#cnuced

  • Ces géants qui dominent le commerce agricole mondial

    En quelques décennies, une toute petite poignée d’acteurs a pris le contrôle du commerce mondial agricole, des #terres à la #finance. C’est le constat dressé par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Peut-on laisser à quelques groupes le destin de la sécurité alimentaire mondiale ?

    C’est un #oligopole dont on ne sait presque rien, parfois même pas son nom. Une poignée d’acteurs inconnus du grand public dominent le #commerce_mondial agroalimentaire. Mais ils font tout pour se faire oublier et cacher les empires qu’ils ont construits au fil des ans, ainsi que l’emprise qu’ils ont conquise sur le monde.

    La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a dénombré quatorze grands groupes régnant sur ce secteur. À eux seuls, les quatre premiers – #Cargill, #Archer_Daniels_Midland, #Bunge, #Louis_Dreyfus – contrôlent quelque 70 % du marché agricole mondial, selon ses estimations.

    L’envolée des #prix alimentaires partout dans le monde, nourrissant une #inflation planétaire mais aussi des pénuries et des risques aggravés de #crise_alimentaire dans les pays les plus pauvres, a amené l’institution internationale à se pencher longuement dans son dernier rapport annuel sur le rôle exercé par ces géants de l’#agrobusiness dans cette période. Il paraît écrasant.

    Si les superprofits des pétroliers ont été au cœur de toutes les discussions, ceux des géants de l’agrobusiness sont passés inaperçus. Pourtant, ils ont été les autres grands gagnants de la succession de crises (sortie de la pandémie, guerre en Ukraine, tensions géopolitiques) qui se sont enchaînées à un rythme effréné au cours des quatre dernières années.

    Celles-ci se sont traduites par une volatilité inédite du cours de toutes les matières premières agricoles (#blé, #soja, #maïs, #tournesol, #riz, #sucre, #café, #cacao) dont ces grands groupes ont su tirer parti au mieux de leurs intérêts. En 2022, Cargill, Archer Daniels Midland, Bunge et Louis Dreyfus ont réalisé un bénéfice cumulé de plus de 17 milliards de dollars, soit près du triple de leurs résultats de 2020. « Les #bénéfices totaux des neuf grandes sociétés d’#engrais au cours des cinq dernières années sont passés d’une moyenne d’environ 14 milliards de dollars avant la pandémie, à 28 milliards de dollars en 2021, puis au chiffre incroyable de 49 milliards de dollars en 2022 », ajoute le rapport de la #Cnuced.

    Les tensions sur les matières premières agricoles se sont un peu dissipées en 2023. Mais l’été dernier, comme le rappelle la Cnuced, « le prix du blé restait deux fois supérieur au cours d’avant la pandémie ». Cela est vrai pour pratiquement tous les prix agricoles, sans parler des cas spécifiques comme le cacao ou le café, qui atteignent actuellement des cours stratosphériques. Penser que des prix agricoles élevés profitent aux producteurs, « c’est ignorer le rôle majeur joué par ces groupes internationaux d’agrobusiness qui contrôlent nombre de liens dans la chaîne de valeur mondiale et dans la dynamique de la formation des prix du système mondial alimentaire », insiste l’institution des Nations unies.

    De ces groupes, on ne sait pratiquement rien. Sur les quatorze groupes repérés comme les plus importants par la Cnuced, « huit seulement sont cotés en bourse et publient leurs comptes », souligne le rapport. Tous les autres prospèrent à l’abri des regards. Jouant des frontières et des gouvernements, tous cultivent l’opacité, utilisent les failles et les porosités du système pour évoluer dans une totale impunité.

    Souvent partis du négoce, ils n’ont cessé d’étendre leur emprise, prenant le contrôle d’usines de transformation, de capacités de stockage, de compagnies de transport. Puis ils ont mis la main sur les semences et les engrais, avant de devenir de gigantesques propriétaires fonciers. Ils contrôlent désormais des centaines de milliers d’hectares en Ukraine, au Brésil, en Argentine, en Australie, au Canada. En un mot, dans tous les grands pays agricoles où ils peuvent pratiquer des cultures intensives à échelle industrielle, en pratiquant des déforestations massives, s’il le faut.

