On sait mieux où va la France - Jean-François Bayart, Le Temps
►https://www.letemps.ch/opinions/on-sait-mieux-ou-va-la-france
Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la #banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’embrasement des #quartiers_populaires, tant était connue la colère sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’#exécution_extra-judiciaire de Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?
Les paroles d’apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la démission du pouvoir politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la #police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’Etat de droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’immigration et la délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des armes à feu par les forces de l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.
Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le refus d’obtempérer semble désormais passible de la peine de mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les rapports sociaux, et dont on voudrait faire porter la responsabilité à l’« ultragauche », aux « éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.
Nils Wilcke @paul_denton
▻https://twitter.com/paul_denton/status/1675117088661286915
Macron n’a pas activé l’état d’urgence suite aux violences après la mort de Nahel : « En réalité, l’exécutif a à sa disposition un tel arsenal de lois répressif depuis 2015 qu’il n’est presque plus nécessaire d’y avoir recours », observe un conseiller. Vu comme ça... #Off
]]>On sait mieux où va la France Jean-François Bayart professeur à l’IHEID (Genève), chaire Yves Oltramare « Religion et politique dans le monde contemporain »
Où va la France ? demandai-je le 8 mai, dans Le Temps. ►https://www.letemps.ch/opinions/va-france Aujourd’hui, on le sait mieux. Vers l’explosion sociale, vers son inévitable répression policière puisque la fermeture des canaux démocratiques contraint la protestation à la violence émeutière, et vers l’instauration d’un régime paresseusement qualifié d’« illibéral » (c’est le sociologue du politique qui écrit, peu convaincu par cette notion valise qui pourtant fait florès).
Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’embrasement des quartiers populaires, tant était connue la colère sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’exécution extra-judiciaire de Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?
Les paroles d’apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la démission du pouvoir politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’Etat de droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’immigration et la délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des armes à feu par les forces de l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.
Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le refus d’obtempérer semble désormais passible de la peine de mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les rapports sociaux, et dont on voudrait faire porter la responsabilité à l’« ultragauche », aux « éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.
Une violence policière qui est aussi le prix du retrait de l’Etat
Comme l’ont démontré depuis des années nombre de chercheurs,la violence policière est devenue la règle dans les « quartiers », et le refus des autorités politiques de prononcer ce vilain mot aggrave le sentiment d’injustice. Mais la vérité oblige à dire que ladite violence policière est aussi le prix du retrait de l’Etat qui a asphyxié financièrement le tissu associatif de proximité et démantelé les services publics en confiant à ses flics une mission impossible : celle de maintenir la paix sociale dans un Etat d’injustice sociale, prompt à l’injure publique à l’encontre de la « racaille ». Tout cela sur fond de dénonciation hystérique du « wokisme » et de vociférations sur les chaînes d’information continue des syndicats de police, dont les membres sont de plus en plus nombreux à porter sur leur uniforme la Thin Blue Line prisée de l’extrême droite suprémaciste américaine.
Bien sûr, l’Etat ne peut laisser sans réagir la banlieue s’embraser. L’ « ordre républicain » est en marche, avec son lot d’arrestations, de blessés, peut-être au prix de l’état d’urgence ou d’un couvre-feu national, « quoi qu’il en coûte », à un an des Jeux Olympiques. Le piège s’est refermé. Quel « Grand débat national » (ou banlieusard) le magicien Macron va-t-il sortir de son chapeau pendant que les chats de Marine Le Pen se pourlèchent les babines ?
Certains lecteurs de ma tribune « Où va la France ? » se sont offusqués de la comparaison que j’établissais entre Macron et Orban, voire Poutine ou Erdogan. C’était mal me comprendre. Il ne s’agissait pas d’une question de personnes, bien que les qualités ou les faiblesses d’un homme puissent avoir leur importance. Il s’agit d’une logique de situation, qui me faisait écrire que la France « bascule ». Or, depuis la parution de cette tribune, les signes d’un tel basculement se sont accumulés. Que l’on en juge, en vrac.
