• Procès de Doros Polykarpou (KISA, Chypre) : des poursuites judiciaires répétées pour entraver la défense des droits des exilé·e·s
    https://migreurop.org/article3363.html

    Le réseau Migreurop apporte son soutien total à son membre chypriote Kisa et à Doros Polykarpou, jugé à partir d’aujourd’hui pour son combat en faveur des droits des personnes exilé·e·s, et pour avoir voulu mettre en lumière les conditions de détention dans le camp de Pournara en mars 2022, aux côtés de Migreurop. Ce 11 février 2025, Doros Polykarpou, éminent défenseur des droits humains, cofondateur de l’organisation chypriote KISA(Action pour l’Égalité, le Soutien et l’Antiracisme) et (…) #Communiqués_Migreurop

    https://kisa.org.cy
    https://www.frontlinedefenders.org/fr/case/human-rights-defender-doros-polykarpou-trial-possibility-impriso

  • Thread réforme RSA : #cafards,
    Lady Scoliose @lscoliose.bsky.social‬
    https://bsky.app/profile/lscoliose.bsky.social/post/3lgvhmmiabc2f

    Je sors de mon rdv France Travail. Comme mon mec a trouvé récemment du boulot je vais bientôt sortir du dispositif, ce qui m’a permis de poser un max de questions sans crainte des conséquences.

    J’ai pas eu la présence d’esprit d’enregistrer l’entretien alors j’espère que je vais me rappeler de tout et ça va être un peu long et foutraque

    Résumé : c’est totalement le bordel (mais ça on savait)

    Déjà, tous les décrets de la réforme n’ont pas été signés donc il reste bcp de flou sur l’application (à voir si ça peut être une base de contestation ?)

    Ce qui est déjà passé c’est l’inscription de tous à France Travail. Pour le reste : ?

    Le point central de ce que j’ai compris c’est que ça va dépendre à fond
    1/ des orientations politiques du département et donc des consignes données à ses agents
    2/des orientations des dits agents et de comment ils interprètent la réforme

    Moi je suis à Brest et ce que je vous raconte ne concerne que le Finistère voire même que le pays de Brest

    Aussi j’ai vu une meuf « gentille » qui ne tient pas à fliquer les gens mais malheureusement c’est pas le cas partout.

    Déjà j’ai été reçue à France Travail par une assistante sociale technicienne RSA, donc une travailleuse sociale mais c’est un choix local. Ça aurait pu être directement un conseiller FT

    On peut être ensuite orienté soit vers un suivi FT (pure insertion pro) soit vers un suivi social et dans ce cas là, c’est un peu comme avant. En général c’est le CDAS ou une asso conventionnée. Il y a aussi possibilité d’un suivi global : à la fois FT et le CDAS si difficultés

    Ici tu obtiens le suivi social si tu étais déjà suivi par le CDAS (pour se défausser et parce que ça permet une continuité). Sinon c’est les trucs habituels : difficultés santé/psy/logement/enfants à garder etc...

    Donc on pourra toujours avoir accès à des aides pour faire sa CMU [CSS] ou demander un FSL...

    Seulement en pratique, puisque tout le monde sera pas reçue par une AS, ça va encore plus reposer sur la connaissance des dispositifs par les allocataires.

    Pour ce qui est des fameuses 15h d’activité le flou est total. L’AS que j’ai vue m’a surtout répété que c’était essentiellement une démarche de communication.

    Ici, les conseillers RSA ont décidé que c’était entièrement basé sur le volontariat : si t’as envie de faire des heures de formation bullshit avec FT tu peux, sinon ils te les imposent pas et n’en font pas une condition d’accès au RSA

    Mais bon, on voit bien que ça repose uniquement sur le bon vouloir des conseillers et du département qui, comme pour les contrats d’insertion, à un droit de regard et peut les rétorquer

    Pour ce qui est d’effectuer des heures en entreprise, pour l’instant c’est concrètement impossible. Il n’existe pas encore de statut ou de contrat le permettant donc c’est une abstraction totale. Là encore, plutôt une démarche de com qu’on ne sait pas mettre en place.

    Pour les histoires de bénévolat, c’est pareil. Je lui ai demandé par exemple si je pouvais établir une convention avec une asso ou une compagnie de théâtre, elle n’en avait aucune idée et a priori il n’existe rien permettant de formaliser ça.

    Et même dans le cas où tu fais des formations CV ou chais pas quoi ou que tu cherches activement du taf, elle a reconnu elle-même que ça prend pas 15h/semaine toutes les semaines.

    Elle m’a dit que les travailleurs sociaux avaient adressé la question au département : une fois le CV terminé et envoyé où c’est possible, une fois répondu aux annonces, si ça fait pas 15h/semaine ?

    Pareil pour l’orientation sociale : faire une demande de HLM pour arrêter d’être SDF ou essayer de passer son permis ça fait pas 15h/semaine chaque semaine ?

    On leur a répondu qu’il fallait « tendre vers les 15h »

    Sans bien sûr qu’il soit réellement possible de justifier du nombre d’heures effectuées

    J’ai aussi demandé ce qui arrivait aux gens qui n’ont pas vocation à sortir du RSA genre handicapés non reconnus par la MDPH ou des gens comme moi qui bidouillent des trucs artistiques sans avoir de statut intermittent ou quoi

    Elle m’a dit « non mais on est compréhensifs, on n’est pas là pour vous mettre la tête sous l’eau »

    Comprendre : si ton conseiller est « gentil » ça passe sinon tu bouges

    En conclusion ce que j’ai compris c’est que les 15h c’est un élément de langage qui repose pas vraiment sur quoi que ce soit de justifiable

    Et que au mieux ça va rien changer aux contrats d’insertion dont on a l’habitude et qu’au pire ça donne des raisons en plus de te sanctionner/suspendre qui ne reposent sur rien de solide

    Si ta conseillère décide que tu ne « tends pas » vers les 15h, ciao même si tu fais toutes tes déclarations et que tu te pointes à tous les Rdv. Et ce sera impossible pour toi de prouver le contraire.

    Évidemment avec un suivi FT, comme pour le chômage on pourra aussi t’astreindre à des formations CV/recherches internet ou des trucs en immersion professionnelle.

    Un point intéressant pour finir : si tu es suivi par FT, tu devras pour toucher le RSA faire ta déclaration trimestrielle à la caf ET t’actualiser FT chaque mois

    Pour le suivi social, la décla à la caf suffit (mais à vérifier si c’est pas aussi un truc local)

    Bon courage à tout le monde et à bas le travail

    Gilles Deleuze - l’info/la contre-information, la communication, l’art et les sociétés de contrôle
    " Une information c’est faire circuler un mot d’ordre. On nous demande pas de croire, on nous demande de nous comporter comme si on croyait." [Ce qui vaut malheureusement aussi pour les agents de contrôle de toute espèce]
    https://www.youtube.com/watch?v=k8gDqtNuF7E

    #RSA #allocataires #communication #France_Travail #département #suivi_social #MDPH #société_de_contrôle

  • Enterrement de Louise Michel : 22 janvier 1905

    Ce 9 janvier, c’était les 120 ans de la mort de Louise Michel
    Louise Michel, née le 29 mai 1830 à Vroncourt-la-Côte et morte le 9 janvier 1905 à Marseille

    https://www.humanite.fr/en-debat/la-commune-de-paris/enterrement-de-louise-michel-22-janvier-1905-le-dernier-hommage-du-paris-ou

    Sa tombe est à Levallois

    Durant la commune elle avait créé des cours publics et gratuits pour les jeunes filles (1871)
    https://i.imgur.com/QGmOS6G.png

    #commune_de_paris

  • Le tournant historique de Donald Trump à la Maison Blanche : « révolution du bon sens » ou réaction conservatrice ?


    Henry « Enrique » Tarrio, ex-chef de file des Proud Boys, groupe d’extrême droite impliqué dans l’attaque du Capitole en  2021, après sa libération, à Miami, en Floride, le 22  janvier 2025. GIORGIO VIERA / REUTERS

    La grâce accordée par le nouveau président américain aux émeutiers du Capitole, y compris aux plus violents d’entre eux, ainsi que la remise en cause des politiques antidiscrimination illustrent un bouleversement étatique, moral et sociétal.

    Il l’avait annoncé, une majorité d’électeurs l’a voulu : dès les premiers jours de son mandat, Donald Trump conduit un bouleversement étatique, moral et sociétal aux Etats-Unis. Dans son discours inaugural, lundi 20 janvier, il a promis une « révolution du bon sens ». Des termes antinomiques qui dessinent une réaction conservatrice à certaines évolutions récentes de la société américaine, notamment la reconnaissance et la promotion de la diversité sexuelle et raciale. Cette réaction s’accompagne d’une novlangue populiste observée dans d’autres pays, qui remplace les faits par la répétition de slogans.

    Rien ne l’illustre davantage que la grâce présidentielle accordée aux 1 500 émeutiers – « les otages » – du 6 janvier 2021 au Capitole, à quelques exceptions près. L’intention de Donald Trump ne faisait guère de doute. Depuis quatre ans, grâce à des relais médiatiques puissants, il avait promu l’idée que les coupables de cette insurrection étaient des victimes. Mais la décision de gracier aussi les auteurs de violences contre les 140 policiers blessés représente le marqueur le plus fort de ce début de mandat. Selon le site Axios, elle aurait été prise « à la dernière minute », saluée par cette phrase du président, rapportée par un conseiller : « Et puis merde. Relâchez-les tous. »

    Cette décision, critiquée par 58 % des Américains selon un sondage Reuters, a provoqué le trouble chez de nombreux élus républicains au Congrès. Le principal syndicat de policiers – Fraternal Order of Police – s’est ému de cette grâce générale, profitant notamment à 174 personnes condamnées pour avoir agressé les forces de l’ordre avec des objets dangereux voire létaux. Les experts en violences extrémistes s’alarment d’une invitation à la récidive ou au passage à l’acte pour des individus ou des groupes armés se sentant protégés par la bienveillance de la Maison Blanche. « L’Etat de droit est mort », a commenté Michael Fanone, officier de police de Washington ayant défendu le Capitole, sur CNN mercredi.

    [...]

    La ministre de la justice pourra compter sur un nouvel allié à Washington. Donald Trump a choisi Ed Martin, avocat de plusieurs émeutiers du #6_janvier_2021, comme procureur par intérim du district de Columbia (DC). Ed Martin était présent au Capitole le jour de l’assaut. Il avait écrit sur Twitter : « Comme un mardi gras à DC aujourd’hui : amour, foi et joie. »

    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/23/donald-trump-propose-un-renversement-des-valeurs-a-la-societe-americaine_651

    https://justpaste.it/herdp

    #Trump #extreme_droite #policiers #justice #immigration #minorités #affirmative_action #genre #écologie

    • Donald Trump tente de mettre en place une « présidence impériale » aux Etats-Unis
      https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/22/donald-trump-en-quete-d-un-pouvoir-executif-elargi_6509813_3210.html

      Les premières décisions du nouveau président américain à son arrivée à la Maison Blanche témoignent de la volonté de se soustraire au système de contrôles et de contre-pouvoirs.

      Un paradoxe apparaît déjà à l’aube du nouveau mandat de Donald Trump. Le président des Etats-Unis veut, dans le même mouvement, réduire le périmètre de l’Etat fédéral, en sabrant dans ses effectifs et ses agences, et tester les limites du #pouvoir_exécutif, afin de l’étendre. Si la première mission a été confiée à l’entrepreneur Elon Musk, l’autre volet a été pensé, prémédité, préparé par l’entourage de Donald Trump depuis des mois. Il s’agit d’étendre au maximum ce que l’historien américain Arthur Schlesinger (1917-2007) avait appelé, dès 1973, « la présidence impériale  », se soustrayant de plus en plus au système de contrôles et de contre-pouvoirs.

