• Opinion | The Final Frontier Soon May No Longer Belong to All of Us - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2022/07/28/opinion/russia-us-outer-space.html

    The Russian government has said that it will‌ withdraw from the International Space Station‌ “after 2024.” Instead of choosing multilateral cooperation, it plans to build its own station and send cosmonauts there to continue space research and exploration.

    Russia’s announcement sounds ominous — particularly given its invasion of Ukraine — but ‌this move, part of a broader trend away from multilateralism in international space law, is but one recent signal of the fraying of international space cooperation. Another was the Artemis Accords, a legal framework designed to potentially regulate future commercial activities in outer space, which was created under the Trump‌ administration and upheld by the Biden ‌‌administration. Such actions threaten multilateralism beyond Earth and portend a future where space may no longer belong, equally, to all people.

    A number of U.N. treaties‌‌ regulate outer space, and ‌strong legal norms ‌bolster those global rules. The foundational agreement is the Outer Space Treaty of 1967, which lays out ‌‌the principles that govern outer space, the moon and other celestial bodies. Signed in the middle of the Cold War, the treaty was a symbol of the triumph of science over politics: States could cooperate in space, even as the prospect of mutual destruction loomed on Earth.

    The symbolic value of the treaty is obvious: Nationality recedes into the background when astronauts are floating in space. But beyond that, it has created standards and practices to prevent environmental contamination of the moon and other celestial bodies. It promotes data sharing, including about the many objects, like satellites and spacecraft, launched into space, which helps to avoid collisions. And its codified norms of the common heritage of mankind, peaceful use and scientific cooperation help preserve multilateralism in the face of states’ derogations.

    But the looming prospect of the commercialization of space has begun to test the limits of international space law. In 2020, NASA, alone, created the Artemis Accords, which challenge the foundational multilateral principles of ‌prior space agreements. These are rules primarily drafted by the United States that other countries are now adopting. This is not collaborative multilateral rule making but rather the export of U.S. laws abroad to a coalition of the willing.

    The accords take the legal form of a series of bilateral treaties with 21 foreign nations, including Australia, Canada, Japan, the U.A.E. and Britain. This is not simply a relic of the antiglobalist rhetoric and policies of the Trump administration. Just two weeks ago, ‌ Saudi Arabia‌ signed the Artemis Accords, during President Biden’s visit.

    Moreover, the accords open up the possibility of mining the moon or other celestial bodies for resources. They create “safety zones” where states may extract resources, though the document states that these activities must be undertaken in accordance with the ‌Outer Space Treaty. Legal experts point out that these provisions could violate the principle of nonappropriation, which prohibits countries from declaring parts of space as their sovereign territory. Others suggest that it is important to get in front of the changing technological landscap‌e, arguing that when mining the moon becomes possible, there should already be rules in place to regulate such activities‌. Failure to do so could result in a ‌‌crisis similar to that around seabed mining‌‌, which is poised to begin even though U.N. rules have yet to be finalized.

    In the end, Russia’s withdrawal from the International Space Station‌ is but one piece of a larger set of fluid issues in space governance. ‌Russia and the United States — powerful, spacefaring states — have taken steps that challenge existing rules and norms. Russia alone cannot dismantle the collective efforts to maintain space as a peaceful zone of scientific research and exploration, but the current system is in trouble and is likely to be replaced with U.S.-made regulations that allow for the future commercialization of space. That future is the real threat to multilateralism and to humanity’s rights to the final frontier.

    #Espace #Communs

  • L’étage principal d’une fusée chinoise va retomber sur Terre de manière incontrôlée
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/07/29/l-etage-principal-d-une-fusee-chinoise-va-retomber-sur-terre-de-maniere-inco

    C’est de nouveau le cas avec le lanceur parti le 24 juillet qui, selon les estimations, pourrait retomber sur Terre entre la soirée du samedi 30 juillet et les premières heures du dimanche 31. Ceci dit, une marge d’erreur assez importante, d’une quinzaine d’heures, subsiste car il s’avère difficile de modéliser avec précision le comportement de l’étage principal de cette fusée, un cylindre de 33 mètres de longueur pesant plus de 20 tonnes.

    Trois choses sont certaines : cet étage va retomber ; certains de ses éléments, qui ne se consumeront pas intégralement lors de la rentrée dans l’atmosphère, atteindront le sol ; cela se passera entre le 41e parallèle nord (la latitude de Madrid ou de Naples en Europe) et le 41e parallèle sud qui passe au sud de l’Afrique. Aucun risque pour la France métropolitaine donc, mais cette très vaste zone, qui contient le sud de l’Europe, une immense partie de l’Amérique, tout le continent africain, le sud de l’Asie et la quasi-intégralité de l’Australie, regroupe tout de même 88 % de la population mondiale…

    Plus puissant lanceur chinois, puisqu’il est capable de mettre 25 tonnes sur orbite basse, la Longue Marche dans sa version 5B ne suit pas ce scénario tout simplement parce qu’elle ne compte qu’un seul étage et pas deux (contrairement à la version 5 tout court). Pour remplir sa mission, cet étage principal monte donc à plus de 250 kilomètres d’altitude et se retrouve, de ce fait, lui-même satellisé pendant quelques jours.

    Cela n’empêche pas d’évaluer les risques qu’entraînent ces rentrées incontrôlées. Dans une étude publiée le 11 juillet par Nature Astronomy et qui tombe, si l’on peut dire, à pic, des chercheurs canadiens rappellent tout d’abord que les Chinois ne sont pas les seuls à laisser choir sur Terre des engins spatiaux puisque, en 2016, deux réservoirs appartenant au second étage d’une Falcon-9 de SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk, étaient arrivés au sol en Indonésie.

    Ces scientifiques soulignent que, lors des lancements, beaucoup d’éléments plus ou moins gros restent dans l’espace pendant un temps plus ou moins long et créent des dangers lors de leur retombée, soit pour les populations au sol, soit pour les avions de ligne. Selon l’étude, si les pratiques actuelles devaient se poursuivre, elles auraient « une probabilité de 10 % de faire une ou plusieurs victimes sur une décennie ». Les auteurs constatent aussi que les risques d’accident sont plus importants aux faibles latitudes, c’est-à-dire sur le territoire de pays qui… ne lancent pas de fusées.

    Pierre Barthélémy

    #Espace #Communs

  • Ennui, infox et encyclopédie : un auteur chinois révèle la supercherie
    https://actualitte.com/article/106979/insolite/ennui-infox-et-encyclopedie-un-auteur-chinois-revele-la-supercherie

    « C’est l’Ennui ! - l’oeil chargé d’un pleur involontaire, Il rêve d’échafauds en fumant son houka. Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat. » Zhemao, femme au foyer chinoise, ne peut qu’abonder dans le sens de l’auteur des Petits poèmes en prose. Baudelaire conseillait d’être toujours ivre, afin de survivre à ce fardeau : de travail, de vin ou peu importe. La méthode de Zhemao, son nom d’utilisatrice, fut de produire sur l’encyclopédie Wikipédia des infox historiques...

    Publié le : 18/07/2022 à 16:15
    Hocine Bouhadjera

    Sa spécialité : falsifier l’histoire de la Grande Russie. Afin de franchir le contrôle des contenus publiés sur la version chinoise de la plateforme, la dame se faisait passer pour une universitaire, fille d’un diplomate chinois en poste en Russie, mariée à un Russe. Elle se targuait notamment de détenir un doctorat en Histoire mondiale de l’Université d’État de Moscou : prestige et légitimité.

    Récemment, elle avait partagé une pétition que son mari aurait signée pour protester contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie... En outre, elle utilisait quatre comptes alternatifs, afin de soutenir son escroquerie. En réalité, Zhemao ne parle ni anglais ni russe, et est une femme au foyer avec seulement un diplôme d’études secondaires.

    Une mine (d’informations) pas comme les autres

    En juin de cette année, le romancier chinois Yifan, tombe, dans ses recherches pour nourrir un futur texte, sur un article dédié à la mine d’argent de Kashin. Cette mine, découverte par des paysans russes en 1344 selon l’entrée, aurait été exploitée grâce au soutien de plus de 40.000 esclaves et affranchis. Outre cette dimension informative, le papier s’appliquait à décrire la composition géologique du sol, la structure de la mine et même le processus de raffinage...

    En réalité, tout n’était que le fruit de l’imagination de cette utilisatrice connue sous le nom de Zhemao. Les livres cités n’existaient tout simplement pas, quand les références en langue russe utilisées n’évoquaient pas ce que la Chinoise leur faisait dire. En tout, Yifan découvre 206 articles publiés à partir de 2019, certains sur des conflits entre anciens États slaves fantaisistes, souvent caractérisés par la richesse des détails exposés. 300 entrées auxquelles Zhemao avait apporté sa touche ont ensuite été étudiées par un groupe de wikipédiens et de bénévoles.

    « Le contenu qu’elle a écrit est de haute qualité et les entrées étaient interconnectées, créant un système qui se tenait en lui-même », explique John Yip, grand contributeur de Wikipédia, à VICE World News. Et d’ajouter : « Ses papiers semblaient complets, avec des citations appropriées, mais certaines étaient inventées, tandis que d’autres avaient des numéros de pages qui ne correspondaient pas ».

    Ce dernier conclut : « Zhemao a inventé une nouvelle façon de saper Wikipédia. » En effet, mêlant les faits à la fiction, la Chinoise a remis en cause les capacités de la plateforme participative à vérifier les informations et à repousser les acteurs malveillants du site.