Pour reconquérir l’opinion le président de la République, fébrile, sans jamais se départir de sa condescendance à l’égard de « Jojo » – c’est ainsi qu’il nomme dans l’intimité le Français moyen – ce « Gaulois réfractaire » : « Mon peuple », disait-il en 2017, en monarque frustré – sillonne le pays, court-circuite le gouvernement et multiplie les effets d’annonce, au point que Le Monde titre : « Emmanuel Macron, ministre de tout ». On pourrait ajouter : « et maire de Marseille ».
Anticor mis à l’index, dissolution des Soulèvements de la Terre… *
La justice refuse à l’association Anticor (lire « anticorruption »), à l’origine de la plainte qui a conduit à la mise en examen du secrétaire général de l’Elysée, le renouvellement de son « agrément », lequel lui permet de se porter partie civile devant les tribunaux. Cela sent un peu les eaux troubles du Danube, non ?
Le mouvement des Soulèvements de la Terre a été dissous sous la pression de la FNSEA, le grand syndicat de l’agro-industrie dont les militants ou les responsables multiplient les menaces et les violences contre les écologistes, en toute impunité, quitte à faire oublier que dans l’histoire il a à son actif nombre d’assauts contre des préfectures. Le décret de dissolution justifie notamment la mesure par le fait que les militants des Soulèvements de la Terre lisent l’essai d’Andreas Malm Comment saboter un pipeline et mettent en mode avion leur téléphone portable quand ils vont manifester. Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, va jusqu’à les accuser d’intentions homicides à l’encontre des forces de l’ordre, contre toute évidence. Orwell n’est pas loin.
Vincent Bolloré, le grand argentier de la révolution conservatrice en France, fait nommer un journaliste d’extrême droite, un ami d’Eric Zemmour, comme rédacteur en chef du Journal du Dimanche,l’un des principaux hebdomadaires du pays. Le piquant de la chose est que ledit journaliste s’était fait congédier par un autre hebdomadaire, d’extrême droite celui-ci, Valeurs actuelles, qui lui reprochait sa radicalité.
Laurent Wauquiez, président de la méga région Auvergne-Rhône-Alpes, prive de subvention un théâtre dont le directeur avait osé critiquer sa politique.
La Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement s’alarme de la hausse des requêtes des services secrets en matière de surveillance du militantisme politique et social.
Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, l’un des plus proches conseillers d’Emmanuel Macron, lâche un ballon d’essai sur la possibilité d’une révision constitutionnelle qui autoriserait à celui-ci un troisième mandat, pendant que d’autres préparent une candidature de Jean Castex-Medvedev. Sommes-nous à Dakar ou à Moscou ?
Tout cela en deux petits mois. Oui, la France bascule. Nul doute que l’explosion sociale dans les banlieues accélérera le mouvement. Mais peut-être faut-il rappeler la définition du « point de bascule » que donnent les experts du GIEC : le « degré de changement des propriétés d’un système au-delà duquel le système en question se réorganise, souvent de façon abrupte, et ne retrouve pas son état initial même si les facteurs du changement sont éliminés ».
Le climat politique en France en est bien là, et Macron, qui dans son immaturité se voulait « maître des horloges » et se piquait de séduire la banlieue par diaspora africaine interposée, n’est que le fondé de pouvoir d’une situation qui échappe à son entendement, mais qu’il a contribué à créer. Comme, par ailleurs, les droites de gouvernement, à l’échelle européenne, de l’Italie à la Suède et à la Finlande, se compromettent de plus en plus avec l’extrême droite, la comparaison que certains m’ont reprochée est hélas politiquement pertinente, et même nécessaire.
