et du BND.

      Ce sont la CIA et le BND qui se sont livrés à ces activités d’espionnage. Pourquoi l’affaire est-elle perçue en Suisse comme un scandale « suisse » ?

      Du point de vue suisse, il est déterminant de savoir si les autorités du pays connaissaient les intentions, le modus operandi et la portée des activités d’espionnage, et si elles les ont tolérées, voire même favorisées.

      Des employés de Crypto AG soupçonnèrent que des puissances étrangères s’étaient immiscées dans les rouages de leur parfaite technique. Ils en ont informé la justice suisse. Que s’est-il passé ensuite ?

      Il est prouvé qu’au milieu des années 1970, un employé a informé des instances officielles que les appareils vendus étaient « dotés de générateurs de clés manipulés permettant aux services d’espionnage allemands et américains de déchiffrer les messages » : c’est ce que dit une fiche des Archives fédérales du 24 juillet 1977. Le problème est que les dossiers relatifs à cette fiche ont en partie disparu…

      La police fédérale suisse a enquêté sur la base de ces accusations, mais sans résultat. Des témoins de l’époque affirment aujourd’hui que les interrogatoires menés par la police ne l’ont été que « pour la forme »...

      Toute l’affaire ne sent-elle pas un peu le réchauffé de l’époque de la guerre froide ?

      Il est vrai que les premières accusations ont été lancées au milieu des années 1970. Et que Hans Bühler, ancien employé de Crypto, a accusé ouvertement son entreprise de collaborer avec des services secrets étrangers (Hans Bühler, soupçonné d’espionnage, a passé neuf mois dans une geôle iranienne, et a publié ses accusations dans un livre paru en 1994). Mais toute la portée de l’affaire n’éclate au grand jour que maintenant, car des preuves ont été fournies par des sources de la CIA. De plus, les activités d’espionnage ont perduré jusqu’en 2018, soit bien après la fin de la guerre froide. Le BND s’en est toutefois retiré en 1993 déjà, à la suite de la réunification de l’Allemagne.

      Dans l’état actuel des connaissances, que savait le Conseil fédéral de ces activités d’espionnage ?

      C’est une question clé. On ne sait pas encore dans quelle mesure des conseillers fédéraux étaient au courant de ces activités. Les documents de la CIA impliquent l’ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger (PLR). Aujourd’hui âgé de 79 ans, ce dernier nie vigoureusement avoir été informé des détails.

      Pourquoi est-ce si important de savoir si le Conseil fédéral était au courant des activités d’espionnage ?

      S’il devait s’avérer que le Conseil fédéral, ou certains conseillers fédéraux, connaissaient ces activités d’espionnage, des questions sérieuses se posent : le gouvernement les a-t-il tolérées ? Ou les a-t-il couvertes ? A-t-il accepté que la neutralité suisse serve de leurre ? Et si la Suisse a été complice, a fermé les yeux ou couvert les faits : comment justifier l’espionnage contre des pays belligérants lorsqu’on affiche une politique de neutralité ?

      Comment le Conseil fédéral et le Parlement réagissent-ils à l’affaire ?

      La présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, a dit très tôt que le gouvernement allait réunir tous les faits et était favorable à une enquête. La ministre de la Défense Viola Amherd a confirmé que son département abrite des documents laissant penser que son prédécesseur Kaspar Villiger était au courant. Désormais, l’affaire fait l’objet d’une enquête de la Délégation des Commissions de gestion des chambres fédérales. Cet organe de contrôle entend déterminer ce que la Suisse savait de ces activités d’espionnage, et si les renseignements suisses en ont même éventuellement même.

      L’affaire des CryptoLeaks met-elle en péril le rôle actuel de la Suisse ?

      La Suisse joue un rôle d’intermédiaire dans de nombreux conflits. Elle propose même ses « bons offices » dans les régions du monde sous tension. Ainsi, elle joue actuellement le « rôle du facteur » entre les États-Unis et l’Iran. La Suisse ne peut endosser ce rôle diplomatique que si sa crédibilité d’État neutre est intacte. C’est précisément cette crédibilité qui est en jeu maintenant. Ajoutons que l’Iran a été particulièrement touché par l’espionnage permis par la technologie « swiss made » truquée et vendue par le représentant de Crypto, Hans Bühler.

