• The false equivalence of academic freedom and free speech. Defending academic integrity in the age of white supremacy, colonial nostalgia, and anti-intellectualism

    While much attention has been paid to controversies over free speech and academic freedom related to university campus debates, events, and activities, I demonstrate that higher education is also under threat by the undermining of academic publishing ethics, integrity and standards, as well as what counts as scholarly rigor. The rise of problematic rhetoric and overtures as well as the circumvention of academic publishing standards pose threats to academia writ large, whereby academia is threatened from not just from outside but also from within the academy when some academics themselves participate in the erosion of academic integrity. These new threats have arisen because there are increasing attempts to provide a ‘scholarly’ veneer to what are otherwise hateful ideologies. At a time when there are concerted efforts to decolonize academia, there is concurrent rise of colonial nostalgia and white supremacy among some academics, who are supported by and end up lending support to the escalating far-right movements globally who misuse notions of free speech and academic freedom to further their agendas and attack higher education. Critical scholars thus need to hold accountable fellow academics, academic publishers, and universities in order to protect academic integrity and scholarship in an era when free speech is misused to silence the pursuit of scholarly rigor and ethical engagement. The stakes are high at the current conjuncture and require greater introspection and intervention within academia to counter the dangerous trends of anti-intellectualism, corporatized academia, and colonial violence.

    https://www.acme-journal.org/index.php/acme/article/view/1715
    #liberté_académique #liberté_d'expression #université #édition_scientifique #publications_scientifiques #suprématie_blanche #colonialisme #décolonialisme #nostalgie_coloniale #extrême_droite #anti-intellectualisme #violence
    cc @tchaala_la @isskein

  • INAUGURATION DE LA STATUE DE LUMUMBA A BERLIN. 08 10 2013
    https://www.youtube.com/watch?v=n9qf0L2AP-4

    A Berlin la statue de Patrice Lumumba reste cachée à l’abri des regards des foules de touristes. Ce serait un motif parfait pour les groupes de Chinois. Pour le moment ils se font tous prendre en photo devant la statue de Karl Marx et Friedrich Engels 350 mètres plus loin. Considérant le sort de l’arbre le plus célèbre de l’ère internet c’est pluôt rassurant pour Lumumba.
    https://www.openstreetmap.org/node/5237698977#map=19/52.52173/13.40277

    Cheik FITA
    Published on Oct 10, 2013
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    Le mardi 8 octobre 2013 à 17 heures à Garnisonkirchplatz à Berlin, la capitale de la République fédérale d’Allemagne, une sculpture en bronze de Lumumba a été installée et remise au public par la fondation Poll, devant une grande foule mixte.

    Cette statue dénommée, "Lumumba" (Transport à Thysville) a été réalisée en 1961 par Genni/Jenny Wiegmann-Mucchi (1895-1969).

    Plusieurs personnalités politiques, académiques... étaient là : allemandes, congolaises ainsi que d’autres nationalités. Comme officiels congolais il y avait François Lumumba, fils aîné du héros national congolais, She Okitundu représentant l’état congolais ainsi que l’ambassadrice de la RD Congo à Berlin.

    La cérémonie a commencé par une musique jouée au Madimba par la chanteuse Chantal Nyemba Cingoma venue de Leipzig.

    Suivront alors tour à tour,

    Deux discours de la fondation Poll (Kunst Stiftung Poll).

    La découverte de la statue,

    Les discours des officiels congolais

    Et enfin un verre d’amitié offert dans les bâtiments de la fondation Poll.

    À l’issue de la manifestation, nous avons interviewé François Lumumba et She Okitundu à propos de l’absence à ce jour en Belgique d’une place ou d’une statue de Lumumba.

    Pour François Lumumba, « comme Berlin, la ville qui a vu la naissance de l’état du Congo a fait ce pas, c’est déjà une bonne chose. »

    Quant à monsieur She Okitundu, ancien ministre congolais des affaires étrangères, il a affirmé que dans le cas de la Belgique, cette absence était une anomalie, surtout que l’ancienne métropole a déjà reconnu sa responsabilité morale dans la mort de Lumumba.

    La statue de Lumumba à Berlin pourrait devenir un lieu de pèlerinage. Illustration : un jeune d’une dizaine d’années s’appelant aussi Patrice Lumumba, est venu spécialement de Hanovre avec son père et son frère, afin de poser à côté de la statue de son illustre homonyme.

    Nous remercions la communauté congolaise d’Allemagne qui nous a facilité le séjour, la mobilité et l’accès à l’information. Plus spécialement, messieurs Shungu Tudanonga, Memba Gabriel, et Iseewanga Indongo-Imbanda, Danyo Ilunga.

    Berlin le 9 octobre 2013

    Aufstellen einer Lumumba-Skulptur in Berlin-Mitte - DAFRIG - Deutsch-Afrikanische Gesellschaft e.V.
    http://dafrig.de/aufstellen-einer-lumumba-skulptur-in-berlin-mitte

    Genni/Jenny Wiegmann-Mucchi

    #Berlin #Mitte #Garnisonskirchplatz #colonialisme äBelgique #Congo

  • Capitalism and Colonies. Jamaica and Saint-Domingue

    Two recent books offer new perspectives on the slave system in the Caribbean, with a particular focus on Saint-Domingue. Their primary purpose – the economic development sustained by slavery – leads the authors to very different conclusions.


    http://www.booksandideas.net/Capitalism-and-Colonies.html
    #capitalisme #colonies #colonialisme #histoire #colonisation #Saint-Domingue #Jamaïque #livre #plantation

  • Le touriste, un « colon en puissance » ?

    Étudiant l’essor du #tourisme dans l’#Algérie coloniale, #Colette_Zytnicki montre que les #hôtels, les #stations_balnéaires et les #parcs_nationaux renforcent matériellement et psychologiquement la présence française. La #patrimonialisation du territoire est une autre manière de se l’approprier.


    http://www.laviedesidees.fr/Le-touriste-un-colon-en-puissance.html
    #appropriation #colonisation #colonialisme #livre #histoire

  • Comité Adama : « On va se battre ensemble »

    Ça pose la question de la centralité. Pour le mouvement social classique, porté à gauche, les « vraies luttes », ce sont celles des cheminots, les étudiants, les hospitaliers… Tout le reste est considéré comme secondaire. Dans l’imaginaire de cette #gauche, on soutient, d’accord, mais de loin ; on pense que la lutte « réelle » ne s’y joue pas. Beaumont, Aulnay, Grigny, ce sont des #territoires secondaires. (...) Ce qu’on dit, c’est qu’aucun #mouvement_social ne gagnera sans les #quartiers. C’est impossible. (...)

    « #Convergence », c’est un mot qui laisse des traces : c’est un rendez-vous manqué. C’est devenu creux. Quand je l’entends, j’entends une arnaque. Mais parlons d’#alliances, oui. Nous sommes des alliés. Nous avons à nous confronter à un même #ennemi. Les coups, on va les prendre ensemble. On va au front ensemble. On va se battre ensemble. C’est ce qu’on dit, pour le 26 mai et pour la suite. Ce que propose #Macron est inacceptable.

    « Nous sommes des #alliés. Nous avons à nous confronter à un même ennemi. Les coups, on va les prendre ensemble. On va au front ensemble. »

    Nous, on ajoute que le #racisme structurel englobe la question économique. L’#antiracisme structurel est anticapitaliste. Le #capitalisme s’est construit sur le corps des esclaves noirs : il n’y a pas de #colonialisme sans capitalisme, pas plus qu’il n’y a de capitalisme sans colonialisme. Lutter contre le racisme et lutter contre le capitalisme, c’est indissociable.

    https://www.revue-ballast.fr/comite-adama-on-va-se-battre-ensemble

  • Humanitaire : Le fléau des « sexpats » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/05/20/humanitaire-le-fleau-des-sexpats_1651503

    Après les révélations du « Times » sur le recours à la prostitution dans une mission d’Oxfam en Haïti, qui ont conduit le directeur de la branche britannique à démissionner la semaine dernière, « Libération » a enquêté auprès de dirigeants et d’employés d’ONG. Tous reconnaissent des dérives et déplorent des obstacles juridiques.

    C’est un énième coup donné à l’image d’Oxfam dans la cascade de scandales qui ne cesse d’éclabousser l’ONG depuis quatre mois. Mark #Goldring a annoncé, mercredi, quitter la direction de la branche britannique de l’organisation. En février, le Times avait révélé qu’en 2011 le directeur d’Oxfam en Haïti, Roland Van Hauwermeiren, avait organisé une soirée avec des prostituées haïtiennes dans les locaux de l’ONG, peu après le tremblement de terre de 2010 qui a ravagé l’île, faisant près de 300 000 morts, autant de blessés et 1,2 million de sans-abri. Lors d’une enquête interne, l’homme a avoué les faits et a pu démissionner via une procédure « progressive » et « avec dignité », d’après le rapport d’enquête publié par Oxfam. Mais ce même homme a été recruté par Action contre la faim entre 2012 et 2014, sans qu’« aucune alerte au sujet d’une conduite inappropriée ou d’éventuels abus sexuels n’ait été donnée », assure l’ONG française.