    Ils sont en position de dicter leurs conditions aux producteurs locaux et aux gouvernements, d’influencer les modes d’alimentation de toute la planète. Demain, ils n’hésiteront pas à mettre en danger les approvisionnements mondiaux, beaucoup étant prêts à troquer la production alimentaire pour celle d’agrocarburants, estimée beaucoup plus rémunératrice.

    Au cours de décennies de fusions et d’acquisitions, « de tels groupes ont pu étendre leur influence de haut en bas de la chaîne d’approvisionnement, tout en amassant d’énormes quantités de données de marché. Si une poignée de sociétés continue de détenir un pouvoir démesuré sur les systèmes alimentaires mondiaux, toute politique visant à atténuer les effets à court terme de la flambée des prix alimentaires sera vaine à long terme », prévient la Cnuced.
    Dans les pas de la finance de l’ombre

    Car un autre changement majeur est intervenu au cours des quinze dernières années, qui n’a pas été suffisamment analysé, selon le rapport : ces géants de l’agrobusiness ont non seulement changé de dimension, mais aussi de nature. Ils sont devenus des acteurs financiers à part entière – le manque de régulation sur les marchés des matières premières leur permettant d’exercer un pouvoir déterminant sur les cours et dans la formation des prix.

    Parce que les marchés agricoles sont par nature chaotiques, que les lois de l’offre et de la demande ne s’appliquent pas conformément aux théories classiques, ils ont toujours été très liés à la finance et à la spéculation. Ce sont ces marchés qui, les premiers, ont élaboré et mis en œuvre les produits dérivés financiers, négociés de gré à gré (over the counter – OTC) afin de couvrir les risques de fluctuation des prix à court, moyen et long terme.

    Mais à partir des années 1980, de nouveaux acteurs sont entrés dans le jeu : des banques et surtout nombre d’acteurs de la finance de l’ombre (hedge funds, fonds d’investissement, gestionnaires d’actifs, etc.) sont entrés sur ces marchés. Profitant de la déréglementation des marchés agricoles, ils ont investi les lieux, développé des produits dérivés financiers de plus en plus sophistiqués, ne s’appuyant plus du tout sur des contreparties physiques, et alimentant la spéculation.

    Depuis la crise de 2008, la situation a encore évolué. Les grandes sociétés de négoce ont mis leur pas dans ceux de la finance de l’ombre, allant bien au-delà de la couverture de leurs risques. Ayant à leur disposition des informations de marché que les autres n’avaient pas, elles se sont vite imposées comme des acteurs incontournables.

    « Dans ce contexte, les très grands groupes internationaux de négoce en sont arrivés à occuper une position privilégiée, en termes de fixation des prix, accédant aux financements et participant directement aux marchés financiers, affirme encore le rapport de la Cnuced. Cela a permis non seulement des opérations spéculatives sur les plateformes organisées, mais aussi un volume grandissant de transactions entre individus ou de gré à gré sur lesquelles la plupart des gouvernements des pays avancés n’ont aucune autorité ou contrôle. »
    Démultiplications spéculatives

    Les dernières années de tensions et de risques de pénuries sur les marchés agricoles ont décuplé les appétits, poussés par l’appât du gain. Selon les chiffres publiés par la Banque des règlements internationaux, le montant total des dérivés négociés de gré à gré sur les produits agricoles, l’énergie et les métaux, a atteint un pic de 886 milliards de dollars à la mi-2022, contre une moyenne de 200 milliards de dollars avant 2020. La valeur notionnelle de ces contrats représentait alors plus de 2 000 milliards de dollars.