      La première vague de décrets présidentiels l’a illustré. La Maison Blanche veut politiser la haute fonction publique, bien au-delà des milliers de postes changeant à chaque administration. Elle parle sans arrêt du retour de la « méritocratie », là où elle attend une loyauté à toute épreuve. Elle ouvre aussi des débats juridiques explosifs, amenés à être tranchés par la Cour suprême, dominée par les juges conservateurs.

      Mardi 21 janvier, une vingtaine de procureurs d’Etats démocrates ont déposé deux plaintes distinctes pour contester la volonté de Donald Trump, exprimée dans un décret, de remettre en cause le #14e_amendement de la #Constitution sur le #droit_du_sol. Les conseillers du président, en particulier le chef adjoint de l’administration, Stephen Miller, grand ordonnateur de la nouvelle politique migratoire, veulent supprimer ce droit pour les enfants de sans-papiers. « Le président a largement dépassé le cadre de ses fonctions avec ce décret, et nous lui demanderons des comptes », a expliqué le procureur général de Californie, Rob Bonta, qui veut la suspension immédiate de l’application du décret. Ce n’est que le début d’une gigantesque bataille, à l’issue incertaine.

      « Sceller les frontières »

      L’autre point, concernant la #politique_migratoire, où Donald Trump veut aussi repousser les limites de son pouvoir concerne la mobilisation de l’armée. Plusieurs présidents, dont le démocrate Barack Obama (2009-2017) et le républicain George W. Bush (2001-2009), ont déployé la #garde_nationale pour appuyer les services chargés de policer la frontière. Mais Donald Trump veut élargir cette participation. Il a demandé au Pentagone de lui présenter, sous dix jours, un plan de mobilisation du commandement nord des Etats-Unis (USNORTHCOM) afin de « sceller les frontières ». Les termes flous du décret suggèrent une véritable opération militaire, et non une simple assistance logistique. En outre, Donald Trump n’a pas écarté l’emploi de l’armée au Mexique même pour traquer les cartels.

      Ce flou entretenu dans les termes se retrouve dans un autre décret signé lundi, portant sur « la fin de l’instrumentalisation du gouvernement fédéral ». Il s’agit de l’une des promesses constantes de Donald Trump, de la campagne jusqu’à son discours d’investiture, faite sans jamais éclaircir sa mise en œuvre. Le décret appelle le ministre de la justice et le directeur national du renseignement – postes que devraient occuper Pam Bondi et Tulsi Gabbard, en cas de confirmation au Sénat – à passer en revue les activités de tous les services concernés, au cours des quatre années du mandat de Joe Biden.

      Cet examen pourrait concerner aussi bien les enquêtes sur l’assaut du 6 janvier 2021 contre le Capitole – donc, une mise en cause possible de l’ex-procureur spécial Jack Smith, des magistrats, de la police fédérale (FBI) – que celles visant directement Donald Trump, comme son inculpation pour la rétention et la dissimulation illégale de centaines de documents classifiés, à Mar-a-Lago, sa résidence en Floride. Un tel décret ouvre un champ possible pour des rétorsions et une vendetta.

      Autre liberté sécuritaire, prise par la Maison Blanche : celle concernant ses propres rangs. Mettant en cause un « processus bureaucratique » et une « habilitation sécurité défaillante », la nouvelle administration a décidé de court-circuiter les vérifications traditionnelles, préalables à l’obtention de laissez-passer permanents. Selon un décret signé par Donald Trump, le conseiller juridique de la Maison Blanche va communiquer aux services secrets une liste, à effet immédiat, de personnes habilitées à accéder au complexe de la Maison Blanche et aux outils informatiques. Ils bénéficieront d’un accès aux informations classifiées de niveau top-secret.

      #frontières

    • Investiture de Donald Trump : l’onde de choc du second mandat confirmée par une série de décrets sur le #climat et l’#immigration
      https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/21/investiture-de-donald-trump-climat-immigration-6-janvier-le-choc-du-second-m

      A peine investi, le nouveau président américain a mis en scène la signature d’un grand nombre de textes, d’abord devant ses militants, puis dans le bureau Ovale.
      Par Piotr Smolar (Washington, correspondant) et Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
      Publié le 21 janvier 2025

      Donald Trump descend lentement les marches de la Capital One Arena, devant la foule extatique de ses partisans réunis dans l’arène sportive. Il est le 47ᵉ président des Etats-Unis depuis quelques heures, lundi 20 janvier, et porte à la main un classeur noir. Sur la scène, un bureau a été installé avec le sceau présidentiel. C’est là qu’il signe, sous les applaudissements, une série de #décrets_présidentiels dont le contenu est résumé de façon lapidaire par un conseiller. La #mise_en_scène est inédite, entre spectacle sportif et politique, celle d’un nouveau pouvoir hors norme. Montrant à la foule ses premières signatures, Donald Trump a ensuite quitté la scène en lançant des stylos, comme un champion de tennis sur le court frappant les balles de la victoire vers les tribunes.

      Onde de choc, saturation des antennes : ainsi s’est présentée cette première journée du 47ᵉ président, après la cérémonie d’investiture. Depuis des semaines, ses conseillers préparaient l’opinion publique à une rupture nette, par une rafale de décrets présidentiels. Elle a eu lieu. Sur la scène de l’arène, Donald Trump a commencé par révoquer 78 décrets de son prédécesseur, Joe Biden, concernant aussi bien la baisse du prix de certains médicaments, les programmes de lutte contre les discriminations que les sanctions contre certains colons juifs violents en Cisjordanie. Puis il a annoncé – comme en 2017 – un retrait de l’accord de Paris sur le climat. Washington quitte également l’Organisation mondiale de la santé.

      Cette mise en scène relevait du grand art, en matière de #communication_politique. Le leader et son peuple ne faisaient qu’un, sans intermédiaire ni contre-pouvoir. « La nation entière s’unit rapidement derrière notre agenda », avait prétendu le président, au cours de son discours d’investiture. La mise en scène suivante a eu pour cadre le bureau Ovale, peu avant 20 heures. Pendant une interminable séquence, Donald Trump, assis derrière le Resolute desk, a signé les décrets présidentiels suivants, répondant volontiers aux multiples questions des journalistes. « Oh, en voici un gros ! », s’enthousiasmait-il, à l’annonce de certains documents.

      Marqueurs identitaires forts

      Les décrets sont de différentes sortes. Des marqueurs identitaires forts, spécialement adressés à l’électorat trumpiste, étaient au rendez-vous. Il s’agit d’abord d’une grâce présidentielle quasi complète, corrigeant « une grave injustice nationale », pour les plus de 1 500 personnes condamnées pour l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Parmi les bénéficiaires de ce pardon figurent des auteurs de violences contre les 140 policiers blessés ce jour-là. Seuls 14 membres des milices extrémistes armées des Oath Keepers et des Proud Boys ont bénéficié d’une réduction de peine. Le blanchiment d’une insurrection et d’une tentative de coup d’Etat est ainsi achevé. « Ce qui a été fait à ces gens est scandaleux », a estimé Donald Trump, avançant que, dans de nombreux cas, les violences auraient été commises par des « agitateurs extérieurs ». Les coupables sont des victimes, les victimes sont des suspects.

      La priorité assumée, au cœur de ces décrets présidentiels, concerne la question migratoire. La pression à la frontière a baissé de façon très significative depuis des décrets signés par Joe Biden, en juin 2024. Le nombre d’interpellations de clandestins dans la seconde moitié de l’année a diminué de plus de 70 % par rapport à la même période en 2023. Au cours de l’année fiscale 2024, le département de la sécurité intérieure a organisé près de 700 000 reconduites à la frontière et expulsions, un chiffre sans précédent depuis 2010. Mais toute la campagne de Donald Trump a reposé sur l’idée centrale d’une invasion incontrôlée pendant quatre ans.

      Elle justifie, selon le président, une déclaration d’état d’urgence nationale et la désignation des cartels mexicains comme organisations terroristes. Elle implique des mesures pratiques et opérationnelles, comme la fin du programme d’admissions légales pour deux ans, sous conditions de ressources financières, mis en place avec Cuba, le Venezuela, Haïti et le Nicaragua.
      L’administration annonce son intention de finir la construction du mur à la frontière avec le Mexique, de déployer l’armée – notamment la garde nationale – dans cette zone frontalière. L’armée a déjà été largement sollicitée depuis dix ans par les administrations successives, mais uniquement dans des missions logistiques, en soutien de la police aux frontières. Un élargissement de ses missions – « sceller les frontières et préserver la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité » – risque d’être contesté sur-le-champ devant les tribunaux.

      Remise en cause du droit du sol

      D’autres mesures, censées illustrer la rupture en matière migratoire, peuvent aussi se heurter aux limites de cet unilatéralisme de l’exécutif. La réhabilitation annoncée de la politique « remain in Mexico », impliquant que les candidats à l’asile restent au Mexique avant l’examen de leur dossier par la justice américaine, réclame au préalable la pleine coopération des autorités de ce pays. Sans cela, aucune inversion possible des flux. Sans cela, impossible, également, de rétablir le « Title 42 », ces dispositions du code sanitaire, adoptées sous Trump 1, qui permettaient de reconduire à la frontière les migrants sans qu’ils puissent déposer une demande d’asile. Certains membres de l’équipe Trump envisagent des accords d’expulsion vers des pays tiers et non vers celui d’origine des sans-papiers, sur le modèle de celui, très controversé et onéreux, qu’avait conclu, en 2022, le Royaume-Uni avec le Rwanda, sans jamais pouvoir l’appliquer.

      Le dernier point phare des décrets présidentiels concerne la mise en cause du droit du sol. Il s’agit d’une ambition ancienne de la droite nationaliste, obsédée par l’idée raciste d’un « grand remplacement » de la population blanche par les migrants. Lundi soir, Donald Trump a qualifié une nouvelle fois ce droit du sol de « ridicule », prétendant à tort que son pays était le seul à l’appliquer. Un étrange adjectif pour qualifier le 14ᵉ amendement de la Constitution américaine. Ratifié en 1868, il accorde la citoyenneté américaine à toute personne « née ou naturalisée aux Etats-Unis ». L’équipe Trump, qui se prépare à une lutte judiciaire jusqu’à la Cour suprême, veut réinterpréter les termes de cet amendement, pour supprimer l’automaticité dans le cas d’enfants nés de parents en situation irrégulière.

      La vague de décrets présidentiels porte également sur l’#énergie et l’#environnement. Aucun droit de douane n’a été décidé, alors que Donald Trump avait menacé dans sa campagne d’imposer 10 % de prélèvement sur toutes les importations et 60 % sur celles en provenance de Chine. « Au lieu de taxer nos citoyens pour enrichir d’autres pays, nous imposerons des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens », a déclaré Donald Trump dans son discours d’investiture. Mais aucun décret n’a suivi, si ce n’est une étude sur la politique commerciale américaine et l’annonce de la création d’une agence chargée de collecter des droits de douane (External Revenue Service), par opposition à l’Internal Revenue Service (IRS), qui collecte l’impôt sur le revenu.

      Ce sursis a d’abord soulagé les marchés financiers, qui sont remontés. Toutefois, Donald Trump a douché cet optimisme en semblant envisager l’introduction d’une taxe de 25 %, dès le 1ᵉʳ février sur les produits importés du Mexique et du Canada. Le président met en cause ces pays en raison d’abus supposés dans les échanges commerciaux et du trafic de fentanyl, drogue faisant des ravages aux Etats-Unis. Cette menace avait déjà été formulée en décembre 2024. La Bourse a dès lors baissé, et le dollar s’est raffermi.

      La politique fiscale, grande absente

      M. Trump n’a pas exclu d’imposer, à terme, des droits de douane sur toutes les importations, mais il a précisé qu’il n’était pas prêt. En réalité, deux écoles s’affrontent au sein de ses équipes : les partisans des droits généralisés et ceux qui préfèrent des tarifs ciblés sur certains produits stratégiques (la défense, la pharmacie et les minerais). Surtout, le nouveau président semble vouloir les utiliser dans des négociations globales, tout particulièrement avec la Chine. Il a réitéré son souhait de rencontrer son homologue Xi Jinping.