    « Problème systémique »

    Après que l’affaire a éclaté, Libération a enquêté sur l’ampleur du recours à la prostitution dans le secteur humanitaire. Peu à peu, les langues se sont déliées. Du moins de manière anonyme. Des témoignages qui montrent que l’affaire Oxfam n’est pas un cas isolé. « Il ne s’agit pas d’une ou deux pommes véreuses, mais d’un problème réel et systémique », déclarait le 20 février Kevin Watkins, directeur général de l’ONG Save the Children et ancien cadre d’Oxfam, devant une commission parlementaire britannique. Le phénomène reste malgré tout difficile à cerner car aucune étude exhaustive, ou même étendue sur plusieurs organisations, n’a été menée sur le sujet. Ce n’est que récemment que des ONG internationales ont commencé à publier des rapports internes, à la demande de leurs bailleurs. Par ailleurs, le recours à la prostitution n’est pas considéré comme un abus sexuel par la loi française (à moins que ce ne soient des mineurs). Mais le contexte de l’aide humanitaire ajoute des facteurs aggravants : l’ascendant des employés des ONG sur les populations aidées, la défaillance des systèmes judiciaires dans certains pays d’intervention qui renforce le sentiment d’impunité et des situations d’urgence qui nécessitent des recrutements rapides sans laisser le temps de faire des enquêtes approfondies sur les candidats.

    Sophie (1), la trentaine, nous a contacté spontanément pour témoigner. Cette humanitaire américaine, avec plus de dix ans de missions d’urgence derrière elle, a vu plusieurs fois des collègues avoir recours à la prostitution dans leurs zones d’intervention. Comme au #Nigeria, il y a trois ans, où « plusieurs humanitaires de [son] équipe ont fait venir des prostituées dans leur chambre de la résidence ». Une pratique « courante », selon elle, bien que seuls quelques collègues s’y adonnent. « Un jour, un d’entre eux a même enfermé une prostituée dans sa chambre toute la journée pour ne pas avoir à la payer, raconte-t-elle. Plusieurs fois, des cas ont été rapportés à mes supérieurs mais il n’y a eu aucune sanction. Pour moi, c’est une manière d’approuver ces actions. »

    Emmanuel (1) a vécu la même situation : « Il n’est pas rare de voir des collègues expatriés ramener des prostituées à la résidence ou aller en voir, assure l’#humanitaire qui travaille pour une ONG basée en Afrique de l’Ouest. Il y a un an, un de mes collègues passait ses journées avec des prostituées. Mon chef de mission le savait mais il ne l’a pas signalé au siège et l’homme a pu terminer sa mission sans problème. »

    « Un décalage de pouvoir »

    Les termes de « zone grise » ou de « question morale » pour qualifier l’échange d’argent contre des actes sexuels reviennent régulièrement dans la bouche de travailleurs du secteur. Pourtant, le recours à la prostitution, bien qu’il ne soit pas illégal dans tous les pays, est interdit par la majorité des ONG humanitaires. Ces prostitués, femmes et hommes, se trouvent souvent réduits à ces activités contre leur gré, qu’ils soient l’objet de traite d’êtres humains ou contraints à vendre leur corps pour survivre. « Le recours à la prostitution dans les pays où nous travaillons est considéré comme de l’exploitation sexuelle, c’est sanctionné par un licenciement, assure Alexandre Giraud, directeur général de l’organisation française Solidarités international, qui compte 2 000 salariés dans le monde. Dans certaines zones de conflit, il existe un décalage de pouvoir, réel ou supposé, entre les humanitaires et les bénéficiaires. Il est important de sensibiliser nos personnels aux risques d’abus de pouvoir, parfois inconscient. » Sur les quatre dernières années, l’organisation a reçu 97 alertes de comportements contraires à son code d’éthique : « corruption, abus de pouvoir, abus sexuel, discrimination ». Parmi celles-ci, 18 cas tenaient du « harcèlement, de l’abus ou de l’exploitation sexuelle », et « 16 ont donné lieu à des fins de contrat », sans que soit précisé combien de ces cas relevaient du recours à la prostitution.

    Le Comité international de la Croix-Rouge (#CICR), basé à Genève, nous a confirmé avoir reçu « en janvier 2017 des informations sur un employé expatrié qui avait commencé une mission en 2016 en république démocratique du Congo. L’employé a été licencié en février 2017. » Un autre cas a été rapporté à Libération sans que le CICR ne puisse confirmer qu’il en ait été informé : « En 2011, je travaillais sur le continent africain, quand un collègue, avec de nombreuses années de CICR derrière lui et qui n’en était probablement pas à sa première faute, a été dénoncé pour avoir utilisé les services de prostituées locales, décrit Sarah (1), qui travaille toujours dans l’ONG. Il a été immédiatement sorti de la mission, mais il a juste reçu un avertissement et il a été envoyé sur une autre mission, où les possibilités de sortir sont plus restreintes. » Le code de conduite du CICR, signé par tous les membres envoyés en mission, précise bien qu’il « est interdit d’acheter des services sexuels et de pratiquer l’exploitation sexuelle ». En 2017, un bureau a été créé au sein de l’ONG pour permettre à ses employés de rapporter des comportements abusifs de manière confidentielle.

    « Problème de culture collective »

    Médecins sans frontières (MSF), avec ses 40 000 employés permanents, n’est pas non plus épargné. En 2017, le siège aurait reçu 146 alertes, dont 24 étaient des cas de harcèlement ou d’abus sexuels, et 19 personnes ont été licenciées, précise un communiqué qui comptabilise les deux ensemble. « On sait qu’on est en dessous des radars pour le nombre de cas rapportés, admet Thierry Allafort-Duverger, directeur général de #MSF France. Notre organisation n’est pas hors-sol. Nos activités peuvent attirer des prédateurs. Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’avoir à licencier des collègues qui s’étaient mal comportés avec des bénéficiaires. » Et de reprendre : « Le plus difficile est d’aider à libérer la parole. Les missions se trouvent souvent dans des zones très violentes où les personnes, notamment les bénéficiaires, peuvent craindre des représailles si elles parlent. » Une cellule composée de deux employés et dédiée à la prévention des abus sexuels a été créée en 2007 à Paris.

    De son côté, l’ONG Care a indiqué à Libération avoir reçu en 2017, pour ses 9 000 employés, « huit cas d’abus ou exploitation sexuelle [qui] ont été confirmés, sept membres du personnel ont été licenciés ».
    « Ambiance sexiste »

    Les ONG sont nombreuses à revendiquer une politique de « tolérance zéro » vis-à-vis du paiement d’actes sexuels. Seulement, la réalité sur le terrain est différente, et les limites entre ce qui est interdit et toléré sont plus floues. Lesley Agams a travaillé entre 2010 et 2011 en tant que directrice pays au Nigeria pour Oxfam. « Les hommes expatriés, nous les appelions les "sexpats", tellement il était courant de les voir avec des prostituées, rapporte-t-elle, en précisant qu’il ne s’agissait pas de ses collègues. On était si habitués à voir cela qu’on ne faisait que détourner le regard. » L’avocate décrit aussi « une ambiance de travail très sexiste et pesante », dans son bureau et celui d’Afrique de l’Est de l’ONG britannique. Des faits qu’elle rapporte à l’époque à sa responsable des ressources humaines, sans que cela ne provoque de réaction.

    Une autre employée d’Oxfam, Marguerite (1), toujours en poste, déclare n’avoir jamais été témoin d’abus sexuels par des humanitaires. Elle regrette en revanche que le scandale d’Oxfam ne se soit concentré que sur certains cas comme s’ils étaient des exceptions, et non sur « le problème de culture collective, où les rapports de domination et de pouvoir exercés par des responsables souvent masculins continuent de prévaloir ». « Il ne faut pas créer d’autres règles, d’autres mécanismes, ajoute-t-elle. Il faut faire respecter ceux qui existent déjà et ouvrir le débat sur la vraie question de fond : le #sexisme inhérent à nos organisations. »

    Il existe des #prédateurs dans tous les secteurs. Mais dans l’humanitaire, l’importante rotation des effectifs sur de courtes missions leur permet de sévir plus longtemps. C’est le cas de Roland Van Hauwermeiren, d’Oxfam. C’est aussi celui de l’homme qui a agressé sexuellement Ellen (1), en Irak, dans la résidence de l’ONG pour laquelle ils travaillaient en 2014. Il a été employé par trois ONG internationales depuis et se trouve toujours dans les circuits de recrutement. L’explication à cela tient à un blocage juridique. Il est illégal de révéler la raison d’un licenciement, même si ce sont des abus sexuels, s’il n’y a pas eu de condamnation judiciaire, souligne-t-on à la Croix-Rouge et à Solidarités international. Un droit à l’oubli garanti par la loi française, et que les organisations essayent de contourner via des codes propres à la profession. Lors des prises de références, un « on ne l’emploiera plus » suffirait à blacklister un ancien employé. Mais certains passent entre les mailles du filet en cachant leur passage dans l’ONG qui les a licenciés. La création d’un fichier commun d’individus auteurs d’abus est maintenant envisagée, mais ne pourraient y figurer que les condamnés par la justice. Or, souvent, les victimes, quand elles dénoncent les faits, craignent les conséquences d’un procès sur leur vie.