    L’ampleur de ces sommes illustre la puissance déstabilisatrice de la finance sur ces marchés essentiels. Tous ont empoché des milliards de superprofits au détriment des populations mondiales. Une étude récente de la Société générale indique que le groupe des dix principaux fonds « dynamiques » avait réalisé un profit de 1,9 milliard de dollars sur des contrats de blé, de maïs et de soja, au début de la guerre en Ukraine, quand les cours des produits agricoles s’envolaient, après avoir perdu de l’argent sur les mêmes contrats dans les périodes précédentes.

    Dans quelle mesure les grands groupes qui contrôlent les échanges mondiaux agricoles ont-ils utilisé leur énorme pouvoir de marché pour pousser la spéculation et augmenter leurs profits ? La Cnuced est incapable de le dire. L’opacité qui règne sur ces marchés, le manque de données fiables et l’absence de régulation et de contrôle empêchent d’avoir une vision précise sur ce qu’il se passe.

    Pour la Cnuced, cependant, le fait qu’une poignée de grands groupes ait acquis une telle taille et une telle importance sur les marchés agricoles, possédant à la fois les données essentielles et des moyens financiers immenses, des instruments financiers négociés dans l’ombre, hors du regard de tout régulateur, laisse la porte ouverte à toutes les manipulations et à toutes les manœuvres.

    La faillite de la régulation

    « Les failles dans les systèmes de régulation n’ont cessé de s’élargir », note le rapport, et d’être mises à profit par les grands groupes de négoce et les traders de matières premières. Toutes les tentatives pour apporter de la lumière sur ces marchés et renforcer la réglementation ont jusqu’à présent échoué. Les réglementations restent parcellaires, multiples, changeant souvent d’une frontière à l’autre.

    Lors de la crise financière de 2008, les législateurs se sont bien gardés de toucher aux marchés de matières premières et à la finance de l’ombre, estimant qu’ils ne représentaient que des risques subalternes. De même, rien n’a été fait pour rapprocher les activités sur les marchés de matières premières et celles sur les marchés financiers, les régulateurs estimant qu’il s’agissait de deux mondes séparés.

    Les activités des grands groupes de négoce démontrent désormais que ces deux sphères sont devenues intrinsèquement liées, les opérations financières venant en soutien – en vue souvent de maximiser les profits – des échanges agricoles. « Le profit n’est pas limité à un secteur spécifique mais est spécifique à des firmes particulières. Il est possible que des profits excessifs puissent être liés à une concentration, qui ne bénéficie seulement qu’à quelques acteurs mondiaux du secteur », écrit par euphémisme le rapport.

    La Cnuced estime qu’il est plus que temps de prendre acte de la défaillance des régulations actuelles, compte tenu des risques sous-jacents, menaçant aussi bien la sécurité alimentaire mondiale que la stabilité de la planète financière. Elle propose de multiples axes de réformes. Les uns portant sur la transparence et la limitation et le contrôle des instruments financiers, sur l’instauration d’une régulation mondial, les autres sur l’application renforcée des lois antitrusts : le commerce mondial alimentaire ne pouvant être laissé aux mains d’un oligopole qui agit dans son seul intérêt.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/090424/ces-geants-qui-dominent-le-commerce-agricole-mondial
    #agriculture #industrie_agro-alimentaire #business #financiarisation #régulation

  • Les migrations au service de la transformation structurelle

    Les images de milliers de jeunes Africains se noyant dans la Méditerranée, après avoir été poussés par la pauvreté et la guerre à quitter leur pays et avoir été attirés à l’étranger par l’espoir de trouver un emploi, ont nourri l’idée trompeuse que les migrations étaient plus un mal qu’un bien pour le continent africain. La dernière livraison de la publication phare de la #CNUCED.
    Le #développement_économique en Afrique s’attaque à ce préjugé et, par l’observation des faits, met en évidence des stratégies qui permettront de tirer parti des migrations africaines et d’atténuer leurs effets négatifs.