      Quant à TikTok, il a donné un sursis de soixante-quinze jours à l’application qui devait être bannie des Etats-Unis le 19 janvier. « Si je ne conclus pas l’accord, cela ne vaut rien. Si je conclus l’affaire, cela vaut peut-être 1 milliard de dollars [960 millions d’euros] », a commenté Donald Trump, en proposant un accord léonin. Il suggère de donner gratuitement la moitié de la propriété du réseau social à des intérêts américains en échange de sa signature. Enfin, les Européens ont été invités à réduire leurs déficits ou à acheter plus d’hydrocarbures américains.

      Autre absent de la journée, la politique fiscale, alors que les baisses d’impôts font partie des promesses essentielles de Donald Trump. Mais cette dernière est du ressort du Congrès. Le président a simplement évoqué la non-taxation des pourboires, dans un meeting en fin de soirée. Toutefois, des décrets commencent à mettre en œuvre les préconisations d’Elon Musk, chef du bureau de réduction des dépenses du gouvernement. Plusieurs décrets ont exigé « un gel immédiat des réglementations », le « gel des embauches » et la fin du télétravail pour les fonctionnaires fédéraux.

      En revanche, M. Trump a invoqué l’inflation, un poison pour la présidence Biden. « Je demanderai à tous les membres de mon cabinet de mobiliser les vastes pouvoirs à leur disposition pour vaincre ce qui était une inflation record et faire baisser rapidement les coûts et les prix », a-t-il déclaré. Sauf que l’inflation, qui avait atteint un record annuel de 9,1 % en juin 2022, est retombée à 2,9 %. Les experts estiment que les expulsions de la main-d’œuvre étrangère et les droits de douane pourraient la ranimer.

    • « Si Trump essaie de faire baisser le dollar, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? », Barry Eichengreen, Economiste
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/22/si-trump-essaie-de-faire-baisser-le-dollar-que-pourrait-il-se-passer-de-mal_

      L’une des idées politiques les plus étonnantes aux Etats-Unis ces derniers temps est que le nouveau président américain, Donald Trump, et son équipe envisageraient de faire activement baisser le dollar dans le but de stimuler la compétitivité des #exportations_américaines et de réduire le #déficit_commercial. Si Trump essaie, réussira-t-il ? Et que pourrait-il se passer de mal ?

      La méthode la plus brutale consisterait à s’appuyer sur la Réserve fédérale (Fed) pour assouplir la politique monétaire. Trump a certes renoncé à remplacer le président de la Fed, Jerome Powell, mais il pourrait pousser le Congrès à modifier la loi sur la Réserve fédérale pour amoindrir son indépendance. Le taux de change du dollar s’affaiblirait considérablement, le but recherché. Mais une politique monétaire plus souple entraînerait une accélération de l’inflation, ce qui neutraliserait l’impact de la baisse du taux de change du dollar. Il n’y aurait aucune amélioration de la compétitivité américaine.

      Autre voie possible : le département du Trésor pourrait utiliser la loi fédérale International Emergency Economic Powers Act pour taxer les détenteurs officiels étrangers de titres du Trésor, en retenant une partie de leurs paiements d’intérêt. Cela dissuaderait les banques centrales étrangères d’accumuler des réserves en dollars, ce qui ferait baisser la demande de billets verts. Problème : réduire la demande de bons du Trésor américain pour affaiblir le dollar ferait aussi grimper les taux d’intérêt. Par ailleurs, le risque de voir les investisseurs étrangers surréagir et liquider entièrement leurs avoirs en dollars n’est pas à exclure.

      Plus classiquement, le Trésor pourrait aussi utiliser les dollars de son fonds de stabilisation des changes pour acheter des devises. Mais augmenter l’offre de dollars de cette manière serait inflationniste. La Fed réagirait donc en retirant ces mêmes dollars des marchés, et stériliserait ainsi l’opération.

      Le prix à payer

      Enfin, il est question d’un accord, à Mar-a-Lago (Floride), entre les Etats-Unis, la zone euro et la Chine, faisant écho aux accords du Plaza signés dans les murs du célèbre hôtel new-yorkais, en 1985, pour s’engager dans des ajustements politiques coordonnés afin d’affaiblir le #dollar. Complétant les mesures prises par la Fed, la Banque centrale européenne et la Banque populaire de Chine augmenteraient alors leurs taux d’intérêt. Les gouvernements chinois et européens pourraient également intervenir sur le marché des changes, en vendant des dollars. Pour les convaincre, Trump pourrait agiter la menace des droits de douane, tout comme Richard Nixon avait utilisé une surtaxe à l’importation pour contraindre d’autres pays à réévaluer leur monnaie en 1971, ou comme le secrétaire au Trésor James Baker a invoqué la menace du protectionnisme pour sceller les accords du Plaza.

      En 1971, cependant, la croissance en Europe et au Japon était forte, de sorte que la hausse de leurs devises ne posait pas de problème. En 1985, c’est l’inflation, et non la déflation, qui constituait le danger immédiat, prédisposant l’Europe et le Japon à un resserrement monétaire. En revanche, la zone euro et la Chine sont actuellement confrontées au double spectre de la stagnation et de la déflation. Dans ce scénario, elles devront donc mettre en balance le danger d’un resserrement monétaire pour leurs économies et les dommages causés par les droits de douane de Trump.

      Face à ce dilemme, l’#Europe céderait probablement et accepterait une politique monétaire plus stricte comme prix à payer pour faire reculer Trump sur les droits de douane et préserver la coopération avec les Etats-Unis en matière de sécurité. En revanche, la Chine, qui considère les Etats-Unis comme un rival géopolitique, prendrait probablement la direction opposée. Ainsi, un supposé « accord de Mar-a-Lago » dégénérerait en un accord bilatéral américano-européen, qui ferait peu de bien aux Etats-Unis tout en causant un tort considérable à l’Europe.

      Barry Eichengreen est professeur d’économie et de sciences politiques à l’université de Californie à Berkeley. © Project Syndicate, 2025.

    • « Mettre les tarifs douaniers à 20 % est une très mauvaise idée, qui pénalisera les Etats-Unis » : la réponse des deux économistes auxquels la Maison Blanche s’est référée
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/23/mettre-les-tarifs-douaniers-a-20-est-une-tres-mauvaise-idee-qui-penalisera-l

      Pour justifier le projet trumpiste d’instaurer des droits de douane élevés, Stephen Miran, chef des conseillers économiques de Donald Trump, s’est appuyé sur les travaux des chercheurs Arnaud Costinot (MIT) et Andres Rodriguez-Clare (Berkeley). A la demande du « Monde », ces deux économistes ont accepté de lui répondre par le biais de cette tribune.

      La future administration Trump se prépare à imposer des tarifs substantiels sur toutes les #importations aux #Etats-Unis. Le nouveau secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a invoqué l’argument du « tarif optimal » pour justifier une telle décision. Le nouveau président du Council of Economic Advisers, l’organisme de conseil économique de la Maison Blanche, Stephen Miran, citant nos propres travaux, propose 20 % comme « référence » pour le tarif optimal américain. Nous pensons que c’est une très mauvaise idée.

      L’argument du tarif optimal n’est pas nouveau. Il est presque aussi ancien que le célèbre plaidoyer de l’économiste britannique David Ricardo [1772-1823] en faveur du libre-échange. Il repose sur l’idée que les pays disposent d’un pouvoir de marché et qu’ils peuvent en tirer profit. Tout comme une grande entreprise peut augmenter ses profits en manipulant la quantité qu’elle vend à ses consommateurs et qu’elle achète à ses fournisseurs, un grand pays peut s’enrichir en manipulant le volume de ses exportations et importations et, in fine, leurs prix. Les taxes à l’importation et à l’exportation sont les outils pour atteindre cet objectif, les tarifs à l’importation étant bien plus courants que les taxes à l’exportation pour diverses raisons économiques et politiques.

      Pour comprendre comment fonctionne l’argument du #tarif_optimal, supposons que le gouvernement américain impose un tarif douanier sur le vin français. Toutes choses étant égales par ailleurs, les consommateurs américains font alors face à des prix plus élevés et réduisent leur demande. Cela pourrait exercer une pression à la baisse sur les prix auxquels les producteurs de vin français seraient disposés à vendre, générant ainsi des gains pour les Etats-Unis, qui pourraient avoir accès à du vin de Bordeaux et à d’autres terroirs français à prix réduit à la frontière, même si les consommateurs américains paieraient toujours un prix plus élevé en magasin en raison du tarif ajouté.

      Outil pédagogique

      Les grands pays, comme les Etats-Unis, disposent d’un certain pouvoir de marché. Ce qui est moins clair, c’est de savoir à quel point. Cela dépend de plusieurs facteurs, difficiles à mesurer. Par exemple, le pouvoir de marché dépend de la facilité avec laquelle les exportateurs étrangers peuvent trouver des marchés alternatifs pour écouler leur production. Si les viticulteurs français ne peuvent plus vendre librement leurs produits aux consommateurs américains, peuvent-ils les vendre aux Allemands ou aux Chinois ? Si oui, le prix des vins français ne changera pas beaucoup et le tarif douanier optimal devrait être plus faible.
      En outre, le succès ou l’échec de l’exercice du pouvoir de marché ne peut être évalué uniquement à partir de l’impact des tarifs sur les prix des importations américaines. L’objectif ultime d’un tarif optimal est d’enrichir les Etats-Unis en abaissant le prix de ce qu’ils achètent (par exemple, du vin français) par rapport à ce qu’ils vendent (par exemple, des Tesla). Cela ne peut être évalué sans prendre en compte l’impact des tarifs sur les prix des exportations américaines. Ces prix pourraient augmenter si les tarifs provoquent une appréciation du dollar américain – dans ce cas, le tarif optimal devrait être plus élevé.

      L’incertitude autour de ces facteurs ouvre la porte à des tarifs différents en fonction du modèle économique choisi. Le chiffre de 20 %, tiré de notre propre étude, n’est qu’une « référence » dans la mesure où il provient du modèle économique le plus simple possible. Cela en fait un excellent outil pédagogique, mais pas un guide utile pour la politique publique.

      De nombreuses questions, en économie, sont difficiles. Celle de savoir quel est le #pouvoir_de_marché des Etats-Unis en fait partie. Nous avons assisté à de nombreux séminaires animés sur les mérites et les limites de divers modèles économiques et estimateurs économétriques conçus pour répondre à cette question. Nous ne pensons pas que ces séminaires deviendront moins animés dans les années à venir.

      Le « dilemme du prisonnier »

      Heureusement, chercher à savoir quel est le pouvoir de marché des Etats-Unis est aussi la mauvaise question à poser. D’un point de vue académique, il est intéressant de comprendre pourquoi, en l’absence de règles et d’institutions internationales, un pays peut avoir intérêt à exploiter son pouvoir de marché en adoptant des politiques protectionnistes. D’un point de vue politique, cependant, ces considérations donnent une image trompeuse et incomplète de l’impact des tarifs américains. La raison en est la riposte étrangère.

      L’argument du tarif optimal suppose que, lorsque les étrangers font face à des barrières commerciales plus élevées aux Etats-Unis, ils restent passifs, s’appauvrissent et n’imposent pas leurs propres #droits_de_douane sur les biens américains. Cela n’arrivera pas.

      Les membres de la nouvelle administration Trump sont conscients de la possibilité d’une riposte étrangère. Mais ils conçoivent les tarifs comme un « jeu de la poule mouillée ». A condition que les Etats-Unis s’engagent à maintenir des tarifs douaniers élevés, ils pensent que les étrangers choisiront de maintenir à leur faible niveau leurs propres tarifs, par crainte d’entrer dans une #guerre_commerciale coûteuse. Cependant, ce jeu est la mauvaise métaphore pour décrire les guerres commerciales.