    « Notre image va être ternie »

    Patrick (1) n’a, lui, jamais été témoin d’abus sexuels perpétrés par des humanitaires, pendant les dix années où il a travaillé dans le secteur. Mais il a vu des personnes se faire renvoyer pour cela. Aujourd’hui chef de mission pour une #ONG internationale sur le terrain d’une crise humanitaire, il interpelle : « Comment peux-tu faire ce métier et être l’auteur de comportements aussi inacceptables ? » Et prévient : « L’impact va être majeur pour beaucoup d’organisations. Notre image va être ternie, alors qu’elle est essentielle pour garantir la confiance des populations bénéficiaires. C’est la clé de notre sécurité et de la réussite de notre travail. »
    (1) Les prénoms ont été modifiés
    Aude Massiot

    #prostitution #agression_sexuelle #colonialisme #domination #oxfam #Van_Hauwermeiren

  • Separating sick Inuit kids and parents is medical colonialism all over again
    Samir Shaheen-Hussain, The Guardian, le 17 mai 2018
    https://www.theguardian.com/world/commentisfree/2018/may/17/separating-sick-inuit-kids-from-their-parents-is-medical-colonialism-al

    In Quebec, air ambulances continue the incomprehensible practice of separating children and parents – despite no written policy demanding it

    The result of all this? Intergenerational traumas and deep-rooted mistrust among indigenous communities when seeking healthcare. We need a definitive end to separating Inuit kids from their families when requiring emergency medical care. The status quo perpetuates the colonial paradigm.

    Déjà là:

    Enfants autochtones : une pratique d’évacuation « barbare »
    Gabrielle Duchaine, Philippe Teisceira-Lessard, La Presse, le 24 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/662802

    #Canada #Médecine #Soins #Samir_Shaheen-Hussain #Autochtones #Inuit #Enfants #Discriminations #Racisme #Colonialisme #ça_continue... #TiensMaMain

  • De l’esclave à la #négritude : une histoire du mot « Noir »

    En cette journée nationale des mémoires de la #traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, voici un retour en #vidéo sur l’histoire de la désignation de « Noir » et ses usages depuis l’Antiquité ; un vocale qui forme avec le mot « Blanc » le revers d’une même médaille coloniale.


    https://www.franceculture.fr/histoire/de-lesclave-a-la-negritude-une-histoire-du-mot-noir
    #esclavage #Noirs #Noir #mots #terminologie #vocabulaire #colonialisme #histoire #vidéo #film #colonisation #phénotype

  • La présence d’Emmanuel Macron à Ouvéa serait un affront
    Association Survie, Mouvement des jeunes kanak en France (MJKF), Union syndicale des travailleurs kanak et exploités (USTKE), Association Information et Soutien aux Droits du Peuple Kanak (AISDPK), Fasti, CNT, Union syndicale Solidaires, Alternative libertaire, Collectif ni Guerre ni Etat de Guerre, Réseau Sortir du colonialisme, Comité vérité et justice pour Adama Traoré, Fondation Frantz Fanon, Revue Mouvements, Vincent Charbonnier, philosophe, syndicaliste (SNESUP-FSU), Sergio Coronado, ancien député écologiste, Laurence De Cock, historienne, Mireille Fanon Mendes France, Ex UN expert, Consultante juridique, Eric Fassin, sociologue, Paris 8, Nacira Guénif, sociologue, Professeure Université Paris 8, Jean Malifaud, universitaire, Pierre Khalfa, économiste, Silyane Larcher, chargée de recherche au CNRS en science politique, Olivier Lecour Grandmaison, politologue, Université d’Evry-Val d’Essonne, Seloua Luste Boulbina, philosophe, université Paris Diderot, Christian de Montlibert, sociologue professeur émérite à Strasbourg, Hélène Nicolas, maîtresse de conférences en anthropologie du genre, Paris 8-Vincennes-Saint-denis, Willy Pelletier, coordinateur général de la Fondation Copernic, Olivier Roueff, sociologue, chargé de recherche au CNRS, Catherine Samary, économiste, Omar Slaouti, militant antiraciste, Françoise Verges, politologue, Marie-Christine Vergiat, euro-députée Gauche européenne
    Médiapart, le 2 mai 2018
    https://blogs.mediapart.fr/association-survie/blog/020518/la-presence-demmanuel-macron-ouvea-serait-un-affront

    A l’approche de cette visite officielle, les organisations et personnalités signataires appellent donc le président français et sa délégation :

    - à respecter la demande des Kanak d’Ouvéa de ne pas se rendre sur la tombe des 19 militants tués à Ouvéa à cette date symbolique ;
    - à reconnaître officiellement les crimes commis à Ouvea et à ouvrir les archives les concernant ;
    - à respecter le droit à l’autodétermination du peuple kanak et le processus de décolonisation engagé, et donc à s’abstenir de toute prise de position sur l’avenir de Kanaky - Nouvelle-Calédonie et de toute forme de pressions ou manipulations qui viseraient à influencer le résultat du référendum pour maintenir la tutelle française.

    #Nouvelle_Calédonie #Kanaky #France #Emmanuel_Macron #Référendum #Autodétermination #Indépendance #Colonialisme #Décolonisation #Ouvéa #Justice #Injustice

    • ’National day of shame’ : #David_Lammy criticises treatment of Windrush generation

      Labour MP says situation has come about because of the hostile environment that begun under Theresa May, as he blames a climate of far-right rhetoric. People who came to the UK in the 1950s and 60s are now concerned about whether they have a legal right to remain in the country. The government has admitted that some people from the Windrush generation had been deported in error, as Theresa May appeared to make a U-turn on the issue Some Windrush immigrants wrongly deported, UK admits.

      https://www.youtube.com/watch?v=kfy1mDdNtEQ

    • Amber Rudd’s resignation letter in full and the Prime Minister’s response

      Amber Rudd has resigned as home secretary amid increasing pressure over the way the Home Office handled immigration policy.

      Her resignation came after leaked documents undermined her claims she was unaware of the deportation targets her officers were using.

      Downing Street confirmed Theresa May had accepted Ms Rudd’s resignation on Sunday night. She is the fifth cabinet minister to have left their position since the Prime Minister called the snap election in June 2017.

      https://www.independent.co.uk/news/uk/politics/amber-rudd-resignation-letter-full-transcript-windrush-scandal-theres

    • Black history is still largely ignored, 70 years after Empire Windrush reached Britain

      Now, 70 years and three to four generations later, the legacy of those who arrived on the Windrush and the ships that followed is being rightly remembered – albeit in a way which calls into question how much their presence, sacrifices and contributions are valued in Britain.

      https://theconversation.com/black-history-is-still-largely-ignored-70-years-after-empire-windru
      #histoire #mémoire

    • Chased into ’self-deportation’: the most disturbing Windrush case so far

      As Amelia Gentleman reflects on reporting one of the UK’s worst immigration scandals, she reveals a new and tragic case.

      In the summer of 2013, the government launched the peculiarly named Operation Vaken, an initiative that saw vans drive around six London boroughs, carrying billboards that warned: “In the UK illegally? Go home or face arrest.” The billboards were decorated with pictures of handcuffs and the number of recent immigration arrests (“106 arrests last week in your area”). A line at the bottom adopted a softer tone: “We can help you to return home voluntarily without fear of arrest or detention.”

      The Conservatives’ 2010 manifesto promise to reduce migration to the tens of thousands had been going badly. It was time for ministers to develop new ways of scaring immigrants into leaving and for the government’s hostile environment policy to get teeth. More than 170,000 people, many of them living in this country legally, began receiving alarming texts, with warnings such as: “Message from the UK Border Agency: you are required to leave the UK as you no longer have the right to remain.”

      The hope was that the Home Office could get people to “self-deport”, frightening them into submission. In this, politicians appeared to have popular support: a YouGov poll at the time showed that 47% of the public approved of the “Go home” vans. The same year, Home Office vehicles began to be marked clearly with the words “Immigration Enforcement”, to alert people to the hovering presence of border guards.

      Operation Vaken ran for just one month, and its success was limited. A Home Office report later found that only 11 people left the country as a result; it also revealed that, of the 1,561 text messages sent to the government’s tip-off hotline, 1,034 were hoaxes – taking up 17 hours of staff time.

