• Syrie : Florence Parly demande des sanctions contre un colonel
    Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 27/02/2019 à 22:59
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/02/27/97001-20190227FILWWW00328-syrie-florence-parly-demande-des-sanctions-contre

    La ministre des Armées Florence Parly a demandé des sanctions contre un colonel qui critique les opérations de la coalition internationale antidjihadiste en Syrie, dénonçant une « certaine fausseté » de sa part.

    Le colonel François-Régis Legrier, qui a commandé les artilleurs français engagés contre le groupe Etat islamique (EI) d’octobre à février, a dénoncé dans un article une victoire « poussive à un coût exorbitant et au prix de nombreuses destructions » lors de la bataille d’Hajine fin 2018. « S’il n’était pas d’accord avec l’action de la France, il devait demander à être déchargé de son commandement », a estimé la ministre lors d’une audition le 20 février devant la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, dont le contenu a été rendu public mercredi. « Je vois donc dans son attitude une certaine fausseté et un manque de courage », a-t-elle poursuivi en rappelant qu’elle avait rendu visite à son détachement d’artillerie (Task Force Wagram) le 9 février en Irak et qu’il ne lui avait alors fait « aucune observation ». « Sa hiérarchie prendra donc les mesures qui s’imposent et rappellera les règles de base qui s’appliquent à tous », a ajouté Florence Parly.

    #colonel_Legrier #stratégie_militaire

    • Syrie : la coalition internationale a-t-elle fait fausse route ?
      28/02/2019
      https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour

      /syrie-la-coalition-internationale-a-t-elle-fait-fausse-route

      La stratégie militaire menée par la coalition internationale en Syrie peut-elle être critiquée ? Un colonel de l’armée française, qui a mené des opérations auprès des forces françaises, dans la région, a récemment fait part de son analyse critique dans une revue spécialisée.

      L’officier risque aujourd’hui des sanctions. Face aux djihadistes de l’Etat Islamique, la coalition a-t-elle adopté la meilleure stratégie dans ses opérations militaires ? Pouvait-elle faire autrement ?

      Intervenant : Michel Goya, stratégiste, historien, ancien colonel, auteur notamment de « Les vainqueurs : comment la France a gagné la Grande Guerre », ed. Tallandier.

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16362-28.02.2019-ITEMA_21995423-0.mp3

    • Georges Malbrunot
      ‏ @Malbrunot
      https://twitter.com/Malbrunot/status/1101030728790347777

      F. Parly demande des sanctions contre le cel Legrier : rappel d’1"moment de folie à l’Elysée après les attentats du
      Bataclan. On a tapé des hangars vides près de Falloudja et un pseudo camp d’entraînement djihadiste ». Déroulé des confidences d’un militaire alors aux avant-postes.

      1- Après les attentats « l’Elysée nous appelle : il faut taper, il faut taper sur les ponts, taper sur les convois. Ils étaient très en colère. J’ai répondu : pour taper il me faut des cibles. Des cibles fiables, je ne veux pas taper pour le plaisir et faire des victimes civiles"

      2- "On n’a pas d’objectifs, répond le haut-gradé. Il faut frapper, ne vous foutez pas de ma gueule, répond l’Elysée. Le CEMA appelle. Mais on n’a pas d’objectifs, lui dis-je. Il faut frapper, il faut frapper".

      3- "Je téléphone à Tampa à Loyd Austin au Centcom américain. Il me dit condoléances etc… Je lui dis : donne-moi des dossiers d’objectifs ! Il me répond : mais je n’en ai pas. Tu ne peux pas me dire çà, lui dis-je. Donne m’en. Il m’en a donné deux".

      4-" On a tiré contre deux cibles. L’une : des hangars vides pas loin de Falloudja. Là tu peux tirer m’avait dit Austin, on a déjà tiré, il n’y a rien en-dessous. Cela ne fera pas de dégâts collatéraux".

      5- "La deuxième cible, j’ai tiré contre ce qu’on a appelé dans le communiqué un camp d’entraînement djihadiste, c’était un parcours du combattant vide au milieu de nulle part ! On a balancé pour cinq millions d’euros de bombes sur un pseudo camp d’entraînement. De la com".

      6 - "Quand mon entourage m’a interrogé sur le dossier d’objectifs, ils m’ont dit mais c’est un terrain de foot. J’ai dit non c’est un parcours du combattant vide. Mais officiellement ce sera un camp d’entraînement".

      7- "A l’Elysée, la nervosité du général Puga qui nous appelait traduisait l’état d’esprit du président Hollande. Avec Jean-Claude Mallet, ils nous mettaient la pression. J’ai dit non, je ne pratique pas la politique de la vengeance, et je ne veux pas faire des victimes civiles"

      Fin des confidences de ce haut-gradé : "Ou j’ai des cibles ennemies clairement identifiées, ou je ne fais rien. Il y a un décalage croissant entre ce qu’on dit faire et ce qu’on fait".

  • Secret Défense
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/le-journal-des-idees-du-mercredi-27-fevrier-2019

    Alors que des centaines de personnes ont quitté hier encore le dernier réduit du groupe Etat islamique, le colonel Legrier a critiqué la stratégie de la coalition en Syrie.