    #Wikipédia #Enclosure #Communs

  • Le rapport sur les communs numériques : un levier essentiel pour la souveraineté européenne - Communiqué de presse conjoint du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique (24.06.22) - Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
    https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-numerique/actualites-et-evenements/article/le-rapport-sur-les-communs-numeriques-un-levier-essentiel-pour-la-so

    À l’occasion de l’Assemblée numérique co-organisée à Toulouse les 21 et 22 juin par la présidence française du Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne, le rapport sur les communs numériques, initié par la France lors de la conférence « Construire la souveraineté numérique de l’Europe » organisée les 7 et 8 février derniers a été présenté aux participants.

    Les « communs numériques » sont produits par une communauté selon des règles définies par elle-même, comme par exemple Wikipédia, Linux ou OpenStreetMap. En s’appuyant sur l’intelligence collective, la mise en réseau des connaissances et la collaboration internationale, les communs numériques remettent en cause les stratégies d’enfermement poursuivies par certains gouvernements et grands fournisseurs de services numériques. Au cœur de la chaîne de valeur numérique, ils apportent davantage de sécurité et sont moteurs d’innovation. Le renforcement des communs numériques constitue ainsi un levier essentiel de souveraineté pour l’Union européenne et l’ensemble des États.

    Le rapport résulte du travail mené par 19 États membres (l’Allemagne, la Belgique, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, la Slovénie, la Suède) et la Commission européenne. Les auteurs de ce rapport, réunis à huit reprises depuis février, ont largement consulté les experts européens de la société civile en la matière. Ces échanges ont permis d’aborder l’ensemble des enjeux liés aux communs numériques, notamment les bonnes pratiques en matière de soutien aux communs numériques et à l’écosystème « open source », afin d’élaborer des recommandations aux États membres et à la Commission européenne.

    Le rapport a formulé quatre propositions clés :

    1. la création d’un guichet unique européen pour orienter les communautés vers les financements et aides publiques adéquats ;
    2. le lancement d’un appel à projet pour déployer rapidement une aide financière aux communs les plus stratégiques ;
    3. la création d’une fondation européenne pour les communs numériques, avec une gouvernance partagée entre les États, la Commission européenne et les communautés des communs numériques ;
    4. la mise en place du principe « communs numériques par défaut » dans le développement des outils numériques des administrations publiques.

    La présidence française du Conseil de l’Union appelle à veiller à la pérennité des communs numériques, briques de notre souveraineté numérique européenne et outils au service d’une transformation numérique ouverte, transparente et participative.

    #Communs_numériques

  • Usbek & Rica - Un rover de la NASA découvre un déchet humain sur Mars
    https://usbeketrica.com/fr/article/on-a-pollue-la-terre-on-a-pollue-l-espace-maintenant-on-pollue-mars-un-

    Cette couverture n’est pas le seul débris qui s’est vu larguer par la navette lors de sa descente en février 2021. Un bouclier thermique, un parachute supersonique et une grue aérienne propulsée par une fusée ont subi le même sort, rapporte le média Mashable. En avril, l’hélicoptère Ingenuity – premier engin à avoir effectué un vol sur une autre planète – avait même photographié l’épave d’un parachute orange et blanc recouvert de poussière, la couverture protectrice qui stockait le parachute ainsi que la coque dorsale, retrouvée en morceaux après un plongeon à 125 km/h.

    Si la pollution spatiale a particulièrement fait parler d’elle ces dernières années, les premiers « déchets » abandonnés sur sol extraterrestre datent pourtant des années 1970, lors des premières explorations sur la Lune. Au terme du mythique programme Apollo de la NASA, achevé en 1972, les six équipes d’astronautes ont laissé derrière elles des objets en tout genre : des modules lunaires aux véhicules électriques en passant par des sismomètres, des pelles ainsi que les caméras grâce auxquelles des millions de personnes ont pu admirer les premiers pas sur la Lune depuis leur télévision. Ces objets sont restés là pour une raison : le poids limité des modules de transports spatiaux. « Plus ils en jetaient, plus ils pouvaient ramener de pierres [sur Terre] », explique Stan Starr, directeur adjoint du projet Apollo, à la NASA.

    Problème : ces débris laissés dans l’espace peuvent contaminer des corps planétaires vierges de toute trace humaine, selon l’organisme américain. Pourtant, les États sont tenus de protéger les planètes extraterrestres, rappelle Benjamin Bastida Virgili : « Parmi ces règles, les pays doivent par exemple aseptiser tous les outils spatiaux afin de ne pas apporter de bactéries sur des sols étrangers et potentiellement implanter une vie non-endémique ».

    Face à cette surcharge orbitale, l’ESA a lancé une mission de « nettoyage de l’espace », visant à retirer plusieurs engins spatiaux hors d’usage et à prévenir la création démesurée de nouveaux débris. « On est en train de développer toutes les technologies en vue de cette première mission qui devrait être lancée en 2025, pour enlever un débris vieux de dix ou quinze ans », avance Benjamin Bastida Virgili, qui prend part au projet « Clean Space ».

    Outre ces missions sauvetage, nombreux sont les scientifiques à demander une juridiction de l’espace plus contraignante. C’est notamment le cas de la professeure d’astronomie à l’Université de San Francisco, Aparna Venkatesan, qui a affirmé lors d’un événement organisé par le Musée américain d’histoire naturelle, le mois dernier, que la mise en place de protections contre la pollution de l’environnement spatial nécessiterait de définir l’espace comme un patrimoine commun de la civilisation humaine.

    #Espace #Communs #Pollution

  • Elinor Ostrom : une économiste pour le XXIe siècle | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/eloi-laurent/elinor-ostrom-une-economiste-xxie-siecle/00103648

    Il apparaît de plus en plus clairement que l’enjeu économique majeur de notre siècle est la réinvention de la coopération sociale en vue d’accomplir la transition écologique. Il y a dix ans presque jour pour jour disparaissait Elinor Ostrom, dont les travaux foisonnants ont éclairé cet enjeu d’une puissante lumière d’espoir.

    A partir de ses observations de terrain, Ostrom va s’attacher à définir les grands principes, au nombre de onze, d’une gestion soutenable des ressources communes (pages 37-38).

    Expériences de laboratoire, travail de terrain, dispositifs empiriques, cadre théorique : Lin Ostrom jongle, à pied d’œuvre dans son Atelier de l’université de l’Indiana, avec les méthodes et les approches, entre science politique, psychologie sociale et études environnementales pour renouveler en profondeur la discipline économique et nous transmettre une formidable leçon d’espoir quant à la poursuite de l’aventure humaine sur la planète.

    Oui, l’intelligence collective humaine peut tout, à condition de comprendre que la technologie d’avenir dans laquelle nous excellons est l’innovation sociale. Lin résume le sens de ses travaux ainsi :

    « Concevoir des institutions pour contraindre (ou inciter) des individus parfaitement égoïstes à parvenir à de meilleurs résultats du fait de leurs interactions sociales a été l’objectif majeur assigné aux gouvernements par les chercheurs au cours du dernier demi-siècle. »

    « De substantielles recherches empiriques me conduisent à affirmer que l’objectif central des politiques publiques devrait plutôt être de faciliter le développement d’institutions qui font ressortir ce qu’il y a de meilleur chez les humains, estime-t-elle. Nous devons nous demander comment des institutions polycentriques variées peuvent décourager ou favoriser l’innovation, l’apprentissage, l’adaptation, la fiabilité, la coopération pour parvenir à des situations plus équitables et soutenables à des échelles multiples. »

    #Elinor_Ostrom #Communs

  • Dans un village du Morbihan, les vagues sont bien gardées
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/dans-un-village-du-morbihan-les-vagues-sont-bien-gardees-7009885.php

    Le littoral s’érode. Mais les vagues subissent, elles aussi, les conséquences de la surexploitation humaine, jusqu’à parfois disparaître. À Saint-Pierre-Quiberon, un projet de réserve participe du changement de perspective vis-à-vis de la nature.
    Protéger les vagues, comme on protège des rivières, des forêts, des espèces fragilisées par l’action humaine. En février, le conseil municipal de Saint-Pierre-Quiberon, dans le Morbihan, a voté la création de la première « réserve de vagues » en France : un périmètre préservé de toute intervention humaine, pour sauver « la biodiversité des vagues, afin qu’elles ne disparaissent pas des paysages de la côte sauvage ».

    On les croit invincibles, éternelles ? Les vagues subissent, elles aussi, les ravages de la surexploitation du vivant. Telle celle de Mundaka, au Pays basque espagnol, la « meilleure vague européenne » dixit les surfeurs, évanouie en 2003 après une opération de dragage de sable.

    Le projet français de réserve est né sous l’impulsion d’un surfeur justement, le breton Erwan Simon, cofondateur de l’association France Hydrodiversité. Après tout, qui saurait mieux jauger et comprendre les vagues… Jour après jour, et de saison en saison, le surfeur évalue les combinaisons des marées, du vent, de la houle ; il observe chaque remous, il s’y connecte. Il sait, aussi, que les vagues et les éléments naturels (notamment le sable) co-construisent le littoral, que les uns ne peuvent vivre sans les autres (hommes y compris !) dans ce monde aux multiples perspectives – les diverses « voix » de la Terre.
    Y prêter attention, en prendre soin, dialoguer avec les vagues, la houle, le sable : le changement de perspective proposé par cette réserve de vagues n’a rien d’anecdotique. Ce qui s’y joue participe d’un immense basculement culturel en marche, à l’écoute de ce que nous disent les sciences, les surfeurs et les autres « gardiens » de la Terre. Où il s’agit de donner la priorité à la vie, et aux générations futures.