    En cette année 2018, la communauté internationale a l’occasion exceptionnelle de conclure le premier pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Le Rapport 2018 sur le développement économique en Afrique : « Les migrations au service de la transformation structurelle » est la contribution de la CNUCED à l’élaboration de cet accord intergouvernemental historique, en cours de négociation sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies.

    Les migrations sont bénéfiques à la fois aux pays d’origine et aux pays de destination. Comme il ressort du rapport, elles peuvent jouer un rôle clef dans la transformation structurelle du continent africain. Bien gérées, elles sont aussi un bon moyen de faciliter la réalisation des objectifs de développement durable, en Afrique et dans le reste du monde.

    Par une mise en récit innovante et centrée sur l’être humain, le rapport de la CNUCED cherche à déterminer comment les migrants favorisent la transformation structurelle et recense les possibilités pour cette #main-d'œuvre excédentaire d’être absorbée par les différents secteurs économiques à l’échelle du continent. Les migrants africains comptent des personnes de tout niveau de qualification, qui quittent leur pays par des voies légales ou par d’autres moyens. Non seulement ils remédient au déficit de #compétences dans leurs pays de destination, mais aussi ils contribuent au #développement dans leurs pays d’origine.

    Grâce à leur parent migrant, les enfants restés au pays reçoivent souvent une meilleure #éducation que leurs camarades. Les liens créés par les migrants entre leur pays d’origine et leur pays de destination ont permis l’apparition de diasporas prospères. Ils ont aussi ouvert de nouvelles perspectives de #commerce et d’#investissement qui peuvent aider les pays de destination et les pays d’origine à diversifier leur économie et à s’orienter vers des activités productives à plus grande valeur ajoutée.

    Contrairement à ce que certains pensent, la plupart des flux migratoires africains sont circonscrits à l’intérieur du continent. Selon le présent rapport, ces #migrations_intra-africaines sont indispensables au renforcement de l’intégration de la région et du continent. Dans le même temps, les grands schémas des migrations extracontinentales confirment que les migrants concourent à la transformation structurelle des pays d’origine.

    Nous avons la conviction que le présent rapport propose des axes de réflexion nouveaux et innovants, pertinents à la fois pour l’élaboration de politiques à long terme et pour la conception de projets de coopération technique axés sur la demande et à plus court terme, et qu’il aidera les pouvoirs publics et les autres parties prenantes à décider en connaissance de cause des politiques migratoires à appliquer dans le cadre du processus africain d’intégration régionale.


    http://unctad.org/fr/pages/PublicationWebflyer.aspx?publicationid=2118
    #PIB #Afrique #économie #migrations_internes #rapport #migrations_intra-africaines #circulation #mobilité #croissance_économique #migrations_sud-sud #urbanisation #réfugiés #asile #migrations #travail #diaspora #remittances #statistiques #chiffres

    Quelques infographies intéressantes :

    Pour télécharger le rapport :
    http://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/aldcafrica2018_fr.pdf

    signalé par @emouaten
    cc @reka @isskein

  • La fuite de recettes publiques au profit d’#Israël fait perdre au moins 306 millions de [US] dollars par an au territoire palestinien occupé
    http://unctad.org/fr/Pages/PressRelease.aspx?OriginalVersionID=232

    UNCTAD/PRESS/PR/2014/063
    Genève, Suisse, (03 décembre 2014)
    ​La fuite de recettes (provenant des droits de douane, des taxes à l’achat et de la taxe sur la valeur ajoutée) non transférées au Trésor palestinien par Israël fait perdre au moins 306 millions de dollars par an au territoire palestinien occupé, selon une nouvelle étude de la #CNUCED.

    Le manque à gagner fiscal représente 3,6 % du produit intérieur brut (PIB) et 18 % des recettes fiscales de l’Autorité nationale palestinienne.