      Les guerres commerciales s’apparentent davantage à un « dilemme du prisonnier ». Des cambrioleurs sont arrêtés, mais aucune preuve ne les incrimine. Si tous se taisent, ils s’en sortent. Pourtant, au lieu de rester silencieux, les prisonniers sont toujours tentés de témoigner contre leurs partenaires en échange d’une peine plus légère. Mais, ce faisant, ils finissent tous par purger une peine plus longue. De même, les pays ayant un certain pouvoir de marché à exploiter ont intérêt à augmenter leurs barrières commerciales, quelle que soit l’attitude des autres. Le problème est que, lorsqu’ils le font tous, aucun d’entre eux ne parvient à rendre ses importations moins chères : ils finissent tous par s’appauvrir.

      Pulsions protectionnistes

      A maintes reprises, nous avons vu des pays riposter aux tarifs douaniers américains. En 1930, le Canada a répondu au Smoot-Hawley Tariff Act en imposant des tarifs sur les biens américains avant même que la loi n’entre en vigueur. En 2018 et en 2019, la Chine a répondu à chaque vague de tarifs de la première administration Trump en ciblant 100 milliards de dollars [96 milliards d’euros] d’exportations américaines. Cette semaine, le Canada a annoncé qu’il préparait déjà des tarifs de rétorsion sur le whisky du Tennessee et le jus d’orange de la Floride. Le Mexique et l’Union européenne ont fait des annonces similaires.
      Le système commercial mondial qui a émergé après la seconde guerre mondiale a été conçu précisément pour contrôler les pulsions protectionnistes des pays et éviter de répéter les guerres commerciales des années 1930. Il a permis de maintenir une coopération commerciale pendant des décennies.

      L’économie mondiale a changé. La #Chine a émergé comme une nouvelle puissance hégémonique. Il est naturel que la politique économique évolue et s’adapte à ces nouvelles circonstances. Mais les tarifs ne sont pas l’outil puissant capable de résoudre tous les problèmes, contrairement à ce que croit la nouvelle administration Trump. Retenir sa domination dans les secteurs de la haute technologie, regagner une place dans les nouveaux secteurs verts, et restaurer la prospérité dans les régions en difficulté, pour ne citer que quelques objectifs, sont des priorités essentielles pour les années à venir. Une politique économique plus riche et diversifiée est nécessaire, avec les tarifs jouant au mieux un rôle auxiliaire.

      Poursuivre une politique de hausse des tarifs mènerait probablement à une nouvelle guerre commerciale mondiale. Ses conséquences, malheureusement, ne sont pas difficiles à prévoir : moins de commerce et, surtout, moins de coopération internationale sur les grands enjeux de notre époque que sont la guerre, la pauvreté et le changement climatique.

      Arnaud Costinot est professeur d’économie au Massachusetts Institute of Technology (MIT) ;
      Andres Rodriguez-Clare est professeur d’économie à l’université de Californie à Berkeley.

      Arnaud Costinot et Andres Rodriguez-Clare, deux spécialistes du commerce international

      Pendant sa campagne, le candidat Donald Trump a proposé de faire passer les droits de douane de 2 % à 20 % (et trois fois plus pour les produits chinois). La quasi-totalité des économistes de la planète, horrifiés, ont pronostiqué un retour de l’#inflation aux Etats-Unis, voire une spirale de représailles destructrice pour tous les pays. Mais pourquoi 20 % ? Parce qu’un économiste trumpiste, Stephen Miran, l’a présenté comme le « tarif optimal » pour enrichir les Etats-Unis. Ce docteur en économie de Harvard de 41 ans, ayant fait sa carrière sur les marchés financiers, a été nommé depuis président du conseil économique (Council of Economic Advisers) à la Maison Blanche. En novembre 2024, il avait publié un rapport pour Hudson Bay Capital, dans lequel il défendait la thèse des 20 %, qu’il suggérait de coupler à une #dépréciation_du_dollar. Une telle politique permettrait, selon lui, de « remodeler fondamentalement les systèmes commerciaux et financiers mondiaux ».

      Dans son rapport, Miran se référait aux recherches d’Arnaud Costinot, du Massachusetts Institute of Technology, et d’Andres Rodriguez-Clare, de l’université de Californie à Berkeley : « A titre de référence, le chapitre du Handbook of International Economics de Costinot et Rodriguez-Clare (2014) indique que le tarif optimal pour les Etats-Unis (…) est d’environ 20 %. En effet, tant que les tarifs ne dépassent pas 50 %, ils continuent d’améliorer le bien-être par rapport à un commerce totalement ouvert. »

      Le Monde a contacté les auteurs, deux spécialistes du commerce international, qui contestent cette interprétation. Dans leur étude, écrivent-ils dans le texte qu’ils ont adressé au journal, le chiffre de 20 % est purement théorique : il « provient du modèle économique le plus simple possible. Cela en fait un excellent outil pédagogique, mais pas un guide utile pour la politique publique ». Et, à les lire, ce tarif est parfaitement inadapté pour les Etats-Unis d’aujourd’hui.

      L’article de 2014 de Costinot et Rodriguez-Clare (« Trade Theory with Numbers : Quantifying the Consequences of Globalization ») , considéré comme important dans la communauté des spécialistes du commerce, s’employait à mesurer finement les gains du #commerce_international. A noter qu’Arnaud Costinot, 47 ans, est français. Polytechnicien, originaire de Dunkerque, il s’est très tôt intéressé aux problèmes redistributifs que pose le commerce international, qui fait des gagnants, mais aussi des perdants au sein de chaque pays.

  • https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2025/01/19/pierre-ferracci-president-du-paris-fc-et-homme-d-affaires-tout-terrain_65048

    #Pierre_Ferracci, président du Paris FC et homme d’#affaires tout-terrain
    Par #Yann_Bouchez

    PORTRAIT Le président du modeste #club_de_football sera-t-il le premier dirigeant à pouvoir rivaliser avec le #PSG dans la capitale ? L’accord conclu à l’automne avec la #famille_Arnault lui donne trois ans pour y travailler. Un joli coup pour cet homme de #réseaux qui s’apprêterait, à 72 ans, à passer les rênes du #groupe_Alpha, le #cabinet_de_conseil spécialisé dans les #relations_sociales qu’il a fondé.

    Présider un club de #Ligue_2, l’antichambre de l’#élite du football professionnel, n’est pas toujours une sinécure. Ce samedi 7 décembre au soir, il pleut à verse sur #Ajaccio. Dans les tribunes du stade Michel-Moretti, un millier de courageux, guère plus, est venu assister au match opposant l’#AC_Ajaccio au #Paris_FC (PFC). Entre deux chants corses couvrant le bruit de la pluie, des supporteurs locaux lancent, de temps à autre, des noms d’oiseaux visant les « Français » de l’équipe parisienne.

    A 72 ans, Pierre Ferracci en a vu d’autres. Veste grise sur jeans foncé, cheveux clairsemés, le patron du Paris Football Club, lui-même né à Ajaccio, suit la rencontre en tribunes. Il s’est assis entre son fils François, directeur sportif du PFC, et un ex-dirigeant de l’AC Ajaccio. Le voilà presque comme un spectateur lambda ; ce soir-là, il a ignoré la loge dévolue aux dirigeants du club visiteur, trop excentrée.

    Le plateau de coppa, lonzu et fromages corses est resté intact, tout comme la bouteille de champagne. Malgré tout, Pierre Ferracci, s’est régalé. Au coup de sifflet final, scellant une victoire des Parisiens sur deux buts gaguesques, il s’invite sur la pelouse. Sous la pluie battante, il serre des mains, tout sourire. A ses joueurs comme aux adversaires.

    Changement de dimension

    Pierre Ferracci est un patron de club heureux. Les récentes défaites n’y changeront rien. D’ailleurs, le PFC, actuel troisième du classement, peut toujours viser la montée en Ligue 1 en fin de saison. « Je suis heureux parce que j’ai l’impression d’avoir mis le club sur de bons rails », avançait-il, satisfait, avant le match face à Ajaccio. « De bons rails », l’expression frise la coquetterie. Car le septuagénaire, fondateur et dirigeant du groupe Alpha, spécialiste et leader du conseil en ressources humaines, vient sans doute de réussir l’un des plus beaux deals de sa carrière. Le plus retentissant, à coup sûr.

    L’information a d’abord fuité dans le quotidien sportif L’Equipe, le 9 octobre. Une semaine plus tard, confirmation officielle : le Paris FC, modeste club de Ligue 2, jusque-là aux mains de Pierre Ferracci, accompagné d’un pack d’actionnaires, est en passe d’être racheté par la famille Arnault. Promesse, avec ces milliardaires, d’un changement de dimension. Et si émergeait enfin un « deuxième club de la capitale » capable, qui sait, de rivaliser un jour avec le richissime Paris Saint-Germain, sous pavillon qatari ?

    Le 20 novembre, foin de bling-bling, c’est dans la cantine du centre de formation du PFC, à Orly (Val-de-Marne) que Pierre Ferracci et Antoine Arnault, patron de deux fleurons du groupe de luxe LVMH, le maroquinier Berluti et le spécialiste du cachemire de très grand luxe, commentent l’union. Face à eux, des dizaines de caméras et une centaine de journalistes. L’affluence, pour une conférence de presse du PFC, est inédite. L’aîné de la fratrie Arnault, 47 ans, fan de foot et… du PSG, prend des accents philanthropiques : « L’idée est de rendre à la société, à Paris, à notre pays, ce qui nous a été donné. » Une manière adroite, peut-être aussi, de faire oublier les dribbles du patriarche avec le fisc.

    Un carnet d’adresses bien fourni

    Pierre Ferracci savoure le moment. Avec gourmandise, il évoque les coulisses de l’opération, en se gardant de tout dévoiler. La décision prise « avec [ses] deux fils, à l’été 2023 », de « s’associer à des forces économiques plus puissantes que les [leurs] » pour viser la Ligue 1. La satisfaction d’avoir trouvé, ensuite, par le biais de la banque Rothschild, un investisseur français « alors qu’aujourd’hui les deux tiers des clubs de L1 et de L2 sont contrôlés par des capitaux étrangers ». « Un enjeu de souveraineté nationale », ose-t-il, tout en reconnaissant que ces dernières années, il avait réuni au capital du Paris FC, « à titre minoritaire » certes, des actionnaires venus de Bahreïn, des Etats-Unis, d’Arménie et du Sri Lanka.

    Du montant du rachat, il ne dit rien ou presque. Il conservera 30 % des parts jusqu’en 2027, date prévue de son départ de la présidence du club. Agache Sport, la holding des Arnault, possédera alors 85 % du PFC, contre 15 % pour Red Bull – sous réserve que BRI Sports Holding, l’actionnaire anglo-sri-lankais, le seul qui résiste, accepte de vendre ses parts (7 %).

    Jongler avec les sujets économiques, politiques et sportifs, voilà la marque de fabrique de cet homme de réseaux. Autoproclamé « de gauche » et « homme de compromis », ce patron tout-terrain évolue au carrefour de plusieurs mondes. L’entrepreneur, aujourd’hui à la tête d’un groupe fort d’un millier de collaborateurs et d’un chiffre d’affaires annuel supérieur à 140 millions d’euros, côtoie depuis des décennies le gratin des grands patrons, des syndicalistes, comme des dirigeants sportifs. Il déteste l’expression « homme d’affaires », trop « péjorative » à ses yeux.

    Ses différentes activités lui ont permis de se constituer l’un des carnets d’adresses les plus fournis du Tout-Paris. Depuis vingt ans, il loue, au travers de sa société Alpha, une loge VIP au Stade de France – compter environ 200 000 euros à l’année. Il y invite les huiles du monde patronal et syndical. « Le foot, résume-t-il, c’est le sport le plus populaire de la planète. Il fédère beaucoup de personnes, d’états d’esprit différents. J’aime ça. »

    « Il était très militant »

    Le sport, pourtant, a d’abord occupé une place annexe dans sa vie. Car, avant tout, il y eut les affaires. Certes, dans les années 1960, gamin à Ajaccio, Pierre Ferracci allait voir les matchs du Gazélec, le club de foot des gaziers et électriciens corses. S’il en est resté un « supporteur historique », cela relevait en partie, à l’époque, du tropisme héréditaire.