    #Communs #Non-humains #Vagues #Littoral

  • Les tiers-lieux (Innovation sociale et prospective) par Valérie Peugeot | MOOC Digital Paris
    https://moocdigital.paris/cours/innovation-sociale-prospective/tiers-lieux

    Un MOOC sur l’innovation numérique et les communs, avec la participation de Valérie Peugeot. 6 séquences d’une dizaine de minutes.

    Valérie Peugeot donne d’abord une définition générale de l’innovation sociale. C’est une réponse face à un besoin qui n’est apporté ni par l’État ni par le marché, et va être proposée par un collectif de citoyens sous différentes formes. Ce qui l’intéresse, c’est ce que cela peut apporter en termes de créativité. « Je considère cela comme un terreau dans lequel on va pouvoir puiser de l’imagination, renouveler nos idées et manières de voir le monde pour trouver de nouvelles réponses ». Elle répertorie 2 500 tiers-lieux en France, et ils seront bientôt 3 000. C’est là qu’on trouve « cette imagination fertile pour faire vivre les territoires autrement ». Elle décrit différents types d’initiatives et la pluralité des activités qui y sont développées. Elle s’interroge : comment passer du local à une plus grande échelle ?

    Valérie Peugeot

    Chercheuse au sein d’Orange Labs et présidente de l’association Vecam, Valérie Peugeot a rejoint le collège des commissaires de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) en avril 2016, où elle a la charge du secteur de la santé. De 2013 à 2015, elle a été vice-présidente du Conseil National du Numérique. Au sein du laboratoire de sciences sociales et humaines d’Orange Labs, les recherches de Valérie Peugeot portent sur les dispositifs numériques de contribution citoyenne dans la ville, la sobriété numérique ou encore l’inclusion numérique. Elle est également directrice pédagogique de l’Executive master « Digital humanities » à Sciences po Paris. En tant que présidente de l’association Vecam, Valérie Peugeot a notamment œuvré à la diffusion de la pensée et des pratiques des communs en France. Attachée au monde de l’ESS (économie sociale et solidaire), elle est membre du Conseil d’administration de la Fondation du Crédit coopératif. Elle est co-auteur avec Serge Abiteboul de l’ouvrage Terra Data - Qu’allons-nous faire des données numériques ? (Editions Le Pommier, 2017).

    #Communs #Valérie_Peugeot #Innovation_sociale #Données_personnelles #Tiers_Lieux

  • Canada Now Willing to Punish Crimes Committed on the Moon
    https://gizmodo.com/canada-crimes-committed-on-the-moon-1848859299

    More than 50 years ago, Apollo astronauts left 96 bags of their own waste on the surface of the Moon. But they didn’t exactly fear getting hit with a fine for littering, as space—the Moon included—has been a largely lawless region. Canadian law makers are hoping to change that.

    Canada amended its criminal code on Thursday to allow for the prosecution of crimes committed by Canadian astronauts during trips to the Moon or on the lunar surface itself. Foreign astronauts who threaten the life or security of a Canadian astronaut can also be punished by Canadian law, according to broadcaster CBC.

    Canada’s criminal code had already included crimes committed by its astronauts aboard the International Space Station as punishable by law. But the recent amendment now accounts for the Canadian Space Agency’s participation in the upcoming Artemis program, through which NASA intends on sending people back to the Moon’s surface later this decade, and possibly as early as 2025.

    The Artemis 2 mission, in which a crewed Orion capsule will travel to the Moon and back without landing, will include a Canadian astronaut. Canada is also contributing a robotic arm to the Lunar Gateway, a planned outpost in orbit around the Moon. The European Space Agency, as well as Japan’s Aerospace Exploration Agency, are also taking part in the Artemis program.

    As these international collaborations take shape in the midst of an evolving industry, it has become more crucial to reconsider the laws currently in place when it comes to governing space. As it stands, space is loosely governed by the Outer Space Treaty of 1967, which was penned in light of the space race between the U.S. and the Soviet Union. The treaty hasn’t been updated since, and article six of the Outer Space Treaty states that nations will supervise the activities of their citizens in space.

    #Espace #Communs #Loi #Traité_espace

  • Web 3.0 : Internet peut-il redevenir un bien commun ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-meilleur-des-mondes/le-meilleur-des-mondes-du-vendredi-29-avril-2022


    À l’heure où l’homme le plus riche du monde s’est offert le réseau social Twitter et alors que le parlement européen s’échine à encadrer le fonctionnement des plateformes avec des textes comme le DSA, quel sera l’avenir du web ? Le web 3.0 pourrait-il être un web des communs ?

    #Web #Internet #Podcast #Communs

  • Knowledge Practices within and beyond Sharing and Commoning Urban Initiatives
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frsc.2022.767365

    Within the context of neoliberal cities, with growing levels of housing commodification and space competition, sharing and commoning urban initiatives, within the larger framework of urban social movements, are shaping tactics of contestation. To what extent they represent sustainable efforts to urban commons governance remains largely unexplored. This paper aims therefore to contribute to better understand how practices of solidarity can be maintained beyond their first productive phase and in particular the engagement of social movement and initiatives actors in the production and maintenance of shared spatial resources. To do that, we focus on knowledge practices as a key factor to ensure sustainability of actions within and beyond urban initiatives that engage with and practice (...)

  • Dans le Morbihan, la première « réserve de vagues » de France
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/13/dans-le-morbihan-la-premiere-reserve-de-vagues-de-france_6121892_3244.html

    La commune de Saint-Pierre-Quiberon reconnaît les vagues de la côte sauvage comme « un patrimoine unique et une ressource naturelle, sportive, socio-économique et culturelle » et veut les protéger.

    Mais les vagues seront-elles toujours là, inchangées, dans dix ans ? Cinquante ans ? Cent ans ? Etaient-elles d’ailleurs les mêmes il y a dix, cinquante ou cent ans ? « C’est un angle mort des politiques et des recherches environnementales, explique Grégoire Touron-Gardic, chercheur spécialisé dans les aires marines protégées à l’université de Portsmouth (Royaume-Uni). Les vagues ne sont pas du vivant, donc pas préservées au nom de la biodiversité, et sans existence juridique. Et, pourtant, elles sont du mouvant, apportent de l’oxygène et des sédiments pour la faune et la flore, s’inscrivent dans une culture, une économie, créent une attractivité. » Et, surtout, elles sont « uniques à ce territoire », précise le surfeur Erwan Simon, soulignant que « chaque vague a son identité, son ADN ».

    Ensemble, avec le géologue breton Frédéric Habasque, ils ont créé l’association France Hydrodiversité pour valoriser ce « bien commun méconnu », et ont porté devant le conseil municipal de la ville de Saint-Pierre-Quiberon leur idée : la création de la première « réserve de vagues » en France. Un « projet pilote », validé en février par la commune, dont l’objectif est de « préserver et promouvoir la richesse et la qualité des vagues ».

    Ce projet inédit « montre l’évolution des mentalités en matière d’environnement et la prise d’initiative des citoyens », souligne François Mandin, enseignant chercheur au Centre de droit maritime et océanique de l’université de Nantes. « Si, aujourd’hui, cette réserve n’a aucune base légale, elle peut lancer la discussion et, en cas d’acceptation sociale large, ouvrir la voie à une forme de reconnaissance d’existence pour les vagues », explique le spécialiste.

    Un besoin d’autant plus urgent pour France Hydrodiversité qu’il existe aussi « toutes les menaces que nous ne sommes pas encore capables de mesurer », rappelle le chercheur Grégoire Touron-Gardic. « Outre la pénurie de sable qui risque de s’accentuer, il y a évidemment l’inconnu des effets du réchauffement climatique sur les vagues », abonde l’océanographe Bruno Castelle. Le changement climatique fait en effet grimper la température et le niveau des océans, et intensifie les épisodes de vent fort et de houle.

    A Quiberon, pourtant classé Natura 2000 et labellisé depuis 2018 par le ministère de la transition écologique comme Grand Site de France, la conscience de cette fragilité « est derrière toute notre action politique et notre philosophie collective », explique l’édile Stéphanie Doyen. A quelques kilomètres de sa mairie, le trait de côte de l’isthme de Penthièvre, seule attache terrestre au continent, se fait grignoter chaque année par l’océan. Par grandes marées, la langue de roches et de sable ne fait plus que 22 mètres de large. « Ici, plus qu’ailleurs, on sait ce qu’on risque de perdre en ne protégeant pas ce qu’on a », conclut l’élue.

    #Communs #Nature #Vagues #Non-humains

  • Russia’s Ukraine invasion has escalated a brewing battle over space - Los Angeles Times
    https://www.latimes.com/politics/story/2022-04-11/russias-invasion-of-ukraine-has-also-made-it-a-pariah-in-space
    https://ca-times.brightspotcdn.com/dims4/default/93aad60/2147483647/strip/true/crop/3360x1764+0+64/resize/1200x630!/quality/90/?url=https%3A%2F%2Fcalifornia-times-brightspot.s3.amazonaws.

    Space has long been a barometer of the U.S.-Russia relationship. Cold War competition pushed Moscow and Washington toward new human feats in the 1960s, including the U.S. moon landing in 1969. Anxiety over President Reagan’s “Star Wars” defensive weapons program drove arms negotiations in the 1980s that presaged the end of the Soviet Union.