      Theresa May’s former adviser Nick Timothy later tried to argue that the vans had been opposed by the prime minister and were only approved while she was on holiday. But others who worked on the project insisted that May had seen the wording on the vans and requested that the language be toughened up. Meanwhile, the Immigration Enforcement vehicles stayed, with their yellow fluorescent stripes and black-and-white checks, a sinister presence circling areas of high migration. Gradually, the broader strategy of intimidation began to pay off. Some people were frightened into leaving.
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      In my two years of reporting on what became known as the Windrush scandal, Joycelyn John’s experience was the most disturbing case I came across. Joycelyn arrived in London in 1963 at the age of four, travelling with her mother on a Grenadian passport as a British subject. She went to primary and secondary school in Hammersmith, west London, before working in hotels in the capital – including the Ritz and a Hilton.

      Some time around 2009, she lost her Grenadian passport, which contained the crucial stamp giving her indefinite leave to remain. She had trouble getting a new passport, because her mother had married and changed her daughter’s surname from Mitchell to John. Because she never registered the change, there was a discrepancy between Joycelyn’s birth certificate and the name she had used all her adult life. She spent several years attempting to sort out her papers, but by 2014, aged 55, she had been classified as living in Britain illegally. She lost her job and was unable to find new work. For a while, she lived in a homeless hostel, but she lost her bed, because the government does not normally fund places for people classified as illegal immigrants. She spent two years staying with relatives, sleeping on sofas or the floor.

      In that time, Joycelyn managed to gather 75 pages of evidence proving that she had spent a lifetime in the UK: bank statements, dentists’ records, medical files, tax records, letters from her primary school, letters from friends and family. But, inexplicably, this was not enough. Every letter she received from the Home Office warned her that she was liable to be deported to Grenada, a country she had left more than 50 years ago. She began to feel nervous about opening the door in case immigration officers were outside.

      A Home Office leaflet encouraging people to opt for a voluntary departure, illustrated with cheerful, brightly coloured planes and published about the same time as the “Go Home” vans were launched, said: “We know that many people living in the UK illegally want to go home, but feel scared of approaching the Home Office directly. They may fear being arrested and detained. For those returning voluntarily, there are these key benefits: they avoid being arrested and having to live in detention until a travel document can be obtained; they can leave the UK in a more dignified manner than if their removal is enforced.” This appeal to the desire for a dignified departure was a shrewd tactic; the idea of being forcibly taken away terrified Joycelyn, who saw the leaflets and knew of the vans. “There’s such stigma... I didn’t want to be taken off the plane in handcuffs,” she says. She was getting deeper into debt, borrowing money from a younger brother, and felt it was no longer fair to rely on him.

      When the hostile environment policy is working well, it exhausts people into submission. It piles up humiliations, stress and fear until people give up. In November 2016, Joycelyn finally decided that a “voluntary” departure would be easier than trying to survive inside the ever-tightening embrace of Home Office hostility. Officials booked her on a flight on Christmas Day; when she asked if she could spend a last Christmas with her brother and five sisters, staff rebooked her for Boxing Day. She was so desperate that she felt this was the best option. “I felt ground down,” she says. “I lost the will to go on fighting.”

      By that point, she estimated she must have attempted a dozen times to explain to Home Office staff – over the phone, in person, in writing – that they had made a mistake. “I don’t think they looked at the letters I wrote. I think they had a quota to fill – they needed to deport people.” She found it hard to understand why the government was prepared to pay for her expensive flight, but not to waive the application fee to regularise her status. A final letter told her: “You are a person who is liable to be detained... You must report with your baggage to Gatwick South Virgin Atlantic Airways check-in desk.” The letter resorted to the favoured Home Office technique of scaring people with capital letters, reminding her that in her last few weeks: “YOU MAY NOT ENTER EMPLOYMENT, PAID OR UNPAID, OR ENGAGE IN ANY BUSINESS OR PROFESSION.” It also informed her that her baggage allowance, after a lifetime in the UK, was 20kg – “and you will be expected to pay for any excess”.

      How do you pack for a journey to a country you left as a four-year-old? “I was on autopilot,” Joycelyn recalls. “I was feeling depressed, lonely and suicidal. I wasn’t able to think straight; at times, I was hysterical. I packed the morning I left, very last-minute. I’d been expecting a reprieve. I didn’t take a lot – just jeans and a few T-shirts, a toothbrush, some Colgate, a towel – it didn’t even fill the whole suitcase.” She had £60 to start a new life, given to her by an ex-boyfriend. She had decided not to tell her sisters she was going; she confided only in her brother. “I just didn’t want any fuss.” She didn’t expect she would ever be allowed to return to Britain.

      In Grenada, she found everything unfamiliar. She had to scrub her clothes by hand and struggled to cook with the local ingredients. “It’s just a completely different lifestyle. The culture is very different.” She was given no money to set her up and found getting work very difficult. “You’re very vulnerable if you’re a foreigner. There’s no support structure and no one wants to employ you. Once they hear an English accent – forget it. They’re suspicious. They think you must be a criminal if you’ve been deported.”

      Joycelyn recounts what happened to her in a very matter-of-fact way, only expressing her opinion about the Home Office’s consistent refusal to listen when I ask her to. But her analysis is succinct: “The way I was treated was disgusting.” I still find it hard to accept that the government threatened her until she felt she had no option but to relocate to an unfamiliar country 4,300 miles away. The outcome – a 57-year-old Londoner, jettisoned to an island off the coast of Venezuela, friendless and without money, trying to make a new life for herself – is as absurd as it is tragic.

      *

      In April 2018, the leaders of 52 countries arrived in London for the Commonwealth heads of government meeting. The Mall was decorated with flags; caterers at Buckingham Palace prepared for tea parties and state dinners. In normal times, this summit would have been regarded as a routine diplomatic event, heavy with ceremony and light on substance. But, with Brexit looming, the occasion was seen as an important opportunity to woo the countries on which Britain expected to become increasingly reliant.

      A week before the event, however, the 12 Caribbean high commissioners had gathered to ask the British government to adopt a more compassionate approach to people who had arrived in the UK as children and were never formally naturalised. “I am dismayed that people who gave their all to Britain could be discarded so matter-of-factly,” said Guy Hewitt, the Barbados high commissioner. “Seventy years after Windrush, we are again facing a new wave of hostility.”

      Hewitt revealed that a formal request to meet May had been declined. The rebuff convinced the Caribbean leaders that the British government had either failed to appreciate the scale and seriousness of what was happening or, worse, was aware, but did not view it as a priority. It smacked of racism.

      By then, I had been covering cases such as Joycelyn’s for six months. I had written about Paulette Wilson, a 61-year-old grandmother who had been detained by the Home Office twice and threatened with deportation to Jamaica, a country she had left half a century earlier; about Anthony Bryan, who after 50 years in the UK was wrongly detained for five weeks; and about Sylvester Marshall, who was denied the NHS radiotherapy he needed for prostate cancer and told to pay £54,000 for treatment, despite paying taxes here for decades. Yet no one in the government had seemed concerned.

      I contacted Downing Street on 15 April to ask if they could explain the refusal to meet the Caribbean delegation. An official called back to confirm that a meeting had not been set up; there would be other opportunities to meet the prime minister and discuss this “important issue”, she said.

      It was a huge mistake. An article about the diplomatic snub went on the Guardian’s front page and the political response was instantaneous. Suddenly, ministers who had shown no interest were falling over themselves to express profound sorrow. The brazen speed of the official turnaround was distasteful to watch. Amber Rudd, then the home secretary, spoke in parliament to express her regret. The Home Office would establish a new team to help people gather evidence of their right to be here, she announced; fees would be waived. The prime minister decided that she did, after all, need to schedule a meeting with her Caribbean colleagues.

      There were a number of factors that forced this abrupt shift. The campaigner Patrick Vernon, whose parents emigrated from Jamaica in the 50s, had made a critical connection between the scandal and the upcoming 70th anniversary of the arrival of the Empire Windrush at Tilbury Docks. A fortnight earlier, he had launched a petition that triggered a parliamentary debate, calling for an immigration amnesty for those who had arrived as British subjects between 1948 and 1971. For months, I had been describing these people as “Caribbean-born, retirement-age, long-term British residents”, a clunky categorisation that was hard to put in a headline. But Vernon’s petition succinctly called them the “Windrush generation” – a phrase that evoked the emotional response that people feel towards the pioneers of migration who arrived on that ship. Although it was a bit of a misnomer (those affected were the children of the Windrush generation), that branding became incredibly potent.

      After months of very little coverage, the BBC and other media outlets began to report on the issue. On 16 April, the Guardian reprinted the photographs and stories of everyone we had interviewed to date. The accounts were undeniable evidence of profound and widespread human suffering. It unleashed political chaos.

      *

      It was exciting to see the turmoil caused by the relentless publication of articles on a subject that no one had previously wanted to think about. Everyone has moments of existential doubt about whether what they do serves a purpose, but, for two weeks last April, the government was held to account and forced to act, demonstrating the enormous power of journalism to trigger change.

      At the Guardian’s offices in London, a team of reporters was allocated to interview the huge number of emerging Windrush voices. Politicians were contacted by constituents who had previously been nervous about giving their details to officials; they also belatedly looked through their constituency casebooks to see if there were Windrush people among their immigration caseload; finally, they began to speak up about the huge difficulties individuals were facing as a result of Home Office policy.