    Albert Ferracci, son père, instituteur et ancien résistant, fut une figure éminente en Corse du Parti communiste. Sa mère, Rose, également enseignante et syndicaliste, partageait les mêmes engagements. Le soutien au Gazélec s’est imposé comme une évidence. Mais, niveau loisirs, le petit Pierre préfère encore, durant ses vacances d’été, les parties de chasse sous-marine du côté de Suartone, un village dans le sud de l’île, près de Bonifacio, où habite la famille du côté paternel.

    Doué à l’école, Pierre Ferracci monte à la capitale et mène des études d’économie et d’expertise comptable à l’université Paris-Dauphine. L’un de ses profs s’appelle Jacques Attali – on y reviendra. Déjà, l’étudiant porte plusieurs casquettes. Il adhère aux Jeunesses communistes – il prendra vite ses distances avec le #PCF – et à l’#UNEF, syndicat étudiant marqué à gauche. « Il était très militant mais pas gauchiste du tout », se remémore Paul-Antoine Luciani, un ami de la famille, figure #communiste et ancien adjoint à la #mairie d’Ajaccio.

    Rapports cordiaux avec Vincent #Bolloré

    Le jeune homme tisse des liens avec la #CGT. La figure de son père, très respecté chez les communistes, est un atout qu’il n’est pas besoin d’inscrire sur son CV. Précieux pour lancer sa carrière. Au début des années 1980, il rejoint un petit cabinet d’expertise-comptable, Maréchal. Très vite, il grimpe les échelons, en prend la tête. Les #lois_Auroux, en 1982 et en 1983, favorisent les négociations salariales et élargissent le rôle des comités d’entreprise (CE). #Pierre_Ferracci flaire le bon filon.

    Son groupe, #Alpha, qui voit le jour en 1983, d’abord avec le cabinet #Secafi, s’impose assez vite sur cette niche très rentable ; la CGT deviendra un de ses principaux clients, avec le syndicat des cadres #CFE-CGC plus récemment. Le cabinet de conseil travaille aujourd’hui pour environ 2 000 comités sociaux et économiques (#CSE). Le groupe s’est diversifié : il s’occupe aussi du reclassement des salariés, après un plan de licenciement. Un conflit d’intérêts, s’offusquent des concurrents du secteur qui reprochent à Alpha de jouer sur les deux tableaux, #syndical et #patronal. « La plupart du temps, on modifie à la marge les plans de licenciement. Donc l’accompagnement des salariés licenciés, c’est la suite logique », répond Pierre Ferracci.

    Grâce à son activité, il est l’un des #patrons les mieux informés de l’état de santé des grandes entreprises françaises. L’expert du #dialogue_social cultive une proximité avec un nombre incalculable de patrons. Il y a eu les #Corses, comme Jean-Cyril Spinetta, PDG d’Air France (1997-2008), ou Jean-Marie Colombani, directeur du Monde (1994-2007). Et puis des figures du #CAC_40 et capitaines d’industrie, parmi lesquels le spécialiste du textile Maurice Bidermann (mort en 2020), l’ancien sidérurgiste et ex-ministre Francis Mer ou encore Vincent Bolloré.

    Pierre Ferracci connaît le milliardaire conservateur breton « depuis longtemps ». « Dans les années 1990, j’ai même réussi à lui faire rencontrer, lors d’un repas, Louis Viannet, le secrétaire général de la CGT. » Et d’ajouter, facétieux : « C’était à l’époque où Vincent Bolloré avait une image un peu plus sociale qu’aujourd’hui. » Il a conservé des rapports cordiaux avec l’industriel : « Mais on parle plus de football et de #Canal que du #JDD et de #CNews, si c’est ça que vous voulez savoir. »

    Donateur du candidat d’En marche !

    Pierre Ferracci n’a cessé de tisser son réseau, tous azimuts. Son étiquette d’expert des questions sociales est un précieux sésame. En 2007, au début de la présidence Sarkozy, il accepte d’être membre de la commission #Attali sur la libération de la croissance. Beaucoup, à la CGT, tiquent. Peu lui importe. Le Corse aime le rappeler aux journalistes : c’est Emmanuel Macron, alors banquier chez #Rothschild et rapporteur général adjoint de la commission, qui a glissé son nom. « Manu », comme il l’appelle en privé, le tutoyant, est depuis vingt ans l’un des amis de son fils aîné, #Marc_ferracci, économiste devenu ministre sous les gouvernements Barnier puis Bayrou.

    Etudiants à Sciences Po, Marc Ferracci et Emmanuel Macron ont préparé l’#ENA ensemble. Les révisions s’organisaient parfois dans le chic appartement que loue aujourd’hui encore Pierre Ferracci près du jardin du Luxembourg, à Paris. En 2017, l’homme d’affaires sera d’ailleurs l’un des donateurs du candidat d’En marche !, ce qui ne l’a pas empêché, par la suite, de critiquer publiquement l’actuel chef de l’Etat, avec qui il conserve des relations « respectueuses et amicales ». Insaisissable Pierre Ferracci. Sous la présidence #Hollande, en 2014, il est nommé à la tête du Conseil national éducation économie, une structure visant à favoriser le dialogue entre le système éducatif et les entreprises. Il a également été membre du Conseil d’orientation pour l’emploi.

    « Pierre, c’est un pont entre plusieurs mondes, courtois, bon vivant », résume le consultant en stratégie sociale Antoine Foucher, qui a appris à le connaître lorsqu’il travaillait au Medef, vers 2012-2013. « Je ne suis jamais pour la politique de la chaise vide, justifie Pierre Ferracci. Là où il y a moyen de faire passer ses idées, j’y vais. » Son mantra : que les choix économiques n’écrasent pas les questions sociales. Ses détracteurs dénoncent des compromissions, lui vante les « compromis équilibrés ».

    Débuts catastrophiques au Paris FC

    C’est le football qui va lui permettre d’étoffer encore ses réseaux. Au début des années 2000, le conseil général de Seine-Saint-Denis et la ville de Saint-Ouen demandent à son groupe un audit du Red Star, avant de le sonder pour qu’il reprenne les rênes du club. L’affaire n’est pas conclue, mais elle lui donne des idées. En 2007, Guy Cotret, dirigeant du Crédit foncier, fait entrer Pierre Ferracci dans l’actionnariat du Paris FC, alors en National, le troisième échelon français.

    Le Corse sympathise avec des dirigeants et des personnalités du ballon rond, comme le mythique entraîneur Arsène Wenger ou le journaliste Didier Roustan. « Le football lui a permis d’élargir son carnet d’adresses avec des personnalités qui ne sont pas forcément celles qu’il rencontrait habituellement à travers son activité », résume Guy Cotret. Qui, en 2012, se fait évincer par Pierre Ferracci de la tête du club. « Il avait mis au pot plus que moi, 1 million d’euros environ, se remémore le président déchu et fâché à l’époque. Il voulait garder la main. C’est un chef d’entreprise, il y a une part d’autoritarisme qui n’est pas anormale. Mais l’affaire s’est conclue en bonne intelligence. »

    Les débuts de la présidence Ferracci au Paris FC sont catastrophiques. Le club est relégué. Les entraîneurs valsent les uns après les autres. La venue comme conseiller de son ami le journaliste Charles Villeneuve, ex-président du PSG rencontré par l’intermédiaire d’#Alain_Minc, est un échec. Le projet, avec Jean-Marc Guillou, un ancien joueur de l’équipe de France qui a entraîné par la suite la Côte d’Ivoire, de faire venir des jeunes joueurs africains, ne prend pas non plus. « Ça m’a vacciné d’entrée, ça c’est sûr », observe Pierre Ferracci avec le recul. Depuis plus de dix ans, il ne jure plus que par la formation locale et la richesse du bassin parisien. « Il croit à ce projet et a une vision claire de ce qu’il veut faire », salue Jean-François Martins, ancien adjoint aux sports à la mairie de Paris.

    Accord critiqué avec le #Bahreïn

    En douze ans de présidence, Pierre Ferracci a professionnalisé le PFC. Sans parvenir à lui faire goûter à la Ligue 1. Un centre d’entraînement et de formation a été inauguré à Orly en 2019. Le budget du club, l’un des plus gros de Ligue 2, se situe désormais autour de 30 millions d’euros. Pierre Dréossi, figure connue de la Ligue 1 et manageur général du PFC de 2015 à 2020, loue un patron de club qui a su « trouver des partenaires financiers ».

    En 2015, ce fut d’abord Vinci comme sponsor – un groupe que le cabinet Secafi connaissait bien. Puis le Bahreïn en 2020, à l’époque pour 25 millions d’euros et 20 % du capital du club – et 2 millions d’euros annuels pour être sponsor maillot. L’accord a suscité son lot de critiques, d’autant que le prince Nasser Ben Hamed Al Khalifa, à la tête du fonds bahreïni, est accusé par plusieurs ONG d’actes de torture. « Vous avez au Bahreïn une synagogue, une église catholique, une église orthodoxe et beaucoup plus de liberté pour les femmes qu’au Qatar, donc je n’avais pas de problème avec le Bahreïn », balaie cet athée revendiqué – « je suis très croyant : je crois que Dieu n’existe pas » –, qui apprécie peu de recevoir des leçons.

    Pierre Ferracci reconnaît d’ailleurs sans mal avoir essayé, « dans les années 2014-2015 », de recruter le géant russe #Gazprom comme sponsor : « En octobre 2015, j’ai même eu un rapide échange avec #François_Hollande, #Vladimir_Poutine et #Alexandre_Orlov [ambassadeur de la Russie à Paris] à ce sujet. » Aucun accord n’a été trouvé, mais la rencontre lui a rappelé l’époque où Alpha avait des bureaux à Saint-Pétersbourg et à Moscou.

    Ces dernières années, avant le rachat par #les_Arnault, il a réussi, grâce à son seul entregent, quelques « coups ». Comme faire de Raï, l’ex-star brésilienne du PSG, pas vraiment désireuse de travailler avec les Qataris, un ambassadeur du PFC. Ou de rendre gratuite la billetterie du stade Charléty, l’enceinte du Paris FC, aux tribunes souvent aux trois quarts vides – cela a un peu changé ces derniers mois. Fin novembre 2024, il a nommé son ami #Michel_Denisot au conseil d’administration du PFC. L’homme de télé, ex-président du PSG, est aussi un ancien de Canal+. Le dirigeant du PFC milite d’ailleurs pour qu’un jour la #chaîne_cryptée et le football français renouent leur longue alliance, interrompue ces dernières années. En vain pour l’instant.

    L’affaire de ses villas

    Au cours des dernières semaines, la BBC, le New York Times ou le Washington Post l’ont sollicité pour des interviews. Flatteur, même pour cet habitué de la presse. S’il est intarissable sur les mille et une nuances du monde syndical, les petites ou grandes histoires du football européen, il l’est beaucoup moins, en revanche, sur ce qu’il considère relever de son intimité. De son goût pour les bolides, il n’a jamais rien dit. Rien non plus sur ses revenus – un peu plus de 750 000 euros déclarés auprès du fisc pour l’année 2018, selon nos informations.