    The 1998 space station agreement — which also includes the European Union, Japan and Canada — signaled a new era of shared advancement in the post-Cold War period. For more than two decades, the jointly operated station has been spinning around Earth.

    That space détente was waning long before Russia invaded Ukraine in February, and the U.S. and its allies targeted Moscow’s space industry in a raft of economic sanctions. For two decades, Russian President Vladimir Putin has pushed for an aggressive expansion of his country’s space weapons program.

    American officials have alleged, starting in 2009, that the Kremlin was developing anti-satellite missiles and more recently an anti-satellite mobile laser.

    Russia launched what it described as an inspector satellite in 2017, prompting deep skepticism from American officials over what they labeled the craft’s “abnormal behavior,” suggesting it may also have a military use. Two years later, Russia placed a satellite within close range of a U.S. spy satellite, prompting concerns of an unintentional confrontation between the two military powers.

    In November, Russia tested a missile that struck a satellite and blasted it into more than 1,500 large pieces of debris, any chunk of which could doom manned and unmanned commercial and military spacecraft, including the crew of the space station, which was forced to take shelter.

    The U.S. and its allies sharply criticized Russia over the test, with Vice President Kamala Harris calling it an “irresponsible act [that] endangered the satellites of other nations as well as the astronauts on the International Space Station.”

    Meanwhile, the Trump and Biden administrations have ratcheted up efforts to counter competition from Russia and China in space. This was underscored by Trump’s decision to start a new branch of the military, the Space Force.

    The new military branch is one of his few legacies that Biden has embraced, with the White House submitting a recent budget request of $24.5 billion for the Space Force, a bump of about 40% over the prior year. That’s almost as much as the $26 billion Biden requested for NASA, which predates Space Force by more than 60 years.

    Those lingering tensions have complicated attempts to rewrite international rules on space debris, and the invasion of Ukraine has led U.S. officials to put on ice any direct talks between Washington and Moscow over space-related issues.

    “We see no need for those discussions while they are in conflict with the Ukrainians,” Eric Desautels, acting deputy assistant secretary of State for emerging security challenges and defense policy, said in a recent interview hosted by the National Security Space Assn., a nonprofit that encourages cooperation between government and industry.

    Desautels said that Russia and China would like a future treaty that constrains the U.S. from placing space-based missile defenses in orbit. One of the biggest stumbling blocks is defining defensive weapons versus those with offensive capabilities. The U.S. argues that commercial actors could be caught up in more restrictive rules, even if their work lacks a military intent.

    Complicating potential negotiations are a raft of economic sanctions imposed on Russia over the Ukraine war. The U.S. has taken intentional aim at the Russian space industry, with Biden vowing on the day of the invasion that U.S. sanctions were designed, in part, at degrading “their aerospace industry, including their space program.”

    The economic crackdown against Russia has prompted a series of threats from its space officials. The head of Russia’s space program, Dmitry Rogozin, tweeted on April 2 in Russian that “the restoration of normal relations between partners in the International Space Station and other joint projects is possible only with the complete and unconditional lifting of illegal sanctions.”

    Even before the Ukraine invasion, Moscow had indicated that it may leave the partnership in the next few years — citing safety concerns with aging metal — as it signs new agreements with China on space exploration and lunar research. The station, which has also become a rental hub for billionaire space tourists, is set to retire by 2030.

    Zhanna Malekos Smith, a senior associate with the Center for Strategic and International Studies, said Russia has created “strategic fog” with its mixed signals over the space station pact. But she pointed to signs of hope, including the March 30 return from the station of American astronaut Mark Vande Hei, who traveled back to Kazakhstan with two cosmonauts — Pyotr Dubrov and Anton Shkaplerov — in a Russian capsule.

    When Shkaplerov handed control of the station to astronaut Thomas Marshburn a day earlier, he said that whatever problems existed on Earth — “in orbit, we are like one crew.”

    West, the researcher with Project Ploughshares, said the invasion of Ukraine has accelerated and reframed many of the conversations around the militarization of space, including the interplay between civilian and government interests. Satellites, in particular, connect so much of the modern world while helping militaries coordinate troop movements and pinpoint missile strikes.

    It’s a dramatic change in mindset compared with a ground war, where “you’re either in a war zone or you’re not,” she said.

    She pointed out that other countries, including Australia, the United Kingdom, France, India, China, Russia and Japan, have moved toward creating more formalized space commands, like Space Force, a recognition that the battlefield has shifted.

    They are all coming to the conclusion that space is not just for exploration. It’s also a new front line.

    #Espace #Communs #Militarisation

  • Community and Commons (Urban Concepts)
    https://urbanpolitical.podigee.io/50-community_commons

    In this first episode of the Urban Concept series, Louis Volont (MIT, Boston) and Thijs Lijster (University of Groningen) discuss with Talja Blokland (Humboldt University, Berlin) the concepts of community and commons and consider implications for urban research and action. The series introduces key urban concepts and reflects on their relevance in the fields of theory, research and politics.

    #urban,political,community,commons,concepts,research,politics,Esposito,Ostrom
    https://main.podigee-cdn.net/media/podcast_13964_urban_political_pdcst_episode_717748_community_and_c

  • Dreaming of Suitcases in Space - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2022/03/07/technology/inversion-suitcases-space.html

    La folie de détruire l’espace comme commun. Encore un exemple de l’imbécilité qui consiste à mettre les modèles économiques avant les besoins humains et la protection de l’espace et de la planète et ses habitants.

    If Inversion is successful, it’s possible to imagine hundreds or thousands of containers floating around space for up to five years — like some (really) distant storage lockers.

    The company’s founders imagine the capsules could store artificial organs that are delivered to an operating room within a few hours or serve as mobile field hospitals floating in orbit that would be dispatched to remote areas of the planet. And one day, a shortcut through space could allow for unimaginably fast deliveries — like delivering a New York pizza to San Francisco in 45 minutes.

    Inversion’s founders think what seems like a pipe dream may become more realistic as launch costs drop from current prices, which start at $1 million (and increase depending on weight) to share space on a SpaceX rocket. Inversion declined to offer an estimate of how much its capsules will cost.

    “The big obstacle that everyone in the sector is trying to overcome is that at current costs, there just isn’t that much demand to do much in space,” said Matthew C. Weinzierl, a professor at Harvard Business School who has published research about the economic potential of space.

    For decades, people have imagined living and working in space as an extension of life on Earth. That vision seemed like a Hollywood fantasy until an influx of private rocket companies greatly reduced the costs of getting to space, making commercial activity beyond Earth more feasible.

    #Bande_de_tarés #Espace #Communs #Hubris

  • Translocal Mobilization of Housing Commons. The Example of the German Mietshäuser Syndikat
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frsc.2022.759332

    We are currently observing an international trend toward the establishment of non-profit-oriented, collaborative, and self-managed housing models. In this respect, knowledge concerning commoning has been circulating globally with initiatives mutually interacting. This is also true for the Mietshäuser Syndikat, which by now comprises some 171 permanently decommodified houses in Germany and has been transferred to the legal spaces of several neighboring states (Austria, France, Netherlands, and Czech Republic). Against this background, this paper addresses the question of how housing commons such as the Syndikat circulate translocally and what role spatial learning processes and network dynamics play in that regard. Conceptually, the study refers to the spatialities of social movements. (...)

  • « Me voilà intégré à une équipe fantôme » : les extraits d’un récit d’infiltration dans l’équipe de Zemmour
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/17/me-voila-integre-a-une-equipe-fantome-les-extraits-d-un-recit-d-infiltration

    Je viens de rejoindre un nouveau groupe de travail nommé « WikiZédia ». J’avais repéré cette initiative début octobre [2021], sur le canal Telegram « Groupe de discussion », ouvert à 1 400 personnes. Un membre proposait de « Contribuer à Zemmour & Wikipédia : ajouter du contenu qui concerne Zemmour, compléter et rectifier si nécessaire. = > contacter @Choucroutegourmande ».

    Je contacte @Choucroutegourmande, le 10 novembre, lui signifie mon envie de contribuer, et me voilà intégré à WikiZédia. Une fois de plus, personne ne vérifie mon identité. Et là, c’est vertigineux : j’ai désormais accès à des stratégies et à des tactiques officieuses, non assumées publiquement.

    Gabriel ajoute ce qu’il a appris de son expérience : « Je le déplore, mais il est quasiment impossible de procéder à des ajouts qui paraissent partisans sans s’appuyer sur des articles de presse “mainstream” (malheureusement…). Il faut donc la jouer assez finement. D’ailleurs, à mes débuts, j’ai fait l’objet de sanctions (blocages) pour des modifications trop engagées. » (…)

    La page « consignes » rappelle les priorités : « Mettre à jour les pages “CSA” ; “Face à l’info” ; page “Liste des épisodes Face à l’info” ». Et créer ainsi, au sein de Wikipédia, une myriade de nouveaux liens concernant de près ou de loin Eric Zemmour. Ça a l’air compliqué, mais c’est pourtant très simple. Il s’agit d’un lobbying numérique qui s’évertue à contourner les règles imposées par Wikipédia.