      Ce sont les États-Unis et l’Allemagne qui ont espionné d’autres pays. Pourquoi la réputation de la Suisse en souffrirait-elle ?

      L’avenir dira si la perception extérieure de la Suisse a subi des dommages. Mais la perception intérieure de la Suisse est de toute façon affectée : l’image de pays neutre à laquelle tiennent tant de Suisses est endommagée. L’affaire des CryptoLeaks pourrait jeter un discrédit total sur la neutralité suisse (voir aussi le commentaire de notre invité, p. 15).

      Crédibilité, confiance, image de soi : ce sont des facteurs subjectifs. L’affaire menace-t-elle aussi des intérêts économiques tangibles ?

      La Suisse possède une branche technologique en plein essor, qui dépend aussi de l’image de marque du pays. De plus, la Suisse souhaite se vendre comme une « place numérique propre », et promeut une initiative internationale dans le domaine de l’éthique. L’affaire des #CryptoLeaks tombe très mal.

      https://www.revue.ch/fr/editions/2020/03/detail/news/detail/News/la-cia-sest-servie-dune-entreprise-suisse-pour-espionner-plus-de-100-pays

  • Le « Health Data Hub », big brother des données de santé lancé ce dimanche
    https://www.ouest-france.fr/sante/le-health-data-hub-big-brother-des-donnees-de-sante-lance-ce-dimanche-6

    Je l’épingle, même si j’arrive pas à le lire car ça me donne trop la gerbe, rien que le nom « Health Data Hub » donne l’idée de la monstruosité qui s’avance, la politique de #santé rentrée de force dans un hub de dentifrice ricain. Ça fait des années que quelques associations dénoncent la main mise des industries privées sur les #données_personnelles de santé, pourtant censées être couvertes par le #secret_médical qui appâte les gros poissons repus. Mais résister face à ce fléau et le troupeau bêlant des technophiles qui ânonnent c’est si pratique à la suite des assurances et des banques, est voué à la grosse déprime.
    #dmp

  • Les Etats-Unis se servent du droit comme d’une arme de destruction contre l’Europe (rapport)
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/les-etats-unis-se-servent-du-doit-comme-d-une-arme-de-destruction-contre-l

    Le député LREM de Saône-et-Loire Raphaël Gauvain a remis son rapport le 26 juin au Premier ministre Edouard Philippe. Il souhaite protéger plus efficacement les entreprises françaises des lois et mesures à portée extraterritoriale.

    "Les États-Unis d’Amérique ont entraîné le monde dans l’ère du protectionnisme judiciaire. Alors que la règle de droit a, de tout temps, servi d’instrument de régulation, elle est devenue aujourd’hui une arme de destruction dans la guerre économique que mènent les États-Unis contre le reste du monde, y compris contre leurs alliés traditionnels en Europe". Une déclaration choc en préambule du rapport "Rétablir la souveraineté de la France et de l’Europe et protéger nos entreprises des lois et mesures à portée extraterritoriale" du député LREM Raphaël Gauvain remis le 26 juin au Premier ministre Edouard Philippe. Un rapport au vitriol qui critique également la passivité des autorités françaises.
    […]
    Enfin, le rapport affirme qu’une étape supplémentaire dans cet affrontement multidimensionnel vient d’être franchie récemment par l’entrée en vigueur du #Cloud_Act en mars 2018 : "cette loi fournit la possibilité aux autorités judiciaires américaines d’obtenir des fournisseurs de stockage de données numériques (qui sont tous américains), sur la base d’un simple « warrant » d’un juge américain, toutes les données non personnelles des personnes morales de toute nationalité quel que soit le lieu où ces données sont hébergées". Le Cloud Act organise un accès illimité des autorités judiciaires américaines aux données des personnes morales, rendant obsolètes et inutiles les Traités d’entraide judiciaire.

  • Palantir : l’œil américain du renseignement français
    https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-22-septembre-2018

    Du côté de la DGSI, on explique que le système est « efficace et parfaitement sécurisé. » Une source proche du renseignement explique que « si Palantir a bien formé des agents français à l’utilisation du logiciel, l’entreprise n’a jamais accès directement aux données. »
    « Au moment où nous avons passé ce contrat avec Palantir, des techniciens ont donné leur feu vert et nous ont garanti l’étanchéité du système », assure encore une source proche de la direction du renseignement, à l’époque.
    « Nos services ont des capacités de cyber-défense et de contre-espionnage qui sont très développées, ajoute l’ancien conseiller du garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, Floran Vadillo. Une porte dérobée ou un cheval de Troie serait facilement repéré. Et puis, il n’est pas dans l’intérêt commercial de Palantir d’offrir des solutions minées à ses clients. Si on apprend qu’elle participe à un détournement de données, tout son système-business s’effondre. »

    Naïveté consternante, méthode Coué ou enfumage complice ?