A lire aussi : La France face aux séquelles de la réforme des retraites ▻https://www.letemps.ch/opinions/editoriaux/france-face-aux-sequelles-reforme-retraites-0
#France #explosion_sociale #mouvements_sociaux #colère_sociale #refus_d’obtempérer
#violences_policière #retrait_de_l’Etat
Source : ►https://www.letemps.ch/opinions/on-sait-mieux-ou-va-la-france
]]>Regards : Interview de Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière)
▻https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20230214-Regards-Nathalie.mp4
#réforme_des_retraites #régression_sociale #lutte_de_classe #Nathalie_Arthaud #Lutte_Ouvrière #LO #LFI #explosion_sociale #colère_sociale #révolution_sociale #confédérations_syndicales #grèves #assemblée_générale #rapport_de_force #exploitation #capitalisme #travail #émancipation_sociale #classes_sociales #profits #extrême_gauche #communisme_révolutionnaire #Nupes #assemblée_nationale #Marine_le_pen #extrême_droite #Thomas_Porte #violence #répression #violence_policière #communisme
]]>« Cette génération de jeunes ressent la finitude du monde » (Cécile Van de Velde, Le Monde, 19.04.19)
▻https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/04/19/cette-generation-de-jeunes-ressent-la-finitude-du-monde_5452464_4401467.html
Nés au tournant des années 2000, ces jeunes ont connu la jonction des #crises économiques et environnementales, et portent un rapport au temps particulier : ils ressentent fortement la #finitude du monde. Ils ont grandi dans une forme d’#incertitude radicale. J’ai pu voir monter et se diffuser, au fil de mes recherches sur la #colère_sociale, ce sentiment d’#urgence vis-à-vis des questions écologiques. En 2012, la colère des jeunes diplômés était principalement structurée par les thématiques sociales et économiques. Aujourd’hui, le malaise est plus existentiel, plus global. Il porte davantage sur la question de la marche du monde et de l’humanité menacée.
Cela va de pair avec un rapport plus concret et radical au politique : ces jeunes générations ont davantage confiance en leurs capacités de changement social que leurs aînés, notamment parce qu’ils ne considèrent pas n’avoir plus rien à attendre.
[…]
C’est un point intéressant : on n’y retrouve pas, ou peu, de jeunes issus de territoires périphériques ou de jeunes issus des milieux plus populaires. C’est une colère des « #inclus », ce qui ne veut pas dire pour autant que les autres ne sont pas sensibles à ces questionnements, mais leur colère se structure davantage sur l’injustice sociale.
[…]
On y retrouve, comme dans toutes les colères sociales et politiques d’aujourd’hui, les mêmes ferments. A savoir un sentiment d’#impuissance, avec cette impression de ne pas pouvoir avoir suffisamment de prise sur son destin, qu’il soit individuel ou collectif. Et un sentiment de #mépris ressenti face à l’action ou l’inaction politique.
]]>ELO#351 - Gilets Jaunes et Musique
Dror, Entre Les Oreilles, le 12 décembre 2018
▻https://entrelesoreilles.blogspot.com/2018/12/elo351-gilets-jaunes-et-musique.html
Sur les platines, la fièvre jaune :
Le blues des gilets jaunes, par Aiello, le 20 novembre 2018
▻https://www.youtube.com/watch?v=gLaWBZnWhMk
Gilet Jaune, par Kopp Johnson, le 23 novembre 2018
▻https://www.youtube.com/watch?v=9i3alzuVFXo
Président Maquereau - Hymne des Gilets Jaunes, par Aliane Nouredine, le 1er décembre 2018
▻https://www.youtube.com/watch?v=quPzi5CJdbM
Les Gueux, par Thomas Gaëtan, le 10 décembre 2018
▻https://www.youtube.com/watch?v=6rBegeryaW8
L’insurrection qui tient, par La Vie Manifeste, le 1er décembre 2018
►https://soundcloud.com/laviemanifeste/linsurrection-qui-tient-chanson
Vivre libre sans compter, par La Vie Manifeste, le 6 décembre 2018
►https://soundcloud.com/laviemanifeste/vivre-libre-sans-compter-chanson
Macron maquereau du populo, par Brigitte Fontaine, le 7 décembre 2018