    Je sollicite Jules, l’administrateur de Wikipédia avec qui je suis entré en contact [Jules, sans aucun lien avec l’équipe Zemmour, aide l’auteur à repérer les manœuvres de celle-ci sur Wikipédia], pour obtenir plus d’informations sur Gabriel, alias « Cheep ». Pour rappel, dans la discussion de la cellule WikiZédia, Gabriel s’est présenté comme « chargé de la page Wikipédia d’Eric Zemmour ». Jules se montre tout de suite choqué quand il apprend que « Cheep » fait partie de la cellule WikiZédia. Car « Cheep » n’est pas n’importe qui dans la communauté des « wikipédiens » : d’après les statistiques fournies par l’encyclopédie en ligne, il totalise, depuis 2006, près de 169 000 contributions, ce qui en fait le 64e contributeur de Wikipédia en langue française. Il s’agit donc d’un utilisateur extrêmement expérimenté, que la communauté nomme « Autopatrolled 35 », c’est-à-dire dont les modifications sur les pages sont considérées comme vérifiées automatiquement.
    Lire aussi Comment des militants d’Eric Zemmour gonflent artificiellement la présence de leur candidat sur Twitter

    Le 3 décembre 2021, à 00 h 05, Gabriel- « Cheep » intervient sur la page Wikipédia consacrée à Eric Zemmour. Il ajoute des portraits photo du maréchal Pétain et de Pierre Laval, chef du gouvernement sous le régime de Vichy. Sous les photos, « Cheep » rédige la légende suivante : « Philippe Pétain et Pierre Laval, dont la responsabilité dans la Shoah en France est sujette à débat. » Une affirmation totalement fausse.

    (…) Un autre utilisateur de Wikipédia (dont le pseudo est « Lefringant ») annule une première fois la modification mensongère de Gabriel- « Cheep », une minute seulement après sa publication. A 00 h 10, « Cheep » revient à la charge en indiquant « Images appropriées ». « Lefringant » annule de nouveau la modification en commentant : « L’image peut-être, la légende absolument pas ». « Cheep » passe en force en disant : « Il suffit de lire l’article sur Laval. » « Lefringant » annule de nouveau. Une administratrice de Wikipédia (dont le pseudo est « Bédévore ») intervient pour stopper la « guerre d’édition ». Elle immobilise cette page pendant vingt-quatre heures, sans la légende de « Cheep ».

    Le lendemain, plusieurs contributeurs expérimentés reprochent à Gabriel- « Cheep » ses modifications contraires à la neutralité de point de vue, l’un des principes fondateurs de Wikipédia. Un administrateur propose un blocage d’une semaine pour « Cheep ». Pour se défendre, « Cheep » demande à ce que l’on suppose sa bonne foi, autre règle fondamentale sur Wikipédia. Il écrit : « Pas de procès d’intention. Il s’agit de l’article consacré à Zemmour, donc il me semblait relativement évident que la légende concernait son avis sur le sujet. » En tant que contributeur expérimenté, il sait pourtant que sa légende ne présentait nullement un point de vue, mais une affirmation générale. Son ancienneté le sauve, il n’est pas bloqué. Sa modification est néanmoins masquée pour « contenu illégal ».

    #Wikipédia #Zemour #Faschosphère #Communs #Enclosures

  • « Les services publics sont notre avenir, leur réinvention est primordiale » : le plaidoyer de 400 citoyens
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/14/les-services-publics-sont-notre-avenir-leur-reinvention-est-primordiale-le-p

    Quand les citoyens et les citoyennes participent à la construction, la définition et l’objectif des services publics, on peut penser qu’ils et elles les conçoivent comme des communs, susceptible d’être retiré des mains des technocrates, des managers et autres cabinets d’audit et de conseil. J’ai signé ce texte, qui me semble marquer une nouvelle orientation dans la conception même du service public et de son contrôle citoyen.

    L’accès de tous aux droits fondamentaux se dégrade, s’alarment, dans une tribune au « Monde », des militants associatifs, des membres de collectifs d’agents publics, des syndicalistes et des personnalités de la culture.

    Tribune. Face à la crise sanitaire, notre pays et notre système de santé n’ont tenu qu’à un fil. Au dévouement des infirmiers, des aides-soignants, des médecins de l’hôpital public, parfois épuisés. Au sens du devoir des enseignantes et enseignants de l’école publique, qui ont accueilli les enfants dans des conditions kafkaïennes. A l’abnégation des agents des transports publics, du nettoyage, aux travailleurs et aux travailleuses sociales. La liste est longue, de ces agents et services publics grâce auxquels le pire a été évité.

    Tiennent-ils encore, tiennent-ils vraiment ? Ces services publics qui font notre quotidien se dégradent depuis des années, et avec eux l’accès aux droits fondamentaux. Les premiers à en souffrir ont été les personnes les plus démunies ou en situation de handicap. Puis, les habitants des quartiers populaires ou des territoires ruraux qui ont subi les reculs en cascade : bureau de poste fermé, puis centre des finances publiques fermé, puis classes de primaire fermées, etc. Cet effondrement touche maintenant l’ensemble de la société – sauf peut-être ceux que la grande richesse met à l’abri.

    Nous, citoyennes et citoyens, militantes et militants associatifs et syndicaux, agents des services publics, alertons : nos services publics ont atteint un point de rupture historique, avec la population, avec leurs agents et avec l’avenir. Rupture avec la population, d’abord. Qui voit les services publics devenir maltraitants : les délais de jugement augmentent, le surtravail des agents ne suffit plus à compenser leur manque de moyens, des guichets ferment tandis que progresse une dématérialisation à marche forcée.

    Rupture avec leurs agents, ensuite. Le rationnement de leur temps auprès des usagers rend leur mission impossible. Le mouvement perpétuel des « réformes managériales » désorganise les services. Et lorsqu’ils alertent, ils ont l’impression de prêcher dans le désert, voire sont sanctionnés.

    Rupture avec l’avenir, enfin. Quand la lutte contre le réchauffement climatique, quand la formation de la jeunesse ou la prise en charge humaine des personnes âgées sont subordonnées à des objectifs budgétaires et, de fait, sacrifiées.
    Le fruit de conquêtes sociales

    Les services publics sont le socle de notre quotidien. Ils proviennent des conquêtes sociales et des choix politiques des générations précédentes, du Conseil national de la résistance à la mise en place de la Sécurité sociale, de la nationalisation de la SNCF à la création du service public de l’emploi. De la même façon, leur dégradation résulte de choix politiques. Et des prises de décisions sont possibles pour reconstruire les services publics qu’il nous faut. Les axes du renouveau, nous les connaissons : l’accès de chacune et chacun, sur tout le territoire, à tous les services publics et l’égalité de traitement ; la capacité donnée aux agents de rendre un service de qualité ; la définition collective des besoins.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés « C’est un pansement sur une hémorragie » : les conseillers numériques en première ligne de la dématérialisation des services publics

    Il faut davantage de services publics et il faut qu’ils soient renouvelés. Les entreprises, associations ou collectifs de toutes sortes, si indispensables et efficaces soient-ils, ne sauraient remplacer des services publics, propriété de toutes et de tous. Ces derniers doivent être orientés par la délibération collective, ne devoir de dividendes à personne, et chercher continuellement à répondre et à anticiper les besoins actuels et de long terme.

    On nous oppose leur coût trop élevé ? Sans eux : pas d’économie, pas d’emploi, pas d’industrie. Sans infrastructures, sans réglementation, sans éducation : pas de relocalisations, pas de circuits courts, pas de virage écologique. Sans services publics : des services privatisés plus onéreux, plus inégalitaires, plus excluants.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Les enjeux d’efficacité et d’égalité plaident pour un renforcement du service public »

    Les services publics sont notre avenir. Nous avons besoin de services d’énergie, de transport et d’aménagement publics pour faire face à la crise climatique et à ses conséquences. Nous avons besoin d’une information publique, d’une justice de qualité et d’une recherche indépendante pour apaiser la défiance à l’égard de notre démocratie. Nous avons besoin d’une protection de l’enfance, d’une école égalitaire et d’une université publique pour permettre l’émancipation de la jeunesse. Nous avons besoin d’un service public de santé pour garantir l’accès de proximité à un haut niveau de prévention et à des soins de qualité.

    Nous avons besoin d’une Sécurité sociale forte, d’un service public de l’alimentation et du logement pour affronter la faim et la pauvreté. Nous avons besoin de services publics formés pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles et pour lutter contre toutes les formes de racisme et de discrimination. Nous avons besoin des services publics de la culture ou du sport pour faire société. La liberté, l’égalité, la fraternité, supposent les services publics.

    Prise de conscience

    Nous, jeunes générations qui voulons grandir sur une planète habitable, savons que la protection du climat nécessite des manières nouvelles de décider et d’intervenir en commun. Nous, usagers et usagères des services publics, qui les voyons s’éloigner chaque jour davantage de nos besoins quotidiens, souhaitons prendre toute notre part dans leur reconstruction.

    Nous, agents et agentes du service public, ne voulons plus avoir honte du service dans lequel nous sommes parfois contraints d’exercer et voulons retrouver la fierté de nos métiers. Nous, citoyennes et citoyens aux engagements différents, appelons à cette prise de conscience urgente : les services publics ont été gravement délabrés ; leur réinvention est primordiale. Elle doit irriguer tout projet démocratique, écologique et solidaire.

    Les services publics craquent, leurs usagers craquent, leurs agents et agentes aussi, et pourtant, jamais nous n’avons eu autant conscience de leur importance. C’est pourquoi nous appelons à construire ensemble un printemps des services publics, d’échanges, de débats et d’interpellation. Nous affirmons que notre avenir est impossible sans une sauvegarde et une refonte des services publics : ils doivent s’organiser à partir des besoins actuels et futurs des populations et de la planète et nous allons, en commun, y travailler.