      Editors put the story on the front page, day after day. Any hope the government might have had of the issue quickly exhausting itself was dashed repeatedly by damaging new revelations. For a while, I was unable to get through my inbox, because there were too many unhappy stories about the government’s cruel, bureaucratic mishandling of cases to be able to read and process. Caroline Bannock, a senior journalist who runs the Guardian’s community team, created a database to collect people’s stories, and made sure that everyone who emailed got an answer, with information on where to go for advice and how to contact the Windrush Taskforce, set up by Rudd.

      I found the scale of the misery devastating. One morning, I came into work to find 24 messages on my answerphone from desperate people, each convinced I could help. I wanted to cry at my desk when I opened a letter from the mother of a young woman who had arrived in Britain from Jamaica in 1974, aged one. In 2015, after being classified as an illegal immigrant and sent to Yarl’s Wood detention centre, she had taken an overdose and died. “Without the time she spent in Yarl’s Wood, which we understand was extremely unpleasant, and the threat of deportation, my daughter would be alive today,” she wrote. The government had been aiming to bring down immigration at any cost, she continued. “One of the costs, as far as I am concerned, was my daughter’s life.”

      Alongside these upsetting calls and letters, there were many from readers offering financial support to the people we interviewed, and from lawyers offering pro bono assistance. A reader sent a shoebox full of chocolate bars, writing that he wanted to help reporters keep their energy levels up. At a time when the reputation of journalism can feel low, it was rewarding to help demonstrate why independent media organisations are so important.

      If the scene at the office was a smooth-running model of professionalism, at home it was chaos. I wrote until 2am and got up at 5am to catch up on reading. I tapped out so many articles over two weeks that my right arm began to ache, making it hard to sleep. My dictaphone overheated from overuse and one of its batteries exploded. I had to retreat entirely from family life, to make sure I poured out every bit of information I had. Shoes went missing, homework was left undone, meals were uncooked. There was an unexpected heatwave and I was aware of the arrival of a plague of ants, flies and fleas (and possibly nits), but there was no time to deal with it.

      I am married to Jo Johnson, who at the time was a minister in May’s government. As a news reporter, I have to be politically independent; I let him get on with his job and he doesn’t interfere in mine. Life is busy and mostly we focus on the day-to-day issues that come with having two children. Clearly, there are areas of disagreement, but we try to step around anything too contentious for the sake of family harmony.

      But the fact did not go unnoticed. One Sunday morning, Jo had to go on television to defend Rudd, returning home at lunchtime to look after the children so I could talk on the radio about how badly the government had got it wrong. I can see why it looks weird from the outside; that weekend it felt very weird. I had only one brief exchange about the issue with his brother Boris, who was then the foreign secretary, at a noisy family birthday party later in the year. He said: “You really fucked the Commonwealth summit.”

      *

      On 25 April, Rudd appeared in front of the home affairs select committee. She told MPs she had been shocked by the Home Office’s treatment of Paulette and others. Not long into the session, Rudd was thrown off course by a question put to her by the committee’s chair, Yvette Cooper. “Targets for removals. When were they set?”

      “We don’t have targets for removals,” she replied with easy confidence. It was an answer that ended her career as home secretary.

      In an earlier session, Lucy Moreton, the head of the Immigration Service Union, had explained how the Home Office target to bring net migration below 100,000 a year had triggered challenging objectives; each region had a removal target to meet, she said. Rudd’s denial seemed to indicate either that she was incompetent and unaware of how her own department worked, or that she was being dishonest. Moreton later told me that, as Rudd was giving evidence, colleagues were sending her selfies taken in front of their office targets boards.

      Rudd was forced back to parliament the next day. This time, she admitted that the Home Office had set local targets, but insisted: “I have never agreed there should be specific removal targets and I would never support a policy that puts targets ahead of people.” But, on 29 April, the Guardian published a private memo from Rudd to May, sent in early 2017, that revealed she had set an “ambitious but deliverable” target for an increase in enforced deportations. Later that evening, she resigned.

      When I heard the news, I felt ambivalent; Rudd hadn’t handled the crisis well, but she wasn’t responsible for the mess. She seemed to be resigning on a technicality, rather than admitting she had been negligent and that her department had behaved atrociously on her watch. The Windrush people I spoke to that night told me Rudd’s departure only shifted attention from the person who was really responsible: Theresa May.

      *

      Joycelyn John was issued with a plane ticket from Grenada to England in July 2018. “A bit of me was ecstatic, a bit of me was angry that no one had listened to me in the first place,” she told me when we met at her still-bare flat in June this year. She had been rehoused in September, but the flat was outside London, far from her family and empty; council officials didn’t think to provide any furniture. Friends gave her a bed and some chairs, but it was months before she was able to get a fridge.

      In late 2018, she received a letter of apology from the then home secretary, Sajid Javid. “People of the Windrush generation who came to Britain from the Commonwealth, as my parents did, have helped make this country what it is today,” he wrote. “The experiences faced by you and others have been completely unacceptable.” The letter made her cry, but not with relief. “I thought: ‘What good is a letter of apology now?’ They ruined my life completely. I came back to nothing. I have had to start rebuilding my life from scratch at the age of 58.”

      She still has nightmares that she is back in Grenada. “I can feel the heat, I can smell the food, I can actually taste the fish in the dream – in a good way. But mostly they are bad memories.” The experience has upended her sense of who she is. “Before this I felt British – I just did. I’m the sort of person who would watch every royal wedding on television. I feel less British now. I feel I don’t belong here, and I don’t belong there.”

      While a government compensation scheme has been announced, Joycelyn, like most of the Windrush generation, has yet to receive any money. Since the government apologised for its “appalling” treatment, 6,000 people have been given documents confirming their right to live in the UK. Joycelyn is one of them. But, although her right to be here is now official, she hasn’t yet got a passport – because she can’t afford the fee. And she remains frightened. “I’m still looking over my shoulder all the time. I’m a nervous wreck.”

      https://www.theguardian.com/uk-news/2019/sep/14/scale-misery-devastating-inside-story-reporting-windrush-scandal?CMP=sh

  • L’homme qui voulait posséder le monde
    http://www.laviedesidees.fr/L-homme-qui-voulait-posseder-le-monde.html

    Dans ce portrait du fondateur du British Museum, collectionneur invétéré, savant curieux de son siècle et propriétaire d’esclaves en Jamaïque, l’historien James Delbourgo met en perspective la montée en puissance de l’Empire britannique.

    #Recensions

    / #musée, #histoire_des_sciences, #Empire_britannique, #collection

  • Kader Attia : «L’#Algérie coloniale a été le #laboratoire des #banlieues»

    Le Mac Val offre l’ensemble de son plateau de 1300 mètres carrés en Carte blanche à l’artiste qui, pour ce temps d’#exposition, imagine une réflexion autour de l’#architecture et de sa relation aux corps, ou encore, en quoi l’une et l’autre se conditionnent et s’influencent. Du 14 avril au 16 sept.


    https://www.franceculture.fr/emissions/par-les-temps-qui-courent/kader-attia

    #colonialisme #colonisation #art

  • INTERVIEW – Françoise Vergès : « La République française reste un espace de colonialité du pouvoir »
    Middle East Eye Safa Bannani | 23 avril 2018

    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/interview-fran-oise-verg-s-1512419

    Dans Le Ventre des femmes , Françoise Vergès, célèbre politologue et historienne du fait colonial, revient sur le scandale des milliers d’avortements et de stérilisations sans consentement à l’île de La Réunion, département français d’outre-mer, rendu public en juin 1970. D’abord dénoncé par la presse locale réunionnaise, en particulier Témoignages, journal du Parti communiste réunionnais (PCR), le scandale fait l’objet de plusieurs articles de la presse nationale, avant d’être rapidement oublié.

    Fille de militants communistes anticolonialistes et féministes, Françoise Vergès, elle, a la mémoire longue. L’auteure part de ce dramatique événement pour retracer la continuité coloniale républicaine bien après les indépendances nationales et notamment la cécité d’un féminisme blanc à l’égard de la condition réelle des femmes racisées. MEE a interviewé celle qui se définit comme une féministe anti-raciste autour des problématiques liées à ce féminisme blanc républicain à géométrie variable. (...)

  • « Enfants de la Creuse » : une mémoire défaillante sur un crime impuni
    https://www.franceculture.fr/histoire/enfants-de-la-creuse-une-memoire-defaillante-sur-un-crime-impuni

    Redécouvrez l’histoire de ces enfants réunionnais arrachés à leur histoire parce que quelques hommes politiques français et des fonctionnaires zélés craignaient la démographie galopante sur l’île. Aucune plainte n’a débouché à ce jour mais un rapport d’experts comble une mémoire à trous.