    Voir aussi :
    - sur la société Palantir : https://www.telerama.fr/medias/palantir-big-data-renseignement,153229.php
    - sur la succession du contrat DGSI/Palantir : https://www.silicon.fr/renseignement-la-dgsi-semancipe-de-palantir-222231.html

    #palantir #DGSI #big_data #cloud_act #airbus #white_washing #backdoor

  • #Cloud_Act : un député dénonce « l’#ingérence numérique » des #États-Unis dans la #vie_privée des Français - Politique - Numerama
    https://www.numerama.com/politique/385217-cloud-act-un-depute-denonce-lingerence-numerique-des-etats-unis-dan

    Depuis le 23 mars 2018, les États-Unis sont dotés dans leur arsenal juridique d’une nouvelle loi intitulée Cloud Act (Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act). Avec cette législation, il s’agit pour Washington de disposer des outils adéquats pour contraindre les firmes américaines à fournir des données stockées sur des serveurs, en cas de mandat ou d’assignation en justice.

    Y compris lorsque lesdits serveurs se trouvent dans des pays étrangers.

    #Palantir : l’œil américain du #renseignement français
    https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-22-septembre-2018

    Le big data constitue aujourd’hui « le pétrole » des services de renseignements. Depuis 2016, une société américaine liée à la #CIA, Palantir, travaille pour le renseignement intérieur français, la DGSI. Y a-t-il un risque de fuite de données ? Enquête sur l’une des start-up les plus puissantes du monde.

    #France

  • Palantir : livre-t-on nos secrets à nos alliés américains ?
    https://www.franceculture.fr/numerique/palantir-livre-t-nos-secrets-a-nos-allies-americains

    Une société américaine d’analyse de données, Palantir, travaille pour le compte des services antiterroristes français, et des entreprises stratégiques, comme Airbus. Existe-t-il des risques de fuites de données vers les États-Unis ? Enquête sur l’une des start-up les plus puissantes du monde. 23 mai 2018. Une cinquantaine de patrons de géants du numérique sont invités par le chef de l’État, Emmanuel Macron, lors d’une réunion baptisée Tech for good. Parmi eux, un homme aux cheveux en bataille : Alexander (...)

    #Airbus #CambridgeAnalytica #Boeing #Palantir #Facebook #Paypal #algorithme #Predpol #criminalité #écoutes #données #métadonnées #web #surveillance #BigData #NSA #CIA (...)

    ##criminalité ##FBI

  • Le libre, la vie privée et le premier pas de travers
    http://bzg.fr/le-libre-la-vie-privee-et-le-premier-pas-de-travers.html

    La plupart d’entre nous sommes incohérents : développeurs libristes la nuit et qui travaillent sur du logiciel propriétaire le jour ; utilisateurs qui se sentent 100% d’accord avec les principes éthiques du libre mais qui ne résistent pas à l’appel de Skype, de Google Doc, etc. […] On peut être convaincu à 100% qu’il ne faut utiliser que du libre, et faire des efforts pour cela. En percevant les faux pas que l’on fait (utiliser des logiciels propriétaires), soit on a l’impression qu’on trahit la cause que l’on défend et l’on se désespère, soit on admet qu’il y a des degrés dans notre capacité à respecter nos principes et on aborde honnêtement la question des moyens

    #LogicielLibre #usage

    • Un peu que cela empêche de réfléchir @koldobika. Parce que c’est toujours ce discours là qu’on entend.
      C’est toujours celui qui est gêné à qui on dit qu’il y a un remède : protége toi et arrête de faire chier pour rien puisque regarde nous aussi on se protège, donc le débat pourrait très bien s’arrêter là.