    Clotilde Bato, présidente de Notre affaire à tous ; Arnaud Bontemps, porte-parole Nos services publics ; Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade ; Annie Ernaux, écrivaine ; Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde ; Murielle Guilbert, déléguée générale de l’union syndicale Solidaires ; Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT ; Olivier Milleron, porte-parole du Collectif inter-hôpitaux ; Willy Pelletier, sociologue ; Olivier Py, directeur du festival d’Avignon ; Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature ; Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Liste complète à retrouver sur le site Https://printempsdesservicespublics.fr

    Collectif

    #Service_public #Communs

  • Biens publics ou biens communs mondiaux ? - AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/opinion/2022/02/08/biens-publics-ou-biens-communs-mondiaux

    La manière dont la pandémie de Covid-19 a jusqu’ici été gérée au niveau mondial témoigne plus que jamais de la grande tragi-comédie des biens publics mondiaux : proclamer haut et fort que tel ou tel bien est un bien public mondial consiste en réalité dans le respect du marché et dans ses interstices, à inclure autant qu’il est possible des dispositifs qui permettraient de pallier certaines de ses défaillances.

    En regard, la notion des biens communs mondiaux offre une voie nouvelle, encore en gestation, pour que s’organise de façon solidaire et équitable la lutte contre la pandémie en cours et celles à venir. Il ne s’agit plus de fabriquer des dispositifs permettant seulement de pallier certaines défaillances du marché, mais de créer les conditions de mise hors marché du bien.

    Ce texte a pour ambition de commencer à rendre explicite la différence profonde entre les notions de biens publics et de biens communs mondiaux et les enjeux qui s’y nouent. Si la première est une notion stabilisée qui trouve ses origines dans le courant de l’économie néoclassique essentialisant la nature des biens et postulant la suprématie des règles de marché, la notion de bien commun quant à elle, en cours d’élaboration, vise à renverser entièrement cette logique pour ouvrir sur une autre manière de penser et conduire la lutte contre les pandémies.

    #Communs

    • Biens publics ou biens communs mondiaux ?

      Par Benjamin Coriat, Fabienne Orsi, Jean-François Alesandrini, Pascale Boulet et Sauman Singh-Phulgenda
      Économiste , Économiste, Consultant, Juriste, Économiste

      Au moment où se multiplient les appels à ériger les vaccins, masques ou médicaments essentiels en biens publics ou biens communs mondiaux, il est urgent de mettre un terme à la confusion entre ces deux notions, qui empêche de saisir les enjeux politiques et intellectuels sous-jacents. La première s’inscrit dans la science économique mainstream et la seconde pense à l’inverse les conditions d’une mise hors marché et d’un autre mode de gouvernance.l

      Avec la pandémie de Covid-19, la notion de « biens publics mondiaux » a retrouvé de l’aura, celle-là même qui avait été propulsée sur le devant de la scène au moment d’une autre pandémie, celle du VIH/sida. À ses côtés cependant est apparue la notion de « biens communs mondiaux ».

      On ne compte plus les appels à constituer des biens publics mondiaux ou des biens communs mondiaux par des acteurs variés, aux horizons de pensée parfois diamétralement opposés : Président de la République française, femmes et hommes politiques de droite et de gauche, militant.e.s pour l’accès universel aux vaccins contre le Covid-19, organisations internationales, panels d’experts… Dans les discours ou dans les textes des uns et des autres ces notions apparaissent souvent comme synonymes, on les emploie l’une pour l’autre, on les amalgame. Tout se passe en réalité comme si ces notions étaient des mots, dont le sens exact importait peu, leur contenu tout autant. Leur signification, sans profondeur réelle, serait simplement là pour indiquer une direction dont on ne saisirait que très peu la finalité concrète.
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      Or pensons-nous, il est urgent de mettre un terme à cette confusion qui n’est pas seulement d’ordre sémantique. Elle empêche de saisir les enjeux conceptuels et politiques majeurs qui se jouent et avec eux la compréhension à la fois de l’impasse dans laquelle nous sommes arrivés.

      La manière dont la pandémie de Covid-19 a jusqu’ici été gérée au niveau mondial témoigne plus que jamais de la grande tragi-comédie des biens publics mondiaux : proclamer haut et fort que tel ou tel bien est un bien public mondial consiste en réalité dans le respect du marché et dans ses interstices, à inclure autant qu’il est possible des dispositifs qui permettraient de pallier certaines de ses défaillances.

      En regard, la notion des biens communs mondiaux offre une voie nouvelle, encore en gestation, pour que s’organise de façon solidaire et équitable la lutte contre la pandémie en cours et celles à venir. Il ne s’agit plus de fabriquer des dispositifs permettant seulement de pallier certaines défaillances du marché, mais de créer les conditions de mise hors marché du bien.

      Ce texte a pour ambition de commencer à rendre explicite la différence profonde entre les notions de biens publics et de biens communs mondiaux et les enjeux qui s’y nouent. Si la première est une notion stabilisée qui trouve ses origines dans le courant de l’économie néoclassique essentialisant la nature des biens et postulant la suprématie des règles de marché, la notion de bien commun quant à elle, en cours d’élaboration, vise à renverser entièrement cette logique pour ouvrir sur une autre manière de penser et conduire la lutte contre les pandémies.
      La lutte contre le Covid-19 ou le visage de Janus des biens publics mondiaux mise à nue

      La notion de bien public mondial a été forgée par extension de celle de « bien public » élaborée par la théorie économique néoclassique[1]. Selon cette théorie, les biens publics sont ceux qui combinent par nature la double propriété d’être « non-rivaux » et « non excluables ». On peut en donner pour illustrations emblématiques le phare installé à l’entrée d’un port et son signal ou la connaissance scientifique.

      Il s’agit alors de situations considérées comme exceptionnelles, caractérisées par des « échecs de marché » car l’incitation à produire ces biens de manière privative est nulle alors que leur utilité pour la société est certaine. En effet, dans ces situations (de non-rivalité et de non-excluabilité), chacun attendra que le voisin se « lance » dans la production du bien pour en bénéficier gratuitement. Le bien est sujet à des comportements opportunistes désignés comme des comportements dits de « cavalier libre » (free rider). Il en résulte que ce bien ne verra le jour que s’il est produit sur des fonds publics et une réglementation publique est au minimum requise et indispensable pour rendre possible la production et l’accès à ce type de bien.

      C’est à partir de ce concept, de facture entièrement « néoclassique », qu’a été élaborée et proposée la notion de bien public mondial (BPM). Elle partage en effet les mêmes fondements avec ceci en propre qu’elle a une dimension « globale » et « transgénérationnelle ». La notion de BPM apparaît au début des années 1980. Elle est alors liée à l’extension de la mondialisation à la montée d’enjeux transnationaux : biodiversité, santé, changement climatique nécessitant une coopération transnationale. Kindleberger en propose une première définition en les caractérisant comme : « l’ensemble des biens accessibles à tous les États qui n’ont pas forcément un intérêt individuel à les produire[2] ».

      Cette notion sera ensuite développée par Kaul, Grunberg et Stern qui vont lui donner son statut canonique[3]. L’ouvrage publié par ces auteurs va alors susciter un large débat tant sur le plan académique que dans les grandes instances internationales, débat qui va tourner autour de la question de savoir comment, à l’échelle globale, fabriquer des « biens publics », sachant que le marché est incapable de le faire et qu’il n’existe pas d’instance supranationale capable de le faire non plus.

      Pour autant, malgré la création de nouvelles formes d’organisations supranationales dans les années 2000 (par exemple dans le domaine de la santé le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme), les BPM n’ont jamais été autre chose que des « injonctions » ou des « proclamations » sans que celles-ci s’accompagnent de changements institutionnels dans les modes de production et d’administration dominants de ces biens.

      Les BPM ont surtout servi de socle à l’élaboration d’un nouveau « grand récit » en matière d’aide au développement, venant masquer l’allégeance aux règles de marché et à une gouvernance mondiale défaillante. On peut déclarer que la santé est un BPM tout en laissant le monde comme il est, c’est à dire ravagé par des maladies endémiques et les épidémies.

      Proclamer haut et fort que tel ou tel bien est un BPM consiste en réalité dans le respect du marché et dans ses interstices, à inclure autant qu’il est possible des dispositifs qui permettraient de pallier certaines de ses défaillances.

      La manière dont la pandémie de Covid-19 a jusqu’ici été gérée au niveau mondial témoigne plus que jamais de la grande tragi-comédie des BPM : les produits de santé indispensables à la lutte contre le virus partout dans le monde – masques, tests de dépistage, oxygène, médicaments essentiels et vaccins – ont été massivement soutenus par de l’argent public. Qu’il s’agisse de leur fabrication, de leur mise en marché accélérée, de leurs achats… Tout a été, la plupart du temps, garantis par des contrats publics.

      Dans nombre de cas, la responsabilité des risques sanitaires des produits de santé des firmes pharmaceutiques a même été transférée vers les États. Tout cela pour ensuite offrir ces biens à la toute-puissance du marché et au pouvoir de monopole des firmes. S’est ainsi créé un niveau de profits pour les compagnies pharmaceutiques qui bat des records historiques cependant que l’échelle des inégalités d’accès aux produits de santé entre les pays riches et les pays pauvres atteint des sommets.