    Les 2 émissions en lien dans l’article sont terribles à écouter. Déportation est vraiment le terme approprié.
    #déportation #DDASS #île_de_la_Réunion #creuse #enfance #colonialisme #Debré #racisme #exploitation

  • Nouvelle Calédonie / Kanaky, retour sur l’histoire :

    L’œuvre négative du colonialisme français en Kanaky : Une tentative de génocide par substitution
    Saïd Bouamama, le 16 avril 2018
    https://bouamamas.wordpress.com/2018/04/16/loeuvre-negative-du-colonialisme-francais-en-kanaky-une-tentati

    Précédents articles :
    https://seenthis.net/messages/649926

    Une revendication :

    5 mai 2018 : Trente ans après le massacre d’Ouvéa
    Aisdpk Kanaky, Médiapart, le 18 avril 2018
    https://blogs.mediapart.fr/aisdpk-kanaky/blog/180418/5-mai-2018-trente-ans-apres-le-massacre-douvea

    Solidaire des Kanak, l’AISDPK s’associe à cette protestation et ne comprend pas comment l’Élysée a pu choisir précisément cette date mémorielle. Elle demande que les autorités françaises mesurent la gravité de cet acte et que cette visite du président français à Ouvéa soit annulée ou reportée.

    Les seules conditions qui permettraient à ce déplacement du président de la République à Ouvéa de ne pas être perçu comme une provocation par le peuple kanak et leurs soutiens seraient :

    – Qu’il y annonce une reconnaissance des exécutions commises par les militaires français, après l’assaut sur le site de la grotte puis, lors des transferts de prisonniers, blessés ou non ; ainsi que des exactions commises par les militaires contre les populations lors de la recherche des otages (tortures à Gossanah), puis lors du traitement des prisonniers.

    – Et, qu’en conséquence, il s’engage sur l’ouverture des archives sous protocole concernant la période, permettant ainsi la possibilité d’une recherche de la vérité et d’une véritable justice.

    #Nouvelle_Calédonie #Kanaky #France #Référendum #Autodétermination #Indépendance #Droit_de_vote #Listes_électorales #Colonialisme #Décolonisation #Ouvéa #Justice #Injustice

  • Berlin va rebaptiser des rues évoquant la colonisation allemande en Afrique
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/04/12/berlin-va-rebaptiser-des-rues-evoquant-la-colonisation-allemande-en-afrique_

    Les rues visées sont la Petersallee, hommage à Carl Peters, le fondateur de l’Afrique allemande de l’Est, l’actuelle Tanzanie ; la place Nachtigal, du nom de Gustav Nachtigal, qui avait notamment annexé en 1884 le Cameroun et le Togo ; et la rue Lüderitz, d’après Adolf Lüderitz, fondateur de l’Afrique allemande du Sud-Ouest.

    A leur place, les plaques porteront les noms de combattants contre l’occupation coloniale allemande : Rudolf Manga Bell, héros de l’indépendance camerounaise ; Anna Mungunda, une Herero résistante aux Allemands ; Cornelius Frederiks, chef des Nama ; ou encore Maji-Maji, nom donné au soulèvement de tribus d’Afrique orientale contre les autorités coloniales allemandes (1905-1907).

  • Les #enfants_volés de #La_Réunion

    De 1966 à 1982, l’Etat français a transféré vers la métropole, 2 150 enfants réunionnais. Des bébés ou des adolescents, arrachés à leur famille, parfois sans consentement, pour aller repeupler des départements de métropole touchés par l’#exode_rural. En dépit des promesses qui avaient été faites, ces enfants n’ont jamais revu leurs parents biologiques. Ils ont été adoptés.
    Un scandale d’Etat, dont le gouvernement a pris la mesure depuis 2014. Fin février, début mars 2018, la Commission nationale mise en place pour faire la lumière sur ce drame doit rendre son rapport final.
    En décembre 2017, Valérie Andanson, de la Fédération des enfants déracinés, Maryse Ferragut et Marlène Morin sont retournées parfois, pour la première fois, sur leur île natale. Un voyage à la recherche de leurs origines.

    http://www.rfi.fr/emission/20180122-reunion-ile-enfants-voles-parents-metropole-exode-rural-commission-rapp
    #enfance #enfants #mineurs #démographie #repeuplement #adoption #Enfants_de_la_Creuse #France #colonialisme #colonisation

  • Ndate Yalla Mbodj, la reine Wolof qui s’opposa à l’invasion coloniale
    http://www.lisapoyakama.org/ndate-yalla-mbodj-la-reine-wolof-qui-sopposa-a-linvasion-coloniale

    Ndate Yalla Mbodj fait partie de ces nombreuses femmes fortes au cours de l’histoire africaine, qui se sont opposées aux Européens, depuis l’impératrice du Soudan Kandake Amenirenas dans l’antiquité, en passant par la reine Nzinga en Angola pendant la traite, jusqu’à la prêtresse Aline Sitoe Diatta toujours au Sénégal ou la reine Yaa Asantewaa au Ghana actuel.

  • http://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2018/03/30/recette-le-thieboudiene-de-marc-dufumier_5278664_4497540.html
    « Assez curieusement, l’origine du thiéboudiène, ou tiep bou dièn, le plat national sénégalais – riz cassé au poisson et aux légumes –, est intimement liée à la culture de l’arachide. Je m’explique : si l’on a commencé à faire manger aux Sénégalais du riz cassé, soit les brisures de riz en provenance du Vietnam (une autre colonie française), c’est pour qu’ils n’aient plus à produire du mil et du sorgho et se consacrent davantage à la culture de l’arachide, destinée à la fabrication d’huile pour la métropole.
    Au Sénégal, on dit que ce plat remonte au XIXe siècle, que c’est une excellente cuisinière de Saint-Louis qui l’a inventé. Mais c’est surtout l’aboutissement d’une terrible histoire coloniale, et la substitution de céréales traditionnelles par une céréale importée ! »

  • La vraie histoire des colonies

    Des pionniers du Nouveau Monde aux larmes de l’Algérie française... quatre siècles d’épopée coloniale. Dont la France n’a pas à se repentir.


    http://www.valeursactuelles.com/histoire/le-nouveau-hors-serie-de-valeurs-actuelles-la-vraie-histoire-des-c
    #colonialisme #histoire #France #déni #oubli #vérité (ou son contraire) #pionniers #colonies #colonisation #épopée_coloniale #couverture #magazine (ou comme suggèrent certains « #torchon ») #presse #propagande #manipulation #valeurs

  • Je vois maintenant qu’il n’y a rien sur #Carl_Vogt, pourtant c’était ma honte d’avoir travaillé dans un bâtiment dédié à ce fervant défenseur de la supériorité de la race blanche :
    #Uni_Carl_Vogt :


    https://www.unige.ch/presse/plans/uni-dufour-2
    #Uni_Vogt #Université_de_genève

    Et qu’il y a, devant l’Université des Bastions, une statue en son honneur :

    Carl Vogt :

    August Christoph Carl Vogt est un naturaliste et médecin suisse d’origine allemande, connu par ses prises de position sur le matérialisme et la défense de la théorie de l’évolution de Charles Darwin.


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Vogt

    Voici un portrait de ce monsieur dont je ne peux pas copier-coller le texte car le site ne le permet pas :
    http://www.audeladuracisme.com/2004/10/08/august-christoph-carl-vogt-1817-1895

    #colonialisme #esclavage #esclavagisme #histoire #suisse #décoloniser_la_ville

    ça peut aussi intéresser @simplicissimus et @maieul ...

    –—

    Ajouté à la métaliste sur la #Suisse_coloniale :
    https://seenthis.net/messages/868109

    • Super, par contre @cdb_77, quand tu es à l’intérieur de Seenthis, il n’y a pas de limite de nombre de caractères comme sur Twitter, et donc c’est mieux si tu mets les vrais liens seenthis.net complet, parce que parfois d’autres personnes ont cité des seens ailleurs, et avec le triangle qui est devant, cela permet de retrouver les autres conversations notamment.

    • Carl Vogt ne pense pas foncièrement différemment des hommes de son époque.

      Pour le site Au delà du racisme, s’ils sont pointilleux sur le copyright les concernant et verrouillent efficacement la sélection du texte ou de l’image, ils ne le sont pas du tout pour celui des autres. Ainsi l’illustration est récupérée très probablement de WP sans aucune mention de la source

      L’auteur (anonyme) de WP donne comme source Brehms Tierleben, Small Edition 1927 mais c’est douteux : le style de l’illustration ne correspond pas du tout avec celui des planches de Brehm, du moins dans l’édition originale (1864 pour le premier volume)


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Edmund_Brehm

      En revanche la légende fournie (évacuée par le recadrage de l’image sur WP)
      Skelett des Menschen (1) und des Gorillas (2), unnatürlich gestreckt.
      permet de retrouver l’origine probable :
      https://books.google.fr/books?id=UcW1DgAAQBAJ&pg=PA66-IA1&lpg=PA66-IA1&dq=Skelett+des+Menschen+

      Der Mensch : Zweiter Band : Die heutigen und die vorgeschichtlichen Menschenrassen de Johannes Ranke dont le deuxième tome date de 1887
      Il s’agit d’une planche hors-texte insérée entre les pages 66 et 67.
      https://de.wikipedia.org/wiki/Johannes_Ranke

    • @simplicissimus je suis bien d’accord sur toi sur ce point :

      Carl Vogt ne pense pas foncièrement différemment des hommes de son époque.