    L’affaire de ses deux villas et de sa piscine près de #Suartone, en Corse, qui lui ont valu une longue bataille judiciaire et 1 #million_d’euros d’amende pour un permis de construire non respecté, l’agace encore. S’il a pu conserver les #villas, il n’a pas digéré les nombreux articles écrits. « Une conséquence de ma relation avec Emmanuel Macron », estime-t-il à propos de cette #attention_médiatique. Mais, même sur ces polémiques, le verbe s’emporte rarement. « Il est assez insondable, Pierre, observe Jean-François Martins, l’ex-adjoint parisien, c’est assez déroutant. Il n’est pas surexpressif, même s’il dit ce qu’il pense. »

    Le ton affable et le goût revendiqué pour le dialogue social de Pierre Ferracci ne convainquent pas tout le monde. Plusieurs ex-salariés du groupe Alpha décrivent, sous couvert d’anonymat, un patron « autocrate » et « un management de la tension ». Simple aigreur de collaborateurs licenciés ? Pas sûr : l’inspection du travail s’est émue, à plusieurs reprises, au mitan des années 2010, du manque de dialogue chez Secafi-Alpha lors de plans de réorganisation, avec des #syndicats_internes informés « au compte-goutte ».

    En 2015, un fichier des ressources humaines listant des dizaines de salariés avec des remarques désobligeantes et parfois personnelles fuite. #Scandale dans le groupe. « Il y a eu des sanctions, ces pratiques n’existent plus », assure Pierre Ferracci. Et d’ajouter : « Le groupe Alpha n’est ni une entreprise parfaite ni, compte tenu du modèle social qu’elle a mis en place, un groupe qui doit être l’objet de toutes les critiques, tant s’en faut. »

    Des mystères demeurent
    Au sein du Paris FC, depuis ses débuts compliqués, tout le monde reconnaît l’implication de Pierre Ferracci. Il assiste à la plupart des matchs. Mais quelques mystères demeurent. Combien d’argent a-t-il mis dans le club depuis près de quinze ans ? « Beaucoup, beaucoup », sourit-il. Mais encore ? « Ça, je ne le dirai jamais. » Malgré nos relances, il ne précise pas, non plus, à quel prix le club a été racheté – « ça n’a pas grande importance ». D’une formule, il reconnaît tout de même : « C’est une très belle #valorisation. » Et ajoute qu’il est « ravi que tous les actionnaires qui [l]’ont suivi depuis le départ n’ont pas perdu d’argent mais en ont gagné » avec la reprise par les Arnault. Lui compris, évidemment.

    Au sujet des nouveaux propriétaires, Pierre Ferracci l’assure : il ne connaissait pas personnellement la #famille_Arnault avant le printemps, au début des négociations. Avec son groupe Alpha, il avait pourtant eu à gérer, dans les années 2000, deux dossiers sensibles liés à LVMH. D’abord, la fermeture contestée de la Samaritaine, où son cabinet Secafi avait été très critiqué par des salariés l’accusant d’avoir joué le jeu de la direction. Ensuite, le rachat (d)#Les_Echos par #Bernard_Arnault.

    Antoine Arnault confirme n’avoir, avant le printemps 2024, que « croisé » le président du PFC « dans différentes réceptions ou événements liés à nos vies professionnelles ». Mais, depuis le printemps, ils ont appris à se connaître et à s’apprécier. Le patron de Berluti salue des #négociations menées « avec une grande intelligence et une grande patience ». « Après, nuance le nouveau propriétaire du Paris FC, c’est quelqu’un qui a aussi ses idées et qui n’en démord pas, et va négocier de manière extrêmement déterminée. Ce n’est pas un enfant de chœur, Pierre Ferracci. » C’est dit comme un compliment.

    Le casse-tête du stade

    Ces dernières semaines, Antoine Arnault, habitué aux tribunes VIP du Parc des Princes, a assisté à des matchs de son nouveau club. Même si l’enceinte du Paris FC n’a pas de loges, il a pu y côtoyer du beau monde. « Pierre Ferracci est quelqu’un qui a une très grande intelligence des gens et qui arrive à se les mettre dans la poche, jauge-t-il. Quand je vais à Charléty et que je croise aussi bien Philippe Martinez que Pascal Obispo… Il réussit à réunir des gens d’univers très différents et à les faire dialoguer. Dieu merci, avec Martinez, ce n’est pour l’instant que pour parler foot ! »

    Cette année, Pierre Ferracci a promis de passer la main à la présidence du groupe Alpha. D’ici à l’automne, il souhaite créer un fonds de dotation pour soutenir des actions liées à « l’éducation des tout-petits », un sujet cher à ce fils d’instits. Sa casquette de président du Paris FC, pour trois ans encore, devrait bien l’occuper.

    Les #chantiers ne manquent pas. Il y a cette montée en Ligue 1, dont il rêve depuis des années. L’agrandissement du centre d’entraînement, à #Orly, qui paraît sous-dimensionné au vu des ambitions des nouveaux propriétaires. Et puis, surtout, le casse-tête du stade. #Charléty, avec sa piste d’athlétisme et ses tribunes ouvertes aux quatre vents, n’est pas l’écrin rêvé. Il faudrait le réaménager, si la Ville de Paris l’accepte. Afin de pouvoir accueillir les célébrités qui devraient se presser en tribunes, pour voir jouer le club alliant désormais le savoir-faire du président Ferracci à l’argent des Arnault.

    #Yann_Bouchez

  • #Internationalism, #Anti-Imperialism, And the Origins of #Campism - New Politics
    https://newpol.org/issue_post/internationalism-anti-imperialism-and-the-origins-of-campism

    This paper examines the ideas of people coming out of the #left who call themselves “anti-imperialists,” but who have become defenders of dictatorial governments—some of which call themselves #Communist or #Socialist—that oppress national minorities, beat down movements for democracy, and crush workers’ struggles for a better life. Those who support these authoritarian governments have been called “tankies,” an allusion to those Communists who supported the Soviet Union’s crushing of the Hungarian Revolution of 1956, or “campists,” referring to the notion that the world is fundamentally divided into two camps, one imperialist and the other anti-imperialist. They have also, and more recently, been called “authoritarian leftists” because, though they claim to be on the left, they have become supporters of authoritarian regimes. These people often refer to themselves as “anti-imperialists,” though I would prefer the term “pseudo-anti-imperialist” because these thinkers and organizations do not in reality consistently oppose all imperialism. I have, however, used the term “campist” here simply because it is shorter and more convenient.

  • Communiqué de soutien à Moussa Tchangari
    https://migreurop.org/article3321.html

    Nous exigeons la libération immédiate de Moussa Tchangari, défenseur des droits et Secrétaire Général de l’association Alternative Espaces Citoyens (AEC), qui a été incarcéré le 3 janvier 2025 après un mois de garde à vue. Moussa Tchangari a été interpellé à son domicile le 3 décembre 2024 au retour d’un voyage international. Accusé d’atteinte à la sûreté de l’État, d’association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme, et d’apologie du terrorisme, il a passé un mois en garde à vue (…) #Communiqués

  • Comunicado en apoyo a Moussa Tchangari
    https://migreurop.org/article3323.html

    Exigimos la liberación inmediata de Moussa Tchangari, defensor de derechos y Secretario General de la asociación Alternative Espaces Citoyens (AEC), quien fue encarcelado el 3 de enero de 2025 tras un mes bajo custodia policial. Moussa Tchangari fue arrestado en su domicilio el 3 de diciembre de 2024 al regresar de un viaje internacional. Acusado de socavar la seguridad del Estado, conspiración criminal en conexión con el terrorismo y apología del terrorismo, pasó un mes bajo custodia (…) #Communiqués

  • Comunicato a sostegno di Moussa Tchangari
    https://migreurop.org/article3324.html

    Chiediamo il rilascio immediato di Moussa Tchangari, difensore dei diritti umani e Segretario Generale dell’associazione Alternative Espaces Citoyens (AEC), incarcerato il 3 gennaio 2025 dopo un mese di custodia cautelare. Moussa Tchangari è stato arrestato nella sua abitazione il 3 dicembre 2024 al suo ritorno da un viaggio internazionale. Accusato di minare la sicurezza dello Stato, associazione a delinquere in relazione al terrorismo e apologia di terrorismo, ha trascorso un mese in (…) #Communiqués

  • Face aux drames de la Manche, marchons pour la justice et la dignité
    https://migreurop.org/article3320.html

    L’année 2024 à la frontière franco-britannique s’est clôturée par un terrible bilan, 89 personnes — hommes, femmes et enfants — sont décédées, pour la grande majorité suite à des tentatives de traversées de la Manche dans des embarcations de fortunes, d’autres, à cause des conditions de vie qui y sont maintenues. En solidarité avec les personnes bloquées à la frontière et pour dénoncer les politiques qui y sont menées, nous appelons à une grande marche le 11 janvier prochain à Calais. (…) #Communiqués

  • Long-Time Ubuntu Contributor Steve Langasek Has Passed Away
    https://www.omgubuntu.co.uk/2025/01/long-time-ubuntu-contributor-steve-langasek-has-passed-away

    Sad #News from Ubuntu founder Mark Shuttleworth today: longtime Ubuntu and Debian contributor Steve Langasek has passed away. In a touching post on the Ubuntu Discourse, Mark Shuttleworth shares: “Steve passed away at the dawn of 2025. His time was short but remarkable. He will forever remain an inspiration.” “Judging by the outpouring of feelings this week, he is equally missed and mourned by colleagues and friends across the open source landscape, in particular in Ubuntu and Debian where he was a great mind, mentor and conscience.” As a former Debian and Ubuntu release manager, and a long-term #Canonical employee, […] You’re reading Long-Time Ubuntu Contributor Steve Langasek Has Passed Away, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #Community

  • De Wikipédia à OpenAI, les communs numériques font de la résistance
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/05/de-wikipedia-a-openai-les-communs-numeriques-font-de-la-resistance_6482863_3

    Logiciels open source, données, réseaux, Internet… A l’instar de l’encyclopédie numérique mondialement connue, les « communs » fonctionnent dans une logique de collaboration non marchande à rebours des stratégies capitalistiques des géants d’Internet.

    Par Sophy Caulier
    Publié hier à 16h30

    Jimmy Wales, cofondateur de l’encyclopédie en ligne Wikipédia, à Londres, le 13 janvier 2021.
    Jimmy Wales, cofondateur de l’encyclopédie en ligne Wikipédia, à Londres, le 13 janvier 2021. DANIEL LEAL/AFP

    Membres de la grande famille des « communs », les communs numériques en partagent l’essence même : ce sont des ressources ni privées ni publiques et non couvertes par la loi, comme pourraient l’être une forêt ou une rivière. Pionnière de la réflexion sur leur cadre théorique, Valérie Peugeot, professeure à Sciences Po après avoir été prospectiviste puis sociologue pour Orange, précise la définition : « Ce sont des ressources partagées, gérées par une communauté. L’idée consistait à se défaire du propriétarisme dans lequel l’économie était enfermée depuis le XVIIe siècle. »

    Cette définition s’applique parfaitement aux communs numériques. Immatériels, non exclusifs, non rivaux, c’est-à-dire qu’ils peuvent être utilisés par plusieurs personnes sans priver les autres de leur usage, qui plus est sans épuiser la ressource, ils bénéficient d’une diffusion très large et facilitent la collaboration entre de nombreuses personnes. Entrent dans cette catégorie les logiciels open source, mais aussi les données, les connaissances, les réseaux, Internet…

    Les exemples les plus aboutis et les plus connus de communs numériques sont l’encyclopédie coopérative Wikipédia, rédigée et actualisée par des centaines de millions de collaborateurs bénévoles, et accessible à tous gratuitement, ou la carte du monde OpenStreetMap, que plus de 1 million de contributeurs enrichissent chaque jour. Les services publics s’y intéressent également de plus en plus afin de mutualiser les efforts de développement, voire de remédier aux déficiences de la puissance publique, et de regagner un tant soit peu de souveraineté, que ce soit l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) pour construire le jumeau numérique de la France et de ses territoires, ou le projet de nouveaux communs dans le cadre de l’appel « Sobriété et résilience des territoires », qui associe l’Agence de la transition écologique, l’IGN et l’Agence nationale de la cohésion des territoires.
    « Les grandes entreprises pillent »

    Les atouts des communs numériques en général et des logiciels open source en particulier sont évidents. Lentement mais sûrement, ils font leur chemin et progressent. « Les choses avancent, des univers très différents me sollicitent pour que je leur en parle, témoigne Valérie Peugeot. Des batailles ont été gagnées. Par exemple, les logiciels open source sont présents partout y compris dans les services de l’Etat. Des nouvelles solidarités se mettent en place. »

    En revanche, puisqu’il s’agit de biens non rivaux et que tout le monde peut en profiter, « comment inciter tout un chacun à contribuer à la production d’une telle ressource ? », interroge Serge Abiteboul, chercheur en informatique à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique, membre de l’Académie des sciences. « Les grandes entreprises pillent ces ressources sans assez y contribuer et en font des silos qu’elles referment. C’est le cas des applications d’Android ou d’Apple. C’est surtout le cas de l’intelligence artificielle générative, qui utilise massivement les communs partageables, les logiciels, les données d’entraînement et les modèles de langage, les fameux LLM, mais qui ne contribue pas en retour », déplore-t-il.