      Non, je ne peux pas me protéger de l’envahissement constant de mon espace, non, je ne vais pas installer ghostery ou activer le #DNT (Do Not Track) mettre des barreaux à mes fenêtres, installer un portique pour filtrer les entrées, un hygiaphone pour ma liberté. Si je le fais pour moi, je dois ensuite aller voir chacun de mes amis, chaque personne de ma famille pour leur expliquer comment se protéger.

      Si je persévère dans mon éthique, on me fera comprendre que j’ai tort, que le monde est ainsi régit par des multinationales qui ont inventé la gratuité de leurs services pour mieux nous servir.
      Je dis nous asservir.

      Essaye donc un jour de t’interdire d’aller sur des sites qui ont ces systèmes de contrôle et tu comprendras l’habitude de dépendance sous le prétexte de facilité dans lequel nous sommes tombés. L’obligation sociale qui t’es faite de te plier aux contraintes modernes imposées par la multitude, sinon tu sors. Ah wééé, installe ghostery et tu pourras fermer les yeux, tu n’auras plus à te préoccuper des intrusions chez les autres puisque chez toi cela ne te pose plus problème.

    • Le texte initial ne pousse pas tant à la délation mais vise plutôt à déculpabiliser les libristes de leur imperfection, mais aussi, à penser l’usage.

      J’aime tout particulièrement le commentaire d’Amaëlle Guiton — une fille à suivre, assurément :

      Quand j’ai écrit « Ce n’est pas aux utilisateurs d’aller vers le logiciel libre, mais au logiciel libre d’aller vers les utilisateurs », c’était surtout pour prendre à rebrousse-poil un point de vue que j’entends souvent, et qui est par ailleurs respectable : celui selon lequel l’usage du libre, précisément parce qu’il est éthique, doit correspondre à une démarche consciente de l’utilisateur. Or je suis profondément convaincue que ce n’est pas seulement la conscience qui crée l’usage, mais aussi l’usage qui crée la conscience.

    • @koldobika
      si si, la solution palliative provisoire est toujours présentée comme LA solution. Peu s’intéressent à ce que tu nommes ultime , tout le monde veut du pratique et facile à gérer.
      Je te remercie de m’avoir permis de comprendre que le discours prédominant tente de faire croire qu’il pourrait y avoir des solutions provisoires et suffisantes à l’atteinte aux libertés.
      Et désolée @tetue si nous sortons du sujet :/

    • @tetue,
      le terme de délation est un peu fort, sorry mais je ne connais pas de lieu ou critiquer sans que cela gêne ! J’assume donc mon rôle d’emmerdeuse.
      Je pense qu’il va falloir que j’écrive un article assez long pour parler des diverses responsabilités (partagées) dans la prolifération des outils de contrôle. Je pense à ceux qui ont fait croire qu’ils défendaient les libertés et ce sont mis à vanter les vertus de Flik’r Facebook et autres réseaux intrusifs ou ont écrit sur l’anonymat et les libertés internet pour mieux se faire valoir et retourner leur veste en geignant ’nan nan mais moi je suis pas militant". Bien sur, cela ne sert à rien de culpabiliser X ou Y, mais rien que de le dire me soulage un tant soit peu, hé ho, vous êtes dans le libre ou le privatif ? avec les positions de "leader d’opinions" que vous avez vous ne voyez donc pas le tort que vous faites à vanter Flik’r ou Tumblr ? la solution si je ne suis pas contente serait juste de fermer l’ordinateur définitivement ?

      Il n’y a personne que bibi pour demander pourquoi on a sur seenthis google analyctics ?
      Ou pourquoi Bastien Guerry écrit son article sur le logiciel libre, mais que pour commenter son article cela nécessite d’être référencé sur Disqus ?

      Alors, quand il dit "« Quand on a fait un peu, on a fait beaucoup, surtout si l’on continue. » " n’est ce pas juste se dédouaner du constat de déception que le libre n’est qu’un palliatif temporaire pour se faire croire qu’on agit ?
      #libre_pour_qui

    • Je viens d’installer Ghostery... Mais oui, c’est super chaud, d’apprendre à se protéger, alors on peut le faire pour soi, c’est bien, et expliquer autour de soi comment faire, c’est encore mieux, mais il faut essayer de viser le plus en amont possible. Cette semaine à la radio
      https://seenthis.net/messages/816263
      il y avait un petit débat sur « oui mais maintenant la loi impose aux sites de demander leur consentement alors c’est les Internautes qui sont responsables ». Mais c’est ultra relou ! J’ai essayé une paire de fois et comme je n’acceptais rien, je n’ai pas accédé au site (WTF !), je ne vois pas si bien l’utilité à court terme, je sais que c’est un boulot de ouf de protéger tout et que mon smartphone me piste déjà... je n’accepte pas la responsabilité de me protéger des dégueulasseries qu’on fait pour choper mes données.
      #surveillance des fois que