      Toutefois, ce qui m’a mise dans une situation où j’étais très mal à l’aise, c’est que j’ai dû créer une signature à mes mails avec deux fois le nom de ce raciste, raciste de son époque, mais tout de même raciste :
      – la rue : Boulevard Carl-Vogt
      – le bâtiment lui-même (construit il y a moins de 5 ans !!!) : Uni Carl-Vogt
      Et ça, je ne le pardonne pas à l’université qui m’engageait.
      Deux fois en une signature de MES MAILS c’était trop !

    • Carl Vogt, progressiste et raciste

      Juliet Fall, géographe, publie une BD à charge. Le bâtiment qui abrite son département porte le nom du scientifique et politicien genevois qui, au XIXe siècle, prônait la hiérarchisation des races et des sexes.

      « Pourquoi faut-il ­décoloniser la géographie ? » Cette question, Juliet Fall, professeure au département de géographie de l’université de Genève, la pose dans son cours sur l’histoire et l’épistémologie de sa discipline. Elle y répond par ailleurs à sa manière en consacrant une bande dessinée à la figure de Carl Vogt (1817-1895). Dans ce pamphlet de six pages, elle s’adresse directement au naturaliste et médecin suisse d’origine ­allemande pour questionner sa présence persistante dans le paysage urbain. De ce matérialiste convaincu, aux convictions progressistes et anticléricales, Juliet Fall retient moins la contribution à la science que les écrits pétris de racisme et de misogynie.

      Une pensée affligeante sur l’inégalité des races et des sexes qu’on pourrait relativiser, car ancrée dans son époque. Le problème, c’est qu’August Christoph Carl Vogt a son buste bien en vue, à Genève, devant le bâtiment Uni-Bastions. Et son boulevard où se dresse, depuis 2015, une annexe de l’alma mater portant son nom. L’honneur de trop pour Juliet Fall, qui y a son bureau. Profitant du débat qui fait rage sur les statues honorant de douteux personnages, la géographe lance son pavé dans la mare. Nous sommes allés à sa rencontre pour parler de sa BD, à télécharger gratuitement en ligne.

      Comment vous est venue l’idée de cette BD ?

      Juliet Fall : La décision de nommer ce bâtiment en l’honneur de Carl Vogt en 2015 avait fait réagir, mais finalement le nom de l’artère où il se trouve avait été retenu par commodité. Ma démarche s’inscrit dans le sillage du collectif L’Escouade, dont le projet « 100 Elles » soutenu par la Ville de Genève a rebaptisé symboliquement une centaine de rues. Le boulevard Carl-Vogt est ainsi devenu boulevard Jeanne Hersch. Lors de la Grève des femmes, en 2019, plusieurs collègues ont mené une action avec une banderole allant dans le même sens.

      Que reprochez-vous à Carl Vogt ?

      Il a cherché à légitimer un préjugé très en vogue dans les académies au XIXe siècle, celui de l’inégalité des races. Sa crainte était une dilution, un affaiblissement des caractéristiques de la race blanche par le mélange. C’est de la mauvaise science : on compare la taille des crânes, comme on le fait pour les grands singes, afin de prouver la supériorité de la race blanche. Carl Vogt place les « Germains » et les « Nègres » aux deux extrémités de l’évolution.

      Les femmes ne sont pas beaucoup mieux loties.

      Dans ses Leçons sur l’homme ­publiées en 1865, Carl Vogt écrit que le crâne des femmes blanches se rapproche plus de celui du « nègre » que de l’homme blanc. Le degré d’évolution moindre des femmes sur l’échelle de la race les voue à la conservation des valeurs ­immuables, de la famille, etc.

      « On a une responsabilité, nos étudiants ne sont plus les mêmes qu’il y a cinquante ans. »

      Ces travaux ont-il de l’écho ?

      A l’époque probablement. On retient surtout que Darwin remercie Carl Vogt pour son soutien sur la théorie de l’évolution, ce dernier signant une préface dans une traduction de son œuvre (« De la variation des animaux et des plantes à l’état domestique », ndlr). En revanche, Karl Marx s’en prend violemment à lui et perd un an de sa vie à écrire un livre, Herr Vogt, où il l’accuse d’être un espion à la solde de Napoléon III.

      S’en prendre à Carl Vogt aujourd’hui, c’est faire de l’anachronisme ?

      On choisit ses héros ! Que Carl Vogt possède son buste ancien est une chose – on peut se demander si sa place n’est pas plutôt dans un musée, même si personne n’y prête vraisemblablement attention en passant devant. Choisir de nommer un bâtiment académique en son honneur au XXIe siècle est plus problématique. Personnellement, ça me contrarie de voir figurer son nom en signature de mes emails, qui plus est, dans une Faculté des Sciences de la société. On a une responsabilité, nos étudiants ne sont plus les mêmes qu’il y a cinquante ans. On doit penser le présent de nos disciplines en dialogue avec leur passé. Ma bande dessinée peut contribuer au débat.

      Vos origines anglo-saxonnes vous ­prédisposent-elles à une critique postcoloniale, moins marquée dans la sphère académique francophone ?

      Je ne peux nier l’influence des postcolonial studies, ni des écrits ­féministes. Comme immigrée, je pose aussi un regard distancié sur Genève, où la liberté académique, il faut le souligner, est totale. Cela doit nous encourager à décoloniser l’université et à dépasser les schémas patriarcaux.

      https://lecourrier.ch/2020/06/17/carl-vogt-progressiste-et-raciste
      #BD #Juliet_Fall

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      Pour lire la BD en pdf :


      https://irreductible.ch/pdf/CarlVogt2020.pdf

    • Comme les éléphants et les singes... - Melanine
      http://www.melanine.org/?-Comme-les-elephants-et-les-singes-

      « La race des Nègres est une espèce d’hommes différente de la
      nôtre [...] on peut dire que si leur intelligence n’est pas d’une
      autre espèce que notre entendement, elle est très inférieure. Ils
      ne sont pas capables d’une grande attention, ils combinent peu et ne
      paraissent faits ni pour les avantages, ni pour les abus de notre
      philosophie. Ils sont originaires de cette partie de l’Afrique comme les
      éléphants et les singes ; ils se croient nés en Guinée pour
      être vendus aux Blancs et pour les servir. »
      Voltaire, Essai sur les mæurs,
      Genève, 1755, t. XVI, pp. 269-270

      #voltaire
      #déboulonner_le_racisme

    • Rebaptisez le bâtiment Carl Vogt de l’UNIGE et déboulonnez le #buste à son effigie

      Nous exigeons la rebaptisation du bâtiment universitaire (UniGE) portant le nom de Carl Vogt, ainsi que le déboulonnement du buste à son effigie siégeant devant le bâtiment de l’Uni Bastions.

      Cette pétition demande à ce que le bâtiment faisant partie du campus de l’Université de Genève et portant le nom de Carl Vogt soit rebaptisé. La prochaine appellation de ce même bâtiment devra être établie par un groupe de réflexion pluridisciplinaire, transparent et inclusif essentiellement composé des personnes concernées et affectées par les théories racistes, sexistes et validistes de Carl Vogt.

      Cette pétition appelle également à l’organisation du déboulonnement du buste à l’effigie de Carl Vogt, inauguré en 1999.

      Qui est Carl Vogt ?
      Carl Vogt, naturaliste, médecin suisse d’origine allemande, conseiller national et aux états et recteur de l’Université de Genève, ne fut pas uniquement la figure progressiste anti-cléricale que l’université souhaite nous dépeindre.
      Aux côtés de Louis Agassiz, il figure comme étant l’un des représentants du racisme « scientifique » (Zuber, 2020). Lors de la seconde moitié du XIXème siècle, Carl Vogt prône et développe une pensée raciale et sexiste. Dans son ouvrage “Leçon sur l’Homme” (1865), traduit en 8 langues, on peut ainsi lire : "Le N*[1] adulte, en ce qui concerne ses capacités intellectuelles, ressemble à l’enfant, à la femme et au Blanc sénile”. Dans le même ouvrage il écrit des Noir.e.x.s : “La plupart des caractères que l’on peut reconnaître, déjà dans la conformation extérieure, ainsi que dans les proportions des diverses parties du corps, rappellent irrésistiblement les singes.” On ne peut ignorer la contribution de Carl Vogt à la circulation et la construction raciste du concept de « race » humaine.

      Considérant les personnes Noir.e.x.s comme étant l’intermédiaire entre l’homme blanc et les primates, doté.e.x.s d’une maturité intellectuelle s’arrêtant à la puberté, les théories négrophobes et déshumanisantes auxquelles il participe cherchent à étayer la supposée existence de la supériorité blanche, par opposition à la supposée infériorité noire. Au cours du XIXe siècle, ces théories raciales ont constitué les fondements idéologiques de l’impérialisme colonial, du nationalisme expansionniste et du racisme d’état (Césaire, 1955 ; Taguieff, 2008).