    Mais les communautés résistent, car elles sont enthousiastes et soutenues par le public, les Etats et la loi. « Et elles ne s’inscrivent pas dans une logique capitalistique, ce n’est pas avec les communs numériques que l’on peut faire fortune ! », ajoute Valérie Peugeot. En témoigne OpenAI, qui a lancé ChatGPT sur un modèle ouvert et non lucratif, que l’homme d’affaires Sam Altman a ensuite transformé en société à profit. Ce qui fait dire à Serge Abiteboul que, « dans l’entreprise, le client est roi, dans les communs, la communauté est reine ! »

    Sophy Caulier

    #Communs_numériques #Valérie_Peugeot #Serge_Abiteboul

  • After decades, an insurgency falters - Philippine Maoists under pressure
    https://tempestmag.org/2025/01/after-decades-an-insurgency-falters

    Aux Philippines les vieux communistes ne meurent pas dans leurs lits. L’absence d’une analyse à jour des relations de classe a entrainé le parti maoïste dans un déclin catastrophique.

    “Make the people’s democratic revolution a success!” Image by Philippine Revolution Web Central .

    2.1.2025 by Alex de Jong - Long the strongest left force in the country, the Maoist Communist Party of the Philippines is facing attrition from repression and government promises of amnesty for those who surrender. Alex de Jong explains.

    Leading one of the world’s longest running insurgencies and with tens of thousands of members, the Maoist Communist Party of the Philippines (CPP) is still a point of reference for parts of the radical Left internationally. The International League of People’s Struggles (ILPS), represented in the U.S. by organizations such as Bayan, takes its political line from the framework of the CPP. In the Philippines itself, the CPP and the “national-democratic” movement it leads is still the dominant force on the Left. This makes the recent evolution of the party a matter of interest for internationalist socialists worldwide.

    In recent years, it has become clear that the CPP is under increasing pressure. After the breakdown in 2017 of its alliance with president Rodrigo Duterte, the violent repression of the party, its guerrillas, and its legal allies escalated.1 A government strategy of combining murderous force and material incentives to abandon the movement has been successful in weakening the insurgency. The passing of the party’s ideologue and founding chairperson Jose Maria Sison in late 2022 while in exile in the Netherlands was a symbolic moment. More significant was the fate of Benito and Wilma Tiamzon in August that year. The Tiamzon couple were radicalized as students in the early 1970s and became leading activists in the CPP in the following decades. In April 2023, the party confirmed that the two had been killed by the military some eight months earlier. At the time of their death, Benito Tiamzon was the chair of the central committee, and Wilma Tiamzon was general-secretary. An article on the news website Rappler detailed how the two had been pursued by the military for months on the island of Samar, once a stronghold of the CPP and its armed wing, the New People’s Army (NPA). They were not the only high-ranking CPP members killed in recent years. Less than six months earlier, Ka Oris (Jorge Madlos), former commander and spokesperson of the NPA, was killed. In late 2020, the body of Antonio Cabanatan was found. As a member of the party’s executive committee, Cabanatan was among those responsible for the fateful decision to boycott the 1986 elections. Among other CPP-NPA leaders killed in the last few years are members of the party’s central committee and high-ranking commanders of the NPA.
    Signs of decline

    For obvious reasons, gathering information on the development of the underground CPP/NPA is difficult. The sloganeering statements from the party mean little, the revolution is “surging forward” and “the crisis of the rotten system is ever deepening,” and this has been so for decades. Data gathered by the NGO Armed Conflict Location & Event Data (ACLED) shows a slight decrease in armed clashes involving the NPA in the period 2016–2023 but does not specify who initiated the clashes. According to a report by the think-tank International Crisis Group, the number of people killed in the conflict is in the low hundreds per year, with 2024 probably seeing fewer deaths than previous years. Ang Bayan, the party’s newspaper, gives detailed reports of activities of the NPA. Adding up figures given there presents a similar picture of yearly casualties, with most clashes taking place in a small number of regions. The party claims it is “eroding” the military capacity of the Philippine state, but in a country of almost 120 million, a median age below 26 and mass unemployment, the army can easily find new recruits.

    _Ang Bayan, the party’s newspaper, gives detailed reports of activities of the NPA.” The English version of the latest issue (December 21, 2024). Image by Ang Bayan, modified by Tempest, .

    Overall, the conclusion that the party has been weakened when compared to the last years of Gloria Macapagal-Arroyo’s presidency in the first decade of the 2000s is inevitable. Those years saw an increase in NPA activity and a strengthening of the party compared to its crisis in the 1990s. After the collapse of the regime of Ferdinand Marcos in 1986, who had declared martial law in 1972, the party was caught by surprise by what was in many ways a restoration of the “elite democracy” of the pre-Marcos period. Revelations of how hundreds of comrades were tortured and killed in paranoid purges during the 1980s undermined the credibility of the NPA as an alternative.2

    Behind a facade of monolithic ideological unity, with Sison as the authority figure on everything, the CPP had been a fairly decentralized movement with different experiences generating a certain ideological pluralism. This became explicit as a period of intense debate broke out in the movement. In the early to mid-nineties, Maoist hardliners put a stop to this debate through mass expelling, leading whole party units to declare their disaffiliation. A large part of the Philippine Left emerged from such splits and disaffiliations. When the CPP emerged from the crisis, it was significantly smaller. Intensely hostile to other parts of the Left, it initiated a campaign of assassinations of “fake leftists,” like peasant organizers who followed a different strategy3 and members of other revolutionary groups.4 Although it never again came close to its peak in the mid-1980s, after “re-affirming” Maoism, the CPP, now more homogeneously Stalinist and organizationally rigid, was able to recover some lost territory during Arroyo’s increasingly unpopular presidency.

    Reading through the stereotyped party writing, CPP statements give some indication that not all is well. Rather than the hundreds of guerrilla fronts the party claimed back in the 1980s, recent statements claim “more than 110” guerrilla fronts. In 2007, the party set a five-year deadline for the armed struggle to advance to “strategic stalemate,” but after admitting the goal was not met, no new deadline has been set, meaning the guerrilla war is in the same phase it was four decades ago. Statements from the NPA claim it has “thousands” of fighters, according to government claims, the NPA is down to 1,500 full-time combatants. Both sides have made misleading claims in the past, and such figures should not be accepted unconditionally.

    The clearest indication that the party is facing hardship was its 2023 anniversary statement. Such statements are supposed to give a general orientation for the year to come. The 2023 statement was somewhat different because it announced a “rectification movement” to overcome “critical errors and tendencies, weaknesses and shortcomings.” “Not a few guerrilla fronts of the NPA stagnated,” the party writes, and there have been “grave setbacks.” Such setbacks are blamed on deviation from the Maoist line: Since the line is supposed to be correct, and “objective conditions” to be excellent, setbacks must be the result of deviating from Maoism. Hence, the answer to the party’s hardships is more Maoism. This kind of circular logic is not new for the party. That the CPP brands this call a “rectification movement” is remarkable, though. Only twice before has the party labeled a campaign a rectification movement: the founding of the party in the late 1960s, when it broke away from the Partido Komunista ng Pilipinas, and the campaign against dissidents in the mid-1990s. Using the term “rectification movement” is an indication of how serious the problem is.
    Changing terrain

    How did the movement get to this point? Part of the answer is that the long-term process of the party since the early 1990s has been one of decline, although as we have seen not constant. The party is deeply committed to a view of the Philippines as society that is not capitalist but “semi-feudal.” The basic problem of the Philippine land, the party asserts, is “semi-feudal exploitation” in the countryside, meaning exploitation not through the exploitation of waged, “free” labor but based on direct coercion. The archetypical example of such exploitation is the tenant farmer, living and working on land owned by a landlord, forced to turn over a large part of their harvest as well as to do unpaid labor for the landlord. From this reading, the party deduces in unmediated, mechanical fashion that revolutionary struggle means essentially a peasant-based guerrilla war.

    Whatever the merits of its analysis for the Philippines of the mid-twentieth century or even the 1980s, it has come into increasing conflict with reality. Although the Philippine economy remains largely based on agriculture and the export of agricultural products, the relations of production have changed significantly since the CPP was founded. Among “farm operators,” tenancy has decreased from over a third in the 1960s to only 15 percent already a decade ago. The proportion of those working as peasants halved in the same period.5 Wage workers in the formal and “informal” sector now make up a majority of the working population. The peasantry has been declining as proportion of the working population and in terms of importance for economic production. Rapidly growing on the other hand has been the service sector—something not foreseen by Maoists, who assumed that economic development would by necessity take the shape of industrialization, which they saw as blocked by imperialism. But as late as 2020, Sison declared that no “qualitative” change had occurred since the 1960s—or for that matter since the period of U.S. colonialism. The CPP’s program is of declining relevance, but the party has spent decades denouncing those who disagree with their view that the Philippines is a non-capitalist, semi-feudal society.

    Dogmatism in theory goes hand in hand with swerves in practice. The most dramatic of these was the party’s 2016 attempt to forge an alliance with recently elected president Duterte. When Duterte was elected, he was a political unknown to many, but not to the CPP. For decades, Duterte had been in charge of Davao City, the most important city in the country’s south, where he had a mutually beneficial relationship with the party. Duterte took a hands-off approach towards the underground who in return did not disturb the peace in “his” Davao city and turned a blind eye to the use of a death squad as a crime-fighting tool. Duterte, of course, introduced this tool on a national scale, meaning thousands of killings. This was not an obstacle to a honeymoon period between the president and the party. The first sign that the movement would extend its alliance with Duterte beyond Davao were statements from Sison. Sison declared that Duterte’s presidency would be good for “national unity,” and Duterte offered the Maoists cabinet posts. The CPP politely suggested several legal allies to take up the posts. One of them, Liza Maza, continued to serve Duterte in a cabinet-level post until August 2018. After that, Maza became Secretary General of the ILPS.

    A photo from September 2016 illustrates the shifting relations. Taken on September 26 in the state dining room of the presidential palace Malacañang, it shows Duterte with members of his negotiating team and that of the National-Democratic Front (NDF), the label the CPP uses for diplomatic activities. The room is full of smiles, Duterte raising his fist together with the NDF representatives. Next to him is current NDF chair Luis Jalandoni, and then Wilma and Benito Tiamzon. The two had been released the month prior. In the following months, relationships would deteriorate, and in February 2017 the ceasefire between the government and the NPA broke down.

    Looking back, it is not so clear what the CPP thought to gain from the attempted alliance. As long as Duterte was only a regional figure, friendly relations with the CPP were to his advantage as it meant they would not bother him. But as soon as he became president, that was no longer an option. Probably the most enthusiastic backer of transferring the existing relations with Duterte into a national alliance was Sison, acting as the chair of the NDF panel. For months, the NDF continued to discuss far-reaching reforms with a government that never had any interest in implementing them. Obviously, Sison overestimated the influence he had over Duterte, who was once his student.
    Uncertain future

    CPP statements are repetitive, but so are the statements from the Philippine government predicting the imminent defeat of the insurgency. As long as mass poverty exists alongside a political system that is blatantly dominated by the rich, the potential for an insurgency remains. Aside from a deep decline during COVID, the Philippine economy saw strong growth in recent years—not in the least because of the growing service sector. But this growth has meant little for the country’s poor, especially in the remote countryside. After six decades, the CPP is not going to disappear suddenly.