    L’étude, intitulée Palestinian Fiscal Revenue Leakage to Israel under the Protocol on Economic Relations (Fuites de recettes budgétaires palestiniennes au profit d’Israël au titre du Protocole sur les relations économiques), indique que le montant correspondant à la fuite des recettes publiques palestiniennes permettrait à l’Autorité nationale palestinienne de stimuler davantage la croissance économique, d’augmenter le PIB annuel du territoire palestinien occupé de 4 % et de créer 10 000 emplois supplémentaires par an.

    Afin d’endiguer cette fuite, les auteurs de l’étude formulent des recommandations visant à instaurer un cadre plus équilibré qui soit adapté à la réalité économique palestinienne, laquelle a beaucoup changé depuis 1994. Ils recommandent par exemple la modification du #Protocole_de_Paris (1994), qui reste le cadre général régissant les relations commerciales entre la Palestine et les autres pays ainsi que les politiques économiques et fiscales palestiniennes.

    L’étude indique que selon les estimations figurant dans un rapport de la Banque centrale israélienne, 39 % des marchandises importées par l’Autorité nationale palestinienne en provenance d’Israël sont en réalité produites dans des pays tiers, puis dédouanées sous couvert d’importations israéliennes avant d’être vendues dans le territoire palestinien occupé comme produits israéliens. Les droits de douane applicables à ces « importations indirectes » sont perçus par les autorités israéliennes mais ils ne sont pas transférés à l’Autorité nationale palestinienne.

    En outre, l’absence de contrôle par l’Autorité nationale palestinienne des frontières de la Palestine fait de la contrebande en provenance d’Israël et des #colonies israéliennes une autre source importante de manque à gagner fiscal. Les auteurs de l’étude affirment que selon les estimations, la valeur des marchandises qui entrent clandestinement dans le territoire palestinien occupé depuis Israël et les colonies israéliennes représente entre 25 % et 35 % du total des importations palestiniennes. Lorsque les marchandises de contrebande sont produites en Israël, l’Autorité nationale palestinienne perd les recettes au titre de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et des taxes à l’achat. Toutefois, lorsque les marchandises de contrebande sont produites dans un pays tiers, elle perd − au profit du Trésor israélien − les droits de douane en sus de la TVA et des taxes à l’achat.

    L’étude souligne que l’économie palestinienne supporte un coût supplémentaire sous la forme de pertes de production et d’emplois. Ces pertes correspondent à la mesure dans laquelle l’économie palestinienne aurait pu accroître son PIB et créer davantage d’emplois si les fuites avaient été contenues et si les ressources avaient été transférées du Trésor israélien au Trésor palestinien, conformément au Protocole de Paris.

    De plus, les importantes fuites de ressources perpétuent la fragilité de l’Autorité nationale palestinienne sur le plan budgétaire et affaiblissent les capacités palestiniennes en matière de planification budgétaire. Elles réduisent aussi l’aptitude de l’Autorité nationale palestinienne à financer les dépenses de développement et à optimiser la croissance et la création d’emplois au niveau macroéconomique, selon l’étude.

    L’étude souligne toutefois que jusqu’à présent, les estimations du manque à gagner fiscal annuel ont été partiales et prudentes, et appelle l’attention sur la nécessité de mener des recherches plus approfondies afin de chiffrer les pertes de recettes dues à de multiples autres sources, notamment :
    • Les recettes non transférées à l’Autorité nationale palestinienne qui proviennent des impôts perçus par Israël et les colonies israéliennes sur les revenus des Palestiniens travaillant dans les colonies israéliennes ;
    • Les pertes dues à l’utilisation de la monnaie israélienne, qui est prédominante ;
    • Les pertes de recettes dues à l’absence de contrôle sur les ressources foncières et naturelles palestiniennes ;
    • Les pertes de ressources financières subies par le secteur public palestinien en liaison avec l’importation de pétrole, d’énergie et d’eau.