      Les théories raciales ont légitimé un système de domination en le fondant sur les inégalités des races ou/et des sexes. Malgré leur disqualification et condamnation durant le XXe siècle par la communauté internationale et grâce aux mouvements anticoloniaux et antiracistes, ces théories raciales continuent à grandement influencer les systèmes de domination actuels.

      Pourquoi un buste à l’effigie et un bâtiment au nom de Carl Vogt posent-ils problème ?
      Les récents rapports publiés par le Carrefour de Réflexion sur le Racisme AntiNoir (CRAN) et le Service de Lutte contre le Racisme (SLR) relatent que les discriminations et préjugés racistes anti-Noir.e.x.s continuent d’opérer et touchent presque toutes les sphères de la société. Ce sont des réalités que vivent les personnes Noir.e.x.s quotidiennement, et le fait de célébrer un individu ayant participé à l’établissement des discriminations et inégalités raciales nuit à l’intégrité de ces dernier.e.x.s et entrave une réelle égalité.

      Banaliser la réalité du racisme anti-Noir.e.x.s et ses conséquences en célébrant les figures historiques qui ont participé à son élaboration c’est nier l’expérience sociale des personnes afro-descendantes en Suisse.

      Ce faisant, l’université de Genève manque au principe de respect de l’individu, qu’elle prône dans sa charte d’éthique et de déontologie. Dans ce document on peut lire :

      "Le respect de la personne engage la responsabilité des Hautes Écoles envers toute personne appelée à un titre ou à un autre à contribuer à leur mission d’enseignement et de recherche, que ce soit comme acteur, actrice ou comme sujet. Il suppose un traitement équitable des divers membres de la communauté académique."
      Le fait que les institutions dotées du pouvoir public de produire les savoirs, telles que l’UniGe, ne se responsabilisent pas par rapport au passé colonial-racial a pour effet de minimiser, si ce n’est d’invisibiliser, les inégalités raciales dans le présent. En glorifiant les figures d’un passé raciste, l’UniGe envoie le signal que le traitement équitable de certain.e.x.s membres de la communauté académique, affecté.é.x.s par le racisme, n’est pas important. En participant à l’amnésie coloniale, l’établissement silencie l’expérience humaine des personnes afro-descendantes, que celles-ci soient inscrites dans le cadre de l’UniGe, ou alors externe à l’établissement.

      Une nomination à contre-courant :
      Lors de la troisième conférence mondiale contre le racisme de Durban en 2001, la Suisse s’est engagée à éclairer son implication passée dans la traite esclavagiste et le colonialisme. A partir de 2001, c’est grâce à des travaux d’historiens, tels que Hans Fässler, Patrick Minder, et de théoricienn.e.s postcoloniaux tels que Noémi Michel, Patricia Purtschert ou encore Jovita Dos Santos Pinto, ou encore d’ouvrages comme La Suisse et l’esclavage des Noirs que l’implication de la Suisse dans le colonialisme et dans le commerce triangulaire a pu être révélée.
      Près de 20 ans après, ce sujet reste relativement tabou. Il est, aujourd’hui, essentiel que la part coloniale, raciste, sexiste, eugéniste de l’histoire soit également racontée à plus large échelle et enseignée.
      Le fait de baptiser un bâtiment universitaire Carl Vogt en 2015, en connaissance de ses théories racialistes, nous apparait comme surprenant et rétrograde. Rendre hommage à un personnage en dépit de sa contribution raciste et sexiste, c’est falsifier le récit au sujet de ce que nous héritons collectivement, c’est nous empêcher, en tant que collectivité de pouvoir de nous responsabiliser face à ce passé, c’est entraver les réflexions et le chemin vers les réparations de ce passé.

      Rétablir l’histoire :
      Renommer ce bâtiment et déboulonner le buste Carl Vogt ne signifie pas effacer l’Histoire. Au contraire, nous cherchons à la rétablir et lui donner sa juste place dans la société actuelle.
      Il est souvent rétorqué qu’il est anachronique de faire le procès des figures du passé avec les standards du présent, que ces figures baignaient dans un contexte raciste et sexiste.
      Or, bien que le racialisme fût un mouvement important durant le XIXème siècle, il relevait que certains scientifiques de l’époque tel que le géographe, anarchiste et libre penseur Elisée Reclus ou encore le meneur de l’indépendance de Haïti, Toussaint Louverture, se sont érigés contre ces théories raciales. De plus, les préjudices de ces théories ont des effets jusqu’à aujourd’hui : elles informent le racisme qui touche la communauté noire, elles informent également le renouvellement des pratiques et idéologies d’extrême droite. Comme le rappelle l’historien et anthropologue Michel-Rolph Trouillot, dans son ouvrage Silencing the Past, le passé se contemple toujours depuis le présent, et ce sont nos valeurs et nos demandes dans le présent qui impactent notre manière d’appréhender et de faire récit du passé. Le passé historique que nous voulons voir être figuré et incarné dans l’espace institutionnel et public que constitue l’UniGe doit se nourrir d’une préoccupation pour l’égalité et la justice sociale.

      En résumé :
      Le fait de désigner le plus récent bâtiment d’une institution par un nom ayant signé des théories racistes et sexistes, c’est invisibiliser les discriminations vécues par les personnes Noir.e.x.s, les femmes et les minorités de genre et sexuelles. Nous accusons certes les théories de Carl Vogt, mais nous accusons essentiellement l’université d’avoir choisi de le mettre en avant malgré son insertion dans la bio-sociologie raciste et sexiste.

      Ce choix opéré en toute conscience signale un positionnement inacceptable de l’UniGe face aux actes de racisme et de sexisme pouvant se dérouler en son sein. Si une institution décide, en connaissance de cause, de nommer son bâtiment par le nom d’un racialiste notoire, il est légitime de supposer qu’elle ne se positionnera pas de manière équitable lorsqu’un acte de racisme systémique ou ordinaire lui sera dénoncé.
      Ainsi, il est impossible en tant qu’étudiant.e.x.s Noir.e.x.s de sentir ses intérêts protégé.e.x.s par un établissement dont les agissements minimisent le racisme scientifique et ses conséquences, encore bel et bien réelles.

      Une université universaliste ?
      Il est primordial de rappeler que lors du choix de l’appellation du bâtiment situé au Boulevard Carl-Vogt 66, 1205 Genève, des voix s’étaient élevées pour dénoncer la sélection mémorielle dont faisait preuve l’UniGE. Celles-ci n’ont pas été prises en compte par l’établissement.

      Il est donc fondamental de créer des espaces de formation justes pour toute personne. L’égalité entre sujets issus d’histoires, de mémoires et d’origines différentes constitue un enjeu de démocratie dans un espace qui se définit comme universaliste et progressiste. L’espace de formation est une vitrine des valeurs d’une institution, mais aussi de la société. La rebaptisation et le déboulonnement de Carl Vogt permettront de rétablir des espaces de formation et des espaces publics justes rendant possible le respect de l’intégrité de chaque personne.

      Nous vous invitons à signer
      Pour toutes les raisons susmentionnées, nous vous invitons à signer et relayer cette pétition, afin que nos revendications soient entendues et qu’elles débouchent sur le déboulonnement du buste, et la rebaptisation du bâtiment actuellement nommé Carl Vogt.

      Le collectif pour une réflexion décoloniale, Genève / Instagram : @reflexion_decoloniale / adresse e-mail : reflexion.decoloniale@gmail.com

      Signataires de la pétition :

      CUAE, Conférence universitaire des associations d’étudiantEs.
      ADEPSY, Association des Etudiant.e.s en Psychologie
      AEA, association des Etudiant.e.s afrodescendant.e.s, Unil & EPFL
      AEAPA, Association des Etudiant.e.s en Archéologie Préhistorique et Anthropologie
      AEHES, Association des Etudiant.e.s en Histoire Economique et Sociale
      AEL, Association des étudiant.e.s en Lettres
      AESPRI, Association des Etudiant.e.s en Sciences Politique et Relations Internationales
      AJP-UNI, association des juristes et étudiant-e-s progressistes de l’UNIGE
      Amnesty UNIGE
      LCS, Law Career Start
      Kam’Af
      Collectif Amani
      Collectif Afro-Swiss
      Collectif Faites des Vagues
      CRAN (Carrefour de réflexion et d’action contre le racisme anti-Noir - Observatoire du racisme anti-Noir en Suisse), Berne
      Outrage collectif
      Collectif pour la mémoire Neuchâtel
      UPAF (Université populaire africaine en Suisse), Genève

      [1] N* correspond à "nègre", nous ne souhaitons pas reconduire la force blessante de ce mot dans le corps de texte de notre pétition.

      https://www.change.org/p/rectorat-de-l-universit%C3%A9-de-gen%C3%A8ve-rebaptisez-le-b%C3%A2timent-uni

      #pétition