    Il était jusqu’à sa relève récente – au terme de son mandat – à la tête des 200 artilleurs qui ont contribué à la réduction des derniers bastions de Daech. Il s’exprime à propos de la bataille d’Hajin, achevée en janvier dernier, et non de celle qui est en cours à Baghouz, mais ses analyses valent également dans ce cas. Le Monde publie de larges extraits de son texte* qui dénonce une guerre par procuration, sous-traitée aux FDS arabo-kurdes sur le terrain, et une approche exclusivement « tournée vers la suprématie technologique ». La coalition aurait ainsi perdu la maîtrise du « tempo stratégique » et intensifié les bombardements au prix de la destruction des infrastructures, une approche assumée sans complexe par les Américains mais que le colonel Legrier estime ne pas être la nôtre. Il rappelle que Mossoul et Raqqa ont subi le même sort : une destruction quasi complète.

    *https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/26/la-bataille-d-hajin-victoire-tactique-defaite-strategique-le-texte-qui-embar

    #colonel_Legrier

    https://seenthis.net/messages/760517

  • Opération Chammal : l’article du colonel Legrier passe mal à Paris
    L’Opinion - Jean-Dominique Merchet - 15 Février 2019
    https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/operation-chammal-l-article-colonel-legrier-passe-mal-a-paris-178107

    « Ecrivez ! » disait le général Lecointre, chef d’état-major des armées, en s’adressant aux militaires, les incitant à sortir du « mutisme militaire » dans lequel les armées se sont « enfermées », parfois de manière « confortable ». Un colonel semble avoir pris le conseil un peu trop au pied de la lettre. François-Régis Legrier, chef de corps du 68e Régiment d’artillerie d’Afrique, a publié un article dans le dernier numéro de la Revue Défense Nationale. Le colonel Legrier commandait la Task Force Wagram en Irak, c’est-à-dire le détachement d’obusiers Caesar qui appuient la coalition.

    Son article de sept pages est un retex (retour d’expérience) sur l’engagement de l’artillerie dans le conflit actuel, avec un point particulier sur la bataille d’Hajin (Sept. 2018/Janv. 2019). La conclusion de l’article, bien documenté, a fait grincer des dents à l’état-major des armées comme au cabinet militaire de la ministre Florence Parly. La RDN a décidé de retirer l’article de son site internet, même s’il reste évidemment disponible dans la version papier et en pdf pour les abonnés. http://www.defnat.com/images/ABO-PDF/2019%2002%20%28fevrier%20-%20817%29.pdf

    Voici sa conclusion (c’est nous qui soulignons) : « Oui, la bataille d’Hajin a été gagnée, au moins sur le terrain mais en refusant l’engagement au sol, nous avons prolongé inutilement le conflit et donc contribué à augmenter le nombre de victimes au sein de la population. Nous avons détruit massivement les infrastructures et donné à la population une détestable image de ce que peut être une libération à l’occidentale laissant derrière nous les germes d’une résurgence prochaine d’un nouvel adversaire. Nous n’avons en aucune façon gagné la guerre faute d’une politique réaliste et persévérante et d’une stratégie adéquate. Combien d’Hajin faudra-t-il pour comprendre que nous faisons fausse route ? »

    L’auteur critique l’approche américaine de cette guerre : « La question qui se pose est de savoir si la libération d’une région ne peut se faire qu’au prix de la destruction de ses infrastructures (hôpitaux, lieux de culte, routes, ponts, habitations, etc.). C’est là, l’approche assumée sans complexe, hier et aujourd’hui, par les Américains ; ce n’est pas la nôtre ».

    S’en prendre ainsi au grand allié américain ne passe visiblement pas à Paris. Sur place, le colonel Legrier a pu mesurer l’extrême dépendance des Français aux Américains. Il n’est pas le seul : si la ministre Florence Parly a pu rendre visite à la TF Wagram le week-end dernier - où elle a été accueillie par le colonel Legrier - c’est à bord du Osprey V-22 américain...

    Le colonel Legrier a sans doute commis l’erreur de ne pas soumettre son article à ses autorités avant publication, d’autant qu’il servait en opex au moment de sa rédaction et de sa parution. Le colonel Légrier termine actuellement sa mission de quatre mois, le détachement du 68 étant en cours de relève.

    #colonel_Legrier

    • France : Un colonel menacé de sanctions après des critiques stratégiques
      Reuters16 février 2019
      https://fr.news.yahoo.com/france-un-colonel-menac%C3%A9-sanctions-apr%C3%A8s-des-critiques-1754

      PARIS (Reuters) - L’armée française réfléchit à des mesures disciplinaires contre un colonel qui s’est attiré les foudres de sa hiérarchie en rédigeant un article mettant en cause sans réserve la stratégie de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.

      « Des sanctions sont à l’étude », a déclaré samedi à Reuters le colonel Patrik Steiger, porte-parole de l’état-major, sans plus de précisions.

      Un article publié par le colonel François-Régis Legrier dans le numéro de février de la Revue de défense nationale est à l’origine de la colère de la haute hiérarchie militaire.

      L’auteur, qui a officié comme commandant fin 2018 et début 2019 au sein de la coalition, y tire les leçons de la bataille d’Hajine, une localité syrienne proche de la frontière avec l’Irak, d’où les djihadistes ont été chassés début janvier, après plus de quatre mois de combats.

      « Nous n’avons en aucune façon gagné la guerre faute d’une politique réaliste et persévérante et d’une stratégie adéquate. Combien d’Hajin faudra-t-il pour comprendre que nous faisons fausse route ? », écrit-il en conclusion de cet article intitulé « Victoire tactique, défaite stratégique ? ». (...)