    When the ceasefire broke down, it seemed like back to normal for the party. There is one difference though. Under Duterte, the government had not only renewed the use of deadly force and the red-tagging of above-ground activists—it is now combining this with pardons and financial aid for surrendering rebels and support for communities that renounce their previous support for the NPA. The current government of Marcos Jr continues this policy. The government is obviously exaggerating the extent and success of this program, but the use of a “carrot and stick” approach is not without success. Advising the successful repression of a Communist-led rebellion in the 1950s in the Philippines, CIA counterinsurgency expert Edward Lansdale said a seemingly credible promise is more important than actual change. To quote the ICG report, “the rebels have found themselves increasingly adrift and on the defensive. Arrests and surrenders of fighters have come at a steady clip.”

    The difficulties of the CPP and the bloc of social organizations that take its political line from it do not take place in total isolation from the rest of the Left. The CPP-led movement is still the strongest force on the Philippine Left. And although repression is focused on the CPP, it is not limited to it. Several members of the Philippine section of the Fourth International, the RPM-M have been killed as well, for example.

    Philippine society is changing as urbanization progresses and the composition of the working classes is transformed. The Left needs a willingness to break with old dogmas and old divisions and confront new issues such as the climate crisis. The CPP is unlikely to do that, but especially in the above-ground periphery of the CPP, there are many young dedicated activists who are more moved by the desire to change society than by Maoist dogma. But for now, the right wing is dominant, as shown by the popularity of Duterte in the past and president Marcos Jr today. In the 2022 elections Leody de Guzman of the socialist Partido Lakas ng Masa ran for president with well-known activist-scholar Walden Bello as his running mate. The campaign broke new ground as the first openly socialist presidential campaign in Philippine history, but with 0.17 per cent of the vote, the result came as a disappointment to activists. An alternative pole of attraction on the Left remains to be built.

    #Philippines #communistes #guerilla #répression

  • Paragraphes 31 et 32 d’un très long fil d’un membre de l’ICG concernant les moyens de réduire l’effet #délétère sur les populations des sanctions de la #communauté_internationale imposées aux “états voyous”

    Graeme Smith sur X :
    https://x.com/smithkabul/status/1866097048782590081

    I’ve been sending copies of the UN independent assessment of Afghanistan to colleagues who work on Syria, because it reads like a checklist of the many ways the new regime in Damascus might struggle to restore functional relations with the world

    Sadly, the so-called international system is not built for this. Sanctions are crude instruments. States tend to fall into “with us” or “against us” categories, with few options in between.

  • Code de conduite | Duchess France
    https://www.duchess-france.fr/coc

    Toute personne qui nuit au bon fonctionnement de la communauté s’expose à des sanctions allant du rappel à l’ordre jusqu’à l’exclusion du Slack et des évènements de la communauté. Les sanctions sont à la discrétion de la Core Team Duchess.

    –---

    Code de conduite - Paris Web
    https://www.paris-web.fr/code-de-conduite

    Nous ne tolèrerons aucune forme d’attaque personnelle quelle qu’elle soit. Les personnes participant à l’événement qui violeraient ces principes pourront être sanctionnées et expulsées à la discrétion de l’équipe d’organisation.

    –---

    Ce fil propose de recenser les #codes_de_conduite dans les communautés.

    #sexisme #logiciel #communauté #gestion_des_agressions #modération #exclusion #judiciarisation_improvisée

  • Dans l’Indre, un maire enterre « la mort dans l’âme » un projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile

    Après deux ans de vives tensions alimentées par l’extrême droite politique et groupusculaire, le projet d’ouvrir un #Cada à #Bélâbre, dans l’Indre, a été abandonné. Menacé de mort, le maire de la commune, #Laurent_Laroche, revient sur cette décision, qu’il regrette.

    Le 18 décembre, Laurent Laroche, maire de la petite commune de Bélâbre (#Indre) a annoncé, aux côtés du préfet, l’#abandon du #projet de création d’un #centre_d’accueil de demandeurs d’asile (Cada). Depuis deux ans, la transformation d’une ancienne usine de chemises abandonnée en structure d’accueil a provoqué de vives tensions, dans le sillage de l’extrême droite partisane et groupusculaire.

    Le médiatique avocat #Pierre_Gentillet, candidat du Rassemblement national (RN) aux élections législatives de 2024 dans une circonscription voisine, a utilisé ses réseaux pour attirer la lumière sur ce projet, tandis que des militants d’extrême droite promettaient de faire de Bélâbre « un nouveau #Callac ». En 2023, un projet d’accueil de familles réfugiées a été abandonné dans cette commune bretonne, après une campagne de protestation et de harcèlement des élu·es par l’extrême droite.

    Après deux ans à porter l’initiative avec son conseil municipal, le maire divers gauche de Bélâbre, Laurent Laroche, revient sur l’épilogue de ce projet. Amer, il regrette que la mobilisation de l’extrême droite et les difficultés financières de l’association en charge du futur Cada aient mis un terme à ce projet d’accueil, qui aurait permis de redynamiser la petite commune.

    Mediapart : Pourquoi le projet de Cada a-t-il finalement été abandonné fin décembre ?

    Laurent Laroche : L’association #Viltaïs, qui était en charge du projet, rencontrait d’importantes difficultés financières, malgré sa reprise par le groupe SOS. Les travaux de rénovation de l’ancienne chemiserie étaient trop coûteux. À l’été, nous avions fait une proposition alternative à Viltaïs : transformer un ancien hôtel de Bélâbre en Cada, un projet moins coûteux, à plus petite échelle.

    J’en avais parlé au préfet de l’Indre, qui l’a très mal pris. J’ai été vraiment blessé par ses propos, il disait qu’il n’était pas favorable à ce projet, que ça allait raviver les tensions et réveiller les opposants alors qu’il avait ramené la paix à Bélâbre. On a fini par se voir le 18 décembre, et on a enterré le projet en actant l’incapacité de Viltaïs à le mener à bien. La mort dans l’âme.

    Les opposants au projet revendiquent un succès, à l’image de Pierre Gentillet, qui savoure la victoire d’« une communauté enracinée » qui fait « plier la volonté de gouvernants déconnectés ». Comment réagissez-vous ?

    On était inquiets depuis longtemps, quand on est élu on sait que ce qui compte, c’est quand on pose la dernière pierre d’un projet. Toute cette histoire nous avait un peu préparés à cette issue. Mais l’amertume que j’ai aujourd’hui, c’est de voir les opposants qui disent qu’ils ont gagné. Ils n’ont pas gagné, on cède face à la situation économique que rencontre l’association Viltaïs. Même si dans mon for intérieur, je me dis que l’État a quand même un peu cédé à la pression de l’extrême droite. Ce qui me rend amer, c’est que je n’aurais pas l’occasion de prouver aux Bélabrais que l’installation des demandeurs d’asile aurait pu très bien se passer.

    Aujourd’hui, le préfet, lui, est enchanté, il peut maintenant se glorifier en disant qu’il a ramené le calme à Bélâbre. Mais dans l’Indre, il nous a annoncé qu’on risquait 200 fermetures de classes d’ici 2030. Ce projet de Cada, il servait aussi à ça, à redynamiser le territoire. On ne s’est pas levés un matin avec le conseil municipal en se disant « tiens, si on ouvrait un centre pour accueillir des demandeurs d’asile », on y a réfléchi.

    Quel bilan tirez-vous de ces deux années de tension autour de ce projet de centre d’accueil ?

    Personnellement, je pense que l’erreur qu’on a commise, c’est que ce projet a été bien préparé mais qu’on aurait pu mieux communiquer dessus. On a sous-estimé qu’au lendemain d’une élection présidentielle où le RN fait des très gros scores sur la commune, forcément, il y a un habitant sur trois qui vote RN. Et la campagne présidentielle s’est beaucoup faite sur l’immigration, sur le rejet de l’autre. Moi, je me disais que ce vote s’expliquait beaucoup par la désertification médicale, le retrait des services publics, et j’ai sous-estimé cet aspect.

    Il y a eu un noyau d’opposants, pas très nombreux mais très bons en #communication, qui a réussi à entraîner des gens, de l’#attention_médiatique et qui a profondément divisé la commune. On s’est retrouvés avec les caméras de #Valeurs_actuelles, des militants du #RN et de #Reconquête, c’était beaucoup.

    Comment avez-vous vécu personnellement cette période ?

    Je suis peut-être naïf, mais j’ai été très surpris par l’ampleur que cette histoire a prise. Tout ça pour ça… L’extrême droite nous a inscrits, dès le début, comme une commune avec des élus « à abattre », le but était de faire « un nouveau Callac », c’était très inquiétant. On a reçu des centaines de #menaces, de courriers, de mails, d’appels téléphoniques injurieux ou menaçants, évidemment je ne peux pas dire que je l’ai bien vécu. On n’avait jamais vu ça, on s’est retrouvés sur notre petite commune avec des manifestations encadrées par 80 gendarmes.

    Le moindre fait divers impliquant un demandeur d’asile ou un étranger était instrumentalisé, des militants de l’#Action_française de Poitiers sont même venus s’introduire dans la chemiserie, faire des tags et poser avec une banderole « Stop immigration ».

    J’ai reçu des #menaces_de_mort et j’ai été placé sous #protection_policière. Une personne avait appelé à mon domicile pour me menacer, elle a été condamnée, tout comme une autre qui avait menacé de venir brûler ma maison. J’ai également eu un suivi psychologique, que j’ai toujours un peu, grâce à l’Association des maires de France.

    Mon erreur, c’est qu’au plus fort de la crise, quand on avait des #manifestations tous les mois et qu’on m’insultait en permanence, j’ai refusé de porter #plainte. J’étais encore dans une sorte de #déni, et je ne voulais pas porter plainte contre des habitants de la commune. C’était un tort, les gendarmes m’ont conseillé de le faire mais j’ai refusé. Ça aurait peut-être permis de dissuader les gens, de calmer un peu le jeu. L’imbécile qui a appelé chez moi au mois d’octobre ne l’aurait peut-être pas fait si j’avais déposé plainte plus tôt.

    Ces événements vous ont-ils fait vous poser la question de la démission ?

    La question de la démission m’a effleuré l’esprit évidemment, j’étais parfois au trente-sixième dessous. C’est grâce à l’équipe du conseil municipal que j’ai pu tenir aussi, j’ai des amitiés qui sont nées de ce combat, ça a été important. Et démissionner aurait fait trop de plaisir aux opposants au Cada.

    Pour la suite, les élections municipales de 2026, ma décision n’est pas encore prise. La cheffe de file des anti-Cada a déjà annoncé sa candidature, soutenue par le RN. Mais même si je ne fais pas de troisième mandat, j’essaierai de m’investir pour qu’une liste émerge de l’équipe municipale actuelle.

    Si je n’ai pas encore pris ma décision, c’est aussi qu’il reste encore beaucoup de projets à mener. L’objectif de l’extrême droite, ils le disaient, c’était de nous « pourrir la vie ». Des gens me l’ont dit en face. Leur but c’était de me faire #peur, de me pousser à la démission ou à ne pas me représenter, et de paralyser la vie de la commune.

    Certes, on n’a pas mené le projet de Cada jusqu’au bout et ça nous rend tristes. Mais on a ouvert une maison médicale avec trois médecins en plein désert médical, on a un projet de médiathèque... La vie communale ne s’est pas arrêtée pour autant. On a réussi ça, on a continué à mener des projets.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/020125/dans-l-indre-un-maire-enterre-la-mort-dans-l-ame-un-projet-de-centre-d-acc
    #accueil #réfugiés #migrations #France #extrême_droite

    via @karine4

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