    • @antonin1 si tu repasses par ici je te montrerai :)
      Perso j’ai plusieurs navigateurs installés
      – TOR (qui embarque FF) facile d’install et d’usage, sur lequel y’a rien à faire puisqu’il ne garde rien en mémoire et modifie tout seul ton IP mais éviter de télécharger avec.
      – Firefox, à configurer, + Ublock, Noscript et Privacy Badger. Attention à la MAJ FF qui remet parfois les params à defaut.
      – Safari et Chrome pour les vidéos et que je vide entièrement à chaque fermeture.
      Y’a surement mieux à faire et je ne me considère pas comme au top de la protection.
      J’ai aussi une centaine de mails différents qui sont de simples redirections, je supprime ou en ajoute au besoin, par exemple une pour les impots, l’autre pour la CAF, je sais d’où viennent les spams ainsi. J’ai vu que Gandi offre ce service avec près de milles redirections pour un domaine.
      Mais c’est surtout les saloperies de scripts externes enregistrés qui mouchardent alors que tu crois ne pas être suivi, les cookies facebook par exemple sont sur d’autres sites pour savoir par où tu passes et renvoyer l’info à FB.

      Pour comprendre le jeu de massacre à l’œuvre, je liste ici https://seenthis.net/messages/665225 les sites français de service public qui sont composés de ces mouchards.

      Petit rappel sur les fuites de données vers les américains (bon, déjà ils ont numériquement tout ce qui touche au renseignement qu’ils analysent pour la france (ne pas rigoler)) mais en fait les USA sont Le gros aspirateur de l’ensemble des données persos. Jusqu’aux plus sensibles comme les données de santé que macron vient de leur offrir début décembre, voir
      https://seenthis.net/messages/814015

      Autre sujet épineux, l’hébergement du site est assuré par #Microsoft, alors que le Congrès américain a adopté récemment le « #Cloud_act », qui permet au gouvernement de demander aux fournisseurs de services américains les données de leurs clients, même si celles-ci sont hébergées à l’étranger.

    • @antonin1
      à propos de la RGPD et de la liberté de ne pas être surveillé ça se gére individuellement, ça se rapproche de la gestion politique dénoncé dans ce texte que tu apprécieras …
      https://seenthis.net/messages/817042

      "C’est finalement l’un des couples d’oppositions qui s’est imposé, celui qui met en avant le consommateur vigilant. On peut y voir l’un des invariants de la gestion libérale des problèmes sociaux. Elle consiste, en matière de consommation comme d’environnement, à neutraliser la portée radicale des critiques en évitant de les récuser et en les inscrivant dans le répertoire des comportements individuels. Si la puissance publique reconnaît la légitimité d’une cause et de ceux qui s’en présentent comme les porte-parole, c’est à « chacun de nous » qu’il appartient, hors de toute « idéologie », d’adopter une conduite « citoyenne » dans la « vie quotidienne », de se montrer responsable, soucieux des conséquences de ses propres actes (exiger des informations du vendeur, discuter du prix). Un espace de consultation, de débat et de concertation entre « partenaires » est ainsi créé : il se définit par une bonne volonté mutuelle qui enferme un consensus sur les limites de ce qui est en question."

    • Merci @touti et @b_b ! Oui, la responsabilité individuelle part du principe que les chances sont égales, que la captivité n’existe pas, la vulnérabilité non plus et que « there is no such as society » pour se protéger collectivement et plus efficacement. Des fois, dans certains milieux geek, cette capacité à mettre en œuvre la protection des données ressemble parfois à un critère de distinction sociale (@sandburg, tu en penses quoi ?) et les attitudes partageuses (façon expliquer à des nœuds-nœuds dans mon genre pour la deuxième fois !) sont d’autant plus précieuses... à défaut d’un refus collectif de laisser ces boîtes nous pomper.

      Done, vité Ghostery et installé UBlock.