    Les auteurs de l’étude recommandent de permettre à l’Autorité nationale palestinienne d’accéder sans entrave à toutes les données relatives aux importations provenant d’Israël ou transitant par son territoire, lorsque la destination finale des marchandises est le territoire palestinien occupé, d’abroger le délai qui empêche l’Autorité nationale palestinienne de réclamer les recettes qui lui sont dues, de mettre un terme à la dépendance de l’Autorité nationale palestinienne à Israël en éliminant les obstacles au commerce avec des pays autres qu’Israël et de doter l’Autorité nationale palestinienne des ressources financières et humaines nécessaires pour renforcer les capacités de son administration douanière.

    #escrocs

  • Les Nations Unies recommandent de stopper la course aux exportations
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/09/12/les-nations-unies-recommandent-de-stopper-la-course-aux-exportations_3476393

    Pourquoi l’économie mondiale n’arrête-t-elle pas de décélérer avec une croissance de 4,1 % en 2010, de 2,8% en 2011, de 2,2 % en 2012 et, peut-être de 2,1 % en 2013, malgré les plans de relance massifs pratiqués par les Etats et les banques centrales ? Pourquoi le commerce mondial croît-il à un rythme d’à peine 2 % ? Pourquoi la reprise, qui devait tirer la planète de la récession débutée en 2008, demeure-t-elle languissante ?

    UN AJUSTEMENT BUDGÉTAIRE MAL VENU

    Parce que les stratégies de croissance qui ont conduit à la crise persistent dans l’erreur, répond le Rapport 2013 de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publiées à Genève jeudi 12 septembre. Du côté des pays développés, le constat est clair : « La sortie de crise ne peut pas commencer par un ajustement budgétaire comme l’Europe tente de le faire », explique Alfredo Calcagno, responsable de l’équipe de la division mondialisation et stratégie qui a rédigé le rapport. Du côté des pays en développement, il n’y a pas non plus de mystère : l’atonie des économies développées les prive des formidables exportations qui leur ont permis de décoller durant les années 2000.

    « Il faut changer de modèle et de logique », poursuit Alfredo Calcagno. La logique qui a prévalu est celle du marché et le modèle dominant est le tout-export et la financiarisation de l’économie que la CNUCED a toujours combattus. Fidèle à son penchant keynésien et même, pourrait-on dire, social-démocrate, l’institution se dit partisane d’un retour de l’Etat sur le devant de la scène et d’une relance budgétaire, car la confiance des marchés viendra encore plus d’une demande en progrès que de plans d’austérité budgétaire qui étranglent celle-ci.

    Il faut en finir avec la politique du tout-export dont les limites tiennent au fait que tous les pays la pratiquent et qu’elle repose sur des coûts salariaux bas et sur un moins-disant fiscal, lit-on dans le rapport. Il est donc nécessaire de « mettre l’accent » sur la demande intérieure qui suppose une augmentation des revenus du travail et qui assurera à chaque pays une moindre dépendance par rapport à la conjoncture internationale.

    #exportations
    #Nations_Unies
    commerce et le développement #CNUCED

  • La créativité résiste mieux à la crise économique et dope la croissance mondiale (rapport #ONU)
    http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=24877&Cr=PNUD&Cr1

    Les industries créatives se sont avérées plus résistantes aux chocs de la crise économique mondiale que les industries manufacturières traditionnelles, souligne le rapport 2010 sur l’#économie_créative, lancé aujourd’hui par le Programme des Nations Unies pour le développement (#PNUD) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (#CNUCED).

    A titre d’exemple, l’industrie cinématographique du #Nigéria, avec son chiffre d’affaires de 2,75 milliards de dollars, se classe au troisième rang mondial, après les États-Unis et l’Inde. Avec plus d’un millier de films produits chaque année, l’industrie « Nollywood » a créé des milliers d’emplois et représente aujourd’hui le deuxième secteur d’activité du pays après celui des hydrocarbures.
    Conscient de ce potentiel, le gouvernement nigérian a massivement investi dans l’industrie cinématographique, lancé des réformes politiques pour faciliter son développement et mis en place des formations destinées à promouvoir les emplois dans la production et la distribution de films.