      Le coup de projecteur éclaire en grand le visage de Janus des BPM : une logique éperdument marchande d’un côté, celle de la charité de l’autre. Engagés dans une course folle au nationalisme sanitaire, ignorant les appels répétés de l’OMS à la solidarité entre nations, les États les plus riches ont regardé de loin se fabriquer des mécanismes internationaux tels que le dispositif ACT-A (« dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre le Covid-19 ») et surtout la « facilité » d’accès aux vaccins COVAX souvent du fait d’organisations ou de fondations privées telles que la Gates ou le Wellcome Trust[4] avec, dans les faits, un pouvoir de contrôle très faible de l’OMS sur ces dispositifs.

      Ces mêmes États se glorifient chaque jour des donations de doses de vaccins aux pays les plus pauvres, sans qu’à aucun moment aucune règle ou accord ne vienne contraindre les logiques de marché. Les acteurs prépondérants en ces matières s’accommodant fort bien d’un modèle basé sur la charité qui ne vient en rien contrevenir à leurs très lucratives activités. Le refus des pays riches de soutenir la proposition de l’Inde et de l’Afrique du sud (dite du waiver) devant l’OMC de suspendre, le temps de la pandémie, les différents droits de propriété intellectuelle sur les produits de santé indispensables à la lutte contre le Covid-19 est sans nul doute la plus belle et la plus visible expression de la duplicité à laquelle conduit le discours sur les BPM.
      Les biens communs ou l’inversion radicale des fondements des biens publics mondiaux

      C’est à un renversement radical de logique et de démarche auquel nous invitons les lecteurs désireux de cheminer sur la voie des biens communs pour esquisser des pistes de réflexion pour gouverner véritablement contre les pandémies. Il s’agit de partir de la praxis, saisir des faits et des initiatives qui comportent en eux les germes d’un autre horizon et d’inscrire leur analyse dans un cadre conceptuel radicalement différent de celui des BMP.

      Ce n’est pas le lieu pour rendre compte de l’ensemble des différents concepts ainsi que l’histoire qui est au fondement de notre démarche et qui permettrait pourtant d’en mesurer pleinement le sens et les implications. Indiquons toutefois nos deux sources principales d’inspiration que sont les travaux de l’économiste et politiste Elinor Ostrom sur les Commons ainsi que ceux initiés en Italie par le juriste Stefano Rodotà à propos des Beni Comuni[5].

      Certes, aucun des deux auteurs n’a travaillé sur les pandémies. Néanmoins les éléments conceptuels qu’ils nous offrent ainsi que les pistes qu’ils ont ouvertes chacun de façon complémentaire sont une source d’inspiration féconde. Les réflexions conduites par ces auteurs permettent tout d’abord de rompre avec l’approche par les biens publics, en en renversant entièrement les fondements. Il ne s’agit plus de définir un bien à partir de sa nature intrinsèque mais par un processus instituant, c’est à dire par décisions et élaborations de règles partagées par la communauté concernant la production et l’usage d’une ressource donnée.

      Dit autrement, les biens communs ne deviennent et ne sont reconnus tels que si un régime de propriété et un ensemble de dispositions d’institutionnelles bâtis autour d’eux, permettent d’assurer à la fois leur production et leur accès au plus grand nombre. Dès lors un vaccin par exemple n’est par nature ni public, ni privé.

      En pratique cependant, les vaccins contre le Covid-19 sont actuellement des biens privés car propriété exclusive des détenteurs de droits de propriété intellectuelle et soumis aux règles du marché qui ont été construites, définies et donc instituées par la communauté internationale. Il en est ainsi des normes en matière de propriété intellectuelle qui se sont imposées à l’ensemble des membres de l’OMC lors de son institution en 1994.

      En conséquence, toujours pour prendre l’exemple du vaccin, il ne pourra devenir commun que lorsque qu’il sera institué comme tel sur la base de règles formulées par la communauté auquel il est destiné, c’est-à-dire qu’il sera soustrait au marché par décision politique, qu’il sera produit pour cela selon des modalités qui ne sont pas celles du marché capitalistique fondé sur la propriété privée exclusive et qu’il sera distribué selon un mode de gouvernance qui assurera son accès au plus grand nombre de façon égale.

      Il ne s’agit donc plus ici de fabriquer des dispositifs permettant seulement de pallier certaines défaillances du marché. Non, il s’agit de créer les conditions de mise hors marché du bien, cela à partir d’un ou de plusieurs processus instituant et ce à plusieurs niveaux qui vont de la fabrication du bien jusqu’au mode de gouvernance internationale permettant sa distribution. On comprend dans ces conditions comment peuvent se lire les débats et controverses suscités par la proposition de l’Inde et de l’Afrique du Sud de lever temporairement la propriété intellectuelle, soutenue désormais par plus de 100 États de pays à bas et moyens revenus. Si cette décision était prise, elle marquerait une rupture avec le modèle des BPM et ouvrirait une voie déterminante pour aller vers la fabrique de biens communs.

      Alors que l’OMC ne cesse de tergiverser, d’ores et déjà des initiatives pour lutter contre la pandémie se sont déployées, et n’ont jusque-là suscité que très peu d’attention de la communauté internationale. Elles partagent les mêmes objectifs de découvrir et produire autrement des traitements efficaces et de les rendre disponibles sans entraves au plus grand nombre.

      Sans pouvoir présenter de façon détaillée ces initiatives, citons le Consortium ANTICOV, une plateforme collaborative de recherche clinique promue par DNDi (Drugs for Neglected Diseases initiative) et ses alliés. Elle regroupe treize pays africains et un réseau international d’institutions de recherche associées dès avril 2020 pour lancer une étude clinique en Afrique pour des nouveaux traitements destinés à être proposés à des prix abordables pour les populations atteintes par des formes légères ou modérées de Covid.

      Dans le même esprit, a pris son essor le projet Covid Moonshot initié par un collectif de scientifiques né sur Twitter et travaillant en toute transparence pour lancer un essai préclinique en open source d’un traitement antiviral contre le Covid-19. Ces traitements qui seront libres de tout droit de propriété intellectuelle ou mis à disposition dans une démarche non exclusive selon les cas, sont conçus en priorité pour les patients du sud et devront obéir à des conditions de stockage et d’administration simplifiées.

      Plus récemment encore, le 28 décembre 2021, le Texas Children’s Hospital et le Baylor College of Medicine ont annoncé la mise au point d’un nouveau vaccin ainsi que l’obtention d’une autorisation d’utilisation d’urgence des autorités sanitaires indiennes afin que sa production puisse être engagée à grande échelle par des fabricants indiens, et par la suite en Indonésie, au Bangladesh et au Botswana. Le vaccin est libre de brevet, adapté aux contraintes logistiques des pays à bas et moyens revenus et l’accord prévoit une collaboration étroite avec un transfert de technologie et de savoir-faire.

      Enfin, concluons sur le modèle du vaccin Oxford/AstraZeneca proposé à prix dit « cost+ » (prix coutant + une faible marge de profit) et basé sur un réseau de licences d’exploitation conclues avec des producteurs installés sur tous les continents permettant tout à la fois d’assurer une diffusion internationale en vaccins produits localement à bas prix, et de préserver les droits du concepteur. Même si ce modèle présente certaines limites sur lesquelles nous ne pouvons revenir ici, il revêt une forme typique de « commun ».

      Certes ces initiatives sont encore émergentes, fragiles car évoluant dans un contexte qui privilégie les logiques de profits plutôt que la santé publique. Elles ont cependant l’immense mérite de montrer qu’une voie qui conduit à faire des produits de santé de véritables biens communs est ouverte.

      Il est plus que temps de sortir de la confusion dans laquelle les mots nous ont enfermés. Penser les biens communs : c’est penser les formes de leur institutionnalisation. La lutte contre la pandémie en fournit déjà et en fournira toujours plus fortement l’opportunité. Saisissons-là !

      NDLR : Cet article est le fruit d’une recherche en cours menée par les auteurs, coordonnée par Benjamin Coriat. Il fait écho par ailleurs à un épisode du podcast Public Pride, « Vaccin, bien public ou bien commun ? », dans lequel intervient Fabienne Orsi.

      Benjamin Coriat

      Économiste , Professeur émérite à l’Université Sorbonne Paris Nord

      Fabienne Orsi

      Économiste, Chercheuse à l’IRD et au LPED, Aix-Marseille Université

      Jean-François Alesandrini

      Consultant, Ex-directeur des affaires publiques de DNDi

      Pascale Boulet

      Juriste, Responsable de la propriété intellectuelle de DNDi

      Sauman Singh-Phulgenda

      Économiste, DNDi

      Notes :

      [1] Elle trouve son origine dans une « typologie des biens » qui a notamment été formulée par Paul A. Samuelson, « The pure theory of public expenditure », Review of Economics and Statistics, 1954, v. 36, p. 387-389.

      [2] Charles Kindleberger, « International public goods without international government », American Economic Review 1986, vol. 76 n°1, pp. 1-13

      [3] Inge Kaul, Isabelle Grunberg, Marc Stern, Les biens publics mondiaux et la cooperation internationale au XXIe siècle, Economica, 2002 (traduit de : Global Public goods : International Cooperation in the 21st century, New York : PNUD, Oxford University Press, 1999).

      [4] Dès le départ l’ambition et les objectifs d’ACT-A et de COVAX ont été fixés par un petit groupe d’organisations internationales et de fondations privées qui n’ont pas permis que soit mis en place un dialogue véritable entre les pays à bas et moyens revenus et les pays à haut revenu. La plupart des pays pauvres n’ont ainsi pas eu voix au chapitre pour déterminer qui produit quoi, où et selon quels tarifs et conditions d’accès. Ce processus de prise de décision « à huis clos » dans des cercles restreints est ainsi marqué par une absence de transparence pour nombre de pays à faible pouvoir de négociation ou d’influence. Notons également que ni la Chine ni la Russie n’ont été invités à la table.