►https://www.facebook.com/Brigitte-Fontaine-198966566783729
Maquereau du populo
va te faire voir
v’la le grand soir
grand capital promis au pal
tu es fini, vive la chienlit
petit pays on t’aime beaucoup
petit marquis toi tu t’en fous
frères humains
prenez nos poings
sisters brothers
adieu misère
Macron maquereau du populo
Macron maquereau du populo
Macron maquereau du populo
Macron maquereau du populo
Autres vidéos, pour rire jaune :
De l’actu
Haroun, Youtube, le 4 décembre 2018
►https://www.youtube.com/watch?v=ApgfqrO7NvI
Gilets Jaunes
Jason Brokerss, Youtube, le 11 décembre 2018
►https://www.youtube.com/watch?v=D-Dn20oYeTc
A l’école primaire, le péril jaune :
Les écoliers scandent « Macron Démission » pendant la récréation dans le 19ème arrondissement à Paris, le 6 décembre 2018
▻https://www.youtube.com/watch?v=4q_IDpLeuIA
#Musique #Musique_et_politique #Humour #Gilets_Jaunes #France
]]>1er décembre. Le Comité #Adama appelle à manifester avec les gilets jaunes
Le Comité Adama, qui lutte sans faille contre les violences policières et le racisme, appelle les quartiers populaires à manifester aux côtés des gilets jaunes samedi prochain. Ils dénoncent le régime Macron qui laisse les habitants des quartiers agoniser chaque fin de mois et expliquent les points de convergence avec ce mouvement de colère sociale qui a explosé dans le pays.
▻http://www.revolutionpermanente.fr/1er-decembre-Le-Comite-Adama-appelle-a-manifester-avec-les-gile
"Ce qui compte est d’avoir une ligne claire et de ne pas se trahir. Ne pas trahir ses idéaux politiques."
RDV 13h30 Gare Saint-Lazare pour partir direction les Champs-Elysées.
▻http://www.mizane.info/comite-adama-gilets-jaunes-nous-devons-lutter-dans-la-rue
Le comité Adama rejoint les gilets jaunes : « Ce n’est pas une alliance au prix d’un renoncement politique »
►https://www.bondyblog.fr/reportages/cest-chaud/gilets-jaunes-quartiers-comite-adama
#Comité_Adama #violences_policières #racisme #quartiers #gilets_jaunes #Macron #convergence #colère_sociale
]]>L’inquiétant programme sécuritaire de François Fillon – Nicolas Bourgoin
▻https://bourgoinblog.wordpress.com/2016/11/28/linquietant-programme-securitaire-de-francois-fillon
Le programme de François Fillon pour les élections présidentielles ne déroge pas à la règle : « #libéralisme » signifie en réalité plus de libertés pour la finance et le patronat et moins pour les citoyens ordinaires. À chaque fois qu’un gouvernement dérégule l’#économie et fait des cadeaux aux actionnaires, il promulgue de nouvelles lois liberticides et serre le verrou #sécuritaire. Sarkozy avait en son temps usé sans vergogne de cette politique : bouclier fiscal pour les riches, matraques pour les pauvres . C’était sous son quinquennat, particulièrement féroce pour le monde du #travail, qu’avaient été votées le plus grand nombre de lois sécuritaires : exactement 62, soit une tous les deux mois.
François Fillon n’a pas oublié les recettes politiques de celui dont il a été Premier ministre : comment faire accepter aux populations une baisse de leur niveau de vie avec la hausse de la TVA ? un recul des services publics avec la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires ? une dégradation du système de santé avec le sabordage de la Sécurité sociale ? une hausse de la durée de travail jusqu’à 48 heures par semaine ? un recul de l’âge de départ à la retraite synonyme de baisses de cotisations ? Réponse : par la fiction d’un État protecteur au service de la sécurité des citoyens. Plus concrètement, en agitant des menaces médiatiquement grossies sur fond de crise identitaire et annoncer en même temps de nouvelles mesures pour y faire face. Et au besoin, les moyens investis dans l’appareil de #répression seront toujours utiles pour mater la contestation sociale que cette politique ultralibérale ne manquera tout de même pas de provoquer…
]]>