      [5] Les références sont nombreuses, voici quelques repères : Elinor Ostrom, Gouvernance des biens communs. Pour une nouvelle approche des ressources naturelles, De Boeck, 2010 (traduit de : Govering the commons, Cambridge University Press, 1999, par Lauren Baechler) ; Stefano Rodotà, « Souveraineté et propriété au XXIe siècle », Tracés, hors-série n°16, 2016, p. 211-232 ; Benjamin Coriat, La pandémie, l’Anthropocène et le Bien Commun, Les Liens qui Libèrent, 2020 ; Marie Cornu, Fabienne Orsi et Judith Rochfeld, Dictionnaire des biens communs, PUF, 2021 pour la deuxième édition.

  • The International Space Station Starts Minting NFTs
    https://www.datacenterknowledge.com/hardware/international-space-station-starts-minting-nfts?NL=DCK-01&Issue

    Ils veulent vraiment en finir avec le commun de l’espace !!!

    Despite its seemingly playful nature, the project has a very serious goal: to demonstrate a prototype of lunar-based cloud services.

    The project’s generative adversarial network harnesses cosmic radiation data and combines it with space photography and conventional painting to create unique images, which are then minted as non-fungible tokens (NFTs) representing ownership of one of the 600,000 real asteroids that orbit our solar system.

    Technology partners supporting the project include software giant Canonical, edge computing startup Lonestar, and Redwire Corporation, described in the press release as “a leader in space infrastructure for the next generation space economy.”

    Et soyons clairs, on ne fait ça que pour la « prise de conscience » des débris spatiaux. Promis, juré, craché.

    The NFTs minted by Celestium won’t be sold for cash. In order to receive the tokens, individuals must contribute images to a collaborative artwork that will be sent into space in March 2022 as a contemporary portrayal of humanity. They can then exchange their ‘fungible tokens’ into NFTs that signify the ownership of a specific asteroid, and its accompanying AI-generated image.

    But it’s not all fun and games for potential asteroid miners: along with the ownership of the stellar body, each NFT will be allocated a piece of space debris equivalent to the amount that would be produced in the asteroid’s harvesting, in order to raise awareness of the shared responsibility of the sustainable disposal of space rubbish.

    Non profit, c’est sûr. Non-ideology, ça l’est moins

    Besides its tech partners, the project was supported by a number of unusual non-profits, like MindFuture Foundation that wants to add ‘Life with Artificials’ as the 18th UN sustainability development goal. The Angiogenesis Foundation wants to improve human ability to grow new blood vessels, while the Arch Mission Foundation wants to seed the solar system with detailed records of human civilization called Arch Libraries. Its first project was launched in 2018, when it sent a quartz disk containing Isaac Asimov’s Foundation Trilogy to orbit the sun, in the glove compartment of Elon Musk’s Tesla.

    #Espace #Communs #NFT #Art_servile #Art_technologie #Station_spatiale

  • « La pandémie de Covid-19 aura contribué à mettre au jour la crise de la gouvernance mondiale de la santé publique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/06/la-pandemie-aura-contribue-a-mettre-au-jour-la-crise-de-la-gouvernance-mondi

    Le récent accord pour rendre davantage accessibles aux pays pauvres les médicaments contre le Covid-19 n’est qu’un trompe-l’œil. Il faut penser la santé publique mondiale comme un bien commun, affirment les auteurs de cette tribune.

    Jean-François Alesandrini (Ancien directeur des affaires publiques à la DNDi)
    Benjamin Coriat (Economiste)
    Fabienne Orsi (Economiste)

    Pour qui se soucie d’aller au-delà de la surface des choses et des effets d’annonce (au demeurant soigneusement orchestrés par les agences de communication des grandes compagnies pharmaceutiques), cette séquence inédite offre un terrain d’analyse incomparable. On y perçoit la réalité des rapports de forces, des enjeux et des tensions qui se jouent depuis le début de la pandémie entre les géants de l’industrie, les gouvernements et la société civile, avec en toile de fond le contrôle de l’innovation thérapeutique et les conditions de son accès aux patients et aux citoyens de l’ensemble de la planète. L’enjeu financier se chiffre en centaines de milliards d’euros, avec en balance la question de l’accès pour tous, condition qui dicte celle du contrôle de la pandémie.

    Ainsi, selon la communication conjointe de Pfizer et du MPP, « 53 % de la population » mondiale seraient potentiellement concernés par cette stratégie dite de « responsabilité sociale ». Dès lors, le reste du monde demeurera « ordonné » par le modèle aujourd’hui hégémonique, celui qui permet aux grands laboratoires pharmaceutiques d’exercer un monopole sur les produits (même si la recherche, comme c’est souvent le cas, a été financée par des fonds publics) et pour lesquels ils détiennent des brevets, ce qui leur confère un pouvoir quasi discrétionnaire à la fois en matière de fixation des prix et de capacités de production.

    Si l’on entre plus avant dans la mise en œuvre des accords passés sur les deux médicaments, il faut bien constater que les progrès restent cantonnés à des pays et à des conditions d’administration si complexes qu’il s’agit finalement pour les deux compagnies pharmaceutiques concernées de « niches » et de marchés peu attractifs et rentables pour elles.

    Alors qu’une cinquième vague est en marche dans le monde et qu’un nouveau variant fait planer de nouvelles menaces, on peut raisonnablement présager qu’il sera bien difficile aux défenseurs de la propriété intellectuelle exclusive de justifier et de prolonger très longtemps le refus jusqu’ici opposé à la demande de levée de la propriété intellectuelle le temps de la pandémie. Ce d’autant que cette proposition de l’Afrique du Sud et de l’Inde bénéficie désormais du soutien de plus de 100 pays à revenu faible ou intermédiaire ainsi que de 60 parrainages.

    Dans ce contexte, les nouveaux accords avec le MPP ne sont-ils pas une aubaine pour les défenseurs du statu quo ? « Pfizer autorise la fabrication et la vente à moindre coût de son médicament dans les pays pauvres », titrait par exemple le New York Times quelques jours avant l’ouverture – finalement reportée – des nouvelles négociations à l’OMC sur le waiver, la levée temporaire des brevets !

    N’est-il pas temps, dans un contexte de situation exceptionnelle, d’espérer et d’envisager des mesures exceptionnelles pour atteindre les objectifs et la nécessité d’équité reconnue par tous, et dans l’intérêt de tous ? Les mots du docteur Tedros, directeur général de l’OMS, « Aucun d’entre nous ne sera en sécurité tant que nous ne le serons pas tous », devraient guider les moyens de cette ambition.

    N’est-il pas temps, conformément aux promesses si souvent faites par nos gouvernants d’aller au-delà des incantations sur le vaccin « comme bien public mondial » et de se pencher sur la manière de rendre le vaccin et les autres produits nécessaires à la lutte contre la pandémie accessibles universellement ?

    N’est-il pas temps, dans un contexte de situation exceptionnelle, d’espérer et d’envisager des mesures exceptionnelles pour atteindre les objectifs et la nécessité d’équité reconnue par tous, et dans l’intérêt de tous ? Les mots du docteur Tedros, directeur général de l’OMS, « Aucun d’entre nous ne sera en sécurité tant que nous ne le serons pas tous », devraient guider les moyens de cette ambition.

    N’est-il pas temps, conformément aux promesses si souvent faites par nos gouvernants d’aller au-delà des incantations sur le vaccin « comme bien public mondial » et de se pencher sur la manière de rendre le vaccin et les autres produits nécessaires à la lutte contre la pandémie accessibles universellement ?

    #Santé_publique #Propriété_intellectuelle #Brevets #Communs #Fabienne_Orsi

  • Désastre écologique, question sociale et dynamique politique du pouvoir
    https://atecopol.hypotheses.org/5114

    Nous ressentons toutes et tous un sentiment d’impuissance face à la « mégamachine » complexe dans laquelle nos sociétés sont engluées, ainsi qu’à la difficulté à imaginer une alternative à ce système. Fabian Scheidler, philosophe et dramaturge, auteur de La fin de la Mégamachine (Seuil, 2020), et Aurélien Berlan, docteur HDR en philosophie, auteur de Terre et liberté. La quête d’autonomie contre le fantasme de délivrance (La Lenteur, 2021), ont donné des pistes pour déboulonner cette « mégamachine ».

    Aurélien Berlan :
    https://www.youtube.com/watch?v=IhtxhWTrluQ

    Fabian Scheidler :
    https://www.youtube.com/watch?v=XdmgkmbXsTc

    #mégamachine #Aurélien_Berlan #Fabian_Scheidler #Histoire #philosophie #liberté #autonomie #subsistance #écologie #besoin #production #consommation #Communs

  • SPIP - Le droit à la décompilation des logiciels - « Le livret du petit goûteur » ⋆ Cause Commune - Paris - 93.1 FM
    https://cause-commune.fm/podcast/libre-a-vous-123

    SPIP – Le droit à la décompilation des logiciels découvrir, en savoir plus sur SPIP (logiciel libre destiné à la création de sites web) avec Arnaud Martin (de 23Forward), Anne-lise Martenot (touti) et Jean Galland (chankalan), qui a contribué à la mise en place des sites Libre à vous ! et Libre à lire !

    #spip_blog et bravo @touti @arno et @chankalan :)